


Imprimées sur presse typographique, ces 26 linogravures forment, une fois le livret ouvert, une bande d’1 m 80. De quoi décorer le plus imposant des comptoirs. Imprimé sur papier Cocoon 120 g. sous couverture Fedrigoni rouge de 200 g. Le genre d’objet idéal à présenter près de la caisse enregistreuse, pour le petit achat compulsionnel de dernière minute. Torpilleur, passe au large (la maison va couler) est le second volume, après Crédit est mort, De la collection TYPOGRAP’HIC.
Ouvrage entièrement composé au plomb mobile (du Choc et du Ramsès, si vous voulez tout savoir) et imprimé sur presse typographique semiautomatique. Façonnage manuel.
Le bruit de la neige qui tombe est un roman graphique inclassable, à l’orée du documentaire et de la poésie. Il propose une immersion perceptive dans la vie quotidienne des hiboux Grand-Duc. Au rythme de l’hiver qui passe et d’une palette crépusculaire, Maggie Umber nous propose un récit sauvage sans paroles qui plonge le lecteur dans un temps contemplatif et animal.
«
visage
des traits. Je m’en fiche.
lèvres
] C’est n’est pas nécessairement aux
rouge, mais dans un endroit de lui-même
Double discours, double perception d’une même présence, double fantasmé ou jeté aux rebuts, double révélé ou nié, aimé ou haï, duplicité d’un motif inlassablement répété, insensiblement travesti… Rien ne venant jamais seul, suivons les chemins toujours doubles qu’ouvre la lecture parallèle des images et du texte.
La revue pan devait un jour où l’autre se pencher sur la figure du double : après deux ans sans paraître, la voici enfin, forte des contributions de nombreux nouveaux artistes, pour interroger ce motif crucial, latent, en fait, depuis ses commencements.
Prologue, interludes et épilogue / Texte H. Michaux et images M. Rivoal
………../ Images S. Couderc et texte L. Thizy
Images B. Muller et texte V. Blanc
/ Images L. Ribeyron et texte M. Nabias
/ Images M. Pellet et texte J. Fabro
/ Images J. Fischer et texte E. Delarue
Images C. Vuillier et texte A.-S. Plaisant
Fanette Mellier, 2022 64 pages, 21 x 20 cm
Impression 8 tons directs Couverture cartonnée, dorure mate ISBN 979-10-90475-33-5 / 25 €
Dans la lune reproduit un cycle lunaire aux formes simples et épurées. En combinant 8 encres de couleur, Fanette Mellier propose une avancée sensible dans la lunaison : croissante, la lune diffuse une subtile palette de blancs colorés; décroissante, sa face cachée se révèle par un jeu de surimpressions. Cette transcription oscille entre contrainte technique et expérimentation, science et pure poésie. Les 30 lunes sont celles du mois de novembre, date de parution de l’ouvrage.
Fanette Mellier est une graphiste dont le travail s’articule entre projets de commande et de recherche, autour de la question de l’objet imprimé. Sa démarche peut être définie comme une exploration poétique des techniques industrielles d’impression.
Elle a déjà publié sept ouvrages aux Éditions du livre : Dans la lune, Au soleil, Le Papillon imprimeur, Aquarium, Matriochka, Herbier et Panorama. editionsdulivre.com
Fanette Mellier
24 x 17 cm, 48 pages
Quadrichromie + 4 tons directs
Couverture cartonnée, dorure ISBN 979-10-90475-31-1
25 €
Panorama propose la contemplation d’un même paysage, imprimé 24 fois. Page après page, les variations colorées révèlent le passage des heures et les micro-péripéties du vivant. De la douce chaleur d’un d’après-midi de printemps au givre nocturne, la nature s’éveille puis s’endort. Observer les détails devient un jeu d’enfant : un chalet, une horloge, un chat, un ballon, un vert luisant… Fanette Mellier crée un monde où les strates d’encres dessinent un horizon subtil et vertigineux.
Fanette Mellier est une graphiste dont le travail s’articule entre projets de commande et de recherche, autour de la question de l’objet imprimé. Sa démarche peut être définie comme une exploration poétique des techniques industrielles d’impression.
Elle a déjà publié six ouvrages aux Éditions du livre : Dans la lune,
Au soleil, Le Papillon imprimeur, Aquarium, Matriochka et Herbier.
editionsdulivre.com
Photo © Pascal BéjeanMellier (parution octobre 2021)
formes découpées, ruban
Herbier est un livre dont l’histoire évolue au fil des promenades… Ce livre est comme une maison : les feuilles, fleurs, images et dessins, récoltés dans la nature (ou ailleurs ?), y trouvent abri entre deux pages !
Fanette Mellier nous invite à redécouvrir le monde végétal qui nous entoure lors d’une balade en ville ou en pleine nature. Cette version contemporaine et ludique d’un herbier permet aussi de sensibiliser les plus jeunes au graphisme : l’ouvrage est accompagné de 32 formes découpées pour construire son jardin !
Fanette Mellier est une graphiste dont le travail s’articule entre projets de commande et de recherche, autour de la question de l’objet imprimé. Sa démarche peut être définie comme une exploration poétique des techniques industrielles d’impression.
Elle a déjà publié cinq ouvrages aux Éditions du livre : Dans la lune,
Au soleil, Le Papillon imprimeur, Aquarium et Matriochka.
fanettemellier.com
Jumeau dizygote de l’ouvrage Dans la lune, Au soleil retranscrit un cycle solaire journalier en 6 tons directs. Fanette Mellier propose d’apprécier le rayonnement de la lumière, dans une logique d’expansion de la couleur : du bleu matinal au pourpre du couchant, les halos du soleil imprègnent l’atmosphère de teintes incandescentes.
ÉdItIoNS du lIvre
20 €
26 pages / 21 x 20 cm
Impression 6 tons direct Couverture souple, dorure métallique or Parution : Mai 2020
979-10-90475-24-3
Matriochka présente une série de 16 poupées gigognes qui rétrécissent au fil des pages jusqu’à atteindre quelques millimètres seulement. Dans ce livre miniature, Fanette Mellier joue avec les limites de l’imprimabilité et nous invite à la nano-exploration d’une famille de figurines multicolores qui évoquent des personnages de notre imaginaire collectif.
ÉDItIoNS Du lIvre www.editionsdulivre.com
20 €
32 pages / 6,5 x 8,5 cm
Impression 6 tons direct + or à chaud Couverture toile gaufrée
979-10-90475-29-8
Parution : Janvier 2021
15+ isbn 978-2-930941-41-7 coll. romans graphiques
format 24 x 17 cm
prix : à définir
Techniques d’illustration :
•dessin au crayon graphite
•ZAD / zones à défendre •action citoyenne
•démocratie participative •expropriation •déobéissance civile •non-violence
Tant qu’on l’aura sous les pieds de Chloé Pince inaugure une nouvelle collection de romans graphiques pour les 15 ans et plus.
Qui n’a jamais entendu parler du Larzac et du formidable combat mené, dès 1971, par quelques paysans, rejoints plus tard par des milliers de personnes de tout bord ? On en connaît cependant moins les tenants et aboutissants…
Sous forme de carnet de voyage, Chloé Pince nous montre, s’il en était encore besoin, toute la contemporanéité et l’absolue nécessité de la lutte du Larzac.
Après cinq années de formation aux Beaux-Arts de Bruxelles, dans les ateliers d’Anne Quévy et Bruno Gosse, Chloé Pince s’installe en Creuse pour y exercer en tant qu’autrice et illustratrice.
Désireuse de défendre la dynamique culturelle en milieu rural, elle s’investit auprès de l’association Creuse Toujours, dans le village de Fursac.
Son travail reflète cette campagne dont elle est originaire, en apparence dépeuplée, en vérité chargée d’histoires, de luttes et de vie.
Son atelier se trouve à Bénévent-l’Abbaye, au sein de la Maison des Patrimoines, en compagnie d’autres artistes et artisans locaux.
Chloé Pince a illustré le poème Larmes de rosée de François David dans la collection Matière vivante (mai 2022).
• un dessin aux traits sobres, vifs et précis ;
• le plateau du Larzac : des combats et débats toujours d’actualité ;
• un ouvrage qui fait écho à l’intitulé d’une exposition d’Elisabeth Baillon « un pied en politique, un pied en poétique »
Il s’agit d’un camp d’entraînement, situé en bordure du village de La Cavalerie, pour les soldats de la Légion étrangère, avant leur départ au front. Pendant la Guerre d’Algérie, il a aussi servi de camp d’internement : de nombreux Algériens, suspectés d'appartenir au FLN*, y furent déplacés par l’Armée française. Assignés par milliers dans le camp, il était plus facile de les garder sous le contrôle de l’État. Peu d’informations ont fuité, mais il est dit que la surpopulation du camp y entraîna la famine et la violence.
Le secret qui entoure le site ne permet pas, encore aujourd’hui, de savoir ce que sont devenus ces inter nés.
*Front de libération nationale
Quand la télévision a parlé de l’extension du camp, j’étais en train de mettre la table. C’etait comme dans un tribunal, j’etais spectatrice, je regardais. Et d’un coup, je me suis sentie accusée.
(...) Ce que nous défendons, et que vous défendez avec nous, c’est la vie, la dignité des hommes et la paix. C’est pour cela que nous avons entrepris la construction de la bergerie de la Blaquière. Nous ne voulons pas démolir, mais construire, car construire, c’est la vie !
(...) Dans cette bergerie, il y aura des brebis, il y a des agneaux qui vont naître ; la vie jaillira. Nous, on s’en servira, mais c’est pas notre bergerie, c’est celle de tous les paysans du Larzac,
c’est celle de vous tous, de tous les gens de France et du monde qui relèvent la tête et veulent vivre debout.
discours de Marie-Rose Guiraud, paysanne à La Blaquière, 26 août 1973
Pendant la semaine, je me déplace principalement à pied. Il fait très chaud. Il n’y a pas de point d’eau. J’emprunte le plus possible les sentiers taillés dans les buissières a n d’échapper au soleil.
À chaque hameau traversé, chaque paysage étalé devant mes yeux, chaque troupeau rencontré, je me dis que je marche dans un musée à ciel ouvert.
Je suis venue ici chercher une conclusion à mon livre. Mais je ne tombe que sur de nouvelles pistes.
Hapax éditorial, ce carnet a été conçu au milieu des années 1930. Il offre une interlope bande-dessinée antimilitariste et transgenre : Le Pays du cul. On y découvre aussi des col lages surréalistes, des photomontages dont l’un décapite une œuvre de Dora Maar, des illustrations weird, des portraits inattendus de Michèle Morgan, quelques frangines et les fesses de Loris lui-même.
Ce « missel » balistique et plastique est accompagné de poèmes de l’auteur et d’un essai de Patrice Allain, auteur, digger, collec tionneur et fin connaisseur du surréalisme.
Son dernier ouvrage paru : Jacques Vaché : Lettres de guerre 1914-1918, coll. Blanche, éditions Gallimard, 2018.
Fabien Loris a eu mille vies, entre sa naissance en 1906 et sa mort en 1979. Ami cher des frères Prévert, membre du Groupe Octobre, il fut graphiste, poète, boxeur, chanteur, acteur de théâtre et de cinéma sous la direction de Marcel Carné et Jean Renoir. Il fut aussi un insoumis militaire, un virulent anti-colonialiste, réfractaire à la religion et surtout aux bonnes mœurs.
« Loris affectionne tout particulièrement le croisement des genres, mais toujours avec l’outrecuidance et l’obscénité volontaires. Ainsi dans son audacieuse suite dessinée, intitulée Le pays du cul — sans doute l’un des tous premiers récits graphiques transgenres — tous les attributs sexués s’échangentils véritablement. Mais c’est toujours avec une délectation quasi sadique — un « art cruel » — qu’il se livre au cannibalisme du photomontage pour — littéralement — y imprimer sa propre empreinte. Comme il croque, il taillade, il incise. Il réassortit. »
Album est le deuxième volume de notre collection « L’Officine ». Nous y publions de beaux petits livres à tirage limité, soigneusement imprimés et façonnés, signant notre amour des curiosités littéraires.
Façonnage :
Dos carré cousu collé, papier intérieur : Fedrigoni Arcoprint Milk
Pagination : 64 pages
Façonnage :
Piqure à cheval, papier intérieur : Fedrigoni Arcoprint Milk
Pagination : 24 pages
Façonnage :
Couverture rigide, papier teinté masse Fedrigoni Sirio, lettrage en dorure à chaud. Intérieur : impression quadri sur papier Fedrigoni Arena rough white
Pagination : 56 pages
Parution : 2022
Format : 10 x 22 cm
Tirage : 1 000 exemplaires
Prix de vente : 30 € (estimation)
Façonnage :
Papier calque transparent Fedrigoni Pergamenata Bianco, impression noir et blanc
Une sœur porte en images l’obsession de son frère atteint de troubles autistiques : un cheminement intime au cœur des catastrophes
• Livre d’art brut et témoignage d’un amour fraternel
• Plongée dans l’expérience créatrice des auteurs : les pages originales d’écriture reproduites, mises en visà-vis des réactions plastiques de l’autrice.
• Sujets d’actualité : problématiques liées à la crise climatique mises en lumière par un auteur atteint de troubles du spectre autistique.
Tous les jours, Damien Chemin, quitte à 17 heures son poste d’électromécanicien pour s’adonner pleinement à ce qu’il appelle son « vrai boulot » : l’écriture.
Car Damien Chemin est un écrivain, ou plus exactement un copiste. À la frontière de la méditation et de la performance, sa pratique artistique consiste à recopier méthodiquement des livres de la première à la dernière page. Le protocole est toujours le même : une à une, il reporte chaque lettre sur une feuille de papier quadrillé. Ces signes calligraphiques, à force d’accumulation, se constituent en mots, phrases et paragraphes pour former un texte intelligible. C’est à alors seulement que Damien Chemin se plonge dans la lecture de l’ouvrage dont il est devenu peu à peu l’auteur.
Le livre choisi n’est jamais lu au préalable, il se dévoile à mesure qu’il s’écrit. Damien Chemin sélectionne cependant avec soin ses modèles et assume une préférence pour les livres garnis d’images d’ouragans, de volcans en éruption ou de virus mortels.
Sa sœur, la dessinatrice Flore Chemin, a voulu légitimer l’œuvre souterraine de Damien, tout en mettant au jour, grâce à ses images, le lien indéfectible qui l’unit à son frère et à ses préoccupations.
Si La Planète en colère donne à entendre la voix d’un écrivain en marge, ce livre fait aussi écho aux multiples alertes sur les urgences sociale, écologique et politique propres à notre époque. Ce livre s’offre alors comme un pont, une terre de partage où chacune et chacun peut reconnaitre ses angoisses.
6+ / adultes
isbn 978-2-930941-55-4
format 16,5 x 22 cm
album de 64 pages 14,90€
Techniques d’illustration :
• dessin au trait
• tablette graphique
Thèmes
• cycles de la vie
• grands-parents
• vieillesse
• souvenirs
• maison de repos
Un premier album délicat sur le temps qui passe.
Quelques portraits brossés « sur le vif » de per sonnes résidant en maison de repos. Hommes, femmes, tou·tes anonymes.
Les bribes de conversations et instants volés font apparaître en filigrane des vies « suspendues », la lenteur du temps qui passe, le manque de temps et de disponibilité des personnes actives, la nostal gie du temps passé, le souhait d’indépendance, le sentiment d’oubli et d’incompréhension, le besoin de liberté là où iels se sentent difficilement chez eux·elles.
On pourra voir dans chaque portrait une personne différente ou, au contraire, suivre ici et là le fil rouge de Bonne-Maman.
Odile Hennebert a grandi dans la campagne belge. Après avoir exercé quelques années comme psychologue dans une maison de retraite, Elle entreprend des études d’illustration à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, dans les ateliers d’Anne Quévy et Bruno Goosse.
Odile Hennebert aime rechercher l’étonnement dans les « petits » moments du quotidien, et le raconter autant avec les mots que les images, dans des illustrations au trait.
Elle vit, travaille et étudie à Bruxelles.
• L’univers déployé par Odile Hennebert dans ses différents projets étonne par sa délicatesse
sa maturité.
• Le décalage dans les différentes temporalités proposées – instant présent, réminiscence du passé, la vie qui s’écoule plus ou moins lentement – forme un ensemble fragile et sincère, poétique et surréaliste à la fois.
Ses vieux amis sont déjà tous partis et les nouveaux sont déjà tous vieux.
Elle aimerait qu’on lui prête un téléphone pour prévenir ses enfants qu’elle ne rentrera pas à temps pour leur préparer le goûter... Elle est coincée dans cet endroit où « il n’y a que des vieux. »
d’anticipation ou rapport scientifique ? Ou, peut-être, les pages d’un reportage exclusif extraites d’un magazine aimant les gros titres et les images un peu trash ? À vous de décider de la nature exacte de ce que vous tenez entre les mains.
Cette histoire nous parle de quelque chose qui adviendra peut-être un jour. Son origine est in certaine mais n’est pas si éloignée des récits qui nous racontent depuis la nuit des temps les grandes peurs qui hantent l’humanité et qui reviennent aujourd’hui en force dans nos paysages mentaux. Après l’averse, convoque aussi bien Derborence de Ramuz que le film catastrophe au ton acide Don’t look up. L’artiste Nicolas Fournier, qui est à la base de ce projet, a réalisé sur des années un vaste et incroyable matériel d’images
comme une encyclopédie visuelle autour de ses centres d’intérêts: découvertes scientifiques, catastrophes ou explorations infra- et extraterrestre. Scénarisées par Antoine Jaccoud, fin scrutateur du monde et de la so ciété, les images sont commentées par les témoins d’un cataclysme venu du ciel et à qui il semblerait que l’on cache des choses…
À l’heure du deepfake qui constitue un nouveau sommet dans la possibilité de faire mentir des images, ce récit met en scène un sentiment commun de perte : notre image du monde semble s’effacer à mesure que nous le dupliquons. Et nous plonge aussi avec délice dans ce qui, pour le moment, paraît un mauvais rêve.
Formé à Genève au dessin et à l’installation, Nicolas Fournier feint de se livrer à une peinture figu rative et documentaire généralement inspirée des nou velles du monde. Il en résulte un travail qui, sans ne rien taire des illusions d’une représentation fidèle du monde, en dit toutefois l’inquiétante étrangeté.
Scénariste et dramaturge, fort d’une certaine prédilec tion pour le monologue, le lausannois Antoine Jaccoud aime à opposer un humour noir et décalé au caractère anxiogène de ses textes. À moins qu’il n’y soit contraint par quelque nécessité intérieure.
Certains se signent maintenant avant de sortir de chez eux. Ils jettent un œil anxieux vers le ciel et se signent. Ils espèrent ainsi passer entre les gouttes.
Certains se signent maintenant avant de sortir de chez eux.
jettent un œil anxieux vers le ciel et se signent.
espèrent ainsi passer entre les gouttes.
Mais pour se signer il faut croire à quelque chose, ou en quelqu’un,
mon avis, en tout cas.
Comment vous dire cela ?
Nous sommes encore chez nous, matériellement, je veux dire.
Mais en même temps, nous ne sommes plus chez nous.
que c’est nous qui avons comme
nous ne le reconnaissons plus
Je
est-ce
Tout
Entre
Hélice Hélas Editeur
Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey
Tél.: ++41 21 922 90 20 litterature@helicehelas.com www.helicehelas.org >litterature@helicehelas.com
Distribution Suisse : Servidis
Chemin des Chalets 7 CH-1279 Chavannes-de-Bogis
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Tél.: ++33 14 038 18 14 www.serendip-livres.fr
En arpentant les rues de Bruxelles, du centre-ville à ses périphéries, plus de 26 plantes communes peuvent être dénotées. Ces adventices, ces plantes qui n’ont pas été semées par l’homme, font partie de nos quotidiens, de nos paysages, et de nos histoires. Pour chacune, une dizaine de noms vernaculaires sont à dénoter dans les divers idiomes savants et dialectes francophones. En explorant ces noms, leurs évocations, mais également en creusant dans les herbiers, les encyclopédies et les guides botaniques, une multitude de mondes et d’imaginaires émergent de ces plantes qui nous côtoient depuis bien longtemps. Dans cet Atlas des plantes de mauvaise vie, la botanique et l’ethnologie se rencontre et se complètent. Au final, en nous ouvrant à l’infraordinaire, à ce qui semble banal et à nos pieds, nous en apprenons autant sur ces végétaux que sur les humains qui inlassablement ne cessent de discourir et d’interagir avec ces dernières. En effet, y auraitil un lien entre le pissenlit et ses attributs diurétiques ? Et que dire du grand chélidoine, aussi appelé le « lait du démon » ? Découvrez-le dans cet atlas richement illustré.
Ni botanistes, ni ethnologues, mais détenteurs d’un doctorat en curiosité et une distinction honoris causa à l’université de la patience. Olivia Molnàr est grande prêtresse des ciseaux et détentrice de la magnificente loupe d’illustratrice de cet ouvrage. Aldwin Raoul, arpenteur de grimoire et d’herbier et soufflepoussière décrit .
Collection : Ellipse et laps
Genre : Atlas botanique
Sujets abordés : Ecologie urbaine ; Folklore ; Magie et grimoires
Format 19x30 cm, 62 pages ISBN 978-2-940700-26-4
CHF 28 / EUR 22
Parution : Mars 2023, Suisse, France et Belgique.
Noms vernaculaires : Lierre grimpant, Lierre d’Europe, Lierre en arbre, Hierre, Lyerre de muraille, Lierre arborée, Drienne, Rondelette, Bourreau-des-arbres, Herbe de Bacchus, Herbe aux cors, Lierre des poètes, Rampante (Rampe en wallon).
Lierre d’Europe : C’est une liane. La plupart des autres lianes vivent plutôt en milieu tropical. Mais en Europe du nord, il n’a pas toujours fait aussi froid en hiver. A l’ère tertiaire, époque où le Lierre est apparu, l’Europe s’épanouis sait sous un climat tropical. Il fleurissait alors à l’automne, une période plus clémente et adaptée. Habitude qu’il a semble-t-il gardée jusqu’à aujourd’hui. Ses fleurs sont une des dernières à offrir pitance aux insectes avant le grand froid. Et pour les oiseaux qui ne migrent pas jusqu’en Afrique et doivent endurer les rigueurs du long hiver nord-eu ropéen, ses fruits tardifs, qui arrivent à maturité en février, sont une aubaine. Mais si les piafs mangent gratis en période de vache maigre ce n’est pas pour leurs beaux yeux, ça fait partie du plan secret du Lierre. Car si les baies sont nourrissantes, la chair est quand même un minimum toxique, histoire que les graines ne soient pas totalement digérées mais nettoyées de la peau et de la pulpe protectrice par les sucs digestifs, ce qui augmente considérablement leur taux de germination. Quelques minutes après l’ingestion, le volatile défèquera et la graine ira rejoindre la terre promise. C’est une relation mutualiste, gagnant-gagnant pour la plante et pour l’oiseau, même si ce dernier aura les tripes un peu secouées pendant qu’il remplit sa part du contrat.
Lierre grimpant : Anciennement dénommé Hierre le mot a fini par s’agglutiner avec l’article défini « le/l’ » pour donner Lierre. Hierre dérivait d’ailleurs probablement du latin haereo « être attaché, fixé, accroché ». Mais la vie du Lierre est plus alambiquée qu’il ne veut d’abord nous faire croire : il rampe dans les sous-bois dans sa forme mo quette impératrice, il engloutit goulument les arbres morts, il joue au reptile discret sur les vieilles palissades dans les centre-villes bétonnés… Voilà son histoire : dans sa prime jeunesse, les pousses du Lierre vont ramper, à la re cherche d’une place à l’ombre. Flagrant délit adolescent de skototropisme (littéralement « être attiré par l’ombre »). Car s’il y a une ombre c’est qu’il y a un objet projetant une ombre, c’est donc le présage d’un support à escalader. Une fois qu’il a trouvé la source de l’ombre (arbre, murs, etc.), le Lierre s’agrippe et s’élance à la conquête du ciel, en utili sant des sortes de racines à crampons et assure définitivement sa prise en se gluant au support. En grimpant il va cap ter de plus en plus de lumière et va pouvoir amorcer sa transition vers l’âge adulte : ses feuilles se transforment, elles perdent leur côté lobé et s’allongent en fer de lance . Haut-perché, notre liane peut enfin fleurir et donner des fruits.
Bourreau-des-arbres : « Une amitié molle et indiscrète, en laquelle il advient ce qui se voit du Lierre, qu’il corrompt et ruine la paroi qu’il accole », voici la description métaphorique dénigrante que lui fait endurer Montaigne en par lant de son superbe développement. C’est pire si l’on remonte jusqu’à Pline, au Ier siècle de notre ère, qui lui n’y va pas par quatre chemins : « le lierre est nocif pour les plantes et les arbres. » Encore aujourd’hui le Lierre est accusé d’être un mangeur-de-pierre, un étouffe-sylvestre et il ne connait que trop bien les massacres à la tronçonneuse. Néanmoins si, c’est vrai, il a tendance à jouer l’indiscret morbide en soulevant les pierres tombales des cimetières mal entretenus, il n’abime des maisons que les murs en mauvais état et, malgré les idées reçus, va jusqu’à solidifier la structure du bâti et protéger celui-ci des intempéries. Pour ce qui est de sa relation avec les arbres, il y a débat. Il est accusé d’étouffer son arbre porteur comme un vulgaire parasite étrangleur, mais la réalité est bien plus complexe. Le Lierre n’influe pas directement sur la croissance des arbres qu’il a choisi, ni en bien ni en mal. Il peut même être l’hôte de petites bestioles qui seront utiles à l’arbre pour se protéger de peste plus grande. En perdant ses feuilles, il offre une litière riche à son hôte. Par contre, si le Lierre atteint le sommet de l’arbre, il va se développer à la manière d’un parasol sans-gène et rentrer en compétition avec l’arbre pour la lumière. A ce combat c’est le Lierre qui va gagner et mener son hôte à sa perte, mais cette bataille ne semble se dérouler qu’avec des arbres déjà affaiblis et défoliés.
Herbe de Bacchus : Bacchus (Dyonisos chez les Grecs) connu notamment pour ses ivresses, portait toujours avec lui une branche de Lierre parfois entremêlé avec de la vigne. Une croyance alors répandue voulait que le Lierre neu tralise la vigne, qu’il protège des dérapages éthyliques. Est-ce pour cela que les débits de boissons d’un autre âge accrochaient à leur devanture un rameau ou une couronne de Lierre ? Plutarque dit de Bacchus que s’il a eu la bonne idée d’inventer le vin, il a été inspiré de lui adjoindre le Lierre « pour moins souffrir des effets du vin, la fraicheur du lierre éteignant le feu de l’ivresse. » Mais une ambigüité demeure, le Lierre est-il un remède anti-gueule de bois ou un talisman contre les ivrognes trop imbibés ?
remise en vente
Jan Tschichold
Traduction française de Julien Gineste Postface de Marc Smith
Édition en fac-similé de l’édition originale publiée en 1953 (Suisse) 32 pages en bichromie sous jaquette Format : 12 × 20,5 cm Poids : 70 g. Prix : 12 €
Édition : –zeug Diffusion librairies (France, Suisse, Belgique) : Paon diffusion Distribution : Sérendip
En 1953, Jan Tschichold (typographe, théoricien et pédagogue) publie un texte historique sur le dessin du signe &, structuré par une collection de 288 esperluettes qu’il répertorie et analyse. Cette introduction à l’histoire de l’écriture et de la typographie par le biais d’un signe unique est pour la première fois traduite et publiée en français, dans une version fac-similé fidèle à la mise en forme originale de l’auteur.
cheval sur le dessin, la scénographie de théâtre et d’opéra, le graphisme et la peinture, l’œuvre de Paul Cox emprunte un chemin singulier. Avec ce premier livre en dix ans, imaginé comme un prolongement de l’installation “Aire de jeu” imaginée pour le Studio Fotokino, il vous invite à fabriquer un petit théâtre de papier pour mettre en scène toutes les histoires imaginables.
Hélice Hélas Editeur
Rue des Marronniers 20 CH-1800 Vevey Tél.: ++41 21 922 90 20
litterature@helicehelas.com www.helicehelas.org
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Représentants : Philippe Berger (bande des sinée)
>pberger@servidis.ch Pascal Cottin (littératures) >cottin.pascal1@gmail.com
Le Monde lectol, ce sont des dessins de grand format, déposés dans une caisse en bois, qui ouvrent une fenêtre sur le monde de demain, ou, plus précisément, sur la ville de Lausanne juste avant l’an 2550, à l’ère biobotique. Par biobotique, on entend l’aptitude de l’être humain à créer à son idée des organismes inexistants dans la nature. Les dessins de la caisse sont tout ce qui reste de la ville en 2550, après sa destruction. Les dessins offrent une représentation minutieuse de Lausanne et de la nature qui l’environne, des pages d’explication sur les organismes biobotiques en langue inconnue ainsi qu’un plan de la ville.
Avec Le Monde lectol, Louis Loup Collet crée un monde cohérent. Au regard s’offre un monde bizarre, peuplé d’êtres humains dotés d’un don divin qui leur permet de contrôler ce monde.
La publication, soignée (flatbook), est préfacée par Marc Atallah, DirecteurdelaMaisond’AilleursàYverdon,oùleMondelectolestexposé dans le cadre de l’exposition « Mondes (im)parfaits » du 17.11.2019 au 25.10.2020.
Sur l’auteur : Né en 1997, Louis Loup Collet a longtemps été partagé entre lʼattrait pour la science et la passion de la littérature. En 2014, son premier travail dʼenvergure en arts visuels reçoit plusieurs prix et cʼest finalement vers lʼart quʼil sʼoriente en commençant dès 2017 des études dʼarts visuels à lʼECAL. Son intérêt pour la science et la fiction est cependant resté bien vivant et se ressent toujours dans sa pratique artistique singulière.
Collection : Ellipses et laps
Genre : Livre d’art, architecture, nature et utopie Sujets abordés : illustrations, écologie, biobotique, archéologie alternative
Format 31.5x23.5 cm, 60 pages ISBN 978-2-940522-86-6
CHF 40/EUR 36
Parution octobre2020
La carte est imprimée sur papier affiche à dos bleu de 115 g. qui supporte les nombreux plis et lui donne une grande résistance.
33 espèces d’oiseaux répertoriées par l’ornithologue Nicolas Vincent-Martin, placées sur une grande carte-affiche. Un CD présentant les enregistrement de l’audio-naturaliste Fernand Deroussen. Une couverture composée manuelle ment et imprimée sur presse typographique, présentant une linogravure originale de Quentin Préaud.
«La composition et la création audio-naturaliste consiste à utiliser le microphone comme un stylo, un pinceau ou des crayons et ensuite à recomposer à l’aide des enregistrements de terrain une création artistique comme une œuvre sonore la plus réaliste possible offrant à l’écoute toute l’émotion que procure un pur moment de nature.»
On peut entendre Fernand Deroussen parler de son travail dans l’émission La tête au carré, sur France Inter (22/04/2021). Ou s’immerger dans la série de podcasts PUR - que dit la nature, produits par France télévision.
36 espèces d’oiseaux répertoriées par l’ornithologue Nicolas Vincent-Martin, placées sur une grande carte-affiche. Un CD présentant les enregistrement de l’audio-naturaliste Fernand Deroussen. Une couverture composée manuelle ment et imprimée sur presse typographique, présentant une linogravure originale de Quentin Préaud.
«La composition et la création audio-naturaliste consiste à utiliser le microphone comme un stylo, un pinceau ou des crayons et ensuite à recomposer à l’aide des enregistrements de terrain une création artistique comme une œuvre sonore la plus réaliste possible offrant à l’écoute toute l’émotion que procure un pur moment de nature.»
On peut entendre Fernand Deroussen parler de son travail dans l’émission La tête au carré, sur France Inter (22/04/2021). Ou s’immerger dans la série de podcasts PUR - que dit la nature, produits par France télévision.
Quatre années ont été nécessaires pour traquer et collecter la centaine d'oeuvres présentées dans le livre.
Certaines peuvent prêter à sourire, d'autres sont parfaitement exécutées mais toutes ont été réalisées avec le coeur.
Ce point a été essentiel pour les choisir... pas de caricatures ni d'objets commercialisés (hormis quelques uns réalisés par des artisans).
Les textes ont été écrits par des spécialistes :
Contributeurs :
Jean-William Thoury, journaliste rock et déjà auteur d'ouvrages de références sur Johnny Hallyday Pierre Billon, ami et parolier de Johnny Marc Decimo, professeur d'histoire de l'art contemporain Johnny Rock, sosie officiel de Johnny Hallyday
50€
ISBN 978 236 320 0341
Format 245 x 325 mm
250 pages
135 photos
Textes français
Papier couché brillant 135 gr Couverture cartonnée
Publication qui vise à trouver au sein d’un modèle éditorial des solutions pour faire exister les projets de diplômes de la promotion 2020 de l’Institut supérieur des beaux-arts de Besançon, concernée par l’annulation de l’examen de fin de cycle à la suite de la pandémie. Comment documenter l’absence de diplôme ou encore concevoir un catalogue d’œuvres qui n’existent pas ou pas encore ? Telles ont été les questions qui ont donné l’impulsion à ce projet au début de l’été 2021.
L’intention de ce livre réside dans un désir de convier et réunir les protagonistes d’un moment d’échange que permet le diplôme de fin d’étude et faire de cet objet, le lieu de cette rencontre qui n’a pas pu exister. Le contenu s’attache à présenter principalement des travaux restés en l’état de construction, des bribes d’informations brutes, des projets de recherches qui n’ont pour certains jamais abouti. En somme, un contenu qui n’a jamais existé ou plutôt qui ne s’est jamais inscrit dans la réalité et, de ce fait, obtenu une forme de véracité en étant imprimé, exposé, terminé.
L’opportunité que donne un projet laissé en suspend, est celle de pouvoir spéculer sur ce dernier. La structure éditoriale du livre a alors été pensée via un programme informatique, codé spécifiquement, capable de générer des phrases à partir d’une source de mots. Le programme est construit sur la base d’une phrase à particule fixe «Et si» et de particules variables. Les particules variables sont récoltées à partir du contenu, c’est-à-dire, par la définition de noms et d’adjectifs ayant un lien avec les textes et images de leurs auteur·ices. À chaque fois que le programme génère une phrase, ce dernier réunit de manière aléatoire plusieurs motsclefs relatifs aux contributions et provoque une question tant conceptuelle, que philosophique ou matérielle, dont le·a lecteur·ice peut directement parcourir la traduction visuelle dans les pages qui suivent. De la sorte, chaque phrase agit comme un titre qui introduit et provoque des rencontres fortuites avec les différentes contributions reçues pour l’élaboration de ce livre, laissant place à des narrations tant visuelles que textuelles.
Ainsi, l’objet éditorial oscille entre un carnet de recherches aux formes multiples et un espace où les rencontres qui n’ont pas eu lieu peuvent s’opérer au fil des pages. Le titre fonctionne comme un appât, une phrase qui ne se termine que si l’on tourne la page. Il est le début d’une fiction qui fait écho à l’expérience de pensée du chat de Schrödinger. En faisant la comparaison du chat que l’on place dans une boîte à une personne qui «plonge dans un livre», ce texte romance l’entrée du chat dans la boîte. Sur un principe de redite, il s’agit d’un extrait du récit de Philippe Forest « Le chat de Schrödinger » réécrit en treize versions différentes. Treize manières de faire entrer le chat dans le livre plutôt que de traverser le jardin du protagoniste comme dans le texte initial. Treize versions qui utilisent des champs lexicaux propres au graphisme, à la bibliophilie, à l’objet livre et sa conception, emprunts de la sensibilité que l’on peut trouver dans le métier de graphiste. Ce texte illustre les moments d’échanges et de travail qui ont rythmé la période pendant laquelle cet objet éditorial a été pensé et fabriqué.
L’ensemble des bénéfices récoltés des ventes de l’ouvrage sont reversés aux étudiant.e.s de l’ISBA dans le but de financer de nouveaux projets étudiants.
Fiche technique
Maison d’édition ISBA
Date de parution Mai 2022
Domaine arts-graphique/beaux-arts
Genre art contemporain/revue
Titre Le soleil couché, des nuages masquaient la lune et les étoiles
Sous-titre Yearbook ISBA promotion 2020
Auteurs Marie BALLAY Solène COLLIN Marion BOUVRET Alex DIDIER Myrtille CHEVALIER Chloé ELVEZI Rodrigue COSTELLO Pauline FAIVRE Anas KAAOUACHI Rudy GUEDJ Poliana KHOROUDJI Myr MURATET Maureen LEPRÊTRE Elisa PÔNE Alexandre ROUX Marick ROY Audrey TEMPLIER Erine SUZIN Lucas TROTEREAU Yuqui ZHANG Mischa SANDERS Aziza DAOU Manuel MARQUES DOS SANTOS Loïs RENOU Anouk JEANNINGROS
Largeur 24cm
Hauteur 30cm
Poids 412gr
Nombre de pages
Prix
Tirage
pages
Détails techniques papier : Imitlin rosso tela 125g/Cyclus offset 70gr reliure: élastique impression: offset noir
Le présent ouvrage propose une approche inédite sur le sculpteur Jean Amado. Bien au delà des contributions déjà existantes et souvent inspirées centrées sur l’esprit des formes il s’agit d’éclairer trois aspects déterminants pour la compréhension en profondeur de l’œuvre sculpté.
Il était important tout d’abord d’établir les rapports entre la vie de l’artiste familiale, professionnelle et sociale son psychisme, ses éveils, ses attachements, ses rencontres, ses étapes et ses détours… et leurs répercussions sur les approches et la fabrique de ses sculptures.
Il était ensuite essentiel de contextualiser une œuvre qui a trop longtemps été considérée comme atypique. Sont établis ici les rapports et les affinités potentielles avec quelques importants courants et sensibilités de la période postmoderne d’après guerre, de « ses réalités nouvelles » : sculpture comme « art constructif », ouverture de la sculpture au paysage, relectures du primitif et des rapports entre culture et nature, nouvelles figurations fantastiques, invention de nouveaux procédés issus de l’utilisation du béton…
Enfin, ces analyses s’accompagnent du catalogue complet de l’œuvre sculpté réalisé pour la première fois et d’un bilan, lui aussi exhaustif, de la fortune critique de l’œuvre.
● Étudiants
●
art,
● Amateurs/Épicuriens
Claudie Amado, historienne Jean Lucien Bonillo, architecte et historien Alain Paire, journaliste, auteur, critique d’art Ève Roy, historienne de l’art
Code Serendip
Liminaire : L’œuvre au quotidien Claudie Amado Hommage : Lever l’ancre Jean Liberto Andreu
Chapitre 1 : Jean Amado. Biographie. Essais. Fortune critique
1.1 Racines, milieux, fondements
Alain Paire Jean Amado et Jo Steenackers, 1922 1951 Claudie Amado La sociabilité à l’œuvre Jean Amado Sur quelques aspects techniques (note encadrée)
1.2 Céramique, sculpture, art urbain Alain Paire De la céramique à la sculpture, 1952 1969 Ève Roy Le sculpteur dans la ville Au pied de la muraille (note encadrée) Rencontre de Jean Amado avec le sculpteur Raoul Jean Moulin
1.3 Artistes. Galeries. Réception
Alain Paire Prendre le large, 1970 1985 Jean Lucien Bonillo Jean Amado et les sculpteurs de son temps Jean Amado : réfractaire (note encadrée) Entretien avec Pierre Courcelles
Chapitre 2 : Jean Amado. Catalogue complet de l’œuvre sculpté
Claudie Amado Céramiques : 1946 1963 Œuvres identifiées Œuvres détruites Bronzes Multiples Maquettes
Chapitre 3 : Annexes Claudie Amado Biographie résumée Chronologie des expositions et achats Bibliographie et filmographie
Hapax éditorial, ce carnet a été conçu au milieu des années 1930. Il offre une interlope bande-dessinée antimilitariste et transgenre : Le Pays du cul. On y découvre aussi des col lages surréalistes, des photomontages dont l’un décapite une œuvre de Dora Maar, des illustrations weird, des portraits inattendus de Michèle Morgan, quelques frangines et les fesses de Loris lui-même.
Ce « missel » balistique et plastique est accompagné de poèmes de l’auteur et d’un essai de Patrice Allain, auteur, digger, collec tionneur et fin connaisseur du surréalisme.
Son dernier ouvrage paru : Jacques Vaché : Lettres de guerre 1914-1918, coll. Blanche, éditions Gallimard, 2018.
Fabien Loris a eu mille vies, entre sa naissance en 1906 et sa mort en 1979. Ami cher des frères Prévert, membre du Groupe Octobre, il fut graphiste, poète, boxeur, chanteur, acteur de théâtre et de cinéma sous la direction de Marcel Carné et Jean Renoir. Il fut aussi un insoumis militaire, un virulent anti-colonialiste, réfractaire à la religion et surtout aux bonnes mœurs.
« Loris affectionne tout particulièrement le croisement des genres, mais toujours avec l’outrecuidance et l’obscénité volontaires. Ainsi dans son audacieuse suite dessinée, intitulée Le pays du cul — sans doute l’un des tous premiers récits graphiques transgenres — tous les attributs sexués s’échangentils véritablement. Mais c’est toujours avec une délectation quasi sadique — un « art cruel » — qu’il se livre au cannibalisme du photomontage pour — littéralement — y imprimer sa propre empreinte. Comme il croque, il taillade, il incise. Il réassortit. »
Album est le deuxième volume de notre collection « L’Officine ». Nous y publions de beaux petits livres à tirage limité, soigneusement imprimés et façonnés, signant notre amour des curiosités littéraires.
Façonnage :
Dos carré cousu collé, papier intérieur : Fedrigoni Arcoprint Milk
Pagination : 64 pages
Façonnage :
Piqure à cheval, papier intérieur : Fedrigoni Arcoprint Milk
Pagination : 24 pages
Façonnage :
Couverture rigide, papier teinté masse Fedrigoni Sirio, lettrage en dorure à chaud. Intérieur : impression quadri sur papier Fedrigoni Arena rough white
Pagination : 56 pages
Parution : 2022
Format : 10 x 22 cm
Tirage : 1 000 exemplaires
Prix de vente : 30 € (estimation)
Façonnage :
Papier calque transparent Fedrigoni Pergamenata Bianco, impression noir et blanc
Genre : correspondance
reproductions couleur
Né le 6 décembre 1942 à Paris, Daniel Nadaud, peintre, dessinateur, assembleur, rêveur iconoclaste, se lie d’amitié avec Bernard Noël avec lequel il entame à la fin des années 70 une correspondance nourrie qui se terminera quelques semaines avant sa mort, en 2021. En guise de préface, une dernière lettre de Daniel Nadaud à l’ami disparu. Au fil des échanges, les lettres de Nadaud s’illuminent de dessins de plus en plus élaborés qui rendent compte de son travail en cours. L’exposition des œuvres de Daniel Nadaud qui est inaugurée à la Bibliothèque Nationale de France en janvier 2023, donnera à voir une part de cette œuvre secrète, originale, au rêve habituée, enchanteresse.
On ne présente plus Bernard Noël, poète avant tout mais aussi auteur d’essais, de proses multiples issues de ses échanges avec les écrivains, les peintres, les photographes. Son œuvre abondante s’alimente des relations avec les autres créateurs auxquels il attache une attention extrême. La correspondance qu’il poursuit durant plus de 40 ans avec Daniel Nadaud en témoigne.
Cette correspondance fait pénétrer le lecteur au sein d’une amitié qui s’approfondit de lettre en lettre. Elle se fonde sur le travail passionné des deux épistoliers, mêlé à leur vie, qui interroge le monde alentour. Bernard Noël, à travers le langage, Daniel Nadaud, par le biais des images. La plupart des lettres de Daniel Nadaud sont reproduites en couleur pour la beauté de ces missives que Bernard Noël recevait comme un cadeau. Toutes les lettres sont aussi composées en typographie pour que le lecteur puisse les lire sans effort.
les 40 ans des 400 Coups d’Angers
répondent aux questions de Bertrand Guyomar
Complexe indépendant de 7 salles, Les 400 Coups, c’est le cinéma art et essai du centre-ville d’Angers. Lieu culturel incontournable, il accueille le public 7j/7 sans interruption depuis 1982 (hors fermetures Covid) L’équipe aux commandes, la même ou presque depuis 40 ans, y propose une programmation d’œuvres cinématographiques majoritairement européennes et invite régulièrement les équipes de films ou les acteurs locaux à venir dialoguer avec le public.
En prise constante avec les évolutions des pratiques des spectateurs et des lieux de cinéma observées ici et là en Europe, ce travail de terrain au long cours nourrit les générations successives de cinéphiles et bénéficie d’une reconnaissance qui va bien au-delà des douces terres angevines.
***
16x24 cm à la française
160 pages nombreuses images d’archives isbn 978-2-493524-05-8 parution : 3 février 2023 prix de vente public 14€TTC imprimé par Dupliprint (53)
Claude-Éric Poiroux, fondateur des 400 Coups (du festival Premiers Plans et du réseau Europa Cinemas également) partage sa vision de cette aventure collective dans un entretien vivant mené par Bertrand Guyomar, journaliste au Courrier de l’Ouest
Ses fidèles comparses, Catherine Bailhache, Isabelle Tarrieux (directrice) et Anne-Juliette Jolivet (programmatrice), partagent également leur expérience dans ce livre richement illustré (photographies et documents d’archives) édité à l’occasion des 40 ans des 400 Coups.
En filigrane se dessine une histoire du cinéma et des lieux qui le font vivre.
ans des 400 Coups
questions à Claude-Éric Poiroux, fondateur et PDG des 400 Coups
questions à Catherine Bailhache, première directrice des 400 Coups
questions à Isabelle Tarrieux, directrice depuis 1989
questions à Anne-Juliette Jolivet, programmatrice depuis 1985
400 Coups… témoignages de quelques fidèles du cinéma
événements
sont venus aux 400 Coups
et évolutions technologiques
de 1985 annonçant la séance de Stranger Than Paradise en présence de Jim Jarmush
Jeanne-Moreau
Genre : essai
Format : 12 x 18,5 cm
Pages : 128
Prix : 15 €
Emil Szittya, né à Budapest en 1886 dans une famille juive pauvre, était de ceux qui ne perdent pas leur temps. Parti sur les routes à l’âge de 14 ans, il arpente l’Europe en tous sens et rencontre la quasi-intégralité de l’avant-garde dont il fut un témoin sans pareil. Proche du dadaïste Hugo Ball qu’il fréquente à Munich, puis de la communauté libertaire de Monte Verità, il se lie d’amitié vers 1910 avec Blaise Cendrars avec qui il crée la revue anarchiste francoallemande Les Hommes nouveaux, où ce dernier publiera notamment La Prose du Transsibérien. Écrivain, critique d’art, peintre (deux expositions lui furent consacrées en 2022, à la Galerie Laurentin et au Centre Culturel Hongrois), il laisse à sa mort en 1964 une œuvre prodigieuse qui est peu à peu redécouverte depuis la réédition, en 2019, chez Allary, de 82 rêves pendant la guerre (1939-1945), préfacé par Emmanuel Carrère.
Soutine et son temps fut initialement publié en 1955 à la Bibliothèque des Arts, douze ans après la mort de Soutine, dont Szittya fut pourtant l’un des premiers ardents défenseurs (de même qu’il reconnut très tôt le génie de Chagall). Sous forme de « petit roman-reportage », comme il le désigne lui-même, Szittya s’inscrit dans une démarche volontairement provocante, qui cherche à tout prix à démystifier une époque (les années 1910 et 1920 à Paris, notamment) en réalité triviale et miséreuse, tout en rendant justice au personnage ô combien tragique et « dostoïevskien » que fut Soutine. Ni essai d’histoire de l’art, ni biographie, Soutine et son temps se décline en vignettes éclatantes, où l’on croise Modigliani, des marchands d’art cyniques, un commissaire de police qui tient plus du mécène que du maton. Soutine n’y est ni héros ni archange, il reste intact face à une époque qui semblait incapable de comprendre un peintre hors du commun, éternel vagabond, voyou, voyant.
Artiste de la dualité et du mouvement, Manuel Müller ne se laisse nullement assigner à une place fixe. Son œuvre se constitue d’une grammaire de signes, d’indices et de symboles, qu’il arti cule dans le marbre ou le bois, son matériau de prédilection. Son travail à l’écart des esthétiques contemporaines et son parcours d’autodidacte le rapprochent – sans l’y rattacher complétement – de l’outsider art. La technique de taille directe employée par Manuel Müller institue son geste comme un seuil, une porte entre deux tempora lités ou deux faces d’une même figure. Dans les lignes du bois se creusent des motifs récurrents – la main, le visage – ainsi que des formes et des ornements foisonnants et sinueux, qui viennent rythmer la surface et la remplir de façon presque obsessionnelle, ne laissant que peu de place au vide. Grattant sous l’écorce, l’artiste fait émerger des récits multiples, intimes et communs.
Leurs sources remontent aux mythes qui façonnent nos imaginaires, auxquels se mêlent son expérience singulière et son héritage familial. La reformulation de ce qui vient de loin apparaît comme une posture fondamentale chez Manuel Müller, faisant converger l’art médiéval, la sculp ture toscane du XIIIe siècle et l’art roman. Le cors et la matière deviennent alors miroirs, à la fois figure et écrin, renfermant des significations mystérieuses, que la lame de l’artiste vient tenter de dégager.
Après une première monographie parue en 2012 présentant sa sculpture, FECIT donne à voir l’ensemble de l’œuvre gravé entre 1971 et 2021 de Manuel Müller. Environ cent cinquante repro ductions composent cette publication bilingue, et sont accompagnées de quatre textes (fr/all) de Florian Rodari, Bertrand Schmid, Monika Jagfeld et Rainer Michael Mason.
———Né à Paris en 1955, Manuel Müller grandit au sein d’une famille d’artistes. Son père, Robert Müller s’est imposé comme un représentant majeur de la sculpture suisse du vingtième siècle. Sa mère Miriam Laïla Shir Müller, peintre et apprentie bijoutière chez Tiffany, grandit à New York, avant de partir pour Paris où elle épouse Robert en 1954. Après avoir terminé son lycée, Manuel Müller réalise ses premières gravures en 1971 au sein de l’atelier Clot et Bramsen, à Paris. Continuant sa formation en autodidacte, il séjourne à Carrare entre 1972 et 1976, où il travaille le marbre et côtoie d’autres artistes, notamment le sculpteur cubain Augustin Cardenas. De retour à Paris, il commence à tailler le bois, alternant sculpture et gravure, avant de s’installer avec son épouse Jasmine Müller à Lausanne, en 1982. Il continue depuis d’y développer son travail de xylogra vure, dans l’intimité de son atelier ou lors de collaborations avec l’Atelier de Saint-Prex. L’obtention du prix de sculpture de l’UBS en 1987 et du prix Bourdelle (Paris) en 1993, lui confèrent un rayonnement international. Ses œuvres sont actuellement visibles au Museum im Lagerhaus de Saint-Gall jusqu’au 13 février 2022, pour l’exposition « Eine Künstlerfamilie zwischen Insider und Outsider Art, Robert, Miriam, Gilda, Manuel Müller & Giovanni Abrignani ». ———
Commenté par des spécialistes de l’estampe et de la muséographie, cette monographie permet de découvrir 50 ans de gravures de l’artiste Manuel Müller. UN OUVRAGE DE RÉFÉRENCE POUR CONNAÎTRE LE TRAVAIL DU SCULPTEUR ET GRAVEUR
sa personnalité et ce qu’il ressent au plus profond de lui-même. L’autoportrait revêt, à cet égard, une importance singulière. Le philosophe de la culture
déployant librement dans l’espace. La plupart du temps, ses œuvres sont une combinaison de sculp ture et de travaux sur papier ou de bois gravés. Des sin, peinture, gravure sur bois et sculpture alternent, presque sans transition. Il est donc difficile de parler d’un groupe d’œuvres en particulier quand on évoque l’art de Manuel Müller, car ces techniques se conditionnent mutuellement. En réalité, il pra tique depuis plus longtemps la xylographie que la sculpture sur bois et, dès 1971, il avait réalisé des gravures à Paris à l’atelier Clot et Bramsen, qui avait également imprimé certaines de son père Robert Müller et tirait les estampes du groupe Cobra. Au jourd’hui encore, Manuel Müller crée en parallèle des gravures et des sculptures sur bois, en interac tion les unes avec les autres.
Ses sculptures sont profondément marquées par un dualisme qui sous-tend son œuvre dans son ensemble. En effet, elles ne sont pas statiques, mais comprennent souvent des éléments mobiles, qui permettent de les ouvrir, dévoilant une vie inté rieure visuellement intense, de sorte que la figure, comme l’être humain, est scindée en une apparence extérieure et un monde intérieur caché. Le corps devient un reliquaire sacré, qui renferme quelque chose de mystérieux, d’énigmatique. Ses sculptures présentent toujours des points de vue et des visions contrastés — gauche et droite, avant et arrière, objet et dessin, tridimensionnel et bidimensionnel.
La démarche existentielle de Manuel Müller se nourrit de la dialectique d’Eros et Thanatos. Eros en tant que force stimulante universelle, qui permet de surmonter la finitude dans la création artistique et consiste dans la transcendance artistique en un dépassement du « soi ». C’est ainsi que, chez Manuel Müller, le jeu récurrent des sexes repose toujours sur l’ego. L’artiste est animé par l’interaction entre le « je » et le « tu », le jeu avec l’alter ego. Ses bois gravés, en particulier, tournent autour du portrait et du véritable « moi » dans le visage humain. Dans l’art, durant des siècles, le portrait a joué un rôle fondamental, car il ne s’agit pas seulement de saisir l’apparence physique de l’être humain, mais aussi
Georg Simmel parle de « l’âme du portrait » et entend par là l’unité physique et spirituelle, dont la condition essentielle se base sur le fait que le portrait, à son tour, « est la création d’une âme ». Dans le portrait, le « je » se transforme en un « tu », devient un « étant-pour-soi » et est en même temps « plus proche intérieurement que tout autre qui n’aurait qu’un contenu spirituel, mais n’exprimerait pas en soi une âme ». Le portrait, aussi abstrait soit-il, constitue donc toujours un vis-à-vis qui invite expressément à une confrontation — tant de la part des artistes que du public.
Le visage est le lien entre l’intérieur et l’extérieur, entre soi-même et le monde. C’est la vision que nous donnons de nous-même, celle que nous montrons à notre vis-à-vis mais que nous ne pouvons toutefois pas voir (sauf dans le miroir) ; c’est l’aspect extérieur que nous présentons pour l’interaction et la communication avec l’autre — face à face. Nous voyons et sommes vus, nous trans mettons une image de nous-même et nous faisons une image de l’autre. Dans les gravures sur bois de Manuel Müller, ce dualisme se manifeste également au moyen d’une bipartition formelle. Tantôt le portrait apparaît en double, de face et suggéré de profil, tantôt comme accompagné d’une ombre. Le visage, le buste sont constitués de formes et de symboles abstraits ou y sont insérés. Le mouvement souple d’un trait de pinceau sur la gravure imprimée contraste avec la linéarité de la taille dans le bois. Les bois gravés sont bicolores ou déclinés en différentes teintes dans les séries. Mais dans les sculptures de Manuel Müller, la couleur n’est pas une simple couche colorée, elle est capable d’insuffler la vie au personnage ; ainsi, la structure naturelle du bois représente-t-elle une composante organique dans l’image gravée. Régulièrement, la tête se voit attribuer d’autres motifs, souvent une main, qui tient une place particulière dans l’œuvre de Manuel Müller. Certaines parties du visage, les yeux et la bouche par exemple, sont accentuées, le révélant dans son apparence ultime la plus réduite, sous forme de tête de mort. Memento mori ou étape inéluctable de la vie ? Les portraits de Manuel Müller oscillent entre une présence intemporelle de l’être et « l’historisation » de l’étant, lorsqu’il place les bois gravés sur des incunables provenant de la collection de son père, recourant ainsi à une méthode de travail de Robert Müller, et l’intègre dans l’expression perma nente de son être le plus intime.
Les bois gravés font précisément apparaître l’inten sité avec laquelle Manuel Müller se préoccupe des questions de création et sonde l’être sous toutes ses facettes, en reformulant sans cesse le portrait et en le déclinant sous toutes sortes d’angles de vue. Dans cette multiplicité, le « moi » auquel nous nous exposons également, en tant que spectateur ou spectatrice, est proprement mis à nu. L’œuvre est certes liée à la figure humaine, toutefois, comme nous l’avons déjà observé, une mythologie personnelle y est inhérente, lui confé rant des traits énigmatiques. Manuel Müller met radicalement le « moi » au centre de son art, comme point de départ de sa démarche, ainsi que nous le constatons chez les représentants de l’outsider art Il n’est pas rare que ses travaux suscitent une certaine irritation, car ils se situent en dehors des tendances de l’art contemporain. Non seulement cet art, en raison de l’interaction médiale de diffé rentes techniques et matériaux, mais aussi l’artiste peuvent être qualifiés d’« hybrides ». Manuel Mül ler est un solitaire, « betwixt two worlds » [«entre deux mondes»], comme l’a formulé une fois Michel Thévoz. Oscillant entre insider art et outsider art, il évolue constamment sur le fil de la lame.
D Holzschnitte von Manuel Müller
Sein Instrument ist das Messer, sein Material das Holz. Manuel Müller schneidet Figuren aus dem Holz heraus wie er auch mit dem Messer ins Holz hineinzeichnet. Zeichnungen manifestieren sich im Holz, verbinden sich mit ihm und weiteren Materia lien zu Reliefs, entwickeln sich zu freistehenden Ob jekten. Meist sind es Kombinationen aus Skulptur mit Arbeiten auf Papier oder Holzstöcken. Nahezu übergangslos oszillieren Zeichnung, Malerei, Holz schnitt und Skulptur. So fällt es schwer, nur von einer Werkgruppe in Manuel Müllers Schaffen zu sprechen, bedingen sich die Techniken doch einan der. Tatsächlich arbeitet Manuel Müller aber länger mit dem Holzschnitt als er holzbildhauerisch tätig ist und realisierte schon 1971 in Paris Drucke mit Clot et Bramsen, der auch für den Vater Robert Mül ler und für die COBRA-Gruppe druckte. Auch heute entstehen Holzschnitte und -skulpturen parallel in einer Wechselwirkung zueinander.
Geprägt sind seine Skulpturen wie Schnit te von einem Dualismus, der sich durch das ganze Werk zieht. Die Skulpturen sind nicht statisch, son dern enthalten oft bewegliche Elemente, lassen sich öffnen und enthüllen ein bildhaftes Innenleben,
das die Figur vergleichbar zum Menschen in eine äussere Erscheinung und eine verborgene innere Welt scheidet. Der Körper wird zu einem sakralen Schrein, der Rätselhaftes, Geheimnisvolles bewahrt. Immer gibt es gegensätzliche Seiten und Ansichten, links und rechts, vorne und hinten, aussen und in nen, Objekt und Zeichnung, Dreidimensionales und Zweidimensionalität.
Das Movens menschlichen Seins nährt sich bei Manuel Müller aus der Dialektik von Eros und Thanatos. Eros als allumfassende Stimulans, die im künstlerischen Schaffen die Endlichkeit zu überwin den vermag und in der künstlerischen Transzendenz eine Überwindung des Ich darstellt. So liegt auch dem wiederkehrenden Spiel der Geschlechter bei Manuel Müller immer das Ego zugrunde. Ihn treibt das Wechselspiel vom Ich zum Du, das Spiel mit dem alter ego. Speziell seine Holzschnitte kreisen zentral um das Bildnis, um das Selbst im mensch lichen Antlitz. In der Kunst spielen Porträts über Jahrhunderte hinweg eine grundlegende Rolle, gilt es nicht nur die äussere Erscheinung des Menschen zu erfassen, sondern auch seine Persönlichkeit und innere Verfasstheit. Eine besondere Bedeutung kommt dabei dem Selbstbildnis zu. Von der „Be seeltheit des Porträts“ spricht der Kulturphilosoph Georg Simmel und meint damit die Einheit des Körperlichen und Seelischen, deren Grundvoraus setzung darin liege, dass das Porträt seinerseits „Schöpfung einer Seele ist“. Im Porträt transfor miert das Ich zu einem Du, wird ein „Für-sich-Seien des“ und ist zugleich dem Ich „innerlich näher als irgend solches, das nur seelischer Inhalt, aber nicht selbst Seele ist“. So stellt das Bildnis auch in seiner Abstraktion immer ein Gegenüber dar, das zur Aus einandersetzung auffordert — Kunstschaffende wie Betrachter*innen.
Das Gesicht ist die Verbindung zwischen dem Innen und dem Aussen, zwischen Ich und Welt. Es ist die Ansicht unseres Selbst, die wir dem Ge genüber zeigen und selbst (ausser im Spiegel) doch nicht sehen können, es ist unser Erscheinungsbild für die Interaktion und Kommunikation mit dem Anderen — von Angesicht zu Angesicht. Wir sehen und werden gesehen, zeigen ein Bild von uns und machen uns ein Bild vom Anderen. Der Dualismus zeigt sich in den Holzschnitten von Manuel Müller auch in einer formalen Zweiteilung. Einmal er scheint das Bildnis doppelgesichtig en face und im angedeuteten Profil, ein anderes Mal wie von einem Schatten begleitet. Antlitz, Büste gestalten sich aus abstrakten Formen und Zeichen oder sind in diese eingebettet. Vis-à-vis der Linearität des Schnittes
im Holz steht das Bewegte eines Pinselstrichs über den gedruckten Holzschnitt. Die Holzschnitte sind bicolor angelegt oder in Serien wechselnder Farbig keit. Und wie die Farbe bei den Skulpturen Manuel Müllers nicht einfach einen Auftrag darstellt, son dern der Figur erst Leben einzuhauchen vermag, ist die natürliche Struktur des Holzes organischer Part im Bild des Holzschnittes. Wiederholt sind weitere Motive dem Bildnis zugeordnet, häufig eine Hand, der im Werk Manuel Müllers besondere Aufmerk samkeit zukommt. Hervorgehoben sind einzelne Gesichtspartien, Augen und Mund, und offenbaren das Gesicht in der Erscheinung seiner endgültigen Reduktion als Totenschädel. Ein memento mori oder letzte Konsequenz? Die Bildnisse von Manuel Müller changieren zwischen zeitloser Präsenz des Seins und ‘Historisierung’ des Seienden, wenn er die Holz schnitte auf Inkunabeln aus der Sammlung seines Vaters setzt und damit eine Arbeitsweise Robert Müllers aufgreift und sie im fortwährenden Aus druck des Selbst amalgamiert.
Gerade die Holzschnitte lassen erkennen, wie Manuel Müller sich am Kreatürlichen abarbeitet und das Sein in seinen Facetten ergründet, indem er das Bildnis immer wieder aufs Neue formuliert und unterschiedliche Angesichte anbietet. In dieser Vielzahl erscheint das Selbst umso unverhüllter, dem wir uns auch als betrachtendes Gegenüber aussetzen.
Das Werk ist der menschlichen Figur ver haftet, doch es wurde schon bemerkt, ihm wohnt ihm eine persönliche Mythologie
das
Titre Anselm Kiefer
Sous-titre Livres et xylographies
Edité par Natalia Granero, Gunnar B. Kvaran
Textes de Anselm Kiefer
Natalia Granero
Gunnar B. Kvaran
Rainer Michael Masson
Jean-Max Colard
Götz Adriani
Artiste Anselm Kiefer
Langues fr/ang
Graphisme Karen Ichters, Lausanne
Collection CAT. Contextuel / Fondation Jan Michalski ISBN 978-2-940570-65-2
Diffusion art&fiction publications
Distribution Suisse : Servidis
France : Paon diffusion / Serendip Livres
Tirage 2000 ex.
Impression Suisse, Courvoisier Arts graphiques SA
Prix CHF CHF 75.–
€ € 75.–
Genre Monographie,
Natalia Granero, Gunnar B. Kvaran, éd. Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature
Textes de Anselm Kiefer, Natalia Granero, Gunnar B. Kvaran, Rainer Michael Masson, Jean-Max Colard, Götz Adriani
Plus de 1000 illustrations couleur
L’artiste allemand Anselm Kiefer (*1945, Donaueschingen) a longtemps hésité entre la pratique de l’écriture et celle de la peinture. Si c’est la deuxième qu’il choisit, il reste que la littéra ture occupe une place prépondérante dans son œuvre ; le livre, par sa matérialité et son esthétique, a été son premier support de création ; l’écriture quotidienne, consignée dans un journal, lui permet de poser une réflexion, de mener une recherche intimement liée à sa pensée.
Les livres d’artiste qu’Anselm Kiefer réalise dès les années 1968 et 1969 sont d’abord un lieu d’expression d’idées et d’asso ciations de pensées, puis deviennent rapidement un lieu d’ex ploration dans lequel la succession des pages rend possibles la construction d’un récit et son inscription dans une durée. Les sujets qui y sont élaborés sont ensuite redimensionnés dans l’ensemble de son œuvre et notamment dans la xylographie. Cet art de l’impression lui permet d’envisager des formes nar ratives dans un espace tout autre qu’est celui de la toile. L’exposition Anselm Kiefer. Livres et xylographies est le fruit de la collaboration entre la Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature à Montricher et l’Astrup Fearnley Museet à Oslo. Elle documente les liens que l’artiste entretient avec la poésie, les mythes, les récits sumériens et bibliques, les contes, l’histoire, la philosophie, la kabbale ou encore l’alchimie, à tra vers un ensemble de 27 livres datés de 1969 à 2017 accompa gné d’un choix de xylographies, les plus récents étant présen tés pour la première fois.
23.5 x 32.5 cm, 532 pages
Distribution
commande@servidis.ch
Diffusion
Paon-diffusion,
F-93200
rue
art&fiction, éditions d’artistes avenue de France
rue de la Poterie, 1202
info@artfiction.ch /
Marie Pittet marie.pittet@artfiction.ch
Imprimé et relié en Suisse par notre imprimeur et partenaire
Buona
Parution mars 2019 (Suisse); mai 2019 (France)
Edité par La Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature
Natalia Granero, Gunnar B. Kvaran, éd.
Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature
Natalia Granero, Gunnar B. Kvaran, éd.
Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature
Natalia Granero, Gunnar B. Kvaran, éd.
Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature
Natalia Granero, Gunnar B. Kvaran, éd.
Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature
Natalia Granero, Gunnar B. Kvaran,
Jan Michalski pour l’écriture et la littérature
Cinéma, dictionnaire
185 x 245 mm
Relié, 1196 pages
Dos carré cousu, signet
Français
Prix 90,35 euros
ISBN 978-2-36320-001-3
Dépôt légal 2e trim. 2011
Notices détaillées : fiches techniques, distribution, résumés, critiques, notes, interdictions, date de sortie et salles d’exclusivité, titres alternatifs. Les avis de la Commission de contrôle justifiant interdictions et demandes de coupes éclairent les motivations de la censure. Recensement exhaustif des films pornos, tournés entre 1974 et 1996, ainsi que de nombreux films érotiques comme Emmanuelle, Anatomie d’un rapport de Catherine Breillat, L’Âge d’or ou Et Dieu créa la femme de Roger Vadim... 100 pages d’index des noms et des titres. Ouvrage soutenu par Le CNL et le CNC. Unanimement salué par la presse : Libération, Le Monde, Le Parisien, Les Inrockuptibles, Le Nouvel Observateur, Les Cahiers du cinéma, Paris Match, Le Point, Art Press, Rock & Folk, Brazil, Technikart…
Voilà un possible hurlement en faveur de Sade. Voilà de la rigueur. On comprendra donc qu’il s’agit de littérature avant tout et que cet étonnant ouvrage est à coup sûr une des plus audacieuses aventures éditoriales de ces dernières années. (Alexandre Mare, Art Press, juin 2011).
Christophe Bier est rédacteur pour Mad Movies, Sofilm, Schnock, chroniqueur pour Mauvais Genres sur France Culture, réalisateur de documentaires pour Ciné Cinéma, il a déjà écrit sur la loi X (Censure-moi, histoire du classement X, L’Esprit frappeur, 2000) et animé plusieurs conférences sur le cinéma porno. Il s’est entouré de 27 rédacteurs dont François Cognard, Gilles Esposito, Alain Minard, Jean-François Rauger, Jacques Zimmer.
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Dans ce texte romain pereira donne : « quelques conseils pratiques issus de ma mince expérience de la micro-édition à destination des micro-éditeurices précaires, ces conseils peuvent parfois ne pas fonctionner mais ça a toujours ou presque été le cas pour moi après environ 3 ans d’utilisation. »
Romain Pereira vit en région parisienne et est graphiste. Il est un peu auto-éditeur et un peu affichiste.
Nombre de pages : 4 avec affiche
Dimensions : 14,8*21
Prix de vente : 0€ (pas d’ISBN)
Graphisme : roman pereira
Publié en septembre 2022
Licence éé version 0.9
Positions d’éditeurices est une collection de tracts, dont l’objectif, et de réunir un ensemble de paroles et d’attitudes diverses d’éditeurices indépendant·es vis-à-vis de l’édition. Autant de prises de position qui sont des outils théoriques et critiques sur la production et la circulation des formes imprimées et des communautés qu’elles composent. Nous cherchons par là à dresser le paysage idéologique des pratiques qui nous entourent et de nous y insérer par la mise en pratique de ce qu’elles proposent. Positions d’éditeurices se déploie à travers des tracts gratuits que nous imprimons et diffusons.
Actuellement, ont déjà été publiés :
— Marc Fischer : Vers un modèle rentable pour une maison d’édition autonome
— Chris Kraus & Sylvère Lotringer : L’histoire de Semiotext(e), Sylvère Lotringer raconte ses rêves à Chris Kraus.
— romain pereira : filouterie
Cet automne rejoindront la collection :
— Felipe Ehrenberg : Équilibrer la balance, la pédagogie de la coopération
— Quels problèmes les artistes éditeurices peuvent-ils résoudre de Marc Fischer ?
Chaque tract est imprimé en risographie sur du papier recyclé non blanchi, du Cyclus Offset. À ce jour, plus de 3000 exemplaires de chaque tract ont été disséminés gratuitement.
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Ce texte de Chris Kraus et Sylvère Lotringer est l’introduction de Hatred of Capitalism, un recueil d’archives de textes marquants publiés par Semiotext (e). Ensemble, ils témoignent du passage d’une époque à une autre, des fictions et des espoirs qui accompagnaient cette transformation. J’ai découvert ce texte aux États-Unis, en 2020, pendant des révoltes qui ont suivi l’assassinat de Georges Floyd. Depuis lors il m’accompagne dans ma pratique éditoriale aux éditions Burn~Août.
À travers lui, nous parlons de cette pratique qui consiste à faire tomber les frontières entre théorie et praxis, entre genres — si on peut encore parler de ça —, et entre les différentes modalités du travail du texte, qu’il soit issu d’affiches, de tracts revendicatifs ou de livres.
Sylvère Lotringer, né le 15 octobre 1938 à Paris et mort le 8 novembre 2021 à Ensenada au Mexique, est le fondateur de la revue et maison d’édition Semiotext (e) créée en 1974. Chris Kraus, née à New York en 1955, est écrivaine. Elle est l’autrice des romans I Love Dick (1997), Aliens & Anorexia (2000), Torpor (2006) et Summer of Hate (2012).
En cas d’impression soi-même, relier au niveau de cette zone
Éditions Burn~Août,
"Voilà quelques-unes des choses que j’ai apprises en 30 ans de travail dans le milieu de l’édition, depuis les zines de mon adolescence à l’administration du projet Public Collectors, en passant par mon travail avec Temporary Services et notre maison d’édition Half Letter Press [...]"
Ce texte-manifeste "écrit dans une bouffée d'énergie caféinée" par Marc Fischer est la transcription d'une présentation en visioconférence qu'il a faite à l'occasion d'un événement organisé par Printed Matter le 2 avril 2021. Cet événement fait partie de The Classroom ; une série de programmes organisée par David Senior (directeur de Library+Archives au SFMOMA).
L’économie par définition fragile des maisons d’édition indépendantes a été fortement impactée par l’épidémie de COVID-19. Réuni es à l’occasion d’une discussion dirigée par Be Oakley (GenderFail), Marc Fischer, Vivian Sming (Sming Sming Books), Yuri Ogita et Devin Troy Strother (Coloured Publishing) s’entretiennent autour des stratégies développées par chacune de leur structure pour survivre en temps de crise sanitaire. Ce manifeste nous a semblé être un outil important pour penser la pratique éditoriale et l’entraide entre structures indépendantes.
Nombre de pages : 4
Dimensions : 14,8*21
Prix de vente : 0€ (pas d’ISBN)
Graphisme : Marc Fischer Publié en août 2021
Existe en version française et grecque.
Licence éé version 0.9
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Nous avons invité dix-sept artistes éditeurices à répondre à la question suivante : « En réfléchissant aux échelles locale, régionale, nationale et internationale, quels sont les problèmes sociétaux, politiques, économiques et écologiques que les artistes éditeur·ices sont équipé·es à aborder et à ré soudre en utilisant leurs connaissances, leurs compétences et leurs ressources ? »
Temporary Services / PrintRoom (traduction par Yann Trividic)
Avec les textes de : Josh MacPhee (Brooklyn, NY) justseeds. org/artist/joshmacphee — Eric Von Baynes (Chicago, IL) instagram.corn/flatlands_press — Tim Devin (Somerville, MA) timdevin.com — Journal oi Aesthetics and Protest (Leipzig) joaap.org — Booklyn (Brooklyn, NY) booklyn. org — Press Press (Baltimore, MD) presspress. info — Llano del Rio Collective (Los Angeles, CA) ldrg. wordpress.com — Thick Press (Washington D.C. / Los Angeles, CA) thickpress.com — Alex Arzt (Oakland, CA) alexarzt.com AND Publishing (London) andpublishing.org — Jan Steinbach: Edition Taube, MATERIAL (Zurich/ Munich) edcat. net editiontaube.de — antoine lefebvre editions (Paris) antoinelefebvre.net — Simon Worthington (Berlin) hpg.io metamute. org — Onomatopee (Eindhoven)onomatopee. net — Hardworking Goodlooking (Rotterdam/ Manilla) officeocd.com — Nina Prader / Lady Liberty Press (Berlin/ Vienna) lady libertypress.org Eleanor Vonne Brown (London) bokship.org el-x.org
Quels problèmes les artistes éditeurices peuvent résoudre ? est la traduction d’un livret de 52 de pages publié chez Half Letter Press, une maison d’édition indépendante fondée par Marc Fischer et Brett Bloom et est le fruit d’une collaboration entre Temporary Services et PrintRoom.
Dans cette publication, 17 artistes/éditeurices internationaux·ales sont invité·es à répondre à la question suivante : « En pensant localement, régionalement, nationalement et internationalement : quels sont les problèmes sociaux, politiques, économiques et écologiques que les artistes/ éditeurices sont en mesure d’aborder ou de résoudre grâce à leurs connaissances, leurs compétences et leurs ressources ? ». La publication se construit autour de ces 17 réponses, qui sont autant de témoignages de ces pratiques éditoriales singulières.
Chacun de ces textes est comme un outil pour repenser la production et la circulation des formes imprimées. Les traduire de l’anglais vers le français, c’est permettre la diffusion de ces outils dans la scène locale et partager des pratiques éditoriales qui se posent la question de leurs avenirs.
Nombre de pages : 52 Dimensions : 14,8*21 Prix de vente : + ou - 5 euros Graphisme : Théo Pall d’après la maquette de Marc Fischer
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Positions d’éditeurices n°4, originellement un article publié sur LA ESCUELA___ le 4 avril 2022 par Nicolàs Pradilla, décrit les activités de Felipe Ehrenberg, un artiste mexicain peintre, graveur et performeur de la deuxième moitié du XXe siècle. L’artiste mit en place des ateliers autour des formes imprimées et expérimenta le partage d’outils éditoriaux dans différents contextes sociaux, ruraux et urbains, artistiques et non artistiques, avec comme objectif : l’appropriation des techniques d’impression et de reproduction d’une forme, en les considérant comme des moyens émancipateurs et libérateurs. « Ceux-ci [les outils éditoriaux] permettent non seulement de produire ses propres moyens de communication, mais aussi de subvertir — bien que temporairement — les limitations imposées par le droit d’auteur sur la circulation de divers types de contenus, un objectif que les artistes mexicains étaient désireux de poursuivre. »
Le texte est introduit par l’artiste plasticienne Vincianne Mandrin qui recontextualise la mise en place d’ateliers éditoriaux dans des centres d’hébergement pour personnes réfugiées et demandeuses d’asile.
Le travail artistique de Vinciane Mandrin est une recherche sur l’utilisation de l’écriture plastique et de la performance comme des outils politiques d’analyse et de piratage des systèmes de domination. Elle développe une pratique mobile et polymorphe, dans un aller-retour entre travail individuel et collectif -notamment en duo avec Nino André- interventions dans des espaces artistiques, curation d’expositions en ligne et IRL, et création d’ateliers d’écriture, d’édition et de performance.
Professeur, éditeur et chercheur. Doctorant en histoire de l’art à la Facultad de Filosofía y Letras, UNAM, à Mexico, où il est également titulaire d’un master en études curatoriales. Pradilla mène actuellement des recherches sur l’autoorganisation et les stratégies éducatives des pratiques artistiques collectives au Mexique, en Amérique latine et dans les Caraïbes, ainsi que sur les relations possibles de la transformation imaginaire vers la décélération au milieu de la crise écosociale.
Nombre de pages : 52
Dimensions : 14,8*21
Prix de vente : 0€ (pas d’ISBN)
Graphisme : Camille De Noray
On est jeté au monde sans l’avoir choisi, et la question, la seule question au fond qui vaille dès lors c’est : comment vais-je bien pouvoir habiter la vie ? de quoi vais-je remplir cet immense vide, ce gouffre béant qui constitue l’exis tence ? On ne fait pas vrai ment de choix. On tente, on tâtonne, on trouve soudain dans la nuit une prise, on s’y accroche ; enfant, Philippe Fretz a joué avec des plots dans la lumière finissante d’un jour d’été. Il a senti qu’il y avait là un sens, quelque chose qui pouvait le remplir. Il s’y est accroché. Donner du sens : bricoler, créer des structures, habiller le blanc de formes et de couleurs. Se trouver des compagnons - Joyce, Nerval, Jésus, Balthus, Dante. Philippe Fretz devient peintre, et c’est un acte de foi.
La collection Portraits
Qui sont les créateurs et les créatrices d’images au jourd’hui en Suisse ? Comment comprendre leurs par cours dans le foisonnement des propositions et des discours ? La Collection Portraits invite des écrivain·es à dresser le portrait d’un·e artiste. Elle cherche à les ré unir autour des oeuvres, dans leur lieu de création, et à instaurer un dialogue fécond. Dans la diversité des pra tiques artistiques, la Collection Portraits veut confier à la littérature et à ses formes variées la mission de rendre accessible au public la figure de l’artiste contempo rain·e, en associant à des textes courts un corpus d’il lustrations riche et inédit. Elle souhaite enfin apporter une contribution au renouvellement des genres du por trait littéraire et du portrait d’artiste, dans la plus grande liberté de ton. Le premier volume de cette collection est un portrait du peintre et graveur Philippe Fretz par l’écrivain Matthieu Mégevand. Ironie du sort : ils sont tous les deux éditeurs.
genre portrait littéraire rayon littérature thèmes portrait, vie d’artiste, art contemporain, suisse livres connexes Entre les vies de Giorgio Vasari (publié à Florence en 1550), Sundborn ou les jours de lumière de Philippe Delerm (Gallimard, 1998)
collection Portraits format 13,5 x 20 cm, 96 pages, broché isbn 978-2-88964-036-2 prix CHF 18,50 / € 14,50
Comment trouver sa place ? Comment habiter sa vie ? C’est à partir de ces questions-là, si fondamentales, que Matthieu Mégevand brosse son portrait du peintre Philippe Fretz. Et c’est à une rencontre heureuse que nous invite l’écrivain.Portrait de Philippe
Matthieu Mégevand, né en 1983, est écrivain. Il est di recteur éditorial du domaine « spiritualité » aux éditions Bayard. Il a piloté à Genève les éditions Labor et Fides de 2015 à 2022. En 2011 paraît à L’Âge d’Homme son premier roman Les Deux Aveugles de Jéricho, qui reçoit le Prix de la Société littéraire de Genève. En 2018 est publié chez Flammarion La bonne vie, roman inspiré de la vie du poète Roger Gilbert-Lecomte. L’ouvrage est lauréat du Prix Pittard de l’Andelyn et du Roman des Romands. En 2019, son Lautrec, Prix Grands Destins Le Parisien, constitue le deuxième volet d’une trilogie romanesque consacrée à trois artistes disparus prématurément (un écrivain, un peintre, un musicien) et qui s’achève en 2021 par Tout ce qui est beau, un portrait émouvant de Mozart.
Philippe Fretz, né en 1969, obtient son diplôme de l’Ecole supérieure d’arts visuels de Genève en 1992. Il bénéficie d’une bourse Kiefer-Hablitzel durant trois années consécutives de 1996 à 1999, période durant la quelle il vit et travaille à Marseille. Il effectue ensuite un séjour de deux ans aux Etats-Unis, où il peint et enseigne à la Waring School de Boston. Il est lauréat de la bourse Alice Bailly en 2002, et de celle du Aargauer Kuratorium en 2014 et 2017. Il exerce également depuis une vingtaine d’années une activité d’auteur et d’éditeur et co-dirige la collection Sonar chez art&fiction. Depuis 2014, il se consacre à un vaste chantier pictural autour de Dante, sous le titre de Divine Chromatie.
Il parle encore de l’horizon et l’on croirait presque voir les vagues moutonner au loin, les mouettes virevolter dans le ciel, les voiliers s’éloigner dans le soleil.
Qui sont les créateurs et les créatrices d’images aujourd’hui en Suisse ? Comment comprendre leurs parcours dans le foi sonnement des propositions et des discours ? La Collection Portraits invite des écrivain·es à dresser le portrait d’un·e artiste. Elle cherche à les réunir autour des oeuvres, dans leur lieu de création, et à instaurer un dialogue fécond. Dans la diversité des pratiques artistiques, la Collection Portraits veut confier à la littérature et à ses formes variées la mission de rendre accessible au public la figure de l’artiste contem porain·e, en associant à des textes courts un corpus d’illus trations riche et inédit. Elle souhaite enfin apporter une contribution au renouvellement des genres du portrait lit téraire et du portrait d’artiste, dans la plus grande liberté de ton. Qui sont les créateurs et les créatrices d’images aujourd’hui en Suisse ? Comment comprendre leurs parcours dans le foisonnement des propositions et des discours ? La Collection Portraits invite des écrivain·es à dresser le portrait d’un·e artiste. Elle cherche à les réunir autour des oeuvres, dans leur lieu de création, et à instaurer un dialogue fécond. Dans la diversité des pratiques artistiques, la Collection Portraits veut confier à la littérature et à ses formes variées la mission de rendre accessible au public la figure de l’artiste contemporain·e, en associant à des textes courts un corpus d’illustrations riche et inédit.
Comment comprendre leurs parcours dans le foi sonnement des propositions et des discours ? La Collection Portraits invite des écrivain·es à dresser le portrait d’un·e artiste. Elle cherche à les réunir autour des oeuvres, dans leur lieu de création, et à instaurer un dialogue fécond. Dans la diversité des pratiques artistiques, la Collection Portraits veut confier à la littérature et à ses formes variées la mission de rendre accessible au public la figure de l’artiste contemporain·e, en associant à des textes courts un corpus d’illustrations riche et inédit. Elle souhaite enfin apporter une contribution au renouvellement des genres du portrait
Qui sont les créateurs et les créatrices d’images aujourd’hui en Suisse ? Comment comprendre leurs parcours dans le foi sonnement des propositions et des discours ? La Collection Portraits invite des écrivain·es à dresser le portrait d’un·e artiste. Elle cherche à les réunir autour des oeuvres, dans leur lieu de création, et à instaurer un dialogue fécond. Dans la diversité des pratiques artistiques, la Collection Portraits veut confier à la littérature et à ses formes variées la mission de rendre accessible au public la figure de l’artiste contem porain·e, en associant à des textes courts un corpus d’illus trations riche et inédit. Elle souhaite enfin apporter une contribution au renouvellement des genres du portrait lit téraire et du portrait d’artiste, dans la plus grande liberté de ton. Qui sont les créateurs et les créatrices d’images aujourd’hui en Suisse ? Comment comprendre leurs parcours dans le foisonnement des propositions et des discours ? La Collection Portraits invite des écrivain·es à dresser le portrait d’un·e artiste. Elle cherche à les réunir autour des oeuvres, dans leur lieu de création, et à instaurer un dialogue fécond. Dans la diversité des pratiques artistiques, la Collection Portraits veut confier à la littérature et à ses formes variées la mission de rendre accessible au public la figure de l’artiste
vers
littéraire et du portrait d’artiste, dans la plus grande liberté de ton. Qui sont les créateurs et les créatrices d’images aujourd’hui en Suisse ? Comment comprendre leurs parcours dans le foisonnement des propositions et des discours ? La Qui sont les créateurs et les créatrices d’images aujourd’hui en Suisse ? Comment comprendre leurs parcours dans le foi sonnement des propositions et des discours ? La Collection Portraits invite des écrivain·es à dresser le portrait d’un·e artiste. Elle cherche à les réunir autour des oeuvres, dans leur lieu de création, et à instaurer un dialogue fécond.
Dans la diversité des pratiques artistiques, la Collection Portraits veut confier à la littérature et à ses formes variées la mission de rendre accessible au public la figure de l’artiste contemporain·e, en associant à des textes courts un corpus d’illustrations riche et inédit. Elle sou haite enfin apporter une contribution au renouvellement des genres du portrait littéraire et du portrait d’artiste, dans la plus grande liberté de ton. Qui sont les créateurs et les créatrices d’images aujourd’hui en Suisse ? Comment comprendre leurs parcours dans le foisonnement des pro positions et des discours ? La Collection Portraits invite des écrivain·es à dresser le portrait d’un·e artiste. Elle cherche à les réunir autour des oeuvres, dans leur lieu de création, et à instaurer un dialogue fécond. Dans la diversité des pratiques artistiques, la Collection Portraits veut confier à la littéra ture et à ses formes variées la mission de rendre accessible au public la figure de l’artiste contemporain·e, en associant à des textes courts un corpus d’illustrations riche et inédit.
Comment comprendre leurs parcours dans le foi sonnement des propositions et des discours ? La Collection Portraits invite des écrivain·es à dresser le portrait d’un·e artiste. Elle cherche à les réunir autour des oeuvres, dans
Qui sont les créateurs et les créatrices d’images aujourd’hui en Suisse ? Comment comprendre leurs parcours dans le foi sonnement des propositions et des discours ? La Collection Portraits invite des écrivain·es à dresser le portrait d’un·e artiste. Elle cherche à les réunir autour des oeuvres, dans leur lieu de création, et à instaurer un dialogue fécond. Dans la diversité des pratiques artistiques, la Collection Portraits veut confier à la littérature et à ses formes variées la mission de rendre accessible au public la figure de l’artiste contem porain·e, en associant à des textes courts un corpus d’illus trations riche et inédit. Elle souhaite enfin apporter une contribution au renouvellement des genres du portrait lit téraire et du portrait d’artiste, dans la plus grande liberté de ton. Qui sont les créateurs et les créatrices d’images aujourd’hui en Suisse ? Comment comprendre leurs parcours dans le foisonnement des propositions et des discours ? La Collection Portraits invite des écrivain·es à dresser le portrait d’un·e artiste. Elle cherche à les réunir autour des oeuvres, dans leur lieu de création, et à instaurer un dialogue fécond. Dans la diversité des pratiques artistiques, la Collection Portraits veut confier à la littérature et à ses formes variées la mission de rendre accessible au public la figure de l’artiste contemporain·e, en associant à des textes courts un corpus d’illustrations riche et inédit • Ill. 00
Comment comprendre leurs parcours dans le foi sonnement des propositions et des discours ? La Collection Portraits invite des écrivain·es à dresser le portrait d’un·e artiste. Elle cherche à les réunir autour des oeuvres, dans leur lieu de création, et à instaurer un dialogue fécond. Dans la diversité des pratiques artistiques, la Collection Portraits veut confier à la littérature et à ses formes variées la mission de rendre accessible au public la figure de l’artiste contemporain·e, en associant à des textes courts un corpus d’illustrations riche et inédit. Elle souhaite enfin apporter une contribution au renouvellement des genres du portrait
Rencontrer Delphine Reist
Oui. C’est bien. Faire un inventaire
Oui.
Parce que quand on rentre dans son atelier ou dans ses expositions, tu vois, on a l’impression d’arri ver parfois dans une quincail lerie
Une quincaillerie de la fin du monde où l’huile des bidons n’arrête raient plus de couler où les tronçonneuses marcheraient toute seule dans leur vitrine où les bottes de chantier nous siffleraient des ordres Une quincaillerie où les outils sont des personnages J’étais à Dunkerque l’autre jour avec elle elle me faisait une liste virtuelle de sa prochaine expo sition
et je me suis dit que j’allais faire un inventaire. Partir de tous ces objets pour raconter Delphine Reist pour raconter son travail pour raconter le travail pour raconter le chantier et comme tout fout le camp, là, juste là dehors les vraquiers plein de céréales, de minerais, de La pression dans les usines, les ateliers, les Raconter les boucles, les répétitions, les aliénations Oui. Comme tout fout le camp. Oui. On va faire ça.
Portraits
Une
du monde littéraire genevois
Delphine Reist est une artiste suisse qui vit et travaille à Genève. Lauréate du Swiss Art Award et du Prix de la Fondation Irène Reymond, plusieurs expositions per sonnelles lui ont été consacrées, notamment au Centre d’Art Pasquart de Bienne, au MAMCO à Genève, et au centre Fri Art de Fribourg. Son œuvre est présente dans de nombreuses collections publiques telles que : Centre Pompidou, Paris ; les FRAC Rhône-Alpes, Normandie, Occitanie et Limousin ; Musée d’art du Valais ; Kunst museum Olten. Delphine Reist a enseigné à l’Ecole des Beaux Arts de Lyon et poursuit actuellement son ensei gnement à la HEAD.
Julie Gilbert, qui a grandi en France et au Mexique, est une scénariste et auteure suisse. Elle écrit pour le ciné ma, essentiellement avec le réalisateur Frédéric Choffat. Ensemble, ils ont mené plusieurs projets, dont les longs métrages La Vraie vie est ailleurs en 2006 et Mangrove en 2011 (tous deux en sélection officielle au Festival de film de Locarno). En parallèle, Julie Gilbert enseigne l’initia tion à l’écriture de scénario à la HEAD à Genève. Elle écrit également pour le théâtre. La question de l’exil et de l’identité traverse l’ensemble de ses travaux filmiques, théâtraux ou performatifs.
L’actualité de Delphine Reist
11.06 au 31.12 2022 exposition Vrac Multivrac, FRAC de Dunkerque, curatée par le Centre Culturel Suisse de Paris 18.11 au 16.12 2022 lecture et performance, Bibliothèque sonore des femmes, Dunkerque 17.09 2022 au 29.01 2023 exposition au Cent quatre, Paris
Je reste plutôt avec le mot truande Que femme
Je reste avec toi tirant à la carabine Toi maniant la bétonne Toi fonctionnalisant le réel
Prenant toujours une tangente joyeuse
Halles d’Alstom à Grenoble Supermarchés désaffectés
Usine Kalinin à Tallinn en Estonie Zone industrielle Nordbahnhof à Stuttgart Abattoirs à Toulouse, Nice, Macao, Genève Chantier naval à Dunkerque
À Dunkerque, la première fois que je suis venue, j’ai pris un vélo. Je suis restée dix jours. Les distances sont plus éprouvantes qu’ailleurs. Il y a le vent. Le vent de la mer. Et il y a plein d’eau partout. Tu passes ton temps à faire des détours. J’avais demandé à quelqu’un de me faire une visite de la ville. Puis après ce qui m’intéresse, c’est de regarder ce qui traîne dans la rue, dans les poubelles. Je suis aussi allée voir les coopératives de pêcheurs. J’ai entendu l’histoire des dockers. Les grèves.
Je me suis intéressée aux outils hors de proportion pour les gros bateaux. A la situation géographique de Dunkerque. C’est ici que les
En fait ça commence comme ça
Par un lieu
Ça commence par un endroit
C’est comme ça que ça commence
Par un lieu désaffecté
Arrêté
Les machines inertes
Les portes cadenassées
Du mobilier abandonné
Des plannings déchirés au mur
Des traces d’huile au sol
Un lieu de travail Mais fermé
Mais fini Mais délocalisé
Ça commence comme ça
Usines de sardines au Portugal
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premiers fruits exotiques et les perroquets sont arrivés. La nouveauté est entrée en France par ce port. Au début, c’est comme ça, il y a plein de choses qui m’excitent, puis je laisse tomber certaines pistes.
C’est le lieu qui est le point de départ
Ça commence là Ça vient juste de fermer
Ou pas Ça vient juste de finir
Ou pas
On sent encore l’odeur de l’essence
Ou du sang
Ou pas
On entend encore le bruit de la machine
Ou les présences
Mais tout est vide
C’est fini
L’entreprise
C’est fini
L’usine
C’est fini
Le bureau C’est fini
La manutention
C’est fini
Il reste les murs
Il reste les chaises
Il reste le sifflet du contremaître
C’est ça le point de départ
Oui c’est ça
Après la pleine production
Le plein emploi
Le grand projet
L’effondrement industriel
L’effondrement
On a cru que ça ne s’arrêterait jamais
On a cru qu’on n’arrêterait jamais de produire
On a cru qu’on construisait pour toujours
Cathédrales de béton
Tôles
Hangars
Ponts roulants
Poutres d’acier
Et maintenant les ruines contiennent leur propre discours
Elles produisent leur propre histoire
Et leur utopie
Et leur futur
Donc ça commence par un lieu
Un lieu hors norme Trop grand Trop sale
Ça commence là Dans la fascination fascination fascination fascination
Dans l’impossibilité de s’attaquer au lieu
Parce qu’il est trop grand
Ça commence là
Avec les restes
Les traces
Avec l’ossature
Le squelette
La chair a disparu
On a cru
C’est notre croyance qui reste Et les corps sont au placard
Les corps sont rangés
Les corps
Les corps
Sont quelque part d’autre En fait tu es comme une archéologue du présent
Non. Pas archéologue. J’ai un rapport mou aux éléments
Alors ce serait plutôt comme une déambulation
Comme un rapport au hasard
À la rencontre
Les objets sont des signes Pas de systématique
Pas d’étiquetage
Pas de schème
Mais une forme de nonchalance
Oui, je me sens assez nonchalante dans mon rapport aux objets
Pour ces lieux qui n’ont plus d’affectation Pour ce qui est déchu
Une forme de curiosité joyeuse aussi Pour ces lieux désaffectés
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Ce texte manifeste réaffirme la pertinence de l’expérience esthétique dans une société contemporaine au sein de laquelle artistes et intellectuels constatent sa disparition.
Souvent associée à la notion d’art, l’idée d’une « expérience esthé tique » serait-elle tombée en dé suétude dans la société contempo raine ? Tel est le constat que font des intellectuels et des artistes qui défendent un art engagé po litiquement, affirment que la po sition de spectateur n’existe plus à l’heure des nouvelles technologies ou pensent que le sujet contemporain est de moins en moins disponible au monde à cause notamment d’une crise de l’atten tion. L’École de design et Haute école d’art du Valais (EDHEA) a pris le contrepied de ces constats en initiant un projet de recherche destiné à mieux comprendre les enjeux actuels de l’expérience esthétique ainsi que ses mécanismes. Le but étant, in fine, de réaffirmer la perti nence et la valeur d’un telle expérience.
Pour ce faire, Robert Ireland et Benoît Antille ont choisi le mode du voyage, du périple, de la déambula tion, qui sont des modalités de l’expérience esthétique
depuis le geste inaugural de Pétrarque, sur le mont Ventoux, au road trip de Tony Smith. Cinq sites ont été choisis pour leur singularité, leur « génie du lieu » : une pinède artificielle à Vandœuvres (CH), une intervention artistique dans le village de Blessey (FR), un mémorial monumental à Gibellina (IT), un barrage dans les Alpes (CH) et un musée en plein air d’anciennes sculptures communistes à Budapest (HU). Dans une perspective toute sébaldienne, les deux chercheurs, l’un artiste et l’autre historien de l’art, sont partis à la recherche d’« imaginaires résiduels ». Ils ont cherché dans ces lieux la présence ou la survivance de représentations com munes, inscrites dans la subjectivité et portées par une expérience sensible, comme un regard paysager, une émotion artistique, un trauma collectif, le « sublime » ou une mémoire historique.
genre essai
rayon art thèmes esthétique, paysage, histoire de l’art, phénoménologie de la perception, mémoire livres connexes Accélération. Une critique sociale du temps de Hartmut Rosa (La Découverte, 2013), Acqua Alta de Joseph Brodsky (Gallimard, 1992), Les anneaux de Saturne de W.G.Sebald (Actes Sud, 1998)
collection San Remo co-édition édhéa, Sierre format 11 x 17,5 cm, 132 pages, broché isbn 978-2-88964-045-4
Benoît Antille est titulaire d’un Master of Arts en ar chéologie classique (Université de Fribourg, 2001) et d’un Master of Arts en pratique curatoriale (California College of the Arts, San Francisco, 2011). Il travaille prin cipalement en tant que chercheur et conservateur indé pendant basé en Suisse. Il est chercheur et professeur assistant à l’EDHEA, enseigne à la Haute école d’art et de design de Genève (HEAD) et prépare un doctorat à l’Université d’Amsterdam.
Robert Ireland, artiste plasticien, a étudié à l’Ecole Cantonale d’Art de Lausanne. Il a ensuite cofondé M/2, lieu d’art contemporain à Vevey, à la fin de ses études. Sa pratique inclut des interventions artistiques dans l’es pace public ou architectural, des publications de textes littéraires et critiques sur l’art ainsi que sur l’espace et l’architecture. Il a été chargé de cours à l’ENAC et au collège des humanités à l’EPFL. Il est actuellement pro fesseur associé à l’EDHEA à Sierre.
1. Souvent associée à la notion d’art, l’esthétique serait-elle en train de tomber en désuétude dans la socié té contemporaine ? Tel est le constat que font de nombreux intellectuels et artistes comme Grant Kester ou Tania Bruguera, qui défendent un art engagé politiquement, Boris Groys, qui affirme que la position de spectateur n’existe plus à l’heure des nouvelles technolo gies, Hartmut Rosa, qui constate que le sujet contemporain est de moins en moins disponible au monde, Yves Citton, qui pense que ce sujet fait face à une crise de l’attention ou encore Baptiste Morizot et Zhong Menghal, qui déplorent l’attrait pour l’immédiat dans une culture de l’émotion rapide.
2. Loin de considérer l’esthétique comme désuète, nous pensons qu’il est d’autant plus légitime, voire nécessaire de pratiquer cette relation au monde et à l’art, compte tenu des problématiques citées plus haut et à la condition ex presse d’une actualisation rendue pos sible par l’expérimentation de nouvelles approches.
3. Nous avons donc décidé d’initier un projet de recherche destiné mieux comprendre les enjeux actuels de l’es thétique ainsi que ses mécanismes, en déplaçant la problématique du champ théorique vers le champ de la pratique (artistique). À nos yeux, un des aspects les plus importants de l’esthétique ré side dans la disponibilité au monde qu’elle nécessite. Cette relation au monde repose sur notre capacité à nous désoeuvrer, à ouvrir un espace d’autono mie dans le réel pour percevoir le monde sous des aspects plus relationnels.
4. Ce que nous avons convenu d’ap peler « expérience esthétique », pour souligner sa dimension phénoméno logique, mais que l’on appellera aussi « relation esthétique », pour inclure sa
dimension herméneutique, est une ma nière active d’être dans le monde. La relation esthétique ne se restreint donc pas au champ de l’art. À la suite du phi losophe Jean-Marie Schaeffer, nous voulons ouvrir cette forme de relation au champ de l’expérience en général, entendue dans un sens cognitif. Cette expérience opère à partir des sens et de la perception que tout un chacun a de son environnement. Pour le philosophe Gilbert Simondon, une telle expérience est individuante, parce qu’elle préside à la constitution du sujet dans son rapport à soi, aux autres et au monde. Il s’agit là de l’élément-clef de notre démarche : la relation esthétique est à la fois constitu tive du sujet, de l’intersubjectivité et de l’interrelationalité.
5. Un des enjeux de ce projet de re cherche est d’ordre méthodologique : comment transformer une réalité sub jective en objet de recherche ? De ce point de vue, le recours à la notion d’« imaginaire », nous aide à rendre l’ex périence esthétique plus tangible, en faisant peser le poids de notre projet au tant sur des questions de réception, que sur la construction des « regards », ou des modes de perception esthétiques, qui déterminent cette réception. Quelles représentations du monde et systèmes d’images collectifs et personnels condi tionnent notre manière d’entrer en ré sonnance avec le sensible ? Quel sens les imaginaires que nous portons donnentils à notre relation au monde ?
6. Si le recours à la notion d’ima ginaire nous permet d’aborder l’expé rience esthétique comme une construc tion culturelle et individuelle, il devient dès lors possible de lui donner une tex ture historique, temporelle, parallèle ou complémentaire à sa dimension phéno ménologique. En intitulant notre projet « imaginaires résiduels », nous postulons que des regards esthétiques comme le « Beau », le « Sublime » ou « l’esthétique des ruines » existent à l’état de survi vance à travers notre héritage culturel. Dans une démarche archéologique,
voire géologique, nous pouvons donc chercher la trace de ces imaginaires ré siduels qui constituent les différentes strates de la « caisse de résonance » qui fait vibrer le réel en nous : l’imagination. Nous pouvons aussi nous demander ce que ces imaginaires ont à nous dire au jourd’hui ? Quels nouveaux usages peuton en faire ? A quels types d’expériences esthétiques nous donnent-ils accès ? Comment en inventer de nouveaux ?
7. Nous appelons donc « imagi naires résiduels » les systèmes d’images constitués de visions du monde, de ré férences culturelles, de souvenirs, de rêves et d’expériences personnelles qui façonnent notre regard sur le monde et l’art, comme autant de strates dont nous héritons culturellement et que nous créons dans notre existence.
8. Parce que l’expérience esthétique et les imaginaires résiduels sont de na ture subjective, nous abordons ce projet de recherche par le biais d’une pratique personnelle, artistique et empirique, plutôt que par une démarche théorique, académique, fondée sur une distance entre sujet et objet. En nous position nant délibérément du côté subjectif, nous voulons recourir au mode du récit comme stratégie pour matérialiser et questionner l’expérience esthétique— nous inscrivant ainsi dans une tradition de films et d’oeuvres littéraires qui se sont attachées à traduire en images et en mots la réception et les mécanismes d’une telle expériences.
9. Nous avons décidé de réaliser une série de cinq films documentant des ex périences esthétiques prises sur le vif et de publier des textes faisant état de nos réflexions à différentes étapes du projet et sous diverses formes (« mani feste », récit individuel, dialogue, des cription de lieux...) A travers ces films et ces textes, nous voulons saisir « de l’intérieur » comment se construisent nos expériences esthétiques. Qu’est-ce qui déclenche une expérience ou une relation esthétique et comment elle se
communique, ou se socialise ? Par quels imaginaires résiduels sommes-nous habités et comment regardons-nous le monde à travers eux ? Considérant que le tournage fait partie intégrante du pro cessus d’approche, en tant que disposi tif, sa présence ne sera pas occultée mais pleinement assumée en tant qu’outil.
10. Par sa nature subjective, immer sive et sa dimension expérimentale, nous avons choisi la méthode de l’enquête de terrain pour servir de support aux ex périences esthétiques qui seront docu mentées et analysées dans les films et la publication. Comme l’écrit Tim Ingold, en effet, « expérimenter, c’est tenter certaines choses et observer ce qui ar rive. Ainsi l’art de l’enquête avance et se transforme en temps réel, en se mettant au diapason de la vie de celles et ceux avec lesquels l’enquêteur est en contact, et plus largement du monde auquel tous appartiennent (…). » De ce point de vue, l’enquête nous apparaît comme une méthode scientifique, heuristique, par ticulièrement adaptée à l’objet de notre étude : elle fonctionne sur un mode im mersif et dialogique comparable à l’ex périence esthétique.
11. Pour réaliser nos enquêtes, nous avons décidé de nous immerger dans cinq terrains qui se distinguent par leur « génie du lieu », tous potentielle ment porteurs d’un certain regard sur le monde, d’une certaine expérience ou re lation esthétique : une pinède artificielle à Vandoeuvres (CH), une intervention artistique dans le village de Blessey (FR), un mémorial monumental à Gibellina (IT), un barrage dans les Alpes (CH) et un musée en plein air regroupant des sculptures de l’époque soviétique, à Budapest (HU).
12. Pour préparer ces enquêtes de ter rain, nous établirons un univers de réfé rences communes. Des imaginaires par tagés, constitué de textes, d’oeuvres d’art et de films qui seront, pour la plupart, mentionnés dans notre publication. Ces expériences et récits exemplaires seront
analysés au préalable pour mieux saisir les modalités de traduction de l’expé rience esthétique en tant que processus communicationnel et individuant. Nous choisirons des exemples qui démontrent la valeur de l’expérience esthétique au regard des problématiques mentionnées au point 1. Nous favoriserons les récits d’expériences plutôt que les ouvrages théoriques.
13. Pour mener nos enquêtes, nous avons prédéfini un modus operandi qui sera réévalué sur le terrain. Nous voulons nous immerger dans les lieux choisis pour nous y rendre disponibles. Nous voulons nous mettre à l’écoute de ces sites pour comprendre comment se construit une expérience esthétique, ce qui la déclenche et comment elle se communique ou se partage à travers un exercice de traduction verbale qui fera l’objet de notre publication. Nos inves tigations devront tenir compte autant de l’impact sensitif/émotif que du curseur di artistique.
14. Nous postulons qu’une relation s’établit, qu’une « rencontre a lieu », dès lors que quelque chose brise notre in disponibilité au monde. Comme dans le texte A Tour of the Monuments of Passaic, de Robert Smithson, qui commence par un voyage en transports publics, le travail de terrain ne débutera pas sur le site, mais dès le moment où nous nous mettrons en route vers ce site. Tenant compte de la nature phénoménologique de l’expérience esthétiques, nous avons défini diverses modalités d’approche, comme la promenade, l’errance, le road trip ou la randonnée.
15. Le présent projet de recherche propose un autre type d’approche « site-specific », une autre approche de terrain, en quête d’imaginaires rési duels issus d’une relation esthétique au monde. Ce faisant, nous voulons questionner le rôle et la responsa bilité que l’artiste peut endosser en tant qu’« artiste-chercheur », opérant à partir de sa subjectivité, de manière
transindividuelle, intersubjective, connexionniste, en usant d’une forme d’« intersectionnalité » qui dépasse cer taines barrières académique ou discipli naires .
16. A travers notre démarche, nous voulons réaffirmer la valeur de la re lation esthétique au monde et la réac tualiser au coeur même de la pratique artistique.
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Paul FERLONI évolue depuis plusieurs années dans le milieu des maisons de ventes et des galeries internationales. Dîplomé de l’École du Louvre et de l’École de management Audencia, il est également le fondateur de Libretis, galerie spécialisée dans la vente d’art, principalement sur internet.
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Puisant dans l’histoire de l’art au crible des études visuelles et culturelles, cet ouvrage explore les notions de visualité et de contre-visualité. Ces termes introduits par le théoricien des cultures visuelles Nicholas Mirzoeff nouent le voir au savoir, au pouvoir et au (faire) croire.
À travers notamment des pièces de Betye Saar, Leslie Labowitz, Coco Fusco et Guillermo Gómez Peña, Hito Steyerl, Joy Buolamwini, et des écrits d’Allan Sekula, il s’agit d’examiner comment certaines œuvres d’art questionnent les systèmes de visualité hérités des mécanismes de domination capita liste, coloniale, et patriarcale.
Ces artistes n’opposent pas terme à terme une visualité à une autre, mais cherchent à produire des écarts tactiques et privilégient une mobilité des points de vue, pour permettre à cha cune et à chacun de se construire comme sujet.
Ci-contre et ci-après : couverture provisoire et aperçu des pages intérieures (maquette en cours).
En mai 2011, une foule s’installe sur la place de La Puerta del Sol à Madrid, important en Europe une forme d’action issue des Printemps arabes. Les protestataires y érigent un cam pement complexe qui fonctionne comme une ville miniature. Celui-ci accueille des espaces dédiés aux repas, à la lecture, au soin, à la garde des enfants et au repos. Les activités sont réalisées bénévolement, et les matériaux collectés ou donnés gratuitement. Les liens entre les individus sont régis par des affinités et des affects, et l’argent ne joue aucun rôle. Les décisions ne sont plus confiées à des représentants mais prises collectivement au sein d’une assemblée et diverses commissions prennent en charge les questions pragmatiques. Partout, surgit la parole, que ce soit oralement lors de longues réunions ou sous la forme visuelle d’affiches et de banderoles auto-produites.
Ce livre revient sur cet épisode contestataire en s’attachant à ses dimensions esthétiques et utopiques. Il montre comment les formes artistiques peuvent fournir un langage pour exprimer le désir de changement collectif, la possibilité d’utiliser d’autres voies et moyens pour relever le défi de vivre ensemble et d’habiter un espace commun.
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Dans le premier numéro de La Révolution surréaliste, en 1924, fut publié un montage photographique réunissant 28 visages masculins de personnalités surréalistes ou comptant particu lièrement pour le mouvement et, au centre de ces portraits, plus grande, la photographie d’une femme : Germaine Berton. En 1923, cette militante anarchiste défraya la chronique en assassinant Marius Plateau, une figure des milieux monarchistes et nationalistes.
Cet ouvrage revient sur la réception de ce crime politique par les surréalistes, qui apportèrent un soutien inconditionnel à Germaine Berton, et par les anarchistes eux-mêmes, dont la position fut plus ambivalente. En analysant les divergences entre surréalistes et anarchistes, en particulier autour de la question du suicide, et en revenant sur les diverses lectures qui ont été faites jusqu’à aujourd’hui du « tableau synoptique » avec Germaine Berton, il s’agit d’en critiquer les interprétations purement cultuelles ou esthétisantes, afin de restituer la dimension politique de l’expérience surréaliste et l’antagonisme social et politique violent des années qui l’ont vu naître.
Ci-contre et ci-après : couverture provisoire et aperçu des pages intérieures (maquette en cours).
À PARTIR DE : revue critique de bande dessinée des éditions Adverse, co-dirigée par Alexandre Balcaen et Jérôme LeGlatin.
À PARTIR DE envisage la bande dessinée en son sens le plus large, ouverte, inventive, se défiant des lignes de partage établies depuis des décennies culturelles de compromission artistique et de marchandisation.
À PARTIR DE réfute tout ce qui réduit la bande dessinée à être artistiquement des plus pauvres, sensiblement des plus stérilisantes, humainement des plus tristes.
À PARTIR DE aborde la bande dessinée comme étant, avant tout, le territoire d’inventions et d’interventions idéal pour penser, ressentir et vivre les tensions relatives aux usages esthétiques, politiques, anthropologiques de la langue et de l’image aux prises avec le rouleau-compresseur culturel contemporain.
La bande dessinée pâtit depuis trop longtemps d’un manque de critiques et de théories, d’écritures et de pensées, multiples, hétérogènes, conflictuelles, propres à venir accroître et intensifier les savoirs spécifiques nécessaires à cette pratique.
À l’instar de la revue Pré Carré et d’une poignée d’auteurs présents sur du9.org ou au sein de publications universitaires, À PARTIR DE se veut un contrepoint assumé à la pauvreté des propositions analytiques dont souffre la bande dessinée, le plus souvent régies par une sémiotique sclérosante ou des intérêts mercantiles.
« À partir de » est à entendre comme programme stratégique : partir de la bande dessinée, pour s’en éloigner autant que nécessaire, et opérer de facto, par les liens ainsi développés, de fructueux et explosifs retours sur cette bande dessinée qui reste le cœur de cible.
De fait, À PARTIR DE croise, sans ne jamais rien perdre de sa vive cohérence, les champs littéraires, plastiques, picturaux, cinématographiques, photographiques, musicaux autant que ces champs sont abordés à partir de problématiques relatives à la bande dessinée (agencement, séquence, multi-polarisation, rhizome, rapports texte / image, image /image, texte dessiné, figuration sonore, etc.).
Enfin, À PARTIR DE ne veut en rien ignorer l’inscription de la bande dessinée dans le champ culturel, là où l’art croise les forces socio-économiques les plus prédatrices. À PARTIR DE aborde donc le dessin et le métier de dessinateur, l’édition et le métier d’éditeur, l’art et l’industrie, l’art et le marché, l’art et tout ce qui veut la mort de l’art.
Revue semestrielle, À PARTIR DE réunit une équipe de six auteurs réguliers avec le désir de voir coexister une diversité d’écritures et une complémentarité des angles d’approches, pour un premier programme étalé sur trois ans. Chaque intervenant se voit ainsi offrir la possibilité de développer, via une série de textes indépendants ou faisant suite, un projet ambitieux, de pensée, de recherche, de questions et d’inventions, en six étapes. Pour ce faire, l’écriture est l’outil. Non dans le but de replier la bande dessinée sur l’écriture, mais bien plutôt pour découvrir comment la bande dessinée peut influer, contaminer, faire dévier le langage. À PARTIR DE sera donc une revue essentiellement composée de textes, malaxés, hantés, travaillés par la bande dessinée et son rapport à la langue, à l’image, au sens et à l’insensé.
Équipe de rédaction : Alexandra Achard, Alexandre Balcaen, Éric Chauvier, Jérôme LeGlatin, Thomas Gosselin. Maquette : Richard B. / Strip de couverture :
Henninger
Chercheuse en théorie de la médiation, elle prolonge avec ce nouveau texte l’entreprise initiée dans les n°1, 2 et 4 de la revue, et développe sa critique de la critique institutionnalisée de bande dessinée.
Alexandre Balcaen Dont Acte (Journal Adverse, sept 2020 — fév. 2021)
Fondateur des éditions Adverse, il développe son jour nal de bord professionnel avec l’ambition que, par le biais d’une accumulation de témoignages et réflexions suggérés par son activité, s’élabore le portrait constellé d’un monde agi par des enjeux multiples. Imprévu chronologique, cet épi sode témoigne notamment de six mois d’une activité boule versée par “l’état d’urgence sanitaire”.
Éric Chauvier Territoires souillés-augmentés (4)
Romancier et anthropologue, il s’intéresse cette fois au domicile familial en tant que lieu d’émergence de troubles psycho-affectifs et de récits horrifiques, via une lecture de Big Baby de Charles Burns (éd. Cornélius).
Thomas Gosselin Dans la bande dessinée sans la bande dessinée (5/6) Auteur de bande dessinée (Atrabile, etc.), il témoigne de sa profession via un texte polyphonique brassant questions d’écriture, de dessin, de position sociale voire de métaphysique, à partir d’expériences personnelles, de lectures et d’échanges épistolaires avec différents professionnels.
Jérôme LeGlatin Fragments, bande dessinée Auteur de bande dessinée (Bicéphale, The Hoochie Coochie, Adverse) et critique (du9.org, Pré Carré, L’Échaudée) il prolonge
Fragments, bande dessinée, un travail théorique au long cours, visant à prouver que toute théorie de la bande dessinée est pratique de bande dessinée. En parallèle, il livre une nouvelle étude consacrée à un récit court de Blutch issu du recueil Mish Mash (éd. Cornélius) et constellé de références à une bande dessinée franco-belge faussement académique (Will, Franquin, Hergé, etc.).
Doctorante en études & pratiques des arts, c’est dans le cadre de ses recherches universitaires que Céline Huyguebaert s’est d’abord intéressée à la question éditoriale (en lien avec son travail mixte, entre approches plastiques et littéraires), avant de réaliser elle-même fanzines, livres d’artistes et installa tions. Après la publication du Drap blanc, son ouvrage le plus ambitieux, chez un éditeur installé, d’importantes questions relatives aux écarts sensibles entre les différents territoires de la création auront émergé, ici détaillées sous la forme d’un texte autobiographique pragmatique et analytique.
Des nouvelles Du front cinématographique
Retour du duo critique constitué de Alexia Roux et Saad Chakali, les artisans du site Des nouvelles du front cinématographique, auteurs d’essais chez L’Harmattan, et déjà présents dans le n°4 d’À partir de. Ils se consacrent cette fois à l’œuvre de Pierre La Police sous l’angle de la néoténie, avec notamment le soutien théorique de Giorgio Agamben.
184 pages n&b 12,5 x 16,5 cm, 15 € 979-10-95922-50-6 — février 2023 retours sur invendus acceptés
Une trouvaille archéologique faite dans un ready-made de Marcel
Duchamp est la matrice de ce Roman d’Exposition que propose Cécile Mainar/di. Une exposition en quinze chapitres, qui sont autant de pièces exposées, autant de pièces à conviction...
Une vision née du retournement d’une œuvre de Marcel Duchamp datant de 1923, Wanted : $2,000 Reward, est à l’origine de ce texte. Une quinzaine de chapitres, dis tincts et autonomes, décrivent l’étrangeté de cette découverte, les tentatives de transcription plas tique d’une expérience qui est de l’ordre d’une révéla tion, et les œuvres auxquelles celle-ci peut prétendre donner lieu.
Un peu comme si cet auteur-artiste-archéologue, ce « regardeur » du futur, « faisant le tableau », en faisait un autre qu’il signe de son propre nom. Mais son nom n’at-il pas déjà disparu ? Traité plasticien, auto-essai, qui déplace le texte sur le terrain de l’exposition, ce livre, à la croisée de l’art et de la fiction, se donne aussi à lire comme une chronique singulière, pour reprendre le vocabulaire de Walter Benjamin.
genre duchampiania, essai, enquête rayon art thèmes Marcel Duchamp, réflexion sur l’écriture, herméneutique postfaces de Daniel Foucart, Camille Paulhan, Vincent Labaume, Jean de Loisy, Agathe Bastide, Vincent Broqua livres connexes Couper à travers les ronces de Camille Paulhan (Sombres Torrents, 2021), Le secret de l’urinoir révélé au monde de Gaspard Delanoë & Julien de Casabianca (Le Laboratoire de la création, 2020), Si une nuit d’hiver un voyageur de Italo Calvino (Gallimard, 2015), Fictions de Borges (Gallimard, 2018)
collection ShushLarry format 11 x 17,5 cm, 132 pages, broché isbn 978-2-88964-049-2
Cécile Mainar/di est poète et artiste. Elle vit entre Nice et Paris. Elle a été résidente à la Villa Médicis, où elle est revenue pour y écrire son dernier livret. Son travail a fait l’objet d’interventions et de lectures publiques, ainsi que de créations radiophoniques, comme L’Eau super-li quide. Parmi ses œuvres poétiques : La Blondeur, Je suis une grande Actriste, L’Immaculé Conceptuel, Rose Activité Mortelle, Idéogrammes Acryliques... autant d’ouvrages où Cécile Mainar/di tourne autour d’un point de sidéra tion, depuis lequel le langage lui-même semble ne plus renvoyer qu’à son propre mirage. Elle intervient ainsi régulièrement dans les écoles et les lieux d’art, et oriente de plus en plus sa pratique du côté de l’image, et de la situation parlée, comme si, en somme, toute ses explorations littéraires n’avaient été qu’un liminaire conceptuel à ce geste désormais décisif pour elle de déplacer le poème dans l’art. Son dernier opus, Le Dégré Rose de l’écriture, sous-titré Performance Under Reading Conditions, acte cette conver sion, et l’engage dans une écriture résolument artistique. Mais Cécile Mainar/di opère aussi dans le seul champ de l’art. Un format, un genre artistique : les « Mainardises ».
PERFORMANCE UNDER READING CONDITIONS, sous-titre que propose l’auteur incertain de ce livre, l’auteur dont le nom transi toire et mouvant questionne déjà par sa perte progressive de lettres l’acte de lire. Considérant la lecture comme l’une des conditions possibles, voire futures, de la performance et plus largement de l’art, Cécile Mainar, rebaptisée d’un nom au quel manquent désormais deux lettres, s’en va donc vous raconter cet épisode fondateur où la simple lecture d’un mot —au centre d’un ready-made de Duchamp— a basculé dans l’expérience d’une vision. Cette vision, si elle a bien eu lieu, s’est presque aussitôt déployée en une série d’actions et de réflexions conjointes : production de maquettes, amorces de raisonnements, spécula tions spéculaires… dont l’immédiateté et la faculté de faire irruption dans le pré sent ne semblent rien avoir à envier aux exigences telles que les connaît la per formance et, permettez cette confidence in medias res, dont les lignes que vous avez sous les yeux sont sans nul doute les derniers prolongements.
La performance peut-elle recouper l’expérience d’un sujet en proie à une vision ? Peut-elle consister en un acte de vue ? A-t-elle à voir avec un corps confronté à une épreuve sans précédent du regard ? Comme l’apparition béa tique, dont la peinture italienne a donné de si belles images, la performance a be soin qu’on revienne sur elle pour com prendre ce qui s’est passé. Que s’est-il passé en effet ? S’il fallut plus de huit an nées à Hildegarde Bingen pour essayer de décrire ses visions mystiques, il m’en faudra certes moins comparativement pour relater la mienne si peu initiée. N’empêche, il m’en coûtera toujours le même effort obstiné pour revenir sur ce qui a eu lieu. Et si l’une comme l’autre de ces apparitions (la première sacrée, l’autre profane) auraient pu ne jamais en finir, leur stupeur d’origine s’est identi quement trouvé dans l’écriture le lieu de
son évasure, et dans l’épaisseur conden sée des pages de quoi être amortie comme une balle tirée en plein cœur. Ce faisant, charge à l’écriture d’en faire aus si peut-être une autre image, une autre vision. Qu’est-ce qu’une vision ? Parfois j’attends de connaître une phrase par cœur pour la peindre.
Performance under reading condi tions, à condition justement que cette notion de lecture soit prise pour ce qu’elle est, soit très exactement pour le contraire de l’activité passive qu’on la suppose être à tort. Productrice de mécanismes complexes et d’intenses mises en résonance (au regard desquels la performance, dans son apparente im médiateté, semble se démarquer radi calement), cette opération de la lecture en vient parfois à œuvrer au-delà d’elle même : elle traverse alors la page, fait de la page une toile et, une fois la toile tra versée, retraverse celle-ci une seconde fois pour se retrouver à sa surface, plus initialement.
C’est cela aussi à quoi se soumet l’écriture de ces lignes, dont ça n’est pas le moindre enjeu pour moi qu’elles n’aient pu être écrites que parce qu’elles ont déjà d’abord été lues —par prin cipe dirais-je, autant que dans l’atelier de leur fabrication plastique—. Écrire en tant qu’on agence les conditions de lecture du texte qu’on est en train de lire en tant qu’on agence les conditions de lecture du texte qu’on est en train d’écrire… etc… Quelque chose comme un contre-Pierre Ménard, non plus au teur du Quichotte qu’il recopie, mais lecteur d’un Quichotte que son auteur n’aurait pas encore écrit (et pour cause, il s’y reprend sans fin pour ce faire). Un anti-Pierre Ménard qui fait lecture d’un texte non-écrit. Un Pierre Ménard réver sible, qui lirait un texte (ou seulement un mot) non écrit, et qu’il s’en irait ensuite librement commenter. Le photographie rait-on par surprise en train de le lire, qu’on le verrait livre à la main, mais que la main serait vide.
Que fait d’autre Cécile Mainar, dont le nom persiste dans sa prononciation de {« Ménard »} sinon aussi se livrer à la brisure et à la fragmentation de son nom pour ainsi avoir toujours à le relire ? Oui que fait-elle, elle qui s’abandonnant au fantasme de l’effacer pour ne plus de venir personne, relit indéfiniment son propre nom ?
Des fragments manuscrits de ce texte, certains soir à la lumière de ma lampe de chevet, je mire en transpa rence les plus grandes feuilles. A leur danse calligraphique, je les trouve supé rieures à l’envers qu’à l’endroit. Comme si le théorème que cherche à consigner ce texte toujours à venir, toujours à écrire, s’y donnait là à voir d’un coup, avec la limpidité d’une image. Qu’est-ce qu’une vision ?
dessinées. La chose s’était produite avec la fulgurance d’une vision. Le mot avait surgi telle une image. Apparition. Ce fut comme dans la phrase de Flaubert.
Que se passait-il dans mon cerveau au moment où je vis les lettres du mot R E W A R D pivoter sur elles-mêmes et s’inverser selon un axe vertical ? Comment s’étaient-elles retournées pour donner à lire en miroir un autre mot à la place ? Distribution de lettres comme distribution de cartes. Dans ce miroir immatériel, R E W A R D était devenu D R A W E R. Le mot « récom pense », celui de « dessinateur ». J’en croyais à peine mes yeux. Il m’avait fallu immédiatement vérifier. Et j’avais aussitôt recompté les lettres en les fai sant se correspondre une à une : la pre mière avec la dernière, la deuxième avec l’avant-dernière, la troisième avec l’an tépénultième… et ce, dans un va-et-vient halluciné de signes qui m’avait semblé rendre le mot plus court, plus long, en réalité d’une autre longueur, indéci dable. Leur chiffre était pair. Leur sy métrie parfaite. Elles étaient toutes bien là et dans l’ordre exact. Parfaitement
Pareil en cela au lent développement des polaroïds, au cours duquel une seconde suffit cependant pour qu’on comprenne et voie l’image, le mot était apparu d’un coup. De telles images, des images belle-au-bois-dormant, qui hibernent au bain-marie du ralenti, et semblent ne pas en finir de s’extirper du blanc, exhument soudain le fantôme d’une forme, et oui se donnent à saisir d’un coup. La belle au bois dormant n’a besoin que d’un instant pour se ré veiller. Sens du baiser. Baiser du sens. Avant cela, on pourrait y expertiser l’in visible, le néant lui-même si l’on voulait. Et puis, comme un paysage qui sort de la brume, comme les naissantes et pré caires côtes du Cap Corse qu’on aborde en bateau, et dont on doute longtemps, jusqu’à cet instant de certitude qui fait crier Terre ! d’un coup on voit, d’un coup on comprend. Bien avant que la révéla tion de l’image n’ait touché à sa fin. En cours de noircissement. Si diaphane, si laiteux soit encore le papier, si fragiles et si peu tangibles les linéaments qui s’y dessinent en direction d’un visage, d’un corps, d’un paysage tout entier, de l’étendue des choses, de la puissance du jour qui en fait éclater le noyau comme une coque. La cohérence de la lumière émerge du monde par le haut d’un glacier.
Remontée du monde réel. Eaux sta gnantes d’avant l’image. Rizières du vi sible, le monde en est plein à craquer d’images en direction d’une seule. Cette image à peine vue, extra-visible d’être à peine vue —on imagine une grange dans un paysage de brume — n’existe jamais autant qu’à ce moment-là. Depuis sa calme étendue de lait au repos, elle demande à être vue, elle appelle au voir comme on hurle à la mort. Jamais si in vocante que lorsqu’elle frôle les ruines blanches du non-être, l’effroyable pâleur de ce qui ne l’aurait jamais fait exister. La
voit-on alors dans sa structure même ? dans sa structure idéelle, celle même qu’évoque Kafka à la vue d’une maison qui brûle, et qui, parce qu’elle brûle et se voue lentement, inexorablement à cette infinie simplification par le feu — l’ex tase ralentie de son démembrement— donne à voir, sa structure. Son dessin, noir.
Etait-ce cela qui s’était passé ? Avaisje vu la structure d’un mot ? Avais-je lu un mot qui brûle ? La structure d’un mot peut-elle être celle d’un autre mot ? Ou plutôt non : La structure d’un mot peutelle être un autre mot ? Un mot qui brûle.
80 pages (approx)
Format: 105 x 170 mm
Poids: 200 g
Publié en français et en anglais
Impression en bichromie
Reliure cousue-collée
Prix: 10€ / CHF 17
Au début des années 2020, des systèmes dit « intelligents » comme GPT-3, OpenAI, Dall-E, Midjourney ou Disco Diffusion permettent de générer des images grâce à des commandes textuelles (« prompts ») associés à de grands jeux de données disponibles en ligne. Participant des technologies du machine learning, ces derniers trouvent leur place dans l’art et les « industries créatives » (design de mode, design graphique, design produit, architecture, etc.) et reconfigurent en profondeur ces métiers, comme l’avaient fait la publication et conception assistées par ordinateur (PAO et CAO) dans les années 1980.
Bien que ces productions soient assez vite stéréotypées car elles ne font que remixer des contenus existants, les débats se focalisent sur le possible remplacement de designers par l’intelligence artificielle (IA) et font écran à la question essentielle : quel est le spectre des risques et opportunités du machine learning pour les pratiques de design ?
Afin de mieux saisir en quoi ces IA participent de ce que nous pro posons d’appeler un « design sous artifice », à savoir une subversion insidieuse de ses principes historiques sous l’emprise des approches cognitivo-comportementalistes, il est tout d’abord nécessaire d’établir une compréhension plus fine des théories psychologiques propres au machine learning. Participant d’une approche neurocognitiviste assi milant le psychisme humain à une commutation de circuits, il s’inscrit dans la (déjà) longue histoire des logiciels de création, qui visent à la fois à démocratiser l’accès aux ordinateurs et à normaliser les pratiques créatives.
Tout comme ces programmes ont automatisé un certain nombre de tâches habituellement dévolues aux designers, les technologies du ma chine learning déplacent et redéfinissent les notions de création et de subjectivité. Faisant courir le risque d’une homogénéisation du monde sensible, elles ouvrent cependant de nouvelles formes de coopération avec les machines, que des studios de design contemporains interrogés dans le cadre de cet essai permettent d’entrevoir.
Dans cet ouvrage, Anthony Masure resitue donc les enjeux de l’intel ligence artificielle en lien avec le design tout en proposant une série de pistes qui orientent cet idéal d'automatisation à petite échelle, de façon maîtrisée et « sur-mesure », afin que le machine learning ouvre à l’invention et à la curiosité.
L'auteur
Anthony Masure est professeur associé et responsable de la recherche à la Haute école d’art et de design de Genève (HEAD – Genève). Sa thèse en esthétique portant sur le design des programmes a été dirigée par Pierre-Damien Huyghe à l’uni versité Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses travaux portent sur les implications sociales, politiques et esthétiques des technologies numériques, avec un focus ces dernières années sur les enjeux des intelligences artificielles et des technologies blockchain. Il a cofondé les revues de recherche Back Office et Réel-Virtuel.
Un manifeste est une déclaration écrite publique par laquelle une personne ou un groupe expose un programme d’action ou une
Son essai Design et humanités numériques a été publié en 2017 aux éditions B42. Il est le cofondateur de Hint3rland (2022), un studio de création pour le monde décentralisé.
position. La collection Manifestes de la nouvelle structure HEAD–Publishing met en valeur des partis pris, réflexions et actions développés par des acteurs de l’art et du design pour faire face aux enjeux contemporains.
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Publié
80
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À la croisée de l’architecture, de l’esthétique et des sciences de l’in génieur, ce livre vise à éclaircir l’impensé du retour d’un art décoratif utilitaire dans la lutte contre le réchauffement climatique, et à consti tuer un catalogue encyclopédique d’éléments décoratifs aux typologies anciennes (tapis, tapisseries, rideaux, miroirs etc. actualisés selon les connaissances scientifiques d’aujourd’hui : effusivité thermique, d’émis sivité, de conduction, de réflectance, etc. )
Jusqu’au début du XXe siècle, la décoration d’intérieur en Occident avait un rôle pratique : celui de lutter contre le froid, d’amplifier la lumière ou de bloquer les courants d’air froid. Un tapis servait à ne pas avoir froid aux pieds, une tapisserie à isoler thermiquement les murs ; les cristaux des lustres, comme les miroirs ou les dorures, étaient là pour démulti plier le faible éclairage solitaire des bougies et des petites fenêtres ; un paravent servait à « parer le vent », les rideaux à bloquer les courants d’air. Bien plus efficaces dans ces fonctions climatiques, l’arrivée au tournant du XXe siècle du chauffage central, de l’air conditionné et de l’éclairage électrique, grâce à un usage massif d’énergies fossiles, a rendu caduc cette raison d’être utilitaire et climatique première de l’art décoratif d’intérieur. On a dès lors pu décrocher ces anciens dispositifs décoratifs au profit d’intérieurs épurés, minimalistes, vides et blancs, ceux caractéristiques de la modernité du XXe siècle – une esthétique sous-tendue par le dégagement de CO2 des chaudières à fioul et des centrales à charbon.
Aujourd’hui, avec la nécessité de réduire l’empreinte carbone des bâtiments, mais aussi la lutte contre les canicules, apparaissent de nouvelles exigences thermiques et de réduction énergétiques qui demandent par exemple d’isoler les murs avec 20 cm d’isolation ther mique. On peut se demander si cette isolation thermique n’est pas en réalité une nouvelle forme de tapisserie qui ne dit pas son nom, et marquerait inconsciemment un retour de la décoration d’intérieur. Si le style moderne du XXe siècle était la conséquence des énergies carbo nées, gaspillant sans limite les ressources et l’énergie pour se chauffer et s’éclairer, la décarbonisation du bâtiment est en train d’induire, sans que l’on s’en rende compte, un nouveau style décoratif propre au XXIe siècle où la performance thermique, l’empreinte carbone et l’écologie redéfinissent les choix formels, matériels, et finalement les valeurs esthétiques, culturelles et sociales des intérieurs.
Pour la discipline de l’architecture d’intérieur, l’enjeu est de réactiver le sens pratique de l’art décoratif d’intérieur tel qu’il existait avant le XXe et de dépasser son caractère apparemment futile pour inventer de nouveaux modes d’aménagement intérieur, de nouvelles configurations spatiales, formelles, et matérielles, à disposition des décorateurs et des architectes d’intérieur : une esthétique décorative propre au XXIe siècle, que nous proposons d’appeler « style anthropocène».
L’auteur
Philippe Rahm Docteur en architecture (Paris-Saclay), il a fondé l’agence Philippe Rahm architectes en 2008 à Paris. Son travail a acquis une au dience internationale dans le contexte du développement durable. Il notamment remporté le concours de l’aménagement de l’Agora de La Maison de la Radio à Paris. En 2019, avec OMA, il est lau réat du projet de réaménagement urbain du quartier de Farini de 62 hectares à Milan en Italie. Il a enseigné à Princeton, Harvard et Columbia University et Cornell, a été invité, entre autres à la Biennale Venise en 2002 et 2008 et à celle de Sharjah en 2019.
Un manifeste est une déclaration écrite publique par laquelle une personne ou un groupe expose un programme d’action ou une
Ses livres les plus récents sont Le jardin météorologique paru aux Éditions B2 en 2019, et en 2020, Écrits climatiques chez B2, Météorologie des sentiments aux Éditions Les Petits Matins ainsi que Histoire naturelle de l’architecture aux Éditions du Pavillon de l’Arsenal.
position. La collection Manifestes de la nouvelle structure HEAD–Publishing met en valeur des partis pris, réflexions et actions développés par des acteurs de l’art et du design pour faire face aux enjeux contemporains.
Domaine
études
ISBN
Sortie
d’intérieur
Publié en version anglaise (langue originale) et française
Traduction: Yves-Alexandre
Jaquier
80 pages (approx)
Format: 105
Poids:
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Reliure cousue-collée
Prix: 10€
Prise en tenaille par l’architecture et le design, l’architecture d’intérieur a longtemps souffert d’un manque d’autonomie, de théorisation, et de considération. Dans cet essai, Javier Fernández Contreras, responsable du Département Architecture d’intérieur à la HEAD Genève, propose une approche originale de son domaine d’expertise, qu’il définit comme un nœud entre culture architecturale et culture visuelle.
L’auteur pose que notre expérience de l’architecture est autant façon née par une relation directe que par un réseau de représentations mé diatiques. Si le cinéma, puis le Web ont accéléré le chevauchement de ces multiples modes d’expériences et de médiations, l’auteur propose de resituer ces mutations dans une histoire plus longue. Il fait ainsi remonter à la Renaissance, avec l’invention des techniques de pers pective et de projection, la médiation technique de la représentation de l’espace. À l’époque moderne, Le Corbusier a été le précurseur d’une ex périence « multimédiatique » de l’architecture par une pensée cinéma tique de l’espace, l’ajout de slogans et d’images qui venaient compléter l’expérience du bâti. Plus récemment, d’autres architectes comme Rem Koolhaas (OMA) ont institué cette pratique en se posant autant comme constructeurs de bâtiments que stratèges en image de marque.
Parce qu’elle se situe entre le temps long de l’architecture et le renou vellement toujours plus rapide des médias, l’architecture d’intérieur se présente comme l’un des lieux les plus agiles et influents de la création contemporaine. Sous la forme d’une enquête historique des relations et hybridations entre objets et images, le texte de Javier Fernández Contreras délivre un plaidoyer pour l’architecture d’intérieur comme laboratoire transdisciplinaire de notre modernité tardive.
L’ouvrage s’accompagne d’une riche iconographie en lien avec des mo ments clés de la mise en espace de l’image dans l’art et, parallèlement, des nouveaux modes de représentation de l’architecture, qui passe par les plans d’une villa palladienne, l’avant-garde cubiste en peinture, l’ar chitecture comme propagande d’Albert Speer, ou la mise en scène de la vie familiale selon IKEA.
L’auteur
Javier Fernández Contreras a étudié l’architecture à l’Université de Technologie de Delft et à l’École d’Architecture de Madrid –ETSAM (Master, 2006). En 2013, il a obtenu son Doctorat en théorie de l’architecture – avec la plus haute distinction – de l’ET SAM pour sa thèse intitulée ‘Plan Miralles: Pensée et Représen tation dans l’Architecture d’Enric Miralles’, finaliste à la Xème édi tion du concours arquia/tesis. Sa carrière professionnelle combine la pratique professionnelle de l’architecture avec l’enseignement et la recherche universitaires. Il a enseigné le design architectural
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à l’ETSAM en Espagne (2007-2012), à l’Université Xi’an Jiao tong-Liverpool – XJTLU en Chine (2013-2014) et au Département d’Architecture de l’ETH Zurich en Suisse (2016). Ses projets archi tecturaux, y compris des propositions primées dans des concours internationaux, ont été publiés dans huit livres et ont fait partie de plusieurs expositions en Europe et aux États-Unis. Ses essais cri tiques sur l’architecture et le territoire, la représentation architec turale et les processus de design des architectes contemporains ont été publiés, entre autres, dans Massilia Annuaire des Études Corbuséennes, Perspectives in Metropolitan Research, Princeton 306090, CIRCO, Drawing Matter, ZARCH, Arquitectura COAM, RA Revista de Arquitectura, etc.
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Un
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Les études de l’habitabilité, qui s’appliquent aux conditions de vie et aux manières de vivre, sont essentielles dans la recherche spatiale. Le titre de cet ouvrage collec tif, Comment quitter la terre ?, en définit le spec tre mais aussi la por tée, bien ac tuelle à l’heure d’une crise écolo gique sans précédent Pour répondre à cette question, ses auteur·e·s sont repar tis d’écrits consacrés à l’habitabilité spatiale en leur accor dant une ex tension historique et critique. Car ces recherches disposent d’une histoire aussi bien technique que culturelle, depuis les premières études effec tuées pour des véhicules spatiaux habités (des fusées V2) jusqu’à celles, plus récentes, associées à la vie confinée lors de futurs voyages sur Mars (Mars 500). Cette histoire dispose aussi de ses points aveugles, à travers son approche globalement techniciste et son imagi naire utopique ou uchronique Pour répondre de manière critique à ces différents écueils, le par ti pris adopté par cet écrit est triple : d’une par t, revenir sur les méthodes et les savoirs construits par la recherche spa tiale ; d’autre par t, rematérialiser l’expérience du spatial en la pensant à par tir des objets qu’elle construit et des images qu’elle produit ; enfin, reconsidérer l’habitabilité spatiale à par tir d’expériences concrètes et sensibles, reliant le terrestre à l’ex traterrestre.
Classé dans un ordre de grandeur croissant, qui conduit du gant de protec tion des combinaisons pour astronautes aux planètes habitables pouvant accueillir la vie, les tex tes composant cet ouvrage considèrent l’habitabilité spatiale selon les échelles de différents objets, qui font va rier ses problèmes Au- delà d’une histoire technique et de compétitions étatiques, les trois auteur·e·s, chercheur·euse·s en ar t et en design, s’in téressent aussi aux représentations de ces objets, habitats ou lieux, et aux liens qu’ils entretiennent à un imaginaire que la science peut, sous cer taines conditions, par tager avec les ar ts C ’est ainsi qu’à travers ce catalogue d’inventions et de projets richement documenté se dessine un pan de l’histoire culturelle du XXe siècle.
position. La collection Manifeste de la nouvelle structure HEAD
en valeur des par tis pris, réflexions et actions
par des acteurs de l’ar t et du design pour faire
enjeux contemporains
Jill Gasparina est critique d’art, commissaire d’exposition indépendante et enseignante à la HEAD – Genève. Après des études à l’École normale supérieure (Lyon) et une agrégation de Lettres modernes, elle s’est orientée vers l’étude des arts visuels, la pratique de la critique et l’en seignement en école d’art. Elle a dirigé le centre d’art La Salle de Bains (Lyon), de 2009 à 2013, puis fut en charge de la programmation des arts visuels au Confort Moderne (Poitiers) de 2015 à 2017. Ses recherches portent notamment sur les imaginaires technologiques dans l’art et les phénomènes de massification dans la culture pop.
Christophe Kihm est professeur à la HEAD – Genève, critique et commis saire d’exposition indépendant. Ses recherches ont notamment porté sur les pratiques artistiques de l’archive, la pédagogie dans les enseigne ments artistiques, l’expérimentation dans les arts et les arts de l’action. Une approche pragmatique de l'agir a orienté ses recherches plus récentes, à la convergence de l’éthique et de l’éthologie, des manières
d’habiter et des écologies. Il a été associé, pour la HEAD, au projet de recherche ArTeC «Politique de la distraction» (2017-19) en partenariat avec l’ESTCA (Université de Paris 8) et l’Ensad (Paris) et au programme « Action 2 : observer » (2018-19), en partenariat avec l’école de la Manu facture (Lausanne) et la HEM (Genève). Il est aussi requérant principal du programme de recherche « Habiter l’espace extraterrestre » (2019-21), conduit en partenariat avec le Cnes (Paris) et subventionné par le FNS. Ces différentes recherches ont été l’occasion de publications, associées à des directions d’ouvrages ou à des numéros spéciaux de revues.
Anne-Lyse Renon Anne-Lyse Renon est maître de conférence au laboratoire Pratiques et Théories de l'Art Contemporain de l'université Rennes 2, membre associée au Centre Alexandre Koyré (EHESS-CNRS-MNHN) et adjointe scientifique à la Haute Ecole d'Art et de Design (HEAD) Genève. Docteure en esthétique de l'EHESS, son travail croise l'anthropologie du design, l'épistémologie et l'histoire des sciences.
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Si la refonte de l’enseignement supérieur liée au processus de Bo logne a encouragé l’essor de la recherche en design dans les écoles d’art, cet intérêt préexistait au sein des agences de design promptes à produire des enquêtes sous diverses formes. Dans cet essai, Nicolas Nova synthétise les principales spécificités de ce type de démarches et démontre en quoi elles échappent aux canons académiques. En effet, la recherche en design est un champ en expansion, qui produit des connaissances sous des formes très variées : textes, dessins, proto types, interfaces, etc.
L’auteur analyse le format de l’enquête comme étant au centre de nom breuses démarches de recherche en design une enquête qui se nour rit des méthodes des sciences sociales et du journalisme, mais ne se cantonne pas au cadre disciplinaire, agrégeant et se réappropriant des notions issues de champs très divers. Plus que par une seule méthode, c’est par des questions de processus, de dispositifs et d’outils inventés spécifiquement que se distinguent ces enquêtes en design des en quêtes en sciences sociales. Ainsi ces recherches reposent souvent sur la création d’objets matériels, susceptibles d’éclairer des phénomènes, dont l’auteur présente une série d’exemples récents et originaux.
Nicolas Nova considère que ces approches de la recherche en design rayonnent au-delà de leur champ d’élection. Elles influencent en effet les « sciences sociales créatives » qui cherchent à élargir leur panoplie de processus de recherche et de restitutions et ouvrent la voie à la re cherche en art contemporain, elle aussi en phase d’essor.
L’auteur
Nicolas Nova
Nicolas Nova est Professeur Associé à la Haute Ecole d’Art et de Design (HEAD – Genève) où il enseigne l’anthropologie des cultures numériques, l’ethnographie et la recherche en design. Il est également co-fondateur du Near Future Laboratory, une agence de prospective et d’innovation impliqué dans des pro
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jets de design fiction. Il s’intéresse aux questions d’usages et de détournement des objets techniques dans le champ du numérique avec un point de vue socio-anthropologique. Titulaire d’un docto rat en sciences de la société (Université de Genève) et d’un autre en informatique (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne). Il a été professeur invité à Art Center College of Design (Pasadena, California) et Politecnico di Milano (Italie).
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Recueil d'écrits sur l'art et le son, 1976-2018 Traduction Sophie Couronne avec la collaboration de Valérie Vivancos à paraître le 3 mars 2023 350 pages – 23 euros isbn : 978-2-492628-05-4
Dans les années soixante-dix David Toop était travaillé par l’idée que la musique puisse ne plus être contrainte par le formalisme d’un auditoire : les applaudissements, les huées, les capacités d’attention limitées, les exigences de gratification immédiate. Envisager le son et l’écoute en tant que pratiques fondatrices en soi emmène la musique vers de nouveaux territoires : extension du temps, nature sauvage, écrans de vidéo surveillance, sculptures chantantes, météo, méditations, vibration et résonance intérieure des objets, communications inter-espèces, modes d’emploi, actions silencieuses, et art de la performance. Toop cherchait à documenter les aspects singuliers et mal connus de ces recherches de son point de vue de praticien et d’auteur. Le défi était d’y parvenir sans être ramené au domaine de la musique en reconnaissant néanmoins la vitalité et l'hybridité des musiques du vingtième siècle qui approchaient galeries d’art, musées, et installations in situ. Toop s’est concentré sur les praticiens, dont les histoires sont aussi fascinantes que les implications théoriques et abstraites de leurs œuvres. Inflamed Invisible rassemble plus de quatre décennies d'essais, de critiques, d'interviews et de textes expérimentaux. Ce recueil est une exploration des strates sonores qui sont à la croisée des préoccupations sensorielles, intellectuelles et philosophiques, couches à travers lesquelles les objets, pensées et l’air même s’animent comme l’embrasement de l’invisible.
David Toop est musicien, écrivain et professeur émérite au London College of Communication. Il a publié Rap Attack, Haunted Weather, Exotica et Ocean of Sound, publié en français en 2001 aux éditions de l’Éclat et dont la version poche est parue en avril 2022. Il a enregistré de nombreux disques depuis 1975 et a collaboré avec des musiciens tels que Brian Eno, John Zorn, Jon Hassell, Derek Bailey, Evan Parker, Scanner, Ivor Cutler, Haruomi Hosono, Jin Hi Kim ou Bill Laswell. Ses écrits sur la musique ont été récemment rassemblés sous le titre Inflamed invisible (2019 Goldsmith Press, London), à paraître en français en mars 2023 aux éditions Jou. https://davidtoopblog.com
60 rue Édouard Vaillant, 94140 Alfortville – France mail : contact@editionsjou.net http://www.editionsjou.net
Genre : essai
Format : 12 x 18,5 cm
Pages : 512
Prix : 24 €
ISBN :978-2-490251-59-9
Né en 1940 à Téhéran, vivant en France depuis 1958, Youssef Ishaghpour est le plus français des Iraniens.
Après des études de cinéma à l’école Louis-Lumière et à l’IDHEC, il étudie la philosophie, l’histoire de l’art et la sociologie à l’École pratique des hautes études et à la Sorbonne. Docteur d’État, il a été professeur en histoire de l’art et en histoire du cinéma à l’IUT de l’université Paris-Descartes. Élève de Lucien Goldmann dont il a publié l’ouvrage posthume Lukacs et Heidegger, il s’initie à l’œuvre du jeune Lukacs. Formé par la lecture des œuvres de Walter Benjamin et de Theodor Adorno, il poursuit une réflexion nourrie par la philosophie, l’histoire, la politique et l’esthétique. Son œuvre se démultiplie dans ces différents domaines – peinture – littérature – photographie – cinéma. Mais qu’il s’agisse de Fautrier, Twombly, Courbet, Morandi, Rothko, de Duchamp, de Nizan, de Canetti ou d’Orson Welles à qui il a consacré une magistrale étude en 3 volumes, il est toujours question d’essayer de chercher la com préhension de notre époque à travers ce qu’elle a produit de plus remarquable. Il a publié aux Éditions du Canoë Le Poncif d’Adorno, le poème après Auschwitz, en 2018.
Il fallait un esprit comme celui d’Ishaghpour, familier de la philo sophie allemande comme de l’histoire de la peinture occidentale pour réussir à donner la dimension de l’œuvre de Kiefer et décryp ter les mécanismes sous jacents à son élaboration. Né sous les bombes, Anselm Kiefer a appris le monde en jouant dans les ruines. C’est l’origine et l’horizon de son œuvre qui s’est voulue, dès le départ, à la mesure de la grandeur auto-proclamée, auto-détruite et ravagée de l’Allemagne, et, partant de là, de celle de l’Histoire de l’humanité entière, depuis la désolation des pay sages calcinés jusqu’aux décombres d’anciens temples, et même du désastre originaire inhérent à la création du monde. Héritier de l’idéalisme et du romantisme allemand, Kiefer englobe et s’ap proprie tout – du matériel et de l’immatériel, du cosmos et de l’uni vers humain : ses propres rognures d’ongles et les brins d’herbe, l’empyrée, les cailloux et les fleurs, les mythes de diverses croyances (germanique, juive, grecque, chrétienne, gnostique) la parole des poètes(Ingeborg Bachmann, Paul Celan, surtout, et beaucoup d’autres), les traces de l’Histoire, les anges, les plantes et les constel lations. Utilisant des matériaux et des techniques divers, démulti pliant les supports (peinture, sculpture, vitrine, livres innombrables, ateliers grandioses, véritables domaines, cosmos à part entière, Kiefer, devant le désenchantement du monde, a recours, comme Wagner avant lui, au mythe et au « grand art ». Cet essai puissant et profond interroge à travers l’œuvre de Kiefer, la possibilité de l’art dans un monde qui – après Auschwitz – a survécu à sa propre ruine.
Cet essai, médité et écrit pendant 7 ans est parvenu au Canoë en même temps que l’annonce d’une grande exposition Kiefer au Grand Palais de décembre 2021 à janvier 2022, ce qui a précipité sa publication.
Genre : essai
Préface de jean Dubuffet
Format : 12 x 18,5 cm
32 illustrations couleur
Pages : 320
Prix : 24 €
ISBN : 978-2-490251-51-3
Michel Thévoz, né en 1936, professeur honoraire à l’Université de Lausanne, a été conservateur au Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne, puis conservateur de la Collection de l’Art Brut depuis sa fondation en 1976 et jusqu’en 2001. Il a consa cré une trentaine d’ouvrages à des phénomènes borderline tels que l’académisme, l’art des fous, le spiritisme, le reflet des miroirs, l’infamie, le syn drome vaudois, le suicide. Il a publié récemment L’art suisse n’existe pas aux « Cahiers Dessinés » et Pathologie du cadre aux Éditions de Minuit.
Voici réédité l’ouvrage de référence sur l’Art Brut dans l’écrire, revu et complété, portant sur les documents rassemblés par Jean Dubuffet et Michel Thévoz à la Collection de l’Art Brut à Lausanne. Notre société logocentriste fait du langage un pouvoir, et mesure la compétence d’un individu à son aisance à cet égard. Corollairement, le psychiatre fonde ses diagnostics sur les perturbations de l’expression verbale. Or, derrière les murs de l’asile, ou dans la solitude de leur retraite, cer tains proscrits de notre société s’expriment par l’écrit, secrètement et assidûment. Exclus de l’échange social, tenus pour irresponsables, ils tiennent le langage de ceux qui n’ont plus rien à perdre, et qui n’ont plus à respecter les règles de communication : langage de la rupture et de l’intensité, qui transgresse insolemment la frontière entre l’écrire et le dessiner, et qui nous révèle l’envers de notre culture.
On n’écrit pas seulement pour formuler des idées. Pas seulement pour communiquer quelque chose aux lecteurs ou pour agir sur eux. Pas même nécessaire ment pour s’extérioriser, pour exprimer sa sensibilité. On écrit aussi parfois, et dans un tout autre sens, pour s’affranchir de soi, pour s’aventurer hors de la sphère personnelle dans un espace imaginaire où se défont les pôles d’émetteur et de destinataire des messages. Le langage en tant que système conventionnel de com munication est alors mis à l’épreuve. Sans ces points de capiton que constituent le je, le tu et le il, qui l’arriment à des instances individuelles différenciées, il dérive et s’affole, perdant à la fois son sens et sa fonction.
Ce jeu d’écriture, qui consiste à manipuler les mots non comme des instruments de communication mais comme des substances magiques aux effets impré visibles, est un jeu dangereux, qui touche au principe premier de la socialité. Qui n’a pas été tenté, fût-ce le temps d’un rêve, de jouer ainsi à l’apprenti sorcier, et de se jouer soi-même en se livrant au langage plutôt que
de s’en servir ? L’institution culturelle est là, cependant, pour « faire façon » de tels détournements, s’ils se mani festaient de manière durable, et les réintégrer dans une communication au second degré nommée littérature.
Celle-ci s’est constituée dans la société occidentale à la manière d’un appareil, avec ses organes administra tifs et son réseau de contraintes, où agissent, en amont, la pression de la tradition, l’enseignement, l’initiation, le jeu des filiations et des sélections, et, en aval, les exi gences de l’édition, l’attraction publicitaire, la consécra tion mondaine, l’attente des lecteurs, la vigilance des critiques – contraintes qui se redoublent dans le champ économique par les impératifs du marché du livre1. Ainsi la littérature comme discipline ne se dissémine en aventures individuelles que pour se recueillir et se recentrer continûment, par un travail de réorganisation interne toujours plus intégrateur. Elle redonne une manière d’encadrement institutionnel aux expériences d’écriture les plus exorbitantes, et elle reconduit à un niveau supé rieur de sociabilité la répartition des rôles personnels, qui affronte non plus seulement cette fois le je au tu roma nesques, mais l’écrivain à ses lecteurs.
Or les écrits dont il est ici question ont pour caracté ristique première d’avoir échappé à l’institution littéraire et de lui demeurer réfractaires2. Pour les désigner, nous avons adopté, faute de mieux, le terme d’écrits bruts, par
2 La présente étude porte essentiellement sur les textes conser vés à la Collection de l’Art Brut à Lausanne.
analogie avec celui d’art brut inventé par Jean Dubuffet : « Nous entendons par là des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique, dans lesquels le mimétisme, contrairement à ce qui se passe chez les intellectuels, ait peu ou pas de part, de sorte que leurs auteurs y tirent tout (sujets, choix des matériaux mis en œuvre, moyens de transposition, rythmes, façons d’écri ture, etc.) de leurs propre fonds et non pas des poncifs de l’art classique ou de l’art à la mode. Nous y assistons à l’opération artistique toute pure, brute, réinventée dans l’entier de toutes ses phases par son auteur, à partir seu lement de ses propres impulsions. De l’art donc où se manifeste la seule fonction de l’invention, et non celles, constantes dans l’art culturel, du caméléon et du singe3. »
Encore le terme d’Art Brut peut-il lui-même prêter à confusion pour ce qu’il suggère d’immédiateté et de spontanéité à propos d’ouvrages qui sont justement le fruit d’une élaboration hautement réfléchie. Néanmoins, une fois levée cette équivoque, la notion d’écrit brut se définira essentiellement par opposition à la littérature telle qu’on l’entend ordinairement. On considérera comme écrits bruts des textes produits par des personnes non cultivées, ignorant (volontairement ou non) les modèles du passé, indifférentes aux règles du bienécrire, totalement étrangères par conséquent à l’institu tion littéraire, au monde des éditeurs, des critiques et des lecteurs, et n’ayant de rapport avec le livre, la revue
3 Jean DUBUFFET, L’art brut préféré aux valeurs culturelles in Prospectus et tous écrits suivants, tome I, p. 198-201.
ou le journal, que celui, très détendu, des gens du com mun. Encore les auteurs d’écrits bruts se soucient-ils moins que les gens du commun d’être entendus, de com muniquer leur pensée ; ils se sentiraient plutôt trahis par n’importe quelle forme de communication. Pour cette raison, ils se mettent en marge de la société, hors les normes, courant ainsi le risque d’être considérés comme mentalement malades – ce qui leur vaut dans bien des cas la détention psychiatrique. Malgré leur indifférence au code de communication et aux très hypothétiques destinataires de leurs messages – ou plutôt à cause de cette indifférence qui les soustrait à la normalisation culturelle et aux préoccupations de lucre et de prestige des écrivains professionnels –, ces auteurs abordent l’écriture avec un esprit de désinvolture, d’invention gratuite et irrespectueuse, de subversion jubilatoire, aussi bien dans le registre des idées que dans celui de syntaxe ou de l’orthographe. L’élément moteur de leurs travaux d’écriture, ce n’est pas la référence familière à des auteurs aînés dont il faudrait prendre l’exemple ou le contre-pied, c’est au contraire un malaise ini tial à l’égard de toute règle d’expression, un sentiment de non-appartenance qui se résout par une agression inventive contre le langage.
La notion d’écrit brut lève une autre ambiguïté qui a pu être entretenue par l’art brut : on a beaucoup insisté sur l’inculture des auteurs, sur leur affranchissement de la tradition et de la mode, sur leur situation « orpheline » par rapport aux artistes professionnels pris, eux, dans des
filiations d’école. Peut-être trouve-t-on effectivement chez quelques-uns – mais quelques-uns seulement – des représentants de l’Art Brut un analphabétisme artis tique à peu près intégral. Mais là n’est pas l’important. Ce qui compte, ce n’est pas le taux de notion inculquées, mais l’attitude adoptée à leur endroit. Le fait même qu’il existe ce qu’on peut considérer comme un art brut dans l’écrire est éclairant. En effet, ce serait une absurdité de parler en l’occurrence d’analphabétisme. Le recours au langage écrit indique déjà une relation littérale à l’écri ture en général, c’est-à-dire avec la masse diffuse des discours institués. Ce rapport peut être d’appartenance ou d’exclusion, de déférence ou de transgression, d’usage fonctionnel ou de magie, d’application concrète ou de simulacre – c’est évidemment le second terme de ces alternatives qu’il faut retenir en l’occurrence. Les auteurs d’écrits bruts ne parlent pas une autre langue que les écrivains professionnels, ni une langue plus rudimen taire. Ils ne sont ni plus riches ni plus pauvres du point de vue linguistique, et n’affectent ni l’un ou l’autre état. Il faudrait plutôt les considérer comme des intrus danse leur propre langue, comme des voleurs, qui procèdent par rapts systématiques trahissant le sens des mots et perturbant les convenances de la syntaxe. Plus que d’une création ex nihilo, c’est d’un mésusage qu’il faut parler, ou d’un « bricolage » linguistique, au sens que LéviStrauss donne à ce terme.
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(1’09’36)
On a toujours été dans un schéma où il y a une hiérarchie qui s’établit. Qu’est-ce qu’on fait si on enlève cette hiérarchie-là ? Qu’est-ce qu’on fait si on apporte chacun nos connaissances ? Qu’est-ce qu’on fait si on mutualise tout ce qu’on a et que l’on créé une nouvelle école ? Dans l’idée d’avoir une 21ème école d’architecture... ou plutôt une école zéro ! Roxane, écolier·ère zéro, Table ronde d’accueil
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« L’École Zéro est une expérimentation et l’Édi tion d’été en illustre ses fondements. Conçue comme une archive, elle collecte la matière l’ayant constituée et relate les événements qui ont façonné sa construction. Elle explore ce que cela signifie de s’organiser collectivement. Des idées et envies initiales à leur concrétisation sous ses différentes formes : le Workshop Zéro, le Séminaire Zéro, l’École Zéro, la création de l’association, et enfin, l’objet qui nous intéresse ici : l’Édition d’été n°1 de l’école zéro. Elle explore ce que cela signifie de s’organiser collective ment en son sein et autour. »
« Le rassemblement du matériau consti tuant l’ouvrage s’est effectué en 2 temps. Tout d’abord, il a fallu réunir tout ce qui avait été généré et qui permettait de documenter l’itinéraire de l’École Zéro, depuis ses débuts : lettres, manifestes, notes, mails, affiches, prospectus, esquisses, photographies, enregistrements audio et vidéo, retranscription des tables rondes, etc. Ensuite, nous avons émis un appel à contribution, en mai 2021 adressé à l’ensemble des personnes ayant été impliquées de près ou de loin dans l’aventure afin de livrer un retour d’expérience sur ce que représente l’école zéro aux yeux de ses participant es nous permettant ainsi de développer un regard critique sur ce que nous avions construit jusqu’ici. Les illustrations et textes qui nous sont parvenus étaient de natures très différentes, tant dans leur forme que dans leur fond. La parole était à tour de rôle factuelle, descrip tive, lyrique, personnelle, critique, politique, etc., illustrant ainsi la diversité des visions et approches hébergées au sein de l’École Zéro. À leur lecture, une dimension essentielle en est ressortie et a orienté la structure de l’ouvrage : au-delà de leur diversité, certains textes se ré pondaient et venaient naturellement créer une mise en débat. Sous nos yeux : une agora de papier où idées, opinions, désaccords, désirs, ambitions et contradictions dialoguaient. »
« L’idée de l’archive s’est constituée progres sivement et parallèlement. Il a fallu composer l’ouvrage selon plusieurs logiques : ne pas perdre le principe de mise en débat, repré sentative de l’école zéro, tout en proposant un itinéraire rétrospectif et spatialisé de sa fondation. »
« Ainsi la publication aborde chronologique ment les différents événements associés à l’École Zéro, {...}. De la même manière, elle livre une sorte de cartographie de ses déplace ments : du bâtiment Lenoir au sein de l’ENSA Paris-Malaquais à Contigné ; dans une logique de rapports d’échelles : de l’expérimentation in situ sur le site de l’école zéro d’été à des pro blématiques territoriales très larges, jusqu’à la formulation de l’hypothèse – ou l’utopie ? –d’une école zéro multiple et non située, qui pourrait se déployer partout. »
(extraits de la note introductive par Caroline Lacroix)
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« Le Séminaire Zéro (à l’origine d’École Zéro) ainsi que les Editions Burn~Août sont nés au cours de l’année 2019 dans une atmosphère de révolte nationale et de façon plus locale, dans une dynamique quasi identique de remise en question voire de rejet des 2 institutions dont ils sont respectivement les produits : l’École nationale supérieure d’architecture de Pa ris-Malaquais pour École Zéro et l’École natio nale supérieure des Beaux-Arts Paris pour EBA. 2 écoles se partageant inégalement les bâti ments répartis sur plus de 2 hectares au coeur du quartier de Saint-Germain-des-Prés à l’angle de la rue Bonaparte et du quai Malaquais. Il est important de souligner que si les positions géographiques des 2 initiatives se confondent du fait d’institutions mères attenantes, elles se déploient différemment, n’occupant pas les mêmes espaces de projection. École Zéro occupe une place centrale vers laquelle ont convergé es les étudiant es de Paris-Malaquais dans un front commun et aucun· l’existence. Tandis qu’EBA se situe en marge de la vie étudiante des Beaux- Arts {...}. Les 2, opérant alors de manière quasi opposée, l’un ouvertement, l’autre plus discrètement.
« Si c’est le hasard d’une rencontre qui a permis leur première connexion, c’est bien la volonté d’École Zéro d’éditer et nous de faire d’EBA un outil qui puisse être fonctionnel et employable par d’autres qui constituèrent la base de ce groupe de travail. Par fonctionnel et employable, nous entendons la mise en place de réseaux pratiques et théoriques afin que circulent les savoir- faire, les compétences et les ressources que nous développons dans nos pratiques respectives. Si il fallait redéfinir le rôle de notre structure aujourd’hui, nous dirions qu’elle n’a pas pour vocation de diffuser des formes éditées, mais plutôt de fluidifier les échanges entre nous par le biais de celles-ci. C’est en tout cas comme cela que nous avons envisagé notre travail avec École Zéro et pour ces raisons que nous décrivons EBA comme un outil. »
« Se rendre à la source d’École Zéro, ce serait peut-être remonter jusqu’en 2019, précisément le 29 novembre, lorsque le Conseil d’État rend la décision ordonnant « au ministre de la Culture de démolir les 2 bâtiments à usage de locaux d’enseignement supérieur implantés dans les jardins de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts avant le 31 décembre 2020 ». Pour cause, les 2 gâchent la vue de l’hôtel particulier du milliardaire François-Henri Pinault. S’en suivent, de la part des étudiant es de Mala quais, une forte mobilisation et la naissance du Séminaire Zéro. C’est alors toute une école qui se met en marche contre la victoire hautement symbolique de l’argent sur la culture. Une marche dans laquelle tous tes – étudiant es, professeur es, employé es de tous les hori zons – pouvaient trouver des espérances. {...} »
« Exister en tant que groupe/collectif/initiative au sein d’une institution supérieure d’ensei gnement, c’est nécessairement s’inscrire dans la longue tradition des mouvements étudiants. Aussi vieux que l’université, on peut retrouver la trace de ces mouvements dès le XIIème siècle : les étudiant es de La Sorbonne proclamant la grève à chaque arrestation d’un e étudiant e par la police ou en 1453, à l’assassinat de Ray mond de Mauregard par les sergents du Châte let. Si les événements de Mai 68 sont les plus communément cités, ils ont fait l’objet d’une
diant es, c’est en convoquer l’archive lorsque des remous agitent le monde politique. Comme suggéré plus tôt, c’est témoigner que les lieux d’études et les savoirs qui y sont produits ne sont pas hermétiques au contexte social. En ce sens, on se rappelle la charte d’apolitisme que l’UNEF, principal syndicat étudiant à l’époque, a été obligée de signer par le gouvernement au moment de la guerre d’Algérie. Le travail éditorial avec École Zéro est de l’ordre de la documentation, documentation d’une lutte spécifique à une institution, mais qui produit un discours plus large sur le désir d’émancipa tion du savoir conduisant les étudiant es à se coaliser. {...} Garder vive la mémoire des mouve ments d’étudiant·es c’est peut-être, des grèves de la Sorbonne en passant par la charte d’apoli tisme signée par l’UNEF jusqu’aux luttes contre la loi ORE en 2018, documenter les savoirs et manières de vivre dont on a voulu empêcher l’émergence. »
des lieux par lesquels elle est communément délimitée. Il s’agit alors de dépasser la position critique universitaire, position qui en faisant office de diagnostic n’est que réaffirmation du problème. Il n’y aurait de critique admise que si elle est la base commune à partir de laquelle il devient possible d’explorer les possibilités objectives du réel et d’expérimenter leurs concrétisations en inventant de nouvelles ma nières de vivre. C’est dans cette voie-là que se situe le travail d’École Zéro dont il nous a paru évident de diffuser les productions textuelles et plastiques de ses écolier ères tant nous y trou vons du sens dans la réédification de mondes post-pandémiques. »
(extraits de la préface par les Éditions Burn~Aout)
«
Si dans le paragraphe introductif nous évo quions des élèves et professeur es à l’assaut des représentations de l’école, c’est moins pour proclamer son démantèlement pur et simple que pour signifier une volonté de l’ouvrir sur le monde en en faisant tomber les murs. Dans le contexte actuel de destruction des universités et de privatisation des écoles et face à la pres sion croissante du pouvoir il devient de plus en plus urgent de s’extraire de l’enclave que commence à former le système institutionnel.
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École Zéro est un collectif fondé en 2020 dont l’objectif est de réfléchir aux différentes ma nières de « faire école » collectivement, en met tant en relation l’aménagement du territoire avec différents champs disciplinaires et en proposant notamment d’explorer les territoires hors métropole. Elle est un espace de rencontre, de partage, de recherche et d’expérimentation à différentes échelles et sous des formes alternatives de création ouvertes à tous tes et s’adressant à une grande diversité d’ac teur trices public ques et privé es. École Zéro a animé le Séminaire Zéro (2019-2020) et a organisé deux écoles d’été : Contigné (2020) et Richelieu (2021).
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Éditions Burn~août est un projet éditorial indépendant ayant comme noyau dur un groupe affinitaire qui se disperse à travers ses collaborations. En tant qu’éditeurs, nous envisageons la portée de nos gestes moins à des fins de production que de connexions.
Par le biais de ces réseaux de complicité que nous construisons, nous voulons poser les bases d’une certaine forme d’autonomie.
Elle repose sur l’élaboration d’un réseau autre à partir d’un piratage de la circulation classique des biens culturels. Cela implique des conséquences formelles et économiques : mise en doute de la forme livre et de sa diffusion, mise en doute du terme même de diffusion auquel nous préférons celui de dissémination — l’intégralité de notre production est en accès libre sur notre portail de télé chargement. En faisant cela, nous encourageons son appropriation, sa transformation, son utilisation et sa copie.
De la misère de John D. Alamer (2019), L’usage de la violence de John D. Alamer (2020), Comment démonter un monument de Sarah Parcak et @decolonizethisplace, traduit par Mamaroad (2020), Cycle Labor n°1 : Labor, de Gauthier Andrieux Chéradame (2021), Chaque jour sa peine archives 2019-2020, par Gustave Birchler et la G.A.L.E (2021),Vers un modèle rentable pour une maison d’édition autonome de Marc Fischer, traduit par B. Ab’cassis (2021), Politiser l’enfance : une pré-anthologie, co-édité par Laurel Parker Book, John D. Alamer et Vincent Romagny (2021), École Zéro, édition d’été n°1, itinéraire d’une école en construction, co-édité avec École Zéro (2021), Nous faire justice, reader sur le viol et les ripostes extra-pénales par Thelma Lauren et John D. Alamer (2021) → catalogue
Les éditions Burn~Août sont rattachées à l’association : Camille Honnête (SIRET : 89143747700013)
13, rue des coudes cornettes 93230 romainville
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École Zéro et Éditions Burn~Août
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Crédits photos :
Spag Bertin : p.1, p.2, p.7
Théo Pall : p.1, p.3, p.4, P.6
L’architecture suisse alémanique constitue probablement le courant le plus important de la scène architecturale contemporaine. Son apport, dans le contexte singulier qui a suivi la crise postmoderne des an nées 1970, est considérable. Rarement, dans l’histoire de la discipline, théorie et pratique n’auront été à ce point soudées en une même force productive. Puisant aux sources vivantes de la pensée et des oeuvres des principaux protagonistes de la période (Peter Zumthor, Diener et Diener, Herzog et de Meuron, Burkhalter et Sumi, Miroslav Šik, Gion A. Caminada, Christian Kerez…), Émeline Curien restitue, avec lim pidité, la complexité d’un tissu problématique d’une incroyable richesse sémantique. Explorant un vaste espace de conception, historiquement structuré autour de la notion de construction, ce livre passionnant offre au lecteur une synthèse précieuse. Il porte un regard neuf sur l’une des contributions collectives les plus conséquentes à l’architecture de notre temps.
La présente édition est une co-production des Editions Fourre-Tout et de l’ENSArchitecture Nancy
304 pages Hard Cover, format 165 * 330 mm
Cette édition a bénéficié du soutien de la Cel lule architecture de la Fédération WallonieBruxelles et de l’école nationale supérieure d’architecture de Nancy.
Imprimeur : Tiskárna Helbich, a.s. / Brno / République tchèque
Graphisme : Antoine Lantair et Pierre Geurts
Diffusion en Belgique et en Europe : Adybooks Diffusion pour le reste du monde : Editions Fourre-Tout et MOTTO.
Éditions Fourre-Tout
Directeur : Pierre Hebbelinck
Responsable éditorial : Pierre Geurts 43 rue Fond-Pirette, B-4000 Liège, Belgique
Téléphone : +32 (0)4 226 53 26
Email: fourretout@pierrehebbelinck.net
L’architecture suisse alémanique 1979-2007
Pensées constructives
Université de Paris 1 – Panthéon-Sorbonne
Histoire de l’art Architecture
Doctorat de l’Université
Thèse dirigée par Monsieur MASSU Claude Soutenue le 27 janvier 2012
AUTEURE
Émeline Curien
DIRECTEUR DE PUBLICATION
Pierre Hebbelinck
Pierre Geurts et Antoine Lantair (NNstudio)
Margot Joyes
Jean-François Henrotte
Émeline Basselin
Émeline Curien.
« En Suisse, on dessine une construction ».
C’est en ces termes qu’Henri Bresler décrit la spécificité de l’architecture helvétique.
Dessiner une construction ? Cela laisse entendre une façon particulière de concevoir, dans laquelle les aspects constructifs sont pensés dès les origines de la réflexion. L’édifice serait indissociable des choix liés aux matériaux, à leur mise en forme et à leur mise en œuvre. Ceux-ci ne viendraient pas « après coup » au terme d’une réflexion formelle, et ils ne pourraient être modifiés sans remettre en question l’intégralité du projet.
Mais utiliser le terme « dessiner », n’est-ce pas aussi suggérer que la construction fait l’objet d’une mise en forme spécifique, et qu’elle n’est pas que le résultat d’une approche rationnelle fondée sur des nécessités techniques et économiques ? Elle serait aussi le résultat d’un dessin fait par l’architecte selon des critères non seulement techniques, mais aussi plastiques, symboliques, théoriques, sociaux, philosophiques…
S’interroger sur la construction dans l’architecture suisse, c’est donc s’intéresser aux liens indissociables entre les questions constructives et leurs implications spatiales, esthétiques et culturelles. C’est plus largement considérer la pensée des architectes, la manière dont ils conçoivent – dans tous les sens du terme - leurs édifices. C’est donc d’une part chercher à comprendre leur démarche de travail et les outils et théories qu’ils mobilisent au cours du processus de projection, mais c’est aussi, d’autre part, essayer de saisir, pour chacun d’eux, le sens qu’ils donnent au bâtir, la vision qu’ils ont de leur métier et de leur rôle dans la société.
Emeline Curien a suivi une formation d’architecte et a réalisé une thèse en histoire de l’art. Elle enseigne à l’ENSArchitecture Nancy et est chercheuse au LHAC, laboratoire dans lequel elle poursuit ses recherches sur les pratiques contemporaines de l’architecture. Elle est l’auteur des ouvrages Gion A. Caminada, S’approcher au plus près des choses (Actes Sud, 2018) et de Pourquoi bâtir encore? Atelier d’architecture Eric Furnémont (Editions de la Province de Liège, 2019).
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Créer, voyager, dessiner, construire : c’est l’ADN du bouillonnant architecte et designer Marcelo Joulia. Chassé de son pays, l’Argentine, par le coup d’État militaire en 1976 il a puisé dans ce traumatisme personnel la force des grands bâtisseurs. Depuis trente ans, il a fait de son agence Naço « intuition » en guarani , le laboratoire d’une architecture globale et inventive qui décloisonne les genres et les métiers, mêlant les savoirs, les arts et les parcours. N’appartenant à aucune école, farouchement attaché à son indépendance et à sa liberté, il a imaginé un espace de création unique dont le savoir faire et la rigueur s’épanouissent aussi bien dans l’univers du luxe que dans celui de la mobilité urbaine ou des grands projets architecturaux. Aventurier insatiable, il s’intéresse à tout, immeubles de grande envergure, design, mobilier, vélos, bateaux, et ne s’interdit rien. Sa passion : travailler en équipe, faire se rencontrer des talents pour imaginer des mondes. Épicurien, gourmand, généreux, passionné d’art et de gastronomie, Marcelo Joulia invente des lieux à son image, uniques et accueillants, toujours dynamiques.
Ce livre retrace la vision d’un homme et d’une agence qui a su s’entourer des meilleurs pour continuer à faire vivre dans le futur une architecture exigeante et iconoclaste.
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en architecture, urbanisme,
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● Amateurs/Épicuriens
Code Serendip
ISBN
Format
Nbre
Cartonné,
jaquette faisant office d’affiche
Entretien de Marcelo Joulia par Jérôme Sans Introduction par Vanessa Schneider
JS Comment vous définiriez-vous ? Comment définiriez-vous votre activité ? Marcelo Joulia Je suis un bricoleur, un « faiseur » qui a appris à s’adapter, construire et rebondir à partir de peu de choses. J’aime faire. Depuis très longtemps, j’ai accepté de ne pas être un penseur. Cela ne veut pas dire que je ne réfléchis pas, mais j’aime avant tout l’acte de bâtir, de construire, de souder les choses ensemble.
JS Autrement dit, aimez-vous l’idée qu’autrefois les architectes étaient considérés comme des bâtisseurs ?
MJ Oui, tout à fait. Les architectes étaient considérés comme des bâtisseurs au sens large, qu’il s’agisse de bâtisseurs de cathédrales ou de trulli dans les Pouilles. Le bâti est un tout construit. Je passe beaucoup de temps à réfléchir à un projet, à l’objet, au bâtiment, mais j’apprécie encore plus la réalisation. Les projets qui ne se construisent pas ne m’intéressent pas.
JS Vous êtes architecte, urbaniste, scénographe, designer, graphiste, restaurateur : que répondez-vous à ceux qui s’interrogent sur votre éclectisme ? Que signifie cette somme hétéroclite de projets ?
MJ Je suis même allé jusqu’à fabriquer des jus de pommes, produire des légumes frais, concevoir des vélos et bien d’autres choses encore ! Au premier regard, cette diversité de projets peut sembler très hétérogène, mais entre l’architecture et la gastronomie ou les autres champs dont vous parlez, j’ai la conviction qu’il existe une cohérence et de multiples connexions et passerelles.
JS Vous êtes né en Argentine, mais votre grand-père était Aveyronnais. Vous êtes arrivé en 1976 en France après le coup d’état en Argentine. Quelle est votre relation avec la France ?
MJ Mes premières années en France furent en tout point inoubliables. Plusieurs images ont marqué mon arrivée à Paris en 1976. J’avais alors seulement dix-sept ans. Ma première impression fut celle de l’expérience de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle dessiné par Paul Andreu conçu en 1967 et mis en service depuis 1974. C’est un bâtiment extrêmement futuriste, que l’on surnommait « le camembert », qui vous place dans un état de transit, d’entre-deux, de voyage quasi poétique vers le futur, connu pour ses passerelles en tubes transparents avec ses tapis roulants qui se croisent dans le vide, du centre du bâtiment sous une fontaine. Nous venions de quitter notre pays natal avec ma sœur et nous ne savions rien de ce qui nous attendait. Nous ne parlions pas un mot de français. Très angoissés, nous laissions sortir les gens de l’avion qui se vidait progressivement. Puis, une fois dans l’aéroport, nous nous sommes littéralement perdus. Nous ne savions pas comment sortir. Le plan du terminal en forme circulaire nous plongeait dans un état de confusion : étions-nous arrivés au niveau de la douane ou de la sortie ? Nous sommes peut être resté deux ou trois heures à tourner en rond ainsi. Il nous a finalement fallu suivre d’autres voyageurs pour trouver notre chemin vers l’extérieur. Je me souviens de ces tapis roulants extraordinaires en caoutchouc, au lieu d’être en métal comme c’est souvent le cas aujourd’hui. N’étant pas originaire d’une grande ville comme Buenos Aires, mais d’une petite ville de province, Córdoba j’ai fortement ressenti la puissance du pays qui allait m’accueillir une fois passées les portes de l’avion.
Une seconde image m’a frappé la même année, celle du Centre Georges Pompidou de Renzo Piano et Richard Rogers alors en construction. Son ouverture en 1977 fut un évènement mémorable avec ses 2400 m2 de bibliothèque gratuite ouverte presque « 24 heures sur 24 ». Son accès est plus restreint aujourd’hui, car nous sommes trop nombreux, mais à ses débuts, c’était un endroit absolument fascinant. Un lieu de vie d’une nouvelle génération ouvert à tous.
JS Quel a été votre parcours universitaire à Paris ? Êtes-vous entré immédiatement en école d’architecture ou avez-vous étudié d’autres disciplines ? MJ À mon arrivée à Paris en 1976, j’ai pris conscience que la France était un pays de « spécialistes ». Il y avait de multiples spécialités propres à chaque domaine de santé par exemple et pour toutes les sphères de la société. Immédiatement, j’ai su que je ne serais jamais un spécialiste. Je voulais défendre l’idée que je pouvais toucher à de nombreuses disciplines, sans me fixer de limites.
Dix ans plus tard, j’ai commencé des études d’architecture à l’école nationale d’architecture de la Villette. Auparavant, j’ai étudié le français au Centre universitaire expérimental de Vincennes fondé en 1968. C’était une université résolument expérimentale, un lieu invraisemblable, délirant. J’ai vécu l’effervescence de cet endroit innovant et ouvert sur le monde contemporain, où de nouvelles matières étaient enseignées pour la première fois comme les arts ou l’urbanisme, avec son « souk » dans l’entrée. Tous
Quatrième volume d’Habiter. Cahiers transdisciplinaires
Comment les personnes sans abri habitent elles la ville ? Quel rapport à l’espace construisent elles ? De quoi est faite la ville qu’elles habitent ? La présence des personnes sans abri dans les espaces publics de la ville est souvent perçue comme celle d’une altérité indépassable qui dérange, met mal à l’aise, fait peur. Issue de cinq années de recherches et d’enquêtes ethnographiques menées à Bruxelles, la réflexion développée dans ce volume interroge ces représentations de manière critique et propose une compréhension différente des personnes sans abri et des espaces qu’elles pratiquent. Pour ce faire, la question du sans abrisme est abordée au prisme de l’habiter, en prenant en considération la quête de ces personnes d’espaces habitables. Comment une telle approche peut elle contribuer à la reconnaissance des personnes sans abri en tant qu’habitants légitimes de la ville ? Comment une telle reconnaissance peut elle devenir une opportunité pour repenser le projet urbain, l’habitabilité de la ville et les possibilités de coexistence qu’il vise à concrétiser ?
Les cinq parties qui composent le volume explorent la relation entre l’habiter « sans abri » avec une attention spécifique portée aux femmes et les transformations de l’espace urbain.
Ce faisant, « le sans abrisme » perd ses contours de phénomène unique et uniforme : des géographies multiples se révèlent, faites d’une pluralité de modes d’occupation des espaces publics, d’une hétérogénéité d’espaces investis, d’une diversité de personnes concernées. Chacune d’entre elles construit et reconstruit constamment le rapport à la ville qui lui est propre, et performe ainsi sa quête d’espaces habitables. Situé au croisement de la géographie sociale, de l’ethnographie, de l’architecture et de l’urbanisme, cet ouvrage mobilise également des formes d’écriture variées en tant que résultat de collaborations artistiques mises en place pour la réalisation d’un web documentaire et d’un film. Ainsi, ce texte pourra se lire comme tentative de raconter l’entrelacement/l’agencement entre des géographies et des cartographies qui peuvent paraître très éloignées, mais qui n’existeraient pas les unes sans les autres : celle d’une ville habitée par des personnes sans abri, celles tracées et effacées par l’impermanence de leur habiter, et celles que l’autrice dessine en passant d’un endroit à l’autre, d’un positionnement à l’autre. L’hybridation méthodologique entre parole écrite, images photographiques, dispositifs audio visuels permet alors de sortir d’une représentation unique et réifiant des personnes sans abri et des espaces qu’elles habitent, et de produire une forme de connaissance fondée sur des points d’observations variés, à partir de moyens et d’hypothèses multiples. Ainsi, le volume pourra se lire comme
un terrain d’expérimentation où se révèle et se raconte une ville « autre », où imager d’autres futurs devient possible.
● Comment les personnes sans abri habitent elles la ville ? Quel rapport à l’espace construisent elles ? De quoi est faite la ville qu’elles habitent ? La présence des personnes sans abri dans les espaces publics de la ville est souvent perçue comme celle d’une altérité indépassable qui dérange, met mal à l’aise, fait peur. Issue de cinq années de recherches et d’explorations ethnographiques menées à Bruxelles, la réflexion développée dans ce volume met en question ces représentations stigmatisantes et propose une compréhension différente des personnes sans abri et des espaces qu’elles habitent.
● Étudiants : en architecture, urbanisme, anthropologie, géographie, etc.
● Professionnels confirmés désireux d'actualiser leurs connaissances ou de nourrir leur réflexion sur ces questions fondamentales aujourd’hui.
publication :
Les Cahiers d’Europan 16 en France - Villes vivantes
(sous réserve d’ajustement de la conception graphique)
Sortie : octobre 2022
Format fermé : 140 x 250 mm / 112 pages
Intérieur
- 16 pages impression argent sur papier Keaykolour Azur 120g - 64 pages imp. noir (1/1) sur Munken Print White main 2.0 90g/m2 - 16 pages imp. noir (1/1) sur Keaykolour Citrus Yellow 120g/m2 - 16 pages imp. noir (1/1) sur Keaykolour Particles Snow Recyclé 100g/m2
Couverture
Marquée à chaud à vide sur Groccer Kraft 270g + impression en pantone métallique des 136 noms des jeunes concepteur.rice.s sélectionné.e.s en France
Tirage : 650 ex., 200 ex. destinés à la vente
Prix de vente : 9 €
ISBN : 978-2-9572443-4-8
EAN:
Les éléments iconographiques en couleur sont concentrés en un seul feuillet introductif. Le reste du contenu se déploie en N&B. Les textes sont mis en avant par une mise en page simple facilitant la lecture.
Les Cahiers d’Europan 16 portent un regard réflexif et transversal sur les idées et questionnements principaux de la session 16 d’Europan. Se superposant au catalogue des résultats sans s’y substituer, ils sont autant une prise de recul sur la session 16 qu’un prolongement prospectif sur les explorations à mener dans la session 17, dont le thème porte également sur les Villes Vivantes. Les Cahiers d’Europan 16 cherchent également à relier ce cadre théorique et thématique, notamment autour du Care, aux applications et conséquences pratiques qu’il implique.
Les Cahiers d’Europan 16 se présentent sous la forme de trois feuillets reprenant les trois axes des tables rondes qui se sont déroulées le 8 février à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine. Ils en résument les principaux apports, rapportent certains dialogues et en prolongent les conclusions par des approfondissements ciblés. Le premier feuillet traite des nouvelles limites et des nouveaux rythmes à prendre en compte, voire à démultiplier, dans le cadre d’une utopie du Care. Le deuxième feuillet pose la question des relations et des collaborations à mettre en œuvre au sein des territoires du vivant et de ce que nous pourrions nommer un urbanisme du tiers. Le troisième feuillet se demande de quelle(s) manière(s) l’éthique du vivant appelle à repenser notre conception de l’architecture. Le célèbre « architecture ou révolution » du XXe siècle est-il amené à muter en « maintenance ou révolution » ?
Un feuillet introductif présente les figures récurrentes et les représentations spécifiques élaborées par les projets sélectionnés. Un feuillet conclusif met en avant les détails innovants des propositions que ce soit au niveau des outils convoqués, des mots employés ou des formes et typologies déployées.
Les concepteurs des disciplines de l’espace (architectes, paysagistes, urbanistes, programmistes, ingénieurs, écologues…), professionnels, chercheurs et étudiants mais aussi les maîtres d’ouvrages, les promoteurs, les collectivités territoriales et leur services… bref pour tous ceux qui s’intéressent à la création et l’innovation architecturale et urbaine voulant enrichir leur propre pratique ou contacter des équipes talentueuses.
Collectif dont Hélène Peskine, secrétaire permanente du PUCA, Raphaël Besson, Julia Tournaire, Nicolas Binet, Freddy Kaczmarek, Christian Dautel, Shiraz Moret-Bailly, André Kempe, Jean Richer, Louis Vitalis et Marie Tesson. Également, des retranscriptions de plusieurs interventions du 8 février à la Cité d’architecture et du patrimoine dont une retranscription des propos de Djamel Klouche, grand prix d’urbanisme 2021.
éditeur : Europan France, Isabelle Moulin - i.moulin@europanfrance.org
diffuseur : Paon diffusion, Antoine Leprêtre - paon.diffusion@gmail.com
distributeur : Serendip livres - contact@serendip-livres.fr
Après la révolution est un journal d’application de la pensée architecturale à d’autres objets que la production de bâti. Ce troisième numé ro thématique annuel traite de la pédagogie comme transformation des êtres. Il engage un bilan critique des modalités programmatiques et organisationnelles de pédagogies issues de processus insurrectionnels et révolutionnaires dans le monde, d’un point de vue théorique, critique mais aussi en donnant la parole à des acteur·ice·s de ces événements. Ce travail est accompagné de la republication de documents historiques peu accessibles et d’hypothèses infrastructurelles. Il explore parallèlement d’autres architectures possibles pour les contes
tations et d’autres pédagogies à mettre en œuvre après la révolution.
Comité de rédaction du journal : Manuel Bello Marcano, Lynda Devanneaux, Adrien Durr meyer, Anaïs Enjalbert, Sara El Alaoui, Émilien Épale, Paul Guillibert, Marianna Kontos, Thimo thé Lacroix, Léo Pougnet, Claire Thouvenot, Amélie Tripoz, Emma Vernet, Xavier Wrona.
Ce journal est une des activités de l’association Après la révolution, basée à Saint-Étienne. Ce numéro 3 comprend 63 contributions. Il est im primé, relié et façonné à Saint-Étienne par les membres de l’association Après la révolution.
Format : 20,8 x 29,5 cm, 350 pages environ
ISSN : 2678-3991
ISBN : 978-2-493403-08-7
Prix : 20 euros minimum
Rayons : Beaux arts / Essais
Thèmes : Architecture / Philosophie / Sciences sociales
Sortie : 3 février 2023
INTRODUCTION GÉNÉRALE – Le comité de rédaction
INTRO – Le comité de rédaction
LE MAÎTRE IGNORANT – Jacques Rancière (Extraits) PÉDAGOGIE DE L’OPPRIMÉ – Paulo Freire (Extraits) UNE SOCIÉTÉ SANS ÉCOLE – Ivan Illich (Extraits)
LA MÉTHODE NATURELLE DANS LA PÉDAGOGIE MODERNE » POUR LE TEXTE DE CÉLESTIN ET ÉLISE FREINET Célestin & Elise Freinet (Extraits)
LA PÉDAGOGIE ENGAGÉE – Bell Hooks (Extraits)
UN HAMSTER À L’ÉCOLE – Nathalie Quintane (Extraits) L’ÉCOLE EN RÉVOLUTION. L’APPLICATION DES MÉTHODES DEWEYENNES EN RUSSIE SOVIÉTIQUE – Guillaume Garreta FAMILLE ET ÉCOLE – Nadejda Kroupaskaïa
LA FAMILLE ET L’ÉTAT COMMUNISTE – Alexandra Kollontaï DISCOURS SUR LES SCIENCES ET LES ARTS & LA PENSÉE ÉDUCATIVE DE CONDORCET – Jean-Jacques Rousseau & Bernard Jolibert
YOUNG LORDS. HISTOIRE DES BLACK PANTHERS LATINO – Claire Richard (Extraits)
BLACK MOUNTAIN COLLEGE BULLTIN 2. “CONCERNING ART INSTRUCTION” – Josef Albers
LOUISE MICHEL. MEMOIRES : 1886 – Claude Rétat
UN ARCHITECTE DANS LA « RÉPUBLIQUE DES ARTS » – Aurélien Davrius & Jacques-François Blondel REFLECTIONS ON LITTLE ROCK – Hanna Arendt
LA RÉVOLUTION – NUMÉRO 3 – PÉDAGOGIE
NOUS VOUS ÉCRIVONS DEPUIS LA RÉVOLUTION. RÉCITS DE FEMMES INTERNATIONALISTES
AU ROJAVA – Collectif
L’ARPENTAGE OU LE PARTAGE COLLECTIF DU SAVOIR – Zoé Maus (CIEP-communautaire)
MY PEDAGOGIC CREED – John Dewey
EL SOCIALISME Y EL HOMBRE EN CUBA – Comandante Ernesto Guevara
WHO SHALL SURVIVE ? – Jacob Moreno
INTRO – Le comité de rédaction COMMENT PASSER D’UNE PÉDAGOGIE DU CAPITAL À UNE PÉDAGOGIE REVOLUTIONNAIRE ?
INTRODUCTION À LA SECTION « EPISTÉMOLOGIE » – Léo Pougnet pour le comité de rédaction
LE SYSTÈME ÉDUCATIF : POUR L’AUTONOMIE ET L’ÉMANCIPATION – Cybèle David THÈSES SUR FEUERBACH 3 – Karl Marx VHUTEMAS. PROGRAMME PÉDAGOGIQUE, RÈGLEMENT ET VISITE DE LÉNINE AUX VHUTEMAS
Documents d’époque traduits du russe
PROGRAMME PÉDAGOGIQUE DE L’ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DE CRÉATION INDUSTRIELLE – Patrick Bouchain 18 PRINCIPES POUR DÉVELOPPER UNE PÉDAGOGIE ÉMANCIPATRICE DANS LES ENSA
Adrien Durrmeyer & le comité de rédaction
INTRO – Le comité de rédaction DÉCOLONISATION DU CAPITALISME – Océane Arbez & Anaïs Ordonneau DÉFINANCIARISATION, PROGRAMME DE DISSOLUTION DU SYSTÈME DU MARCHÉ
Claude Lahaye & Marie-Annick Rabefiraisana DES GRAINES LIBRES À LA RÉSISTANCE DES TERRITOIRES – FX. Bodet & Anonyme LE RÉCIT DE LA RENAISSANCE DE L’HOMO GAÏANICUS – Elisa Seguin & Rich LE RENVERSEMENT ÉNERGÉTIQUE – Damien Gesse & Maine Terrat UN NOUVEAU PACTE AVEC LA NATURE – Sonia Chaya & Aurélie Vial REDÉFINITION DES ÉCHANGES – Elisabeth Nampry & Anonyme SORCIÈRES, LA RÉSISTANCES INVAINCUE AU CAPITALISME – Alexandre Chabanne & Rémy Guggiari BIBLIOGRAPHIE DES TEXTES ÉTUDIÉS DURANT LE SEMESTRE
INTRO – Le comité de rédaction ÉDUCATION POPULAIRE – Gilles Épale. Un entretien avec Xavier Wrona pour le comité de rédaction L’ÉDUCATION PEUT-ELLE ÊTRE ÉMANCIPATRICE ? LE LYCÉE EXPÉRIMENTAL DE SAINT-NAZAIRE – Julie Elbois (membre de l’équipe éducative), Louis & Loucia (élèves). Un entretien avec Timothé Lacroix, Claire Thouvenot & Xavier Wrona pour le comité de rédaction LES MYSTÈRES D’ÉLEUSIS. INITIATION, CONDITIONS D’ADMISSIONS & HYMNES HOMÉRIQUES 33 À DÉMÉTER – Victor Magnien PÉDAGOGIE ET MARXISME. ÉDUCATION & COERCITION DANS L’ÉDUCATION – Antonio Gramsci ECOLE ZÉRO, ÉDITION D’ÉTÉ N° 1 : ITINÉRAIRE D’UNE ÉCOLE EN CONSTRUCTION – Collectif CINÉ CLUB RÉVOLUTIONNAIRE D’APRÈS LA RÉVOLUTION. UN ESSAI VISUEL – Emma Vernet & Xavier Wrona POINT DE VUE ÉTUDIANT SUR L’ENSEIGNEMENT DE L’ARCHITECTURE – Collectif étudiant·e·s diplômé·e·s
INTRO – Le comité de rédaction BAUHAUS BISSAU. COLONIALISME, DESIGN, MODERNITÉ – Tiphaine Kazi-Tani UN RÉSEAU D’ÉCOLES DE RÉFORME DES MOYENS DE PRODUCTION DANS UNE PARTIE DU MONDE ÉMANCIPÉE DU CAPITALISME VISANT À CONSTRUIRE UNE NOUVELLE RÉALITÉ : LES VHUTEMAS EN URSS DE 1920 À 1930 – Xavier Wrona OPEN SCHOOL EAST : UN ESPACE D’APPRENTISSAGE, COLLABORATIF, GRATUIT, INCLUSIF, POLYVALENT Anna Colin. Un entretien avec Manuel Bello-Marcano, Claire Thouvenot & Xavier Wrona pour le comité de rédaction
APRÈS LA RÉVOLUTION – NUMÉRO 3 – PÉDAGOGIE
CHILD’S PLAY – Guillaume Désanges (extraits)
RESSOURCES POUR UNE PÉDAGOGIE ANTISEXISTE – Collectif Fédération SUD Éducation SOIGNER L’ÉCOLE – Marine Éric
VERS UNE ARCHITECTURE NÉOLIBÉRALE – Adrien Durrmeyer
LA PUISSANCE DES MÈRES. POUR UN NOUVEAU SUJET RÉVOLUTIONNAIRE – Fatima Ouassak (Extraits)
LES SANS FACS – Collectif
ISSEP ET ÉCOLES D’EXTRÈME DROITE. « ÉCOLE DE MARION MARÉCHAL : ANATOMIE D’UN FIASCO » & « AVEC LEURS FORMATIONS FINANCÉES PAR LA CAISSE DES DÉPÔTS, LES AMIS DE MARION MARÉCHAL
FONT DES BONNES AFFAIRES » – Robin d’Angelo (JDD) & Lucie delaporte (Mediapart)
DATA PORTRAITS VISUALIZING BLACK AMERICA – William E. B. DU BOIS (Extraits)
CEUX QUI NE SONT RIEN – Taha Bouhafs (Extraits) À PROPOS DE LA TRANSFORMATION DE L’ARCHITECTURE DU MONDE PAR LA GUERRE : LE CAS DU JAPON
– Xavier Wrona, Est-ce ainsi
OCCUPATION DE NANTERRE ET TRANSFORMATION DES ÊTRES – Elsa Lanzalotta, Paul Guilibert & Claire Thouvenot.
Un entretien avec Timothé Lacroix et Xavier Wrona pour le comité de rédaction
Le présent numéro d’Après la révolution a pour objectif de travailler la question des projets pé dagogiques compris comme un processus de transformation et d’émancipation des êtres en imaginant comment la discipline architecturale pourrait être utile à la construction de pédago gies alternatives à celles du capital. Ce numéro s’est fixé comme objectif de travailler la ques tion des structures et des programmes pédago giques afin de pallier un manque sur le terme exact de pédagogie et son importance dans la construction des êtres. Il s’agit de mettre un terme à une pédagogie stérile et uni-direction nelle afin de construire une méthode et une in frastructure de la pédagogie au sein d’un projet politique collectif.
La question des pédagogies alternatives est vaste et il ne faut pas la sous-estimer au sein d’une culture progressiste et révolutionnaire. Nos forces se sont dispersées vers de nombreux modèles alternatifs et ont éprouvé de la difficul té à construire une structure pédagogique com mune en accord avec les objectifs révolution naires qu’elles défendent. C’est une question qui est aussi la nôtre, et nous appelons sur ce point à prendre conscience collectivement qu’il s’agit bien là d’une question d’infrastructure, c’est-àdire d’une question d’architecture. En effet, se poser la question de savoir comment penser les formes structurelles de pédagogie de manière à ce qu’elles soient émancipatrices plutôt qu’op pressives est un énoncé architectural au sens où nous entendons le mot « architecture » dans ce journal.
Après la révolution est un journal d’application de la pensée ar chitecturale à d’autres objets que la production de bâti. Ce pre mier hors-série traite des luttes organisées et menées à l’occa sion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Cet ouvrage s’appuie sur le travail de thèse en cours de Marian na Kontos, coordinatrice de ce numéro, membre du journal Après la révolution et militante au sein de deux collectifs d’ha bitant·e·s mobilisé·e·s, le Comité de vigilance JO Paris 2024 à Saint-Denis et Saccage 2024. Ce travail propose un autre rap port à la recherche, une recherche en lutte, capable de contribuer à une mobilisation qui s’est développée ces quatre dernières années autour des aménagements liés aux JO de Paris 2024 :
le projet polluant de l’échangeur autoroutier sur l’A86 pour le quartier Pleyel et les 700 enfants de l’école Pleyel Anatole France à Saint-Denis ; l’urbanisation de l’aire des vents du Parc départemental Georges Valbon ; la destruction d’un hectare des jardins ouvriers d’Aubervilliers ; l’expulsion et le relogement in digne des résidents du Foyer de travailleurs migrants ADEF de Saint-Ouen ; la programmation urbaine accélérant le processus de gentrification de la Seine-Saint-Denis et contribuant ainsi au projet du Grand Paris… C’est dans cette perspective combative que l’ouvrage s’inscrit, en donnant la parole aux habitant·e·s mobilisé·e·s, mais aussi aux chercheur·euse·s engagé·e·s et aux militant·e·s de différents pays, critiques de l’organisation de tels grands évènements mondialisés au service de la fabrication de la ville néolibérale.
Ce hors-série comprend 25 contributions et documents. Il est mis en page, imprimé, relié et façonné à Saint-Étienne par les membres de l’association Après la révolution.
Format : 20,8 x 29,5 cm, 150 pages
ISSN : 2678-3991
ISBN : 978-2-493403-00-1
Prix : 20 euros
Rayons : Beaux-arts / Essais
Thèmes : Architecture / Sciences sociales
Sortie : Mars 2022
> TEMPS, DÉMOCRATIE, JUSTICE SOCIALE ET ENVIRONNEMENTALE DANS LA FABRICATION URBAINE DES JEUX OLYMPIQUES ET PARALYMPIQUES PARIS 2024. CE QUE RÉVÈLE LA MOBILISATION DES HABITANTS DOCUMENTS : PLAN DE SITUATION DES PROJETS JO – SCHÉMA DES ACTEURS – FRISE CHRONOLOGIQUE – Marianna Kontos
EXTRAIT DE PLAINE COMMUNE : ENTRE GENTRIFICATION ET ARTIFICIALISATION DES TERRES – Asso Appuii
PETITE ENCYCLOPÉDIE DE L’HÉRITAGE À VENIR EN SEINE-SAINT-DENIS – Saccage 2024
LECTURE CRITIQUE DE LA LÉGISLATION OLYMPIQUE : LA FRANCE AU GARDE-À-VOUS DEVANT LE CIO – Frédéric Viale
JO 2024 : L’AGENCE NATIONALE DE LA RECHERCHE PLANIFIE LA TECHNOPOLICE – Halte au Contrôle Numérique
Le comité de vigilance JO Paris 2024 à Saint-Denis
INFORME : QUELQUES TRACTS DU TOXIC TOUR
INTERPELLE/MOBILISE : LES CAHIERS CITOYENS/LETTRES/TEXTES/TWEETS DU COMITÉ DE VIGILANCE JO PARIS 2024
DÉNONCE
DE LUTTES
PLAN ALTERNATIF
DE MARIANNA KONTOS
HAMID
TU VOIS LÀ, SOUS MON JARDIN, CE SERA LES QUAIS DU MÉTRO. PAROLES
JARDINIER·E·S D’AUBERVILLIERS ET DE PANTIN
DÉNONCE/MOBILISE
IMAGES DE LUTTES YOUTH FOR CLIMATE – BANDEROLES DE MANIF
PHOTOS ET AFFICHE ANTI-PUB
TRACTS
OCCUPE : IMAGE DE LA JAD – TRACTS DE PROGRAMMATION DES ACTIVITÉS À LA JAD
ENTRETIEN DE MARIANNA KONTOS AVEC FLEUVES ET ENTIONE
CELEBRATION CAPITALISM AND THE POLITICS OF THE OLYMPIC GAMES – Jules Boykoff
LA POLLUTION, UN MAL COMMUN
Sortie
Publié
80
Format:
Poids:
Impression en bichromie
Prix:
À la croisée de l’architecture, de l’esthétique et des sciences de l’in génieur, ce livre vise à éclaircir l’impensé du retour d’un art décoratif utilitaire dans la lutte contre le réchauffement climatique, et à consti tuer un catalogue encyclopédique d’éléments décoratifs aux typologies anciennes (tapis, tapisseries, rideaux, miroirs etc. actualisés selon les connaissances scientifiques d’aujourd’hui : effusivité thermique, d’émis sivité, de conduction, de réflectance, etc. )
Jusqu’au début du XXe siècle, la décoration d’intérieur en Occident avait un rôle pratique : celui de lutter contre le froid, d’amplifier la lumière ou de bloquer les courants d’air froid. Un tapis servait à ne pas avoir froid aux pieds, une tapisserie à isoler thermiquement les murs ; les cristaux des lustres, comme les miroirs ou les dorures, étaient là pour démulti plier le faible éclairage solitaire des bougies et des petites fenêtres ; un paravent servait à « parer le vent », les rideaux à bloquer les courants d’air. Bien plus efficaces dans ces fonctions climatiques, l’arrivée au tournant du XXe siècle du chauffage central, de l’air conditionné et de l’éclairage électrique, grâce à un usage massif d’énergies fossiles, a rendu caduc cette raison d’être utilitaire et climatique première de l’art décoratif d’intérieur. On a dès lors pu décrocher ces anciens dispositifs décoratifs au profit d’intérieurs épurés, minimalistes, vides et blancs, ceux caractéristiques de la modernité du XXe siècle – une esthétique sous-tendue par le dégagement de CO2 des chaudières à fioul et des centrales à charbon.
Aujourd’hui, avec la nécessité de réduire l’empreinte carbone des bâtiments, mais aussi la lutte contre les canicules, apparaissent de nouvelles exigences thermiques et de réduction énergétiques qui demandent par exemple d’isoler les murs avec 20 cm d’isolation ther mique. On peut se demander si cette isolation thermique n’est pas en réalité une nouvelle forme de tapisserie qui ne dit pas son nom, et marquerait inconsciemment un retour de la décoration d’intérieur. Si le style moderne du XXe siècle était la conséquence des énergies carbo nées, gaspillant sans limite les ressources et l’énergie pour se chauffer et s’éclairer, la décarbonisation du bâtiment est en train d’induire, sans que l’on s’en rende compte, un nouveau style décoratif propre au XXIe siècle où la performance thermique, l’empreinte carbone et l’écologie redéfinissent les choix formels, matériels, et finalement les valeurs esthétiques, culturelles et sociales des intérieurs.
Pour la discipline de l’architecture d’intérieur, l’enjeu est de réactiver le sens pratique de l’art décoratif d’intérieur tel qu’il existait avant le XXe et de dépasser son caractère apparemment futile pour inventer de nouveaux modes d’aménagement intérieur, de nouvelles configurations spatiales, formelles, et matérielles, à disposition des décorateurs et des architectes d’intérieur : une esthétique décorative propre au XXIe siècle, que nous proposons d’appeler « style anthropocène».
L’auteur
Philippe Rahm Docteur en architecture (Paris-Saclay), il a fondé l’agence Philippe Rahm architectes en 2008 à Paris. Son travail a acquis une au dience internationale dans le contexte du développement durable. Il notamment remporté le concours de l’aménagement de l’Agora de La Maison de la Radio à Paris. En 2019, avec OMA, il est lau réat du projet de réaménagement urbain du quartier de Farini de 62 hectares à Milan en Italie. Il a enseigné à Princeton, Harvard et Columbia University et Cornell, a été invité, entre autres à la Biennale Venise en 2002 et 2008 et à celle de Sharjah en 2019.
Un manifeste est une déclaration écrite publique par laquelle une personne ou un groupe expose un programme d’action ou une
Ses livres les plus récents sont Le jardin météorologique paru aux Éditions B2 en 2019, et en 2020, Écrits climatiques chez B2, Météorologie des sentiments aux Éditions Les Petits Matins ainsi que Histoire naturelle de l’architecture aux Éditions du Pavillon de l’Arsenal.
position. La collection Manifestes de la nouvelle structure HEAD–Publishing met en valeur des partis pris, réflexions et actions développés par des acteurs de l’art et du design pour faire face aux enjeux contemporains.
La présente édition est une production
Editions Fourre-Tout
144 pages Hard Cover, format 150 * 190 mm
Cette édition a bénéficié du soutien de la Cellule architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Imprimeur : SNEL, Belgique
Graphisme : NNstudio — Antoine
Lantair et Pierre Geurts
Diffusion en Belgique : Adybooks
Diffusion pour le reste du monde :
Editions Fourre-Tout.
Éditions Fourre-Tout
Directeur : Pierre Hebbelinck
Responsable éditorial : Pierre Geurts
43 rue Fond-Pirette,
B-4000 Liège, Belgique
Téléphone : +32 (0)4 226 53 26
Email: fourretout@pierrehebbelinck.net
Anarchitecte est une collection de pamphlets satiriques décrivant le harcèlement que subit au quotidien un architecte à l’aube du XXIe siècle. L’auteur décortique les processus du métier en en faisant res sortir les clichés, les espoirs et les ambitions, le dysfonctionnement généralisé ainsi que ce qui est peut-être sa plus grande faiblesse: l’absence de reconnaissance du rôle de l’architecture dans les instances institutionnelles et décisionnelles. Du fond de sa Wallonie, Le Corvan derpius aiguise son arme la plus tranchante, la plume, pour dénoncer les absurdités de sa pratique professionnelle quotidienne. Sous cou vert de chronique locale, son récit irrévérent transcende les frontières géographiques pour rassembler ses confrères au sein d’une fierté col lective empreinte du désir de rendre sa dignité au « plus beau et au plus complet de tous les arts ».
Marco Laterza Architecte[...]
La preuve que Verdique sut se faire satiriste est simple à établir : nul besoin d’être un fin connaisseur de la pratique du métier d’architecte pour apprécier la férocité de sa charge, ni pour en rire franchement. Satiriste, Verdique l’est rien qu’en comblant une lacune longue d’un siècle et demi : à travers la suite de portraits croqués et quintessenciés qui ouvre le volume, il dresse une physiologie complète de l’architecte
[...]
« Il n’y a que deux genres, le poème et le pamphlet » assenait Tristan Tzara, fondateur du mouvement dadaïste. Sans doute entendait-il par là qu’en littérature comme dans toute autre démarche artistique, seules deux attitudes sont possibles : la création renvoie effectivement à cette dimension de production, de fabrication) ou la destruction (l’une des origines du mot pamphlet serait le syntagme, grec à nouveau, pan phlégô, littéralement « je brûle tout »). Louis-Ferdinand Céline posait la même alternative quand il répondait du tac au tac au micro de Louis Pauwels en 1961 : « Quel est le genre d’homme que vous aimez le plus? – Le constructeur. Et que vous détestez le plus ? – Le destructeur. » Il y eut, au XXe siècle du moins, des architectes qui abandonnèrent leur discipline de départ pour devenir exclusivement écrivains, ce sera le cas d’un Michel Bataille ; des écrivains qui pratiquèrent excellemment l’architecture ainsi que d’autres formes d’expression artistiques, on pense alors au polymorphe Max Frisch ; des écrivains qui œuvrèrent, plus ou moins explicitement, en architecte, et l’exemple de Proust vient immédiatement à l’esprit, lui qui appliqua certains principes de l’Anglais Ruskin pour élaborer la cathédrale romanesque et mémorielle de la Recherche. Plus rares sont les écrivains qui sont véritablement entrés en dialogue intellectuel avec l’architecture, afin de dégager une essence commune au premier et au cinquième des Arts majeurs. La preuve que Verdique sut se faire satiriste est simple à établir : nul besoin d’être un fin connaisseur de la pratique du métier d’architecte pour apprécier la férocité de sa charge, ni pour en rire franchement. Satiriste, Verdique l’est rien qu’en comblant une lacune longue d’un siècle et demi : à travers la suite de portraits croqués et quintessenciés qui ouvre le volume, il dresse une physiologie complète de l’architecte – du moins en Belgique francophone. Tout y passe : le modus laboran di, mais aussi la mise vestimentaire, la gestuelle, l’élocution, jusqu’au teint et à la coiffure. On a vu Reybaud inclure dans sa caricature de l’arrivisme la figure de l’architecte-bohème. Verdique renverse la perspective en élargissant la perspective avec le client et ses desid erata aberrants, la typologie des revues d’architecture aux qualités fort variables, jusqu’aux vacanciers qui versent un regard méprisant et catastrophé sur leur nouvelle connaissance du moment dès qu’ils ap prennent sa profession…
À aucun moment, Verdique ne s’érige en juge contre toute son époque. Il ne se permet pas de parler de Culture majuscule, d’invoquer des valeurs supérieures et transcendantes, de s’immiscer dans les autres domaines artistiques. Par contre, il défend mordicus ce qu’il connaît mieux que personne, soit sa profession qui est un art. Il s’insurge de ce fait contre la complexification de l’exercice de sa passion et en appelle à la libération des cadres contraignants, du système coercitif qui étouffe les créateurs de son rang. Il s’insurge, en libertaire intégral, et mérite pleinement l’étiquette d’anarchitecte.
Frédéric Saenen
En Europe et de par le monde, nos sociétés évoluent sans cesse. L’histoire des pratiques architecturales, de leurs mouvements, n’éclaire que faiblement et de manière marginale l’éventail des conditions de la pratique architecturale. Face aux transformations accélérées de l’après seconde guerre mondiale (les trente glorieuses suivies de trente ans de néolibéralisme, l’augmentation de la puissance des GAFAM, l’effondrement des économies en 2008, la pandémie en 2020,…), les architectes d’Europe et plus largement de chaque continent sont confrontés à de nombreuses questions et exposent par l’écriture leurs pratiques souvent inquiètes, engagées et créatives, pour tenter de leur donner des réponses vivantes et adaptées. Aujourd’hui Fourre-Tout a dans ses cartons cinq projets portant sur des textes souvent remisés au fond d’un tiroir par des architectes européens, écrits sans volonté réelle de publier. Ces textes possèdent une filiation avec ceux qui ont émergé d’un tiroir pour Franz Kafka, une malle pour Fernando Pessoa, un laptop pour Roberto Bolaño. Ils sont le résultat du besoin impératif de clarifier leur démarche. Ils sont souvent le fruit d’évènements particuliers. La vocation de la collection Fonds de tiroirs est de remettre en lumière ces mots laissés en friche.
La
Frédéric Saenen est né en Belgique, dans la région liégeoise, en 1973. Maître de conférences, il enseigne le FLE à l’Université de Liège depuis 1997. Il a publié plusieurs plaquettes et recueils de poésie entre 1997 et 2003 et a participé à de nombreuses lectures publiques. Romancier, il a publié dans la collection « Plumes du coq » des Éditions Weyrich La Danse de Pluton (2011), Stay Behind (2014) et L’Enfance unique (2017, Prix George-Garnir de l’Académie en 2018). Essayiste, il a notamment consacré des ouvrages au genre littéraire du pamphlet, à l’écrivain Pierre Drieu la Rochelle et à Camille Lemonnier. Critique littéraire, il publie régulièrement des recensions et des entretiens avec des personnalités du monde intellectuel sur le blog de la Promotion des Lettres belges Le Carnet et les instants ou des sites de référence tels que Parutions.com. En 2018, il est devenu rédacteur en chef de la Revue générale, la plus ancienne revue de sciences humaines et d’idées de Belgique.
Marco LaterzaNé à Matera, dans le sud de l’Italie, en 1987, il s’est formé à l’architecture entre l’Italie, l’Espagne et la France. Il a travaillé avec Antonio Jiménez Torrecillas à Grenade (Espagne) et avec Bernard Quirot Architecte & Associés à Pesmes (France). En 2015, il est retourné à Matera où il a fondé l’agence d’architecture Laterza + Suarez. Depuis 2016, il coordonne les travaux de l’« Open Design School », un atelier multidisciplinaire expérimental de Matera 2019 – Capitale européenne de la culture. Il s’occupe de restauration, d’architecture, de design, de pratiques de co-création et d’autoconstruction. Il a donné des conférences à la Prince Sultan University de Riyad (Arabie Saoudite), à l’École d’architecture de Paris-Belleville (France) et au Centre culturel Kunstkraftwerk de Leipzig (Allemagne).
Olivier Verdique alias Alvar Le Corvanderpius2e édition, sous la direction de Jean Lucien Bonillo
Eileen Gray et Jean Badovici auteurs du fac similé J.P. Rayon, P. A. Gatier, J. L. Bonillo auteurs de l’introduction à la réédition.
Attentive à préserver une dimension poétique et une éthique humaniste dans la conduite de son travail, Eileen Gray nous livre avec E1027 un témoignage rare et précieux du rêve moderne de l’œuvre d’art totale.
La réédition en 2006, attentive à préserver l’exacte qualité du document original et augmentée d’un livret en forme d’appareil critique, du fameux portfolio de la revue d’avant garde L’Architecture vivante, consacré à la villa E1027 d’Eileen Gray et Jean Badovici a été réalisée au moment où s’engageaient les travaux de restauration de cette icône du XX siècle.
Aujourd’hui, le site du Cap Martin réunissant les oeuvres d’Eileen Gray et Le Corbusier (cabanon et unités de camping) ouvert au public (juin 2015), il apparaît opportun de proposer une nouvelle édition, cette fois ci avec une couverture souple à rabat, brochée et bilingue français anglais.
Détails
ISBN : 9782919230099
Date de publication : juin 2015
Dimensions : 23x28 cm
Nombre de pages : 136 Bilingue
Couverture souple Prix : 32€
Etudiants et professeurs
Amateurs et/ou professionnels de l'histoire de l'architecture qui souhaitent actualiser leurs connaissances sur l’architecture moderne.
Les amoureux des beaux livres
Introduction à la réédition :
Les choix techniques qui dérivent des contraintes du chantier, Pierre Antoine Gatier.
Études :
Fac similé de l’édition originale, Albert Morancé.
De l’éclectisme au doute, dialogue entre Eileen Gray et Jean Badovici, accompagné de 15 dessins dans le texte ; Planches : 34 photographies de la maison et de son mobilier dont 4 en couleurs
English translation ; Introduction to the reprint :
An (other) modern villa, Jean Paul Rayon ; E.1027 Everyday Poetry and Elegance, Jean Lucien Bonillo : Restoring E.1027, a rediscovered villa, Pierre Antoine Gatier.
Sous la direction d'Arthur Rüegg, Jean Lucien Bonillo, Jean Marc Drut et Ruggero Tropeano.
L’ouvrage apporte des informations graphiques et des analyses inédites sur la cellule type de l’un des plus importants édifices de Le Corbusier : l’Unité d’habitation de Marseille.
Une restitution graphique qui précise des aspects spatiaux, techniques et esthétiques (y compris la polychromie) est donnée sur deux cellules : l’appartement type traversant montant est ouest et le logement mono orienté descendant au sud de Lilette Ripert, « messagère » de l’œuvre de Le Corbusier.
Quatre articles constituent une sorte d’« appareil critique » qui accompagne ces dessins : ils traitent de la place de l’édifice dans l’œuvre de Le Corbusier, du rapport individuel / collectif dans cette utopie concrète communautaire, de la manière dont la cellule résume la pensée sociale et les recherches plastiques de Le Corbusier, de la restauration de l’appartement classé M.H. de Lilette Ripert et des rapports de Le Corbusier avec cette dernière.
Deux événements culturels sont à considérer qui ont rendu opportune la réédition bilingue et dans un format broché avec une couverture souple à rabat. Premièrement, 2015 était l’année du cinquantenaire de la commémoration de la disparition de Le Corbusier. Deuxièmement, fin juin 2015 le site Cap Martin, où se trouvent le cabanon et les unités de camping de Le Corbusier ainsi que la villa E1027 réalisée par Eileen Gray, a ouvert au public.
Arthur Rüegg est né en 1942. Depuis 1971, il exerce comme architecte à Zurich. De 1991 à 2007, professeur d'architecture et de construction à l'Ecole polytechnique fédérale (ETH) de Zurich. Nombreuses activités de recherche et d'expositions sur la construction, la couleur, la photographie et le design, ainsi que sur l'habitat moderne. Auteur de plusieurs monographies et ouvrages, notamment : Le Corbusier Polychromie architecturale (1997 2006) ; Charlotte Perriand Livre de bord 1928 1933 (2004) ; Le Corbusier Meubles et Intérieurs 1905 1965 (2012).
Public visé
Etudiants et professeurs
Amateurs et/ou professionnels de l'architecture qui souhaitent actualiser leurs connaissances sur l'Unité d'habitation de Marseille
Les amoureux des beaux livres.
Détails
ISBN : 9782919230082
Date de publication : juin 2015
Dimensions : 23x28 cm
Nombre de pages : 104
Couverture souple Prix : 32€
Autre information : tous les publics ont accès tous les jours au toit-terrasse et commerces (hôtel, librairie, restaurant, salon de thé, concept store design,...) qui se trouvent aux 3 et 4èmes étages de l'Unité d'habitation de Le Corbusier à Marseille, classée MH et inscrite au Patrimoine mondiale de l'UNESCO en 2016.
Note liminaire : Arthur Rüegg ; La cellule et ses « prolongements » nécessaires, Jean-Lucien Bonillo ; La cellule type, Ruggero Tropeano
L'appartement 50, Jean-Marc Drut ; Lilette Ripert et Le Corbusier, Arthur Rüegg ; Discours d’inauguration de Le Corbusier, 1952.
MURS DE L’ATLANTIQUE est une recherche menée autour du territoire breton, qui propose un dialogue visuel entre deux phénomènes : les restes du Mur de l’Atlantique - ces blockhaus qui constellent le littoral de manière lourde et permanente ; les free parties, ces fêtes techno illégales, qui apparaissent spontanément dans les campagnes et sur les côtes, avant de disparaître aussitôt. Murs de son, enceintes fortifiées, campements improvisés, radicalité des matériaux, des sons et des éléments : ce projet s’intéresse aux façons d’occuper des espaces – les marges, en l’occurrence ; à l’architecture – qu’elle soit inaltérable ou, au contraire, rudimentaire ; et à la fête - lue comme une opération de guérilla, permettant une brèche hors de toute catégorisation, de tout contrôle. En suivant le littoral, en parcourant les chemins de traverse, et à partir de la figure du mur, ce projet vient questionner la construction d’une identité collective, le sentiment d’appartenance à une communauté – aussi temporaire soit-elle –qui se vit dans le secret et dans l’illégalité. Ce travail retrace sept ans de fêtes et de dérives.
Nous avons apporté le plus grand soin à la conception éditoriale, la méthode d’impression, les différents papiers et le façonnage.
• Format 168x213mm
• Couverture rigide marquée à chaud noir mat sur papier toilé vinyle gris
• dos carré cousu collé
• cahier de 96 pages quadri offset sur arctic volume 135gr
• cahier de 20 pages noir offset sur materica Verdigis 120gr
• Texte et images : Julie Hascoët
• Conception éditoriale : Nathalie Bihan et Julie Hascoët
• Conception graphique : Nathalie Bihan et Antonin Faurel
• Impression : Gráfica Maiadouro S.A.
• Traduction en anglais : Guilvic Le Cam
• ISBN : 978-2-490487-23-3
• Dépôt légal : 2e trimestre 2022
• 120 pages / 30 €
• Achevé d’imprimer à 650 exemplaires en mai 2022
• Sortie officielle au 10 juin, à l’occasion de l’exposition « Pas sommeil. La fête dans tous ses états » de Julie Hascoët, William Kentridge et Mark Neville au FRAC et aux Champs libres à Rennes.
• Pré-commandes sur le site www.editionsautonomes.com à partir du 6 juin.
Contact presse : Nathalie Bihan, éditrice, 06 82 56 52 62 Éditions Autonomes, 17 rue Fautras, 29200 Brest, France editionsautonomes.com info@editionsautonomes.com
Contact artiste : Julie Hascoët, photographe experiments.fr contact@experiments.fr
Ce livre a été en partie financé via le dispositif Contre vents et marées, avec le soutien de la Région Bretagne en collaboration avec a.c.b - art contemporain en Bretagne et la Galerie le Carré d’Art à Chartres de Bretagne. Merci à toutes les personnes qui, de près ou de loin ont rendu ce projet possible, un merci tout particulier aux sound systems.
Éditions Autonomes
Dossier de presse
Murs de l’Atlantique Julie Hascoët Hascoët101 C’est un coin de campagne tranquille.
1.
C’est un coin de campagne tranquille que la courbe d’une départementale est venue traverser, reliant quelques bourgades éparses entre les étendues silencieuses de champs laissés en friche. Des zones boisées, des chemins de terre, des merles et des geais qui jouent à cache-cache par-delà les fossés. L’odeur de l’iode dans l’air qui annonce le littoral à quelques bornes à peine. C’est ici qu’on a grandi. Un peu loin de tout, à l’abri. Le trou du cul du monde, comme on dit.
Au bistrot du village, une poignée d’anciens accueille la tombée du jour à grand renfort de galopins. Ils pourraient tout aussi bien commander des pintes, ce serait plus commode – mais c’est une tradition, le galopin, un rituel imperturbable. Alignés contre le comptoir en bois lustré, ils enquillent les verres et les histoires tandis que le clocher sonne péniblement un souvenir de vêpres. Dix-neuf heures, par là. Une vieille publicité Amer-Picon trône au-dessus d’un miroir qui ne reflète plus grand chose.
Sur le parking de la mairie et à deux pas du bar, quelques voitures se sont
regroupées, fouillis d’affaires et de passagers, un A fraîchement collé à l’arrière d’un carrosse. Les portières sont laissées grandes ouvertes et une ribambelle de basses compactes dégueulent d’un autoradio assurément poussé au-delà de ses capacités. Ça parle fort, ça ricane. Assis tant bien que mal sur le rebord des coffres alourdis par les cartons de bière, les « jeunes du village » agitent des bouteilles en plastique sans étiquette, et le liquide orange de transiter de main en main avant de disparaître dans les gosiers à mesure que l’heure tourne. On taxe des feuilles slim et puis on roule des joints.
Depuis la vitre du troquet, les vieux du bled commentent : leur allure débraillée, les coupes de cheveux douteuses, les pantalons trop larges. Le style garçon-manqué. Les manières qui se perdent.
Et le patron de battre en retraite, parce qu’il les a vus grandir ici, ces gosses, année après année : il faut bien que jeunesse se passe.
Chaque samedi c’est pareil. On se rejoint sur la place en attendant que l’info tombe. Un SMS circule, qui donne déjà le ton. La date, le numéro de boîte vocale, « area 22 » et puis « tenez-vous prêts ». Ce soir, ce sera dans le secteur : le collectif qui pose, c’est une bande qu’on
Cahier #11
Depuis 2013, le photographe espagnol Juan Valbuena se rend plusieurs fois par an à Gibraltar Dalind, adverbe de lieu (en espagnol) qui signifiait « de là-bas », avant de disparaître du dictionnaire, présente, dans un même mouvement, des prises de vue au moyen format, des photographies vernaculaires collectées sur place ainsi que des extraits des journaux tenus par le photographe lors de ses séjours. Ainsi, se donnent à voir, et à lire, à la fois la région de Gibraltar, avec son enclave anglaise en territoire espagnol — port ouvert sur la Méditerranée et l’Atlantique, lieu de tous les trafics — et un photographe au travail.
Dans l’entrelacement de l’écriture et des images se joue pour Juan Valbuena la tentative de faire un portrait plus complet, ou plus sincère, de ce territoire qui exerce sur lui une telle fascination Cette approche, double, et à laquelle l’auteur réfléchit dans ses carnets, parvient à saisir l’identité d’un lieu qui ne semble pourtant composé que d’individus singuliers, traversés d’imaginaires aux origines extrêmement divers : vieux marins, tenancière de bar, artiste interlope, prostituées, brocanteur...
« L’idée de trou pourrait servir pour essayer de raconter cette histoire. Il y a toujours une barrière, frontière ou grille qu’il faut franchir, traverser, contourner ou saper. Ne pas photographier ce qui est conjoncturel, mais ce qui est structurel. Plutôt que sur l’instant se focaliser sur les paysages et les visages. Drapeaux, lettres, cartes géographiques et à jouer. Portes et ports. Clés et codes. Harcèlement et siège. Lieu et surveillance. Aller et retour. »
Juan Valbuena est photographe Il vit et travaille à Madrid Son travail s’inscrit dans le courant de la photographie documentaire L’image y croise souvent la parole sous des formes diverses (récits, documents,entretiens).Il a publié plusieurs livres :Noray,Salitre,Ojosquenovencorazónquenosiente, UnlugardelaMancha (tous parus chez Phree).
Régulièrementexposédanslemondehispanophone,sontravailafaitl’objetd’uneexpositionrétrospective dans le cadre du festival PhotoEspaña 2020 : Dondedoblanlosmapas (le catalogue publié à l’occasion de cette rétrospective a reçu le prix du meilleur livre PHE 2021) JuanValbuena est aussi le fondateur de l’agence NOPHOTO et directeur des éditions PHREE.
1 juillet 2022
x 24 cm
carré collé cousu 64 pages
las imágenes para generar veracidad y dar credibilidad a lo que leemos. Quiero explorar la posibilidad de que, por ejemplo, sean los textos los que den credibilidad a las imágenes, o bien sean las imágenes las que contextualicen los textos. También puede ser interesante romper el paralelo y proponer imágenes sin textos y textos sin imágenes. Puedo poner a hablar a un espacio o a una cosa en nombre de una persona relacionada. Debería poder.
Le défi, c’est de chercher un format qui brise la relation entre photo et texte caractéristique du reportage traditionnel, dans lequel les légendes expliquent et contextualisent de manière rigide les images, ou, au contraire, les images sont utilisées pour générer de la véracité et donner de la crédibilité à ce qu’on lit. Je veux explorer la possibilité que, par exemple, ce soient les textes qui donnent de la crédibilité aux images, ou bien les images qui contextualisent les textes. Ce serait peut-être intéressant aussi de briser le parallélisme et de proposer des images sans texte, des textes sans image. Je peux donner la parole à un espace, ou à une chose, au nom d’une personne qui serait en rapport avec eux. Je devrais en être capable.
257 414 contenedores pasaron por el puerto el primer mes del último año. « A veces se hacen catas al azar o alguien da el chivatazo y aparecen toneladas de cocaína escondida en fruta que viene del otro lado del charco. Otras veces se oyen golpes en un cajón cuando los estibadores lo hacen volar. Entonces hay que dejarlo en el suelo y llamar a la Guardia Civil, a la Policía del Puerto y a la Cruz Roja. “Cómo estáis?”, dicen desde fuera. “Cuántos sois?”, insisten. “Tres”. Se hace la luz. A menudo no todos están vivos. »
257 414 containeurs sont passés par le port durant le premier mois de l’année dernière. « Parfois on fait des contrôles au hasard ou bien quelqu’un moucharde et alors apparaissent des tonnes de cocaïne cachées parmi des fruits qui viennent de l’autre côté de la mer. Parfois on entend des coups dans un caisson quand les dockers le soulèvent. Alors il faut le laisser au sol et appeler la Garde Civile, la Police du Port et la Croix-Rouge. “Comment allez-vous ?”, demande-t-on depuis l’extérieur. “Vous êtes combien ?”, insiste-t-on. “Trois”. On éclaire. Souvent ils ne sont pas tous vivants. »
Naturellement attiré par la ville et sa banlieue, mon œil s’est volontiers tourné vers l’humain. Particulièrement consumé par la détresse des invisibles des rues, mon travail s’applique à retranscrire le monde des ombres sous le prisme du merveilleux.
“ Ma vie est un rêve qui ne finit jamais... “ Ce sont les mots de Pierre, un SDF toulousain. Sa grâce semblait illuminer la rue, pourtant plongée dans l’obscurité. Le repaire, dans lequel il squattait depuis une éternité, trahissait son charisme si particulier. Une vie sans impératif, sans artifice, seulement guidé par ses instincts, et son ombre...
Les vivants se bousculent... Ce matin encore, la rue est le théâtre de ce ballet absurde. Leurs langages corporels semblent démontrer qu’une fois encore, leurs retards est inéluctable. Prisonniers de leur
emploi du temps, et contraints d’appréhender la vie sous pression, les passants chavirent. Tous, ont l’illusion d’avoir une prise sur leur vie. Peu en profite vraiment. Les gisants, eux, ne simulent plus. Certains s’enchantent même de cette décadence. Ce monde qui s’agite, les renvoie à leurs désillusions. Ces hommes et ces femmes qui se tiennent hors du temps, ne sont-ils pas davantage en contact avec la réalité ? Ce sont ces interrogations qui, je crois, motivent mes excursions.
A travers la série « A l’ombre des vivants » je me suis attaché à suivre des individus qui errent, travaillent ou habitent à la périphérie de la vie... Au point de ne plus savoir moi-même si je suis vivant... Ou simplement une ombre.
David SiodosLes 304 photos reproduites dans ce livre témoignent, de l’intérieur, des six premières années pleines de fureur de cette bande de ibustiers qui ont férocement bousculé la « France épouvantable » (Choron dixit) des années 60. Gloire à eux !
Photographe-reporter professionnel installé dans le neuvième arrondissement parisien, Michel Lépinay travaille dès 1961 pour le tout neuf (à peine un an) mais déjà très bête et méchant mensuel Hara-Kiri, sis rue Choron, à un jet de pierre de son studio.
En 6 ans, 17 couvertures violemment expressionnistes (rouge sanglant et noir charbon) et près de 300 photos publiées (romans-photo, fausses pubs ou images parlantes), Michel Lépinay va voir passer devant son objectif toute l’équipe de pirates de Hara-Kiri: Cavanna, Gébé, Fred, Wolinski, Reiser, Cabu, Topor ou l’Américain Melvin van Peebles et bien sûr Georget Bernier alias le Professeur Choron dont il va immortaliser l’éclosion miraculeuse.
En guerre et contre tous, Hara-Kiri, cette «publication dangereuse pour la jeunesse», cette «revue répugnante, odieuse», «à la limite du tolérable» donc «parfaitement détestable», pratique l’art du poing dans la gueule avec une jubilation manifeste, face à une société française alors en pleine mutation.
Photographies : Laura Bonnefous
Éditeurs : H2L2 Éditions
Conception et design graphique : H2L2 Éditions
Couverture : Studio Emblemata
Auteure : Irina Mazuet
Traduction :
ISBN : 978-2-9568661-1-4
Prix : 45 Euros
Couverture rigide
166 pages - 92 photographies
Format : 210 x 280 mm
Bilingue : Française / Japonaise
Édition de 500
Parution : Mars 2021
Laura Bonnefous a travaillé sur le projet FAILLES en 2015 lors d’une résidence d’artiste au Japon.
Ce projet formule l’exploration et l’introspection d’un territoire pendant un voyage poétique sur l’île de Kyushu, une région volcanique naviguant sans cesse entre éclat et apaisement. Loin de l’inventaire et de la description, Laura Bonnefous s’est, durant plusieurs semaines, plongée dans l’atmosphère de ces lieux de manière instinctive et sensorielle.
Un an après son retour du Japon, c’est en découvrant une collection du créateur Issey Miyake qu’elle trouve une réponse en écho à son projet photographique. La maison de couture accepte de collaborer sur ce projet en découvrant les images de territoires.
Ces Failles qu’elle avait découvertes entre l’Homme et la Terre, à la fois solides et fragiles deviennent un nouveau terrain d’émotion.
De nouveaux liens entre les créations organiques du créateur et les territoires qu’elle a photographiés se dessinent et nous transportent dans une nouvelle narration.
Evoquant la sculpture mais aussi la peinture, une nouvelle série émerge mettant en avant les sensibilités des formes et des couleurs qui forment notre paysage contemporain.
Picturales et sculpturales, les images se répondent tels des espaces d’émotions, de couleurs et de formes révélant la complexité de nos FAILLES qu’elles proviennent de l’Homme ou de la Terre.
« l’exploration et l’introspection d’un territoire pendant un voyage poétique »
« Picturales et sculpturales, les images se répondent tels des espaces d’émotions »
À travers une image plasticienne mettant l’accent sur les espaces qu’elle rencontre et ceux qu’elle recrée, c’est une certaine poésie du réel qu’elle nous propose. Inspirée par les relations que l’Homme entretient avec notre paysage contemporain et captivée par les mutations vécues par notre société, elle déchiffre et étudie nos codes pour en proposer une vision sensible. Passionnée par l’étude de nos mythologies, ce sont les objets, les formes, les volumes, les couleurs, les gestes, qui sont les matières premières à la création de ses projets. Elle recrée avec ces éléments issus du réel, ses propres espaces, plus personnels, plus métaphoriques ou chaque élément est renversé. A la fois picturales et sculpturales, c’est à travers une certaine abstraction que ses images s’engagent dans une nouvelle archéologie de nos codes contemporains. C’est au x Beaux Arts de Paris, au Otis College of Art and Design de Los Angeles et à l’École des Gobelins qu’elle développe sa pratique plastique où ses projets se veulent transversaux mêlant installation, performance et image à travers une anthropologie du réel.
Elle réalise des expositions, résidences et concours en France et à l’étranger comme le 104, la Cité Internationale des Arts, le festival de photographie de Arles, le Musée d’art contemporain de Bangkok, le Onishi Studio au Japon, le parcours Saint Germain, les Voies Off de Arles, le Mois de la Photo en 2017, le Festival de la Jeune Photographie Internationale de Niort en 2018 ou elle réalise une résidence, le Palais Galliera en 2018, le Arezzo Photographie festival en Italie ou encore le Salon Révélation au Grand palais. On la retrouve à Arles en Juillet 2019 à FotoHaus et à Paris en Octobre pour une exposition à ciel ouvert sur le Pont Saint Ange lors des Rencontres Photographiques du 10ème.
En 2020, elle prépare son premier projet d’édition avec les éditions H2L2 de sa série Failles ainsi qu’une exposition de celle-ci pour les Promenades Photographiques de Vendôme.
Elle travaille en parallèle sur un nouveau projet qui donnera lieu à un Fashion Eye aux éditions Louis Vuitton. Elle compte parmi les 30 Under 30 Womens Photographers en 2015 et remporte différents prix comme la Bourse du talent, le Prix Picto, le Prix des Directeurs de création et a été finaliste de Prix tel que l’Académie des Beaux Arts ou la résidence BMW au cours des dernières années.
181 rue des pyrénées F-75020 Paris + 0 675 756 546 + 0 615 325 286 h2l2editions@gmail.com lealamy75@gmail.com hugohaeffner@gmail.com www.editionsh2l2.com
60 rue Cartier Bresson
F-93500 Pantin + 0 677 097 667 laura.bonnefous@gmail.com www.laurabonnefous.com
181 rue des Pyrénnées - F-75020 Paris +33(0)6 75 75 65 46 - h2l2editions@gmail.com
revue semestrielle
3 cahiers de 56 pages
soit 168 pages au total format : 21.8 cm x 25.4 cm
première édition tirée à 1000 exemplaires
28€
ISSN 2496-6541 parution : hiver 2021-2022
Manu Jougla
Rédacteur en chef
Jean Fournier
Jean Fournier + Manu Jougla + Benoît Capponi + Aurélien Hubert + Maxence Torillioux + Simon Vansteenwinckel
Graphisme et mise en page Simon Vansteenwinckel + Maxence Torillioux
Conception web
Aurélien Hubert
Relecture
Corinne Chosson
Avec la participation de Sabrina Biancuzzi
imprimé sur presse HUV Offset papiers Munken Lynx 170g et Munken Lynx 120g
diffusion - distribution
Paon diffusion - Serendip
www.halogenure.coM
6 boulevard du plan d’auvergne
30120 Le Vigan contact@halogenure.com
Pour son neuvième numéro, Halogénure, toujours fidèle à sa formule originale en trois cahiers thématiques, a décidé de répartir celles-ci sur les thèmes de la photographie américaine en couleur, la conversation photographique et musicale, et la photographie sans appareil.
Dans l'imaginaire photographique européen, le continent américain occupe depuis le début du XXe siècle une large place. Si la photographie artistique y a été quasiment importée depuis l’Europe par Alfred Stieglietz et Edward Steichen au début des années vingt, l'Amérique nous l'a depuis bien rendu par la découverte de ses paysages et de son mode de vie, notamment à travers son cinéma et la photographie de mode, qui ont pour point commun d'avoir très tôt délaissé le noir et blanc. Dans l'inconscient des européens nés depuis le baby-boom, les paysages et la vie américaine se restituent, et se reconnaissent au premier coup d'oeil, avant tout par leurs couleurs.
C'est ce biais à la fois cognitif, historique et artistique, que le premier cahier d'Halogénure se propose d'explorer. A travers une photographie couleur portée par trois générations de photographes, respectivement nés au début, au milieu et à la fin du XXe siècle : Fred Herzog, Pierre Belhassen et Benoit Paillé.
De la pratique classique d'Herzog, photographe du Canada en Kodachrome (une pellicule aux teintes rouges saturées et caractéristiques), pionnier de la photographie couleur dans les années cinquante, à celle de Benoit Paillé, qui sillonne encore, plus de 70 ans plus tard, le même pays armé d'un compact numérique et de gélatines colorées pour son flash, en passant par Pierre Belhassen et ses photos des USA, ces trois photographes nous donnent à voir une réalité colorée et onirique de la vie outre atlantique. Une photographie d'exploration du quotidien qui nous invite au rêve et au voyage, à la fois dans l'espace et dans le temps, séduit les sens, et nous pousse à parcourir mentalement les grand espaces et y faire des rencontres improbables, comme seul le continent américain peut en offrir.
Pour une fois, il ne s'agit pas d'un cahier Belge ! Fidèle en amitié, et toujours friande d'aventures collectives, Halogénure a choisi pour ce second cahier de perpétuer une tradition désormais bien ancrée dans nos pages, celle de la conversation visuelle à quatre mains.
Il s'agira cette fois-ci de deux photographes, mais aussi de deux musiciens. Complices et collaborateur dans leur vie professionnelle, tous les deux musiciens et photographes, Gregory Dargent (Hijâz’Car et H) et Frédéric D. Oberland (Foudre ! et Oiseaux Tempête), nous ont proposé un dialogue poétique, visuel et musical qui se déploiera tout au long du cahier-partition qui leur est entièrement dédié. Une photographie noire et blanche, toute en croche, rythmes, et accrocs - en échos aux notes - portée par une bande son originale et inédite en contrepoint au grain du papier, qui sera disponible en écoute exclusive pour nos lecteurs.
Expérience synesthésique qui repousse les limites de la publication papier ou plus long libretto visuel jamais publié, il appartiendra à chacun de se faire une idée selon que prime chez lui la sensibilité du regard ou celle de l'oreille. Dans tous les cas, un choc artistique en perspective.
Cela devait bien arriver. Après le sténopé, le négatif-papier, l'afghan-box, le tirage lith et bien d'autres bizarreries analogiques artisanales, Halogénure en arrive à la photographie sans appareil ! Comment et pourquoi ? C'est tout le sujet de ce troisième cahier, pour lequel nous sommes allés à la rencontre d'artistes pratiquant le médium photographique sans passer par l'utilisation d'un appareil de prise de vue.
Qu'ils soient dans la lignée des maitres de la photographie surréaliste comme Patrick Bailly-Maitre-Grand, photographe internationalement reconnu qui a accepté de nous accorder un long entretien et revenir pour nous sur ses quarante années de carrière, se situent plutôt dans l'héritage de la photographie expérimentale et colorée des chimigrammes comme Charlotte Greenwood, ou qu'ils aient été des artistes clandestins et inconscients d'eux-même comme Pétroline Dufayard dont l'oeuvretrès mystérieusement exhumée - nous est présentée par sa non moins mystérieuse arrière petite fille, les photographes de ce cahiers partagent tous une passion pour l'alchimie et le double sens, voire même, peut-être pour l'un d'entre eux, de l'imposture artistique.
En tout état de cause, c'est in fine sur le papier que se règlera la question sa nature même, la photographie sans appareil est un procédé qui s'apparente à la fois à la performance et à la pratique de l'acrobatie sans filet. Il s'agit du seul processus photographique qui ne peut se faire sans l'existence directe d'un tirage, puisqu'il ignore toutes les possibilités d'étapes intermédiaires habituelles du médium.
Halogénure est une revue photographique principalement dédiée aux pratiques analogiques et aux procédés pré-industriels, explorant la vitalité d'une zone périphérique et très active de la photographie contemporaine.
A travers la publication d'une revue semestrielle, qui a la particularité d'être constituée de trois cahiers thématiques par numéro, Halogénure entend donner à voir des images et des artistes qu'elle trouve insuffisamment présentés ou diffusés dans les circuits traditionnels de l'image. L'équipe Halogénure s'est donnée pour programme de proposer à la visibilité du public – qu'il soit spécialisé ou non - un ensemble de photographes et de travaux issus de ces univers marginaux mais extrêmement actif que sont les procédés photographiques dits « alternatifs », vaste ensemble qui englobe des courants esthétiques et techniques aussi divers que les pratiques photographiques pauvres (photographie faite avec des appareils artisanaux ou des appareils-jouets), la photographie lente (sténopé et négatifs papiers), les procédés de tirages alternatifs ou pré-industriels (cyanotype, tirage lith, papier salé, procédé au platine-palladium, gomme bichromatée, etc...), ainsi que toutes les formes d'expérimentations permises par l'altération, le recyclage, le détournement du matériel existant ou les techniques d'hybridations rendues possibles par le croisement des chaines de productions analogiques et numériques, qu'elle pense promise au développement d'un nouvel age d’or.
Ces explorations techniques et esthétiques se doublent d'une préoccupation de recueillir et de compiler directement la parole des praticiens et des artistes par la publication d'entretiens réalisés en direct des ateliers lors de nos rencontres avec eux.
Halogénure exerce en outre une fonction curatoriale en organisant ou en participant à plusieurs expositions, salons, festivals et rencontres éditoriales par an ; afin de créer et d'entretenir un lien entre praticiens et regardeurs, qui correspond à notre vision de la photographie contemporaine comme une pratique qui soit ancrée dans la vie, productrice d'objets matériels et de sens, et surtout génératrice de rencontres et d'échanges.
équipe
L’équipe Le comité de rédaction d'Halogénure est composé de six personnes – photographes, graphistes et historiens de l'art - qui se sont rencontrées autour de leur passion pour les pratiques photographiques analogiques pauvres et expérimentales, et qui ont choisi de se rassembler et de tenter l'aventure commune d'une revue destinée à mettre en valeur une photographie qu’ils aiment, insuffisamment publiée et diffusée dans les circuits classiques alors qu'elle exerce depuis de nombreuses années une influence importante sur les pratiques artistiques et esthétiques contemporaines. Halogénure peut en outre compter sur plusieurs intervenants réguliers qui animent des rubriques récurrentes dans leurs domaines de spécialité respectifs.
TO DANCE WITH THE DEVIL est un corpus développé autour du personnage de Catherine, la mère du photographe.
Le livre document le principe de marginalité et de dérive à travers la complexité de la famille et questionne la place de la normalité dans l'anormal, à travers différents schémas temporels et narratifs, liant images d'archives, documents, textes et images contemporaines.
Photographies et texte: Mickael VIS
Postface : Rémi COIGNET
Conception graphique / Graphic design : BIZZARRI RODRIGUEZ
Format : 15 x 21 cm Couverture + 272 pages
Reliure en dos carré cousu collé
Le matériau de la couverture est du SKIVERTEX® VICUANA Blue SXV5217, avec un marquage Or et recouvert d’une jaquette pliée qui reprend une image de la mère de l’artiste : Catherine et le démarrage du texte qui nous plonge dans ce récit.
Chaque chapitre est marqué par une rupture de papiers :
De l’Arena Bulk Ivory 90g (Fedrigoni) pour les images d’archives
Du Bengali Corail 80g pour la retranscription des documents d’archives De l’Offset 90g pour les images contemporaines
L’ensemble du livre est traduit en anglais : à la fois le texte de Mickaël VIS et la postface de Rémi Coignet avec un élégant système de vignettes pour conserver la concordance des documents.
ISBN : 979 10 97416 59 1
Premier tirage de 500 exemplaires
Prix de vente : 45 € TTC
Extraits du texte de Mickaël VIS.
Dans le livre, ce texte est réparti en 16 fragments numérotés.
Début décembre 2020. Nous sommes confinés. Il fait nuit et moche lorsqu’en fin de journée, je reçois un e-mail d’un certain Mickael Vis. Il m’écrit sur les conseils de mon amie Elina. Je lis : « To dance with the devil est un corpus développé autour du personnage de ma mère Catherine, morte du sida en 1999. Elle a mené, jusqu'à sa mort, une vie de marginale, disputant avec la vie elle même un combat d'une intensité folle. Droguée, sa relation avec son premier fils, Sébastien, a été tumultueuse. Elle lui a montré le chemin menant aux drogues. Il est devenu un ouragan de violence. Elle entretient ensuite une relation amoureuse avec son propre père. Je suis le fils de cette union interdite. »
Ma première réaction est de penser « c’est trop gros pour être vrai ». Et je retourne à la préparation de mon repas. Puis je songe « c’est trop gros pour ne pas être vrai. » Et je reviens à mon ordinateur. En parcourant le PDF joint au message, je réalise la force inouïe de ce récit. Et les questions primordiales qu’il soulève : la liberté et la marge, la place de la société dans nos vies et dans la morale… Déjà, il n’est plus question de faits, mais d’une œuvre. Deux heures plus tard, je réponds à Mickael que je serai ravi de faire sa connaissance.
Je le rencontre quelques semaines plus tard à son arrivée à Paris il vit entre ici et Helsinki et je lui propose de l’aider, dans la mesure de mes moyens, à publier son histoire. Il me semble que c’est un travail puissant et par son thème une pièce importante au débat public.
Depuis six mois maintenant que Mickael m’a demandé d’écrire ce texte, je n’arrive à rien de satisfaisant. Finalement, ces notes seront le récit de mon échec à écrire, comme La Résidence de JH Engström était celui de l’incapacité à photographier dans une ville étrangère.
Été 2021. Je relis Totem et Tabou, mais à part une franche rigolade dans les premières pages à propos des « sauvages » d’Australie1, rien pour moi. Je me promets d’aller vérifier dans une édition plus récente si la traduction a été amendée.
Comment dès lors pourrais je connaître Catherine, Georges ou Sébastien que je n’ai jamais rencontrés ? Ils ne peuvent être, pour moi, que des personnages au sein d’une œuvre. Aussi autobiographique soit il, un récit inscrit toujours les faits dans un dispositif.
Le dispositif mis en place par Mickael vise à organiser le chaos et à ordonner des souvenirs dans un travail de constitution de la mémoire. : Images de famille, lettres et documents administratifs sont des strates, des niveaux de sens, que le texte vient malaxer. Des signes s’ajoutent aux signes. Quant aux photos noir et blanc, évanescentes, qu’il a prises, je les vois comme des trous dans la mémoire, comme des blancs dans un discours, des points de suspension…
Quatre années ont été nécessaires pour traquer et collecter la centaine d'oeuvres présentées dans le livre.
Certaines peuvent prêter à sourire, d'autres sont parfaitement exécutées mais toutes ont été réalisées avec le coeur.
Ce point a été essentiel pour les choisir... pas de caricatures ni d'objets commercialisés (hormis quelques uns réalisés par des artisans).
Les textes ont été écrits par des spécialistes :
Contributeurs :
Jean-William Thoury, journaliste rock et déjà auteur d'ouvrages de références sur Johnny Hallyday Pierre Billon, ami et parolier de Johnny Marc Decimo, professeur d'histoire de l'art contemporain Johnny Rock, sosie officiel de Johnny Hallyday
50€
ISBN 978 236 320 0341
Format 245 x 325 mm
250 pages
135 photos
Textes français
Papier couché brillant 135 gr Couverture cartonnée
Dans ce livre, la musicienne Olivia Pedroli propose une rencontre possible entre le temps de la lecture et l’espace des sons, une visite de son atelier musical et mental, une promenade dans l’invisible du sonore.
Passant de la forêt au rapport du GIEC puis à Friedrich Dürrenmatt, Préludes pour un loup, Lauda et Mathilde sont trois projets de la musicienne et compositrice Olivia Pedroli. Ce livre invite à les ré écouter (via un QrCode) sous l’influence de textes ou de docu ments, installés dans les situations que le livre propose. Partageant ses méthodes de composition, ses préoccu pations personnelles ou ses échanges avec des scien tifiques, elle témoigne de ce qui se joue dans l’écoute, qui devient avec elle une manière de relier l’intime et la nature. Une expérience éditoriale et musicale inédite, à l’écoute du vivant.
« Mes projets sont peut-être réunis par cela : le fait que tout agit dans l’oreille, que les sons entendus sont aussi affaire de corps, d’images, de matières, de temps, de mé moires, de présences et d’absences. C’est peut-être pour cela que ce livre a à voir avec le théâtre, cette sorte de ré union réfléchie des perceptions. Ce livre serait la petite scène d’un étrange théâtre musical. » Avec une préface du dramaturge Éric Vautrin et une postace de Gavin Bryars, compositeur et contrebassiste.
La collection Mille et un plateaux Debutée en 2019, la collaboration entre art&fiction publications et le Théâtre Vidy-Lausanne propose de prolonger et partager le théâtre par le livre.
genre essai rayon musique thèmes sons, écologie, environnement livres connexes Après le monde de Antoinette Rychner (Buchet-Chastel, 2020), Habiter en oiseau de Vinciane Despret (Actes Sud, 2019), Histoire de la modernité sonore de Jonathan Sterne, (La Découverte, 2016)
collection Mille et un plateaux co-édition Théâtre Vidy-Lausanne format 11 x 17,5 cm, 124 pages, broché isbn 978-2-88964-040-9
La musique d’Olivia Pedroli, multi-instrumentiste de formation classique, explore des territoires mystérieux et évocateurs, lorsque tout est clair mais rien n’est sûr. Faisant dialoguer classique, folk et musique expérimen tale, ses albums lui ont valu une reconnaissance interna tionale. Mais ses chansons, dans lesquelles sa voix douce et cristalline se fond avec des arrangements soignés en tremêlant cordes, piano, ou textures électroniques, ne sont qu’un aspect de son univers, tant la Neuchâteloise s’emploie à faire dialoguer la musique avec d’autres arts. Elle compose pour le cinéma (Hiver nomade de Manuel von Stürler ou Immer und Ewig de Fanny Bräuning no tamment) ou élabore des œuvres multimédias singu lières, comme Préludes pour un loup, présenté au Muséum d’histoire naturelle de Neuchâtel en 2014, ou Mathilde, créé au Centre Dürrenmatt. À Vidy, elle a créé Uncertain clarity en 2015, première étape d’une évolution de la forme du concert vers un spectacle multimédia et sen sible qui aboutira avec Les Volontés présenté en 2019.
Né en 1943 en Angleterre, Gavin Bryars étudie la philosophie avant de devenir contrebassiste de jazz, mais ce seront ses compositions minimalistes au début des années 1970 qui lui vaudront une reconnaissance internationale. Musicien touche-à-tout, il travaille dans des styles très variés – opéras, concertos, madrigaux, musique de chambre, musique vocale – composant éga lement pour le théâtre, la danse ou le cinéma.
Vernissage du 3e opus de la collection réunissant le Théâtre Vidy-Lausanne et art&fiction le 24 novembre 2022 à Vidy !© Fabio De Paola/Guardian
Le loup se cache. Il vit dans les creux sombres de l’imaginaire, tanière des plus grandes épouvantes. Changeant, il n’inspire pas de sentiment immé diat. Il n’est pas le renard qui parait si malin, ou l’hyène qui immobilise ; il n’a ni l’élégance des grands félins, ni l’espièglerie du coyote ; si peu du chien et de son animalité de compagnie. L’aura du loup, en somme, possède la terrible neutralité du vrai danger. Elle est de l’entredeux, de l’insondable, ce sur quoi précisément l’on projette tout. La frayeur originelle de la prédation fait le loup pour l’homme. La même qui fait de l’homme un loup pour l’homme. La nature bestiale comme puissance indomp table. Les contes ont interprété́ son cri à la façon d’une sirène qui annoncerait la sauva gerie. Mais le loup, lui, hurle seul au ciel et à la lune, déploie sa mystérieuse alerte à travers le paysage, souverain d’un territoire qu’il sait sien. En prenant garde au bruissement de leurs vestes isothermes, dans ces petits matins hu mides, ou au cœur d’une nuit de patience, cer tains ont aperçu puis capt é le mouvement tant attendu. Ils ont aussi créé sans le savoir des
Le loup est un animal discret et curieux, aussi effacé qu’il a une vie sociale forte.
Écoutez une première fois les quatre Préludes pour un loup à la suite dans une position confortable, idéalement en forêt.
images simples mais sublimes, comme libérées de la volonté d’entre belles. Des clichés contras tés d’où émanent la grâce cruelle d’une straté gie de chasse et l’impétuosité de l’instinct de survie. Viseur en transparence, un loup qui court dans les bois, son corps qui sautille alors qu’il s’en va. Cette sveltesse étonnante, qui le rend moins effrayant qu’on aurait voulu. Des louveteaux qui roulent sur le dos. Le bout très noir d’une queue qui s’agite doucement. Ses sa vants déplacements, ses jeux de domination, entre solitude et meute, où plane toujours le risque du ban. Et encore, troublant, ce regard vague de l’animal en cage, plus indéterminé que contrit. Appelez cela sagesse, appelez cela soumission... Observer le loup nous renvoie à notre condition.
Extrait
Voici quatre de ces images, à regarder en écou tant la musique.
Il existe une note jouée au violoncelle que l’on nomme le loup. Il s’agit d’un endroit sur le manche de l’instru ment où, peu importe la façon dont on y pose le doigt, l’instrument s’exprime à sa manière sans que l’interprète puisse exercer une influence sur sa sonorité. Certains ou cer taines diront que le son part de travers, dans une forme d’onde vibratoire étrange, d’autres, qu’il fait sa propre vie. Avec une certaine tech nique, il est possible de masquer ce loup et de faire en sorte que la note paraisse « normale ». Dans Préludes pour un loup, j’ai demandé à la violoncelliste Barbara Gasser, de laisser à cette note toute sa place. Elle accompagne les grognements émis dans le premier prélude.
La scie musicale est un instrument que j’af fectionne tout particulièrement. J’ai commencé à l’utiliser dans l’album The Den. Avec Valgeir Sigurdsson, le producteur qui m’a aidée à dé velopper le son que je recherchais, nous avons collaboré avec un très fin percussionniste Frank Aarnink qui m’a fait découvrir l’univers sonore de la scie. À la fois très proche de la voix et du hurlement du loup, cet instrument est
difficilement maîtrisable. Quand on travaille avec une scie, que ce soit pour celui ou celle qui écrit la partition ou pour son interprète – dans le cas de Préludes pour un loup, Julien Annoni – il faut savoir accepter ce qu’elle veut bien nous donner. Accepter qu’une grande partie du ré sultat nous échappe. Et que c’est aussi cela qui en fait sa beauté.
Parmi les autres instruments choisis tout spécialement pour ce projet, outres le violon d’Estelle Beiner, figure le cor des alpes, inter prété par deux membres du Quatuor Dacor, Valentin Faivre et Daniel Brunner. Mes sou venirs d’enfance du cor dans Pierre et le loup ont très certainement exercé une influence sur choix. Contrairement au cor classique, la sin gularité du cor des alpes – instrument prévu pour être joué dehors et entrer en dialogue avec son environnement et dont la limitation des possibilités mélodiques ainsi que la com plexité lui donnent un caractère sauvage – m’a évidemment attirée dans le contexte d’une création autour du loup.
Dans le quatrième et dernier prélude, j’ai voulu exprimer les antagonismes liés à l’uni vers du loup non seulement avec des instru ments comme les cors des alpes et la scie, mais également au travers d’un choix de rythme
irrégulier dont il est difficile de maintenir la trace. Je vous invite si vous le souhaitez à tenter de frapper ce rythme quand vous l’en tendrez (1234 12 123 / 1234 12 123 / 1234 12 12345 / 1234 12 123…). Peut-être sentirez-vous, comme moi au moment de le créer, cet élément qui nous file entre les doigts alors qu’on essaie de le contrôler.
Un dernier élément reprend cette idée de son qui à la fois nous échappe et nous fascine. Il se cache dans les résonances : lorsqu’on main tient enfoncée la pédale forte du piano, le son joué dure très longtemps et permet à tous les harmoniques de s’exprimer. En suivant le même procédé, cette fois-ci sans appuyer sur aucune touche, mais en émettant un son avec la voix en direction des cordes du piano, il est possible de les faire vibrer et ainsi d’entendre leurs résonances actionnées par le son ini tial de la voix. Lors de l’enregistrement de ces sons, il est possible, au moment de l’editing, de supprimer la note fondamentale et de garder uniquement les harmoniques, procédé que j’ai utilisé dans Préludes pour un loup, mais également dans d’autres productions ulté rieures. Les harmoniques, régis par des règles de physique connues, ont cependant quelque chose d’étrange et d’inaccessible qui semblent
souvent à nos oreilles comme un monde gou verné par ses propres codes avec ses propres libertés. Le loup représente tout cela pour moi.
Avec l’album The Den, sorti en 2010, j’ai déve loppé un son plus personnel proche de mes dif férentes racines musicales (classiques, folk et expérimentales). Les compositions et paroles prennent leurs racines depuis un lieu clos, une tanière, d’où le monde de l’imaginaire et de l’évocation peut émerger.
Cet album m’ouvre les portes du monde du cinéma.
Le musicien et réalisateur Manuel Von Sturler me propose de travailler sur son pre mier film, Hiver Nomade. Ce documentaire suit la transhumance hivernale d’un berger et d’une bergère dans les plaines vaudoises urba nisées. Cette première expérience positive me donne envie d’élaborer un projet personnel en lien avec de l’image en mouvement.
2013. Je termine l’enregistrement de l’album A Thin Line dans lequel j’explore l’idée de l’équilibre entre le contrôle et le débordement – préoccupation récurrente. Je visite l’expo sition « Donne la patte ! » au Muséum d’His toire Naturelle de Neuchâtel qui s’intéresse au « meilleur ami de l’homme », le chien, ses ori gines et ses particularités. Je découvre des
images de recherche scientifique autour d’une meute de loup filmées par la biologiste Barbara Molnar au Yellowstone Park. La nature même de ces vidéos, leur texture, le monde dans lequel elles m’embarquent me touchent. Nous sommes loin de belles images léchées des National Geographic et autres films docu mentaires animaliers. Ici, les plans sont flous, moirés, avec une sorte d’arc-en-ciel de couleur qui se forment autour des animaux observés. S’en dégage une poésie nocturne intense, invo lontaire car ils sont filmés dans un but scien tifique et non d’un esthétisme particulier. Le potentiel narratif de ce genre d’images me sur prend, évoquant à la fois la relation de fasci nation et de persécution de l’homme face au le loup, un univers des croyances et des contes, des archétypes liés à la nuit, à l’ombre, mais aussi à la lumière dans l’obscurité et finale ment à notre propre animalité. Ces images sont des passages vers des mondes, beaux, sombres et paradoxaux.
J’en parle au directeur du Musée, à l’époque, Christophe Dufour, ami d’étude de mes parents et lui demande comment je pourrais accéder ce genre d’image. Il me pose des questions sur les raisons d’un tel intérêt et je lui explique mon idée. Il me dit qu’il serait curieux que le
Objets de cultes, de convoitises, de scandales, d’art et de légendes, tout a déjà été dit et raconté sur les po chettes de disque. Tout, sauf ce moment de notre vie auquel l’une d’entre elles est à jamais liée…
Écoutons Nos Pochettes (à la fois site, podcast, et maintenant la présente anthologie) publie des récits auto biographiques (une love affair, une révolte, un trip, un égo en devenir), témoignages du pouvoir de résonance d’une pochette dans nos cortex émotionnels…
« Ce projet est né par hasard. Tant mieux. Un jour, ou plus vraisemblablement un soir, en ressortant Rattus Nor vegicus des Stranglers, je me suis revu à 15 ans, affalé sur la moquette de ma chambre pleine de posters, les yeux rivés sur la pochette, ne sachant pas encore combien ce disque – comme des centaines d’autres, mais ça non plus je ne le savais pas encore – était en train d’influencer mes goûts, de guider mes choix, pas seulement musicaux.
Ce livre n’est pas là par hasard. Tant mieux. Il est la conséquence de ce qui est raconté juste au-dessus. Il publie les récits de celles et ceux qui, adolescents, ont vu leur vie changée par un disque. Ce sont des récits initia tiques, des récits d’apprentissage, des petits frères d’Holden Caulfield dans L’Attrape-cœur de J.D. Salinger. Les pochettes racontées ici n’ont aucune importance. Tant mieux. Ce qui importe sont les histoires qui les relient à Hugues Blineau, Dominique A, Lisa Balavoine, Valérie Bisson, et à vous, si vous voulez participer. »
Les auteurs : préface de François Gorin (Télérama), contributions de Dominique A, JD Beauvallet (Les Inrockuptibles), et 33 autres.
Photographies : Carole Charbonnier
Recueil d'écrits sur l'art et le son, 1976-2018 Traduction Sophie Couronne avec la collaboration de Valérie Vivancos à paraître le 3 mars 2023 350 pages – 23 euros isbn : 978-2-492628-05-4
Dans les années soixante-dix David Toop était travaillé par l’idée que la musique puisse ne plus être contrainte par le formalisme d’un auditoire : les applaudissements, les huées, les capacités d’attention limitées, les exigences de gratification immédiate. Envisager le son et l’écoute en tant que pratiques fondatrices en soi emmène la musique vers de nouveaux territoires : extension du temps, nature sauvage, écrans de vidéo surveillance, sculptures chantantes, météo, méditations, vibration et résonance intérieure des objets, communications inter-espèces, modes d’emploi, actions silencieuses, et art de la performance. Toop cherchait à documenter les aspects singuliers et mal connus de ces recherches de son point de vue de praticien et d’auteur. Le défi était d’y parvenir sans être ramené au domaine de la musique en reconnaissant néanmoins la vitalité et l'hybridité des musiques du vingtième siècle qui approchaient galeries d’art, musées, et installations in situ. Toop s’est concentré sur les praticiens, dont les histoires sont aussi fascinantes que les implications théoriques et abstraites de leurs œuvres. Inflamed Invisible rassemble plus de quatre décennies d'essais, de critiques, d'interviews et de textes expérimentaux. Ce recueil est une exploration des strates sonores qui sont à la croisée des préoccupations sensorielles, intellectuelles et philosophiques, couches à travers lesquelles les objets, pensées et l’air même s’animent comme l’embrasement de l’invisible.
David Toop est musicien, écrivain et professeur émérite au London College of Communication. Il a publié Rap Attack, Haunted Weather, Exotica et Ocean of Sound, publié en français en 2001 aux éditions de l’Éclat et dont la version poche est parue en avril 2022. Il a enregistré de nombreux disques depuis 1975 et a collaboré avec des musiciens tels que Brian Eno, John Zorn, Jon Hassell, Derek Bailey, Evan Parker, Scanner, Ivor Cutler, Haruomi Hosono, Jin Hi Kim ou Bill Laswell. Ses écrits sur la musique ont été récemment rassemblés sous le titre Inflamed invisible (2019 Goldsmith Press, London), à paraître en français en mars 2023 aux éditions Jou. https://davidtoopblog.com
60 rue Édouard Vaillant, 94140 Alfortville – France mail : contact@editionsjou.net http://www.editionsjou.net
« Avec Broken English, Marianne Faithfull s’arrache à la légende noire qui lui colle à la peau et construit son propre mythe. On n’écrira plus sa légende. Elle s’en charge. La sortie de l’album en 1979 produit un double électrochoc, sur le plan de la trajectoire musicale de Marianne Faithfull et dans le monde du rock. D’une part, il signe à la fois son grand come-back et un virage radical, scellant une rupture avec l’univers folk, l’ambiance country, la voix lisse des premiers albums. Exit la muse chic des Stones, exit l’icône trash de la défonce, exit la voix d’avant, la musique folk. D’autre part, il révolutionne, secoue à tout le moins, la scène du rock en distillant une énergie marquée par le punk, par une veine new wave combinée à des inflexions reggae, électro dance. Diamant noir, album de la défonce et de sa transmutation, il provient d’un mouvement d’arrachement à des années de dérives et réussit à rejouer musicalement l’outrenoir de la vie, l’angoisse de l’artiste, tout en restant au cœur du maelström. » L’album constitue une renaissance et un tournant pour l’égérie britannique des années soixante. La voix abimée par des années d’excés pose une nouvelle atmosphère tournée vers la décennie à venir.
bruxelloise Véronique Bergen est écrivaine et philosophe, membre de l’Académie royale de langue et de littérature française de Belgique. Autrice de Patti Smith - Horses dans la même collection.
Marianne Faithfull
Broken English
Avec leurs mauvaises manières, leur façon à eux de faire revivre le folklore irlandais, The Pogues ont été des passeurs géniaux. Pour ça, il n’y a pas de mauvaises manières, il n’y a que des méthodes qui marchent. Jouant le jeu de l’instrumentarium et des thèmes traditionnels, le groupe, qui doit sa vitalité poétique à Shane MacGowan au chant, a écrit maintes chansons que beaucoup prennent pour des airs traditionnels irlandais.
Mais les Pogues ont fait leurs classes au milieu des punks et leur gigue carbure à cette énergielà, généreuse sur scène, mal contrôlée en dehors, avec son lot de frasques, de dentitions incomplètes et de substances trop faciles d’accès pour un groupe en vogue au milieu des années 1980.
Elvis Costello, le producteur de Rum, Sodomy and The Lash, sera parvenu à catalyser et restituer cette bourrasque londono-irlandaise sans jamais avoir l’air d’y toucher, discret jusqu’à subtili ser la seule touche féminine du groupe, sa bassiste.
L’auteur : Yann Liotard vit et travaille dans l’agglomération grenobloise. Professeur de français, latin, grec et auteur de divers ouvrages (essai, jeunesse) :
- La Hache, éditions du Murmure, 2022 ;
- Charlie Chaplin, Non à la délation, Actes Sud junior, 2022 ;
- Dictionnaire Sjöwall at Wahlöö, les pionniers du polar nordique, L’Harmattan, 2020 ;
- Antigone, La Ville brûle, 2017.
Tout en rêvant de croiser le chien de Culann et d’héberger les chats de Kilkenny, il se réjouit, avec ce livre, d’offrir au public francophone le premier ouvrage consacré à l’univers des Pogues.
The Pogues : Rum, Sodomy & The Lash
Swordfishtrombones, Pixies Doolittle