SIMENON SIMENON WEEKEEND N.4

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SIMENONsimenon

Weekend Les proto-Maigret N° 4 - ANNO XI VENERDì•VENDREDI 12 N° 3/03/2021 - ANNO XI- SETTIMANALE•HEBDOMADaiRE VENERDì•VENDREDI 05 /03/2021 - SETTIMANALE•HEBDOMADaiRE

“Macchina” per la letteratura alimentare

Quand Georges était Sim... et mille autres La leggenda delromanzo nella gabbia divetro


SIMENONsimenon Weekend in questo numero i primi passi La prima produzione letteraria di Simenon si svolse nell’ambito di quella letteratura popolare che, come leggerete negli articoli, fu una importante palestra di scrittura. Tra racconti, romanzi e romanzi brevi, e firmando con oltre venti pseudonimi, i titoli di questo primo periodo furono circa duecento e più di mille per i racconti. Un’attività frenetica che mise subito in luce la velocità di scrittura che Simenon conserververà per tutta la sua attività di romanziere. Ma anche il talento innato di destreggiarsi tra generi, trame e ambientazioni differenti, così come gli venivano commissionate dai suoi editori di quei tempi.

CONTES ET NOUVELLES : LE PREMIER PAS Le « petit Sim » met un pied dans le monde de la littérature, en ouvrant la porte des rédactions de journaux

dans ce numero LES PREMIERS PAS La première production littéraire de Simenon se déroula dans le cadre de cette littérature populaire qui, comme vous le lirez dans les articles, fut un important terrain d’entraînement à l’écriture. Entre les nouvelles, les romans et les romans courts, signés de plus de vingt pseudonymes, les titres de cette première période furent d’environ deux cents pour les romans et plus de mille pour les contes. Une activité frénétique qui mit immédiatement en lumière la rapidité d’écriture que Simenon conserva durant toute sa carrière de romancier. Mais également le talent inné de jongler entre les genres, les intrigues et les décors divers, comme cela lui était d’ailleurs commandé par ses éditeurs de l’époque.

L’ambition d’écrire. Plus encore que celle de réussir, voilà ce qui pousse Simenon à quitter sa ville natale pour «monter à Paris ». Après avoir été le correspondant de La Gazette de Liège, il sent que ce n’est pas en rédigeant des textes pour la rubrique des chiens écrasés et de petits billets humoristiques, qu’il se réalisera et s’épanouira. Il vise plus haut, plus loin. Partir pour Paris, c’est se donner une chance supplémentaire de pouvoir faire publier ses futurs romans. Mais le chemin est long. En artisan, comme il se consi-

dère, il lui faut d’abord apprendre son métier. Et pour avoir le temps et le moyen d’écrire, il s’agit de trouver un emploi, aussi modeste soit-il. À peine débarqué dans la capitale, il obtient l’adresse d’un écrivain qui cherche un secrétaire. Las ! Il doit revoir ses prétentions à la baisse : on lui confie un travail de garçon de bureau ; il en tirera cependant profit en repérant les adresses des journaux parisiens. Il a aussi découvert les revues humoristiques et galantes, et un jour, il prend son courage à deux mains et va frapper à la porte de quelques rédactions,

pour leur proposer ses écrits. Devenu secrétaire du marquis de Tracy, le suivant en province, il continue cependant ses collaborations aux revues : « j’écrivais, car j’avais besoin d’écrire, comme j’écrivais déjà avant mon départ de Paris. Mais, à présent, j’écrivais pour vivre, pour manger, et il ne s’agissait pas de littérature, mais de petits contes pour Le Rire, La Vie parisienne, Sourire, Sans Gêne, Froufrou » (Mémoires intimes). En septembre 1923, il franchit un premier échelon : après bien des démarches et des essais, il réussit enfin à placer un premier conte dans Le Matin, pour la rubrique des «Mille et un matins » dirigée par Colette. Bientôt, le « petit Sim » peut changer d’horizon et quitter la chambre meublée de l’hôtel Beauséjour où il vit avec Tigy: « Je travaillais très vite. Il m’arrivait d’écrire huit contes en une journée et nous avons ainsi pu louer une vaste pièce et une plus petite au rez-de-chaussée de […] la place des Vosges » (ibid.). Avec plus d’un millier de contes publiés, entre 1923 et 1932, pour les revues « légères » et pour Le Matin, Simenon a appris les rudiments de son métier : trousser une intrigue, faire vivre des personnages, aller à l’essentiel, sans trop de fioritures. Première étape d’un apprentissage qui va bientôt le mener à une deuxième : passer du court récit du conte ou de la nouvelle à un texte plus long, celui d’un roman. L’ère de la littérature populaire va s’ouvrir pour le jeune ambitieux...


se la scrittura e’ ...”alimentare” Così la definiva lo stesso Simenon. Quella letteratura che da una parte era un insostituibile periodo di apprendimento e dall’altra gli permetteva di guadagnare e di far fronte alle proprie esigenze, soprattutto a quelle alimentari Erano i primissimi tempi. Arrivato da poco a Parigi, il suo obbiettivo primario era quello di trovare un editore che gli permettesse di scrivere su un giornale o dei racconti, dei romanzi brevi, tanto da consentirgli di guadagnare quel poco che gli permettesse di sopravvivere. Questo non era solo una priorità di sussistenza, ma parte di un piano che aveva in mente, forse da sempre, ma sicuramente da quando aveva deciso di abbandonare, Liegi, il Belgio, il suo lavoro di giornalista alla “Gazette de Liège”, la sua fidanzata (e promessa sposa Regine Renchon), la famiglia... Attratto da Parigi, come chiunque, negli anni ‘20, avesse una passione artistica di qualsiasi tipo, Simenon aveva però gia programmato. Ci sarebbe stato un primo periodo di apprendimento, in cui si sarebbe cimentato con la letteratura popolare, per fare quella pratica con la scrittura narrativa, che vedeva ben diversa da quella giornalistica che aveva im-

parato a Liegi. Poi avrebbe fatto il salto alla letteratura semi-alimentare, quella dove non erano gli editori a commissionargli il racconto o il romanzo breve, ma lui stesso a scegliere tipo di storia, i protagonisti, l’ambientazione, il finale. Quindi terza tappa, quella

più agognata: scrivere dei romanzi “tout court”, come li chiamava lui i “romans romans” o meglio i “romans durs”. Ma quel traguardo nei primi anni venti era lontano. Il primo esordio fu la pubblicazione sul quotidiano parigino “Le Matin” di un

raccontro breve nella pagina della cultura. Questa era gestita da Colette, che era inflessibile sulla semplicità della scrittura e sulla sua linearità. Imponeva a Simenon di togliere aggettivi, avverbi, frasi inutili e quindi, diceva “Meno letteratura...meno letteratura”. Simenon dovette provare più volte, ma alla fine arrivò alla pubblicazione. E non solo perchè aveva tolto tutta la letturatura che poteva esserci in quel breve racconto, ma anche perché aveva certo del talento innato, ma anche una insolita velocità nel mettere le sue storie sulle pagine. Questo finì spesso a far premio sul suo talento e questa velocità nello scrivere, oltre a delle invidie, suscitò delle vere o presunte critiche “come può essere una buona letteratura se vien scritta così in fretta?”. Ma quella velocità non inficerà minimamente la qualità alta, e talvolta altissima della sua narrativa che ancora oggi suscita grande interesse e scala dopo circa cent’anni le classifiche dei libri più venduti.

COLETTE, GRAZIE A LEI SIMENON PUBBLICA IL PRIMO RACCONTO

“La Petite Idole”, questo il titolo del primo racconto che, grazie alla scrittrice, le petit Sim (come lo chiamava Colette stessa) riuscì a pubblicare su un quotidiano, “Le Matin”, per il quale Colette curava la pagina letteraria. Fu il primo di un lunga serie di racconti del giovane Sim sul giornale parigino, dove in totale firmò nel tempo un’ottantina di racconti.


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SIMENON À LA RECH Des détectives dans les romans populaires à l’esquisse du commissaire dans les « proto-Maigret » Pour Simenon, faire son apprentissage en littérature ne signifiait pas uniquement s’initier à une technique d’écriture, mais il s’agissait aussi de réussir à créer des personnages et des ambiances qui aillent au-delà des clichés et qui soient authentiques. Lors de la première phase de cet apprentissage, le romancier avait déjà fait quelques tentatives discrètes en direction du but qu’il visait. Comme il l’expliquait dans une interview donnée à Roger Stéphane, « dans beaucoup de ces romans [populaires], il y a tout à coup un passage d’une page, d’une demi-page qui n’a rien à voir avec le reste du livre, où j’essaie quelque chose : un bout de dialogue, […] une

description en trois phrases maximum ». Les romans populaires écrits par Simenon sont de trois genres : des romans pour midinettes, des romans grivois, des romans d’aventures. Dans ces derniers, ainsi que dans quelques romans classés sous l’appellation « sentimental et policier », le romancier a parfois introduit un personnage de détective, qui n’a pas le rôle principal, et qui souvent même est ridiculisé, selon la tradition lupinesque, par le séduisant héros. Pourtant, parmi ces détectives imaginés par Simenon, on en trouve qui donneront, après coup, quelques traits au personnage de Maigret. On en retiendra deux qui peuvent être considérés, par certains côtés, comme des « ancêtres » du commissaire : l’agent No 49, dans le roman L’Amant sans nom, dont le héros est Yves Jarry ; ce policier est « Un homme énorme et pesant», aux « traits immobiles, épais. […] Un air buté aussi, têtu, obstiné», « Il bourra une pipe […], l’alluma et se mit à arpenter la pièce. ». Quant à l’inspecteur Boucheron, dans L’Homme à la cigarette, il

ne ressemble pas physiquement à Maigret, mais ses méthodes évoquent celles du futur commissaire : faire confiance à l’intuition, s’intéresser aux petites gens. Ensuite, Simenon va faire un pas supplémentaire dans la direction qu’il a en vue : il invente un personnage de policier nommé Maigret, dans quatre romans (ceux qu’on appelle les « proto-Maigret ») écrits sous pseudonymes : Train de nuit, La Figurante (tous deux signés Christian Brulls), La Femme rousse et La Maison de l’inquiétude (les deux par Georges Sim). Dans les trois premiers, Maigret n’est pas le héros, il n’est pas au centre de l’action, mais c’est une ébauche toujours plus précise de ce que sera le commissaire de la saga. Dans Train de nuit, Maigret n’intervient que peu, mais son apparition est marquée par ce qui deviendra un de ses traits caractéristiques: son empathie envers les victimes de la malchance. Dans La Figurante, le commissaire est plus présent, et il est doté d’un physique et d’une mentalité proches de ce qu’il sera par la suite: il a de larges épaules, un visage épais, de gros doigts,

et il proclame « Je ne crois rien ! Je ne pense rien ! ». Dans La Femme rousse, il intervient de façon plus sporadique, mais son intervention se joue en exerçant son rôle de « raccommodeur de destinées ». C’est dans La Maison de l’inquiétude que Maigret est présenté tel qu’en luimême on le connaîtra. Mis à part les quelques résidus


HERCHE DE MAIGRET sieur qui peut questionner n’importe qui, entrer dans n’importe quelle maison ; donc toute la construction du roman est facilitée par les allées et venues du commissaire.» Voilà comment Simenon, en misant sur Maigret, franchit l’étape décisive qui le fait quitter sa phase d’apprentissage en littérature

LES PROTO MAIGRET hérités de la veine populaire, ce roman serait presque digne de faire partie de la saga officielle. Le commissaire, qui entre en scène dès le début de l’histoire, va mener l’enquête de bout en bout, selon ses méthodes particulières, en se rendant sur les lieux du crime, en ruminant les informations qu’il recueille auprès des témoins. En somme, ce

Maigret-là est déjà le personnage élu qu’évoquait Simenon dans l’interview citée plus haut, quand il expliquait qu’il avait, à un moment donné, décidé de faire du « roman semi-littéraire. J’avais encore besoin d’un garde-fou. Il me fallait un meneur de jeu. C’est pourquoi j’ai choisi le roman policier. [Car le meneur de jeu est] un mon-

pour entrer de plain-pied dans sa carrière de romancier. Ce qui n’empêchera pas que toute sa vie il affinera et peaufinera son style, pour aller de plus en plus à l’essentiel, parce qu’en réalité, l’écriture reste un apprentissage de tous les instants...


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il romanzo scritto in unA gabbia di vetro “vero ? no e’ una “fake”... si’ e’ successo... ma no !” La leggenda perseguiterà il romanziere per anni ed anni. Un fatto mai successo che invece trovò a lungo anche dei testimoni pronti a giurare d’averlo visto

Eugene Merle. Uno degli editori più eclettici, con una storia di impegno nella estrema sinistra e arrivato agli anni ‘20 editando periodici popolari e “frou-frou” (per altro titolo di una sua testata femminile) come “Le Merle Blanc”, “Le Merle Rose” (dedicato ad un pubblico di lesbiche). Simenon collaborava a queste testate e l’editore, che aveva fiuto,

aveva captato la crescente popolarità di questo scrittore che si diceva dettasse contemporaneamente a tre diverse dattilografe tre differenti romanzi brevi. E allora in occasione del lancio di un suo nuovo quotidiano, “Paris Soir”, quale miglior occasione che mettere il romanziere dentro una gabbia di vetro, nel piazzale ad appena sei metri dal

Moulin Rouge. Lì, sotto gli occhi dei passanti, si sarebbe concretata la prova (e lo spettacolo) che il giovane Sim era capace in una settimana di completare un romanzo. Gran battage pubblicitario per Merle, per i suoi giornali, per il suo nuovo quotidiano, ma per Simenon? Il giovane scrittore cosa aveva da guadagnare da tutta

quella che andava somigliando sempre più ad una performance da circo che alla stesura di un romanzo. Certo sembra che questo avrebbe significato anche per lui una grande visibilità. E parecchi soldi (più di centomila franchi, più altri per i diritti). Ma qualcosa forse non tornava. Nonostante la fama di notorietà, gli si insinuò il tarlo che quella sarebbe stata considerata una pagliacciata e che il marchio di questa impresa gli sarebbe rimasta incollata addosso per molto tempo. E non sbagliava. Per sua fortuna arrivò il veto della Prefettura e per motivi di ordine pubblico l’iniziativa saltò. Ma la falsa storia era diventata una leggenda e, come si sa, le leggende anche se nella maggior parte sono inventate, non riescono a morire. E così questa come altre storie, nate proprio in questo periodo, in cui Simenon si dedicò alla letteratura popolare, lo seguirono per lungo tempo. Ma alla fine non riuscirono ad influenzare quel progetto che lui aveva in mente. Adesso letteratura alimentare popolare, romanzetti commissionati e destinati ad un pubblico soprattutto femminile, cameriere, donne di servizio, inservienti da bistrot, ma poi sarebbero inevitabilmente arrivati i Maigret e i romans-durs.


photostory: editori ed edizioni

EUGENE MERLE • EUGENE MERLE

EDITIONS FERENCZI • EDITIONS FERENCZI

Journaliste et éditeur de divers journaux, il fait collaborer le petit Sim à plusieurs de ses revues galantes Giornalista ed editore di diversi giornali, fece collaborare le “petit Sim” a molte delle sue riviste galanti

Simenon y écrivit sous les pseudonymes de Jean Du Perry, Jacques Dersonne ou Jean Dorsage… Simenon vi scrisse con gli pseudonimi di Jean Du Perry, Jacques Dersonne o Jean Dorsage...

EDITIONS TALLANDIER • EDITIONS TALLANDIER Ici Simenon écrivit, sous le pseudonyme de Georges Sim, des romans d’aventures, d’amour et policiers Qui, Simenon scrisse, sotto pseudonimo di Georges Sim, romanzi d’avventura, d’amore e polizieschi

ARTHÈME FAYARD • ARTHÈME FAYARD Cet éditeur a commencé par publier les romans populaires de Simenon, avant d’accepter de lancer la collection Maigret E’ l’ editore che ha iniziato a pubblicare i romanzi popolari di Simenon, prima di accettare di lanciare la serie dei Maigret


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