SIMENON SIMENON WEEKEND N. 16

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N° 16 - ANNO XI VENERDì • VENDREDI 04/06/21 - SETTIMANALE • HEBDOMADAIRE

Ma vie dans mes romans

De l’état de roman à la transe du commissaire Scrittura: rituale o vero e proprio rito?

Il grande Simenon scrive veloce come un treno


SIMENONsimenon Weekend in questo numero LIMITI DI VELOCITÀ ALLA BUONA LETTERATURA? Se parliamo di Simenon questi limiti sembrano non valere. Sappiamo che la sua scrittura é sempre stata veloce. Ma come al solito, nell’arte sono i risultati che contano e, a giudicare dal successo che i suoi romanzi hanno avuto e hanno ancora oggi, che il nostro scrivesse velocemente non significa granché. Conta invece lo spessore psicologico, la sua capacità con poche parole e un pizzico tra avverbi e aggettivi, di creare quelle tanto decantate atmosfere. E poi le frasi brevi, la prosa asciutta, il ritmo fanno della sua, una scrittura molto attuale ancora oggi, profonda ma senza fronzoli e abbellimenti.

dans ce numÉro LIMITES DE VITESSE À LA BONNE LITTÉRATURE ? Si on parle de Simenon, ces limites ne semblent pas s’appliquer. On sait que sa façon d’écrire a toujours été rapide. Mais, comme d’habitude, en art ce sont les résultats qui comptent et, à en juger par le succès que ses romans ont eu et ont encore aujourd’hui, le fait que notre romancier écrivait vite n’a pas une grande signification. Ce qui compte au contraire, c’est la profondeur psychologique, sa capacité, avec peu de mots et une pincée d’adverbes et d’adjectifs, de créer ces atmosphères tant louées. Puis les phrases brèves, la prose sèche, le rythme, font que son écriture est encore très actuelle, profonde mais sans fioritures ni ornements superflus.

De la littérature sur commande aux confessions autobiographiques

Le parcours littéraire de Simenon a suivi une ligne très particulière, passant des romans populaires à l’écriture de romans policiers, puis aux romans psychologiques, pour aboutir à la dictée de pensées au jour le jour

Simenon a construit sa carrière littéraire en franchissant sciemment des paliers, faisant l’apprentissage de son métier comme un artisan apprend à maîtriser ses outils. Ce n’est donc pas par hasard qu’il a commencé par la littérature populaire. Parce qu’il lui fallait, comme il l’expliquait dans sa conférence Le Romancier, « apprendre à raconter une histoire […] simplement, avec l’application de l’ébéniste à son établi ». S’étant déjà un peu fait la main avec les contes écrits pour les journaux, il s’essaya au roman populaire, en copiant les procédés et les techniques: « cette gamme de produits, j’appris à la fabriquer. […] J’étais un fabricant, un artisan. Comme un artisan, je passais chaque semaine prendre les commandes chez les industriels que sont les éditeurs de romans populaires. » Il ne renia jamais cette production populaire, qui lui servit pour savoir comment bâtir une intrigue, tenir le lecteur en haleine, brosser des portraits de personnages. Il apprit surtout, comme il le disait

à Roger Stéphane, «tout ce qu’il ne faut pas faire», donc à éviter les clichés, les dialogues conventionnels, les protagonistes schématiques. Tout en se permettant quelques tentatives vers ce qu’il visait: « dans beaucoup de ces romans [populaires] – confiait-il encore à Stéphane – il y a tout à coup un passage […] qui n’a rien à voir avec le reste du livre, et où j’essaie quelque chose : un bout de dialogue, […] une description en trois phrases maximum. » Une fois la technique de base bien affûtée, il pouvait franchir une étape : passer au roman « semi-littéraire », dans lequel, tout en s’affranchissant des poncifs du roman populaire, il conservait un « garde-fou », qui lui servait de fil rouge pour son récit. Il décida d’écrire des romans policiers, et mit en scène le commissaire Maigret. Cette fois, les personnages prenaient de la profondeur, les coups de théâtre étaient éliminés au profit d’un récit plus réaliste. Puis, une fois qu’il eut l’impression qu’il avait tiré de l’écriture des romans policiers tout ce qu’il

pouvait en tirer, il décida de s’orienter vers la «littérature tout court». Il estimait être capable dorénavant de diriger plusieurs personnages à la fois, de creuser l’aspect psychologique, et, de plus en plus, d’éliminer tout ce qui était du ressort d’une énigme policière. Le récit ne se faisait plus par un narrateur externe, mais le point de vue était celui d’un protagoniste qu’on suivait jusqu’au bout de son destin. Ce qui nécessitait du romancier de se mettre totalement à la place de ce protagoniste, dans un épuisant effort de création. Jusqu’au jour où cette création devint trop lourde à porter, et Simenon décida que le seul personnage qu’il voulait suivre désormais, c’était lui-même. Il n’y aurait plus d’effort à fournir pour trouver le bon rythme de la phrase, le terme juste pour décrire une atmosphère, et au lieu d’empoigner un crayon ou de taper comme un forcené sur le clavier de la machine à écrire, il se contenterait de parler, au jour le jour, dans un petit appareil qui enregistrerait ses mots, sans s’inquiéter du style…


SOLO UN rituaLE DI SCRITTURA OPPURE UN VERO E PROPRIO RITO?

Innata propensione alla scrittura, capacità di scrivere velocemente, versatilità in vari tipi di narrativa ma anche dei rituali cui non sapeva rinunciare e addirittura degli stati d’incoscienza che generavano i migliori romans durs della sua letteratura.... Qual è la verità? La definizione della Treccani recita: “Il rito è un tipo speciale di azione o come aspetto speciale del comportamento”. Ma quando i comportamenti degli uomini diventano un rituale? Quando compaiono certe affinità come ad esempio la fissità o la standardizzazione dei comportamenti. Insomma mentre il rito è un insieme di gesti e attegiamenti potremmo dire, per fare un esempio, l’insieme di gesti e operazioni che i tradizionalisti britannici compiono quando preparano e bevono il te. Il rituale invece carica i gesti e le azioni di significati, di forza di poteri... come succede in certi rituali religiosi e/o magici dove forme, suoni e parole sono carichi di suggestioni e esprimono una capacità ammaliatrice. Tornando al nostro Simenon, è una domanda lecita quella che riguarda la sua scrittura, soprattutto quella in état de roman.E’ solo un rito o assume una valenza da rituale? La risposta non è semplice. La componente rito c’è tutta. Le buste gialle, le matite già tutte appuntite, le pipe caricate, gli elenchi del telefono. Apparentemente tutti accorgimenti giustificati perché servono a interrompere il meno possibile il ritmo veloce della scrittura. Tutto sotto mano, ogni cosa la suo giusto posto. Detta così sembra né più e nemmeno che

una buona organizzazione. Ma c’è chi sostiene che con il passare del tempo tutta quella preparazione andava assumendo un significato scaramantico. Alcuni si spingono

ad affermare che era ormai un‘abitudine di cui la forza coercitiva condizionava lo scrittore che pensava di non poter scrive in altro modo. A questo s’intreccia lo stato

d‘incoscienza creatica , l’état de roman, che durava a detta di Simenon all’incirca non più di una dozzina di giorni e in quell’arco di tempo doveva aver finito il romanzo. Se qualcosa, come una malattia metteva uno stop, passato quel periodo non riusciva a riconoscerlo, non poteva continuarlo, era finita lì. Ma allora come si spiega la scrittura dei Maigret che non aveva bisogno di tutta questa cornice? E il fatto che Simenon fosse in grado di scrivere ovunque si trovasse e in qualsiasi situazione? Forse l’état de roman era un po’ esagerato? Forse il fatto che potesse scrivere dappertutto non era sempre e comunque vero? Sappiamo che decifrare i comportamenti di Simenon non è cosa facile. Ma nella scrittura i suoi risultati erano eccellenti. Come al solito non può essere stato un solo elemento a determinare la qualità dello stile. Noi propendiamo per un innata attitudine ad esprimersi per scritto. Che poi il substrato inconscio lo aiutasse a vedere e immaginare situazione e personaggi è assolutamente possibile e, alla fin fine, anche tutto l’apparecchiamento pre-seduta di scrittura può avere una sua spiegazione. Potrebbe forse essere imputata alla personalità organizzata ed ordinata dell’uomo, la quale


SIMENONsimenon Weekend

‘ De l’état de roman À‘ la Une méthode d’écriture « Comment écrivez-vous vos romans ? » Cette question, on l’a posée d’innombrables fois à Simenon. Et celui-ci ne s’est pas fait faute d’y répondre, même si ses réponses n’expliquent pas tout le mystère de la création. À Roger Stéphane, Simenon expliquait que l’impulsion arrive « fortuitement, c’està-dire que je m’aperçois que je suis en état de roman, que j’ai besoin de me mettre dans la peau de quelqu’un d’autre, que j’en ai assez de ma peau à moi ». Il va marcher, seul, pendant un temps plus ou moins long, puis il essaie de se « vider pour laisser la place à quelque chose d’autre ». Le plus souvent, c’est une odeur qui évoque un souvenir, une image ; « petit à petit, je suis pris par une sorte de rythme, différent de ma vie de tous les jours. La question, maintenant, est de voir les gens qui peuvent avoir vécu à l’endroit que je viens d’évoquer, de les imaginer, de les mettre en situation. » Simenon s’installe alors à son bureau, cherche des noms pour ses personnages, fait un plan de leur maison, liste les membres de leur famille. Puis vient la question fondamentale : « étant donné ces gens-là, dans ce cadre, que peut-il leur arriver qui les oblige à aller jusqu’au bout d’eux-mêmes ? » Après cette étape plus ou moins intuitive, une sorte de mélange entre inconscient et une préparation plus

La manière dont Simenon se plongeait dans l’écriture de ses romans durs était très particulière. En était-il de même pour ceux de la saga du commissaire ? En quoi les deux genres sont-ils similaires ?

consciente, Simenon s’installe dans un cadre de travail strict: seul dans son bureau, où il ne peut être dérangé sous aucun prétexte, il écrit chaque jour un chapitre, et en une dizaine de jours en moyenne, le roman est terminé. Au prix d’un grand effort mental et physique, au cours duquel il est vraiment entré dans la peau de ses personnages. En général, le texte est écrit d’un seul jet, sans presque aucune rature, un rythme donné par la frappe de la machine à écrire. Une fois le roman terminé, Simenon l’oublie pendant quelques jours, avant d’attaquer la révision, lors de laquelle il fait la «toilette » du texte, qui porte essentiellement sur le style : pas de changement quant au contenu et au récit, mais des modifications dans l’ordre des

Quand Simenon des s mots pour donnerdécrit le meilQ Quand Simenon décrit leur rythme à la phrase, desdes scènes de repas, celles-ci ne suppressions de termes pour sont jamais anodines.Toutef atteindre à un texte encore Quand Simenon décrit des plus dépouillé.

scènes de repas, celles-ci ne sont jamais anodines.Toutefois, les longues descriptions Romans Maigret lyriques ne sont pas le fait et romans durs : de notre romancier, même combatet,?le plus souvent, il se contente de quelques notations Cette technique de « l’étatsur la nourriture, en mettant de roman », le romancier la l’accent sur les goûts, odeurs réservait, disait-il, à ses romans et saveurs. durs, assurant que pour les Les menus favoris de écrivait Maigret romans Maigret, il les sont devenus mythiques « en sifflotant, ou presque, : coqque au vin, blanquette de parce c’était facile. » C’est veau ou fricandeau à l’oseille. du moins ce qu’il déclara dans Mais en réalité, ces repas l’interview accordée à Bernard sont apparus assez tard dans Pivot. Mais il ajouta aussitôt: la saga, car dans les premiers « C’est devenu plus difficile romans, le commissaire se ensuite parce que j’ai fini par contentait le plus souvent confondre les Maigret et les d’unJesandwich ou d’un autres. fouillais davantage en-cas rapidement mes personnages. Pouravalé. les Et même plus tard, lorsqu’il découvrira les délices de la

trente premières enquêtes, c’était un amusement. Après, je n’écrivais un Maigret que lorsque j’étais fatigué, quand j’avais besoin d’écrire, mais que je n’avais pas la force physique de me mettre à un roman. » La rédaction d’un roman dur était donc plus pénible, physiquement et mentalement, que celle d’un roman Maigret. gastronomie, en s’installant Àà André Parinaud, il expliquelque bonne table d requait qu’écrire enquêteles staurant ou enune dégustant du commissaire se faisaitMaispécialités de Madame « dans unes’attardera sorte d’enjouegret, il ne pas plus ment […], un peu comme un que nécessaire à ces agapes, musicien commencerait l’enquêtequi primant sur tout… àLes jouer desscènes ritournelles rares où on pour le voit s’amuser. » Ilprennent lui arrivaitdonc aussi attablé en de traiterplus un thème dans un d’autant de signification, roman de le et ce Maigret n’est pasavant par hasard reprendre dans un roman qu’elles apparaissent, cardur; le comme il le disait à Rogerune romancier leur donne Stéphane, dansparticulière, les romans importance Maigret, traite les mêmes souvent«on symbolique, dans

l’économie du roman. En


a transe du commissaire tragédies que dans les autres romans, mais sur un mode plus léger. » Néanmoins, plus les années de rédaction passaient, plus les romans Maigret eurent tendance à se rapprocher des romans durs, surtout dans les thèmes. On ne peut pas dire de tous les romans Maigret écrits durant les dernières années qu’ils furent aussi «durs» que les autres romans, mais certains d’entre eux traitaient effectivement des sujets semblables. C’est en particulier le cas pour ceux qui abordent les questionnements sur la justice, sur la folie, sur la responsabilité des criminels. Un roman comme Les Scrupules de Maigret est très proche d’un roman dur ; les personnages y sont traités avec une approche similaire ; il suffirait presque de supprimer les passages concernant le commissaire, de placer le récit du point de vue de l’un des protagonistes, pour en faire un roman aussi psychologiquement dense qu’un roman dur.

Transe du romancier et transe du policier La méthode que le commissaire emploie pour mener son enquête et effectuer une approche des protagonistes, est parfois étonnamment proche de celle du romancier; Simenon en était d’ailleurs conscient, comme le prouve ce qu’il disait à Roger Stéphane:

« dans une enquête, comme dans un roman, il y a un très mauvais moment : celui où on ne sait pas comment tout va se nouer. On commence à pressentir la vérité […] Au fond, il n’y a rien qui ressemble à un roman comme une enquête policière...». Et il

ajoutait: «il faut que je passe par les mêmes angoisses que Maigret, et, comme lui, généralement au cinquième ou sixième chapitre, j’ai ce passage difficile ; je me trouve devant trois, quatre, cinq solutions différentes, et je me demande laquelle est la

bonne. » Souvent dans les romans de la saga maigretienne, on assiste à ce moment délicat où le commissaire hésite entre plusieurs pistes, pour savoir dans quelle direction orienter son enquête, et c’est effectivement vers le cinquième chapitre, soit environ à la moitié du roman, que ce passage décisif prend place. Décrivant, à André Parinaud, sa manière d’entrer en roman, Simenon disait : « j’essaie de me mettre en transes […], créer en moi une sorte de vide, afin de permettre à n’importe quoi d’y entrer. […] Cela prend petit à petit possession de moi-même […] Dès lors, je suis ce personnage. Je suis, en même temps, tous les autres personnages autour de lui. À mesure que le roman avance, […] je vis la vie de mon héros». Là encore, on retrouve des similitudes avec la manière d’enquêter de Maigret. Lui aussi se met dans la peau des protagonistes qu’il croise, lui aussi entre « en transes» à un moment donné de son enquête. Si le romancier se met en transes avant de commencer son roman (et peut-être y reste-t-il lors de la rédaction, pour maintenir cet état de tension, de pulsion créatrice), le commissaire, lui, se met en transes à un tournant particulier de son enquête : c’est lorsqu’il commence à apercevoir une lueur, un début de solution qui le mènera à la vérité. Celle des personnages, qui est aussi celle que recherche Simenon.


SIMENONsimenon Weekend Ma vie dans mes romans

Quelle est la relation entre les expériences de vie de Simenon et les intrigues de ses romans ; les personnages qu’il met en scène ont-ils un rapport avec des gens qu’il a connus? En 1981, à l’occasion de la sortie des Mémoires intimes, Bernard Pivot met Simenon sur la sellette. Plusieurs questions du journaliste portent sur les rapports entre la vie et l’œuvre du romancier. Ainsi, Pivot demande : « Lorsque vous écriviez des romans, estce que les drames familiaux que vous pouviez vivre […] avaient une influence ? » ; et Simenon répond : « J’étais influencé parce que je faisais presque le contrepoint de ce qui m’arrivait. Au lieu de raconter le drame que je vivais, j’en racontais un tout différent et beaucoup moins dramatique. » Puis il ajoute : « lorsque je vivais un moment dramatique ou pénible, j’étais beaucoup plus tenté d’écrire qu’aux autres moments. Autrement dit, je me réfugiais dans le roman. Le roman est donc dans une tout autre atmosphère que celle de ma vie. Jamais je ne me suis servi de mon entourage pour mes romans. Jamais je ne me suis mis moi-même dans un de mes personnages. Contrairement à ce que disent des tas d’intellectuels dans leurs thèses, si l’on cherche la vérité de Simenon dans mes personnages, on ne la trouvera jamais. » Cette réponse du romancier vaut son pesant d’ambiguïté. Certes, comme il le disait, ses personnages sont faits d’un amalgame de plusieurs personnes qu’il a croisées au

est une figure de Marie-Jo ; Maigret et Monsieur Charles, où Nathalie Sabin-Levesque doit beaucoup à Denyse ; de même pour Lettre à mon juge, où Martine a aussi des traits de Denyse. Mais encore tous ces romans qui sont inspirés par des faits que Simenon a vécus : Les Trois Crimes de mes amis et son pendant maigretien Le Pendu de Saint-Pholien; Trois chambres à Manhattan qui transpose la passion de Georges pour Denyse. On pourrait citer beaucoup d’autres exemples. Mais il suffira de relever que si, effectivement, Simenon n’a jamais brossé directement le portrait de quelqu’un qu’il a connu, qu’il n’a jamais transcrit à la lettre ses expériences de vie dans ses romans, il apparaît clairement que ses expériences lui ont servi pour bâtir un univers fictionnel. cours de sa vie. Il n’empêche que dans son œuvre, il y a des thèmes, des drames et des personnages qui ont des similitudes avec ce qu’il a vécu. Le plus évident est dans Pedigree : nul doute qu’Élise, Désiré et Roger Mamelin, les protagonistes de ce roman autobiographique, sont plus que largement inspirés des parents de Simenon, et Roger est une sorte de sosie de Georges. On trouve aussi des romans mettant en scène de jeunes ambitieux qui ressemblent étrangement au petit Sim

qui quitte Liège pour partir à Paris; par exemple, Jean Cholet dans L’Âne-Rouge. Le Jean Chabot de La Danseuse du Gai-Moulin est à l’évidence un reflet de Georges : les parents de Chabot ont le même genre de vie que les Simenon. Il y a aussi ses souvenirs d’enfance et de jeunesse dont Simenon utilise la matière dans plusieurs récits: Le Témoignage de l’enfant de chœur, Il pleut Bergère, Le Locataire, La Maison du canal… Et comment ne pas mentionner La Disparition d’Odile, dont le personnage principal


PHOTOSTORY

LE RITE DE L’ÉCRITURE

MACHINE À ÉCRIRE • MACCHINA DA SCRIVERE

ANNUAIRES TÉLÉPHONIQUES • ELENCHI DEL TELEFONO

Pour rédiger les reportages, les romans populaires, les Maigret Simenon y puisait le nom de ses personnages, qu’il cherchait parfois et certains romans durs ; Simenon aimait le rythme imposé aussi dans le dictionnaire, dans la partie des noms communs. par la frappe sur le clavier. Simenon alla ricerca dei nomi dei suoi personaggi, che talvolta Per scrivere i reportage, i romanzi popolari, i Maigret e certi cerca anche nel dizionario, nella sezione dei nomi comuni. romans durs; Simenon ama il ritmo imposto dalla battitura sulla tastiera

ENVELOPPE JAUNE • BUSTE GIALLE CRAYONS • MATITE La légende dit que Simenon en avait toujours une soixantaine taillés Simenon y notait des renseignements sur ses personnages : leur âge, leur famille, un plan de leur domicile ; parfois des dates utiles pour avant de commencer la rédaction. Certains romans durs ont été écrits l’action ou des noms de lieux. d’abord au crayon. Simenon annotava informazioni sui suoi personaggi: l’età, la La leggenda racconta che Simenon aveva sempre una famiglia,la piantina della loro casa; a volte delle date utili per sessantina appuntite prima di iniziare a scrivere. Certi romans l’azione o dei nomi di luoghi. durs sono stati scritti prima a matita


SIMENONsimenon Weekend lo spessore psicologico della narrativa di simenon

Si parla spesso dello specifico peso della psicologia nelle vicende e nei personaggi della letteratura simenoniana. Per esempio, quando siamo in presenza di protagonisti che effettuano il famoso “passaggio della linea” e dei quali Simenon fa un’analisi sofisticata dei meccanismi del subconscio e delle motivazioni profonde alle basi delle loro azioni La cifra che contraddistingue buona parte della letteratura simenoniana, soprattutto i romans durs, è lo spessore psicologico. In letteratura l’accezione che si da a questa allocuzione indica una trama e dei personaggi che non vengono descritti solo per il loro aspetto esteriore e la successione di azioni che vengono compiute, ma la ricerca di motivazioni che determinano certi comportamenti, alcune decisioni e determinate scelte. Insomma non solo si analizza e si scava nel subconscio del protagonista, ma si analizzano anche le dinamiche interpersonali con gli altri personaggi e i valori dominanti nell’ambito sociale in cui si svolge la vicenda. Alcune volte si tratta del rapporto in una coppia (“Le chat”, “La chambre bleue”, o “Trois chambres à Manhattan” per fare solo tre esempi tra i più famosi), oppure le relazioni tra familiari (Les demoiselles de Concarneau o Les Sœurs Lacroix) o l’inarrestibile declino di un personaggio importante e potente (Le Bourgmestre de Furnes o Le Président) e ancora come cambia un uomo in fuga (L’Homme qui regardait passer les trains” o “La Fuite de monsieur Monde”). Questo, nel caso di Simenon, non dipende solo dalla sua sensibilità e dalla sua

capacità di analizzare l’animo umano. Una buona parte va imputata al suo interesse alle dottrine psicologiche che nei primi trent’anni del secolo si erano sviluppate soprattutto con Freud e Jung, che Simenon seguiva con un notevole interesse. A tal proposito aveva affermato “... avevo vent’anni quando scoprii Freud. Dopo ho letto Adler, Jung e altri ancora... anche se credo di non essermi mai fatto influenzare dalle loro teoria nella stesura dei miei romanzi...”. Certo anche il suo Maigret che è diventato famoso per essere un commissario che ha

come motto “comprendere e non giudicare”, che proviene dritto dritto dall’idea di Simenon che la giustizia non dovrebbe essere gestita da magistrati, giudici, avvocati, ma da psicologi, psichiatri e psicoanalisti, i soli a capire le motivazioni che hanno portato un uomo a delinquere. E gran parte della sua letteratura é intrisa, da una parte da una sorta di ansia di scoprire le motivazioni più profonde e oscure del comportamento umano, e dall’altra quella ricerca de “l’uomo nudo”, cioè, come diceva lui stesso “... l’essenza dell’uomo, da quello che è dentro di lui, al di là dei

condizionamenti sociali, della razza, dell’educazione, della maschera che ognuno si costruisce giorno dopo giorno nella società, in famiglia o sul lavoro...”. Insomma lo spessore psicologico dell’opera simenoniana ha diverse origini, ed è un processo complesso e semplice allo stesso tempo perché era nella sua natura “... in effetti ho scritto i miei libri - spiega lo stesso scrittore - sforzandomi di non lasciarmi sopraffare dalla ragione, ma al contrario di seguire il mio istinto. E non lo rimpiango...”. Ed in effetti, per fortuna di noi appassionati lettori, questo ha prodotto dei capolavori.


IL GRANDE SIMENON SCRIVEVA veloce COME UN TRENO Scrivere, scrivere, scrivere... ad alta velocità, ma ad alta qualità. Contrariamente alle accuse della critica, riusciva a conciliare la rapidità con la buona scrittura. Ottanta pagine al giorno. E’ la velocità massima imputata a Simenon nello scrivere. Erano i tempi della lettura popolare e le leggende sulla scrittura veloce di Georges fiorivano. Come quella delle tre dattilografe cui dettava contemporaneamente tre storie diverse... Insomma questa della velocità non era una storiella, ma una realtà. Da una parte era una dote che permetteva al giovane Georges di essere molto rapido nelle consegne dei romanzi brevi o dei racconti che gli venivano commissionati da vari editori. D’altra parte questa endemica velocità gli attirerà, soprattutto in seguito, gli strali dei critici che gli rimproveravano come quella rapidità non poteva non andare a detrimento della qualità della scrittura. E invece Simenon veloce lo fu sempre, pur conservando un ottimo livello nello stile. Era una sua attitudine particolare che lo avrebbe portato a scrivere i romans durs mediamente in una dozzina di giorni. Certo, come asseriva lo stesso scrittore, c’era l’état de roman, che l’aiutava a contenere la stesura di un libro in un contenuto numero di giorni. Ma quello che di più determinava questa velocità, era il fatto di andare avanti senza dover seguire una trama predefinita. Potremmo azzardare l’ipotesi che Simenon scrivesse

a ruota libera, quasi facendosi portare dal racconto e senza pause dovute a rielaborazioni o ripensamenti. Una scrittura fatta di frasi brevi, di pochi essenziali avverbi e aggettivi e dove veniva fatto prevalentemente uso di quelle parole concrete, mot-matière le chiamava Simenon, che indicavano cose tangibili e materiali. Tutto questo procedere con un testo asciutto e scarno, non impediva la creazione di quelle atmosfere alla Simenon di cui si é molto parlato. Un insieme di cose che permetteva al romanziere di procedere spedito nella scrittura tenendo forse più in considerazione la visione totale che la singola frase o il paragrafo. E poi c’è da considerare che

l’attitudine ad esprimersi per scritto. Questo significa che la sua scrittura era scorrevole, che non si impuntava nella scelta di un termine o dell’aggettivo giusto. Simenon correva come un treno pagina dopo pagina, ma qual era la sua vera velocità. Una volta, proprio per renderci conto della sua velocità abbiamo fatto un piccolo esperimento. Abbiamo preso Il primogenito dei Ferchaux (363 pagine) a quelli più brevi Le signorine di Concarneau (136 pagine) tutti nell’edizione Biblioteca Adelphi. Il primo consta di 20 capitoli, l’altro di soli 8. Le pagine a capitolo sono rispettivamente 18,5 e 17. Questo sembrerebbe dimostrare che, lungo o

corto che fosse il romanzo, il numero di pagine per capitolo non cambiava molto. Facendo la media del nostro campione abbiamo proprio un valore di 18 pagine, (un minimo di 15,2 pagine per capitolo per Cargo ed un massimo di 21,85 per La Camera Azzurra). Quindi 18 pagine a seduta di scrittura per ogni giorno. Sappiamo che la seduta durava circa sei ore. Certo poi sarà andato al bagno, si sarà acceso quattro o cinque pipe, avrà bevuto, avrà consultato gli elenchi del telefono e anche la famosa busta gialla con gli appunti. Possiamo valutare che tutto poteva portar via circa un’ora. Quindi le ore di scrittura si riducono a cinque. Il conto è presto fatto: 3,6 pagine all’ora, 1,8 pagine ogni 30 minuti, quasi una pagina ogni 15 minuti. Ecco il problema. Una pagina ogni 15 minuti è tanto o poco? Come abbiamo detto, il conto é fatto sulla collana Bibiloteca Adelphi in italiano, gabbia tipografica di 37 righe x 53 battute a pagina. Cioé ogni pagina contiene circa 1950 battute (spazi inclusi). Moltiplicando queste battute per le 18 di un capitolo, arriviamo a 35.100 battute al giorno. Tradotte in fogli dattiloscritti (30 righe x 60 battute, cioè 1800 b.) abbiamo 19,5 fogli dattiloscritti. Ancora quasi di 4 fogli scritti in un ora, cioè uno ogni quarto d’ora. E’ la velocità “Simenon”.


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Après dix ans, Simenon-Simenon poursuit son évolution SIMENON-SIMENON DOPO 10 ANNI L’EVOLUZIONE CONTINUA


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