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Manger

L’idéal serait que chaque vache mange 12 repas égaux répartis dans la journée. Et qu’elle rumine beaucoup et ne trie pas sa nourriture. Plus le niveau de production laitière est élevé, plus c’est important. Pour manger beaucoup de petits repas et ruminer tranquillement, il faut que la vache ait une aire d’alimentation facilement accessible, qu’elle aborde sans stress. L’aliment doit toujours être appétent. Distribuer régulièrement et repousser souvent la ration (≥ 2 fois) permet de limiter le volume des repas. La distribution de la ration est toujours une incitation à manger. Et pour manger beaucoup, l’animal doit également boire beaucoup.

Petits repas, beaucoup de mastication

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Une vache doit manger de nombreux repas, régulièrement espacés tout au long de la journée. Cela permet de maintenir l’état de remplissage du rumen et de limiter les variations de pH. Dans de bonnes conditions de logement, les vaches laitières les plus productives mangent jusqu’à 14 repas par jour Une vache mange de façon optimale lorsque toute la journée, elle :

• accède facilement à une nourriture appétente

• a tout son temps

• peut manger confortablement

• est en bonne santé, sans douleur ni stress

• mène une vie régulière et routinière

• peut manger en même temps que toutes les autres vaches

Manger ensemble, se reposer ensemble

Une vache qui ne peut pas manger avec le reste du groupe mange vite et souvent moins. Elle se couche aussi moins, ce qui sollicite plus ses sabots. Une abondance permanente de ration appétente et bien mélangée peut compenser les effets d’un manque de place à la table d’alimentation. Mais s’il y a peu de nourriture, si elle est difficile à atteindre ou est facile à trier, une lutte hiérarchique s’installe et les plus faibles en pâtissent. Cela crée plus d’animaux à problème, donc plus de travail, plus de frais et moins de production. Les vaches taries sont les plus sensibles à ce phénomène et les faibles productrices sont les moins concernées.

Avec les oreilles en arrière et un léger mouvement de tête, la vache noire « menace » la vache blanche. La menace n’entraîne pas de réaction et confirme ainsi la position dominante de la vache noire. L’alimentation et l’abreuvement sont très importants pour la détermination des liens sociaux et la hiérarchie.

Les animaux qui ne mangent pas avec la majorité du groupe mangent quand ce groupe se repose. Ils mangent alors plus vite, ce qui augmente l’acidité ruminale et diminue la valorisation des aliments. Et souvent, ils mangent moins, d’où une plus grande perte de poids et un risque de cétose.

La vache juge de l’appétence d’un aliment principalement avec son museau, en le sentant.

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Manger une ration mélangée

Si les vaches peuvent trier dans la ration, elles vont consommer de préférence les aliments rapidement digestibles. Le pH dans le rumen sera alors trop faible pendant une longue période et la masse alimentaire sera évacuée plus rapidement vers l’intestin grêle. Les repas suivants seront généralement digérés lentement car ils ne contiendront plus assez d’énergie ou de protéines rapidement disponibles pour la flore ruminale. Le tri de la nourriture conduit aussi à davantage de conflits entre les vaches, surtout si elles n’y ont pas toutes accès en même temps.

Distribuer plus souvent diminue le tri

Si vous distribuez souvent, il y aura moins de tri des aliments. Les composants de la ration restent appétents parce que moins mouillés par la salive des vaches et qu’il y a moins d’échauffement. Il est plus difficile pour une vache de trier une grande quantité de concentré, quand il y a moins de nourriture à l’auge. Le temps dont disposent les vaches pour manger n’affecte pas le tri des aliments.

Optimiser l’ingestion de matière sèche

Le fait que la vache consomme un maximum de matière sèche est déterminé par :

1. la digestibilité de la ration

Plus l’aliment est digestible, plus le temps de passage dans le rumen est court.

2. l’encombrement de la ration

Avec des rations trop humides ou trop encombrantes, le rumen est plein avant que la vache ne soit rassasiée. C’est le cas de la ration pour vaches taries, de la ration en zéro-pâturage à moins de 30-35 % de matière sèche ou de l’herbe gorgée d’eau de pluie.

3. l’appétence de la nourriture

Les vaches ne mangeront pas plus si la ration est très appétente ; mais si elle ne l’est pas, elles mangeront moins. La distribution d’une ration fraîche incite les vaches à venir manger.

4. les dérèglements du rumen, la maladie et la douleur

Toutes les causes d’inconfort, de stress et d’anxiété réduisent la prise alimentaire.

Cette vache a des aplombs anormaux : les pieds postérieurs sont tournés vers l’extérieur tandis que les jarrets sont resserrés. Cette vache semble soulager les onglons externes de ses postérieurs, particulièrement le droit. Les antérieurs semblent également douloureux. Cette posture évoque de la fourbure (hémorragies de la sole). Les causes sous-jacentes sont l’acidose ruminale et un amaigrissement important (corne de moins bonne qualité), combinés à des logettes inconfortables et une station debout prolongée (imposée par la difficulté à se coucher). Traitez la vache et agissez sur les causes.

Les robots qui rapprochent automatiquement et régulièrement la nourriture en se déplaçant sans perturber les vaches permettent d’avoir la nourriture toujours accessible à l’auge.

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