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Profession : ambulancier
by RQRA
PAR DIANE BEAUDIN, RESPONSABLE DU MAGAZINE L’ADRESSE ET DIANE BELLAVANCE , RESPONSABLE DU SOUTIEN PROFESSIONNEL AUX MEMBRES, RQRA
APRÈS AVOIR ÉTÉ SUPERVISEUR AUX OPÉRATIONS PENDANT 4 ANS, RENÉPIERRE BERGERON EST DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES COORDONNATEUR CLINIQUE ET ASSURANCE QUALITÉ POUR LES AMBULANCES DEMERS. LORS DE NOTRE ENTRETIEN AVEC LUI, NOUS AVONS PU CONSTATER SA PASSION POUR SON MÉTIER QU’IL EXERCE DEPUIS 19 ANS, QUE CE SOIT EN TANT QUE PARAMÉDIC OU COMME ENSEIGNANT À LA FORMATION CONTINUE.
Un Métier De Première Ligne
Le métier d’ambulancier tend à être de plus en plus reconnu. Ne faisant partie d’aucun ordre professionnel, les techniciens ambulanciers paramédicaux tiennent un rôle essentiel dans le système de santé. On l’a remarqué lors de la pandémie, notamment lorsqu’ils ont été affectés aux hôpitaux et dans les CHSLD pour pourvoir aux périodes de bris de service.
Selon les règles et en fonction de divers protocoles, les ambulanciers ont la responsabilité d’évaluer la condition clinique et de stabiliser l’état de santé des patients pour finalement les transporter vers les hôpitaux. « Il n’y a pas eu beaucoup de changement au cours des cinq dernières années au niveau de la pratique sur le terrain en ce qui concerne les responsabilités professionnelles », précise monsieur Bergeron. Assurément, les ambulanciers donnent un service de première ligne primordial au réseau de la santé et occupent une fonction qui mérite toute la reconnaissance.
Comme dans tous les domaines d’activité, la pénurie de main-d’œuvre dans ce secteur se fait également sentir. Malgré un taux d’embauche régulier, des périodes de temps supplémentaire sont fréquentes dû au manque de personnel.
Interventions En RPA
Selon les statistiques, au moins 25 % des interventions du service ambulancier se fait en RPA. « Les ambulanciers sont très bien accueillis par le personnel des RPA et le transfert d’information pour la prise en charge du patient se passe généralement très bien. Le personnel des résidences connaît parfaitement le patient et il est en mesure de fournir toutes les informations nécessaires lors du transfert. C’est souvent plus facile que lors d’une intervention dans la communauté », précise le coordonnateur clinique.
Certaines RPA ont en main le formulaire d’objectif de soins, connu aussi sous le nom de niveaux de soins, qu’ils remettent aux ambulanciers lors d’une intervention. Ce document, signé par le médecin de famille, permet aux intervenants de connaître les directives du patient en cas d’urgence. Le formulaire comporte maintenant une section spécifique pour le secteur préhospitalier, qui se trouve au recto du document, et peut être d’une grande utilité lors de l’intervention. Le document AH744 ou DT9261 est accessible par internet.
La principale cause d’appels d’urgence provenant des RPA est sans contredit les chutes et, depuis quelques années, de chutes avec impact crânien. Venant des CIUSSS, il s’agit d’un nouveau protocole appliqué dans les RPA, qui dit que lors d’un impact crânien visible, le patient doit être vu par un médecin. On comprend aussi que, dans certains cas, il ne peut s’agir que du relèvement du patient, puisque selon le poids et la gravité de la chute, pour procéder à la manœuvre, les RPA n’ont pas toujours les équipements nécessaires, comme un levier ou un soulève personne.
Lors De Refus De Transport
Du point de vue légal, lors d’un appel d’urgence du 911, les ambulanciers ont l’obligation de transporter le patient à l’hôpital. Le patient a le droit de refuser le transport selon le Code civil du Québec et la Charte des droits et libertés. Dans ces cas, les ambulanciers doivent s’assurer de la compréhension par le patient des risques que peuvent représenter le refus. Une décharge légale, qui a été lue intégralement par les ambulanciers, doit être signée par le patient.
Dans les cas de perte cognitive, le tuteur légal ou la personne possédant le mandat de protection doit être validée avec le mandataire ou toute personne qui porte un lien particulier envers le patient pour prendre la décision, par exemple l’infirmière de la RPA en l’absence de contact avec la famille. Il arrive aussi que les ambulanciers doivent faire appel au service policier. Dans ces cas, les policiers retirent les droits de la personne au patient, en appliquant la loi 38, et escortent le transport vers l’hôpital. Ces interventions peuvent durer jusqu’à deux heures, mais sont heureusement peu fréquentes.
Nouveau Projet Pilote
Le projet de paramédecine de régulation a récemment été mis sur pied pour désengorger l’accès aux hôpitaux. La pratique se fait actuellement dans certaines régions, entre autres en Montérégie. « Cette nouvelle porte d’entrée au réseau de la santé permet, si l’appel obtient une notation non urgente selon le premier triage, d’être basculé à l’unité de soutien clinique. Celle-ci est composée d’infirmiers et d’infirmières qui prennent en charge le patient et tentent de trouver une solution autre que d’amener le patient sur le plateau technique de l’urgence si ce plateau n’est pas nécessaire », précise monsieur Bergeron.
Les Ambulances Demers Présent En Montégérie
Ambulances Demers est une entreprise familiale privée qui couvre une partie de la Montérégie avec cinq secteurs d’opération. Entre 22 à 25 ambulances sont disponibles le jour et une dizaine la nuit. Le service ambulancier est offert dans les régions de Beloeil, Boucherville, St-Jean-sur-Richelieu, Napierville, Farhnam et Hemmingford. Ils reçoivent plus de 33 000 appels par année dont 70 % proviennent d’une clientèle plus âgée.


Avec ce projet pilote, on développe aussi la paramédecine de régulation sur le terrain pour les appels non urgents dans certains secteurs. Dans ces cas, les intervenants médicaux se déplacent sur le terrain, entre autres dans les RPA, pour faire l’appréciation clinique du patient avec la co-évaluation d’une infirmière ou d’un infirmier du CLSC (soutien à domicile) et, par la suite, une trajectoire sera définie. Le problème peut même être réglé en clinique, directement avec la pharmacie dans le cas de certaines interventions, ou pris en charge par le soutien à domicile.
COMBIEN COÛTE UN TRANSPORT AMBULANCIER ?
Dans la majorité des cas, le service de transport ambulancier est assumé par le ministère de la Santé. Les personnes âgées de 65 ans et plus ont généralement un accès gratuit au transport par ambulance.
Depuis 1985, les ambulances Demers ont un tarif de service de transport fixe de 125 $ auquel s’ajoutent les frais de kilométrage parcouru, indexés annuellement, de 1,75 $ du kilomètre. Ce coût est fixé par le Ministère de la Santé.