
5 minute read
Comportement et habitudes alimentaires
Les vaches sont des animaux grégaires, herbivores et ruminants.
La rumination est leur spécificité. Grâce aux processus de dégradation dans le rumen, la vache produit à partir de végétaux de basse qualité des aliments de haute qualité : le lait et la viande.
Advertisement
En adaptant l’alimentation, le logement et les soins aux besoins et caractéristiques de la vache et de son appareil digestif, on améliore son bien-être, sa santé et sa production. Et ainsi la durabilité de son exploitation et son revenu.
Comportement social et repas communs
Les vaches d’un même lot mangent, se couchent et se déplacent ensemble. Le fait que tous les animaux d’un lot ne puissent manger en même temps la même chose génère de la compétition et du stress. Une vache qui ne peut pas manger ou se coucher avec le reste du troupeau mange moins longtemps et ingère moins.
Les repas pour les vaches sont l’occasion d’affirmer leur hiérarchie et les liens sociaux. Cela se traduit par des signes brefs mais clairs. Les dominantes montrent qu’elles le sont et les dominées indiquent qu’elles connaissent leur position hiérarchique. Cela se produit aussi lors de l’abreuvement. Ces rapports sont essentiels pour les animaux.
Les vaches qui pâturent remplissent leur rumen d’herbe et vont ensuite se coucher pour ruminer dans un endroit dégagé et rassurant. Elles s’alimentent en groupe et ruminent également ensemble.
La flore ruminale fait le menu
Les végétaux contiennent beaucoup de cellulose, élément que les animaux ne peuvent digérer en l’état. Mais certains micro-organismes comme les bactéries en sont capables. Les ruminants ont deux pré-estomacs (le réseau et le rumen) dans lesquels des micro-organismes dégradent les aliments. Ce processus s’appelle la dégradation et l’ensemble des micro-organismes présents dans les préestomacs s’appellent la flore ruminale.
Une rumination suffisante
Une mastication et en particulier une rumination suffisamment longues indiquent que la ration est assez riche en fibre. Cela est indispensable pour assurer la bonne activité de la flore et préserver la santé du rumen.
Une vache forte productrice rumine environ 14 à 16 heures par jour. En stabulation, elle mange 4 à 6 heures par jour et rumine 9 à 11 heures. Les proportions sont exactement inversées au pâturage.
Un défaut de fibres dans l’alimentation des veaux se traduit par des troubles du comportement (succion du nombril, des trayons ou consommation de l’urine des autres veaux) et peut provoquer des trichobézoards (boules de poils) dans le rumen. Chez les adultes, un défaut de fibres peut entraîner diarrhée, troubles intestinaux, ulcères de caillette, ruminites et pica.

Introduction : Comportement et habitudes alimentaires
Besoin de repos et de sérénité
Les proies sont toujours attentives à ce qui les entoure et réagissent aux menaces potentielles, aux autres réactions de leurs congénères et aux choses inconnues. Une vache inquiète mange plus vite, mais elle mange moins aussi et reste debout au lieu de se coucher. Dans un lot non stressé, les vaches mangent calmement sans inquiétude. Le calme s’obtient par la sécurité et la stabilité. En cas d’agitation, une vache doit pouvoir réagir en sécurité.
De nombreux facteurs sont source de stress : conflits avec d’autres vaches, peur de certaines personnes ou de machines, événements inattendus et alarmants. Tout ce qui empêche les vaches de se coucher aussi longtemps qu’elles le voudraient est aussi facteur de stress (manque de place ou inconfort d’une partie de la zone de couchage, par exemple).
La marche est bénéfique
La vache n’a pas besoin de beaucoup marcher, mais ses déplacements contribuent fortement à sa vitalité. Si les vaches ont beaucoup d’espace pour bouger, elles auront aussi assez d’espace individuel et pourront éviter les conflits en fuyant. Dans la nature, un bovin marche de 5 à 15 km par jour, suivant l’abondance de l’herbe et l’emplacement des points d’eau. En stabulation, une vache laitière parcourt entre 1,5 et 2,5 km.


Anatomie de l’appareil digestif
Rectum
• réabsorbe de l’eau pour réduire les pertes liquidiennes, épaississant la bouse
Pancréas, vésicule biliaire et intestin grêle
• augmentent le pH
• libèrent des enzymes digestives
• l’intestin grêle adsorbe les substances nutritives
Anus et vulve
• 70 litres d’urine par jour et des bouses à 8-9 % de matière sèche
Cæcum, gros intestin
• la flore intestinale dégrade par fermentation les fibres et substances nutritives restantes
• adsorbent les acides gras volatils et l’eau
Caillette
• libère de l’acide et des enzymes
• digère la flore ruminale et d’autres substances nutritives
• adsorbe certaines substances nutritives
L’eau et la salive
Environ 300 à 400 litres d’eau par jour transitent par le rumen d’une Prim’Holstein en lactation. Sa nourriture lui fournit 50 litres d’eau. Par kilo de matière sèche ingéré, elle consomme 4 à 5 litres d’eau, soit 80 à 120 litres d’eau par jour si la température est inférieure à 22-25 °C. Elle produit également 200 à 250 litres de salive par jour.

Cette salive :
• humidifie la nourriture et complète le liquide ruminal
• limite la baisse du pH ruminal
• apporte de l’azote circulant (urée) pour la production de protéines, du phosphore et du sodium
Beaucoup d’eau de la ration est réabsorbée dans le feuillet, puis dans le colon (gros intestin). La vache perd de l’eau à travers son lait, son urine, ses bouses et la vapeur d’eau évacuée lors de la respiration.
La production de salive est continuelle pour une moitié et directement liée à la mastication pour l’autre. Si la vache ne peut pas déglutir ou en cas d’obstruction œsophagienne, la salive reste dans la gueule.
Orifice réticulo-omasal
• retient le contenu solide et laisse passer l’aliment prédigéré
Rumen
• se contracte pour mélanger le contenu
• la flore ruminale dégrade la nourriture pour se fournir en énergie et pour sa croissance. Cela produit des acides gras volatils
• la paroi ruminale absorbe les acides gras volatils et des minéraux. Ces acides gras volatils fournissent 50 à 70 % des besoins énergétiques de la vache. Volume du rumen : 180 à 200 litres
Gorge et œsophage
• font passer la nourriture dans le rumen. Une vache ingère 15 à 23 kg de matière sèche par jour, soit 30 à 90 kg d’aliments
• font remonter le bol de rumination
Feuillet
• absorbe beaucoup d’eau, d’acides gras volatils et certains minéraux

• fait transiter l’aliment prédigéré
Flore ruminale et acides gras libres comme source de nourriture
Réseau
• fait remonter le bol de rumination
• fait transiter le contenu ruminal vers le feuillet
Cavité buccale, langue et dents
• découpent et fractionnent la nourriture
• incorporent de la salive (200 à 250 l/ jour)
Yeux, nez, langue, mufle
• sélectionne et attrapent la nourriture
Ingestion :
• au pâturage : 1 kg de matière sèche par heure
• à l’auge : 1,5 à 2 kg de matière sèche par repas d’environ une demi-heure
Une vache se nourrit donc de sa flore ruminale, des produits résultant de la dégradation et des substances nutritives qui transitent par le rumen. Les acides gras volatils sont les produits de la dégradation des glucides présents dans la ration (sucres, amidon, cellulose). La production d’acides gras volatils couvre 50 à 70 % des besoins énergétiques de la vache laitière. Le reste est fourni par l’amidon dans l’intestin grêle, les lipides et les protéines. Dans le cæcum et le colon, la masse alimentaire subit une nouvelle dégradation qui produit des acides gras volatils qui couvrent 10 à 15 % des besoins énergétiques.