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MOBILITÉ USAGERS DES ROUTES

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Circulez ! Alors que la voiture a perdu des voies de circulation dans certaines villes, la route semble être devenu le lieu de tensions entre ses différents usagers. Déjà fin 2019, une enquête sur la mobilité, de la Région Bruxelles-Capitale, tendait à montrer que la voiture perd son titre de reine de bitume.

79%

des Bruxellois ayant répondu cette enquête avait déclaré souhaiter utiliser moins souvent leur voiture. Au profit alors d’autres moyens de transports, tels que les communs, le vélo ou même la marche à pied. L’avènement de cette mobilité douce bouleverse le rythme de nos villes, dont la circulation a été modelée par des décennies de domination automobile. Benoît Godart, porte-parole de l’institut de la sécurité routière (VIAS) retrace l’évolution de nos rues. « Au début, on avait les voitures, puis sont apparus les vélos. On a ajouté les vélos électriques, et puis les speed Pedelec. Maintenant, il y a aussi les trottinettes. Je pense qu’il y a un problème de partage de l’espace disponible. Il est clair que la ville n’a pas eu le temps de s’adapter. » Et pour l’instant, les tensions sont bel et bien présentes comme l’explique Arnaud Lombardo, le secrétaire de cabinet de l’échevin de la Mobilité à Liège. « Les voitures se plaignent des cyclistes, les cyclistes des voitures et des trottinettes. Les piétons se plaignent des voitures, des cyclistes et des trottinettes. Donc effectivement, notre ambition est d’instaurer une mobilité apaisée entre les différents modes de transports et entre les différents usagers. » Attention pourtant à ne pas y voir un phénomène généralisé : si c’est bien une tendance générale, elle touche principalement les villes, ce qui s’explique par la densité du tissu urbain et la pression démographique. Plus

d’usagers et moins d’espace propre à chacun. Ces tensions restent pourtant difficiles à chiffrer, puisqu’elles conservent un aspect informel. Le commissaire Thierry Vandenhoute dirige le service Trafic et roulage de Bruxelles Capitale-Ixelles. Il ne veut pas tomber dans un discours politiquement correct, où les conducteurs automobiles auraient tous les torts. « Parmi les cyclistes, c’est 50/50. La moitié respecte

scrupuleusement le code de la route, et l’autre moitié suit son propre code de la route. En revanche, les trottinettes, c’est la grande catastrophe. Du grand n’importe quoi. Il y a de leur part une méconnaissance totale du code de la route. Et donc oui, ça roule sur le trottoir, ça roule sur le passage piéton, ça traverse les carrefours en biais. » Les autorités publiques souhaitent bien sûr favoriser la mobilité douce. Mais aussi garantir la sécurité de

La ville n’a pas eu le temps de s’adapter. - BENOÎT GODART, PORTE-PAROLE DE L’INSTITUT DE LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE (VIAS)

tous. Pour cela, la police de Bruxelles a mis en place des unités mobiles. « Les brigades à vélo verbalisent bien sûr les comportements scandaleux que pourraient commettre certains cyclistes », explique Thierry Vandenhoute. « Mais de façon générale, on essaie d’attirer l’attention sur leur dangerosité. » Ces brigades font donc essentiellement de la sensibilisation. « En 2018, il y a tout de même eu 800 procès-verbaux et perceptions immédiates qui ont été établis à charge des usagers faibles. » À Liège, il n’y a pas encore d’unité de police spécifique. Mais pour Arnaud Lombardo, ce n’est peut-être pas nécessaire. « Quelqu’un qui devient un cycliste au quotidien n’aura peutêtre pas les bons réflexes au début. Donc il faut sensibiliser la population à respecter les autres usagers. Et à partir du moment où il y a de plus en plus de cyclistes, ça devient un réflexe de faire attention. » Une question d’habitude donc, mais pas seulement, pour le liégeois : « la clé, c’est le développement des infrastructures. Des infrastructures adaptées facilitent les différents modes de transport. » Les transformations sont prévues selon le porte-parole de VIAS. « Le Gouvernement wallon a annoncé dégager plusieurs millions pour aménager des pistes cyclables, c’est pareil à Bruxelles. Mais quand on parle d’infrastructures, il ne suffit pas d’un coup de baguette magique, il faut plusieurs années. » TEXTE JULIE GARRIGUE


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