Lien hospitalier n°387

Juillet 2015 Trimestriel

No 387 • 81e année

Hospitalier

Lien

Revue des Frères hospitaliers de saint Jean de Dieu

Le bénévolat

Donner du sens à sa vie

zoom

dans les établissements leur quotidien pour leur donner

« Les jeunes qui nous sont confiés sont porteurs d’une déficience qui leur donne une incapacité à faire certains gestes, certains actes de la vie quotidienne…

Ces jeunes se retrouvent handicapés face à une société qui n’est pas adaptée pour eux.

Mais, malgré leur handicap, ces jeunes sont bouillonnants de vie. Ils ont les mêmes joies, les mêmes désirs, les mêmes soucis que les jeunes de leur âge. Il nous appartient de les aider dans

une certaine forme d’autonomie, les valoriser, les rassurer, les aider à accepter leur handicap. (…)

Comme le Christ qui s’est fait miséricordieux envers ceux qui souffrent, à l’exemple de notre Père saint Jean de Dieu, nous cherchons à être à notre tour les mains du Christ qui soignent, les yeux du Christ qui voient la souffrance, les oreilles du Christ qui entendent le cri du malheureux,

Être présent pour nos jeunes

sommaire

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Bénévolat

Dès les débuts de l’Ordre hospitalier, Saint Jean de Dieu s’est entouré de bénévoles pour le soutenir dans son action. Partie prenante indispensable de la Famille hospitalière et piliers de nos établissements, les bénévoles sont le signe visible d’une espérance discrète mais ô combien importante. Nous avons décidé de leur rendre hommage tout en vous encourageant, vous lecteur régulier ou occasionnel du Lien Hospitalier, à vous engager à votre tour !

portrait Marie Rablat, archiviste

Sur les traces du passé

p. 14

Rencontre des communautés de la Province de France

la bouche du Christ qui prononce les mots de réconfort, le cœur du Christ qui aime. Nous cherchons ­à ­répondre à l’appel du Christ : “Ce que vous avez fait aux plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait”.

Je peux témoigner que toute vie est don de Dieu et qu’elle vaut d’être vécue. » Extrait de l’intervention de Frère Jérôme Gravereau à Notre-Dame de Paris, le 19 mai à la veillée de prière pour la vie.

Retrouvez l’intégralité sur ktotv.com

KTO

fragiles

Dans les établissements

p. 06

p. 17 les nouvelles de l’ordre

histoire

L’hospitalité par le sport

p. 28

p. 36

« Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir »

Ô

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combien cette parole biblique est vraie ! Je peux l’affirmer sans hésitation, après plus de 40 années passées à agir bénévolement aux côtés des frères de Saint Jean de Dieu ! Les bénévoles ne font pas de bruit, ils agissent dans l’ombre des structures, au service des personnes qu’ils côtoient dans leurs actions. De par leur générosité ils ont la capacité à approcher l’autre au plus profond d’eux-mêmes, dans un cœur à cœur loin de toute contrainte financière ou contractuelle. Un échange qui fait tomber toutes les barrières et qui permet à la personne accueillie, fragile, malade, dans le besoin, de trouver dans le bénévole une oreille attentive, un soutien fraternel, voire un ami. Être bénévole, c’est participer généreusement à la vie de l’Ordre hospitalier et de la Fondation, c’est finalement faire intégralement partie de la Famille hospitalière Saint Jean de Dieu. Les communautés et les établissements Saint Jean de Dieu ont besoin de cette contribution car elle apporte un complément d’expérience, une vie nouvelle. Du fait du don gratuit du bénévole, il participe par son action à la fois à la vie des frères et à celle des collaborateurs, au service

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édito

des personnes accueillies. Son rôle est à mi-chemin entre les religieux et les salariés et il participe, à sa place, à développer un esprit de confiance tellement important dans nos structures à une époque où l’individualisme et la peur ont trop souvent tendance à prendre le dessus.

Toute action de bénévolat, quel que soit le but poursuivi ou l’institution soutenue, enrichit le cœur de celui ou celle qui donne de son temps. Mais plus encore, il participe à l’édification d’une société toujours plus juste et plus humaine.

Finalement, saint Jean de Dieu l’avait bien compris en son temps, et sa phrase clamée à travers les rues de Grenade au XVIe siècle pour inviter les personnes à le soutenir dans son action pourrait très bien être placardée sur nos murs dans le cadre d’une campagne de recherche de bénévoles : « faites-vous du bien en faisant du bien aux autres ! » J’en fais moi-même l’expérience au quotidien ­depuis 40 ans et ma mission au service de la Fondation, de ses établissements et de saint Jean de Dieu continue à m’apporter de nombreuses satisfactions.

Alors… rejoignez-nous sans plus attendre, vous trouverez le bonheur !

Philippe Girard Président de la Fondation Saint Jean de Dieu

Les 21 et 22 mars s’est déroulé un tournoi de jeu de paume au profit de la Fondation Saint Jean de Dieu, à Paris. À l’initiative des parents de Taylor (au centre sur la photo), un enfant de 5 ans accueilli à l’Unité spécialisée pour enfants polyhandicapés (USEP) du Centre médicosocial Lecourbe, cette compétition a permis de récolter 5 450 € au profit de notre Fondation et plus spécialement de l’unité qui accueille une cinquantaine d’enfants et de jeunes âgés de 0 à 20 ans. Merci à tous les participants pour leur soutien !

la photo marquante lien hospitalier

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Clinique Oudinot

Dr Gabrielle Lohmann au cours d’une séance d’hypnose.

L’hypnose

comme soutien opératoire Passionnée par son métier et par tout ce qui touche à la psychologie, le Docteur Gabrielle Lohmann, médecin anesthésiste à la Clinique Oudinot, s’est lancée dans la pratique de l’hypnose médicale et thérapeutique. Après plusieurs années de formation, elle a permis la première opération sous hypnose en mars dernier. Retour sur une expérience hors du commun.

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Comment s’est déroulée cette opération ?

Il s’agissait d’une opération pour une hernie inguinale par le Dr de Mestier et tout s’est très bien passé ! Il faut dire que nous avions tout préparé en amont, à la fois les équipes du bloc comme le patient.

Avec ce dernier, nous avons fait une séance-test pour confirmer sa réceptivité ; à cette occasion, je lui avais demandé de choisir un lieu agréable, où il se sentait en sécurité. Puis, pendant l’opération j’ai évoqué ce lieu tout au long de l’hypnose, restant à ses côtés tout le temps et lui donnant la possibilité de faire un signe de la main si ça n’allait pas. Il a été très réceptif, à la fois lors de la séance test comme lors de l’opération.

Il n’y a pas eu de prémédication, nous avions préparé un accès veineux et un monitorage, comme pour toute opération normale.

L’opération a duré 1 h 15 et je lui ai parlé pendant tout ce temps. À la fin, il se sentait bien et en meilleure forme qu’après une opération sous anesthésie. Il n’a même pris aucun antalgique le lendemain, et n’a ressenti aucune douleur. C’est donc une belle réussite !

Que signifie « être sous hypnose » ?

Le principe de l’hypnose, c’est de conduire la personne dans un état de conscience modifié. C’est un état de forte concentration, je dirais même de focalisation. Beaucoup de gens pensent que c’est

un endormissement mais ce n’est pas le cas, la personne reste éveillée tout au long de la séance.

C’est comme ouvrir une porte et aider le patient à

et demande davantage de temps qu’une opération sous anesthésie, ce qui est compliqué dans un bloc dont le programme est déjà chargé ! Il faut aussi

« La pratique de l’hypnose a changé ma relation avec les patients. Chaque séance est différente, il n’y a rien de standardisé. » s’y diriger. On appelle cet état « l’état de transe », qui est un état naturel par lequel on passe tous à un moment ou à un autre dans notre quotidien, sans nous en rendre compte, comme par exemple quand nous avons le sentiment « d’être dans la lune ».

Tous les patients pourront-ils, à terme, être opérés sous hypnose ?

Non, toutes les opérations ne sont pas possibles sous hypnose. La méthode est notamment exclue pour les opérations lourdes.

Par ailleurs, à la Clinique Oudinot, nous n’en sommes qu’au début et il n’est pas pour l’instant prévu d’opérer systématiquement sous hypnose. Cela nécessite une adaptation de la part de l’opérateur

que les mentalités évoluent et, surtout, que le patient soit ouvert à cette pratique. En parallèle de mes activités à la clinique, je pratique également des séances d’hypnose thérapeutique, pour soigner des douleurs chroniques (migraines, colopathies…).

La demande est de plus en plus grandissante et j’assiste à des résultats étonnants de soulagement et même de disparition de symptômes en l’espace d’une ou deux séances parfois. Ce qui est très beau, c’est de se rendre compte des ressources qu’on a tous en nous. Pour moi, c’est comme si l’hypnose permettait la réactivation d’un enregistrement du fonctionnement normal d’une partie de notre corps et de trouver un

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dans les établissements nouvel équilibre. En tout cas, la pratique de l’hypnose a changé ma relation avec les patients. Chaque séance est différente, il n’y a rien de standardisé. Il est très important de s’adapter à chacun d’entre eux.

Comment les équipes de la clinique réagissent-elles face à cette pratique nouvelle ?

Lors de la première opération sous hypnose, j’ai

pu remarquer une grande ouverture de la part des équipes soignantes qui ont notamment été impressionnées de l’état de bien-être ressenti par le patient après l’opération.

Certaines infirmières m’ont fait part de leur souhait de s’y former. D’autres sont encore sceptiques, notamment parmi mes confrères, mais le rapport des médecins à l’hypnose évolue petit à petit et aujourd’hui

de nombreuses institutions comme la faculté de médecine de Paris la reconnaissent. Cette pratique a donc de l’avenir devant elle !

Propos recueillis par Antoine Soubrier

Clinique Oudinot : clinique-stjeandedieu.com Institut français d’hypnose : www.hypnose.fr

Un nouveau projet médical pour la Clinique Oudinot Avec un virage assumé vers l’ambulatoire tant pour la phase de diagnostic que pour la chirurgie et la cancérologie, la Clinique Oudinot veut s’inscrire dans la vie de ses patients en investissant dans un nouveau projet médical qui met notamment l’accent sur l’amont et l’aval de leurs parcours. Ce nouveau projet prévoit le réaménagement de l’activité de pré-hospitalisation, avec en particulier le développement du plateau de consultations externes, du plateau d’imagerie médicale, du centre de ­diagnostic rapide et interventionnel et des consultations pré-opératoires.

L’activité d’hospitalisation, quant à elle, sera ouverte aux pôles d’excellence de la Clinique dont la plupart poursuivent le développement de la prise en charge ambulatoire, en laissant une place à l’hospitalisation classique pour les cas qui le nécessitent.

Afin d’adapter les bâtiments à la mise en œuvre de ce nouveau projet, un important chantier a débuté en mars dernier. Progressivement, ce chantier permettra, entre autre, de créer une nouvelle entrée rue Rousselet afin de rendre plus visible l’établissement et de repenser les flux d’accueil et de circulation des patients, de repenser en l’agrandissant le plateau de chirurgie ambulatoire, de créer un nouvel accueil en cour intérieure, de déplacer l’actuel service d’imagerie conventionnelle et de créer un service d’imagerie en coupe (IRM et Scanner).

Pendant toute la durée de ce chantier, la clinique fonctionnera normalement tout en garantissant la qualité de l’accueil et de la prise en charge des patients.

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EHPAD SAINT-BARTHÉLEMY

Une réponse coordonnée aux besoins émergents

L’un des objectifs du projet d’établissement 2012-2017 de l’EHPAD Saint-Barthélemy est son inscription dans les filières d’amont et d’aval des parcours des personnes fragilisées.

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es parcours des personnes fragilisées sont pour le moins riches et diversifiés : ils touchent la filière Alzheimer, les personnes en situation d’exclusion sociale, la psychiatrie et ses différents modes d’intervention, la vieillesse et la perte d’autonomie, les addictions et plus récemment le monde carcéral. Dans la tradition des frères de l’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu, l’établissement est en veille permanente sur l’apparition de nouveaux visages de pauvreté et de nouveaux besoins, de manière à construire une réponse adéquate, en lien avec ses partenaires.

Ces derniers mois, l’EHPAD Saint-Barthélemy s’est ainsi engagé dans la formalisation de ses partenariats existants en passant conventions avec :

– l’Unité d’hébergement renforcé de l’EHPAD des Sœurs du Bon Pasteur sur la filière Alzheimer, pour nos résidents mais aussi en aval de l’UHR, avec l’Association régionale d’intégration en initiant une politique de coopération permettant d’assurer l’accueil, l’accompagnement et le suivi des personnes en situation de handicap et avançant en âge grâce à une collaboration interdisciplinaire.

– le Foyer de vie l’Astrée2 jouxtant l’EHPAD SaintBarthélemy, nous développons un partenariat traduisant nos volontés réciproques de rencontres intergénérationnelles et de partage de temps, dans un objectif de maintien et de développement des capacités des personnes accueillies au sein des deux structures.

– l’association Aide au domicile pour faciliter les

admissions en EHPAD et les retours à domicile, pour faire profiter les bénéficiaires de cette association des temps récréatifs et ludiques organisés au sein de notre établissement pour atténuer la rupture entre le domicile et l’institution.

Tous ces partenariats impulsés grâce à des projets concrets, à des hommes et des femmes au service des publics fragiles, ont été récemment officialisés par la signature de conventions.

David MOREL Directeur adjoint EHPAD Saint-Barthélemy

1. Association régionale œuvrant auprès de 5 000 personnes en situation de handicap 2. Géré par l’Association médico-sociale de Provence

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dans les établissements

Camille Claudel

« Je revois, émergeant de l’enfance, cette jeune figure triomphante.

Un air impressionnant de courage, de franchise, de supériorité, de gaieté.

Quelqu’un qui a reçu beaucoup. » Paul Claudel

CH DINAN/SAINT-BRIEUC

Le Projet Camille

L'art et la psychiatrie Le Centre hospitalier Dinan / Saint-Brieuc a été choisi pour le tournage d’un film sur Camille Claudel, figure symbolique de l’art et de la psychiatrie de la première moitié du XXe siècle.

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e long-métrage sera réalisé d’ici un an par Gilles Blanchard, notamment connu pour son film de fiction Tête d’or sorti en 2008 avec l’actrice Béatrice Dalle. Il sera intitulé Chroniques

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d’une aliénée, reprenant l’histoire bouleversante de la sculptrice Camille Claudel, sœur du célèbre écrivain Paul Claudel.

Alors amante et protégée du sculpteur Auguste Rodin, Camille Claudel a été internée par sa

famille en hôpital psychiatrique en 1913, où elle a fini sa vie, en 1943.

Gilles Blanchard s’est tourné tout naturellement vers l’établissement de Dinan, au riche patrimoine, afin d’y tourner des scènes de son film, proposant parallèlement à cela, la mise en place d’ateliers avec les patients et les personnels soignants, comme cela avait déjà été fait lors du tournage de Tête d’Or, qui s’est déroulé en milieu pénitencier. À l’issue de ces ateliers, certains patients et personnels pourront prendre part au tournage du film en interprétant des personnages du scénario.

Un tournage, quatre ateliers Les actions inhérentes à ce projet auront lieu en quatre temps, sur une période de six mois, à raison d’une semaine par mois : – découverte artistique.

Le réalisateur travaillera avec les patients sur l’implication de leur corps dans un espace et dans leur rapport aux autres, en s’inspirant des œuvres les plus emblématiques de l’artiste Camille Claudel.

– alphabétisation. Via l’écriture scénaristique, mise en scène avec les patients d’extraits des pièces de théâtre de Paul Claudel.

– formations techniques.

Les patients pourront

s’initier à la prise de vue, à la prise de son ainsi qu’au montage.

– préparation au tournage du film. Préparation des différentes séquences dans lesquelles les patients et personnels se verront attribuer des rôles par un travail d’initiation à l’interprétation, d’improvisation, de répétition, de mise en situation dans les décors choisis, dans le but de se familiariser à la perspective du tournage.

La sortie du film est prévue pour 2017-2018.

Patrick Colombel

L’art et la psychiatrie

En parallèle à ce projet, une exposition, intitulée ­« ­Camille », a pris place fin mai à la cafétéria thérapeutique de Dinan, abordant la vie de l’artiste, son séjour en psychiatrie et Camille comme inspiration dans le cinéma contemporain.

Cette exposition, à vocation itinérante, sera également présentée sur le site de Saint Benoît Menni.

Longtemps tombée dans l’oubli car reléguée au rang d’« aliénée », Camille Claudel (et son œuvre avec elle) a été progressivement réhabilitée et reconnue à partir de la seconde moitié du XXe siècle. Son œuvre, ainsi que celle de nombreux autres artistes de génie, a souvent été source de débat sur le lien entre psychopathologie et œuvres d’art. L’établissement Saint Jean de Dieu de Ciempozuelos, en Espagne, en a même fait un musée, réunissant des centaines d’œuvres, dont certaines reconnues dignes de génie, réalisées par des patients du centre psychiatrique depuis ­plusieurs décennies. S’y croisent des œuvres, fruits des ateliers d’art thérapie et des œuvres ­d’artistes internés dans le centre.

en bref

Exposition

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dans les établissements

Les équipes cuisine du CMS Lecourbe pour la demi-finale.

CMS LECOURBE-CMS LE CROISIC

Un “Top chef”

pas comme les autres !

Quatre résidents de la Fondation Saint Jean de Dieu du Croisic et de Paris ont participé au concours national de cuisine « Un pour tous, tous pour un », organisé par la Sodexo. C’est avec beaucoup de fierté qu’Alkaly, Madison, Maria et Mireille ont participé à ce concours.

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réé en 1997 par le groupe Sodexo, ce concours a été imaginé pour offrir aux personnes en situation de handicap accueillies dans les établissements médicosociaux, de relever un challenge faisant appel à leur créativité et à l’entraide.

Cette année, le thème « Revisitez le dessert de votre

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enfance », a invité les compétiteurs à imaginer et réaliser de façon innovante un dessert qui les a marqués dans leur jeunesse.

Alkaly, Madison, Maria et Mireille ont progressé dans les étapes au niveau régional parmi 125 candidats, tous secondés d’un éducateur et d’un responsable Sodexo. Alkaly s’est

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qualifié pour la finale nationale, qui devait avoir lieu le 25 juin*, en présence du chef étoilé Michel Bras.

Une belle aventure humaine et gastronomique, à laquelle 125 équipes ont participé à travers toute la France ! À l’occasion de la finale régionale Île-de-France, Alkaly, jeune accueilli à

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Alkaly et sa gourmandise.

l’Unité spécialisée pour enfants polyhandicapés de la Fondation Saint Jean de Dieu, a revêtu sa toque de chef pâtissier pour réaliser son dessert intitulé la « Gourmandise d’Alkaly ».

Il a pu régaler les papilles du jury et, surtout, l’étonner par son autonomie et son savoir-faire, suivant

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scrupuleusement sa recette préalablement transcrite en pictogrammes avec l’aide de Karine Hillibert, psychomotricienne du CMS Lecourbe.

Mireille, accueillie au CMS du Croisic, garde un excellent souvenir de cette expérience, malheureusement arrêtée en demi-finale régionale. « C’était bien. J’étais avec Célia et Ludovic. On a fait des gâteaux aux pommes avec du caramel. Je voulais participer à ce concours parce que j’aime bien cuisiner. Malheureusement, je n’ai pas été qualifiée pour la suite, mais on s’est bien amusé ! On a été bien accueilli, même si les cuisines ne sont pas très adaptées au fauteuil électrique. J’espère

Madison.

pouvoir recommencer l’année prochaine ! » Quatre résidents de la Fondation Saint Jean de Dieu du Croisic et de Paris ont participé au concours national de cuisine « Un pour tous, tous pour un », organisé par la Sodexo.

Antoine Soubrier *Retrouvez les photos et le résultat national sur la page facebook de la Fondation !

Zoom

Remise du Label Handisport Le Cercle Sportif de l’Institut National des Invalides (CSINI) – Saint Jean de Dieu s’est vu décerner le plus haut niveau du Label Club par la Fédération Française Handisport pour la qualité de son partenariat sportif mis en place à l’échelon local, département, régional et national. Un “3 étoiles” bien mérité !

Dans le cadre de sa démarche de valorisation des clubs et des structures de loisirs sportifs proposant un accueil attractif aux personnes en situation de handicap physique et/ou sensoriel, la Fédération Française Handisport (FFH) a mis en place ce label destiné aux clubs et sections affiliés à la FFH. Sur plus de 75 clubs candidats, seuls deux clubs ont obtenu ces 3 étoiles, le plus élevé du label FFH !

En présence de nombreux jeunes de l’IEM et de représentants de la MAS, le label a été remis dans le gymnase du centre Lecourbe par Murielle Vandecappelle-Siclis, vice-­présidente de la FFH et présidente du Comité Régional Île-de-France (CRIFH), en présence notamment du lieutenant-colonel Gaétan de la Vergne, président du CSINI, de Clarisse Ménager, directrice du CMS Lecourbe et de Jean-François Hilaire, directeur général de la Fondation Saint Jean de Dieu. Le label Club est valable deux ans. Le club s’engage à travers une charte à maintenir la qualité de ses services, une promesse que le CSINI – Saint Jean de Dieu mettra un point d’honneur à tenir !

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Portrait

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Marie Rablat, archiviste sur les traces du passé

Son nom n’est pas inconnu aux lecteurs du Lien Hospitalier, mais peu connaissent la très discrète Marie Rablat, fidèle collaboratrice à la rubrique « Histoire » de notre revue et archiviste de la province de France des Frères hospitaliers. Voici venue l’occasion de faire connaissance !

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e qu’évoque pour moi le terme “archiviste” ? Un vieux monsieur, lunettes rondes et blouse grise couleur poussière ! Une sorte de placard, je ne dirais pas doré, pour celui qui ne fait plus l’affaire dans une autre fonction. Mais force est de constater que j’ai été contraint de revoir tous mes préjugés quand en 2010, au sein de l’Ordre hospitalier, nous avons été amenés à créer ce poste, le dernier archiviste Frère n’étant plus en capacité de remplir cette mission.

Un appel à candidature fut donc lancé et la short list soumise à

Une collaboratrice de confiance D’une grande simplicité, rapidement elle s’est intégrée au groupe des collaborateurs de la curie ; elle a su acquérir la confiance des Frères et devenir une interlocutrice privilégiée en ce qui concerne l’histoire de l’Ordre. Ses études d’Histoire lui permettent d’ajouter un intéressant regard sur le passé et d’avoir un jugement qui soit le plus objectif possible, de bien séparer l’anecdote de la petite ou grande histoire

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notre sagacité. Les candidat(e)s défilent les uns après les autres, les impressions sont diverses et inconsciemment chacun se fait une liste dans sa tête. Après avoir vu tous les prétendant(e)s, l’unanimité s’est faite rapidement sur un nom. C’est ainsi que Marie est entrée dans les archives de la province de France pour en devenir l’archiviste attitrée avec tout ce que cela requiert de discrétion, de savoir-faire, de connaissances pour répondre à différentes sollicitations extérieures.

Marie faisant visiter les archives au provincial de la Province du Bon Pasteur d´Amérique du Nord.

essentielles pour se faire comprendre de tous les confrères et collaborateurs de l’Ordre, qu’ils soient d’un continent ou d’un autre.

Sa grande déception, sans doute comme la nôtre d’ailleurs, c’est de n’avoir pu emménager dans les nouveaux locaux dédiés aux archives de la Province, à

Marie a su acquérir la confiance des frères et devenir une interlocutrice privilégiée en ce qui concerne l’histoire de l’Ordre. qui s’est tissée tout au long des siècles de présence de l’Ordre en France et de relier notre réalité à une plus grande histoire qui participe au chaînon de l’universel. À l’aise dans les rencontres internationales, elle a pu s’imposer non comme une collaboratrice lambda, mais comme une collaboratrice autorisée, participant pleinement à la vie de l’Ordre. Sa capacité à entrer en contact est facilitée par ses connaissances linguistiques, en anglais, allemand et espagnol, les langues

la communauté de Paris. Elle comptait beaucoup sur ce lieu, pour organiser rationnellement les archives et surtout les regrouper, pour éviter des pertes de temps en déplacement entre la Bretagne et Marseille où elles sont actuellement dispersées. Un vice de construction retarde l’occupation des lieux, il lui faudra donc faire appel à sa légendaire patience avant d’emménager dans de vrais locaux d’archives dignes de ce nom et de leur contenu.

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Rigoureuse, disponible et passionnée Grâce à Marie, je découvre que dans ce métier d’archiviste, il faut beaucoup de méthodologie et de rigueur pour classer les documents et surtout en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, mettre la main dessus pour satisfaire une demande précise d’un Frère ou d’un collaborateur. Le métier d’archiviste demande aussi d’avoir un bon dos, surtout en période transitoire de déménagement qui demande de manipuler un grand nombre de caisses pour organiser le stockage temporaire dans les nouveaux locaux de la curie.

D’une grande capacité à s’adapter à différentes activités, Marie est aussi à l’aise pour assurer le secrétariat du Conseil provincial que pour participer à l’élaboration d’un livret liturgique ou toute autre activité qui fait appel à ses compétences. Compte tenu de sa grande disponibilité, elle est sollicitée plus souvent qu’à son tour. Elle s’est notamment fortement impliquée dans une classe scolaire du centre de la rue Lecourbe, pour faire revivre le souvenir des Frères dans les tranchées, pendant la guerre de 14-18, ce qui a nécessité tout un travail de recherche dans les archives.

Les archives sont certainement sa passion : retrouver des traces du passé, reconstituer des itinéraires de Frères qui ont marqué leur époque, qui ont laissé des œuvres importantes que, souvent, nous ignorons, plongé dans notre propre quotidien, avec nos moyens et notre vision de taupe. Le monde n’a pas commencé avec nous, nous ne sommes que des héritiers, essayons d’être le maillon de cette chaîne, entre le passé et le futur. Les archives aident à

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Portrait

Lors d’une conférence internationale à Rome, avec l’archiviste de l’Ordre.

connaître notre passé pour mieux nous aider à construire l’avenir. Rendre les archives vivantes est une lourde tâche pour Marie, mais par des petites touches successives, certaines personnalités revivent. Notre salle de réunion à la communauté, porte le nom du premier Frère venu en France en 1602, Jean Bonelli.

Les salles des archives font revivre les Supérieurs Généraux de l’Ordre d’origine française : Raphaël Meyer, Ephrem Blandeau et Marie-Alphonse Gauthier.

Il y aurait sans doute encore beaucoup de choses à dire, d’histoires à raconter, mais il faut laisser du temps au temps, pour que se décantent les événements récents, non pour créer une légende, mais pour faire émerger une réalité. Il est encore trop tôt pour confectionner l’histoire, contentons-nous d’apprécier le quotidien à sa juste valeur et de vivre l’instant présent. Tout en étant archiviste on ne peut pas vivre du passé, le seul moment qui nous est donné de vivre, c’est l’instant présent.

Frère Paul Adnot

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Dès les débuts de l’Ordre hospitalier, saint Jean de Dieu s’est entouré de bénévoles pour le soutenir dans son action. Partie prenante indispensable de la Famille hospitalière et piliers de nos établissements, les bénévoles sont le signe visible d’une espérance discrète mais ô combien importante. Nous avons décidé de leur rendre hommage tout en vous encourageant, vous lecteur régulier ou occasionnel du Lien Hospitalier, à vous engager à votre tour !

Le BÉNÉVOLAT

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Les fondements du bénévolat Le bénévolat est désormais une activité reconnue et qui a trouvé sa place dans la société.

Panorama de la perception du don de soi et du bénévolat.

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epuis l’Ancien Testament, où l’engagement d’aider son prochain est un devoir, le bénévolat apparaît comme une manière d’être ensemble, une façon de marquer son rapport à l’autre, et constitue le support indispensable de tout lien social. Dans le Deutéronome (15, 10-11) nous lisons : « Tu lui donneras largement, ce n’est pas à contrecœur que tu lui donneras. Pour ce geste, le Seigneur ton Dieu te bénira dans toutes tes actions et dans toutes tes entreprises. Certes, le malheureux ne disparaîtra pas de ce pays.

Aussi je te donne ce commandement : tu ouvriras grand ta main pour ton frère quand il est pauvre et malheureux. » Panorama historique Dans la Grèce antique, où l’organisation politique était la Cité, on recherchait davantage des sentiments d’affection et de sympathie que l’appréciation légitime et respectueuse des droits de chacun : « Amis, on n’a que faire de la justice ; Justes on a encore besoin de l’amitié » (Aristote dans l’Éthique à Nicomaque). Au Moyen Âge, on retrouve dans la Somme Théologique de saint Thomas d’Aquin ce même souci de resserrement des liens humains : « L’intention principale du législateur doit être de susciter l’amitié entre les citoyens ». C’est à cette période que se développent des établissements créés à l’instigation de l’Église qui prennent en charge

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les indigents, les malades et les orphelins et qui font appel à des bénévoles. Saint Jean de Dieu lui-même en sollicitera pour le seconder dans son service aux pauvres.

Au XVIIIe siècle, Voltaire met en valeur la « bienveillance naturelle » de l’être humain pour ses semblables. Après la prise en charge progressive de l’assistance par l’État, le bénévolat devient supplétif.

Le sens du bénévolat aujourd’hui Aujourd’hui, l’action bénévole se manifeste dans divers domaines. C’est un engagement porteur d’identité, d’intégration sociale ou de valorisation. Créer des liens et s’insérer dans un groupe restent un moteur du bénévolat. L’action bénévole est à la fois gratuité, altruisme et générosité. Elle est par essence l’acte humain de l’homme vers l’homme.

Il y a plusieurs portes d’entrée pour parler du bénévolat. Je commencerai par celle de la générosité. Comment parler et plaider pour la générosité ? Nous ne sommes pas tous poètes et pourtant dans la vie quotidienne, nous sommes appelés à défendre nos raisons de vivre et d’espérer. Dans cette perspective, celui qui parle de générosité formule un appel qui sollicite le vouloir et le faire d’autrui. Ne s’identifiant pas à la gentillesse spontanée, la générosité renvoie à un acte libre et volontaire qui engage celui qui est appelé à donner. Saint Paul nous a laissé un petit billet sur la collecte qui est riche de sens pour le sujet qui nous occupe.

Dans sa deuxième épître aux Corinthiens (8, 1-24), il demande aux Macédoniens d’être généreux envers les Chrétiens appauvris de Jérusalem : « Au milieu des multiples détresses qui les ont éprouvés,

D leur joie surabondante et leur pauvreté extrême ont débordé en trésors de libéralité ». La surabondance relève de la grâce et des relations humaines. Pour Paul, la générosité a partie liée avec la liberté et le partage ; elle est même créatrice de liberté. Il faut mettre en lumière l’appel à la spontanéité : « Je ne le dis pas comme un ordre mais […] je vous permets de prouver l’authenticité de votre charité » (v. 8) et les arguments de bon sens : « Il ne s’agit pas de vous mettre dans la gêne en soulageant les autres » (v. 13).

Il est nécessaire de nous arrêter sur la belle formule christologique du verset 9 : « Vous connaissez la générosité de notre Seigneur Jésus-Christ qui, de riche qu’il était s’est fait pauvre, pour nous enrichir de sa pauvreté ». Le Christ s’est dépouillé de sa divinité pour faire la volonté de son Père et rencontrer l’homme. Ce don est unique. Lui seul peut se dépouiller de sa divinité. Nous ne sommes pas appelés à reproduire ce qu’il a fait. Ainsi le Christ n’est pas un modèle à imiter, mais constitue la source de notre générosité. Son abaissement nous ouvre une voie praticable qui nous permet d’entrer librement dans le jeu de la circulation du donner et du recevoir. Être enrichi par la pauvreté du Christ nous montre comment ne pas nous illusionner sur nous-mêmes quand

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nous nous montrons généreux, à ne pas enfermer autrui dans le don que nous lui faisons.

La question de la générosité ne trouve de réponse satisfaisante que si nous sommes au clair sur les relations que nous voulons vivre avec les autres. Prenons pour étayer ce propos, une scène du film bien connu Amélie Poulain. Cette dernière y est présentée comme une figure de la générosité. Elle s’ingénie, souvent avec maladresse, à donner un peu de joie autour d’elle. C’est donc tout naturellement qu’elle se penche sur un mendiant pour lui tendre une piécette. La réplique de cet homme assis, en position de dépendance, est magnifique. Ce mendiant refuse l’aumône en disant : « Non merci ma p’tite dame, je travaille jamais le dimanche ! ».

Cette scène pleine d’humour illustre bien le fait que le don véritable doit toujours prendre en compte la dignité de celui à qui nous offrons quelque chose. Devant Dieu, nous sommes tous semblables. La conscience d’être placé dans le circuit du donner et du recevoir nous permet d’être généreux, en sachant que, dans la sphère du don, nous donnons et nous recevons à tour de rôle. Et cette sphère dépasse une réciprocité comptable.

Frère Christian Clavé

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L’Ordre Hospitalier et le bénévolat L’Ordre dispose de plusieurs textes qui expliquent l’importance que les Frères accordent au bénévolat. Voici ce que disent les ­Constitutions : « Conscients de nos limites, nous recherchons et acceptons la collaboration d’autres personnes diplômées ou non, de bénévoles ou d’employés, auxquels nous nous efforçons de communiquer notre esprit dans la réalisation de notre mission » (46).

Nous trouvons aussi dans les Statuts ­G énéraux : « C’est pourquoi, compte tenu de la variété des circonstances et selon les diverses possibilités, nous nous efforçons de créer et de favoriser les associations, les groupes de bénévoles et mouvements de laïcs qui témoignent du Christ, spécialement dans les œuvres de miséricorde et de charité » (24).

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Qui dit bénévole dit bonne volonté, bienveillance : du latin « benevolus », le bénévole est celui qui veut le bien. Ce terme définit celui qui est « plein de bonté », « dans une disposition favorable ».

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u fil de l’histoire, le bénévole a acquis un statut, qui porte le nom de bénévolat. Selon la Fondation Roi Baudouin (1999) : « Le bénévolat est l’engagement libre et gratuit de personnes qui agissent pour d’autres ou pour l’intérêt collectif, dans une structure débordant celle de la simple entraide familiale ou amicale.1 » Aujourd’hui, le Guide du bénévolat 2011 propose la définition suivante : « Le bénévolat est la situation dans laquelle une personne fournit à titre gratuit une prestation de travail pour une personne ou un organisme. » Ainsi, s’associent « bonne volonté » et, dans la gratuité, « une prestation de travail » pour autrui. La prise en compte de ces spécificités du bénévole met en évidence un souci de qualité dans le service et l’action du bénévole. Cette qualité s’entretient et se développe par l’apport de formations qui peuvent lui être proposées. Dans le domaine du soin, cette qualité peut demander d’être affinée au fur et à mesure que s’approfondit l’expérience d’écoute, d’accompagnement, de présence, d’assistance, que prend souvent la forme de l’action du bénévole aux côtés du professionnel. Trouver sa place, y persévérer, y progresser, dans la gratuité, vient ouvrir un espace spécifique dans la relation avec celui ou celle qui est en situation de fragilité ou d’exclusion.

S’intégrer dans une équipe, dans un

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établissement qui porte un projet, où s’entretiennent des valeurs et une éthique, invite le bénévole à se former. C’est pourquoi la Fondation Saint Jean de Dieu développe la proposition de formations où se retrouvent salariés et bénévoles : Journées hospitalières, colloques et formations éthiques. Une estime mutuelle se trouve ainsi favorisée. La dignité de chacun s’en trouve affermie.

Une personne bénévole s’exprimait ainsi à l’issue d’une formation éthique proposée dans un établissement : « Je repars en ayant donné du sens à mon action, en m’incitant à approfondir les questions soulevées, et à développer les relations avec les membres des équipes soignantes ». Bonne volonté et bonne entente favorisent qualité et professionnalisme, y compris dans la gratuité.

Florence Prémont Responsable des bénévoles Fondation Saint Jean de Dieu 1. J. Foucart, in Présentation, Pensée plurielle, 2005, No 9, p 7-9.

Contact pour plus d’informations sur le bénévolat

Toute personne souhaitant s’engager bénévolement dans un établissement ou une communauté Saint Jean de Dieu, en France ou à l’étranger, peut appeler au 01 85 56 13 80, ou envoyer un mail à jemengage@ohsjd.fr

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Se former pour donner

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Témoignage d’Anne, bénévole à l’EHPAD Saint-Barthélemy (Marseille) Hospitalité signifie accueillir l’autre tel qu’il est, dans sa fragilité, dans son être. C’est ce que les Frères de Saint Jean de Dieu ont fait pour moi, alors que j’étais confrontée à la mort brutale de notre fille unique, Claire. Elle avait 19 ans.

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urant cette période, j’ai eu le privilège d’être accueillie au sein de la communauté des Frères aînés et soutenue non seulement par mon mari, mais aussi par les Frères en activité sur l’EHPAD Saint-Barthélemy : Frère AlainSamuel, Frère Jean-Marie, Frère Michel…

C’est plus particulièrement la rencontre avec Frère Saturnin qui m’a permis de rester debout malgré ma souffrance. Il m’a bousculée, avec beaucoup de tendresse, m’a ouvert les yeux en me disant que je n’étais pas la seule à souffrir, que nombre d’entre nous connaissions la maladie, la rupture ou le deuil.

Par leurs récits, les Frères aînés m’ont permis de mieux connaître leur vie religieuse.

Ils m’ont donné envie d’approfondir le parcours de leur fondateur, cet homme passionné et passionnant qui a rencontré Dieu relativement tard. Jean de Dieu a vécu une existence chaotique, a connu l’enfermement en asile psychiatrique, a souffert dans sa chair et dans son cœur.

Je pense que c’est ce côté tourmenté de l’homme qui m’a interpellée.

Les Frères de Saint Jean de Dieu ont su insuffler en moi cette flamme de vie nouvelle, cette espérance contre toute espérance. Ils m’ont fait prendre conscience, avec une autre dimension, de la valeur spirituelle et de la dignité de la personne. C’est cette hospitalité que les Frères m’ont transmise que j’ai choisi de partager à mon tour avec

Anne Palazzini avec Léon, résident de l’EHPAD Saint-Bathélemy

d’autres en devenant bénévole auprès des personnes âgées. Puisque les Frères m’ont rendue à la « Vie », c’est à mon tour d’apporter de la vie, de l’amour, de la joie aux personnes que je visite. Ce bénévolat auprès des résidents est un temps très fort de partage.

Il m’est offert de découvrir à chaque rencontre une nouvelle facette du charisme de saint Jean de Dieu. « La meilleure manière de faire du bien à soi-même est d’en faire aux autres » est le leitmotiv de la Famille Hospitalière à laquelle j’ai la joie d’appartenir. Je m’efforce de mettre en application cette très belle proposition de vie dans ma vie de tous les jours. Il suffit pour cela de laisser ouvert son cœur et d’être à l’écoute.

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L’association Bol d’Air que j’ai intégrée voici dix ans propose aux résidents du Centre médico-social du Croisic sorties et activités diverses. L’offre de l’association s’étoffe régulièrement pour répondre aux souhaits des personnes accueillies.

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es promenades hebdomadaires permettent de bavarder avec les résidents et de faire avec certains des courses personnelles ; ils attendent donc notre arrivée avec impatience.

Parfois je participe à une sortie d’une journée proposée par Bol d’Air avec l’appui du centre et de son personnel qui apporte l’encadrement indispensable. Par exemple, une sortie en mer mobilisant huit bateaux pour huit résidents, va nécessiter la présence de huit bénévoles. Sans compter ceux qui s’occupent de l’organisation pratique (repas, conduites…) ! En hiver si le temps ne permet pas les sorties, je reste à l’intérieur, bavarde avec les uns et les autres et les fais participer à des jeux : une après-midi tous les quinze jours est organisée, depuis cette année, une séance de scrabble rencontrant un vif succès.

La retraite venue, mon mari et moi souhaitions donner un peu de notre temps aux autres. Nous avons accueilli la proposition d’une inscription à Bol d’Air avec un peu de réticence : méconnaissance du milieu du handicap et, je l’avoue, des stéréotypes intégrés. Nos premières visites ont tout de suite balayé cette appréhension. Quelles leçons de joie de vivre et de courage nous donnent les résidents ! Promenades, sorties, jeu d’échecs, scrabble… Quelle émotion quand après

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une partie de scrabble acharnée et sans concession, je reconnais, moi, professeur de français, habituée du jeu, m’être fait battre par un résident ! Quel plaisir d’entendre ceux-ci évoquer la perspective de sorties et les belles images d’une sortie passée ! Les sourires des résidents et leurs gestes amicaux à mon arrivée sont le remède miracle aux petits soucis. À un certain stade, leurs handicaps ne se « voient » plus et il se crée un attachement réciproque profond. La communication se fait différemment. Des liens se sont aussi créés avec le personnel du centre qui nous accueille et nous aide à la préparation des résidents. Chaque semaine renouvelle pour moi la joie de la rencontre, du partage et de la chaleur humaine.

L’association Bol d’Air Elle est née en 2000 au Croisic, de la volonté d’un groupe de personnes sensibles au handicap qui souhaitaient créer une structure permettant de donner un peu de leur temps à des personnes en situation de handicap. Le nom de Bol d’Air symbolise l’idée maîtresse qui guide l’action de ses adhérents : offrir aux résidents du Centre Saint Jean de Dieu du Croisic des sorties et des activités, en complément de celles déjà proposées par le personnel de l’établissement, dans le but de leur éviter un isolement social. Plus d’informations sur : www.boldair-lecroisic.org.

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Témoignage de Marie-Noëlle, bénévole au CMS du Croisic

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bénévolat, un investissement pour l’éternité Dans sa troisième lettre à la duchesse de Sessa, saint Jean de Dieu range dans les trois vertus qui mènent au Ciel, « la charité envers nos proches et nos semblables ». De quoi rappeler que la charité chrétienne renvoie autant à l’amour qu’au don ou à l’aumône.

© Amélie Verré

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est-ce pas la charité qui trouve son accomplissement dans cette armée discrète du Christ que sont les bénévoles ? Un amour qui est un don de soi à d’autres. Étymologiquement, le bénévole est l’être de « bonne volonté ».

Ainsi animée par l’amour chrétien, cette bonne volonté se réalise en don de soi ; elle voit en chacun de nous une créature de Dieu, dont chacun doit prendre soin. Cet amour, cette attention et ce soin que le bénévole prodigue à tous permet de consolider ou retisser les liens entre « les malades, les abandonnés, les exclus… » et Dieu.

C’est par là qu’il montre aux autres la voie à suivre : ne pas fermer son cœur à l’autre, être disponible, savoir se disposer à…

Encore faut-il, comme l’énonce le dix-huitième principe de saint Jean de Dieu, bien le faire : le véritable esprit de charité est « patient et doux » ; face à un malade qui le rudoie, le bénévole « doit travailler avec douceur et l’apaiser » ; s’opère alors dans l’action la transmutation qui est au cœur (de tout charisme chrétien et qui sont un des piliers) de la prière de saint François : mettre de la joie, « là où il y a la tristesse », mettre de l’espérance, « là où il y a le désespoir ». La recommandation de saint Jean de Dieu vise à cela même : plus que du corps, il faut se soucier de l’âme et agir « pour l’Éternité », gagner le ciel et porter « tous les hommes à acquérir l’héritage

pour lequel Dieu nous a fait naître ».

Les bénévoles apparaissent là comme des combattants du salut. Ils ouvrent un chemin vers le Ciel quand leur geste est animé par le véritable esprit de charité.

L’espérance et la joie ainsi communiquées ne sont donc pas uniquement temporelles. En cela, saint Jean de Dieu et saint François se rejoignent dans une parfaite communion. Quand la prière de saint François dit « c’est en donnant qu’on reçoit », c’est pour souligner la puissance gratifiante du don chrétien. Le sourire du malade, la guérison que le bénévole reçoit en retour, c’est une porte vers le Ciel qui s’ouvre aussi à lui.

Tel est le miracle produit par le bénévolat authentiquement charitable. Le bénévole ne donne pas pour recevoir, il reçoit le cœur du Christ en donnant, et c’est un bout de paradis qui est offert, à lui et à celui dont il s’occupe. Un pas vers cette vie céleste promise à l’homme.

Myriam Morvan

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Rencontre avec Luc, ancien bénévole pour l’Ordre hospitalier aujourd’hui bénévole auprès de sans-abri à Paris. « J’ai connu l’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu en 1996 grâce à mon beau-frère qui habite en face de la clinique Oudinot. Le jour où j’ai pris ma retraite, il m’a dit d’aller voir Frère Olivier qui cherchait à l’époque une personne pour l’aider dans la réalisation du Lien Hospitalier. Ayant travaillé quinze ans dans la communication, c’est donc tout naturellement que j’ai exercé ma première expérience de bénévole au sein de l’Ordre, pendant cinq ans. Puis, m’étant toujours dit que j’arrêterais définitivement la communication à ma retraite, j’ai voulu faire quelque chose de plus concret et j’ai passé douze ans au Secours Catholique et enfin au Foyer de Grenelle, un foyer d’accueil de jour protestant pour sans-abri.

Après quinze années d’expériences bénévoles, je constate que, finalement, j’ai beaucoup plus reçu que ce que j’ai apporté. Au début, je pensais qu’avec mes connaissances, mes études, mon diplôme… j’allais aider tout le monde. Mais peu à peu les choses se remettent à leur juste place et vous vous rendez compte que ce sont les autres qui vous aident. Je conseille vivement à tous les jeunes de faire du bénévolat, c’est une bonne école pour se préparer à la vie professionnelle, pour prendre conscience de la différence, celle qui vous enrichit et qui vous permet d’avancer ! »

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La Fraternité Saint Jean de Dieu et les Jeunes hospitaliers

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Depuis toujours, les Frères hospitaliers de Saint Jean de Dieu se sont entourés d’hommes et de femmes, laïcs, pour les soutenir dans leur mission. Différentes formes d’engagement sont proposées, allant du bénévolat auprès des personnes accueillies en France, au volontariat dans les pays de mission, en passant par le soutien financier ou spirituel. Tous, sans exception, sont membres de ce que l’on appelle la Famille hospitalière de Saint Jean de Dieu, montrant par là même combien chaque composante de cette institution est indispensable à sa mission au service des personnes en situation de fragilité.

Parmi ces formes d’engagement, la Fraternité Saint Jean de Dieu regroupe des hommes et des femmes, laïcs et religieux, qui veulent vivre dans leur vie quotidienne le charisme de l’hospitalité dans l’esprit de saint Jean de Dieu. Unis aux Frères Hospitaliers, ils se mettent à l’école du saint là où ils vivent, en accueillant, visitant ou aidant les malades et les plus pauvres. À travers son baptême, le laïc

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membre de la Fraternité Saint Jean de Dieu s’engage également en Église et contribue à la faire vivre là où il se trouve. Les membres de la fraternité se retrouvent régulièrement en secteur et une fois par an au niveau national.

Une autre forme d’engagement vient par ailleurs de voir le jour à la communauté des Frères de Paris. Depuis le début de cette année, des jeunes professionnels se réunissent une fois par mois, formant le groupe des Jeunes hospitaliers. Ces réunions commencent par le partage de la prière des frères. Le diner qui suit est un moment convivial qui permet de faire connaissance, d’échanger des nouvelles. Puis vient le temps de la réflexion. Les thèmes en sont variés : connaissance de l’Ordre hospitalier, réflexion sur un problème de société…

Après un temps d’exposé, chacun échange librement. Ce groupe de jeunes bénévoles s’étoffe de mois en mois. Avec le temps, nous envisagerons des actions communes pour vivre l’hospitalité de manière concrète.

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Témoignage de Françoise, bénévole au CMS Lecourbe (Paris)

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Exprimer mon témoignage de bénévole me fait sourire ! Pourquoi ? Parce qu’être bénévole fait partie de ma vie !

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oute ma vie j’ai été bénévole, même si j’ai été enseignante rémunérée, c’est la passion de transmettre, de partager les dons reçus à ma naissance, la joie d’être avec les jeunes, d’être engagée en catéchèse, dans les camps MEJ, le FRAT, les JMJ, les kermesses, les camps en Afrique… qui m’ont fait vivre, tout en ayant la joie de partager ces chances avec mes enfants.

Alors, quand l’heure de la retraite a approché, et qu’une amie, voici dix ans, m’a proposé de venir à Saint Jean de Dieu pour « donner un coup de main » en soutien scolaire, remplacer une auxiliaire de vie et pour m’engager en pastorale, j’ai tout de suite accepté.

Quittant mon métier, je suis alors venue à Saint Jean de Dieu où j’ai trouvé une dimension nouvelle du don, un accueil chaleureux et le sourire des jeunes, des professeurs et de l’équipe pédagogique.

Je me suis engagée de plus en plus, surtout en pastorale, partageant mon temps avec d’autres engagements, notamment sur ma paroisse. Mon engagement m’a permis de mieux connaître ce grand saint qu’est Jean de Dieu, de comprendre la vie qui l’animait, son amour de Dieu, et, finalement, de partager ses choix. C’est avec joie que je viens partager des moments de vie,

d’amour, de prière, avec les jeunes qui me sont confiés en pastorale ou en atelier pédagogique à la Maison d’accueil spécialisée.

Je suis émue de constater leur enthousiasme, de voir les progrès réalisés dans leurs cheminements. Et c’est tout un ensemble qui me donne des ailes : la chorale, le partage avec les autres catéchistes, les temps de parole avec le responsable de la pastorale, les repas avec les professeurs et le personnel, les moments au CDI, les repas avec Frère Olivier, et surtout nos merveilleuses eucharisties où nous sommes tous réunis dans la chapelle. Quelle joie d’y rencontrer nos jeunes et leurs parents !

Quelle force se dégage de cette assemblée où nous sommes réunis autour de notre Dieu !

Choix du partage, du don reçu et donné, avec aussi ces limites et ces contraintes que la vie apporte et que notre engagement nous invite à surmonter, pour un choix vécu dans l’amour de l’autre…

Je vois les visages des petits, des jeunes, des adultes. J’entends les « bonjour ! », « c’est le caté aujourd’hui ! », « tu sais, je fais mon baptême ! »… et je me dis : « merci Seigneur, j’essaie maladroitement de te servir, tu as dirigé mes pas à Saint Jean de Dieu et j’y suis heureuse. Sois remercié pour tant de grâces reçues ! »

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Le bénévolat, source de bonheur et de fraternité « Ici, je reçois plus que je ne donne.

Il n’y a ni ambition ni rivalité : tout est gratuit. » Ce témoignage de Michel définit bien le sens du travail bénévole au centre des missions de l’Ordre (Essonne).

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ans le bénévolat, ce qui compte c’est celui qui donne et la manière avec laquelle il donne. De nos jours, on parle beaucoup de solidarité et très peu de fraternité. Or, la solidarité, c’est de l’outillage et de la technique. Ce qui fait la vraie fraternité, c’est le don de soi. Avec la naissance de « l’État providence » dans nos pays développés, la tradition du bénévolat social s’est affaiblie car les bénévoles sont souvent remplacés par des spécialistes. Toute initiative sociale qui n’est pas sous la supervision des pouvoirs publics devient suspecte.

Malheureusement, l’augmentation du nombre des professionnels ne s’accompagne pas toujours d’un engagement personnel et social. Jean, Philippe, Gilbert, Richard, Jacques, Jocelyne et tous nos bénévoles du bureau des missions sont fiers et heureux de donner de leur temps au service de leurs frères et sœurs d’Afrique, de l’Île Maurice ou de Madagascar. Ils sont tous des “Jean de Dieu” et collaborent activement à la mission de l’Ordre.

J’ai trouvé dans le cœur de chaque bénévole, que ce soit au sein du groupement des Amis d’Afagnan et de Tanguiéta du Docteur Jean Vergès ou des Amis de Madagascar et de ceux de Bruyèresle-Châtel et de Saint Chéron, une soif

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irrépressible de fraternité, qui pousse vers la communion avec les autres.

La vive conscience d’être en relation nous amène à voir et à traiter chaque personne comme une vraie sœur et un vrai frère.

Frère Gérard rappelle d’ailleurs souvent la dernière phrase de la parabole du bon Samaritain, qui prend alors tout son sens : « Vade et tujac similiter » : Toi aussi, va et fais de même !

Dominique Soupe Responsable du bureau des missions

Le volontariat

L’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu, agréé par l’État pour missionner des volontaires en France et à l’étranger, développe de plus en plus ce type d’engagement qui favorise l’entraide internationale.

Le service civique international Pour les moins de 25 ans. Mission d’intérêt général pendant 6 à 24 mois, en France ou ailleurs dans le monde, dans une structure agréée par l’État.

Le volontariat de solidarité internationale Pour les plus de 18 ans. Mission de développement ou d’urgence humanitaire dans un pays du Sud ou de l’Est pour un temps déterminé.

Le volontariat d’initiation et d’échanges Pour les moins de 35 ans vivant ses premières expériences de découverte des réalités interna­tionales, comme les chantiers Jeunesse ­solidarité internationale.

Le volontariat d’échange et de compétences Toute personne active ou en retraite, souhaitant enrichir son expérience et apporter un savoirfaire professionnel. Un congé de solidarité peut être demandé à son employeur pour une période de 15 jours à 1 an.

Vous êtes intéressés ? Contactez le bureau des Missions et de la Coopération internationale : missions@ohsjd.fr ou 01 85 56 13 76.

Le mot du Frère...

Seigneur, Par saint Jean de Dieu, tu nous as appris à faire le bien et à bien le faire. Mais un jour, nos frères se sont entendus dire par un pape : « vous pouvez toujours mieux faire ».

Aide-nous donc à toujours savoir nous bouger pour que ce que nous faisons, nous le fassions selon ton désir.

Par nos bénévoles si dévoués, tu nous apprends chaque jour que c’est en donnant que l’on reçoit. « Faites-vous du bien en faisant du bien aux autres », disait notre fondateur.

Qui que l’on soit, quelle que soit notre croyance, d’où que l’on vienne, tu récompenses toujours celui qui donne aux plus fragiles et pour cela, nous t’en rendons grâce.

Par les pauvres et les malades que nous servons, tu nous apprends que le bonheur est plus fort que le plaisir, que la joie est plus forte que la peine, que l’on peut être profondément heureux malgré la souffrance.

Inspire nos gestes et nos paroles pour que nous semions à notre tour l’espérance auprès de ceux qui n’en ont plus.

Comme dirait saint Paul, je sais que je serai mieux Là-Haut, là où mon espérance sera comblée, mais comme vous avez besoin de moi, je reste avec vous.

Alors Seigneur, toi aussi, reste avec nous et guide nos pas pour que nous ne cessions jamais de te servir à travers ceux qui sont dans le besoin.

© Anne Palizzi

Frère Gérard Christlen

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nouvelles de l’Ordre

Soyons des témoins

sans frontières !

Plus de 350 Frères, Sœurs, collaborateurs, amis et résidents de l’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu et de la Congrégation des Sœurs hospitalières du Sacré-Cœur de Jésus venus du monde entier ont ­célébré la clôture de l’Année Saint Benoît Menni, le 24 avril 2015 à Ciempozuelos, en Espagne.

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une trentaine de kilomètres de la capitale espagnole, la petite ville de Ciempozuelos a vécu, pendant deux jours, au rythme des festivités organisées conjointement par les deux congrégations

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religieuses unies par la figure de leur saint restaurateur et fondateur (cf. encadré). Le portrait de saint Benoît Menni était placardé jusque sur la façade de la mairie qui, pour l’occasion, l’a proclamé co-patron de la ville, aux

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côtés de la Vierge Marie.

Il faut dire que, sans le génie de ce saint italien venu en Espagne au milieu du XIXe siècle, Ciempozuelos ne serait pas devenue ce qu’elle est aujourd’hui !

Saint Benoît Menni y a en effet fondé deux hôpitaux

En France psychiatriques, l’un pour les femmes et l’autre pour les hommes, aujourd’hui mixtes et gérés distinctement par les Frères et les Sœurs : près de 1 500 personnes y sont soignées chaque jour dans cette ville de 15 000 habitants !

Par ailleurs, c’est là, à la maison mère de la congrégation des Sœurs hospitalières, que repose le corps du saint.

Actualiser le message Au cours des deux jours de célébrations diverses, les participants venus d’une quinzaine de pays (dont une délégation de 15 Frères, Sœurs et collaborateurs de France) ont pu redécouvrir la figure de saint Benoît Menni dont nombre

d’établissements sanitaires, sociaux et médicosociaux portent le nom à travers le monde. « Cent ans après sa mort, nous nous retrouvons pour actualiser le message de notre frère et fondateur, et commémorer son charisme de miséricorde et d’hospitalité dont il a su irradier », a rappelé dans son discours d’ouverture Frère José-Antonio

Sorriyal, supérieur de la province d’Andalousie.

En présence des supérieurs généraux des deux instituts religieux, il a plus particulièrement souligné l’heureuse coïncidence de cette commémoration avec l’Année de la vie consacrée et l’Année des vocations hospitalières. « Saint Benoît Menni, cet homme sans frontières, nous invite à notre

En bref

Saint Benoît Menni, « un cœur sans frontières » Né le 11 mars 1841 en Italie, Angelo Ercole Menni est entré chez les Frères de Saint Jean de Dieu à l’âge de 19 ans, prenant le nom de Benoît. Il s’engagea dans l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu attiré par la miséricorde du cœur du Christ et interpellé par la souffrance humaine. Il accomplit son apostolat à la suite du Christ Bon Samaritain de l’humanité. Son œuvre fut titanesque, cherchant à intégrer et à conjuguer charité et science dans les centres et dans la prise en charge. Reconnu pour sa forte personnalité, le pape Pie IX lui confie, en 1867, la délicate mission de restaurer l’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu en Espagne. Séduit par l’amour miséricordieux de Dieu, il consacre sa vie aux plus pauvres et, le 31 mai 1881, il décide de fonder, en Espagne, une nouvelle famille religieuse pour les femmes : la Congrégation des Sœurs hospitalières du SacréCœur de Jésus. Le fondateur et les premières sœurs développèrent une créativité extraordinaire dans leur réponse au don miséricordieux, et c’est toujours un défi pour nous aujourd’hui. Saint Benoît Menni meurt le 24 avril 1914 à Dinan où il s’était retiré au sein d’une communauté de Frères hospitaliers. Il a été béatifié par le pape Jean-Paul II, puis canonisé le 21 novembre 1999.

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nouvelles de l’Ordre tour à contaminer les autres en imitant son charisme avec générosité.

Approchons-nous de lui, il nous rapprochera luimême de Dieu ! » Un an plus tôt jour pour jour, en la fête de saint Benoît Menni, les Frères de Saint Jean de Dieu et les Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus avaient ouvert une année de célébrations à Dinan, à l’endroit même où est décédé celui qui a été canonisé par le pape Jean-Paul II en 1999. Pendant un an, les communautés et établissements ont célébré, chacun à sa manière, la figure d’un homme « sans frontières ». « Cette clôture ne doit pas être une fermeture, mais l’occasion d’un nouvel élan pour que l’esprit de saint Benoît Menni soit dynamisé et que les mis-

À la suite de saint Benoît Menni, pour une hospitalité internationale « La figure de saint Benoît Menni fascine et interroge encore de nos jours, surtout si l’on considère la devise qui a été choisie pour célébrer le premier centenaire de la fin de sa vie terrestre : « Un cœur sans frontières ». Au long des différentes célébrations, l’aspect pionnier de sa mission n‘a pas manqué d‘être noté, au-delà des frontières de pays comme de terres lointaines et, surtout, en surmontant les obstacles de nombreuses difficultés, à une époque comme la sienne marquée par des guerres et des divisions. Le patrimoine que saint Benoît Menni a laissé en héritage à l’Ordre et aux Sœurs hospitalières est un modèle d’hospitalité sans frontières, un modèle d’autant plus actuel qu’il invite la Famille hospitalière des deux Congrégations à une collaboration non seulement au plan local, mais aussi aux niveaux européen et international. Au niveau européen, l’œuvre que réalise le bureau Hospitality Europe constitue un outil supplémentaire visant à promouvoir et à renforcer les liens, afin de bâtir une hospitalité sans frontières. »

Carlo Galasso, représentant de l’Ordre hospitalier et de la Congrégation des sœurs hospitalières auprès de l’Union européenne

saint. Pour le supérieur général des Frères de Saint Jean de Dieu, « il s’agit de

Saint Benoît Menni nous invite à contaminer les autres en imitant son charisme avec générosité sions se poursuivent en s’adaptant aux nouveaux besoins », a lancé Frère Jesús Etayo lors d’une journée de formation consacrée à la figure du

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continuer de vivre selon le charisme de l’hospitalité qu’il nous a enseigné par son exemple, avec audace et créativité. Il nous faut aller aux périphéries

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de notre monde, sortir de l’égoïsme, se rapprocher de ceux qui sont au-delà de notre cercle.

Commençons par briser les frontières qui sont en nous et dans nos communautés, pour devenir à notre tour des “hommes et des femmes sans frontières” ».

Antoine Soubrier Retrouvez les photos de ces deux jours de festivité sur la page Facebook de l’Ordre !

En France

La vie fraternelle en communauté

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ur la base du document « La vie fraternelle en communauté » de la Curie générale, cette session avait pour but d’encourager la réflexion au sein des communautés pour améliorer la vie fraternelle.

Le père Jean-Luc Ragonneau, jésuite, a accompagné la session par des enseignements sur « la manière d’être frère aujourd’hui », nourrissant ainsi nos réflexions personnelles et nos échanges. « Il est clair que la communauté parfaite n’existe pas dans ce monde et qu’il n’existe pas non plus de manuel pour être frère », a-t-il lancé d’entrée de jeu. « Nous sommes frères parce que nous avons la même origine : Dieu. C’est lui qui nous donne en cadeau les uns aux autres.

L’amour des uns pour les autres doit donc être visible dans les actes, davantage que dans les paroles. » Le père Ragonneau n’a pas éludé la question des tensions, comme dans

toute vie commune, rappelant que « seul Dieu peut restaurer en nous et entre nous l’unité. » « Il faut savoir s’accueillir avec nos différences et les voir comme des richesses.

Accueillir l’autre, c’est ne plus avoir peur de lui et accepter de vivre, d’être ensemble comme fils de Dieu. On ne devient frère qu’avec les autres et c’est ainsi que nous pouvons vivre déjà l’hospitalité. » Pour le père Ragonneau, « la vie fraternelle est avant tout l’expression d’une dimension invisible et donc sacramentelle ». Il a rappelé que la vie communautaire tournée vers la mission est l’image du Dieu Trinité, la relation entre les Frères étant celle qui unit Dieu le Père au Fils dans l’Esprit. La communauté, présence du Christ ressuscité, nous invite donc à faire mémoire de notre charisme dans le sacrement de l’Eucharistie.

Quel que soit notre apostolat, notre première mission d’hospitalité est celle

© Alain Pinoges/CIRIC

C’est à Lourdes que les frères des trois communautés de la Province de France se sont réunis, les 7 et 8 mai, pour travailler sur « La vie fraternelle en communauté », dans le cadre de leur désormais traditionnelle Rencontre provinciale.

de notre communauté. À l’image de Dieu qui s’est reposé le septième jour pour contempler l’œuvre de la création, le frère doit savoir, selon l’expression du père Ragonneau, « faire Sabbat », pour découvrir son Créateur, et à travers cette découverte, se découvrir lui-même.

Ce ‘Sabbat’, nous devons le vivre en communauté, nous arrêter pour vivre ensemble et redécouvrir celui qui nous fait vivre.

Frère Jérôme Gravereau

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© Lebreuilly

nouvelles de l’Ordre

Armelle a participé au projet médical de l’établissement des Frères à Madagascar.

Retour de coopé Olivier et Armelle Lebreuilly sont partis rejoindre les Frères de l'Ordre hospitalier Saint Jean de Dieu à Madagascar pour quinze mois de volontariat international. Récit.

A

yant décidé en couple de nous rendre disponibles pour un an de coopération, le « hasard » nous a fait rencontrer les Frères de l’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu, qui

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lien hospitalier

cherchaient justement un psychiatre et un technicien en bâtiment pour leur projet à Madagascar. Nous sommes donc partis en Volontariat de Solidarité Internationale de janvier 2014 à janvier 2015, et nous avons finalement

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prolongé notre mission de trois mois jusqu’en avril 2015.

Pendant ces quinze mois de mission, Olivier a travaillé à coordonner le chantier de construction du centre de soin. Il a traduit pour les Frères les termes et contraintes techniques qui se présentaient afin qu’ils puissent prendre des décisions éclairées. Il a aussi ­traduit leurs besoins pour les

Dans le monde entreprises malgaches. En effet, l’habitat traditionnel malgache est encore le plus répandu, et il est très rudimentaire par rapport à ce que les Frères souhaitaient construire : pas

du patient dans sa famille.

Un hôpital de jour et des consultations ambulatoires sont donc prévues pour suivre les malades sortis. Le chantier n’étant pas encore terminé, les

nous étions tous dans ce noviciat au nom du Christ.

Nous avions pris l’habitude de citer l’hymne, pour nous encourager les uns les autres, « Sois fort, sois fidèle, Israël ! » Nous avons tous fait des efforts pour nous comprendre les uns les autres, décoder nos cultures les uns pour les autres, entre Malgaches et Français, mais aussi entre Malgaches, les jeunes venant d’ethnies parfois très différentes. Oui, pendant cette mission, l’hospitalité n’a pas été un vain mot, et nous avons vécu la dimension universelle de l’Église.

Au-delà de nos différences, nous étions tous dans ce noviciat au nom du Christ. soignants ne sont pas recrutés. Cependant, nous avons recruté une femme médecin malgache qui s’engage dans le projet.

J’ai partagé avec elle deux mois de travail pour la sensibiliser à des techniques de psychothérapie qu’elle ne connaissait pas, et constituer avec elle le début d’un fonds bibliographique destiné à sa formation.

Olivier et moi avons aussi passé beaucoup de temps à la formation des postulants et novices malgaches : cours de français intensif, d’histoire-géo, initiation à la psychiatrie et à l’informatique.

La culture malgache étant très différente de la culture française, ces quinze mois ont été marqués par de nombreux et inévitables malentendus. Mais, audelà de nos différences,

Olivier et Armelle Lebreuilly

© Lebreuilly

d’eau courante, pas d’électricité, pas de carrelage, pas de fenêtre et pas de peinture. En conséquence, les ouvriers travaillaient sur des matériaux et des techniques qui leur étaient étrangers et Olivier a passé beaucoup de temps à leur expliquer le niveau de résultat attendu, sans faire à leur place car cela les aurait humiliés.

De mon côté, j’ai travaillé au projet médical d’établissement. Il a fallu discerner, dans la multitude des besoins de ce pays, quelle population de patients l’Ordre allait accueillir, et ensuite cerner les soignants et besoins en formation. Le centre de soins sera destiné à des adultes atteints de troubles psychiatriques, pour des séjours de moyenne durée. Ce centre de soin aura comme objectif un retour

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nouvelles de l’Ordre

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En bref

Jubilé de Frère Jean-Marie Frère Jean-Marie Gérardin fêtera son jubilé de 25 ans de profession religieuse le samedi 19 septembre dans sa communauté de Marseille, avec une messe célébrée à 10 h par le père Pierre Brunet, vicaire général du diocèse de Marseille.

Départ du Père Joju de la rue Oudinot Fin mai, le père Joju Kokkadan est retourné en Inde après avoir fidèlement assumé la fonction d’aumônier de la Clinique Saint Jean de Dieu pendant les quatre années passées à Paris dans le cadre de ses études. Nous lui souhaitons un bon retour chez lui et une belle mission !

En route pour les 31es Journées mondiales de la jeunesse À l’occasion des JMJ qui se tiendront à Cracovie en 2016, l’Ordre organisera un colloque international des jeunes hospitaliers du

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24 au 27 juillet. La première réunion préparatoire s’est tenue à Cracovie du 26 au 28 avril 2015, avec 15 frères et collaborateurs de plusieurs pays européens. Ce colloque se déroulera dans la ville de Zielona avec les Sœurs hospitalières du Sacré-Cœur de Jésus sur le thème de la Miséricorde.

Ebola au cœur de la Commission régionale d’Afrique Les 30 avril et 2 mai derniers s’est tenue la première réunion de l’année de la commission régionale d’Afrique (CREA), sous la présidence de Frère Pascal Ahodegnon, conseiller du supérieur général. En présence notamment du provincial et du vice-provincial d’Afrique, la réunion a pour objectif d’évaluer les plans d’action mis en place et de traiter des sujets d’intérêts communs pour la région. Cette année, la CREA a tout spécialement passé en revue la situation des communautés et centres de Lunsar et Monrovia, suite à l’épidémie d’Ebola. Il s’agit surtout de renforcer ces communautés et de rester vigilants au post Ebola, période délicate du fait de la baisse de la garde après que l’épidémie ait été jugée sous contrôle.

L’Ordre récupère l’ancien hôpital de Grenade après 180 ans Le 27 avril à Grenade a été une

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journée mémorable pour l’Ordre hospitalier. Après 180 ans, l’Ordre a entièrement récupéré l’ancien hôpital dont la construction fut commencée par saint Jean de Dieu peu avant sa mort. La cérémonie de signatures de l’acte de cession s’est déroulée dans la salle qui à l’origine abritait l’église de l’hôpital, en présence notamment de Frère Jesús Etayo, supérieur général. Ce dernier a souligné l’importance de cet événement historique, l’hôpital de Grenade ayant servi d’exemple et de modèle pour la construction des hôpitaux de l’Ordre dans le monde entier. « Aujourd’hui plus que jamais cet hôpital doit être considéré comme un lieu significatif pour l’Ordre, le lieu d’origine du charisme et de la mission hospitalière de saint Jean de Dieu. »

Renforcement de l’Ordre en Europe La Commission Europe de l’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu s’est réunie à Rome les 20 et 21 avril. Cette commission a pour objectif de renforcer la collaboration entre les provinces européennes dans des domaines tels que la pastorale vocationnelle, la formation ou la pastorale de la santé. Les membres ont notamment abordé la question de l’organisation de différents événements qui se dérouleront ces prochaines années au niveau européen,

Huit jeunes vietnamiens sont entrés au noviciat le 23 avril à Biên Hòa au Vietnam. Quelques jours plus tard, le 1er mai, ce sont également huit novices originaires d’Afrique et de Madagascar qui sont entrés au noviciat de Lomé (Togo). Parmi eux, Frère Michel, Frère Marius et Frère Florent, originaires de Madagascar qui dépend de la province de France. Dans l’optique de renforcer les liens entres les établissements d’Afrique et de Madagascar, le noviciat est en effet désormais commun à toutes ces provinces. Frère Christian Clavé doit se rendre sur place pour dispenser une formation courant juillet.

La quête, valeur évangélique de l’Ordre Du 14 au 16 avril 2014, une cinquantaine de fundraisers de l’Ordre hospitaliers de Saint Jean de Dieu se sont retrouvés à Rome pour aborder la question de “l’aumône”, à partir de l’enseignement de saint Jean de Dieu. Cette rencontre inédite était organisée dans le but d’analyser les besoins de l’Ordre

Frères • Fr. Raphaël Dillon, † le 13 juin à 96 ans (Australie) • Fr. Ignacio Garzon, † le 10 juin à 76 ans (Espagne) • Fr. José Fernandes, † le 27 mai à 101 ans (Brésil) • Fr. Melchor Nieva Segura, † le 29 avril à 89 ans (Cuba) • Fr. Manuel Costa Janela, † le 30 mars à 77 ans (Portugal) • Fr. Eric Lapierre, † le 21 mars à 91 ans (Canada)

Familles et amis • Docteur Jacques Saglier, † le 16 mai à 62 ans. Chirurgien cancérologue à la Clinique Oudinot, il était très proche des frères.

Sur les pas de Frère Mathias Barrett

• Patricia Wojcik, † le 13 mai 2015 à 58 ans.

Secrétaire de direction au CH Dinan/SaintBrieuc, Patricia était à Saint Jean de Dieu depuis 1991.

En janvier dernier, la congrégation des Petits Frères du Bon Pasteur a fusionné avec l’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu. Cette congrégation a été fondée en 1951 par Frère Mathias Barrett (19001990), un Irlandais qui a débuté sa vie religieuse au sein de notre province de France et a œuvré dans les établissements de Paris, Lyon et Marseille. Suite à cette fusion, les Petits Frères du Bon Pasteur, aujourd’hui Frères de saint Jean de Dieu, sont venus en pèlerinage en France, du 6 au 14 juin derniers pour suivre les pas de leur fondateur dans les différents établissements où il a œuvré. Retrouvez les comptes rendus sur le site internet de la province de France.

• Mgr André Lacrampe, archevêque émérite de Besançon, † le 15 mai à 74 ans. Proche du Frère Alain-Samuel, Mgr Lacrampe avait découvert les frères hospitaliers lors du dernier pèlerinage à Lourdes de la Famille hospitalière qu’il avait présidé.

• Joëlle Poulain, † le 30 mai à 72 ans.

Membre et responsable de la fraternité Saint Jean de Dieu de l’Ouest, Joëlle s’est donnée sans compter pour animer la fraternité, malgré son combat contre la maladie, ces deux dernières années. Elle est un vibrant témoignage de l’hospitalité de Saint Jean de Dieu en cette année des vocations hospitalières.

Les Frères de la province assurent de leur communion de prière les familles des personnes défuntes.

Marie, étoile de la mer, soutiens notre foi en Jésus.

Si je suis ballotté par les vagues du doute, je t’implore, première des croyants qui ne perds jamais confiance. ohsjd

Entrées au noviciat

aujourd’hui en terme de recherche de fonds et de définir les grandes lignes d’une collecte de fonds créative qui sorte des sentiers battus du fundraising habituel. La quête a toujours fait partie intégrante de la vie des frères hospitaliers, à l’exemple de saint Jean de Dieu qui quêtait à travers les rues de Grenade pour subvenir aux besoins de ses premières ‘maisons de Dieu’ en criant “Faites-vous du bien à vous-mêmes en donnant aux pauvres !”

© Antoine Soubrier

comme la Conférence régionale d’Europe de 2016 ou encore la rencontre des écoles professionnelles de l’Ordre en 2017.

Marie, étoile d’espérance, si le vent du découragement se lève, je t’invoque.

Dissipe en nous la peur de demain.

Aide-nous à construire ensemble un avenir d’amour, de justice et de paix.

Marie, servante empressée du Seigneur, à la maison et sur les routes, aide-nous à répondre aux appels de Jésus, ton fils, à vivre nos divers engagements dans la joie de servir.

André Lacrampe (1941-2015)

Défunts 35

ohsjd

histoire

À Lyon, match de foot entre novices (années 1930) et partie de basket avec les pensionnaires (années 1950).

L’hospitalité par le sport La pratique du sport dans la vie religieuse ne va pas vraiment de soi. Et pourtant, chez les Frères de saint Jean de Dieu, elle a été encouragée dès le XIXe siècle, en tant que pratique d’hospitalité.

C’

est le Frère Gaëtan Corriger, supérieur de la rue Lecourbe de 1871 à 1902, qui fait figure de précurseur dans ce domaine. Il demanda un jour aux jeunes Frères de sa communauté de ne plus se contenter de surveiller les jeux des enfants pendant la récréation du soir mais d’y participer activement.

Bien que surpris, les religieux obéirent. Mais, peu habitués à ce genre d’exercices, ils s’effondraient ensuite dans leur lit et

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lien hospitalier

n’entendaient pas leur réveil lorsque venait l’heure de la ronde nocturne. Le supérieur, contraint de l’effectuer à leur place, ne manquait pas de les taquiner à ce sujet et leur expliquait : « Depuis que vous jouez avec les enfants, que vous les animez par votre exemple, que vous les tenez en haleine, les mœurs sont meilleures, les nuits sont bonnes et le Bon Dieu est moins offensé ».1 Le sport comme moyen d’inculquer des valeurs morales et de maintenir la

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bonne harmonie dans la maison, il fallait y penser !

Les Frères se sont donc mis au sport, non pas pour entretenir leur propre santé mais par hospitalité, au même titre qu’ils auraient prodigué un soin, pour les bienfaits que ce sport pouvait apporter aux personnes accueillies. Ils pratiquèrent donc avec les pensionnaires le football, la pétanque, puis le basket : uniquement des sports collectifs.

Ce n’est qu’à partir des années 1930 que les Frères

commencèrent à faire du sport entre eux, pour eux-mêmes. Cette petite révolution fut l’œuvre de Frère Ephrem Blandeau, alors supérieur à Dinan, qui avait compris que la pratique sportive était un temps de détente important, voire nécessaire, aux jeunes religieux. Mais du foot au couvent, cela ne s’était jamais vu ! Ainsi, devant la méfiance du commerçant auquel il

À cette époque, impossible pour eux de porter le short et maillot qui composent la tenue règlementaire du joueur de foot : l’habit religieux et les chaussures de Frères étaient de rigueur en toutes circonstances.

Mais peu importe, rien ne les arrêtait et tant pis si ces vêtements peu pratiques pour courir leur occasionnaient de nombreuses chutes et glissades : cela ne faisait qu’ajouter de

Les novices, en jouant au football, fournissaient un spectacle des plus divertissant ! acheta le tout premier ballon du noviciat, il prétexta que celui-ci était destiné à de jeunes pensionnaires de l’hôpital. Et grâce à la complicité du Frère chargé de la ferme, son petit groupe de novices put trouver le pré idéal pour la pratique de leur sport.

la joie et des rires à l’ambiance de l’hôpital2.Car, les novices, en jouant au football, fournissaient aux pensionnaires un spectacle des plus divertissant ! Si divertissant que certains malades les rejoignaient volontiers, faisant d’eux les pionniers du sport à

l’hôpital psychiatrique.

Cette pratique s’est ensuite beaucoup développée et la tradition des matchs de foot du noviciat a perduré. Je ne parlerai pas des prouesses footballistiques de l’un ou l’autre Frère, leur objectif n’ayant jamais été la performance.

Leur plus grand exploit est d’avoir trouvé, par le biais du sport, une autre manière de pratiquer l’hospitalité, envers les personnes accueillies et envers leurs confrères, par ces moments de détente partagés, durant lesquels chacun troquait son statut de novice, de Frère, d’infirmier ou de patient, contre celui d’équipier, qu’il soit attaquant ou défenseur.

Marie Rablat

1. Frère Gaëtan Corriger, par Frère Pierre-Fourier Picard.

2. Fr. Urbain Loch, Le Père Ephrem Blandeau, frère de saint Jean de Dieu, 1983.

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Un reçu fiscal vous sera adressé pour tout don (hors abonnement) supérieur à 15 h. Établir votre chèque à l’ordre de « Lien hospitalier » (chèque bancaire ou C.C.P. no 2433 – 56Y) Renvoyer vos coordonnées avec votre chèque à : Lien hospitalier, 258 rue Lecourbe 75015 Paris

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Saint Jean de Dieu en France Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu 258 rue Lecourbe - 75015 Paris - Tél. : 01 85 56 13 80 www.saintjeandedieu.fr

• Communauté Saint-Joseph

• Communauté Sainte-Anne

• Communauté Saint-Benoit Menni

• Communauté Notre-Dame de Charité

• Communauté Notre-Dame de l’Assomption

• Communauté des Sœurs hospitalières du Sacré-Cœur de Jésus

72, avenue Claude Monet - BP 40552 13312 Marseille cedex 14 Tél. : 04 95 05 32 62 communaute.marseille@ohsjd.fr

201, rue de Javel – 75015 Paris Tél. : 01 71 70 44 65 communaute.paris@ohsjd.fr

6, chemin du Lingorzé 44490 Le Croisic Tél. : 02 40 62 92 63 communaute.lecroisic@ohsjd.fr

EKAR – Lot III P 29 SA BP 6203 bis – Marohoho 101 Antananarivo Madagascar Tél. : 00261 202 23 19 05 communaute.tana@ohsjd.fr

• Fraternité Saint Jean de Dieu

Mouvement de laïcs souhaitant vivre selon la spiritualité de saint Jean de Dieu 258, rue Lecourbe – 75015 Paris Tél. : 01 85 56 13 80– fraternite@ohsjd.fr

EKAR – Imerintsiatosika Arivonimamo – 112 Madagascar Tél. : 00261 346 67 97 27 communaute.imerin@ohsjd.fr

BP81055 – 22101 Dinan Tél. : 02 96 87 18 71

• Centre des missions Saint Jean de Dieu 11 rue Traversière – 91530 Saint-Chéron Tél : 01 85 56 13 76 – missions@ohsjd.fr

Fondation Saint Jean de Dieu

173 rue de la Croix-Nivert - 75015 Paris Tél. : 01 85 56 13 90 - www.fondation-saintjeandedieu.fr

• Paris 7e – Clinique médico-chirurgicale

19, rue Oudinot – 75007 Paris Tél. : 01 40 61 11 00

• Paris 15e – Centre pour enfants et adultes handicapés 205, rue de Javel – 75015 Paris Tél. : 01 53 68 43 00

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• Le Croisic – Centre pour adultes handicapés 5, avenue Saint-Goustan 44490 Le Croisic Tél. : 02 40 62 60 00

• Marseille 14e – Maison de retraite médicalisée

72, avenue Claude-Monet BP 40552 – 13312 Marseille Cedex 14 Tél. : 04 95 05 10 40

• Dinan/Saint-Brieuc Centre hospitalier spécialisé en psychiatrie Avenue Saint-Jean-de-Dieu BP 81055 – 22101 Dinan Tél. : 02 96 87 18 00

• Marseille 2e – Centre d'hébergement pour les sans-abri 35, rue de Forbin – 13002 Marseille Tél. : 04 91 13 71 00

bulletin à retourner

lien hospitalier 258 rue Lecourbe 75015 Paris Tél : 01 85 56 13 80 E-mail : communication@ohsjd.fr

L’Ordre hospitalier de saint Jean de Dieu a été fondé, il y a 450 ans, par un homme que la souffrance humaine et la Parole de Dieu ont bouleversé.

Hospitalité

L’Ordre hospitalier comprend 22 provinces, 2 délégations générales et 7 délégations provinciales. Il est présent sur les 5 continents, dans 53 pays au sein de 216 communautés et 357 œuvres apostoliques.

Responsabilité Respect

Aujourd’hui, dans le monde entier, près de 1 200 Frères de saint Jean de Dieu vivent l’Évangile de la Miséricorde au service des personnes malades, handicapées et de tous les blessés de la vie, dans la disponibilité, l’accueil et la fraternité.

Avec le soutien de plus de 5 700 collaborateurs et 27 000 bénévoles, ils accueillent et soignent ainsi plus de 1 200 000 personnes par an.

Qualité

Jean de Dieu (1495-1550), après une vie d’aventures et de difficultés, fonde une maison d’accueil et de soins pour les personnes les plus démunies de son temps en Espagne, à Grenade.

Spiritualité

Présentation de l’Ordre

lien hospitalier 258 rue Lecourbe – 75015 Paris – tél. : +33 (0) 1 85 56 13 80 communication@ohsjd.fr Trimestriel de l’Ordre hospitalier des Frères de saint Jean de Dieu (Congrégation reconnue légalement) Directeur de la publication : Frère Alain-Samuel Jeancler Directeur de la rédaction : Frère Paul Adnot Rédacteur en chef : Antoine Soubrier Comité de rédaction : Dominique Soupe, Antoine Soubrier, Frère Paul Adnot, Frère Christian Clavé, Florence Prémont, Marie Rablat.

Réalisation : Bayard Service Édition, 18, rue Barbès – 92128 Montrouge Cedex – Tél. : 01 74 31 60 60 Secrétaire de rédaction : Faustine Fayette - Mise en page : Cécile Martin Création maquette : Alexandra Brizon Impression : agb, Bourg-en-Bresse, 01 Photo de Une : Isignstock/BSE

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dans les ĂŠtablissements