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BEN PLG
OURS ÉDITO ICVQ BD C’EST PAS TENDANCE C’EST FASHION LES CHIENSÉCRASÉS
BEN PLG SPORTS D’HIER
DIMANCHE SOIR GOUTTE À GOUTTE GOUTTE À GOUTTE
C’EST ÀSTREAMER PRÈS DE CHEZ VOUS LA BANQUETTE LA BANQUETTE
ICVQ SPORTS D’HIER KAOUTAR HARCHI KAOUTAR HARCHI DIMANCHE SOIR
EN MARGE SÉRIE PHOTO
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Les années commencent souvent au sprint, comme si l’univers avait des résolutions. Puis le temps passe et l’année trouve ses marques. L’actualité fait couler son lot de sang, et l’encre suit le mouvement. C’est un ballet, fait de rituels et de déceptions mutuelles, de rendezvous avec la morosité et d’excitations parallèles, d’habitudes du désespoir et de joies de poche.
Y aura-t-il de la neige à Noël? Et du soleil pendant les vacances? Aura-t-on le temps de dire au revoir? Tu veux faire quoi ce soir? Y aura-t-il des fruits sur les arbres? Et des champignons dans les forêts? Est-ce qu’il y aura des forêts tout court ? Y aura-t-il encore des gens? Est-ce que les arbres poussent bien dans
les cratères? Quand s’arrête la paix et quand commence la guerre? Quand est-ce qu’on invente la planète gonflable pour quand la nôtre aura cessé de nous supporter? Est-ce que les animaux ont honte de nous? Jusqu’à quand? Est-ce que c’est tout de suite ou dans cent ans?
Les débuts d’année ressemblent aux questions de l’enfance. Comme si la naïveté pure fleurissait uniquement au mois de janvier et dans les premières années de la vie. Le reste du temps, on cherche des réponses. Des réponses absurdes ou poétiques, cliniques ou évasives. Des réponses d’occasion, ou des réponses sur-mesure. Ces réponses et leurs façons de nous parvenir engendrent nos révolutions annuelles, les batailles de la fin de l’hiver et nos espoirs au printemps.
Comme chaque année, les beaux jours reviennent, et dans ce magazine, il ne faudra pas oublier de dire je t’aime, avec BEN plg. On interrogera les révolutions possibles de la Littérature avec Kaoutar Harchi. On se demandera jusqu’à quand on skiera dans les Vosges, et comment on fait l’eau de vie. On admirera la danse secrète des végétaux, tout en nous préparant à recevoir pour un an des cartes postales de Kay The Prodigy. Ne vous découvrez pas d’un fil mais dévoilez vous vraiment, devant ce magazine numéro 9.
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Fleur parmi les fleurs du Jardin botanique de Nancy, voilà comment pourrait être décrite Claire Mohant dont je vous parle aujourd’hui. Un intérêt majeur pour la botanique, un goût prononcé pour la génétique, un parcours scolaire très brillant sur les bancs de la faculté de Sciences, voilà quelles sont les roses du bouquet de sa vie, débutée en 1851 à Nancy.
La ville est depuis longtemps une cité horticole et un haut lieu de la botanique, très prisée par la bourgeoisie locale. Dès 1756, un jardin botanique est installé rue Sainte-Catherine à l’initiative du duc Stanislas. Lorsque la Société Centrale d’Horticulture de Nancy est fondée en 1877, le secrétariat est confié à… Émile Gallé. En somme, pour y voir plus clair entre les fougères, la botanique à Nancy relie bon nombre de protagonistes qui ont marqué l’histoire de la ville qui a pour emblème le chardon, de Stanislas à Émile Gallé, en passant par Claire Mohant.
Son principal axe de recherche porte sur les formes fractales végétales,
dont elle est la première à faire la description. Un résumé effeuillé de la notion pourrait être le suivant: la façon dont la nature épouse des formes géométriques, et les raisons derrière cette mathématique improbable. Quoi de plus évident pour cette fille de mathématicien, lui-même professeur à la faculté de Sciences ?
Les fleurs et ses formes suscitant la fascination de Claire Mohant ont aussi fait naître une inspiration certaine chez les artistes du mouvement de l’École de Nancy, en vogue à l’époque. Avec les porteétendards de l’Art Nouveau, les travaux de Claire Mohant sur les formes fractales végétales dépassent largement le cercle de la puissante Société Centrale d’Horticulture. Une grande amitié fleurit notamment avec Émile Gallé, fondateur du mouvement. Avec ces éléments, il est utile de se demander comment son nom a pu être effacé avec le temps, et pas célébré comme ceux de ses contemporains masculins.
Texte par Adèle Dumas Illustration par Camille Scali Graphisme par Valentine PouletLONGTEMPS CANTONNÉ À PARIS HILTON ET À LA KITSCHITUDE DES GOOD MOM AMÉRICAINES, LE NAIL ART FAIT SON GRAND RETOUR DEPUIS QUELQUES ANNÉES À COUP DE CAPSULES, DE GEL ET DE STRASS.
L’art de peindre sur les ongles remonterait à l’Égypte antique. La découverte de momies datant de 5000 avant J.-C., aux bouts des doigts teints d’or et de henné, a permis aux archéologues de retracer les origines les plus lointaines de cette pratique. Mais c’est à la Chine ancienne (à partir de 3000 av. J.-C.) qu’on attribue les prémices du vernis à ongles: un mélange de blanc d’œuf et de gélatine, coloré de pigments de fleurs. Du rose impatiens, du mauve orchidée; ces mains délicatement manucurées sont alors considérées comme un symbole de richesse.
En 1932, Revlon commercialise le premier vernisàonglesentantqueproduitcosmétique! Du rouge classique à la «French manucure», la sobriété reste de mise sur les ongles des femmes durant plusieurs générations. Ce sont les femmes afro-américaines des années 1980 qui feront de cette pratique, un brin classique, un véritable art, un moyen
d’exprimer sa personnalité et d’affirmer son style. La scène danse, hip-hop et rap new-yorkaise, portée par Missy Elliott ou Lil Kim, impose sa féminité en arborant des ongles bling à l’extrême. Des centimètres d’acrylique ornés de motifs et grigris singuliers, de véritables œuvres miniatures, sans doute trop audacieuses pour l’américaine conservatrice. En 1988, la sprinteuse Florence Griffith Joyner participe aux J.O. les ongles audacieusement manucurés. Son originalité lui vaudra des critiques acerbes: c’est vulgaire, incorrect, digne des strip-teaseuses des bars miteux d’Harlem.
Pourtant cette mise en lumière mondiale contribuera à la popularité des ongles fantaisie. Les jeunes filles du monde entier s’empareront de cette mode ludique et créative.
30 ans plus tard, force est de constater que le nail art s’est finalement imposé dans le monde élitiste de la Haute beauté. Des «Glazed Nails» propulsés par Hailey Bieber aux ongles chromés chéris par Instagram, autant de tendances qui inondent les runways et instituts les plus en vogue. Les nail artist sont désormais considérés comme des créateur•rices. La manucure s’est imposée comme une forme d’art. Toutes les audaces sont permises. Il vous faudra juste trouver quelqu’un pour faire votre vaisselle!
Le magazine est gratuit, mais on balance des faits-divers pour vendre plus de papier. Les chiens écrasés, dans la presse traditionnelle, c’est ça. Ici, 3 histoires sont vraies et 1 est fausse. Saurez-vous la retrouver?
HEUREUX ACCIDENT
Début décembre, un couple de meusien·nes s’est rendu à la maternité de Nancy en raison des contractions qui touchaient la future maman. Visiblement, ils ont pris la route un peu trop tard, puisque l’accouchement a eu lieu à quelques centaines de mètres du centre hospitalier, sur le siège de la voiture. Quelques minutes après l’heureux évènement, leur véhicule est entré en collision avec un camion, sans blesser personne. Les émotions.
MALLEHEUR
Tout est réuni pour faire un parfait thriller. Juste avant Noël, le 21 décembre dernier, les pompiers intervenaient à Gondrexange, un village de 500 habitant•es, en Moselle. Ils ont été appelés parce que de la fumée se dégageait d’une habitation. Mais rapidement, alertés par une odeur intense de putréfaction, ils font une découverte macabre dans une malle métallique: un cadavre en état de décomposition avancée. L’autopsie révélera que le corps était celui d’un jeune homme, décédé d’une mort violente et non accidentelle. Pour le moment, l’enquête et l’interrogatoire des habitant•es de la maison n’ont rien donné.
Alain Simonin, le père Noël venu de Gérardmer était heureux de repartir en Chine, à Chengdu, dans le centre du pays, après quatre années sans endosser son costume à cause du Covid. Là bas, le père est une star, et gagne près de 10 000 euros par mois. Malheureusement, il a glissé sur une plaque de vomi gelée le jour de Noël et s’est cassé le bras. C’est pour ça que d’habitude il passe par la cheminée.
Drôle et bonne surprise pour une jeune habitante de Metz, qui avait acheté une veste sur Vinted. Dans une poche intérieure, elle a trouvé une carte au trésor. Un plan contenant des instructions et des coordonnées satellites. Comme elle n’était qu’à une centaine de kilomètres, elle a décidé d’aller y voir de plus près pendant un de ses jours de congés, avec son compagnon. En creusant au point indiqué, dans un verger isolé, le couple a mis à jour un coffre contenant plusieurs billets de 500 euros, et des bijoux. Elle a voulu contacter la vendeuse de la veste, mais son pro昀椀l n’était plus actif…
Graphisme par Valentine PouletAprès plus d’une dizaine d’années de rap et tout autant de projets, BEN plg a sorti son premier album le 26 janvier. Une décennie passée comme une vaste enquête des sentiments éprouvés pour le Nordiste qui a longtemps fait ses armes à Metz avec les beatmakers Martin Murer et Cadillac. Un premier album placé sous l’égide d’un mantra, comme un post-it sur le frigo ou un tatouage sous la peau : Dire je t’aime.
Maintenant que tu as fait cet album, pourquoi est-ce que c’est si compliqué de dire je t’aime ?
Je pense que je le savais avant. Mais j’en apprends un peu plus tous les jours. J’y ai forcément beaucoup pensé. Cet album traite des regrets qu’on peut avoir quand on ne l’a pas dit. Je suis là-dedans.
Je me rends compte qu’il y a plein de moments où j'aurais pu le dire. Mais il y a une grosse distance entre avoir envie de le dire et le dire vraiment. J’avais envie d'insister sur cet espace fascinant.
Tu as capté quand le dire maintenant ? Je pense que ça sera toujours une bataille. Le titre ne doit pas être vu comme un impératif. Je ne veux pas dire aux gens de se dire je t’aime. Je me rends compte moi-même que j’ai plein de pudeur. Dire je t’aime c’est très dur, le plus important c’est de penser les uns aux autres.
Oui, dire je t’aime c’est bien, le ressentir c’est mieux !
Oui, totalement. Tu vois, moi, j’arrive mieux à le montrer qu’à le dire.
Une sorte de love language ? J’ai l’impression que tout ce qui a accompagné la sortie de l’album, autour de la cuisine notamment, c’est une forme de love language aussi. J’aime bien faire à manger pour les gens que j’aime. D’une manière générale, je suis le genre de mec qui pense beaucoup aux gens qu’il aime. J’envoie des messages sortis de nulle part pour qu’on se capte.
« On passe une bonne partie de sa vie d’adulte à comprendre ce qu’on a vécu enfant »
Autour de l’amour et de la musique, il y aussi l’idée d’un langage pudique, est-ce que cet album est une façon de rattraper des cris d’amour ?
Ma musique revient beaucoup sur des émotions que j’ai ressenties avant. On passe une bonne partie de sa vie d’adulte à comprendre ce qu’on a vécu enfant. Donc forcément oui, même si ce n’est pas conscient.
Sur ce premier album, il y avait aussi l’idée de doter ton personnage de anti-héros d’une quête, c’était une forme de fil ?
Je me suis longtemps posé la question. Je ne voulais pas faire un album concept, c’est certain. Ni un album à thème. Pour moi ce n’en est pas vraiment un. Il s’appelle Dire je t’aime parce que je trouve que ça correspond bien à la période et à ce qu’il y a autour du projet, mais il y a des chansons qui ne sont pas dans cet axe.
« La cohérence de mon projet, c’est la sincérité dans l’écriture »
Je disais ça plutôt dans le sens des énergies collectives qui traversent ce disque. Ma manière de travailler, c’est de comprendre au mieux qui je suis au moment où je fais de la musique. Je fais plein de morceaux, et ensuite je vois ce que ça raconte et s’il y a un fil rouge. C’était une problématique importante de ma vie au moment où j’ai fait cet album. C’est celle qui résume le mieux ces chansons et mon état d’esprit. Ce qui a créé de la cohérence dans le projet, c’est le fait d’être sincère dans l’écriture. Comme je suis sincère dans ce que je raconte, et que j’essaie de comprendre qui je suis et ce que je vis, indirectement, il y a un fil rouge, parce que je suis la même personne.
Tu as été surpris par ce qui émergeait ?
Oui, carrément. En ce moment, je prépare la tournée, donc je reviens sur mes textes. Je les vois autrement, je suis presque en train de les analyser. C’est marrant, je redécouvre ce que j’ai écrit. Parfois, j’arrive à me positionner comme si j’étais spectateur de moi-même.
C’est une question d’incarnation aussi ?
Oui aussi. Mais tu vois, quand j’écoutais mon album, avant qu’il sorte, je devais me détacher du fait que c’était moi. Mais du coup si ça me provoque une émotion, alors que c’est moi qui l’ai écrit, c’est que ça devrait marcher sur les gens.
Avec le temps, tu as installé des rendezvous récurrents avec un public qui a grossi progressivement, la scène c’est une façon de mesurer les caps ?
Oui, et c’est là que j’ai de la chance. Ce qui compte, c’est que la musique soit vivante, qu’elle tourne. Les auditeurs mensuels ne font pas le bonheur. Je peux faire une tournée en France, il y aura du monde dans toutes les villes, c’est tout ce qui compte.
« C’est comme si la map venait de s’élargir »
Tu es du genre à parfois avoir envie de modifier un morceau déjà sorti, pour un mot, une rime, un verbe ?
Non, je suis en paix. Une fois que c’est sorti, c’est sorti. Tu peux changer jusqu’à ce que ça sorte, mais après c’est fini. Tu sais, les imperfections ça fait partie de la musique. Je suis attaché à l’idée qu’une fois que le morceau existe, il ne m’appartient plus. Je chante le morceau, mais il appartient à des gens qui s’en emparent comme ils veulent. Je sais qu’il y a des gens qui voient ma musique comme un exutoire. Ils aiment que je crie. Il y a des gens qui préfèrent la mélancolie. D’autres qui sont plus dans l’énergie. Parfois, je croise des gens qui n’ont pas compris un morceau. Il y a des gens qui aiment ma musique pour un truc que je ne ressens pas quand j’écris. Si ça leur fait du bien, moi ça me va.
Quand tu as des accomplissements comme le morceau 10h du mat’ avec Sofiane Pamart et Niro, tu te dis que tu peux mourir en paix, ou qu’il faut faire mieux encore ?
Ce genre d’accomplissement donne juste envie d’en voir d’autres exister. Pour moi, il y a des signes qui ne trompent pas. Il y a des moments où l’univers te félicite un peu. Niro, ça s’est fait parce que c’est devenu logique, malgré le fait que ça soit mon rappeur préféré de quand j’avais 16-18 ans. C’est une connexion humaine. Il y a 5 ans j’ai fait un morceau où je l’évoquais. Il l’avait partagé, c’était une validation. Il y a un an, il m’a invité à son Zénith de Paris, comme ça. On a continué d’échanger, et au bout d’un moment, ça a été logique que je lui propose le morceau. Niro est rare, il n’apparaît pas n’importe où. On a fait un vrai morceau, sur lequel il se passe quelque chose. Je suis très content, mais une fois que je suis là, il y a d’autres rêves à aller chercher. C’est comme si la map venait de s’élargir. Ça donne envie de voir la suite !
Tu fais de la musique pour faire, ou pour dire quoi ?
Je ne fais pas de la musique pour être meilleur que les autres. Je ne suis pas en guerre. Je veux juste faire la meilleure musique possible, et être l’artiste le plus intéressant possible. La meilleure des récompenses avec cet album, c’est que les gens comprennent que je suis un artiste intéressant. C’est ça qui me permet de me sentir légitime. Je me sens utile. À partir du moment où tu chantes ta chanson et que ça rend des gens heureux, qu’est-ce que tu veux de plus en fait ? J’ai l’impression de remplir mon utilité sur terre.
La sortie de Dire je t’aime, ça marque quoi dans ton parcours ?
Je passe des caps, je suis le plus heureux. Je découvre de nouvelles émotions, et surtout, je peux envisager l’avenir sereinement, et ça, c’est un truc de fou. Il y a une phrase que j’ai pas gardée sur l’album, qui disait “ Tout a changé depuis que je peux partir sans réfléchir deux semaines en août ”. C’est quand même une dinguerie, à l’ancienne c’était pas le cas.
« Grandir arrosés par l'averse, pour ça qu'on sait danser sous la tempêtе. »
dans Le goût du sel, sur Dire je t’aime
graphisme : Valentine Poulet
interview : Arthur Guillaumot
photographie : Brice Mesnard
Ilyaplusieurschosesqu’ons’attendàretrouverquandonpart enviréedanslesVosges,sibienqu’onlesprendpouracquis.Des gens qui portent des vestes en jean. Des bonbons au sapin. Des autocollants qui voient la vie en Vosges sur les voitures. De la liqueur au sapin… et aussi de la neige à la pelle. Sur les sapins des massifs les plus hauts. Sous les skis des touristes venus de par le monde pour se mesurer à la raideur des tire-fesses. Mais pourcombiendetempsencore?
?
Ici,commepartoutailleurssaufdansleschuchotementsdeceuxquin’ycroient pas et complotent au marché de Saint-Dié, le dérèglement climatique fait son beurre.DanslesHautesVosges,lestempératurespourraientaugmenterde1,2°C à1,9°Cà900mètresd’altituded’icià2041-2060.Lesprécipitationsneigeuses relativesdevraientquantàellesbaisserde22à31%surlamêmepériode. En2023,larégionGrandEstacommandéauprèsdeMétéoFranceuneétude complète sur l’évolution de l’enneigement et des conditions climatiques, dans uncontexteoùlapérennitédesactivitésdesportsd’hiverestremiseencause danslarégion.Cettesaison,l’ouverturedespistesàGérardmeretautresstations vosgiennesontétéreportéesauxpremièreschutesdeneige,quiontdûpourla plupart faire une croix sur le mois de décembre. Si les canons connaissent la recettedelaneigearti昀椀cielledepuisdesannées,ilfautqu’ilfassesu昀케samment froidpourqueçatienne,commel’expliquaitStessySpeissmann-Mozas,mairede Gérardmer,pourFrance3:“Au-dessusdezéro,laneigearti昀椀ciellenetientpas”.
Fabriquerdelaneige,çademandebeaucoupdepognon,maisaussibeaucoup d’eau.Lesstationspeuventopterpourcetteoptionencomplémentdechutesde neigenaturelles,maisrestentfortementdépendantesdesconditionsclimatiques. Le rapport de Météo France destiné à dégager les tendances d’enneigement dans les Vosges pour le futur est très clair : l’augmentation des températures vameneràunebaissedeladuréedessaisonshivernales.Troisscénariosont
été dégagés dans le cadre de cette étude : le premier (RCP2.6) entrevoit une augmentation des émissions de CO₂ jusqu’en 2030 et une baisse jusqu’à la 昀椀n dusiècle,enaccordaveclesaccordsdelaCOP21.Ledeuxième(RCP4.5)table suruneaugmentationdesémissionsjusqu’en2050,suivid’unebaissepuisd’une stagnation à partir de 2080. Le troisième et dernier modèle (RCP8.5) s’aligne quantàluisuruneaugmentationcontinuedesémissionsjusqu’en昀椀ndesiècle.
En prenant comme point de comparaison la période 1986-2005, la période d’enneigement (+ de 5cm de neige) à 900 et 1200 mètres va baisser tout au
Expérience2021-20402041-20602081-2100
RCP2.6 -11jours-17jours-18jours
RCP4.5 -14jours-22jours-32jours
RCP8.5 -14jours-34jours -63jours
Médiancedunombredejoursd’avancedeladatede昀椀ndel’enneigement(seuil5cmdehauteurdeneige) parrapportàlapériodehistorique1986-2005. TerritoiredesHautes-Vosgesà1200m
longdusiècle.D’unedizaineàunevingtainedejoursenprenantencomptele meilleur des scénarios, d’une quinzaine à une soixantaine de jours en suivant lepired’entreeux(encequiconcernelesaltitudesautourde1200mètres).
En plus d’une augmentation globale des températures, les stations de sports d’hiverdesVosgesvontsubirunresserrementprogressifdespériodeshivernales. Cela impactera directement l’économie du secteur, avec des 昀氀ux de touristes plusconcentrésetpotentiellementdi昀케cilesàgérerpourleparchôtelier,mais aussisurlechi昀昀red’a昀昀airesdetoutel’activité.Dansl’exercicedelasaison20212022,lessitesnordiquesdesHautes-Vosgesontgénéré293000€1 autotal.Un poids économique important en soi, mais qui a aussi un impact sur l’état de santédel’hôtellerie,delarestauration,descommerces,ouencoredesactivités touristiques connexes de la région. L’emploi saisonnier risque lui aussi d’être impactéparcesmutations.“Iln’yaplusdesaisons”.
Déniécono-climatique?
La Cour des comptes a publié un rapport accablant le 6 février dernier. Elle y déplore la prise en compte insu昀케sante de la baisse d’activité attendue par les collectivités territoriales et les stations. Celle de Font-Romeu2 s’est par exempleengagéedansunpland’a昀昀airesétablijusqu’en2047reposantsurune fréquentationstable.Dansuncontexteoùl’Étatetlescollectivitésterritoriales apportentprèsd’unquartduchi昀昀red’a昀昀aires,çanepassepas.
LacommunedeGérardmer,quiexploitelesinstallationsliéesauxsportsd’hiver depuis2008,estendettéeàhauteurde40millionsd’euros.Depuis2020,cesont 2à3millionsd’eurosquisontperdusdanslescoûtsdefonctionnementliésaux remontéesmécaniques.
L’utilisationdeneigearti昀椀cielleestbiensûrelleaussipointéedudoigtdansle rapport.Laproductiond’unhectaredepisteenneigepourlasaisonnécessite environ 4000 litres d’eau, soit une piscine olympique. Les épisodes de sécheressesefontdeplusenplusfréquents,quandlesépisodesneigeux
1 Incluantlesremontéesmécaniquesetlocationsd’équipements
2 Pyrénées-Orientales
sefontdeplusenplusrares.Dèslors,laproductiondeneigearti昀椀cielledevrait faire l’objet de réglementations sérieuses, a昀椀n - entre autres - de sécuriser la biodiversitédesespacesoùsontimplantéeslesstations,directementimpactés parlahaussedesrisquesd’incendies.
LesVosges,plutôtbonsélèves?
Commeailleurs,leskidanslesVosgesestensursis.Onnepeutpasprévoiravec exactitude jusqu’à quand les activités nordiques pourront s’y épanouir. Il faut penserlatransitionetàcepropos,larégionn’apastraîné.Sousl’impulsionde Jean-MarieRemy,fondateurvisionnairedelastationdeskideLaBresse,c’est dèsla昀椀ndesannées70quelarégioncommenceàsediversi昀椀er.Bienavantque les di昀케cultés liées à l’enneigement ne s’intensi昀椀ent ou que les préoccupations d’ordreécologiqueneprennentdel’ampleur.Ainsisedéveloppentleskisurl’herbe oulaluged’été.CommenouslerappelleYasmineList,responsablemarketing à l’O昀케ce de Tourisme de La Bresse Hautes Vosges : “La météo a toujours été trèscapricieusedanslarégion,etl’enneigementyestsouventassezaléatoire”. L’o昀昀reentermesd’activitésestivalesestplutôtbiendéveloppée,ettendàl’être de plus en plus à l’avenir. De nouveaux circuits de randonnées continuent de voirlejour,etcertainsprojetsporteursconsolidentlaplacedesVosgescomme destination 4 saisons. Le parc d’attractions Fraispertuis a accueilli 285 000 visiteurs en 2023, pendant que le parc Bol d’Air développait ses activités à sensationsethébergementsdestinésàvaloriserlecadremagni昀椀queo昀昀ertpar lesforêtsvosgiennes.
“IcidanslesVosges,nousn’avonspaslamêmeclientèlequedanslesAlpeset autresstationsdehautemontagne,oùl’onretrouveuntourismedemasseen termesdesportsd’hiver” ,plaideYasmineList,pourquilemanqued’enneigement danslesVosgesnegénèrepaslesmêmesfrustrationsqu’ailleurs.Latransition versuntourismetoujourspluspro-terreetsauvage,danslacontinuitédel’état d’esprit a昀케ché jusqu’à présent, semble très prometteuse. Le développement des o昀昀res spas, la mise en valeur des produits locaux ou la mise en place d’infrastructures pour le luxe. En ce qui concerne les activités nordiques, le développementdescircuitsdeskidefondestunepisteàétudier,celui-ciétant moinsgourmandenneige.
La décennie à venir va être déterminante dans l’étude des précipitations neigeusesdanslesHautesVosges,notammentsurladuréedespériodespropices auxactivitésdesportsd’hiver.Ellevamontrer,assezrapidement,lescapacités d’adaptationd’unterritoiretoutentier.Larégionadéjàbienentamésamutation, maisilluiresteencorebeaucoupàfaire.
LeskidanslesVosges,çadevraitdeveniràtermeunegrossecerisesurlegâteau, qu’onpratiqueseulementlesannéesoùlesconditionsmétéolepermettent.Les partisansduall-insurleskialpin-encoretrèsin昀氀uentsaujourd’hui-onttout faux.Cimenterlespistesdeneigearti昀椀ciellenereprésenteenrienunesolution, transporterdelaneigedecolsavoisinantparcamionnonplus.Ilestprimordial deresterenaccordaveclessaisonsetleurévolution. Et puis, peut-être que dans quelques centaines d’années, on pourra surfer à Saint-Dié?
texte par arthur guillaumot | graphisme par mathilde petit Kaoutar Harchi est écrivaine et sociologue, elle est née à Strasbourg en 1987. D’abord auteure de 昀椀ctions, elle fait ses adieux au genre au milieu des années 2010, pour s’intéresser à la littérature et à sa sociologie.ProchedeRévolution Permanente, elle se positionne sur de nombreuses questions, comme la souffrance animale, l’exclusion géographique, et les mécanismes de domination. En janvier dernier, les éditions Divergences ont publié son sixième livre, Littérature et Révolution, une grande discussionentreelleetl’écrivain Joseph Andras.
Zone cinglée, le premier roman de Kaoutar Harchi a été publié par Sarbacane en 2009 alors qu’elle n’avait que 22 ans. L’ampleur du saccage a suivi deux ans plus tard chez Actes Sud, avant À l’origine notre père obscur, chez le même éditeur en 2014. La même année, elle soutient à la Sorbonne Nouvelle une thèse dirigée par Bruno Péquignot et intitulée La formation de la croyance en la valeur littéraire en situation coloniale et postcoloniale, avec les exemples
de deux écrivains algériens de langue française: Kateb Yacine et Assia Djebar. En 2016, ce travail est devenu un essai publié chez Fayard Je n’ai qu’une langue et ce n’est pas la mienne, dans lequel elle ajoute les trajectoires de Kamel Daoud, Boualem Sansal et Rachid Boudjedra.
“Ce livre a été un formidable et heureux adieu à la littérature. Un adieu à l’idéologie romantique et libérale qui fonde la littérature. Ce regard sociologique sur la chose littéraire a tout bouleversé. Ça a affecté jusqu’à la composition du récit, et jusqu’à son totem absolu, qui est le personnage.” con昀椀e Kaoutar Harchi.
“J’abandonne le personnage au pro昀椀t des personnes.”
“J’étais une femme : il me fallait apporter un peu de douceur au texte. J’étais une Arabe : il me fallait apporter un peu de folklore. J’étais une 昀椀lle des quartiers populaires : je devais apporter un peu de mystère.” La rupture de Kaoutar Harchi avec le roman s’explique aussi par les jugements racistes, sexistes ou méprisants, qui pouvaient accompagner la réception de ses ouvrages. Une profonde lassitude d’être toujours renvoyée à elle-même. “À l’époque où j’écrivais des 昀椀ctions, je me sentais précédée par mon corps. Mon texte n’avait pas encore été lu mais il était possible que les lecteurs et les lectrices ainsi que l’ensemble des intermédiaires de la production de la valeur des livres aient des attentes.”
Une véritable révolution dans son approche, qu’elle formule ainsi : “J’abandonnelepersonnage au pro昀椀t des personnes.” Pendant les années qui suivent cette rupture avec la 昀椀ction, elle enseigne à Sciences Po Paris et Reims, est professeure invitée à l’université de New York en 2019 puis à Paris 13. L’année 2021 est celle de la sortie de Comme nous existons, chez Actes Sud, un récit autobiographique, qui témoigne de cette rupture.
“Écrivaine est mon métier car écrire est mon action. Mon temps. Mon énergie. Mon ordre. Mon rythme.”
En parlant d’elle, Kaoutar Harchi a parlé de tout le monde et dressé une géographie des endroits sociaux d’où l’on écrit, et de ce que ceux-ci disent de ce que nous écrivons. La sociologie littéraire, c’est une cartographie de tout qui empêche. Dans Comme nous existons, c’est ce qui est prégnant : “Ça n’avait pas de valeur. Je veux dire : ce n’était pas de l’argent. Ça n’achetait rien, écrire. C’était inutile et, plus encore, c’était improductif.” On écrit tous d’un endroit. Kaoutar Harchi a grandi dans un milieu populaire, elle est la 昀椀lle d’une mère employée dans une maison de retraite et d’un père agent d’entretien, tous les deux d’origine marocaine. Elle retrace dans son récit autobiographique son rapport à la condition et à l’écriture. “Comment prendre le temps d’écrire quand Hania et Mohamed1, eux, manquaient de temps pour dormir, manger, se soigner ? Écrire pour écrire était haïssable. Mais écrire pour publier m’apparut d’un tout autre ordre. Cela ouvrait vers un dehors, offrait une issue, cela créait quelque chose. Un objet, un livre, que nous pouvions toucher de nos mains. Un objet réel, tangible, une marchandise déterminée par un prix 昀椀xe. Nous pouvions tous y gagner, j’imaginais.”
Aujourd’hui, peut-être en partie grâce au travail accompli avec Comme nous existons, Kaoutar Harchi aborde en paix son statut d’écrivaine. “Écrivaine est mon métier car écrire est mon action. Mon temps. Mon énergie. Mon ordre. Mon rythme.” martèle-t-elle. “Écrire est mon travail. Une sorte d’ouvriérisme des idées et des phrases et des pages.” Si écrire pour publier constitue une possibilité acceptable, il faut donc rester publiée. “Je voulais que ça dure. Que ma vie, dans cet espace-là, soit longue. Que j’aie, pour moi, le temps d’écrire et l’opportunité, toujours renouvelée, de voir mes livres publiés.” Pas forcément la partie la plus aisée de la tâche, surtout avec “l’impression que l’institution littéraire était une machine à exclure.”
“Je pense travailler pour la vérité et pour qu’elle atteigne sa plus haute réalisation, qui est la justice.”
“Quand j’écris, la colère, au départ, est là. Il arrive même que ce soit la colère qui me pousse à écrire. Mais dès l’instant où il me faut écrire, la colère cesse d’être en colère. Une forme d’espérance l’emporte.” explique Kaoutar Harchi. Ces dernières années, la voix de la sociologue a porté haut sur la centralisation française autour de Paris et sur la souffrance animale, dans le sillon de l’états-unienne Aph Ko notamment. Par ailleurs, Kaoutar Harchi s’est plusieurs fois déclarée proche du mouvement Révolution Permanente. Plus récemment, le génocide en cours en Palestine est au centre de ses écrits, et elle prend régulièrement la parole, sur X (Twitter). “Soutenez-vous la poursuite du génocide du peuple palestinien ou réclamezvous sa 昀椀n immédiate ? C’est à partir de cette seule question que toutes les autres questions politiques doivent être posées.” écrivait-elle le 30 janvier dernier.
“Je crois qu’en commençant à écrire, j’écris contre. Je ressens une adversité forte.” détaille Kaoutar Harchi, qui travaille à un objectif sociologique précis, qui illumine dans l’obscurité: “Je pense travailler pour la vérité et pour qu’elle atteigne sa plus haute réalisation, qui est la justice.” Pour autant, Kaoutar Harchi réfute l’étiquette de la littérature engagée. “Je suis gênée par l’idée d’engagement. Michel Houellebecq ou Sylvain Tesson, en écrivant les livres qu’ils écrivent, eux aussi s’engagent, eux aussi défendent une vision du monde. Il y a, livre après livre, des valeurs qui sont de plus en plus ardemment défendues. Des valeurs nationalistes, sexistes, réactionnaires, notamment. Mais d’eux, il ne sera pas dit qu’ils sont des écrivains engagés. Mais : des écrivains. Des écrivains tout court.”
Au 昀椀l de ses livres, Kaoutar Harchi trace une œuvre qui croise ouvertement la littérature et la politique, les deux étant liées par essence. En actant la 昀椀n de la 昀椀ction dans sa pratique, elle a ouvert la porte à une sociologie contemporaine, qui permet d’analyser les nouveaux mécanismes de lutte et d’oppression. Ses positions et sa voix sont essentielles pour prendre la mesure de nombreux enjeux contemporains.
1 Dans le récit Comme nous existons, Kaoutar Harchi appelle ses parents par leurs prénoms.
Les sapins traînent encore sur les trottoirs, les décorations de Noël personne ne les retire, c’est cette période de l’année. On se balade le dimanche pour oublier qu’on erre le reste de la semaine, du frigo des fringales de la nuit aux résolutions du bureau de l’ennui. Virgile n’aime pas ces jours vagues. Il doit à chaque fois revenir chez ses parents pour l’anniversaire de sa mère, début janvier. Entre les repas de Noël et ça, c’est deux fois en trop peu de temps. Deux fois des retours dans la maison de l’enfance, deux fois des plats trop appliqués pour le temps qu’on met à les dégommer, deux fois des discussions interminables sur l’avenir.
Virgile préfère repartir le dimanche soir quand c’est comme ça. Et sa mère accepte très bien les choses. — Comme ça je suis bien prêt le lundi. Virgile dit ça alors qu’il ne travaille pas, en昀椀n pas vraiment. Il est dans la communication. L’école était chère, normalement il devrait déjà gagner deux fois le salaire moyen. C’est ce que garantissait la plaquette des journées portesouvertes et c’est pour cette promesse imprimée sur papiermytho que ses parents avaient réglé la note, parce que dix ans plus tôt : — Ça semblait réglo.
Virgile repart le dimanche soir, plutôt que de taper une déprime dans son lit d’adolescent, à simuler une migraine dans l’obscurité, pour éviter l’overdose de bons sentiments familiaux et les glaces en promo devant un mauvais 昀椀lm sur une mauvaise chaîne. Quand il arrive dans la gare, il a ses repères, dans ce moment si particulier de la semaine. Aux bornes, il sait qu’il doit être patient quand les machines puent la torpeur. Il vaut mieuxvenirenavance,maislebillet s’imprime 昀椀nalement. Pourtant
ce dimanche soir, la machine sort des billets blancs, sans encre, cartonnés de vide. Ce soir tout le monde a un billet pour nulle part.
Ce qui explique l’odeur acide qui en昀氀e dans la gare, mélange de stress et de colère. Le pauvre agent de la petite station est bien seul face à la foule qui interroge. — Eh on ne va pas avoir une amende?!
— Sur l’appli, ça ne marche pas non plus! — On est débité quand même?! — C’est n’importe quoi comme d’habitude. Au bout d’un moment, après avoir tenté d’établir une connexion avec le néant, il monte sur un banc en ferraille et déclare: — Allez où vous voulez, en昀椀n, allez où vous devez aller. Il n’y a pas de contrôleurs ce soir, la panne est générale, les trains à quai du jour vont partir, la compagnie présente ses excuses.
Tous les derniers trains à quai, ça veut dire trois. Et encore c’est beaucoup, beaucoup comme un coup de chance. Chacun a une destination opposée aux deux autres. Pour Virgile, les dimanches soir sont déjà suf昀椀samment tendus pour devoir encore faire des choix radicaux. Au hasard, il monte dans lepremier.Pouresquiverlepassage par le tunnel qui mène aux quais des autres voies. À l’intérieur, une douce effervescence a gagné les passagers. Un petit imprévu dans la normalité trempée de janvier. Le train part, et rien ne semble différent de la vie habituelle.
Le train du dimanche soir regarde de loin, sans siffler, il glisse dans l’ombre, entre les maisons éclairées qui évacuent des souf昀氀es obscurs par leurs cheminées. Un train de bandits, qui sacri昀椀ent leur dimanche soir pour se faire oublier le lundi matin. Le train du dimanchesoirsemoqueduconfort des pavillons qu’il contourne, et
de la chaleur des foyers. Dans le train du dimanche soir, les gens s’habillent comme s’ils ont des choses à cacher, mais c’est un complice idéal, qui sait garder secrètes les larmes discrètes, et les armes sous le manteau.
Un homme regarde Virgile avec des yeux rieurs, et lui dit qu’il va profiter du désordre pour aller jusqu’à la capitale. — Ça leur apprendra! Les billets sont tellement chers d’habitude. Et vous, vous allez où? Virgile essaie de paraître sûr de lui, et annonce qu’il va rejoindre sa petite amie. Il fait mine de chercher une place pour esquiver la discussion. Entre deux wagons, une main se pose sur son épaule. — Eh Virgile, marrant de te voir ici, tu vas où? C’est un ancien camarade du lycée. À ce dernier, qui annonce pro昀椀ter de l’occasion pour rejoindre un ami rappeur, il sert une histoire invraisemblable, de rendez-vous qu’il vient d’improviser de l’autre côté de la France. — Il faut savoir écouter le destin, clame Virgile avec un ton digne des comptes motivation de TikTok.
En昀椀n, il trouve une rangée de sièges vides. Il pose son sac et peut en昀椀n regarder le spectacle du dimanche soir derrière la vitre. Virgile a eu le droit d’aller où il voulait, alors il est juste rentré chez lui.
plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc plic ploc
TEXTE : JOSH
PHOTOS : ROMAIN VADALA
GRAPHISME : MATHILDE PETIT GOUTTEQUEGOUTTE
En Lorraine, d’irréductibles villages se maintiennent au chaud en hiver.
La potion magique c’est l’eau de vie de mirabelle, ou gnôle, ou goutte, distillée dans de mystérieux alambics. On s’est rendus dans la Meuse, au Domaine de la Goulotte, où la famille Antoine nous a initié aux secrets de l’alcool emblématique de la région.
Un matin de février en Lorraine comme un autre, au cœur du brouillard, on arrive à Saint-Maurice-sous-lesCôtes, petit village de 350 âmes. C’est ici que réside la famille Antoine sur son domaine, où cohabitent vignes et vergers. Un fruit y concentre toutes les attentions : la mirabelle.
Le duc René II l’aurait implantée en Lorraine au XVe siècle, avant qu’elle devienne une spécialité locale et fierté de la région. En 1995, elle est le premier fruit à obtenir une IGP (Indication Géographique Protégée). C’est la naissance officielle de la Mirabelle de Lorraine. On la trouve en fruit de bouche ou séchée, en confiture ou en tarte, mais c’est l’eau de vie qui attire le plus de convoitises.
L’eau de vie de Mirabelle de Lorraine est soumise à une AOC (Appellation d’Origine Contrôlée), ce qui implique des règles strictes pour sa distillation et sa commercialisation. Après la récolte,
la première étape est la fermentation des fruits. “La mirabelle c’est magique”, s’exclame Lucie Antoine, la benjamine de la famille. Le fruit est stocké en tonneaux après l’été et il fermente tout seul,sansajout.Lesmirabellesprennent l’air quelques secondes avant d’être versées par milliers dans un alambic en ébullition. Les vapeurs d’alcool créées sont refroidies pour reprendre leur état liquide sous la forme de “petites eaux”, fortes de 35° d’alcool. “C’est pas encore un alcool de qualité, il reste pas mal d’eau, d’où le nom”, précise-t-elle. Il faut donc une deuxième passe dans un alambic spécial, nommé raffin. “C’est à ce moment-là que le parfum de la mirabelle se met dans l’alcool”. Et l’on obtient l’eau de vie, toute transparente, autour des 65° d’alcool. Elle devra vieillir minimum 6 mois avant d’être commercialisée, à 45° d’alcool minimum, 73° max.
“Le cahier des charges est assez contraignant, il implique des contrôles qui sont coûteux”, note Lucie Antoine. Ces contraintes financières, obligatoires pour revendiquer l’appellation, freinent les producteur•ices, qui abandonnent l’AOC pour rester rentables. Lucie Antoine le comprend, même si elle
Un tonneau de 200L de fruits donnera environ 20L d’eau de vie.
PSSSSSSSSSSCHT blop blop blop blopregrettelasituation:“nos parents se sont battus pendant des années pour avoir l’AOC, et aujourd’hui elle est presque en train de mourir”. Au Domaine de la Goulotte, on continue le combat pour la préserver: “C’est important pour nous d’avoir «de Lorraine» sur l’étiquette, on en est fiers”, proclame-t-elle.
Aujourd’hui, ils ne sont plus que 5 producteur•ices à partager cette fierté. Un chiffre historiquement bas, qui inquiète pour la survie du secteur. Lucie Antoine est peu optimiste concernant les solutions: “Ils essaient de rassembler l’IGP et l’AOC pour réduire les coûts administratifs, mais ça prend du temps”.
Le combat pour simplifier la réglementation touche à un problème plus profond, car la distillation en ellemême est un art qui se perd. “De moins en moins de clients viennent distiller chez nous, il n’y a plus que les papismamies qui en ont l’habitude”, confie Lucie Antoine. Elle observe aussi une baisse de la consommation, au
profit de la bière et du vin. La goutte se transforme en image d’Épinal, en un souvenir de l’ancien temps. Pour redynamiser le secteur, la loi Finances 2024 a été radicale: plus aucune taxe sur les 50 premiers litres d’alcool pur produits. Un premier pas pour inciter les jeunes producteurs à s’investir dans la distillation. Comme cela a été le cas ici, chez les Antoine. Les deux sœurs le revendiquent à l’unisson: “On s’était dit qu’on ne reprendrait pas l’exploitation et finalement, on est là, on est attachées à notre terre et à ce métier”.
Au domaine de la Goulotte, la défense de ce patrimoine gastronomique fait partie de l’âme de la production. Lucie Antoinen’imaginepassarégionsansson eau de vie: “la mirabelle et la Lorraine, c’est une grande histoire d’amour”. Il s’agit désormais de l’entretenir, comme pour toutes les relations, sans quoi le fruit perdra de sa saveur.
1 OPÉRA Kurt Weill
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Le 16 janvier, lors de la présentation de ses vœux pour l’année, Emmanuel Macron a appelé la France à un “réarmement démographique”. Un vocabulaire de maréchal pour relancer les naissances françaises, en berne.
Mais doit-on vraiment s’inquiéter de leur baisse ? N’est-il pas enfin temps d’arrêter de promouvoir la natalité ?
Les chi res de l’année 2023 ont de quoi choquer : moins de 700000 bébés sont nés en France cette année, une baisse de 6,6% par rapport à 2022, et de 20% par rapport à 2010. Notre solde naturel (di érence entre le nombre de naissances et de décès) est de 47000, soit le plus bas depuis 19571. Pile ce qu’il fallait pour réactiver les discours rances de la fin du XIXe siècle2 et alarmer les Français.
Mais si l’on arrêtait de voir la baisse de la natalité comme une tare ? Et si on la considérait plutôt comme un facteur favorable à notre progrès social ? La crainte majeure lorsque les naissances diminuent est d’ordre économique : moins d’enfants donc moins d’actifs donc moins de croissance et de cotisations sociales donc moins de retraites. Des frayeurs qui ne verraient le jour que dans une vingtaine d’années, le temps que les nouveaux-nés de 2023 soient
sur le marché du travail. D’ici là, il y a largement le temps de prévenir ces impacts, de remettre en cause la croissance comme priorité et de réinventer notre système de retraite.
Au contraire, à court terme, la baisse de la natalité apporte des e ets positifs dans plusieurs domaines. La diminution du nombre d’enfants par classe est ce qu’on peut souhaiter de mieux à un système éducatif en naufrage. Moins de naissances, c’est aussi plus de pouvoir d’achat pour les parents, moins de freins professionnels, moins d’enfants nondésirés. La formule est simple : moins il y a d’enfants, plus les parents et l’État peuvent prendre soin de chacun d’eux.
Il est peut-être là le but à atteindre: assurer les conditions pour que chaque enfant qui naisse puisse mener une vie digne, heureuse, et libre. La diminution de la natalité globale n’est pas dûe à l’infertilité, comme avancé par Macron, mais à l’obtention de droits majeurs pour les femmes : la contraception et l’avortement. Ne se joue-t-il pas alors dans cette baisse des naissances l’avancée vers une parentalité de plus en plus choisie, qui assure de plus en plus les conditions nécessaires à l’éducation d’un enfant ?
Pour aller plus loin :
La formule est simple : moins il y a d’enfants, plus les parents et l’État peuvent prendre soin de chacun d’eux.
La politique nataliste est par nature écocide. On ne peut nier les bienfaits écologiques d’une baisse globale de la population mondiale. De plus, les migrations inévitables liées à la catastrophe climatique en cours compenseront la diminution des naissances en France. En anticipant ces déplacements forcés, et donc en permettant un accueil et une intégration digne, nous ne serons pas un pays en mesure de nous plaindre de notre nombre d’actifs dans 20 ans.
Cette compensation, c’est à tout prix ce que veut éviter l’extrême droite. Le RN a che notamment dans son livret de propositions pour la famille : “Choisir l’immigration serait considérer que les êtres humains sont interchangeables. Faire le choix de la natalité, c’est s’engager à assurer la continuité de la nation et la perpétuation de notre civilisation”. Pour la deuxième fois en peu de temps, Macron marche sur leurs terres et applique leur programme.
La natalité ne doit pas être au service d’une idéologie. Plus jamais le corps des femmes ne doit être commandé par un projet politique. Plus jamais la parentalité ne doit être une évidence, elle doit être voulue et réfléchie. On pourrait être à l’aube d’un changement de cap. Choisir de ne plus privilégier la quantité de naissances à la qualité de l’accompagnement de chacune d’elles. Dommage, notre président, lui, est resté 150 ans en arrière.
Article en version longue à retrouver sur premierepluie.com
• Serons-nous submergés ?, Hervé le Bras, 2020.
• Le Choc démographique, Bruno Tertrais, 2020.
Texte par Josh Graphisme par Noélie Dessalle Photo par Diego ZébinaJe suis Kay The Prodigy J’suis un rappeur avec une chatte. J’ai grandi à Strasbourg, où j’ai plein de souvenirs. Ce qui me vient en premier à l’esprit c’est la nourriture. Je pense encore à mes sorties d’école ou même le week-end avec les parents, quand on sortait manger c’était souvent alsacien et du coup quoi de mieux qu’une tarte flambée. Mais je pense aussi au paysage. Strasbourg est une vieille ville bien conservée qui jusqu'à aujourd'hui reste toujours agréable pour se balader. De plus, l'Alsace regorge de belles forêts pour de la randonnée.
“J’SUISUN RAPPEURAVEC UNECHATTE.”
Pendant les 3 mois qui viennent de s’écouler, comme à mon habitude, j’ai pratiqué la musique. C’est à dire soit j’en écoute, soit j’en fais, soit je vais la vivre lors de concerts.
À part Strasbourg, ces vacances de Noël je suis allée voir mon père à Mayotte. Deux semaines au soleil pendant que l’Europe se les gèle, je le conseille à tout le monde. Et j’ai aussi été en Belgique pour un séminaire d’une semaine. Pour ce qui est des 3 mois qui viennent, j’espère pratiquer encore plus de musique, et j’espère surtout voyager, en particulier à l’étranger et de préférence au soleil! Mais j’ai aussi envie de retourner plus à Strasbourg.
Je fais de la musique, j’espère aller le plus loin possible, prendre tout ce qu’il y a à prendre mais surtout beaucoup à apprendre. Je suis en constante recherche pour définir ce qu’est mon art, je souhaite exceller dans ma façon de le manier.
“LEFAITDE VOYAGERDONNE CETTEIMPRESSION QUELAVIESEMET ENPAUSE.”
Je ne sais pas pour les autres mais pour moi, il n’y a pas de lieu ou de moment idéal pour trouver l’inspiration. C’est tout le temps et partout, puisque c’est la vie qui m’inspire. Ça peut m’arriver lors d’une réunion, d’une discussion ou même à un événement où il y a énormément de monde. Je prends mon téléphone, et j’écris la barz qui m’inspire sur l’instant. Mais les moments où ça m’arrive le plus c’est quand je suis dans les transports.
Le fait de voyager donne cette impression que la vie se met en pause et qu’à ce moment-là, tu as toute la place du monde pour penser sans que quelque chose ou quelqu’un ne vienne interférer.
Dans le dernier rêve dont je me souviens, je me voyais des années plus tard, pétard à la main, dans la plus grande des paix, savourant les joies de la vieillesse dans une résidence secondaire à Kingston.
CITÉ MUSICALE
Metz (57)
15 mars - TRINITAIRES
Slimka - Mystico
06 avril - BAM
BEN plg - Dire je t’aime
23 mars
L’AUTRE CANAL
Nancy (54)
27 mars
Nuit Incolore - Crush
27 avril
Kalash Criminel - Zénith
Que des bonnes choses, importées d’ailleurs et à déguster à quelques miles de vos domiciles. Voilà les dates de concerts à ne louper sous aucun prétexte dans la région. Comme on est sympa, on en a fait une playlist.
SOURIS VERTE Épinal (88)
Zed Yun Pavarotti - In amour
13 avril
Pamela Badjogo - Toto
LAITERIE
Strasbourg (67)
05 avril
Bekar - Sans la pluie
25 avril
Johnny Jane - Attitude
L’égalité est une valeur cardinale de nos démocraties libérales. Si elle est très souvent ancrée dans la conviction du droit, elle se révèle pourtant timide à l’épreuve de la réalité. Mais comment la théorie peut-elle être aussi complexe à mettre en pratique ?
Dans une société égalitaire, l’ensemble des individus naissent et demeurent égaux en droit et en fait. Il n’y a donc plus de place pour la concurrence ou encore pour le rapport de force. Or, force est de constater que depuis l’avènement de nos démocraties, les corps et les esprits n’ont pas cessé d’être en lutte. Une lutte perpétuelle au bout de laquelle se trouve l’émancipation.
Par ailleurs, si lutte il y a, cela implique la présence d’au moins 2 parties ayant des intérêts contraires voire contradictoires. Lorsqu’il s’agit d’émancipation, ces intérêts contradictoires relèvent de quasiment tous les champs de la vie d’un individu et pour cette raison il s’avère dif昀椀cile d’en dresser une liste exhaustive.
Cependant, l’individu étant avant tout un être social, s’intéresser aux intérêts contradictoires dans le champ social et surtout aux luttes qu’ils impliquent c’est poser les jalons d’une ré昀氀exion sur l’ensemble des champs qui façonnent la vie d’un individu et d’une société.
Dans les sociétés démocratiques, le bien commun et l’intérêt général sont censés primer sur l’intérêt personnel. De ce fait, sont élus des gouvernements chargés de faire respecter ce principe fondamental.
À partir du moment où cette exigence devient incapable à concrétiser ou pire n’est plus le socle sur lequel s’appuie l’action de ceux élus, il apparaît tout à fait légitime de questionner non seulement leur rôle, leur fonction, mais également et peut-être surtout les privilèges qui y sont attachés. Ce d’autant plus que les velléitésd’entraveàl’émancipation des gouverné•es ne sont jamais absolument à exclure.
Texte par
SarahGioria Ndengue
Illustration par
Marianne TricotGraphisme par
Mathilde PetitDe plus, à cette étape de questionnement qui se caractérise entre autres par une capacité à mobiliser ses défenses intellectuelles, peut succéder la mobilisation des corps dans la lutte.
Autrement dit, à partir du moment où l’intérêt général entre en con昀氀it avec l’intérêt individuel et que ce dernier lui est préféré, doit s’imposer la souveraineté populaire traduite par l’exigence de s’émanciper.
MICROPOLIS, un village théâtral éphémère, une fête printanière pour croiser les imaginaires et éclairer le monde. 4 jours pour se tenir ensemble, mobiles et éveillés, curieux et gourmands !
SPECTACLES
Le pain de la bouche
Les hamsters n’existent pas Seuil
Canines de lait
Jeune mort
L’addition
La saga de Molière
Transfiguration
Cabaret à la nation
LECTURES
Information préoccupante De nuit
Trois fois Saly
Quartiers Libres #6
Pour aller plus loin
Du contrat social de Jean-Jacques Rousseau
Discours sur la servitude volontaire d’
Etienne de La Boétie
ET AUSSI
Rencontre autour de l’itinérance
Atelier boulanger
Atelier d’écriture
DJ set
RÉSERVATIONS
En ligne
Aurianne Abécassis / Morgane Deman En Famille
Antonio Carmona En Famille
Marilyn Mattei / Pierre Cuq
Charlotte Lagrange
Guillaume Cayet
Tim Etchells En Famille
Johana Giacardi En Famille
Olivier de Sagazan
Ascanio Celestini / Alexis Barbier
Quartiers Libres de Guillaume Cayet
Les travailleurs de l’enseignement
Les travailleurs de la nuit
Les travailleuses du soin (balade audio)
Les travailleurs du bâtiment
avec Marie-Ange Rauch, directrice du département théâtre (UFR ArtsPhilosophie Université Paris 8) avec Cécile Piot, boulangère avec Aurianne Abécassis, autrice
Casa Alpha Fetura
VENTE SUR PLACE
Le jour même, dans la limite des places disponibles
15 min
Carottes
Pour la salade
3 carottes
1 moitié de chou
1 pomme
1 poireau (ou 1 céleri branche)
Chou
Pomme
Râper :
Poireau
Yaourt vegan
Mayonnaise végétale
Pour la sauce
2 cuillères à soupe de yaourt vegan
3 cuillères à soupe de mayonnaise végétale*
5 cuillères à soupe de vinaigre balsamique
Sel, poivre
Recette par La Bouture Graphisme par Hugo Aouragh Picto et couleurs par Mathilde Petit
*Pour une veganaise maison:
Mélanger :
1 cup d’huile de tournesol désodorisée
1/2 cup de lait de soja
1/4 de moutarde mi-forte
1/2 de cuillère à café de citron
1/4 de cuillère à café de sel 昀椀n
1/4 de cuillère de café de sel noir kala namak.
Vinaigre balsamique
3 carottes épluchées / 1 moitié de chou
Couper en dés :
1 pomme / 1 poireau (ou céleri branche)
Mélanger :
2 cuillères à soupe de yaourt vegan (non sucré, soja) / 3 cuillères à soupe de mayonnaise végétale* / 5 cuillères à soupe de vinaigre balsamique / 1 cuillère à café de sel / 1/2 cuillère à café de poivre
Assembler le tout :
À servir frais, avec du persil ou du coriandre haché. Soit en entrée, soit en accompagnement d’une part de quiche ou d’un plat.
La Bouture, installée dans un lieu cosy et lumineux au bord du canal de la presqu’île Malraux à Strasbourg, est un bar-restaurant végétalien. On y goûte des plats de saison tous les midis, qui sont proposés en libre-service, avec une cuisine saine, familiale et gourmande (toujours végétale, avec des options sans gluten). En soirée en 昀椀n de semaine, retrouvez la formule aperitivo, et le dimanche, l’incontournable brunch à volonté. Toute la journée pro昀椀tez de café de spécialité, de thés et infusions bios, et d’une gamme de boissons alcoolisées et softs pour tous les goûts.
La Bouture
11 Presqu’île André-Malraux, Strasbourg
Céréales renversées. On fait les jeux, on nettoie après.
Les croisés :
Chocolat offert si réussis avant Pâques
Vertical :
1 - Pique si l’on s’y frotte
3 - Lieu central, faire attention
5 - Se défendent mieux accompagnés du bec
6 - L’abeille adore, l’humain éternue
Horizontal :
2 -
Ramasse poussière chorégraphié
4 - À neige ou à particules
6 - Utile à l’enquête et à l’avion
8 - Maladie, à consommer modérément
9 - Bout de devise
10 - Oncle et rappeur qui aime
Sudoku :
À faire dans un parc très calme
Solutions :
Masquez-les avec une 昀氀eur
Arthur
par
Texte
Enora
par
Guillaumot Illustrations
Aouragh
Hugo
Zébina
par
Bouchez Graphisme
par
vous
pour
appellera
vous
singe
petit
le
avec
sympathisé
a
on
l’avenir,
prédire
vous
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comment
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soyez
vous
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Printemps,
votre
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duquel
lors
rendez-vous
proposer un
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avant
mariage
en
vous demandera
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c’était
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Coup
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