Alimentation des plus dĂ©munis : ce que prĂ©voit le Plan national nutrition-santĂ© Le Programme national nutritionsantĂ© 2006-2010 (PNNS 2) prĂ©voit un volet sur lâaccessibilitĂ© Ă une alimentation appropriĂ©e pour les plus dĂ©munis. Cibler les actions sur les populations dĂ©favorisĂ©es Les inĂ©galitĂ©s de santĂ© sont marquĂ©es en matiĂšre de nutrition : faible consommation de fruits et lĂ©gumes, prĂ©valence plus Ă©levĂ©e de lâobĂ©sitĂ© et du surpoids par rapport aux autres populations. Elles justifient ainsi une prise en compte spĂ©cifique des populations dĂ©favorisĂ©es â mais ne recourrant pas Ă lâaide alimentaire â par diffĂ©rents rĂ©seaux : les caisses dâallocations familiales, les caisses primaires dâassurance maladie, mais aussi les centres communaux dâaction sociale et les services sociaux des conseils gĂ©nĂ©raux, qui interviennent Ă©galement quotidiennement en lien direct avec ces populations. Les objectifs sont : â associer Ă©troitement ces diffĂ©rents rĂ©seaux aux actions dâĂ©ducation Ă la santĂ© en matiĂšre de nutrition, en particulier dans les quartiers populaires ; â dĂ©velopper la formation de ces professionnels et la fabrication dâoutils pĂ©dagogiques dâinformation ; â favoriser, grĂące Ă ces rĂ©seaux, la diffusion de brochures de prĂ©vention, complĂ©ter les actions dâĂ©ducation Ă la santĂ©, notamment dans le cadre de lâappui aux parents et aux associations qui ont pour objet de resocialiser certaines populations en difficultĂ©. Afin de multiplier les initiatives en direction des familles dĂ©favorisĂ©es, les maisons de quartier, les centres sociaux et les services sociaux des collectivitĂ©s territoriales peuvent conduire des actions dâaccompagnement social des familles les plus exposĂ©es au problĂšme du surpoids ou de lâobĂ©sitĂ©. Lâobjectif est de rapprocher les populations dĂ©favorisĂ©es du systĂšme de prise en charge de lâobĂ©sitĂ© et de renforcer la prĂ©vention. A ce titre, le rĂ©seau des centres dâexamens de lâAssurance Maladie est appelĂ© Ă renforcer ses actions pour dĂ©velopper lâaccĂšs aux soins et aux dispositifs de prĂ©vention.
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personnes dĂ©munies) et nationale, afin que la distribution des produits soit facilitĂ©e ; â soutenir les actions locales, dĂ©velopper partenariats et Ă©changes sur lâaide alimentaire entre acteurs des domaines sanitaire et social3.
AmĂ©liorer lâaide alimentaire apportĂ©e aux personnes en situation de prĂ©caritĂ©1 Les rĂ©sultats Ă©pidĂ©miologiques de lâĂ©tude sur lâAlimentation et lâĂ©tat nutritionnel des bĂ©nĂ©ficiaires de lâaide alimentaire (Abena 2006), menĂ©e au titre du plan « Alimentation et Insertion », ont indiquĂ© que lâĂ©tat sanitaire des bĂ©nĂ©ficiaires de lâaide alimentaire, comparĂ© Ă celui de la population gĂ©nĂ©rale, est significativement dĂ©gradĂ©, associant des apports alimentaires globalement insuffisants, des carences multiples simultanĂ©es Ă des taux Ă©levĂ©s de pathologies telles que lâhypertension artĂ©rielle ou lâobĂ©sitĂ© (voir dans ce dossier lâarticle de Nicole Darmon). Cette Ă©tude pose les bases dâune action publique ciblĂ©e. DâoĂč le plan triennal 2006-2008 dâamĂ©lioration de lâaide alimentaire arrĂȘtĂ© par le ComitĂ© interministĂ©riel de lutte contre lâexclusion (Cile)2, en mai 2006, qui a vocation Ă diffuser auprĂšs des populations en situation de prĂ©caritĂ© les prĂ©conisations du PNNS de maniĂšre adaptĂ©e, en formant les bĂ©nĂ©voles et en favorisant les actions gĂ©nĂ©ratrices de lien social Le Cile a retenu cinq axes dâintervention : â adapter lâaide aux besoins des personnes, en qualitĂ© et en quantitĂ© ; â amĂ©liorer la connaissance par le public du rĂ©seau de distribution de lâaide alimentaire ; â optimiser la gestion/distribution de lâaide alimentaire ; â assouplir la rĂ©glementation europĂ©enne (dans le cadre du Programme europĂ©en dâaides aux
LA SANTĂ DE LâHOMME - N° 402 - JUILLET-AOĂT 2009
Deux prioritĂ©s opĂ©rationnelles peuvent ĂȘtre identifiĂ©es : assurer une mise Ă disposition des rĂ©fĂ©rentiels nutritionnels et des formations des bĂ©nĂ©voles sur lâensemble du territoire. Et, surtout, augmenter la mise Ă disposition des produits de la pĂȘche et des fruits, des lĂ©gumes : actuellement, seuls 3 % des produits de la pĂȘche retirĂ©s du marchĂ© â au titre de la rĂ©gulation des prix â sont distribuĂ©s gratuitement aux associations humanitaires et moins de 8 % des fruits et lĂ©gumes. Un pĂŽle « accessibilitĂ© aux fruits et lĂ©gumes » a Ă©tĂ© constituĂ© en 2005 Ă la demande du ministre de lâAgriculture et de la PĂȘche afin de concevoir et initier des projets pilotes permettant de rendre plus accessibles les fruits et lĂ©gumes. Ce pĂŽle, composĂ© des pouvoirs publics, des consommateurs ainsi que des reprĂ©sentants des professionnels (producteurs, expĂ©diteurs, grossistes, transformateurs, dĂ©taillants, grande distribution, centres techniques), favorise et coordonne les initiatives, locales et nationales, en jouant sur tous les leviers de lâaccessibilitĂ© (proximitĂ©, praticitĂ©, attractivitĂ©, Ă©ducation, information, communication, etc.). Corinne Delamaire
Source : Programme national nutrition-santĂ© 2006-2010. http://www.sante.gouv.fr/htm/ actu/pnns_060906/plan.pdf 1. ConformĂ©ment aux annonces du comitĂ© interministĂ©riel de lutte contre lâexclusion du 12 mai 2006. 2. Qui sâinscrit dans la double perspective du PNNS et de la politique de lutte contre lâexclusion menĂ©e par les pouvoirs publics. 3. La dĂ©clinaison opĂ©rationnelle de ces axes et leur mise en Ćuvre sont confiĂ©es Ă un comitĂ© de pilotage animĂ© par le ministĂšre dĂ©lĂ©guĂ© Ă la cohĂ©sion sociale et Ă la paritĂ© (DGAS) en coordination avec les ministĂšres de la santĂ© (DGS) et de lâagriculture (DGAL et DPEI) et constituĂ© des services des ministĂšres concernĂ©s, des associations agrĂ©Ă©es, des reprĂ©sentants des collectivitĂ©s territoriales.