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05 Campus évolutif

Entre densité et aménité pour tout.te.s

Studio Los Angeles, une architecture de la contingence dirigé par Benjamin Colboc et Matthieu Gelin

Devançant les 4 autres université californiennes par son nombre important d’étudiants (45 000), UCLA est pourtant celle qui a le campus le plus restreint en termes de superficie (170 hectares). Cette parcelle obtenue en 1927, se situe à Westwood, un quartier très convoité de Los Angeles aujourd’hui et un des plus chers. Bien qu’elle soit enclavée entre plusieurs quartiers, l’université est parvenue à se développer et n’a cessé d’accueillir et de loger de plus en plus d’étudiants.
Pourtant proche d’un grand boulevard, le campus est bien loin de toute pollution visuelle et sonore que génère habituellement une ville américaine. Il fait partie des rares lieux de LA où la circulation piétonne est privilégiée ; les parkings sont situés vers l’extérieur comme s’il fallait abandonner sa voiture – symbole même de LA – si l’on souhaite accéder à cette version utopique de la ville.

En s’intéressant aux limites parcellaires qui définissent le campus aujourd’hui, on se rend compte que c’est un campus limitrophe, qui tend à déborder à certains endroits sur la ville de Westwood, notamment au Sud et à l’Ouest.
À l’Ouest, on retrouve des quartiers résidentiels étudiants ; une population homogène d’étudiants, de chaque côté, qui rend la limite plus implicite, voir poreuse. La distinction administrative campus/hors campus se révèle toutefois dans la typologie des bâtiments, des équipements et des usages. Créé au fil des années par des opportunités foncières, cette zone s’étend jusqu’au Sud où elle possède sa propre limite, perçue mais informelle. Habiter sur la colline étant plutôt un privilège réservé à une population plus aisée, cette zone d’entre-deux est une solution hors campus pour 15% des étudiants, devenant une sorte de « backyard » de UCLA. Contrairement aux résidences étudiantes du campus, ce quartier a vue émerger des typologies « bâtardes » – quelques pavillons qui abritent les fraternités et majoritairement des résidences d’appartements – à l’emprise au sol deux fois supérieure et dépourvue de tout équipement, et surtout de jardin. Or, le jardin est l’élément essentiel qui contribue à l’aménité que l’on retrouve sur le campus.

En admettant que l’objectif principal serait d’étendre et rendre accessible cette aménité à l’ensemble des étudiants, comment repenser cette zone, qui sert aujourd’hui d’arrière-jardin du campus, tout en augmentant le nombre de logements ?

Dans un futur proche où le quartier serait devenu piéton, ce projet de propose de joindre les parcelles par la route centrale afin de créer une morphologie de bâtiment où les interstices ne seraient jamais perdus mais réappropriés : créer du jardin en créant du bâti. Sur les 3 plateaux, les bâtiments s’étendent en hauteur tout en libérant les espaces au sols. Plus qu’une limite administrative, les jardins interstitiels incarneraient la connexion entre chaque parcelle. Celles-ci sont autonomes et possèdent différents bâtiments de logements (individuels ou partagés) reconnaissables en façade. La hauteur des bâtiments décroit de l’extérieur vers l’intérieur afin de dégager des noyaux centraux communs qui suivent le tracé de la route initiale.
Dans une ville où l’ombre n’est pas négligeable, cette zone dense utiliserait ses hauteurs pour protéger en contre-bas la vie étudiante qui s’articulerait, mais aussi pour permettre l’accès à une véritable étendue de jardins et donc possiblement l’accès à une certaine aménité.

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