Randonnai
Saint-Mauriceles-Charencey Chennebrun
Trimestriel -
décembre 2014
n°77
Tourouvre Longny au-Perche
Neuilly sur-Eure
-
Quel avenir pour nos communautés chrétiennes ? e me souviens : 4 mai 1974, nous étions quatre à être ordonnés, ce soir-là, à la cathédrale de Sées : deux prêtres et deux diacres. J’ai commencé mon ministère dans cette ville. Nous étions alors quatre prêtres sur la paroisse, sans compter ceux du petit séminaire de Sées. Comme les temps ont changé ! Après 40 années, je me retrouve ici, à la paroisse Sainte-Anne-du-Perche, à la demande de mon Évêque, seul, avec trente-deux clochers, et mon âge qui approche les 70 ans. Ces derniers temps, j’ai souvent entendu deux questions qui m’étaient posées : Comment allez-vous faire ? Allez-vous vous habituer ? Deux questions importantes qui méritent réflexion.
J
Comment allez-vous faire ? Heureusement, je ne suis pas vraiment seul, des laïcs, déjà très investis autour du père Édouard Leger, et qui ont pris la relève avec de grandes et lourdes responsabilités après son départ, continuent de m’assister. La
paroisse a ainsi pu continuer à présenter un visage vivant avec l’aide de Don Ludovic, mais parmi ces personnes, les années passant, certaines commencent à se fatiguer. Il faut penser à la relève. La vie d’une paroisse, c’est l’affaire de tous. Qui que vous soyez, chacun peut trouver sa place dans l’Église et les services à accomplir, tous aussi importants les uns que les autres.
Donnez votre avis ! Comment concilier unité et proximité ? Là aussi une question importante pour notre vaste paroisse. Partagée en cinq relais, elle porte ce nom unique de “Paroisse Sainte-Anne-du-Perche”, il faut donc tout mettre en œuvre pour qu’une certaine unité puisse se vivre (ce qui ne veut pas dire uniformité). Ainsi nous aurons une messe unique par mois, soit à Longny, soit à Tourouvre. Tout cela sera réfléchi en Équipe pastorale. Et je pense aussi à cette démarche diocésaine qui va nous permettre de réfléchir à l’avenir de nos communautés chrétiennes. Regardons la réalité en face : dans 10 à 15 ans, il ne restera environ que vingt-cinq prêtres en activité pour tout notre diocèse. Il est donc impératif que vous donniez votre avis : répondez à l’enquête qui vous a été donnée ! Toutes les idées et suggestions sont bonnes à prendre et à l’avance : Merci de votre collaboration. Allez-vous vous habituer ? Par contre, cette question, je ne me la pose pas trop. Après quarante années de vie de prêtre au service de paroisses, j’ai connu plusieurs changements. Je n’ai jamais connu de grosses difficultés. Il faut accepter nos différences de penser et d’agir, et surtout chercher ensemble ce qui sera le meilleur pour l’ensemble. En tout cas MERCI à tous pour votre accueil et à tous ceux qui œuvrent dans notre Église pour qu’elle soit un signe visible. C’est ainsi que vous en êtes les “Pierres Vivantes”.
J.-C. POISSON
Édito
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Journal d’information de la paroisse Sainte-Anne-du-Perche Diocèse de Séez
[[[ Sommaire ]]]
Paroisse Sainte-Annedu-Perche
Vie paroissiale 3 > Secours catholique : une nouvelle
Dossier : Appel et vocations 4 > Qu’est-ce que la vie consacrée ?
6 8 10
A-t-elle un sens aujourd’hui ? > Sœur Catherine : “Je reçois tout de Dieu” > Père Stéphane Cailliaux : “Si c’est là ton bonheur, alors vas-y !” > L’histoire d’une vocation > L’abbaye de La Trappe d’hier à aujourd’hui > Comment nos familles reçoivent-elle l’Appel ?
La paroisse en ligne Vivant et tous les jours réactualisé, le site de la paroisse vous donne toutes les informations sur la vie de la paroisse et des réponses à vos questions sur des sujets variés, comme les étapes de la vie chrétienne, le catéchisme… Vous pouvez également y consulter la feuille d’infos paroissiales et les horaires des messes et célébrations. Vous y trouverez aussi : - de nombreux articles d’actualités sur la vie de l’Église, en France et dans le monde. - Des petits topos historiques sur chacune de nos églises, des prières, des idées de lecture. Le site est interactif et vous pouvez commenter ce que vous avez lu ou suggérer de nouveaux articles. N’hésitez pas ! N’oubliez pas de consulter régulièrement le site Internet de notre paroisse : www.sainteanneduperche.com
Ce journal est le vôtre
Orne actualités
N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques, suggestions, idées de reportages, en écrivant au presbytère de Tourouvre ou en nous envoyant un courriel à cheminsdesainteanne@gmail.com
Culture 16 > Un fieffé menteur 17 > J’ai lu et vu pour vous
La table de Jean-Claude
Pour que ce journal vive, nous avons besoin de vous, toute participation financière est la bienvenue. Vous pouvez adresser vos dons au journal à l’ordre de “Paroisse Sainte-Anne”
18 > La “mandarine sans pépin” du frère Clément
Histoire
Une réunion studieuse et conviviale Toute l’équipe du journal de la paroisse s’était réunie le samedi 6 septembre autour du père Poisson, notre nouveau curé, pour faire sa connaissance et préparer le prochain journal. C’est par une réunion conviviale, mais aussi très sérieuse, que la matinée a commencé. À midi, le père Poisson a ouvert largement sa table au presbytère et ce sont plus de 20 personnes, toutes liées à la préparation du journal, qui ont pu partager ce repas fraternel auquel don Ludovic nous a fait la joie de participer. Une ambiance très joyeuse et sous le soleil… ce qui augure bien de l’année à venir ! Benoît POHU
20 > Les religieux pendant la Grande guerre
> Père Jean-Claude Poisson > Jean-Claude Chevalier, Neuilly-sur-Eure > Nicole Delplanque, Randonnai, > Robert Duyck, Gournay-le-Guérin, > Emmanuelle Esnol de France, Randonnai, > Marcel Fonte, Tourouvre, > Béatrice Jacquand, Tourouvre, > Béatrice Leys, L’Hôme Chamondot > Éric Quenardel, Beaulieu, > Pierre Rives, Prépotin > Ombeline Simonin, Longny-au-Perche Nous remercions pour leur témoignage ou leur participation : > Benoît Pohu, sœur Catherine, le père Cailliaux, Don Ludovic, le frère Francois, Sophie Curial,Diocèse de Séez.
Publication de la paroisse Sainte-Anne-du-Perche RESPONSABLE DE LA RÉDACTION : Béatrice Jacquand ÉDITEUR : Bayard Service Édition Ouest, BP 97 257, 35 772 Vern-sur-Seiche, Tél. 02 99 77 36 36 bse-ouest@bayard-service.com www.bayard-service.com DIRECTEUR DE PUBLICATION : Georges Sanerot SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Bernard Le Fellic.
D.R.
Adresse où nous écrire : Presbytère de Tourouvre 6 place du Canada, 61 190 Tourouvre téléphone : 02 33 25 73 21, site de la paroisse : http://sainteanneduperche.com courriel : ste-anne.tourouvre@sfr.fr cheminsdesainteanne@gmail.com
[[[ Comité de rédaction ]]]
À Bivilliers.
Pas de Noël sans crèche dans nos églises Un appel est adressé à toutes les bonnes volontés ! Regroupez-vous dans chaque commune, entre voisins, avec les enfants, pour bâtir une crèche dans votre église. Peut-être y en a-t-il une dans la sacristie ? Sinon, à vous de la confectionner avec les moyens à votre disposition ! Elle sera belle de l’énergie que vous y aurez mise et de l’amitié que vous aurez vécue grâce à ce projet. Les crèches pourront y rester jusqu’au 2 février, fête de la présentation de Jésus au Temple. JMJ Du 25 juillet au 1er août 2016 auront lieu les prochaines JMJ (Journées mondiales de la jeunesse) à Cracovie. Les jeunes, qui seraient intéressés pour participer à ce grand événement, sont invités à s’inscrire dès maintenant au presbytère de Tourouvre. Seul impératif, être majeur à la date du départ.
• Longny-au-Perche, Bizou, Le Mage, L’Hôme-Chamondot, Malétable, Marchainville, Monceaux, Moulicent, Saint-Victor-de-Réno • Neuilly-sur-Eure, La Lande-sur-Eure, Les Menus, Le Pas-Saint-L’Homer • Randonnai, Bresolettes, Irai • Saint-Maurice-lès-Charencey/ Chennebrun, Armentières, Beaulieu, Gournay-le-Guérin, La Poterie-au-Perche, Moussonvilliers, Normandel, Saint-Christophe-sur-Avre • Tourouvre, Autheuil, Bivilliers, Bubertré, Lignerolles, Prépotin, La Ventrouze
présidente pour le relais de Tourouvre 15 > Au service de l’Église 19 > Livre de vie 19 > De dimanche en dimanche
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En bref
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Secours catholique
ous sommes une équipe de quinze bénévoles qui donnons de notre temps, avec chacun sa personnalité et ses talents, ce qui offre une grande diversité lors de nos accueils ou visites à domicile. Sans cette équipe, le visage de la misère serait encore plus présent dans nos campagnes. Une misère qui n’a pas de pitié ; une misère qui ne fait pas de distinction et qui, comme on le voit actuellement, peut frapper à toutes les portes. Voici quelques-uns de ces visages de chez nous, sur le secteur de la paroisse Sainte-Anne-du-Perche : “Une mère avec son fils se retrouvant à la rue du jour au lendemain sans plus que les habits qu’ils portaient.” “Un jeune couple avec des enfants en bas âge, et l’eau coupée…” “Des personnes qui travaillent mais qui, malgré cela, n’ont pas assez d’argent pour mettre du carburant dans leur véhicule.” “D’autres qui doivent faire le choix entre payer leurs factures ou nourrir leurs enfants…”
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Merci pour vos dons Grâce à vous, à vos dons, grâce à cette solidarité et à l’équipe de bénévoles, nous arrivons à apporter un peu de lumière à ces personnes, malgré la dureté de leur vie. Oui, merci parce que nous avons pu donner des vêtements, de la nourriture ; merci parce que l’eau est revenue ou le plein a pu être fait ; merci aussi pour tant d’autres aides passées sous silence. Comme ces dons de vêtements que beaucoup apportent à notre “espace-vêtements”, ouvert deux jours par semaine, depuis 1er octobre : le mercredi de 15 h à 17 h et le vendredi de 10 h à 12 h. Vos dons, non seulement
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donnent une deuxième vie aux vêtements, mais nous permettent de venir en aide aux personnes en difficultés. Noël arrive, les petites bougies du Secours catholique aussi ! Chaque bougie que vous prenez, nous aide à donner vie à un projet. Cette année, grâce à votre générosité, nous avons pu emmener 240 personnes, dont une dizaine de notre secteur, le 23 juillet, à Cabourg pour voir la mer. Une première pour la plupart ! Dans le car, Emmanuelle a été témoin de la surprise de quelques enfants qui découvraient des éoliennes lors du trajet ! Une petite bougie peut donner vie aux rêves d’un enfant ou d’un adulte. Merci !
Vie paroissiale
Il est toujours difficile de passer le relais mais après quelques années de grand dévouement, André Quiblier “a passé la main” à Dominique Emmanuelle Guenard. Nous profitons de cet article pour lui dire un grand merci ! Il a su nous booster et apporter une visibilité au travail des bénévoles envers les plus démunis. Merci aussi à Emmanuelle qui prend la relève ; son sourire et son engagement sont une source d’encouragement pour nous tous.
D.R.
Une nouvelle présidente pour le relais de Tourouvre
Emmanuelle et Sarah Toute l’équipe du Secours catholique de Tourouvre vous souhaite un joyeux Noël !
Pratique Vous voulez en savoir plus ? Venez prendre un café à l’espace-vêtements ou contactez-nous au 06 47 69 07 09 et peut-être vous aussi, voudrez devenir bénévole !
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“La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux. Priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans son champ.” (Mt, 9,37-38).
Dossier : Appel et vocations
Prêtre, diacres permanents, consacrés à la vie religieuse (apostoliques ou contemplatifs), laïcs consacrés : tous ont répondu à un appel personnel du Seigneur. “Répondre à l’appel de Dieu, c’est correspondre à la grâce propre qui nous est donnée, jour après jour ; voilà le chemin de notre sainteté… Toute vie a sa vocation propre. Elle a son propre chemin… Il y a autant de chemins qui mènent à Dieu qu’il y a d’hommes… Dans l’Église, toutes les vocations sont belles et en symphonie.” Extraits du livre Voici quel est notre Dieu de Benoît XVI
Qu’est-ce que la vie consacrée ? A-t-elle un sens aujourd’hui ? Chaque année, le 2 février, à l’occasion de la présentation de Jésus au Temple, nous sommes invités à rendre grâces et à prier pour la vie consacrée dans l’Église et dans le monde. Les congrégations vieillissent, les vocations diminuent. Cela ne doit pas pour autant nous décourager, mais au contraire nous mobiliser.
L
Consacré : on ne se consacre pas soi-même, on est consacré par l’onction de l’Esprit saint. Le baptême est cette onction de la vie consacrée. Nous sommes tous appelés par notre baptême et la vie consacrée est un Appel dans l’appel. Nous connaissons tous des hommes et des femmes qui vivent, parmi nous, la radicalité e monde change. Il nous faut discerner les questions de l’Évangile. Ils donnent ainsi une aide préposées aux chrétiens pour que l’Évangile soit annoncé et cieuse, un exemple aux chrétiens appelés, entendu par nos contemporains. Ecclésia 2007 eux aussi, à suivre les chemins de nous l’a rappelé : Comment faire découvrir et l’Évangile. Regardez la joie de tous La vie accueillir la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ ? Une ceux qui fêtent 40, 50 ou 60 ans réflexion nécessaire si l’on veut comprendre pourquoi de vie religieuse. Pourquoi ne pas consacrée : la vie consacrée n’est pas inutile. Elle est importante “C’est une vie y découvrir un appel à relever le pour l’attention aux personnes, mais aussi en réponse flambeau ? avec cette grâce Alors le 2 février, nous aurons à ceux qui cherchent repères et spiritualité dans un et ce bonheur à cœur de prier pour que, dans monde en pleine mutation. Qu’est-ce qu’une vie consacrée apostolique ? C’est nos paroisses, nos communautés, de participer, une vie avec ses heures de lumière et ses heures certains continuent de répondre à à sa place, d’obscurité ; avec surtout cette grâce et ce bonheur cet appel à la vie consacrée. Il faut à la Vie de participer, à sa place, à la Vie de Dieu. Car c’est que la Bonne Nouvelle soit annonde Dieu.” de vie qu’il s’agit ! Renoncer à être père ou mère, ce cée et que soit révélé Celui qui est n’est pas renoncer à donner la vie, c’est consentir à Lumière pour éclairer notre vie. la donner d’une autre manière.
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Appel & vocations
Sœur Catherine : “Je reçois tout de Dieu” Comment se déroule la vie à la communauté ? Comment la Nouvelle Alliance s’ouvre vers l’extérieur, notamment avec les jeunes et plus particulièrement le groupe Youcat ? Sœur Catherine, de la communauté de la Nouvelle Alliance, s’est livrée à un petit exercice d’interview… Résolument contemplatif et ardemment missionnaire C’est ce que les sœurs de la Nouvelle Alliance cherchent à vivre pleinement. Ces deux mouvements ressemblent à ceux de la respiration : l’inspiration et l’expiration. Dans la contemplation, je reçois tout de Dieu, dans la mission, j’essaie de le donner aux autres. Ces deux réalités m’interpellent beaucoup. La vie contemplative se traduit, comme pour les moines et les moniales, par les sept offices qui rythment la journée, le climat de silence et de recueillement, la messe quotidienne, et les temps de cœur à cœur avec le Seigneur dans l’adoration eucharistique. Dans cette vie de prière, je reçois la vie de Dieu dans mon âme, je contemple sa beauté, je m’émerveille de sa bonté, je mesure son dessein d’amour sur chacun de ses enfants
et je réalise combien il est mal connu et donc mal aimé. Que faire ? La vie missionnaire Cette intimité vécue dans l’enfouissement de la vie cachée au prieuré pousse chacune des sœurs à la diffuser tout autour de soi. Comment se vit la mission concrètement ? Elle est vécue de diverses manières : visites des personnes âgées ou malades, école de prière pour adultes et enfants, écoute et accueil spirituel individuel des personnes extérieures qui le demandent, veillée de prière “Douce lumière” pour le réconfort des corps et des âmes et aussi la formation des jeunes à travers le groupe Youcat que je vais développer un peu ici. Ce groupe est né après les JMJ de Madrid en 2011. Les jeunes de 16 à 30 ans sont invités tous
les deux mois, à Montligeon, autour du livre de catéchisme pour jeunes (Youcat), pour approfondir leur foi et découvrir chez les uns et les autres, la joie de croire. Ces rencontres se passent le temps d’un week-end avec au programme, la messe, des temps d’enseignement et de réflexion, des jeux et une veillée de prière, sans oublier les repas intégralement préparés par les jeunes eux-mêmes et, bien sûr, les services pendant et après le repas (vaisselle, balayage etc.) Tout ceci contribue à créer rapidement à un esprit de famille et un climat fraternel où chacun trouve facilement sa place. Notre prochain week-end aura lieu courant décembre, tous les jeunes qui ont 16-30 ans sont les bienvenus. Pour s’inscrire : catherinezheng8@gmail.com
Propos recueillis par Ombeline SIMONIN
“Si c’est là ton bonheur, alors vas-y !” Le père Stéphane Cailliaux, 36 ans, est prêtre à Alençon. Il a été ordonné en 2009. Il est trois fois parrain et il a une petite sœur et une nièce.
T
rès en lien avec l’Église dès l’enfance par le biais de la musique, aller à la messe était déjà une réelle joie pour lui. Après sa profession de foi, il intègre la chorale paroissiale et commence à jouer de l’orgue. Pendant ses études, il ne perd pas de vue son idée de devenir prêtre, mais la peur d’avoir à parler en public le refroidit… Malgré tout, après ses études et la rencontre successive de trois prêtres qui lui posent la question du sacerdoce, il va confirmer son choix et décide d’entrer au séminaire. Le plus dur restait à faire : l’annoncer à ses parents ! Ceux-ci, catholiques mais assez éloignés de la foi et “non-pratiquants”, connaissaient le
D.R.
Témoignage du père Stéphane Cailliaux
lien de leur fils avec l’Église. C’est par une lettre qu’il a choisi de leur annoncer son engagement. Tout bien calculé, il envoie sa lettre le mardi, sachant que sa mère serait la première à la découvrir le mercredi. À son retour chez ses parents le vendredi soir, il est surpris de ne rien trouver sur le frigo (endroit habituel du dépôt de courrier). Aussi, voulant éviter le face à face avec eux, il passe la soirée avec des amis. Et ce n’est que le samedi soir qu’ils lui parlent enfin de la lettre. Leur réaction a été au-delà de ses espérances : “On ne s’oppose pas au choix que tu as fait, si c’est là ton bonheur, alors vas-y !”
Propos recueillis par Ombeline SIMONIN
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L’histoire
Dossier : Appel et vocations
Prêtre-administrateur de la paroisse Sainte-Anne pendant un an, Don Ludovic est maintenant entre Paris, pour étudier le droit canon à l’Institut catholique de Paris, et Mortagne, où il assure des activités pastorales. Le jeune prêtre témoigne de sa vocation. Vous êtes l’ainé d’une famille de cinq enfants dont trois ont choisi la vie religieuse. Vous-même avez fait des études de gestion et travaillé deux ans dans le secteur bancaire avant de répondre à l’appel de Dieu. Comment cet Appel s’est-il manifesté ? Quand je relis dans les Évangiles, le récit de la vocation des Apôtres, j’ai l’impression de lire le récit de mon propre appel. Les Apôtres sont tous engagés dans un projet de vie qui est bon, légitime et dans lequel leur humanité s’épanouit pleinement. Et un jour, le Christ fait irruption dans leur vie et leur dit “Suis-moi”. Pour ma part, j’ai grandi au sein d’une famille chrétienne, engagée et pratiquante. L’éducation que j’y ai reçue ne m’a jamais poussé au sacerdoce, mais elle fut le terreau où la graine de la vocation a poussé, silencieusement et discrètement, sans que je ne m’en aperçoive. Jusqu’à l’âge de 25 ans, je me voyais plutôt marié, père de hommes et veux-tu les conduire à moi ?”. famille, exerçant une profession faite de responsabilités et de Ce qui m’a le plus touché, c’est l’attitude de contacts humains, engagés dans la vie de l’Église. À Dieu à mon égard, c’est sa grande l’image de saint Matthieu, j’étais assis derrière mon délicatesse : quand Dieu appelle, bureau, quand le Christ est venu tout bouleverser Il invite à le suivre, à le choisir Ce qui m’a en me demandant “Ludovic, veux-tu être prêtre ?”. en renonçant aux joies légitimes le plus touché, du monde, mais Il reste à genou Concrètement, la question a surgi au moment où l’un de mes amis m’a annoncé qu’il rentrait au séc’est l’attitude devant la liberté de l’homme et minaire. Le soir même est apparue au fond de moi devant sa réponse. Dans le même de Dieu la question : “Pourquoi pas moi ?”… Et un début de temps, je découvrais que l’amitié à mon égard, réponse : “pourquoi pas oui !”. avec le Christ pouvait suffire à c’est sa grande combler toute ma vie. Pour moi, Cela a été le début d’un discernement, fait de haut et de bas, au cours duquel je découvrais tous les délicatesse… ce saisissement a été compasignes que Dieu avait déposés et continuait de dérable au coup de foudre entre un poser dans ma vie, des signes faits de rencontres homme et une femme. Pourquoi ou d’événements. s’aiment-ils ? Parce que c’est lui, parce que c’est elle… et il n’y a pas d’autre raison ! De Au bout de six mois de réflexion, la question me parut évidente : là, la réponse que je voulais donner à Dieu “Ludovic, veux-tu être prêtre ? Veux-tu me faire connaître aux m’a paru évidente : “oui”.
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d’une vocation femme et qui vit très bien le renoncement à toutes les autres femmes !
Que diriez-vous à un jeune homme qui viendrait vous poser la question du discernement de sa vocation ? Comment surpasser la peur de tout lâcher pour le Christ ?
Qu’est-ce qu’une vocation ? L’histoire d’une vocation est unique, propre à chaque prêtre, à chaque religieux ou religieuse, mais à chaque fois, c’est l’histoire d’une rencontre amoureuse entre Dieu et la personne, l’histoire d’un appel gratuit de Dieu (indépendamment des mérites ou des qualités de la personne) et de la réponse libre de la personne. Cela me semble être une bonne définition de la vocation.
appelé aussi “tardivement” et m’avoir laissé élaborer de beaux projets auxquels il me fallait désormais renoncer ! Ce qui m’a aidé à traverser cette période dans la foi (c’est-à-dire avec une plus grande confiance en Dieu), c’est cette parole de l’Évangile : “Tout homme qui aura quitté à cause de mon nom des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre, recevra beaucoup, et il aura en héritage la vie éternelle” (Mt 19, 29). Aujourd’hui, je vis ces renoncements comme un mari qui aime profondément sa
Je dirai la même chose que le pape Benoît XVI : “ouvrez tout grand votre cœur au Christ : il n’enlève rien et il donne tout”. Seule l’amitié avec le Christ permet d’entendre son appel et d’y répondre avec confiance. Seule l’amitié avec le Christ permet de découvrir qu’il peut nous combler au-delà de toute attente, et donc de surmonter nos peurs de renoncer aux joies légitimes de ce monde. Or, cette amitié s’entretient dans la prière personnelle quotidienne, dans l’Eucharistie au moins hebdomadaire, dans le contact avec la vie de l’Église. Quant au discernement, il ne doit pas se faire seul, mais avec un accompagnateur spirituel (prêtre…).
Propos recueillis par Béatrice JACQUAND
Choisir c’est aussi renoncer. Répondre à l’appel au sacerdoce, c’est renoncer à vous marier, à avoir une vie de famille. Est-ce un sacrifice ? Dans un premier temps, il y a eu la joie d’entendre l’Appel de Dieu et d’y répondre. Mais dans le mois qui a précédé mon entrée au séminaire, j’ai connu une période de grands combats intérieurs. C’est comme si Dieu s’était retiré de ma vie et me laissait seul avec mon choix. La joie de suivre le Christ avait disparu, je ne voyais que le renoncement à une vie professionnelle intéressante où mon humanité pouvait s’épanouir, mais surtout le renoncement à ces désirs profonds qui font partie de notre nature d’homme : la tendresse d’une femme, la paternité physique… J’ai même connu des moments de révolte contre Dieu : pourquoi m’avoir
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Dossier : Appel et vocations
Abbaye de La Trappe.
L’Abbaye de La Trappe d’hier à aujourd’hui Moine à l’abbaye de La Trappe, le frère François nous a ouvert les portes du monastère pour une visite à la découverte d’un lieu chargé d’histoire. e monastère, fondé en 1140 par Rotrou III, comte du Perche, en un vallon dénommé La Trappe, boisé et parsemé d’étangs, fut surtout connu grâce à son réformateur, Armand Jean de Rancé, qui redonna vigueur à la vie cistercienne au XVIIe siècle. Dom Augustin de Lestrange sauva la communauté lors de la révolution, ce qui permis le retour des Cisterciens en France dès 1815, d’où le nom de Trappistes donné à ces moines. C’est au XIXe siècle que l’abbaye, en ruine après la révolution, fut reconstruite : il fallut attendre le 6 décembre 1815, pour qu’une pauvre et petite communauté venue de Suisse s’installe dans l’abbaye dévastée. Après beaucoup d’efforts, la reconstruction fut reprise en 1829 18 et la consécration de l’église eut lieu le 30 août 1831.
L
Trappe”, ce qui permit la reconstruction d’un monastère flambant neuf, inauguré en 1895. Cette période faste dura jusqu’à la guerre de 14-18, pendant laquelle une partie de l’abbaye fût réquisitionnée pour accueillir les blessés. La chocolaterie, déclarée usine de guerre, disparut en 1934.
Sous la protection de Marie Lors de la Seconde Guerre mondiale, une promesse fut faite à Marie : si le monastère n’est pas touché par les bombardements, une
Produits dde la “Grande Trappe” Au fil du temps temps, La Trappe va devenir une grande exploitation agricole, mais elle e sera aussi pharmacie, chocolaterie, lycée agricole, hô hôtellerie, imprimerie. L’agroalimentaire y sera très diversifi d é : farines alimentaires de maïs, de riz, de fèves f etc. On y vend aussi les vins et liqueurs des Pères blancs d’Algérie. Avec les années, elle s’est modernisée : roues hydrauliques, moteurs s’e à vapeur de douze chevaux ! À Paris, au début ddu siècle, une bonne dizaine de magasins sont spécialisés dans les produits de la “Grande
Frère François.
Fresque dans la Bergerie.
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Notre-Dame de Confiance.
La journée d’un trappiste 4h 4 h 15
7h 9 h 30
12 h 15 PHOTOS D.R.
12 h 30 14 h 15 statue sera érigée. C’est pour cela que le monastère est protégé par Notre-Dame de la Confiance qui se trouve dans la forêt, en surplomb du monastère. En 1700, à la mort de Rancé, la communauté était forte de 90 moines. Aujourd’hui, seuls 23 moines, âgés de 31 à 94 ans, vivent à l’abbaye. Trois dates importantes modifièrent la physionomie du monastère : mai 1976 : ouverture du monastère à tout fidèle pour les cérémonies (messes et offices). L’hôtellerie accueille, elle, les hommes comme les femmes. 1987 : exploitation d’un troupeau de vaches laitières. 1998 : ouverture d’une librairie et d’un magasin de produits “monastiques”.
La Trappe aujourd’hui C’est l’église, consacrée en 1895 que l’on voit. Toujours occupée par des moines, elle ne se visite pas, sauf lors de la journée annuelle du patrimoine où une visite guidée est possible. Sinon, on ne peut entrer que lors des messes et des offices. Le magasin, situé sur les côtés, est ouvert tous les jours sauf pendant les offices (voir les horaires sur le site). On peut bien sûr demander à être hébergé à l’hôtellerie, située dans la cour d’entrée, pour une retraite en silence de quelques jours. Il y a une quarantaine de chambres, les repas sont pris ensemble et en silence. Au magasin, on peut voir un film sur l’histoire et la vie des trappistes.
18 h 15
19 h 19 h 50 20 h 15 21 h
Lever Vigiles : prière nocturne, les Vigiles ont quotidiennement le sens de la Vigile pascale : l’attente du Seigneur. Puis temps de prière personnel, petit-déjeuner et “ascension” vers notre Dame de la Confiance. Laudes et messe : prière liturgique à l’aurore qui évoque la Résurrection du Christ. Les laudes sont suivies de la messe. Tierce : “Quand arriva la Pentecôte, les disciples furent tous remplis de l’Esprit saint …C’était la troisième heure du jour”. (Acte 2,4.15). Ensuite, tous au travail jusqu’à 12 h. Sexte : partie de l’Office Divin, célébrée à la sixième heure du jour (midi). Jésus fut cloué en Croix à la sixième heure. Repas None : prière de la neuvième heure, L’Heure de None commémore traditionnellement la mort de Jésus sur la Croix. Des prières du bréviaire sont récitées. Puis chacun vaque à ses occupations. Vêpres : L’office du soir est célébré quand le jour baisse déjà, “afin de rendre grâce pour ce qui en ce jour, nous a été donné, ou pour ce que nous avons fait de bien”. Saint Basile Repas Certains jours, il y a une réunion communautaire. Complies : Dernière partie de l’Office Divin de la journée : Les psaumes priés évoquent la confiance en Dieu. Dodo : (expression employée par Frère François)
La Bergerie Autre lieu d’accueil, à l’extérieur, mais tout près du monastère : une ancienne bergerie, aménagée pour l’accueil de groupes de jeunes en retraite ou en vacances (paroisses, aumôneries), ainsi que des groupes de personnes handicapées de tous âges. Le pèlerin peut demander le gîte et le couvert pour une nuit. On peut aussi venir admirer une fresque réalisée par Marianne Monhée dans le réfectoire de la Bergerie.
profession de foi et beaucoup gardent un souvenir tout particulier de ces trois jours. Il y a aussi, près du magasin à côté du parking, le “Jardin de la confiance”, un espace de repos mais surtout de paix et de réconciliation, lieu qui a été béni par Mgr Boulanger, le 10 avril 2010. Nous remercions le Frère François pour son accueil, sa disponibilité et pour nous avoir fait profiter de ses connaissances et de son grand humour légendaire.
Centre de vacances Classée “centre de vacances” et reconnue œuvre de bienfaisance et d’assistance, cette structure est gérée par l’association “Les amis de la bergerie”, qui compte quatre moines et quelque 400 adhérents qui contribuent à l’œuvre des moines de l’Abbaye de La Trappe pour un accueil à but non lucratif. Depuis la création de ce lieu et du chemin de foi attenant, les jeunes catéchisés de notre paroisse y font leur retraite de
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Comment nos familles reçoivent-elle l’Appel ? aimerais aborder, dans ces quelques lignes, la façon dont peut-être acceptée, ou pas, une vocation religieuse dans une famille dite “catholique”. Je ne parlerai pas ici de la vocation dans une famille non catholique, n’en connaissant pas d’exemple. J’ai souvenir de sermons ou d’homélies de l’abbé Leger, toujours très enflammé sur ce sujet, nous expliquant que les vocations, même dans les familles pratiquantes, étaient souvent mal reçues. “On prie pour les vocations… mais pourvu que ça n’arrive que chez l’autre !” Genre de réaction que l’on retrouve dans l’expression : “Qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour que ça tombe sur moi !” Il est vrai que dans notre monde moderne, déchristianisé, individualiste, relativiste et bien souvent égoïste, chacun a tendance à rêver, pour ses enfants, d’une réussite sociale et matérielle, d’une carrière ; on imagine très rarement que d’autres voies que la réussite dans le monde puissent être envisagées… Et pourtant, on continue à prier pour les vocations !
Dossier : Appel et vocations
J’
Grande nouvelle Ayant rencontré plusieurs parents d’enfants qui sont rentrés dans les ordres sacerdotaux ou religieux, j’ai été frappé de constater que cette situation entraînait toujours de grandes émotions, autant chez la maman que chez le papa : émotion parce que c’est une grande nouvelle, émotion parce que cette nouvelle est bouleversante, émotion parce que cette nouvelle n’est pas “de ce monde”. En effet, souvenons-nous de Joseph et Marie, recherchant Jésus à 12 ans, qu’ils ont retrouvé au Temple en train d’enseigner. Il leur dit : “Ne saviezvous pas que je me dois aux affaires de mon Père”. Comme cette réponse
Des chiffres éloquents… • Notre diocèse compte 33 paroisses. En 2013 on dénombre : - 123 prêtres : 119 incardinés et 20 issus d’autres diocèses. 16 prêtres incardinés vivent hors du diocèse. - 33 prêtres ont entre 30 ans et 65 ans - 90 ont plus de 65 ans dont 45 ont plus de 85 ans ! - 3 séminaristes • Il y a dans l’Orne 21 communautés et on dénombre : 33 religieux (dont 18 sont prêtres) et 227 religieuses • En 2013, il y aura eu neuf décès et… zéro ordination sacerdotale • En 2014 (novembre), on recense six décès et une ordination. • Il y a 43 % de prêtres en moins depuis 15 ans mais dans la même période, on constate une baisse de 20 % de baptêmes, de 41 % de 1res communions et de 57 % de mariages religieux. Les vocations ayant essentiellement pour terreau les familles qui vivent leur foi et la transmettent à leurs enfants…
est dure à avaler ! Pourtant, Marie garde tout cela dans son cœur : elle était émue et acceptante et surtout, ses yeux se sont ouverts à la grandeur et à la totalité du mystère du Salut. Joseph, dont on sait très peu de chose, s’est contenté, lui, d’accepter en s’inclinant humblement mais avec clairvoyance devant le Plan de Dieu. J’ai vu des parents bouleversés non pas parce que leur fils ou fille allait “rater” leur vie mais parce qu’on n’est jamais vraiment préparé à ce genre d’Appel qui nous dépasse totalement. Il peut y avoir, chez certains, une forme de révolte intérieure tout à fait justifiée, car la relation affective et les liens du sang seront un peu mis à mal par l’éloignement, par le cloître, ou par la disparition de l’espoir d’une descendance.
Transmission Pourtant, petit à petit, il semble que sous l’action de l’Esprit saint, une très grande conversion s’accomplisse, parfois même brutalement comme sur le chemin de Damas, mettant en évidence ce à quoi nous aspirons tous : la transmission de nos valeurs. Et dans le cas d’une vocation d’un enfant, on doit pouvoir affirmer que la transmission a été parfaite et en conformité avec le Plan de Dieu. Peut-être qu’alors, alors seulement, nos yeux s’ouvriront sur la grâce incommensurable que notre Père nous fait par ce don d’une vocation dans notre famille. C’est ainsi qu’Il nous offre son Amour de la façon la plus éclatante : qu’est-ce que Dieu, sinon l’Amour total. Amour pour sa création et pour les hommes, ses créatures. Par cet Amour, Il veut notre bonheur. Sachons donc saisir cette occasion merveilleuse de vivre, de et avec, l’Amour du Père, en priant désormais pour les vocations et surtout pour les vocations au sein de notre foyer.
Éric QUENARDEL
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Ce dossier, à travers les tÊmoignages, nous invite à accueillir la parole de ces personnes qui vivent, tout à la fois, l’expÊrience du dÊsir d’une vie meilleure, de la dÊception et de l’EspÊrance.
Ces tĂŠmoignages nous donnent Ă comprendre que leur EspĂŠrance est rendue possible, dans le concret, par l’accueil, la rencontre et l’accompagnement de toutes ces personnes, multiples et diffĂŠrentes, qui ont tendu la main. Le pape François, dans son message pour la JournĂŠe mondiale du migrant et du rĂŠfugiĂŠ de janvier 2014, nous appelle tous Ă transformer notre monde par “un changement d’attitude envers les migrants et les rĂŠfugiĂŠs, le passage d’une attitude de dĂŠfense et de peur‌ Ă une attitude qui ait comme base la “culture de la rencontreâ€?, seule capable de construire un monde plus juste et fraternel, un monde meilleur‌â€? Et nous, ensemble, comment allonsnous donner Ă tous l’envie de vivre dans l’EspĂŠrance d’un monde de fraternitĂŠ ?
AbbĂŠ Paul Constantin DĂŠlĂŠguĂŠ diocĂŠsain de la pastorale des migrants
D.R.
es migrations font partie de l’histoire des peuples. Les personnes n’ont cessĂŠ de circuler, se dĂŠplacer, se mĂŠlanger. Elles ont quittĂŠ leur terre‌ le plus souvent, pour ĂŠchapper Ă la misère, Ă la guerre ou Ă l’oppression. Aujourd’hui, dans le contexte de grande tension, d’interrogations multiples, comment combattre le rejet de l’autre tellement alimentĂŠ par des idĂŠes fausses, des amalgames qui provoquent la peur, la division, le repli sur soi ? Comment retrouver l’EspĂŠrance pour construire avec d’autres une sociĂŠtĂŠ du “vivre ensemble ?â€?
I
Quelle espérance pour Du Congo à la Normandie, de la galère au CDI rrivée en France en 2002, C... (1), Congolaise avec trois enfants de 7, 9 et 12 ans, est alors demandeur d’asile. Son mari, D… (1), vient d’être emprisonné dans son pays à la place d’un autre membre de la famille en fuite et recherché pour avoir contribué à l’évasion de prisonniers politiques. C… a simplement vu son mari partir avec la police. Il n’y avait plus qu’une solution pour elle : la fuite. En France, elle s’insère, en particulier par le biais d’une communauté catholique (groupe de prière et paroisse). Elle recherche activement des petits boulots. La précarité est grande : exploitation au travail, période “sans-papiers”. Ses recherches assidues de travail, le soutien et l’intervention d’amis vont permettre une régularisation de son statut. Par des chemins vraiment providentiels, elle retrouve la trace de son mari réfugié au Gabon. À force d’arguments, D… avait fini par convaincre ses geôliers de son innocence. Ils organisent son évasion une nuit avec consigne de disparaître du Congo. Il arrive en France en 2006. Sa qualification d’enseignant n’est pas prise en compte car il n’y a pas d’équivalence de diplômes entre les deux pays. Il enchaîne les petits boulots (manutention de parpaings, vigile, travail à la chaîne en usine en région parisienne, passages en agences d’intérim) et des moments sans travail, avant de devenir assistant d’éducation en 2011. Le don d’une auto par des amis français facilite leur mobilité. Après des années de galère, depuis quatre ans C… a un contrat
II
La pédagogie de l’exemple Aujourd’hui, leurs trois enfants sont en enseignement supérieur. D… attache beaucoup d’importance aux études. Financièrement il faut économiser euro après euro vu le prix de la scolarité. Le discours de D… est mobilisateur : “Si vous n’allez pas à l’école vous allez souffrir et vous ne vous insérerez pas… le pays qui vous accueille vous offre des possibilités pour y faire votre place à une condition : faites des efforts.” D… assure un suivi éducatif assidu de ses enfants. Il a pour pédagogie l’exemple : “Je vis par mon travail, j’éduque aussi par mon travail. Mon discours d’efforts est crédible pour mes enfants si je montre moi-même l’exemple, si j’agis pour ne pas être un assisté. Je vis comme j’ai toujours vécu, en m’assumant. C’est parfois dur mais je tiens.”
Guy Fournier (1)
L’anonymat a été respecté
L’Aigle aux multiples visages agglomération aiglonne s’enrichit d’habitants venus du monde entier. La proximité de Paris, l’industrialisation, la mondialisation des moyens de communication, les mariages, en sont les raisons principales. Depuis peu, des familles aux racines africaines sont arrivées. “Je suis là pour des raisons politiques, dit une Malgache, mais des amies se sont mariées à des Normands”. “Je suis née en France, de parents Sénégalais. J’enseigne au collège, nous sommes plusieurs venus de la région parisienne”, dit Jeanine. Un promoteur immobilier a fait des propositions de pavillons
L’
pour L’Aigle à des familles en appartements en Ile-de-France. Elles ont été tentées par le système de “l’accession à la propriété”. Ces familles sont aujourd’hui dans des maisons mal construites, inachevées et le travail n’est pas au rendez-vous. Elles ne trouvent que des emplois très précaires à temps partiel.
Efforts d’insertion N’ayant pas le problème de la langue, ces personnes s’intègrent vite dans notre petite ville. Elles créent des liens, participent à la vie culturelle, égayent les rues de leurs visages souriants et commu-
PHOTOS D.R.
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D.R.
A
de travail à durée indéterminée. Elle est bien insérée dans le monde professionnel comme femme de service.
nicatifs. Beaucoup de femmes font d’énormes efforts pour s’insérer par le travail. Elles participent aux organismes caritatifs. Mais lorsqu’on vient du Mali et qu’on ne sait pas encore ce qu’est un
Quel avenir en France pour André ?
CIRIC / CORINNE MERCIER
des réfugiés ?
André, 17 ans, émigré africain, a été placé dans une famille d’accueil et suit les cours de 1re. Il nous raconte ses débuts en France. près des troubles dans mon pays, toute ma famille a dû fuir. Je suis parti seul (j’avais à peine 15 ans). Un homme m’a aidé dans mon exil. Il s’est occupé de tout : billet d’avion pour la France, faux passeport, etc. Mais arrivé ici, il m’a laissé tomber et j’ai dû me débrouiller tout seul à Paris. J’ai couché sous les ponts. Pendant ces épreuves, je n’ai pas cessé de prier et de lire la Bible (chez moi, j’avais commencé à me préparer au baptême). J’ai alors découvert le Service d’aide sociale à l’enfance qui m’a placé dans une famille d’accueil. Au début, Après mes j’étais déboussolé, sans vie familiale depuis si longtemps 18 ans, je ne (père dans la nature, frère en Australie, sœur aux USA sais ce qui et aucune adresse). Je me rends compte aujourd’hui arrivera. Auque ce n’était pas facile pour ma famille d’accueil qui s’occupait si bien de moi ! Comme je déprimais, elle rai-je un titre m’a fait suivre par un médecin. Il m’a fait rencontrer de séjour ? un couple chrétien. Par eux, j’ai pu m’intégrer à leur Pourrai-je paroisse. Je les considère un peu comme des grandspoursuivre parents. Ils me proposent de participer à des sorties (la fête diocésaine en mai 2014), à des messes qui me des études ? plaisent bien, même si elles sont différentes de chez moi. Dieu seul le
“A
“Continuer à grandir” L’exil n’était pas son projet mais Cristina a connu Constantin, que sa passion des chevaux avait fait quitter la Roumanie pour un haras d’ici. Par amour, elle l’a rejoint avec leur petite Catalina de deux mois, pour quelques années pensait-elle. Cristina ne parlait pas le français. D’abord très isolée, sans que personne l’informe du regroupement familial, elle a lutté 18 mois pour un permis de séjour, quatre ans pour un emploi, obtenu à l’Ehpad voisin où elle se sent bien intégrée. Son espérance ? Vivre ici avec sa famille, son travail, ses volailles, son jardin et “continuer à grandir”.
Vers le baptême J’ai entrepris, avec leur aide, de poursuivre ma préparation au baptême. Une équipe a été constituée. Elle comprend, outre ce couple, deux professeurs du lycée, une jeune maman africaine et une religieuse qui s’occupe beaucoup des migrants. Nous nous réunissons de temps à autre pour lire la Bible et échanger nos points de vue sur ces textes et sur la vie d’un chrétien. Officiellement, je serai accueilli dans la communauté le 1er dimanche de l’Avent et baptisé à Pâques 2015. Au lycée, je me suis facilement intégré grâce à mes professeurs qui m’ont regardé avec sympathie et m’ont aidé à prendre confiance en moi : ainsi j’ai franchi un grand pas. J’ai, en outre, eu le bonheur de faire un stage de théâtre avec l’un de mes professeurs au mois d’août. La troupe m’a accueilli à bras ouverts. Deux prêtres nous encadraient : les pères Cailliaux et Peschet, proposant moments de prière et messes. Cela m’a beaucoup plu par son atmosphère familiale. L’avenir ? J’appréhende un peu ; je ne peux faire de plans d’avenir comme lorsqu’on se trouve avec ses parents. Après mes 18 ans, je ne sais ce qui arrivera. Aurai-je un titre de séjour ? Pourrai-je poursuivre des études ? Dieu seul le sait.”
samedi chez elle avec une dizaine de femmes. Elle connaît bien les quatorze familles malgaches habitant la région. Elles se soutiennent. Sur l’agglomération aiglonne, depuis fin septembre, le Secours catholique et la communauté paroissiale ont permis à des familles d‘origine africaine et malgache de s’organiser pour se soutenir et s’aider sur tous les plans.
Propos recueillis par Michel Marpaud
Que la fête de Noël soit une “Bonne Nouvelle” pour tous les Africains arrivés ici.
Denis Mary, prêtre à L’Aigle
CIRIC / CORINNE MERCIER
vélo, il y a beaucoup à apprendre. Au plan religieux, ces familles sont souvent chrétiennes. Elles désirent des assemblées gaies et ferventes. Elisée, Malgache, fait des rencontres de prières chaque
sait.
III
Apatrides On parle beaucoup des sans-papiers et autres étrangers en France. La terre est à tous, dit-on. Pour les peuples dans la pauvreté ou sous l’oppression, l’Occident apparaît comme un eldorado, lieu de liberté et d’abondance. Pour changer cela, il faudrait changer le monde. Témoignage d’une famille mongole. il y a cinq ans que nous sommes en France, nous avons fait la demande d’“autorisation de séjour” à la préfecture d Alençon. Elle vient de nous être refusée. On nous demande de rentrer volontairement en Mongolie. Mais nous ne pouvons pas imaginer notre retour, on va craquer, au risque de vouloir mourir. C’est dur la vie. Comment allons-nous faire ?”
CIRIC / CORINNE MERCIER
Propos recueillis par Denis Mary
Rayon de Soleil est une association alençonnaise pour aider les sans-papiers à survivre, à faire les démarches administratives et à s’insérer dans le tissu social et professionnel. Créée en 2010, elle a permis à sept familles de s’intégrer avec permis de séjour. Contact : 06 08 64 21 30.
L’association Rayon de soleil accueille des familles depuis 2010.
D.R.
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“N
ous sommes nés en Mongolie il y a 34 ans. Mon mari est sans famille et moi fille unique. Après l’école de 8 à 12 ans, nous avons trouvé de temps en temps un petit boulot. Nous nous sommes mariés et avons eu un fils en l’an 2000. Avec si peu de travail, l’Europe nous a fait rêver et nous sommes partis. Un “passeur” nous a pris tout notre argent. C’était en 2009. Nous n’avions plus qu’un sac. Au bout de six mois nous arrivions à Caen, abandonnés, sans rien. Dans la rue, nous avons rencontré un Asiatique : c’était un Mongol, comme nous ! Après deux mois dans un hôtel, on nous a envoyés au CADA à Alençon (Centre d’accueil pour les demandeurs d’asile) qui nous a hébergés trois ans (2009-2012). C’est alors C’est dur de n’avoir rien. que mon mari a craqué. Il voulait mourir et s’est mis à boire. Nous n’avons pas pu avoir le statut de “réfugiés”. Partis du CADA, on nous a donné un appartement provisoire et dans l’escalier, nous avons rencontré Yvette qui est à l’association Rayon de soleil. Nous ne voulions pas retourner en Mongolie, mais faire venir notre fils. Avec quel argent ? On nous en a prêté, mais pas assez. Mon mari, ne sachant plus que faire, a volé, une fois, deux fois. On n’a pas pu rembourser ce qui avait été prêté, alors il a recommencé. Notre enfant a pu venir en France, mais mon mari a été puni pour les vols. Rayon de Soleil nous a trouvé un logement gratuit à Argentan, puis à L’Aigle. Le Conseil général donne 150 euros par mois pour notre fils (Le reste, c’est de l’aide en nourriture, vêtements et dons en échange de services, NDLR). C’est dur de n’avoir rien. Comme
PUBLICATION DU DIOCÈSE DE SÉES B.P.25 - 61 500 Sées. DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Guy Fournier Éditeur : Bayard Service Édition Ouest, BP 97 257 - 35 772 Vern-sur-Seiche - Tél. 02 99 77 36 36 - bse-ouest@bayard-service.com - www.bayard-service.com SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Bernard Le Fellic - MAQUETTE : Christelle Karpikhine - IMPRIMERIE : Atimco Du Loch. DÉPÔT LÉGAL : 4e trimestre 2014 - ISSN en cours Il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement sur quelque support que ce soit la présente maquette Orne Actualités, sans autorisation préalable et écrite de la part de Bayard Service. Tout contrevenant s’expose à des poursuites pénales.
IV
Au service de l’Église ! ppartenir à l’Église, faire partie de cette communauté rassemblée en un seul corps au nom du Christ, demande, au-delà de notre lien personnel avec Dieu, au-delà des pratiques religieuses, qu’elles soient d’ordre sacramentel ou simplement une manifestation de la piété populaire, un investissement pratique pour que cette Église des enfants de Dieu s’ancre dans la vie terrestre. S’investir dans la vie de la paroisse est une manière de vivre sa foi en communauté et en communion. Il n’y a pas de hiérarchie dans notre participation. Il n’y a pas de tâches plus grandes ou plus petites, si elles sont offertes au Seigneur pour le service de tous.
PHOTOS D.R.
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rémonie, toutes ces tâches sont belles aux yeux de Dieu, mais considérées comme plus ou moins ingrates par les paroissiens. Si une messe bien préparée va provoquer enthousiasme et ferveur, tout comme les chants choisis et animés par la chorale, qui va s’esclaffer de la propreté de l’église ? Vous êtes-vous déjà dit en sortant d’une cérémonie : “Comme cette église est propre !” ? Et pourtant, si elle
Pour la Gloire de Dieu Appartenir à l’équipe liturgique pour préparer la messe, faire partie de la chorale, fleurir l’église, distribuer les tracts à la fin de la messe ou balayer l’église chaque semaine avant la prochaine messe ou cé-
n’était jamais nettoyée, balayée, dépoussiérée, débarrassée des feuilles de messe qui restent inéluctablement sur les bancs, cela serait immédiatement remarqué et probablement critiqué.
Avis aux amateurs Comment alors dire MERCI à Yvette Dutertre qui, chaque vendredi à Tourouvre, s’arme de son balai, de sa pelle et de sa balayette pour la plus grande gloire de Dieu et le confort de tous. Deux heures toute seule et tous les vendredis depuis des années ! Un seul balai pour combien de m² ? Merci aussi à toutes les “fées” qui rendent les églises de notre paroisse, accueillantes et rutilantes ! Un jour où Yvette était moins en forme que d’habitude, une équipe est venue l’aider et là, magie des mathématiques : 2 heures seule = 1 heure à 2 = ½ heure à 4 = 20 minutes à 6… Alors avis aux amateurs : 20 minutes, une fois par semaine, pour que la maison de Dieu resplendisse… S’adresser au presbytère !
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Conte
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I
l y a longtemps, très loin vers le nord, vivait un roi bien débonnaire. Quand sa fille unique fut en âge de se marier, il annonça qu’il donnerait sa main à celui qui parviendrait à accomplir un curieux exploit. Il s’agissait de lui faire dire : “Tu mens” trois fois de suite. La nouvelle se répandit bientôt dans tout le pays. Une foule de jeunes gens se précipitèrent aussitôt au palais afin de participer à cette étrange épreuve. Hélas, malgré la bonne volonté et l’ardeur de chacun, aucun des candidats ne réussit à faire prononcer au roi, les trois mots fatidiques. Le roi commençait à désespérer de ne jamais pouvoir donner à sa fille l’époux qu’il souhaitait, lorsqu’un jeune paysan venant des contrées méridionales et à qui la nouvelle était parvenue, se présenta au château. - Où vas-tu, manant ? s’écrièrent les gardes. - Je vais chez votre roi, pour épouser sa fille ! répondit-il - Toi aussi ? dirent les gardes, en s’esclaffant de rire. Tu n’y arriveras pas, voyons ! Notre roi est trop malin pour se laisser surprendre. Enfin… si tu y tiens. Et ils le conduisirent auprès du roi. Celui-ci emmena alors le jeune homme dans un pré où ruminaient des vaches. - Que penses-tu de mes bêtes ? demanda le roi - Rien de bien à côté des vaches de ma mère, répondit le jeune paysan, elles sont si grosses que rien qu’avec le babeurre de leur lait, on ferait tourner sept-cent-soixante-dix-sept moulins. - Hum, marmonna le roi et il emmena le jeune prétendant dans un champ où poussaient des milliers de choux. - Que penses-tu de mes choux ? demanda le roi - Rien de bien à côté des choux de ma mère, s’exclama le jeune homme. Ils sont si gros qu’une noce entière peut se protéger de la pluie sous une seule de leurs feuilles. - Hum, bougonna simplement le souverain et il emmena le jeune homme dans un immense jardin où il faisait cultiver des haricots. - Que penses-tu de mes haricots ? demanda le roi. - Rien de bien, à côté des haricots de ma mère, répondit le jeune homme, ils sont si hauts, qu’ils touchent les nuages ! Un jour, je suis parti faire la cueillette et je suis monté sur le plant. Quand le sac a été plein de haricots, je l’ai jeté à terre, mais j’ai continué à grimper et je suis arrivé sur les nuages. Il y avait là
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D.R.
Un fieffé menteur
une maison et sur un de ses murs courait une puce. Comme j’avais besoin d’un autre sac, j’ai attrapé la puce, je l’ai tuée, puis dépecée. J’ai pu faire neuf sacs avec sa peau ! Quand j’ai voulu redescendre, les feuilles ont craqué sous mon poids, la tige s’est cassée et je suis tombé, mais je me suis retrouvé la tête coincée entre deux pierres. Alors j’ai sorti mon couteau et je me suis coupé la tête et je l’ai jetée au loin. Mais un renard, qui passait par là, l’a attrapée au vol. Alors j’ai saisi l’animal et je lui ai coupé la queue avec les dents. Et j’ai vu, écrit sur ses poils, que votre père avait été le valet du mien. - Tu mens, tu mens, tu mens, s’écria le roi à bout de force. - Bien sûr que je mens, répondit le jeune homme, mais c’est vous qui me l’avez demandé en échange de la main de votre fille. Et c’est ainsi qu’un jeune paysan se maria avec une princesse des pays du nord.
Pierre RIVES
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J’ai lu pour vous
À la découverte du Dieu inattendu de Marie-Noëlle Thabut, Éditions : Desclée de Brouwer. de la foi : Noé, Abraham, Moïse, David, Elie, Jonas, Ruth, Osée… Marie-Noëlle Thabot nous propose une approche chaleureuse du message biblique qui nous accompagne dans notre recherche de “l’image” de Dieu. À lire absolument.
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Marie-Noëlle Thabut a fait des études de droit puis d’exégèse. Elle s’est beaucoup investie dans la pastorale liturgique et l’initiation biblique, à travers des cours, des conférences et des voyages en Terre sainte. L’originalité de cet ouvrage est de permettre au lecteur de se représenter Dieu à travers des portraits de grands témoins
Pierre RIVES
J’ai vu pour vous
Mommy Date de sortie 8 octobre 2014 (2 h 19 min), Réalisé par Xavier Dolan. Avec Antoine-Olivier Pilon, Anne Dorval, Suzanne Clément… Genre : Drame. Nationalité : film Canadien Sy Synopsis : Une veuve monoparentale hérite de la Un garde de son fils, un adolescent TDAH, ga impulsif et violent. Au cœur de leurs emim portements et difficultés, ils tentent de po joindre les deux bouts, notamment grâce à join l’aide inattendue de l’énigmatique voisine l’ai d’en face, Kyla. Tous les trois, ils retroud’e vent une forme d’équilibre et, bientôt, ve dd’espoir. Tr personnages, des écorchés de la Trois vvie se soutiennent comme des contrefforts. “Je vais m’occuper d’toi, tu vas vvoir !” dit Diane (Die) à son fils qu’elle récupère d’un internat correctionnel. Plus tard, pour consoler sa mère effondrée de perdre son emploi, il lui promet à son tour : “Regarde moi, on va faire une équipe tous les deux ! Je vais prendre soin de toi et te protéger !”. Très seule, Die demande de l’aide à sa nouvelle voisine : “Est-ce que tu pour-
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rais m’rendre un ptit service” et les deux femmes lient une amitié improbable qui a pour ciment Steve, un adolescent, miange, mi-démon qui ne connaît aucune limite à ses pulsions. Xavier Dolan, un très jeune réalisateur de 25 ans, a su donner toute leur densité aux personnages. Il filme un moment crucial de leur vie, où tout peut basculer, sans complaisance, mais sans jugement et surtout avec tendresse et estime. Entre ombre et lumière, ils se battent pour la vie, et son cadrage donne une acuité toute particulière à ses personnages et ne laisse pas le regard du spectateur s’échapper. Un film qui remue et vous marque au fer rouge ! - Toi et moi on s’aime encore ? - Nous deux c’est ça, ce qu’on fait de mieux mon homme !” (En ce moment sur les écrans, ou bientôt en DVD.)
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La table de Jean-Claude
La “mandarine sans pépin” du frère Clément l’approche des fêtes de fin d’année, je vais vous raconter l’histoire d’un moine qui est entré dans la postérité grâce à un fruit. Il s’agit du frère Clément, membre de l’institut des frères de Notre-Dame de l’Annonciation, chef de culture de l’orphelinat de Misserghin, en Algérie (à côté d’Oran). En 1892 le docteur Trabut, botaniste et ami du père Clément, croise un mandarinier avec un bigaradier (oranger amer). Les fruits issus de ce croisement ont été appelés, jusqu’en 1929, “mandarine sans pépin”. Le docteur Trabut, voulant rendre hommage à l’ami et à l’homme d’Église, décida de l’appeler “clémentine”. Elle est cueillie sur un arbuste hybride de 4 à 6 mètres de haut, autostérile (dont la multiplication se fait essentiellement par greffage), et principalement cultivé en Afrique du Nord, en Espagne et en Corse. La clémentine est un fruit juteux et acidulé, sans pépin. Sa peau plus fine, non adhérente, la rend plus facile à éplucher que sa cousine la mandarine. Verte à maturité, elle se colore en orange en raison de la répétition de chocs thermiques, dus à l’alternance des nuits froides et des journées ensoleillées, qui dégradent sa chlorophylle.
À
Recette
Cémentine et bûche de Noël Pour bien profiter de ce fruit, meilleur en cette période hivernale, je vous propose une bûche de Noël aux clémentines. Rappelons-nous tout d’abord le symbole de la bûche à Noël : depuis plusieurs siècles, nous avions l’habitude de faire brûler dans la cheminée, le soir de Noël, une grosse bûche, de préférence issue d’un arbre fruitier, pour assurer une bonne récolte l’année suivante. Elle était allumée avec du buis sec des Rameaux de l’année passée, ou arrosée de vin pour s’assurer de bonnes vendanges. La disparition des cheminées après guerre fut le prétexte à la création d’un gâteau roulé, garni de crème au beurre, au café, au chocolat ou au Grand Marnier. Ce gâteau prit le nom de Souque en Normandie, Kef Nedelec en Bretagne, Galenche dans les Vosges, Capsaou en Aquitaine ou Bocque dans les Ardennes. Aujourd’hui les recettes ont évolué avec plus de fruits, de la mousse ou de la gelée. Et n’oubliez pas que Noël est la fête du partage, alors si vous êtes six : faites-en pour dix et offrez-en une part à qui se présentera : votre Noël n’en sera que plus joyeux !
Vous aurez besoin pour 8 personnes de : • 4 œufs • 100 gr de farine • 150 gr de sucre en poudre • 1 cuillère à café de levure de boulanger • 4 clémentines de Corse, de préférence avec feuilles • 40 cl de crème liquide • 120 gr de sucre en poudre Casser les œufs en les clarifiant, Monter les blancs en neige ferme, Mélanger les jaunes, le sucre, la farine et la levure, Incorporer les blancs bien délicatement, Beurrer un moule à cake et y verser la préparation, Cuire 45 mn environ à 180°C, Monter la crème en chantilly sucrée, Couper horizontalement votre gâteau en deux, garnir de crème et de quartier de clémentines, puis recouvrir avec l’autre moitié du gâteau, Arrondir les bouts pour imiter au mieux la forme de la bûche, Piquer les feuilles de clémentines sur le dessus et saupoudrer de sucre glace (vous pouvez imbiber légèrement le gâteau d’un sirop léger parfumé au Cointreau ou d’une liqueur de mandarine), À boire avec un crémant d’Alsace ou un vouvray sec (avec ( modération,, comme toujours j !))
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La bûche de Noël à la clémentine
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Livre de vie Baptêmes
Malétable
Randonnai
Bubertré 27 sept. : Romane Picard
26 juillet : Kim HUYNH et Charlène DOLPIERRE-PIQUET
17 juillet : Yves DELPLANQUE, 83 ans 25 juillet : Gilbert AUGUSTE, 56 ans
Le Mage
Saint-Victor-de-Réno
Saint-Maurice-les-Charencey
9 août : Alexandre CORVISIER et Marilyne DENNIEL
3 sept. : Suzanne HARREAU, 85 ans 15 oct. : Gisèle RIET, 86 ans
13 juillet : Axelle DUTEIL 20 juillet : Noëlie PORET 24 août : Augustin BOURGUIGNON 14 sept. : Marvin GATEAU Cassandra ROUAULT, Maël GUINCETRE 20 sept. : Raphaëlle BUTTIN 28 sept. : Chloé DEJARDIN Axel DEJARDIN
Tourouvre
Tourouvre
12 juillet : Cédric PETITIMBERT et Marion DESHAYES 30 août : Paul LEVESQUE et Marie-Pierre JACOB
22 août : Roger LORIEUX, 78 ans 25 août : Jeanne BRECHON, 101 ans 25 sept. : Patrice GROUT de BEAUFORT, 62 ans 30 sept. : Jacques COURBE, 68 ans 11 oct. : Claude ORGEVAL, 67 ans 30 oct. : Roger MAUGER, 78 ans
Moussonvilliers
1 oct. : Marcelle LEDUC, 81 ans
19 juillet : Alix FORTES
Longny-au-Perche
10 août : Ella BELLANGER
Funérailles Autheuil Le Mage
Normandel 6 sept. : Ruben LEBARON Romane NICOLAS, Hugo ROUSSEAU
7 août : André BRYSKIER, 67 ans 16 oct. : André TREPIZUR, 85 ans
De dimanche en dimanche
Gournay le Guérin
Pour connaître les horaires des messes chaque week-end, consulter : - les feuilles affichées chaque mois à la porte des églises - le site de la paroisse : sainteanneduperche.com - l’accueil du presbytère de Tourouvre 02 33 25 73 21
Randonnai
4 sept. : Gérard de GOURNAY, 91 ans
5 juillet : Hugo LECHEVREL 9 août : Mathéo CARRIER
La Ventrouze 27 août : Simone BELOEIL, 102 ans 9 oct. : Luc LIZOT, 54 ans
Tourouvre 13 juillet : Justine JEANVRIN Clara BELLANGER, Laël GEORGE 3 août : Déborah GALIN 21 sept. : Maxandre DARRIBA
Lignerolles 16 juillet : Madeleine LAUNAY, 93 ans
Longny 3 juillet : Jeanne GUERIN, 78 ans 10 juillet : Louis MAUGUIN, 97 ans 22 juillet : Georges BERGES, 93 ans 5 sept. : Jacques FROGERAIS, 95 ans
Mariages Beaulieu 23 août : Jordan JOUANEST et Nadège CHAMARET
Malétable
L’Hôme-Chamondot
14 août : Joël LEFEVRE, 63 ans
23 août : Christian LORGERIE et Angélique LORIN 6 sept. : Damien LAVIRON et Mélanie MORA
Marchainville 5 juillet : Philippe DAVOUST, 43 ans
Moulicent
Longny-au-Perche
19 sept. : Claude NOYER, 63 ans
6 sept. : Medhi ARCHAMBAUD et Jessica CILIA
Neuilly
Le Mage 5 juillet : Olivier DOUIN et Claire BRENOT
18 juillet : Jeannine FEUILLARD, 85 ans
Célébrations pénitentielles Jeudi 19 décembre à 10 h 30 à Tourouvre Lundi 22 décembre à 20 h 30 à Longny Noël - Mercredi 24 décembre à 18 h 30 à Tourouvre - Mercredi 24 décembre à 20 h à Longny - Mercredi 24 décembre à 21 h à Saint-Maurice - Jeudi 25 décembre à 10 h 30 à Neuilly et Randonnai Mercredi des cendres - Mercredi 18 février à 10 h 30 à Longny - Mercredi 18 février à 20 h 30 à Tourouvre
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Les religieux pendant la Grande guerre
L
a guerre de 14 commence neuf ans après la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État et fait oublier la IIIe République et ses “pulsions” anticléricales. En vertu de la loi de 1889, dite loi “des curés sac à dos”, les ecclésiastiques ne sont plus exemptés et des prêtres aumôniers sont affectés au service de santé comme infirmiers ou brancardiers. Celle de 1905 envoie les plus jeunes dans des unités de combat comme officiers ou sous-officiers. Beaucoup d’entre-eux suivent les combattants dans les tranchées, leur apportant un réconfort moral et spirituel, assurant le culte et administrant les derniers sacrements. Mais ils sont aussi des confidents, des soignants, des consolateurs, des accompagnateurs dans les moments difficiles ou pour les derniers instants.
Liste de victimes
Histoire
Nous pouvons nommer, parmi toutes les victimes de ce conflit, le père jésuite Louis Lenoir, mort en 1917 en allant réconforter des soldats, le père assomptionniste Raphaël Retaud, tué en 1916 par un obus en transportant un blessé, le rabbin Abraham Bloch, mort dans les Vosges en 1914, en apportant un crucifix à un mourant catholique et le père Riguet de Préaux du Perche, mort au combat en 1917. Mais souvenons-nous aussi des survivants qui ont participé à ce conflit en va dépit de leur esprit pacifique et malgré dé Mgr Louis leurs vœux de paix : le jésuite Pierre le Ernest Dubois. Teilhard de Chardin, le spiritain DaTe
PHOTOS D.R.
L’année 2014 se termine, elle fut riche en commémorations, dépôts de gerbes ou expositions, qui ont honoré les poilus et les victimes civiles. Nous voulons aujourd’hui rendre un hommage tout particulier aux 4 953 membres du clergé, morts pour la France, et à tous ceux, “avec cornettes ou soutanes”, qui ont aidé, grâce à leur foi, en étant infirmier(e), aumônier, pasteur, prêtre, rabbin séminariste, curé ou évêque, tous les combattants, quelle que soit leur religion ou leur nationalité.
niel Brottier qui fonda dès 1918, avec Clémenceau, l’Union nationale des combattants, Achille Lienart et Charles Ruch, évêque de Nancy, puis de Strasbourg, mais aussi Jacob Kaplan, fantassin, qui devint grand Rabbin de France, les Pasteurs Jules Jézequel et Victor Rivet, Paul Remond, prêtre Commandant (ecclésiastique le plus gradé de cette guerre), qui devint évêque de Nice ; et tant d’autres anonymes et néanmoins tout aussi méritants !
Appels à la paix N’oublions pas aussi les nombreuses religieuses qui officièrent le plus souvent comme infirmières. Pensons également aux autorités de l’époque dont Mgr Louis Ernest Dubois (mon arrière-grand-oncle) ancien évêque de Verdun, archevêque de Rouen pendant le conflit (où il perdit deux neveux) et futur cardinalarchevêque de Paris. Il fut un ardent promoteur, avec d’autres membres du clergé, de “l’Union sacrée” ou réconciliation de l’Église et de la République Laïque. Il officia sous l’Arc de triomphe pour la bénédiction du cercueil du soldat inconnu, le 11 novembre 1920. Nommons bien sûr le pape Benoît XV, élu le 3 septembre 1914, qui s’efforça de tenir une ligne de neutralité tout en faisant des appels à la paix. On notera que l’œcuménisme se renforce particulièrement en temps de guerre et de conflit, mais ceci sera sûrement le thème d’une autre parution. Un ouvrage de référence pour mieux comprendre la vie des religieux pendant cette période : Les soutanes sous la mitraille, du père René Gaell, publié en 1915, chez Henri Gautier.
Jean-Claude CHEVALIER