loppe de nouveaux rĂ©seaux de solidaritĂ©. Il est Ă souligner que les Ă©piceries sociales et solidaires ne sont pas adaptĂ©es pour lâaccueil dâun public dâurgence (type sans domicile fixe, notamment) Ă des secours alimentaires, elles reprĂ©sentent un second niveau dâintervention en soutien des structures classiques dâaide alimentaire pour offrir Ă un public spĂ©cifique, une rĂ©ponse mieux adaptĂ©e Ă leurs besoins et qui limite les effets de stigmatisation. ConcrĂštement, lâĂ©picerie propose une aide directe aux personnes en situation de prĂ©caritĂ© sous forme de denrĂ©es alimentaires dont des fruits et des lĂ©gumes, des produits dâĂ©picerie, dâhygiĂšne, Ă moins de 50 %, en moyenne, du prix du marchĂ©. Par ailleurs, lâassociation propose aux clients de lâĂ©picerie trois types dâateliers : â nutrition-santĂ© : animĂ©s par la conseillĂšre en Ă©conomie sociale et familiale, ils traitent lâalimentation (Ă©quilibre nutri-
tionnel) mais aussi la santĂ© en gĂ©nĂ©ral (sommeil, mĂ©dicaments, relaxation, etc.). Et une information sur lâallaitement est dispensĂ©e selon la demande ; â cuisine : en deux phases, thĂ©orique (les participants dĂ©cident dâun menu Ă©quilibrĂ© avec lâaide de la conseillĂšre) et pratique, ils vont au marchĂ©, puis Ă©laborent le repas, quâils prennent ensemble lors dâun moment convivial ; â vie quotidienne : les thĂšmes correspondent aux problĂ©matiques rencontrĂ©es par les bĂ©nĂ©ficiaires (logement, crĂ©dit Ă la consommation, etc.). Ils sont animĂ©s par la conseillĂšre spĂ©cialisĂ©e.
Fruits et lĂ©gumes Ă©thiques De plus, depuis 2005, lâĂ©picerie a Ă©largi son accĂšs Ă une autre population : les adhĂ©rents solidaires, pour des produits issus du commerce bio. Une Amap, baptisĂ©e Amapentes, a ainsi Ă©tĂ© crĂ©Ă©e, en 2007, et propose des paniers de lĂ©gumes issus de lâagriculture raisonnĂ©e, produits par un cultivateur du dĂ©partement. La
mise en place de lâAmapentes a permis dâaccroĂźtre la mixitĂ© sociale, lâĂ©change et la convivialitĂ© au sein de lâĂ©picerie. La distribution des paniers se fait le jeudi soir, Ă lâĂ©picerie. LâAmapentes a permis une ouverture vers lâextĂ©rieur et ainsi une augmentation des adhĂ©rents solidaires. LâĂ©picerie conforte ainsi son projet solidaire en devenant un lieu de dĂ©veloppement dâune consommation de produits Ă©thiques et responsables. Pour ĂȘtre adhĂ©rent solidaire, une cotisation annuelle est demandĂ©e. Les adhĂ©rents solidaires ont accĂšs Ă une gamme de produits dĂ©finis, issus du commerce Ă©quitable, bio et Ă toutes les activitĂ©s de lâassociation. Sophie Robert Coordonnatrice, la Passerelle dâeau de Robec, Lyon. Jean-Baptiste Chiodi Coordonnateur, Groupement des Ă©piceries sociales et solidaires de RhĂŽne-Alpes (Gesra), Feyzin.
Mouans-Sartoux : produits frais et Ă©quilibrĂ©s Ă la cantine Ă Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), ville labellisĂ©e « active PNNS », les enfants des Ă©coles et des crĂšches bĂ©nĂ©ficient dâune nourriture de qualitĂ© sans surcoĂ»t pour les parents. La commune nâa pas hĂ©sitĂ© Ă investir pour construire dans les Ă©coles des cuisines qui servent des repas artisanaux respectant lâĂ©quilibre nutritionnel. Et des animateurs assurent un accompagnement Ă©ducatif pendant les repas.
Pour permettre Ă tous les enfants de la commune de bĂ©nĂ©ficier, chaque jour, dâun repas de qualitĂ©, la commune de Mouans-Sartoux1 a pris des engagements forts pour sa rĂ©gie municipale de restauration. Une politique tarifaire diffĂ©renciĂ©e selon les revenus permet Ă 97 % des Ă©lĂšves de frĂ©quenter le restaurant scolaire. Pour un tarif compris entre deux euros et quatre euros cinquante, calculĂ© Ă partir dâun taux dâeffort sur le quotient familial, les enfants ont droit Ă un repas de qualitĂ© et Ă un accueil correspondant aux normes des centres de loisirs. Les animateurs, outre 38
lâaccompagnement Ă©ducatif du repas, proposent des activitĂ©s culturelles ou sportives durant la pause mĂ©ridienne. Chaque jour, nous servons environ 1 100 repas pour les Ă©coles, le personnel municipal et une crĂšche.
Une cuisine par Ă©cole La commune a fait, depuis de nombreuses annĂ©es, le choix de la qualitĂ©. Une cuisine pour chacune des trois Ă©coles permet de cuisiner, chaque matin, des produits de qualitĂ© en prĂ©servant leur qualitĂ© gustative sans lâaltĂ©rer par une liaison froide ou chaude (NDLR : ni rĂ©chauffement, ni conservation au froid). Certes, le surcoĂ»t en termes de personnel et dâinvestissement est important : sept emplois Ă temps plein et la construction de deux cuisines supplĂ©mentaires (300 000 euros dâinvestissements). Mais il est assumĂ©. Au total dixhuit agents travaillent dans nos trois cuisines, la proximitĂ© et le contact direct entre lâĂ©quipe de cuisine et les enfants servis sont essentiels. Par ailleurs, le sur-
LA SANTĂ DE LâHOMME - N° 402 - JUILLET-AOĂT 2009
coĂ»t en personnel est attĂ©nuĂ© par le moindre coĂ»t des produits bruts par rapport Ă des produits prĂ©parĂ©s mais aussi par les autres missions que nous pouvons confier Ă ce personnel, comme la prĂ©paration des apĂ©ritifs, des repas officiels, de lâopĂ©ration « un fruit pour la rĂ©crĂ© », etc.
Diminuer graisses, sel et sucre Ville active PNNS, Mouans-Sartoux a modifiĂ© progressivement le contenu des repas pour augmenter lâoffre de fruits et de lĂ©gumes et diminuer les graisses, le sel et le sucre. La restauration municipale sert trois des cinq portions quotidiennes de fruits et lĂ©gumes recommandĂ©es2. Le pain servi quotidiennement est bio, Ă base de farine de type 80 salĂ©e Ă 18 g/kg. Des cĂ©rĂ©ales complĂštes sont progressivement introduites et diversifiĂ©es (quinoa, boulgour, lentilles corail). Des laitages exclusivement bio et nature ou du fromage sont servis Ă chaque repas. Les sauces industrielles ont Ă©tĂ© remplacĂ©es par des sauces maison moins grasses,