Journal de medecine esthetique n°196

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VOL. XXXXIX - N°196 - DÉCEMBRE 2022 - ISSN 0249-638

La médecine esthétique du visage chez les jeunes : évolution et solutions F. Braccini (Nice), F. Fanian (Paris) 187

Un nouvel inducteur : la polycaprolactone fluide : «PCL inducteur aiguilles fines» J-L. H. Vigneron (Saint-Paul-de-Vence) 193

Nouveau gel à base d’acide hyaluronique réticulé par technique Oxifree® : première observation P. Micheels, M. Poiraud (Genève, Suisse) 199

Les folates chez l’homme adulte : implication en andrologie et médecine anti-âge M. Romano, M. Sansone, S. Seraceno, A. Lenzi, F. Romanelli (Rome, Italie) 209

Comptes-rendus du 42e Congrès National de Médecine Esthétique et de Chirurgie Dermatologique 9 et 10 septembre 2022, Palais des Congrès, Paris (1ère partie) 219

Sommaire des numéros du Journal de Médecine Esthétique et de Chirurgie Dermatologique encore disponibles 235

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VOL. XXXXIX - N°196 - DÉCEMBRE 2022 - ISSN 0249-638

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Dépôt légal décembre 2022 Imprimerie Yonnaise Mouilleron le Captif, France

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Un nouvel inducteur : la polycaprolactone fluide : «PCL inducteur aiguilles fines» J-L. H. Vigneron (Saint-Paul-de-Vence) 193

Nouveau gel à base d’acide hyaluronique réticulé par technique Oxifree® : première observation P. Micheels, M. Poiraud (Genève, Suisse) 199

Les folates chez l’homme adulte : implication en andrologie et médecine anti-âge M. Romano, M. Sansone, S. Seraceno, A. Lenzi, F. Romanelli (Rome, Italie) 209

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La médecine esthétique évolue ! …

Cela tombe bien, car elle doit s’adapter à un « raz de marée » représenté par la jeunesse qui occupe en grand nombre les cabinets de médecine et de chirurgie esthétique.

Les réseaux sociaux, notamment Instagram, avec leurs selfies et photos retouchées et filtrées, ont accéléré la course aux injections.

La médecine esthétique du visage chez les jeunes : évolution et solutions

La médecine esthétique du visage chez les jeunes : évolution et solutions

Même en temps de confinement, la tyrannie de l’apparence s’imposait toujours sur les outils de communication numérique. « On a pu voir lors de visioconférences sur Zoom, des filtres pour apparaître maquillé à l’écran », selon Michaël Stora, psychologue et psychanalyste, fondateur de l’Observatoire des Mondes Numériques en Sciences Humaines (OMNSH).

« Aujourd’hui, le recours à la médecine esthétique est devenu plutôt une tendance, véhiculée par les réseaux sociaux, plutôt qu’une réponse à une dysmorphophobie profonde [NDLR : obsession pathologique sur une partie de son corps, qui provoque une grande souffrance] », explique Michaël Stora.

Mais derrière cet effet de mode, se joue une vraie bascule philosophique. « Avec les réseaux sociaux, on en vient à penser que si on ne prend pas des photos et qu’on ne les partage pas, on n’existe pas. La frontière est devenue confuse entre apparence et existence. »

Il se dégage selon nous, plusieurs types de motivations chez les jeunes qui consultent très tôt. Ceux qui veulent ressembler à une idole de la télévision, des médias ou des réseaux sociaux, et ceux qui veulent orienter l’évolution naturelle de leur visage en faisant référence à l’apparence des parents ou des grands-parents …

Cette nouvelle vague représente aussi un nouveau challenge pour les praticiens : celui de la sécurité absolue des techniques utilisées et des produits injectés, mais aussi celui de la prévention et du respect de l’identité de nos patient(e)s.

La chirurgie aussi doit s’adapter à ces nouvelles tendances en devenant plus préservatrice, plus douce, mais surtout, elle peut bénéficier de la complémentarité Médecine-Chirurgie.

La génération Y ou milléniale représentant la plupart de nos patients traités, est singulière, elle ne doute pas, sa demande est très précise et très exigeante. Elle pose un problème majeur, car elle impose aux praticiens, de bien intégrer le fait que ces patients seront injectés durant toute leur vie. La médecine esthétique devra tout faire pour maintenir des résultats naturels, tout en capitalisant la beauté, c’est le « positive pro ageing ».

* Email : f_braccini@hotmail.com
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La médecine esthétique du visage chez les jeunes : évolution et solutions

Les codes changent avec une demande plus axée sur le regard, les lèvres et le camouflage du nez. La médecine esthétique se rapproche et s’inspire des techniques de maquillage et de la photographie. Nous avons ainsi développé une approche de traitement optimisée, basée sur un concept et ses variantes que nous avons publiés « Less is more ».

En outre, le concept du « Medical Highlighting ou Medical Strobing » nous parait le plus adapté à cette nouvelle cible des Millenials.

Cette technique de traitement fait la distinction entre les plans faciaux statiques et ceux dynamiques, permettant des expressions naturelles, une image positive du patient, une analyse artistique qui englobe l'ensemble du visage, y compris les unités faciales non traitées. L’objectif étant de donner ou rétablir un éclat parfait sur le visage.

Un traitement sélectif des ombres et lumières du visage intégrant la dynamique faciale.

Les acides hyaluroniques sont actuellement très sûrs et bien tolérés, mais l'utilisation de grandes quantités lors d’une seule séance expose le patient à un risque supplémentaire d'inflammation, de risques de complications vasculaires, ainsi qu'à un coût de procédure plus élevé. Nous présentons dans ce travail l’approche du « Less is more » qui limite le nombre d'injections et maximise les résultats esthétiques au naturel. Il s’agit d’une approche plus « challenging » de notre pratique. L'approche « Less is more » est le fruit d'une analyse approfondie des subtilités de la dynamique faciale. Le concept promeut une réduction du nombre d'injections dans un souci de sécurité, de rentabilité et de résultats naturels avec des produits extrêmement bien tolérés.

Cette stratégie est possible grâce aux progrès des derniers acides hyaluronique au niveau rhéologique, notamment la viscosité et l’élasticité qui autorisent des effets « liftants » ou « projetants ».

Nous avons décrit 2 groupes de cibles de traitement : la mise en lumière de certaines parties du visage et l’effacement des zones d’ombres.

Cette méthode se concentre sur l'effacement des expressions faciales négatives et la restauration des volumes et des contours du visage.

Il n’est pas seulement question de quantité mais aussi de choix de répartition des zones traitées !

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1PREMIÈRE PARTIE DU CONCEPT : LE « MEDICAL HIGHLIGHTING », OU LE « MEDICAL STROBING »

La restauration de volume avec un produit de comblement facial ne doit pas être considérée simplement comme l'installation d'un produit, mais plutôt comme l'établissement d'une relation harmonieuse entre le produit et son tissu environnemental.

Le traitement des volumes et l'amélioration du contour du visage peuvent être obtenus en traitant des zones spécifiques du visage, où le soutien structurel profond est extrêmement proche de la surface de la peau. Ces zones de captation spécifiques de la lumière sont bien connues des maquilleurs et des photographes.

Les souligner augmentera la luminosité du visage et nous avons synthétisé ces zones spécifiques sur le schéma ci-dessous (Figure 1).

Le comblement maîtrisé avec de faible quantités, et la restauration de ces zones spécifiques réfléchissant la lumière (convexité) constituent un « Highlighting médical » efficace et respectueux de la dynamique faciale (Figure 2).

2DEUXIÈME PARTIE DU CONCEPT, LES « BANDES VERTICALES NÉGATIVES »

Le traitement des expressions faciales statiques négatives permet de supprimer les zones qui captent néga-

Figure 1 : Les zones spécifiques pour augmenter la luminosité du visage.

tivement la lumière, diminuant ainsi l'effet d'ombre qu'elles créent en utilisant une plus petite quantité d’acide hyaluronique.

Ces zones d'expressions faciales négatives rehaussant l'ombre sont ici classées en "lignes verticales négatives" qui sont des lignes paramédianes verticales. Il s’agit de la région du cerne, de la partie haute du sillon naso-génien, de l’amertume et de la zone d’interruption de la ligne mandibulaire. Chaque zone identifiée peut être comblée avec une très faible quantité de produit 0,1 à 0, 3 cc en moyenne.

En éliminant sélectivement ces ombres qui constituent les expressions négatives statiques et dynamiques, le visage retrouve un aspect plus détendu.

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et Chir.
Figure 2 - « Strobing technique » : (a) Avant, (b) Après. Figure 3 - Bandes verticales négatives du visage.

La médecine esthétique du visage chez les jeunes : évolution et solutions

Figure 6 : (a) Avant, (b) Après injection.

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Figure 5 : (a) Avant ; (b) Après injection.

Figure 4 : (a) Avant, (b) Après, (c) Zones de traitement, (d) Après en vue latérale.

EXEMPLES DE CAS CLINIQUES

A - CAS N°1

Traitement avec 1 seringue d’acide hyaluronique ART FILLER ® Universal (1 ampoule de 1,2 ml). Sourcils (0.2 ml), pommette (0.4 ml), arche zygomatique (0.2 ml), sillon naso-labial (0.2 ml) et lèvre inférieure (0.2 ml) (Figure 4).

B - CASE N°2

Traitement avec 2 seringues de ART FILLER® Universal (2.4 ml).

Pommettes (0.6 ml), Sillons naso-géniens (0.8 ml) et Lèvres (1.0 ml) (Figure 5).

C - CASE N°3

Traitement avec 3 seringues de ART FILLER® : 2 seringues AF Universal (2.4 ml) et 1 seringue AF Volume (1.2ml). Sourcils (0.4 ml), Nez (1.0 ml), Pommettes et Zygoma (1.2 ml) et Lèvres (1.0 ml) (Figure 6).

4CONCLUSION

La technique « Less is more » et ses variantes, optimisent les résultats naturels en diminuant sélectivement les expressions faciales négatives et en permettant une restauration de volume d'apparence naturelle. Il s’agit d’une approche idéale pour des traitements prolongés notamment pour les plus jeunes.

2 - ANDRE P. New trends in face rejuvenation by hyaluronic acid injections. J. Cosmet. Dermatol. déc 2008;7(4):251-8.

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Conflit d’intérêt : Il n’y a pas de conflit d’intérêts pour cet article pour FB. FF indique être employée de Fillmed en tant que Directrice scientifique.

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