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Rapport fi nancier

Des dommages parfois importants dus à la grêle et à la sécheresse

Résultats en matière de rendement

Le volume des primes brutes s’élève à CHF 145,8 mio pour l’année sous revue, ce qui correspond à une augmentation de CHF 15,6 mio par rapport à l’année précédente (CHF 130,2 mio). Le siège et les succursales ont tous les trois contribué à cette croissance de 12 %, dont le moteur principal a été la hausse significative des prix de la production agricole sur les marchés mondiaux. Les cultures ont été assurées à des valeurs plus élevées, générant ainsi une augmentation des recettes de primes. De plus, les hausses tarifaires nécessaires pour les couvertures à sinistralité élevée ont eu un impact sur le montant des primes. En conséquence, une forte croissance a été enregistrée en France (+ 23,1 %), de même qu’en Italie (+ 9,7 %).

En monnaie locale (euro), l’effet sur les primes aurait été encore plus marqué (+ 29,2 % pour la France et + 15,1 % pour l’Italie), mais ces pourcentages ont été atténués par l’appréciation persistante du franc suisse en 2022.

En raison de l’année déficitaire 2021, aucune ristourne de prime n’a pu être versée aux membres en 2022. En tenant compte de l’augmentation, liée à la croissance, de la part des réassureurs dans les primes brutes, il en résulte des primes acquises pour propre compte de CHF 100,1 mio (année précédente: CHF 91,1 mio). Au début de l’été 2022, la Suisse et, a fortiori, la France ont été frappées par d’intenses chutes de grêle. Ces conditions ont généré une charge de sinistres déjà supérieure à la moyenne, qui s’est accrue d’autant plus avec la sécheresse sévère qui s’est installée à partir du second semestre. Au total, des indemnités de CHF 110,3 mio (année précédente: CHF 175,2 mio) ont été versées à notre clientèle pour couvrir des dommages ainsi que pour le règlement et la constitution de provisions pour sinistres. Pour notre propre compte, c’est-à-dire une fois la part des réassureurs déduite, les charges de sinistres s’élèvent à CHF 86,5 mio (année précédente: CHF 99,5 mio).

La Suisse Grêle a enregistré un taux de sinistre inférieur à la moyenne du marché, tant en France qu’en Italie, ce qui indique une bonne sélection des risques. Les affaires en Italie ont été réjouissantes, avec un taux de sinistre de 54,9 %, se traduisant par un taux de 75,6 % pour l’ensemble des affaires.

Grâce à des économies d’échelle et à une gestion rigoureuse des coûts, le taux de frais a pu être baissé à 19,1 %, contre 19,7 % l’année précédente. En valeur absolue et suite aux coûts commerciaux de développement du marché, les frais d’acquisition et de gestion ont augmenté de 8,2 % à CHF 27,8 mio.

«Les chiffres reflètent les effets de nos actions. Ils nous fournissent des éléments de certitude, mais incitent aussi à des réflexions précieuses. Nous gardons toujours à l’esprit la stabilité financière – elle nous garantit la liberté de décision et d’action nécessaire dans un environnement exigeant et dynamique.»

Concernant l’activité principale d’assurance telle que reflétée dans le résultat technique pour propre compte après ristournes de primes, l’année 2022 se solde par une perte de CHF 8,1 mio (année précédente: CHF – 28,6 mio).

Ce résultat a pu être amélioré grâce aux affaires à l’étranger, qui ont apporté une contribution opérationnelle positive d’environ CHF 2,7 mio provenant de la succursale italienne.

Le solde des primes brutes cédées aux réassureurs (CHF 45,8 mio) et des montants reçus de ceux-ci en faveur de sinistres (CHF 23,9 mio), y compris leur participation aux frais d’acquisition et de gestion (CHF 6,0 mio), a eu un impact négatif de CHF 15,9 mio sur le résultat. La comparaison du solde avec l’année précédente (CHF 42,1 mio en notre faveur) démontre en revanche clairement l’importance d’une bonne couverture de réassurance.

L’année de placement 2022, marquée par les évolutions géopolitiques, la guerre, l’inflation et de nettes hausses des taux d’intérêt, a provoqué des incertitudes marquées sur les marchés des capitaux et entraîné une fluctuation des prix, des cours et des taux d’intérêt. Toutefois, la large diversification des placements a permis de limiter les effets négatifs sur le résultat des placements. Une fois de plus, le portefeuille immobilier s’est démarqué comme un pilier important qui, suivi des placements en actions, a généré la majorité du résultat des placements en capitaux, qui se chiffre à CHF 4,4 mio.

Une comparaison avec l’année précédente (CHF 16,9 mio) n’est pertinente que de façon limitée, car en 2021, la Suisse Grêle avait vendu des titres et deux biens immobiliers afin de financer une année extraordinaire en termes de sinistres en Suisse. Ces ventes avaient généré des plus-values uniques importantes. Le moindre volume des placements en 2022 explique également la légère baisse des revenus par rapport à l’année précédente.

Les effets de change négatifs (CHF/EUR) inscrits au compte de résultat sont également englobés dans les autres charges financières et contribuent à la perte à hauteur d’environ CHF 1,4 mio.

La perte après impôts s’élève à environ CHF 5,9 mio pour l’exercice sous revue et est entièrement imputée à la réserve pour fluctuations.

Situation patrimoniale et financière

Les placements en capitaux inscrits à la valeur comptable dans les différentes catégories de placement s’élèvent à CHF 218,8 mio (année précédente: CHF 201,2 mio) et constituent 76 % du bilan, qui se chiffre à un total de CHF 284,7 mio. Au cours de l’année sous revue, de nouveaux titres à revenu fixe ont été achetés pour un montant de CHF 16,7 mio afin de tirer profit de l’amélioration des taux d’intérêt. La Suisse Grêle investit principalement sur le marché suisse en obligations (CHF 121,7 mio), dans l’immobilier (CHF 59,7 mio) et en actions (CHF 36,1 mio). Par ailleurs, les liquidités disponibles, qui représentent 20 % des actifs, assurent la liquidité de la Suisse Grêle à hauteur de CHF 57,3 mio.

Augmentation de la capacité financière dans un contexte de croissance des affaires (période 2008–2022)

L’évolution des primes brutes témoigne d’une activité stable en Suisse, malgré un léger recul sur les quinze dernières années. Parallèlement, le développement des activités en France, notamment par la reprise en 2019 des activités d’assurance récoltes d’AXA France, se répercute clairement sur le montant des primes. Entretemps, les succursales contribuent à environ deux tiers du volume d’affaires. Cette extension géographique du marché génère d’importantes économies d’échelle et un bon positionnement sur le marché.

Le chiffre d'affaires brut de l’activité d’assurance pour la période 2008 – 2022 (environ 40 %) évolue parallèlement à la constitution d’une base de capital sous forme de fonds propres et de provisions pour fluctuations de CHF 250,8 mio (+ 30 %). L’augmentation légèrement inférieure de la base de capital est adéquate, car des adaptations continues ont permis d’optimiser la qualité du portefeuille. De plus, la diversification protège d’une concentration des risques et soutient en même temps l’équilibrage des risques. Le Swiss Solvency Test (SST 2022) fait état d’un taux de solvabilité de 424,9 %, nettement supérieur aux exigences réglementaires.

La courbe de la charge des sinistres met en évidence les fortes fluctuations liées aux conditions météorologiques auxquelles nos activités sont exposées. En 2009, 2013, 2017 et surtout 2021, les recettes de primes n’ont pas réussi à compenser les charges de sinistres. Si l’on examinait ces charges dans le détail pour chaque pays, de grandes disparités apparaîtraient, les affaires suisses étant notamment celles qui ont connu les plus fortes variations (à la hausse comme à la baisse). En moyenne, pour cette période, la Suisse Grêle a reversé 85 % des primes encaissées