SIMENONsimenon N° 12 - ANNO XI VENERDì•VENDREDI 07/05/2021 - SETTIMANALE•HEBDOMADaiRE
Weekend Simenon dai fasti del jet set ad una vecchiaia modesta
Le passage de la ligne Ceux qui traversent la ligne Les enquÊtes de Maigret des ministres aux clochards
SIMENONsimenon Weekend in questo numero il passaggio della linea Il passaggio della linea può significare il superamento dei limiti, quando un uomo si trova fuori dalla comunità dei suoi simili, perchè ha commesso un omicidio. Ma questo si riferisce anche alla salita della scala sociale, quando si lascia la propria condizione d’origine per accedere ad altre sfere. E Simenon ha sperimentato lui stesso questo passaggi: quanto cammino compiuto dal figlio del piccolo impiegato di Liegi oltre Mosa, diventato castellano di Echandens, per vivere finalmente come un piccolo affituario di una casetta... Aveva allora trovato, come lo Steve Adams del romanzo Le passage de la ligne, una certa tranquillità alla fine del suo percorso? Non è certo il caso di tutti i suoi personaggi che avevano cercato di passare la linea...
dans ce numero LE PASSAGE DE LA LIGNE Le passage de la ligne peut signifier le franchissement des limites, lorsqu’un homme se retrouve en-dehors de la communauté de ses semblables, parce qu’il a commis un meurtre. Mais cela fait aussi référence à la montée dans l’échelle sociale, lorsqu’on quitte sa condition d’origine pour accéder à d’autres sphères. Et Simenon a expérimenté lui-même ce passage : que de chemin parcouru par le fils du petit employé d’Outremeuse, devenu châtelain d’Echandens, pour finalement vivre comme un petit rentier dans une maisonnette… Avait-il alors trouvé, comme le Steve Adams du roman Le Passage de la ligne, une certaine quiétude à la fin de son parcours ? Ce ne fut pas, certes, le cas de tous ses personnages qui avaient tenté de franchir la ligne...
DI QUA E DI LÀ DELLA LINEa Basta un nonnulla per ritrovarsi dalla parte sbagliata della società e correre incontro ad un destino ineluttabile. Questo é “il passaggio della linea” dove si varca quel confine che raramente fa la fortuna di certe persone ma che di solito le spinge nell’ambito dei reietti, rifiutati di quell’ambiente cui facevano parte da tempo e destinati ad una misera vita . E il destino la fa da padrone.
Le Passage de la ligne, è il titolo di un romanzo che Simenon scrisse nel 1958 a Échandens (canton de Vaud). Ma questo concetto del “passaggio della linea” è una sorta di tema-fulcro attorno a cui ruotano in modo più o meno marcato, molti suoi romans durs. Ad esempio L’homme qui regardait passer les trains, è scritto per i tipi di Gallimard già vent’anni prima. Qui Kees Popinga, alto funzionario di una grande azienda, viene spinto da una serie di eventi di là di quella linea che separa la società dei rispettabili da quella dei reietti. Questi imboccano poi una spirale senza ritorno verso le più estreme conseguenze del loro destino. Popinga scappa di casa, inzia a fuggire attraversando vari paesi, uccide una donna... insomma si ritrova a occupare una posizione nella società op-
posta a quel ruolo che ricopriva prima, quando era rispettabile, stimato e da qualcuno anche invidiato. Oppure nello stesso anno (1937) Simenon aveva scritto Turista da banane dove il protagonista è Oscar Donadieu, figlio di una famiglia di armatori che, alla morte del padre, decide di fare il gran balzo. Oltrepassa la linea per andare a Tahiti, dove sogna di immergersi nella natura esotica, dove crede ci si nutra coni frutti degli alberi, si dorma in una capanna, senza bisogno di lavorare, di faticare e di osservare gli obblighi di quella società civile che si è lasciato alle spalle. Ma tutto ciò si rivela fallace e illusorio. E quindi viene soprannominato “turista da banane”, come tutti quei poveretti come lui, che tentano di fuggire dalla realtà, alla ricerca di paradisi esotici che non esistono.
In queste vicende si verifica un evento, a volte piccolo ed insignificante, che però a sua volta produce altre circostanze che cambiano drammaticamente il destino del protagonista e lo spingono al “passaggio della linea”. Nel romanzo Le Passage de la ligne, il protagonista oltrepassa delle fasi che invece lo portano in un posizione migliore consentendogli una scalata sociale che lo porta molto in alto. Ma l’ultimo passaggio sarà infausto. All’apice della sua ascesa sociale, dopo il matrimonio con una giovane di una ricca famiglia borghese, si sente come in gabbia. Avverte l’insopprimibile esigenza di lasciare tutto e di rifugirarsi a Tolone dove finirà per gestire una modesta bottega d’antiquariato. Ma sarà davero quella la sua vera collocazione?
D’un échelon à l’autre Franchir la ligne, passer d’une sphère sociale à une autre ; quelles en sont les conséquences pour les protagonistes ? Simenon analyse ce sujet dans plusieurs de ses romans durs. Le parcours de vie de Steve Adams, le personnage principal du Passage de la ligne, présente quelques analogies avec celui de Simenon. Le romancier, après avoir quitté son milieu d’origine à Liège, celui de la petite bourgeoise industrieuse, a eu accès par la suite à d’autres sphères sociales, grâce à la fortune qu’il a acquise par son travail littéraire. Certes, il n’a pas été, comme Steve Adams, le complice d’un escroc international, et il n’a pas fait partie de la grande bourgeoisie ou de l’aristocratie, mais il a eu l’occasion de se frotter à ces milieux, ce qui lui a permis de les décrire aussi dans ses romans. Dans Le Passage de la ligne, il met en scène un protagoniste, qui, parti du plus bas de l’échelle sociale, parcourt celle-ci jusqu’à atteindre les sphères du pouvoir et de l’argent, et une fois parvenu, décide en quelque sorte de repartir dans l’autre sens, pour retrouver une vie plus simple, retournant, comme il l’écrit au début du roman, « de plein gré à son point de départ ». Adams éprouve alors le besoin de narrer son parcours, comment il a franchi plusieurs fois la ligne. Comme souvent chez Simenon, les motivations du personnage à se raconter ne sont pas totalement claires: veut-il faire un bilan de son existence ? Veut-il justifier ses choix ? Au début, de son récit, Steve Adams dit : « s’il est presque
toujours possible, parti d’en bas, d’explorer les couches moyennes ou supérieures, […] il est beaucoup plus difficile à ceux qui sont nés en haut de se mêler au menu peuple, à plus forte raison de s’y assimiler ». Adams garde le sentiment de n’appartenir vraiment à aucun groupe, à aucune classe, les traversant toutes comme il traverse l’existence, dans une certaine solitude. Il se fait la réflexion qu’on demande aux êtres humains de « ressembler à [leur] milieu », d’accorder leur individualité à leur profession, à leur niveau social, de faire partie d’un groupe tout en tâchant de conserver
dit, profitant des hasards que le destin lui offre, ce qui va lui permettre de grimper dans l’échelle sociale avec une certaine aisance ; et peut-être aussi un certain détachement, ce qui fait qu’il ne s’attardera jamais dans aucune case. Le regrette-t-il? La conclusion du roman est assez amère, car s’il essaie de (se) faire croire qu’il a toujours agi comme il l’entendait, la solitude semble tout de même lui peser, surtout quand il se rend compte qu’en retournant dans son cercle originel, il y retrouve les mêmes failles qui l’avaient poussé à en sortir… On trouve dans d’autres
même seulement imaginé et non réalisé, aux sources de leur enfance. Joris Terlink, le Bourgmestre de Furnes, qui, arrivé au sommet des échelons qu’il a pu atteindre dans son cadre de vie, ne cesse de penser à son très modeste milieu d’origine, symbolisé par la maison de sa mère. C’est aussi René Maugras, dans Les Anneaux de Bicêtre, qui évoque, durant son hospitalisation, le souvenir de son enfance et son père. Comme si, finalement, le passage de la ligne, avoir franchi les barrières sociales pour atteindre certains buts (pouvoir, aisance matérielle), n’apportait pas le bonheur
cette individualité. C’est peut-être parce qu’il a un sentiment très fort de sa propre individualité que Steve Adams passe facilement «d’une case à l’autre », comme il le
romans de ces personnages qui ont grimpé dans l’échelle des classes, et qui, arrivés à une certaine étape de leur vie, posent un bilan, qui passe souvent par un retour,
escompté, et que ce bonheur était en réalité, caché au fond des souvenirs d’enfance...
SIMENONsimenon Weekend UNE EXPLORATION DE Simenon, peintre des petites gens. Une affirmation en partie avérée, puisque, effectivement, le romancier a avoué une prédilection pour le milieu des humbles. Mais en réalité, il a créé des personnages qui lui ont permis de décrire quasiment toutes les couches de la société. Les boucholeurs de Vendée, mais aussi les plus hautes sphères du pouvoir (Le Président) ; les simples journalistes et les magnats de la presse (Les Anneaux de Bicêtre) ; les membres de l’aristocratie, de la haute bourgeoisie et les serveuses de bistrot ; les grands patrons des hôpitaux et les petites infirmières. Tout un univers qui ont fait dire à certains que l’ensemble de l’œuvre simenonienne correspond à une Comédie humaine. Dans la saga de Maigret aussi, on rencontre des personnages issus de toutes les classes sociales. Et ce n’est pas un hasard, puisque Simenon avait justement choisi un commissaire pour héros, car le policier pouvait se permettre de pénétrer dans n’importe quel milieu, dès qu’il s’agissait de mener une enquête sur un crime. On peut donc dire, en quelque sorte, que Maigret accomplit un « passage de la ligne » à chacune de ses enquêtes, s’immisçant dans un milieu pour en connaître les secrets. Mais lui, en tant qu’individu, reste l’homme de son milieu, celui de la petite bourgeoisie. Par ses goûts, sa manière de vivre, il fait partie des petits et moyens
Avec Maigret, Simenon crée un personnage qui lui permet de décrire un grand nombre de milieux, peignant, dans la saga du commissaire, un vaste tableau de la société.
fonctionnaires, et on ne sent en lui aucune jalousie, aucune envie envers les classes sociales plus élevées, aucun désir de transgresser la ligne, ne cherchant ni à grimper les échelons, ni d’ailleurs à les descendre. Il est plein de compassion pour les défavorisés, de compréhension pour ceux qui sont de l’autre côté de la barrière, mais il reste du côté de la loi, même si parfois il se permet de transiger quelque peu avec elle. À l’autre bout de l’échelle, l’aristocratie, envers laquelle il ne peut s’empêcher d’éprouver un certain respect, sans doute parce qu’il se souvient de son enfance au château de Saint-Fiacre. L’arrogance de la haute bourgeoisie l’irrite parfois, mais il ne s’agit pas d’une haine de classe, plutôt d’un agacement face une attitude arrogante
Quand Simenon décrit des s adoptée par certains, surtout Q Quand Simenon décrit des quand il se rend compte que scènes de repas, celles-ci ceux-ci feraient tout pour ne sont jamais anodines.Toutef garder leur position sociale. Quand Simenon décrit des C’est en cela que Maigret scènesd’Yves de repas, diffère Jarry,celles-ci ce per- ne sont jamais anodines.Toutesonnage dont Simenon avait fois, les longues longtemps hésitédescriptions d’en faire le lyriques ne sontavant pas lede fait héros d’une série, fide notre romancier, et, le nalement donné la préférence plus souvent, il Ainsi se contente au commissaire. que de quelques notations le romancier le confiait: sur la nourriture, endes mettant «Lorsque j’écrivais romans l’accent sur les goûts, populaires, les derniersodeurs et saveurs. temps, j’avais commencé Les menus favoris de Maigret à dessiner un personnage sont devenus mythiques : nommé Jarry qui me séduisait coq au vin, blanquette de particulièrement. Sa seule veau ou fricandeau à l’oseille. ambition était de vivre un cerMais en réalité, ces repas tain nombre de vies. Parisien sont apparus tard raffiné à Paris,assez pêcheur endans la saga, car dans les premiers sabots en Bretagne, paysan romans, le commissaire se ici, petit bourgeois là… Et puis contentait le plus souvent Maigret est venu qui l’a supd’unetsandwich ou d’un planté je m’aperçois que en-cas rapidement avalé. Maigret est une transposition Et même plus tard, lorsqu’il découvrira les délices de la
de Jarry, lui aussi vit un grand nombre de vies. Mais c’est à la vie des autres à qui, pendant un moment, il se substitue. » Jarry devient le protagoniste qu’il cherche à incarner, traversant les barrières sociales et accomplissant vraiment le passage de la ligne. Tandis que Maigret, même s’il se met dans la peau des autres, reste Maigret et, fois gastronomie, enune s’installant son enquête bonne terminée, après à quelque table de une longue exploration d’un restaurant ou en dégustant milieu, il retourne son les spécialités dedans Madame «Maigret, appartement bourgeois,pas il ne s’attardera oùplus [l’] attendent de bonnes que nécessaire à ces odeurs del’enquête plats mijotés, où agapes, primant touttout… est simple et net, propre sur Les rares scènes où eton confortable », comme il le voit attablé en prenl’écrit Mémoires. nent dans doncses d’autant plus Ce de retour à son propre a signification, et ce milieu n’est pas quelque chose de rassurant, par hasard qu’elles apparaisetsent, c’estcar probablement celeur qui le romancier lui permet « tenir le coup» donne unede importance partilors de certaines culière, souvent enquêtes symbolique,
dans l’économie du roman.
LA PYRAMIDE SOCIALE particulièrement éprouvantes. En effet, parcourir l’échelle sociale d’un bout à l’autre le met souvent en face de situations difficiles, et en même temps cela lui en apprend beaucoup sur les êtres humains, car il finit par comprendre que, quel que soit le degré où l’on se trouve sur cette échelle, les détresses morales peuvent exister. Le malheur, ni le crime ne connaissent de barrières sociales. C’est aussi la raison pour laquelle il a « horreur de la démagogie. Son jugement sur les êtres ne dépendait pas leur fortune, qu’ils en aient trop ou trop peu » (Maigret voyage). Voilà pourquoi il est capable de comprendre aussi bien un François Keller (Maigret et le clochard), qui, lui, a délibérément franchi la ligne à plusieurs reprises, abandonnant tour à tour son état de médecin, la richesse et le milieu aisé de sa femme, sa vie aux colonies, pour finalement atteindre au dénuement ultime du clochard sous les ponts ; qu’un Auguste Point (Maigret chez le ministre), propulsé de la situation d’avocat de province à celle du pouvoir politique, et qui n’est manifestement pas à l’aise après ce passage de la ligne. C’est pourquoi encore Maigret peut discerner avec empathie la ligne de vie d’Aline Calas (Maigret et le corps sans tête), qui a délibérément franchi la ligne dans le sens descendant de l’échelle sociale; et qu’il peut saisir (sans les approuver) les motifs pour lesquels
Madame Gouin (Maigret se trompe) a été prête à tout pour conserver son statut social, qui l’a fait passer du stade de la simple infirmière à celui de l’épouse d’un grand chirurgien. C’est aussi la raison pour laquelle il finit par comprendre la façon de vivre de Walter Lampson (Le Charretier de la «Providence»), qui, malgré sa richesse, se plaît en la compagnie d’êtres qui lui sont socialement inférieurs, et ce n’est pas pour rien que le commissaire le compare implicitement avec Jean Darchambaux, le charretier, «un homme sans attaches… un homme qui a coupé tous les liens avec son passé ».
Parce que la tentation du passage de la ligne va dans les deux sens : soit on cherche à monter dans l’échelle, soit on cherche à redescendre au plus bas, et dans les deux cas, il y a une prise de risque, plus ou moins bien assumée. Mais dans les romans de Simenon, ce passage aboutit plus souvent au désastre qu’à la réussite. C’est Anna Peeters (Chez les Flamands), qui va jusqu’au meurtre pour assurer à son frère une ascension sociale qui s’avérera un échec; c’est Madame Martin (L’Ombre chinoise) dont la soif de respectabilité va amener à la folie ; la fortune acquise par Ducrau (L’Écluse n° 1)
ne lui apporte certes pas la satisfaction escomptée, et le pauvre Thouret (Maigret et l’homme du banc) va payer de sa vie son désir de se fabriquer une autre existence en dehors des contraintes du milieu où sa femme le force à vivre. Quelle est la leçon qu’il faut en tirer ? Peut-être celle de la sagesse du clochard François Keller, dont Maigret est sans doute bien proche : faire un choix de vie tout personnel, sans se préoccuper du jugement des autres, et une fois ce choix fait, l’assumer et s’en contenter. C’est du moins ce que Simenon laisse entendre…
SIMENONsimenon Weekend dai LUSSI dell’alta societÀ alla frugalitÀ quotidiana
Anche Simenon passò più volte la linea. Fino ai settant’anni fu un crescendo di successi, notorietà, richezza. Ma arrivò anche per lui il momento in cui non si sentiva più a suo agio tanto da trasferirsi dalla hollywoodiana villa di Epalinges ad un appartamentino di un caseggiato popolare. E la sua vita diventò come quella di chiunque altro La fase delle restrizioni. A Liegi, quando il padre si ammalò e non poté più lavorare, la famiglia Simenon non se la passava bene. E il piccolo Georges dovette iniziare a lavorare. Il primo vero lavoro arrivò a sedici anni quando fu assunto al quotidiano La Gazette de Liége. Fu il primo passagio della linea. Adolescente imparò il lavoro di giornalista è iniziò a guadagnare bene, tanto da aiutare la famiglia ed avere soldi per spassarsela. Il secondo passaggio fu la partenza per Parigi con in mente già le sue tappe per diventare un romanziere. I primi tempi parigini furono grami, viveva nelle camere sottotetto delle pensioni più modeste, cucinandosi in stanza ed economizzando su tutto. Quando iniziò ad ingranare come scrittore di racconti, romanzi brevi e feuilleton, fece un altro “passaggio”, prese una casa a Place des Vosges, inziò a viaggiare sui canali di Francia, frequentava il bel mondo (é in questo periodo che ebbe la storia con Josephine Baker). Altro “passaggio” negli anni ‘30 quando lanciò il suo Maigret, che gli dette popolarità e buoni guadagni. Era anche un’altra tappa di avvicinamento all’obiettivo di diventare un romanziere. E così lasciò il commissario (ma sarà una breve parentesi) per dedicarsi a quelli che lui chiamava i romans durs. Qui iniziò la sua parabola ascendente, sempre
maggior successo, notorietà crescente e incremento delle entrate (soprattutto quando tornò a scrivere anche i Maigret). Poi altro “passaggio”. Nel ‘45 a causa di un’accusa di collaborazionismo, fuggì dalla Francia con la famiglia rifugiandosi negli Usa dove visse per dieci anni, durante i quali la sua fama continuò ad aumentare, la critica lo quotò sempre di più e i suoi libri ormai si vendevano in decine di paesi. Un’altro “passaggio” avvenne nel ‘55, quando rientrò in Europa e si stabilì in Svizzera nel Castello di Echandens, consacrato ormai romanziere di primo livello (il suo nome era tra quelli che si facevano per il premio Nobel).
Ma in quegli anni la sua famiglia si smembrò (i figli a Parigi, o in America a studiare, la seconda moglie abbandonò la casa). Lui si trovò con Teresa, entrata in casa come femme de chambre, e pian piano allacciò una relazione duratura con Georges. Erano i primi degli anni settanta e per Simenon si avvicinava un altro drammatico “passaggio”. La sua vena creatrice si esaurì. Non riuscì a scrivere neanche una riga del suo nuovo romanzo “Victor”. Era il ‘72 quando annunciò ufficialmente che non avrebbe scritto più... sui suoi documento alla voce professione fece scrivere “nessuna” al posto di “romanziere”.
Lasciò la sua grande e avveniristica villa di Epalinges, i suoi quadri di valore, il suo ricco parco auto, e tutti suoi libri. Si rifugiò con Teresa, è proprio il caso di dirlo, in un piccolo appartamento all’ottavo piano di un caseggiato popolare, con il minimo indispensabile alla vita quotidiana. Ormai non viaggiava più e a settant’anni inziò una vita frugale e, fatta di piccole cose. Lui che aveva frequentato il bel mondo, il famoso romanziere che aveva avuto relazioni con Josephine Baker, che aveva intervistato Trotskj, che aveva girato tutto il mondo, che aveva avuto diecimila donne (così sosteneva lui stesso) che ormai aveva venduto centinaia di milioni di copie, che aveva avuto amici e ammiratori come André Gide, Federico Fellini, Charlie Chaplin, Jean Gabin, Charles Bukowski, Ian Fleming, Carl Gustav Jung... Ma ormai il passaggio era avvenuto. Sopraggiunsero malattie, tragedie familiari (il suicidio della figlia Marie-Jo). La sua vita era cambiata solo nel trasferimento nella piccola casa rosa al 12 di avenue des Figuiers, vicina al lago di Losanna, con un piccolo giardino dove troneggiava un grande cedro del Libano. Li passava le giornate, protetto dalla chioma del grande albero, in attesa del prossimo “passaggio”, che arriverà il 4 settembre 1989, quando lasciò questo mondo per un altro.
PHOTOSTORY ROLLS E SCOPA
IL LUSSO DEL ROMANZIERE • LE LUXE DU ROMANCIER UNO COME GLI ALTRI • UN HOMME COMME LES AUTRES Automobili di lusso. Pur non essendo un appassionato di auto, Al tavolo di un piccolo bistrot, Simenon gioca a carte con due avoltre a questa Rolls Royce, aveva una Mercedes Cabriolet ventorii qualsiasi, a suo agio. forse più che nelle occasioni mondane Automobiles de luxe. Quoiqu’il n’ait pas été un passionné À table dans un petit bistrot, Simenon joue aux cartes avec deux de voitures, en plus de cette Rolls-Royce, il avait aussi une clients quelconques, à l’aise, peut-être plus que lors d’événements Mercedes cabriolet mondains
LOOK INFORMALE • LOOK INFORMEL Di solito elegante, talvolta si vede Simenon indossare vestiti sportivi e informali, a suo agio in tutte le situazioni Parfois on voit Simenon, habillé d’habitude avec élégance, endosser des vêtements sportifs et informels, à l’aise dans toutes les situations
SMOKING A CANNES • SMOKING À CANNES Dal Festival di Cannes alle serate di gala, Simenon indossa non di rado il vestito da cerimonia, con grande naturalezza. Du festival de Cannes aux soirées de gala, il n’est pas rare que Simenon revête un habit de cérémonie, avec un grand naturel
simenonsimenonweekend Tutti i venerdi’ non perdete l’edizione settimanale Chaque vendredi, ne manquez pas l’édition hebdomadaire
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Après dix ans, Simenon-Simenon poursuit son évolution SIMENON-SIMENON DOPO 10 ANNI L’EVOLUZIONE CONTINUA