Jan Hulsen
Dries Aerden

Jan Hulsen
Guide pratique pour une alimentation saine des laitières
Auteurs
Jan Hulsen, Vetvice
Dries Aerden
Rédaction
Ton van Schie
Christel Lubbers
Traduction française
Ellen van de Leemput-Schmitt
Christian Laplace
Coordination française
Karin de Lange
Validation française
Sébastien Léger
Secrétaire d’édition française
Corinne Thonnat
Photos
Jan Hulsen (sauf si indiqué différemment)
Broer Hulsen
Bertjan Westerlaan
Illustrations
Trudy Michels, Studio Michels
Herman Roozen
Dick Rietveld
Mise en page
Varwig Design
En collaboration avec
Joep Driessen, Dick de Lange, Bert van Niejenhuis, Pieter Paschyn, Nico Vreeburg , Bertjan Westerlaan, Jaap van Zwieten
Remerciements
Owen Atkinson, Jack Rodenburg, Freek van Essen, Kees Haanstra, Paul Hulsen, René Knook, Roel Koolen, Adri Maas, Aart Malestein, Niek Mangelaars, Ria et Ronald Raats, Kees Simons, Lucas Talsma et de nombreux éleveurs, conseillers, vétérinaires et autres professionnels impliqués dans les vaches laitières et la filière laitière.
Signes d’alimentation fait partie de la série à succès CowSignals® (Signes de vaches). CowSignals® est une marque déposée de la CowSignals® Training Company. La formation et l'apprentissage en ligne sont assurés par la CowSignals® Training Company. Le contenu de CowSignals est fourni par Jan Hulsen / la maison d'édition Roodbont.
© Jan Hulsen, 2020
ISBN : 978-90-8740-171-9
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Les vaches sont des animaux grégaires, herbivores et ruminants.
La rumination est leur spécificité. Grâce aux processus de dégradation dans le rumen, la vache produit à partir de végétaux de basse qualité des aliments de haute qualité : le lait et la viande.
En adaptant l’alimentation, le logement et les soins aux besoins et caractéristiques de la vache et de son appareil digestif, on améliore son bien-être, sa santé et sa production. Et ainsi la durabilité de son exploitation et son revenu.
Les vaches d’un même lot mangent, se couchent et se déplacent ensemble. Le fait que tous les animaux d’un lot ne puissent manger en même temps la même chose génère de la compétition et du stress. Une vache qui ne peut pas manger ou se coucher avec le reste du troupeau mange moins longtemps et ingère moins.
Les repas pour les vaches sont l’occasion d’affirmer leur hiérarchie et les liens sociaux. Cela se traduit par des signes brefs mais clairs. Les dominantes montrent qu’elles le sont et les dominées indiquent qu’elles connaissent leur position hiérarchique. Cela se produit aussi lors de l’abreuvement. Ces rapports sont essentiels pour les animaux.
Les vaches qui pâturent remplissent leur rumen d’herbe et vont ensuite se coucher pour ruminer dans un endroit dégagé et rassurant. Elles s’alimentent en groupe et ruminent également ensemble.
La flore ruminale fait le menu
Les végétaux contiennent beaucoup de cellulose, élément que les animaux ne peuvent digérer en l’état. Mais certains micro-organismes comme les bactéries en sont capables. Les ruminants ont deux pré-estomacs (le réseau et le rumen) dans lesquels des micro-organismes dégradent les aliments. Ce processus s’appelle la dégradation et l’ensemble des micro-organismes présents dans les préestomacs s’appellent la flore ruminale.
Une mastication et en particulier une rumination suffisamment longues indiquent que la ration est assez riche en fibre. Cela est indispensable pour assurer la bonne activité de la flore et préserver la santé du rumen.
Une vache forte productrice rumine environ 14 à 16 heures par jour. En stabulation, elle mange 4 à 6 heures par jour et rumine 9 à 11 heures. Les proportions sont exactement inversées au pâturage.
Un défaut de fibres dans l’alimentation des veaux se traduit par des troubles du comportement (succion du nombril, des trayons ou consommation de l’urine des autres veaux) et peut provoquer des trichobézoards (boules de poils) dans le rumen. Chez les adultes, un défaut de fibres peut entraîner diarrhée, troubles intestinaux, ulcères de caillette, ruminites et pica.
Introduction : Comportement et habitudes alimentaires
Les proies sont toujours attentives à ce qui les entoure et réagissent aux menaces potentielles, aux autres réactions de leurs congénères et aux choses inconnues. Une vache inquiète mange plus vite, mais elle mange moins aussi et reste debout au lieu de se coucher. Dans un lot non stressé, les vaches mangent calmement sans inquiétude. Le calme s’obtient par la sécurité et la stabilité. En cas d’agitation, une vache doit pouvoir réagir en sécurité.
De nombreux facteurs sont source de stress : conflits avec d’autres vaches, peur de certaines personnes ou de machines, événements inattendus et alarmants. Tout ce qui empêche les vaches de se coucher aussi longtemps qu’elles le voudraient est aussi facteur de stress (manque de place ou inconfort d’une partie de la zone de couchage, par exemple).
La vache n’a pas besoin de beaucoup marcher, mais ses déplacements contribuent fortement à sa vitalité. Si les vaches ont beaucoup d’espace pour bouger, elles auront aussi assez d’espace individuel et pourront éviter les conflits en fuyant. Dans la nature, un bovin marche de 5 à 15 km par jour, suivant l’abondance de l’herbe et l’emplacement des points d’eau. En stabulation, une vache laitière parcourt entre 1,5 et 2,5 km.
Rectum
• réabsorbe de l’eau pour réduire les pertes liquidiennes, épaississant la bouse
Pancréas, vésicule biliaire et intestin grêle
• augmentent le pH
• libèrent des enzymes digestives
• l’intestin grêle adsorbe les substances nutritives
Anus et vulve
• 70 litres d’urine par jour et des bouses à 8-9 % de matière sèche
Cæcum, gros intestin
• la flore intestinale dégrade par fermentation les fibres et substances nutritives restantes
• adsorbent les acides gras volatils et l’eau
Caillette
• libère de l’acide et des enzymes
• digère la flore ruminale et d’autres substances nutritives
• adsorbe certaines substances nutritives
L’eau et la salive
Environ 300 à 400 litres d’eau par jour transitent par le rumen d’une Prim’Holstein en lactation. Sa nourriture lui fournit 50 litres d’eau. Par kilo de matière sèche ingéré, elle consomme 4 à 5 litres d’eau, soit 80 à 120 litres d’eau par jour si la température est inférieure à 22-25 °C. Elle produit également 200 à 250 litres de salive par jour.
Cette salive :
• humidifie la nourriture et complète le liquide ruminal
• limite la baisse du pH ruminal
• apporte de l’azote circulant (urée) pour la production de protéines, du phosphore et du sodium
Beaucoup d’eau de la ration est réabsorbée dans le feuillet, puis dans le colon (gros intestin). La vache perd de l’eau à travers son lait, son urine, ses bouses et la vapeur d’eau évacuée lors de la respiration.
La production de salive est continuelle pour une moitié et directement liée à la mastication pour l’autre. Si la vache ne peut pas déglutir ou en cas d’obstruction œsophagienne, la salive reste dans la gueule.
Orifice réticulo-omasal
• retient le contenu solide et laisse passer l’aliment prédigéré
Rumen
• se contracte pour mélanger le contenu
• la flore ruminale dégrade la nourriture pour se fournir en énergie et pour sa croissance. Cela produit des acides gras volatils
• la paroi ruminale absorbe les acides gras volatils et des minéraux. Ces acides gras volatils fournissent 50 à 70 % des besoins énergétiques de la vache. Volume du rumen : 180 à 200 litres
Gorge et œsophage
• font passer la nourriture dans le rumen. Une vache ingère 15 à 23 kg de matière sèche par jour, soit 30 à 90 kg d’aliments
• font remonter le bol de rumination
Feuillet
• absorbe beaucoup d’eau, d’acides gras volatils et certains minéraux
• fait transiter l’aliment prédigéré
Flore ruminale et acides gras libres comme source de nourriture
Réseau
• fait remonter le bol de rumination
• fait transiter le contenu ruminal vers le feuillet
Cavité buccale, langue et dents
• découpent et fractionnent la nourriture
• incorporent de la salive (200 à 250 l/ jour)
Yeux, nez, langue, mufle
• sélectionne et attrapent la nourriture
Ingestion :
• au pâturage : 1 kg de matière sèche par heure
• à l’auge : 1,5 à 2 kg de matière sèche par repas d’environ une demi-heure
Une vache se nourrit donc de sa flore ruminale, des produits résultant de la dégradation et des substances nutritives qui transitent par le rumen. Les acides gras volatils sont les produits de la dégradation des glucides présents dans la ration (sucres, amidon, cellulose). La production d’acides gras volatils couvre 50 à 70 % des besoins énergétiques de la vache laitière. Le reste est fourni par l’amidon dans l’intestin grêle, les lipides et les protéines. Dans le cæcum et le colon, la masse alimentaire subit une nouvelle dégradation qui produit des acides gras volatils qui couvrent 10 à 15 % des besoins énergétiques.
L’idéal serait que chaque vache mange 12 repas égaux répartis dans la journée. Et qu’elle rumine beaucoup et ne trie pas sa nourriture. Plus le niveau de production laitière est élevé, plus c’est important. Pour manger beaucoup de petits repas et ruminer tranquillement, il faut que la vache ait une aire d’alimentation facilement accessible, qu’elle aborde sans stress. L’aliment doit toujours être appétent. Distribuer régulièrement et repousser souvent la ration (≥ 2 fois) permet de limiter le volume des repas. La distribution de la ration est toujours une incitation à manger. Et pour manger beaucoup, l’animal doit également boire beaucoup.
Une vache doit manger de nombreux repas, régulièrement espacés tout au long de la journée. Cela permet de maintenir l’état de remplissage du rumen et de limiter les variations de pH. Dans de bonnes conditions de logement, les vaches laitières les plus productives mangent jusqu’à 14 repas par jour Une vache mange de façon optimale lorsque toute la journée, elle :
• accède facilement à une nourriture appétente
• a tout son temps
• peut manger confortablement
• est en bonne santé, sans douleur ni stress
• mène une vie régulière et routinière
• peut manger en même temps que toutes les autres vaches
Une vache qui ne peut pas manger avec le reste du groupe mange vite et souvent moins. Elle se couche aussi moins, ce qui sollicite plus ses sabots. Une abondance permanente de ration appétente et bien mélangée peut compenser les effets d’un manque de place à la table d’alimentation. Mais s’il y a peu de nourriture, si elle est difficile à atteindre ou est facile à trier, une lutte hiérarchique s’installe et les plus faibles en pâtissent. Cela crée plus d’animaux à problème, donc plus de travail, plus de frais et moins de production. Les vaches taries sont les plus sensibles à ce phénomène et les faibles productrices sont les moins concernées.
Avec les oreilles en arrière et un léger mouvement de tête, la vache noire « menace » la vache blanche. La menace n’entraîne pas de réaction et confirme ainsi la position dominante de la vache noire. L’alimentation et l’abreuvement sont très importants pour la détermination des liens sociaux et la hiérarchie.
Les animaux qui ne mangent pas avec la majorité du groupe mangent quand ce groupe se repose. Ils mangent alors plus vite, ce qui augmente l’acidité ruminale et diminue la valorisation des aliments. Et souvent, ils mangent moins, d’où une plus grande perte de poids et un risque de cétose.
La vache juge de l’appétence d’un aliment principalement avec son museau, en le sentant.
Que voyez-vous, que faites-vous ? Quiz
Si les vaches peuvent trier dans la ration, elles vont consommer de préférence les aliments rapidement digestibles. Le pH dans le rumen sera alors trop faible pendant une longue période et la masse alimentaire sera évacuée plus rapidement vers l’intestin grêle. Les repas suivants seront généralement digérés lentement car ils ne contiendront plus assez d’énergie ou de protéines rapidement disponibles pour la flore ruminale. Le tri de la nourriture conduit aussi à davantage de conflits entre les vaches, surtout si elles n’y ont pas toutes accès en même temps.
Si vous distribuez souvent, il y aura moins de tri des aliments. Les composants de la ration restent appétents parce que moins mouillés par la salive des vaches et qu’il y a moins d’échauffement. Il est plus difficile pour une vache de trier une grande quantité de concentré, quand il y a moins de nourriture à l’auge. Le temps dont disposent les vaches pour manger n’affecte pas le tri des aliments.
Le fait que la vache consomme un maximum de matière sèche est déterminé par :
1. la digestibilité de la ration
Plus l’aliment est digestible, plus le temps de passage dans le rumen est court.
2. l’encombrement de la ration
Avec des rations trop humides ou trop encombrantes, le rumen est plein avant que la vache ne soit rassasiée. C’est le cas de la ration pour vaches taries, de la ration en zéro-pâturage à moins de 30-35 % de matière sèche ou de l’herbe gorgée d’eau de pluie.
3. l’appétence de la nourriture
Les vaches ne mangeront pas plus si la ration est très appétente ; mais si elle ne l’est pas, elles mangeront moins. La distribution d’une ration fraîche incite les vaches à venir manger.
4. les dérèglements du rumen, la maladie et la douleur
Toutes les causes d’inconfort, de stress et d’anxiété réduisent la prise alimentaire.
Cette vache a des aplombs anormaux : les pieds postérieurs sont tournés vers l’extérieur tandis que les jarrets sont resserrés. Cette vache semble soulager les onglons externes de ses postérieurs, particulièrement le droit. Les antérieurs semblent également douloureux. Cette posture évoque de la fourbure (hémorragies de la sole). Les causes sous-jacentes sont l’acidose ruminale et un amaigrissement important (corne de moins bonne qualité), combinés à des logettes inconfortables et une station debout prolongée (imposée par la difficulté à se coucher). Traitez la vache et agissez sur les causes.
Les robots qui rapprochent automatiquement et régulièrement la nourriture en se déplaçant sans perturber les vaches permettent d’avoir la nourriture toujours accessible à l’auge.
Les vaches vous diront chaque jour si leur alimentation, leur santé et leur bien-être sont satisfaisants. Contrôlez quotidiennement le niveau de production et vérifiez que tous les animaux ont mangé une ration de qualité optimale, en quantité suffisante. Si ce n’est pas le cas, réfléchissez à des ajustements. En plus des signes exprimés par les vaches, utilisez les données chiffrées, comme les courbes de production de lait, les taux, la croissance, la santé et l’efficacité alimentaire. Vous pouvez également évaluer les émissions de méthane et l’utilisation de l’azote.
Lors de l’évaluation des lots d’animaux, définissez la moyenne et voyez s’il y a beaucoup d’écart entre les animaux. Les rations sont toujours calculées pour « la » vache moyenne. De grandes différences entre les vaches peuvent être à l’origine de résultats décevants, mais des problèmes d’ingestion peuvent aussi expliquer ces résultats.
Vaches hétérogènes, vaches à surveiller Évaluez combien de vaches sont très éloignées de la moyenne. Par exemple, les animaux avec un creux du flanc trop prononcé ou une note d’état trop basse ou trop haute. Ce sont des animaux à surveiller. Il faut toujours essayer d’identifier les causes et d’apporter des corrections. Notez les cas à problème et voyez s’il existe une relation entre eux. Par exemple, les vaches sont-elles toutes des primipares ou sont-elles toutes légèrement boiteuses, etc. ?
Si les primipares du troupeau sont réellement petites, vous savez qu’elles doivent continuer leur croissance et aussi qu’elles seront régulièrement repoussées de la table d’alimentation. Laissez-les avoir une lactation plus longue en les inséminant à plus de 90 jours après vêlage et envisagez d’en faire un lot à part. Si elles sont trop maigres au tarissement, le niveau de production de la deuxième lactation sera généralement décevant.
Toute personne qui contrôle les vaches doit avoir un thermomètre à portée de main et un calepin ou un autre support pour enregistrer ce qui se passe.
Quiz
Le niveau de production est décevant, que faites-vous ?
Pour contrôler correctement les animaux, passez entre les vaches en observant chacune à faible distance, en tenant compte de leur stade de lactation et attardez vous particulièrement sur les animaux à risque.
Les vaches savent exactement ce qui se passe et ont toujours raison. Commencez donc par les observer et, après cela, étudiez l’alimentation, la composition de la ration et l’ingestion. Chaque animal mange-t-il beaucoup et tout au long de la journée ? Les vaches disposent-elles d’une ration saine et équilibrée ?
Connaître
Les animaux témoins sont les premiers animaux qui ont des problèmes lorsque certains risques apparaissent. Si vous connaissez ces animaux, utilisez-les comme sentinelles. Si ces animaux se portent bien, un risque pris volontairement ne pose pas de problèmes. Par exemple, les vaches en début de lactation et les hautes productrices sont des animaux à risque d’acidose ; les génisses, les vaches faibles et les boiteuses sont des animaux à risque pour l’accès à la nourriture.
On parle de moments à risque pour l’alimentation, lorsque l’eau ou l’ingestion ne couvre pas les besoins. Ce manque d’eau ou de nourriture peut être continu ou uniquement à un moment de la journée. Une période à risque peut concerner une seule vache (péripartum ou chaleurs) ou un lot complet (canicule ou période de transition). Pendant les phases à risque, évaluez le comportement alimentaire et le remplissage du rumen, et juste après, le remplissage du rumen et les bouses.
Endroits à risque
Tout lieu qui peut affecter l’ingestion est un endroit à risque. Par exemple, une table d’alimentation inconfortable ou encore des passages très étroits ou se finissant en impasse.
Appétence, longueur des fibres, mélange
Une vache peut trier par des mouvements de mâchoire tout ce qui dépasse la largeur de sa langue (6 à 7 cm) et toutes les petites particules. Elle trie car elle préfère certains aliments, surtout s’ils sont sucrés. Mais elle apprécie également d’autres saveurs. En fait, elle choisit en général les aliments à haute valeur nutritionnelle.
Les vaches détestent les parties pourries, moisies ou contenant du sable. L’acidité ou l’amertume d’un aliment ne les dérangera pas si elle n’est pas excessive. Un fourrage ligneux devra être très agréable au goût pour être mangé
Prévenez le tri en mélangeant bien la ration et en utilisant un fourrage avec des brins de moins de 6 à 7 cm. Si, lorsque vous secouez la ration, les morceaux se séparent encore, rendez-la plus collante en ajoutant de l’eau, par exemple.
Restes de nourriture autour du mufle. Les vaches fouillent avec leur mufle dans la ration, à la recherche des meilleurs aliments du mélange.
Confirmation
Les animaux à risque pour le tri alimentaire
Vaches qui mangent beaucoup ou en premier : elles présentent un risque d’acidose ruminale. Regardez si les vaches fraîches vêlées font des bouses liquides ou marchent avec difficulté (hémorragies de la sole).
Vaches qui mangent après : elles risquent de ne pas ingérer assez de nourriture, avec un apport en énergie et une teneur en protéines insuffisants. Évaluez leur remplissage du rumen, leur production laitière et leur note d’état corporel.
Bouses très différentes. Les vaches n’ingèrent pas la même ration. Des bouses trop liquides sont toujours un mauvais signe.
Puits dans la ration. En secouant le mélange, les vaches font tomber les petites particules qu’elles lèchent ensuite sur le fond.
Différence entre les refus et la ration initiale dans les trois tamis du PennState. Les vaches sélectionnent sur la longueur de la fibre. Avec un PennState, évaluez le tri fait par les vaches en comparant les proportions de fibres selon leur taille observées dans les refus avec celles observées dans la ration.
Le remplissage du rumen, celui de l’abdomen et la note d’état vous renseignent sur la quantité de nourriture ingérée et sur le niveau de couverture des besoins. Si une vache mange très peu (rumen presque vide), le remplissage de l’abdomen chute en 2 jours et sa note d’état en 1 semaine.
Bien
Cette vache a bien mangé. Le remplissage du rumen, de l’abdomen et la note d’état corporel sont satisfaisants.
État corporel
Remplissage du rumen
Remplissage de l’abdomen
Remplissage du rumen
Remplissage de l’abdomen
Note d’état
‘Nourrir, cela se fait avec les yeux’
Un vieux dicton fermier
Bien nourrir ses vaches est la base de la réussite de votre exploitation, financièrement comme au niveau de la production, de la santé animale et de la fertilité. Savezvous que près de la moitié de la différence en production laitière entre élevages est déterminée par la composition de la ration ? Le reste provient du logement, de la santé animale et de la gestion.
Signes d’alimentation répond aux 4 questions pratiques que se posent chaque éleveur laitier et ses collaborateurs :
1. Quel aliment donner et combien ?
2. Comment apporter la bonne ration à chaque animal ?
3. Comment vérifier que chaque animal mange ce qu’il devrait manger ?
4. Comment ajuster l’alimentation ou résoudre des problèmes ?
Cet ouvrage passionnant propose des astuces pratiques et des recommandations sur les principes d’une alimentation saine et économique. Saviez-vous qu’un animal qui ne peut pas manger avec le groupe mangera plus vite et ingèrera moins ? Ou que, tous les jours, une vache laitière produit près de 200 litres de salive et fait passer environ 15 000 litres de sang par la mamelle ? Et que souvent, il ne faut pas nourrir trop tôt le matin ?
En plus, Signes d’alimentation montre comment vous pouvez encore améliorer votre gestion fourragère : à l’aide de données fiables et de textes succincts, richement illustrés et résolument pratiques.
Signes d’alimentation fait partie de la série Signes de vaches®. Signes de vaches® présente d’une façon accessible une approche résolument pratique et « animalière » de l’élevage bovin.