Les Lu Miens Livre 4

Page 1

Photos & Textes par Patrick Interprète et Interviews

- André Jacquet par Bhakhawadee Graisriwattana


Les

Lu-Miens

Page 2

1


Les

Lu-Miens

Préface

1

La CIA ? Dis-leur ...

Le commerce de l’opium devient très lucratif dans les années soixante, soixante-dix, parallèlement à l’ engagement américain au Vietnam. Le contact avec les GI ne s’est pas contenté de doper le marché asiatique, mais a ouvert des voies de commercialisation sur le marché mondial, ce qui provoqua un surcroît de production dans les régions reculées de Thaïlande, du Myanmar et du Laos. Cette zone fut surnommée le «Triangle d’or» en raison des fortunes locales amassées par les «seigneurs de La ceinture d’opium l’opium». C’ étaient, des réfugiés de l’armée nationaliste chinoise vivant L’histoire de ces migrants est intimement liée à la culture du pavot. Ils dans le nord du Myanmar et de la Thaïlande. Ainsi que des rebelles anquittaient une région pour s’installer dans une autre, au gré des guerres tigouvernementaux du Myanmar, en particulier le Parti communiste birdans le Sud-Est asiatique, en emportant dans leur ceinture toute leur man, l’Armée des États shan et l’Armée shan unie (Shan United Army richesse, des graines de pavot et de la pâte d’opium. Les miens vivaient ou SUA). La culture de l’opium devint l’activité principale de quelques sur les montagnes, au-dessus de mille mètres, là où il fait assez frais tribus du Triangle d’or, de Chiang mai et de Chiang Rai. pour cultiver cette plante si rentable. Ils en sont rapidement devenus des Air America spécialistes très recherchés. L’ethnicité en Thaïlande est constituée de beaucoup de groupes avec d’énormes différences dans les styles de vie, les structures sociales et économiques. Lu-Mien est un groupe ethnique qui, venant de Chine, s’est installé depuis environ 200 ans dans la partie Nord du pays, dans les provinces de Chiang Mai, Chiang Rai, Phayao, Nan et Lampang.

Les guerres de l’opium L’opium était utilisé en Chine comme analgésique ; son importation, qui était limitée au temps des Portugais (12 tonnes en 1729), fut suivie par celle massive des Anglais et des Américains. Produite en Birmanie, la drogue était distribuée par la Compagnie des Indes. En 1792, ce sont 240 tonnes qui furent importées, puis 360 en 1817, et 2 400 en 1837. Le différend entre les Britanniques et l’empereur chinois, qui a interdit son usage et son importation, devait conduire à la première guerre de l’opium (1840-1842). La défaite chinoise se traduisit par l’importation de 3 000 tonnes d’opium en 1850. Une deuxième guerre de l’opium, déclenchée en 1856, eut des conséquences encore plus graves pour la Chine. Ainsi, 6 000 tonnes furent importées en 1879, plus de 10 000 en 1886. Dans le même temps, le nombre d’opiomanes chinois dépassait 120 millions, soit le cinquième de la population. Toutefois, la culture du pavot se développa parallèlement en Chine, faisant de ce pays le premier producteur mondial d’opium au début du vingtième siècle.

La CIA se servait aussi à cette époque de ses propres moyens de transports pour financer ses opérations secrètes en Indochine. L’opération Air America de la CIA, qui mêlait des activités militaires et de renseignement à du trafic de drogue, est richement détaillée dans deux ouvrages définitifs, The Politics of Heroin: CIA Complicity in the Global Drug Trade, d’ Alfred McCoy et Drugs, Oil and War : The United States in Afghanistan, Colombia and Indochina, de Peter Dale Scott. Air America était l’une des plus célèbres lignes aériennes possédées par la CIA et une composante-clé des opérations de trafic d’héroïne du gouvernement US dans le Triangle d’or dans les années 60 et 70. Air America a débuté en 1950 sous le nom de CAT (Civil Air Transport), et était la plus grande entreprise de la CIA en Asie. CAT elle-même avait ses origines dans l’OSS (ancêtre de la CIA) en Chine et dans les opérations conjointes menées avec le Kuomintang durant la deuxième guerre mondiale. Selon Scott, «la CIA possédait 40 pour cent de la compagnie ; les banquiers du Kuomintang en possédaient 60 pour cent. Les avions avaient desservi les bases de production d’opium du Kuomintang sans interruption depuis 1951.» Page 3


Les

Lu-Miens

1

Une pipe d’opium ou un café ?

Grâce à qui ?

La Thaïlande a été le premier pays à mettre en place dès 1972 des programmes de culture de substitution à l’ opium, avant l’imposition de mesures répressives, en 1984. Les Lu-Miens sont devenus des producteurs d’ arabica. Ils ont créé des coopératives agricoles à partir de rien.

Grâce aux anciens des villages qui ont accepté de partager leurs connaissances, comme ils le font avec tous ceux qui le désirent, enfants ou étrangers, j’ ai pu apprendre les liens si spéciaux qui unissent les membres d’un village. Bien qu’ils ne sachent pas parler une autre langue que le Lu-Mien, leurs enfants ou d’autres membres de la famille ont traduit en thaï. Grâce également à une génération de trentenaires qui, ayant bénéficié d’un solide cursus universitaire, sont devenus des créateurs d’ entreprises, j’ ai pu rencontrer le dernier des Miens qui vit encore dans les montagnes, au milieu de ce qui fut le plus grand champ de pavot de la région. Ces jeunes ont l’âge , le courage, la force et le temps devant eux, pour conserver et transmettre leur identité et leurs traditions.

À la recherche du Dragon Chien Pour comprendre qui sont les Miens aujourd’hui, je suis allé dans les montagnes du Nord, à la frontière du Laos. J’ai cherché à voir le Passeport, un parchemin long de cinq mètres, signé de la main de l’empereur de Chine il y a 7 siècles. Ce document précieux permet aux Miens de voyager dans les provinces et de s’installer dans les hauteurs pour y vivre. Il y avait trois passeports ; l’un fut brûlé, un autre vendu aux Japonais... il en reste un, détenu par un descendant du premier des Mien, le « dragon chien » (voir chapitre un) Le défi fut de découvrir qui est ce représentant détenteur du précieux passeport, où il est, et surtout le persuader d’accepter de me le montrer pour que je le photographie... car ce passeport n’est exhibé qu’une fois par an seulement. Le reste de l’ année, il est conservé dans un lieu tenu secret. La quête du Graal Ce fut comme un parcours initiatique pour pouvoir trouver qui est le détenteur du passeport, il m’a fallu intégrer des groupes et des villages LuMiens. Au fil des semaines, les comprendre et gagner leur confiance. Assister à des cérémonies chamaniques, à des travaux quotidiens, ainsi qu’à des fêtes exceptionnelles. Comprendre de mon mieux leurs traditions, me faire expliquer leurs coutumes. Comment se déroulent une naissance, un mariage, des funérailles ? Quelles sont les règles de la vie en communauté, qui dirige ? Quels sont les liens entre époux, entre membres d’une même famille ? Photographier, enregistrer et saisir les événements de la vie quotidienne, les richesses culturelles, la foi et la religion, la morale et l’éthique, les arts, la nutrition dans les différentes communautés “Lu-Mien”. Page 4

Intégrés ou assimilés ? Les Miens sont totalement intégrés dans la Thaïlande moderne; à certains endroits, leur ancienne façon de vivre, leurs valeurs culturelles, ont été purement et simplement écartées. Ces problèmes d’identité culturelle deviennent de plus en plus sérieux à cause de l’écart qui se creuse entre les communautés rurales et urbaines. Dans les villages où l’économie est prospère, les jeunes peuvent rester pour travailler et vivre. Les traditions et les coutumes se perpétuent naturellement, comme cela a toujours été le cas. Dans les localités qui ont moins de réussite, l’exode rural des jeunes vers les villes, pour y trouver du travail, a considérablement fait évoluer les mœurs . Sans les jeunes, il est difficile pour les anciens de transmettre les traditions. L’écart est tel entre les idées, les pensées des citadins et des ruraux, qu’il affecte les mentalités et les structures sociales des communautés les plus faibles. Dans les montagnes, la vie y est bien sûr totalement différente. La communauté villageoise, est une seule et grande famille. Dans les villes thaïlandaises, la vie des habitants est la même que dans n’importe quelles autres cités du monde. Promouvoir auprès des nouvelles générations urbaines, la connaissance et la compréhension de la vie au sein de leur


Les

Lu-Miens

société tribale d’origine, sans pour autant les déstabiliser dans leur acclimatation à la vie urbaine, reste un énorme défi pour les anciens. Comment appliquer les règles de base communautaires que sont l’entraide, la charité, la fraternité, dans une agglomération telle que celle de Bangkok avec ses 12 millions d’habitants ? Comment faire parvenir aux deuxièmes, troisièmes générations en ville, les informations sur leurs origines , la façon de vivre, la philosophie de leurs anciens ? Les Lu-Miens qui vivent dans les villes de Thaïlande ou de Malaisie se sont totalement intégrés et beaucoup se sont fondus dans la masse. L’injuste milieu Il existe des villages si difficiles d’accès que le maintien des traditions se fait tout simplement à la faveur du manque d’ouverture sur le monde. Pour la majorité, il a fallu trouver un compromis entre les avantages de la vie moderne et ceux de la vie rurale. Des routes ont été créées, laissant le passage aux touristes et autres colporteurs. L’échange s’effectue dans les deux sens, et permet aux ruraux de vendre leur production au cœur des cités ou au bord des grands axes de communication.

intenses partagés avec ces gens. Chacun a mis sa fierté à parler de ses origines et de ses ancêtres... du long chemin qui les a menés depuis la Chine jusqu’en Thaïlande... de la difficulté de passer d’une économie axée autour de la culture du pavot à celle du café. La reconversion n’a pas été facile pour tout le monde. Ils parlent également de l’amour de la jungle, de la montagne, de la vie au grand air, de la déforestation., de l’ avenir.

1

Un trésor de l’humanité Je leur suis immensément reconnaissant, moi le blanc, le «Farang», pour m’avoir raconté avec indulgence, avec beaucoup de patience et de sourires devant mon incrédulité, certains de leurs rites et secrets. Lu-Mien est une société dans laquelle chacun dépend des autres. Ce que nous avons oublié, ou bien pas encore compris. Puissent nos amis les Lu-Miens être considérés comme étant de précieux trésors dont la culture est à conserver comme un exemple vivant au sein d’une humanité qui se cherche toujours. Patrick - André Jacquet

Une harmonie vivante Je n’ai jamais eu l’impression d’être un observateur, tant les Lu-Miens m’ont immédiatement accueilli comme un ami. Ils sont fiers et heureux de partager un lever de soleil à la cime d’une montagne, au milieu de ce qui fut le plus grand champ d’opium de Thaïlande, un repas de fête, ou bien un café chaussette avec trois générations. J’aimerais montrer cette beauté, cette harmonie, encore vivante et tant qu’elle existe, comme étant mon humble apport à la conservation et la préservation des traditions de ce peuple. Le long chemin Ce livre est conçu de façon à ce qu e chaque famille, chaque personne, puisse raconter sa propre histoire. Il est le résultat de moments de vie

Interprète et interviews :

Bhakhawadee Graisriwattana

Photos et textes :

Patrick - André Jacquet Page 5


Les

Lu-Miens

Page 6

1


Les

Lu-Miens

1

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet Page 7


Les

Lu-Miens

1

Photographer par : Patrick-Andre‘

Photographer par : Patrick-Andre‘

Page 8

Jacquet

Jacquet

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Photographer par : Patrick-Andre‘

Photographer par : Patrick-Andre‘

Jacquet

Jacquet

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com


Les

Lu-Miens

1

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet Page 9


Les

Lu-Miens

1

Photographer par : Patrick-Andre‘

Photographer par : Patrick-Andre‘

Page 10

Jacquet

Jacquet

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Photographer par : Patrick-Andre‘

Photographer par : Patrick-Andre‘

Jacquet

Jacquet

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com


Les

Lu-Miens

1

Page 11


Les

Lu-Miens

1

Page 12


Les

Lu-Miens

1

Page 13


Les

Lu-Miens

1

Livre 1

Livre 2

Livre 3

Histoire

Structure sociale

Economie

“Lu-Mien”, “Mien”, “Yao” Migrations et installations Post Card Pourquoi bouger ? Le village

Organisation Administration Le maître de cérémonies Botanistes et herboristes Sages-femmes La famille de la doyenne La famille du doyen La famille du fils La génération des arrières petits enfants Le rôle des femmes L’autre doyenne Le nom de famille Deux syllabes Interviews Mr. SingJiaw SaePan Mr.FuJia SaeTen and Mrs.FeXing SaeTen

Interviews

Mr. Verut SaeJaw Chef du Village, 2 mandats à ce jour. Baan Sanjarean, Thambol Tha Wang Pha, Pha Thong District, Nan Province. Mr. SingJiaw SaePan Producteur de café Baan SanJarean, Thambol PhaThong, Tha Wang Pha District, Nan Province Mr.Sudket Leartvarayut (SaeJaw) Administrateur, Thambol Pha Thong, Tha Wang Pha District, Nan Province.

Page 14

Art & Culture Musique Les chants Des habits et des hommes Des habits et des femmes Les broderies sur les habits des femmes Du père au fils - Des habits et des enfants

Les revers des grands champs d’ opium. La vie aujourd’hui dans le “Suan Ya Luang” Le temps du pavot Souper sur le Doi San Le café Les “Lu-Mien” dans le village de SanChareon Le village du temps de l’ opium Le café , en haut La piste du café Depuis les champs d’opium Les planteurs d’ arabica De l’ artisanat à l’industrie

Alimentation Nutrition et alimentation Poêle et foyer Chacun de son coté La forêt pourvoyeuse d’ eau Le figuier Banian


Les

Lu-Miens

1

Livre 4

Préface Cérémonies Traditions et cultures 19 Taoïsme et croyances 23 Le maître des cérémonies 23 Les textes sacrés 29 Vêtements de cérémonie 31 Le retour de la morale 35 Du coté de l’ homme 38 Du coté de la femme 41 Cortège de mariage 42 Les funérailles 47

Interviews Monsieur Panu SangTienyot Monsieur Tuan ChaedChaiPibul Mr.Thawatchai CharuPrapatsorn

50 51 51

Page 15


Les

Lu-Miens

1

Page 16


Les

Lu-Miens

1

CĂŠrĂŠmonies Page 17


Les

Lu-Miens

1

Page 18


Les

Lu-Miens

1

Traditions et cultures La société « Lu-Miens » dispose d’une magnifique culture tribale héritée de Mongolie puis de Chine, et strictement transmise par de nombreuses générations. Il y a des pratiques à suivre et d’autres à éviter. Si les interdictions sont contournées, il peut résulter mauvaise fortune, maladie ou mort. Il existe des aides traditionnelles pour déterminer les meilleures dates et opportunités des pratiques, à choisir dans la période de janvier et février, suivant les possibilités de chaque famille. La plupart du temps, dans beaucoup de familles, à cette période, un homme est ordonné moine. Puisque cette fête revient très cher, on regroupe les familles, pour abaisser les coûts. Cette ordination est très importante dans la vie des Miens, car elle participe à l’ accumulation des mérites par rapport aux prédécesseurs et aux successeurs dans sa généalogie. Après cette cérémonie, l’homme reçoit un nouveau nom, il est devenu un parfait Lu-Mien, apte à rejoindre toutes les cérémonies. Le nouveau nom est inscrit dans l’autel familial des ancêtres. S’il s’agit d’un homme marié, son épouse, très honorée, assiste à son ordination. De plus, il y aura une cérémonie de retour, en fin de vie monastique (cette période, variable, peut durer 10 jours, parfois plusieurs mois, et aussi mais rarement quelques années). IL y a toujours une opportunité pour une pratique ; par exemple, on va cumuler le retour à la vie civile avec une cérémonie visant à résoudre des problèmes, surmonter des obstacles... le travail qui n’avance pas assez... un projet de grand voyage... des malades, des blessés... la morale qui a quitté une personne... Le jour le plus propice pour cumuler le maximum de souhaits et de pratiques est celui du nouvel-an, car toute la famille est réunie, y compris ceux des enfants qui ont dû partir pour s’installer ou étudier ailleurs. La croyance élimine la souffrance et appelle au retour de la morale. Pour la morale d’un enfant, on utilisera un poulet, des œufs, du papier-monnaie, des alcools. Après que le maître de cérémonies ait fini de prier, le papier-monnaie sera brûlé afin d’aider l’esprit des ancêtres à prendre soin de la requête. Pour la morale d’un adulte, la pratique est similaire, mais le

Page 19


Les

Lu-Miens

1 porc remplacera le poulet et les œufs. Le jour le plus important des rituels traditionnels est le 26 janvier, le nouvel-an chinois. La cérémonie d’appel aux esprits débute avec celle du feu ; on doit préparer longtemps à l’avance les effets personnels et les articles ménagers. Lors de cette journée, on doit observer quelques restrictions quant aux règles et pratiques à éviter. Quelques activités doivent être finies avant la fin de l’ année. Les autres dates importantes sont toutes en relation avec les éléments : la terre, le feu, l’air, l’eau. Les Miens croient dans le Karma des éléments, et il existe des dates précises pour certains jours de Karma. On doit arrêter le travail et ne pas faire certaines activités à ces dates, décomptées à partir du nouvel-an chinois. Par exemple, les deux et trois février, c’est le Karma du Tigre. Le premier jour, le tigre dort, on ne doit pas faire de bruit, sous peine de dommages à la propriété et aux animaux. On demande la protection des ancêtres pour ne pas laisser le tigre commettre de méfaits. Le second jour, le tigre marche, on prie pour que le tigre se déplace et aille se nourrir ailleurs. Le jour du Karma du couteau, on prie pour éviter les blessures dans les champs, dues aux outils tranchants. Le premier jour du deuxième mois, c’est le Karma des oiseaux, afin que ceux-ci ne mangent et ne détruisent pas les produits agricoles. Après le Karma des oiseaux, il y a celui des rats, pour qu’ils ne viennent pas manger les récoltes. Ces jours-là, on ne va pas aux champs ou dans les vergers. Le vingtième jour du premier mois, c’est le Karma de la tempête. Le vingt-sept mars celui du Karma de la Grande Tempête , le dix-huit août, le jour où l’on donne de l’argent aux esprits qui veillent sur la productivité des plants. Le deux septembre c’est un jour de festival en Chine ; le premier jour est consacré aux esprits... le second jour, on ne tue aucun animal, pour laisser les esprits errants se nourrir par euxmêmes, exceptés ceux qui ont déjà tué un porc femelle ou ceux qui ont brûlé des forêts, qui ont déjà commis leur part de dégâts. Les dates suivent le calendrier lunaire et sont fluctuantes.

Page 20


Les

Lu-Miens

1

Page 21


Les

Lu-Miens

1

Page 22


Les

Lu-Miens

Taoïsme et croyances

1

Les Miens ont embrassé les croyances taoïstes, utilisées comme directives lors des migrations par bateau. La combinaison de la foi et du respect des esprits des ancêtres est basée sur l’acceptation de différents dieux. Les Miens pensent que dans la vie nous avons ce qu’ils appellent des morales ; elles se situent dans onze parties du corps, mais également dans les montagnes, les rivières, la pluie, les animaux, les éléments. Habituellement, elles ont des relations avec les hommes et vivent ensemble pacifiquement. Les morales deviennent des esprits à la mort du corps humain. L’angoisse, la colère, la perte de self-control, selon eux, peut causer des dommages physiques et moraux irréversibles. Ils ont cette volonté d’avoir une grande stabilité émotionnelle pendant et après la vie terrestre, due à leur croyance en Dieu, car ils pensent que les humains sont tous sous les protections divines. Aussi est-il important de ne rien faire qui puisse nous faire rentrer en conflit avec ceux-ci. Si par hasard, ils font une erreur ou quelque chose de mal, ils vont essayer de se faire pardonner par des rituels. Chacun dispose de son propre autel des ancêtres dans son foyer ; normalement ils les honorent pendant quatre générations. Les morts vont au paradis afin de s’occuper et de protéger leurs enfants, pour leur offrir une vie lucrative et agréable.

Le maître des cérémonies Le maître des cérémonies qui pratique les rituels est appelé “Sib Mean Mien”. Les gens pensent qu’il y a deux sortes d’ esprit, les bons et les mauvais. Les bons sont ceux des ancêtres, qui protègent leurs descendants et leur assurent une vie confortable, alors que les mauvais esprits vont saisir toutes les occasions pour apporter leur lot de souffrances et de blessures. Le contact avec les bons esprits doit être le plus fréquent possible, pour eux et leurs enfants, afin de contrôler les esprits malins. C’est la fonction du Maître des cérémonies. Depuis toujours, les prières et cérémonials sont écrits en caractères chinois. Le Chaman, dès le début de son apprentissage, doit en maîtriser la lecture et l’écriture. Il doit avoir été ordonné avant sa première cérémonie. C’est quelqu’un qui a un halo, une aura, un supplément d’ âmes par rapport aux autres et qui a obtenu le respect des membres de la collectivité par ses connaissances et son expérience. Il y a deux catégories de Maîtres de cérémonies ; celui qui va servir une cérémonie destinée au monde des vivants, telle qu’un exorcisme ou un fête de bienvenue, et celui qui pourra officier dans les deux mondes. Reconnu comme un grand Maître des cultes, il fera son office pour les mariages, les funérailles etc. Dans un village, il peut y avoir plusieurs Maîtres des cérémonies, en fonction des capacités d’audience et des besoins.

Page 23


Les

Lu-Miens

1

Il y a beaucoup d’esprits féeriques que les Miens respectent et adorent : fées, elfes, lutins, gnomes. Mais le plus grand pouvoir appartient aux anges, qui vivent dans le haut du ciel et surveillent les agissements humains. Pour les inviter, le Chaman revêt ses habits de cérémonie, leur fournit du porc, de l’alcool, de l’eau, et souffle dans une corne de buffle en guise de trompe. Il leur demande de conserver leur protection pour l’année entière. Page 24


Les

Lu-Miens

1

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet Page 25


Les

Lu-Miens

1

Photographer par : Patrick-Andre‘

Photographer par : Patrick-Andre‘

Page 26

Jacquet

Jacquet

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Photographer par : Patrick-Andre‘

Photographer par : Patrick-Andre‘

Jacquet

Jacquet

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com


Les

Lu-Miens

1

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet Page 27


Les

Lu-Miens

1

Photographer par : Patrick-Andre‘

Photographer par : Patrick-Andre‘

Page 28

Jacquet

Jacquet

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Photographer par : Patrick-Andre‘

Photographer par : Patrick-Andre‘

Jacquet

Jacquet

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com


Les

Lu-Miens

1

Les textes sacrés Le maître des cérémonies, Monsieur Kirati Panichakul, Moo 2, Thambol Pha Klang, district de Pua, province de Nan, recopie les textes et histoires d’un livre consacré aux rituels du feu. C’est un homme très érudit et respecté qui peut lire, écrire et prier aussi bien en chinois qu’en Lu-Mien. Il parle également couramment thaïlandais et quelques mots d’ anglais. Page 29


Les

Lu-Miens

1

Page 30


Les

Lu-Miens

1

Vêtements de cérémonie Le Chaman porte un chapeau noir et rond, orné de pompons et de rubans. Le sommet est plus étroit que la base. Sa veste n’a pas de manches, ni de col. Assez longue pour couvrir les hanches, portée sur un maillot ou une chemise, elle est décorée de motifs brodés très colorés. C’est un habit trapézoïdal, un peu similaire aux robes féminines de couleur rouge, qui se portent sur un pantalon et vont des épaules aux chevilles, avec des pans non cousus ensemble. Le Chaman s’habille en fonction du type de cérémonie. Il utilise d’autres outils, tels qu’une image des trois étoiles (représentant symboliquement la divinité, et dans laquelle Dieu peut se tenir pendant l’office), deux pièces de bois « Joaw» (pour savoir si les dieux ou les esprits sont satisfaits, suivant le sens dans lequel elles retombent), un couteau court, orné de pièces de monnaie (pour chasser les mauvais esprits et apporter de bonnes choses). Page 31


Les

Lu-Miens

1

Une canne est sanctifiée, fine et longue avec un morceau de métal aiguisé à son extrémité. On utilise une corne de buffle, le livre des textes sacrés. Les sceaux sont fabriqués dans du bois sculpté avec des calligraphies chinoises; il y a du papier, de l’ encre noire pour écrire aux dieux, un brûle parfums en bambous, des mâts et des cordes, une cloche. Après la cérémonie, le poulet sera enveloppé et on fera attention à ce qu’il ne meure pas dans les trois jours, ce qui serait très grave pour celui qui a demandé l’office, il sera ensuite libéré et devra survivre, car cela signifiera que le mauvais sort a été déjoué. Page 32


Les

Lu-Miens

1

Page 33


Les

Lu-Miens

1

Page 34


Les

Lu-Miens

1

Le retour de la morale Les chants du Maître de cérémonie sont utilisés pour faire revenir l’esprit, la morale, dans le corps des adultes souffrants. Le prix, en monnaie des esprits, a été fixé par le Chaman, qui brûle tout pour demander la protection contre la maladie ou le retour au bien-être. Page 35


Les

Lu-Miens

1 La période traditionnelle consacrée aux mariages débute en novembre et se termine en février. Il y a trois types de cérémonies, qui durent trois, deux ou un jour. De nos jours, la plus courte est la plus populaire. Vers quinze ans, les jeunes Miens vont chercher un partenaire. Quand le choix du jeune homme est établi, dans son village ou dans un autre, il demande à ses parents de rencontrer ceux de sa bien-aimée pour leur demander de fixer une date. S’ils répondent par une date, le mariage est accepté par les deux parties. La date de naissance de la jeune femme est examinée scrupuleusement par les voyants ; si les horoscopes coïncident, ils seront fiancés et se marieront. Si les horoscopes ne correspondent pas, ils en expliquent les raisons aux parents et il n’y a pas de mariage. Les fiançailles débutent lorsque les parents du jeune homme apportent une paire de bracelets en argent ou en or à ceux de la jeune fille. Durant ce déplacement des parents, on vérifie qu’il n’y a pas de mauvais signes, comme par exemple des animaux sauvages qui courent devant eux, des arbres qui tombent, des gens qui lavent leur maison ou qui chutent, des personnes qui se préparent pour une douche, qui percent du bois... autant de raisons qui peuvent inciter les parents à annuler l’engagement. S’il n’ y a pas de problèmes, ils apportent trois poulets, deux femelles et un mâle. Le premier est tué et mangé pendant qu’ils parlent de la dot que chaque famille apportera. Après quoi on tue les deux autres poulets, comme offrande aux mânes des ancêtres des deux familles, pour les informer de ce projet. Le jeune homme fournit à sa promise les matières premières pour confectionner sa robe de mariée et les habits de son futur époux. Elle ne sortira plus pour aller travailler aux champs ; cela peut durer un an, le temps qu’elle finalise ses broderies.

Page 36


Les

Lu-Miens

1

Page 37


Les

Lu-Miens

1

Du coté de l’ homme Après avoir consulté les auspices, choisi la date et déterminé la forme de la cérémonie. Les parents, doivent préparer les animaux pour le repas, la fête des noces, et le marié. Cela peut prendre une année, tout dépend du nombre d’invités et de la taille de la célébration. Les Lu-Miens, même riches, n’aiment pas acheter les poulets ou les cochons ; ils préfèrent les produits de leur élevage. Il leur faut donc préparer à l’avance la nourriture et le bois pour le feu. La nourriture sera cuite sur des feux produits par des bois spéciaux qui fournissent plus de chaleur. De plus, certaines essences sont interdites d’abattage par la coutume. Ils sont également responsables de la préparation du riz, des liqueurs, des coupes, des bols, des verres, etc. Il faut trouver celui qui tuera les animaux et les découpera, les femmes qui feront la cuisine, celui ou ceux qui joueront des instruments de musique traditionnels, trouver le maître des cérémonies. Les invités seront de deux types : ceux qui participeront à la cérémonie, aux repas , et ceux qui donneront un coup de main en cuisine.

Page 38


Les

Lu-Miens

1

Page 39


Les

Lu-Miens

1

Page 40


Les

Lu-Miens

1

Du coté de la femme Sa préparation débute le jour de son engagement, pour aller vivre dans une autre famille. Elle va apprendre à être responsable d’une maison entière et de ses dépendances. Elle va déployer tout son savoir-faire pour honorer son époux et sa nouvelle famille. Cela débute avec la démonstration de son art de la broderie, dans la conceptualisation et la réalisation de sa robe de mariée, et des vêtements de son mari, avec les matières premières qu’il lui a fournies. Elle doit faire la fierté de ses deux familles, celle qu’elle quitte, et celle qu’elle rejoint. Elle prépare également ses bagages, ceux de son époux, ainsi que ses affaires personnelles, que son frère portera durant le mariage. Afin de porter chance, il attachera un mouchoir à la main des fiancés. La sœur de la mariée l’accompagne en premier durant le trajet de chez elle vers chez son mari, puis l’ensemble de sa famille. Tous les passants sont cordialement invités par la famille de la fiancée à rejoindre la noce. La maison du jeune homme est préparée pour recevoir tout le monde. La nourriture est salée et conservée dans des feuilles de palmiers. Quand le marié annonce le nombre d’invités de première catégorie, ceux de deuxième catégorie se mettent en cuisine et préparent le repas. Quant à la mariée, sa principale responsabilité durant la cérémonie est de porter et montrer sa robe et ses broderies, le travail d’une année ou plus. (Mariage célébrée au village de SanChareon, Thambol Pha Thong, District de Tha Wang Pha, province de Nan) Page 41


Les

Lu-Miens

1

Cortège de mariage Le grand mariage de trois jours débute par une procession, accompagnée de musiciens, vers la maison de la mariée. La mariée a prévu une place de bienvenue circulaire entourée de bancs. Le marié est en tête de la procession ; sur place, tout le monde s’assied sauf lui, qui reste un peu à l’ écart. Alors, la jolie mariée vient au milieu de ce cercle avec ses demoiselles d’honneur. Une personne du cortège nuptial, sa sœur, vient près d’elle et lui prend le mouchoir qu’elle porte. Un autre, son frère, s’occupe des bagages de la mariée et de son époux. Le centre du cercle est dorénavant réservé à la mariée, aux demoiselles d’honneur et aux personnes qui ont fait un effort de toilette. Le cortège, marié en tête et les musiciens vont alors parader par trois fois autour de la mariée et Page 42

de ses demoiselles d’honneur. Le marié seul effectue un quatrième cercle ; du thé et des cigarettes sont servis aux invités. La mariée ne rentre pas dans la maison de son époux, mais peut trouver refuge dans un espace aménagé à une vingtaine de mètres de la maison de celui-ci, en attendant la fin de cette première journée. Le second jour, lever aux aurores, pour préparer les maisons de la mariée et du marié. Trois portes sont ouvertes dans chacune, à cause du nombre croissant de membres de la famille qui traditionnellement doivent passer par la porte principale. Ce jour est la répétition du premier dans ses célébrations. Le troisième jour est réservé aux agapes, avec des instruments de musique traditionnels et un repas qui dure toute la journée.


Les

Lu-Miens

1

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet Page 43


Les

Lu-Miens

1

Photographer par : Patrick-Andre‘

Photographer par : Patrick-Andre‘

Page 44

Jacquet

Jacquet

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Photographer par : Patrick-Andre‘

Photographer par : Patrick-Andre‘

Jacquet

Jacquet

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com


Les

Lu-Miens

1

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet Page 45


Les

Lu-Miens

1

Photographer par : Patrick-Andre‘

Photographer par : Patrick-Andre‘

Page 46

Jacquet

Jacquet

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Photographer par : Patrick-Andre‘

Photographer par : Patrick-Andre‘

Jacquet

Jacquet

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com


Les

Les funérailles

Lu-Miens

1

Avant que le vieil homme ne meure, ses fils sont réunis autour de lui. Lorsque le plus âgé lui soulève la tête trois fois et dit: «Tu peux partir», chacun a compris que le vieil homme est mort en paix. Il lui ferme doucement les yeux et met de l’argent ou des billets de banque dans sa bouche, de manière à ce qu’il parle richement et honnêtement lors de sa prochaine réincarnation. Le corps est lavé et habillé. Il est disposé du côté des ancêtres, les pieds dirigés vers la porte des morts. Puis on tire en l’air trois coups de fusil dehors, pour prévenir tout le monde qu’un décès vient d’ avoir lieu, et emporter l’âme du défunt vers les cieux. Chacun arrête son travail et vient pour aider à s’organiser ; les membres de la communauté apportent de l’ argent ou des victuailles, et veillent à ce qu’il y ait assez à boire pour les cérémonies et repas. Le culte est célébré dans la maison du défunt. Le maître des cérémonies désigne six hommes pour porter le cercueil. Il leur demande de raconter à voix haute et forte tout ce qu’ils font. Ils vont en forêt et taillent un cercueil en bois. Une fois leur tâche terminée, ils reviennent avec l’objet dans le village en criant : - qui veut un cercueil, quelqu’un est mort ? (n’est-ce pas plutôt : -qui veut un cercueil ? Quelqu’un est mort!) Les gens dans la maison répondent : - nous, nous voulons vraiment en acheter un ! Bien sûr il n’y a pas de réel échange d’argent, mais pour la bonne forme, un prix fictif est fixé. Ils mettent le défunt dans le cercueil et le scellent. Page 47


Les

Lu-Miens

1

Page 48


Les

Pour chasser les esprits qui pourraient être restés dans le bois, ils le frappent à plusieurs reprises avec un couteau et l’aspergent d’eau bénite. Le maître de cérémonie explique également à voix haute au fur et à mesure ce qu’il fait, aussi bien pour les personnes autour de lui que pour les esprits. La famille du défunt porte une capuche et des habits blancs pendant trois jours et trois nuits, le temps que dure la cérémonie. Un des assistants du maître de cérémonie va dehors en courant et revient à cloche-pieds, en ayant onze poupées en papier accrochées à sa jambe. Il se sert d’un couteau en bois pour éloigner les mauvais esprits, ce qui confirme que les onze esprits qui se trouvaient dans le corps du défunt sont toujours en vie. Avec ce couteau de bois, il va frapper les poupées, pour séparer les bons esprits des mauvais. Il place alors les poupées dans un bateau, fabriqué en feuilles de bambou et posé sur le seuil de la maison du défunt. Il pourra naviguer à travers les terres et les rivières, sans être capturé, sachant que le clivage entre les deux mondes se situe à cette porte pour les esprits du défunt. Le bateau est brûlé dès la porte franchie. Les chants funéraires sont consacrés aux messages envoyés au mort. Le troisième jour a lieu la crémation. De nombreux coups de fusil sont tirés, pour être sûr d’emporter au ciel l’âme du défunt. L’orchestre devance la procession jusqu’au cimetière. La famille du défunt porte le cercueil. La maison est pleine de jeux à présent... les enfants sont restés, et les adultes accompagnent le défunt. Les rues doivent être remplies de son esprit.

Lu-Miens

1

Pour le décès des enfants en-dessous de douze ans, après l’avoir lavé, les parents font une légère marque sur son corps, de manière à ce qu’il ait une tache de naissance, et ainsi pouvoir le reconnaître s’il se réincarne à proximité, ou dans un autre de leurs futurs enfants. Les enfants ne deviennent pas des fantômes ou des esprits errants. La cérémonie pour les enfants est courte et simple ; leur corps n’est pas brûlé, mais enterré. Leur âme retourne vers les champs de fleurs, d’où il reviendra pour se réincarner. Page 49


Les

Lu-Miens

1 Monsieur Panu SangTienyod, district de Fang, province de Chiang Mai.Sa famille s’ est installé sur le mont Ang Khang, puis est redescendu dans les plaines. Il travaille actuellement pour IMPECT, Inter Mountain People’s Education and Culture in Thailand, une association qui s’ occupe des tribus Akha, Karen, Hmong, Mien, DaraAng, PagaYo, Lahu, Lua, TaiYai. Cette organisation apporte son support et son soutient à toutes les tribus, elle a les compétences et les connaissances dans de nombreux domaines scientifiques et artistiques.

Monsieur Panu SangTienyot (ChanTing SaeTen), 54 ans Inter Mountain People’s Education and Culture in Thailand Association (IMPECT) District de San Kamphaeng, province de Chiang Mai

Peinture murale de différentes tribus des montagnes Association IMPECT

Page 50

Elle aide les tribus à conserver leur culture traditionnelle, aussi bien que l’ héritage culturel des peuplades indigènes, ainsi que l’ éducation des enfants des groupes ethniques. Elle encourage les minorité à embrasser des carrières professionnelles dans et dehors de l’ agriculture. Elle joue également un rôle important dans la diffusion de la connaissance des temps présents. En incluant le développement des ressources naturelles et environnementales, ainsi que les problèmes liés aux communautés à travers un ensemble de formations intra et inter communautés.Elle s’implique dans le partage des connaissances de la gestion des forêts, de l’ eau, en promouvant la classification des forêts, par des accords au sein des communautés. Elle encourage l’ écobuage, la reforestation là ou c’est nécessaire, la culture de pépinières avec des graines sélectionnées par les communautés. Elle promeut la compréhension et la gestion durable des ressources naturelles des membres des communautés de tous les groupes ethniques à tous les niveaux.


Les

Lu-Miens

1

Monsieur Tuan ChaedChaiPibul, 58 ans est né dans le district de Tung Chang, il est venu à Pha Klang, district de Pua, quant il avait treize ans. Il a quatre enfants, trois fils et une fille. Son fils aîné, Suthep ChaedChaiPibul (Kao SaeTen), à épousé une femme Hmong. Il fait du commerce avec la Malaysie, tous ses enfants se sont expatriés, il faut attendre qu ‘il y ait une grande fête pour que la famille soit réunie. Le choix de travailler l’ argent à été naturel, c’est un métier rémunérateur, les produits sont exportés et vendus dans une galerie de plus en plus populaire auprès des touristes (Hill Factory Gallery). Maître des cérémonies. Mr.Thawatchai CharuPrapatsorn (SaeTen) Moo 2, Thambol Pa Klang, district de Pua, province de Nan

Famille “ChaedChaiPibul” (SaeTen) Le grand-père, un petit fils

Mr.Thawatchai CharuPrapatsorn (SaeTen)

Il raconte : Les Lu-Miens vivaient au Laos, ils ont traversé le pays à cause du problème communiste pour s’ installer à Thung Chang, il y a plus de soixante ans. Ils se sont dirigés vers le Pha Klang, une région allouée aux tribus qui désiraient s’éloigner des zones de conflit. Dans le passé cette endroit, situé à trente kilomètres, était un vaste camp de réfugiés, actuellement il n’ existe plus car tous les réfugiés se sont installés dans des pays tiers. Le tourisme sera une grande source de revenus pour la communauté car ils veulent connaitre la riche culture de ces trois groupes ethniques qui vivent non loin les uns des autres. Les Hmongs, villages1, 3, 6, les Lua, villages 4 et 5 et les Miens dans le village numéro 2.Le village génère ses revenus du travail de l’ argent métal, mais après la fermeture du camp de réfugiés, l’ économie est devenue faible. Les enfants doivent partir chercher du travail au loin, dans le domaine de la joaillerie. Le transfert culturel, de génération en génération, va se trouvé rompu. Comment maintenir les coutumes et les traditions afin conserver notre identité? La réponse appartient au peuple Lu-Mien.

Page 51


Les

Lu-Miens

1 Initialement, la famille s’est aperçue que les mouches pondaient beaucoup d’ œufs dans le riz ; ils sont venus demander conseils auprès de Monsieur Thawatchai CharuPrapatsorn (SaeTen), professeur de liturgies. Les augures ont déterminé que certains esprits du fils de trente-cinq ans étaient partis, et qu’il fallait organiser une cérémonie pour les faire revenir. Elle va durer toute une journée, mais ses effets ne se font sentir qu’après trois ou quatre jours, si le poulet est toujours vivant ; sinon, il faudra en refaire une nouvelle. Avant la cérémonie, le maître des cérémonies écrit des lettres, très graves, plus ou moins longues suivant les besoins et les malheurs. Une pour les ancêtres, une pour le dieu NutTai (Kuo), une pour la morale (l’esprit) qui est partie. Toutes ces lettres sont scellées de façon à ce qu’elles soient remises instantanément par le cheval messager du dieu Kuo.Ceux qui demandent la cérémonie vont construire un pont pour aider les esprits à revenir, sinon la mauvaise chance pourrait s’abattre sur toute la famille. Les accessoires indiqués à la famille pour préparer la cérémonie sont : après trois jours, si le poulet est toujours vivant les esprits seront revenus pour lui porter chance.

Madame Fam ChaedChaiPibul, 60 ans Mère de Monsieur PornChai ChaedChaiPibul (Kae SaeTen), 35 ans. Une cérémonie pour faire revenir les esprits dans le corps de son fils Page 52

- du papier-monnaie, un bol pour le brûler - des chandelles - un bassin pour recueillir le sang du porc - couper un arbre ; le nombre de veines du bois déterminera la taille du pont à fabriquer. - fabriquer le pont - le positionner à la sortie symbolique du village - à une extrémité du pont s’asseoit le récipiendaire - à l’autre, on dispose les offrandes, et der rière se tient le maître de cérémonies. Le porc a été découpé en cinq morceaux, ré-assemblés ensemble. Le maître de cérémonie projette du riz blanc à travers le pont, vers le patient qui essaie de l’attraper au vol. Puis, celui qui manque de chance traverse le pont sans se retourner, et se dirige vers le village. Ensuite, on brûle le papier-monnaie, assisté par un des parents. Si cela est fait correctement, les esprits reviendront rapidement. Ces croyances et ces pratiques sont très anciennes. Elles ont toujours leur place en accord avec la foi des Miens.


Les

Lu-Miens

1

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet Page 53


Les

Lu-Miens

1

Photographer par : Patrick-Andre‘

Photographer par : Patrick-Andre‘

Page 54

Jacquet

Jacquet

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Photographer par : Patrick-Andre‘

Photographer par : Patrick-Andre‘

Jacquet

Jacquet

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com


Les

Lu-Miens

1

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet

Patrick - André Jacquet Page 55


Les

Lu-Miens

1

Photographer par : Patrick-Andre‘

Photographer par : Patrick-Andre‘

Page 56

Jacquet

Jacquet

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Photographer par : Patrick-Andre‘

Photographer par : Patrick-Andre‘

Jacquet

Jacquet

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com

Livres Photographiques Cartes-postales. Photographic Books Post Cards Photographic Books Postkarten Libros fotográficos postales หนังสือการถ่ายภาพโพสต์การ์ด ㌂㰚‫ٻ‬㺛‫ٻ‬ 㡓㍲ 摄影书籍明信片 ‫ﺓﻱﺭﺍﻙﺫﺕ ﺕﺍﻕﺍﻁﺏ ﺭﻱﻭﺹﺕﻝﺍ ﺏﺕﻙ‬ Fotografiske Books postkort Valokuvaus Kirjat Postikortit Libri fotografici cartoline 写真集ポストカード http://www.wildeemae.com/ www.wildeemae.com


Les

Lu-Miens

1

Le maître des cérémonies raconte : «Je crois que je vais les connaître bientôt tous dans les différents mondes. J’ai peur pour les esprits des enfants ; ils sont encore faibles. Pendant que je prépare les corps pour être carbonisés, mon cousin, qui dirige la procession, pose le poulet sur le cercueil, pendant qu’ont lieu des danses tout autour. Trois jours plus tard, si le poulet est toujours vivant, cela signifie que l’esprit du mort est monté au ciel ; il le libèrera. Alors j’enflamme soigneusement le cercueil aux quatre coins. Tout le monde repart, moi le dernier, sans me retourner vers la crémation, car les mauvais esprits me guettent, et ce serait alors ma dernière cérémonie. Je prie pour les familles, que les fantômes ne viennent pas rôder le soir... et je ferme la porte du village aux mauvais esprits. Si les parents du défunt font de mauvais rêves, c’est parce qu’il y a eu des erreurs mineures dans le déroulement de la cérémonie. Il faut rendre hommage, et faire de nouvelles offrandes rapidement. Le lendemain tôt, je retourne à la crémation avec la famille. Nous collectons les os et les cendres dans un panier en bambou. Puis, pour trouver l’endroit où l’enterrer, nous jetons un œuf par terre ; si l’œuf ne se casse pas sous l’impact, alors c’est que l’endroit convient au défunt. On tue la poule qui a eu ces œufs, et on la mange. Nous célébrons les restes du défunt trois fois par an, pendant trois ans, jusqu’à ce que l’esprit soit devenu un pur esprit. Puis nous l’invitons à revenir dans sa maison, dans l’autel des ancêtres.

Page 57


Les

Lu-Miens

1

Page 58


Les

Lu-Miens

1

Remerciements Messieurs et mesdames. KaeVen SriSombat (SaeTen), Mr.Chareonsak Leartvarayut (FuYin SaeJaw), Mr.BoonYong ChotchaiPhibul (ChengJeaw SaePan), Mr.Panu SangTienyod (ChanTing SaeTen), Mr.Virut SaeJaw, Mr.Sutket Leartvarayut (SaeJaw), Mr.Taun ChotchaiPhibul (SaePan), Mr.Thawatchai JaruPrapatsorn (SaeTen), Mrs. Fam CherdChaiPibul (Pan), Mrs.Nai SaeTen, Mr.Wichan KiratiPanichkul (SaeTen) and Mrs.Meing KiratiPanichkul, Mr.SingJiaw SaePan, Mrs.NaiKaung SaePan, Mr. FuJia SaeTen, Mrs.FeSing SaeTen, Mrs.ConFuai SaeTen, Mrs.YaoFour SaeTen, Mr.Cheng SaeLi, Mr.Sorapong Pattianan, Mr.FuJeam SaeJaw, Mrs Nathalie Rey-Magnin.

Les populations des villages de: Baan SanCharoen, Thambol PhaThang, Tha Wang Pha District, Nan province. Baan Namki, Thambol PhaThang, Tha Wang Pha district, Nan province. Baan NamPang, Thambol PhaThang, Tha Wang Pha district, Nan province. Baan WangPhai, Thambol Na Rai Luang, SongKaew district, Nan province. Baan Nam Mong, Thambol Na Rai Luang, SongKaew district, Nan province. Baan NamKho, Thambol Yod, SongKaew district, Nan province. Baan Klang Pattana, Thambol Sanien, Maung district, Nan province. Baan NamKong, Thambol Sanien, Maung district, Nan province. Baan PangKa, Thambol Pha Chang Noi, Pong district, Phayao province. Baan PangPik, Thambol Pha Chang Noi, Pong district, Phayao province. Baan HuaySanao, Thambol Pka Klang, Pong district, Phayao province.

Bibliographie

Inter Mountain People’s Education and Culture in Thailand Association (IMPECT) Content knowledge, local knowledge, Iu Mien (Yao) Content knowledge of local tribes, Iu Mien The textbook ceremonies protocol “Sayang Ja Phin Sow” Philosophy of the book “Chen Khang Sow” Philosophy of the book “Pho Lee Sow” Philosophy of the book “Su Kai Sow” Mr.KaeVen SriSombat, The historical documents of Phaya Intra Khiri SriSombat,Page 59



Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.