PLAN-2023-05 - Innovations technologiques

Page 1

septembre octobre 2023 05 numéro DOSSIER
Luc Sirois, ing. L’allumeur d’innovations
La revue de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec
Innovations technologiques

Une offre bancaire Ă  petit prix, que vous voudrez Ă  tout prix.

bnc.ca/ingenieur

Profitez d’une rĂ©duction de taux 75 % en cadeau1

Pour souligner le 75e anniversaire du rĂ©gime d’assurance vie temporaire parrainĂ©e par IngĂ©nieurs Canada, nous vous offrons, Ă  vous et Ă  votre conjoint ou partenaire, une rĂ©duction de taux de 75 % sur toute nouvelle couverture ou couverture additionnelle jusqu’au 31 mars 20241. Les nouveaux proposants peuvent aussi obtenir une couverture additionnelle de 50 000 $ sans frais pendant une pĂ©riode maximale de deux ans2!

L’assurance vie temporaire parrainĂ©e par IngĂ©nieurs Canada procure une protection financiĂšre aux professionnels de l’ingĂ©nierie depuis 1948. Obtenez une rĂ©duction de taux de 75 % sur les couvertures qui offrent des prestations non imposables pour vous aider, vous et votre famille, Ă  faire face aux imprĂ©vus.

Rendez-vous sur le site manuvie.ca/Genium360

Assurance vie temporaire

De plus, demandez une soumission en ligne et courez la chance de gagner une des 12 cartes-cadeaux AppleMD d’une valeur de 750 $3 chacune!

Ou appelez au 1 877 598-2273 pour parler à un conseiller en assurance autorisé Du lundi au vendredi, de 8 h à 20 h (HE)

Assurance Protection accidents graves

Assurance invalidité

supplĂ©mentaire d’assurance vie temporaire du participant ou du conjoint. Les taux de prime augmenteront le 1er avril 2024. Pour en savoir plus, visitez le site manuvie.ca/Genium360. La rĂ©duction du taux de prime ne s’applique pas Ă  la couverture d’assurance vie temporaire dĂ©jĂ  en vigueur.

2 Pour ĂȘtre admissibles Ă  l’offre de couverture d’assurance vie temporaire supplĂ©mentaire de 50 000 $ sans frais additionnels pendant une pĂ©riode maximale de deux ans, les membres doivent rĂ©pondre aux critĂšres d’admissibilitĂ© relatifs Ă  l’assurance vie temporaire parrainĂ©e par IngĂ©nieurs Canada, soit : avoir entre 18 et 65 ans; demander pour la premiĂšre fois une assurance vie temporaire parrainĂ©e par IngĂ©nieurs Canada; ne pas s’ĂȘtre vu refuser antĂ©rieurement par Manuvie une couverture d’assurance vie temporaire; demander et obtenir une couverture d’assurance vie temporaire d’au moins 25 000 $. L’offre s’adresse uniquement aux membres (elle ne concerne pas la couverture du conjoint). Pour obtenir tous les dĂ©tails, consultez le site manuvie.ca/genium360.

3 Les chances de gagner dĂ©pendent du nombre de bulletins de participation admissibles reçus. Un (1) seul bulletin de participation par personne est permis. Un total de douze (12) prix sont offerts. Le ou les gagnants recevront une carte-cadeau AppleMD d’une valeur approximative de 750 $ CA. Il est nĂ©cessaire de rĂ©pondre correctement Ă  la question d’aptitude. Aucun achat n’est requis. Le concours prend fin le 29 fĂ©vrier 2024 Ă  23 h 59 (HE). Consultez le rĂšglement complet du concours au manuvie.ca/reglement75. Apple n’est ni un participant ni un promoteur de cette offre promotionnelle. AppleMD est une marque de commerce dĂ©posĂ©e d’Apple Inc. Tous droits rĂ©servĂ©s.

Les rĂ©gimes d’assurance sont Ă©tablis par La Compagnie d’Assurance-Vie Manufacturers (Manuvie).

Manuvie, le M stylisĂ©, et Manuvie & M stylisĂ© sont des marques de commerce de La Compagnie d’Assurance-Vie Manufacturers et sont utilisĂ©es par elle, ainsi que par ses sociĂ©tĂ©s affiliĂ©es sous licence. © La Compagnie d’Assurance-Vie Manufacturers, 2023. Tous droits rĂ©servĂ©s. Manuvie, P.O. Box 670, Stn Waterloo, Waterloo (Ontario) N2J 4B8.

la communication sont offerts sur demande. Rendez-vous à l’adresse manuvie.ca/accessibilite pour obtenir de plus amples renseignements.

1 Les taux de prime ont été réduits de 75 % pour toute nouvelle couverture ou couverture
formats accessibles et des aides
22_451472 02/2023
Des
Ă 

6 Mot de la présidente

18

L’Humain au cƓur des innovations

GÉNIE À LA UNE

Luc Sirois, ing.

L’allumeur d’innovations

L’innovateur en chef du QuĂ©bec, Luc Sirois, ing., met son gĂ©nie au service de celles et ceux qui crĂ©ent les nouvelles technologies susceptibles d’amĂ©liorer le bien commun.

DOSSIER Innovations technologiques

Voyez comment les innovations technologiques conçues par les ingĂ©nieures et ingĂ©nieurs du QuĂ©bec transforment notre quotidien dans des domaines variĂ©s tels que le biomĂ©dical, le secteur manufacturier ou encore l’émergence des villes intelligentes.

Génie en pratique Portraits de génie

22 28 26

34

TRANSITION ÉCOLOGIQUE ÉTHIQUE ET DÉONTOLOGIE LÉGISLATION ET JURISPRUDENCE

COIN RH

60 PARCOURS D’ENTREPRISE NUCLEOM

64 66

PROFESSIONNELLE FORMÉE À L’ÉTRANGER

SARAH MOLLIER, ING.

RELÈVE EN GÉNIE

CHLOÉ PILON VAILLANCOURT

Sommaire Vol. 60, n° 5
P4 | septembre-octobre 2023 | Plan
36

Vie de génie

FondĂ© en 1920, l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec a comme mission d’assurer la protection du public en agissant afin que les ingĂ©nieures et les ingĂ©nieurs servent la sociĂ©tĂ© avec professionnalisme, conformitĂ© et intĂ©gritĂ© dans l’intĂ©rĂȘt du public.

Conseil d’administration

2023-2024

RĂ©gion 1 ‱ Grande rĂ©gion de MontrĂ©al

Menelika Bekolo Mekomba, ing., M. Ing., DESSG

Sandra Gwozdz, ing., FIC Carole Lamothe, ing.

Béatrice Laporte-Roy, ing.

Sophie LariviĂšre-Mantha, ing., MBA

Jean-Luc Martel, ing., Ph. D.

Nathalie Martel, ing., M. Sc. A., PMP

RĂ©gion 2 ‱ Autres rĂ©gions

Rédactrice en chef

Sandra Etchenda, réd. a. 514 845-6141, poste 3123 setchenda@oiq.qc.ca

Graphisme

Turcotte design inc.

Photos

Didier Bicep

Chloé Dulude

Israel Valencia

Maquillage

Stéphanie Villemaire

Révision et correction

12 16

68 59

7 71 74 76

COLLOQUE ANNUEL

GÉNIE À L’AFFICHE

ENTREVUE

PATRICK SAVARD, ING.

SAVIEZ-VOUS QUE...

COMITÉS RÉGIONAUX AVIS MOSAÏQUE

NOUVELLE COHORTE D’INGÉNIEURES ET INGÉNIEURS EN TITRE

Normand Chevalier, ing., M. Ing.

Christine Mayer, ing., M. Sc. A.

Michel Noël, ing., M. Sc. A., ASC

RĂ©gion 3 ‱ Grande rĂ©gion de QuĂ©bec

Marco Dubé, ing.

Michel Paradis, ing., M. Sc. 4 administrateurs nommĂ©s par l’Office des professions du QuĂ©bec

Joëlle Calce-LafreniÚre, Adm. A., MBA

Alain Larocque, CRHA , ASC

Diane Morin, MBA

Catherine Nadeau

Directeur général

Patrick Savard, ing.

Directrice des communications

Marie Lefebvre

Marie-AndrĂ©e L’Allier

Collaboration

Clémence Cireau

Me Martine Gervais

Marie-Julie Gravel, ing.

Pascale Guéricolas

Mélanie Larouche

Valérie Levée

Me Patrick Marcoux

Philippe-André Ménard, ing.

Michel Morin, ing.

PUBLICITÉ

Dominic Desjardins

CPS Média inc.

450 227-8414, poste 309

Plan est publiĂ© 6 fois par annĂ©e par la Direction des communications de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec. La revue vise Ă  informer les membres sur les conditions de pratique de la profession d’ingĂ©nieur et sur les services de l’Ordre. Plan vise aussi Ă  contribuer Ă  l’avancement de la profession et Ă  une protection accrue du public. Les opinions exprimĂ©es dans Plan ne sont pas nĂ©cessairement celles de l’Ordre. La teneur des textes n’engage que les auteurs.

Les produits, mĂ©thodes et services annoncĂ©s sous forme publicitaire dans Plan ne sont en aucune façon approuvĂ©s, recommandĂ©s ni garantis par l’Ordre. Le statut des personnes dont il est fait mention dans Plan Ă©tait exact au moment de l’entrevue.

Nous appliquons les principes de la rédaction épicÚne.

Envoi de Poste-publications ‱ no 40069191

DépÎt légal

BibliothĂšque nationale du QuĂ©bec ‱ BibliothĂšque nationale du Canada

ISSN 0032-0536

Droits de reproduction, totale ou partielle, réservés

Âź LicenciĂ© de la marque Plan, propriĂ©tĂ© de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec 1801, avenue McGill College, 6e Ă©tage

Montréal (Québec) H3A 2N4 514 845-6141 1 800 461-6141 514 845-1833 oiq.qc.ca

Diffusion

63 829

Tirage

16 150 exemplaires

Impression

Imprimeries Transcontinental inc.

Cette revue est imprimée sur du papier carboneutre.

Joignez-vous au rĂ©seau LinkedIn de l’Ordre

Échangez sur divers sujets d’ingĂ©nierie facebook.com/oiq.qc.ca

Restez branchĂ©s sur l’actualitĂ© twitter.com/OIQ

Suivez notre actualité en vidéo bit.ly/YoutubeOIQ

Abonnez-vous Ă  notre compte Instagram instagram.com/ordreingenieursqc

Faites-nous part de vos commentaires et de vos suggestions plan@oiq.qc.ca

W
Plan | septembre-octobre 2023 | P5

Mot de la présidente

L’Humain au cƓur des innovations

Les contenus de cette Ă©dition de la revue Plan ont suscitĂ© mon enthousiasme, car au-delĂ  des avancĂ©es technologiques spectaculaires, c’est l’élĂ©ment humain qui resplendit. Les ingĂ©nieures et les ingĂ©nieurs, passionnĂ©s, animĂ©s par la quĂȘte d’amĂ©liorer la vie de chacun, incarnent la puissante Ă©nergie motrice de ces rĂ©volutions.

LUC SIROIS, UN VISIONNAIRE EMPATHIQUE

L’innovateur en chef du QuĂ©bec, Luc Sirois, ing., vĂ©ritable catalyseur de progrĂšs, dĂ©montre comment l’innovation, loin des cloisonnements, enrichit la vie de tous (son portrait est Ă  dĂ©couvrir dĂšs la page 18). Ses rĂ©alisations passĂ©es tĂ©moignent de sa vision singuliĂšre empreinte d’empathie. Aujourd’hui, son gĂ©nie continue de se mettre au service de ceux et celles qui innovent, portant le flambeau de l’amĂ©lioration collective. Sa fille, Ă©galement ingĂ©nieure en gĂ©nie Ă©lectrique, perpĂ©tue avec fiertĂ© cet hĂ©ritage exceptionnel.

COLLOQUE ANNUEL DE L’ORDRE LES 13 ET 14 NOVEMBRE

Luc Sirois sera confĂ©rencier le 14 novembre au Colloque annuel de l’Ordre. « Appel Ă  la rĂ©volution de l’innovation ! » est le titre de sa confĂ©rence, qui promet d’ĂȘtre des plus stimulantes. J’aurai d’ailleurs le bonheur de m’entretenir avec lui sur la scĂšne pour vous parler d’intelligence artificielle.

Autre confĂ©rencier au Colloque, l’ingĂ©nieur RĂ©jean Bourgault, directeur national du secteur public pour Amazon Web Services Canada. Il abordera la culture de l’innovation chez Amazon, laquelle repose sur des rituels d’équipe et sur l’absolu besoin d’ĂȘtre Ă  l’écoute des clients. L’article Ă  son sujet dans ce numĂ©ro donne envie d’en apprendre plus sur la recette originale de ce groupe pour nourrir le potentiel innovant de ses Ă©quipes (l’article est Ă  lire Ă  la page 56).

Pour en savoir plus sur la programmation du Colloque annuel 2023, qui aura lieu au Palais des congrÚs de Montréal les 13 et 14 novembre, visitez notre site Internet et consultez la programmation dÚs la page suivante.

VILLES À ÉCHELLE HUMAINE, VILLES DURABLES

Étant adepte du transport collectif, j’ai trouvĂ© extrĂȘmement enrichissante l’entrevue avec Catherine Morency, une ingĂ©nieure experte en gĂ©nie du transport et de la mobilitĂ© durable (page 22). La mobilitĂ© durable offre de nombreux bĂ©nĂ©fices de nature Ă©videment environnementales, mais aussi en matiĂšre de santĂ© et de qualitĂ© de vie. Dans ce contexte, l’innovation ici repose essentiellement sur notre capacitĂ© Ă  repenser nos espaces en plaçant les citoyens et citoyennes au centre de nos prĂ©occupations.

DES JEUNES FEMMES ENGAGÉES POUR L’ENVIRONNEMENT

Je souhaite mettre en lumiĂšre la dĂ©termination de Sarah Mollier (page 64), une jeune ingĂ©nieure, ainsi que de ChloĂ© Pilon Vaillancourt (page 66) qui, oui oui, est rappeuse et diplĂŽmĂ©e en gĂ©nie physique ! Elles illustrent de maniĂšre Ă©loquente l’importance de disposer de figures fĂ©minines dans les domaines scientifiques et du gĂ©nie, afin de stimuler des aspirations d’avenir en tant qu’ingĂ©nieure. Je tiens Ă©galement Ă  saluer leur engagement sans faille envers les enjeux environnementaux.

BIENVENUE AU NOUVEAU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’ORDRE !

C’est avec enthousiasme que je souhaite la bienvenue Ă  Patrick Savard, ing., nouvellement nommĂ© directeur gĂ©nĂ©ral de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec. IngĂ©nieur civil de formation et dirigeant aguerri, son parcours professionnel vouĂ© au service public combinĂ© Ă  son style de gestion mobilisateur promettent une direction empreinte d’inclusivitĂ© et de progrĂšs (dĂ©couvrez son parcours ainsi que ses ambitions pour l’Ordre et la profession dĂšs la page 12). Nous sommes ravis d’entamer ce nouveau chapitre guidĂ© par son expertise Ă©clairĂ©e et son leadership Ă©prouvĂ©.

De nombreux autres articles captivants méritent votre attention. Je vous encourage à consacrer du temps à parcourir cette édition, qui démontre une fois de plus la dynamique exceptionnelle de notre communauté !

Bonne lecture !

P6 | septembre-octobre 2023 | Plan
Sophie ing., MBA

COLLOQUE ANNUEL

13 14 novembre 2023

Forum 13 novembre

Le gĂ©nie dans la boucle de l’économie circulaire

L’économie circulaire est essentielle pour un avenir durable. Vous pouvez contribuer Ă  crĂ©er un cercle oĂč les produits circulent, en intĂ©grant la durabilitĂ© et la rĂ©parabilitĂ© dĂšs la conception. Venez rencontrer des visionnaires qui prĂ©senteront des solutions concrĂštes Ă  ces dĂ©fis et des rĂ©flexions sur les opportunitĂ©s qu’offre une transition vers une Ă©conomie circulaire.

Dßner-conférence 13 novembre

La culture de l’innovation en entreprise, gage de succùs

Dßner-conférence 14 novembre

Appel Ă  la rĂ©volution de l’innovation !

RABAIS AUX ENTREPRISES

À l’achat d’au moins 5 forfaits de 2 jours obtenez un rabais de 15 % et d’autres avantages.

colloque.oiq.qc.ca

AnimĂ© par Matthieu Dugal RĂ©jean Bourgault, ing. Directeur national, Secteur public Amazon Web Services Canada Luc Sirois, ing., MBA Innovateur en chef du QuĂ©bec Conseil de l’innovation du QuĂ©bec

Lundi 13 novembre 2023

FORUM

8 h 30 Ă  10 h

Forum : Le gĂ©nie dans la boucle de l’économie circulaire

Panélistes :

Daniel Normandin, MBA

Jocelyn Doucet, ing., Ph. D., ICD.D Emmanuelle Géhin

CONFÉRENCES 10 h 15 à 11 h 45

Opportunités et défis de la 4e révolution industrielle

Accélérer la transition énergétique sans la faire déraper

Contrer l’espionnage en entreprise : une idĂ©e de gĂ©nie !

L’IA gĂ©nĂ©rative bouleversera votre entreprise, mais comment ?

Marc-André Gaudreau, ing., Ph. D.

Pierre-Olivier Pineau, Ph. D.

Francis Coats, ing., PSP, CISSP

Hugues Foltz

DĂźner-confĂ©rence : La culture de l’innovation en entreprise, gage de succĂšs

Gestionnaires : la clé de la fidélisation

Le jugement, piĂšge ou superpouvoir ?

Gestion stratĂ©gique de la santĂ© et sĂ©curitĂ© : 20 % d’efforts
 80 % de rĂ©sultats !

Emilie Pelletier, CRHA Didier Dubois, CRHA

Jorj Helou, CRHA, PCC

Marc-André Ferron

COURS 13 h 45 Ă  16 h 45

colloque.oiq.qc.ca

Gestion des changements : le rĂŽle de l’ingĂ©nieur.e Ă  chaque Ă©tape d’un projet de construction afin d’en rĂ©duire les coĂ»ts

Protocole du CVIIP : savoir évaluer les risques dans un contexte de changements climatiques

L’art de communiquer en situation difficile

Liette Vézina, ing.

Paul Cobb

Isabelle Charron, Ph. D.

GeneviĂšve Dicaire, PCC

Mardi 14 novembre 2023

Comment gérer efficacement son équipe en 2023 ?

PensĂ©e critique : savoir dĂ©mĂȘler le vrai du faux

Quand votre langage corporel sabote votre crédibilité

Annie Boilard, MBA, CRHA, M. Sc.

Antony Bertrand-Grenier, ing., Ph. D.

Annabelle Boyer, CRHA

COURS 8 h 45 Ă  11 h 45

La modĂ©lisation des donnĂ©es d’infrastructure (MDI-BIM) au service de la gestion des actifs

Attitudes difficiles ou comportements exigeants : apprenez Ă  rester zen !

Leadership transversal : comment exercer son influence sans autorité formelle ?

DĂźner-confĂ©rence : Appel Ă  la rĂ©volution de l’innovation !

Nathalie Oum, ing., Ph. D.

Paule Marchand, MBA

Laurent Vorelli, CRHA, MBA

COURS 13 h 45 Ă  16 h 45

Habiletés relationnelles et intelligence émotionnelle : des clés pour générer de la confiance et mobiliser les équipes

Professionnelles et professionnels en gestion de l’énergie 101

Relations professionnelles : communiquer efficacement en toutes circonstances

Comment améliorer sa performance au travail ?

Aborder les différences générationnelles de maniÚre inclusive

Gestion de projet : faire un pas de recul pour améliorer sa capacité décisionnelle

MylĂšne Beauchamp, ACC

Maelys Fillon, ing.

Tania Laurendeau

Dominique Larouche, CRIA

Martine Lafrance, CRHA

Raymond Desbordes, ing.

COLLOQUE ANNUEL

13 14 novembre 2023

MERCI À NOS PARTENAIRES

Partenaire principal

Autres partenaires

colloque.oiq.qc.ca

Les prix et distinctions en génie

11 prix Ă  remporter !

Engagement social Entrepreneuriat

Projet d’ingĂ©nierie

Innovation technologique

PrĂ©sentez-nous des candidatures jusqu’au 1 er dĂ©cembre 2023

bit.ly/oiq_prix

MAESTR

OIQ

Vous connaissez des ingénieures ou ingénieurs qui se démarquent ?

DĂ©veloppez votre capacitĂ© d’adaptation et mieux communiquer

Adaptabilité et agilité : apprivoiser le changement

formations virtuelles 1h 1h

Au-delà des mots : communiquer avec plus d’impact

oiq.qc.ca/maestro

Depuis le 14 aoĂ»t dernier, Patrick Savard, ing., est le nouveau directeur gĂ©nĂ©ral de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec. Ce gestionnaire expĂ©rimentĂ©, qui a fait carriĂšre dans le domaine municipal, rejoint l’Ordre avec enthousiasme et animĂ© par la volontĂ© de servir sa profession, les membres et le public.

Si l’on devait Ă©crire un livre sur sa vie, « Faire contre mauvaise fortune bon cƓur » pourrait ĂȘtre le titre d’un chapitre de l’histoire de Patrick Savard. En effet, rien ne le prĂ©destinait Ă  la remarquable carriĂšre qu’il s’est construite au cours des 30 derniĂšres annĂ©es.

Issu d’une famille de la classe moyenne de MontrĂ©alNord, Patrick Savard n’avait pas d’ingĂ©nieurs ou de professionnels dans son entourage. « Dans le quartier de MontrĂ©al-Nord oĂč j’ai grandi, les professions telles que celles d’ingĂ©nieur, d’avocat, de mĂ©decin ou de comptable Ă©taient peu communes. On n’avait pas de modĂšles Ă  suivre dans ces domaines, se souvient-il. Ma famille et les gens de mon entourage occupaient des emplois dits plus opĂ©rationnels. » MalgrĂ© ce contexte, celui qui au dĂ©but de son adolescence travaille comme camelot Ă  La Presse a la ferme volontĂ© de suivre un chemin diffĂ©rent en poursuivant des Ă©tudes supĂ©rieures. Mais n’allons pas trop vite !

Durant cette pĂ©riode, Patrick Savard se trouve des emplois d’étĂ© dans des usines pour financer ses futures Ă©tudes. « Ces expĂ©riences m’ont Ă©normĂ©ment motivĂ© Ă  persĂ©vĂ©rer Ă  l’école afin de me forger la carriĂšre que je dĂ©sirais, raconte-t-il. Ces emplois d’étĂ© m’ont permis de comprendre l’importance des Ă©tudes et j’y ai puisĂ© la volontĂ© et les outils nĂ©cessaires pour choisir ma future profession. C’est ainsi que j’ai dĂ©cidĂ© de me tourner vers l’ingĂ©nierie, car j’avais toujours eu un intĂ©rĂȘt marquĂ© et une facilitĂ© pour les sciences pures telles que les mathĂ©matiques, la physique et la chimie. »

P12 | septembre-octobre 2023 | Plan
Par Sandra Etchenda, rĂ©d. a. Photos : Israel Valencia, ChloĂ© Dulude et Didier Bicep GĂ©nie Ă  l’affiche

La rigueur et l’excellence

Plan | septembre-octobre 2023 | P13
PATRICK SAVARD, ING.

Alors, Ă  20 ans, il intĂšgre la trĂšs rĂ©putĂ©e École Polytechnique de MontrĂ©al en 1987 pour y Ă©tudier le gĂ©nie civil.

SAVOIR REBONDIR

Son diplĂŽme en poche, Patrick Savard occupe pendant deux ans divers postes dans l’arrondissement de MontrĂ©al-Nord en tant que contractuel, mais la rĂ©cession du dĂ©but des annĂ©es 1990 rend difficile la recherche d’emploi en gĂ©nie civil. Alors, contre mauvaise fortune bon cƓur, le jeune ingĂ©nieur se lance dans des Ă©tudes en gestion Ă  HEC MontrĂ©al, oĂč il obtient en 1996 une maĂźtrise en administration des affaires (MBA) aprĂšs cinq annĂ©es d’études menĂ©es en parallĂšle de sa carriĂšre municipale entreprise dans la rĂ©gion de Saint-Jean-sur-Richelieu. Dans la foulĂ©e, il accĂšde Ă  son premier poste de directeur gĂ©nĂ©ral Ă  tout juste 28 ans. Ainsi commence une carriĂšre prometteuse en tant que gestionnaire et dirigeant.

Pendant 27 ans, l’ingĂ©nieur occupera les postes de directeur gĂ©nĂ©ral dans plusieurs municipalitĂ©s de la grande rĂ©gion de MontrĂ©al
 par choix. « Tout au long de ma carriĂšre, chaque fois que j’ai acceptĂ© un nouveau poste, j’ai pris soin de ne pas dĂ©placer ma famille, car il Ă©tait primordial pour moi de maintenir notre stabilitĂ© et de ne pas perturber la vie de mes enfants en les faisant changer d’école ou de foyer, dit-il. Ainsi, j’ai toujours dĂ©clinĂ© les propositions de travail dans des rĂ©gions plus Ă©loignĂ©es telles que Trois-RiviĂšres, QuĂ©bec ou ailleurs. »

Son parcours de gestionnaire culmine lorsqu’il devient, en 2014, directeur gĂ©nĂ©ral de la Ville de Longueuil. Ce poste, il l’occupera pendant huit ans, jusqu’en 2022.

INGÉNIEUR DANS L’ÂME

Ingénieur-gestionnaire ou gestionnaire-ingénieur ?

Patrick Savard n’en a cure ! Pour lui, il est avant tout un ingĂ©nieur. « Bien que j’aie peu d’expĂ©rience pratique en

tant qu’ingĂ©nieur de terrain parce que j’ai fait le choix d’une carriĂšre de gestionnaire, je reconnais que ma formation en ingĂ©nierie a constituĂ© la base de toute ma trajectoire professionnelle. Cette formation m’a permis d’acquĂ©rir une approche analytique et pragmatique pour accomplir les tĂąches de gestionnaire, ainsi que des qualitĂ©s Ă©thiques et une capacitĂ© Ă  rĂ©soudre des problĂšmes complexes, atouts essentiels pour diriger des organisations, notamment dans le domaine municipal qui constitue un des domaines de gestion les plus complexes », affirme l’ingĂ©nieur.

« Tout au long de ma carriĂšre, il m’a toujours paru important de conserver mon titre de membre de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec. Aujourd’hui, c’est avec enthousiasme et fiertĂ© que je rejoins l’organisation Ă  titre de directeur gĂ©nĂ©ral afin de relever de nouveaux dĂ©fis. »

CULTIVER L’ÉQUILIBRE

Des dĂ©fis, Patrick Savard en a eu de nombreux pendant sa fructueuse carriĂšre de gestionnaire dans la fonction publique municipale. Quand on lui demande quelles sont les rĂ©alisations dont il est le plus fier, c’est naturellement qu’il parle au « nous » pour dĂ©crire le travail accompli avec ses Ă©quipes.

« Les rĂ©alisations les plus significatives ne sont pas toujours les plus visibles, mais elles ont Ă©tĂ© essentielles pour mon dĂ©veloppement professionnel, admet-il. Dans les villes de Longueuil et de Brossard, nous avons par exemple amĂ©liorĂ© le service Ă  la clientĂšle en mettant en place des centres de services aux citoyens, offrant un point de contact unique pour rĂ©pondre aux demandes des rĂ©sidents. Sur le plan stratĂ©gique, nous avons Ă©laborĂ©, avec les Ă©lus, les employĂ©s et la population, des plans qui ont donnĂ© naissance Ă  des projets concrets tels que le dĂ©veloppement de Solar Uniquartier, le dĂ©veloppement de la zone aĂ©roportuaire de Longueuil et l’arrivĂ©e de la brasserie Molson sur notre territoire. Enfin, la mise en place de plusieurs

GĂ©nie Ă  l’affiche P14 | septembre-octobre 2023 | Plan

dĂ©marches d’amĂ©lioration continue au sein de diverses villes a eu des impacts positifs sur les municipalitĂ©s. Toutes ces rĂ©alisations ont Ă©tĂ© rendues possibles grĂące Ă  un travail d’équipe et une mobilisation des employĂ©es et employĂ©s au profit des citoyennes et citoyens. »

Pour Patrick Savard, les rĂ©alisations professionnelles prennent tout leur sens lorsqu’elles s’intĂšgrent harmonieusement Ă  sa vie personnelle. « Je suis quelqu’un

Patrick Savard, ing., en bref

de discret, stable et centrĂ© sur l’harmonie entre ma vie personnelle, mes activitĂ©s professionnelles et mes passions, reconnaĂźt-il. Je suis un grand passionnĂ© de golf, je pratique aussi la natation et j’adore la littĂ©rature. Ma famille et mes proches sont essentiels Ă  mon Ă©quilibre ! Mon parcours professionnel a toujours Ă©tĂ© guidĂ© par ma quĂȘte d’excellence et d’équilibre ; mon arrivĂ©e Ă  l’Ordre est une continuation dans cette voie. »

Patrick Savard, ing., est titulaire depuis 1991 d’un baccalaurĂ©at en gĂ©nie civil de l’École Polytechnique de MontrĂ©al. Il a obtenu en 1996 une maĂźtrise en administration des affaires (MBA) de HEC MontrĂ©al. Depuis 2021, il est Ă©galement dĂ©tenteur d’une certification d’administrateur de sociĂ©tĂ©s (ASC) de l’UniversitĂ© Laval. En 2019, il a Ă©tĂ© laurĂ©at du prix Distinction de l’Association des directeurs gĂ©nĂ©raux municipaux du QuĂ©bec.

Dates clés de son parcours professionnel

‱ De 1990 Ă  1992, il occupe des emplois Ă  la Ville de MontrĂ©al-Nord en tant qu’étudiant et contractuel.

‱ En 1993, il est ingĂ©nieur aux services techniques de la municipalitĂ© de Saint-Athanase, qui a depuis Ă©tĂ© fusionnĂ©e avec Saint-Jean-sur-Richelieu. Il en devient directeur gĂ©nĂ©ral en 1996.

‱ De 1999 à 2002, il est directeur des services urbains de la Ville de Sainte-Julie.

Pendant 20 ans, de 2002 à 2022, Patrick Savard occupe le poste de directeur général dans plusieurs villes :

‱ de 2002 à 2004, à Lorraine ;

‱ de 2004 à 2010, à Mont-Saint-Hilaire ;

‱ de 2010 à 2014, à Brossard ;

‱ et de 2014 à 2022, à Longueuil.

Depuis 2022, l’ingĂ©nieur est prĂ©sident du Conseil d’administration de l’AutoritĂ© rĂ©gionale de transport mĂ©tropolitain (ARTM).

CÎté vie personnelle, Patrick Savard et sa conjointe sont les parents de deux jeunes femmes dans la vingtaine, toutes deux avocates.

« Tout au long de ma carriĂšre, il m’a toujours paru important de conserver mon titre d’ingĂ©nieur. Aujourd’hui, c’est avec enthousiasme et fiertĂ© que je rejoins l'Ordre Ă  titre de directeur gĂ©nĂ©ral. »
Plan | septembre-octobre 2023 | P15
Patrick Savard, ing. Ordre des ingénieurs du Québec

ORDRE DES INGÉNIEURS DU QUÉBEC

Parlons d’avenir

Patrick Savard, ing., revient sur son parcours et les motivations qui l’ont poussĂ© Ă  relever le dĂ©fi d’occuper la direction gĂ©nĂ©rale de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec. Il parle avec sincĂ©ritĂ© de ses aspirations pour l’organisation et de l’avenir de sa profession.

Plan : En tant qu’ingĂ©nieur, quelles Ă©taient vos impressions sur l’Ordre avant d’en devenir le directeur gĂ©nĂ©ral, et qu’est-ce qui vous a motivĂ© Ă  accepter ce poste ?

Je suis membre de l’Ordre depuis 1991 et au fil du temps, ma perception de l’organisation a grandement Ă©voluĂ©, notamment depuis l’arrivĂ©e de Kathy Baig, ing., et de Sophie LariviĂšre-Mantha, ing., Ă  la prĂ©sidence. Avant cette pĂ©riode, je dois admettre que de l’extĂ©rieur on pouvait percevoir une certaine instabilitĂ©, mais heureusement, cela s’est considĂ©rablement amĂ©liorĂ©. C’est cette transformation positive de l’Ordre qui m’a encouragĂ© Ă  accepter le poste de directeur gĂ©nĂ©ral, un rĂŽle que je connais bien pour avoir dirigĂ© plusieurs organisations municipales.

Pour moi, le type d’organisation pour laquelle je travaille revĂȘt une grande importance, tout comme les valeurs qu’elles soutiennent et les personnes avec qui je collabore au quotidien. J’ai particuliĂšrement apprĂ©ciĂ© mes interactions avec les membres du Conseil d’administration, l’équipe de direction, les employĂ©es et employĂ©s ainsi que la prĂ©sidente, avec qui j’ai eu de nombreux contacts. Je dois dire que notre communication est excellente, sa passion et son Ă©nergie sont contagieuses, ce que j’apprĂ©cie Ă©normĂ©ment !

LEADERSHIP, COURAGE ET COMMUNICATION

Plan : Quelle est votre vision de votre rîle au sein de l’organisation ?

En tant que directeur gĂ©nĂ©ral, je veux contribuer positivement au leadership de l’Ordre et Ă  son rayonnement

en collaborant Ă©troitement avec le Conseil d’administration, l’équipe de direction et l’ensemble des employĂ©es et employĂ©s. Avec mon Ă©nergie et mes valeurs, je souhaite pouvoir inspirer les personnes avec qui je travaille et ĂȘtre capable de les aider Ă  participer Ă  la mission de l’Ordre ainsi qu’à la rĂ©alisation de sa vision et de ses objectifs. Je veux les soutenir dans l’accomplissement de leur travail afin que toutes et tous se sentent pleinement partie prenante de la rĂ©alisation des objectifs organisationnels et du plan stratĂ©gique. Cela implique de ma part une Ă©coute active et attentive et la capacitĂ© de dĂ©celer ce qui n’est pas explicitement exprimĂ©.

Tout au long de ma vie professionnelle, je me suis trouvĂ© dans une grande variĂ©tĂ© de situations, certaines de l’ordre des relations humaines et d’autres, tout aussi exigeantes, ayant un caractĂšre exceptionnel, comme des Ă©vĂ©nements qui requiĂšrent des mesures d’urgence ou des dĂ©cisions opĂ©rationnelles dans des contextes inconnus. La gestion de la crise du verglas Ă  Iberville–Saint-Jean-sur-Richelieu en 1998 alors que j’étais un jeune directeur gĂ©nĂ©ral, et les mesures d’urgence mises en place Ă  Longueuil pendant la « crise de l’eau » et la pandĂ©mie sont de bons exemples. Dans ces moments, le « courage managĂ©rial » s’est avĂ©rĂ© essentiel pour prendre des dĂ©cisions difficiles en fonction du contexte et des situations tendues Ă  plus d’un niveau.

J’ai toujours accordĂ© une grande importance Ă  la communication, que ce soit dans un contexte individuel, en Ă©quipe restreinte ou en Ă©quipe Ă©largie.

Durant mes premiers mois Ă  l’Ordre, je serai une Ă©ponge ! Je m’adapterai Ă  ce nouvel environnement et serai Ă  l’écoute, en m’inspirant beaucoup de l’équipe en place qui est trĂšs mobilisĂ©e et avec qui les Ă©changes sont intĂ©ressants.

P16 | septembre-octobre 2023 | Plan Entrevue

DE GROS CHANTIERS EN PERSPECTIVE

Plan : Comment contribuerez-vous Ă  la rĂ©alisation des objectifs de l’Ordre ?

Nous sommes Ă  la fin du Plan ING 2020-2025, il faudra trĂšs vite amorcer la rĂ©flexion pour dĂ©finir avec le Conseil d’administration la prochaine planification quinquennale. Ayant dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ© cet exercice Ă  plusieurs reprises dans les organisations oĂč j’ai travaillĂ©, je suis convaincu que mon expĂ©rience dans le service public peut contribuer positivement Ă  la rĂ©alisation de l’actuel plan et Ă  la prĂ©paration de la prochaine planification.

De façon gĂ©nĂ©rale, j’ai une approche proactive et je m’engage sincĂšrement dans ce que je fais ; c’est pourquoi, avec l’équipe interne, je m’impliquerai activement dans la rĂ©alisation de nos objectifs organisationnels.

Plan : Selon vous, oĂč en seront l’Ordre et la profession dans cinq ans ?

En tant que directeur gĂ©nĂ©ral, je garde toujours en tĂȘte la raison d’ĂȘtre de notre organisation : encadrer la pratique de la profession, soutenir son dĂ©veloppement et protĂ©ger le public. J’ai la conviction que dans cinq ans,

l’Ordre sera en meilleure position qu’il ne l’est actuellement grĂące au dynamisme et au travail accompli ces derniĂšres annĂ©es par le Conseil d’administration et les employĂ©es et employĂ©s.

Au cours des prochaines annĂ©es, je suis persuadĂ© que nous aurons progressĂ© pour relever les dĂ©fis auxquels la profession et l’Ordre doivent faire face Ă  court et moyen termes Ă  savoir : la lutte contre les changements climatiques, les incidences de l’intelligence artificielle dans la pratique du gĂ©nie et la promotion de la profession auprĂšs de la relĂšve, afin de faire face Ă  la raretĂ© de la main-d’Ɠuvre. De gros chantiers en perspective pour l’Ordre et la profession !

D’autre part, j’ai Ă©tĂ© trĂšs impressionnĂ© par l’engagement exceptionnel des femmes et des hommes qui travaillent avec beaucoup de dĂ©termination Ă  l’Ordre. La mobilisation du personnel Ă  95 % est une situation vĂ©ritablement exceptionnelle, et je nourris l’espoir qu’elle sera encore aussi forte dans cinq ans et que nous continuerons Ă  maintenir la cohĂ©sion des employĂ©es et employĂ©s.

Les fruits des efforts dĂ©ployĂ©s et notre volontĂ© de toujours progresser me permettent d’espĂ©rer qu’à cette Ă©chĂ©ance, nous aurons consolidĂ© notre rĂŽle au service d’une profession forte, dynamique et rĂ©solument tournĂ©e vers l’avenir.»

Plan | septembre-octobre 2023 | P17

L’allumeur d’innovations

L’innovateur en chef du QuĂ©bec, Luc Sirois, ing., met son gĂ©nie au service de celles et ceux qui crĂ©ent les nouvelles technologies susceptibles d’amĂ©liorer le bien commun.

Par Pascale Guéricolas

Photos : Israel Valencia, Chloé Dulude et Didier Bicep

Génie à la une
P18 | septembre-octobre 2023 | Plan
LUC SIROIS, ING.

La lecture du curriculum vitĂŠ de Luc Sirois donne l’impression que cet ingĂ©nieur en gĂ©nie Ă©lectrique de formation a rĂ©ussi l’impossible : combiner plusieurs vies professionnelles en une. Il cumule en effet des formations et des expĂ©riences de travail variĂ©es, aussi bien dans le domaine des tĂ©lĂ©communications que dans le secteur de la stratĂ©gie de haut vol et dans l’univers de la technologie de la santĂ©.

DĂšs la fin de son baccalaurĂ©at Ă  l’UniversitĂ© McGill en 1991, le diplĂŽmĂ© se distingue. DeuxiĂšme parmi 391 Ă©tudiants, il reçoit notamment la bourse Krashinsky de l’Ordre pour son implication communautaire et sa vision du rĂŽle de l’ingĂ©nieur dans la sociĂ©tĂ©. Rapidement, le voici directeur marketing multimĂ©dia chez Bell, chargĂ© d’un rĂ©seau Ă  haute vitesse pour l’industrie des mĂ©dias. Ce sujet le passionne Ă  un tel point qu’il suit en parallĂšle des cours de journalisme Ă  l’UniversitĂ© de MontrĂ©al, au grand Ă©tonnement de ses professeurs.

« Je savais que le monde des mĂ©dias allait ĂȘtre profondĂ©ment transformĂ© par les tĂ©lĂ©communications, qui s’apprĂȘtaient Ă  vivre un combat de titans entre des chefs de file comme Bell et VidĂ©otron », se souvient Luc Sirois. Ce dĂ©sir de parfaire ses connaissances, cette soif intense d’apprendre caractĂ©rise d’ailleurs ce curieux de nature qui, enfant, dĂ©vorait les manuels d’électronique.

L’envie de mieux comprendre les rouages du monde de la finance internationale le conduit alors Ă  l’UniversitĂ© Harvard. Fils d’une famille modeste, il n’hĂ©site pas Ă  mettre de cĂŽtĂ© une carriĂšre prometteuse pour apprendre Ă  frayer avec les meilleurs en faisant un MBA dans cet Ă©tablissement renommĂ©. LĂ  encore, ce travailleur infatigable performe en terminant parmi les 5 % des Ă©tudiantes et Ă©tudiants de sa promotion qui se dĂ©marquent par l’excellence de leurs rĂ©sultats.

FAIRE CARRIÈRE AU QUÉBEC

À ce stade de l’histoire, il est facile d’imaginer Luc Sirois propulsĂ© dans les hautes sphĂšres de multinationales comme Apple ou Microsoft, qui courtisent les finissants et finissantes de Harvard. Erreur. Un autre trait de sa personnalitĂ© concerne son attachement au QuĂ©bec et son intention de contribuer Ă  son essor pour les prochaines gĂ©nĂ©rations. L’affaire est entendue, la famille rentre Ă  MontrĂ©al. Conseiller en commerce Ă©lectronique, stratĂšge en transformation et innovation pour de grandes entreprises, l’ingĂ©nieur se trouve aux premiĂšres loges d’une forte croissance pour le cabinet McKinsey nouvellement Ă©tabli Ă  MontrĂ©al.

Fort de sa capacitĂ© comme ingĂ©nieur Ă  imaginer l’avenir Ă  partir d’une boĂźte noire tout en maĂźtrisant sur le bout des doigts le langage des affaires, Luc Sirois possĂšde les meilleurs outils. Il conseille donc des clients au

QuĂ©bec, mais aussi en France, en Angleterre, en Suisse, sur la façon de s’engager sur l’autoroute de l’information. Arrive l’annĂ©e 2001. Une grande partie du monde des tĂ©lĂ©communications s’effondre. Ces annĂ©es noires donnent l’idĂ©e au diplĂŽmĂ© en gĂ©nie Ă©lectrique de laisser libre cours Ă  ses aspirations d’entrepreneur et de s’orienter vers la santĂ©. À la diffĂ©rence des tĂ©lĂ©communications, les besoins dans ce domaine ne fluctuent pas selon les cycles Ă©conomiques. Un ami lui prĂ©sente alors un chercheur de l’HĂŽpital gĂ©nĂ©ral de MontrĂ©al qui vient de mettre au point une technologie d’imagerie mĂ©dicale en 3D prometteuse. Son but : mieux cibler les radiations nĂ©cessaires pour traiter efficacement les cancers par radiothĂ©rapie.

LES DÉFIS DE LA SANTÉ

BĂ©nĂ©ficiant d’une bonne rĂ©putation, le cofondateur de Resonant Medical convainc les investisseurs de se lancer dans cette aventure, sans savoir que le monde mĂ©dical rĂ©serve quelques surprises pas forcĂ©ment agrĂ©ables. « Aujourd’hui, je mets en garde les jeunes entrepreneurs que je coache, car il s’agit d’un univers extrĂȘmement complexe, explique Luc Sirois. Par exemple, le personnel mĂ©dical, donc l’utilisateur, a beau reconnaĂźtre la valeur d’un nouvel Ă©quipement, il faut qu’une compagnie d’assurances intervienne avant de conclure l’achat, et il faut aussi convaincre la direction de l’hĂŽpital. Ce qui ajoute plusieurs paliers Ă  la vente. »

DĂ©tentrice de toutes les autorisations nĂ©cessaires, son entreprise a d’ailleurs dĂ» vendre avec succĂšs son Ă©quipement Ă  175 hĂŽpitaux de partout dans le monde avant de persuader un premier Ă©tablissement mĂ©dical quĂ©bĂ©cois d’acquĂ©rir cet Ă©quipement valant prĂšs de 500 000 dollars. D’autres se seraient peut-ĂȘtre dĂ©couragĂ©s. Sauf que l’entrepreneur dispose d’une arme secrĂšte, une force de caractĂšre et intellectuelle forgĂ©e durant ses difficiles Ă©tudes en gĂ©nie Ă©lectrique. « Je compare ces Ă©tudes Ă  l’intensitĂ© d’un entraĂźnement militaire, confie l’ingĂ©nieur. Les concepts sont trĂšs thĂ©oriques, et cela dĂ©veloppe la discipline et le muscle intellectuel pur. »

AprĂšs quelques annĂ©es de succĂšs, les cofondateurs vendent Resonant Medical Ă  un groupe suĂ©dois, qui devient Elekta Canada. L’ingĂ©nieur met alors son talent et ses connaissances au service d’autres entreprises comme Telus ou Telesystem pour crĂ©er des modĂšles de technologies novateurs dans le domaine de la santĂ© numĂ©rique. Ce travail est exaltant pour un professionnel qui carbure Ă  la passion, mais suscite aussi son lot de frustrations. « L’archaĂŻsme du systĂšme de santĂ© s’avĂšre souvent dĂ©courageant, reconnaĂźt l’innovateur en chef. Contrairement au reste du marchĂ©, les innovations technologiques s’y dĂ©ploient trop lentement, mĂȘme si elles seraient extrĂȘmement utiles. »

Plan | septembre-octobre 2023 | P19
Luc Sirois, ing., nous parle de son implication auprĂšs des jeunes et de l’intelligence artificielle dans le monde de l’éducation. Pour voir la vidĂ©o : https://bit.ly/Luc_Sirois_ing

LE GÉNIE AU SERVICE DES ORGANISATIONS

C’est en grande partie pour vaincre ces dĂ©fis et parce qu’il souhaite amĂ©liorer la sociĂ©tĂ© que l’entrepreneur amorce un nouveau chapitre en 2012, en fondant une organisation sans but lucratif, Hacking Health. Il s’agit de susciter la crĂ©ativitĂ© de citoyennes et citoyens, de professionnelles et professionnels, de communautĂ©s capables de faire bouger technologiquement les choses. Un rĂ©seau de personnes influentes actives dans une soixantaine de villes Ă  travers le monde portent cette organisation. Un systĂšme de messagerie facilitant le rĂ©fĂ©rencement entre professionnelles et professionnels de la santĂ© en Alberta, une application quĂ©bĂ©coise pour obtenir des diagnostics plus prĂ©cis en orthophonie, et bien d’autres solutions novatrices Ă©mergent de ces rencontres.

Cette capacitĂ© Ă  faire collaborer des gens Ă©voluant dans des univers trĂšs diffĂ©rents, Luc Sirois la compare Ă  l’exercice de l’ingĂ©nierie. « Au fond, on peut mettre sur pied des organisations humaines qui sauront dĂ©ployer les talents de chacun et de chacune, un peu de la mĂȘme façon qu’on crĂ©e une nouvelle technologie, dĂ©clare avec enthousiasme l’innovateur en chef du QuĂ©bec. C’est fou ce que les gens peuvent accomplir en travaillant ensemble. »

C’est justement dans le but de s’impliquer dans la sociĂ©tĂ© quĂ©bĂ©coise que Luc Sirois a acceptĂ© les postes de conseiller stratĂ©gique Ă  l’innovation auprĂšs du ministĂšre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, puis d’innovateur en chef du QuĂ©bec, qu’il occupe depuis

2020. Son rĂŽle, et celui du Conseil de l’innovation qu’il a créé avec le ministĂšre, est de dĂ©velopper l’innovation au sein des entreprises et de la sociĂ©tĂ© quĂ©bĂ©coise, dans une province qui dispose d’une grande force de frappe en recherche publique. Avec son Ă©quipe, Luc Sirois a d’ailleurs permis de fonder Axelys, une nouvelle sociĂ©tĂ© de valorisation pour dĂ©nicher et commercialiser les dĂ©couvertes. Il peut s’appuyer sur une nouvelle stratĂ©gie gouvernementale en innovation dotĂ©e d’un budget de 7,5 milliards de dollars, une stratĂ©gie qu’il a largement contribuĂ© Ă  dessiner Ă  partir d’une consultation de centaines d’entreprises et d’organismes de l’écosystĂšme.

Luc Sirois et son Ă©quipe ont mis en Ɠuvre, avec des partenaires dans toutes les rĂ©gions, un rĂ©seau de conseillĂšres et conseillers en innovation. Ce rĂ©seau permet de rapprocher les entreprises des chercheurs et chercheuses et de les aider Ă  trouver du financement.

Ce grand intĂ©rĂȘt pour les inventions n’empĂȘche pas l’innovateur en chef de garder la tĂȘte froide devant la rĂ©volution que constitue l’intelligence artificielle. La preuve, le groupe d’une quinzaine d’expertes et experts – dont la prĂ©sidente de l’Ordre – qu’il a mis en place pour orchestrer une rĂ©flexion collective sur les enjeux et l’encadrement de l’IA. Le but est d’assurer le dĂ©veloppement et l’utilisation responsable en sociĂ©tĂ© de cet outil, et de dĂ©terminer comment se prĂ©parer Ă  son implantation. Une fois encore, Luc Sirois met l’ĂȘtre humain au centre de ses prĂ©occupations en contribuant Ă  susciter la crĂ©ativitĂ© et l’engagement des gens et des organisations qui l’entourent.

Génie à la une
« Je compare mes Ă©tudes en gĂ©nie Ă  l’intensitĂ© d’un entraĂźnement militaire. Les concepts sont trĂšs thĂ©oriques, et cela dĂ©veloppe la discipline et le muscle intellectuel pur. »
P20 | septembre-octobre 2023 | Plan
Luc Sirois, ing. Conseil de l’innovation du QuĂ©bec

Penser l’énergie autrement

Appel de candidatures Programme Innovation

Énergir cherche Ă  identifier et faire Ă©merger de nouvelles solutions, technologies et approches innovantes permettant une utilisation plus efficace du gaz naturel pour ses clients.

Soumettez votre projet pour l’un des thĂšmes en efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique suivants :

1. Solutions intĂ©grant l’intelligence numĂ©rique

Solutions qui permettent d’identifier des mesures en efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique, dĂ©ployer un systĂšme de gestion avancĂ© de l’énergie ou optimiser le contrĂŽle et la maintenance du bĂątiment et des procĂ©dĂ©s.

2. Technologies efficaces au gaz naturel

Technologies de thermopompes à gaz naturel ou systÚmes hybrides à trÚs haute efficacité.

3. Projets novateurs d’énergies renouvelables

Solutions innovantes d’énergies renouvelables en complĂ©mentaritĂ© avec l’utilisation du gaz naturel traditionnel; mesures de rĂ©cupĂ©ration de chaleur des rejets thermiques et conception de boucles Ă©nergĂ©tiques.

4. Autres types de projets recherchés

‱ Utilisation plus efficace du gaz naturel comme carburant dans les transports

‱ L’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique dans la production en serres

‱ Optimisation d’un procĂ©dĂ© industriel

Votre projet pourrait ĂȘtre admissible au programme Innovation s’il prĂ©sente un haut niveau d’incertitude ou de risques associĂ©s Ă  un des aspects suivants :

‱ la performance Ă©nergĂ©tique

‱ la faisabilitĂ© technique

‱ l’acceptabilitĂ© ou l’intĂ©gration auprĂšs des utilisateurs

Recevez jusqu’à

75 %

des coĂ»ts de rĂ©alisation de projets Obtenez une subvention allant jusqu’à

250 000 $

Pour connaĂźtre les critĂšres d’admissibilitĂ© du programme, visitez notre site Internet

Soumettez vos idées ou votre projet à notre équipe efficaciteenergetique@energir.com

Transition écologique

P22 | septembre-octobre 2023 | Plan

Repenser la mobilité urbaine

Pierre angulaire de la « ville intelligente », la mobilitĂ© durable vise Ă  permettre aux citoyens et citoyennes d’accĂ©der rapidement aux services clĂ©s rĂ©pondant Ă  leurs principaux besoins ainsi qu’à leur lieu de travail. OĂč en est le QuĂ©bec dans la mise en place des mesures pour arriver Ă  une mobilitĂ© urbaine plus durable ?

Jusqu’à prĂ©sent, le dĂ©veloppement urbain a Ă©tĂ© pensĂ© tout autrement. Pour les futures agglomĂ©rations urbaines, il ne s’agit pas d’une « mission impossible », mais pour les villes existantes, le virage comporte maints obstacles. Pour l’heure, si les cibles sont claires et fort louables, les orientations et les stratĂ©gies pour les atteindre souffrent d’un manque de cohĂ©rence.

Experte en gĂ©nie du transport et de la mobilitĂ© durable, Catherine Morency, ingĂ©nieure et professeure Ă  Polytechnique MontrĂ©al, souligne d’entrĂ©e de jeu que le concept de ville intelligente n’est pas systĂ©matiquement liĂ© Ă  la technologie. « Ici, l’intelligence se rapporte aussi Ă  la logique derriĂšre la conception des quartiers et des rĂ©seaux de transport. Mais il est vrai que les technologies, notamment tout ce qui tourne autour des donnĂ©es et de l’analyse de donnĂ©es au moyen de diffĂ©rentes approches d’intelligence artificielle et d’instrumentations, sont centrales dans les villes intelligentes. Elles viennent agir en appui et comme accĂ©lĂ©rateur des transformations sociales et urbaines. »

Cinq axes de dĂ©veloppement sont abordĂ©s en prioritĂ© pour planifier intelligemment ou durablement une ville, explique Catherine Morency. « On tient compte de la densitĂ© de population, de la diversitĂ© dans les usages du territoire, du design des rĂ©seaux de rues en fonction de ces usages, de l’accĂšs rapide aux destinations clĂ©s (services de proximitĂ©) et des distances d’accĂšs au transport en commun. ForcĂ©ment, la mobilitĂ© des gens est au centre des prĂ©occupations lorsque vient le temps de concevoir une ville intelligente. »

LES DÉPLACEMENTS EN PRIORITÉ

« Certes, le QuĂ©bec s’est dĂ©marquĂ© avec l’implantation prĂ©coce de modes de transport Ă©coresponsables, note Catherine Morency. En effet, la province a Ă©tĂ© une

pionniĂšre en AmĂ©rique du Nord en proposant en 1994 un service d’autopartage, avec la compagnie Communauto, et Ă©galement avec l’offre de vĂ©los en libre-service BIXI. Bien qu’elles soient difficiles Ă  mesurer, les retombĂ©es ont Ă©tĂ© considĂ©rables ; on a constatĂ© un enthousiasme notable et la modification des comportements favorisant la durabilitĂ©. Aujourd’hui, la multimodalitĂ© est en croissance. Certaines villes sont plus innovantes, mĂȘme si les stratĂ©gies provinciales ne sont pas toujours des accĂ©lĂ©rateurs de transformation. Il faut cependant applaudir plusieurs initiatives locales ; pensons Ă  toutes les infrastructures cyclables mises en place et aux efforts pour mieux partager l’espace dans plusieurs villes du QuĂ©bec. »

À ce titre, MontrĂ©al fait bonne figure, ses parts modales pour le transport en commun sont parmi les plus Ă©levĂ©es en AmĂ©rique du Nord. La mĂ©tropole se classe au 16e rang mondial pour son rĂ©seau de transport en commun et au 2e rang en AmĂ©rique du Nord, aprĂšs New York. « Bien ancrĂ© autour de son mĂ©tro, ce rĂ©seau a contribuĂ© Ă  un dĂ©veloppement urbain plus judicieux », indique Catherine Morency.

UNE POLITIQUE DE MOBILITÉ DURABLE

En 2018, le QuĂ©bec s’est dotĂ© de la Politique de mobilitĂ© durable – 2030 pour orienter ses dĂ©cisions, mais, selon Catherine Morency, celle-ci prĂ©sente un problĂšme d’incohĂ©rence dans les cibles. « Les projets prĂ©sentement mis de l’avant et les cibles Ă  atteindre en matiĂšre de dĂ©veloppement durable sont en dissonance, soutient-elle. Qui plus est, on ne considĂšre pas la mobilitĂ© de tout le monde, on nĂ©glige celle des enfants, des personnes aĂźnĂ©es et des personnes Ă  mobilitĂ© rĂ©duite. La marche n’est pas suffisamment prise en compte ; pourtant, elle joue un rĂŽle majeur dans la qualitĂ© de vie, la santĂ© des gens, l’autonomie

Plan | septembre-octobre 2023 | P23

Transition écologique

des enfants. Il importe de favoriser des modes de vie actifs dans les façons d’organiser notre rĂ©seau de transport. Actuellement, les stratĂ©gies sont centrĂ©es presque exclusivement sur les travailleurs et les travailleuses. En outre, les solutions n’impliquent pas la rĂ©duction du nombre d’autos alors que c’est la clĂ© de la mobilitĂ© durable. »

Catherine Morency est d’avis qu’actuellement, en matiĂšre de transport, le QuĂ©bec s’en va dans la direction opposĂ©e des cibles Ă  atteindre. « Le nombre de voitures croĂźt plus rapidement que la population, c’est illogique. On ne voit pas vraiment de stratĂ©gie pour rĂ©duire la taille du parc de vĂ©hicules au QuĂ©bec. Au contraire, les gens ont accĂšs Ă  divers incitatifs pour acquĂ©rir des voitures. Et ce n’est pas qu’une question de nombre, mais aussi de taille des voitures. La popularitĂ© des vĂ©hicules utilitaires sport a des consĂ©quences importantes sur l’espace nĂ©cessaire, les accidents graves, la consommation d’essence, etc. Les messages sont contradictoires : on finance l’achat de vĂ©hicules verts, mais il n’y a pas d’incitatifs financiers pour ceux et celles qui font l’effort de restreindre l’utilisation de la voiture et de se dĂ©placer autrement. »

TENIR COMPTE DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Cette annĂ©e, le QuĂ©bec a lancĂ© le plan de mise en Ɠuvre 2023-2027 de la Politique nationale de l’architecture et de l’amĂ©nagement du territoire. « On se rapproche un peu ici de ce qui s’apparente Ă  une ville intelligente, prĂ©cise la professeure Morency, qui siĂšge au ComitĂ© consultatif sur les changements climatiques. Mais il faut savoir que les problĂšmes de transport dĂ©coulent souvent de mauvaises dĂ©cisions d’urbanisme et d’amĂ©nagement du territoire. Dans les nouveaux quartiers, on doit planifier en tenant compte des effets sur les besoins de mobilitĂ© et faciliter l’adoption de comportements durables. »

Les impacts des changements climatiques sont rĂ©els et doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©s trĂšs sĂ©rieusement dans l’amĂ©nagement des villes. « La rĂ©alitĂ© des changements climatiques oblige le gouvernement Ă  ĂȘtre plus ferme dans ses stratĂ©gies, insiste-t-elle. Les choix d’amĂ©nagement du territoire doivent ĂȘtre compatibles avec l’objectif du QuĂ©bec d’atteindre la carboneutralitĂ© et de renforcer sa rĂ©silience climatique. La Politique doit marquer un tournant majeur par rapport aux pratiques antĂ©rieures et devenir un puissant outil Ă  la fois d’adaptation et de lutte contre les changements climatiques. Il est nĂ©cessaire de renverser les tendances en cours au QuĂ©bec. »

« Forcément, la mobilité des gens est au centre des préoccupations lorsque vient le temps de concevoir une ville intelligente. »
P24 | septembre-octobre 2023 | Plan
Catherine Morency, ing. Polytechnique Montréal

Éthique et dĂ©ontologie

QUESTION D’ARGENT

LES HONORABLES I

HONORAIRES I

Parler d’argent entre amis ou en famille est parfois malaisant. Mais sur le plan professionnel « toute peine mĂ©rite salaire », et la question des honoraires est incontournable.

Plusieurs articles du Code de dĂ©ontologie des ingĂ©nieurs (CDI) traitent des honoraires. De plus, Ă  l’intention du public, l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec a mis en place une procĂ©dure de conciliation et d’arbitrage des comptes d’honoraires pour les clients qui sont en dĂ©saccord sur le coĂ»t des services professionnels rendus. Comme quoi le sujet n’est pas sans importance.

LES MODALITÉS DE PAIEMENT

D’abord, lorsqu’il est question d’argent, il vaut toujours mieux s’entendre avec autrui au dĂ©but d’une relation contractuelle, au moment oĂč le climat est encore serein. À ce sujet, le CDI prĂ©voit d’ailleurs que « [l]’ingĂ©nieur doit prĂ©venir son client du coĂ»t approximatif de ses services et des modalitĂ©s de paiement » (article 3.08.03).

Pour ce qui est des modalitĂ©s de paiement, c’est un aspect non nĂ©gligeable. Car, rappelons-le, les ingĂ©nieurs et les ingĂ©nieures ne jouissent pas au prĂ©alable d’un droit de rĂ©tention comme d’autres prestataires de services1. C’est d’ailleurs ce qu’a indiquĂ© le

Conseil de discipline de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec (CDOIQ) dans une rĂ©cente dĂ©cision (CDOIQ 22-22-0677, IngĂ©nieurs c. Rondeau, 19 juin 2023) concernant un ingĂ©nieur qui avait exigĂ© le paiement de ses honoraires avant de transmettre son rapport d’expertise2

Une fois le travail accompli, exiger le paiement en tout ou en partie pour les tĂąches effectuĂ©es avant de livrer le rĂ©sultat partiel ou final peut ĂȘtre une pratique commerciale dĂ©fendable. Mais une telle façon de faire doit impĂ©rativement ĂȘtre convenue Ă  l’avance, de façon explicite, et idĂ©alement par Ă©crit.

LE PAIEMENT D’AVANCE DES HONORAIRES

Est-ce Ă  dire que l’on peut tout convenir entre les parties dans un contrat ? Comme le paiement d’avance des honoraires, en tout ou en partie, ou encore un escompte en contrepartie d’une avance ? Que non ! Ici, le CDI est explicite et directif : « [L’ingĂ©nieur] doit s’abstenir d’exiger d’avance le paiement de ses honoraires [
] » (article 3.08.03).

P26 | septembre-octobre 2023 | Plan

Il y a quelques annĂ©es, le CDOIQ s’est d’ailleurs prononcĂ© catĂ©goriquement contre une telle pratique (CDOIQ 22-20-0636, IngĂ©nieurs c. Ki Hong Kim, 17 novembre 2021) :

« [42] Les manquements dĂ©ontologiques mettant en cause les devoirs et obligations de l’ingĂ©nieur envers le client sont graves puisqu’ils contreviennent Ă  des exigences imposĂ©es [
] pour Ă©viter que l’aspect mercantile inhĂ©rent Ă  l’exercice de la profession l’emporte sur le professionnalisme attendu de l’ingĂ©nieur. »

« [46] Ainsi, le fait pour un ingĂ©nieur d’exiger du client le paiement par anticipation d’une partie substantielle de ses honoraires sans avoir livrĂ© l’information attendue des clients ou sans avoir fourni une prestation de services [
] place ce dernier dans une situation de plus grande vulnĂ©rabilitĂ© et va Ă  l’encontre de la protection du public. »

« [47] Cette conclusion s’explique par le fardeau supplĂ©mentaire qu’une telle pratique impose au client alors qu’il existe dĂ©jĂ  une disproportion dans le rapport de force entre ce dernier et l’ingĂ©nieur [
] ».

EN CONCLUSION

Il n’y a rien de dĂ©shonorant ou de vĂ©nal Ă  parler d’argent avec un Ă©ventuel client ; c’est pourquoi dans les pourparlers pour convenir d’un mandat, les questions d’argent ne devraient jamais ĂȘtre esquivĂ©es ou nĂ©gligĂ©es. Tous les aspects pĂ©cuniaires devraient ĂȘtre abordĂ©s et convenus dĂšs le dĂ©part (contrat Ă  forfait ou Ă  taux horaire, niveau et ampleur prĂ©visible des honoraires, modalitĂ©s de paiement, frĂ©quence et dĂ©tail de la facturation, Ă©chĂ©ances clĂ©s et facturations correspondantes, retenus de livrable Ă  dĂ©faut de paiement, etc.).

Car si la relation contractuelle s’envenime, non seulement l’ingĂ©nieure ou l’ingĂ©nieur concernĂ© risque un certain appauvrissement, mais il ou elle pourrait devoir rĂ©pondre de ses actions ou de ses omissions devant le CDOIQ.

Et comme le mentionne le CDOIQ dans la décision précitée (CDOIQ 22-20-0636, Ingénieurs c. Ki Hong Kim, 17 novembre 2021) :

« [56] [
] cela risque aussi de nuire Ă  la crĂ©dibilitĂ© de la profession en semant un doute dans l’esprit des clients et du public quant Ă  savoir si les ingĂ©nieurs en gĂ©nĂ©ral sont dignes de confiance. »

1. Par exemple, un garagiste a le droit, sauf en certaines circonstances, de retenir le vĂ©hicule d’un client jusqu’à ce que ce dernier ait payĂ© le prix total des rĂ©parations.

2. Bien que dĂ©clarĂ© coupable Ă  l’égard de l’article 3.08.03 du Code de dĂ©ontologie des ingĂ©nieurs, pour des raisons juridiques, l’ingĂ©nieur a Ă©tĂ© sanctionnĂ© en fonction de l’article 3.03.02 : « L’ingĂ©nieur doit, en plus des avis et des conseils, fournir Ă  son client les explications nĂ©cessaires Ă  la comprĂ©hension et Ă  l’apprĂ©ciation des services qu’il lui rend. »

Plan | septembre-octobre 2023 | P27

Législation et jurisprudence

à la surveillance de la pratique illégale

MANUELS D’OPÉRATION ET D’ENTRETIEN

DES DOCUMENTS D’INGÉNIERIE !

IMPORTANTS POUR DES !

OUVRAGES SÉCURITAIRES !

Les manuels d'opĂ©ration et d'entretien jouent un rĂŽle essentiel dans le domaine de l'ingĂ©nierie. Ce sont des documents clĂ©s qui fournissent des informations indispensables sur le fonctionnement, l’entretien et la sĂ©curitĂ© des Ă©quipements, des systĂšmes et des procĂ©dĂ©s.

Pour les ingĂ©nieurs et les ingĂ©nieures, la prĂ©paration de ces manuels est une tĂąche cruciale qui garantit une utilisation sĂ»re et efficace des ouvrages qu’ils et elles conçoivent. L’importance de ces documents pour la sĂ©curitĂ© du public est reconnue dans la Loi sur les ingĂ©nieurs puisque, depuis 2020, ils font nommĂ©ment partie de la liste des documents d’ingĂ©nierie dont la prĂ©paration est rĂ©servĂ©e aux ingĂ©nieures et aux ingĂ©nieurs.

Mais comment s’applique la Loi dans le cas oĂč un manuel d’entretien doit ĂȘtre modifiĂ© pour tenir compte de nouvelles fonctionnalitĂ©s ? Les manuels fournis avec des Ă©quipements conçus et fabriquĂ©s hors du QuĂ©bec peuvent-ils ĂȘtre utilisĂ©s tels quels ici ? C’est ce dont nous discuterons dans cette chronique.

Depuis l’entrĂ©e en vigueur de la nouvelle version de la section XXI du RĂšglement sur la santĂ© et la sĂ©curitĂ© du travail le 27 juillet 2023, il est maintenant requis que toute machine soit accompagnĂ©e d’un manuel d’instruction du fabricant dont le contenu doit, au minimum, respecter les exigences de l’article 174.

Cet article prĂ©voit Ă©galement que si le manuel d’instruction du fabricant est inexistant ou incomplet, les Ă©lĂ©ments Ă©numĂ©rĂ©s dans cet article doivent ĂȘtre spĂ©cifiĂ©s par Ă©crit par un ingĂ©nieur ou une ingĂ©nieure.

Notez que cette importante rĂ©vision rĂšglementaire fera l’objet d’une chronique plus dĂ©taillĂ©e dans la prochaine Ă©dition de la revue Plan.

et Me Patrick Marcoux, avocat Par Marie-Julie Gravel, ing. ConseillĂšre
P28 | septembre-octobre 2023 | Plan

UNE QUESTION DE VOCABULAIRE ?

Manuel, procĂ©dure, carnet, spĂ©cification, instruction, petit cahier de note dans le coffre du mĂ©cano
 Les documents relatifs Ă  l’opĂ©ration et Ă  l’entretien des ouvrages d’ingĂ©nierie peuvent prendre plusieurs formats et plusieurs noms. Ce n’est pas le titre qu’on donne Ă  un document qui fait que sa prĂ©paration est une activitĂ© rĂ©servĂ©e ou non, mais bien son contenu. Établissons donc dans un premier temps quelques concepts.

Le manuel d’entretien contient l’ensemble des exigences relatives au maintien en bon Ă©tat et de la conformitĂ© d’un ouvrage. Le contenu du document varie selon le type d’ouvrage, mais doit couvrir les informations critiques pour exĂ©cuter l’entretien, notamment ce qui concerne le contrĂŽle des sources d’énergie. Son objectif est de permettre d’entretenir les ouvrages de maniĂšre sĂ©curitaire, en conformitĂ©

avec les paramÚtres établis lors de la conception et avec la rÚglementation applicable (y compris les normes en matiÚre de santé et sécurité).

Le manuel d’opĂ©ration contient l’ensemble des exigences relatives Ă  l’opĂ©ration sĂ©curitaire d’un ouvrage. Le contenu du document peut varier selon le type d’ouvrage, mais doit couvrir les informations critiques pour faire l’installation et pour opĂ©rer l’ouvrage de façon sĂ©curitaire (paramĂštres critiques, plages opĂ©ratoires, mode opĂ©ratoire, set-up, dĂ©marrage, mise hors service et autres, au besoin). Son objectif est de permettre d’opĂ©rer les ouvrages de maniĂšre sĂ©curitaire, en conformitĂ© avec les paramĂštres Ă©tablis lors de la conception et avec la rĂšglementation applicable (y compris les normes en matiĂšre de santĂ© et sĂ©curitĂ©).

On comprend que la Loi fait rĂ©fĂ©rence aux exigences, aux lignes directrices, aux principes devant guider l’opĂ©ration et l’entretien d’un ouvrage. D’autres

Plan | septembre-octobre 2023 | P29

documents seront requis pour complĂ©ter les manuels d’opĂ©ration et d’entretien, notamment ceux qui dĂ©taillent les mĂ©thodes et sĂ©quences des activitĂ©s manuelles requises pour opĂ©rer et entretenir un ouvrage spĂ©cifique (gĂ©nĂ©ralement appelĂ©es procĂ©dures). Ces procĂ©dures seront prĂ©parĂ©es selon les lignes directrices Ă©tablies dans les manuels.

Voyons maintenant quelques cas de figure fréquemment rencontrés dans la pratique.

CONCEPTION D’UN NOUVEL OUVRAGE

Marie-Pier est ingĂ©nieure chez un fabricant de dĂ©fibrillateurs. Elle travaille sur la conception d’un nouveau modĂšle. Elle doit prĂ©parer un manuel d’opĂ©ration et un manuel d’entretien en conformitĂ© avec les paramĂštres Ă©tablis lors de la conception et avec la rĂšglementation applicable. Selon la rĂšglementation, un manuel doit ĂȘtre fourni avec chaque produit vendu. Marie-Pier n’aura pas Ă  signer chaque copie, mais doit conserver dans ses dossiers la version en vigueur, qu’elle authentifiera par signature.

Jonathan est ingĂ©nieur dans un bureau de gĂ©nie-conseil. Il est chef de projets pour un mandat de conception d’un procĂ©dĂ© de traitement des effluents gazeux d’une usine. L’un des livrables du projet est la prĂ©paration des manuels d’entretien et d’opĂ©ration complets pour chaque Ă©tape du procĂ©dĂ©. Jonathan devra s’assurer que les manuels sont prĂ©parĂ©s par un ingĂ©nieur ou une ingĂ©nieure ou sous leur supervision et qu’on fournira Ă  son client une copie authentifiĂ©e de chacun de ces documents.

de faire des inspections visuelles des produits directement sur la ligne de production. Le manuel d’entretien est fourni par le manufacturier suĂ©dois. Cependant, certaines informations exigĂ©es par la rĂšglementation quĂ©bĂ©coise sont manquantes.

Yohan peut garder le manuel fourni par le manufacturier, mais devra le rĂ©viser pour y ajouter l’information pertinente manquante. Il devra signer la rĂ©vision, en s’assurant d’indiquer clairement sa contribution.

MODIFICATION D’UN ÉQUIPEMENT

Camilia est ingĂ©nieure en gĂ©nie mĂ©canique dans une usine de biotechnologie. Le dĂ©partement des opĂ©rations veut adapter un Ă©quipement existant pour permettre la production d’un nouveau vaccin. Comme les changements proposĂ©s impliquent des modifications dans l’opĂ©ration et l’entretien de l’équipement, Camilia devra s’assurer de faire la rĂ©vision des manuels d’opĂ©ration et d’entretien. Elle devra authentifier la nouvelle version des manuels par signature.

Yohan, ingénieur industriel, a acheté en SuÚde un nouvel équipement permettant

Un inspecteur de la CNESST est venu visiter l’usine oĂč travaille Yassine, ingĂ©nieur en gĂ©nie Ă©lectrique. Il a Ă©mis un avis de non-conformitĂ©, puisque la presse industrielle Ă  l’atelier n’est pas adĂ©quatement sĂ©curisĂ©e. Des modifications au systĂšme de commande de la presse sont nĂ©cessaires pour s’assurer que ses dispositifs de protection respectent les rĂšgles de l’art. Ces modifications doivent ĂȘtre supervisĂ©es par un ingĂ©nieur, conformĂ©ment Ă  la Loi sur les ingĂ©nieurs ainsi qu’à la section XXI du RĂšglement sur la santĂ© et la sĂ©curitĂ© du travail. Yassine devra donc prĂ©parer les plans pour les modifications et s’assurer qu’une ingĂ©nieure ou un ingĂ©nieur de son Ă©quipe supervise la mise Ă  jour des manuels d’opĂ©ration et d’entretien. Il devra signer et sceller les plans requis pour faire les modifications et s’assurer que les nouvelles

ACHAT D’UN ÉQUIPEMENT CONÇU ET FABRIQUÉ
DU
HORS
QUÉBEC
P30 | septembre-octobre 2023 | Plan

Vous planifiez acheter votre

premiÚre propriété?

Ouvrez un compte CELIAPP dĂšs maintenant.

En savoir plus ferique.com/celiapp

FÉRIQUE est une marque enregistrĂ©e de Gestion FÉRIQUE et est utilisĂ©e sous licence par sa filiale, Services d’investissement FÉRIQUE. Gestion FÉRIQUE est un gestionnaire de fonds d’investissement et assume la gestion des Fonds FÉRIQUE. Services d’investissement FÉRIQUE est un courtier en Ă©pargne collective et un cabinet de planification financiĂšre, ainsi que le placeur principal des Fonds FÉRIQUE. Un placement dans un organisme de placement collectif peut donner lieu Ă  des frais de courtage, des commissions de suivi, des frais de gestion et d’autres frais. Les ratios de frais de gestion varient d’une annĂ©e Ă  l’autre. Veuillez lire le prospectus avant d’effectuer un placement. Les organismes de placement collectif ne sont pas garantis, leur valeur fluctue souvent et leur rendement passĂ© n’est pas indicatif de leur rendement futur. Le Portail client est la propriĂ©tĂ© de Gestion FÉRIQUE et est utilisĂ© sous licence exclusive par Services d’investissement FÉRIQUE, son placeur principal.

versions des manuels soient signées par un ingénieur ou une ingénieure.

INTÉGRATION

D’UN ÉQUIPEMENT À UN PROCÉDÉ EXISTANT

Peter, ingĂ©nieur, est mandatĂ© par un client pour ajouter un Ă©quipement Ă  un systĂšme CVAC existant dans un hĂŽpital. Le manufacturier fournit les manuels d’opĂ©ration et d’entretien pour l’équipement qu’il vend, mais Peter et son Ă©quipe devront s’assurer que le procĂ©dĂ© dans son ensemble est sĂ©curitaire et permet au systĂšme dans son ensemble de rĂ©pondre aux normes rigoureuses de qualitĂ© de l’air dans cet environnement critique. Les modifications et les ajouts requis aux manuels d’opĂ©ration et d’entretien devront

ĂȘtre signĂ©s par un ingĂ©nieur ou une ingĂ©nieure de l’équipe de Peter.

CONCLUSION

La prĂ©paration de manuels d’entretien et d’opĂ©ration bien conçus est une responsabilitĂ© professionnelle de premier plan pour les ingĂ©nieurs et ingĂ©nieures. En prĂ©cisant dorĂ©navant que les manuels d’opĂ©ration et d’entretien sont des documents d’ingĂ©nierie dont la prĂ©paration est rĂ©servĂ©e aux ingĂ©nieurs et ingĂ©nieures, le lĂ©gislateur reconnaĂźt que des manuels clairs, complets et faciles Ă  suivre jouent un rĂŽle majeur pour garantir la sĂ©curitĂ© de tous et de toutes, assurer un entretien efficace, rĂ©duire les coĂ»ts, assurer une fiabilitĂ© maximale et soutenir les clients dans le domaine de l’ingĂ©nierie.

P32 | septembre-octobre 2023 | Plan

Coin RH

Par Michel Morin, ing. Coach professionnel en développement intégral

ATTEINDRE SES OBJECTIFS !

Les ingĂ©nieures et ingĂ©nieurs peuvent tirer parti d’un coaching individuel en dĂ©finissant bien leurs objectifs et en s’impliquant dans la mise en pratique d’un programme personnalisĂ© de coaching. Voyons comment on y arrive.

DE L’OBJECTIF AU PROGRAMME DE COACHING

ChloĂ©, ingĂ©nieure, est responsable d’une petite Ă©quipe. Elle doit rencontrer l’un des membres de son Ă©quipe afin d’évoquer avec lui des problĂšmes liĂ©s Ă  son attitude personnelle au travail et Ă  l’atteinte de ses objectifs. Avec son coach, elle soulĂšve les diffĂ©rents points qu’elle doit aborder avec son employĂ© et lui parle du malaise qu’elle Ă©prouve dans de telles situations. ChloĂ© et son coach s’entendent pour viser deux objectifs : dĂ©velopper l’habiletĂ© de ChloĂ© Ă  mener une conversation difficile et identifier les Ă©motions et rĂ©actions qu’elle Ă©prouve quand se prĂ©sentent des situations conflictuelles. Le programme de coaching propose en particulier d’utiliser les bases de la CNV (communication non violente ou consciente) en soutien Ă  cette rencontre ainsi qu’un exercice d’auto-observation qui aidera Ă  trouver de quelle façon rĂ©agir pour faire face Ă  des relations difficiles.

BIEN DÉFINIR SES OBJECTIFS

Le coaching professionnel permet d’aider la personne coachĂ©e Ă  gĂ©rer une situation

problĂ©matique ou une impasse. Il se dĂ©roule gĂ©nĂ©ralement sur 6 Ă  12 rencontres rĂ©parties sur une pĂ©riode de 3 Ă  6 mois. Les premiĂšres rencontres ont pour but de faire une exploration large des enjeux et du mode de fonctionnement de la personne (penser, ressentir, agir) dans son environnement personnel et professionnel ainsi que de dĂ©finir les objectifs particuliers qu’elle souhaite atteindre. Voici quelques exemples d’objectifs de coaching : amĂ©liorer ses compĂ©tences de leadership et de gestion, faciliter la gestion du changement associĂ© Ă  un projet, amĂ©liorer la communication avec son Ă©quipe et mener des entretiens difficiles, Ă©quilibrer le travail et la vie personnelle, acquĂ©rir des compĂ©tences en collaboration et en travail d’équipe, amĂ©liorer sa gestion du temps et des prioritĂ©s.

PASSER À L’ACTION

Dans l’approche de coaching en dĂ©veloppement intĂ©gralÂź (CDI), le ou la coach joue un rĂŽle actif en proposant un programme de dĂ©veloppement en rĂ©ponse aux objectifs qui sont revus dans une perspective plus large par le ou la coach. Il peut s’agir d’exercices d’auto-observation d’un mode de fonctionnement (croyances, rĂ©actions, automatismes), de rĂ©flexion sur les consĂ©quences de la situation actuelle et souhaitĂ©e (formuler le futur souhaitĂ©), d’exercices pratiques parfois liĂ©s Ă  un domaine connexe

P34 | septembre-octobre 2023 | Plan
COACHING PROFESSIONNEL

Ă  l’enjeu (faire une activitĂ© physique, dĂ©velopper une prĂ©sence attentive). Ce programme servira de base aux Ă©changes pour guider la personne coachĂ©e vers l’atteinte de ses objectifs en lien avec les situations vĂ©cues sur le terrain.

EN RÉSUMÉ

Le coaching professionnel est plus efficace lorsque la personne coachĂ©e est en mesure de bien nommer ses besoins et de les traduire par des objectifs. Un travail d’équipe entre le ou la coach et la personne accompagnĂ©e permet de formuler des objectifs de dĂ©veloppement pertinents, rĂ©alistes et utiles qui ne s’appliquent pas seulement au court terme, mais qui s’inscrivent dans une perspective de dĂ©veloppement global de la personne. Le programme de dĂ©veloppement permet Ă  la personne coachĂ©e de se mettre en action pour prendre conscience de ses façons de faire et expĂ©rimenter des moyens de dĂ©velopper de nouvelles compĂ©tences visant Ă  renforcer son leadership et amĂ©liorer

ses performances. Plus largement, le coaching aide Ă  dĂ©velopper de nouvelles aptitudes pour naviguer efficacement parmi les Ă©cueils et dĂ©fis qu’offre la vie professionnelle et personnelle.

Saviez-vous que la participation à des séances de coaching fait partie des activités reconnues par le RÚglement sur la formation continue obligatoire des ingénieurs1 ?

Vous trouverez des ressources en coaching sur le site d’ICF QuĂ©bec2

Pour toute question ou pour demander conseil, n’hĂ©sitez pas Ă  contacter Michel Morin, ing., coach et auteur de cette chronique, en Ă©crivant Ă  michel.morin@hotmail.com.

1. Voir le Guide d’application du RĂšglement sur la formation continue obligatoire des ingĂ©nieurs, avril 2023, Annexe 2 « Tableau- synthĂšse des activitĂ©s de formation continue », p. 24.
Plan | septembre-octobre 2023 | P35
2. Trouver un coach | ICF Québec (icfquebec.org).

CCTT et universitĂ©s : partenaires et sources d’innovations

Les entreprises naissent et avancent Ă  coups d’innovations et peuvent en cela bĂ©nĂ©ficier du soutien des centres collĂ©giaux de transfert de technologies et de pratiques sociales (CCTT) dans une dynamique distincte de celle qu’offrent les universitĂ©s.

Dossier Innovations technologiques
P36 |
2023 |
PHOTO : STÉPHANIE CARETTE
septembre-octobre
Plan
Plan | septembre-octobre 2023 | P37

Expertises et équipements de pointe pour les entreprises

Dossier Innovation technologique (suite)
CCTT
P38 | septembre-octobre 2023 | Plan
PHOTO : JULIETTE GARCIA

Robotique, foresterie, mĂ©tallurgie, Ă©nergie, biotechnologie
 Ce ne sont que quelques-unes des spĂ©cialitĂ©s des 59 centres collĂ©giaux de transfert de technologies et de pratiques sociales (CCTT) du RĂ©seau des CCTT - Synchronex. Les CCTT sont partout au QuĂ©bec, et leur mission est d’accompagner l’innovation des entreprises et des organisations.

AffiliĂ©s aux cĂ©geps et collĂšges, les CCTT sont créés Ă  l’initiative de ces Ă©tablissements d’enseignement, chacun dans un domaine d’expertise particulier. Si 48 de ces CCTT se consacrent Ă  des disciplines technologiques, 11 se spĂ©cialisent dans les pratiques sociales novatrices, ouvrant ainsi la porte Ă  l’innovation sociale. Au fil de leur dĂ©veloppement, les CCTT recrutent du personnel pour former des Ă©quipes de recherche complĂštes et acquiĂšrent des Ă©quipements de pointe. « Nos centres sont propriĂ©taires de parcs d’équipements qui n’ont souvent rien Ă  envier Ă  ceux des laboratoires universitaires », estime

Michel Lesage, prĂ©sident-directeur gĂ©nĂ©ral par intĂ©rim du RĂ©seau des CCTT - Synchronex. Professeur Ă  la FacultĂ© de gĂ©nie de l’UniversitĂ© de Sherbrooke, François Michaud, ing., le confirme en donnant l’exemple de Productique QuĂ©bec, le CCTT affiliĂ© au CĂ©gep de Sherbrooke : « L’infrastructure de Productique QuĂ©bec comporte une mini-usine robotisĂ©e dotĂ©e d’un convoyeur et de diffĂ©rents robots industriels. Pour le programme de gĂ©nie robotique, nous n’avions pas d’infrastructure du genre. Au lieu de financer une infrastructure similaire, nous avons dĂ©cidĂ© de travailler avec Productique QuĂ©bec pour exploiter cette ligne de production dans la formation des ingĂ©nieurs et ingĂ©nieures en robotique ».

Au total, une force de 2 400 expertes et experts composĂ©e de personnel technique et administratif, de spĂ©cialistes, de chercheurs et chercheuses est Ă  l’Ɠuvre dans le RĂ©seau des CCTT - Synchronex pour offrir ses services et rĂ©pondre aux besoins d’innovation des entreprises, ainsi qu’à ceux des

organisations publiques et parapubliques. « La clientĂšle type de nos centres est la petite et moyenne entreprise, des entreprises qui n’ont pas Ă  l’interne la capacitĂ© de structurer une unitĂ© de recherche et dĂ©veloppement pour monter des projets de recherche et les rĂ©aliser, indique Michel Lesage. La plupart des projets sont rĂ©alisĂ©s Ă  la demande de besoins exprimĂ©s par des organisations. Les CCTT n’accomplissent quasiment jamais de mandat de recherche propre, indĂ©pendant et autonome suscitĂ© par un chercheur. »

Pour rĂ©pondre sur mesure aux besoins des clients, les CCTT ont une offre de services flexible qui inclut aide technique, recherche appliquĂ©e, diffusion d’information et formation pour assurer chez le client la transmission de la technologie mise au point. Il peut s’agir d’amĂ©liorer ou de mettre Ă  l’échelle un procĂ©dĂ© de fabrication, d’élaborer une preuve de concept, de concevoir un prototype
 Il arrive qu’un client fasse appel Ă  quelques CCTT pour rĂ©soudre diffĂ©rents

« La clientĂšle type de nos centres est constituĂ©e de PME, des entreprises qui n’ont pas Ă  l’interne la capacitĂ© de structurer une unitĂ© de R-D pour monter des projets de recherche et les rĂ©aliser. »
Plan | septembre-octobre 2023 | P39

problĂšmes techniques d’un mĂȘme projet, tout comme plusieurs mandats successifs avec un mĂȘme CCTT sont parfois nĂ©cessaires pour mener un projet Ă  maturitĂ©. Mais pour assurer le succĂšs d’un projet, prĂ©vient Michel Lesage, « il faut un client compĂ©tent, et qui dit compĂ©tence en recherche et innovation dit souvent personne exerçant l’ingĂ©nierie. Ça prend un paratonnerre capable de capter l’éclair de gĂ©nie et de l’intĂ©grer dans l’entreprise. Il faut un individu qui peut interagir avec le CCTT, bĂątir le projet, assurer la participation de l’entreprise, guider le CCTT pour s’assurer qu’on rĂ©pond adĂ©quatement aux besoins de l’entreprise, et qui soit ensuite capable d’utiliser les rĂ©sultats de la recherche ».

Au-delĂ  des projets menĂ©s sur une base individuelle par les CCTT, Synchronex s’est engagĂ© dans une mission de plus grande envergure dont l’objectif est de rĂ©pondre aux grands enjeux sociĂ©taux, par exemple la transformation numĂ©rique. Pour accompagner

techniquement et soutenir financiĂšrement les entreprises dans leur virage numĂ©rique, Synchronex a mis en place le programme Mon succĂšs numĂ©rique, soutenu par l’Escouade numĂ©rique formĂ©e de 14 CCTT. Le programme rĂ©pond avec agilitĂ© aux besoins du client pour l’orienter vers le CCTT idoine et dĂ©marrer le projet en moins d’une semaine, en plus de couvrir jusqu’à 75 % des frais.

TROIS PREUVES PAR L’EXEMPLE

Cascades et Kemitek

Cascade est connue pour sa vision en Ă©conomie circulaire, et sa division de recherche Cascade CS+ veut valoriser ses rĂ©sidus de production. Par traitement avec un solvant inflammable, elle a obtenu un bioproduit qui pourra ĂȘtre rĂ©utilisĂ© ultĂ©rieurement comme additif. Mais pour cela, il faut passer de l’échelle du laboratoire Ă  l’échelle pilote, puis industrielle. Or Cascade

CS+ n’est pas Ă©quipĂ©e pour faire une mise Ă  l’échelle d’un procĂ©dĂ© chimique impliquant un produit inflammable. Elle a donc fait appel Ă  Kemitek, qui dispose d’installations antidĂ©flagration. « Quand on utilise de petits volumes de solvants inflammables en laboratoire, les risques sont minimes, prĂ©cise François Marquis, ing., directeur ingĂ©nierie chez Kemitek. À grande Ă©chelle, les risques augmentent. Chez Kemitek, on a l’équipement, l’expertise et la classification pour manipuler ces produits de façon sĂ©curitaire Ă  ces Ă©chelles. »

Dans un premier mandat, Kemitek a Ă©tudiĂ© et optimisĂ© la rĂ©action chimique. Le rĂ©sidu est en solution aqueuse et sous l’effet du solvant et de l’agitation, il prĂ©cipite et forme des particules. Il s’agit ensuite de filtrer les particules. L’objectif Ă©tait de dĂ©terminer les conditions de la rĂ©action pour optimiser la taille des particules, et donc la filtration. AprĂšs avoir effectuĂ© les opĂ©rations requises Ă  l’échelle du laboratoire,

Dossier Innovations technologiques (suite)
« Quand on utilise de petits volumes de solvants inflammables en laboratoire, les risques sont minimes. Chez Kemitek, on a l’équipement, l’expertise et la classification pour manipuler ces produits de façon sĂ©curitaire Ă  ces Ă©chelles. »
P40 | septembre-octobre 2023 | Plan
François Marquis, ing. Kemitek
Le pouvoir de l’intelligence Ă©motionnelle sur le leadership et la performance 2h DĂ©ployer ses habiletĂ©s politiques : mobiliser et convaincre 0,5h oiq.qc.ca/maestro
vos aptitudes professionnelles De puissants leviers de leadership, d’influence et de collaboration MAESTR OIQ formations virtuelles Votre tranquillitĂ© d’esprit, une idĂ©e de gĂ©nie ! FiĂšre partenaire de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec. BFL
Déployez
CANADA services de risques et assurances inc.

le procĂ©dĂ© a Ă©tĂ© validĂ© Ă  l’échelle pilote.

Kemitek a par la suite effectuĂ© un deuxiĂšme mandat visant Ă  produire une analyse technique et Ă©conomique de l’implantation du procĂ©dĂ© chez Cascades.

Optis Engineering et le CTA

Dans les mines, des ventilateurs aĂšrent les galeries et chassent les poussiĂšres. Leurs pales en aluminium ne rĂ©sistent que quelques mois Ă  la corrosion, Ă  l’abrasion et Ă  l’érosion dues aux particules qui les frappent de plein fouet. Pour remplacer les produits en mĂ©tal, Optis Engineering s’est tournĂ©e vers l’expertise en matĂ©riaux composites du Centre technologique en aĂ©rospatiale (CTA). En effet, Ă  travers ses projets sur les aĂ©ronefs, les drones, les taxis aĂ©riens, la motorisation hybride des avions, le CTA consacre un pan de recherche aux matĂ©riaux composites utilisĂ©s en aĂ©ronautique. « Avec l’expertise de nos chercheurs et notre parc d’équipements, nous pouvons tester

plusieurs combinaisons de matériaux, comparer les procédés de fabrication et tester la résistance », mentionne François LeBel, ing., directeur Technologie et innovation et chef du secteur Composites et matériaux avancés au CTA.

Le CTA a fabriquĂ© des Ă©chantillons sous forme de plaques en composites constituĂ©s de matrices polymĂšres renforcĂ©es de fibres de verre. Ces derniĂšres Ă©taient jointes par des adhĂ©sifs. Ces assemblages collĂ©s Ă©taient ensuite soumis Ă  des tests en cisaillement avant et aprĂšs une pĂ©riode de vieillissement préétablie en environnement minier. « L’érosion attaque essentiellement la matrice, et les tests en cisaillement des assemblages sont un bon indicateur de la performance des adhĂ©sifs », explique François LeBel. Il fallait obtenir des matĂ©riaux plus rĂ©sistants que l’aluminium et Ă  un coĂ»t de fabrication compĂ©titif. Le CTA a finalement fourni Ă  Optis Engineering une sĂ©lection de matĂ©riaux, et dĂ©crit leurs avantages et inconvĂ©nients ainsi que les procĂ©dĂ©s de fabrication.

PépiniÚre Saint-Modeste et Optech

Optech est spĂ©cialisĂ©e en optique photonique et dispose d’un parc d’équipement pour prendre toutes sortes de mesures relatives Ă  l’éclairement pour des applications dans les domaines des arts de la scĂšne, des tĂ©lĂ©communications, des technologies biomĂ©dicales


C’est pour son expertise en agrophotonique que PĂ©piniĂšre SaintModeste a requis les services d’Optech. Dans le cadre d’un mandat de service technique, Optech a rĂ©alisĂ© la cartographie de l’éclairement de la serre et recommandĂ© les options de luminaires rĂ©pondant aux besoins des pĂ©piniĂ©ristes. Dans les serres, de nouvelles lampes au sodium ont Ă©tĂ© installĂ©es, tandis que sur les chariots de croissance, l’éclairage a Ă©tĂ© optimisĂ© par des lampes DEL. « Les DEL nous offrent des solutions pour trouver la recette lumineuse en fonction du type de plantes, de ses besoins selon son stade de croissance et de ce qu’on veut lui faire produire », souligne

Dossier Innovations technologiques (suite)
« Avec l’expertise de nos chercheurs et notre parc d’équipements, nous pouvons tester plusieurs combinaisons de matĂ©riaux, comparer les procĂ©dĂ©s de fabrication et tester la rĂ©sistance. »
François LeBel, ing. Centre technologique en aérospatiale
P42 | septembre-octobre 2023 | Plan

Depuis peu, les DEL sont aussi offertes dans les longueurs d’ondes des UV-C utilisĂ©es dans les processus de dĂ©sinfection. Leur avantage par rapport aux tubes fluorescents est de permettre des allumages ponctuels. Dans une

Ă©tude de concept rĂ©alisĂ©e pour RP Innovation, Martin Langlois a conçu une chambre de dĂ©sinfection pour la volaille. En fonction des pathogĂšnes ciblĂ©s et du niveau de dĂ©sinfection souhaitĂ©, il a dĂ©terminĂ© l’emplacement de l’éclairage et la dose de rayonnement Ă  appliquer pour dĂ©sinfecter les poulets.

Sur le mĂȘme principe, mais pour Technologies GRB, il a fait la conception du LIBU, un bouton d’ascenseur autodĂ©sinfectant : le bouton pivote sur lui-mĂȘme et se fait dĂ©sinfecter en arriĂšre pour que les personnes ne soient pas exposĂ©es aux UV-C.

« Les DEL nous offrent des solutions pour trouver la recette lumineuse en fonction du type de plantes, de ses besoins selon son stade de croissance et de ce qu’on veut lui faire produire.
»
Martin Langlois, ing. Optech
Martin Langlois, ing., chargé de projet chez Optech.

CCTT ET UNIVERSITÉS

Dossier Innovations technologiques
Une dynamique d’innovation complĂ©mentaire P44 | septembre-octobre 2023 | Plan

Si la mission d’un centre collĂ©gial de transfert de technologies et de pratiques sociales (CCTT) est d’apporter son expertise technique Ă  une entreprise qui met au point un produit ou un procĂ©dĂ©, celle de l’universitĂ© est de former du personnel hautement qualifiĂ© et de faire avancer les connaissances. En consĂ©quence, l’innovation prend des voies distinctes. Dans le cas des CCTT, l’idĂ©e innovante provient de l’entreprise et transite par le CCTT pour se concrĂ©tiser. Dans le cas des universitĂ©s, elle Ă©mane de nouvelles connaissances acquises et sera concrĂ©tisĂ©e en entreprise. François Michaud, ing., est professeur Ă  la FacultĂ© de gĂ©nie de l’UniversitĂ© de Sherbrooke et il a instaurĂ© un partenariat de formation avec Productique QuĂ©bec, le CCTT affiliĂ© au CĂ©gep de Sherbrooke. Ayant un pied dans les deux Ă©tablissements, il compare les contributions respectives des CCTT et des universitĂ©s Ă  l’innovation.

À l’universitĂ©, les Ă©tudiants et Ă©tudiantes sont formĂ©s Ă  rĂ©pondre Ă  des questions de recherche et Ă  devenir des scientifiques qui feront avancer la science. Ces questions de recherche sont souvent de nature intemporelle et ne ciblent pas nĂ©cessairement les besoins d’une entreprise particuliĂšre. « Les besoins de l’industrie sont souvent orientĂ©s vers des problĂšmes Ă  rĂ©soudre sans mener Ă  de nouvelles connaissances scientifiques. Difficile de savoir si ceci estliĂ© aux connaissances scientifiques et non aux besoins », prĂ©cise François Michaud. D’autant plus que les projets de recherche s’étirent sur plusieurs annĂ©es et excĂšdent les dĂ©lais de l’industrie. « Les universitaires travaillent sur des programmes de recherche Ă  long terme, poursuit François Michaud. Les CCTT sont plus rĂ©actifs pour servir de centres de R-D et rĂ©pondre Ă  la demande des entreprises, qui ont des Ă©chĂ©anciers Ă  plus court terme. Ils sont mieux placĂ©s pour Ă©laborer des produits ou des

solutions sur mesure pour des entreprises. La recherche diffĂšre du dĂ©veloppement d’un produit, puisqu’un produit ne fait pas nĂ©cessairement avancer la science. » Comme le rĂ©sume Michel Lesage, prĂ©sident-directeur gĂ©nĂ©ral par intĂ©rim du rĂ©seau des CCTT, « le but de l’intervention du CCTT, c’est de produire un livrable utilisable par l’entreprise, c’est trĂšs rarement une publication scientifique ».

INNOVATION SANS PRÉMÉDITATION

Cela n’empĂȘche pas la recherche universitaire d’ĂȘtre source d’innovations, mais celles-ci sont plutĂŽt un produit dĂ©rivĂ© des rĂ©sultats de recherche. Plusieurs universitĂ©s offrent des programmes d’accompagnement Ă  l’entreprenariat ou des incubateurs d’entreprises pour que les idĂ©es innovantes des scientifiques deviennent rĂ©alitĂ©s. « Les entreprises des incubateurs universitaires sont souvent issues

« Les besoins de l’industrie sont souvent orientĂ©s vers des problĂšmes Ă  rĂ©soudre sans mener Ă  de nouvelles connaissances scientifiques. Difficile de savoir si ceci estliĂ© aux connaissances scientifiques et non aux besoins. »
Plan | septembre-octobre 2023 | P45
François Michaud, ing. Université de Sherbrooke

de questions de recherche qui ont menĂ© Ă  un Ă©lĂ©ment commercialisable, dit François Michaud. Elles ne dĂ©coulent pas d’un besoin industriel, mais d’une poussĂ©e scientifique qui peut trouver preneur dans le marchĂ©. »

Il donne l’exemple d’une recherche qu’il a commencĂ©e en 2003 sur le dĂ©veloppement d’un robot capable de discriminer les sons pour discuter avec un ĂȘtre humain et qui a abouti en 2015 Ă  un systĂšme de dĂ©tection de drones. Cette application n’était assurĂ©ment pas prĂ©vue en 2003. « Pour un robot Ă©quipĂ© d’un seul microphone, tous les sons se mĂ©langent, indique le

professeur Michaud. Notre oreille peut discriminer les sons et percevoir d’oĂč ils viennent, et la question de recherche Ă©tait de rĂ©ussir Ă  faire pareil avec un robot. »

Quand un robot comporte plusieurs micros, il arrive Ă  localiser les sons et Ă  distinguer la voix des bruits environnants. « En 2015-2016 est apparu le problĂšme des drones qui font des livraisons en prison. Nous avons pensĂ© que nous pourrions utiliser des matrices de microphones pour distinguer le son d’un drone des bruits environnants et le localiser », ajoute François Michaud. Le dĂ©veloppement se poursuit maintenant avec le programme

fĂ©dĂ©ral de soutien Ă  l’innovation Solutions innovatrices Canada.

COMMENT LA GENOUGRAPHIE EST SORTIE DE L’UNIVERSITÉ

« La genougraphie, c’est l’électrocardiogramme du genou », dĂ©clare Nicola Hagemeister, professeure Ă  l’École de technologie supĂ©rieure. Il s’agit d’un harnais, muni de capteurs de mouvements, qui enserre le genou et permet de mesurer le mouvement tridimensionnel de l’articulation du genou, avec le fĂ©mur et

Dossier Innovations technologiques (suite)
Thérapeute installant le harnais de la genougraphie sur un patient.
P46 | septembre-octobre 2023 | Plan
PHOTO : EMOVI INC.

le tibia. « Le mouvement est dĂ©composĂ© en flexion-extension, rotation du tibia et abduction, explique la professeure Hagemeister. On obtient des courbes desquelles on extrait des marqueurs mĂ©caniques de dysfonctionnement de l’arthrose. » À partir de ces marqueurs, il est possible de prescrire des exercices pour renforcer un muscle ou en Ă©tirer un autre. La genougraphie vient donc ainsi complĂ©ter la radiographie et l’imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique pour personnaliser les traitements.

Une Ă©tude clinique a comparĂ© le traitement habituel consistant en exercices gĂ©nĂ©riques et le traitement personnalisĂ© aprĂšs genougraphie. « Avec la genougraphie, 84 % des personnes faisaient leurs exercices, rapporte Nicola Hagemeister. C’est Ă©norme parce que dans les programmes gĂ©nĂ©riques, les gens ne font pas leurs exercices ». Les douleurs avaient aussi diminuĂ©.

Aujourd’hui, KneeKG, l’appellation commerciale du harnais, est distribuĂ© par l’entreprise Emovi, et la technologie est utilisĂ©e dans de nombreuses cliniques au QuĂ©bec et ailleurs dans le monde.

KneeKG est le rĂ©sultat de plus de 20 ans de recherche. Mentionnons que, Ă  l’origine, la recherche ne portait pas sur l’arthrose, mais sur la rĂ©paration de genoux ayant des ligaments artificiels. Un Ă©tudiant au doctorat avait fabriquĂ© un harnais pour mesurer les mouvements du tibia et du fĂ©mur afin de rĂ©duire les dĂ©formations de ces ligaments. « La genougraphie est issue de lĂ  ! Curieusement, le harnais n’a jamais Ă©tĂ© utilisĂ© pour cette application. C’est seulement des annĂ©es plus tard que Michelle Laflamme, la fondatrice d’Émovi, s’est dit que ce serait un excellent outil pour amĂ©liorer le diagnostic de l’arthrose et dĂ©terminer quel traitement donner aux patients », Ă©voque Nicola Hagemeister.

UN ROBOT D’ASSISTANCE SOCIALE POUR LES PERSONNES ÂGÉES

Au Laboratoire de robotique intelligente, interactive, intégrée et interdisciplinaire (IntRoLab), le professeur François Michaud et son équipe travaillent à la conception

d’un robot capable de rĂ©pondre Ă  des questions, et met au point un prototype qui peut voir, entendre et interagir de façon naturelle avec les personnes. Une tablette mobile est Ă©quipĂ©e de microphones et de camĂ©ras pour distinguer les sons et cartographier l’environnement, et des rĂ©seaux de neurones permettent de reconnaĂźtre les objets. « Notre robot est capable de voir ce qui se passe dans la rĂ©alitĂ©, de reconnaĂźtre une personne, de la nommer, de voir ce qu’elle porte et ce qu’elle fait, et peut engager la conversation en fonction de ce qu’il voit », dĂ©crit François Michaud. Par exemple, le robot peut repĂ©rer la prĂ©sence de M. Tremblay, se tourner vers lui et lui demander comment il va. S’il s’aperçoit que, comparativement aux autres jours, M. Tremblay ne prend pas de cafĂ©, il peut lui demander pourquoi. L’objectif ultime de cette recherche est d’évaluer si un tel robot interactif favorise l’implication des personnes ĂągĂ©es et contribue Ă  briser leur isolement. Une fois ce but atteint, il reviendra Ă  une entreprise de dĂ©velopper le robot pour en faire un produit commercialisable.

« Avec la genougraphie, 84 % des personnes faisaient leurs exercices. C’est Ă©norme parce que dans les programmes gĂ©nĂ©riques, les gens ne font pas leurs exercices. »
Plan | septembre-octobre 2023 | P47
Nicola Hagemeister, ing. ÉTS

DE LA MEUNERIE À L’UNIVERSITÉ

La meunerie La Milanaise a contactĂ© l’Institut de valorisation des donnĂ©es (IVADO), qui a ensuite transfĂ©rĂ© le projet Ă  Bruno Agard et Christophe Danjou, professeurs au Laboratoire en intelligence des donnĂ©es (LID) Ă  Polytechnique MontrĂ©al. « La dĂ©marche s’apparente Ă  celle des CCTT, mais dans les CCTT, les solutions sont connues et ont dĂ©jĂ  fait l’objet de publications scientifiques, prĂ©cise Bruno Agard. Il faut appliquer la solution. Dans notre cas, ce sont souvent des problĂšmes qui n’ont jamais Ă©tĂ© abordĂ©s. »

En l’occurrence, il s’agissait de transposer les opĂ©rations de meunerie en algorithme. La qualitĂ© de la mouture dĂ©pend de l’humiditĂ© et de la provenance des grains. « La mĂ©tĂ©o et les paramĂštres des grains jouent sur ce que le meunier appelle la

“recette”, c’est-Ă -dire le pourcentage de chaque sorte de grains et le rĂ©glage du moulin », explique Bruno Agard. L’algorithme a donc besoin de donnĂ©es mĂ©tĂ©o, mais aussi des donnĂ©es relatives au rĂ©glage du moulin. Or, quand le meunier tourne les manettes d’un cran Ă  droite parce qu’il fait chaud, c’est l’expĂ©rience qui parle, il n’y a pas de formules mathĂ©matiques. « On a mis des capteurs sur les machines pour mesurer les angles des manivelles et pouvoir rĂ©pliquer les gestes du meunier », dĂ©crit Bruno Agard. À partir de ces donnĂ©es mĂ©tĂ©o et gestuelles, l’algorithme peut dĂ©terminer les rĂ©glages Ă  effectuer si des conditions similaires se prĂ©sentent.

Les chemins de l’innovation sont multiples et parfois imprĂ©visibles
 Mais les CCTT et les universitĂ©s se complĂštent pour offrir chacun Ă  leur maniĂšre un soutien Ă  l’innovation afin de transformer l’idĂ©e en produit commercialisable.

CCTT en bref

CCTT : centre collégial de transfert de technologies et de pratiques sociales

Les CCTT mÚnent chaque année 11 000 projets et font affaire avec 6 000 clients.

Depuis 1983, date de la crĂ©ation des premiers CCTT, le modĂšle a fait ses preuves au point que le gouvernement du Canada s’en est inspirĂ© pour crĂ©er un rĂ©seau de 60 centres d’accĂšs Ă  la technologie (CAT), un programme dont bĂ©nĂ©ficient plusieurs CCTT.

Dossier Innovations technologiques (suite)
« On a mis des capteurs sur les machines pour mesurer les angles des manivelles et pouvoir répliquer les gestes du meunier. »
P48 | septembre-octobre 2023 | Plan
Bruno Agard Polytechnique Montréal

Femme s en génie

Guide de l’employeur pour un milieu de travail plus diversifiĂ©, inclusif et Ă©quitable

TĂ©lĂ©chargez-le sur le site de l’Ordre bit.ly/guide_employeurs_OIQ

BIOTECHNOLOGIES

Faire avancer le milieu médical

Qu’elle soit issue d’une collaboration pour rĂ©pondre Ă  un rĂ©el besoin du milieu ou d’un concept mis de l’avant pour faire face Ă  une problĂ©matique de santĂ© complexe, l’innovation est au cƓur de l’avancement des soins mĂ©dicaux et de la transformation des pratiques dans le systĂšme de santĂ©.

Dossier Innovations technologiques
PHOTO : UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE
| septembre-octobre 2023 | Plan
P50

Bien intĂ©grĂ©s Ă  la chaĂźne d’innovation technologique, les ingĂ©nieurs et les ingĂ©nieures jouent un rĂŽle de premier plan dans cette volontĂ© collective de faire avancer le milieu mĂ©dical.

Force vive de dĂ©veloppement, l’ingĂ©nierie apporte en effet une contribution inestimable Ă  la progression des idĂ©es et Ă  la rĂ©alisation des projets.

Parmi les nombreux projets de recherche liĂ©s Ă  la mĂ©decine, celui de Jean-François Beaudoin, ingĂ©nieur affiliĂ© au CRCHUS – le Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS) –, a retenu l’attention cette annĂ©e pour son ingĂ©niositĂ©, sa crĂ©ativitĂ© et ses rĂ©percussions sociĂ©tales positives. La mise au point d’un automate de production de radioisotopes mĂ©dicaux pour le compte du CIUSSS de l’Estrie – CHUS a valu Ă  Jean-François Beaudoin de remporter le prestigieux prix Honoris Genius – Innovation technologique 2023, dĂ©cernĂ© par l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec. Les travaux de dĂ©veloppement de l’automate ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s conjointement avec son collĂšgue SĂ©bastien Tremblay, agent de recherche pour l’UniversitĂ© de Sherbrooke.

Il faut savoir qu’outre la guĂ©rison du cancer, la course Ă  sa dĂ©tection rapide fait l’objet d’efforts soutenus dans les milieux de la recherche. DĂ©jĂ  reconnu mondialement pour le dĂ©veloppement d’appareils

d’imagerie mĂ©dicale par tomographie d’émission par positrons (TEP), le CRCHUS fait figure de prĂ©curseur pour ce qui est de l’utilisation du radio-isotope gallium 68 produit par cyclotron pour diagnostiquer et traiter un cancer rare, soit le cancer neuroendocrinien.

PETIT PROJET DEVIENDRA GRAND

Jean-François Beaudoin explique qu’avant la crĂ©ation de l’automate, la production par gĂ©nĂ©rateur du gallium 68 occupait la semaine entiĂšre d’un radiochimiste. La quantitĂ© de gallium 68 produite limitait le nombre de diagnostics par imagerie mĂ©dicale des usagers de l’hĂŽpital. Qui plus est, les gĂ©nĂ©rateurs sont coĂ»teux et doivent ĂȘtre remplacĂ©s aprĂšs quelques mois.

« La production par cyclotron avec un automate amĂ©liore grandement la vitesse de production, c’est-Ă dire la quantitĂ© produite de radioisotope, tout en rĂ©duisant de maniĂšre significative l’exposition du personnel Ă  la radioactivitĂ©, prĂ©cise l’ingĂ©nieur-chercheur. L’automate pourra ĂȘtre utilisĂ© dans la production d’autres radio-isotopes mĂ©dicaux. Depuis deux ans et demi, 1 512 personnes atteintes d’un cancer neuroendocrinien de partout au Canada sont venues Ă  Sherbrooke pour leur examen mĂ©dical. Au cours de la derniĂšre annĂ©e, plus de 478 individus ont profitĂ© du

radio-isotope pour le diagnostic du cancer de la prostate. Il ne fait aucun doute que l’automate a changĂ© pour le mieux l’environnement de soins des usagers et usagĂšres de notre systĂšme de santĂ©. »

UN CENTRE DE RECHERCHE DE HAUT CALIBRE

Pour ce projet, le CRCHUS a mis en place une Ă©quipe composĂ©e de radiochimistes Ă  laquelle s’est greffĂ© Jean-François Beaudoin. « Pour rĂ©pondre Ă  la demande exponentielle, nous avons conçu et dĂ©ployĂ© cet automate pour faciliter la production Ă  grande Ă©chelle et la distribution de gallium 68 Ă  visĂ©e diagnostique. D’autres centres hospitaliers du QuĂ©bec peuvent donc bĂ©nĂ©ficier de cette avancĂ©e technologique. L’automate a fait l’objet d’un brevet international. Il serait possible de dĂ©ployer cette approche dans d’autres cyclotrons et d’établir un rĂ©seau provincial ou national de distribution de radio-isotopes. »

Au dire de Jean-François Beaudoin, le dĂ©veloppement technologique au CRCHUS est l’un des secrets les mieux gardĂ©s de Sherbrooke. « Peu de centres de recherche font le dĂ©veloppement complet en imagerie mĂ©dicale. Au CRCHUS, en partenariat avec des chercheuses et chercheurs de l’Institut interdisciplinaire d’innovation technologique

« Nous concevons, fabriquons, programmons et faisons fonctionner nos équipements technologiques de recherche préclinique et nous produisons nos radio-isotopes sur place. »
Plan | septembre-octobre 2023 | P51
Jean-François Beaudoin, ing. Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke

(le 3IT) de l’UniversitĂ© de Sherbrooke, nous concevons, fabriquons, programmons et faisons fonctionner nos Ă©quipements technologiques de recherche prĂ©clinique et nous produisons nos radio-isotopes sur place. »

Jean-François Beaudoin ajoute que dans la derniĂšre annĂ©e, un nouveau tomographe par positron cĂ©rĂ©bral a Ă©galement Ă©tĂ© mis en fonction au CRCHUS. DotĂ© d’une qualitĂ© d’image supĂ©rieure aux appareils sur le marchĂ©, ce tomographe pourra dĂ©pister des tumeurs plus petites. Cette rĂ©solution inĂ©galĂ©e permettra aussi de mieux identifier les rĂ©gions cĂ©rĂ©brales de petite taille impliquĂ©es dans les maladies

neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives, telles que la maladie d’Alzheimer.

UNE FORMULE DE COLLABORATION EFFICACE

Depuis 17 ans, Jean-François Beaudoin est intĂ©grĂ© Ă  l’équipe pour ses compĂ©tences Ă  titre d’ingĂ©nieur en gĂ©nie Ă©lectrique. « Il est trĂšs rare qu’un centre de recherche clinique se dote d’un ingĂ©nieur permanent directement incorporĂ© dans les Ă©quipes de recherche, souligne-t-il. D’annĂ©e en annĂ©e, cette collaboration me permet de mettre Ă  profit ma polyvalence et ma crĂ©ativitĂ©

au bĂ©nĂ©fice des nombreux projets menĂ©s par l’établissement. Je me situe Ă  la jonction de la recherche universitaire, de la recherche clinique et du rĂ©seau de la santĂ©. C’est un terreau fertile pour acquĂ©rir des connaissances concernant de multiples disciplines. Nos chercheurs et chercheuses sont une riche source d’inspiration de projets d’ingĂ©nierie. »

Originaire de Sherbrooke, une rĂ©gion qui lui tient Ă  cƓur, JeanFrançois Beaudoin se dit extrĂȘmement reconnaissant de l’occasion qui lui a Ă©tĂ© donnĂ©e de se joindre Ă  une Ă©quipe dynamique et performante au sein du CRCHUS. « Être sur le terrain et faire partie de l’architecture du centre de recherche

Dossier Innovations technologiques (suite) P52 | septembre-octobre 2023 | Plan

reprĂ©sente un gage de confiance inestimable. L’établissement me laisse de la latitude dans mon travail pour soutenir diffĂ©rents intervenants dans le centre hospitalier. C’est trĂšs valorisant. Pouvoir laisser libre cours Ă  mon imagination et ĂȘtre entourĂ© de collĂšgues talentueux et inspirants me permet tous les jours d’apporter une contribution dans le milieu mĂ©dical Ă  travers l’ingĂ©nierie. »

Le chercheur croit beaucoup Ă  la multiplication des forces ; c’est la clĂ© selon lui pour favoriser l’espace d’innovation. « Au grand bĂ©nĂ©fice des usagers et usagĂšres du rĂ©seau de la santĂ©, les Ă©quipes de recherche utilisent conjointement leurs connaissances et leurs observations pour dĂ©finir des besoins. On applique alors des algorithmes, des codes informatiques, des techniques de production et du prototypage rapide afin de rĂ©pondre Ă  ces besoins avec les ressources disponibles. Comme les ressources du milieu ne sont pas infinies, notre crĂ©ativitĂ© dans tous les domaines doit combler l’écart et transformer notre maniĂšre de produire, de consommer et de vivre. »

Jean-François Beaudoin poursuit en donnant un exemple : « L’accessibilitĂ© des techniques de fabrication additives comme l’impression 3D est d’une aide prĂ©cieuse pour la rĂ©alisation de projets de recherche. Quelqu’un peut me demander au dĂ©but d’une journĂ©e

de me charger d’un mandat ; je dessine une piĂšce, et une Ă  deux heures plus tard, nous avons un prototype dans nos mains, prĂȘt Ă  ĂȘtre dĂ©ployĂ© sur le terrain. Le prototypage rapide est un outil vital Ă  notre arsenal pour la rĂ©alisation interne de nos projets. »

D’ABORD PRÉVENIR AVANT DE GUÉRIR

Pour sa part, Maxime Bolduc, un jeune candidat Ă  la profession d’ingĂ©nieur (CPI) Ă  l’esprit visionnaire, a vu sa volontĂ© d’innovation lui ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ©e Ă  la suite d’un malencontreux accident arrivĂ© Ă  sa grand-mĂšre. « Ma grand-mĂšre est tombĂ©e chez elle et s’est fracturĂ© la hanche, relate-t-il. Elle est restĂ©e seule Ă  souffrir pendant cinq heures avant que mon grand-pĂšre ne la trouve. Sa fracture a nĂ©cessitĂ© trois mois d’hospitalisation, puis elle a dĂ» rĂ©apprendre Ă  marcher. La famille s’est mobilisĂ©e pour l’aider. Mais cet accident m’a poussĂ© Ă  me questionner sur la meilleure façon de prĂ©venir ce genre de blessure, quand on sait qu’elle est malheureusement frĂ©quente chez les personnes ĂągĂ©es. »

Maxime Bolduc s’est donc investi dans la mise au point d’une technologie pour prĂ©munir les personnes aĂźnĂ©es contre ce type d’accident. Son Ă©tude de marchĂ© a montrĂ© qu’il n’existait rien sur le marchĂ© pour Ă©viter les blessures causĂ©es

par une chute. « Il y a beaucoup d’appareils servant Ă  alerter lorsqu’une personne fait une chute, mais peu qui protĂšgent rĂ©ellement la personne. À cette Ă©poque, je finissais mon baccalaurĂ©at en gĂ©nie mĂ©canique Ă  l’École de technologie supĂ©rieure et j’avais choisi un cours d’entrepreneuriat en ingĂ©nierie. Ça ne pouvait pas mieux tomber ! Pour la premiĂšre fois dans mon parcours, on me disait de trouver une problĂ©matique plutĂŽt qu’une solution, un rĂ©flexe de mon Ă©ducation en ingĂ©nierie. »

« J’ai aussi appris en faisant l’étude de marchĂ© qu’on dĂ©nombre 400 000 personnes victimes d’une fracture de la hanche chaque annĂ©e en AmĂ©rique du Nord. Le taux de morbiditĂ© Ă  la suite de cette blessure oscille entre 25 % et 28 % ; 25 % de ces gens perdent la capacitĂ© de marcher de façon permanente, et l’autre moitiĂ© passera entre 3 et 12 mois en rĂ©habilitation. La presque totalitĂ© de ces fractures (98 %) est due Ă  une chute. »

Pendant son cours d’entrepreneuriat, Maxime Bolduc a prĂ©sentĂ© son projet d’entreprise, qui consistait Ă  concevoir un vĂȘtement gonflable de protection personnelle pour rĂ©duire les risques fracture de la hanche, Ă  un panel d’investisseurs. Il a obtenu une place dans le programme AccĂ©lĂ©ration de l’incubateur Centech, ce qui lui a donnĂ© accĂšs Ă  un accompagnement d’une durĂ©e de 12 semaines. « Je

« En aidant Ă  diminuer le nombre de blessures, la technologie Azimut contribue Ă  rĂ©duire l’achalandage aux urgences et les hospitalisations. »
Plan | septembre-octobre 2023 | P53
Maxime Bolduc, CPI Azimut Médical

suis ensuite passĂ© au programme Propulsion, d’une durĂ©e de deux ans, en incorporant simultanĂ©ment mon entreprise en mai 2021. J’ai alors engagĂ© des designers industriels et j’ai fait des entretiens avec une cinquantaine de professionnels du milieu de la santĂ©, de la gĂ©riatrie en particulier, ainsi qu’avec des personnes aĂźnĂ©es, pour bien comprendre notre marchĂ©. »

PETIT TRAIN VA LOIN

En janvier 2022, Azimut MĂ©dical a dĂ©marrĂ© la recherche et dĂ©veloppement, de laquelle a Ă©mergĂ© une premiĂšre preuve de concept. En parallĂšle, Azimut a Ă©tĂ© acceptĂ© dans le programme NextAI en partenariat avec HEC MontrĂ©al. « Ce programme nous a grandement aidĂ©s Ă  raffiner l’utilisation de l’intelligence artificielle dans notre produit. Nous avons par ailleurs eu la chance de rencontrer une panoplie de mentors et d’experts de l’industrie qui ont su nous guider pendant le dĂ©veloppement de nos prototypes et la croissance de notre Ă©quipe. Nous avons terminĂ© l’annĂ©e en crĂ©ant un partenariat avec une rĂ©sidence pour personnes ĂągĂ©es (RPA) ; 14 personnes ont portĂ© le vĂȘtement pendant un mois pour tester notre technologie en milieu rĂ©el, explique Maxime Bolduc. DĂ©but 2023, nous avons apportĂ© plusieurs modifications en tenant compte des rĂ©troactions reçues, et un autre projet pilote dĂ©butera dans les prochains mois avec la deuxiĂšme version du vĂȘtement. PrĂ©sentement, on termine le dĂ©veloppement, on poursuit les tests et on commence la fabrication. L’an prochain, ce sera le dĂ©but de la production Ă  plus grande Ă©chelle. On Ă©tablit dĂ©jĂ  des partenariats avec des ateliers de couture pour accroĂźtre notre capacitĂ© de production. »

Le vĂȘtement Azimut de protection personnelle est un produit intelligent. GrĂące Ă  une fusion de capteurs et de microcontrĂŽleurs uniques Ă  Azimut, il est possible de dĂ©tecter qu’une personne est sur le point de tomber. Une membrane qui entoure les hanches de l’utilisateur ou de l’utilisatrice se gonfle alors pour absorber l’impact au sol et ultimement rĂ©duire le risque de blessure. « Notre algorithme est trĂšs sophistiquĂ©, il permet de distinguer le mouvement de chute et d’autres mouvements du quotidien, souligne le jeune homme. Le systĂšme peut Ă©galement gĂ©nĂ©rer une alerte qui est envoyĂ©e aux contacts de la personne lors du dĂ©ploiement du vĂȘtement et si la personne reste un certain temps au sol aprĂšs l’impact. »

Un premier brevet provisoire dĂ©posĂ© en octobre 2023 protĂ©gera les aspects clĂ©s de la technologie d’Azimut. « Les sousvĂȘtements rembourrĂ©s qui existent sur le marchĂ© ne conviennent pas aux personnes ĂągĂ©es, qu’il s’agisse du confort, de l’esthĂ©tisme ou du niveau de protection, note Maxime Bolduc. Le vĂȘtement gonflable Azimut est trĂšs discret et confortable, il est conçu pour rĂ©pondre aux besoins des usagers. En plus, il absorbe prĂ©sentement 80 % de l’énergie gĂ©nĂ©rĂ©e par l’impact. Notre but est d’atteindre plus de 90 %, ce qui Ă©clipse tout produit similaire. »

PUBLICS CIBLES

À l’heure actuelle, les RPA privĂ©es et les individus Ă  risque de fracture de la hanche forment la clientĂšle cible d’Azimut MĂ©dical. « Notre derniĂšre Ă©tude pilote a aussi dĂ©montrĂ© que l’intĂ©gration fonctionne, indique Maxime Bolduc. Notre but est de dĂ©mocratiser l’accĂšs Ă  une protection individuelle, et d’offrir notre

produit dans tous les Ă©tablissements, publics et privĂ©s. Nous voulons aussi contrer la peur de tomber, parce qu’il a Ă©tĂ© prouvĂ© qu’un cercle vicieux s’installe aprĂšs une chute. La peur empĂȘche les gens de rester actifs, ils perdent ainsi leurs rĂ©flexes et, avec le temps, ils perdent leur mobilitĂ©, petit Ă  petit. »

Les donnĂ©es relatives Ă  la satisfaction recueillies jusqu’ici sont trĂšs favorables. « Le taux d’adoption de la technologie Azimut est de 64 % pour la premiĂšre version du vĂȘtement, ce qui est presque deux fois plus Ă©levĂ© que pour les autres sous-vĂȘtements rembourrĂ©s sur le marchĂ©. Notre deuxiĂšme pilote vise un taux plus Ă©levĂ©. En gĂ©nĂ©ral, les personnes ĂągĂ©es sont rĂ©ceptives Ă  l’idĂ©e de porter cette protection. La prĂ©vention qu’elle reprĂ©sente est un aspect plus tangible que l’alerte, qui est rĂ©active. »

Du cĂŽtĂ© de l’administration des RPA, le produit suscite un grand intĂ©rĂȘt puisqu’il concerne une prĂ©occupation importante, celle d’amĂ©liorer la gestion des risques et la qualitĂ© de vie des rĂ©sidentes et des rĂ©sidents. « FinanciĂšrement, notre technologie est attrayante parce qu’elle permet de garder plus longtemps les rĂ©sidentes et les rĂ©sidents en santĂ© et indĂ©pendants, ce qui rĂ©duit le taux de roulement dans les RPA et les frais inhĂ©rents qui en dĂ©coulent », mentionne Maxime Bolduc.

Le secteur public est aussi trĂšs rĂ©ceptif. « En aidant Ă  diminuer le nombre de blessures, la technologie Azimut contribue Ă  rĂ©duire l’achalandage aux urgences et les hospitalisations, fait valoir le candidat Ă  la profession d’ingĂ©nieur. Le traitement d’une fracture de la hanche et la rĂ©habilitation rĂ©sultante sont extrĂȘmement coĂ»teux pour le systĂšme de santĂ©. »

Dossier Innovations technologiques (suite) P54 | septembre-octobre 2023 | Plan

L'Association des ïŹrmes de gĂ©nie-conseil – QuĂ©bec (AFG) vous invite Ă  la soirĂ©e de remise des Grands Prix du gĂ©nie-conseil quĂ©bĂ©cois 2023, le mardi 26 septembre prochain Ă  compter de 17 heures au Centre Mont-Royal, Ă  MontrĂ©al.

Sous le thĂšme Au premier plan de l’innovation, l’évĂ©nement animĂ© par StĂ©phane Bellavance rĂ©unira plus de 350 dirigeants et professionnels du gĂ©nie-conseil quĂ©bĂ©cois, donneurs d’ouvrage et partenaires aïŹn de rĂ©compenser les meilleurs projets rĂ©alisĂ©s partout au QuĂ©bec et ailleurs dans le monde!

17 h 00 Arrivée des invités et cocktail de bienvenue

18 h 00

18 h 15

18 h 20

Ouverture de l’auditorium Remise des prix

Allocution d’ouverture prĂ©sentĂ©e par prĂ©sentĂ©e par

20 h 45 Cocktail festif

NOUVEAU : billets gratuits disponibles pour assister Ă  la remise des prix en direct par webdi usion!

présentée par

Maud Cohen, ing., FIC, MBA, ASC

Directrice générale

Polytechnique Montréal

PARTENAIRE MAJEUR PARTENAIRE PRINCIPAL
Billets en vente ici : www.afg.quebec/grands-prix

Amazon : les secrets d’une innovation exponentielle

Le 13 novembre 2023, l’ingĂ©nieur RĂ©jean Bourgault, directeur national du secteur public pour Amazon Web Services Canada, animera un dĂźner-confĂ©rence traitant de la culture de l’innovation chez Amazon.

Par Clémence Cireau Photos : Amazon Canada

Dossier
Innovations technologiques
P56 | septembre-octobre 2023 | Plan
EntraĂźnement de robots de pointe, triant les colis de la clientĂšle et les rendant prĂȘts pour la livraison.

Amazon, multinationale fondĂ©e par Jeff Bezos en juillet 1994 Ă  Seattle autour d’une librairie en ligne, domine dĂ©sormais toutes les sphĂšres commerciales et s’étend Ă  la pointe des services technologiques. Ce modĂšle de rĂ©ussite repose sur une culture de l’innovation entretenue Ă  tous les Ă©chelons de l’entreprise.

C’est en 2017 que RĂ©jean Bourgault, ing., rejoint Amazon Web Services (AWS) Canada, quelques mois aprĂšs que l’entreprise dĂ©cide de lancer Ă  MontrĂ©al une grande rĂ©gion infonuagique regroupant plusieurs centres de donnĂ©es. En tant que directeur national pour le secteur public, RĂ©jean Bourgault dĂ©tient la confiance des clients d’AWS dans divers secteurs comme la santĂ©, l’éducation et la dĂ©fense. « Mes Ă©quipes accompagnent les provinces, les ministĂšres, les ONG pour effectuer leur transformation numĂ©rique en adoptant l’infonuagique, indique-t-il. Nous n’avons de cesse de leur dĂ©montrer les avantages de cette transition en termes d’efficacitĂ©, de productivitĂ©, de sĂ©curitĂ© et de capacitĂ© d’innovation. Aujourd’hui, nos clients

peuvent choisir parmi plus de 240 services allant du stockage de donnĂ©es Ă  la sĂ©curitĂ©, en passant par l’Internet des objets, l’apprentissage automatique, et bien plus encore pour mieux accomplir leurs missions. » Il affirme d’ailleurs que « les entreprises canadiennes utilisant l’infonuagique sont deux fois plus innovantes que les autres ».

UNE MÉTHODOLOGIE CULTURELLE ET DES ASTUCES CONCRÈTES

PersuadĂ© que la technologie d’aujourd’hui façonne un avenir prometteur pour le Canada et le monde, RĂ©jean Bourgault est rĂ©guliĂšrement invitĂ© Ă  donner des confĂ©rences.

« La confĂ©rence que je donnerai le 13 novembre est la plus demandĂ©e parmi la centaine de prĂ©sentations proposĂ©es par Amazon. Mon objectif est d’offrir aux ingĂ©nieurs prĂ©sents des astuces concrĂštes qu’ils pourront utiliser pour renforcer leurs projets et leur entreprise. » Selon lui, les ingĂ©nieures et les ingĂ©nieurs disposent d’un « goĂ»t de l’innovation intrinsĂšque au domaine ».

Les entreprises ne mettent pas pour autant forcément en place une

mĂ©thodologie suffisamment axĂ©e sur l’innovation, prĂ©cise-t-il. « Chez Amazon, c’est toute une culture : nous utilisons l’approche des bĂątisseurs. DĂšs le processus de recrutement, les questions sont tournĂ©es en ce sens pour dĂ©celer en chacun le potentiel innovant. » Afin que ce potentiel puisse ĂȘtre mis en action Ă  des Ă©chelles trĂšs diffĂ©rentes, le concept de « deux pizzas » est appliquĂ©. « La taille d’une Ă©quipe ne doit pas dĂ©passer un groupe pouvant ĂȘtre nourri par deux pizzas. Ça permet une plus grande autonomie et une meilleure rĂ©activitĂ©. Nous insistons Ă©galement sur l’absolu besoin d’ĂȘtre Ă  l’écoute des clients, puisque de 90 Ă  95 % des innovations d’Amazon proviennent d’un besoin signalĂ© par un client. »

L’une des autres particularitĂ©s de cette culture de l’innovation est de toujours travailler Ă  rebours. Lorsqu’une Ă©quipe propose une idĂ©e de nouveau service, elle commence par rĂ©diger un communiquĂ© de presse fictif Ă  propos du lancement du service pour le prĂ©senter en interne. AprĂšs avoir pris connaissance des rĂ©actions Ă  ce communiquĂ© de presse, l’équipe rĂ©dige un texte de prĂ©sentation de six pages

« Nous insistons Ă©galement sur l’absolu besoin d’ĂȘtre Ă  l’écoute des clients, puisque de 90 Ă  95 % des innovations d’Amazon proviennent d’un besoin signalĂ© par un client. »
Plan | septembre-octobre 2023 | P57
Bourgault, ing.

qui sera la base de ce nouveau service. C’est un processus rĂ©current qui alimente la prise de dĂ©cision et qui est parfois entamĂ© deux ou trois ans avant le lancement d’un nouveau service. « Il est essentiel de prendre le temps de penser, de poser ses idĂ©es et de bien les rĂ©diger, dĂ©clare RĂ©jean Bourgault. Nous rĂ©servons d’ailleurs un temps de lecture, de rĂ©flexion et d’apprentissage pour l’ensemble de mon Ă©quipe tous les mercredis matin. Avec cette mĂ©thode, on ne perd jamais de vue l’objectif final d’une innovation. »

Cette mĂ©thodologie est appliquĂ©e Ă  tous les Ă©chelons de l’entreprise afin que tous et toutes soient sur un pied d’égalitĂ©. « C’est dans ces conditions que l’innovation peut vraiment devenir une culture. Les clients qui ont assistĂ© Ă  cette

conférence nous le disent ensuite : ils ont commencé à appliquer nos méthodes, et ça fonctionne ! »

L’IA AU COLLOQUE DE L’ORDRE

Lorsqu’on parle d’innovation aujourd’hui, les questionnements se concentrent rapidement autour des enjeux de l’intelligence artificielle. « Nous dĂ©veloppons l’IA depuis plus de 25 ans chez Amazon, c’est un domaine que l’on maĂźtrise dĂ©sormais trĂšs bien, signale l’ingĂ©nieur. Internet a dĂ©mocratisĂ© l’information ; je crois que l’IA gĂ©nĂ©rative va dĂ©mocratiser la technologie ! »

Au cours du dĂźner-confĂ©rence « La culture de l’innovation en entreprise, gage de succĂšs », dans le cadre du Colloque annuel de l’Ordre, RĂ©jean Bourgault expliquera comment

Réjean Bourgault, ing., en bref

l’IA aidera les ingĂ©nieures et les ingĂ©nieurs et jouera un rĂŽle dans leur carriĂšre. « Sans trop rĂ©vĂ©ler la teneur de ma prĂ©sentation, je peux vous dire que l’IA va accĂ©lĂ©rer l’innovation dans tous les domaines. En design industriel par exemple, elle permettra de rĂ©aliser des prototypes en simulation beaucoup plus rapidement. »

Le dĂźner-confĂ©rence du 13 novembre 2023 promet ainsi d’ĂȘtre riche en idĂ©es concrĂštes pour les ingĂ©nieures et les ingĂ©nieurs qui s’intĂ©ressent Ă  la culture de l’innovation. RĂ©jean Bourgault conclut avec une maxime : « Mon pĂšre disait toujours : si tu vas dans un sĂ©minaire et que tu ressors avec au moins une idĂ©e nouvelle, tu as bien fait de t’y rendre ! J’espĂšre que les personnes prĂ©sentes Ă  la confĂ©rence repartiront avec ce sentiment ! »

DiplĂŽmĂ© de l’UniversitĂ© de Sherbrooke en 1988, RĂ©jean Bourgault est membre de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec depuis 1989. Lorsqu’on l’interroge sur sa trajectoire en gĂ©nie, il avoue qu’il a toujours su vouloir ĂȘtre ingĂ©nieur : « Je jouais encore avec des Lego Ă  17 ans !»

Le gĂ©nie est une histoire de famille ; dĂšs l’ñge de six ans, il accompagnait son pĂšre – propriĂ©taire de boutiques d’électronique – Ă  ses rendez-vous. À l’universitĂ©, RĂ©jean Bourgault participe Ă  un concours avec son frĂšre et conçoit sa propre antenne satellite. Une fois diplĂŽmĂ©, son ambition se tournera vers l’entreprise Nortel, ancienne entreprise canadienne du secteur des activitĂ©s sans fil et des entreprises, oĂč il dĂ©ploiera ses compĂ©tences pendant 21 ans.

« J’ai participĂ© Ă  la construction de l’infrastructure tĂ©lĂ©phonique du Canada, au dĂ©veloppement d’Internet et j’ai ensuite rejoint les Ă©quipes du sans-fil, 2G et 3G », retrace-t-il. Tous ces postes l’ont amenĂ© Ă  travailler Ă  Paris et Ă  Hong Kong.

Dossier
Innovations technologiques (suite)
P58 | septembre-octobre 2023 | Plan

ARP (Assurance Responsabilité Professionnelle) Saviez-vous que...

PROCESSUS DÉCISIONNEL

Conseil d’administration

Son mandat : prendre les dĂ©cisions Ă  la suite des recommandations du ComitĂ© d’assurance responsabilitĂ© professionnelle afin d’assurer une gouvernance saine, transparente et Ă©quitable des rĂ©gimes collectifs de l’Ordre.

COMMENT ?

2

ComitĂ© d’assurance responsabilitĂ© professionnelle (CARP)

Son mandat : surveiller les rĂ©gimes collectifs de l’Ordre et Ă©mettre des recommandations au Conseil d’administration.

Composition : 2 membres du Conseil d’administration de l’Ordre + 4 ingĂ©nieur.e.s exerçant en pratique privĂ©e dans des petites et moyennes entreprises.

Étude de marchĂ©* : Le CARP recommande au Conseil d’administration de lancer un appel de propositions pour la sĂ©lection de l’assureur des rĂ©gimes collectifs de l’Ordre.

Le Conseil d’administration, aprĂšs Ă©tude et analyse des avantages et des inconvĂ©nients des recommandations, autorise le lancement de l’appel de propositions en consĂ©quence. C’est ce qui a Ă©tĂ© fait Ă  la suite d’une Ă©tude de marchĂ© dĂ©butĂ©e en aoĂ»t 2022.

* L’étude de marchĂ© permet de dĂ©gager une lecture optimale sur l’état du marchĂ© d’assurance et sur le moment opportun pour la sĂ©lection d’un assureur. Elle est entreprise par BFL CANADA, le courtier exclusif de l’Ordre, et revue par un actuaire indĂ©pendant avant d’ĂȘtre prĂ©sentĂ©e au CARP.

QUAND ?

Janvier 2023 : DĂ©cision du Conseil d’administration du retour au marchĂ©.

Juin 2023 : Lancement de l’appel de propositions.

Septembre 2023 : Recommandation du CARP au Conseil d’administration sur le choix de l'assureur ou du gestionnaire d'assurance.

Septembre 2023 : Confirmation du choix de l’assureur ou du gestionnaire d'assurance par le Conseil d’administration.

1er avril 2024 : Souscription des polices d'assurance auprùs du nouvel assureur ou du nouveau gestionnaire d’assurance.

Pour tout savoir sur l’assurance responsabilitĂ© professionnelle en 4 vidĂ©os de 1 minute.

P74 | juillet-août 2023 | Plan
La sĂ©lection de l’assureur est une dĂ©cision commune et rĂ©flĂ©chie ! 1
Plan | septembre-octobre 2023 | P59

Parcours d’entreprise

NUCLEOM

Faire sa chance

Olivier Marcotte, ing., fondateur de Nucleom, a saisi l’occasion de crĂ©er une entreprise dans le trĂšs nichĂ© crĂ©neau des essais non destructifs.

Il s’agit d’un domaine en pleine expansion, puisque les fournisseurs d’hydroĂ©lectricitĂ© ou les opĂ©rateurs de centrales hydroĂ©lectriques et nuclĂ©aires ont besoin plus que jamais de faire inspecter leurs installations.

Par Pascale Guéricolas

Photos : Chantal Carbonneau, Photographie f8

P60 | septembre-octobre 2023 | Plan

Olivier Marcotte dĂ©teste les regrets. S’appesantir sur la carriĂšre qu’il aurait dĂ» faire s’il avait pris telle ou telle dĂ©cision Ă  tel moment ou tel autre de sa vie, trĂšs peu pour lui. Alors il fonce, et crĂ©e sa chance. Comme en 2004, lors d’un sĂ©jour en Allemagne pour y faire un stage liĂ© au baccalaurĂ©at en gĂ©nie physique qu’il finalise Ă  l’UniversitĂ© Laval. En une soirĂ©e, au cours d’une discussion informelle, il dĂ©croche un stage Ă  l’UniversitĂ© technique de Munich comme assistant d’enseignement. Il rĂ©ussit de surcroĂźt Ă  trouver une chambre, certes modeste, pour se loger. « Le salaire du stage payait mon logement, c’était parfait », mentionne le PDG de Nucleom, un sourire dans la voix.

Autre occasion saisie quelques mois plus tard quand une rencontre fortuite avec une inconnue dans le mĂ©tro lui ouvre les portes de l’Institut Max-Planck de physique extraterrestre. Ce fut une expĂ©rience marquante pour ce garçon « un peu nerd », selon ses propres termes, amoureux de l’exploration spatiale. DĂšs son plus jeune Ăąge, il s’enthousiasme pour les innovations technologiques prĂ©sentĂ©es Ă  l’émission DĂ©couverte, pendant que les copains et copines de la garderie suivent les aventures de Passe-Partout

Avec le recul, le laurĂ©at du prix Honoris Genius –Entrepreneuriat 2023 de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec constate que ces expĂ©riences Ă  l’étranger lui ont donnĂ© un solide savoir-ĂȘtre, autrement dit de la dĂ©brouillardise, et de bons rĂ©flexes sociaux, des outils trĂšs utiles quand il fonde Nucleom, en 2010, d’abord seul, puis avec un associĂ© deux ans plus tard. Mais n’anticipons pas.

À son retour au QuĂ©bec en 2006, la dĂ©prime du retour se fait sentir. Son baccalaurĂ©at terminĂ©, Olivier Marcotte se cherche un peu. Un de ses camarades d’études, Mathieu Beauchesne, l’introduit chez MĂ©taltec, une entreprise spĂ©cialisĂ©e dans les essais non destructifs. Pendant deux ans, il dĂ©couvre ce secteur consacrĂ© Ă  l’inspection de haut niveau, dans l’industrie nuclĂ©aire, les pĂątes et papiers, la pĂ©trochimie. Cette technologie a pour but de sauver des vies avant qu’elles ne soient en danger, comme le rĂ©sume son collĂšgue de longue date Jean-François Martel.

CARRIÈRE EN ENVOL

PassionnĂ© par cet univers, le jeune diplĂŽmĂ© choisit de voler de ses propres ailes en 2010. La centrale Gentilly-2 lui alloue des contrats pour prĂ©parer sa campagne de prĂ©vention sur le circuit primaire du rĂ©acteur, en mettant au point la documentation, les Ă©quipements, le type de formation. Puis, les responsables de certaines centrales nuclĂ©aires ontariennes, qui l’avaient connu par rĂ©putation et avaient apprĂ©ciĂ© sa rigueur, le sollicitent.

« C’est un travail de haute prĂ©cision oĂč l’on utilise des robots pour dĂ©tecter d’éventuelles fissures dans les rĂ©acteurs nuclĂ©aires, les tuyaux d’alimentation en eau, les soudures, explique l’ingĂ©nieur. Plusieurs des rĂ©acteurs CANDU, fabriquĂ©s au Canada, sont en fin de vie et il faut surveiller les effets de la corrosion. Nous utilisons diffĂ©rentes technologies pour procĂ©der Ă  ces inspections comme les ultrasons, la radiographie, les courants de Foucault. » Rapidement, les offres de

« Plusieurs des réacteurs CANDU sont en fin de vie et il faut surveiller les effets de la corrosion. Nous utilisons différentes technologies pour procéder à ces inspections. »
Plan | septembre-octobre 2023 | P61
Olivier Marcotte, ing. Nucleom

service s’accumulent et la fibre entrepreneuriale d’Olivier Marcotte l’incite à se lancer en affaires en fondant sa propre entreprise, puis à s’associer avec Mathieu Beauchesne.

Prudent, le duo se verse de modestes salaires au dĂ©but. Il faut garder le maximum de liquiditĂ©s afin d’investir les centaines de milliers de dollars nĂ©cessaires pour acheter les technologies haut de gamme qui servent Ă  procĂ©der aux inspections. L’industrie pĂ©trochimique, Ă©olienne, les mines, les fabricants de poutres pour les ponts ne tardent pas Ă  faire appel Ă  la jeune entreprise Nucleom, installĂ©e Ă  QuĂ©bec au cƓur d’un Ă©cosystĂšme tournĂ© vers les essais non destructifs.

Lorsqu’on demande Ă  Olivier Marcotte comment on passe en une dĂ©cennie de 0 dollar Ă  un chiffre d’affaires tournant autour de 40 millions de dollars et Ă  200 employĂ©es et employĂ©s – ce qui lui a valu le premier rang pour la croissance d’une entreprise en 2017 Ă  QuĂ©bec –, il rĂ©pond : « Je suis entourĂ© d’un personnel

dĂ©vouĂ© ; tous les membres de l’équipe travaillent dans l’entreprise comme si c’était la leur. Je dirige beaucoup Ă  l’instinct, de façon organique, en m’entourant de gens diffĂ©rents. Nous prenons plaisir Ă  nous lancer des dĂ©fis entre nous. J’essaie de laisser leur crĂ©ativitĂ© s’exprimer. »

AprĂšs QuĂ©bec, l’ingĂ©nieur en physique a ouvert des bureaux Ă  MontrĂ©al, Edmonton et surtout en Ontario, oĂč l’industrie nuclĂ©aire connaĂźt un vĂ©ritable renouveau comme dans de nombreux pays partout sur la planĂšte. Le domaine de l’énergie constitue d’ailleurs le cƓur de Nucleom. RĂ©cemment, Hydro-QuĂ©bec a signĂ© une entente avec Nucleom pour la commercialisation de sondes d’inspection de lignes Ă©lectriques. Le marchĂ© du nuclĂ©aire amĂ©ricain, tout comme celui de l’Europe, ou de la CorĂ©e – qui utilise des rĂ©acteurs CANDU – intĂ©resse aussi Olivier Marcotte. Sans parler de l’Afrique, oĂč se dĂ©roulent dĂ©jĂ  plusieurs projets miniers au Congo et au Burkina Faso. Non, vraiment, le PDG de Nucleom n’a aucun regret !

â–Č
Parcours d’entreprise
P62 | septembre-octobre 2023 | Plan
Essais non destructifs sur tuyau d’alimentation d’un rĂ©acteur.

L’entrepreneuriat en gĂ©nie au QuĂ©bec et son Ă©cosystĂšme

Consultez l’étude en ligne : bit.ly/genie-entrepreneuriat

ÉT UDE

Professionnelle formĂ©e Ă  l’étranger

Cap sur les énergies renouvelables

Selon Sarah Mollier, pour résoudre les problÚmes liés aux changements climatiques, il faut miser sur les énergies renouvelables et sur la mixité dans les équipes de travail.

En sortant du lycĂ©e, Sarah Mollier avait dĂ©jĂ  trouvĂ© sa voie : le gĂ©nie Ă©nergĂ©tique, et plus prĂ©cisĂ©ment les Ă©nergies renouvelables. En France, pour intĂ©grer une Ă©cole d’ingĂ©nierie, il faut faire deux ans de classe prĂ©paratoire et passer un concours. Bonne Ă©lĂšve, Sarah Mollier rĂ©ussit le concours, mais elle n’est pas acceptĂ©e dans l’école de son choix. « Cette Ă©cole Ă©tait trop spĂ©cialisĂ©e en gestion de l’eau ; je voulais un programme plus ciblĂ© sur l’énergie et l’environnement », prĂ©cise-t-elle. FidĂšle Ă  ses aspirations, elle prĂ©fĂšre redoubler pour retenter sa chance dans une Ă©cole qui corresponde mieux Ă  ses champs d’intĂ©rĂȘt. La deuxiĂšme fois sera la bonne, et elle intĂšgre l’École des mines d’AlĂšs, dans le sud de la France. Comme le programme de cette Ă©cole inclut une expĂ©rience

P64 | septembre-octobre 2023 | Plan

internationale, elle vise le QuĂ©bec. « Étant donnĂ© que prĂšs de 99 % de l’énergie Ă©lectrique produite au QuĂ©bec est renouvelable, ça semblait un bon choix de faire des Ă©tudes au QuĂ©bec », indique Sarah Mollier. Elle s’inscrit alors Ă  Polytechnique MontrĂ©al pour faire une maĂźtrise en gĂ©nie Ă©nergĂ©tique. « Polytechnique MontrĂ©al offre un programme de maĂźtrise option Énergies renouvelables, c’était donc dans la continuitĂ© de ma spĂ©cialisation, poursuit-elle. C’était parfait pour moi ! »

Sa maĂźtrise la conduit Ă  faire un stage dans les laboratoires de CanmetÉNERGIE, Ă  Varennes, oĂč elle Ă©value le potentiel des thermopompes pour rĂ©duire la consommation d’énergie et les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre tout en amĂ©liorant la flexibilitĂ© du rĂ©seau Ă©lectrique. En 2020, elle termine ses Ă©tudes, doublement diplĂŽmĂ©e : une maĂźtrise de Polytechnique MontrĂ©al et le diplĂŽme d’ingĂ©nieure de l’École des mines d’AlĂšs.

ATOUT MONTRÉAL

Si Sarah Mollier a choisi de venir Ă  MontrĂ©al, c’est aussi pour la qualitĂ© de vie qui y rĂšgne. « Le QuĂ©bec et la ville de MontrĂ©al ont une trĂšs bonne rĂ©putation Ă  l’étranger pour la qualitĂ© de vie et la sĂ©curitĂ©. J’avais le choix d’aller dans d’autres villes, mais quand je me demandais oĂč je voulais rester aprĂšs mes Ă©tudes, c’était le QuĂ©bec et MontrĂ©al qui gagnaient », dĂ©clare-t-elle. De fait, sa stratĂ©gie d’ĂȘtre diplĂŽmĂ©e en France et au QuĂ©bec avait aussi pour but de lui ouvrir plus de portes sur le marchĂ© de l’emploi. Cette stratĂ©gie s’est avĂ©rĂ©e fort utile quand la COVID-19 s’est pointĂ©e au printemps 2020 alors que la jeune femme faisait son stage Ă  CanmetÉNERGIE. Au lieu de risquer un retour en France, dans un contexte pandĂ©mique et un marchĂ© de l’emploi hasardeux, elle a prĂ©fĂ©rĂ© rester au QuĂ©bec et travailler Ă  CanmetÉNERGIE.

Le moment Ă©tait venu pour elle d’entreprendre les dĂ©marches afin d’obtenir le titre d’ingĂ©nieure au QuĂ©bec.

En vertu de l’Arrangement de reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles, son diplĂŽme en gĂ©nie Ă©tait reconnu par l’Ordre, mais elle devait faire valider trois annĂ©es d’expĂ©rience de travail et rĂ©ussir l’examen professionnel pour obtenir le titre d’ingĂ©nieure de l’Ordre. Comme elle avait Ă  son actif plusieurs stages en entreprise rĂ©alisĂ©s durant sa formation Ă  AlĂšs en plus de son passage Ă  CanmetÉNERGIE, elle n’a eu aucune difficultĂ© Ă  totaliser trois annĂ©es d’expĂ©rience. C’est maintenant en tant qu’ingĂ©nieure qu’elle poursuit son travail Ă  CanmetÉNERGIE. « Finalement, j’aime mon travail, j’aime beaucoup vivre Ă  MontrĂ©al ; c’est une ville dynamique et j’ai dĂ©cidĂ© d’y rester », assure Sarah Mollier. Elle s’implique dans son quartier, elle est bĂ©nĂ©vole Ă  la Remise, une bibliothĂšque d’outils qui propose des ateliers de travail du bois, de couture et de rĂ©paration de vĂ©lo. Sportive, elle se dĂ©place d’ailleurs en vĂ©lo.

DE L’IMPORTANCE DES MODÈLES FÉMININS ET DE LA MIXITÉ

Au secondaire, Sarah Mollier avait un profil plus scientifique que littĂ©raire. « Ce qui a beaucoup jouĂ©, ce sont mes profs, femmes et hommes, qui m’ont donnĂ© le goĂ»t des sciences. SĂ»rement que des professeures m’ont influencĂ©e, reconnaĂźt-elle. Avoir des modĂšles fĂ©minins dans les matiĂšres scientifiques, ça peut aider, on se dit qu’on peut faire comme elles plus tard. » C’est pourquoi elle a participĂ© Ă  la JournĂ©e internationale des femmes et des filles de science en fĂ©vrier dernier. « C’est important de montrer aux filles que c’est possible d’étudier et de faire carriĂšre en sciences et qu’il y a une place pour elles », affirme-t-elle. La mixitĂ© et, plus largement, la diversitĂ© sont essentielles pour trouver des solutions aux grands enjeux comme les changements climatiques et, comme Sarah Mollier le dit, « il faut avoir le point de vue des femmes pour rĂ©soudre l’équation ».

« Avoir des modĂšles fĂ©minins dans les matiĂšres scientifiques, ça peut aider, on se dit qu’on peut faire comme elles plus tard. C’est pourquoi j’ai participĂ© Ă  la JournĂ©e internationale des femmes et des filles de science. »
Plan | septembre-octobre 2023 | P65
Sarah Mollier, ing. CanmetÉNERGIE

Du rap dans le génie

Un pied dans la musique, un autre dans le gĂ©nie physique, ChloĂ© Pilon Vaillancourt cultive ses deux passions sans fausse honte. Pour cette curieuse inlassable, c’est une façon de garder l’équilibre et de nourrir sa crĂ©ativitĂ©.

Par Pascale Guéricolas Photos : Israel Valencia, Chloé Dulude et Didier Bicep

Pendant que d’autres brident leurs rĂȘves pour se consacrer Ă  un seul objectif, cette diplĂŽmĂ©e au baccalaurĂ©at en gĂ©nie physique les vit plutĂŽt de front. Autrement dit, ChloĂ© Pilon Vaillancourt s’investit autant dans la physique quantique et la thermodynamique que dans la musique. Un choix fructueux pour cette rappeuse, connue sous le nom de Marie-Gold, qui a dĂ©jĂ  produit deux albums et deux microalbums.

En 2018, le Gala alternatif de la musique indĂ©pendante salue sa contribution en accordant pour la premiĂšre fois de son histoire un prix Ă  une femme pour le meilleur « EP rap » ; MarieGold sera de nouveau rĂ©compensĂ©e en 2021. Et cela n’empĂȘche pas l’étudiante d’obtenir son diplĂŽme de Polytechnique MontrĂ©al en gĂ©nie physique en 2022.

Heureuse aujourd’hui de jongler avec deux passions qui nourrissent sa curiositĂ© insatiable, la jeune femme reconnaĂźt qu’il lui a fallu du temps pour s’afficher au grand jour comme artiste. « J’avais l’impression que, pour le milieu scientifique universitaire, ça avait l’air vulgaire de faire du rap, raconte la chanteuse. En fait, je me suis aperçue que les dirigeants de l’École connaissaient mes chansons, et valorisaient mon cĂŽtĂ© crĂ©atif. »

Pour mieux comprendre comment ChloĂ© Pilon Vaillancourt parvient Ă  faire rentrer deux carriĂšres dans une mĂȘme vie, il faut remonter Ă  son enfance hyperactive. Quand, Ă  l’ñge de

VAILLANCOURT
CHLOÉ PILON
P66 | septembre-octobre 2023 | Plan
RelÚve en génie

sept ans, elle combinait la lecture, le dessin, les concours d’art oratoire, les dictĂ©es, les activitĂ©s parascolaires. Puis suivent les triathlons, les pĂ©riples en vĂ©lo de plusieurs milliers de kilomĂštres, jusqu’à cet inoubliable voyage Ă  vĂ©lo en Inde, en 2013.

LE DÉCLIC DES SCIENCES

MĂ©ditation, yoga, sĂ©jours dans des fermes agroĂ©cologiques, la jeune femme se laisse porter par la vie et s’abreuve sans retenue Ă  diffĂ©rentes sources de connaissances. C’est justement en jouant dans la terre qu’elle prend conscience de sa fascination pour le monde de la chimie. Cette expĂ©rience dĂ©terminante dans son cheminement intellectuel l’amĂšne Ă  s’inscrire Ă  un certificat en Ă©cologie Ă  l’UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al, Ă  son retour Ă  MontrĂ©al.

Au moment oĂč elle suit un cours d’initiation en physique nuclĂ©aire, elle assiste, Ă©merveillĂ©e, Ă  un court-mĂ©trage sur la matiĂšre noire diffusĂ© au PlanĂ©tarium de MontrĂ©al. Elle entame aussi des discussions avec des Ă©tudiantes et des Ă©tudiants en physique qui nourrissent son intĂ©rĂȘt pour la façon dont les particules Ă©voluent dans l’univers.

En 2016, l’horizon se prĂ©cise. AprĂšs des cours prĂ©alables en biologie et en maths, ChloĂ© Pilon Vaillancourt plonge dans le gĂ©nie pour mettre son amour de la physique au service de son dĂ©sir d’agir dans une sociĂ©tĂ© en pleine tourmente climatique. Oui, mais la musique dans tout ça ? La rĂ©ponse courte serait de relier ChloĂ© Ă  son pĂšre, GaĂ©tan Pilon, propriĂ©taire du fameux Studio Victor Ă  MontrĂ©al oĂč ont dĂ©filĂ© Jean Leloup, Daniel BĂ©langer, Mara Tremblay, Catherine Durand. Pourtant, l’arrivĂ©e du rap dans sa vie a plutĂŽt coĂŻncidĂ© avec l’envie de mieux connaĂźtre un milieu frĂ©quentĂ© par ses amis, et surtout avec le besoin d’exprimer ses sentiments et sa crĂ©ativitĂ©, alors que ses Ă©tudes sollicitaient son cĂŽtĂ© cĂ©rĂ©bral.

Sa chanson « Beach Club » sur l’album Bienvenue Ă  Baveuse City, sorti en fĂ©vrier 2022, rĂ©sume bien la propension des humains Ă  conjuguer leurs divergences. Sur un rythme trĂšs dansant, la jeune rappeuse envoie

quelques piques aux jeunes de sa gĂ©nĂ©ration. En proie Ă  l’écoanxiĂ©tĂ© face Ă  des changements climatiques qui les dĂ©passent, plusieurs choisissent de se laisser aller Ă  la surconsommation. « Mal Ă  la tĂȘte comme Ă  ma terre, jeter serviettes, bouteille Ă  la mer sous le soleil, Bien j’y vois clair, si y’a plus rien Ă  faire autant faire la fĂȘte », chante et danse Marie-Gold en concert sur les scĂšnes des quatre coins du QuĂ©bec.

MUSIQUE ET ÉTUDES EN GÉNIE, LA COMBINAISON GAGNANTE

« La musique m’a aidĂ©e Ă  exprimer mon cĂŽtĂ© Ă©motif durant des Ă©tudes qui sollicitaient beaucoup mon cĂŽtĂ© rationnel, souligne la jeune femme. J’arrive Ă  la fin de ce cycle-lĂ , et je souhaite dĂ©sormais faire des sciences jusqu’à la fin de ma vie. » Agir pour l’environnement avec des outils scientifiques apaise un peu son Ă©coanxiĂ©tĂ©. En 2020, par exemple, la jeune stagiaire a contribuĂ© Ă  dresser une carte des zones inondables pour le centre de recherche Takata au Mexique, lĂ  oĂč la pollution s’en prend aux barriĂšres de corail. On espĂšre ainsi mieux protĂ©ger ce milieu fragile. En plus de son intĂ©rĂȘt pour les changements climatiques, la jeune diplĂŽmĂ©e est Ă©galement fascinĂ©e par la physique des particules et l’intelligence artificielle.

TrĂšs attirĂ©e par les Ă©nergies propres, ChloĂ© Pilon Vaillancourt croit que les innovations responsables vont pouvoir rĂ©pondre aux besoins de la sociĂ©tĂ©. À condition cependant que des rĂšglementations adĂ©quates encadrent l’activitĂ© humaine gĂ©nĂ©rant des gaz Ă  effet de serre.

Celle qui, pour mieux mener ses recherches, dispose d’un certificat en analyse des donnĂ©es avancĂ©es de Google ne voue pas pour autant un culte Ă  la technologie. « Je trouve merveilleux qu’on puisse avoir recours Ă  des innovations comme celles qui sont liĂ©es Ă  la sĂ©questration de carbone. Il faut cependant s’assurer dans le mĂȘme temps qu’un consommateur ne puisse pas commander 15 paquets par jour livrables par Amazon. Sinon, Ă  quoi ça sert ? »

« La musique m’a aidĂ©e Ă  exprimer mon cĂŽtĂ© Ă©motif durant des Ă©tudes qui sollicitaient beaucoup mon cĂŽtĂ© rationnel. J’arrive Ă  la fin de ce cycle-lĂ , et je souhaite dĂ©sormais faire des sciences jusqu’à la fin de ma vie. »
Chloé Pilon Vaillancourt
Plan | septembre-octobre 2023 | P67

L’engagement bĂ©nĂ©vole en rĂ©gion Ă©volue !

L’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec rĂ©organise le mode d’engagement des bĂ©nĂ©voles en rĂ©gion pour mieux soutenir et amplifier les actions de promotion de la profession. Au cours des prochains mois, les comitĂ©s rĂ©gionaux cesseront d’exister sous leur forme actuelle et seront redynamisĂ©s pour mettre l’accent sur l’ExpĂ©rience ambassadeurs/ambassadrices et optimiser le rayonnement de la profession auprĂšs de la relĂšve.

Les comitĂ©s rĂ©gionaux existent sous leur forme actuelle depuis 2013. Pendant dix ans, les activitĂ©s sur le terrain d’information, de formation et de promotion de la profession ont permis un rayonnement du gĂ©nie et de l’Ordre des ingĂ©nieurs dans 11 rĂ©gions du QuĂ©bec. En 2021, l’Ordre a créé le Programme de promotion de la

profession (PPP), qui vise Ă  joindre les jeunes de 12 Ă  18 ans dans les moments stratĂ©giques de leur parcours scolaire afin de susciter leur intĂ©rĂȘt pour la profession d’ingĂ©nieur et d’assurer la relĂšve de demain. Une attention particuliĂšre dans l’approche est portĂ©e aux jeunes filles afin d’atteindre l’objectif de l’initiative 30 en 30 d’IngĂ©nieurs Canada.

P68 | septembre-octobre 2023 | Plan

Dans la continuitĂ© de ce programme, la structure des activitĂ©s bĂ©nĂ©voles en rĂ©gion doit Ă©voluer pour fĂ©dĂ©rer les efforts. « Les actions actuelles des bĂ©nĂ©voles des comitĂ©s rĂ©gionaux vont se dĂ©velopper diffĂ©remment, explique Luc Vagneux, directeur du dĂ©veloppement de la profession Ă  l’Ordre. Nous souhaitons concentrer nos forces afin d’assurer un axe promotion de la profession encore plus fort. Étant donnĂ© que la formation sur le terrain et dans les organisations a pris un virage virtuel depuis la pandĂ©mie et que l’Ordre avait dĂ©ployĂ© la plateforme de formations Maestro en 2018, la diminution du nombre d’activitĂ©s offertes et de la participation sont des Ă©lĂ©ments qui ont pesĂ© dans la balance. Par contre, les visites formatives en entreprises demeureront dans les rĂ©gions ; la formule sera toutefois renouvelĂ©e et placĂ©e sous la gouverne du PĂŽle de prĂ©vention et de relations avec les contacts auprĂšs des employeurs. »

UNE NOUVELLE STRUCTURE, DE NOUVEAUX RÔLES

Les ingĂ©nieurs et les ingĂ©nieures bĂ©nĂ©voles pourront dĂ©sormais concentrer leurs efforts autour de l’ExpĂ©rience ambassadeurs/ambassadrices et des activitĂ©s de promotion de la profession dans leur rĂ©gion. « C’était de fait dĂ©jĂ  souvent le cas, les bĂ©nĂ©voles des comitĂ©s rĂ©gionaux sont aussi gĂ©nĂ©ralement des ambassadeurs et ambassadrices, prĂ©cise Luc Vagneux. Ainsi, ceux et

celles qui souhaitent le rester ou mĂȘme prendre plus de responsabilitĂ©s pourront Ă©galement devenir des ambassadeurs experts et des ambassadrices expertes de la profession au sein de quatre pĂŽles d’actions : la gestion et le dĂ©veloppement du PPP, le volet de l’ExpĂ©rience ambassadeurs/ambassadrices, la gestion des Ă©vĂšnements et la coordination des activitĂ©s sur le terrain. » Les activitĂ©s se poursuivront sous les mĂȘmes formules : prĂ©sentations en classe, ateliers scientifiques, kiosques, journĂ©es carriĂšre, compĂ©titions scientifiques, etc. « Seulement, on dĂ©charge les bĂ©nĂ©voles de la gestion et de l’organisation pour qu’ils et elles puissent se concentrer sur la rencontre avec les jeunes. C’est quand mĂȘme la partie la plus valorisante ! »

Les bĂ©nĂ©voles des pĂŽles d’actions de tout le QuĂ©bec seront en contact les uns avec les autres au cours de rencontres virtuelles afin d’échanger sur les meilleures pratiques. Une fois par an, ils et elles pourront aussi se retrouver Ă  l’occasion d’une journĂ©e de rencontres en prĂ©sentiel. « L’implication bĂ©nĂ©vole des ingĂ©nieurs et des ingĂ©nieures reste au cƓur du succĂšs du Programme de promotion de la profession, indique le directeur du dĂ©veloppement de la profession. Ce sont ces bĂ©nĂ©voles qui soutiennent et reprĂ©sentent la profession dans les Ă©tablissements et activitĂ©s scolaires. » GrĂące Ă  l’engagement des bĂ©nĂ©voles dans l’ensemble du territoire, l’Ordre a rencontrĂ© plus de 17 000 jeunes en 2022-2023, et a certainement rĂ©ussi Ă  crĂ©er l’étincelle pour que plusieurs dĂ©cident de faire carriĂšre en gĂ©nie !

« Les bĂ©nĂ©voles des comitĂ©s rĂ©gionaux sont aussi gĂ©nĂ©ralement des ambassadeurs et ambassadrices. Ainsi, ceux et celles qui souhaitent prendre plus de responsabilitĂ©s pourront Ă©galement le faire au sein des quatre pĂŽles d’actions.
»
Plan | septembre-octobre 2023 | P69
Luc Vagneux, CRIA Ordre des ingénieurs du Québec

Devenez

CE QUE VOUS FEREZ

> animer des ateliers scientifiques et présentations dans les établissements scolaires

> faire des parallÚles entre le génie et les activités en classe ou le quotidien des jeunes

> faire découvrir une profession inspirante à la prochaine génération

CE QUE NOUS CHERCHONS

> des ingénieur.e.s et des CPI

> des passioné.e.s par la profession

> des membres de tous les horizons, de toutes les disciplines

Devenez ambassadeur

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

ConformĂ©ment Ă  l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donnĂ© par la prĂ©sente que, le 15 juin 2023, Pierre Morin, ing., (membre no 37198) dont le domicile professionnel est situĂ© Ă  Chicoutimi, province de QuĂ©bec, a fait l’objet d’une dĂ©cision du ComitĂ© des requĂȘtes de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec relativement Ă  son droit d’exercice, Ă  savoir : Protection incendie

« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice de Pierre Morin, ing. (membre no 37198), en lui interdisant d’exercer toute activitĂ© professionnelle rĂ©servĂ©e aux ingĂ©nieurs par la Loi sur les ingĂ©nieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine de la protection incendie. Toutefois, Pierre Morin, ing., pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingĂ©nieur.e. »

Cette limitation du droit d’exercice de Pierre Morin, ing., est en vigueur depuis le 15 juin 2023.

Montréal, le 17 juillet 2023

Me Élie Sawaya, avocat SecrĂ©taire adjoint et chef des affaires juridiques

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

ConformĂ©ment Ă  l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donnĂ© par la prĂ©sente que, le 15 juin 2023, Dominik Dicaire, ing., (membre no 131344) dont le domicile professionnel est situĂ© Ă  Trois-RiviĂšres, province de QuĂ©bec, a fait l’objet d’une dĂ©cision du ComitĂ© des requĂȘtes de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec relativement Ă  son droit d’exercice, Ă  savoir : Protection incendie « DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice de Dominik Dicaire, ing. (membre no 131344), en lui interdisant d’exercer toute activitĂ© professionnelle rĂ©servĂ©e aux ingĂ©nieurs par la Loi sur les ingĂ©nieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine de la protection incendie. Toutefois, Dominik Dicaire, ing., pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingĂ©nieur.e. »

Cette limitation du droit d’exercice de Dominik Dicaire, ing., est en vigueur depuis le 15 juin 2023.

Montréal, le 17 juillet 2023

Me Élie Sawaya, avocat SecrĂ©taire adjoint et chef des affaires juridiques

Employeur

L’infolettre en

génie

Outils et contenus exclusifs pour gestionnaires

Abonnez-vous !

bit.ly/infolettre_employeur

Plan | septembre-octobre 2023 | P71 Avis

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

ConformĂ©ment Ă  l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donnĂ© par la prĂ©sente que, le 15 juin 2023, Jean Belley, ing., (membre no 108998) dont le domicile professionnel est situĂ© Ă  Gatineau, province de QuĂ©bec, a fait l’objet d’une dĂ©cision du ComitĂ© des requĂȘtes de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec relativement Ă  son droit d’exercice, Ă  savoir : Charpentes et fondations

« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d'exercice de Jean Belley, ing., en lui interdisant d’exercer toute activitĂ© professionnelle rĂ©servĂ©e aux ingĂ©nieurs par la Loi sur les ingĂ©nieurs lorsqu’elle se rapporte aux sous-domaines des systĂšmes actifs de protection contre les chutes et des systĂšmes d’ancrage (potelets, boulons d’ancrage et plaques de base) du domaine des charpentes et fondations. Toutefois, il pourra exercer dans ces sous-domaines sous la supervision d’un.e ingĂ©nieur.e. »

« DE LIMITER le droit d'exercice de Jean Belley, ing., jusqu'Ă  ce que les mesures de perfectionnement soient complĂ©tĂ©es avec succĂšs, en lui interdisant d’exercer toute activitĂ© professionnelle rĂ©servĂ©e aux ingĂ©nieurs par la Loi sur les ingĂ©nieurs lorsqu’elle se rapporte au sous-domaine des systĂšmes d’étaiements temporaires, du domaine des charpentes et fondations. Toutefois, il pourra exercer dans ce sous-domaine sous la supervision d’un.e ingĂ©nieur.e. »

La limitation volontaire du droit d’exercice de Jean Belley, ing., relative aux sous-domaines des systùmes actifs de protection contre les chutes et des systùmes d’ancrage (potelets, boulons d’ancrage et plaques de base) est en vigueur depuis le 15 juin 2023.

De plus, la limitation du droit d’exercice concernant le sous-domaine des systĂšmes d’étaiements temporaires est en vigueur depuis le 26 juin 2023.

Montréal, le 26 juillet 2023

Me Élie Sawaya, avocat SecrĂ©taire adjoint et chef des affaires juridiques

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

ConformĂ©ment Ă  l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donnĂ© par la prĂ©sente que, le 13 juillet 2023, Paul Renaud, ing., (membre no 20062) dont le domicile professionnel est situĂ© Ă  Gatineau, province de QuĂ©bec, a fait l’objet d’une dĂ©cision du ComitĂ© des requĂȘtes de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec relativement Ă  son droit d’exercice, Ă  savoir : Charpentes et fondations

« DE LIMITER le droit d'exercice de Paul Renaud, ing. (membre no 20062), jusqu'Ă  ce que les mesures de perfectionnement soient complĂ©tĂ©es avec succĂšs, en lui interdisant d’exercer toute activitĂ© professionnelle rĂ©servĂ©e aux ingĂ©nieurs par la Loi sur les ingĂ©nieurs, autrement que sous la supervision d’un.e ingĂ©nieur.e., lorsqu’elle se rapporte au domaine des charpentes et fondations, Ă  l’exception des activitĂ©s professionnelles suivantes :

‱ Inspection et surveillance des travaux (sans conception, sans vĂ©rification de conception, sans modification de la conception, Ă  moins d’exercer sous la supervision d’un.e ingĂ©nieur.e).

‱ VĂ©rification de conformitĂ© de dessins d’atelier dĂ©jĂ  authentifiĂ©s par un.e autre ingĂ©nieur.e (apposition d’un tampon de vĂ©rification ou dĂ©livrance d’un avis de conformitĂ© sĂ©parĂ©, et ce sans conception, sans vĂ©rification de conception, sans modification de la conception, Ă  moins d’exercer sous la supervision d’un.e ingĂ©nieur.e).

‱ Analyse et conception de supports et ancrages parasismiques pour des composants non structuraux et Ă©quipements (autres que ceux destinĂ©s Ă  la protection incendie et ceux contenant des matiĂšres toxiques, explosives ou dangereuses) de bĂątiments appartenant aux catĂ©gories de risque « faible » ou « normal » dĂ©crites Ă  la partie 4 du Code national du bĂątiment, tel qu’il est incorporĂ© dans le chapitre I du Code de construction du QuĂ©bec (chapitre B-1.1, r. 2). »

Cette limitation du droit d’exercice de Paul Renaud, ing., est en vigueur depuis le 21 juillet 2023.

Montréal, le 21 août 2023

Me Élie Sawaya, avocat SecrĂ©taire adjoint et chef des affaires juridiques

Avis P72 | septembre-octobre 2023 | Plan

AVIS DE RADIATION

FORMATION CONTINUE OBLIGATOIRE

ConformĂ©ment Ă  l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donnĂ© par la prĂ©sente que, le 15 juin 2023, le ComitĂ© des requĂȘtes de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec a prononcĂ© la radiation du membre dont le nom apparaĂźt ci-dessous, pour avoir fait dĂ©faut de se conformer aux obligations de la formation continue obligatoire conformĂ©ment au RĂšglement sur la formation continue obligatoire des ingĂ©nieurs

Cette décision est effective depuis le 17 juillet 2023.

Nom Prénom

Domicile professionnel

Abikhzer Michael Joseph MONTRÉAL

Montréal, le 17 juillet 2023

Me Pamela McGovern, avocate

SecrĂ©taire de l’Ordre et directrice des affaires juridiques

Veuillez communiquer avec le Service de l’accĂšs Ă  la profession (514 845-6141 ou 1 800 461-6141, option 1, ou par courriel : sac@oiq.qc.ca) afin de vĂ©rifier si les personnes dont le nom n’est pas suivi d’un astĂ©risque ont rĂ©gularisĂ© leur situation depuis le 17 juillet 2023.

AVIS DE RADIATION

ConformĂ©ment aux articles 156 et 180 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donnĂ© par la prĂ©sente que, le 6 juin 2023, le Conseil de discipline de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec a dĂ©clarĂ© John Vathis, dont le domicile professionnel est situĂ© Ă  MontrĂ©al, province de QuĂ©bec, notamment coupable de l’infraction suivante :

 « À MontrĂ©al, entre le ou vers le 21 aoĂ»t 2020 et le 9 fĂ©vrier 2022, en laissant et/ou permettant Ă  un non-ingĂ©nieur de conserver une copie de son sceau et en le laissant l’utiliser, l’ingĂ©nieur John Vathis a manquĂ© d’intĂ©gritĂ©, contrevenant ainsi Ă  l’article 3.02.01 du Code de dĂ©ontologie des ingĂ©nieurs »

Le Conseil de discipline a imposĂ© Ă  John Vathis, au regard de l’infraction, une pĂ©riode de radiation de trente (30) jours Ă  ĂȘtre purgĂ©e Ă  l’expiration des dĂ©lais d’appel. En consĂ©quence, John Vathis est radiĂ© du tableau de l’Ordre pour 30 jours Ă  compter du 9 juillet 2023 jusqu’au 7 aoĂ»t 2023 inclusivement.

Montréal, le 6 juillet 2023

Josée Le Tarte Secrétaire du Conseil de discipline

AVIS DE RADIATION

ConformĂ©ment aux articles 156 et 180 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donnĂ© par la prĂ©sente que, le 2 aoĂ»t 2023, le Conseil de discipline de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec a dĂ©clarĂ© Yann Tremblay, dont le domicile professionnel est situĂ© Ă  Shawinigan, province de QuĂ©bec, coupable de l’infraction suivante :

 « À Trois-RiviĂšres, au cours du mois de novembre 2021, et entre le ou vers le 12 et le 15 novembre 2021, dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, l’ingĂ©nieur Yann Tremblay a recouru ou s’est prĂȘtĂ© Ă  des procĂ©dĂ©s malhonnĂȘtes et douteux en dissimulant des processeurs Ă  son employeur, lorsque celui-ci le requĂ©rait, contrevenant ainsi Ă  l’article 3.02.08 du Code de dĂ©ontologie des ingĂ©nieurs »

Le Conseil de discipline a imposĂ© Ă  Yann Tremblay, au regard de cette infraction, une pĂ©riode de radiation de cinquante (50) jours Ă  ĂȘtre purgĂ©e Ă  l’expiration des dĂ©lais d’appel. En consĂ©quence, Yann Tremblay est radiĂ© du tableau de l’Ordre pour 50 jours Ă  compter du 6 septembre 2023 jusqu’au 25 octobre 2023 inclusivement.

Montréal, le 6 septembre 2023

Josée Le Tarte

Secrétaire du Conseil de discipline

Plan | septembre-octobre 2023 | P73

Du 26 mai au 14 août 2023 (période de réception des avis)

L’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec offre ses sincĂšres condolĂ©ances aux familles et aux proches des personnes dĂ©cĂ©dĂ©es suivantes :

GÉRALD ROBERT SCOTT BROMONT

YVES FORTIN QUÉBEC

Pour nous informer du dĂ©cĂšs d’une ou d’un membre, veuillez Ă©crire Ă  l’adresse suivante : sac@oiq.qc.ca

Mosaïque Pour une présence publicitaire dans plan. P74 | septembre-octobre 2023 | Plan

LINTON BAUDAINS SAINT-LAMBERT GAUDRY DELISLE MONTRÉAL RALPH EMIL FRISCHKNECHT BAIE-D'URFÉ
AVIS DE DÉCÈS Renseignements : Dominic Desjardins CPS MĂ©dia : 450 227-8414, poste 309 | ddesjardins@cpsmedia.ca

Examen professionnel

AVIS

À TOUS LES CANDIDATES ET CANDIDATS À LA PROFESSION

Dates des prochaines sĂ©ances d’examen

ConformĂ©ment au RĂšglement sur les autres conditions et modalitĂ©s de dĂ©livrance des permis de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec, voici les renseignements concernant les prochaines sĂ©ances d’examen :

Pour vous inscrire Ă  une sĂ©ance, vous devez vous rendre sur la plateforme d’inscription. Vous trouverez le lien vers la plateforme sur le site de l’Ordre Ă  la rubrique Je suis – Candidat Ă  la profession d’ingĂ©nieur (CPI). Pour en savoir plus, vous pouvez communiquer avec le Service Ă  la clientĂšle aux numĂ©ros suivants : 514 845-6141 ou 1 800 461-6141, option 1. En conformitĂ© avec la Loi sur la langue commune et officielle du QuĂ©bec, le français, cet examen est administrĂ© en français. Toutefois, les candidats et candidates qui se qualifient pour un permis temporaire selon l’article 37 de la Charte de la langue française peuvent obtenir un exemplaire bilingue du questionnaire.

Informez-nous

VOUS N’AVEZ PAS FOURNI À L’ORDRE UNE ADRESSE COURRIEL ?

Vous devez fournir Ă  l’Ordre une adresse courriel, laquelle doit ĂȘtre Ă©tablie Ă  votre nom (art. 60 du Code des professions). Cette adresse doit ĂȘtre fonctionnelle et vous permettre de recevoir les communications de l’Ordre.

VOUS DÉMÉNAGEZ OU CHANGEZ D’EMPLOI ?

Vous devez aviser le secrĂ©taire de l’Ordre de tout changement relatif Ă  votre statut, Ă  vos domiciles rĂ©sidentiel et professionnel, aux autres lieux oĂč vous exercez la profession et Ă  votre adresse courriel, si nĂ©cessaire, et ce, dans les 30 jours du changement (art. 60 du Code des professions).

VOUS AVEZ ÉTÉ DÉCLARÉ.E COUPABLE D’UNE INFRACTION CRIMINELLE OU

PÉNALE OU FAITES L’OBJET D’UNE POURSUITE CRIMINELLE ?

Vous devez informer le secrĂ©taire de l’Ordre que vous avez Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©.e coupable, au Canada ou Ă  l’étranger, d’une infraction criminelle ou disciplinaire ou que vous faites l’objet d’une poursuite pĂ©nale pour une infraction passible de cinq ans d’emprisonnement ou plus, et ce, dans les 10 jours oĂč vous ĂȘtes informĂ©.e de la dĂ©cision ou, selon le cas, de la poursuite (art. 59.3 du Code des professions).

Pour apporter des modifications Ă  votre profil, rendez-vous sur votre portail membres.oiq.qc.ca

D’INGÉNIEUR ET AUX PERSONNES
PERMIS
TEMPORAIRE
DÉTENTRICES D’UN
RESTRICTIF
SĂ©ance Lieu Date limite d’inscription 21 octobre 2023 Ă  13 h Sherbrooke 23 septembre 2023 4 novembre 2023 Ă  13 h Rimouski 7 octobre 2023 18 novembre 2023 Ă  9 h MontrĂ©al 21 octobre 2023 Plan | septembre-octobre 2023 | P75

Nouvelle cohorte d’ingĂ©nieures et ingĂ©nieurs en titre

Permis d’ingĂ©nieures et ingĂ©nieurs dĂ©livrĂ©s par le ComitĂ© d’admission Ă  l’exercice de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec du 22 mai au 30 juillet 2023

Aberbour, Nabil

Abou Arrage, Patrick

Abou Rjeily, Jad

Agachi, Igor

Agozzino, Claudia

Ajmi, Zakaria

Ajouamai, Zakaria

Akaffou, Stella-Malicia

Aksakal, Volkan

Alexandre, Philippe

Allaire, Julianne

Allard, Émilie

Allemand, BérangÚre

Amache Salazar, Alexander Antonio

Amouzegar, Ehsan

Angui, Jessica

Aouad, Peter Alexander

Arutyunyan, Lusine

Aseervatham, Jessica

Ashby, Emily

Asjad, Aqeel

Asselin, Olivier

Assiani, Rahma

Auclair, Antoine

Aury, Martin

Ayad, Abdel

Ba, Ndeye Seynabou

Bacon, Cédrik

Badrieh, Chelesty

Bahrami, Maysam

Bakhouche, Mohamed

Balihuta, Alain Miruho

Ballouk, Salim

Barboux, Brian

Bassily, Moheb

Bauret, Nicolas

Bazinet, Alexandre

Bazyar, Hassan

Bea Jaramillo, Alberto

Beauchamp, Étienne

Beauchamp-De Géry, Thomas

Beauchemin, Caroline

Beauchesne, Antony

Beaudet, Alexandre

Beaulé, Edouard

Beaulieu, Jason

Beaulne, Danyk

Beausoleil, Simon

Beiko, Thierry

Bélair, Alec

Belguidoum, Reny

Belhachemi, Fatima Ez-Zahra

Bellalou, Akemdin

Ben Hassine, Ghada

Ben Romdhane, Youssef

Benchakar, Younes

Bennett, Charlotte

Benterkia, Abdelhafid

Bergeron, Nicolas

Bernier, Camille

Bertot, Joël

Bérubé, Samuel

Betrous, Maged

Beya Balufu, Joel

Bigo, Olivier

Bilodeau-Lecomte, Éloïse

Bisaillon, Simon

Bisson, Frédéric

Bisson, Mathieu

Blanchette, Mélina

Boily, Laurence

Boily-Auclair, Emile

Boivin-Rioux, Jean-Charles

Bordeleau, Julien

Boucetta, Jihad

Bouchard, Jésis

Bouchard, Olivier

Bouchard, Pierre-Olivier

Boucher, Luc

Boucher, Samuel

Boudier, JérÎme

Boulanger, Rémi

Boulianne, Étienne

Boulianne, Guillaume

Bourassa, Julien

Bourassa, Renaud

Bouthillette, Francis

Boyé Guité, Emeric

Branchaud, Alex

Breton Vincent, Guillaume

Briand, Jordon

BriĂšre, Dominic

Brouillette, Cameron

Bruel, Charles

Bureau, Arnaud

Camargo Salinas, Alexandra

Carbonaro, Carlo

Cardinal, Thomas

Caron, Chloé

Castel, Privaël

Castello Fatala, Gisele Augusta

Castillo-Buca, Vlad Chabot, Hubert Chabot, Louis Chahine, Charbel Chahine, Ralph Champagne-Fawer, Francis

Chapotard, Vincent Charest, Olivier Chartré-Bérubé, Samuel Chehboub, Samy Cherif-Touil, Amine Chowdhury, Soumya Sundar Cloutier, CÎme Collin, Louis-Michel Concha Fernandez, Diego Corne, Raphael Corrigan, Jason CÎté, Joey CÎté, Olivier CÎté, Raphaël CÎté, Samuel Cumming, Bryan Cunningham, Nicolas Cusson, Charlotte Dadoun, Kevin Daigle, Alison Dal Mas, Ambre Dandurand, Charles-Olivier

Danita, Ioan Vladimir Daoust, Guillaume Daure-Cagnol, Pierre-Emmanuel David-Poulin, Stéphanie

Delobel, Philippe

Demelo Craveiro, Anthony

Dena, Diby

Deniau, François Deraps, Francis

Des Roches, Mathieu

Desbiens, Jean-Nicolas

Desmarais-Lebel, Sam

Desormeaux, Frédéric

D'esteve De Pradel, Olivier

Dion, Marc-Antoine

Dionne, Jean-Philippe

Disanski, Mihail

Dodier, Vincent

Dorosti Hasan Kiadeh, Sahar

Doskotch, Kenneth

Doucet, Guillaume

Douville, Josy-Anne

Drexler, David

Dubé, Jean-Christophe

Dubé, Michaël

Dufresne, Justine

Dumas, Catherine

Dumont-Grant, Maggie

Dupont, Vincent

Duquette, Marie-Danielle

Duval, Nicolas

El-Chami, Ismail

El-Haddad, Christelle

El-Outari, Karim

Elshebshiry, Moustafa

Ennaifer, Emira

Erfanian Mazin, Hooman

Eshraghian, Sirous

Estimable, Wilfrid

Junior

Ezzahiri, Abdelhalim

Fafard, Frédéric

Favreau, Alexandre

Ferrari Arredondo, Sylvana

Fillion, Maxime

Forsley Levesque, William

Fortin, Eva

Fournier, Jean-Philippe

Fournier, William

Frémont, Charles

Gagné-Lemire, François-Emmanuel

Gagnon, Frédéric

Gagnon, Mathieu

Gagnon, Nathan

Gagnon, Rémi

Gagnon, Rémi

Gagnon, Samuel

Gagnon-Proulx, Anthony

Gallien, Simon

Garneau, Brittany

Garnier, Camille

Gauthier, Jonathan

Gauthier-Thibodeau, Sandrine

Gauthier-Wong, Maxime

Gauvin, Pierre-Olivier

Gérard, Nicolas

Gervais, Marc-Antoine

Ghanem, Jean Mark

Gignac, Frédérick

Gill, Marie-Philippe

Gingras, Bryan

Gingras, Danny

Girard, Alexandre

Girouard, Philippe

Gobeil, Philippe

Godard, Maxime

Gomes Brito, Alexandre

Goudekelian, Anthony

Gratton, Félix

Guay, Francis

Guay, Philippe

Gueye, El Hadj Matar

Guyot, Quentin

Hafdi, Abderrazak

Hamed, Hussein

Hamel, Patricia

Hamilton, Anne-Marie

Hamimi, Mohamed Tahar

Hanfaoui, Essalek

Amine

Harton, David

Harvey, Raphaël

Harvey-Rhéaume, Charles

Hassini, Noureddine

Hénault, Pier-Alexandre

Henley, Anna

Hernandez Diaz, Juan Pablo

Hetmanchuk, Katja

Hogben, Christopher

Hombach, Yoann

Houndjiffo, Tossavi Paul

Hounkponou, Sévérin EusÚbe

HounmĂšnou, Edouard Calixte

Huot, Emilie

Imhof, Marie-Pier

James, Audrey-Anne

Jayaratnam, Janet

Jdi, Wafaa

Jean, Christian

Jean, Johnny

P76 | septembre-octobre 2023 | Plan

Permis

Jeanty, Koestler

Jetté, Nicomaque

Jodoin, Andréanne

Johnson, Marc

Joly, Jacques-Olivier

Jouault, Erwan

Kabore, Abdoul

Kadi, Amine

Kadiri, Abderrahman

Kapungwe, Greg

Karimi, Mina

Kechad, Mohammed

Nadir

Khorchani, Wissem

Khraibani, Diala

Khushiram, Chaulesh

Chand

Kidon, Dominika

Kiniffo, Guy Francis

Klanjian, Krikor Gregory

Klouch, Lahouari

Kono Tamko, Hartmann Narcisse

Kordane, El Mehdi

Kouané Nana, Marc Alex

La FreniĂšre, Alexandre

Labelle, Benjamin

Labrecque, Alexandre

Lacaze, Jean Henri Xan

Lafond, Frédéric

Lahmani, Fatine

Lajoie-Dansereau, Vincent

Lakebedj, Samir

Lambert, Julien

Lamontagne, Maxime

Langevin, Hubert

Languérand, Audrey

Lapierre, Alexandre

Lapierre, Marc-André

Lapointe, Alexandre

Lapointe, Julien

Larocque, Marc-Olivier

Larouche, Jean-François

Laurin, Mickaël

Lavallée, Mégane

Lavertue, Simon

Lavoie, Eliane

Lavoie, William

Léal, Céleste

Leclerc, Gabriel

Leclerc, Jean-François

Leroy, Louis

Lethuillier, Vincent

Levasseur, Guillaume

Lévesque Thibodeau, Marc-Antoine

Lewis, Gabriel

Limbourg, Raphael

Lok, Christopher James

Louis, Alain

Lynch, Ludovic

Madingu, Njila Kinzumba

Mahrour-Venturelli, Célia-Nour

Maillefort, Lauriane

Mainville, Eve

Mainville, Valérie

Maistre, Fabien

Maltais, Alexandre

Maltais, Louis-Gabriel

Mandor, Ahmed

Mohamed Ahmed

Maniraguha, Benjamin

Marcotte, Renaud

Marcoux, Pier-Luc

Maréchal, Justin

Marinodominguez, Miguel

Mariz-Denis, Simon

Martin, Laurence

Masoumi Verki, Mona

Massé, Léandre

Mbiakop, Steve

Mc Crae, Nicolas

Mcinnes, Philip

Melhado, Silvio

Méndez Aguirre, José Leonel

Mendze Kameni, Jordan Tresor

Miraval, Guillaume

Monfette, Thomas

Montplaisir, KaĂšle

Mopi Yonga, Hervé

Morandini, Léonard

Moreau, Félix

Morel-Andrade, Dario

Morin, Arthur

Moundai, Hamza

Mungedi, Mireille

Nsompo

Murphy, Jean-Francois

Murray, Samuel

Myal, Malika

Nadir, Wiam

Nassar, Emad

Nde K Tameghe, Edmond Brice

Nearing, Andrew Neth, Volker Noël, Antoine Noreau, Antoine Nsairia, Amine Obas, Klaus-Fabien

Olarte Navarro, Bertha Maria Ortega, Hector Otmani, Souhila Ouazani, Hafida

Ouédraogo, Franck Julien Damien

Ouellet, Anthony

Ouellet, Jean-Cédric Pagé, Dany Pagé, Nicolas Palmieri, Leandro Pamen Heubo, Gaëtan Joël

Paquin, Olivier Paquin, Samuel

Patel, Pankaj Pelleray, Marjorie

PĂ©pin Sirois, Émile Pereira, Rodrigo

Périgny, Samuel Perreault, Félix Perron, Jean-Michel Perron-Abran, Pascal

Petkova, Nataliya Pigeon, Nicolas

Poirier, Louis Poirier, Maxime

Poissant, Roxanne

Pongo Nyoumea, Guillaume

Pophali, Ameya

Poulin, Maxime

Pourshargh, Farshad

Provencher, Yan

Quintini, Laura

Quirion, Alexis

Racette, Alexandre

Rachedi, Reda

Rainville, Antoine

Rammal, Nasri

Razavet, Aristide

Reuter Schlickmann, Pedro

Rezaeinouri, Mehran

Riopel, Alexandre

Rochais, Sylvain

Rodriguez Cachaya, Edwin

Rojas, Euclides Antonio

Rondeau-Millaire, Samuel

Rouhani, Hassan

Roussin, Laurence

Roy, Alain

Roy, Nicolas

Roy, Vincent

Roy-Blais, Catherine

Roy-Boutet, Jocelyn

Royer, Olivier

Sakr, Etienne

Salem, Wassim Jean

Samlani, Rachid

Sauce Franchi, Jesus

Felipe Heriberto

Schrauwen, Chris

Séguin, Mathieu

Seica, Michael

Serrano-Parent, BenoĂźt

Shanmugalingam, Jalaja

Sharifi, Bita

Sharifzadeh, Alireza

Shelton, Spencer

Simard, Emile

Simard, Allan

Singh, Gurman

Singh, Prabhjot

Sivapatharajah, Thukarasha

Slama, Mourad

Slim, Iheb

Slimani Houti, Yacine

Smith, Jason

Sparling, Colin

St-Jean Beaudin, Tommy

Stock, Antoine

Suassuna De Andrade

Ferreira, Regelii

Sultana, Sormin

Tan, William

Tanoh, Danzo

Tardif, François

Tassé, Simon

Tauffenberger, Nicolas Xavier

Tayeb, Djamal

Tchouanhou Tayo, Steven

Temimi, Mehdi

Tétreault, Marie-Gabrielle

Thamsuwan, Ornwipa

Themens, Alexandre

Thériault, Francis

Thibodeau, Vincent

Tian, Haoyun

Tougas, Edouard

Touyon, Ludovic

Trachy-Cloutier, Justin

Traversy, Guillaume

Tremblay, AnneFrédérique

Tremblay, BenoĂźt

Tremblay, Jean-Simon

Tremblay, Marc-André

Tremblay, Maude

Tremblay, Maxime

Tremblay, Paul

Tremblay, Roxane

Tremblay, Simon

Tremblay, Stéphanie

Tremblay, Vincent

Trépanier-Desjardins, Mathieu

Trudel, Francis

Turki, Abderrahmen

Vachon, Miguel

Valiquette, Joel

Van Den Berg, Neil

Venne, Stéphane

Vinchon, Manuela

Wendmy

Vu, Nicolas

Walker, Jeremy

Williams, Sandra

Yip, May-Yee Wendy*

Younes, Kamal

Younsi, Khaireddine

Zacca, Antoine

Zaoui, Mohamed Aziz

Zerhouni, Ansar

Zouari, Youssef

* Titulaire d’un permis temporaire pour un projet particulier. Pour plus de dĂ©tail contactez l’Ordre.

Plan | septembre-octobre 2023 | P77
d’ingĂ©nieures et ingĂ©nieurs dĂ©livrĂ©s par le ComitĂ© d’admission Ă  l’exercice de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec du 22 mai au 30 juillet 2023

DOSSIERS

Ce numéro marquant le 60e anniversaire de votre revue Plan vous réserve quelques surprises !

Vous aurez l’occasion de plonger dans le monde fascinant des ingĂ©nieures et ingĂ©nieurs ayant de l’expertise dans les travaux subaquatiques et qui conçoivent, inspectent et gĂšrent des infrastructures immergĂ©es. Et bien sĂ»r, ne manquez pas l’occasion de faire la connaissance de plusieurs membres de l’Ordre dans des portraits inspirants.

Tout cela et bien plus encore à lire dans le numéro de novembre-décembre 2023 de votre revue Plan.

C’EST PEUT-ÊTRE VOUS !

Vous ĂȘtes ingĂ©nieure ou ingĂ©nieur ou candidate ou candidat Ă  la profession d’ingĂ©nieur (CPI) et vous travaillez dans les domaines :

‱ de l’intelligence artificielle

‱ des infrastructures et du transport

‱ de la gestion des risques

Faites-vous connaßtre et partagez votre expérience dans votre revue Plan en écrivant à plan@oiq.qc.ca

La revue de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec

60 ans de Plan – Travaux subaquatiques
À dĂ©couvrir dans le prochain numĂ©ro de plan.

... aux ingĂ©nieures et aux ingĂ©nieurs du QuĂ©bec pour ces 60 annĂ©es Ă  lire la revue Plan. Vous informer et vous faire dĂ©couvrir le gĂ©nie d’ici est notre engagement !

La CIQ lance plan, une revue destinĂ©e Ă  l’ensemble des ingĂ©nieurs quĂ©bĂ©cois. La revue de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec Mars-avril 2018 DOSSIER INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ENTREVUE Philippe A. Tanguy, ing., directeur gĂ©nĂ©ral de Polytechnique MontrĂ©al DES DÉFIS MONDIAUX Comment l’IA s’apprĂȘtet-elle Ă  changer nos vies et le travail des ingĂ©nieurs ? portail.oiq.qc.ca portail.oiq.qc.ca La revue de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec 100e anniversaire de l’Ordre des ingĂ©nieurs du QuĂ©bec
MERCI...
Proïżœitez de votre tarif prĂ©fĂ©rentiel et d’une foule d’avantages. Le
TD Assurance
Meloche Monnex
financiers inc. en Ontario et par Agence Directe TD Assurance
Canada. Notre
le 50,
Crémazie,
e étage, Montréal
H2P 1B6. En raison des lois provinciales, le programme d’assurances auto et vĂ©hicules rĂ©crĂ©atifs n’est pas offert en Colombie-Britannique, au Manitoba ni en Saskatchewan. Toutes les marques de commerce appartiennent Ă  leurs propriĂ©taires respectifs. MD Le logo TD et les autres marques de commerce TD sont la propriĂ©tĂ© de La Banque Toronto-Dominion. Obtenez une soumission et dĂ©couvrez combien vous pourriez Ă©conomiser! Allez Ă  tdassurance.com/oiq ou composez le 1-844-257-2365 Voyez combien les membres pourraient Ă©conomiser sur les assurances habitation, auto et voyage.
960-23307-3534_Multi-Product
programme
Meloche Monnex est offert par SÉCURITÉ NATIONALE COMPAGNIE D’ASSURANCE. Il est distribuĂ© par Meloche Monnex Assurance et Services Financiers inc. au QuĂ©bec, par
services
Inc. ailleurs au
adresse est
place
12
(Québec)

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.
PLAN-2023-05 - Innovations technologiques by Ordre des ingénieurs du Québec - Issuu