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Jan Hulsen

Dries Aerden

Signes d’alimentation

Guide pratique pour une alimentation saine des laitières

Signes d’alimentation

Auteurs

Jan Hulsen, Vetvice

Dries Aerden

Rédaction

Ton van Schie

Christel Lubbers

Traduction française

Ellen van de Leemput-Schmitt

Christian Laplace

Coordination française

Karin de Lange

Validation française

Sébastien Léger

Secrétaire d’édition française

Corinne Thonnat

Photos

Jan Hulsen (sauf si indiqué différemment)

Broer Hulsen

Bertjan Westerlaan

Illustrations

Trudy Michels, Studio Michels

Herman Roozen

Dick Rietveld

Mise en page

Varwig Design

En collaboration avec

Joep Driessen, Dick de Lange, Bert van Niejenhuis, Pieter Paschyn, Nico Vreeburg , Bertjan Westerlaan, Jaap van Zwieten

Remerciements

Owen Atkinson, Jack Rodenburg, Freek van Essen, Kees Haanstra, Paul Hulsen, René Knook, Roel Koolen, Adri Maas, Aart Malestein, Niek Mangelaars, Ria et Ronald Raats, Kees Simons, Lucas Talsma et de nombreux éleveurs, conseillers, vétérinaires et autres professionnels impliqués dans les vaches laitières et la filière laitière.

Signes d’alimentation fait partie de la série à succès CowSignals® (Signes de vaches). CowSignals® est une marque déposée de la CowSignals® Training Company. La formation et l'apprentissage en ligne sont assurés par la CowSignals® Training Company. Le contenu de CowSignals est fourni par Jan Hulsen / la maison d'édition Roodbont.

© Jan Hulsen, 2020

ISBN : 978-90-8740-171-9

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Colophon
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Table des matières Introduction : Comportement et habitudes alimentaires 4 Besoins comportementaux 5 Ingestion et digestion chez la vache 6 Fonctionnement ruminal : mélange et transit 8 Digestion des aliments 10 L’énergie et la protéine favorisent la dégradation 11 Ingestion, production laitière et pH ruminal 12 Le pH du rumen 13 1 : Manger 14 Manger de façon optimale 15 Abreuvement 16 Beaucoup de temps pour manger 17 Manger confortablement 18 Espace, repos et tranquillité 20 Se déplacer et se coucher confortablement 21 Stress thermique 22 Pâturage 23 2 : Stocker, charger et distribuer 24 Nourrir le mieux possible 25 Charger, mélanger, distribuer 26 Charger la mélangeuse 27 Peser : savoir ce qui se passe réellement 28 Contrôler et calibrer 29 La table d’alimentation 30 Utilisation du tamis PennState 31 Ensiler 32 Pâturage optimisé 34 3 : Calcul de la ration 36 Vitesse de dégradation dans le rumen 37 Fibrosité 38 Appréciation de l’analyse de fourrage 39 Évaluez le fourrage 40 Gestion des stocks 42 Gestion des stocks de fourrage 43 Ration totale mélangée 44 Ration semi-complète 45 Analyse des fourrages : explication de termes 46 4 : Évaluer et conduire les vaches 48 Tri alimentaire : le détecter et le diminuer 50 Analyse de l’ingestion individuelle 51 Remplissage du rumen 52 Remplissage et fonctionnement du rumen 53 Approche des problèmes et améliorations 54 Évaluation des bouses 55 Évaluation de la consistance des bouses 56 Grille d’évaluation de la digestion des bouses 57 Fiche d’instructions : tamiser les bouses 58 Grille d’évaluation des bouses tamisées 59 5 : Évaluer et conduire le troupeau 60 Mesurer et analyser plutôt que supposer et estimer 61 Mettre l’accent sur l’économie : l’équilibre alimentaire 62 Mettre l’accent sur l’efficacité de la ration 63 Mettez l’accent sur la production laitière 64 Tarissement 66 Tarissement et transition réussis 67 6 : Problèmes de vaches en relation avec l’alimentation 68 Troubles du comportement alimentaire 69 Cétose et stéatose hépatique 70 Fièvre de lait 71 Excès d’acide produit dans le rumen 72 Déplacement de caillette à gauche ou à droite 73 Utiliser la NEC 74 Nutrition, production laitière et fertilité 75 Problèmes de pieds 76 Minéraux : déficit ou excès 77 Corps étranger (RPT) 78 Index 79 copyrightprotected

Comportement et habitudes alimentaires

Les vaches sont des animaux grégaires, herbivores et ruminants.

La rumination est leur spécificité. Grâce aux processus de dégradation dans le rumen, la vache produit à partir de végétaux de basse qualité des aliments de haute qualité : le lait et la viande.

En adaptant l’alimentation, le logement et les soins aux besoins et caractéristiques de la vache et de son appareil digestif, on améliore son bien-être, sa santé et sa production. Et ainsi la durabilité de son exploitation et son revenu.

Comportement social et repas communs

Les vaches d’un même lot mangent, se couchent et se déplacent ensemble. Le fait que tous les animaux d’un lot ne puissent manger en même temps la même chose génère de la compétition et du stress. Une vache qui ne peut pas manger ou se coucher avec le reste du troupeau mange moins longtemps et ingère moins.

Les repas pour les vaches sont l’occasion d’affirmer leur hiérarchie et les liens sociaux. Cela se traduit par des signes brefs mais clairs. Les dominantes montrent qu’elles le sont et les dominées indiquent qu’elles connaissent leur position hiérarchique. Cela se produit aussi lors de l’abreuvement. Ces rapports sont essentiels pour les animaux.

Les vaches qui pâturent remplissent leur rumen d’herbe et vont ensuite se coucher pour ruminer dans un endroit dégagé et rassurant. Elles s’alimentent en groupe et ruminent également ensemble.

La flore ruminale fait le menu

Les végétaux contiennent beaucoup de cellulose, élément que les animaux ne peuvent digérer en l’état. Mais certains micro-organismes comme les bactéries en sont capables. Les ruminants ont deux pré-estomacs (le réseau et le rumen) dans lesquels des micro-organismes dégradent les aliments. Ce processus s’appelle la dégradation et l’ensemble des micro-organismes présents dans les préestomacs s’appellent la flore ruminale.

Une rumination suffisante

Une mastication et en particulier une rumination suffisamment longues indiquent que la ration est assez riche en fibre. Cela est indispensable pour assurer la bonne activité de la flore et préserver la santé du rumen.

Une vache forte productrice rumine environ 14 à 16 heures par jour. En stabulation, elle mange 4 à 6 heures par jour et rumine 9 à 11 heures. Les proportions sont exactement inversées au pâturage.

Un défaut de fibres dans l’alimentation des veaux se traduit par des troubles du comportement (succion du nombril, des trayons ou consommation de l’urine des autres veaux) et peut provoquer des trichobézoards (boules de poils) dans le rumen. Chez les adultes, un défaut de fibres peut entraîner diarrhée, troubles intestinaux, ulcères de caillette, ruminites et pica.

4 Signes d’alimentation Introduction
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Introduction : Comportement et habitudes alimentaires

Besoin de repos et de sérénité

Les proies sont toujours attentives à ce qui les entoure et réagissent aux menaces potentielles, aux autres réactions de leurs congénères et aux choses inconnues. Une vache inquiète mange plus vite, mais elle mange moins aussi et reste debout au lieu de se coucher. Dans un lot non stressé, les vaches mangent calmement sans inquiétude. Le calme s’obtient par la sécurité et la stabilité. En cas d’agitation, une vache doit pouvoir réagir en sécurité.

De nombreux facteurs sont source de stress : conflits avec d’autres vaches, peur de certaines personnes ou de machines, événements inattendus et alarmants. Tout ce qui empêche les vaches de se coucher aussi longtemps qu’elles le voudraient est aussi facteur de stress (manque de place ou inconfort d’une partie de la zone de couchage, par exemple).

La marche est bénéfique

La vache n’a pas besoin de beaucoup marcher, mais ses déplacements contribuent fortement à sa vitalité. Si les vaches ont beaucoup d’espace pour bouger, elles auront aussi assez d’espace individuel et pourront éviter les conflits en fuyant. Dans la nature, un bovin marche de 5 à 15 km par jour, suivant l’abondance de l’herbe et l’emplacement des points d’eau. En stabulation, une vache laitière parcourt entre 1,5 et 2,5 km.

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Besoins comportementaux
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Les veaux placés en case collective mangent plus et poussent mieux. Ils ont aussi moins de problèmes d’assimilation lorsqu’ils sont introduits dans un nouveau lot.

Anatomie de l’appareil digestif

Rectum

• réabsorbe de l’eau pour réduire les pertes liquidiennes, épaississant la bouse

Pancréas, vésicule biliaire et intestin grêle

• augmentent le pH

• libèrent des enzymes digestives

• l’intestin grêle adsorbe les substances nutritives

Anus et vulve

• 70 litres d’urine par jour et des bouses à 8-9 % de matière sèche

Cæcum, gros intestin

• la flore intestinale dégrade par fermentation les fibres et substances nutritives restantes

• adsorbent les acides gras volatils et l’eau

Caillette

• libère de l’acide et des enzymes

• digère la flore ruminale et d’autres substances nutritives

• adsorbe certaines substances nutritives

L’eau et la salive

Environ 300 à 400 litres d’eau par jour transitent par le rumen d’une Prim’Holstein en lactation. Sa nourriture lui fournit 50 litres d’eau. Par kilo de matière sèche ingéré, elle consomme 4 à 5 litres d’eau, soit 80 à 120 litres d’eau par jour si la température est inférieure à 22-25 °C. Elle produit également 200 à 250 litres de salive par jour.

Cette salive :

• humidifie la nourriture et complète le liquide ruminal

• limite la baisse du pH ruminal

• apporte de l’azote circulant (urée) pour la production de protéines, du phosphore et du sodium

Beaucoup d’eau de la ration est réabsorbée dans le feuillet, puis dans le colon (gros intestin). La vache perd de l’eau à travers son lait, son urine, ses bouses et la vapeur d’eau évacuée lors de la respiration.

La production de salive est continuelle pour une moitié et directement liée à la mastication pour l’autre. Si la vache ne peut pas déglutir ou en cas d’obstruction œsophagienne, la salive reste dans la gueule.

6 Signes d’alimentation Ingestion et digestion chez la vache
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Orifice réticulo-omasal

• retient le contenu solide et laisse passer l’aliment prédigéré

Rumen

• se contracte pour mélanger le contenu

• la flore ruminale dégrade la nourriture pour se fournir en énergie et pour sa croissance. Cela produit des acides gras volatils

• la paroi ruminale absorbe les acides gras volatils et des minéraux. Ces acides gras volatils fournissent 50 à 70 % des besoins énergétiques de la vache. Volume du rumen : 180 à 200 litres

Gorge et œsophage

• font passer la nourriture dans le rumen. Une vache ingère 15 à 23 kg de matière sèche par jour, soit 30 à 90 kg d’aliments

• font remonter le bol de rumination

Feuillet

• absorbe beaucoup d’eau, d’acides gras volatils et certains minéraux

• fait transiter l’aliment prédigéré

Flore ruminale et acides gras libres comme source de nourriture

Réseau

• fait remonter le bol de rumination

• fait transiter le contenu ruminal vers le feuillet

Cavité buccale, langue et dents

• découpent et fractionnent la nourriture

• incorporent de la salive (200 à 250 l/ jour)

Yeux, nez, langue, mufle

• sélectionne et attrapent la nourriture

Ingestion :

• au pâturage : 1 kg de matière sèche par heure

• à l’auge : 1,5 à 2 kg de matière sèche par repas d’environ une demi-heure

Une vache se nourrit donc de sa flore ruminale, des produits résultant de la dégradation et des substances nutritives qui transitent par le rumen. Les acides gras volatils sont les produits de la dégradation des glucides présents dans la ration (sucres, amidon, cellulose). La production d’acides gras volatils couvre 50 à 70 % des besoins énergétiques de la vache laitière. Le reste est fourni par l’amidon dans l’intestin grêle, les lipides et les protéines. Dans le cæcum et le colon, la masse alimentaire subit une nouvelle dégradation qui produit des acides gras volatils qui couvrent 10 à 15 % des besoins énergétiques.

7 Introduction : Comportement et habitudes alimentaires Ingestion et digestion chez la vache
Le feuillet est formé d’un grand nombre de parois parallèles comme les feuilles d’un livre. Cela lui procure une très grande surface d’échanges avec la masse alimentaire.
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CHAPITRE 1

Manger

L’idéal serait que chaque vache mange 12 repas égaux répartis dans la journée. Et qu’elle rumine beaucoup et ne trie pas sa nourriture. Plus le niveau de production laitière est élevé, plus c’est important. Pour manger beaucoup de petits repas et ruminer tranquillement, il faut que la vache ait une aire d’alimentation facilement accessible, qu’elle aborde sans stress. L’aliment doit toujours être appétent. Distribuer régulièrement et repousser souvent la ration (≥ 2 fois) permet de limiter le volume des repas. La distribution de la ration est toujours une incitation à manger. Et pour manger beaucoup, l’animal doit également boire beaucoup.

Petits repas, beaucoup de mastication

Une vache doit manger de nombreux repas, régulièrement espacés tout au long de la journée. Cela permet de maintenir l’état de remplissage du rumen et de limiter les variations de pH. Dans de bonnes conditions de logement, les vaches laitières les plus productives mangent jusqu’à 14 repas par jour Une vache mange de façon optimale lorsque toute la journée, elle :

• accède facilement à une nourriture appétente

• a tout son temps

• peut manger confortablement

• est en bonne santé, sans douleur ni stress

• mène une vie régulière et routinière

• peut manger en même temps que toutes les autres vaches

Manger ensemble, se reposer ensemble

Une vache qui ne peut pas manger avec le reste du groupe mange vite et souvent moins. Elle se couche aussi moins, ce qui sollicite plus ses sabots. Une abondance permanente de ration appétente et bien mélangée peut compenser les effets d’un manque de place à la table d’alimentation. Mais s’il y a peu de nourriture, si elle est difficile à atteindre ou est facile à trier, une lutte hiérarchique s’installe et les plus faibles en pâtissent. Cela crée plus d’animaux à problème, donc plus de travail, plus de frais et moins de production. Les vaches taries sont les plus sensibles à ce phénomène et les faibles productrices sont les moins concernées.

Avec les oreilles en arrière et un léger mouvement de tête, la vache noire « menace » la vache blanche. La menace n’entraîne pas de réaction et confirme ainsi la position dominante de la vache noire. L’alimentation et l’abreuvement sont très importants pour la détermination des liens sociaux et la hiérarchie.

Les animaux qui ne mangent pas avec la majorité du groupe mangent quand ce groupe se repose. Ils mangent alors plus vite, ce qui augmente l’acidité ruminale et diminue la valorisation des aliments. Et souvent, ils mangent moins, d’où une plus grande perte de poids et un risque de cétose.

14 Signes d’alimentation Manger
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La vache juge de l’appétence d’un aliment principalement avec son museau, en le sentant.

Que voyez-vous, que faites-vous ? Quiz

Manger une ration mélangée

Si les vaches peuvent trier dans la ration, elles vont consommer de préférence les aliments rapidement digestibles. Le pH dans le rumen sera alors trop faible pendant une longue période et la masse alimentaire sera évacuée plus rapidement vers l’intestin grêle. Les repas suivants seront généralement digérés lentement car ils ne contiendront plus assez d’énergie ou de protéines rapidement disponibles pour la flore ruminale. Le tri de la nourriture conduit aussi à davantage de conflits entre les vaches, surtout si elles n’y ont pas toutes accès en même temps.

Distribuer plus souvent diminue le tri

Si vous distribuez souvent, il y aura moins de tri des aliments. Les composants de la ration restent appétents parce que moins mouillés par la salive des vaches et qu’il y a moins d’échauffement. Il est plus difficile pour une vache de trier une grande quantité de concentré, quand il y a moins de nourriture à l’auge. Le temps dont disposent les vaches pour manger n’affecte pas le tri des aliments.

Optimiser l’ingestion de matière sèche

Le fait que la vache consomme un maximum de matière sèche est déterminé par :

1. la digestibilité de la ration

Plus l’aliment est digestible, plus le temps de passage dans le rumen est court.

2. l’encombrement de la ration

Avec des rations trop humides ou trop encombrantes, le rumen est plein avant que la vache ne soit rassasiée. C’est le cas de la ration pour vaches taries, de la ration en zéro-pâturage à moins de 30-35 % de matière sèche ou de l’herbe gorgée d’eau de pluie.

3. l’appétence de la nourriture

Les vaches ne mangeront pas plus si la ration est très appétente ; mais si elle ne l’est pas, elles mangeront moins. La distribution d’une ration fraîche incite les vaches à venir manger.

4. les dérèglements du rumen, la maladie et la douleur

Toutes les causes d’inconfort, de stress et d’anxiété réduisent la prise alimentaire.

Cette vache a des aplombs anormaux : les pieds postérieurs sont tournés vers l’extérieur tandis que les jarrets sont resserrés. Cette vache semble soulager les onglons externes de ses postérieurs, particulièrement le droit. Les antérieurs semblent également douloureux. Cette posture évoque de la fourbure (hémorragies de la sole). Les causes sous-jacentes sont l’acidose ruminale et un amaigrissement important (corne de moins bonne qualité), combinés à des logettes inconfortables et une station debout prolongée (imposée par la difficulté à se coucher). Traitez la vache et agissez sur les causes.

Les robots qui rapprochent automatiquement et régulièrement la nourriture en se déplaçant sans perturber les vaches permettent d’avoir la nourriture toujours accessible à l’auge.

15
Manger de façon optimale
Chapitre
1 :
Manger
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CHAPITRE 4

Évaluer et conduire les vaches

Les vaches vous diront chaque jour si leur alimentation, leur santé et leur bien-être sont satisfaisants. Contrôlez quotidiennement le niveau de production et vérifiez que tous les animaux ont mangé une ration de qualité optimale, en quantité suffisante. Si ce n’est pas le cas, réfléchissez à des ajustements. En plus des signes exprimés par les vaches, utilisez les données chiffrées, comme les courbes de production de lait, les taux, la croissance, la santé et l’efficacité alimentaire. Vous pouvez également évaluer les émissions de méthane et l’utilisation de l’azote.

Moyenne et écart-type

Lors de l’évaluation des lots d’animaux, définissez la moyenne et voyez s’il y a beaucoup d’écart entre les animaux. Les rations sont toujours calculées pour « la » vache moyenne. De grandes différences entre les vaches peuvent être à l’origine de résultats décevants, mais des problèmes d’ingestion peuvent aussi expliquer ces résultats.

Vaches hétérogènes, vaches à surveiller Évaluez combien de vaches sont très éloignées de la moyenne. Par exemple, les animaux avec un creux du flanc trop prononcé ou une note d’état trop basse ou trop haute. Ce sont des animaux à surveiller. Il faut toujours essayer d’identifier les causes et d’apporter des corrections. Notez les cas à problème et voyez s’il existe une relation entre eux. Par exemple, les vaches sont-elles toutes des primipares ou sont-elles toutes légèrement boiteuses, etc. ?

Si les primipares du troupeau sont réellement petites, vous savez qu’elles doivent continuer leur croissance et aussi qu’elles seront régulièrement repoussées de la table d’alimentation. Laissez-les avoir une lactation plus longue en les inséminant à plus de 90 jours après vêlage et envisagez d’en faire un lot à part. Si elles sont trop maigres au tarissement, le niveau de production de la deuxième lactation sera généralement décevant.

Toute personne qui contrôle les vaches doit avoir un thermomètre à portée de main et un calepin ou un autre support pour enregistrer ce qui se passe.

48 Signes d’alimentation Évaluer et conduire les vaches
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Quiz

Le niveau de production est décevant, que faites-vous ?

Pour contrôler correctement les animaux, passez entre les vaches en observant chacune à faible distance, en tenant compte de leur stade de lactation et attardez vous particulièrement sur les animaux à risque.

Les vaches savent exactement ce qui se passe et ont toujours raison. Commencez donc par les observer et, après cela, étudiez l’alimentation, la composition de la ration et l’ingestion. Chaque animal mange-t-il beaucoup et tout au long de la journée ? Les vaches disposent-elles d’une ration saine et équilibrée ?

Connaître

Les animaux témoins sont les premiers animaux qui ont des problèmes lorsque certains risques apparaissent. Si vous connaissez ces animaux, utilisez-les comme sentinelles. Si ces animaux se portent bien, un risque pris volontairement ne pose pas de problèmes. Par exemple, les vaches en début de lactation et les hautes productrices sont des animaux à risque d’acidose ; les génisses, les vaches faibles et les boiteuses sont des animaux à risque pour l’accès à la nourriture.

On parle de moments à risque pour l’alimentation, lorsque l’eau ou l’ingestion ne couvre pas les besoins. Ce manque d’eau ou de nourriture peut être continu ou uniquement à un moment de la journée. Une période à risque peut concerner une seule vache (péripartum ou chaleurs) ou un lot complet (canicule ou période de transition). Pendant les phases à risque, évaluez le comportement alimentaire et le remplissage du rumen, et juste après, le remplissage du rumen et les bouses.

Endroits à risque

Tout lieu qui peut affecter l’ingestion est un endroit à risque. Par exemple, une table d’alimentation inconfortable ou encore des passages très étroits ou se finissant en impasse.

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Évaluer et conduire les vaches
Chapitre 4 : Évaluer et conduire les vaches
Animaux à risque = animaux témoinsMoments à risque
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et gérer les risques

Le tri alimentaire

Appétence, longueur des fibres, mélange

Une vache peut trier par des mouvements de mâchoire tout ce qui dépasse la largeur de sa langue (6 à 7 cm) et toutes les petites particules. Elle trie car elle préfère certains aliments, surtout s’ils sont sucrés. Mais elle apprécie également d’autres saveurs. En fait, elle choisit en général les aliments à haute valeur nutritionnelle.

Les vaches détestent les parties pourries, moisies ou contenant du sable. L’acidité ou l’amertume d’un aliment ne les dérangera pas si elle n’est pas excessive. Un fourrage ligneux devra être très agréable au goût pour être mangé

Prévenez le tri en mélangeant bien la ration et en utilisant un fourrage avec des brins de moins de 6 à 7 cm. Si, lorsque vous secouez la ration, les morceaux se séparent encore, rendez-la plus collante en ajoutant de l’eau, par exemple.

Signes de tri alimentaire

Comportements révélateurs

Restes de nourriture autour du mufle. Les vaches fouillent avec leur mufle dans la ration, à la recherche des meilleurs aliments du mélange.

Confirmation

Les animaux à risque pour le tri alimentaire

Vaches qui mangent beaucoup ou en premier : elles présentent un risque d’acidose ruminale. Regardez si les vaches fraîches vêlées font des bouses liquides ou marchent avec difficulté (hémorragies de la sole).

Vaches qui mangent après : elles risquent de ne pas ingérer assez de nourriture, avec un apport en énergie et une teneur en protéines insuffisants. Évaluez leur remplissage du rumen, leur production laitière et leur note d’état corporel.

Bouses très différentes. Les vaches n’ingèrent pas la même ration. Des bouses trop liquides sont toujours un mauvais signe.

Puits dans la ration. En secouant le mélange, les vaches font tomber les petites particules qu’elles lèchent ensuite sur le fond.

Différence entre les refus et la ration initiale dans les trois tamis du PennState. Les vaches sélectionnent sur la longueur de la fibre. Avec un PennState, évaluez le tri fait par les vaches en comparant les proportions de fibres selon leur taille observées dans les refus avec celles observées dans la ration.

50 Signes d’alimentation Tri alimentaire : le détecter et le diminuer
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L’ingestion

Le remplissage du rumen, celui de l’abdomen et la note d’état vous renseignent sur la quantité de nourriture ingérée et sur le niveau de couverture des besoins. Si une vache mange très peu (rumen presque vide), le remplissage de l’abdomen chute en 2 jours et sa note d’état en 1 semaine.

Bien

Cette vache a bien mangé. Le remplissage du rumen, de l’abdomen et la note d’état corporel sont satisfaisants.

État corporel

Remplissage du rumen

Remplissage de l’abdomen

Remplissage du rumen

Remplissage de l’abdomen

Note d’état

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Analyse de l’ingestion individuelle © Vetvice / Roodbont 2010 • 1103-FR-S-SV-01
Chapitre 4 : Évaluer et conduire les vaches AUJOURD’HUI, cette vache n’a pas assez mangé. CETTE SEMAINE, cette vache n’a pas assez mangé. CE MOIS-CI, cette vache n’a pas assez mangé.
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Signes d’alimentation

‘Nourrir, cela se fait avec les yeux’

Un vieux dicton fermier

Bien nourrir ses vaches est la base de la réussite de votre exploitation, financièrement comme au niveau de la production, de la santé animale et de la fertilité. Savezvous que près de la moitié de la différence en production laitière entre élevages est déterminée par la composition de la ration ? Le reste provient du logement, de la santé animale et de la gestion.

Signes d’alimentation répond aux 4 questions pratiques que se posent chaque éleveur laitier et ses collaborateurs :

1. Quel aliment donner et combien ?

2. Comment apporter la bonne ration à chaque animal ?

3. Comment vérifier que chaque animal mange ce qu’il devrait manger ?

4. Comment ajuster l’alimentation ou résoudre des problèmes ?

Cet ouvrage passionnant propose des astuces pratiques et des recommandations sur les principes d’une alimentation saine et économique. Saviez-vous qu’un animal qui ne peut pas manger avec le groupe mangera plus vite et ingèrera moins ? Ou que, tous les jours, une vache laitière produit près de 200 litres de salive et fait passer environ 15 000 litres de sang par la mamelle ? Et que souvent, il ne faut pas nourrir trop tôt le matin ?

En plus, Signes d’alimentation montre comment vous pouvez encore améliorer votre gestion fourragère : à l’aide de données fiables et de textes succincts, richement illustrés et résolument pratiques.

Signes d’alimentation fait partie de la série Signes de vaches®. Signes de vaches® présente d’une façon accessible une approche résolument pratique et « animalière » de l’élevage bovin.

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