Tome 3 Déclin ou Survie des villes moyennes françaises / Revue de Presse et fictions

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École d’architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée

master Métropoles PFE 2016

Revue de presse Territoires et fictions

Sous la direction de David Mangin et Rémi Ferrand



Tome 3

DÉCLIN OU SURVIE des

VILLES MOYENNES FRANÇAISES Revue de presse - Territoires et fictions

Sous la direction de David Mangin et Rémi Ferrand Master Métropoles // eavt // pfe 2016



Table des Matières

3

Nouvelles du front, et balle au centre

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Articles de presse

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Centres-villes à vendre

12

Les villes moyennes cherchent à sortir de l’ombre des métropoles

14

Les villes moyennes doivent être en mesure de s’organiser

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Les villes moyennes, espaces en voie de disparition ?

16

La crise qui vient

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Un quart de la population française vit dans des territoires qui décrochent

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Les villes moyennes face aux enjeux de cohésion territoriale,

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Pour les villes moyennes, demain, il sera trop tard

24

L’inimaginable retour de la voiture en ville

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Le retour de la voiture en centre-ville : un succès ?

31

Le «plan marshall» pour le commerce indépendant

33

Le cri d’alarme des commerces de centre-ville

38

Ces villes minées par le logement vacant

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Recherche appartement désepérément

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Les cinq idées reçues qui tuent les centres des villes moyennes

44

Centre-villes désertés, quelles solutions ?

45

As French’s Town Wither, fears of a decline in « Frenchness »

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Territoire et fictions : villes moyennes, prospectives et prophéties

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Scénario « Houellebecq » Scénario « Macron » Scénario du revenu universel Scénario « Bernard Stiegler » Scénario « Merkel »

56 58 60 62 64

Razemon Olivier, Le Monde, 12/01/2016, pp. 6-7 De Guerny Stanislas, Les Echos, 28/09/2015

Recueilli par Ferri René, Les Echos, 28/09/2015

Behar Daniel et Estèbe Philippe, Libération, 12/03/2014

Davezies Laurent, éd. Seuil, coll. « la république des idées », 2012 pp.70-78 Recueilli par Rouden Céline, 16/03/2015

Demazière Christophe, Les cahiers du Développement Social Urbain, n°53, 2011, pp. 15-16 Berlioux Olivier et Gintrand Franck, Slate.fr, 11/07/2014 Berlioux Olivier et Gintrand Franck, Slate.fr, 11/07/2014

Bourgeois Marie-Pierre, La gazette des communes, 25/10/2016

Morvan Bernard, Fédération Nationale de l’Habillement, 2014 Letessier Yvan, Le Figaro, 02/02/2017

Rey-Lefebvre Isabelle, Le Monde, 23/02/2015

Ferroni Nicole, France Inter, 28/09/2016, 8h50 Gintrand Franck, Les Echos, 30/07/2014

« Un jour en France », France Inter, 01/10/2015 Nossiter Adam, New York Times, 28/02/2017



NOUVELLES DU FRONT, ET BALLE AU CENTRE


La généralisation en cours de l’expérience urbaine à l’échelle du globe s’accompagne de transformations environnementales, sociales et économiques profondes. Les nouvelles dissonantes et diverses qui nous parviennent quotidiennement de ce « front » correspondent à autant de morceaux de réalité décrivant de façon quantitative ou qualitative les conditions et les enjeux d’un basculement. Soldats de la même armée, nous avons appris depuis quelques années à nous repérer dans le champ de bataille distendu, hétérogène et polycentrique des « métropoles » contemporaines. Au centre du front Il y a exactement un siècle, les soldats anglais engagés lors de la bataille de la Somme (1916), se virent distribuer un matin des ballons de football. L’artillerie avait parlé depuis des semaines et le commandement promettait une promenade sportive aux troupes qui s’aventureraient dans le no man’s land. Ce geste s’inscrivait au centre d’un établissement humain inédit par sa nature et par son ampleur. Ce front militaire mouvant, qui conjuguait logistique, réseaux divers, architectures formelles ou informelles, inscrit au plus près du sol et des réalités géographiques, soutenu par l’intense activité économique d’un arrière-pays tendu vers lui conjuguait près de 10 millions d’hommes et de femmes. Au centre de ce rassemblement humain cosmopolite inédit, peut-être la première mégapole européenne, cette tentative ironique marquait l’espoir d’une fin possible de la première guerre globale, par la subversion… et par le centre. Cet épisode de la « balle au centre », qui n’avait certes pas le côté spontané et sympathique des épisodes de fraternisation de l’hiver 1914 et qui se termina très mal pour les « fantassins-footballers », pourrait constituer une métaphore possible pour un nouveau faisceau de regard et d’action. Sur le « front » des enjeux métropolitains, une action et une réflexion spécifique sur les centres, pourrait constituer une percée à même de… faire bouger les lignes. Centre et périphérie La grande masse des établissements humains nouveaux se conjuguent en effet avec la périphérie. Dans le monde occidental et dans les pays émergents, la phase de transition urbaine s’est accompagnée d’une croissance, par les bords et par la périphérie. Selon les périodes et les continents, le rythme de croissance en habitant des périphéries a ainsi pu être de 2 à 10 fois supérieur à celui de la zone centrale. Ces bordures, longtemps structurées par la relation du centre à la


7 périphérie, ont progressivement acquis une part d’autonomie et selon les configurations, la taille des villes considérées ou les sociétés dans lesquelles ces mouvements de croissance avaient lieu ont pu contribuer à décentrer ses activités et la ville urbaine. La métropole contribuant parfois à vider le cœur de la « ville mère ». Selon les situations, les centres des villes ont pu être patrimonialisés, « CBDisé », squattés ou gentrifiés et parfois ont connu en quelques années des évolutions croisées (comme cela peut-être le cas avec le retour de certains habitants dans les centres villes d’Amérique du Nord). En France, se développe une ville à trois vitesse (cf. Jacques Donzelot ou Christophe Guilly) où les populations se ségrèguent et se trient entre des centres patrimonialisés, des faubourgs et des banlieues stigmatisées et des périphéries privatisées. En France : des centres villes aux destins différents selon leur échelle La France ne possède qu’une seule mégapole de classe mondiale. Avec près de 12 millions d’habitants, le Grand Paris présente une situation unique. Effet de taille et rapport français à la centralité : l’hyper-centre de la capitale apparaît comme une zone chère et exclusive qui prend le pas économiquement et symboliquement sur son faubourg et sa périphérie. Les 11 aires métropolitaines des autres grandes villes françaises, rassemblent une population comparable et conservent autant de zones centrales actives. Celles-ci n’accueillent presque pas de grands sièges d’entreprises nationales et selon les cas, si le commerce et les activités tertiaires se maintiennent (avec 7% ou moins de vacance commerciale dans les agglomérations de 250.000 à plus de 500.000 habitants), elles ont pu voir certains de leurs quartiers centraux se vider de leurs habitants. Effet des « économies d’agglomération », les métropoles résistent davantage à la vacance commerciale parce qu’elles offrent à leur commerce, via une plus grande concentration des activités et la qualité de leurs infrastructures de transport, des débouchés plus que proportionnels à leur poids en population . Les villes moyennes, avec une population entre 20.000 et 100.000, occupent une position très spécifique dans le maillage urbain français. Avec une économie souvent plus industrielle, elle font face à des problématiques économiques et spatiales très différentes. Pièces essentielle du quadrillage impérial puis républicain, ces préfectures et des sous-préfectures plus ou moins isolées font face à un processus de déstabilisation : perte du monopole administratif par


8 la dématérialisation et la mobilité, captation des fonctions supérieurs d’éducation, de culture ou de loisirs par les grandes villes, réduction des effectifs dans l’industrie et délaissement par l’Etat central qui réduit ses coûts de fonctionnement via une concentration croissante dans les capitales régionales. Cette perte de vitesse économique se traduit par la disparition d’emplois dans la zone centrale et une perte de statut de certains quartiers historiques. Les centres-villes, parfois assez éloigné des nouvelles populations péri-urbaines ne sont plus dès lors un lieu de destination. Le développement de zones commerciales périphériques précipite la situation : le commerce de rues de certaines villes s’effondre. Même si le taux de vacance commerciale des villes moyennes s’établit autour de 10%, il peut atteindre 20 à 30% dans certaines situations. Moins commerciales et moins attractives, ces villes entrant parfois dans une spirale qui voit la population décroître ou se paupériser, les ressources municipales baisser et la dégradation du bâti faute d’entretien progresser en s’accompagnant parfois du développement de l’insécurité. Villes moyennes ? Quelles villes moyennes ? La définition démographique et statistique d’une ville moyenne (entre 20.000 et 100.000 habitants) recoupe des situations urbaines, économiques, géographiques très différentes. Un regard particulier sur les effets de seuil et de proximité (un gros bourg isolé n’appelle pas les mêmes projets qu’une situation de ville moyenne relais d’une métropole peu distante) devrait permettre de dégager certaines familles de propositions. En première approche, le travail de compréhension du «phénomène» ville moyenne pourrait viser la définition de certaines catégories. L’analyse pourrait porter plus spécifiquement sur : - la taille : S,M, L, XL soit 4 à 5 tailles de villes moyennes peuvent être envisagés - la géographie : l’effet de la pente peut contribuer à une concentration des activités et des bassins de vie en moyenne montagne et une ville moyenne située sur le littoral va vivre très différemment - le rapport aux flux : ville moyenne et effet «TGV», relation au réseau de déplacements continentaux ou maritimes - l’insertion métropolitaine : selon les cas la proximité plus ou moins lointaine d’une agglomération plus grande peut engendré des répartitions des activités et des flux différentes - la dynamique économique et démographique spécifique : selon la classification des «4 Frances» de Laurent Davezies à savoir Marchande/Non Marchande et Dynamique/Non Dynamique


9 Quelles pistes ? La situation de cette France délaissée appelle elle aussi une somme de réflexions spécifiques. Les acteurs publics et privés sont aujourd’hui à la recherche de nouvelles idées programmatiques et de bonnes pratiques de projets pour répondre aux nouveaux modes de vie dans les centres des villes françaises. Comment notamment rendre à nouveau désirable l’habitat dans les villes moyennes françaises ? Quels logements et quelle densité pour quelles populations appelées à ne pas quitter ou à revenir en centreville ? Doit-on aller vers l’intensification par la densification ou la diversification par la dé-densification ? Quels services et quelles formes urbaines pour permettre le mélange à peu de frais des fonctions sportives, associatives et économiques ? Comment articuler commerces de centre-ville et les zones commerciales de périphérie ? Quelles complémentarités entre des activités aujourd’hui en concurrence ? Le développement de la sphère numérique constituent-elles un facteur aggravant de marginalisation pour des villes irrémédiablement en dehors des flux ou bien la possibilité d’une visibilité et bientôt d’une attractivité nouvelle ? Quel type de transports pour accéder à la zone centrale ? Développer la ville à l’échelle du piéton ou réintroduire l’automobile là où celle-ci avait reculé ? Dans les secteurs attractifs, quel type de tourisme ? Quel type de location et comment globalement gérer la ville saisonnière ? Quelle évolution de la notion de patrimoine et quelle adaptations des tissus urbains anciens ? Pour toutes ces questions, la taille des agglomérations considérées constitue la variable critique. L’objectif sera d’approcher et de nous mettre en situation de proposition pour des entités de taille moyenne, intermédiaire ou plus réduite. Un regard particulier sur les effets de seuil et de proximité (un gros bourg isolé n’appelle pas les mêmes projets qu’une situation de ville moyenne relais d’une métropole peu distante) devrait permettre de dégager certaines familles de propositions. Ce travail au plus proche de territoires en partie oubliés permettra de confronter la prévision futuriste du romancier Michel Houellebecq qui imaginait en 2010 la France de 2030 ou 2040, inscrite dans une économie mondiale définitivement globalisée et offrant aux classes supérieures des pays émergents la qualité de son patrimoine, la douceur de son climat et le charme de ses paysages ruraux. Ceci constituera le travail d’une partie des Projets de Fin d’Étude des étudiants du Master Métropoles de Marne-la-Vallée.



Articles de presse


12 Centres-villes Ă vendre Razemon Olivier, Le Monde, 12/01/2016, pp. 6-7


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14 Les villes moyennes cherchent à sortir de l’ombre des métropoles De Guerny Stanislas, Les Echos, 28/09/2015


Les villes moyennes doivent être en mesure de s’organiser Recueilli par Ferri René, Les Echos, 28/09/2015

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16 Les villes moyennes, espaces en voie de disparition ? Performance d'artistes lors du festival du théâtre de rue à Aurillac, 2013. Photo : JEFF PACHOUD.AFP Behar Daniel et Estèbe Philippe, Libération, 12/03/2014

 Les villes moyennes, espaces en voie de disparition? La France des préfectures et sous‐préfectures n’est pas un mythe, elle constitue même l’armature du territoire et en explique nombre des qualités et des faiblesses. Enfants chéries de l’Etat impérial, monarchique et républicain, les villes moyennes ont connu une place privilégiée dans l’Hexagone. Elles ont prospéré grâce au quadrillage étatique avec son cortège de préfets, de magistrats, d’enseignants et d’administrateurs. Leur relatif isolement ‐ lié à la faible densité du pays ‐ leur a conféré une forme de monopole administratif et commercial, voire industriel. Plusieurs travaux montrent même qu’en France la notion d’exode rural reste très relative : «l’exil» paysan se résume souvent à des déplacements de quelques dizaines de kilomètres, de la campagne vers la ville petite ou moyenne la plus proche. Cela explique aussi que les grandes villes n’aient pas eu, pendant longtemps, la croissance qu’elles ont connue dans les pays voisins, les villes moyennes agissant comme un verrou dans un e contexte démographique déprimé ‐ jusqu’au milieu du XX siècle du moins. Les villes moyennes ont même fait l’objet, dans les années 70, d’une politique ad hoc, destinée à les valoriser comme villes «où il fait bon vivre» et finançant avec libéralité des opérations d’embellissement ‐ qui n’ont pas peu contribué à leur conférer une certaine uniformité, qui peut d’ailleurs expliquer en partie les faiblesses actuelles de leurs centres anciens. Ces villes font désormais face à plusieurs processus de déstabilisation. La mobilité des personnes leur fait peu à peu perdre leur monopole administratif et économique sur leur bassin de clientèle. La croissance des grandes villes, qui attirent population et emplois, concentre les fonctions supérieures d’éducation, de culture, de loisir et grignote les «parts de marché territoriales» des villes moyennes. La réduction des effectifs atteint durement les industries situées dans les villes moyennes, particulièrement dans les régions les plus anciennement industrielles. Et surtout, les villes moyennes sont peu à peu délaissées par l’Etat dont les effectifs, décentralisation et rationalisation obligeant, se retirent physiquement des territoires pour concentrer ce qui reste des troupes dans les capitales régionales. La réforme des cartes judiciaires, militaires ou hospitalières peut être fatale aux préfectures les plus petites, et plus encore aux sous‐préfectures. Signe des temps, après avoir financé le développement d’universités dans les villes moyennes, l’Etat, dans les années 2000, se tourne de plus en plus vers les métropoles. Plan campus, appel à coopération métropolitaine, pôles de compétitivité : autant de gestes (et de milliards d’euros) dépensés en faveur des grandes villes, au nom de la compétitivité du pays. Face à cette nouvelle alliance Etat‐métropoles, les villes moyennes peuvent s’estimer ‐ après avoir profité de ses largesses ‐ abandonnées par l’Etat. Elles sont orphelines. Livrés à eux‐mêmes, les acteurs des villes moyennes ont dû s’organiser en fonction des ressources et de leur situation géographique. Ils ne sont pas cependant totalement démunis. Le développement de l’intercommunalité et le renforcement des conseils généraux contribuent à maintenir une fonction administrative et à assurer une emprise sur le territoire environnant. La distance aux capitales régionales et aux métropoles, et les relations qu’elles nouent avec elles deviennent, un facteur décisif pour les villes moyennes. Certaines villes moyennes s’inscrivent fonctionnellement puis politiquement au sein d’un système métropolitain animé par la capitale régionale. C’est le cas de quelques villes autour de Lyon, ou de Toulouse, qui tissent des liens d’interdépendance économique, culturelle et touristique avec la grande ville, en assumant une forme de satellisation. D’autres concluent des accords spécifiques avec la grande ville proche : c’est le cas de Saint‐Nazaire qui se rapproche de Nantes, ou de Riom qui s’intègre dans une sorte de conurbation avec Clermont‐Ferrand. Ces intégrations «métropolitaines» sont plutôt bénéfiques aux villes moyennes qui voient croître leur population et leur emploi. Une deuxième catégorie de villes moyennes, plus distantes des métropoles, peut bénéficier de leur influence sans pour autant perdre leur emprise sur leur territoire. C’est le cas de Rodez, du Puy‐en‐Velay ou d’Aurillac dans le Massif central. Elles maintiennent une activité économique et industrielle, commerciale et administrative et perpétuent une emprise sur leur bassin. Quelques‐unes ont su construire des attractivités particulières, avec des investissements publics, ou des événements dans le domaine culturel notamment ‐ musée Soulages à Rodez, festival du théâtre de rue à Aurillac ou chemins de Saint‐Jacques au Puy ‐ qui leur permettent d’élargir leur clientèle. Il reste une troisième catégorie, située dans le vaste croissant qui relie le cœur de la Basse‐Normandie à la Bourgogne, en passant par la Picardie, le Nord‐Pas‐de‐Calais et la Champagne‐Ardenne. Ces villes représentent une part résiduelle du territoire et de ses habitants, mais leurs difficultés sont réelles et les perspectives d’évolution bien minces. Ici, la question des villes moyennes se confond avec celle du territoire : ce n’est plus la catégorie en tant que telle qui pose problème, mais la place de ces espaces de vieille industrie et d’agriculture extensive dans l’ensemble national. Au total, même si les villes moyennes présentent certains traits communs ‐ poids du secteur public, dévitalisation des centres anciens au profit d’une périphérie dynamique ‐ la catégorie n’a plus de sens, car elle ne désigne plus un ensemble de fonctions homogènes l’architecture politique du territoire. Elles illustrent cependant un enjeu de l’aménagement contemporain du territoire : les trajectoires divergent lorsque l’uniformité républicaine se décompose. Faut‐il pour autant regretter le joli temps des sous‐préfectures ? Ce serait refuser le processus de décentralisation. Mais peut‐être sommes‐nous restés profondément jacobins. Daniel Behar Géographe , Philippe Estèbe Géographe


La crise qui vient

Davezies Laurent, éd. Seuil, coll. « la république des idées », 2012 pp.70-78

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Laurent Davezies : « Un quart de la population française vit dansde desla territoires qui décrochent » vit dans des territoires qui d Un quart population française Recueilli par Rouden Céline, 16/03/2015 Par Recueilli Par Céline Rouden, le March 16, 2015 11:30

En 2012, Laurent dans La crise qui vient, annonciez inéluctable des inégalitésentre Pour l’économiste Davetion vous qui ont permisledecreusement rééquilibrer mer cette contraction des dépenses les territoires. Est-cece que la France est en trainde vivre aujourd’hui ? zies, il faudrait, plutôt qu’essayer les revenus entre les territoires. publiques, mais dans certains terride retenir les gens dans des zones toires, la rupture va être très forte. Laurent Davezies : Le creusement des inégalités entre les territoires est à l’œuvre dans notre pays où il n’y a pas d’emploi, développer Nous étions dans unelasituation Or,richesses, dans le amême temps, la concendepuis trente ans. Le système productif, c’est-à-dire capacitéparaà créer des une politique ambitieusechangé d’aideetà sa la géographie doxale, aussi. où desIl régions qui vers n’étaient tration de la production radicalement s’est tourné une économie de territoriale la matière grise mobilité. et s’est rétracté autour des métropoles. pas équipées pour la mondialisation s’est accélérée sous l’effet de la et ne comptaient aucune grande en- crise, détruisant les emplois dans Ce mécanisme, qui aurait alarmant, n’a pas inquiété été compensé par une En 2012, dans La crise qui vient,dû être treprise se portaient mieux car queil ales les secteurs les plus vulnérables de augmentation très forte des budgets publics, et donc des mécanismes de redistribution qui ont vous annonciez le creusement iné- métropoles en termes de revenus, l’industrie. permis de rééquilibrer les revenus entre les territoires. luctable des inégalités entre les ter- d’emploi et de démographie. Nous ritoires. Est-ce la France estsituation en étions dans où un des système wa- pas Onéquipées a vu émerger Nousque étions dans une paradoxale, régionsoùquiles n’étaient pour la quatre ou cinq mondialisation aucune grandeplus entreprise se la portaient que les métropolesqui ont su tirer train de vivre aujourd’hui ?et ne comptaient gons roulaient vite que loco- mieux grandes métropoles en termes de revenus, d’emploimotive. et de démographie. Nouspas étions dans un système où lesdu wagons Cela ne pouvait durer. leur épingle jeu. Entre 2007 et roulaient plus vite que la locomotive. Cela ne pouvait pas durer. Laurent Davezies : Le creusement 2013, alors que la France a perdu, des inégalités entre qui les aterritoires Qu’est-ce qui a changé ? selon l’acoss, plus de 400 000 emQu’est-ce changé ? est à l’œuvre dans notre pays depuis plois salariés privés, Lyon, Nantes, La crise productif, de la dette en 2011 a sifflé la finde de la partie des trente ans. L.LeD. :système L. D. : La crise dette en en matière 2011 d’augmentation Toulouse, Marseille-Aix ou encore dépenses publiques. Elles représentent 57 % de la richesse créée, un montant jamais atteint dans à en gagner. c’est-à-dire la capacité à créer des a sifflé la fin de la partie en matière Bordeaux ont continué richesses, a radicalement changé et d’augmentation des dépenses pu- De l’autre côté, les territoires qui sa géographie aussi. Il s’est tourné bliques. Elles représentent 57 % de étaient les plus dépendants des revevers une économie de la matière la richesse créée, un montant jamais nus non marchands sont de plus en grise et s’est rétracté autour des mé- atteint dans nos sociétés occiden- plus vulnérables. tropoles. tales. Si on veut réduire les déficits, il va falloir ramener ce pourcentage C’est cette « France périphérique » Ce mécanisme, qui aurait dû être à 52-53 %, voire 50 % comme l’a théorisée par le géographe Chrisalarmant, n’a pas inquiété car il a proposé récemment Nicolas Sarko- tophe Guilluy ? été compensé par une augmentation zy. très forte des budgets publics, et L. D. : Il a été le premier à décrire ce donc des mécanismes de redistribu- Au niveau national, on peut assu- phénomène de fractures territoriales


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décrochent et ses effets terrifiants sur la société française. Mais il considère, à mon avis un peu rapidement, qu’il y aurait 60 % des Français, tous ceux qui sont en dehors des métropoles, qui vivent dans des territoires sans avenir. Je nuancerais cette vision. Il y a les métropoles qui sont des territoires de dynamisme économique, même si elles concentrent aussi le gros de la pauvreté. Il y a ensuite ces territoires qui décrochent parce qu’ils cumulent recul de l’appareil productif, faible qualité résidentielle et baisse des dépenses publiques. Ils représentent 20 % à 25 % de la population, ce qui est déjà considérable.

sont inaccessibles.

Mais entre les deux, il y a de larges parties du territoire qui bénéficient encore d’une économie résidentielle forte et survivront grâce au tourisme et aux retraités. Ce sont les zones de littoral ou de montagne, bien desservies, où les prix de l’immobilier sont plus faibles que dans les métropoles, et où il est agréable de vivre. Des territoires également attractifs pour des petits entrepreneurs et des actifs non salariés et qui, avec les nouvelles technologies, vont être de plus en plus nombreux.

Peut-on faire un lien entre ces territoires qui décrochent et le vote Front national ?

Que peut-on faire pour ces territoires qui décrochent ? L. D. : Les élus ont tendance à considérer qu’il faut à tout prix essayer de retenir les jeunes en développant localement l’emploi, les formations ou le logement. Voilà trente ans qu’on fait ça et ça ne marche pas ! Il faut au contraire encourager massivement la mobilité. Ce ne sont pas les territoires qui comptent mais les gens. Cela ne sert à rien de les retenir dans des zones où il n’y a pas d’emploi. Il ne s’agit pas de les faire partir pour qu’ils aillent tous s’installer à Paris ou à Toulouse, qui leur

On observe que les actifs qui quittent ces territoires très pénalisés ne vont en général pas très loin. Il faut reculer la ligne de front. Mettre le paquet sur les zones d’accueil les plus proches qui s’en sortent le moins mal. Et pour cela, il faut libérer la mobilité, subventionner massivement les déménagements, revoir les politiques de logement et les droits de mutation qui sont un frein à la vente quand on est propriétaire. > Voir aussi :Élections départementales 2015 : tour de France des départements à enjeux

L. D. : Il faut être prudent car le vote fn se diffuse et devient plus difficile à analyser. Mais on constate que le vote fn, comme celui en faveur de la gauche radicale, se développe dans ces territoires de grande vulnérabilité économique. Après la présidentielle, j’avais analysé le profil des 6 000 villes où Marine Le Pen était arrivée en tête. Ce sont beaucoup de zones périurbaines – grande couronne de métropoles ou villes moyennes – qui regroupent une population déstabilisée ayant des qualifications intermédiaires dans des secteurs économiques fragiles. C’est la classe moyenne, et pas les pauvres, qui a quitté les centresvilles et les premières couronnes pour accéder à la propriété et s’est retrouvée piégée dans des territoires sans avenir, parce qu’entre-temps l’économie a changé. Ce sont plutôt des « moyens Blancs » que des « petits Blancs ».


Les villes moyennes face aux enjeux Les villes moyennes face aux enjeux deLcohésion territoriale, unun éclairage décalé 22 es villes moyennes face aux enjeux de cohésion territoriale de cohésion territoriale, éclairage décalé, un é à partir de la Centre à partir derégion la région Centre Demazière Christophe, Les cahiers du Développement Social Urbain, n°53, 2011, pp. 15-16

appui sur de le cas de la région Centre, espace différent PrenantPrenant appui sur le cas la région Centre, espace assezassez différent de Rhône-Alpes par sa densité de population, son histoire ou ses caractéristiques de Rhône-Alpes par sa densité de population, son histoire ou ses caractéristiques villes, Christophe Demazière, professeur en aménagement de l’espace de villes,deChristophe Demazière, professeur en aménagement de l’espace et urbanisme à l’université de Tours et vice-président du centre ressources ressources et urbanisme à l’université de Tours et vice-président du centre de de Villes au Carré, cherche à comprendre si les variables qui ont servi dans Villes au Carré, cherche à comprendre si les variables qui ont servi dans unun cascas et repérer à en repérer les enjeux peuvent concerner aussi définir lesmoyennes villes moyennes à définirà les villes et à en les enjeux peuvent concerner aussi les villes rhônalpines et comment les enjeux de cohésion sociale et territoriale les villes rhônalpines et comment les enjeux de cohésion sociale et territoriale sont appréhendés dans ce contexte régional. sont appréhendés dans ce contexte régional. Dans chaque région française ou presque, à l’occasion

d’exercices tels que lesou Schémas régionaux d’aménageDans chaque région française presque, à l’occasion ment et de développement durable du territoire d’exercices tels que les Schémas régionaux d’aménage(SRADDT), les diagnostics identifient les villes moyennes ment et de développement durable du territoire comme un niveau stratégique d'action publique, mais (SRADDT), les diagnostics identifient les villes moyennes une politique dédiée à ces villes peine à mettre en comme un niveau stratégique d'action publique,semais place. Comment l’expliquer ? une politique dédiée à ces villes peine à se mettre en place. Comment l’expliquer ?

La ville moyenne dans une région faiblement La ville moyenne peuplée : une notion à revisiter dans une région faiblement

peupléeTout: une notion revisiter d’abord, les villes à petites et moyennes sont une notion relative, découlant des extrêmes supérieurs et

moyenne entre 1999 et 2009). À l’ouest, le Centre subit

dont le la concurrence moyenne entre 1999émergente et 2009).de À l’espace l’ouest, atlantique, le Centre subit littoral et l’identité attirent des populations étudiantes la concurrence émergente de l’espace atlantique, dont le Enfin, les territoires du sud étudiantes de la région littoralouetactives. l’identité attirent des populations présentent des profils proches du Limousin et de ou actives. Enfin, les territoires du sud de la région l’Auvergne. présentent des profils proches du Limousin et de l’Auvergne.

Quelles sont les villes petites et moyennes de cette région ? En raison du desserrement des entreprises et de Quelles sont les résidentielle, villes petites et moyennes de cette la mobilité l’analyse ne privilégie plus la régioncommune, ? En raison du l’agglomération desserrement des entreprises et de morphologique (l’unité mais la mobilité résidentielle, l’analyse privilégie plus la 4. urbaine), voire le marché local dunetravail (l’aire urbaine) morphologique commune, mais l’agglomération En région Centre, on compte 13 aires (l’unité urbaines urbaine), voire le marché local du travail (l’aire urbaine)4. moyennes, ayant de 16 000 à En région compte 90 000 Centre, habitants.on Il faut noter 13 aires urbaines que si ayant Bourges 000 habimoyennes, de(124 16 000 à Les villes petites sur l’aire urbaine) est, à 90 000tants habitants. Il faut noter et moyennes une ville Lessont que sil’échelle Bourges nationale, (124 000 habiune notion villes petites au niveau tants moyenne, sur l’aire urbaine) est,de à la et relative moyennes région Centre, ilune s’agit d’une l’échelle nationale, ville grande ville. À cette liste, il sont une notion moyenne, au niveau de la qui jouent un rôle convient d’ajouter six petites villes relative régiondeCentre, il s’agit d’une centralité dans leur bassin de vie5. Au total, la catégrandegorie ville. cette liste, il desÀvilles petites et moyennes est hétérogène.

inférieurs d’unepetites hiérarchie ou contiTout d’abord, les villes et régionale, moyennesnationale sont une 1 . La tranche de l’armature est nentaledécoulant notion relative, desmédiane extrêmes supérieursurbaine et définie en fonction de seuilsnationale statistiques, périmètres inférieurs d’une hiérarchie régionale, ou de contide niveaux de polarisation variables. tranche et médiane de l’armature urbaine est nentale1. Laspatiaux Les villes petites ou moyennes sont aussi dans des définie en fonction de seuils statistiques, de périmètres situations diverses au plan de leur démographie, appareil spatiaux et de niveaux de polarisation variables. productif ou rayonnement culturel, que l’on raisonne à Les villes petites ou moyennes sont aussi dans des situal’échelle internationale2 ou au sein d’un même espace tions diverses au leur démographie, appareil régional.plan Pourde l’illustrer, nous prendrons appui sur la productif ou rayonnement culturel, que l’on raisonne à 3 convient d’ajouter six petites villes qui jouent un rôle situation de la région Centre . l’échelle internationale2 ou au sein d’un même espace de centralité dans leur bassin de vie5. Au total, la catéUn point commun des villes régional. Pour l’illustrer, prendrons appui la gorie des villes petites et moyennes est hétérogène. Plus vaste que lanous Belgique, le Centre est sur la quatrième 3 moyennes de la région Centre : situation de la région Centre région française par .sa superficie. Sa densité de population est de 65 habitants/km2, ce qui en fait une région

une population Un point commun vieillissante des villes

Elle se le situe entreest différents pôles de dévePlus vaste peu quepeuplée. la Belgique, Centre la quatrième la région : des villes Les variablesde permettant de saisirCentre les évolutions loppement. Vis-à-vis de l’Île-de-France, Centre est un moyennes région française par sa superficie. Sa densité dele popupetites et moyennes sont nombreuses et complexes. espace de desserrement pour certaines fonctions et une population vieillissante lation est de 65 habitants/km2, ce qui en fait une région La géographie est importante : dans un temps où les populations. Hors Île-de-France, estde la région peu peuplée. Elle se situe entre différentselle pôles déve- la plus changements technologiques favorisent une mobilité peuplée du bassin parisien et celle qui connaît la plus Les variables permettant de saisir les évolutions des villes loppement. Vis-à-vis de l’Île-de-France, le Centre est un accrue, la capacité des villes petites ou moyennes à forte croissance démographique (+ 0,4% par an en petites et moyennes sont nombreuses et complexes. espace de desserrement pour certaines fonctions et La géographie est importante : dans un temps où les populations. Hors Île-de-France, elle est la région la plus changements technologiques favorisent une mobilité peuplée du bassin parisien et celle qui connaît la plus les cahiers du Développement Social Urbain :: n°53 :: premier 2011des villes petites ou moyennes à accrue, semestre la capacité forte croissance démographique (+ 0,4% par an en

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éclairage décalé à partir de la région centre des courants d’échange de personnes, s’inscrires’inscrire dans desdans courants d’échange de personnes, de de biens, d’informations, de symboles, voire à participer à biens, d’informations, de symboles, voire à participerdeà s’inscrire dans des courants d’échange de personnes, l’organisation de certains flux, semble cruciale. l’organisation de certains flux, semble cruciale. biens, d’informations, de symboles, voire à participer s’inscrireOr, dans des courants d’échangesont de personnes, deà par certaines villes moyennes concurrencées Or, certaines villes moyennes sont concurrencées par l’organisation de certains flux, semble cruciale. biens, d’informations, de notamment symboles, voire à participer à leur espace rural, en termes d’attractivité leurcertaines espace rural, en satellisées termes d’attractivité Or, villes moyennes sont concurrencées par l’organisation de notamment certains flux, semble résidentielle. D’autres sont parcruciale. la dilatation résidentielle. D’autres sont satellisées par la dilatation leur espace rural, en termes des métropoles. Or, certaines villes moyennes sont concurrencées par s’inscrire dansnotamment des courants d’échange ded’attractivité personnes, de des métropoles. résidentielle. D’autres sont satellisées par la dilatation biens, d’informations, de symboles, voire à participer leur espace rural, notamment en termes d’attractivitéà des métropoles. MêmeD’autres si au sud decertains lasatellisées région,flux, Romorantin ou Salbris ont l’organisation desont semble cruciale. résidentielle. par la dilatation Or, certaines villes moyennes sont concurrencées par la disparition presque totale des activités indusconnu Même si au sud de la région, Romorantin ou Salbris ont des métropoles. espace notamment endes termes d’attractivité larural, désindustrialisation n’est lecture disparition totale activités indusconnuleur Même silatrielles, au sud de la presque région, Romorantin ouqu’une Salbris ont de résidentielle. D’autres satellisées par lasur dilatation l’économie des villessont moyennes. L’appui telle ou trielles, désindustrialisation n’estdes qu’une lecture de telle lala disparition totale activités indusconnu Même si au sud de lapresque région, Romorantin ou Salbris ont des métropoles. fonction spécifique, par exemple universitaire, ou encore l’économie des villes presque moyennes. L’appui sur telle ou telle trielles, désindustrialisation n’est qu’une lecture de laladisparition totale des activités indusconnu l’articulation entre des entreprises et un pôle de compéfonctionlaspécifique, exemplen’est universitaire, ouou encore l’économie des villespar moyennes. L’appui sur telle telle trielles, désindustrialisation qu’une de de Même si auétendent sud de lalarégion, Romorantin oulecture Salbris ont titivité gamme desun systèmes productifs l’articulation entre des entreprises et pôle de compéfonction spécifique, par exemple universitaire, ou encore l’économie villes telle ouindustelle 6sur la disparition totale des activités connu , l’économie résidencesdes villes. De moyennes. plus,presque selon L’appui la Datar titivitétrielles, étendent lades gamme des systèmes productifs de l’articulation entre entreprises et un pôle de compélaconstitue désindustrialisation n’est lecture fonction spécifique, par exemple universitaire, ou encore un moteur de qu’une l’économie desdevilles tielle 6 , l’économie résidences villes. De plus, selon la Datar titivité étendent la gamme des systèmes productifs de l’économie des villes moyennes. L’appui sur telle ou telle l’articulation entre en desraison, entreprises et un pôle moyennes, non seulement dede la compéréduction de 6 un moteur depoids l’économie des villes tielle constitue , universitaire, l’économie résidences villes. De plus, selon laou Datar fonction spécifique, par exemple ou encore titivité étendent la gamme des systèmes productifs deinduit l’appareil productif du de l’emploi public l’articulation entre des entreprises et un pôle de compé6l’économie moyennes, en raison, non seulement de la réduction de un moteur de des villes tielle constitue par une fonction adminisces villes. De plus, selon la Datar , l’économie résidentitivité étendent ladu gamme des systèmes productifs de l’appareil productif ou poids de l’emploi public induit moyennes, en raison, non seulement de la réduction de trative, mais aussi par le des villes tielle constitue un moteur de l’économie 6 , l’économie résidences villes. De plus, selon la Datar par une fonction adminisl’appareil productif ou du poids de l’emploi public induit vieillissement de la populamoyennes, raison, un nonmoteur seulement de la réduction de de l’économie des villes tielle en constitue trative, mais par le en tion et aussi la adminisdemande par une fonction l’appareil productif ou du non poids de l’emploi induit La désindustrialisation moyennes, en raison, seulement de lapublic réduction de services qui en découle. vieillissement de la populatrative, mais aussi par le par unede fonction adminispoids l’emploi public induit n’estl’appareil qu’uneproductif lecture ou du tionpar etune lafonction demande vieillissement de la populamais aussi par en le adminisLa désindustrialisation de l’économie des villestrative, Enqui région Centre, lesenseules services endemande découle. tion et lamais trative, aussi par le vieillissement de la populaLa désindustrialisation moyennes n’est qu’une lecture tendances aux services quilaendemande découle. decommunes la populationvieillissement et en n’est qu’une lecture de désindustrialisation l’économie des villes villes petites et moyennes La et Centre, la découle. demande en En tion région les seules services qui en La désindustrialisation portent surdécoule. la démographie. de l’économie des villes moyennes n’est qu’une lecture services qui en tendances communes aux En région Centre, les seules n’est qu’une lecture L’ensemble de ces villes sont moyennes de l’économie des villes villes petites et moyennes tendances communes aux En région Centre, les seules de l’économie des par villes marquées le vieillissement de leur population En région Centre, les seuleset la portent sur la démographie. moyennes villes petites et moyennes tendances communes aux moyennesdiminution du nombretendances d’habitantscommunes des villes-centres. aux sont L’ensemble de cesde villes sur la démographie. villes petites et moyennes Ainsi, plusieurs airesportent urbaines proches Paris, comme villes petites et moyennes marquées par le vieillissement de leur population et lafavosont L’ensemble de ces villes Chartres ou Montargis, ont un bilan migratoire portent sur la démographie. portent sur la démographie. diminution d’habitants villes-centres. marquées pardumais lenombre vieillissement depériurbanisation. leurdes population la rable, connaissent la sont L’ensemble de cesvilles villeset sont L’ensemble de ces Ainsi, marquées plusieurs aires urbaines proches depopulation Paris, comme diminution dulepar nombre d’habitants despopulation villes-centres. le vieillissement leur la marquées par vieillissement de de leur etet la De connexion TGV, qui met Vendôme Chartres oumême, Montargis, ontd’habitants un bilandes migratoire favo-à 40 Ainsi, plusieurs aires urbaines proches de Paris, comme diminution dulanombre desvilles-centres. villes-centres. diminution du nombre d’habitants minutes de aires Paris, profite à l’espace rural, mais la urbaines proches Paris, comme rable, Ainsi, mais connaissent la périurbanisation. Chartres ouplusieurs Montargis, ont unproches bilan migratoire favoAinsi, plusieurs aires urbaines dedeParis, comme deux décennies. Chartres ou Montargis, ont un bilan migratoire favocommune-centre est en déclin depuis rable, mais périurbanisation. Chartres ouconnaissent Montargis, laont un bilan migratoire favorable, mais connaissent la périurbanisation. Comme d’autres villes, Vendôme perd sa population De même, la connexion TGV, qui met Vendôme à 40 rable, mais connaissent la périurbanisation. jeune par attraction d’un marché des études minutes profite à qui l’espace rural, mais laet du De même,dela Paris, connexion TGV, met Vendôme à 40 De travail même,propre la connexion TGV, agglomérations, qui met Vendôme 40 aux grandes et àaccueille décennies. commune-centre estprofite enprofite déclin depuis minutes de Paris, à qui l’espace rural, mais la De même, connexion TGV, met deux Vendôme à 40 minutes de Paris, à l’espace rural, mais lade la deslaseniors quittant l’Île-de-France à l’occasion Comme d’autres villes, Vendôme perd sa population commune-centre est en déclin depuis deux décennies. minutes de Paris, profite à l’espace rural, mais deux décennies. commune-centre est en depuis les serviceslapour retraite. Un enjeu estdéclin de diversifier jeune Comme par attraction d’un marché des et du Comme d’autres villes, Vendôme perd saétudes d’autres villes, Vendôme perd sapopulation population commune-centre est besoins en déclin depuis deux décennies. répondre aux d’une population vieillissante. travailjeune propre grandes agglomérations, et accueille jeune par attraction d’un marché desdes études etet du paraux attraction d’un marché études du Comme d’autres villes, Vendôme perd sa population travail propre auxl’Île-de-France grandes agglomérations, accueille des seniors quittant à de l’occasion la travail propre aux grandes etetaccueille Mais, pour créer uneagglomérations, dynamique l’économie jeune par attraction d’un marché des études etderésidendu destielle, seniors quittant à l’occasion de la retraite. Un enjeu estl’Île-de-France del’Île-de-France diversifier services pour des seniors quittant àles l’occasion de la de revenus des habitants les schémas le niveau travail propre aux grandes agglomérations, et et accueille retraite. Un enjeu est de diversifier les services pour répondre aux besoins d’une population vieillissante. retraite. Un enjeu estl’Île-de-France de ménages diversifier services pour de localisation des (actifs ou inactifs) doivent des seniors quittant àles l’occasion de la répondre auxen besoins d’une population vieillissante. pris compte. Pour conserver les fonctions répondre auxenjeu besoins d’une population pour de retraite. être Un est de diversifier lesvieillissante. services centralité de la ville moyenne, unevieillissante. volontérésidenpublique est Mais, pour créer une dynamique de l’économie répondre besoins d’une population Mais,aux pour créer une dynamique de l’économie résidennécessaire, à travers des leviers tels que la culture, le tielle, pour le niveau de revenus desdes habitants etetles schémas Mais, créer une dynamique de l’économie de revenus habitants lesrésidenschémas tielle, le niveau tourisme ou l’urbanisme. de localisation ménages (actifs ououinactifs) doivent tielle, le niveau de revenus des habitants et les schémas de localisation des ménages (actifs inactifs) doivent Mais, pour créerdes une dynamique de l’économie résidenêtrelocalisation pris en PourPour conserver de de des ménages (actifs ou les inactifs) doivent être priscompte. en conserver les fonctions de tielle, le niveau decompte. revenus des habitants etfonctions les schémas centralité de compte. lade ville moyenne, uneune volonté publique est être pris en Pour conserver les fonctions de centralité laménages ville moyenne, publique est de localisation des (actifs ouvolonté inactifs) doivent nécessaire, à travers des leviers tels quefonctions laculture, culture,est le nécessaire, des leviers que lapublique le centralité deàcompte. latravers ville moyenne, unetels volonté être pris en Pour conserver les de tourisme ou l’urbanisme. tourisme ouàl’urbanisme. nécessaire, travers des leviers tels que la culture, le

centralité de la ville moyenne, une volonté publique est tourisme ouàl’urbanisme. nécessaire, travers des leviers tels que la culture, le tourisme ou l’urbanisme.

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quartiers« «moyens moyens»» DesDes quartiers pour des villes moyennes Des moyens » pourquartiers des villes« moyennes Des quartiers moyens » pour des villes« moyennes À l’échelle des villes moyennes, l’enjeu de cohésion est pour des villes moyennes À l’échelle des villespar moyennes, l’enjeu de cohésion est rehaussé la présence de quartiers concernés souvent rehaussé parmoyennes, la présencel’enjeu de quartiers concernés Àsouvent l’échelle des villes de cohésion est

par la politique de la ville. Pour les régions Centre et Des « lamoyens »delesquartiers par laquartiers politique de Pour régions Centre et souvent rehaussé par laville. présence concernés Poitou-Charentes, le centre ressources Villes au Carréest a À l’échelle des villes moyennes, l’enjeu de cohésion 7Villes au pour des villes moyennes Poitou-Charentes, le centre ressources Carré par la politique de la ville. Pour les régions Centre et . Si les Zus (zone conduit une observation des quartiers souvent rehaussé par la présence de quartiers concernésa

7 .Villes Sideles Zus (zone conduit unesensible) observation desressources quartiers urbaine de grande taille 7au 000 habiPoitou-Charentes, centre Carré par la politique delela ville. Pour les(plus régions Centre eta 7 Àconduit l’échelle des villes moyennes, l’enjeu devilles, cohésion est tants) sont à 90% dans les grandes celles de taille habiurbaine sensible) de grande taille (plus de 7 000 . Si les Zus (zone une observation des quartiers Poitou-Charentes, le centre ressources Villes au Carré a rehaussé par laà présence de quartiers souvent moyenne (2 000de 7grande 000 habitants) sont pour beaucoup 7 concernés tants) sont àobservation 90% dans lesdes grandes villes, celles de(zone taille urbaine sensible) taille (plus de 7 000 habi. Si les Zus conduit une quartiers par ladans politique de àmoyennes. ladans ville. Pour Centre et Lesles Zusrégions de 1 000 à 2 beaucoup 000 habides villes moyenne (2 000 7 000 habitants) sont pour tants) sont à 90% les grandes villes, celles de taille urbaine sensible)lede grande taille Villes (plus au deCarré 7 000a habiPoitou-Charentes, centre ressources à(2proportion de logement supérieure à 85%, danstants, des villes moyennes. Les Zus social de 1 000 à 2 beaucoup 000 000 à dans 7 000 habitants) sont pour moyenne 7 villes, les grandes celles de habitaille tants) sont à 90% . Si lesPar Zusle(zone conduit une observation desvilles quartiers sont toutes dans des moyennes. revenu, le tants,des àsensible) proportion de000 logement social supérieure 85%, dans villes moyennes. Les Zus desont 1 000 à 2habi000àhabimoyenne (2 000 à 7 habitants) pour beaucoup urbaine de grande taille (plus de 7 000 niveau de formation, l’accès à l’emploi, ces quartiers sont des toutes dans des villes moyennes. Parde le2taille revenu, le tants, à proportion deleslogement social supérieure à 85%, tants) sont à 90% dans grandes villes, dans villes moyennes. Les de 1celles 000 àde 000 contribuent au profil deZus population ces habivilles niveau de formation, l’accès à l’emploi, ces quartiers sont toutes dans des villes moyennes. Par le revenu, le moyenne (2 000 àD’importants 7 000 sont pour beaucoupà 85%, tants, à proportion de habitants) logement social supérieure moyennes. projets de requalification des contribuent au des profil de population de ces villes niveau de formation, l’accès ces quartiers Les Zusmoyennes. deà1l’emploi, 000cours. à 2Par 000 dans des villes moyennes. sont toutes dans villes lehabirevenu, le quartiers d’habitat social sont en Mais, dans la tants, à proportion deprofil logement supérieure à 85%, projets de moyenne requalification des moyennes. D’importants contribuent au de population de ces est à villes réafmesure où l’attractivité desocial laàville niveau de formation, l’accès l’emploi, ces quartiers sont toutes d’habitat dans des villes revenu, le des quartiers social sont endePar cours. Mais, la moyennes. D’importants projets requalification firmer, les fonctions demoyennes. centralité de lalecommune-centre contribuent au profil de population de cesdans villes niveau deoù formation, l’accès àcommerces, l’emploi, ces quartiers mesure l’attractivité de la ville moyenne est à réafsont en cours. Mais, dans la quartiers d’habitat social (services, espaces publics, lieux culturels) ne moyennes. D’importants projets de requalification contribuent au profildedecentralité population ces villes des firmer, les fonctions demoyenne ladesur commune-centre mesure oùd’habitat l’attractivité de laintervenir ville est dans àurbain réafpeuvent être négligées. Or, un tissu quartiers social sont en cours. Mais, la moyennes. D’importants projets de requalification des existant, sur un habitat essentiellement privé, sur du (services, espaces publics, commerces, lieux culturels) ne firmer, les fonctions de centralité de la commune-centre mesure où l’attractivité de la moyenne estlaà réafquartiers d’habitat social sont enville cours. Mais, dans patrimoine à publics, valoriser est unededémarche longue ne et peuvent négligées. Or, intervenir unàculturels) tissu (services, espaces lieux firmer, lesêtre fonctions dedecentralité lasur commune-centre est réaf-urbain mesure où l’attractivité lacommerces, ville moyenne coûteuse. Àunceshabitat difficultés inhérentes àun laprivé, conduite de existant, sur essentiellement sur du peuvent être négligées. Or, intervenir sur tissu urbain firmer, les fonctions centralité de la commune-centre (services, espaces de publics, commerces, lieux culturels) ne projets urbains, s’ajoute une spécificité des est unedernière démarche longue et patrimoine ànégligées. existant, sur unvaloriser habitat essentiellement privé, du (services, espaces publics, commerces, lieux culturels) nesur peuvent être Or, intervenir sur un tissu urbain villes moyennes : l’existence de marchés étroits (immopeuvent être négligées. Or, intervenir sur un tissu urbain coûteuse. À ces difficultés inhérentes à la conduite de patrimoine à valoriser est une démarche longue et existant, sur un habitat essentiellement privé, suravec du bilier,sur commerce, culture…) et la privé, concurrence existant, habitat essentiellement sur du des projets urbains, s’ajoute une dernière spécificité conduite de coûteuse. Àun cesvaloriser difficultés inhérentes à la et patrimoine à est une démarche longue d’autresà villes en raison desdémarche facilités de déplacement. patrimoine valoriser est une longue et(immovilles moyennes : l’existence de marchés étroits projets urbains, s’ajoute une dernière spécificité des coûteuse. À ces difficultés inhérentes à la conduite de Au final, les marges de manœuvre sont réduites. Ceci ne coûteuse. À ces difficultés inhérentes à laconcurrence conduite de bilier, commerce, culture…) et la avec villes moyennes : s’ajoute l’existence de marchés étroits (immoprojets urbains, dernière spécificité des vaut-il pas autant pour les villes moyennes de projets urbains, s’ajoute uneune dernière spécificité desRhôned’autres villes en raison des facilités de déplacement. bilier, commerce, culture…) et la concurrence avec villesAlpes moyennes : l’existence de (immoque: l’existence pour celles du marchés Centre, aussi diverses villes moyennes de marchés étroitsétroits (immoAu final, les marges de manœuvre réduites. ne d’autres villes en raison des de déplacement. soient-elles ? zculture…) bilier, commerce, culture…) lasont concurrence avec bilier, commerce, et facilités laetconcurrence avecCeci Rhônevaut-il pas autant pour les villes moyennes de Au final, les marges de manœuvre sont réduites. Ceci ne d’autres raison des des facilités de déplacement. d’autresvilles villesenen raison facilités de déplacement. Alpes pourdepour celles Centre, aussi diverses Christophe Demazière vaut-il pas autant lesdu villes moyennes de RhôneAu final, les manœuvre sont réduites. Ceci ne Au final,que lesmarges marges de manœuvre sont réduites. Ceci ne z soient-elles ? Alpes que pour celles du Centre, aussi diverses vaut-il pas autant pour les villes moyennes de Rhônevaut-il pas autant pour les villes moyennes de RhôneAlpes du du Centre, aussi aussi diverses z celles soient-elles ?pour Centre, diverses Alpes que quepour celles soient-elles ? z Christophe Demazière soient-elles ? z Christophe Demazière Christophe Demazière Christophe Demazière

1 - F. Santamaria, « La notion de ville moyenne en France, en Espagne et au Royaume-Uni », Annales de géographie, n° 613, 2000, pp. 227-239. 2 - C. Demazière, « Les villes moyennes dans la recherche urbaine : état des lieux et pistes pour des recherches appliquées », Urbanisme, n° 378, 2011 (a), pp. 74-76. 3 - C. Demazière, Portrait économique des villes petites et moyennes en région 1 - F.Centre. Santamaria, « La notion de ville moyenne enterritoires France, en Espagnepour et au ces ?, rapport la Quel« développement 1 - F. Santamaria, La notion de villeéconomique moyenne ensur France, en Espagne et au Royaume-Uni », Annales de géographie, n° 613, 2000, pp. 227-239. Centre, UMR CITERES, 2011 (b), 103 p. 1 - F. DREAL Santamaria, «Tours, Ladenotion de ville moyenne en France, en Espagne et au Royaume-Uni », Annales géographie, n° 613, 2000, pp. 227-239. 2 C. Demazière, « Les villes moyennes dans la recherche urbaine : état des 4 - P. De Roo, (coord.), Lesgéographie, villes moyennes françaises : enjeux et perspectives, »,« Annales n°recherche 613, 2000, pp. 227-239. 2Royaume-Uni - C. Demazière, Les villes de moyennes dans la urbaine : état des et pistes pour des recherches appliquées Urbanisme, n°Espagne 378, 2011 (a), DIACT, collection Travaux, 2007. 12lieux -- F. Santamaria, La notion de ville moyenne en France, en etdes au lieux etParis, pistes pour des recherches appliquées », Urbanisme, n° 378, 2011 (a),: état C. Demazière, ««Les villes moyennes dans la»,recherche urbaine pp. 74-76. 5et-pistes Demazière, 2011 (b), cit. appliquées Royaume-Uni », Annales de op. géographie, n° 613,»,2000, pp. 227-239. pp. 74-76. lieux pour des recherches Urbanisme, n° 378, 2011 (a), 6Demazière, - De Roo,Portrait 2007, op. cit. moyennes Portrait économique des villeslapetites et moyennes région 3pp. Demazière, des villes petites et moyennes en région:en 23- -C.C. Demazière, « Leséconomique villes dans recherche urbaine état des 74-76. 7Quel -Quel IAAT, Observation de la situation des quartiers politique delala2011 ville en Centre. développement économique sur ces territoires ?,enrapport Centre. développement économique sur ces territoires ?,n°pour rapport pour la pistes pour des recherches appliquées »,petites Urbanisme, 378, (a), 3lieux - C. et Demazière, Portrait économique des villes et moyennes en région desp.ateliers de l’observation de région Centre et Poitou-Charentes, DREAL Centre, Tours, UMR CITERES, 2011 2011 (b),synthèse 103 p. 103 DREAL Centre, Tours, UMR CITERES, (b), pp. 74-76. Centre. Quel développement économique sur ces territoires ?, rapport pour la Villes au Carré, décembre 2009. 434---P.C. Roo, (coord.), Les villes moyennes françaises :petites enjeux: et et perspectives, P.De De Roo, (coord.), Leséconomique villes moyennes françaises et perspectives, Demazière, Portrait des (b), villes moyennes en région DREAL Centre, Tours, UMR CITERES, 2011 103 p. enjeux Paris, DIACT, collection Travaux, 2007.2007. Paris, DIACT, collection Travaux, économique sur ces territoires ?, et rapport pour la Centre. Quel développement 4 P. De Roo, (coord.), Les villes moyennes françaises : enjeux perspectives, 5 - Demazière, 2011 (b), op. cit. 5 - Demazière, 2011 (b),Travaux, op.CITERES, cit. 2007. Centre, Tours, 2011 (b), 103 p. Paris, DIACT, collection 6DREAL - De Roo, 2007, op. cit.UMR DeDeRoo, op. cit. P. Roo,2007, (coord.), Les françaises : enjeux perspectives, 74 Observation de(b), la situation des quartiers en politique de la et ville en 56----IAAT, Demazière, 2011 op.villes cit. moyennes


Pour les villes moyennes, demain, il sera trop tard

Olivier Berlioux et Franck Gintrand Par Olivier Berlioux, Président de l'Association nationale représentative des collaborateurs d'élus (Arcole) et our les villes moyennes demain il sera trop tard Berlioux Olivier et Gintrand Franck, Slate.fr, 11/07/2014 Franck Gintrand, Directeur général de Global Conseil. Slate.fr / 11.07.2014 ‐ 16 h 44

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A Forbach, une usine désaffectée devenue un lieu d'«exploration urbaine». Urban exploring in France / La percée du FN a révélé le profond d’éclaircie, au contraire. Le pro- chance pour l’ensemble des agglo55Laney69 via Flickr CC License By malaise de ces communes malme- jet de réforme territoriale promet mérations, avec des conséquences nées par la désindustrialisation, de constituer un nouveau coup dur indolores pour les commerces de La percée du FN a révélé le profond malaise de ces communes malmenées par la désindustrialisation, la la fermeture des administrations pour ces communes de 20.000 à centre ville. On sait aujourd’hui fermeture des administrations d’Etat, la stagnation voire le déclin démographique. Seul espoir de rebond: le d’Etat, la stagnation voire le dé- 100.000 habitants avec le transfert qu’il n’en est rien. sauvetage des centres‐villes, qui demande une bonne dose de courage politique. clin démographique. Seul espoir de des services départementaux aux Cette hypertrophie commerciale de Et dire que les villes moyennes étaient si florissantes! De beaux bâtiments publics, un vaste marché et de rebond: le sauvetage des centres- conseils régionaux et la diminution la périphérie –ajoutée bien sûr au grandes maisons bourgeoises. Un mariage réussi entre le passé et la modernité. Une économie dynamique et villes, qui demande une bonne dose du nombre des régions, sans oublier développement croissant du e-comune confiance inébranlable en l’avenir. C’était il y a cinquante ans. Une éternité. de courage politique. la réorganisation des services dé- merce– a concurrencé puis contriAujourd’hui, la crise des villes moyennes est devenue telle que les géographes Daniel Béhar et Philippe Estèbe Et dire que les villes moyennes concentrés de l’Etat… bué à plonger les commerces des n’hésitent plus à parler «d’espaces en voie de disparition». Il est vrai que le ciel de ces communes n’a pas arrêté étaient si florissantes! De beaux centres de villes moyennes dans de s’assombrir depuis les années 70: fermeture de la «grande entreprise du coin», mise à l'écart du maillage bâtiments publics, un vaste marché Des centres-villes en pleine crise un marasme qui n’en finit plus. Le TGV, tribunaux, casernes et hôpitaux rayés de la carte par la RGPP... et de grandes maisons bourgeoises. A ce contexte économique et insti- déclin suit un processus aussi inUn mariage réussi entre le passé et tutionnel particulièrement négatif variable que difficilement percepA l’horizon, pas la moindre annonce d’éclaircie, au contraire. Le projet de réforme territoriale promet de la modernité. Une économie dyna- s’ajoute un autre problème commun tible à ses débuts: les fermetures constituer un nouveau coup dur pour ces communes de 20.000 à 100.000 habitants avec le transfert des mique et une confiance inébranlable à toutes les villes moyennes: la crise se multiplient, le taux de rotation services départementaux aux conseils régionaux et la diminution du nombre des régions, sans oublier la en l’avenir. C’était il y a cinquante des centres-villes. Pour répondre grimpe, le temps de vacance s’alréorganisation des services déconcentrés de l’Etat… ans. Une éternité. aux besoins souvent bien réels d’un longe. Jusqu’au jour où la multipliDes centres‐villes en pleine crise Aujourd’hui, la crise des villes accroissement et d’une diversifica- cation des pancartes immobilières A ce contexte économique et institutionnel particulièrement négatif s’ajoute un autre problème commun à moyennes est devenue telle que les tion de l’offre commerciale et de loi- impose l’évidence: le commerce va toutes les villes moyennes: la crise des centres‐villes. Pour répondre aux besoins souvent bien réels d’un géographes Daniel Béhar et Phi- sirs, les implantations commerciales mal. Très mal. Les propriétaires ne accroissement et d’une diversification de l’offre commerciale et de loisirs, les implantations commerciales ont lippe Estèbe n’hésitent plus à parler ont connu un véritable boom en trouvent plus de repreneurs et les connu un véritable boom en périphérie, là où le foncier abonde et où l’aménagement des accès ne pose aucun «d’espaces en voie de disparition». périphérie, là où le foncier abonde commerçants qui résistent ont de problème. Le choix de la facilité, donc, mais un choix dont on commence aujourd’hui à percevoir les Il est vrai que le ciel de ces com- et où l’aménagement des accès ne plus en plus le sentiment de faire conséquences catastrophiques. munes n’a pas arrêté de s’assom- pose aucun problème. Le choix de la partie des derniers des mohicans. Le développement des grandes et moyennes surfaces aux portes des villes était présenté comme une chance brir depuis les années 70: fermeture facilité, donc, mais un choix dont on Le cercle vicieux de la paupérisation pour l’ensemble des agglomérations, avec des conséquences indolores pour les commerces de centre ville. On de la «grande entreprise du coin», commence aujourd’hui à percevoir Le plus terrible, c’est que, pasmise à l’écart du maillage TGV, tri- les conséquences catastrophiques. sé un certain seuil de destruction sait aujourd’hui qu’il n’en est rien. bunaux, casernes et hôpitaux rayés Le développement des grandes et d’activités commerciales, la crise Cette hypertrophie commerciale de la périphérie –ajoutée bien sûr au développement croissant du e‐ de la carte par la RGPP... moyennes surfaces aux portes des des centres villes s’auto-entretient, commerce– a concurrencé puis contribué à plonger les commerces des centres de villes moyennes dans un A l’horizon, pas la moindre annonce villes était présenté comme une s’emballe et contribue à son tour à marasme qui n’en finit plus. Le déclin suit un processus aussi invariable que difficilement perceptible à ses débuts: les fermetures se multiplient, le taux de rotation grimpe, le temps de vacance s’allonge. Jusqu’au jour où la multiplication des pancartes immobilières impose l’évidence: le commerce va mal. Très mal. Les


25 devenir un facteur aggravant de la situation générale. Moins de commerces en centre ville, c’est moins de services, bien sûr, mais aussi moins de fréquentation, moins de vie, moins d’animation. Les centres villes perdent leur attractivité, notamment auprès des classes moyennes et supérieures, qui préfèrent partir emménager en périphérie dans une maison avec jardin. Leur départ contribue à entretenir et amplifier la paupérisation enclenchée par la crise du commerce. Ultime étape de ce processus: la chute des prix de l’immobilier et la dégradation du patrimoine privé, que les propriétaires se refusent à rénover tant que le marché n’aura pas donné des signes de reprise. Le développement d’un habitat insalubre ne fait alors qu’aggraver la situation, bouclant solidement le cercle vicieux. La situation est devenue si grave dans bon nombre de villes qu’en mai dernier, Bernard Morvan, le président de la Fédération nationale de l’habillement (FNH), a publié un «Plan Marshall pour le commerce indépendant de centre-ville» où il réclame le «gel absolu des projets commerciaux en périphérie des villes». Des conséquences territoriales en cascade Cette mort annoncée des villes moyennes est-elle si grave? Oui, et ce pour deux raisons. La première réside dans l’attachement des Français à ces communes qui continuent d’incarner la ville idéale. Ce n’est pas un hasard si 60% des habitants de villes moyennes jugent positivement leur environnement, contre seulement 46% dans les grandes agglomérations et 30% en région parisienne. Autre raison importante: l’ampleur du séisme économique et géographique que représenterait la mort

des villes moyennes. Aujourd’hui, 17 millions de Français sont potentiellement concernés, mais ils sont beaucoup plus si on y intègre les territoires dont le dynamisme est largement dépendant de ces villes. Les plus exposés? Les départements ne comptant que des villes moyennes et démographiquement déficitaires. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, il ne s’agit pas de départements déjà désertés comme la Creuse –où on ne trouve qu’une petite ville moyenne, Aubusson– mais de départements relativement peuplés comme l’Oise, l’Aisne, le Pasde-Calais, la Charente-Maritime ou encore de la Moselle. Pour l’instant, ils continuent de bénéficier d’un solde démographique positif, mais pour combien de temps encore si le poids démographique de leurs villes moyennes continue de décroître au même rythme? Et on ne parle ici que des cas les plus préoccupants. La menace du déclin plane au total sur tous les départements qui ne comptent que des villes moyennes, soit plus d’un quart d’entre eux. Le FN grand vainqueur Ces déséquilibres géographiques et économiques se traduisent aujourd’hui par une crise identitaire et politique des villes moyennes. Sur les douze municipalités conquises par le FN en mars, au moins huit souffrent d’un déclin aggravé de leur centre-ville. A Hayange, le Monde alertait déjà en 2011 sur un cœur de ville «à l’agonie», de même qu’à Hénin-Beaumont où «les belles maisons, divisées en appartements, parfois insalubres, sont le signe d’une splendeur passée», au Luc, «commune du centre Var dont le centre tombe en déshérence» et à Fréjus, où la candidate PS aux municipales Elsa Di Méo témoignait sur son site:

«Notre centre-ville est déserté et dans ces rues sans vie, nous n’avons plus envie de sortir.» Une corrélation confirmée récemment par un reportage du Monde qui soulignait, à juste titre, la correspondance entre la crise des centres-villes et le vote FN, à Béziers et Perpignan, mais aussi ailleurs que dans le Sud, à Forbach, Lorient ou Saint-Brieuc. Certes, la préfecture des Côtes d’Armor est encore loin de connaître les scores record réalisés par le parti de Marine Le Pen ailleurs, mais le FN a atteint 12% dans une ville dont il était jusque-là quasiment absent. Rien d’étonnant en soi, dès lors que le centre se confond avec l’identité de la ville et qu’il est de très loin le quartier le plus fréquenté. Tout s’y voit et s’y ressent avec plus d’intensité que nulle part ailleurs. Des politiques d’animation sans grand effet Confrontés à une situation qu’ils ont parfois justifiée et continuent de justifier par la crise économique et par l’esprit résolument indépendant des commerçants, les élus locaux se sont décidés à réagir. Mais avec le recul, les actions de «soutien au commerce local» (marché de Noël, dégustation viticole, spectacles de rue, managers de centre ville, incitations à l’embellissement des vitrines...), si elles ont bien sûr toute leur place, relèvent plus de la psychothérapie de groupe et de l’accompagnement en fin de vie que de la politique volontariste et du traitement de cheval. Qui peut penser aujourd’hui qu’elles suffiront à enrayer et inverser le déclin lent et régulier des centres des villes moyennes? Personne. Une partie du mal est fait. On ne reviendra pas sur des décennies d’hypertrophie des périphéries en


26 équipements commerciaux. Ces pôles constituent une concurrence à laquelle les centres villes doivent désormais se résoudre et avec laquelle ils composent déjà tant bien que mal. La tendance ne peut être inversée qu’au prix d’un changement global de paradigme. 1.Le centre-ville n’est pas un quartier comme un autre Axiome fondamental: le centre-ville n’est pas un quartier comme les autres. Il est le quartier phare, celui que tous les habitants connaissent, celui que les élus doivent traiter prioritairement. Continuer de faire un peu de tout partout au motif que les résidents des autres quartiers pourraient se sentir lésés procède d’un contresens grave: le centreville est le cœur de la ville et le siège de son identité. Qu’il vienne à battre moins fort et c’est l’ensemble de la cité qui décline. Qu’il se dégrade au point que la ville ne se reconnaisse plus en lui, et c’est le début d’une crise d’identité dont les effets peuvent devenir immaîtrisables. Partir de cet axiome, c’est se battre contre la facilité qui consiste encore aujourd’hui à délocaliser de grands services publics et des équipements de loisirs à la périphérie au motif que les accès y sont plus facile, le terrain plus abondant, le prix du foncier moins cher. Dans ce domaine, mieux vaut prendre plus de temps et accepter un degré de complexité plus élevé pour préserver un niveau minimal d’attractivité en deçà duquel aucune renaissance du centre-ville n’est possible. 2.En centre ville, les non-résidents priment sur les habitants Second axiome: en centre-ville, la priorité du politique n’est pas d’apporter un mieux-être aux habitants par des équipements ou des services

de proximité mais d’attirer un public extérieur et donc de privilégier des investissements productifs. Beaucoup diront que ces deux objectifs ne sont pas incompatibles, et ils auront en partie raison –mais en partie seulement. Si certains équipements contribuent à renforcer l’attractivité du centre tout en répondant à une demande locale, c’est loin d’être systématiquement le cas. On sait par exemple que les sites touristiques sont peu fréquentés par les «locaux», qui ne les découvrent bien souvent qu’en les faisant visiter à des tiers. Inversement, rares sont les équipements ou les services de proximité qui permettent au centre de rayonner fortement (à l’exception sans doute des salles de spectacle). On peut ainsi envisager une médiathèque en centre-ville pour peu qu’elle s’intègre intelligemment à une offre commerciale et touristique cohérente. Mais il serait absurde de croire qu’une médiathèque puisse à elle seule constituer un facteur d’attraction majeur. Pour certaines villes, la nature du pôle touristique va de soi. Pour d’autres, il reste à créer, ce qui n’est pas, loin s’en faut, le plus facile.

marchés en centre ville permet au contraire de renforcer une attractivité profitable à tous les commerces. Une réalité de plus en plus prise en compte par les élus, si l’on s’en tient aux propos de Jean Girardon, vice-président de l’Association des maires de France, pour qui «il faut que toutes les formes de commerces puissent s’exprimer en centre-ville». Que recherchent ces grandes enseignes? Un environnement valorisant pour leur marque, ce qui revient souvent à voisiner avec des franchises de niveaux équivalent. Reconnaître cette évidence peut consister à opter pour l’implantation d’un centre commercial offrant cet «espace d’accueil pour franchises». Pour les villes définitivement réfractaires à cette solution, il n’existe pas d’autres alternatives que d’identifier un secteur qui sera jugé prioritaire et qui bénéficiera d’un investissement public suffisant pour tenir le rôle de galerie commerçante à ciel ouvert. Un choix moins difficile politiquement par rapport aux commerçants, mais financièrement et techniquement autrement plus complexe à mettre en place, avec des résultats plus aléatoires à la clé.

3.Le commerce indépendant ne se conçoit plus sans grandes enseignes Troisième axiome: les grandes enseignes sont devenues les locomotives du commerce de proximité. Certains élus y voient un signe supplémentaire de la mondialisation à l’œuvre et déplorent l’uniformisation qu’elle engendre. De leur côté, certains commerces indépendants continuent d’y voir une concurrence redoutable. Et pourtant... Si le développement des enseignes en périphérie constitue un danger indéniable, l’implantation d’enseignes d’habillement ou de super-

4.La voiture à nouveau la bienvenue en centre-ville Une autre mesure courageuse consiste à faire du stationnement et de l’accessibilité au centre-ville de nouvelles priorités. L’accent a été mis ces dernières années sur les transports en commun. Mais de nombreuses villes moyennes, fascinées par l’exemple des métropoles régionales, ont perdu de vue qu’elles ne possédaient pas le même potentiel d’attractivité. En interdisant une partie de leur centre à la circulation, elles ont largement contribué à valoriser l’offre de périphérie. Il est donc devenu urgent de pro-


27 céder à un rééquilibrage en multipliant les signes favorables à la voiture en ville. Rappelons que si l’impact d’un nouveau tramway en termes d’image et d’environnement est indéniable, sa capacité à transformer des automobilistes en usagers des transports en commun est quasi-nulle. 68% des déplacements liés aux achats sont et continueront quoi qu’il advienne d’être réalisés en voiture. Pour Natacha Bouchart, sénatrice-maire de Calais, le stationnement a des conséquences directes «sur l’évolution du commerce en centre-ville», et c’est en l’améliorant qu’«on fera revenir les clients dans les boutiques de nos villes». 5.Faire des rues des galeries commerçantes à ciel ouvert Dernier axiome: la culture et le commerce sont souvent conçues comme deux activités que tout opposerait. Qu’on le veuille ou non, le shopping est devenu le passe temps préféré de la majorité des Français. A l’inverse des achats de première nécessité, auxquels on souhaite consacrer le moins de temps possible, le shopping relève autant de la consommation que de la balade, de la recherche d’objets inattendus que d’une quête esthétique plus large. C’est notamment la conviction de l’association «Gestion de CentreVille» de Romans, qui met l’accent sur «une approche transversale du centre-ville, croisant le patrimoine, le commerce, le tourisme». De ce point de vue, l’avantage comparatif des centres villes par rapport aux zones commerciales de périphérie réside dans un cadre authentique et chaleureux. Avant de lancer un nouveau festival ou de créer un musée qui ne sont pas toujours, loin s’en faut, des recettes miracle, mieux vaut donc valoriser le patrimoine urbain existant en se

concentrant, là encore, sur un périmètre limité, où toutes les actions pourront être coordonnées et donner rapidement des résultats visibles. Sur la définition de ce périmètre, les professionnels sont formels: «Seul un itinéraire marchand en boucle avec deux pôles commerciaux forts aux extrémités est en mesure de faire revenir durablement les acheteurs.» Rien n’est (encore) écrit Cette crise des centres-villes a atteint un tel degré d’acuité que l’Etat est en train de prendre de nouvelles dispositions pour permettre aux villes de réagir. Pour tenter d’influer sur le montant des loyers, souvent jugé prohibitif, l’indice du coût de construction va être remplacé par un «indice des loyers commerciaux» mieux corrélé à la réalité économique des entreprises. Les augmentations annuelles de loyers seront, quant à elles, limitées à 10% du dernier loyer acquitté. De leur côté, les communes pourront effectuer plus facilement des opérations d’urbanisme commercial et exercer un droit de préemption sur les commerces mis en vente dans des périmètres caractérisés par la disparition ou la dégradation progressive des activités commerciales. Enfin, les aides de l’Etat seront désormais attribués à des projets de revitalisation commerciale et non plus au maintien de tel ou tel fonds de commerce en particulier. En ces temps de pénurie budgétaire, les pouvoirs publics semblent bien décider à en finir avec la stratégie du saupoudrage pour concentrer leurs efforts sur les villes moyennes. Ces solutions n’en demandent pas moins de la volonté, du dialogue et du temps. D’abord, un projet d’urbanisme commercial en centre-ville suscite forcément des résistances.

La volonté est indispensable pour concentrer les moyens et privilégier des changements urbanistiques, quand la prudence politique inciterait à privilégier des mesures de soutien. Le dialogue est également indispensable car il faut savoir convaincre et faire preuve de pédagogie. Un défi municipal, mais aussi intercommunal: dynamiser les centres plutôt que la périphérie, c’est aussi faire comprendre aux communes des alentours qu’une ville-centre attractive bénéficie à la totalité de l’agglomération. Du temps, enfin, car les élus le savent, un projet d’envergure se déroule toujours sur deux mandats. Un premier pour poser les bases, un second pour voir les projets sortir de terre. Cette perspective ne dissuadera pas les maires les plus courageux, et ils auront raison. Demain il sera trop tard Si la crise des villes moyennes est une réalité, le déclin qui se profile n’a rien d’irrésistible. Les situations ne sont pas toutes dramatiques et certaines villes conservent de solides atouts: campus universitaires, industrie résiliente, vitalité touristique. Avantage partagé, la qualité de vie y est aussi plébiscitée. Mais le mandat qui débute est sans doute celui de la dernière chance pour inverser cette tendance et permettre aux villes moyennes de conserver leur rôle structurant au sein des régions. Lancer le chantier de la redynamisation des centres villes, c’est être à peu près assuré que les fondations seront solidement posées en 2020. A savoir demain.


28 L’inimaginable retour de la voiture en ville Berlioux Olivier et Gintrand Franck, Slate.fr, 11/07/2014

Après avoir tout mis en œuvre pour limiter la voiture en ville, de nombreuses communes veulent à nouveau attirer les automobilistes. Un revirement particulièrement évident depuis les dernières élections municipales. «Les véhicules mécaniques (…) sont devenus à la fois une gêne pour la circulation et l’occasion de dangers permanents. Ils ont, de plus, introduit dans la vie citadine de nombreux facteurs nuisibles à la santé.» Depuis ce constat formulé par le célèbre architecte Le Corbusier en 1933, la critique de l’invasion des villes par la voiture n’a jamais cessé. Et l’explosion du parc automobile conjugué à la montée des préoccupations environnementales n’a rien arrangé. Au point que, depuis quarante ans, toutes les villes ont, peu ou prou, adopté des mesures pour exclure ou limiter la voiture en ville. Une tendance irréversible? Pas si sûr. Depuis quelques mois, la voiture a de nouveau le vent en poupe. Beaucoup d’élus de villes moyennes, constatant la perte d’attractivité de leurs centres villes, misent sur le retour des automobilistes pour redynamiser un commerce local mis à mal par la multiplication des zones commerciales en périphérie. Un vrai revirement après plusieurs décennies de politiques favorables aux modes de transport alternatifs… Réduire la place de la voiture en ville: une constante depuis quarante ans L’incursion de la voiture en ville pose problème depuis l’origine. Alors que la France ne compte que quelques milliers de véhicules au début du siècle, les polémiques vont déjà bon train. On accuse pèle-mêle la voiture de polluer et de dégager

des odeurs nauséabondes, d’être bruyante et, bien entendu, dangereuse. Peu de temps après que les premiers panneaux de signalisation ont fait leur apparition, les architectes imaginent déjà des solutions radicales. Réserver des voies à la circulation de transit, l’idée est avancée dès 1922 par Le Corbusier dans le cadre d’un projet de cité idéale de 3 millions d’habitants. Pour prévenir la congestion du centre, l’architecte dessine deux autodromes traversant sa ville du nord au sud et d’est en ouest, sur de vastes passerelles de béton raccordées aux rues par des rampants. Présenter des autoroutes survolant la ville comme une solution satisfaisante a de quoi laisser sceptique. Mais l’idée d’une dissociation entre des voies de transit indépendantes et des voies courantes est lancée et se traduit par la généralisation de rocades autour des grandes villes dans les années 1970. En France, la première section du boulevard périphérique de Lyon date de 1958, celle de Rennes de 1967 et celle du Mans de 1968. Alors que la majorité des grandes villes sont dotées de rocades, voire de périphériques –Paris en compte désormais deux avec l’A86–, quelques-unes s’y sont mises plus récemment, comme Besançon en 2003. Seule exception encore notable: Marseille, plongée dans ses travaux depuis plusieurs décennies. Peut-on aller jusqu’à imaginer une ville sans voiture? La rocade n’est pas une solution miracle pour autant. La plupart des rocades françaises sont aujourd’hui confrontées, à leur tour, aux ralentissements et aux embouteillages: de fait elles sont devenues presque toutes incomplètes et ont besoin d’être élargies. Un objectif qui ne semble pas près d’être atteint si on

considère le montant financier des travaux, et les oppositions radicales que les projets d’élargissement ou de nouveaux tronçons suscitent désormais partout… Limiter l’accès de la voiture au centre-ville, c’est le choix de plusieurs capitales nationales ou régionales. Le cas le plus emblématique est celui de Londres, avec son péage urbain mis en place en 2005. Depuis cette date, toutes les voitures individuelles sont soumises à un droit de circulation pour pénétrer dans le cœur londonien: il faut payer 10 à 15 euros par jour. Avec cette taxe routière, les automobilistes ont dû se rabattre vers le vélo ou les transports en commun pour rejoindre le centre de Londres. En 2010, le maire Boris Johnson a enfoncé le clou en y créant plus de 8.000 vélos en libre service. D’autres grandes villes européennes ont adopté la même démarche, comme Athènes, pionnière de la circulation alternée dès 1982, ou encore Rome qui a imposé un permis spécial pour entrer dans le centre historique en 1989. Mais peut-on aller jusqu’à envisager une ville sans voiture? C’est le projet que la municipalité de Hambourg a dévoilé au début de l’année. Un projet trop ambitieux? Sans doute. Car face aux réactions provoquées par cette annonce, la ville s’est empressée de démentir son intention de chasser la voiture hors de ses murs. Elle a précisé vouloir développer un réseau vert qui serait exclusivement réservé aux piétons et aux cyclistes. Mais même révisé, un tel projet mérite sans doute d’être nuancé. Décourager les automobilistes? Plutôt que de se lancer dans l’instauration d’un péage ou d’une circulation alternée, c’est la voie qu’a empruntée Paris depuis la première élection d’un maire socialiste. En


29 dix ans, 20.000 places de stationnement ont disparu au profit des piétons, des deux roues, des Vélib’, des Autolib’ et des couloirs de bus. Résultat: la circulation a diminué de 25% dans la capitale depuis dix ans. Pour les syndicats d’automobilistes, comme 40 Millions d’automobilistes, la situation multiplie les bouchons, aggrave la pollution et pénalise ceux qui travaillent à Paris du fait des encombrements. Mais au niveau politique, droite et gauche sont unanimes pour continuer de donner la priorité aux modes de déplacement alternatifs. Il est vrai que 60% des Parisiens n’ont pas de voiture et que 60% des déplacements dans Paris intra-muros se font à pied! La maire actuelle, Anne Hidalgo, peut donc songer sans courir de risque politique à augmenter les tarifs de stationnement et à généraliser les zones 30 sur tout le territoire –à l’exception des boulevards et des avenues. 60% La proportion de Parisiens qui n’ont pas de voiture Le phénomène n’est du reste pas spécifiquement parisien. Les «zones 30» ont connu un développement exponentiel partout en France, dans les rues les plus commerçantes et à proximité des écoles. Mâcon a même inauguré des «zones 20» dans son hypercentre. En plus d’une sécurité renforcée, leur rôle est aussi de développer les déplacements à vélo en dissuadant des automobilistes peu satisfaits de rouler aussi lentement. Interdire l’accès de la voiture à certaines rues est enfin une autre piste, plus radicale, formulée très tôt par les architectes de l’entre-deuxguerres pour limiter les désagréments de la voiture en ville. Dès les années 1960, cette idée se traduit par le développement de l’architecture sur dalle. Mais le concept

a fait long feu avec la fin des Trente Glorieuses. Au lieu de créer du lien social, les dalles sont devenues le ferment de l’insécurité, comme à Aulnay-sous-Bois, Sevran ou La Courneuve. Quant à Epinay, une des villes symboles de l’urbanisme de dalle, elle a vu la plupart de ses logements dépréciés, et beaucoup de bureaux et de commerces fermer. En réalité, le fait d’avoir rejeté la voiture dans ces grands ensembles semble avoir entraîné un déficit en équipements de loisirs et en services de proximité. Car justement, l’accessibilité et la mobilité jouent un rôle central dans l’animation d’un quartier. L’aménagement de rues entièrement piétonnes au cœur de la ville a en revanche connu un succès indéniable. Après la Seconde Guerre mondiale, certaines villes allemandes en partie détruites, comme Munich et Francfort, en avaient déjà fait une spécialité, avec la création de grandes artères piétonnières au milieu des commerces et des monuments historiques du centre, où trottoirs, caniveaux, revêtement de macadam, feux et plaques de signalisation disparurent du paysage. En France, la piétonisation du grand quartier commerçant Montorgueil-Les Halles, à Paris au début des années 1990, est un autre exemple bien connu. Plus récemment, la ville de Pau a investi, en 2005, 7 millions d’euros dans la construction d’un parking souterrain et l’achat de dalles en pierre naturelle, pour constituer un itinéraire piétonnier dans le centre historique. Mais ces derniers mois, fait révélateur, Pau a complètement viré de bord. La municipalité de François Bayrou vient de revoir son plan de circulation pour faire entrer davantage d’automobiles dans le centre-ville, et des pistes cyclables ont été supprimées.

Marche arrière toute depuis les dernières municipales Dans la foulée des élections municipales, un revirement de politique à l’égard de la voiture semble se dessiner. Et Pau n’est pas la seule à vouloir inciter les automobilistes à revenir en centre ville. A Angers, Narbonne ou Montauban, l’heure n’est plus au tout piéton. A Nantes, le président de la CCI souligne «qu’il y a une clientèle à fort pouvoir d’achat qui n’utilise que sa voiture. On ne veut donc pas la bannir, mais être sur une piétonisation intelligente qui permette l’accès au centre à tous». Reflet d’une politique de droite plus favorable aux automobilistes, conséquence de la crise économique ou de la concurrence accrue des zones commerciales de périphérie? Sans doute un peu tous ces facteurs mais une tendance inimaginable il y a peu se dessine: la présence des automobilistes est de nouveau souhaitée dans les centres-villes. Pour parvenir à inverser la tendance qui tend à les exclure depuis quarante ans, deux objectifs sont plus particulièrement visés: réduire les tarifs de stationnement et faciliter la circulation automobile. Réduire les tarifs de stationnement en centre-ville s’impose pour un nombre croissant de villes comme une nécessité évidente. Si la multiplication des places payantes a bien fonctionné dans les grandes métropoles, attractives et déjà suffisamment pourvues en parkings comme en transports en commun, 70% des déplacements dans les villes moyennes (de 20.000 à 100.000 habitants) sont réalisés en voiture, contre 50% dans les agglomérations, selon des études régionales menées par les Observatoires des Transports. La pompe aspirante que sont devenues les zones commer-


30 ciales de périphérie grâce à leurs parkings gratuits contribue fortement à remettre en cause la limitation de l’offre de stationnement en centre-ville. A Angers, le nouveau maire Christophe Béchu a décidé de rendre partout la première heure de stationnement gratuite pour «casser l’image d’un centre-ville inaccessible», comme s’en félicite le président des Vitrines d’Angers. Cette gratuité du stationnement, encore impensable il y a quelque temps, est une idée qui fait son chemin dans les villes moyennes. Dans le Calvados, Hérouville-Saint-Clair (20.000 habitants) a même instauré la gratuité totale. L’erreur des villes moyennes a été de vouloir imiter les grandes agglomérations Mais comme souvent la question du financement pose problème. La première heure de stationnement gratuite à Angers, par exemple, représentera dans l’immédiat un manque à gagner d’au moins 800.000 euros pour la mairie. En fait, étant donné les contraintes budgétaires actuelles, les municipalités souhaitent surtout expérimenter l’idée progressivement. Faciliter la circulation automobile dans le centre est un autre volet de la nouvelle politique actuelle. Une volonté là encore souvent incarnée par les nouveaux maires. Quitte à revenir sur des réalisations ou promesses de l’ancienne municipalité. C’est le cas par exemple à SaintEtienne, dont le nouveau maire Gaël Perdriau vient de réviser le Plan de déplacements urbains au profit des automobilistes: certaines zones piétonnes vont redevenir des «zones 30», deux nouveaux axes de circulation perpendiculaires feront leur apparition au cœur de la ville,

et plusieurs pistes cyclables seront supprimées malgré la colère du groupe écologiste. A Carcassonne, sous la pression des commerçants, on a également mis fin à l’interdiction de circuler dans les zones piétonnes du centre, en dehors du samedi matin, jour de marché. Plus largement, malgré leurs difficultés financières, les villes moyennes n’hésitent plus à consacrer une part importante de leurs dépenses dans la modernisation de l’équipement routier. Avec toujours, en point de mire, l’idée d’une reconquête future du centre-ville. Une commune comme Carhaix, en Bretagne, vient ainsi de lancer un grand programme de rénovation de sa rue principale, particulièrement dégradée et mal éclairée, avec pour objectif affiché «d’inciter davantage de commerçants à occuper les locaux vides de la rue». De même, la mairie d’Orthez a concentré tous ses investissements récents dans la remise en état des 25 grandes rues du centre-ville. Pour ces villes, il faut absolument favoriser le passage et donc fluidifier le trafic, quitte à subir une surcharge financière à court terme. C’est dans cette optique que Nevers a récemment modifié son plan de circulation, très contesté, car auparavant un tiers des rues seulement donnait accès à l’hypercentre. Le double-sens a donc été rétabli dans une quinzaine de rues afin que le cœur de la ville regagne en accessibilité. Une chose est sûre: la taille des villes est une composante trop souvent négligée. Le problème que rencontre aujourd’hui une majorité de communes vient de ce qu’elles ont voulu imiter les grandes métropoles sans en avoir les moyens, tout en sous-estimant un point important: si à l’origine, les grandes agglomérations ont voulu limiter l’accès

de la voiture, ce n’était pas tant pour y rendre la vie des piétons plus agréable ou l’air moins pollué, mais pour éviter l’asphyxie de la circulation automobile. Seulement, pour les villes moyennes, ce problème-là est devenu beaucoup moins crucial que celui de la crise de leurs centresvilles. Ce qui explique cette tendance lourde au rééquilibrage entre voitures et piétons. D’ailleurs, certaines municipalités ne suivent pas cette tendance, confirmant que rien n’est encore gravé dans le marbre. Ainsi Noyon vient d’opter pour une piétonisation intégrale de son centre historique, sous la pression de ses restaurateurs qui désiraient revaloriser leurs terrasses et les rendre plus accueillantes. Paris, de son côté, poursuit son combat contre les automobilistes après l’élection d’Anne Hidalgo. Quant aux grandes métropoles de l’ouest, comme Nantes, Bordeaux ou Toulouse, elles ne jurent que par le développement des «mobilités douces» et vont élargir leur offre, déjà conséquente, de pistes cyclables au détriment de la route. Des options différentes qui montrent que le «tout automobile» des années 1970 n’est pas près de réapparaître en France. Alors, la place de choix soudain redonnée à la voiture annonce-t-elle une politique nouvelle et durable d’envergure nationale, ou n’estce qu’un simple effet de la crise des centres urbains dans quelques villes? Alors que les élus prennent des positions différentes sur le sujet, seul l’avenir répondra à cette question.


Le retour de la voiture en centre-ville : un succès ? Bourgeois Marie-Pierre, La gazette des communes, 25/10/2016

Le sujet de la voiture en ville continue de faire débat comme le montre la polémique autour de la piétonisation des berges à Paris. Plusieurs communes ont décidé de lui refaire une place d’honneur lors des changements de majorité aux élections municipales de 2014. Bilan du retour de la voiture dans ces territoires deux ans après. Saint-Etienne, Thionville, Béthune… Autant de communes qui ont choisi de refaire de la place à l’automobile en centre-ville pour redynamiser les commerces, souvent en souffrance. Deux ans après ce choix, l’heure est venue d’en tirer les premiers enseignements. Réouvrir les centre-villes à la voiture pour dynamiser les commerces A Saint-Etienne (Loire – 172 000 hab.) où l’abandon de la zone piétonne lors du changement de majorité en 2014 a fait grand bruit, Christiane Jodar, la maire-adjointe à l’urbanisme, se félicite de cette initiative. « Les Stéphanois ne se baladaient plus [1] dans le centreville depuis la piétonnisation. Il nous semblait essentiel de redynamiser cette zone. C’était d’ailleurs la demande principale des commerçants. » Le maire, Gaël Perdriau (LR) a donc choisi de rendre le cœur de ville à nouveau accessible à la voiture par le biais de « transversales » qui débouchent directement sur des parkings. Autre faveur pour les automobilistes : des horodateurs qui offrent trente minutes de stationnement et un parking souterrain qui propose une heure gratuite au bout de deux heures de stationnement. « Il faut respecter le mode de fonctionnement de chacun. La voiture fait partie de la culture française », indique-t-on à la municipalité.

Dans le même temps, il faut noter que les usagers des transports en commun ont pu bénéficier d’une baisse du prix des tickets de bus, même si, pour la mairie l’objectif premier n’est pas d’élargir les publics des transports collectifs, l’un des principaux leviers pour réduire les gaz à effet de serre en zone urbaine [2]. Pour Olivier Longeon, élu Europe-Ecologie-Les-Verts, la place de la voiture en centre-ville dépasse pourtant bien largement les routes transversales conçues pour accueillir leur retour. « Les voitures se retrouvent désormais partout dans le centreville, même dans les rues qui leur sont interdites. Dans la dernière enquête ménages de l’Insee [3], Saint-Etienne est la seule ville où le nombre de trajets en automobile augmente » regrette-t-il. Les villes moyennes face aux contraintes budgétaires A Thionville (Moselle, 41 000 hab.), alors que la suppression d’une portion de piste cyclable a été médiatisée en 2014 par le journaliste spécialiste des mobilités Olivier Razemon [7], le retour de la voiture pour rendre une nouvelle jeunesse au centre-ville est moins général. La mairie a beau avoir construit 300 nouvelles places de parking autour de la gare, qui se rajoutent aux 200 places créées depuis l’arrivée de la majorité Les Républicains, la ville assure avoir une vraie volonté de développer des alternatives à la voiture en ville. Pour Yves Clément, conseiller municipal délégué aux mobilités douces, ce sont les contraintes budgétaires qui empêchent le développement des pistes cyclables ou la création de deux lignes de bus à haut niveau de service, pourtant un engagement de campagne.

Seul véritable effort vers les mobilités durables depuis deux ans, une signalétique piétonne pour favoriser la marche, qu’ Yves Clément qualifie lui-même « d’affichage » tout en reconnaissant qu’il « faudra du temps pour changer les mentalités ». A la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB), on goûte assez peu l’argument du coût des aménagements à destination des piétons, pour abaisser la vitesse et faire cohabiter harmonieusement les cyclistes, les piétons et les conducteurs. « Le coût de l’aménagement d’une zone piétonne ou cyclable n’a rien à voir avec l’investissement financier de la construction d’une route », avance Olivier Schneider, président de la FUB. Un kilomètre carré de zone piétonne coûte ainsi un million d’euros et un kilomètre de piste cyclable unidirectionnelle de 1,5 mètre de large 200 000 euros contre 3 millions d’euros par kilomètre pour une voie à double sens, d’après Francis Papon, chercheur à l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux. Le retour de la voiture, loin d’être idéal mais considéré comme une solution face au manque de moyens Le son de cloche de Thionville a été entendu jusqu’à Béthune (25 000 hab., Pas-de-Calais). Alors que la réouverture complète à la circulation de la Grand-Place avait agité la ville, René Martin, maire-adjoint à l’urbanisme, se déclare satisfait de la vue complète sur le beffroi que peut désormais avoir un conducteur quand il circule sur la place. « Chacun peut désormais voir la fierté de notre commune », se félicite-t-il. « Il fallait rendre du brillant et du dynamisme à la ville » pour faire re-

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32 venir les touristes et répondre à « la détresse des commerçants » estime Olivier Gacquerre, le maire (UDI) de Béthune. S’il est difficile de quantifier l’effet de la réouverture intégrale de la Grand-Place sur le commerce, l’élu est convaincu qu’elle a permis de « continuer l’activité des commerces [10]. » Tout comme Yves Clément à Thionville, il met en avant le souhait de développer les pistes cyclables en ville, entravé par l’étroitesse des routes de la commune. Sans présenter un chiffrage précis, il affirme toutefois que les finances de la ville pourraient difficilement supporter un tel coût. Pourtant, la municipalité reconnaît volontiers que la solution retenue pour faire revivre le centre-ville n’est pas idéale. « Nous savons qu’il faudrait créer des parkings en entrée de ville puis mettre à disposition des navettes. Mais dans le même temps, créer une dynamique autour de la piétonnisation et des vélos passe par la création d’emplois et d’un centre-ville vivant », reconnaît la municipalité. Jean-Luc Rigaut, maire (UDI) d’Annecy et président de la communauté d’agglomération d’Annecy confirme que la crise des finances publiques est un obstacle de taille aux mobilités durables. « Il faut expliquer en premier lieu les difficultés du transport public rencontrées par les villes moyennes par les baisses de dotation de l’Etat en direction des collectivités. » Des arguments économiques et sanitaires solides pour diminuer la place de la voiture en ville En filigrane, le discours des élus, soucieux de dynamiser le commerce local, s’appuie sur le célèbre adage « no parking no business ». Bien connu du marketing, ce principe

signifie que tout client potentiel devrait pouvoir garer son véhicule à proximité immédiate d’un magasin pour consommer. Préoccupation centrale des villes moyennes, comme le montre le programme de redynamisation des centres villes porté par l’association d’élus France urbaine [10], les taux de vacance de leurs commerces atteint 13%. Dans ce contexte, le retour de la voiture est donc souvent considéré comme une façon de faire revenir les consommateurs et de revitaliser les commerces. Une croyance pourtant battue en brèche par de nombreuses études qui montrent au contraire que le piéton, le cycliste et les usagers des transports publics vont certes dépenser de plus petites sommes, mais de façon plus régulière. Ainsi, d’après le rapport Commerce de centre-ville et de proximité et modes non motorisés de l’Ademe [12], le piéton (ou cycliste, ou usager des transports en commun) va acheter pour 40,4 euros par semaine contre 21,7 euros pour les automobilistes. Pour le Groupement des autorités responsables des transports (GART [13]) dans son étude Mobilités et villes moyennes [14], la mobilité durable a été une « victime expiatoire de problèmes plus généraux traversés par le commerce dans les villes moyennes. » Au-delà du développement économique des territoires, les engagements internationaux de la France et les enjeux de santé publique inviteraient plutôt les élus, a minima, à une certaine modération vis-à-vis de la voiture. La France s’est en effet engagée lors de la Cop [15] 21 à diviser par 4 ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050. La pollution atmosphérique [16] est la troisième cause de mortalité en France, à l’origine de 9% des

décès. Mais se pose ici la question de la motivation des communes à restreindre la place de la voiture, à défaut de sens des responsabilités. « Pourquoi voulez-vous que les communes dépensent de l’argent pour réduire la circulation si c’est l’Etat et la Sécurité sociale qui en ont le bénéfice en économisant des dépenses de santé ? », s’interroge à haute voix Olivier Schneider. Vu ainsi, effectivement…


Le «plan marshall» pour le commerce indépendant Morvan Bernard, Fédération Nationale de l’Habillement, 2014

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L'ÉVÉNEMENT L'ÉVÉNEMENT

commerces de centre-ville 38 Le Lecri cri d’alarme d’alarme desdes commerces de centre -ville Le cri d’alarme des commerces de centre-ville 20 L'ÉVÉNEMENT jeudi 2 février 2017 LE FIGARO

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EXCLUSIF jeudi 2 février 2017 LE FIGARO

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Le cri d’alarme des « commerces de centre-ville

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RÉGIS DESCHULTZ, MONOPRIX PRÉSIDENT DE L’ALLIANCE DU COMMERCE ET PRÉSIDENT DE MONOPRIX

les surfaces de les moins de 2 000 m2, villes, l’Alliance commerce prode baissé del’Alliance 20par %, du faut de commersurfaces de vente ordures sontprêt-à-porter des frais fixes, aprésident res d’écoles, cinémas, restaurants, transférer cinq impôts assis La vacance commerciale s’accompaménagères (due villes. Dans certaines zones, et pour désertification dedu certains centresans, le chiffre d’affaires desmême boutiques ce. L’idéal unelataxe sur chifqui deviennent quand services gne d’urgence, cabinets médipose une batterie de solutions ré- insupportables rappelle Régis Schultz. Duserait coup, ces dernières ainsi exonésurlesurfaces la taxe foncière surde la 2cotisation d’un taux de chômage et de paules magasins qui recyclent tout), la les deseraient moins 000 m2, villes, l’Alliance duprocommerce proprêt-à-porter afrebaissé de 20 %, d’affaires, mais c’est impossible le chiffre d’affairesde baisse. caux et bureaux de poste. « glementaires etUnfiscales. Lala plus part du» chiffre d’affaires consacrée rées de l’examen de » passage devant sur la valeur ajoutée. vreté élevé et d’une baisse de pocontribution foncière des entrepripose une batterie de solutions rérappelle Régis Schultz. Du coup, la ces dernières seraient ainsi exonéet trop compliqué. Égalisons les cessus de régression se met en place, À la taxe foncière s’ajoutent en radicale, l’interdiction deeffet nouveaux aux loyers est passée de 10avec % àles 15e-commerçants. %, la Commission Ultime proposition, une dérogapulation accélérant la perte la taxe surles les surfaces commerchances poursuivent les auteurs duet rapport. moins ses, que la taxe sur glementaires fiscales. Larien plus part du chiffre d’affaires consacrée rées deIll’examen dedépartementale passage devant centres commerciaux, est inspirée celle aux taxes deet2faut % àtaxe 510 %.% » à 15 d’aménagement commercial. La transférer lessur cinq impôts La vacance commerciale s’accompaordures ménagères (due même tion assis destinée à faire venir les enseid’attractivité économique. » ciales (Tascom) la de locale radicale, l’interdiction de nouveaux aux loyers estpar passée %, la Commission départementale sur laàtaxe foncière sur la garantie cotisation gne d’unde taux de chômage et de paulesmaire magasins recyclent tout), la l’exemple d’Angers. Le de la revanche cenLa vraie menace est venir, gnes spécialisées dans les des centresFace aux origines multiples de et la qui celle la publicité extérieure… «» En avec cinq centres inspirée aux taxes de 2sur % à %. d’aménagement commercial. La la 5 valeur ajoutée. vreté élevé et d’unecommerciaux, baisse decommunauté la po- est contribution des entrepriprésident de la d’ag- foncière la réforme des valeurs ca-» tres-villes ■ villes. Dans? certaines zones, et pour désertification de certainsses, centresans, chiffre d’affaires des boutiques l’exemple d’Angers. maire Lalevraie menace est àlocatives venir, avec Ultime proposition, unegarantie déroga- de la revanche des cenpulationde accélérant la perte Le la taxeet sur les surfaces commerles surfaces villes, l’Alliance du commerce pro- etla delaréforme prêt-à-porter ation baissé deà20 %,venir tres-villes destinée faire les enseid’attractivité économique. ciales d’ag(Tascom) taxe locale survaleurs président de la» communauté ? ■de moins de 2 000 m2, des locatives capose une multiples batterie de delasolutions ré- extérieure… rappelle« En Régis Du coup,dans la lesces dernières seraient ainsi exonégnes spécialisées centresFace aux origines la publicité cinqSchultz. villes. Dans certaines zones, et pour désertification de certainset centresglementaires fiscales.ans,Lale chiffre plus d’affaires part des du boutiques chiffre d’affaires consacrée rées de l’examen de passage devant les surfaces de moins de 2 000 m2, villes, l’Alliance du commerce proprêt-à-porter a baissé de 20 %, radicale, l’interdiction dede nouveaux aux loyers est passée de 10 % à 15 %, la Commission départementale pose une batterie de solutions rérappelle Régis Schultz. Du coup, la ces dernières seraient ainsi exonécentres commerciaux, inspirée celle auxconsacrée taxes de 2rées % àde 5 %. » d’aménagement commercial. La glementaires et fiscales. La plus est part du chiffre d’affaires l’examen de passage devant l’exempleded’Angers. maire garantie de la revanche des cenà venir, avec radicale,de l’interdiction nouveaux Le aux loyers et est passéeLa de vraie 10 % à menace 15 %, laestCommission départementale centres président commerciaux, celle aux taxes de la 2 %réforme à 5 %. » des valeurs d’aménagement commercial. La ? ■ deest la inspirée communauté d’agtres-villes locatives cade l’exemple d’Angers. Le maire et garantie de la revanche des cenLa vraie menace est à venir, avec président de la communauté d’agtres-villes ? ■ la réforme des valeurs locatives ca-

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... alors que l'on autorise toujours de nombreuses 2005 SURFACES AUTORISÉES PAR COMMISSIONS DÉPARTEMENTALES ouvertures de grandes etLESmoyennes surfaces... 2010 D'AMÉNAGEMENT COMMERCIAL, en millions de m2

SURFACES AUTORISÉES PAR LES COMMISSIONS DÉPARTEMENTALES 2001 2010 Sources : Desse et Kyris D'AMÉNAGEMENT COMMERCIAL, en millions de m2 2015 2005 0,5 1 1,5 2 2,5 3 Sources3,5 : Desse et Kyris 2001 0 2015 72 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 2010 2005

... et que le 2015 commerce en ligne explose 0 0,5 en 1 ligne 1,5 explose 2 2,5 ...2010 et que le commerce

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CHIFFRE D’AFFAIRES 8,4 20 ... et que le commerce en ligne explose Sources : Desse et Kyris6040 DE L’E-COMMERCE, 2015 CHIFFRE D’AFFAIRES en milliards d’euros 0 0,5 1 8,4 1,5 2 2,5 3 3,5 20 40 DE L’E-COMMERCE, Source : iCE/Fevad 2016 CHIFFRE D’AFFAIRES2005 en milliards d’euros DE L’E-COMMERCE,

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2005 en milliards d’euros en ligne explose ... et que le commerce 2005

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« Les centres commerciaux de périphérie contribuent à la destruction du lien social » « Les«centres commerciaux depériphérie périphérie contribuent à la destruction du »lien social » Les centres commerciaux de contribuent à la destruction du lien social CHIFFRE D’AFFAIRES DE L’E-COMMERCE, en milliards d’euros

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Source : iCE/Fevad

PROPOS RECUEILLIS PAR

PROPOS RECUEILLIS PAR IVAN LETESSIER £@IvanLetessier

PROPOS RECUEILLIS PAR IVAN LETESSIER £@IvanLetessier

2016

pôts. Enfin, quand les centres loLes centres commerciaux moyennes enseignes à investir pôts. Enfin, quand desservant les centres loLespériphérie centres commerciaux moyennes enseignes à investir digitale. gistiques la France sont dans l’économie de sont-ils Enfin, quandsont les centres lo- digitale. Les centres sont-ils commerciaux moyennes enseignes à investir gistiquespôts. desservant la France dans l’économie de périphérie à l’étranger, comme celui d’Amaune concurrence déloyale gistiques la France sont dans l’économie digitale. de à l’étranger, commedesservant celui d’Amaunepériphérie concurrencesont-ils déloyale pour le petit électroménager et Certaines villes tirent-elles pour les boutiquescentre-ville de centre-ville ? pourzon zon petit électroménager etcelui Certaines villes tirent-elles pourconcurrence les boutiques dedéloyale ? àlel’étranger, comme d’Amaune celui de numéro Zalando, numéro un de La multiplication ouvertures de leur du jeu ? celui Zalando, de La multiplication des des ouvertures de leur épingle ? épingle pour le petit un électroménager etdu jeuCertaines villes tirent-elles pour les boutiques de centre-ville ? dezon l’habillement, ils ne rapportent centres commerciaux de périphérie Globalement, seules les métropolesseules les métropoles l’habillement, ils nerien rapportent rien centres commerciaux de périphérie Globalement, celui de Zalando, numéro unvilles de touristiques La multiplication des ouvertures decollectivité. leur épingle du jeu ? à la Le commerce phyest déconnectée de l’évolution de la de et les phyrésistent à la collectivité. Le commerce est déconnectée de l’évolution la et les villes touristiques résistent neque rapportent rien si des centres commerciaux Globalement, sique estl’habillement, trois fois plus ils taxé consommation. L’activité de a périphérie augbien, même choses peuventseules les métropoles sique est trois foiscommerce pluscentres taxé que consommation. L’activité a augbien, sitouristiques des choses peuvent Enfin, quand les lo- améliorées, Les centres moyennes enseignes à résistent investir àpôts. la collectivité. Le est déconnectée de l’évolution la et lesmême villes l’e-commerce, alors qu’il est cinq menté de 1 %commerciaux par an depuis trois de encorephyêtre comme l’e-commerce, alors est cinq menté de 1 %de par trois encore être siaméliorées, comme gistiques desservant laqu’il France sont dans l’économie digitale. de sont-ils fois plus dense emplois, cinq ans,périphérie les surfaces 3% àan 4 %depuis par an. l’accueil des touristes notamment. siqueenest troisavec fois plus taxé que consommation. L’activité a augbien, même des choses peuvent fois plus densed’euros enalors emplois, avec cinq ans, lesils surfaces de 3an % àdepuis 4 %unpartrois an. pour l’accueil des touristes notamment. salariés un million dequ’il De plus, offrent aux enseignes On s’estcinq heurtés àencore un dogmatisme àl’e-commerce, l’étranger, comme celui d’Amaune concurrence déloyale est menté de 1 % par être améliorées, comme chiffre d’affaires annuel. Onmillion aide d’euros tauxplus, d’effort surde chiffre d’afpolitico-administratif au sujet de salariés un de De ils (loyer offrent aux enseignes un On s’est heurtés à un dogmatisme zon pourpour le petit électroménager et Certaines villes tirent-elles pour lessurfaces boutiques centre-ville ? fois plus dense en emplois, avec cinq ans, les de 3 % à 4 % par an. l’accueil des touristes notamment. cette profession avec le fruitannuel. des faires)d’effort divisé par deux sur par rapport la On mise aide en place politico-administratif de la directive chiffre taux (loyer chiffre d’afau sujet de ded’affaires Zalando, numéro un de La des de surcelui épingle ? dogmatisme salariés pour un million d’euros desur leleur De plus, ils offrent auxouvertures enseignes un On s’est heurtés à un taxes les magasins, alors même au multiplication centre-ville. Ils contribuent au européenne règlement en du jeu cette profession avec leliquide. fruit des faires) divisé parcœurs deux par rapport la mise enunplace de la directive l’habillement, rapportent rien centres commerciaux périphérie Globalement, seules les métropoles qu’elle contribue àd’affaires affaiblirils lesne cendépérissement des de ville, Bruxelles demandait chiffre annuel. On aide taux d’effort (loyer surde chiffre d’afpolitico-administratif au sujet de taxes sur les magasins, alors même au centre-ville. Ils contribuent au européenne sur lede règlement en C’est révoltant. surtout dans les petites et moyennes moyen de contrôle, la àcette la collectivité. Leavec commerce phyest déconnectée l’évolution detres-villes. la et lesFrance villes touristiques résistent profession le fruit des faires) divisé parde deux par rapport la mise en place la directive communes, et doncdes àL’activité la destruction l’ataxé interdit, le si des qu’elle contribue à affaiblir les cendépérissement de liquide. Bruxelles un sique sur est trois fois plus queconsidérant consommation. a ville, augbien, que même choses peuvent taxes les magasins, alors même au centre-ville. Ilsuncœurs contribuent auenseignes européenne sur ledemandait règlement en du lien social. Il faut moratoire liquide favorisait les activités Les misent pourtant tres-villes. C’estalors révoltant. surtout de dans lespar petites et moyennes moyen de contrôle, la France l’e-commerce, qu’il est cinq menté 1% an depuis trois encore être améliorées, comme qu’elle les cendépérissement des cœurs de ville, liquide. Bruxelles demandait un sur les ouvertures de surfaces comterroristes, alors que c’est une sur l’omnicanal etcontribue profitent à affaiblir communes, et l’a interdit, considérant que le fois plusentre dense ensite emplois,pratique avec cinq ans, les surfaces de 3à%laet àdestruction 4moyennes % par de an.la combinaison l’accueil des touristeslanotamment. tres-villes. C’est révoltant. surtout dans lesdonc petites moyen de contrôle, France merciales hors des centres-villes. culturelle au Moyenleur du lien social. Il faut un moratoire liquide favorisait les activités Les enseignes misent pourtant salariés pour un million d’euros deAsie. On De plus, ils offrent un s’est heurtés à un dogmatisme Orient et en Sur interdit, la détaxe, Internet et leurs magasins… communes, et doncaux à laenseignes destruction l’a considérant que le sur les ouvertures de surfaces comterroristes, alors que unede sur l’omnicanal etestprofitent nous la fois de baisLes e-commerçants Le commerce traditionnel en chiffre d’affaires annuel. Onproposons aide à politico-administratif taux d’effort (loyer sur chiffre d’afau sujet du lien social. Il bénéficient-ils faut un moratoire liquide favorisait les c’est activités Les enseignes misent pourtant ser le seuil de détaxe (qui est deplace deau train de de mourir. Il doit se réinvend’avantages injustifiés ?centres-villes. merciales hors desdeux pratique culturelle Moyenlal’omnicanal combinaison entre leur site cette profession le fruit des faires) divisé par par rapport la mise en directive sur de surfaces terroristes, alors quelac’est une sur etavec profitent 150 euros en France contre ter et intégrer l’e-commerce. Les Les les sitesouvertures d’e-commerce ont pris comOrient et en Asie. Sur la détaxe, Internet et leurs magasins… taxes sur les magasins, même au Ilscentres-villes. contribuent au players, européenne sur le règlement merciales horsdedes pratique culturelle au Moyen-en de la combinaison entre alors leur site 50 livres au Royaume-Uni) et de pure nouveaux entrants, 17 %centre-ville. du marché l’habillement en nous proposons la fois de baisLes bénéficient-ils Le commerce traditionnel estcenen qu’elle contribue àplus affaiblir les dépérissement de ville, liquide. demandait un permettre le versement du crédit sont avantagés par accès dix e-commerçants ans. Et pour des causecœurs ! D’abord, Orient etBruxelles en Asie.à Sur la détaxe, Internet etun leurs magasins… ser le seuil de détaxe (qui est de train de mourir. Il doit se réinvend’avantages injustifiés ? directement sur le point de vente facile au capital. Les autres ont l’optimisation fiscale agressive des tres-villes. C’est révoltant. surtout dans les petites et moyennes moyen de contrôle, la France nous proposons à la fois de baisLes e-commerçants bénéficient-ils Le commerce traditionnel est en afin de créer d’achatconsidérant sur moins deter moyens et doivent assugrands acteurs d’Internet per150 euros endétaxe France contre etde intégrer l’e-commerce. Lesdu pouvoir Les sites d’e-commerce ont pris communes, et donc à leur la destruction l’a interdit, que lede ser le seuil de (qui est train mourir. Il doit se réinvend’avantages injustifiés ? place, et non quand clients mer de leur transformation met d’échapper largement à l’impôt 50 les livres aurenRoyaume-Uni) et de pure players, nouveaux entrants, 17 %lien du social. marché de l’habillement en le coût du Il faut un moratoire liquide favorisait les activités Les enseignes misent pourtant 150 euros en France contre ter et intégrer l’e-commerce. Les Les sites d’e-commerce ont pris trent dans leur pays… Enfin, il fausans bénéficier du crédit d’impôt sur les sociétés. Ensuite, les e-compermettre versement crédit sont avantagés un accès plus dix ans. Et pourd’impôts cause ! fonD’abord, sur de surfaces comterroristes, alors que c’estdu une sur etpar profitent 50d’urgence, livres aule Royaume-Uni) et de pure players, nouveaux entrants, 17 %les duouvertures marché l’habillement en drait sortir de l’état parrecherche. Ill’omnicanal faut mettre en place merçants, exonérésde Régis Schultz, président directement point de vente facile au modernisation capital. Les autres ont à l’état l’optimisation fiscale des merciales hors des centres-villes. pratique culturelle Moyended’impôt la combinaison entre fois site assimilé de guerre. Il le au un crédit ciers ans. locauxEt en l’absence deagressive réseaux permettre le sur versement du crédit sont avantagés par unleur accès plus dix pour cause ! D’abord, de l’Alliance du commerce. afin de créer du d’achat sur moins deetmoyens et doivent assugrands acteurs d’Internet leur perinquiète les touristes et et crée des en faveur du commerce quimagasins… aurait de magasins, bénéficient de subOrient en Asie. Surpoint la détaxe, Internet leurs J.-C. MARMARA/LE FIGARO directement surpouvoir le de vente facile au capital. Les autres ont l’optimisation fiscale agressive des problèmes avec les assurances. pour objectif d’aider les petites et ventions pour monter des entre■ quand les clients renplace, et non mer le coût de leur transformation met d’échapper largement à l’impôt nous proposons à la fois de baisLes e-commerçants bénéficient-ils Le commerce traditionnel est en afin de créer du pouvoir d’achat sur moins de moyens et doivent assugrands acteurs d’Internet leur pertrent leur pays… Enfin, fausans le bénéficier du crédit d’impôt sur les sociétés. Ensuite, ser le dans seuil dequand détaxe (qui est ilderentrain decoût mourir. Il doit se réinvend’avantages injustifiés ? lesàe-complace, et non les clients mer de leur transformation met d’échapper largement l’impôt drait euros sortir de d’urgence, recherche. Il faut place merçants, exonérés d’impôts fon150 enl’état France contre ter etbénéficier intégrer l’e-commerce. Les Les sites d’e-commerce pris trent dans leur pays… Enfin, il parfausans dumettre crédit en d’impôt sur les sociétés. Ensuite, lesont e-comRégis Schultz, président fois assimilé àl’état l’état de guerre. un d’impôt modernisation ciers locaux en l’absence de réseaux 50 livres audeRoyaume-Uni) et parde Il purecrédit players, nouveaux entrants, 17 % du marché de l’habillement en drait sortir d’urgence, recherche. Il faut mettre en place merçants, exonérés d’impôts fonde l’Alliance du commerce. Régis Schultz, président inquiète les etdu crée des en faveur du commerce qui aurait de magasins, bénéficient de subpermettre le touristes versement crédit sont avantagés par modernisation un accès plus dix ans. Et en pour cause !deD’abord, J.-C. MARMARA/LE FIGARO fois assimilé à l’état de guerre. Il un crédit d’impôt ciers locaux l’absence réseaux de l’Alliance du commerce. problèmes avec les assurances. pour objectif d’aider les petites et ventions pour monter des entre■ directement sur le point de vente facile au capital. Les autres ont l’optimisation fiscale agressive des inquiète les touristes et crée des en faveur du commerce qui aurait de magasins, bénéficient de subJ.-C. MARMARA/LE FIGARO afin de créer du les pouvoir d’achat■sur moins de moyens et doivent assugrands acteurs leur perproblèmes avec assurances. pour objectif d’aider les petites et ventions pour d’Internet monter des entreplace, et non quand les clients renmer le coût de leur transformation met d’échapper largement à l’impôt trent dans leur pays… Enfin, il fausans bénéficier du crédit d’impôt sur les sociétés. Ensuite, les e-comdrait sortir de l’état d’urgence, parrecherche. Il faut mettre en place merçants, exonérés d’impôts fonRégis Schultz, président fois assimilé à l’état de guerre. Il un crédit d’impôt modernisation ciers locaux en l’absence de réseaux

« Les centres commerciaux de périphérie contribuent à la destruction du lien social » Cinq « mille Cinq mille « emplois emplois Cinq mille IVAN LETESSIER £@IvanLetessier AllianceAlliance du commerce regroupe du commerce regroupe l’Union du commerce de centrel’Union du commerce centreAllianceville du commercede regroupe et les fédérations enseignes ville et lesdufédérations desdes enseignes l’Union commerce centrede la chaussure et dede l’habillement. de laet chaussure et de l’habillement. ont été ville les fédérations des enseignes Son président analyse la désaffecont été emploissupprimésSon PROPOS RECUEILLIS PAR analyse la désaffection des centres-villes. de laprésident chaussure et de l’habillement. LETESSIER £@IvanLetessier supprimés ont été dans le IVAN tion des centres-villes. Son président analyse la désaffecFIGARO. - Estimez-vous que dans le commercetion desLE supprimés centres-villes. les commerces de centre-ville LE FIGARO. Estimez-vous que sont Alliance du-par commerce depuis commerce oubliés les pouvoirs regroupe publics ? dans les FIGARO. commerces de centre-ville sont Cinqlemille l’Union du -SCHULTZ. commerce de centreRégis - Cinq mille emLE Estimez-vous que dix-huit mois. depuis commerce oubliés parfédérations les publics plois ontpouvoirs été dans sont le?comville et les des enseignes emploisC’est dix fois les commerces desupprimés centre-ville merce depuis dix-huit mois.emC’est SCHULTZ. Cinq mille dix-huit mois. Régis de la chaussure et-de l’habillement. depuis oubliés parfois lesFlorange, pouvoirs publics ?ne s’y ont été Florange, dix et personne ploisprésident ont été supprimés dans le comSon analyse lamille désaffecRégis SCHULTZ. Cinq emC’est dixetmois. fois dix-huit intéresse. Pis,- pendant ce temps, on personne merce dix-huitdans mois. C’est supprimés tion centres-villes. ploisdes ontdepuis été supprimés le d’Amacomsubventionne les entrepôts Florange, s’y C’est dixnefois dix fois depuis Florange, et se personne s’y zon. On dix-huit laisse détruire leC’est comdans le merce mois. ne intéresse. dix intéresse. Pis, pendant ce temps, on centre-ville, quique est clé et personne LE FIGARO. -deEstimez-vous Florange, fois merce Florange, et personne nelas’y commerce de l’équilibre des communes. C’est subventionne les d’Amales commerces de entrepôts centre-ville sont intéresse. Pis, pendant ce temps, on nepersonne s’y Pis, pendant et facteur bien-être des habizon. Onun laisse sede détruire le comdepuis ce temps, on oubliés par les pouvoirs publics ?qui vit subventionne les entrepôts d’Amatants d’avoir un cœur de ville intéresse. ne s’y subventionne merceOn de centre-ville, est laemclé SCHULTZ. Cinq mille et laisse qui bouge. lesqui commerces, qui dix-huit mois. Régis zon. se -Or détruire le comde l’équilibre des communes. C’est ont une mission de dans service Pis, plois ont été supprimés lepublic, comintéresse. entrepôts merce de centre-ville, qui est la cléy C’estpendant dixles fois souffrent d’une situation de concurun facteur dedes bien-être des habimerce depuis dix-huit mois. C’est d’Amazon de l’équilibre communes. C’est ce temps, on Pis, pendant rence déloyale la part des centres tants d’avoir unbien-être cœur de ville vit Florange,RÉGIS SCHULTZ dix fois Florange, etde personne ne s’y un facteur de des qui habicommerciaux périphérie et des esubventionne ce temps, on et quid’avoir bouge. Or lesde commerces, intéresse. Pis,un pendant ceville temps, on et personne tants cœur de quiqui vit commerçants. Certaines communes ont une mission service les s’y entrepôts subventionne lesde entrepôts d’Amasont enOr train de mourir,public, avec qui 20y% subventionne et qui bouge. les commerces, ne souffrent d’une situation concurdelaisse boutiques vides. 7de % le n’ont plus zon. On se détruire comont une mission de service public, y d’Amazon les entrepôts aucun commerce. rence déloyale de la partqui des centres intéresse. merce de centre-ville, la clé souffrent d’une situation deest concurRÉGIS SCHULTZ d’Amazon commerciaux des ede l’équilibre des communes. C’est Pis, pendant rence déloyalede depériphérie la part desetcentres commerçants. Certaines communes un facteur dede bien-être des habiRÉGIS SCHULTZ commerciaux périphérie et des ece temps, on sont trainun de mourir, avecqui 20vit % tants en d’avoir cœur de ville Certaines communes dequi boutiques vides. 7 % n’ont plus subventionne commerçants. et bouge. les commerces, qui sont en train Or de mourir, avec 20 % aucun commerce. ont une mission de service public, y les entrepôts de boutiques vides. 7 % n’ont plus souffrent d’une situation de concuraucun commerce. d’Amazon rence déloyale de la part des centres RÉGIS SCHULTZ commerciaux de périphérie et des ecommerçants. Certaines communes sont en train de mourir, avec 20 %

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de l’Alliance du commerce.


L'ÉVÉNEMENT L'ÉVÉNEMENT

4 pistes 4 pistes POUR LIMITER

Béziers, Montpellier, Nîmes : trois modes de résistance face à la crise Béziers, Montpellier, Nîmes : trois modes de résistance face à la crise

LE FIGARO

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jeudi 2 février 2017

LE FIGARO jeudi 2 février 2017 tarifs de parking adaptés », positive commerces de proximité, un décor Antoine Desplan, directeur général Audrey Carbo, adaptés commerçante en de vitrines vides s’offre aux rares adjoint de Socri Reim, copropriétarifs de parking », positive commerces de proximité, un décor Antoine Desplan, directeur général centre-ville et fraîchement élue vipassants de vides cette artère centretaire et gérant duReim, centrecopropriécommerAudrey Carbo, commerçante en de vitrines s’offredu aux rares adjoint de Socri £@Newsdusud ce-présidente la CCI du Gard. ville, jadisde très courue. cial notamment GUILLAUME MOLLARET centre-ville etde fraîchement élue vipassants cette artère du centretairePolygone, et gérant abritant du centre commerÀ BÉZIERS, MONTPELLIER ET NÎMES ■ Généraliser les plans locaux Selon elle, side 90la%CCI desdu gens choiAu jadis bout très de lacourue. rue s’élève le centre les Galeries Lafayette. £@Newsdusud ce-présidente Gard. ville, cial Polygone, abritant notamment d’urbanisme À BÉZIERS, MONTPELLIER ET NÎMES sissent périphérie pour son accommercial Coupole, par ne décrit pas la situation de la ■ Généraliser(PLU) les plans locaux Selonlaelle, si 90 % des gens choiAu bout deLa la rue s’élève géré le centre lesS’il Galeries Lafayette. intercommunaux cessibilité, les commerces du centre Shopping Center Company. En ce ville comme catastrophique, ce diAprès avoir touché le fond, Béziers d’urbanisme (PLU) sissent la périphérie pour son accommercial La Coupole, géré par S’il ne décrit pas la situation de la Seules 25LIMITER % des communes POUR doivent tenter d’inverserdu lescentre flux. jour de soldes, galerie résonne rigeant la jugecatastrophique, préoccupante. ce « Depart à la reconquête son centreintercommunaux cessibilité, les commerces Shopping CenterlaCompany. En ce ville comme diAprès avoir touché ledefond, Béziers LE COMMERCE, sont couvertes un tel PLU. « Désigner lesparking zones périphériques davantage des baffles crachant uneun décor 2012, nous avons enregistré une ville. 2015, le taux de vacance L’EXPANSION Seules 25 % despar communes tarifs de adaptés »,flux. positive puis doivent tenter d’inverser les commerces de proximité, Antoine Desplan, directeur général jour de soldes, la galerie résonne rigeant la juge préoccupante. « Depart àEn la reconquête de son centreUN SECTEUR CLÉ REPORTAGE L’Alliance du commerce comme responsables, c’est se voiler radio musicale que duvides pas des achebaisse du nombre deReim, visiteurs, passé commerciale à vacance 24,4 %. LE COMMERCE, sont couvertes par un telveut PLU. Audrey commerçante de s’offre adjoint de Socri copropriéDES COMMERCES « Désigner lesCarbo, zones périphériques davantage des baffles crachant uneaux rares 2012, nous avons enregistré une ville. En 2015,s’élevait le taux de tarifs de parking adaptés », positive en puis commerces devitrines proximité, un décor Antoine Desplan, directeur général subordonner toute création UN SECTEUR CLÉ la face. J’ai commeettout le monde des vi- baisse REPORTAGE teurs.musicale « Çapassants manque decette fluxdes », se déde 15 millions à 12du millions par an », Avec ce record national, comGUILLAUME MOLLARET L’Alliance du commerce veut centre-ville fraîchement élue de artère du centretaire gérant centre commercomme responsables, c’est se voiler radio ques’offre du pas acheduet nombre de visiteurs, passé commerciale s’élevait à les 24,4 %. Audrey Carbo, commerçante en de vitrines vides aux rares adjoint de Socri Reim, copropriéEN PÉRIPHÉRIE de surface commerciale de £@Newsdusud difficultés. c’est deGard. nous sole Emmanuelle derrière sa caisse. détaille-t-il. Pour endiguer cette merçants ont vunational, rouge. «les La comcréace-présidente deàlanous du ville, jadis très courue. cialmillions subordonner toute création la face. J’aiMais comme tout leCCI monde des teurs. « Ça manque de flux se déde 15 12abritant millions par an », Avec ce record GUILLAUME MOLLARET centre-ville et fraîchement élue vipassants de cette artère du»,centretaire etPolygone, gérantà du centrenotamment commerÀ BÉZIERS, MONTPELLIER ET NÎMES 2plans plus de 1 000 m à l’existence ■ Généraliser les locaux réinventer, plaide celle qui tient un Sa boutique n’a plus de voisin, pas glissade, le propriétaire compte dès tion de zones franches en périphérie a Selon elle, si 90à % desde gens choi- détaille-t-il. Au bout de la rue les Galeries Lafayette. de surface commerciale de £@Newsdusud difficultés. Mais nous nous sole Emmanuelle derrière sa s’élève caisse.le centre endiguer cette merçants ont vu rouge. « La créace-présidente dec’est la CCI du Gard. ville, jadis très courue. cial Polygone,Pour abritant notamment d’urbanisme (PLU) d’un PLU intercommunal. d’euros sissent la mètres périphérie pour son commercial La Coupole, par ne pas la situation de la magasin à 300 des arènes. Jeac- glissade, plus que l’espace d’àde côté qui dela fin S’il de l’année entamer 40 millions vidé le zones centre d’une clientèle libérale À BÉZIERS, MONTPELLIER ET NÎMES plus de 1 000 m2 à l’existence réinventer, plaide celle tient un Sa boutique plus voisin, pasgérémilliards le décrit propriétaire compte dès tion de franches en périphérie a Selon elle, si 90 % desqui gens choiAu bout Shopping den’a la rue s’élève le centre les ville Galeries Lafayette. intercommunaux dece valeur ajoutée, cessibilité, lesvaleur commerces du centre Center la Company. En comme catastrophique, cejeudi di- 2 février 2017 Après avoir», touché le fond, meure Béziers LE FIGARO crois queà 300 notre se Seule d’euros de travaux. « Nous faisons à fort pouvoir d’achat explique d’un PLU intercommunal. milliards d’euros magasin mètres desajoutée arènes. Je plus queinoccupé… l’espace d’à côtégéré quiFnac, dela fin de entamer 40 millions vidé le centre d’une clientèle libérale mdes communes sissent la périphérie pour sonles accommercial LadeCoupole, par résonne S’il nel’année décrit pas la situation deDela soit 10,2 % de la valeur Seules % doivent tenter d’inverser flux. jour soldes, la galerie rigeant la juge préoccupante. « part à la reconquête de son centre■ Droit25de veto sur la création trouveque dansnotre la proximité, connaisprésenteinoccupé… sur deux étages, les notre part. Pour autant, nous faisons ne deDanièle Bresson, présidente d’une de valeur ajoutée, crois valeur la ajoutée se meure Seule lajoue Fnac, d’euros de travaux. « Nous à fort avoir pouvoir d’achat », explique mm ajoutée de l’économie cessibilité, les commerces du centre Shopping Center Company. En ce ville comme catastrophique, ce diAprès touché le fond, Béziers LE COMMERCE, sont couvertes par un tel PLU. Désigner les zones Sipériphériques davantage des baffles crachant une10,2 % de la valeur puispas 2012, nous avons enregistré une ville.de Encommerçants. 2015, le taux de vacance deDroit centre commercial soit sance «de notre clientèle. la Ville aspirateurs à clients. Et ce n’est pas vrons être seuls dans cette défédération locale ■ de surmm la création française. trouve dans laresponsables, proximité, lac’est connaisUN SECTEUR CLÉ présente sur deux étages, joue les part. Pour autant, nous ne deDanièle présidente d’une %veto doivent tenter d’inverser les flux. jour %. de soldes, la galerie rigeant ladu juge préoccupante. «passé Depart à la Bresson, reconquête de sons’élevait centreL’Alliance commerce veut comme seune voiler notre musicale querésonne du pas des achebaisse nombre de visiteurs, commerciale ajoutée de l’économie Donner ledudroit au président veut bien nous aider à trouver la foule desradio grands jours. carêtre nos études montrent que Depuis, leslocale Galeries Lafayette ont à 24,4 de centre commercial sance deface. notre clientèle. Silelamonde Ville des marche, OMM aspirateurs à clients. Et ce n’est pas», sefrançaise. vrons pas dans cette défédération commerçants. subordonner toute création « Désigner les zones périphériques davantage des baffles crachant une puis 2012, nous seuls avons enregistré une ville. En 2015, le de taux de vacance la J’ai comme tout teurs. « Ça manque de flux déde 15 millions à 12 millions par an », Avec ce record national, les comde l’intercommunalité solution pour une meilleure accessiLa Coupole est emblématique des nous partageons 90 % de notre clienfailli fermer. Cela aurait été une caUN U Donner le commerciale droit mm au président veut bien nous aider àc’est trouver unenous baisse la créafoule dessole grands marche, nos Pour études montrent que Depuis, les Galeries Lafayette ont de surface de comme responsables, se voiler radio musicale quejours. du pas des ache-sa caisse. ducar nombre de visiteurs, passé commerciale s’élevait 24,4 %. « La difficultés. Mais c’est à nous de Emmanuelle derrière détaille-t-il. endiguer cette merçants ontà vu rouge. de l’intercommunalité s’opposer aux projets bilité, nous y arriverons. » accessiproblèmes rencontrés par les comtèle avec les boutiques du reste du tastrophe pour Béziers. 2 à l’existence de plus de 1 000 m solution pour une meilleure La Coupole est emblématique des nous partageons 90 % de notre clienfailli fermer. Cela aurait été une caréinventer, plaide qui tient boutique voisin, pas glissade, le propriétaire tionnational, de zones franches en périphérie la face. J’ai comme toutcelle le monde des un de 15 teurs. a« ÇaSa manque de n’a fluxplus », sededémillions à 12 millionscompte par andès », Avec ce record les comcommerciaux de plus merces deplus centre-ville. Enles 2015, le qui de- milliards d’eurosbilité, magasin centre-ville. »boutiques La entamer remarque semble Grâce àpour un coup de pouce de la de s’opposer aux d’un PLU intercommunal. nous Mais y arriverons. » des problèmes rencontrés par comtèlelaavec du40reste du tastrophe Béziers. mmprojets à 300 mètres arènes. quederrière l’espace côté fin deles l’année millions le centre clientèle libérale POUR LIMITER difficultés. c’est àpour nous de nous Je détaille-t-il. sole Emmanuelle sad’à caisse. Pour endiguer ce merçants ontvidé vu rouge. «d’une La créa2, même en cas Dix ans de retard la de 5 000 m conseil municipal de Nîmes obseravoir été entendue par Philippe ville, qui àa racheté locauxd’achat (5de 000 de valeur ajoutée, commerciauxm de plus millions crois que notre valeur ajoutée se centre-ville. merces demeure centre-ville. lela un »travaux. La remarque Grâce unfranches de la inoccupé… Seule Fnac, d’euros «L’EXPANSION Nous faisons à coup fort les pouvoir plaide qui tient un Desplan, Sa boutique n’a plus de En voisin, pas msemble tion de zones enpouce périphérie a», explique tarifs de parking adaptés », positive commerces de2015, proximité, décor directeurde général d’accord commission % de la valeur réinventer, rénovation dulacelle centre-ville 2la REPORTAGE vait : «Depuis 2005, leNîmes chiffre d’afSaurel, maire de Montpellier. «ne Pour m2) pour louer à unBresson, prix d’ami au ■ dede veto sur laen création Dix ans retard pour laAntoine deDroit 5 000 m , même cas trouve dans proximité, la connaisprésente sur deux étages, lessalariés notre part. Pour autant, nous deDanièle d’une conseil de obseravoir été entendue Philippe ville, alesracheté locaux (5présidente 000 mm Audrey Carbo, commerçante en de vitrines vides s’offre auxde rares adjoint Reim, copropriéDES m a soit ds10,2 d de eul’économie os magasin à de 300 mètres des arènes. Je de Socri plus quemunicipal l’espace d’à côté qui de- joue m par mCOMMERCES vidé lequi centre d’uneles clientèle libérale millions ajoutée départementale faires laaspirateurs Coupole a baissé de 39 %, des raisons diverses, la rénovation du repreneur, Galeries sont touDans la ville de de centrede commercial GUILLAUME (dont dans le centre-ville et fraîchement élueMontpellier vi- Si passants de cette artère du centretaire etVille gérant du centre commerd’accord la commission sance devoisine notre clientèle. lase à clients. Et ce n’est pas 1,7française. vrons pas être seuls dans cette défédération locale de commerçants. rénovation du centre-ville vait : de «Depuis 2005, le chiffre d’afSaurel, maire de Montpellier. « Pour m2fort ) pour les les louer à un prix d’ami au MOLLARET EN PÉRIPHÉRIE crois que notre valeur ajoutée Seule lacourue. Fnac, « N à pouvoir d’achat », explique de salariés £@Newsdusud meure inoccupé… d’aménagement commercial. ce-présidente de la CCI du Gard. ville, jadis très cial Polygone, abritant notamment commerce de détail), Donner le droit au président contre 18la% pour le reste du jours. centrecentre-ville a dix derénovation retard surque le jours là, exploitées sous par (Hérault), distante % veut bien nous d’une aider àcinquantrouver une des la foule des grands marche, car nosans études montrent Depuis, les licence Galeries Lafayette ont départementale À BÉZIERS, MONTPELLIER ET NÎMES faires de Coupole aAu baissé 39s’élève %, raisons diverses, la repreneur, les Galeries sont touDans la ville voisine de Montpellier 1,7 dans le ■ Généraliser du les plans locaux trouve dans la proximité, la connaisprésente sur deux étages, joue les le(dont Danièle Bresson, présidente d’une Selon elle, si 90 % des gens choibout dede la rue centre les Galeries Lafayette. soit emplois de l’intercommunalité m ville,caavec une brutale de 2012 géré développement de 90 la % périphérie, reun entrepreneur régional. « par On été une taine de kilomètres, même si laaccessidifpourpour une meilleure Lachute Coupole est emblématique des20 % des nous partageons de notresur clienfailli fermer. Cela aurait d’aménagement d’urbanisme (PLU) commerce de détail), contre 18 % le reste centrecentre-ville a dix de retard le jours là, exploitées licence (Hérault), distante d’une cinquansissentsolution la son acmm commercial. commercial La Coupole, S’il ne décrit pas la situation de laans sance depériphérie notre clientèle. Si la Ville aspirateurs àpour clients. Et cedun’est pas fédération locale desous commerçants. du par secteur marchand. de s’opposer aux projets ■ Étude préalable pour toute intercommunaux bilité, nous y arriverons. » moins problèmes rencontrés par les comtèle avec les boutiques duinauguré resteredu tastrophe pour Béziers. à 2013. » La situation ne s’est l’élu. n’estentrepreneur pas sauvés, mais la municipalificulté du commerce sautesi soit 20 % des emplois cessibilité, les commerces Shopping Center Company. En ajoutent ce ville commeconnaît catastrophique, ce Nous diAprès avoir le fond, Béziers ville, avec une chute brutale deguère 2012 développement de la avons périphérie, un régional. « ont On touché taine de kilomètres, même la difS’y veut bien nous aiderdu àcentre trouver une la foule des grands jours. m mSeules 25semble Depuis, les Galeries Lafayette % des de plus doivent tenterled’inverser flux. égalejour de soldes, lade galerie résonne ouverture hors despour villes rigeant la juge préoccupante. « Depart àde la reconquête centredu secteur marchand. merces de centre-ville. En le centre-ville. »ligne La remarque Grâce unproposant coup pouce dedelason améliorée. Aviva, propriétaire la 2015, l’an dernier une de tramway quicommunes commerciaux té faitpas dessauvés, choses bienàlaen aux yeux, centre les souffre ■ Étude préalable toute 419une 000 non-salariés. à 2013. »vacance La situation ne s’est guère connaît l’élu. Nous avons inauguré n’est mais municipalificulté du commerce saute moins mm LE COMMERCE, sont couvertes par un tel PLU. solution pour une meilleure accessi2 La Coupole est emblématique des % failli fermer. Cela aurait été une ca« Désigner les zones périphériques davantage des baffles crachant puis 2012, nous avons enregistré une ville. En 2015, le taux de Dix ans de retard pourvoilà la de 5 000 m , même en cas S’y ajoutent conseil municipal de lancé Nîmes obserAdopter le hors test séquentiel été entendue par Philippe ville, qui a racheté lesen locauxCoupole, (5 000 s’est récemment faitavoir une boucle autour dutramway centre-ville. desfait minutes de parking gratuites ment. Ainsi, depuis lase création UN SECTEUR CLÉ millions ouverture des villes L’Alliance du commerce veut comme responsables, c’est voiler améliorée. Aviva, propriétaire de la radio musicale que du pas des achel’an dernier une ligne de qui baisse du nombre de visiteurs, passé commerciale s’élevait à 24,4 %. té des choses bien en proposant aux yeux, le centre souffre égalebilité, rénovation nous y arriverons. » problèmes rencontrés par les com419 000 non-salariés. tastrophe pour d’accord de laimposant commission du centre-ville vait : rénovation. «Depuis 2005, le chiffre d’afSaurel, maire de Montpellier. « Pour m2Béziers. )sera pour long, les louer à un prix d’ami au que tout subordonner toute création britannique dans un plan de de salariés Nous opérons aussi d’importants centre-ville. Ce mais ce quelques années d’une zone comla face. J’ai comme tout le monde des teurs. « Ça manque de flux », se déde 15 millions à 12 millions par an », Avec ce record national, les comAdopter Coupole, s’est récemment lancé faitdes uneraisons boucle autourmdu centre-ville. desGrâce minutes de parking gratuites ment.Dans Ainsi, depuis la création voilà mm le test séquentiel merces de centre-ville. En 2015, ledesa39caisse. »diverses, à un coup de pouce de en laontsont de surfacem commerciale de départementale faires de la Coupole a baissé %, la rénovation du repreneur, les Galeries toula ville voisine de Montpellier (dont 1,7 dans le difficultés. Mais c’est à nous de nous sole Emmanuelle derrière détaille-t-il. Pour endiguer cette merçants vu rouge. « La créaprojet commercial soit localisé À l’instar de rénovation. nombreuses villes réaménagements urbains etdey 1instaltype de mesure nous permet de respimerciale périphérique contenant britannique dans un plan de ans de retard pour Nous opérons aussi d’importants centre-ville. Ce sera long, mais ce licence quelques années d’une zone comm imposant m commercial. m que tout plus 000 m2le à l’existence d’aménagement conseil municipal Nîmes observille, qui a racheté lesexploitées locauxtion (5de 000 commerce de détail), Dix réinventer, plaide celle qui tient un la Sade boutique n’areste plus de pas ons glissade, le propriétaire compteadès zones franches en périphérie a 18 contre % pour le duvoisin, centrecentre-ville dix ans de retard sur jours là, sous par (Hérault), distante d’une cinquanmdedans une zone déjà urbanisée. françaises, l’activité commerciale lerons d’ici 2020 trois équipements rer, et, espérons-le, de sortir définiet pour locomotiprojet commercial soit localisé d’un intercommunal. milliards d’euros magasin à Decathlon 300périphérique mètres arènes.même Je 20 % des emplois Ikea plusune que l’espace d’à côté lasi finla dedifl’année entamer vidé lerégional. centre libérale À de2005, nombreuses villes réaménagements urbains etPLU y« instaltype de mesure permet respimerciale contenant mm rénovation dudescentre-ville vait :l’instar «Depuis le chiffre d’afm40 millionsM m2) pour les louer à un prix de d’ami au d’une ville, avec chute brutale dequi 2012sa soit développement de la périphérie, reunnous entrepreneur «clientèle On taine de kilomètres, a valeur ésajoutée, Sinon, leszone investisseurs de centre del’activité Nîmes s’est déplacée culturels afinfaisons de le redynamiser. » tivement la tête de l’eau », soutient emblémacrois certains que notre commerces valeur ajoutée se meure inoccupé… Seule la de Fnac, d’euros de travaux. «d’ici Nous à définifort pouvoir du d’achat », explique du secteur marchand. ves, dans une déjà urbanisée. entreprises ■ Étude préalable pour toute françaises, commerciale lerons 2020 troisavons équipements rer, et, espérons-le, desauvés, sortir Ikea et Decathlon pour locomotim soit 10,2 % de la valeur à 2013. » La situation ne s’est guère connaît l’élu. Nous inauguré n’est pas mais la municipalificulté du commerce saute moins faires de la Coupole a baissé de 39 %, repreneur, les Galeries sont touDans la ville voisine de Montpellier ■ Droit de veto sur la création trouve dans proximité, larideau connais-à l’instar présente sur deuxplus étages, joue les notre part. PourPreuve autant, nous ne deDanièle Bresson, présidente d’une périphériques, ajoutent doiventles prouver qu’aucune vers des zones que certaines marques Danièle Bresson. tiques ontlayeux, baissé lecentre soit 20,6S’y % des ajoutée de l’économie Sinon, investisseurs ouverture hors des villes du centre de Nîmes s’est déplacée culturels afin de le redynamiser. » tivement la tête de l’eau », soutient ves, certains commerces emblémam m mm améliorée. Aviva, propriétaire de la de centre commercial l’an dernier une ligne de tramway qui té fait des bien en proposant aux le souffre égalemm contre 18 % pour le reste du centrejours là, exploitées souschoses licence par (Hérault), distante d’une cinquanaspirateurs à clients. Et ce n’est pas 419 entreprises fédération locale de commerçants. 000 non-salariés. sance de notre clientèle. Si la Ville vrons pas être seuls dans cette défrançaise. place enle ville convient. entreprises enm France. faciles d’accès enla foule voiture. De plus ré- lancé croient toujours en la capacité d’un Si la situation Béziers de Virgin ou La Halle. doivent prouver qu’aucune Donner le droit au président Adopter testne séquentiel %% des veut bien nous aider àle trouver une des récemment grands jours. marche, car nos études montrent Depuis, les Galeries ontchute vers Lafayette des périphériques, Preuve quequeautour certaines marques Danièle Bresson. tiques ont baissé rideau àsil’instar Coupole, s’est fait une boucle du centre-ville. desde minutes de(Hérault) parking gratuites en ment. Ainsi, depuis la création voilà soit 20,6 ville, aveczones une brutale de 2012 m un entrepreneur régional. « On taine de kilomètres, même la difde l’intercommunalité cents aménagements urbains ayant centre-ville àcliense en renouveler, Uniqlo estSi exceptionnelle, elleCe est loin Sauramps, une desaccessiplus grandes solution pourou uneLa meilleure La Coupole est emblématique des nous partageons 90 % detoujours notre failli fermer. aurait été une ca- un m britannique imposant que tout place en ville ne convient. entreprises en France. dans des’est rénovation. Nous opérons d’importants centre-ville. sera long,Cela mais ce quelques années d’une com- croient faciles d’accès enplan voiture. De réla capacité d’un la situation de Béziers (Hérault) de Virgin Halle. à 2013. » La situation ne guère Ndu aussi n’est pas sauvés, mais la municipalificulté du commerce sautezone moins de s’opposer aux projets bilité, nous yindépendantes arriverons. » problèmes rencontrés comtèle avec lesouvrira boutiques fin du reste tastrophe pour Béziers. ■ Obligation d’étude d’impact englouti 300Àplaces deurbains parkings, lapar lesvilles mars àurbains Montpellier un d’être une exception dans lanous région. librairies de grandes France, projet commercial soit localisé l’instar de nombreuses réaménagements et y instaltype de mesure permet de respimerciale périphérique contenant cents aménagements ayant centre-ville à se renouveler, Uniqlo est exceptionnelle, elle est loin Sauramps, une des plus commerciaux de plus améliorée. propriétaire de la En 2015, le mw merces de centre-ville. té fait des choses bien en proposant aux yeux, le centre souffre égalecentre-ville. » La remarque semble 2 Grâce à un coup de pouce Aviva, de la surObligation les existants unecentres zoned’étude déjà urbanisée. 2, même chambre de commerce a entamé magasin de 1500m À Nîmes oùespérons-le, la vacance estasortir connaît des difficultés financières et avec la mclé la en cas dans Dix ans deindépendantes retard pour la françaises, commerciale lerons d’ici 2020à trois rer, et, de définiIkea et Decathlon pour locomotideéquipements 5à000 ■ d’impact conseil municipal de la Nîmes obseravoir par Philippe qui les locaux (5 000 englouti 300 places del’activité parkings, ouvrira fin mars Montpellier un d’être une(Gard), exception dans laville, région. librairies de France, millions Coupole, s’est récemment lancé des minutes de parking gratuites en racheté ment. Ainsi, depuis la création voilàété entendue Ce critère existe, mais est 2 d’accord de la commission Sinon, les investisseurs rénovation du centre-ville des avec la «leIlchiffre vait : «Depuis 2005, d’afSaurel, mairecréation de Montpellier. « pour les», louer à unnégociations prix d’ami deux fois (Gard), moindre, cherche un repreneur. « Cette lide 80Pour emplois. Les locaux du au centre de Nîmes s’est déplacée culturels afin de le 2redynamiser. » la tivement la vacance tête mde)artèl’eau soutient ves, certains commerces emblémasur les centres existants de salariés entreprises chambre de commerce aVille. entamé magasin de 1500m À Nîmes où certaines lalong, est connaît des difficultés financières et avec à la clé m dans un plan de rénovation. N m centre-ville. Ce sera mais ce quelques années d’une zone comdépartementale faires de lapériphériques, Coupole a baissé deplus 39 %, soit des raisons diverses, la rénovation du de repreneur, Galeries été sontvers tou- des Dans latiques ville voisine de Montpellier (dont20,6 1,7 dans le doivent prouver qu’aucune traité trop vite par les CDAC. zones que certaines marques Danièle Bresson. ont baissé le rideau à l’instar aurait mieux d’en parler avant, res, telle lamoindre, rue Nationale, sont qua- les des brairie estun notre voisine. Sa disparique Preuve l’enseigne prêt-à-porter % des Ce critère existe, mais est négociations avec la Ville. « Il deux fois certaines artècherche repreneur. « Cette licréation de 80 emplois. Les locaux mm d’aménagement commercial. commerce de détail), contre 18 % pour villes le reste du centrecentre-ville a dix m ans de retard jours là, exploitéesÀ sous licence par (Hérault), distante d’une cinquanl’instar de nombreuses m sur le en la capacité d’un type de mesure nous permet de respimerciale périphérique contenant place en ville ne convient. entreprises en France. tion L’Alliance veut des études faciles d’accès en voiture. De récroient toujours Si la situation de Béziers (Hérault) de Virgin ou La Halle. mais nous sommes à présent dans le siment abandonnées. À l’exception serait pour nous une très mauaménage étaient déserts depuis plus soit 20 % des emplois traité trop vite par les CDAC. ville, avec une chute brutale de 2012 développement de lal’enseigne périphérie, re- de prêt-à-porter undéfinientrepreneur régional. «l’activité On d’en taine de si la difaurait été mieux parler avant, res, telle la rue Nationale, sont quabrairie est notre même voisine. Sa disparique françaises, commerciale m rer, et, espérons-le, de sortir Ikea etkilomètres, Decathlon pour du secteur marchand. comme en cents aménagements ayant centre-ville à se renouveler, Uniqlo exceptionnelle, est loin une deslocomotiplus grandes ■ Étude préalable pour toute indépendantes, à 2013. » La situation ne s’est guère connaît l’élu.d’un Nous avons inauguré n’est paselle sauvés, mais la municipalificulté nouvelle duSauramps, commerce saute moins dialogue. Nous réfléchissons àurbains des d’un hôtel de est charme et quelques vaise »,nous confirme Pierrean. ■étaient L’Alliance veut des études S’y ajoutent mais nous sommes à présent dans le siment abandonnées. À de l’exception tion serait pour une très mauaménage déserts depuis plus du centre de Nîmes s’est déplacée m » tivement la tête de l’eau », soutient ves, certains commerces emblémaouverture hors des villes ■ Obligation d’étude d’impact en ses Aviva, delala ep l’anFrance, dernier une ligne de tramway qui té fait des choses bien en proposant aux yeux, le centre souffre égale- de engloutiaméliorée. 300 places depropriétaire parkings, ouvrira fin mars à Montpellier un d’être une exception dans la région. librairies indépendantes Allemagne et aux Pays-Bas. 419 000 non-salariés. indépendantes, comme en dialogue. Nous réfléchissons des d’un hôtel de À charme de quelques vaise nouvelle », confirme an. ■ Adopter séquentiel Coupole, s’est à récemment lancé fait une boucle autour du centre-ville. desoù minutes de parking gratuites en périphériques, ment. Ainsi, ladifficultés création voilàfinancières vers est des zones plus m Danièle Bresson. tiques ontdepuis baissé le rideau à Pierrel’instar % chambre de commerce a entamé magasin de 1500m2 avec Nîmes et (Gard), la vacance connaît des et d’un à lale test clé la que tout sur les centres existants britannique imposant Allemagne et aux Pays-Bas. un plan deDe rénovation. Nous opérons aussi d’importants centre-ville. Cefaciles sera long, mais ce endans quelques années d’une zone comCe critère existe, mais est d’accès voiture. réSi la situation de Béziers (Hérault) de Virgin ou La Halle.

L’EXPANSION POUR LIMITER DES COMMERCES L’EXPANSION 21 EN PÉRIPHÉRIE DES COMMERCES 21 EN PÉRIPHÉRIE

L'ÉVÉNEMENT L'ÉVÉNEMENT

REPORTAGE REPORTAGE GUILLAUME MOLLARET

4 4 pistes pistes

Béziers, Montpellier, Nîmes : trois modes résistanceface faceààlalacrise crise Béziers Montpellier Nîmes trois modes dede résistance

POUR L M TER L EXPANS ON DES COMMERCES EN PÉR PHÉR E

195,5 195,5

L'ÉVÉNEMENT

195,5 3: trois Béziers, Montpellier, Nîmes modes de résistance face à la crise

195 3 5

39

21

4 pistes

3

3 195,5 873 873 000 000

3 000 873

873000

siment abandonnées. À l’exception d’un hôtel de charme et de quelques

873 000 entreprises soit 20,6 % des entreprises en France.

mais nous sommes à présent dans le dialogue. Nous réfléchissons à des

cherche un repreneur. «réaménagements Cette licréation de 80 emplois. Les locaux soit localisé projet commercial urbains et y instal-

merciale périphérique contenant

Uzone déjà urbanisée. traité trop vite par les CDAC. Sauramps, une des plus grandes est notre voisine. Salerons disparidans une d’ici 2020que trois l’enseigne équipements de prêt-à-porter Ikea etbrairie Decathlon pour locomotiles investisseurs L’Alliance veut des étudesm O culturels afin de leaménage redynamiser. ves, certains commerces tion indépendantes serait pouremblémanous de uneFrance, très mauétaient déserts depuis plus m» M Sinon, librairies doivent prouver qu’aucune indépendantes, comme en tiques ont baissé le rideau»,à l’instar vaise nouvelle confirme Preuve Pierred’un an. marques ■ m certaines m connaît des difficultés financières et que place en ville ne convient. croient toujours en la capacité d’un de Virgin ou La Halle. Allemagne et aux Pays-Bas. m cherche un repreneur. « Cette lim centre-ville à se renouveler, Uniqlo Sauramps, une des plus grandes ■ Obligation d’étude d’impact ouvrira fin mars à Montpellier un librairiesest indépendantes de France, brairie notre voisine. Sa disparisur les centres existants magasin de 1500m2 avec à la clé la connaît des difficultés financières et tion serait pour nous une très maum Ce critère existe, mais est cherche un repreneur. « Cette licréation de 80 emplois. Les locaux mm vaise nouvelle », confirme traité trop vite par les CDAC. brairie est notre voisine. Sa dispari- Pierreque l’enseigne de prêt-à-porter Vacance L’Alliance veut des études m commerciale tion serait pour nous une très mauaménage étaient déserts depuis plus vaise nouvelle », confirme Pierre-

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indépendantes, comme en Allemagne et aux Pays-Bas.

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JEAN-FRANÇOIS MARIN-MARC CHAUMEIL-PASCAL BASTIEN/DIVERGENCE

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JEAN-FRANÇOIS JEAN-FRANÇOIS MARIN-MARC MARIN-MARC CHAUMEIL-PASCAL CHAUMEIL-PASCAL BASTIEN/DIVERGENCE BASTIEN/DIVERGENCE

des négociations avec la Ville. « Il deux fois moindre, certaines artèÀ l’instar de nombreuses villes type de mesure nous permet de respi-

cents aménagements urbains ayant est exceptionnelle, elle loin aurait été mieux d’en parler avant, res, telle la rue est Nationale, sont quafrançaises, l’activité commerciale rer, et, espérons-le, de sortir définidu sommes centre de à Nîmes s’est déplacée têteenglouti de l’eau », soutient mais nous présent le siment abandonnées. Àlal’exception 300 places de parkings, la dans d’être une exception dans lativement région. vers des zones périphériques, plus Danièleest Bresson. dialogue. Nous réfléchissons à des d’un où hôtel charme et de quelques chambre de commerce a entamé À Nîmes (Gard), la de vacance faciles d’accès en voiture. De réSi la situation de Béziers (Hérault) des négociations avecaménagements la Ville. « urbains Il deux fois moindre, certaines cents ayant est artèexceptionnelle, elle est loin englouti 300 places de parkings, la d’être une exception dans la région. aurait été mieux d’en parler avant, res, telle la rue Nationale, sont quachambre de commerce a entamé À Nîmes (Gard), où lanous vacance est mais sommes à présent dans le siment abandonnées. À l’exception des négociations avec la Ville. « Il deux fois moindre, certaines artèdialogue. Nous desparler avant, d’un hôtel de charme et de quelques aurait été mieuxàd’en res, telle la rue Nationale, sont qua- réfléchissons

pistes Unibail défend son modèle qui qui séduit les clients et les enseignes3 pistes 33 POUR CRÉER ET Unibailson défend son modèle séduitles les clients clients et et les les enseignes pistes POUR CRÉER ET POUR Unibail défend modèle qui séduit enseignes PÉRENNISER CRÉER LES ET PÉRENNISER LES B COMMERCESLES EN PÉRENNISER CENTRE-VILLE COMMERCES EN CENTRE-VILLE

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POUR CRÉER ET PÉRENN SER LES COMMERCES EN CENTRE-V LLE

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Unibail défend son modèle qui séduit les clients et les enseignes

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Ces villes minées par les logements vacants

40 Ces villes minées par le logement vacant Rey-Lefebvre Isabelle, Le Monde, 23/02/2015 LE MONDE | 23.02.2015 à 11h42 | Par Isabelle Rey‐Lefebvre

A Vichy, dans l’Allier, toutes les demandes de logement social sont satisfaites en quinze jours. «Nous proposons des appartements dans des immeubles rénovés, au bord du lac », précise Frédéric Aguilera, l’adjoint au maire chargé de l’urbanisme. Avec 4 700 logements vides, soit 22 % de son parc, la ville thermale de 25 000 habitants est en effet championne de France de la vacance. En dépit de la pénurie de logements sans cesse dénoncée, il existe des villes où les logements vides atteignent une proportion parfois inquiétante : 29 000 à Nice (AlpesMaritimes, 12,8 % du parc), 7 200 à Avignon (Vaucluse, 14,3 %), 7 500 à Mulhouse (HautRhin, 13,6 %), 7 000 à Béziers (Hérault, 16,7 %). Selon nos calculs, issus des données de l’Insee, 42 communes de plus de 8 500 logements affichent un taux de vacance supérieur 12 %, et ce phénomène discret s’amplifie. En dix ans, le nombre de logements vides est passé, au plan national, de 1,9 million en 2004 à 2,64 millions en 2014. Le taux de vacance a ainsi grimpé de 6,3 % à 7,8 %. Le parc social est aussi localement touché : dans toute la France, 129 000 logements HLM attendent un locataire. De quoi relativiser la pertinence de l’objectif national, maintes fois proclamé et jamais atteint, de construire 500 000 logements, dont 150 000 sociaux. «Ce qui est absurde, c’est qu’on nous demande de construire àVichy des logements sociaux, pour atteindre les 20 % qu’exige la loi solidaritéet renouvellement urbains (SRU), alors que nous


41 sommes à 15 %. Mais si je construis de nouveaux immeubles, je vide les anciens ! », se désole Frédéric Aguilera. « La solution est de convaincre les propriétaires privés de conventionner leurs biens à louer, c'est‐à‐dire de basculer des logements privés sous statut social. » « Absurde » Ces dernières années, Vichy perdait des habitants au profit de sa périphérie, une tendance enrayée depuis peu. «Nous avons hérité d’un parc de meublés et de grands hôtels pour accueillir les curistes, nombreux en été, mais l’affluence n’est plus la même aujourd’hui », explique Frédéric Aguilera, qui est aussi vice président de l’agglomération (23 communes et 74 000 habitants). «Ce parc ancien est en mauvais état, avec des loyers faibles, proches de ceux des HLM. » Cette suroffre résulte aussi de la flopée de programmes défiscalisés de type Robien, Borloo ou Scellier. Près de 400 nouveaux logements sont sortis de terre à Vichy entre 2006 et 2010, qui ont vidé le parc ancien mais ne se sont pas tous remplis pour autant. Pour éviter ce gaspillage, le nouveau dispositif fiscal Pinel (du nom de l’actuelle ministre du logement), en vigueur depuis le 1e r septembre 2014, ne devait pas s’appliquer dans une ville comme Vichy… Sauf dérogation, que la municipalité a demandée et obtenue du préfet : «Si je n’ai pas le label Pinel, je n’attirerai aucun investisseur, or j’en ai besoin pour, par exemple, transformer quelques anciens hôtels en logements », justifie M. Aguilera. A Mulhouse, la Tour de l’Europe, construite entre 1969 et 1972 pour accueillir cadres et professions libérales dans ses 180 logements, est devenue le symbole de la déprime immobilière locale : une trentaine de logements ne trouvent pas preneur, car les charges, entre 350 et 900 euros par mois, les font fuir. La cité regorge de logements vides : plus de 7 500, dont 1 500 HLM. Même sociaux, les loyers sont trop élevés, notamment dans les immeubles construits après 1990, sans compter les charges de chauffage, trop lourdes pour le budget des ménages. En dépit de cette surabondance, Mulhouse a continué à construire des logements sociaux et à accepter des programmes défiscalisés. La pléthore de logements locatifs privés construits avec des aides fiscales sans répondre à une vraie demande touche beaucoup de villes du Sud. Le Grand Rodez (Aveyron) a vu s’édifier 4 000 de ces logements entre 2001 et 2009, dont 1800 dans la ville centre, qui compte désormais 2 300 logements vides. La vacance y atteint 14,9 %. C’est aussi le cas à Agen (LotetGaronne, 15,4 % de vacance), Tarbes (HautesPyrénées, 14,6 %), Carcassonne (Aude, 14,2 %), Bergerac (Dordogne, 11,8 %), Castres (Tarn, 11,3 %), Avignon (Vaucluse, 14,3 %). Dans les grandes villes aussi Pour Dominique Estrosi Sassone, adjointe au maire de Nice, déléguée au logement et à la rénovation urbaine, les chiffres de l’Insee sont contestables : «Il y a, pour nous, 20 000 logements vides sur l’ensemble de la métropole [550 000 habitants] et si l’on retire les appartements en travaux, ceux en cours de succession ou qui seront prochainement occupés, il n’en reste qu’àpeine 2 500 vraiment vacants, que nous essayons de rénover par des incitations financières de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat », détaille t elle. En Ile de France, les logements vides sont peu nombreux, àquelques exceptions près, comme Fontainebleau, où le taux de vacance frise les 15 % Cette ville clairière, enserrée dans la forêt domaniale, est pourtant recherchée et chère. « Le centre ville recèle un beau patrimoine, pas toujours entretenu, que les propriétaires n’ont ni envie ni besoin de louer », constate son maire Frédéric Valletoux (sans étiquette). Toutes les grandes villes recèlent des logements vides, y compris Paris (plus de 98 000 déclarés vacants, en 2011, soit 7,3 % du parc, moins qu’en 2006), Lyon (25 000, soit 9 %) ou Marseille (30 000, 7,2 % mais certains arrondissements, comme le 1e r et le 3e , affichent des taux de vacance d’environ 15 %), et peinent à les mettre en valeur lorsqu’il s’agit d’appartements en copropriété. La Ville de Paris a réussi, avec le dispositif Solibail de garantie de paiement des loyers, à remettre 1 000 de ces logements en location, une goutte d’eau. La taxe sur les logements vacants, appliquée à petite dose, à partir de 1998, à huit agglomérations, a eu pour résultat de diminuer la vacance de 21 % à 48 %, selon les villes. Elle a été étendue, depuis le 1e r janvier 2013, à une trentaine d’agglomérations, et renforcée, avec un taux majoré au fil des ans : 12,5 % de la valeur locative la première année, 25 % la deuxième année… Sa collecte est ainsi passée, entre 2012 et 2013, de 38 à 130 millions d’euros, et pourrait atteindre 200 millions d’euros en 2015. Isabelle ReyLefebvre


42 Recherche appartement désepérément Ferroni Nicole, France Inter, 28/09/2016, 8h50

Patrick Cohen : Nicole Ferroni, on me dit que vous êtes enthousiaste. Nicole Ferroni : Oui je suis enthousiaste Monsieur Cohen. Oui, très enthousiaste bien sûr d'avoir Madame Cosse. La dernière fois vous étiez venu en tant que Présidente du groupe Écologie les Verts et voilà on avait parlé petit pois et je me dis que maintenant que vous êtes ministre du logement il faut absolument qu'on parle champignons. Puisque voilà, moi je traverse quand même pas mal la France en tant que troubadours et je trouve qu'il y a de plus en plus de villes de France qui ressemblent à ce qu'on appelle des ronds de sorcières. Alors vous qui êtes écologiste vous le savez, qu'estce qu'un ronds de sorcière ? C'est une colonie de champignons qui se développe en cercle et qui chaque année lorsque le cercle grandi... le cercle meurt en son centre et bourgeonne de champignons en périphérie. Et justement je trouvais qu'il avait pas mal de villes de France qui en ce moment ressemblent à ça. C'est-à-dire que le centreville meurt et qu’il y a plein de champignons immobiliers qui bourgeonnent tout autour. Bloup, bloup, bloup ! Et justement alors que j'étais avec mon père en voiture, sur la Nationale 8 qui sépare Marseille d'Aubagne, on regardait s'étaler tous ces nouveaux programmes immobiliers en train de pousser : « Le Terra cota », « Le Major »,

« les Rives de Saint-Loup », « Parc pavillon », « Aubagne Garlaban », « Confidences Garlaban »... Bref tous ces immeubles qui bientôt ne nous nous permettrons plus de voir le fameux Garlaban. Et mon père me disait : « Mais qu'est-ce qu'ils ont ? C'est quoi cette drôle de frénésie de la construction ? » Et donc moi au début, j'essayais de lui expliquer : « Mais papa ce sont très certainement ces 140 000 logements sociaux tant attendus. » Sauf qu'à bien regarder les champignons, j'ai vu que pour la plupart ce n'était pas le cas. Du coup je ne savais pas quoi répondre à mon père, jusqu'à ce que moi-même je me lance dans la grande aventure de l'immobilier. Parce que bon j'ai presque 35 ans et j'habite toujours chez mes parents. Et oui c'est vrai. Et l'an passé j'ai voulu acheter un appartement à retaper dans le centre de ma ville, donc au milieu du cercle de champignons, là où tous peine à survivre. Là où il y a des petits panneaux : « bail à céder », « vieilles personnes bientôt décédées »... Et comme je m'apprêtais à faire pas mal de travaux dans cet appartement - électricité, double vitrage, ... - je suis allé demander si j'avais droit à un crédit d'impôt écologique, énergétique,… Et on m'a dit : « Mais Madame Ferroni, franchement, pour le peu de temps que vous passez à Aubagne vous devriez louer. » Après on m'a dit : « Oui mais en même temps, vous savez quoi ?

Votre appartement il est vétuste, certes, mais pas assez pour être pinelisable. En fait vous savez quoi ? Vous auriez dû acheter du neuf et là ça aurait été jackpot : cinquante mille, quarante mille de crédit d'impôt... » Et oui pinelisable, parce que c'est la fameuse loi Pinel qui par un bon crédit d'impôt a pour objectif, je cite : « de stimuler la construction de logements neufs dans des zones tendues où la demande locative est supérieure à l'offre. » Sauf que là c'était moi qui était tendue. Parce que j'ai dit : « Oui, mais d'accord qu'on ait besoin de logements. Ca je suis tout à fait d'accord, mais pourquoi favoriser le neuf plutôt que l'ancien ? » Pourquoi faire marcher la machine à béton plutôt que défibriller le cœur de ville qui se meurt ? Pourquoi construire encore des tas de mur dans lequel nous allons aller droit dedans en appuyant sur le champignon plutôt que de freiner l'occupation abusive des sols. Je me dis mais c'est quand même bizarre pour une écologiste d'avoir conçu cette loi là puisqu'elle sait que développement durable ce n'est pas développer durablement des choses qui seront laides pour des siècles et des siècles… Amen. Et du coup je cherchais une explication... Alors, c'est peutêtre pas la bonne mais j'en ai trouvé une dans une petite phrase de Monsieur le Président lors de l'inauguration d'un nouveau programme immobilier qui a dit : « La construction d'un logement créé deux emplois,


43 la rénovation dans l'ancien créé un à plusieurs emplois. » Autrement dit, entre pas trop trop et à peu prêt très beaucoup de l'emploi. Mais comme il sait que la France a justement besoin de pas mal beaucoup plus d'emplois. Notamment s'il veut se faire un peu plus élire que pas du tout. Je me suis dit il a peut-être préféré écouter les informations bien carrées des sirènes du BTP : Bouygues, Eiffage, Vinci, leurs promoteurs Kaufmann&Broad, Nexity, … qui ont dû lui faire un beau document là où les gens comme mon plombier M. Guédon, mon électricien M. Rever et mon maçon M. Jean Nastaso ne l'ont pas fait. Patrick Cohen : Hommage leur soit rendu. Nicole Ferroni : Mais moi je leur ai dit : « mais les gars faites un lobby, un petit lobby, un lobbinet ! Qui une fois ouvert permettra de montrer que non seulement vous préservez le

patrimoine, une ville, les espaces verts mais aussi que vous faîtes de l'emploi. » Car là M. Hollande croit que, comme Mario Bross, seul le champignon le rendra puissant jusqu'aux élections, puisque Pinel est prolongée jusqu'à 2017, et ça nous aurait peutêtre évité de nouveaux furoncle mobilier. Alors bien sûr pour cette cause désespérée j'aurais aimé invoquer la sainte Rita des causes désespérées mais l'église du même nom dans le 15ème va être détruite pour laisser sa place à un projet immobilier. Alors quand M. Hollande dit du dispositif Pinel, que ce dispositif a marché, marche et marchera encore, je me demande s'il ne devrait pas rajouter : « sur la tête ». Marche sur la tête. Patrick Cohen : Alors c’est un peu comme la plupart des chantiers, le délai est un peu dépassé.. Là il est 9h01 à la remise des clés mais en

quelques secondes, Emmanuelle Cosse ? Emmanuelle Cosse : Juste un mot, aujourd’hui la rénovation c’est le premier vecteur d’emploi des logements et je vais donner les références après les informations. Vous avez droit à un crédit d’impôt pour rénover votre logement ancien parce que c’est là où l’on crée le plus d’emploi. Patrick Cohen : Mais sur le fond elle a raison, il faut rénover ? Emmanuelle Cosse : il faut rénover et c’est ce que nous faisons. La construction neuve c’est 1% de production de logements et la priorité c’est la rénovation.


Les Echos

Les cinq idées reçues qui tuent les centres de villes 44 L es cinq idées reçues qui tuent les centres des villes moyennes moyennes Gintrand Franck, Les Echos, 30/07/2014 FRANCK GINTRAND / DIRECTEUR GENERAL | LE 30/07/2014 A 17:28 Mise en lumière par les résultats du FN en mars 2014, la crise que connaissent les centres des villes moyennes n’en finit plus de s’aggraver. Un déclin qui s’explique par un contexte économique dégradé, mais qui tient aussi pour beaucoup à la répétition d’erreurs qui auraient pu être évitées. Voici cinq contresens qu’il est urgent de dénoncer, si l’on espère donner un second souffle aux centres de villes moyennes. 1) Une ville moyenne ne fonctionne pas comme une métropole Castres n’est pas Paris, Saint‐Brieuc n’est pas Lyon, Béthune n’est pas Bordeaux. Entre une ville moyenne et une grande agglomération, la notion de centre‐ville est totalement différente. Toutes les villes moyennes disposent bien d’un quartier phare, alors qu'il serait absurde de parler de "centre‐ville" à Paris ou à Lyon. Si les métropoles peuvent se permettre d'avoir des lieux de vie qui sont moins dynamiques que d'autres, la crise du centre‐ville risque de se révéler d'une gravité extrême pour l'attractivité d'une commune de taille moyenne et de son agglomération. De cette différence découlent des politiques urbaines bien spécifiques. À titre d'exemple, une ville moyenne aura davantage intérêt à miser sur la fluidité de la circulation automobile en centre‐ville quand les grandes métropoles choisiront, elles, de privilégier les mobilités douces. Simple question de bon sens… si la fascination qu'exercent les grandes capitales régionales ne poussait certaines villes moyennes à vouloir les imiter ! 2) Le développement commercial continu de la périphérie menace inévitablement le centre‐ville Arrêtons de penser que la multiplication de l'offre commerciale en périphérie est sans conséquence sur la ville centre et son centre‐ville ! La présence de trop nombreuses zones commerciales hors du centre peut avoir des conséquences redoutables sur son dynamisme. Car les enseignes qui les composent sont souvent les mêmes que celles du centre ; or celui‐ci est déserté par les consommateurs, qui jugent les galeries commerçantes en périphérie plus accessibles et à moindres frais. Mais cette équation est dangereuse : vider même indirectement les enseignes du centre‐ville, c’est affecter durement et durablement l’ensemble du tissu économique de la ville, qui voit son principal moteur décliner à travers la défaillance de ses vitrines. 3) Les grandes enseignes ne sont pas les concurrentes des petits commerces Non, le commerce indépendant de centre‐ville n'est pas menacé par la présence des grandes enseignes. C'est même tout le contraire ! Ces grandes enseignes sont aujourd'hui les seules à pouvoir sauver le commerce de proximité. Leur présence est une composante essentielle de l’attractivité d’une ville. Encore faut‐il offrir à ces enseignes un environnement valorisant, soit en favorisant l'implantation d'un centre commercial en centre‐ ville, soit en choisissant de tout miser sur la valorisation de quelques rues qui pourront offrir un cadre attractif aux enseignes les plus exigeantes. La première solution est la plus efficace, mais nécessite du temps pour convaincre les commerçants. La seconde est plus facile à faire accepter, mais est aussi plus longue à mettre en œuvre... 4) La voiture n’est pas l’ennemie du centre‐ville À l’heure actuelle, on estime qu’environ 70 % des déplacements liés aux achats sont réalisés en voiture. Dès lors,un juste milieu doit être trouvé entre la nécessité de faciliter la circulation en ville et les impératifs écologiques. Comme l’a montré le reportage du Monde daté du 20 juillet, les nouveaux maires élus en mars dernier l’ont bien compris (1). L’accessibilité joue un rôle majeur dans le délaissement des quartiers centraux au profit des périphéries. À force de créer sans cesse de nouvelles lignes réservées au métro, au bus ou au vélo dans les villes moyennes, il est logique que les commerces ne fassent plus recette dans ce cœur de vie qu’est le centre. C’est donc en redonnant place à des aires de stationnement moins chères en centre‐ville que les commerces renoueront avec leur prospérité envolée, car les consommateurs sont avant tout des personnes qui prennent leur voiture, et veulent se garer le plus facilement possible. 5) Faire un peu de tout partout, c’est ne rien faire nulle part Plutôt que de disperser les dépenses publiques dans une multitude de lieux à travers la ville, une entreprise de réhabilitation du centre passe d’abord par la concentration des investissements productifs dans un secteur privilégié du centre‐ville. Les résultats en termes de changements urbanistiques et de vitalité économique seront alors plus rapides et surtout plus visibles. N'oublions pas que la valorisation du patrimoine reste le meilleur atout économique des centres‐villes, par rapport à des zones commerciales de périphérie qui ont pour elles une meilleure accessibilité et une offre souvent complète dans un périmètre restreint. La bataille ne fait que commencer, mais elle est loin d'être perdue : qui aurait parié il y a quelques années, par exemple, sur le retour des enseignes d'hypermarchés en centre‐ville ? Mais encore faut‐il que les maires soient eux‐mêmes convaincus des atouts de leurs communes… (1) Olivier Razemon, "Ces nouveaux maires qui réintroduisent la voiture en ville", Le Monde , 20 juillet 2014. ‐ Voir aussi Olivier Berlioux et Franck Gintrand, "Pour les villes moyennes, demain, il sera trop tard" Slate.fr, 11 juillet 2014. En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/idees‐debats/cercle/cercle‐106897‐les‐cinq‐idees‐recues‐qui‐tuent‐ les‐centres‐de‐villes‐moyennes‐1029019.php?g6dqgvvkJuoUCh0E.99


France Inter / « Un jour en France » / l'émission du jeudi 1 octobre 2015 http://www.franceinter.fr/emission‐un‐jour‐en‐france‐centres‐villes‐desertes‐quelle Centre-villes désertés, quelles solutions ? 45 « Un jour en France », France Inter, 01/10/2015

Centres‐villes désertés, quelles solutions ?

France Inter / « Un jour en France » / l'émission du jeudi 1 octobre 2015 http://www.franceinter.fr/emission‐un‐jour‐en‐france‐centres‐villes‐desertes‐quelles‐solutions

Rue déserte © ‐ 2015 Nos centres villes se meurent. Le bureau d’études PROCOS annonce un taux de vacance moyen de 8,5% dans les centres villes. Mais toutes les communes ne sont pas logées à la même enseigne. Les petites et moyennes villes sont davantage impactées. Petit à petit, les zones marchandes en périphérie grignotent les petits commerces qui font l’âme d’un bourg. Pour tenter d’endiguer l’agonie des centres, un nouveau métier voit le jour : le manager de centre‐ville ! Pourquoi les centres villes se désertifient ? La faute aux centres commerciaux, aux baux ou aux parkings trop chers ? Ce phénomène est‐il en progression ? Quelles sont les solutions proposées par les mairies pour faire revivre leurs centres villes ? Avec Pascal Madry, Economiste et urbaniste, il exerce depuis 15 ans des missions de conseil en urbanisme commercial et en stratégie de développement commercial. Il dirige actuellement Procos, l'organisation professionnelle du commerce spécialisé, et l’Institut pour la Ville et le Commerce, association réunissant des professionnels (promoteurs, distributeurs, aménageurs, collectivités, universitaires) qui a pour vocation de mener une réflexion prospective sur la place du commerce dans la ville de demain. Et Jean Rottner, maire de Mulhouse, président de la fédération nationale des agences d'urbanisme. Nos centres villes sont ils morts? Le reportage de Clémence Fulleda Rideaux des commerces baissés, rues vides même le samedi... De plus en plus de centres‐villes semblent à l'abandon. Le nombre de commerce inoccupés dans les centres villes a de fait augmenté l'année dernière. Selon la fédération pour l'urbanisme et le développement du commerce spécialisé (Procos), le taux de vacance commerciale a atteint 8,5 % en France en 2014. Illustration dans le centre‐ville d'Auxerre, où les commerces ferment un à un, puis dans le nouveau centre‐commercial de la ville, "Les Clairions" qui lui est très fréquenté. Pour autant, les mairies ne restent pas inactives face à ce phénomène : la constitution d'associations de commerçants et le recours au droit de préemption sont de plus en plus fréquents. Les mairies se mettent aussi à recruter des "managers de centre‐ville". A Nemours, en Seine‐et‐Marne, Clémence Fulleda a suivi Chloé Serrano, embauchée en janvier dernier.

Nos centres villes se meurent. Le bureau d’études PROCOS annonce un taux de vaca les centres villes. Mais toutes les communes ne sont pas logées à la même enseigne. villes sont davantage impactées. Petit à petit, les zones marchandes en périphérie gr commerces qui font l’âme d’un bourg. Pour tenter d’endiguer l’agonie des centres, u jour : le manager de centre‐ville ! Pourquoi les centres villes se désertifient ? La faute aux centres commerciaux, aux chers ? Ce phénomène est‐il en progression ? Quelles sont les solutions proposées revivre leurs centres villes ? Avec Pascal Madry, Economiste et urbaniste, il exerce depuis 15 ans des missions de commercial et en stratégie de développement commercial. Il dirige actuellement Procos, l'organisation professionnelle du commerce spécialisé, le Commerce, association réunissant des professionnels (promoteurs, distributeurs, a universitaires) qui a pour vocation de mener une réflexion prospective sur la place du de demain. Et Jean Rottner, maire de Mulhouse, président de la fédération nationale des agence


in ‘Frenchness’

46 As France’s Towns Wither, Fears of a Decline in « Frenchness »

By ADAM NOSSITER

Nossiter Adam, New York Times, 28/02/2017 NEW YORK TIMES, FEB. 28, 2017

has already pushed the discourse rightward and made a visceral promise to voters: to protect not just France, but Frenchness. Whether the menace is defined as Islam, immigration or globalization, her vow to voters is the same: I am the woman to preserve the French way of life. The visible decline of so many historic city centers is intertwined with these anxieties. Losing the ancient French provincial capital is another blow to Frenchness — tangible evidence of a disappearing way of life that resonates in France in the same way that the hollowing out of main streets did in the United States decades ago. A survey of French Albi, an hour northeast of Toulouse, is among a growing number of French towns encountering commercial Albi, an hour northeast of Toulouse, is among a growing number of French towns encountering decline. towns found that commercial vacommercial decline. cancies have almost doubled to 10.4 ALBI, France — The paint is fading, but the word is still clear: Alimentation, “Groceries.” It percent in the past 15 years. As these ALBI, France — The paint is fad- shopped for 50 cheeses. seems like a stage prop, grafted above the window of the empty old storefront. Opposite towns have declined, voters have ofing, but the word is still clear: Alstands a tattoo parlor. Nobody enters or leaves. The street is deserted. imentation, “Groceries.” It seems In January, I went to Albi while cov- ten turned sharply rightward. Albi is Keep walking, and you’ll find more vacant storefronts, scattered around the old center of like a stage prop, grafted above the ering the French presidential elec- traditionally centrist, but the same this town dominated by its imposing 13th‐century brick cathedral, one of France’s window of the empty old storefront. tion. I’ve known the city for nearly conditions of decline and political undisputed treasures. Tourist shops and chain clothing stores are open, but missing are the Opposite stands a tattoo parlor. No- 35 years, visiting a handful of times anxiety are present, too. groceries, cafes and butcher shops that once bustled with life and for centuries defined body enters or leaves. The street is as part of a lifetime’s engagement Turn a corner in Albi, and you’ll small‐town France. deserted. with France that began at age 4 pass the last school inside the hisKeep walking, and you’ll find more when my family moved to Paris. My toric center, abandoned a few years Measuring change, and decay, is not easy in France, where beauty is just around the corner vacant storefronts, scattered around first trip to Albi came in 1982, with ago. Down another street is the last and life can seem unchanged over decades. But the decline evident in Albi is replicated in the old center of this town dominat- my college girlfriend, and I found toy store, now closed, and around hundreds of other places. France is losing the core of its historic provincial towns — dense hubs of urbanity deep in the countryside where judges judged, Balzac set his novels, prefects ed by its imposing 13th-century brick a bustling, jewel-like city that took a corner is the last independent issued edicts and citizens shopped for 50 cheeses. cathedral, one of France’s undis- its ochre-red color from bricks that grocery store, also shuttered. Walk puted treasures. Tourist shops and had been used since the Middle Ages down the empty, narrow streets on chain clothing stores are open, but and echoed the hot, meridional sun. some nights and the silence is so complete that you can hear your missing are the groceries, cafes and I was captivated. butcher shops that once bustled with I returned in January not on the trail footsteps on the stones. life and for centuries defined small- of a presidential candidate but to “If nothing is done, a substantial town France. better understand a French para- part of the French soul will perMeasuring change, and decay, is not dox just beneath the surface of the ish, taking with it more than half easy in France, where beauty is just campaign: the deep pride felt by the the French population,” the busiaround the corner and life can seem French in what they regard as an nessman Charles Beigbeder wrote unchanged over decades. But the unparalleled way of life, always ac- in Le Figaro recently, calling for a decline evident in Albi is replicated companied by anxiety that it is fac- “Marshall Plan” for “peripheral France.” in hundreds of other places. France ing extinction. is losing the core of its historic pro- The campaign is like few before it vincial towns — dense hubs of ur- in France, because of the looming A Way of Life Fades banity deep in the countryside where question of whether the far-right judges judged, Balzac set his novels, candidate, Marine Le Pen, will do I arrived in Albi, population 49,000, prefects issued edicts and citizens the once-unthinkable, and win. She on a Thursday evening, having driv-


47 en in from Toulouse, an hour away. At the edge of town, I passed a giant shopping center, Les Portes d’Albi, where the parking lot was black with cars. In the Albi I had known before, people had lived in town above their stores. Centuries of accumulated living were packed inside the tree-shaded boulevards. Shopping was as much about sociability as about buying. Before arriving, I picked up a government report, an autopsy of many French provincial capitals: Agen, Limoges, Bourges, Arras, Beziers, Auxerre, Vichy, Calais and others. In these old towns, many harder hit than Albi, the interplay of the human-scale architecture, weathered stone and brick, and public life had been one of the crucibles of French history and culture for centuries. Now they were endangered, as even the dry language of the report conveyed that an essential part of French life is disappearing. “This phenomenon of the devitalization of the urban centers is worrisome,” the government report declared, “as the stores contribute so much to city life and largely fashion it.” My first appointment was with the town whistle-blower, who had agreed to give me a tour. Florian Jourdain wasn’t exposing local corruption but the decline of the town that was hidden in plain sight. His meticulous blog, picked up by the French press, caused such resentment among Albi’s commercial establishment that last year the merchants’ association staged a demonstration against him in the main square. With a degree in history and studies in geography, Mr. Jourdain published an online map, with a skulland-crossbones marking each vacant store. He discovered that nearly 40 percent of the remaining shops

and culture for centuries. Now they were endangered, as even the dry language of the report conveyed that an essential part of French life is disappearing. “This phenomenon of the devitalization of the urban centers is worrisome,” the government report declared, “as the stores contribute so much to city life and largely fashion it.” My first appointment was with the town whistle‐blower, who had agreed to give me a tour. Florian Jourdain wasn’t exposing local corruption but the decline of the town that was hidden in plain sight. His meticulous blog, picked up by the French press, caused such resentment among Albi’s commercial establishment that last year the merchants’ A nearly empty street in Albi. “This phenomenon of the devitalization of the urban centers is worrisome,” a towns have declined, voters have often turned sharply rightward. Albi is traditionally association staged a demonstration against him in the main square. centrist, but the same conditions of decline and political anxiety are present, too.

A nearly empty street in Albi. “This phenomenon of the devitalization of the urban centers is government report said, “as the stores contribute so much to city life and largely fashion it.” Turn a corner in Albi, and you’ll pass the last school inside the historic center, abandoned a worrisome,” a government report said, “as the stores contribute so much to city life and largely few years ago. Down another street is the last toy store, now closed, and around a corner is the last independent grocery store, also shuttered. Walk down the empty, narrow streets on fashion it.” some nights and the silence is so complete that you can hear your footsteps on the stones. In January, I went to Albi while covering the French presidential election. I’ve known the city

for nearly 35 years, visiting a handful of times as part of a lifetime’s engagement with France that began at age 4 when my family moved to Paris. My first trip to Albi came in 1982, with my college girlfriend, and I found a bustling, jewel‐like city that took its ochre‐red color from bricks that had been used since the Middle Ages and echoed the hot, meridional sun. I was captivated. I returned in January not on the trail of a presidential candidate but to better understand a French paradox just beneath the surface of the campaign: the deep pride felt by the French in what they regard as an unparalleled way of life, always accompanied by anxiety that it is Florian Jourdain has documented the decline of the town in his blog. facing extinction. Vacant storefronts in Albi. Credit Adam Florian Jourdain has documented the decline of

Vacant storefronts in Albi. Credit Adam Nossiter/The New York Times

“If nothing is done, a substantial part of the French soul will perish, taking with it more than half the French population,” the businessman Charles Beigbeder wrote in Le Figaro recently, calling for a “Marshall Plan” for “peripheral France.”

With a degree in history and studies in geography, Mr. Jourdain published an online map,

with a skull‐and‐crossbones marking each vacant store. He discovered that nearly 40 percent Nossiter/The New York Times the town in his blog. of the remaining shops sold clothes, and he suspected that much of the trade was with The campaign is like few before it in France, because of the looming question of whether the A Way of Life Fades tourists. Only a single traditional boulangerie, or bakery, remained in Albi’s old core, and not a single free‐standing butcher shop. far‐right candidate, Marine Le Pen, will do the once‐unthinkable, and win. She has already I arrived in Albi, population 49,000, on a Thursday evening, having driven in from Toulouse, an hour away. At the edge of town, I passed a giant shopping center, Les Portes d’Albi, A Parisian by origin, Mr. Jourdain worked quasi‐undercover, and few in town, even among where the parking lot was black with cars. In the Albi I had known before, people had lived in pushed the discourse rightward and made a visceral promise to voters: to protect not just town above their stores. Centuries of accumulated living were packed inside the tree‐shaded his allies, seemed to know his last name. I met him on a Friday morning in the windswept boulevards. Shopping was as much about sociability as about buying. plaza of the looming Cathédrale Sainte‐Cécile, a giant brick fortress built eight centuries ago France, but Frenchness. Whether the menace is defined as Islam, immigration or to awe the region’s restive heretics. As we started on the Rue Mariès, the city’s main Before arriving, I picked up a government report, an autopsy of many French provincial commercial street, Mr. Jourdain pulled his hood down over his head to avoid being globalization, her vow to voters is the same: I am the woman to preserve the French way of capitals: Agen, Limoges, Bourges, Arras, Beziers, Auxerre, Vichy, Calais and others. In these old towns, many harder hit than Albi, the interplay of the human‐scale architecture, recognized, as I struggled to mentally repopulate the empty street with the liveliness that weathered stone and brick, and public life had been one of the crucibles of French history life. had delighted me 35 years before.

The visible decline of so many historic city centers is intertwined with these anxieties. Losing the ancient French provincial capital is another blow to Frenchness — tangible evidence of a disappearing way of life that resonates in France in the same way that the hollowing out of main streets did in the United States decades ago. A survey of French towns found that commercial vacancies have almost doubled to 10.4 percent in the past 15 years. As these

Some streets in Albi stay empty much of the day. “There are whole buildings where there isn’t Some streets in Albi stay empty much of the day. “There are whole buildings where there isn’t a soul,” Mr. Jourdain said. a soul,” Mr. Jourdain said. “The cries of children will resound no longer,” the local paper, La Dépêche du Midi, wrote


48 sold clothes, and he suspected that much of the trade was with tourists. Only a single traditional boulangerie, or bakery, remained in Albi’s old core, and not a single free-standing butcher shop. A Parisian by origin, Mr. Jourdain worked quasi-undercover, and few in town, even among his allies, seemed to know his last name. I met him on a Friday morning in the windswept plaza of the looming Cathédrale Sainte-Cécile, a giant brick fortress built eight centuries ago to awe the region’s restive heretics. As we started on the Rue Mariès, the city’s main commercial street, Mr. Jourdain pulled his hood down over his head to avoid being recognized, as I struggled to mentally repopulate the empty street with the liveliness that had delighted me 35 years before. “For me, if you are precise, you can’t be attacked,” he said of his work. “It’s a big problem for me that there are no grocery stores in the center of the city. There is no neighborhood cafe.” Street after street, we took the measure of the town’s fragility. Name tags were missing from buzzers at the doorways of the old buildings. Above them the shutters stayed closed night and day, with estimates that 15 percent of these old houses are vacant. Mr. Jourdain knew something was amiss soon after arriving from Paris in 2013. “Right away I realized it,” he said. “Just across from us, and right next to us, there were two magnificent buildings, vacant. I thought it was strange. And then I started to see more and more empty stores.” We came to the Place Lapérouse, named after the great French explorer who was born in Albi in the 18th century. I had a flashback. On a warm afternoon many years before, I sat on a bench here, gazing at the old buildings around me. It had been

quiet enough to hear the birds in the centenarian plane trees shading the square. Now, it was a frigid intersection combined with a soulless pedestrian plaza. Cars whizzed past. We moved on, passing two storefronts with “total liquidation” written across them. The sense I had many years before, of a dense urban space that was a living, breathing organism, was gone. “Look, here, this used to be a cafe,” he said, pointing to a woman’s clothing store where the faint remains of a traditional cafe awning were still visible. Mr. Jourdain spoke with the fervor of a disappointed suitor. He had moved to Albi to embrace its beauty and to escape the clamor of Paris but instead found a creeping listlessness. He saw his role as waking up his fellow citizens. “The risk is great for our beautiful episcopal city,” he wrote in his blog. We moved on to the empty Rue de la Croix Blanche. Again, we were the only walkers, passing a line of closed stores. On the Rue Puech Bérenguier we passed the last grocery store. On the Rue Peyrolière we saw the abandoned elementary school, closed in 2013, a classic Third Republic building where generations of Albigeois were educated. On the wall inside, a children’s drawing from the last class was still visible. “The cries of children will resound no longer,” the local paper, La Dépêche du Midi, wrote when the school closed. In former days, the covered market, the Marché Couvert, would have been a hub of life and commerce. No more. “You feel as though time has been suspended,” Mr. Jourdain said. Hours had passed on a sunny Friday in the center of town, yet on some

streets we saw almost no one. “You see clearly that we are on a street that is dying,” Mr. Jourdain said on Rue Emile Grand as we concluded our tour. “There are whole buildings where there isn’t a soul.” I called City Hall for a meeting with the mayor, a member of France’s center-right party, but was met with a distinct lack of enthusiasm from her spokeswoman. I was put off with the promise of a phone call the following week, and when I finally reached the mayor, Stéphanie Guiraud-Chaumeil, she argued that urban “devitalization” has had a “relatively moderate impact.” She also angrily condemned Mr. Jourdain. “He is an extraterrestrial,” she said, “who came here to get talked about.” The head of the merchants’ association, who had led the demonstration against Mr. Jourdain, was equally elusive. He was not to be found at the anonymous basement supermarket he runs beneath the Marché Couvert. Nobody knew when he would show up or how to reach him, and the association’s office in the center of town had long since closed. Leaving City Centers Behind The next morning was a Saturday, the busiest shopping day of the week, with shops promising sales and customers inside the clothing stores. There was a hint of the liveliness I had remembered from many years before, but these were weekend shoppers, many from out of town. I went to see Fabien Lacoste, a Socialist city councilman, in the shadow of the cathedral. As on most Saturdays, he was at work, flipping crepes at his outdoor food stand. To him, Albi’s fate was a cultural misfortune. City leaders had poured money into a high-concept modernistic new culture center at the town’s


around 4 percent; purchasing power of the average worker’s salary rose 170 percent. The boost to consumer demand could not be met by the old center‐city structure of small shops, small purchases. Malls and strip centers were born.

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edge. And the shopping mall had been built. Large grocery chains, called hypermarkets, had also been constructed outside the city, with free parking. It is not that Albi no longer had commerce, or activity. But the essence of the ancient city was being lost. The rise of the shopping centers traced the sharp rise in living standards brought on by what the French call the Trentes Glorieuses, the 30 glorious years from 1945 to 1975. Growth was around 4 percent; purchasing power of the average worker’s salary rose 170 percent. The boost to consumer demand could not be met by the old center-city structure of small shops, small purchases. Malls and strip centers were born. Today, France has the highest density of such retail space in all of Europe, even as vacancies in 190 historic town centers have gone to 10.4 percent in 2015 from 6.1 percent in 2001, according to the government report. Thus, the French paradox: a newly consumerist society that had stripped France of its “soul” — made even worse, now, by the fact that economic growth has collapsed. “There’s no bar, no cafe. We’re in the southwest, for heaven’s sake. It’s a scandal,” said Mr. Lacoste, serving up crepes to his customers. “We’ve lost that conviviality that was our signature. Before, each little neighborhood had its own center, with its own cafe. All that has disappeared.” “What I deplore is this devitalization,” Mr. Lacoste added. “You won’t be doing your shopping here.” By Sunday, Albi had reverted to its weekday torpor. I went for my evening run along the green Tarn river and passed a half-dozen people at most. In the twilight the town felt abandoned. I finally caught up with the head of the merchants’ association just as

“There’s no bar, no cafe. We’re in the southwest, for heaven’s sake. It’s a scandal,” said Mr. Lacoste, serving up crepes to his customers. “We’ve lost that conviviality that was our signature. Before, each little neighborhood had its own center, with its own cafe. All that has disappeared.” “What I deplore is this devitalization,” Mr. Lacoste added. “You won’t be doing your shopping here.” By Sunday, Albi had reverted to its weekday torpor. I went for my evening run along the green Tarn river and passed a half‐dozen people at most. In the twilight the town felt abandoned. I finally caught up with the head of the merchants’ association just as he was leaving his supermarket. He did not seem pleased to see me and was even less pleased with Mr. Jourdain. “There are town centers where the situation is much more complicated,” he said. A shopping center outside Albi. France has the highest density of malls in Europe. A shopping center outside Albi. France has the highest density of malls in Europe.

Today, France has the highest density of such retail space in all of Europe, even as vacancies in 190 historic town centers have gone to 10.4 percent in 2015 from 6.1 percent in 2001, according to the government report. Thus, the French paradox: a newly consumerist society that had stripped France of its “soul” — made even worse, now, by the fact that economic growth has collapsed.

Albi risks becoming a town appealing only to tourists. “Twenty years ago, the center of town was still Albi risks becoming a town appealing only to tourists. “Twenty years ago, the center of town animated,” said Eric Lamarre, who closed Albi’s last toy store last year. “People really came to town to buy. was still animated,” said Eric Lamarre, who closed Albi’s last toy store last year. “People really There were loads of lovely things. It buzzed with people.”

came to town to buy. There were loads of lovely things. It buzzed with people.” My last interview before leaving town was with Eric Lamarre. Last year, he closed Albi’s last he was leaving his supermarket. He lovely things. It buzzed with people.” toy store. “Twenty years ago, the center of town was still animated,” he said. “People really did not seem pleased to see me and The big shopping center opened in came to town to buy. There were loads of lovely things. It buzzed with people.”

was even less pleased with Mr. Jour-

2009, and his business declined until

the situation is much more complicated,” he said. My last interview before leaving town was with Eric Lamarre. Last year, he closed Albi’s last toy store. “Twenty years ago, the center of town was still animated,” he said. “People really came to town to buy. There were loads of

euros (about $53,000) a year. “It’s a political problem,” he said. “These towns have been had. They always say yes to the shopping center developers.”

The big shopping center opened in 2009, and his business declined until the end, when he dain. “There are town centers where the end, when he was losing 50,000 was losing 50,000 euros (about $53,000) a year.

Albi, he said, “is still a magnificent city — for the tourists.”



TERRITOIRE ET FICTIONS : VILLES MOYENNES ENTRE

PROSPECTIVES ET PROPHÉTIES


52 Vacances commerciales, mort des centres-anciens, patrimoines en friches, décrochage des territoires périphériques, concentration toujours accrue de l’économie productive dans les seules métropoles, la presse fait écho depuis quelques temps à une même angoisse qui monte : le constat d’une fracture territoriale en pleine croissance. L’édition s’en mêle et coté livre un Tour de France des villes incomprises1 répond à un Comment la France a tué ses villes2 alors que des appels à projet sont lancés et que des chroniques radiophoniques renchérissent. Cette inquiétude « urbaine » s’accompagne d’une autre crainte cette fois articulée à l’échelle du territoire tout entier. En écho à des évènements tels que le Brexit, les référendums européens incertains, les élections présidentielles américaine ou française à venir, les velléités supposées d’une révolte électorale de certains hinterlands est redoutée. Les thèses développées par Christophe Guilluy sur les « Fractures Françaises », le décrochage de la « France périphérique » et leurs conséquences politiques (« Le crépuscule de la France d’en haut3 »), bien que très discutées, sont popularisées par les médias ; des grands journaux de références aux réseaux sociaux et aux émissions de télévision. En tant qu’enseignant en architecture dans une école, l’eavt à Marne-la-Vallée, qui fonde peut-être un plus que d’autres le projet d’architectural sur une compréhension en mouvement des territoires, nous avons souhaité depuis plusieurs années porter notre attention sur ces dynamiques de séparatismes urbains. A l’intérieur du Master Métropoles, dont le nom indiquait bien le domaine d’action envisagé au départ, nous avons souhaité depuis un an faire travailler les étudiants sur la problématique particulière des villes moyennes en décrochage. Alors que la question des « centre-bourgs » avait donnée lieue à un appel à projet national, que la loi alur instituait un certain nombre de métropoles (dont nous connaissions bien le dynamisme) et que le rapport rendu par Frédéric Bonnet lançait de nombreuses pistes regardant la ruralité, nous avons voulu renouveler l’exercice du Projet de Fin d’Étude autour d’un sujet nouveau : les villes en crise de moins

1 Vincent Noyoux, Editions du Trésor 2 Olivier Razemon, rue de l’Echiquier Editeur 3 « Désormais, deux France s’ignorent et se font face: la France des métropoles, brillante vitrine de la mondialisation heureuse, où cohabitent cadres et immigrés, et la France périphérique des petites et moyennes villes, des zones rurales éloignées des bassins d’emplois les plus dynamiques […], [cette France] qui concentre 60% de la population française [et dont] personne ne parle jamais [,] laissée pour compte, volontiers méprisée […], désormais associée à la précarité sociale et au vote Front national. » 4ème de couverture du livre La France périphérique : comment on a sacrifié les classes populaires, Christophe Guilluy


53 de 100 000 habitants4. Diagnostic et devoir d’alerte Pour décrire le phénomène, un point de départ pourrait-être l’analyse de certains indicateurs sociaux économiques. L’organisme Procos publie annuellement des chiffres sur les vacances commerciales, les taux de chômage sont facilement accessibles, de même que les dynamiques résidentielles, les indices de vieillissement ou le niveau des concentrations touristiques. Pourtant, pris individuellement ou sans les replacer dans leur contexte, ces chiffres ne suffisent pas. En les croisant, la vision d’un territoire « périphérique » homogène se trouble. Ainsi l’économiste Laurent Davezies5 décrit « 4 France » aux dynamiques et aux poids démographiques différents : une France productive, marchande et dynamique (36% de la population), une France non productive, non marchande et dynamique (44%), une France productive, marchande et en difficulté (8%) et une France non productive, non-marchande et en difficulté (12%). Les effets de taille sont également à prendre en compte comme la situation particulière des territoires concernés. Même isolés, ils peuvent être placés sous l’aire d‘influence d’une métropole proche : la nature ne fait pas tout mais à l’instar des analyses du géographe allemand Cristaler, la position dans le réseau peut être déterminante. La forme particulière de petites urbanités ou de petites villes les différencie également. Le village rue n’est pas le petit bourg situé à un carrefour et les réalités géographiques éloignent les configurations de vallée de ceux de moyenne montagne. Si le diagnostic global d’une déshérence et d’un isolement économique grandissant des territoires non métropolitains peut semble-t-il être énoncé, il nous apparaît que les stratégies de projets sur ces territoires ne sauraient être les mêmes. Si l’alerte est générale, les leviers à mobiliser peuvent être très différents.  Saison 1 / des pistes urbaines et architecturales Une première année d’exploration nous a permis d’accompagner une dizaine de travaux de diplômes. Ceux-ci nous ont permis de confirmer certaines intuitions : l’ampleur du phénomène et la constance de certaines causes objectives qui voient les commerces des centres toujours être cannibalisés par ceux de la périphérie et les habitats denses des tissus patrimoniaux être délaissés au profit d’habitats

4 La dénomination officielle des villes moyennes. 5 Laurent Davezies. Le Nouvel Égoïsme territorial : le grand malaise des nations, Édition du Seuil, 5 mars 2015


54 pavillonnaires. Les situations explorées par ce biais nous ont permis de dégager certaines familles de réponse et de trouve des dispositifs architecturaux adaptés à différentes formes de tissus urbains : dé-densifications patrimoniales centrales, ponctuations flexibles faubouriennes, mise en place de relais périphériques. Ces premières conclusions renvoyaient ainsi les acteurs à leurs responsabilités : les élus pour leur non-capacité à freiner par des réglementations efficaces et suivis l’explosion péri-urbaine, les acteurs de la défense du patrimoine en soulignant qu’une simple protection pointilleuse ne permettait pas à certaines situations de demeurer vivantes et les architectes pour les engager à explorer toujours plus le thème de la refonte de la ville sur elle-même et à manipuler d’avantage les tissus urbains constitués. Saison 2 / le projet territorial et architectural au risque de la fiction Néanmoins, cette réflexion n’a pas été totalement aboutie. Les projets développés par les étudiants, même quand ils étaient brillants, n’avaient pas intégré totalement une économie possible. Pour qui et à quel prix refondre en profondeur le bâti dégradé d’une bastide médiévale même à demi vide ? Comment ne serait-ce que ralentir la dégringolade économique d’une ancienne cité industrielle berrichonne ? Peut-être l’architecte doit-il simplement avouer son incapacité à répondre à ces questions ? S’il peut estimer l’économie d’un projet, voire explorer le renforcement de certains secteurs économiques, il ne peut que redoubler d’hypothèses quant aux grands basculements macro-économiques qui portent peut-être seuls l’avenir de ces situations. Des dynamiques migratoires et des révolutions technologiques de grande ampleur vont rythmer le siècle qui vient de façon à la fois cyclique et non-prévisible. Pour contourner cette difficulté, et parce que nous croyons qu’un projet en école d’architecture peut être l’occasion d’expérimentation, l’idée pourrait être en 2017 (année électorale) de proposer certains scénarios actifs, à la base de projets stratégiques à 20 ou 25 ans. Ces fictions politiques opérantes, qu’il n’importe pas ici de classer selon leur degré de vraisemblance ou leur caractère désirable, constituent des possibles. Nous les proposons librement, par jeux, par intérêt citoyen pour certains enjeux qui engagent nos modes de vie et nos valeurs et parce que ce sont ces questions auxquelles nous pensons que les architectes que nous formons devront résoudre.


55 Le travail de cette seconde saison d’exploration pourrait être de tirer les conclusions architecturales et urbaines de ces scénarios dystopiques. Pour les identifier, nous nous risquons ici au jeu de la caricature et pour les identifier, nous proposons de les désigner sous les noms d’une personnalité. Que l’on veuille bien comprendre la part de jeu et d’intuition libre dont il s’agit ici. Ces scénarios ne sont pas exhaustifs et peuvent assez souvent être combinés. Ils contiennent notre avenir mais ne le résume pas. La prévision n’empêche pas la vision et il est des évènements géopolitiques ou catastrophiques qui, eux, ne se prévoient pas.


56 Scénario « Houellebecq » La « marque » France et le tourisme global A l’issue du livre La Carte et le territoire6, Jed, l’artiste à succès, s’enferme deux décennies durant, fortune faite, dans une grande maison bourgeoise. Il en sort un matin de 2030 ou 2040 et redécouvre la campagne d’un pays devenu une destination touristique globale. Il ne se remémorait que vaguement Châtelus-le-Marcheix, c’était dans son souvenir un petit village décrépit, ordinaire de la France rurale, et rien de plus. Mais, dès ses premiers pas dans les rues de la bourgade, il fut envahi par la stupéfaction. D’abord le village avait beaucoup grandi, il y avait au moins deux fois, peut-être trois fois plus de maisons. Et ces maisons étaient pimpantes, fleuries, bâties dans un respect maniaque de l’habitat traditionnel limousin. Partout dans la rue principale s’ouvraient les devantures de magasins de produits régionaux, d’artisanat d’art, en cent mètres il compta trois cafés proposant des connexions Internet à bas prix. On se serait cru à Koh Phi Phi, ou à Saint-Paul-de-Vence, bien plus que dans un village rural de la Creuse. Un peu sonné il s’arrêta sur la place principale, et reconnut le café qui faisait face à l’église. Il reconnut, plutôt, l’emplacement du café. L’intérieur, avec ses lampadaires Art Nouveau, ses tables de bois sombre aux piètements de fer forgé, ses banquettes de cuir, voulait manifestement évoquer l’ambiance d’un café parisien de la Belle Époque. Chaque table était cependant équipée d’une station d’accueil pour laptop avec écran 21 pouces, prises de courant aux normes européenne et américaine, dépliant indiquant les procédures de connexion au réseau Creuse-Sat — le conseil général avait financé le lancement d’un satellite géostationnaire afin d’améliorer la rapidité des connexions Internet dans le département, apprit Jed à la lecture du dépliant. Il commanda un Menetou-Salon rosé, qu’il but pensivement en songeant à ces transformations. À cette heure matinale, le café était peu fréquenté. Une famille de Chinois terminait son breakfast limousin, proposé à 23 euros par personne, constata Jed en consultant la carte. Plus près de lui, un barbu costaud, les cheveux rassemblés en une queue de cheval, consultait distraitement ses mails ; il jeta un regard intrigué à Jed, fronça les sourcils, hésita à s’adresser à lui, puis se replongea dans son ordinateur. Jed termina son verre de vin, ressortit, demeura quelques minutes pensif au volant de

6 Michel Houellebecq, La Carte et le Territoire, Éditions Flammarion, 2010, p.412-414


57 son SUV électrique Audi — il avait changé trois fois de voiture au cours des vingt dernières années, mais était resté fidèle à la marque au volant de laquelle il avait connu ses premières vraies joies automobiles. […] Les habitants traditionnels des zones rurales avaient presque entièrement disparu. De nouveaux arrivants, venus des zones urbaines, les avaient remplacés, animés d’un vif appétit d’entreprise et parfois de convictions écologiques modérées, commercialisables. Ils avaient entrepris de repeupler l’hinterland — et cette tentative, après bien d’autres essais infructueux, basée cette fois sur une connaissance précise des lois du marché, et sur leur acceptation lucide, avait pleinement réussi. Dans ce scénario, les territoires intérieurs se réinventent par le seul tourisme et le dynamisme d’une économie majoritairement présentielle. Dans cette France devenue le Bed and Breakfast du monde, c’est la qualité de vie et le soin apporté au bâti comme aux paysages qui porte le développement de demain. Règlements draconiens et subventions à la réhabilitation. Peut-on manipuler le bâti pour le rendre plus désirable ? Quel complémentarités jouer entre les urbanités petites et moyennes et leurs paysages typiques environnants ?


58 Scénario « Macron » Liberté, Égalité, Uberisation ? Révolution, livre programme d’Emmanuel Macron, novembre 2016 Affronter la réalité du monde nous fera retrouver l’espérance. Je crois ensuite à la possibilité de développer une économie productive dans nos campagnes. Cette économie peut être d’abord « résidentielle » fondée sur la rénovation du bâtiment, le tourisme et sur la valorisation des produits locaux. […] Ces territoires abandonnés doivent être des lieux d’expérimentation. Il faut comprendre que les règles produites de manière uniforme par l’État et guidées par l’esprit de précaution, c’est l’ennemi d’une ruralité qui ne se bat pas avec les mêmes armes. Ces territoires ont besoin de pouvoir prendre des risques, de tenter, d’expérimenter. Discours d’Emmanuel Macron du 16 novembre 2016 Vous l’avez compris, je veux libérer l’énergie de ceux qui peuvent, et dans le même temps je veux protéger les plus faibles. Ce projet, nous devons aussi le bâtir par nos territoires, nous avons des France aujourd’hui à réconcilier. Nos métropoles réussissent dans cette mondialisation. Il faut les y aider, les encourager, leur permettre de faire davantage. Elles sont notre chance. La France des quartiers a elle besoin de mobilité. Elle est aujourd’hui assignée à résidence alors qu’elle veut réussir, qu’elle veut que nous permettions aux jeunes et moins jeunes d’accéder à l’école, d’accéder à la culture, d’accéder à l’emploi. La France périurbaine et la France rurale ont le droit de réussir, de se développer. Et pour ce faire, nous devons aussi leur permettre d’aller de l’avant, investir et laisser faire. Cette France-là le veut, cette France le peut. Le Républicain Lorrain, 22 novembre 2016 Candidat depuis mercredi, Emmanuel Macron effectue ce lundi 21 novembre 2016 son deuxième déplacement de campagne en Moselle. De Metz à Hombourg-Haut, sur les pas de François Hollande qui était venu dans cette ville du bassin houiller dans l'entre-deux tours de 2012, l'ex-ministre de l’Économie poursuit son diagnostic de la France sur les terres-mêmes où le Front National a récupéré le vote ouvrier et celui des quartiers lors des derniers scrutins. "Mon but est de convaincre tous les Français et donc d'aller dans ses territoires plus difficiles. Je constate que nous avons collectivement échoué à proposer


59 autre chose dans ces territoires mais la solution n'est pas la peur de l'autre, la nostalgie du passé", explique-t-il dans l'entretien qu'il a accordé aux journaux de l'Est de la France. Dans ce scénario du laisser faire (que l’on dit être plus proche d’une flexi-sécurité à la danoise que d’un « ultralibéralisme » à l’anglosaxonne) la règle pourrait être celle de la redéfinition a minima des dispositif sociaux en échange d’une très grande liberté d’initiative. Ce scénario toujours repoussé en France, est-il porteur de possibles souhaitables ? Que permet la moindre réglementation en termes d’inventions programmatiques et spatiales ? Quels acteurs privés nouveaux pour une économie créative et décentralisée ? A quoi pourrait ressembler une « uberisation7 » de l’économie et quelles programmation inventer dans les villes moyennes autour de ce thème ?

7 L’uberisation, du nom de l’entreprise Uber, est un phénomène récent dans le domaine de l’économie consistant à l’utilisation de services permettant aux professionnels et aux clients de se mettre en contact direct, de manière quasi-instantanée, grâce à l’utilisation des nouvelles technologies. La mutualisation de la gestion administrative et des infrastructures lourdes permet notamment de réduire le coût de revient ainsi que les poids des formalités pour les usagers. Les moyens technologiques permettant l’« uberisation » sont la généralisation du haut débit, de l’internet mobile, des smartphones et de la géolocalisation. L’uberisation s’inscrit de manière plus large dans le cadre de l’économie collaborative. Ce concept s’oppose en fait à celui connu depuis des générations, et particulièrement depuis les trente glorieuses, c’est à dire le monde fixe et réglementé du salariat. (source Wikipédia)


60 Scénario du revenu universel Vers un retour à la terre et/ou les économies alternatives ? Tout comprendre au revenu universel8 - Juliette Deborde - Libération 23 septembre 2016 Revenu de base, allocation universelle, revenu d’existence, revenu citoyen… Les appellations divergent mais l’idée est la même : verser à tout citoyen d’un pays donné, sans aucune condition, une somme mensuelle fixe. Le Mouvement français pour le revenu de base le définit comme «un droit inaliénable, inconditionnel», versé «de la naissance à la mort», de manière individuelle, indépendamment de la situation familiale et financière du bénéficiaire et «cumulable avec d’autres revenus». Fixé à environ 700 ou 800 euros dans la plupart des projets, ce revenu pourrait s’ajouter à certaines allocations (par exemple l’aide au logement) ou les remplacer. Le dispositif aurait pour effet, selon ses défenseurs, d’éliminer la grande pauvreté en versant aux citoyens de quoi subvenir à leurs besoins vitaux (logement, santé, alimentation). Chaque individu aurait la possibilité de travailler ou non, et pourrait occuper son temps comme il l’entend, en se consacrant à une ong, une association, à une activité culturelle ou encore à sa famille. L’idée, qui date du xviiie siècle, est reprise par de nombreux chercheurs et des courants de pensée très divers, des anarchistes aux écologistes en passant par les libertariens ou les ultralibéraux. Elle est portée par des personnalités de gauche, comme le socialiste Benoît Hamon, qui en a fait un sujet de sa campagne pour la primaire, et de droite (parmi lesquelles le député Les Républicains Frédéric Lefebvre, qui défend une allocation de «800 à 1 000 euros»). Un tel revenu aurait-il vocation à rendre plus désirables les territoires éloignés de l’économie globalisée. En découplant la problématique du choix de la résidence de la question d’un accès possible à un travail salarié, cette proposition, très critiquée par ailleurs, engendrerait-elle une transformation en profondeur des dynamiques résidentielles ? Cette réforme, en rendant visible la notion de transfert de richesse entre les territoires, aurait-elle vocation à développer de nouveaux modèles économiques marchands ou non basés sur la collaboration ?

8 Le revenu de base ou revenu universel consiste à verser à chaque citoyen une somme mensuelle fixe, sans condition aucune.


61 Certains secteurs, aujourd’hui peu rentables, pourraient-ils se baser alors sur un travail bénévole militant ? Ces choix personnels d’un retour à la terre ou de la mise en place de structures agricoles ultra-locales et coopératives pourraient-ils croiser l’installation de cette mesure ? Des villes aujourd’hui abandonnées car n’offrant pas d’accès à l’emploi pourraient-elles dès lors être considérées comme attractives par de nouveaux habitants, certes à l’économie très fragile, mais à la recherche de coûts immobiliers moindres et d’une qualité de vie supérieure ?


62 Scénario « Bernard Stiegler » Le monde numérique et robotisé Restitution de l’intervention de Bernard Stiegler,9 rdv des managers territoriaux, août 2014 Le monde tel qu’on le connaît aujourd’hui n’existait pas il y a dix ans. Le numérique a remis en cause la puissance de la souveraineté nationale, culturelle, financière et administrative de nos pays selon Bernard Stiegler. Dans ce contexte, de nombreuses personnes ont fait et font encore de la dénégation quant à la radicalité de la nouveauté. Le système actuel n’est cependant plus solvable. La hausse de la robotisation conduit à la perte d’emplois, notamment pour les jeunes, mais également à une hausse de la production alors que la demande, elle, baisse. La montée de la robotisation est une menace grandissante pour l’emploi. Dans le même temps, l’on voit se développer les smart cities, un concept visant à repenser la ville, au sein duquel les fonctionnaires territoriaux perdent, aux yeux de Bernard Stiegler, de leur utilité. En même temps que le développement du numérique, des processus opposés émergent, de l’ordre de la reterritorialisation. Le développement de circuits courts, notamment dans le domaine de l’alimentation mais pas que, est une tendance que l’on observe de plus en plus ces dernières années. « Dans le contexte du numérique, le territoire redevient une notion fondamentale » , indique Bernard Stiegler. Les territoires doivent ainsi se mettre à travailler, exemplifier, inventer, réclamer et utiliser leur droit à l’expérimentation sous peine d’être discrédités. Le numérique requiert par ailleurs une réinvention totale de la citoyenneté et de nouvelles organisations sociales et institutionnelles qui y correspondent. La devise de Bernard passer à une nouvelle conception du droit qui passerait par l’obligation pour les territoires de faire, d’expérimenter, d’inventer et de s’approprier les process du numérique. Bernard Stiegler croit que « c’est au territoire de décider comment il va vivre, et ce de manière démocratique »

9 Bernard Stiegler, né le 1er avril 1952 à Sarcelles, est un philosophe français qui axe sa réflexion sur les enjeux des mutations actuelles — sociales, politiques, économiques, psychologiques — portées par le développement technologique et notamment les technologies numériques.


63 L'emploi de 3 millions de salariés menacé par les robots d'ici à 2025, Le Figaro, 26 octobre 2014 Selon une étude du cabinet Roland Berger publiée dans le Journal du dimanche, tous les secteurs de l'économie seront touchés par la robotisation, sauf l'éducation, la santé et la culture. Au travail, des robots à la place des cadres? Selon une étude du cabinet spécialisé Roland Berger, dont les principales conclusions ont été publiées ce week-end dans le Journal du dimanche, plus de trois millions d'emplois sont menacés à l'horizon 2025 par la robotisation des tâches, y compris des emplois qualifiés. Presque tous les secteurs de l'économie seront touchés par cette évolution, de l'agriculture à la police, en passant par l'hôtellerie. Seuls l'éducation, la santé et la culture devraient être épargnées. Dans ce monde transformé par le progrès technique, le taux de chômage culminerait à 18% de la population active, contre un peu moins de 10% aujourd'hui. Les secteurs de l'environnement, des nouvelles technologies ou encore des relations clients créeraient des emplois, mais insuffisamment pour en donner à tout le monde. Le diplôme cesserait d'être un bouclier contre le chômage. « La robotisation pourrait être aux cols blancs ce que la mondialisation fut aux cols bleus, prédit dans le quotidien Hakim El Karoui, qui a piloté l'étude. Elle va toucher les classes moyennes, y compris les classes moyennes supérieures ». Certaines professions intellectuelles, dont il est possible d'automatiser les tâches, seraient particulièrement touchées. Ainsi des comptables, des juristes ou des journalistes. Ce scénario du tout numérique et de l’automatisation massive de l’emploi porte également de nombreux bouleversements urbains et architecturaux possibles. Ceux-ci concernent les formes et les structures nouvelles du travail productif : une ré-industrialisation sans ouvrier, une refonte des schémas logistiques. Comment se projeter dans cet univers à la fois incertain mais radicalement différent. Peut-il déjà donner lieu à des fictions architecturales développées ou bien doit il engendrer une attitude faite de prudence et de réversibilité possible des dispositifs projetés ? Vers de nouvelles méga-usines sans ouvriers installées dans des hors lieux connectés, vers des unités de production moyennes au sein des bassins de populations ou encore vers une production diffuse qui sauraient se ménager des espaces dans la ville existante ?


64 Scénario « Merkel » Enjeux migratoires et re-densification généralisée ? Pourquoi le défi des migrations n’est pas une crise conjoncturelle mais un problème durable… et exponentiel, Atlantico , 30 août 2015 Les migrations actuelles risquent de se révéler insignifiantes comparées à ce qui pourrait arriver entre 2050 et 2100, selon les projections des Nations unies. Pour éviter des flux massifs de populations, il faudra remporter de nombreux défis : démographiques, économiques et culturels. Atlantico : Les migrations actuelles en direction de l'Europe inquiètent les gouvernants et les citoyens européens. Selon les projections démographiques des Nations Unies, la population de l’Afrique subsaharienne pourrait passer de 960 millions actuellement à 2,1 milliards en 2050 et à près de 4 milliards en 2100. Dans l'avenir, l’Union européenne risque donc d'être confrontée à des flux migratoires si massifs que les débats actuels sur l’accueil de quelques centaines de milliers de migrants sembleront insignifiants. Adair Turner10 : En effet, les projections dépendent des hypothèses que nous faisons. Mais elles sont fiables dans la mesure où les projections des Nations Unies sont des projections "médianes", qui n'impliquent pas que les taux de natalité resteront dans le futur au niveau actuel, mais qu'ils vont converger partout autour de 2.0 à la fin de ce siècle. En effet si les taux de natalité de l'Afrique et du Moyen-Orient se maintenaient au niveau actuel, la croissance de la population serait plus dramatique encore. Il est vrai que les migrations aujourd'hui sont particulièrement liées à la déstabilisation politique. Mais la déstabilisation politique est fortement favorisée voire intensifiée par une croissance rapide de la population. Je doute fort que l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient auraient connu la même instabilité qu'aujourd'hui s'il n'y avait pas eu un triplement des populations durant les cinquante dernières années. Et si la déstabilisation politique est une cause des migrations actuelles, la recherche de meilleures opportunités économiques est aussi un moteur majeur, particulièrement dans la mesure où une croissance trop rapide de la population en Afrique rendra beaucoup plus

10 Adair Turner est l’ancien Président de l’Autorité des services financiers du Royaume-Uni, ancien membre du Comité de la Bank of England et aujourd’hui Président du think tank « Institute for New Economic Thinking », créé à la suite de la crise financière mondiale de 2008.


65 difficile d'enclencher une phase de prospérité dans les pays africains. Si l'on considère la proportion de Mexicains qui ont migré illégalement aux États-Unis ces trente dernières années, et que l'on fait l'hypothèse que les populations d'Afrique feront le même mouvement dans les mêmes proportions, les chiffres risquent d'être massifs dans la seconde moitié du xxième siècle. Dans ce scénario, la question n’est plus de gérer une stagnation démographique ou un certain vieillissement à l’échelle des territoires européens mais bien de les préparer à des arrivées de populations nouvelles. Plus jeunes, moins formées, s’organisant selon d’autres logiques (villages tremplins, économies « communautaires » et/ou informelles) et dont l’insertion économique varie énormément en fonction des réglementations locales de l’emploi. Dans cette hypothèse, quelles logiques architecturales développer ? A quelles échelles et selon quelle clé de répartition dans les territoires ?

David Mangin & Rémi Ferrand Rémi Ferrand est ingénieur, architecte et enseignant en architecture David Mangin est architecte, urbaniste et enseignant en architecture ; il a reçu en 2008 le Grand Prix d’Urbanisme


Mise en page par Alix Sportich du Réau de la Gaignonnière Livret imprimé à l’École d’architecture de la ville et des territoires par Amélie Facompré


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