Lien Hospitalier n°417

Page 1

Sommaire

ÉVÉNEMENT

La Saint Jean de Dieu dans nos établissements p. 4

Saint Jean de Dieu et saint Benoît

Menni : un même charisme, une dynamique commune ! p. 6

INNOVATION ET INCLUSION

Des trophées pour stimuler l’innovation et l’Hospitalité p. 8

Dans le Sud-Est p. 10

Dans le Grand-Ouest p. 12

Dans l’Océan Indien p. 14

En Île-de-France p. 15

INTERNATIONAL ET EUROPE

“Saint Jean de Dieu, c’est l’hospitalité du cœur” p. 16

ENTRAIDE ET SOLIDARITÉ

Un vent de changement à l’Hospice de Pamplemousses ! p. 18

ÉTHIQUE ET PASTORALE

Code d’éthique : ‟Mettre en lumière notre mission et notre identité aujourd’hui” p. 20

LA VIE DE L’ORDRE

Frère Jérôme : 25 ans de profession religieuse  p. 22

PORTRAIT

Heloïse Courvoisier : “Je partage de beaux moments avec les jeunes et leurs familles” p. 26

HISTOIRE

Clinique Saint Jean de Dieu

180 ans d’innovation ! p. 28

CARNET p. 30

Confiez-nous vos propres intentions de prière !

Vous trouverez, associé à ce numéro du Lien Hospitalier, une neuvaine au format papier à saint Jean de Dieu, “Pour et avec les malades”. Inspirée de la vie de saint Jean de Dieu, patron des malades et du personnel soignant, cette neuvaine initiée par les Frères hospitaliers veut permettre à chacun de confier ses problèmes de santé, ses peines, ses souffrances, à celui qui a su apporter du réconfort à tous ceux qui venaient à lui, quelles que soient leurs vulnérabilités. Libre à chacun de prier cette neuvaine à son rythme, quand il le souhaite. Vous pouvez aussi nous confier vos propres intentions de prière via l’adresse secretariat.curie@ohsjd.fr, elles seront directement portées dans la prière de nos communautés. En communion de prière !

Les Frères hospitaliers de Saint Jean de Dieu

LIEN HOSPITALIER

258, rue Lecourbe - 75 015 Paris. Tél. : +33 (0)1  85 56 13 80. E-mail : communication@ohsjd.fr

Trimestriel de l’Ordre hospitalier des Frères de Saint Jean de Dieu, congrégation reconnue légalement. Directeur de la publication : Frère Paul-Marie Taufana. Directeur de la rédaction : Frère Christian Clavé. Rédacteur en chef : Pierre-Antoine Chevallier. Comité éditorial : Frère Paul Adnot, Geneviève Delostal, Charlotte de Kervenoaël, Killian Le Garrec, Katia Morello, Marie Rablat et Antoine Soubrier.

Réalisation technique : Bayard Service, 23, rue de la Performance –Europarc - BV4 - 59 650 Villeneuve-d’Ascq.

Conception graphique : Émilien Droniou. Secrétariat de rédaction : Marc Daunay. Mise en pages : Renaud Leroux. Fabrication : Caroline Boretti. Impression : Neuville Impressions - 71 160 Digoin.

Couverture : OHSJD. Photos : OHSJD (sauf mentions contraires). ISSN : 1247-5335. Code support : 01 053. Dépôt légal : à parution. Ce numéro comporte un flyer de soutien sur une partie de sa diffusion.

É ditorial

l’Hospitalité

Pour ce faire, il est bon de nous asseoir et prendre un temps de réflexion et d’échanges sur nos attentes, nos souhaits, nos missions, nos projets communs et penser le chemin que nous allons emprunter avant de nous lancer dans l’action au service de l’Hospitalité.

Riches de notre passé, de notre diversité, de l’apport unique à l’histoire de l’Église et du monde de nos fondateurs, de leurs charismes spécifiques au service des pauvres, nous sommes unis par le souci commun du plus fragile. C’est là le fondement de notre fraternité profonde. L’identité de chacun, tout ce qu’il porte, est un trésor pour l’Hospitalité. Nous avons la responsabilité de le partager les uns avec les autres, de le transmettre autour de nous, de le faire fructifier dans des modalités nouvelles.

Alors que les établissements de santé des Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus et des Sœurs Hospitalières ont trouvé leur rythme de croisière depuis leur entrée au sein de la fondation, les Congrégations de la Famille Hospitalière de Saint Jean de Dieu ont un nouveau challenge à relever, celui de construire la “Maison Commune” avec les collaborateurs laïcs, les résidents, les patients, les aidants par une attention particulière envers la création de Dieu, les pauvres, les abandonnés, les plus fragiles de notre société.

Dans ce défi qui s’offre à nous, il ne s’agit pas seulement d’aborder les moyens, le comment, même si c’est nécessaire. Non, à notre échelle et avec humilité, nous chercherons avant tout à impulser une nouvelle dynamique, à donner du sens à notre engagement pour que chaque membre de notre famille développe ses propres talents, indispensables au bien commun. Avec nos différences, nos dons, nos regards croisés… nous réussirons à construire la “Maison Commune” de l’Hospitalité par des projets qui répondront aux besoins des plus vulnérables et des actions pour participer à la sauvegarde de notre planète. F

LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023 3
Avec nos différences, nos dons, nos regards croisés, nous réussirons à construire la “Maison Commune” de
par Frère Paul-Marie Taufana, Supérieur provincial

ÉVÉNEMENT

En Anjou

Les Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus ont organisé une grande célébration à la Salle-deVihiers, le 8 mars. Tous nos établissements du Territoire d’Anjou ont pu participer à cette belle fête, marquée notamment par l’eucharistie présidée par le père Christian Clavé. Les participants ont ensuite déjeuné et pu profiter de diverses animations l’après-midi. Une fête particulièrement importante pour les religieuses comme le rappelle Sœur Odile Piton :

“Pour nous, cette fête coïncidait avec le bicentenaire de notre fondation par Jean-Maurice Catroux et Rose Giet ! Nous avons vécu la préparation de cet événement avec plusieurs sentiments. Avec confiance, tout d’abord, en croyant au présent de Dieu à l’homme pour unir nos valeurs. Nous sommes par ailleurs plein d’espérance, avec cette démarche d’oser l’avenir pour renforcer ensemble nos engagements d’aujourd’hui. Un sentiment d’ouverture nous anime également, ce rapprochement avec la Fondation Saint Jean de Dieu permettant d’élargir nos horizons pour accueillir nos différences comme richesses. Et enfin, un sentiment d’action de grâce. Cette fête est l’occasion de se réjouir et de considérer l’amour de Dieu pour chacun de nous !”

Au Croisic

Le 8 mars, les convives ont été réunis dans l’Espace Hospitalité de l’établissement avant de partager un repas aux couleurs de l’Espagne et d’assister à un spectacle de flamenco.

À Dinan

Au Centre Hospitalier Dinan/Saint-Brieuc, la fête

de Saint Jean de Dieu est cette année célébrée le 10 mars à 14 h à la chapelle du site de Dinan, lors d’une cérémonie religieuse organisée par les Sœurs hospitalières du Sacré Cœur de Jésus et les bénévoles. Une célébration au cœur de laquelle la qualité de vie au travail est à l’honneur, avec la remise de médailles du travail pour dix-sept professionnels !

Et à Paris

Le 8 mars, le Centre Lecourbe conviait les participants à une eucharistie célébrée par Mgr Gueguen, Vicaire général du diocèse de Paris, suivie d’un buffet et différentes animations sur le thème de “l’Hospitalité, vecteur de paix”.

Au Centre Sainte-Germaine, nos nouveaux collègues et les sœurs ont pu célébrer également ce bel événement, en présence de Marie Rablat, archiviste de l’Ordre hospitalier Saint Jean de Dieu, qui a présenté la vie de saint Jean de Dieu.

A l’occasion de ses 180 ans cette année, la Clinique Saint Jean de Dieu a proposé un temps d’échange avec Frère Flavien et Frère Fortunat sur l’histoire de la clinique. Frère Flavien est arrivé à la Clinique en 1965. Infirmier de formation, il a connu le service du deuxième étage puis a été responsable des blocs opératoires et directeur ! Frère Fortunat accueille et accompagne aujourd’hui les patients, notamment en hospitalisation. Cette rencontre a été suivie de la messe et d’un cocktail.

LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023 5
“Accueillir nos différences comme des richesses”

De nouveaux établissements rejoignent la Fondation

Saint

En ce début d’année 2023, la Fondation Saint Jean de Dieu s’est agrandie à Paris et Marseille. Résidents, salariés, familles… Bienvenue à l’association Benoît-Menni et aux Sœurs Hospitalières du Sacré-Cœur de Jésus, qui rejoignent la famille hospitalière Saint Jean de Dieu ! Ensemble, nos charismes sont notre force pour collaborer encore plus étroitement sur le chemin d’une hospitalité innovante et inclusive.

Rechercher l’excellence

L’association Benoît Menni a été créée en 2010, à l’initiative de la Congrégation des Sœurs hospitalières du Sacré-Cœur de Jésus pour la gestion de la Maison Sainte-Germaine et du Centre Saint-Raphaël.

À l’occasion de ce rapprochement avec la Fondation Saint Jean de Dieu, la Maison SainteGermaine devient le Centre Sainte-Germaine.

“Le rapprochement nous permettra de renforcer nos moyens, nos projets de développement et

d’innovation et notre visibilité sur les territoires marseillais et franciliens. Cette union offre à chacun de nouvelles perspectives au service des personnes accueillies et des professionnels dans le seul objectif commun de rechercher l’excellence et de faire rayonner l’hospitalité”.

Offrir des perspectives

Fondée le 31 mai 1881 par saint Benoît Menni, Frère hospitalier de Saint Jean de Dieu, la Congrégation des Sœurs Hospitalières s’est implantée en France en 1894 en créant sa première œuvre à Paris, la Maison Sainte-Germaine, puis en 1955 à Marseille, le Centre SaintRaphaël. Elle créera en 2010 l’association Benoît Menni.

Marie-Hélène Szczepanek, directrice du Centre Saint-Raphaël Olivier Laurent, directeur du Centre Sainte-Germaine.

6 LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023
Jean de Dieu et saint Benoît Menni : un même charisme, une dynamique commune !
ÉVÉNEMENT

Innovation et Inclusion

Grâce à vos dons

Des trophées pour stimuler l’innovation et l’Hospitalité

Ce sont de singuliers chèques qui ont été remis lors des différentes cérémonies des vœux dans nos établissements par Philippe Girard, président de la Fondation.

Grâce à la générosité de nos donateurs, la Fondation Saint Jean de Dieu a mis en place en 2022 la première édition des Trophées de l’Hospitalité Innovante et a pu récompenser quatre projets pour une dotation globale de 30 000 €.

Les objectifs de ces Trophées ? Ils sont simples : susciter l’innovation au sein des établissements de

Un immense merci à vous, donateurs, de permettre de réaliser ces projets pour le bien des personnes accueillies !

Et bravo à vous, collaborateurs, pour votre créativité et implication, rendez-vous en 2023 !

Saint Jean de Dieu : comment accompagner les nouvelles vulnérabilités ? Comment répondre toujours mieux aux besoins des résidents, des aidants… ? F

8 LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023

Les lauréats

Centre Lecourbe : projet “Pas’sport”

Une application pour suivre les progrès sportifs et favoriser la mise en relation de personnes en situation de handicap souhaitant faire du sport.

Centre Le Croisic : la domotique pour une meilleure autonomie des résidents

Le projet vise l’installation d’outils de domotique dans les chambres de résidents ne pouvant accéder aux gestes simples du quotidien à cause de leur handicap. Grâce à ces téléthèses, il leur sera désormais possible d’être plus autonomes.

Centre Hospitalier Dinan/SaintBrieuc : une aire de jeux pour les enfants atteints de troubles du spectre autistique

À la Rose des Vents, à Dinan, on souhaite mettre en place pour les jeunes patients de l’hôpital de jour une aire de jeux… mais adaptée ! Couleurs, formes, matières… tout est pensé pour que l’enfant se sente bien.

Centre Forbin : gagner en autonomie et aller à la découverte de ce qui les entoure Pour les messieurs du pôle Insertion, il convient de réapprendre à vivre seul pour pouvoir un jour revenir à un quotidien stabilisé. Pour les y aider, les équipes vont leur apprendre à cuisiner (installation d’une cuisine sur le pôle) et les amener à la découverte de plusieurs activités : pêche, maraîchage, artisanat… un tremplin pour se réapproprier sa vie.

SUD-EST | Centre Forbin

La solidarité droit au but

Le 21 janvier à Marseille s’est déroulé le tournoi de football interpartenarial Ibrahima Camara au sein du collège Rostand Renoir.

Ce tournoi a été organisé par l’ADAPP 13 en hommage à leur collègue de travail Ibrahima Camara et dans le but de favoriser les rencontres entre institutions du territoire marseillais. Une quinzaine de structures ont engagé des équipes pour près de 170 participants. Parmi elles, le Centre Forbin, qui a tenu à inscrire une équipe

de dix membres, a atteint la demi-finale ! Cette journée fut l’occasion pour les joueurs de prendre plaisir à jouer au football dans un tournoi et de représenter les couleurs du Centre Forbin. L’occasion pour les équipes de revoir des anciens hébergés, de faire le lien avec d’autres structures et d’offrir une image positive du Centre Forbin et de ses hébergés.

Le prochain tournoi est fixé cet été et permettra à l’équipe Forbin d’aller plus loin.

LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023 9 INNOVATION ET INCLUSION

SUD-EST | Centre Forbin

Le Centre Forbin prend le virage médico-social !

Après une forte adaptation à la situation sanitaire liée au Covid, l’équipe du Centre Forbin a dressé le constat de la nécessité de faire évoluer son offre vers une approche médico-sociale adaptée et structurée.

Fort d’une expérience de 5 ans, le Pôle santé (composé d’un IDEC, d’une IDE à temps partiel et deux postes d’AES/AMP) a développé des partenariats axés sur l’accès aux droits ainsi qu’à la prise en charge médico-sociale par des dispositifs tels que les Lits halte soins santé (LHSS) hors les murs, le recours à un SSIAD (Services de soins infirmier à domicile et à des IDEL.

Le Centre Forbin s’est ainsi posé comme un acteur compétent dans le pilotage d’un dispositif dédié à l’organisation de la prise en soin temporaire de personnes en situation de grande précarité sociale. Ce dispositif permet d’aller plus loin dans l’accompagnement des personnes aux parcours des personnes nécessitant plus d’accompagnement dans le soin.

Deux ans de dialogue avec les services de la DDETS et de l’ARS auront été nécessaires pour construire notre proposition. L’appel à projet pour l’ouverture de LHSS a été publié en

septembre et notre dossier a été retenu en décembre !

Après cette bonne nouvelle, la phase suivante ? Repenser les locaux, investir dans des travaux d’aménagement… Plus que jamais, votre don compte pour permettre à ce projet de voir le jour !

Le dispositif LHSS qu’est-ce que c’est ?

Les Lits halte soins santé (LHSS) sont des structures médico-sociales qui offrent une prise en charge d’hébergement aux personnes sans domicile présentant des problèmes de santé bénins (ne nécessitant donc pas une hospitalisation) Ils proposent généralement un suivi thérapeutique, un accompagnement social, une offre de prestations d’animation voire une éducation sanitaire.

Ce dispositif sera financé par

Le Projet du Centre Forbin

L’installation de 22 lits dédiés au dispositif sur un même plateau au sein du bâtiment Forbin. Une prise en charge en soins associée à un accompagnement social ayant pour objectif une orientation adaptée au bout des deux mois de séjour.

Ce qui va changer pour le Centre Forbin ?

- L’accueil des femmes ! Après 150 ans dévolus à l’accueil des hommes isolés majeurs, les femmes seront, elles aussi, orientées sur le Centre au travers de ce nouveau dispositif. Une préfiguration peut-être pour l’avenir…

- La prévention et l’accompagnement aux conduites addictives.

10 LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023 INNOVATION ET INCLUSION
l’Agence régionale de santé PACA.

Un film pour casser les préjugés sur les sortants de prison

La Fondation Saint Jean de Dieu était accueillie le 25 janvier par le ministère de la Justice et le ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, pour la projection du documentaire Sortir de la pénombre : de la prison à l’Ehpad, réalisé par Bruno Raymond-Damasio. Celui-ci met en lumière la situation des personnes détenues âgées, en perte d’autonomie, et leur accueil à leur sortie de détention ou en aménagement de peine, en Ehpad. Parmi les lieux de tournage, notre Centre Saint-Barthélemy de Marseille. L’objectif : diffuser le film aux représentants d’Ehpad présents dans la salle, déconstruire les idées reçues sur les seniors sortant de prison et les engager dans cette démarche d’accueil de ce public. F

Le Centre SaintBarthélemy, c’est…

- Le premier Ehpad en France à accompagner ce public

- Depuis 2009, vingt-sept personnes âgées dépendantes issues du milieu carcéral accueillies depuis 2009

- une convention engagée avec le SPIP (Service pénitentiaire d’insertion et de probation)

- La participation à un groupe de travail avec la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées (FNADEPA) et la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP) pour rassurer et déconstruire les idées reçues sur l’accueil de ce public, fluidifier les échanges et encourager de nouveaux partenariats. F

La France face au vieillissement de sa population carcérale

2 209 personnes de plus de 60 ans incarcérées en France actuellement, dont 729 de plus de 70 ans. Perte d’autonomie, dégradation de la santé, locaux peu adaptés… La situation de beaucoup de détenus âgés est incompatible avec la détention et leur vie n’y est plus digne. F

Olivier

LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023 11 INNOVATION ET INCLUSION SUD-EST
| Centre Saint-Barthélemy
“Il faut s’occuper des nouvelles pauvretés ; nous devons aller vers les plus démunis et, ici, on offre un possible à la sortie de l’incarcération”
Quenette, directeur du Centre Saint-Barthélemy

Un bureau mobile pour prévenir les troubles chez les jeunes

Àl’occasion de sa cérémonie des vœux le 27 janvier, le Centre hospitalier Dinan/Saint-Brieuc a présenté son nouveau bureau mobile de prévention des troubles psychiques et psychologiques pour enfants et adolescents. L’événement a eu lieu en présence notamment de Mme Chantal Bouloux, députée des Côtes-d’Armor et de M. Didier Lechien, maire de Dinan.

Ce véhicule aménagé est un espace neutre, non stigmatisant, adapté aux consultations de pédopsychiatrie. Les deux équipes mobiles sillonnent depuis l’été 2022 les Côtes-d’Armor (territoire de Saint-Brieuc) pour aller vers les enfants et adolescents présentant des signes de troubles psychiques ou psychologiques.

Trois objectifs

Compléter l’offre de soin déjà existante (Centre médico-psychologique pour enfants et adolescents)

Intervenir le plus tôt possible auprès des adolescents qui ne se trouvent pas dans une démarche de consultation, et ce avant qu’ils ne développent une éventuelle crise aiguë.

Cette intervention, réalisée à proximité de l’environnement du jeune, permet d’apporter un soutien et d’organiser un relais. F

Fin janvier, le Centre a présenté son nouveau bureau mobile , financé par l’association d’Aide aux jeunes infirmes et personnes handicapées.

Quel public accueilli par les équipes mobiles ?

- les jeunes de 10 à 18 ans résidants sur le territoire de Saint-Brieuc et de Dinan.

- mais aussi leurs familles, leurs amis, - et les professionnels associés (scolaires, sociaux, médicaux, de justice).

Où intervenir ?

Sur le territoire de Dinan et Saint-Brieuc Au domicile, autour d’un café, à l’école, à l’extérieur, en structure, ou bien encore à l’hôpital… Dans une logique d’aller vers, l’équipe mobile pluridisciplinaire s’adapte à l’environnement de chaque jeune.

12 LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023 INNOVATION ET INCLUSION
GRAND OUEST | Centre hospitalier Dinan - Saint-Brieuc
1 2 3

Un véhicule pour sortir en famille

Les enfants des résidents, qui parfois commencent à fatiguer, ne peuvent physiquement plus installer seuls le fauteuil roulant de leur proche dans leur voiture ou alors n’ont simplement pas de véhicule suffisamment grand pour accueillir un fauteuil roulant. Ces aidants n’ont plus la possibilité de venir chercher leur proche, de l’emmener se promener en dehors de l’établissement, en vacances… Et l’on voit alors petit à petit le lien social ou le lien familial se dégrader. L’établissement, à l’écoute des besoins des familles, a détecté cette nécessité d’inclusion il y a plusieurs années. Les équipes ont mis à disposition des aidants un véhicule adapté pour maintenir ce lien. C’est une forme d’hospitalité “à l’envers” : partir pour mieux vivre et habiter

GRAND OUEST | Centre Le Croisic

Trois années de travail régulier et appliqué, au cœur de l’atelier d’arts plastiques sous la direction de l’artiste plasticienne Nathalie Koechlin ont été nécessaires à une dizaine de résidents issus du collectif Saint-Jean pour réaliser ces œuvres et monter cette exposition en partenariat avec l’association Bol d’Air.

Résidents du Croisic, Denis, Cécile, Florence, Olivier, Fabien, Pascal, Bernard, Virginie et leurs autres artistes du collectif se sont inspirés des œuvres des

l’établissement, comme le promeut la philosophie Montessori en cours de déploiement au Centre Vivre Ensemble. Or le véhicule était très vieillissant, la pente importante à l’arrière du bâtiment nécessitait l’aide de deux personnes et nombre d’aidants ne se sentaient plus de le conduire. L’équipe de l’établissement a donc investi - grâce à l’aide précieuse de donateurs - dans un nouveau véhicule adapté au transport de personnes à mobilité réduite. Ce service est un vrai succès ; le véhicule actuel a été loué à 34 reprises depuis le 1er janvier 2022 ! L’un des bénéficiaires témoigne : “Grâce au Centre, malgré le fauteuil roulant, j’ai pu à nouveau partager le plaisir de me promener avec ma mère sur le Remblai des Sables d’Olonne”. F

Le Centre fait peau neuve sur Internet

Le nouveau site Internet du Croisic est en ligne depuis février. Plus ergonomique, il permet à l’utilisateur de mieux comprendre les enjeux actuels, missions, historique et de suivre l’avancée de notre projet stratégique 2021-2026 commun à tous. On y retrouve également les offres d’emploi, les dernières actualités, les coordonnées utiles… Rendez-vous sur centrelecroisic-fsjd.fr dès à présent !

grands maîtres pour réaliser des peintures singulières, pleines de couleurs, de subtilité, d’énergie et de vitalité. Les œuvres de Monet, Van Gogh, Gauguin et des autres maîtres ont repris vie du 10 janvier au 4 février, pour une exposition au Parvis de Saint-Nazaire. F

“Je me suis dit qu’il fallait que ces œuvres soient vues, ainsi nous avons décidé une exposition à la salle de la Criée du Croisic en 2023”.

Isabelle Duchesnes, bénévole de Bol d’Air.

LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023 13
INNOVATION ET INCLUSION
Les résidents font revivre les grands maîtres de la peinture
GRAND OUEST | Centre Vivre Ensemble

Pouvez-vous vous présenter et présenter votre mission auprès des établissements de la Fondation Saint Jean de Dieu ? Dans lesquels intervenez-vous ?

Animateur dans un hôpital des Frères à Madagascar, j’ai une formation psycho-sociale. Je suis venu en France pour des examens de formation d’art thérapie. Pourquoi l’art thérapie ? Pour son côté interactif. Par ailleurs à la dimension thérapeutique s’ajoute l’aspect psychologique et social. J’ai commencé par ma formation et mon examen d’art thérapeute à Grenoble, puis j’ai rejoint le Centre Hospitalier

Dinan/Saint-Brieuc durant 2 mois, dans 3 services : l’hôpital de jour Mer d’Iroise (adultes), Brocéliande (pour personnes âgées) et Terre et Mer (pour adolescents). En janvier, j’ai rejoint Le Centre Le Croisic et m’apprête à partir pour le Centre Vivre Ensemble comme dernière étape.

Comment se déroulent vos interventions et que mettez-vous en place ?

On commence par un temps de parole avec les résidents, pour qu’ils expriment leurs émotions du moment, leur vie quotidienne. Puis petit à petit, on cerne les peurs, les colères, les angoisses aussi. On dessine, ou écrit, on danse, parfois on fait du yoga… Je suis comme un caméléon et m’adapte à la dynamique de chaque groupe ! Par exemple à Saint-Brieuc, la danse corporelle était la plus intéressante car je sentais que c’était la relation au corps qui bloquait, pour reprendre un peu plus confiance en son corps.

En quoi l’art thérapie est-elle essentielle dans le bien-être des patients et résidents souffrant de pathologies ?

C’est un milieu qui permet à la

personne de s’exprimer, de ne pas être jugée. C’est un moment d’apaisement, qui permet d’être soi-même. C’est un cadre souple dans lequel la création permet à la personne de créer sa propre thérapie. La personne en est pleinement actrice !

A Madagascar, l’art thérapie est très développé. Quelles différences voyez-vous avec la France ?

A Madagascar, on a des ateliers danse, écriture, sport. La culture fait la part belle au collectif. Dès qu’une personne entre dans un groupe, elle ne se sent pas jugée. En France davantage, c’est une culture plus individualiste. Si tu ne gères pas ta solitude et le regard des autres, cela devient compliqué de s’en sortir.

Quelle expérience tirez-vous de votre séjour en France ?

Tant de beaux moments vécus ! Par exemple, au Croisic réside un homme avec un traumatisme crânien entrainant une perte de mémoire. Mais à chaque fois qu’il vient à l’atelier peinture, il plaisante en me disant : “Pourquoi je n’arrive pas à t’oublier, toi ?”

14 LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023
F Propos recueillis par Pierre-Antoine Chevallier
Entretien avec Bruna Hobinarindra, animateur en art-thérapie
INNOVATION ET INCLUSION OCÉAN INDIEN
“C’est un moment d’apaisement, pour être soi-même”
“Quand j’arrive le matin, les résidents et salariés sont contents je crois !”

ÎLE-DE-FRANCE | Centre Lecourbe

École inclusive Saint Jean de Dieu

Un parcours sur-mesure pour six enfants

Siloh et Alix sont en primaire à l’école Saint Jean de Dieu où tous les enfants bénéficient d’enseignements adaptés, de rééducations et de soins de l’Institut d’éducation motrice (IEM). Les directrices et les enseignants de leurs classes ont petit à petit élaboré, avec chacune d’elles et leurs parents, un programme sur mesure avec l’école ordinaire du quartier Saint-Christophe (Paris). “Ce dispositif est unique en France. Il répond à un vrai besoin de scolarisation pour certains enfants qui demandent des soins particuliers. Il permet à nos enfants d’être comme les autres” disent leurs mamans. À SaintChristophe, six enfants sont en immersion dans une classe “normale” avec ses apprentissages, ses rires, ses chahuts… L’inclusion à l’école ordinaire, c’est l’expérience de la différence pour tous ! Celle que l’on voit, mais aussi celles que l’on ne voit pas tout de suite. “Le primaire, c’est l’âge où l’on ose poser des questions, les enfants n’ont pas encore de tabous,

ils veulent comprendre et nourrissent leur empathie. Les enfants s’accueillent sans filtre entre eux. Les invitations aux anniversaires et toutes ces petites choses, contribuent à leurs joies du quotidien.”

Des adaptations apportées à l’école ordinaire : Depuis cinq ans, le projet a progressé à petit pas pour faire ses preuves et cheminer ensemble. L’enseignante de Saint Jean de Dieu, Ombeline, est en lien quotidien avec les enseignantes de SaintChristophe qui participent aussi à la coconstruction du projet de chaque enfant. Des adaptations sur l’ergonomie et la pédagogie sont mises en place pour convenir aux capacités de chacun. C’est rassurant pour tous. Chacun apprend ainsi l’ouverture, la tolérance, l’amitié sincère et spontanée. Tout cela n’est possible qu’avec le courage et la détermination des enfants eux-mêmes et le soutien de tous les professionnels et familles. F

LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023 15
INNOVATION ET INCLUSION

Parlez-nous de l’A.F.Ma.L. et, en particulier, des actions mises en place depuis le début de la guerre en Ukraine ?

A.F.Ma.L. est une ONG créée par l’Ordre hospitalier Saint Jean de Dieu en Italie et qui travaille sur des projets de coopération internationale. L’hospitalité est notre pierre angulaire et se décline dans les quatre autres valeurs directrices que sont la qualité, le respect, la responsabilité et la spiritualité.

Dès le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine, A.F.Ma.L. a soutenu financièrement la province polonaise pour les dépenses urgentes. Dans le même temps, à Rome, nous avons mis notre clinique mobile à la disposition du recteur de la basilique Santa Sofia, Don Marco Semehen, qui accueillait les réfugiés.

Coordonnés par notre bureau de Rome, plus de 150 volontaires médicaux ont participé au projet de cet oasis de la santé. Ils sont médecins et spécialistes dans tous les domaines, infirmiers mais aussi religieux, logisticiens, interprètes et coopérants. En quelques mois, ils ont pris en charge plus de 1 200 patients.

Un an après le début du conflit, quel bilan faites-vous de vos actions ?

En un an, beaucoup de tra vail a été fait. Nous offrons d’excellents soins médicaux et nous avons impliqué les entreprises locales pour proposer des emplois aux réfugiés. Envisager une prise en charge sur le long terme nous permet de sortir ces personnes du désespoir dans lequel elles se sont retrouvées du jour au lendemain.

Quel message voudriez-vous partager avec nos lecteurs sur l’importance des bénévoles dans notre famille hospitalière ?

Prendre soin des plus faibles, des marginalisés, c’est leur donner une véritable existence, leur accorder les droits que la société leur refuse. La spécificité des membres de notre famille hospitalière est la manière dont les bénévoles accueillent toutes les personnes dans le besoin : cette hospitalité est le fil conducteur de tous nos projets. Savoir que nous pouvons compter sur des volontaires nous permet de fournir un service continu et de qualité, surtout dans les situations d’urgence comme celle des réfugiés ukrainiens ou, ces jours-ci, en faveur des rescapés des tremblements de terre de Syrie et de Turquie.

LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023 17
F Propos recueillis par Claire de Fenoyl Katia Morello, responsable du Bureau International et Europe, étant en congé maternité, elle est remplacée, pendant son absence, par Claire de Fenoyl. Pour la contacter : c.defenoyl@ohsjd.fr
Alessandra Ricci, responsable de la communication et des relations publiques de l’ Associazione con i Fatebenefratelli per i Malati Lontani (A.F.Ma.L. ), association avec les Fatebenefratelli pour les malades éloignés.
INTERNATIONAL ET EUROPE
Accueillir les personnes dans le besoin est ‟le fil conducteur de tous nos projets”

Entraide et solidarité

Un vent de changement à l’Hospice de Pamplemousses !

L’Hospice de Pamplemousses, confié par la province de France à la province de l’Inde en 2012, entretient le lien et poursuit son évolution.

En 2023, les liens avec la province de France et la Fondation Saint Jean de Dieu vont être renforcés avec l’accueil, à Pamplemousses, de jeunes frères malgaches en communauté et dans le travail de l’œuvre. Ceux-ci pourront également profiter des formations professionnelles et de spiritualité, dispensés sur l’île. Ce projet d’entraide interprovinciale voire de vie communautaire internationale, est un nouveau défi pour les frères indiens, français et malgaches.

Un autre projet qui nous tient à cœur est l’extension de l’hospice visant à accueillir, à terme, les personnes âgées développant la maladie d’Alzheimer ou des maladies apparentées.

En effet, c’est le cas de certains de nos résidents et notre institution doit s’adapter afin de pouvoir prendre en charge ces personnes dans leur fragilité. Pour ces résidents souffrant de désorientation et

présentant souvent le besoin de déambuler librement afin de réduire leur angoisse, il est urgent de créer des espaces de vie sécurisés.

Un terrain a été donné par une famille à l’association pour ce projet. Il nous reste maintenant à trouver des sources de financement.

L’île Maurice connaît aujourd’hui un vieillissement rapide de sa population. La question de l’accueil et de la prise en charge des aînés se pose, une situation souvent délicate, difficilement vécue par les familles qui sont découragées et épuisées. Comment relever ces défis ? Il nous faut des moyens mais l’argent fait défaut. L’association et les Frères hospitaliers d’ici devront sûrement quêter auprès des autorités gouvernementales, des donateurs privés et d’autres acteurs pour pouvoir concrétiser ce projet !

18 LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023

Jeunes infirmières diplômées depuis quelques années, Thaïs, Lucie, Agathe et Laurène sont parties pour l’hôpital d’Afagnan au Togo. Elles y sont restées trois mois pour aider et soigner. Témoignages.

“ C’est une expérience d’une intensité absolue. Malgré quelques difficultés au début concernant l’adaptation aux différences de pratiques au sein de l’hôpital, cette expérience a été très enrichissante. Cela m’a aidée à ouvrir davantage mon regard sur un monde différent en constante adaptation malgré la pauvreté, et cela m’a appris à relativiser de nombreuses choses. Je retiendrai également la gentillesse et l’accueil très chaleureux de toutes les personnes que l’on a rencontrées !” Agathe

“C’est une sacrée expérience. On se confronte à la réalité du soin ici, à la douleur endurée par les patients, au manque de matériel qui peut être très frustrant, à la vision de la mort, de l’humain, à la position toute puissante du soignant, et à la barrière de la langue souvent… Au début, il faut un vrai temps pour s’adapter ! Mais on est émerveillées. Ce n’est pas un mythe, l’Afrique est vraiment une terre de joie !” Laurène

“C’était ma première expérience humanitaire à l’étranger. Je n’en retiens que du positif, des belles rencontres. On a été très bien accueillies par le personnel et les frères de la communauté, des moments que je n’oublierai jamais. Cela m’a beaucoup enrichie notamment comme infirmière.” Thaïs

“C’était unique. Très fort sur le plan personnel et professionnel. J’ai beaucoup aimé tisser des liens avec les Togolais. Je me suis sentie bien là-bas, en sécurité. Je me suis sentie utile dans les services, ça a été un vrai partage de connaissances avec les soignants. J’invite tous ceux qui hésiteraient à se lancer dans cette aventure !” Lucie

Vous souhaitez vous aussi partir en mission au sein d’un établissement Saint Jean de Dieu ? Contactez sans tarder le Pôle Entraide et Solidarité : missions@ohsjd.fr !

Une nouvelle maison pour les Missionnaires à Madagascar

Ce début d’année a été marqué par la bénédiction de la nouvelle maison des missionnaires à Imerintsiatosika par l’aumônier, Père François-Xavier Andriampenomanana, en présence du supérieur provincial, des deux supérieurs des communautés d’Imerintsiatosika et de Marohoho, ainsi que de l’ensemble de la famille hospitalière de Madagascar. Cette extension, située au rez-de-jardin de l’hôpital, comprend cinq chambres avec salle d’eau privative, une salle de séjour et cuisine. Le Centre hospitalier psychiatrique Saint-Benoît Menni pourra y accueillir jusqu’à neuf occupants : stagiaires en fin d’études, bénévoles, VSI ou autres missionnaires étrangers de longue durée.

LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023 19
Quatre infirmières à l’hôpital d’Afagnan
‟C’était unique !”
Thaïs, Luicie, Agathe et Laurène au Togo.
ENTRAIDE
SOLIDARITÉ
L’extension est située au rez-de-chaussée de l’hôpital.
ET

Code d’éthique : ‟ Mettre en lumière notre

La Curie générale de l’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu a publié un Code d’éthique à destination de ses établissements. Son objectif ? “Identifier les principes, les valeurs, les normes et les critères fondamentaux qui doivent être suivis dans l’ensemble de l’Ordre par tous les frères et collaborateurs dans le domaine de l’éthique.”

Rédigé par la Commission générale de bioéthique de l’Ordre à Rome, ce document de quinze pages vient en réponse à un engagement pris lors du Chapitre général de 2019. Il s’agissait d’élaborer un document qui fournisse aux provinces un cadre de référence et d’orientation pouvant être adapté aux différentes situations locales et de formuler les principes éthiques sur lesquels baser les orientations des différents centres Saint Jean de Dieu à travers le monde. Ce cadre

éthique aborde non seulement la question de l’assistance et des soins, mais aussi les questions sociales et environnementales, en lien avec les principes éthiques de l’Église, “toujours à la recherche du bien des personnes vulnérables et de leurs proches, dans le plus grand respect de leurs conditions et de leurs convictions.”

L’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu fonde son principe éthique fondamental sur la considération de la personne comme centre de son agir, en particulier la personne la plus nécessiteuse. Ce critère fondamental s’est traditionnellement traduit dans l’Ordre par l’humanisation de toutes les relations et une hospitalité la plus universelle possible. Dans

“Insuffler la culture éthique chez les personnes et les organisations de l’Ordre nous aide à mieux accomplir notre mission. C’est un aspect essentiel et transversal qui touche les aspects cliniques, mais aussi sociaux, environnementaux, de la recherche, ainsi que le modèle et l’organisation des structures de l’Ordre.” (Extrait du Code d’éthique)

le contexte de l’Ordre, l’hospitalité, qui est une vertu morale individuelle, devient une hospitalité institutionnelle, et toute la structure sanitaire, sociale, enseignante ou sociosanitaire agit comme un lieu de profond accueil, de bienvenue et d’accompagnement de l’autre.

Dans son introduction au Code d’éthique, Frère Jesús Etayo, supérieur général de l’Ordre, insiste sur le lien fondamental entre éthique et hospitalité au sein de l’Ordre et de ses établissements. En effet, l’objectif fondamental de ce document est “d’aider à mieux développer et accomplir la mission de l’Ordre, c’est-à-dire l’hospitalité qui, pour notre Institution, est le principe, la valeur, la vertu et la référence éthique essentiels. Nous pouvons dire que l’hospitalité est notre impératif éthique, la norme qui nous indique ce que l’on doit ou ne doit pas faire, ce qui est bien ou qui n’est pas bien. L’hospitalité est l’éthique maximale à laquelle nous nous sentons appelés, c’est en définitive l’excellence à laquelle nous devons tendre.” Fondamentale pour l’Ordre,

20 LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023
Éthique
et pastorale

mission et notre identité aujourd’hui ”

Dix règles des principes transversaux à l’ensemble des centres Saint Jean de Dieu, cités par le Code d’éthique  : La Fondation dispose d’un comité national d’éthique de même que chaque Centre.

1 - Protection de la santé et défense de la vie.

2 - Respect de la liberté des personnes et défense des droits universels.

3 - Responsabilité sociale de l’Ordre.

l’hospitalité est également “une valeur et une catégorie éthique universelle, spécialement en ces temps de globalisation et de migrations : c’est la réponse sociale, humaine et éthique appropriée à notre monde actuel.” Ainsi, l’hospitalité devient “globale, universelle, inclusive et c’est aussi une voie pour le dialogue avec tous. Le contraire conduit à l’inhumanité et crée une société sans âme.”

Frère Jesús Etayo souhaite que ce Code d’éthique soit une aide pour toute la Famille hospitalière de Saint Jean de Dieu. “C’est un riche instrument au service de nous tous qui composons l’Ordre et qui contribue à mettre en lumière, le plus clairement possible, notre mission et notre identité aujourd’hui”.

Vous pouvez recevoir le Code d’éthique de l’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu en envoyant un mail à secretariat.curie@ohsjd.fr.

4 - Honnêteté individuelle et institutionnelle.

5 - Recherche de l’excellence comme plus grand bien possible.

6 - Vérité et transparence.

7 - Loyauté vis-à-vis des autres institutions.

8 - Humilité.

9 - Respect de l’universalité et du pluralisme.

10 - Impartialité, en offrant à tous une égalité de chances.

LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023 21
ÉTHIQUE ET PASTORALE ©
©
PROVINCE SAINT JEAN DE DIEUESPAGNE
PROVINCE SAINT JEAN DE DIEUESPAGNE

La vie de l’Ordre

FRÈRE JÉRÔME : 25 ANS DE PROFESSION RELIGIEUSE

Toute personne est une richesse et l’on doit

Frère Jérôme Gravereau fête cette année ses 25 ans de profession en tant que Frère hospitalier de Saint Jean de Dieu. L’occasion pour l’équipe du Lien Hospitalier d’aller à sa rencontre (et de lui souhaiter un bon anniversaire !)…

Un jubilé, c’est un anniversaire important dans la vie d’un Frère. Qu’est-ce que ça représente pour vous ?

Le jubilé est effectivement un moment festif dans le temps, une date anniversaire d’un événement important. Pour un religieux, fêter ses 25 ans de profession religieuse marque déjà une étape dans sa vie. C’est un fait marquant qui lui rappelle qu’il y a 25 ans de cela il a dit “oui” à l’appel du Christ à lui consacrer sa vie. Pour un frère de Saint Jean de Dieu en particulier, c’est déjà 25 ans de sa vie, consacrée au service de ses frères souffrants.

Être Frère hospitalier, c’est être, comme j’aime le dire souvent : les mains du Christ qui soignent, la bouche du Christ qui réconforte, les oreilles du Christ qui entendent la souffrance, le cœur du Christ qui aime.

Ces anniversaires sont toujours l’occasion de faire un point sur sa vie. Quel bilan faites-vous de toutes ces années ?

Cela nous permet de voir le chemin déjà accompli et ce qui reste à faire et à réaliser. On fait le point sur ce qui a été bon, moins bon voire mauvais et chercher en vue de cette mise au point de voir ce que l’on peut faire encore et modifier ce qui n’a pas été. Il faut toujours chercher à donner le meilleur de soi.

Être Frère hospitalier, ça signifie quoi pour vous ? En particulier dans une époque où la fragilité est perçue comme un risque et non pas comme une chance dans notre société ?

Être Frère hospitalier, c’est être attentif aux besoins des autres et en particulier des plus faibles. C’est suivre le Christ dans le bon Samaritain qu’il nous a laissé en exemple dans les Évangiles (Luc 10, 25-37). Ne pas être indifférents à la souffrance des autres et prendre le temps de s’arrêter, de donner du temps à celui qui a besoin d’attention.

Être Frère hospitalier, c’est être,

comme j’aime le dire souvent : les mains du Christ qui soignent, la bouche du Christ qui réconforte, les oreilles du Christ qui entendent la souffrance, le cœur du Christ qui aime.

Être Frère Hospitalier, c’est également reconnaître dans la personne qui souffre, le Christ souffrant : “Ce que vous avez fait au plus petit d’entre mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” (MT 25, 40)

Dans le monde d’aujourd’hui, je sais que cela est difficile de rendre ce témoignage. Dans un monde qui prône l’hédonisme, voire l’eugénisme, il est difficile de rappeler au monde que toute personne est un être à part entière, avec son histoire, ses faiblesses et ses forces. Et ce, dès sa conception. C’est notre rôle de Frère hospitalier, de par notre engagement, notre témoignage, de rappeler que toute

22 LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023

la mettre en valeur

personne est une richesse et que l’on doit la mettre en valeur.

Depuis votre arrivée au sein de l’Ordre, ce dernier a beaucoup évolué. Comment voyez-vous cette évolution ?

La santé est un milieu qui se transforme rapidement et qui voit émerger de nouvelles formes de maladies, de pauvretés et qui doit donc s’adapter. L’Ordre hospitalier a toujours

été un fer de lance dans ce milieu de la santé. Il se doit donc de s’adapter lui aussi et être novateur pour répondre aux besoins toujours différents, toujours plus nombreux.

Aujourd’hui, nos établissements doivent faire face à des exigences sanitaires de plus en plus importantes. On ne peut plus gérer les établissements comme par le passé.

Pour pérenniser nos valeurs, la Fondation Saint Jean de Dieu a vu le jour. L’Ordre hospitalier, au sein de la fondation, doit agir comme moteur, mais également comme veilleur, pour que le témoignage que saint Jean de Dieu nous a laissé soit toujours d’actualité aujourd’hui : “faitesvous du bien mes frères en donnant aux pauvres” !

F Propos recueillis par Antoine Soubrier

Fin de la phase diocésaine pour Frère Fortunatus

Le 31 janvier 2023, dans la cathédrale de Kanjirapally en Inde, l’évêque du lieu a présidé la séance de clôture de la phase diocésaine de la cause de béatification du Serviteur de Dieu Frère Fortunatus Thanhäuser. La documentation sera transmise à Rome, au Dicastère pour la Cause des Saints, où sa validité juridique sera vérifiée. Dans le cas d’une réponse positive,

suivra la deuxième étape du procès, avec la préparation de la Positio, document visant à prouver les vertus héroïques du serviteur de Dieu. Quelques jours avant cette nouvelle étape, le cercueil de Frère Fortunatus avait été déplacé dans la chapelle de l’hôpital Saint Jean de Dieu de Kattappana, où son corps peut désormais être vénéré et prié. F

LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023 23 LA VIE DE L’ORDRE
INDE

FRÈRE BONIFACIO BONILLO (1899-1978)

Un nouveau saint pour l’Ordre ?

En décembre dernier, l’évêque de Cordoue en Espagne a officiellement ouvert la cause de béatification et de canonisation du serviteur de Dieu Frère Bonifacio Bonillo (1899-1978), de l’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu.

C’est dans la chapelle de l’hôpital Saint Jean de Dieu de la ville espagnole qu’a eu lieu la cérémonie ouvrant la première session du procès diocésain, première étape d’un dossier en vue de la béatification d’un serviteur de Dieu. Le postulateur général de l’Ordre, Frère Dario Vermi, a prêté serment en présence de l’évêque du diocèse et de Frère Amador Fernandez, supérieur provincial d’Espagne.

Cette étape marque le début d’un parcours important et exigeant, qui permettra vite à l’Église, nous l’espérons, de vérifier et de reconnaître la sainteté de vie de ce fils de saint Jean de Dieu qui a vécu

FRÈRE BONIFACIO BONILLO, SERVITEUR DE DIEU

Né à Cañaveruelas, petite localité de Cuenca (Espagne), le 14 mai 1899, Frère Bonifacio est mort à Cordoue (Espagne), le 11 septembre 1978. Dans le nécrologe de la province espagnole, on y lit : “Religieux bon, simple et sympathique, mais surtout excellent hospitalier selon le style de saint Jean de Dieu. Pendant 43 ans, il parcourut les rues des villages de la province de Cordoue, en demandant l’aumône pour les enfants hospitalisés dans la clinique

de la ville, même si les dernières années il était très fatigué en raison des voyages continuels à bord d’une vieille Land Rover. Même quand il fut hospitalisé, il continua à travailler, donnant à tous un témoignage de paix et de joie. Le 10 décembre 1972, en présence des autorités civiles et religieuses de Cordoue, le gouvernement espagnol conféra au Frère Bonifacio la Croix de la Bienfaisance, de première classe, avec ruban blanc et liseré noir.” F

intégralement le charisme de l’hospitalité, dans l’humilité et la simplicité. Sur le site de la Curie générale, il est possible de consulter une brève biographie pour approfondir la vie du Serviteur de Dieu. F

24 LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023 LA VIE DE L'ORDRE
Décembre 2022, l’évêque de Cordoue a ouvert le dossier en vue de la béatification et de la canonisation du frère Bonifacio Bonillo.

COLOMBIE

Premier sommet provincial à Bogota

Le 8 février a débuté le 1er sommet provincial des cliniques et hôpitaux Saint Jean de Dieu d’Amérique latine. Cet événement, organisé sur le thème : “Humaniser la santé avec qualité, sécurité et savoir”, revêtait une importance particulière du fait de la participation des établissements des onze pays que comprend la province. Dans son discours d’ouverture, Frère Juan Carlos Tovar, conseiller provincial, a fait

allusion au synode sur la synodalité demandé par le pape François, invitant Frères et collaborateurs “à cheminer ensemble en nous mettant toujours à la place du patient et en pensant à ce dont il a besoin, dans la communion, la participation et la mission qui s’enrichit par le travail en commun, sans oublier que les hôpitaux et les cliniques de l’Ordre sont des centres de spiritualité”. F

LES SAINTS ET BIENHEUREUX DE L’ORDRE HOSPITALIER

- Quatre saints (Jean de Dieu, Jean Grande, Benoît Menni et Richard Pampuri)

- 96 bienheureux : 94 martyrs d’Espagne, Olallo Valdès et Eustache Kugler

- Parmi les causes de béatification en cours (une quinzaine en comptant celles qui sont en attente d’ouverture, dont Frère Paul de Magallon), on peut noter en particulier 2

vénérables (François Camacho et William Gagnon) et 2 causes ouvertes ces dernières années (Fortunatus Thanhäuser, Bonifacio Bonillo). F

CAMEROUN

Inauguration et profession solennelle

Le Centre Saint Jean de Dieu de Boko au Cameroun a été inauguré mi-janvier 2023. Ce centre de santé remplace d’anciens bâtiments, devenus vétustes. “Un rêve devenu réalité”, pour Frère Paulinus Toh, supérieur de la province Saint-Augustin d’Afrique, grâce à des fonds camerounais. Quelques jours après, Frère Stanford Moore a prononcé ses vœux solennels à Douala. Libérien d’origine, il est en mission au Cameroun où il a passé son diplôme d’infirmier, après avoir fait son noviciat au Togo et son scolasticat au Kenya. Frère Stanford est membre du Centre Saint Jean de Dieu de Boko. F

LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023 25 LA VIE DE L’ORDRE

Héloïse Courvoisier a 25 ans. Kinésithérapeute au Centre Lecourbe, elle est aussi depuis trois ans une athlète rompue à la compétition ! Et elle prépare une échéance de taille. Découvrez son parcours.

Pouvez-vous vous présenter et présenter votre parcours et votre métier ?

Diplômée en kinésithérapie depuis 2020, j’ai effectué mon stage de dernière année d’études au sein de l’USEP du Centre Lecourbe, juste avant le Covid. Au moment de chercher un poste de kiné, j’ai candidaté à Lecourbe car j’étais déjà très attachée aux jeunes et à l’équipe. En août 2020, je suis revenue y travailler, cette fois-ci en CDI, en tant que kiné polyvalente sur plusieurs dispositifs, dont l’IEM et l’USEP jusqu’en 2021. Aujourd’hui, j’interviens exclusivement à l’IEM et ses passerelles avec le SESSAD.

Auprès de quel public intervenez-vous à Lecourbe ?

J’interviens auprès d’une quinzaine de jeunes de l’IEM et du SESSAD, vivant un handicap moteur, mais aussi auprès des familles. Je suis très attachée aux jeunes. Je tâche de rendre un peu de ce que j’ai reçu moi-même étant petite, de partager mon expérience. Cet aspect-là est très important pour moi, même si en tant que malvoyante je n’ai pas le même type de handicap bien sûr. Mais j’ai envie de transmettre cela aux jeunes et aux familles.

Le sport est très présent au Centre Lecourbe. En tant que sportive, que transmettez-vous aux jeunes ?

Dès lors qu’il y a un partage d’expérience à donner, j’essaye de le faire, à l’égard du handicap mais aussi du sport ! Par exemple, il y a un jeune du Centre qui a été repéré en natation par la Fédération de natation handisport. Il a pu participer à des championnats nationaux, alors je l’encourage et lui donne des petits tuyaux. Le sport est un appui dans mon métier auprès des jeunes.

À côté de votre vie professionnelle au Centre Lecourbe, vous avez également un parcours de sportive de haut niveau. Pouvez-vous nous en parler ?

À l’âge qu’ont les jeunes de Lecourbe, je n’étais pas du tout sportive ! À la fin de l’adolescence, j’étais en dispositif d’inclusion, pour faire de l’aviron au sein d’un groupe. C’était la première fois de ma vie que mon handicap n’était plus un sujet, que j’ai pu m’exprimer sans cette différence. On était tous dans le même bateau, c’est le cas de le dire ! Puis mon compagnon, qui s’est mis au triathlon, m’a encouragée à faire de l’athlétisme en 2019, juste avant mon diplôme de kiné. En 2020, il m’a offert un tandem pour mon anniversaire et m’a dit : “Tu as deux mois pour te préparer aux championnats de France de paratriathlon, tu es inscrite !” Merci pour le cadeau. Un sacré challenge ! Deux mois plus tard, je luttais pour terminer mon 750 m en eau libre, mes 28 km à vélo et la course à pied. Je ne m’en sentais pas capable mais je l’ai fait. Un an plus tard, j’ai participé de nouveaux à ces championnats, avant de nous entraîner mon compagnon et moi pour notre première course internationale. Tout s’est alors enchaîné très vite :

Le triathlon me permet de faire plus largement du sport un acte thérapeutique pour les jeunes. C’est un bon moyen de faire entrer les ados dans un parcours de rééducation qui autrement peut être compliqué à accepter pour eux parfois.

26 LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023
Portrait
“Je partage de beaux moments avec les jeunes

et leurs familles”

en 2022, j’ai réussi les tests pour entrer en équipe de France, puis suis arrivée 5e des championnats d’Europe en mai et 6e des championnats du monde en novembre. Prochaine étape : la préparation aux Jeux Paralympiques de Paris !

Comment se déroule votre préparation aux Jeux paralympiques de Paris et comment articulez-vous ces deux aspects de votre vie ?

Disons qu’il y a un an, tout cela me paraissait abstrait. Aujourd’hui, c’est de plus en plus concret. De juillet 2023 à juillet 2024 est édité un classement spécifique pour les Olympiades. Ce classement permet de décrocher ou non son ticket pour les Jeux. Je m’entraîne donc à raison de 30 heures par semaine en périodes de stages, et en période d’activité à Lecourbe une quinzaine d’heures contre 22 heures à Lecourbe. J’essaye d’articuler au mieux mon activité de kiné et ma préparation. Autant dans mon métier de kiné je sais comment cela se passe, il n’y a pas beaucoup d’imprévus, autant en paratriathlon c’est l’inconnue la plus complète !

Comment les équipes de la Fondation

Saint Jean de Dieu et du Centre Lecourbe vous soutiennent-elles ?

Je suis attachée au Centre Lecourbe, aux enfants et aux équipes. Quand je m’absente pour un stage, je me dis que c’est du temps perdu pour les jeunes, ce qui me fait culpabiliser… Mais ils m’encouragent, je partage de beaux moments avec eux. Les familles et les équipes aussi me soutiennent et ça fait chaud au cœur. Plus généralement, la Fondation me me soutient et a financé mon matériel. Je lui en suis très reconnaissante de m’encourager, m’accompagner dans mes projets personnels, d’accepter de réorganiser mon temps de travail. Je veux pouvoir me donner cette chance-là, de manière intelligente, sans mettre personne en difficulté.

Les personnes valides nous voient faire des choses qu’elles-mêmes parfois ne font pas, donc ça ouvre des perspectives, c’est éducatif. Elles voient au-delà du handicap de la personne, ce qui est précieux pour changer les regards sur le handicap je pense.

De votre expérience personnelle, quelle est la place du handicap dans le sport aujourd’hui en France ?

Il y a de plus en plus de politiques mises en place pour favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap, notamment dans le sport et c’est très encourageant. Et ça se voit : il a de plus en plus d’athlètes vivant un handicap. Auparavant, il y avait peu de participants et beaucoup de catégories n’étaient pas représentées. En wheelchair (sports en fauteuil), il y avait quatre catégories représentées aux Jeux de Tokyo, il y en aura onze à Paris, sur les douze possibles. Ça devient intéressant ! Évidemment, être parasportif nécessite sans doute une volonté encore plus forte car il y a beaucoup d’obstacles à surmonter. C’est vrai dans le sport mais aussi dans la vie en général. Toute la famille hospitalière est avec toi Héloïse !

LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023 27
F Propos recueillis par Pierre-Antoine Chevallier
PORTRAIT
© DROITS RÉSERVÉS.

Histoire

Clinique Saint Jean de Dieu

180 ans d’innovation !

En 1843, le Père de Magallon avait déjà ouvert plusieurs établissements pour le soin des malades mentaux et restaurait l’Ordre en France depuis moins d’un quart de siècle, lorsqu’il décida d’ouvrir à Paris un nouveau couvent-hôpital.

Revenir dans la capitale

Installer un couvent-hôpital à Paris était très important pour les Frères de Saint Jean de Dieu d’un point de vue symbolique. En effet, cela signifiait pour eux de revenir dans la ville où se trouvait l’hôpital de la Charité, leur ancienne maisonmère, fondée à leur arrivée en France en 1602, mais dont ils avaient été chassés à la Révolution française. Par conséquent, lorsque le Père de Magallon achète en 1843 l’hôtel particulier de la rue Plumet (ancien nom de la rue Oudinot), il le place immédiatement sous le vocable de SainteMarie, protectrice de la nouvelle province, et

de saint Jean-Baptiste, patron de l’hôpital de la Charité et de l’ancienne province de France, marquant ainsi la continuité de l’œuvre de saint Jean de Dieu dans la capitale malgré les vicissitudes de l’histoire.

Répondre à un nouveau besoin

Mais au-delà du symbole, les Frères de Saint Jean de Dieu avaient un projet précis pour cette nouvelle propriété. Attachés à répondre aux besoins de leur temps, ils en avaient identifié un en particulier qui n’était pas couvert dans la capitale. En effet, dans le système de santé de l’époque,

28 LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023
La façade sur jardin à la fin du XIXe siècle.

l’hôpital était réservé aux plus pauvres. Les plus riches étaient opérés et soignés chez eux : ils faisaient venir le médecin ou bien le chirurgien et bénéficiaient ensuite pour leur convalescence du confort de leur propre chambre à coucher et des soins attentifs de leur famille et domestiques. Or à Paris, beaucoup de personnes qui ne pouvaient pas être considérées comme pauvres mais n’avaient pas de chez eux ou de famille pour s’occuper d’eux, notamment les voyageurs de passage, les étudiants, les ecclésiastiques, etc. Les Frères ont donc décidé de créer pour eux un lieu où ils pourraient se faire soigner par les meilleurs praticiens des hôpitaux de Paris tout en bénéficiant pour leur convalescence d’un environnement calme et confortable, où les religieux s’occuperaient d’eux avec autant d’attention que l’aurait fait leur propre famille.

Un hôtel particulier devenu maison de santé

Pour cela, l’hôtel particulier est transformé en quelques mois en une maison de santé de 25 lits. Chaque patient y avait sa chambre et choisissait son praticien. Les soins et opérations étaient réalisés par le médecin ou le chirurgien avec l’assistance d’un frère, directement dans la chambre du patient, en déplaçant le lit au plus près de la fenêtre pour disposer de plus de lumière. Pas de

bloc opératoire à l’époque, on ne connaissait ni l’asepsie ni l’antisepsie. Une fois l’opération terminée, les frères s’occupaient des soins quotidiens, apportaient les médicaments et, aidés par des collaborateurs, servaient les repas, s’occupaient du linge, accueillaient les familles venant rendre visite à leur proche. Ils pouvaient même fournir des timbres et journaux pour permettre au patient d’avoir régulièrement des nouvelles de l’extérieur.

Attentifs au bien-être des patients

Très rapidement, la maison de santé a vu sa réputation grandir. Et en prenant soin de nombreux voyageurs, français comme étrangers, elle ne tarde pas à se faire connaître dans le monde entier. Peu à peu, certaines personnes font un long voyage spécialement pour se faire soigner chez les frères, surtout dans le domaine de l’urologie.

Un hôtel particulier n’étant pas adapté pour les soins et le nombre de patients augmentant rapidement, les frères construisent successivement différents bâtiments à la place des anciens. Pour payer les travaux, le Père de Magallon fait même un long voyage jusqu’à la cour de Prusse pour collecter des fonds. Malgré les difficultés et l’argent qui vient souvent à manquer, les frères modernisent constamment leur établissement en suivant de près les évolutions de la médecine et de la chirurgie, notamment par l’aménagement de salles opératoires dès 1884, tout en restant attentifs au bien-être des patients en leur procurant tout le confort nécessaire et surtout un accueil et une écoute attentive, selon leurs besoins.

Aujourd’hui encore, 180 ans plus tard, la clinique poursuit son évolution, tout en préservant l’esprit de ses origines, pour que les patients y trouvent, aujourd’hui comme hier, “l’excellence des soins, l’hospitalité en plus”.

LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023 29
HISTOIRE
Un service “comme à la maison”.

À Dieu, Frère Francis !

Frère Francis Fusco est décédé le 15 décembre au Centre Saint-Barthélemy de la Fondation Saint Jean de Dieu, après 62 ans de vie religieuse. En hommage, nous vous proposons ici quelques extraits de l’interview qu’il avait donnée à Frère Paul pour le Lien Hospitalier en 2010, à l’occasion de son jubilé d’or. Nous le confions à vos prières !

Frère Francis, quel a été ton parcours avant d’entrer dans la vie religieuse ?

Je suis né à Saint-Malo en 1933. J’ai commencé à travailler à 16 ans. Mon père était tailleur d’habits, il aurait aimé que je prenne la suite, mais ça n’a pas marché. Je voulais m’engager pour la pêche à la morue, partir au loin pour l’aventure. Mais entre-temps je suis allé à l’ANPE où j’ai trouvé un stage d’apprenti charcutier à SaintMalo et où je suis resté quelques années. S’en est suivi le service militaire en Allemagne, en 1954, avant de rejoindre l’hôpital

Saint Jean de Dieu de Dinan grâce à mon frère, “P’tit Louis”, qui m’a fait embaucher aux cuisines pendant deux ans. C’est suite à cette expérience que j’ai fait une demande pour entrer au noviciat des Frères de Saint Jean de Dieu, qui se trouvait

Témoignages*

alors à Dinan. C’est au contact des Frères que j’ai envisagé la vie religieuse. La Providence a parfois des chemins difficiles à décrypter !

As-tu des regrets d’être entré dans la vie religieuse ?

Oh non, pas du tout ! Et si c’était à refaire je le referais ! Même si j’ai connu des moments de doutes, je les ai surmontés avec l’aide des confrères et de la prière, sans oublier les conseils des prêtres auxquels je m’adressais.

“Je garderai de vous un souvenir indélébile avec tous les autres frères que j’ai eu le bonheur de connaître avec vous. Vous mettiez un peu de joie de vivre et de gaieté dans notre service.”

Emmanuelle

Deux événements qui t’ont marqué dans la vie de l’Église ces 50 dernières années ?

Le Concile Vatican II qui a permis une certaine ouverture dans la vie religieuse ; cela a causé bien des difficultés, mais a permis des évolutions positives.

Le pontificat de Jean Paul II qui a donné un souffle nouveau à l’Église “N’ayez pas peur”, il est aussi l’artisan de la chute du rideau de fer.

Dans l’Ordre, qu’est-ce qui t’a le plus marqué ?

Les écrits de certains supérieurs généraux qui ont permis de s’engager dans le XXIe siècle. Le livre de Pierluigi Marchesi sur l’humanisation, le Père Piles, sur la spiritualité “Jean de Dieu toujours présent”, sans oublier les écrits du Père Donatus Forkan, sur les valeurs de Saint Jean de Dieu et le renouvellement de l’Ordre. F

“Maintenant que tu es au Ciel, tu es libéré de toutes les souffrances et des douleurs. Tu es une lumière”

Xavier

“Vous avoir connu a été un vrai bonheur”

Brigitte

* Résidents du Croisic où il a passé 23 ans.

30 LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023 CARNET

Témoignages le jour des funérailles

En latin, défunt signifie “s’acquitter de”, “accomplir”. Au regard de la foi chrétienne, le défunt est donc celui qui s’est acquitté de la vie qu’il a reçue de Dieu. Frère Francis s’est acquitté de sa vie, l’a accomplie en suivant le Christ chaste, pauvre, obéissant et hospitalier. Je vous invite à faire deux choses : d’abord à rendre grâce pour ce que sa vie a été, pour ce qu’on a reçu de lui. Et puis, continuer à vivre le témoignage de vie qu’il nous laisse, “sa joie de vivre au quotidien, sincère et sans apprêt…”, comme l’écrivait un frère.

Frère Christian

FRÈRES

• Frère Luis Alberto Cariman Maril, décédé le 3 janvier à 78 ans, dont 49 de profession religieuse (Chili).

• Frère Malachy Corbett, décédé le 6 février à l’âge de 79 ans, dont 54 de profession religieuse (Alburquerque).

• Frère Félix Quintas Diaz, décédé le 6 mars à 91 ans, dont 72 de profession religieuse (Espagne)

Pendant 62 ans de profession, Frère Francis, en vrai malouin, n’a cessé “d’avancer au large”, de jeter ses filets, de scruter l’horizon, là où l’obéissance lui demandait d’aller, toujours pour servir, se donner, être témoin de la miséricorde sur les pas de saint Jean de Dieu. La simplicité, le sourire, le dévouement de Frère Francis resteront à jamais gravés dans nos mémoires et dans nos cœurs. Frère Paul-Marie, Supérieur provincial

Carnet

• Frère Antonio Cobos Guerrero, décédé le 26 mars à 91 ans dont 69 de profession religieuse (Séville).

FAMILLES ET AMIS

• Marcel Rakamisy, papa de Fr Jean Bosco Randriamampionona, décédé le 13 février à Madagascar, à l’âge de 76 ans.

• Rolande Chatelain, cousine de Frère Alain-Samuel, décédée le 1er janvier à 98  ans à BeaulieuMandeure (25).

NAISSANCES

• Victoire, chez Camille Del Cerro, responsable de développement et d’innovation pour la Fondation Saint Jean de Dieu, le 1er octobre 2022

• Francesco Maria chez Katia Morello, en charge du Bureau International et Europe, le 27 janvier 2023

Les Frères de la Province assurent de leur communion de prière les familles des personnes défuntes.

LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023 31 CARNET

Parrainez sur la durée l’hospitalité !

Devenir parrain ou marraine

d’hospitalité, c’est…

 Aider à l’amélioration concrète du parcours de vie des personnes accueillies et accompagnées par les établissements de la Fondation Saint Jean de Dieu

 S’engager dans la durée, à la suite de Saint Jean de Dieu pour développer une hospitalité innovante tout en bénéficiant d’avantages fiscaux pour réduire ses impôts

 Choisir le montant, la durée et la périodicité de votre soutien.

Un geste simple, un moyen efficace et un acte du cœur pour les plus vulnérables !

Les avantages du don régulier

DES AVANTAGES POUR VOUS

 Un geste simple : votre don est prélevé directement sur votre compte, selon le montant et la fréquence qui vous conviennent.

 Vous êtes libre de modifier le montant de votre soutien ou de l’interrompre à tout moment par simple courrier ou appel téléphonique.

 Une déduction sur vos impôts : 66 % de vos dons sont déductibles de votre impôt sur le revenu. Par exemple, un don mensuel de 15 euros vous revient en réalité à 5,10 euros par mois.

Un beau tournoi pour l’Hospitalité !

Les 14 et 15 janvier derniers avait lieu la 7e édition du tournoi solidaire de Jeu de Paume, The Taylor M.E. Baldwin Charity Cup.

Quel succès pour cette édition !

Plus de 40 joueurs de France, des États-Unis et du Royaume-Uni se sont retrouvés au Club du Jeu de Paume de Paris, lieu remarquable perché au dernier étage d’un immeuble entre l’Arc de Triomphe

et le Trocadéro sous une double verrière de trente mètres de haut.

Plus de 15 000 € ont été collectés au bénéfice de l’USEP (Centre Lecourbe - Fondation Saint Jean de Dieu). Ces dons permettront de rénover et d’aménager les espaces communs des étages pour que les enfants et adolescents en situation de polyhandicap puissent s’y sentir “comme à la maison”.

Un grand merci aux généreux donateurs, aux joueurs et à la famille de Taylor pour ce bel engagement !

32 LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023

LH2304

BULLETIN DE SOUTIEN PONCTUEL

 Oui, je soutiens les actions des établissements Saint Jean de Dieu

Je fais un don de

 30 €, soit 10,20 € après déduction fiscale

 50 €, soit 17 € après déduction fiscale

 75 €, soit 25,50 € après déduction fiscale

À compléter et accompagner de votre chèque à l’ordre de Fondation Saint Jean de Dieu.

À renvoyer au 173 rue de la Croix Nivert - 75 015 Paris

Plus simple et plus rapide, je fais un don sécurisé en ligne sur www.fondation-saintjeandedieu.fr

De la part de :

Nom :

Prénom :

Adresse :

Code postal : ����������������������������������������������������������������������

Ville :

E-mail :

Les informations recueillies sur ce formulaire sont enregistrées par la Fondation Saint Jean de Dieu dans un fichier informatisé. Elles sont destinées à la Direction des Relations Donateurs et aux prestataires mandatés à des fins de gestion interne, pour répondre à vos demandes ou faire appel à votre générosité. Pour l’exercice à tout moment de vos droits (de retrait, de consentement, d’accès, de rectification, d’effacement, de limitation, d’opposition ou de portabilité) ou pour toute information sur ceux-ci ou sur le traitement de vos données : dpo@fondation-sjd.fr ou Fondation Saint Jean de Dieu, Délégué à la protection des données, 173, rue de la Croix Nivert - 75 015 Paris. En cas de réclamation, vous pouvez saisir la CNIL qui agira comme autorité de contrôle. LH2304

BULLETIN DE SOUTIEN RÉGULIER

 Oui, je choisis de m’engager

dans la durée avec Saint Jean de Dieu et je souscris à un prélèvement automatique

J’autorise l’établissement teneur de mon compte à prélever chaque  mois  trimestre un montant de

 10 € (soit 3,40 € après déduction fiscale)

 15 € (soit 5,10 € après déduction fiscale)

 20 € (soit 6,80 € après déduction fiscale)

De la part de :

Nom : ���������������������������������������������������������������������������������

Prénom : ����������������������������������������������������������������������������

Adresse : ���������������������������������������������������������������������������

Code postal :

Ville :

E-mail : Compte à débiter

IBAN : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

BIC : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Important : n’oubliez pas de joindre un RIB

Date et signature : ������������������������������������������������������������

Bénéficiaire

Fondation Saint Jean de Dieu

173 rue de la Croix Nivert

75 015 Paris

Numéro ICS : FR83FON581 389

Plus simple et plus rapide, je fais un don en ligne sur www.fondation-saintjeandedieu.fr

En signant ce formulaire de mandat, vous autorisez la Fondation Saint Jean de Dieu à envoyer des instructions à votre banque pour débiter votre compte, et votre banque à débiter votre compte. Vous bénéficiez du droit d’être remboursé par votre banque suivant les conditions décrites dans la convention passée avec elle. Une demande de remboursement doit être présentée dans les 8 semaines suivant la date de débit de votre compte pour un prélèvement autorisé.

LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023 33
���������������������������������������������������������������������������������
������������������������������������������������������������������������������ �������������������������������������������������������������������������������������������
SUD-E
ILE-DE-FRANCE GRAND OU
SUD-E
ILE-DE-FRANCE GRAND OU T
T
T
T

Fraternité Saint Jean de Dieu

258, rue Lecourbe - 75 015 Paris w 01 85 56 13 80

 SAINT-CHÉRON (91)

Centre des missions

Saint Jean de Dieu

11, rue Traversière - 91 530

Saint-Chéron

w 01 85 56 13 76

e missions@ohsjd.fr

SUD-EST

 MARSEILLE (13)

Centre Forbin

Nombre d'établissement : 1

35-41, rue de Forbin - 13 002 Marseille

w 04 91 13 71 00 e chrsforbin@ fondation-sjd.fr

Communauté de la SainteFamille des Frères Saint Jean de Dieu

41, rue Forbin - 13 002 Marseille

Centre Saint-Raphaël

35, traverse Tour Sainte

13 014 Marseille

w 04 95 05 15 80

e accueil.saintraphael@ hospitalieres.org

Communauté des Sœurs

Hospitalières du Sacré-Cœur de Jésus

35, traverse Tour Sainte

13 014 Marseille

Centre Saint-Barthélemy

Nombre d'établissement : 1

72, avenue Claude-Monet

13 014 Marseille

w 04 95 05 10 40 e accueil@stjd.fr

Communauté Saint-Joseph des Frères Saint Jean de Dieu

Résidence Magallon, 72, avenue

Claude-Monet - 13 014 Marseille

w 04 95 05 10 40

e communaute.marseille@ohsjd.fr

OCÉAN INDIEN

 MADAGASCAR

Fondées à partir de 2009, ces œuvres dépendent de la province de France.

Centre hospitalier

Saint-Benoît-Menni

Lot II B 01 AK Miakadaza

Imerintsiatosika

w +261 32 49 555 55/57

Communauté

Saint-Benoît-Menni

des Frères Saint Jean de Dieu

Imerintsiatosika

w +261 32 03 750 53

e communaute.imerin

@ohsjd.fr

Ekar Saint Jean de Dieu

Lot III P 29 SA - BP 6203 bis Marohoho - 101 Antananarivo

w +261 34 33 408 41

Communauté

Notre-Dame-de-l’Assomption des Frères Saint Jean de Dieu

w +261 32 03 750 52

e communaute.tana@ohsjd.fr

L'Ordre hospitalier

LA PROVINCE DE FRANCE

50 frères

2 établissements à Madagascar

1 fondation reconnue d'utilité publique avec 40 établissements

DANS LE MONDE

983 frères présents dans 52 pays sur les 5 continents

Plus de 60 000 collaborateurs

396 œuvres

LIEN HOSPITALIER F AvRIL 2023 35 ILE-DE-FRANCE GRAND OUEST SUD-EST ILE-DE-FRANCE GRAND OUEST SUD-EST
 5      5

Prière retrouvée dans le bréviaire de Frère Francis

J’ai demandé à Dieu la force pour atteindre le succès…

Il m’a rendu faible afin que je puisse apprendre humblement à obéir.

J’ai demandé à Dieu la force pour atteindre le succès… Il m’a rendu faible afin que je puisse apprendre humblement à obéir.

J’ai demandé la santé pour faire de grandes choses, Il m’a donné l’infirmité pour que je fasse des choses meilleures.

J’ai demandé la santé pour faire de grandes choses, Il m’a donné l’infirmité pour que je fasse des choses meilleures.

J’ai demandé la richesse afin que je puisse être heureux, Il m’a donné la pauvreté afin que je puisse être sage.

J’ai demandé la richesse afin que je puisse être heureux, Il m’a donné la pauvreté afin que je puisse être sage.

J’ai demandé le pouvoir pour compter sur l’appréciation des hommes, Il m’a donné la faiblesse afin que j’éprouve le besoin de Dieu.

J’ai demandé le pouvoir pour compter sur l’appréciation des hommes, Il m’a donné la faiblesse afin que j’éprouve le besoin de Dieu.

J’ai demandé un compagnon afin de ne pas vivre seul, Il m’a donné un cœur afin que je puisse aimer tous mes frères.

J’ai demandé un compagnon afin de ne pas vivre seul, Il m’a donné un cœur afin que je puisse aimer tous mes frères.

J’ai demandé toutes les choses qui pourraient réjouir ma vie, J’ai reçu la vie afin que je puisse me réjouir en toutes choses.

J’ai demandé toutes les choses qui pourraient réjouir ma vie, J’ai reçu la vie afin que je puisse me réjouir en toutes choses.

Je n’ai rien eu de ce que j’avais demandé, Mais bien tout ce que j’avais espéré.

Je n’ai rien eu de ce que j’avais demandé, Mais bien tout ce que j’avais espéré.

Presque en dépit de moi-même, mes prières informulées ont été exaucées, Je suis, parmi les hommes, le plus richement comblé.

Presque en dépit de moi-même, mes prières informulées ont été exaucées, Je suis, parmi les hommes, le plus richement comblé.

LE DOSSIER N° 417

RELATIONS INTERCONGRÉGATIONS

Un défi pour aujourd’hui

LIEN HOSPITALIER DOSSIER AvRIL 2023
I
A dobe S tock

“Faites-vous du bien en faisant du bien aux autres !”

Saint Jean de Dieu

“En avant, en avant, en avant, toujours en avant.”

Saint Benoît Menni

“Soyez unies, vous serez fortes.”

Père Jean-Maurice Catroux

LIEN HOSPITALIER DOSSIER AvRIL 2023 II

rapprocher les uns des autres est bénéfique pour tous”

Les relations inter-congrégations me sont chères, et je sais à quel point elles le sont aussi pour les Frères. S’unir, c’est avant tout pérenniser, développer le charisme et les œuvres des congrégations, et ainsi répondre collectivement présents à notre mission : faire du bien aux autres, et avant tout à ceux qui en ont le plus besoin. Au-delà des congrégations elles-mêmes, s’unir permet aux établissements de la Fondation et à ceux qui nous rejoignent de bénéficier de plus de moyens pour aller plus loin. Plus loin dans la qualité de l’accompagnement des résidents - laïcs ou religieux, c’est notre devoir commun. Plus loin dans le bien-être au travail pour les collaborateurs, pour attirer et fidéliser les talents, et créer les conditions adéquates à la qualité d’accompagnement que les résidents sont en droit de demander. Nous devons mettre en commun notre formation, nos moyens techniques, nos compétences, nos savoir-faire et le faire savoir. Pour répondre à des appels à projets, développer la communication, s’engager dans le virage numérique, développer nos réseaux de partenaires localement ou à l’échelle européenne, déployer la qualité de vie au travail et donner des perspectives professionnelles, et réduire notre impact environnemental. Se rapprocher les uns des autres est bénéfique pour tous.

C’est respecter l’héritage de nos congrégations et de nos établissements, relever notre mission au quotidien et préparer l’avenir. Alors ensemble, cheminons vers une hospitalité toujours plus innovante et inclusive !

LIEN HOSPITALIER DOSSIER AvRIL 2023 III
“Se
Éditorial
Président de la Fondation
F ond A tion S A int J e A n de d ieu
Saint Jean de Dieu

Unir nos forces pour aller plus loin

Intégrer une nouvelle famille n’est pas chose commune. C’est pourtant ce qu’ont fait les établissements des Sœurs hospitalières du Sacré-Cœur de Jésus et des Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus, en rejoignant la Fondation Saint Jean de Dieu. Mais qu’est-ce qui a motivé ces congrégations à agir ensemble ? Rencontre avec les trois supérieurs provinciaux concernés.

LIEN HOSPITALIER DOSSIER AvRIL 2023 IV

Dans quel état d’esprit est-on quand ses établissements rejoignent ceux d’autres congrégations ?

Sœur Rosalia Goňi, supérieure des Sœurs hospitalières du Sacré-Cœur de Jésus : C’est encore tout récent pour nous, puisque nous avons rejoint la Fondation Saint Jean de Dieu en janvier seulement ! Mais ce rapprochement n’est pas nouveau. Il s’inscrit dans la continuité des relations qui unissaient nos communautés jusqu’à maintenant, et de notre histoire commune. C’est finalement l’aboutissement d’un chemin entamé depuis

Sœur Rosalia Goňi, Supérieure des Sœurs hospitalières du Sacré-Cœur de Jésus

Frère Paul-Marie, Supérieur des Frères hospitaliers de Saint Jean de Dieu

Sœur Anne-Marie Barré, Supérieure des Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus

longtemps avec les Frères et nous leur en sommes très reconnaissantes !

Sœur Anne-Marie Barré, supérieure des Filles de la Charité du SacréCœur de Jésus : Personnellement je ne connaissais pas les Frères de Saint Jean de Dieu avant que nous les rejoignions, la démarche ayant été initiée avant que je ne devienne provinciale. De ce que je sais, ce fut un long cheminement, un vrai chemin synodal, qui n’a pas toujours été évident, mais dont nous sommes heureuses aujourd’hui. Il est bon de voir que nous ne sommes plus seules pour réfléchir à nos enjeux, tout en se sentant pleinement parties prenantes !

Frère Paul-Marie, supérieur des Frères hospitaliers de Saint Jean de Dieu : De mon côté, je ne me sens pas comme celui qui “accueille”. Avec l’arrivée des sœurs au sein de la fondation, nous élargissons son champ d’action et enrichissons nos visions respectives en coconstruisant un projet commun pour l’avenir. Si on se réfère à la notion de “maison commune” régulièrement évoquée par le pape François, je dirais qu’aujourd’hui nous pouvons, plus que jamais, sortir ensemble avec passion pour répondre toujours plus et mieux aux besoins des personnes de nos instituts.

LIEN HOSPITALIER DOSSIER AvRIL 2023 V
.../..

Quel processus mettez-vous en place pour ce cheminement commun ?

FrPM : Dans ce cheminement, il y a différentes étapes qui s’imposent progressivement : apprendre à se connaître, passer de l’intégration à une pleine participation à la vie de la fondation et de la Famille hospitalière, tout en préservant nos propres identités. Il s’agit de construire une stratégie commune autour d’un véritable esprit fraternel. Cette stratégie commune va nécessiter un travail quotidien entre nous, religieux, mais aussi entre collaborateurs laïcs et, enfin, tous ensemble. Notre responsabilité est de préparer ce cheminement d’unité, en posant les bases d’une culture commune. Une culture qui puise ses fondements dans nos fondateurs respectifs qui, à leur époque, avaient déjà un idéal commun, le Christ. À notre tour, laissons-nous interpeller par l’Évangile !

SrRG : Je crois que notre démarche s’inscrit tout à fait dans cet esprit de synodalité demandé par le pape

François : il s’agit de marcher ensemble, pour aller plus loin dans notre responsabilité d’être témoins de ce charisme qui a fondé nos congrégations. Le fait d’être ensemble nous permet d’être plus forts par nos complémentarités, et de pérenniser notre vocation d’hospitalité.

SrAMB : Nous avons confié nos

établissements à des laïcs et peut-être qu’à une époque nous nous sommes un peu trop déchargées sur eux. Avec ce cheminement commun, il nous est offert d’être davantage présentes, non pas pour diriger, mais pour accompagner, pour être présentes, tout simplement. A nous de prendre notre place dans cette nouvelle configuration !

Comment voyez-vous cette place, aujourd’hui, au sein d’établissements désormais dirigés par des laïcs ?

SrAMB : Comment sommes-nous considérées au sein de nos propres établissements ? Comment prendre notre place sans nous imposer ? C’est à nous d’y réfléchir, de trouver une solution pour que chacun trouve sa juste place au sein de la fondation. Et je dois dire que depuis que nous avons rejoint la Fondation Saint Jean de Dieu, j’ai été très touchée par la façon dont le président et le directeur général ont, à chaque visite, rappelé l’importance de notre présence.

SrRG : Il est important que nous arrivions en effet à définir notre style de présence au sein de la fondation et plus largement de la mission qui est la nôtre. Ça se fera petit à petit, en y réfléchissant ensemble ! Quoiqu’il en soit, nous réunir autour d’une même mission et d’une même entité nous donne une visibilité et donc

LIEN HOSPITALIER DOSSIER AvRIL 2023 VI

un poids plus important. À nous de faire de ces relations intercongrégations une force pour notre monde, en particulier en donnant des orientations qui aillent toujours en faveur des plus fragiles et des plus pauvres. Il s’agit finalement d’être cette présence visible de l’intuition charismatique qui a motivé nos fondateurs et nous pousse à en témoigner.

FrPM : Notre responsabilité première est d’être des “veilleurs.” Veiller à ce que le charisme légué par nos fondateurs soit l’ADN des collaborateurs et identifié au cœur de chaque établissement, projet et décision. Un charisme sans cesse réactualisé et adapté à chaque situation. Pour ce faire, nous prévoyons ensemble un agenda programmant des temps de prière, de réflexion et de travail. Notre collaboration nous conduira à être le “poumon spirituel” de la fondation, aidant pour tous. Cela conduira chaque acteur de la fondation à rayonner et à vivre sa vocation hospitalière malgré nos imperfections.

Réunir des établissements de plusieurs congrégations peut-il induire des projets communs entre les congrégations ?

FrPM : Réfléchir à notre mission au sein de la fondation est déjà passionnant ! Nous ne sommes qu’au début de l’aventure. Partager un projet

apostolique intercongréganiste, intergénérationnel et interculturel, qui va au-delà des mers devient un véritable défi. C’est montrer à la société que, malgré nos âges et nos faiblesses, l’Hospitalité est toujours vivante.

SrRG : Il nous faut donner l’impulsion, encourager des projets communs pour que les plus jeunes s’en emparent et continuent l’histoire de nos œuvres. Il s’agit de mettre en commun notre savoir et notre charisme pour répondre de la meilleure façon possible aux besoins d’aujourd’hui.

SrAMB : C’est aussi un beau témoignage à donner que de continuer à imaginer de nouvelles œuvres d’hospitalité !

Quel message laisseriez-vous aux autres congrégations hospitalières qui hésitent à rejoindre ce mouvement ?

FrPM : Je reprendrais tout simplement une citation de notre fondateur : “Faites-vous du bien en faisant du bien aux autres !”

SrRG : Moi aussi je reprendrais une citation de saint Benoît Menni : “En avant, en avant, en avant, toujours en avant.” En ajoutant : “Allez-y !”

SrAMB : Dans la même veine, le Père Catroux disait : “Soyez unies, vous serez fortes.” Tout est dit.

Propos recueillis par Antoine Soubrier

LIEN HOSPITALIER DOSSIER AvRIL 2023 VII

LE TÉMOIGNAGE

de Nathalie Jourdier-Hétier, assistante sociale au Centre Forbin

respecté”

À mon arrivée en 2004 en tant qu’assistante sociale au Centre Forbin de Marseille, il y avait une communauté de sept frères de l’Ordre hospitalier. Depuis, au fil des années, la communauté est toujours présente mais le nombre de frères a hélas considérablement diminué. Même en petit nombre, la présence des frères au sein d’un établissement de la fondation me paraît pourtant indispensable. Les frères nous permettent de ne pas oublier que nous travaillons dans un établissement qui n’est pas comme les autres, que grâce à saint Jean de Dieu, nous avons des valeurs uniques pour nous guider dans nos missions en tant que collaborateurs. J’ai souvent entendu des personnes hébergées (et de toutes religions) me dire : “Ici, c’est différent. On se sent accueilli et respecté.” Depuis mon arrivée à Forbin, je n’ai jamais vu une personne hébergée ou un salarié manquer de respect envers un frère. Pour moi, leur présence est rassurante et apaisante. D’autre part, il est également important d’être à leurs côtés pour les soutenir et pour les encourager dans leur mission pastorale. Ce que j’essaie de faire depuis un an en lien étroit avec les autres référents pour la pastorale des deux autres établissements marseillais.

LE TÉMOIGNAGE

de Guy Charrier, directeur du Centre Vivre Ensemble

“Un exemple inspirant”

Ce sujet est à la fois délicat et pour autant inspirant pour le directeur d’un établissement désormais environné de deux congrégations. Délicat car le choix de vie des religieux, plus engagé peut-être que celui des laïcs, conduit à un profond respect de cet engagement, notamment sur le plan spirituel mais aussi inspirant, car le projet d’établissement porte des valeurs issues de ces mêmes congrégations et de leurs longues histoires. Le Centre Vivre Ensemble que je dirige cumule désormais les valeurs issues de la congrégation des Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus ( “Ne laisser personne au bord du chemin” ) avec celles autour de l’Hospitalité issues de l’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu. L’histoire des suites des guerres de Vendée en Anjou peut s’inscrire dans celle de la fondation basée sur l’action de saint Jean de Dieu à Grenade. Il est important que l’ensemble des salariés connaissent alors ces histoires pour inscrire leur action professionnelle du quotidien auprès des personnes vulnérables accueillies au sein de l’établissement sur ces valeurs séculaires. C’est ainsi que ma participation au Chapitre de l’Ordre hospitalier m’a permis de mieux intégrer les éléments de ma mission. De plus, je perçois qu’ils sont prépondérants pour l’accueil de nouveaux établissements d’origine congréganiste que je connais et susceptibles de demander une entrée dans la fondation pour pérenniser l’œuvre initiale.

LIEN HOSPITALIER DOSSIER AvRIL 2023 VIII
“On se sent accueilli et

de Marie-Pierre Baldwin, maman de Taylor, accompagné au Centre Lecourbe

C’est en 2014 que notre fils, Taylor, est arrivé au Centre Lecourbe dans l’unité pour enfants polyhandicapés. Il avait cinq ans. Le rôle de la Fondation

Saint Jean de Dieu et la présence de ses membres nous ont paru essentiels dès les premiers jours. Mon mari et moi, nous avons rencontré aussitôt les Frères de l’Ordre hospitalier : nous les voyions lors des messes ou bien lors des journées portes ouvertes ou autres fêtes du centre. Leur accueil était toujours bienveillant et nous étions touchés par leur gentillesse envers notre fils et notre famille car ils cherchaient à nouer un lien avec nous et d’autres familles lors de telles occasions ou d’une simple mais chaleureuse conversation. Nous avons eu la chance de les voir aussi lors de nos tournois de charité du jeu de paume au profit de la Fondation Saint Jean de Dieu, et plusieurs d’entre eux se sont intéressés au jeu, à ses règles complexes et si subtiles, et à l’histoire ancienne de ce tennis d’avant le tennis… Pour ma part, j’ai pu rencontrer plusieurs frères de la mission étrangère de l’Ordre, du Canada notamment, de passage à Paris pour une conférence, et j’ai pu ainsi mieux apprécier la vocation internationale de la fondation et son rayonnement dans le monde. Les frères m’ont permis de comprendre la partie la plus humaine de l’histoire de l’Ordre hospitalier avec leur présence au centre, à la chapelle, ou dans les couloirs, qui donne une âme supplémentaire au lieu et incarne cette vocation hospitalière.

LE TÉMOIGNAGE
“Une présence qui donne une âme supplémentaire”
IX LIEN HOSPITALIER DOSSIER AvRIL 2023

À l’occasion de la Journée mondiale du malade, dans son commentaire de la parabole du Bon Samaritain, le pape François voit dans le “prends soin de lui” , une expression de “la compassion comme exercice synodal de guérison” et il précise que “la Parole de Dieu est toujours éclairante et contemporaine.”

auberge, l’aubergiste, l’argent, la promesse de se tenir mutuellement informé.”

Tout cela fait penser aux frères, sœurs, collaborateurs, professionnels et bénévoles, qui œuvrent dans les centres de la Fondation Saint Jean de Dieu et sans lesquels l’esprit de nos fondateurs ne serait pas pérennisé. La personne malade ou dans le besoin est au cœur de nos préoccupations, nos soins et nos projets. C’est avec elle que nous promouvons un accompagnement qui corresponde à sa

personnalité dans une prise en charge aussi globale que possible. C’est pour elle que nous proposons une hospitalité innovante qui a le souci constant de s’adapter aux nouveaux défis. C’est avec elle que nous bâtissons une société inclusive et solidaire dans laquelle ses droits soient respectés et le regard de l’autre bienveillant et respectueux.

Saint Jean de Dieu, Rose Giet et le père Jean-Maurice Catroux, saint Benoît Menni : ils ont tous fait des émules. Devant la détresse des pauvres abandonnés dans les rues de Grenade,

LIEN HOSPITALIER DOSSIER AvRIL 2023 X
FRÈRE PAUL-MARIE TAUFANA, SUPÉRIEUR PROVINCIAL
‘‘L’
«Nous sommes les acteurs de la synodalité de la compassion»

devant la misère des populations au sortir des guerres de Vendée, émus par les femmes malades mentales dont personne ne s’occupe, nos fondateurs

se sont montrés de bons samaritains, ils “ont pris soin”, mieux encore ils ont entraîné des personnes à leur suite.

La personne malade ou dans le besoin est au cœur de nos préoccupations, nos soins et nos projets. C’est avec elle que nous promouvons un accompagnement qui corresponde à sa personnalité dans une prise en charge aussi globale que possible.

Aujourd’hui, nous pérennisons leur œuvre, nous continuons d’écrire l’histoire du “prendre soin” à la suite et dans l’esprit de nos fondateurs. Tous et chacun nous sommes les acteurs de la “synodalité de la compassion” pour reprendre l’expression du pape François et que ce temps de carême soit propice à notre agir du quotidien.

LIEN HOSPITALIER DOSSIER AvRIL 2023 XI

Vivre le présent avec passion signifie devenir “experts de communion”, “témoins et artisans de ce “projet de communion” qui se trouve au sommet de l’histoire de l’homme selon Dieu”. Dans une société de l’affrontement, de la cohabitation difficile entre des cultures différentes, du mépris des plus faibles, des inégalités, nous sommes appelés à offrir un modèle concret de communauté qui, à travers la reconnaissance de la dignité de chaque personne et du partage du don dont chacun est porteur, permette de vivre des relations fraternelles.

LIEN HOSPITALIER DOSSIER AvRIL 2023

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.