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Sensibilisation à l’exploitation des aînés
by RQRA
LES AÎNÉS SONT DES PERSONNES VULNÉRABLES. ILS PEUVENT ÊTRE DÉPENDANTS, ÉMOTIFS ET FRAGILISÉS PHYSIQUEMENT. LEUR SENSIBILITÉ ET LEUR JUGEMENT SONT QUELQUES FOIS AFFECTÉS PAR LA SOLITUDE ET LE MANQUE D’INFORMATION AINSI QUE PAR LES CONSÉQUENCES DE CERTAINES MALADIES DÉGÉNÉRATIVES. IL EST DU DEVOIR DU BON CITOYEN DE LES PROTÉGER CONTRE TOUTE FORME D’ABUS OU D’EXPLOITATION PAR DES PERSONNES QUI POURRAIENT VOULOIR TIRER AVANTAGE DE LA SITUATION.
LES DIFFÉRENTES FORMES D’EXPLOITATION
L’exploitation peut être financière, physique ou psychologique. Selon l’Enquête sociale générale sur la victimisation, réalisé entre 2014 et 2019, environ 12 000 personnes âgées ont déclaré avoir été victimes de violence émotionnelle ou d’exploitation financière commise par un ami, un parent ou un soignant.
Généralement, un lien de confiance est créé afin d’obtenir de façon rapide ou graduelle des biens appartenant à la personne vulnérable. Les gestes commis peuvent se faire par la force, par la menace ou encore par une manipulation émotive.
La version émotive de l’exploitation comporte différents aspects. La personne qui exploite aura tendance à isoler l’aîné en l’empêchant de voir des gens ou de communiquer avec les autres. La pression exercée amènera des doutes et des craintes qui affecteront le jugement de l’aîné. De la négligence ou de la violence verbale ou physique crée de la peur et de la culpabilité chez la personne vulnérable ce qui l’empêche de se comporter normalement.
L’enquête révèle également qu’un peu plus de 900 000 personnes âgées ont été victimes de fraude au cours des cinq années entre 2014 et 2019. Les données reposent uniquement sur les cas déclarés à la police et celles fournies par le Centre antifraude du Canada et ne tiennent pas compte des actes non déclarés. En 2018, les cinq principaux types de fraudes envers les aînés sont l’extorsion, la fraude de soutien technique, l’hameçonnage, les renseignements personnels et les faux prix¹.
LE RÔLE DU GESTIONNAIRE EN RPA EN CAS D’ABUS
Récemment, il a été question d’un fléau concernant le vol de biens à l’égard d’une personne vivant dans une résidence privée pour aînés (RPA) ainsi que des résultats d’une étude portant sur la maltraitance en RPA. Il n’est pas rare d’entendre des histoires d’horreur sur le sujet et il est important de mettre les pendules à l’heure et de rappeler le rôle de chacun dans cette situation.
Les familles, le personnel et la direction de RPA ont le devoir de signaler toute forme d’exploitation qui est toutefois souvent difficile à identifier clairement. Lors d’événements susceptibles de représenter de la maltraitance, le gestionnaire a l’obligation de procéder à une enquête interne avec les personnes concernées ou impliquées dans les faits et d’entreprendre les démarches requises pour remédier à la situation. Déclarer l’événement à la police est nécessaire qu’il s’agisse d’un abus de la famille, d’un autre résident ou d’un membre du personnel.
Malgré le fait que la vérification de tous les antécédents judiciaires des employés, de la direction, des bénévoles et des fournisseurs soit obligatoire, il y a toujours possibilité d’abus. Ces gestes doivent être signalés afin de prévenir qu’ils ne se répètent ailleurs et qu’ils fassent ainsi d’autres victimes.
Il est également important de noter dans le manuel d’accueil d’un nouveau résident qu’il est préférable de retirer tous les objets de valeur, les bijoux et l’argent afin d’éviter les vols ou les égarements, particulièrement lorsque la personne concernée présente des signes de déficience cognitive.
ENQUÊTE SUR LA MALTRAITANCE ENVERS LES AÎNÉS AU QUÉBEC
Selon l’Enquête sur la maltraitance envers les personnes aînées au Québec 2019 (EMPAQ) environ 11 000 personnes ont été victimes de maltraitance matérielle ou financière sur une période de 12 mois². Les facteurs de risques à l’exploitation financière des aînés sont l’isolement social, la pauvreté et insécurité économique et les déficiences cognitives.
Les personnes victimes d’exploitation ou toute autre personne peuvent contacter la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Une équipe spéciale s’occupe des situations d’exploitation des personnes âgées. Demandez à parler à une personne de cette équipe. 1 800 361-6477
Une enquête sera faite sur la situation et peut même aviser le Curateur public du Québec si la personne semble inapte à prendre soin d’elle-même et a besoin de protection.
Ou encore appeler Ligne Aide Abus Aînés, une ligne d’écoute et de référence bilingue et confidentielle pour les personnes âgées victimes d’exploitation, d’abus ou de négligence. 1 888 489-2287 ou le 514 489-2287.
1. https://www.canada.ca/fr/conseil-national-aines/programmes/publications-rapports/2019-ce-que-nous-entendons-crimes-torts-financiers.html
2. https://bdso.gouv.qc.ca/docs-ken/multimedia/PB01670FR_Maltraitance_Ainees2020A00F00.pdf p.68