Les effets de l’étalement urbain sur les pratiques agricoles

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ENSAP Bordeaux Séminaire « Repenser la Métropolisation. Construire un monde en transition » PERROTEAU Alexia S7 - Article - Janvier 2022

Les effets de l’étalement urbain sur les pratiques agricoles

En France, et comme dans d’autres pays du monde, certains citoyens rêvent de partir vivre à la campagne ayant en tête l’image du pavillon et de son jardin. Ce que certains voient déjà comme un exode urbain (suite à la récente crise sanitaire) a des impacts sur la périurbanisation, au même titre que l’étalement urbain qui agit depuis des années sur les territoires ruraux, souvent agricoles. « Chaque habitant génère aujourd’hui, en moyenne, une surface imperméabilisée deux fois plus grande qu’il y a trente ans (525 m2 par habitant en 1981 et 780 m2 en 2009) » (DELATTRE, NAPOLEONE, 2011, p67). En 2011, une autre étude statistique a démontré qu’à ce rythme, l’étalement urbain et l’urbanisation allaient causer la disparition de l’équivalent des terres agricoles d’un département entier en France (LEVESQUE, LIORIT, PATHIER, 2011). L’étalement urbain change le paysage rural et influe sur les pratiques agricoles. Parallèlement à ce phénomène, un désir de « s’alimenter autrement » semble émerger. On perçoit une nécessité de requestionner l’autonomie alimentaire de nos jours et en particulier celle de nos métropoles avec par exemple, depuis 2010, « l'élaboration d’un projet en faveur de l’agriculture périurbaine » par la CUB (Communauté Urbaine de Bordeaux, aujourd’hui Bordeaux Métropole) (QUEVREMONT, 2010). Grâce à ce projet, la ville « a lancé un processus de conservation des parcelles agricoles, dont les terres maraîchères ». En effet, en l’espace de 30ans, la métropole de Bordeaux est passée de 400 à 20 maraîchers1. Aussi « Le rapport Quévremont révèle également que les produits frais cultivés dans les exploitations agricoles de la CUB représentent moins d’un jour de consommation locale par an ». Ceci appuie donc bien le fait que la métropole avait pris, depuis les années 1960, ses distances avec l’agriculture mais que cette question de la capacité à nourrir ses habitants d’une façon plus durable est revenue depuis une dizaine d’années.2 Aujourd’hui la question de l’agroalimentaire est en débat quant à son inscription dans la transition agro-écologique3. Comment les agriculteurs réagissent, d’une part face à l’étalement urbain qui grignote leurs terres, et d’autre part face aux nouveaux enjeux écologiques qui questionnent leurs pratiques agricoles ? De nos jours, les citoyens prennent de plus en plus en compte la problématique de l’autosuffisance alimentaire des territoires avec de « nouvelles » valeurs comme « manger bio et local » dans nos métropoles. Qu’en est-il dans les espaces périurbains et ruraux ?

L’étalement urbain : un processus en constante évolution Bien avant que ces questions d’urbanisation se posent, les espaces agricoles et la ville coexistaient, voire même cohabitaient. Le maraîchage prenait la forme d’une ceinture autour de la ville au XIXème siècle et cette forme permettait l’entretien des liens sociaux entre les citadins et 1

« Maraîchage périurbain, le défi de la Métropole », Aqui, 2010

2

« Alerte rouge sur la ceinture verte », Sud Ouest, 2010

Voir le communiqué de presse de la CIRAD : « L’agroécologie au cœur des débats internationaux pour transformer nos systèmes agro-alimentaires »,URL : https://www.cirad.fr/ 3

espace-presse/communiques-de-presse/2020/agriculture-transition-agroecologique-iaastd


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