PLAN-2023-05 - Innovations technologiques

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septembre octobre 2023 05 numéro DOSSIER
Luc Sirois, ing. L’allumeur d’innovations
La revue de l’Ordre des ingénieurs du Québec
Innovations technologiques

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Manuvie, le M stylisé, et Manuvie & M stylisé sont des marques de commerce de La Compagnie d’Assurance-Vie Manufacturers et sont utilisées par elle, ainsi que par ses sociétés affiliées sous licence. © La Compagnie d’Assurance-Vie Manufacturers, 2023. Tous droits réservés. Manuvie, P.O. Box 670, Stn Waterloo, Waterloo (Ontario) N2J 4B8.

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1 Les taux de prime ont été réduits de 75 % pour toute nouvelle couverture ou couverture
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6 Mot de la présidente

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L’Humain au cœur des innovations

GÉNIE À LA UNE

Luc Sirois, ing.

L’allumeur d’innovations

L’innovateur en chef du Québec, Luc Sirois, ing., met son génie au service de celles et ceux qui créent les nouvelles technologies susceptibles d’améliorer le bien commun.

DOSSIER Innovations technologiques

Voyez comment les innovations technologiques conçues par les ingénieures et ingénieurs du Québec transforment notre quotidien dans des domaines variés tels que le biomédical, le secteur manufacturier ou encore l’émergence des villes intelligentes.

Génie en pratique Portraits de génie

22 28 26

34

TRANSITION ÉCOLOGIQUE ÉTHIQUE ET DÉONTOLOGIE LÉGISLATION ET JURISPRUDENCE

COIN RH

60 PARCOURS D’ENTREPRISE NUCLEOM

64 66

PROFESSIONNELLE FORMÉE À L’ÉTRANGER

SARAH MOLLIER, ING.

RELÈVE EN GÉNIE

CHLOÉ PILON VAILLANCOURT

Sommaire Vol. 60, n° 5
P4 | septembre-octobre 2023 | Plan
36

Vie de génie

Fondé en 1920, l’Ordre des ingénieurs du Québec a comme mission d’assurer la protection du public en agissant afin que les ingénieures et les ingénieurs servent la société avec professionnalisme, conformité et intégrité dans l’intérêt du public.

Conseil d’administration

2023-2024

Région 1 • Grande région de Montréal

Menelika Bekolo Mekomba, ing., M. Ing., DESSG

Sandra Gwozdz, ing., FIC Carole Lamothe, ing.

Béatrice Laporte-Roy, ing.

Sophie Larivière-Mantha, ing., MBA

Jean-Luc Martel, ing., Ph. D.

Nathalie Martel, ing., M. Sc. A., PMP

Région 2 • Autres régions

Rédactrice en chef

Sandra Etchenda, réd. a. 514 845-6141, poste 3123 setchenda@oiq.qc.ca

Graphisme

Turcotte design inc.

Photos

Didier Bicep

Chloé Dulude

Israel Valencia

Maquillage

Stéphanie Villemaire

Révision et correction

12 16

68 59

7 71 74 76

COLLOQUE ANNUEL

GÉNIE À L’AFFICHE

ENTREVUE

PATRICK SAVARD, ING.

SAVIEZ-VOUS QUE...

COMITÉS RÉGIONAUX AVIS MOSAÏQUE

NOUVELLE COHORTE D’INGÉNIEURES ET INGÉNIEURS EN TITRE

Normand Chevalier, ing., M. Ing.

Christine Mayer, ing., M. Sc. A.

Michel Noël, ing., M. Sc. A., ASC

Région 3 • Grande région de Québec

Marco Dubé, ing.

Michel Paradis, ing., M. Sc. 4 administrateurs nommés par l’Office des professions du Québec

Joëlle Calce-Lafrenière, Adm. A., MBA

Alain Larocque, CRHA , ASC

Diane Morin, MBA

Catherine Nadeau

Directeur général

Patrick Savard, ing.

Directrice des communications

Marie Lefebvre

Marie-Andrée L’Allier

Collaboration

Clémence Cireau

Me Martine Gervais

Marie-Julie Gravel, ing.

Pascale Guéricolas

Mélanie Larouche

Valérie Levée

Me Patrick Marcoux

Philippe-André Ménard, ing.

Michel Morin, ing.

PUBLICITÉ

Dominic Desjardins

CPS Média inc.

450 227-8414, poste 309

Plan est publié 6 fois par année par la Direction des communications de l’Ordre des ingénieurs du Québec. La revue vise à informer les membres sur les conditions de pratique de la profession d’ingénieur et sur les services de l’Ordre. Plan vise aussi à contribuer à l’avancement de la profession et à une protection accrue du public. Les opinions exprimées dans Plan ne sont pas nécessairement celles de l’Ordre. La teneur des textes n’engage que les auteurs.

Les produits, méthodes et services annoncés sous forme publicitaire dans Plan ne sont en aucune façon approuvés, recommandés ni garantis par l’Ordre. Le statut des personnes dont il est fait mention dans Plan était exact au moment de l’entrevue.

Nous appliquons les principes de la rédaction épicène.

Envoi de Poste-publications • no 40069191

Dépôt légal

Bibliothèque nationale du Québec • Bibliothèque nationale du Canada

ISSN 0032-0536

Droits de reproduction, totale ou partielle, réservés

® Licencié de la marque Plan, propriété de l’Ordre des ingénieurs du Québec 1801, avenue McGill College, 6e étage

Montréal (Québec) H3A 2N4 514 845-6141 1 800 461-6141 514 845-1833 oiq.qc.ca

Diffusion

63 829

Tirage

16 150 exemplaires

Impression

Imprimeries Transcontinental inc.

Cette revue est imprimée sur du papier carboneutre.

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W
Plan | septembre-octobre 2023 | P5

Mot de la présidente

L’Humain au cœur des innovations

Les contenus de cette édition de la revue Plan ont suscité mon enthousiasme, car au-delà des avancées technologiques spectaculaires, c’est l’élément humain qui resplendit. Les ingénieures et les ingénieurs, passionnés, animés par la quête d’améliorer la vie de chacun, incarnent la puissante énergie motrice de ces révolutions.

LUC SIROIS, UN VISIONNAIRE EMPATHIQUE

L’innovateur en chef du Québec, Luc Sirois, ing., véritable catalyseur de progrès, démontre comment l’innovation, loin des cloisonnements, enrichit la vie de tous (son portrait est à découvrir dès la page 18). Ses réalisations passées témoignent de sa vision singulière empreinte d’empathie. Aujourd’hui, son génie continue de se mettre au service de ceux et celles qui innovent, portant le flambeau de l’amélioration collective. Sa fille, également ingénieure en génie électrique, perpétue avec fierté cet héritage exceptionnel.

COLLOQUE ANNUEL DE L’ORDRE LES 13 ET 14 NOVEMBRE

Luc Sirois sera conférencier le 14 novembre au Colloque annuel de l’Ordre. « Appel à la révolution de l’innovation ! » est le titre de sa conférence, qui promet d’être des plus stimulantes. J’aurai d’ailleurs le bonheur de m’entretenir avec lui sur la scène pour vous parler d’intelligence artificielle.

Autre conférencier au Colloque, l’ingénieur Réjean Bourgault, directeur national du secteur public pour Amazon Web Services Canada. Il abordera la culture de l’innovation chez Amazon, laquelle repose sur des rituels d’équipe et sur l’absolu besoin d’être à l’écoute des clients. L’article à son sujet dans ce numéro donne envie d’en apprendre plus sur la recette originale de ce groupe pour nourrir le potentiel innovant de ses équipes (l’article est à lire à la page 56).

Pour en savoir plus sur la programmation du Colloque annuel 2023, qui aura lieu au Palais des congrès de Montréal les 13 et 14 novembre, visitez notre site Internet et consultez la programmation dès la page suivante.

VILLES À ÉCHELLE HUMAINE, VILLES DURABLES

Étant adepte du transport collectif, j’ai trouvé extrêmement enrichissante l’entrevue avec Catherine Morency, une ingénieure experte en génie du transport et de la mobilité durable (page 22). La mobilité durable offre de nombreux bénéfices de nature évidement environnementales, mais aussi en matière de santé et de qualité de vie. Dans ce contexte, l’innovation ici repose essentiellement sur notre capacité à repenser nos espaces en plaçant les citoyens et citoyennes au centre de nos préoccupations.

DES JEUNES FEMMES ENGAGÉES POUR L’ENVIRONNEMENT

Je souhaite mettre en lumière la détermination de Sarah Mollier (page 64), une jeune ingénieure, ainsi que de Chloé Pilon Vaillancourt (page 66) qui, oui oui, est rappeuse et diplômée en génie physique ! Elles illustrent de manière éloquente l’importance de disposer de figures féminines dans les domaines scientifiques et du génie, afin de stimuler des aspirations d’avenir en tant qu’ingénieure. Je tiens également à saluer leur engagement sans faille envers les enjeux environnementaux.

BIENVENUE AU NOUVEAU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’ORDRE !

C’est avec enthousiasme que je souhaite la bienvenue à Patrick Savard, ing., nouvellement nommé directeur général de l’Ordre des ingénieurs du Québec. Ingénieur civil de formation et dirigeant aguerri, son parcours professionnel voué au service public combiné à son style de gestion mobilisateur promettent une direction empreinte d’inclusivité et de progrès (découvrez son parcours ainsi que ses ambitions pour l’Ordre et la profession dès la page 12). Nous sommes ravis d’entamer ce nouveau chapitre guidé par son expertise éclairée et son leadership éprouvé.

De nombreux autres articles captivants méritent votre attention. Je vous encourage à consacrer du temps à parcourir cette édition, qui démontre une fois de plus la dynamique exceptionnelle de notre communauté !

Bonne lecture !

P6 | septembre-octobre 2023 | Plan
Sophie ing., MBA

COLLOQUE ANNUEL

13 14 novembre 2023

Forum 13 novembre

Le génie dans la boucle de l’économie circulaire

L’économie circulaire est essentielle pour un avenir durable. Vous pouvez contribuer à créer un cercle où les produits circulent, en intégrant la durabilité et la réparabilité dès la conception. Venez rencontrer des visionnaires qui présenteront des solutions concrètes à ces défis et des réflexions sur les opportunités qu’offre une transition vers une économie circulaire.

Dîner-conférence 13 novembre

La culture de l’innovation en entreprise, gage de succès

Dîner-conférence 14 novembre

Appel à la révolution de l’innovation !

RABAIS AUX ENTREPRISES

À l’achat d’au moins 5 forfaits de 2 jours obtenez un rabais de 15 % et d’autres avantages.

colloque.oiq.qc.ca

Animé par Matthieu Dugal Réjean Bourgault, ing. Directeur national, Secteur public Amazon Web Services Canada Luc Sirois, ing., MBA Innovateur en chef du Québec Conseil de l’innovation du Québec

Lundi 13 novembre 2023

FORUM

8 h 30 à 10 h

Forum : Le génie dans la boucle de l’économie circulaire

Panélistes :

Daniel Normandin, MBA

Jocelyn Doucet, ing., Ph. D., ICD.D Emmanuelle Géhin

CONFÉRENCES 10 h 15 à 11 h 45

Opportunités et défis de la 4e révolution industrielle

Accélérer la transition énergétique sans la faire déraper

Contrer l’espionnage en entreprise : une idée de génie !

L’IA générative bouleversera votre entreprise, mais comment ?

Marc-André Gaudreau, ing., Ph. D.

Pierre-Olivier Pineau, Ph. D.

Francis Coats, ing., PSP, CISSP

Hugues Foltz

Dîner-conférence : La culture de l’innovation en entreprise, gage de succès

Gestionnaires : la clé de la fidélisation

Le jugement, piège ou superpouvoir ?

Gestion stratégique de la santé et sécurité : 20 % d’efforts… 80 % de résultats !

Emilie Pelletier, CRHA Didier Dubois, CRHA

Jorj Helou, CRHA, PCC

Marc-André Ferron

COURS 13 h 45 à 16 h 45

colloque.oiq.qc.ca

Gestion des changements : le rôle de l’ingénieur.e à chaque étape d’un projet de construction afin d’en réduire les coûts

Protocole du CVIIP : savoir évaluer les risques dans un contexte de changements climatiques

L’art de communiquer en situation difficile

Liette Vézina, ing.

Paul Cobb

Isabelle Charron, Ph. D.

Geneviève Dicaire, PCC

Mardi 14 novembre 2023

Comment gérer efficacement son équipe en 2023 ?

Pensée critique : savoir démêler le vrai du faux

Quand votre langage corporel sabote votre crédibilité

Annie Boilard, MBA, CRHA, M. Sc.

Antony Bertrand-Grenier, ing., Ph. D.

Annabelle Boyer, CRHA

COURS 8 h 45 à 11 h 45

La modélisation des données d’infrastructure (MDI-BIM) au service de la gestion des actifs

Attitudes difficiles ou comportements exigeants : apprenez à rester zen !

Leadership transversal : comment exercer son influence sans autorité formelle ?

Dîner-conférence : Appel à la révolution de l’innovation !

Nathalie Oum, ing., Ph. D.

Paule Marchand, MBA

Laurent Vorelli, CRHA, MBA

COURS 13 h 45 à 16 h 45

Habiletés relationnelles et intelligence émotionnelle : des clés pour générer de la confiance et mobiliser les équipes

Professionnelles et professionnels en gestion de l’énergie 101

Relations professionnelles : communiquer efficacement en toutes circonstances

Comment améliorer sa performance au travail ?

Aborder les différences générationnelles de manière inclusive

Gestion de projet : faire un pas de recul pour améliorer sa capacité décisionnelle

Mylène Beauchamp, ACC

Maelys Fillon, ing.

Tania Laurendeau

Dominique Larouche, CRIA

Martine Lafrance, CRHA

Raymond Desbordes, ing.

COLLOQUE ANNUEL

13 14 novembre 2023

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Depuis le 14 août dernier, Patrick Savard, ing., est le nouveau directeur général de l’Ordre des ingénieurs du Québec. Ce gestionnaire expérimenté, qui a fait carrière dans le domaine municipal, rejoint l’Ordre avec enthousiasme et animé par la volonté de servir sa profession, les membres et le public.

Si l’on devait écrire un livre sur sa vie, « Faire contre mauvaise fortune bon cœur » pourrait être le titre d’un chapitre de l’histoire de Patrick Savard. En effet, rien ne le prédestinait à la remarquable carrière qu’il s’est construite au cours des 30 dernières années.

Issu d’une famille de la classe moyenne de MontréalNord, Patrick Savard n’avait pas d’ingénieurs ou de professionnels dans son entourage. « Dans le quartier de Montréal-Nord où j’ai grandi, les professions telles que celles d’ingénieur, d’avocat, de médecin ou de comptable étaient peu communes. On n’avait pas de modèles à suivre dans ces domaines, se souvient-il. Ma famille et les gens de mon entourage occupaient des emplois dits plus opérationnels. » Malgré ce contexte, celui qui au début de son adolescence travaille comme camelot à La Presse a la ferme volonté de suivre un chemin différent en poursuivant des études supérieures. Mais n’allons pas trop vite !

Durant cette période, Patrick Savard se trouve des emplois d’été dans des usines pour financer ses futures études. « Ces expériences m’ont énormément motivé à persévérer à l’école afin de me forger la carrière que je désirais, raconte-t-il. Ces emplois d’été m’ont permis de comprendre l’importance des études et j’y ai puisé la volonté et les outils nécessaires pour choisir ma future profession. C’est ainsi que j’ai décidé de me tourner vers l’ingénierie, car j’avais toujours eu un intérêt marqué et une facilité pour les sciences pures telles que les mathématiques, la physique et la chimie. »

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Par Sandra Etchenda, réd. a. Photos : Israel Valencia, Chloé Dulude et Didier Bicep Génie à l’affiche

La rigueur et l’excellence

Plan | septembre-octobre 2023 | P13
PATRICK SAVARD, ING.

Alors, à 20 ans, il intègre la très réputée École Polytechnique de Montréal en 1987 pour y étudier le génie civil.

SAVOIR REBONDIR

Son diplôme en poche, Patrick Savard occupe pendant deux ans divers postes dans l’arrondissement de Montréal-Nord en tant que contractuel, mais la récession du début des années 1990 rend difficile la recherche d’emploi en génie civil. Alors, contre mauvaise fortune bon cœur, le jeune ingénieur se lance dans des études en gestion à HEC Montréal, où il obtient en 1996 une maîtrise en administration des affaires (MBA) après cinq années d’études menées en parallèle de sa carrière municipale entreprise dans la région de Saint-Jean-sur-Richelieu. Dans la foulée, il accède à son premier poste de directeur général à tout juste 28 ans. Ainsi commence une carrière prometteuse en tant que gestionnaire et dirigeant.

Pendant 27 ans, l’ingénieur occupera les postes de directeur général dans plusieurs municipalités de la grande région de Montréal… par choix. « Tout au long de ma carrière, chaque fois que j’ai accepté un nouveau poste, j’ai pris soin de ne pas déplacer ma famille, car il était primordial pour moi de maintenir notre stabilité et de ne pas perturber la vie de mes enfants en les faisant changer d’école ou de foyer, dit-il. Ainsi, j’ai toujours décliné les propositions de travail dans des régions plus éloignées telles que Trois-Rivières, Québec ou ailleurs. »

Son parcours de gestionnaire culmine lorsqu’il devient, en 2014, directeur général de la Ville de Longueuil. Ce poste, il l’occupera pendant huit ans, jusqu’en 2022.

INGÉNIEUR DANS L’ÂME

Ingénieur-gestionnaire ou gestionnaire-ingénieur ?

Patrick Savard n’en a cure ! Pour lui, il est avant tout un ingénieur. « Bien que j’aie peu d’expérience pratique en

tant qu’ingénieur de terrain parce que j’ai fait le choix d’une carrière de gestionnaire, je reconnais que ma formation en ingénierie a constitué la base de toute ma trajectoire professionnelle. Cette formation m’a permis d’acquérir une approche analytique et pragmatique pour accomplir les tâches de gestionnaire, ainsi que des qualités éthiques et une capacité à résoudre des problèmes complexes, atouts essentiels pour diriger des organisations, notamment dans le domaine municipal qui constitue un des domaines de gestion les plus complexes », affirme l’ingénieur.

« Tout au long de ma carrière, il m’a toujours paru important de conserver mon titre de membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec. Aujourd’hui, c’est avec enthousiasme et fierté que je rejoins l’organisation à titre de directeur général afin de relever de nouveaux défis. »

CULTIVER L’ÉQUILIBRE

Des défis, Patrick Savard en a eu de nombreux pendant sa fructueuse carrière de gestionnaire dans la fonction publique municipale. Quand on lui demande quelles sont les réalisations dont il est le plus fier, c’est naturellement qu’il parle au « nous » pour décrire le travail accompli avec ses équipes.

« Les réalisations les plus significatives ne sont pas toujours les plus visibles, mais elles ont été essentielles pour mon développement professionnel, admet-il. Dans les villes de Longueuil et de Brossard, nous avons par exemple amélioré le service à la clientèle en mettant en place des centres de services aux citoyens, offrant un point de contact unique pour répondre aux demandes des résidents. Sur le plan stratégique, nous avons élaboré, avec les élus, les employés et la population, des plans qui ont donné naissance à des projets concrets tels que le développement de Solar Uniquartier, le développement de la zone aéroportuaire de Longueuil et l’arrivée de la brasserie Molson sur notre territoire. Enfin, la mise en place de plusieurs

Génie à l’affiche P14 | septembre-octobre 2023 | Plan

démarches d’amélioration continue au sein de diverses villes a eu des impacts positifs sur les municipalités. Toutes ces réalisations ont été rendues possibles grâce à un travail d’équipe et une mobilisation des employées et employés au profit des citoyennes et citoyens. »

Pour Patrick Savard, les réalisations professionnelles prennent tout leur sens lorsqu’elles s’intègrent harmonieusement à sa vie personnelle. « Je suis quelqu’un

Patrick Savard, ing., en bref

de discret, stable et centré sur l’harmonie entre ma vie personnelle, mes activités professionnelles et mes passions, reconnaît-il. Je suis un grand passionné de golf, je pratique aussi la natation et j’adore la littérature. Ma famille et mes proches sont essentiels à mon équilibre ! Mon parcours professionnel a toujours été guidé par ma quête d’excellence et d’équilibre ; mon arrivée à l’Ordre est une continuation dans cette voie. »

Patrick Savard, ing., est titulaire depuis 1991 d’un baccalauréat en génie civil de l’École Polytechnique de Montréal. Il a obtenu en 1996 une maîtrise en administration des affaires (MBA) de HEC Montréal. Depuis 2021, il est également détenteur d’une certification d’administrateur de sociétés (ASC) de l’Université Laval. En 2019, il a été lauréat du prix Distinction de l’Association des directeurs généraux municipaux du Québec.

Dates clés de son parcours professionnel

• De 1990 à 1992, il occupe des emplois à la Ville de Montréal-Nord en tant qu’étudiant et contractuel.

• En 1993, il est ingénieur aux services techniques de la municipalité de Saint-Athanase, qui a depuis été fusionnée avec Saint-Jean-sur-Richelieu. Il en devient directeur général en 1996.

• De 1999 à 2002, il est directeur des services urbains de la Ville de Sainte-Julie.

Pendant 20 ans, de 2002 à 2022, Patrick Savard occupe le poste de directeur général dans plusieurs villes :

• de 2002 à 2004, à Lorraine ;

• de 2004 à 2010, à Mont-Saint-Hilaire ;

• de 2010 à 2014, à Brossard ;

• et de 2014 à 2022, à Longueuil.

Depuis 2022, l’ingénieur est président du Conseil d’administration de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).

Côté vie personnelle, Patrick Savard et sa conjointe sont les parents de deux jeunes femmes dans la vingtaine, toutes deux avocates.

« Tout au long de ma carrière, il m’a toujours paru important de conserver mon titre d’ingénieur. Aujourd’hui, c’est avec enthousiasme et fierté que je rejoins l'Ordre à titre de directeur général. »
Plan | septembre-octobre 2023 | P15
Patrick Savard, ing. Ordre des ingénieurs du Québec

ORDRE DES INGÉNIEURS DU QUÉBEC

Parlons d’avenir

Patrick Savard, ing., revient sur son parcours et les motivations qui l’ont poussé à relever le défi d’occuper la direction générale de l’Ordre des ingénieurs du Québec. Il parle avec sincérité de ses aspirations pour l’organisation et de l’avenir de sa profession.

Plan : En tant qu’ingénieur, quelles étaient vos impressions sur l’Ordre avant d’en devenir le directeur général, et qu’est-ce qui vous a motivé à accepter ce poste ?

Je suis membre de l’Ordre depuis 1991 et au fil du temps, ma perception de l’organisation a grandement évolué, notamment depuis l’arrivée de Kathy Baig, ing., et de Sophie Larivière-Mantha, ing., à la présidence. Avant cette période, je dois admettre que de l’extérieur on pouvait percevoir une certaine instabilité, mais heureusement, cela s’est considérablement amélioré. C’est cette transformation positive de l’Ordre qui m’a encouragé à accepter le poste de directeur général, un rôle que je connais bien pour avoir dirigé plusieurs organisations municipales.

Pour moi, le type d’organisation pour laquelle je travaille revêt une grande importance, tout comme les valeurs qu’elles soutiennent et les personnes avec qui je collabore au quotidien. J’ai particulièrement apprécié mes interactions avec les membres du Conseil d’administration, l’équipe de direction, les employées et employés ainsi que la présidente, avec qui j’ai eu de nombreux contacts. Je dois dire que notre communication est excellente, sa passion et son énergie sont contagieuses, ce que j’apprécie énormément !

LEADERSHIP, COURAGE ET COMMUNICATION

Plan : Quelle est votre vision de votre rôle au sein de l’organisation ?

En tant que directeur général, je veux contribuer positivement au leadership de l’Ordre et à son rayonnement

en collaborant étroitement avec le Conseil d’administration, l’équipe de direction et l’ensemble des employées et employés. Avec mon énergie et mes valeurs, je souhaite pouvoir inspirer les personnes avec qui je travaille et être capable de les aider à participer à la mission de l’Ordre ainsi qu’à la réalisation de sa vision et de ses objectifs. Je veux les soutenir dans l’accomplissement de leur travail afin que toutes et tous se sentent pleinement partie prenante de la réalisation des objectifs organisationnels et du plan stratégique. Cela implique de ma part une écoute active et attentive et la capacité de déceler ce qui n’est pas explicitement exprimé.

Tout au long de ma vie professionnelle, je me suis trouvé dans une grande variété de situations, certaines de l’ordre des relations humaines et d’autres, tout aussi exigeantes, ayant un caractère exceptionnel, comme des événements qui requièrent des mesures d’urgence ou des décisions opérationnelles dans des contextes inconnus. La gestion de la crise du verglas à Iberville–Saint-Jean-sur-Richelieu en 1998 alors que j’étais un jeune directeur général, et les mesures d’urgence mises en place à Longueuil pendant la « crise de l’eau » et la pandémie sont de bons exemples. Dans ces moments, le « courage managérial » s’est avéré essentiel pour prendre des décisions difficiles en fonction du contexte et des situations tendues à plus d’un niveau.

J’ai toujours accordé une grande importance à la communication, que ce soit dans un contexte individuel, en équipe restreinte ou en équipe élargie.

Durant mes premiers mois à l’Ordre, je serai une éponge ! Je m’adapterai à ce nouvel environnement et serai à l’écoute, en m’inspirant beaucoup de l’équipe en place qui est très mobilisée et avec qui les échanges sont intéressants.

P16 | septembre-octobre 2023 | Plan Entrevue

DE GROS CHANTIERS EN PERSPECTIVE

Plan : Comment contribuerez-vous à la réalisation des objectifs de l’Ordre ?

Nous sommes à la fin du Plan ING 2020-2025, il faudra très vite amorcer la réflexion pour définir avec le Conseil d’administration la prochaine planification quinquennale. Ayant déjà réalisé cet exercice à plusieurs reprises dans les organisations où j’ai travaillé, je suis convaincu que mon expérience dans le service public peut contribuer positivement à la réalisation de l’actuel plan et à la préparation de la prochaine planification.

De façon générale, j’ai une approche proactive et je m’engage sincèrement dans ce que je fais ; c’est pourquoi, avec l’équipe interne, je m’impliquerai activement dans la réalisation de nos objectifs organisationnels.

Plan : Selon vous, où en seront l’Ordre et la profession dans cinq ans ?

En tant que directeur général, je garde toujours en tête la raison d’être de notre organisation : encadrer la pratique de la profession, soutenir son développement et protéger le public. J’ai la conviction que dans cinq ans,

l’Ordre sera en meilleure position qu’il ne l’est actuellement grâce au dynamisme et au travail accompli ces dernières années par le Conseil d’administration et les employées et employés.

Au cours des prochaines années, je suis persuadé que nous aurons progressé pour relever les défis auxquels la profession et l’Ordre doivent faire face à court et moyen termes à savoir : la lutte contre les changements climatiques, les incidences de l’intelligence artificielle dans la pratique du génie et la promotion de la profession auprès de la relève, afin de faire face à la rareté de la main-d’œuvre. De gros chantiers en perspective pour l’Ordre et la profession !

D’autre part, j’ai été très impressionné par l’engagement exceptionnel des femmes et des hommes qui travaillent avec beaucoup de détermination à l’Ordre. La mobilisation du personnel à 95 % est une situation véritablement exceptionnelle, et je nourris l’espoir qu’elle sera encore aussi forte dans cinq ans et que nous continuerons à maintenir la cohésion des employées et employés.

Les fruits des efforts déployés et notre volonté de toujours progresser me permettent d’espérer qu’à cette échéance, nous aurons consolidé notre rôle au service d’une profession forte, dynamique et résolument tournée vers l’avenir.»

Plan | septembre-octobre 2023 | P17

L’allumeur d’innovations

L’innovateur en chef du Québec, Luc Sirois, ing., met son génie au service de celles et ceux qui créent les nouvelles technologies susceptibles d’améliorer le bien commun.

Par Pascale Guéricolas

Photos : Israel Valencia, Chloé Dulude et Didier Bicep

Génie à la une
P18 | septembre-octobre 2023 | Plan
LUC SIROIS, ING.

La lecture du curriculum vitæ de Luc Sirois donne l’impression que cet ingénieur en génie électrique de formation a réussi l’impossible : combiner plusieurs vies professionnelles en une. Il cumule en effet des formations et des expériences de travail variées, aussi bien dans le domaine des télécommunications que dans le secteur de la stratégie de haut vol et dans l’univers de la technologie de la santé.

Dès la fin de son baccalauréat à l’Université McGill en 1991, le diplômé se distingue. Deuxième parmi 391 étudiants, il reçoit notamment la bourse Krashinsky de l’Ordre pour son implication communautaire et sa vision du rôle de l’ingénieur dans la société. Rapidement, le voici directeur marketing multimédia chez Bell, chargé d’un réseau à haute vitesse pour l’industrie des médias. Ce sujet le passionne à un tel point qu’il suit en parallèle des cours de journalisme à l’Université de Montréal, au grand étonnement de ses professeurs.

« Je savais que le monde des médias allait être profondément transformé par les télécommunications, qui s’apprêtaient à vivre un combat de titans entre des chefs de file comme Bell et Vidéotron », se souvient Luc Sirois. Ce désir de parfaire ses connaissances, cette soif intense d’apprendre caractérise d’ailleurs ce curieux de nature qui, enfant, dévorait les manuels d’électronique.

L’envie de mieux comprendre les rouages du monde de la finance internationale le conduit alors à l’Université Harvard. Fils d’une famille modeste, il n’hésite pas à mettre de côté une carrière prometteuse pour apprendre à frayer avec les meilleurs en faisant un MBA dans cet établissement renommé. Là encore, ce travailleur infatigable performe en terminant parmi les 5 % des étudiantes et étudiants de sa promotion qui se démarquent par l’excellence de leurs résultats.

FAIRE CARRIÈRE AU QUÉBEC

À ce stade de l’histoire, il est facile d’imaginer Luc Sirois propulsé dans les hautes sphères de multinationales comme Apple ou Microsoft, qui courtisent les finissants et finissantes de Harvard. Erreur. Un autre trait de sa personnalité concerne son attachement au Québec et son intention de contribuer à son essor pour les prochaines générations. L’affaire est entendue, la famille rentre à Montréal. Conseiller en commerce électronique, stratège en transformation et innovation pour de grandes entreprises, l’ingénieur se trouve aux premières loges d’une forte croissance pour le cabinet McKinsey nouvellement établi à Montréal.

Fort de sa capacité comme ingénieur à imaginer l’avenir à partir d’une boîte noire tout en maîtrisant sur le bout des doigts le langage des affaires, Luc Sirois possède les meilleurs outils. Il conseille donc des clients au

Québec, mais aussi en France, en Angleterre, en Suisse, sur la façon de s’engager sur l’autoroute de l’information. Arrive l’année 2001. Une grande partie du monde des télécommunications s’effondre. Ces années noires donnent l’idée au diplômé en génie électrique de laisser libre cours à ses aspirations d’entrepreneur et de s’orienter vers la santé. À la différence des télécommunications, les besoins dans ce domaine ne fluctuent pas selon les cycles économiques. Un ami lui présente alors un chercheur de l’Hôpital général de Montréal qui vient de mettre au point une technologie d’imagerie médicale en 3D prometteuse. Son but : mieux cibler les radiations nécessaires pour traiter efficacement les cancers par radiothérapie.

LES DÉFIS DE LA SANTÉ

Bénéficiant d’une bonne réputation, le cofondateur de Resonant Medical convainc les investisseurs de se lancer dans cette aventure, sans savoir que le monde médical réserve quelques surprises pas forcément agréables. « Aujourd’hui, je mets en garde les jeunes entrepreneurs que je coache, car il s’agit d’un univers extrêmement complexe, explique Luc Sirois. Par exemple, le personnel médical, donc l’utilisateur, a beau reconnaître la valeur d’un nouvel équipement, il faut qu’une compagnie d’assurances intervienne avant de conclure l’achat, et il faut aussi convaincre la direction de l’hôpital. Ce qui ajoute plusieurs paliers à la vente. »

Détentrice de toutes les autorisations nécessaires, son entreprise a d’ailleurs dû vendre avec succès son équipement à 175 hôpitaux de partout dans le monde avant de persuader un premier établissement médical québécois d’acquérir cet équipement valant près de 500 000 dollars. D’autres se seraient peut-être découragés. Sauf que l’entrepreneur dispose d’une arme secrète, une force de caractère et intellectuelle forgée durant ses difficiles études en génie électrique. « Je compare ces études à l’intensité d’un entraînement militaire, confie l’ingénieur. Les concepts sont très théoriques, et cela développe la discipline et le muscle intellectuel pur. »

Après quelques années de succès, les cofondateurs vendent Resonant Medical à un groupe suédois, qui devient Elekta Canada. L’ingénieur met alors son talent et ses connaissances au service d’autres entreprises comme Telus ou Telesystem pour créer des modèles de technologies novateurs dans le domaine de la santé numérique. Ce travail est exaltant pour un professionnel qui carbure à la passion, mais suscite aussi son lot de frustrations. « L’archaïsme du système de santé s’avère souvent décourageant, reconnaît l’innovateur en chef. Contrairement au reste du marché, les innovations technologiques s’y déploient trop lentement, même si elles seraient extrêmement utiles. »

Plan | septembre-octobre 2023 | P19
Luc Sirois, ing., nous parle de son implication auprès des jeunes et de l’intelligence artificielle dans le monde de l’éducation. Pour voir la vidéo : https://bit.ly/Luc_Sirois_ing

LE GÉNIE AU SERVICE DES ORGANISATIONS

C’est en grande partie pour vaincre ces défis et parce qu’il souhaite améliorer la société que l’entrepreneur amorce un nouveau chapitre en 2012, en fondant une organisation sans but lucratif, Hacking Health. Il s’agit de susciter la créativité de citoyennes et citoyens, de professionnelles et professionnels, de communautés capables de faire bouger technologiquement les choses. Un réseau de personnes influentes actives dans une soixantaine de villes à travers le monde portent cette organisation. Un système de messagerie facilitant le référencement entre professionnelles et professionnels de la santé en Alberta, une application québécoise pour obtenir des diagnostics plus précis en orthophonie, et bien d’autres solutions novatrices émergent de ces rencontres.

Cette capacité à faire collaborer des gens évoluant dans des univers très différents, Luc Sirois la compare à l’exercice de l’ingénierie. « Au fond, on peut mettre sur pied des organisations humaines qui sauront déployer les talents de chacun et de chacune, un peu de la même façon qu’on crée une nouvelle technologie, déclare avec enthousiasme l’innovateur en chef du Québec. C’est fou ce que les gens peuvent accomplir en travaillant ensemble. »

C’est justement dans le but de s’impliquer dans la société québécoise que Luc Sirois a accepté les postes de conseiller stratégique à l’innovation auprès du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, puis d’innovateur en chef du Québec, qu’il occupe depuis

2020. Son rôle, et celui du Conseil de l’innovation qu’il a créé avec le ministère, est de développer l’innovation au sein des entreprises et de la société québécoise, dans une province qui dispose d’une grande force de frappe en recherche publique. Avec son équipe, Luc Sirois a d’ailleurs permis de fonder Axelys, une nouvelle société de valorisation pour dénicher et commercialiser les découvertes. Il peut s’appuyer sur une nouvelle stratégie gouvernementale en innovation dotée d’un budget de 7,5 milliards de dollars, une stratégie qu’il a largement contribué à dessiner à partir d’une consultation de centaines d’entreprises et d’organismes de l’écosystème.

Luc Sirois et son équipe ont mis en œuvre, avec des partenaires dans toutes les régions, un réseau de conseillères et conseillers en innovation. Ce réseau permet de rapprocher les entreprises des chercheurs et chercheuses et de les aider à trouver du financement.

Ce grand intérêt pour les inventions n’empêche pas l’innovateur en chef de garder la tête froide devant la révolution que constitue l’intelligence artificielle. La preuve, le groupe d’une quinzaine d’expertes et experts – dont la présidente de l’Ordre – qu’il a mis en place pour orchestrer une réflexion collective sur les enjeux et l’encadrement de l’IA. Le but est d’assurer le développement et l’utilisation responsable en société de cet outil, et de déterminer comment se préparer à son implantation. Une fois encore, Luc Sirois met l’être humain au centre de ses préoccupations en contribuant à susciter la créativité et l’engagement des gens et des organisations qui l’entourent.

Génie à la une
« Je compare mes études en génie à l’intensité d’un entraînement militaire. Les concepts sont très théoriques, et cela développe la discipline et le muscle intellectuel pur. »
P20 | septembre-octobre 2023 | Plan
Luc Sirois, ing. Conseil de l’innovation du Québec

Penser l’énergie autrement

Appel de candidatures Programme Innovation

Énergir cherche à identifier et faire émerger de nouvelles solutions, technologies et approches innovantes permettant une utilisation plus efficace du gaz naturel pour ses clients.

Soumettez votre projet pour l’un des thèmes en efficacité énergétique suivants :

1. Solutions intégrant l’intelligence numérique

Solutions qui permettent d’identifier des mesures en efficacité énergétique, déployer un système de gestion avancé de l’énergie ou optimiser le contrôle et la maintenance du bâtiment et des procédés.

2. Technologies efficaces au gaz naturel

Technologies de thermopompes à gaz naturel ou systèmes hybrides à très haute efficacité.

3. Projets novateurs d’énergies renouvelables

Solutions innovantes d’énergies renouvelables en complémentarité avec l’utilisation du gaz naturel traditionnel; mesures de récupération de chaleur des rejets thermiques et conception de boucles énergétiques.

4. Autres types de projets recherchés

• Utilisation plus efficace du gaz naturel comme carburant dans les transports

• L’efficacité énergétique dans la production en serres

• Optimisation d’un procédé industriel

Votre projet pourrait être admissible au programme Innovation s’il présente un haut niveau d’incertitude ou de risques associés à un des aspects suivants :

• la performance énergétique

• la faisabilité technique

• l’acceptabilité ou l’intégration auprès des utilisateurs

Recevez jusqu’à

75 %

des coûts de réalisation de projets Obtenez une subvention allant jusqu’à

250 000 $

Pour connaître les critères d’admissibilité du programme, visitez notre site Internet

Soumettez vos idées ou votre projet à notre équipe efficaciteenergetique@energir.com

Transition écologique

P22 | septembre-octobre 2023 | Plan

Repenser la mobilité urbaine

Pierre angulaire de la « ville intelligente », la mobilité durable vise à permettre aux citoyens et citoyennes d’accéder rapidement aux services clés répondant à leurs principaux besoins ainsi qu’à leur lieu de travail. Où en est le Québec dans la mise en place des mesures pour arriver à une mobilité urbaine plus durable ?

Jusqu’à présent, le développement urbain a été pensé tout autrement. Pour les futures agglomérations urbaines, il ne s’agit pas d’une « mission impossible », mais pour les villes existantes, le virage comporte maints obstacles. Pour l’heure, si les cibles sont claires et fort louables, les orientations et les stratégies pour les atteindre souffrent d’un manque de cohérence.

Experte en génie du transport et de la mobilité durable, Catherine Morency, ingénieure et professeure à Polytechnique Montréal, souligne d’entrée de jeu que le concept de ville intelligente n’est pas systématiquement lié à la technologie. « Ici, l’intelligence se rapporte aussi à la logique derrière la conception des quartiers et des réseaux de transport. Mais il est vrai que les technologies, notamment tout ce qui tourne autour des données et de l’analyse de données au moyen de différentes approches d’intelligence artificielle et d’instrumentations, sont centrales dans les villes intelligentes. Elles viennent agir en appui et comme accélérateur des transformations sociales et urbaines. »

Cinq axes de développement sont abordés en priorité pour planifier intelligemment ou durablement une ville, explique Catherine Morency. « On tient compte de la densité de population, de la diversité dans les usages du territoire, du design des réseaux de rues en fonction de ces usages, de l’accès rapide aux destinations clés (services de proximité) et des distances d’accès au transport en commun. Forcément, la mobilité des gens est au centre des préoccupations lorsque vient le temps de concevoir une ville intelligente. »

LES DÉPLACEMENTS EN PRIORITÉ

« Certes, le Québec s’est démarqué avec l’implantation précoce de modes de transport écoresponsables, note Catherine Morency. En effet, la province a été une

pionnière en Amérique du Nord en proposant en 1994 un service d’autopartage, avec la compagnie Communauto, et également avec l’offre de vélos en libre-service BIXI. Bien qu’elles soient difficiles à mesurer, les retombées ont été considérables ; on a constaté un enthousiasme notable et la modification des comportements favorisant la durabilité. Aujourd’hui, la multimodalité est en croissance. Certaines villes sont plus innovantes, même si les stratégies provinciales ne sont pas toujours des accélérateurs de transformation. Il faut cependant applaudir plusieurs initiatives locales ; pensons à toutes les infrastructures cyclables mises en place et aux efforts pour mieux partager l’espace dans plusieurs villes du Québec. »

À ce titre, Montréal fait bonne figure, ses parts modales pour le transport en commun sont parmi les plus élevées en Amérique du Nord. La métropole se classe au 16e rang mondial pour son réseau de transport en commun et au 2e rang en Amérique du Nord, après New York. « Bien ancré autour de son métro, ce réseau a contribué à un développement urbain plus judicieux », indique Catherine Morency.

UNE POLITIQUE DE MOBILITÉ DURABLE

En 2018, le Québec s’est doté de la Politique de mobilité durable – 2030 pour orienter ses décisions, mais, selon Catherine Morency, celle-ci présente un problème d’incohérence dans les cibles. « Les projets présentement mis de l’avant et les cibles à atteindre en matière de développement durable sont en dissonance, soutient-elle. Qui plus est, on ne considère pas la mobilité de tout le monde, on néglige celle des enfants, des personnes aînées et des personnes à mobilité réduite. La marche n’est pas suffisamment prise en compte ; pourtant, elle joue un rôle majeur dans la qualité de vie, la santé des gens, l’autonomie

Plan | septembre-octobre 2023 | P23

Transition écologique

des enfants. Il importe de favoriser des modes de vie actifs dans les façons d’organiser notre réseau de transport. Actuellement, les stratégies sont centrées presque exclusivement sur les travailleurs et les travailleuses. En outre, les solutions n’impliquent pas la réduction du nombre d’autos alors que c’est la clé de la mobilité durable. »

Catherine Morency est d’avis qu’actuellement, en matière de transport, le Québec s’en va dans la direction opposée des cibles à atteindre. « Le nombre de voitures croît plus rapidement que la population, c’est illogique. On ne voit pas vraiment de stratégie pour réduire la taille du parc de véhicules au Québec. Au contraire, les gens ont accès à divers incitatifs pour acquérir des voitures. Et ce n’est pas qu’une question de nombre, mais aussi de taille des voitures. La popularité des véhicules utilitaires sport a des conséquences importantes sur l’espace nécessaire, les accidents graves, la consommation d’essence, etc. Les messages sont contradictoires : on finance l’achat de véhicules verts, mais il n’y a pas d’incitatifs financiers pour ceux et celles qui font l’effort de restreindre l’utilisation de la voiture et de se déplacer autrement. »

TENIR COMPTE DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Cette année, le Québec a lancé le plan de mise en œuvre 2023-2027 de la Politique nationale de l’architecture et de l’aménagement du territoire. « On se rapproche un peu ici de ce qui s’apparente à une ville intelligente, précise la professeure Morency, qui siège au Comité consultatif sur les changements climatiques. Mais il faut savoir que les problèmes de transport découlent souvent de mauvaises décisions d’urbanisme et d’aménagement du territoire. Dans les nouveaux quartiers, on doit planifier en tenant compte des effets sur les besoins de mobilité et faciliter l’adoption de comportements durables. »

Les impacts des changements climatiques sont réels et doivent être considérés très sérieusement dans l’aménagement des villes. « La réalité des changements climatiques oblige le gouvernement à être plus ferme dans ses stratégies, insiste-t-elle. Les choix d’aménagement du territoire doivent être compatibles avec l’objectif du Québec d’atteindre la carboneutralité et de renforcer sa résilience climatique. La Politique doit marquer un tournant majeur par rapport aux pratiques antérieures et devenir un puissant outil à la fois d’adaptation et de lutte contre les changements climatiques. Il est nécessaire de renverser les tendances en cours au Québec. »

« Forcément, la mobilité des gens est au centre des préoccupations lorsque vient le temps de concevoir une ville intelligente. »
P24 | septembre-octobre 2023 | Plan
Catherine Morency, ing. Polytechnique Montréal

Éthique et déontologie

QUESTION D’ARGENT

LES HONORABLES I

HONORAIRES I

Parler d’argent entre amis ou en famille est parfois malaisant. Mais sur le plan professionnel « toute peine mérite salaire », et la question des honoraires est incontournable.

Plusieurs articles du Code de déontologie des ingénieurs (CDI) traitent des honoraires. De plus, à l’intention du public, l’Ordre des ingénieurs du Québec a mis en place une procédure de conciliation et d’arbitrage des comptes d’honoraires pour les clients qui sont en désaccord sur le coût des services professionnels rendus. Comme quoi le sujet n’est pas sans importance.

LES MODALITÉS DE PAIEMENT

D’abord, lorsqu’il est question d’argent, il vaut toujours mieux s’entendre avec autrui au début d’une relation contractuelle, au moment où le climat est encore serein. À ce sujet, le CDI prévoit d’ailleurs que « [l]’ingénieur doit prévenir son client du coût approximatif de ses services et des modalités de paiement » (article 3.08.03).

Pour ce qui est des modalités de paiement, c’est un aspect non négligeable. Car, rappelons-le, les ingénieurs et les ingénieures ne jouissent pas au préalable d’un droit de rétention comme d’autres prestataires de services1. C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué le

Conseil de discipline de l’Ordre des ingénieurs du Québec (CDOIQ) dans une récente décision (CDOIQ 22-22-0677, Ingénieurs c. Rondeau, 19 juin 2023) concernant un ingénieur qui avait exigé le paiement de ses honoraires avant de transmettre son rapport d’expertise2

Une fois le travail accompli, exiger le paiement en tout ou en partie pour les tâches effectuées avant de livrer le résultat partiel ou final peut être une pratique commerciale défendable. Mais une telle façon de faire doit impérativement être convenue à l’avance, de façon explicite, et idéalement par écrit.

LE PAIEMENT D’AVANCE DES HONORAIRES

Est-ce à dire que l’on peut tout convenir entre les parties dans un contrat ? Comme le paiement d’avance des honoraires, en tout ou en partie, ou encore un escompte en contrepartie d’une avance ? Que non ! Ici, le CDI est explicite et directif : « [L’ingénieur] doit s’abstenir d’exiger d’avance le paiement de ses honoraires […] » (article 3.08.03).

P26 | septembre-octobre 2023 | Plan

Il y a quelques années, le CDOIQ s’est d’ailleurs prononcé catégoriquement contre une telle pratique (CDOIQ 22-20-0636, Ingénieurs c. Ki Hong Kim, 17 novembre 2021) :

« [42] Les manquements déontologiques mettant en cause les devoirs et obligations de l’ingénieur envers le client sont graves puisqu’ils contreviennent à des exigences imposées […] pour éviter que l’aspect mercantile inhérent à l’exercice de la profession l’emporte sur le professionnalisme attendu de l’ingénieur. »

« [46] Ainsi, le fait pour un ingénieur d’exiger du client le paiement par anticipation d’une partie substantielle de ses honoraires sans avoir livré l’information attendue des clients ou sans avoir fourni une prestation de services […] place ce dernier dans une situation de plus grande vulnérabilité et va à l’encontre de la protection du public. »

« [47] Cette conclusion s’explique par le fardeau supplémentaire qu’une telle pratique impose au client alors qu’il existe déjà une disproportion dans le rapport de force entre ce dernier et l’ingénieur […] ».

EN CONCLUSION

Il n’y a rien de déshonorant ou de vénal à parler d’argent avec un éventuel client ; c’est pourquoi dans les pourparlers pour convenir d’un mandat, les questions d’argent ne devraient jamais être esquivées ou négligées. Tous les aspects pécuniaires devraient être abordés et convenus dès le départ (contrat à forfait ou à taux horaire, niveau et ampleur prévisible des honoraires, modalités de paiement, fréquence et détail de la facturation, échéances clés et facturations correspondantes, retenus de livrable à défaut de paiement, etc.).

Car si la relation contractuelle s’envenime, non seulement l’ingénieure ou l’ingénieur concerné risque un certain appauvrissement, mais il ou elle pourrait devoir répondre de ses actions ou de ses omissions devant le CDOIQ.

Et comme le mentionne le CDOIQ dans la décision précitée (CDOIQ 22-20-0636, Ingénieurs c. Ki Hong Kim, 17 novembre 2021) :

« [56] […] cela risque aussi de nuire à la crédibilité de la profession en semant un doute dans l’esprit des clients et du public quant à savoir si les ingénieurs en général sont dignes de confiance. »

1. Par exemple, un garagiste a le droit, sauf en certaines circonstances, de retenir le véhicule d’un client jusqu’à ce que ce dernier ait payé le prix total des réparations.

2. Bien que déclaré coupable à l’égard de l’article 3.08.03 du Code de déontologie des ingénieurs, pour des raisons juridiques, l’ingénieur a été sanctionné en fonction de l’article 3.03.02 : « L’ingénieur doit, en plus des avis et des conseils, fournir à son client les explications nécessaires à la compréhension et à l’appréciation des services qu’il lui rend. »

Plan | septembre-octobre 2023 | P27

Législation et jurisprudence

à la surveillance de la pratique illégale

MANUELS D’OPÉRATION ET D’ENTRETIEN

DES DOCUMENTS D’INGÉNIERIE !

IMPORTANTS POUR DES !

OUVRAGES SÉCURITAIRES !

Les manuels d'opération et d'entretien jouent un rôle essentiel dans le domaine de l'ingénierie. Ce sont des documents clés qui fournissent des informations indispensables sur le fonctionnement, l’entretien et la sécurité des équipements, des systèmes et des procédés.

Pour les ingénieurs et les ingénieures, la préparation de ces manuels est une tâche cruciale qui garantit une utilisation sûre et efficace des ouvrages qu’ils et elles conçoivent. L’importance de ces documents pour la sécurité du public est reconnue dans la Loi sur les ingénieurs puisque, depuis 2020, ils font nommément partie de la liste des documents d’ingénierie dont la préparation est réservée aux ingénieures et aux ingénieurs.

Mais comment s’applique la Loi dans le cas où un manuel d’entretien doit être modifié pour tenir compte de nouvelles fonctionnalités ? Les manuels fournis avec des équipements conçus et fabriqués hors du Québec peuvent-ils être utilisés tels quels ici ? C’est ce dont nous discuterons dans cette chronique.

Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle version de la section XXI du Règlement sur la santé et la sécurité du travail le 27 juillet 2023, il est maintenant requis que toute machine soit accompagnée d’un manuel d’instruction du fabricant dont le contenu doit, au minimum, respecter les exigences de l’article 174.

Cet article prévoit également que si le manuel d’instruction du fabricant est inexistant ou incomplet, les éléments énumérés dans cet article doivent être spécifiés par écrit par un ingénieur ou une ingénieure.

Notez que cette importante révision règlementaire fera l’objet d’une chronique plus détaillée dans la prochaine édition de la revue Plan.

et Me Patrick Marcoux, avocat Par Marie-Julie Gravel, ing. Conseillère
P28 | septembre-octobre 2023 | Plan

UNE QUESTION DE VOCABULAIRE ?

Manuel, procédure, carnet, spécification, instruction, petit cahier de note dans le coffre du mécano… Les documents relatifs à l’opération et à l’entretien des ouvrages d’ingénierie peuvent prendre plusieurs formats et plusieurs noms. Ce n’est pas le titre qu’on donne à un document qui fait que sa préparation est une activité réservée ou non, mais bien son contenu. Établissons donc dans un premier temps quelques concepts.

Le manuel d’entretien contient l’ensemble des exigences relatives au maintien en bon état et de la conformité d’un ouvrage. Le contenu du document varie selon le type d’ouvrage, mais doit couvrir les informations critiques pour exécuter l’entretien, notamment ce qui concerne le contrôle des sources d’énergie. Son objectif est de permettre d’entretenir les ouvrages de manière sécuritaire, en conformité

avec les paramètres établis lors de la conception et avec la règlementation applicable (y compris les normes en matière de santé et sécurité).

Le manuel d’opération contient l’ensemble des exigences relatives à l’opération sécuritaire d’un ouvrage. Le contenu du document peut varier selon le type d’ouvrage, mais doit couvrir les informations critiques pour faire l’installation et pour opérer l’ouvrage de façon sécuritaire (paramètres critiques, plages opératoires, mode opératoire, set-up, démarrage, mise hors service et autres, au besoin). Son objectif est de permettre d’opérer les ouvrages de manière sécuritaire, en conformité avec les paramètres établis lors de la conception et avec la règlementation applicable (y compris les normes en matière de santé et sécurité).

On comprend que la Loi fait référence aux exigences, aux lignes directrices, aux principes devant guider l’opération et l’entretien d’un ouvrage. D’autres

Plan | septembre-octobre 2023 | P29

documents seront requis pour compléter les manuels d’opération et d’entretien, notamment ceux qui détaillent les méthodes et séquences des activités manuelles requises pour opérer et entretenir un ouvrage spécifique (généralement appelées procédures). Ces procédures seront préparées selon les lignes directrices établies dans les manuels.

Voyons maintenant quelques cas de figure fréquemment rencontrés dans la pratique.

CONCEPTION D’UN NOUVEL OUVRAGE

Marie-Pier est ingénieure chez un fabricant de défibrillateurs. Elle travaille sur la conception d’un nouveau modèle. Elle doit préparer un manuel d’opération et un manuel d’entretien en conformité avec les paramètres établis lors de la conception et avec la règlementation applicable. Selon la règlementation, un manuel doit être fourni avec chaque produit vendu. Marie-Pier n’aura pas à signer chaque copie, mais doit conserver dans ses dossiers la version en vigueur, qu’elle authentifiera par signature.

Jonathan est ingénieur dans un bureau de génie-conseil. Il est chef de projets pour un mandat de conception d’un procédé de traitement des effluents gazeux d’une usine. L’un des livrables du projet est la préparation des manuels d’entretien et d’opération complets pour chaque étape du procédé. Jonathan devra s’assurer que les manuels sont préparés par un ingénieur ou une ingénieure ou sous leur supervision et qu’on fournira à son client une copie authentifiée de chacun de ces documents.

de faire des inspections visuelles des produits directement sur la ligne de production. Le manuel d’entretien est fourni par le manufacturier suédois. Cependant, certaines informations exigées par la règlementation québécoise sont manquantes.

Yohan peut garder le manuel fourni par le manufacturier, mais devra le réviser pour y ajouter l’information pertinente manquante. Il devra signer la révision, en s’assurant d’indiquer clairement sa contribution.

MODIFICATION D’UN ÉQUIPEMENT

Camilia est ingénieure en génie mécanique dans une usine de biotechnologie. Le département des opérations veut adapter un équipement existant pour permettre la production d’un nouveau vaccin. Comme les changements proposés impliquent des modifications dans l’opération et l’entretien de l’équipement, Camilia devra s’assurer de faire la révision des manuels d’opération et d’entretien. Elle devra authentifier la nouvelle version des manuels par signature.

Yohan, ingénieur industriel, a acheté en Suède un nouvel équipement permettant

Un inspecteur de la CNESST est venu visiter l’usine où travaille Yassine, ingénieur en génie électrique. Il a émis un avis de non-conformité, puisque la presse industrielle à l’atelier n’est pas adéquatement sécurisée. Des modifications au système de commande de la presse sont nécessaires pour s’assurer que ses dispositifs de protection respectent les règles de l’art. Ces modifications doivent être supervisées par un ingénieur, conformément à la Loi sur les ingénieurs ainsi qu’à la section XXI du Règlement sur la santé et la sécurité du travail. Yassine devra donc préparer les plans pour les modifications et s’assurer qu’une ingénieure ou un ingénieur de son équipe supervise la mise à jour des manuels d’opération et d’entretien. Il devra signer et sceller les plans requis pour faire les modifications et s’assurer que les nouvelles

ACHAT D’UN ÉQUIPEMENT CONÇU ET FABRIQUÉ
DU
HORS
QUÉBEC
P30 | septembre-octobre 2023 | Plan

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versions des manuels soient signées par un ingénieur ou une ingénieure.

INTÉGRATION

D’UN ÉQUIPEMENT À UN PROCÉDÉ EXISTANT

Peter, ingénieur, est mandaté par un client pour ajouter un équipement à un système CVAC existant dans un hôpital. Le manufacturier fournit les manuels d’opération et d’entretien pour l’équipement qu’il vend, mais Peter et son équipe devront s’assurer que le procédé dans son ensemble est sécuritaire et permet au système dans son ensemble de répondre aux normes rigoureuses de qualité de l’air dans cet environnement critique. Les modifications et les ajouts requis aux manuels d’opération et d’entretien devront

être signés par un ingénieur ou une ingénieure de l’équipe de Peter.

CONCLUSION

La préparation de manuels d’entretien et d’opération bien conçus est une responsabilité professionnelle de premier plan pour les ingénieurs et ingénieures. En précisant dorénavant que les manuels d’opération et d’entretien sont des documents d’ingénierie dont la préparation est réservée aux ingénieurs et ingénieures, le législateur reconnaît que des manuels clairs, complets et faciles à suivre jouent un rôle majeur pour garantir la sécurité de tous et de toutes, assurer un entretien efficace, réduire les coûts, assurer une fiabilité maximale et soutenir les clients dans le domaine de l’ingénierie.

P32 | septembre-octobre 2023 | Plan

Coin RH

Par Michel Morin, ing. Coach professionnel en développement intégral

ATTEINDRE SES OBJECTIFS !

Les ingénieures et ingénieurs peuvent tirer parti d’un coaching individuel en définissant bien leurs objectifs et en s’impliquant dans la mise en pratique d’un programme personnalisé de coaching. Voyons comment on y arrive.

DE L’OBJECTIF AU PROGRAMME DE COACHING

Chloé, ingénieure, est responsable d’une petite équipe. Elle doit rencontrer l’un des membres de son équipe afin d’évoquer avec lui des problèmes liés à son attitude personnelle au travail et à l’atteinte de ses objectifs. Avec son coach, elle soulève les différents points qu’elle doit aborder avec son employé et lui parle du malaise qu’elle éprouve dans de telles situations. Chloé et son coach s’entendent pour viser deux objectifs : développer l’habileté de Chloé à mener une conversation difficile et identifier les émotions et réactions qu’elle éprouve quand se présentent des situations conflictuelles. Le programme de coaching propose en particulier d’utiliser les bases de la CNV (communication non violente ou consciente) en soutien à cette rencontre ainsi qu’un exercice d’auto-observation qui aidera à trouver de quelle façon réagir pour faire face à des relations difficiles.

BIEN DÉFINIR SES OBJECTIFS

Le coaching professionnel permet d’aider la personne coachée à gérer une situation

problématique ou une impasse. Il se déroule généralement sur 6 à 12 rencontres réparties sur une période de 3 à 6 mois. Les premières rencontres ont pour but de faire une exploration large des enjeux et du mode de fonctionnement de la personne (penser, ressentir, agir) dans son environnement personnel et professionnel ainsi que de définir les objectifs particuliers qu’elle souhaite atteindre. Voici quelques exemples d’objectifs de coaching : améliorer ses compétences de leadership et de gestion, faciliter la gestion du changement associé à un projet, améliorer la communication avec son équipe et mener des entretiens difficiles, équilibrer le travail et la vie personnelle, acquérir des compétences en collaboration et en travail d’équipe, améliorer sa gestion du temps et des priorités.

PASSER À L’ACTION

Dans l’approche de coaching en développement intégral® (CDI), le ou la coach joue un rôle actif en proposant un programme de développement en réponse aux objectifs qui sont revus dans une perspective plus large par le ou la coach. Il peut s’agir d’exercices d’auto-observation d’un mode de fonctionnement (croyances, réactions, automatismes), de réflexion sur les conséquences de la situation actuelle et souhaitée (formuler le futur souhaité), d’exercices pratiques parfois liés à un domaine connexe

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COACHING PROFESSIONNEL

à l’enjeu (faire une activité physique, développer une présence attentive). Ce programme servira de base aux échanges pour guider la personne coachée vers l’atteinte de ses objectifs en lien avec les situations vécues sur le terrain.

EN RÉSUMÉ

Le coaching professionnel est plus efficace lorsque la personne coachée est en mesure de bien nommer ses besoins et de les traduire par des objectifs. Un travail d’équipe entre le ou la coach et la personne accompagnée permet de formuler des objectifs de développement pertinents, réalistes et utiles qui ne s’appliquent pas seulement au court terme, mais qui s’inscrivent dans une perspective de développement global de la personne. Le programme de développement permet à la personne coachée de se mettre en action pour prendre conscience de ses façons de faire et expérimenter des moyens de développer de nouvelles compétences visant à renforcer son leadership et améliorer

ses performances. Plus largement, le coaching aide à développer de nouvelles aptitudes pour naviguer efficacement parmi les écueils et défis qu’offre la vie professionnelle et personnelle.

Saviez-vous que la participation à des séances de coaching fait partie des activités reconnues par le Règlement sur la formation continue obligatoire des ingénieurs1 ?

Vous trouverez des ressources en coaching sur le site d’ICF Québec2

Pour toute question ou pour demander conseil, n’hésitez pas à contacter Michel Morin, ing., coach et auteur de cette chronique, en écrivant à michel.morin@hotmail.com.

1. Voir le Guide d’application du Règlement sur la formation continue obligatoire des ingénieurs, avril 2023, Annexe 2 « Tableau- synthèse des activités de formation continue », p. 24.
Plan | septembre-octobre 2023 | P35
2. Trouver un coach | ICF Québec (icfquebec.org).

CCTT et universités : partenaires et sources d’innovations

Les entreprises naissent et avancent à coups d’innovations et peuvent en cela bénéficier du soutien des centres collégiaux de transfert de technologies et de pratiques sociales (CCTT) dans une dynamique distincte de celle qu’offrent les universités.

Dossier Innovations technologiques
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PHOTO : STÉPHANIE CARETTE
septembre-octobre
Plan
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Expertises et équipements de pointe pour les entreprises

Dossier Innovation technologique (suite)
CCTT
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PHOTO : JULIETTE GARCIA

Robotique, foresterie, métallurgie, énergie, biotechnologie… Ce ne sont que quelques-unes des spécialités des 59 centres collégiaux de transfert de technologies et de pratiques sociales (CCTT) du Réseau des CCTT - Synchronex. Les CCTT sont partout au Québec, et leur mission est d’accompagner l’innovation des entreprises et des organisations.

Affiliés aux cégeps et collèges, les CCTT sont créés à l’initiative de ces établissements d’enseignement, chacun dans un domaine d’expertise particulier. Si 48 de ces CCTT se consacrent à des disciplines technologiques, 11 se spécialisent dans les pratiques sociales novatrices, ouvrant ainsi la porte à l’innovation sociale. Au fil de leur développement, les CCTT recrutent du personnel pour former des équipes de recherche complètes et acquièrent des équipements de pointe. « Nos centres sont propriétaires de parcs d’équipements qui n’ont souvent rien à envier à ceux des laboratoires universitaires », estime

Michel Lesage, président-directeur général par intérim du Réseau des CCTT - Synchronex. Professeur à la Faculté de génie de l’Université de Sherbrooke, François Michaud, ing., le confirme en donnant l’exemple de Productique Québec, le CCTT affilié au Cégep de Sherbrooke : « L’infrastructure de Productique Québec comporte une mini-usine robotisée dotée d’un convoyeur et de différents robots industriels. Pour le programme de génie robotique, nous n’avions pas d’infrastructure du genre. Au lieu de financer une infrastructure similaire, nous avons décidé de travailler avec Productique Québec pour exploiter cette ligne de production dans la formation des ingénieurs et ingénieures en robotique ».

Au total, une force de 2 400 expertes et experts composée de personnel technique et administratif, de spécialistes, de chercheurs et chercheuses est à l’œuvre dans le Réseau des CCTT - Synchronex pour offrir ses services et répondre aux besoins d’innovation des entreprises, ainsi qu’à ceux des

organisations publiques et parapubliques. « La clientèle type de nos centres est la petite et moyenne entreprise, des entreprises qui n’ont pas à l’interne la capacité de structurer une unité de recherche et développement pour monter des projets de recherche et les réaliser, indique Michel Lesage. La plupart des projets sont réalisés à la demande de besoins exprimés par des organisations. Les CCTT n’accomplissent quasiment jamais de mandat de recherche propre, indépendant et autonome suscité par un chercheur. »

Pour répondre sur mesure aux besoins des clients, les CCTT ont une offre de services flexible qui inclut aide technique, recherche appliquée, diffusion d’information et formation pour assurer chez le client la transmission de la technologie mise au point. Il peut s’agir d’améliorer ou de mettre à l’échelle un procédé de fabrication, d’élaborer une preuve de concept, de concevoir un prototype… Il arrive qu’un client fasse appel à quelques CCTT pour résoudre différents

« La clientèle type de nos centres est constituée de PME, des entreprises qui n’ont pas à l’interne la capacité de structurer une unité de R-D pour monter des projets de recherche et les réaliser. »
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problèmes techniques d’un même projet, tout comme plusieurs mandats successifs avec un même CCTT sont parfois nécessaires pour mener un projet à maturité. Mais pour assurer le succès d’un projet, prévient Michel Lesage, « il faut un client compétent, et qui dit compétence en recherche et innovation dit souvent personne exerçant l’ingénierie. Ça prend un paratonnerre capable de capter l’éclair de génie et de l’intégrer dans l’entreprise. Il faut un individu qui peut interagir avec le CCTT, bâtir le projet, assurer la participation de l’entreprise, guider le CCTT pour s’assurer qu’on répond adéquatement aux besoins de l’entreprise, et qui soit ensuite capable d’utiliser les résultats de la recherche ».

Au-delà des projets menés sur une base individuelle par les CCTT, Synchronex s’est engagé dans une mission de plus grande envergure dont l’objectif est de répondre aux grands enjeux sociétaux, par exemple la transformation numérique. Pour accompagner

techniquement et soutenir financièrement les entreprises dans leur virage numérique, Synchronex a mis en place le programme Mon succès numérique, soutenu par l’Escouade numérique formée de 14 CCTT. Le programme répond avec agilité aux besoins du client pour l’orienter vers le CCTT idoine et démarrer le projet en moins d’une semaine, en plus de couvrir jusqu’à 75 % des frais.

TROIS PREUVES PAR L’EXEMPLE

Cascades et Kemitek

Cascade est connue pour sa vision en économie circulaire, et sa division de recherche Cascade CS+ veut valoriser ses résidus de production. Par traitement avec un solvant inflammable, elle a obtenu un bioproduit qui pourra être réutilisé ultérieurement comme additif. Mais pour cela, il faut passer de l’échelle du laboratoire à l’échelle pilote, puis industrielle. Or Cascade

CS+ n’est pas équipée pour faire une mise à l’échelle d’un procédé chimique impliquant un produit inflammable. Elle a donc fait appel à Kemitek, qui dispose d’installations antidéflagration. « Quand on utilise de petits volumes de solvants inflammables en laboratoire, les risques sont minimes, précise François Marquis, ing., directeur ingénierie chez Kemitek. À grande échelle, les risques augmentent. Chez Kemitek, on a l’équipement, l’expertise et la classification pour manipuler ces produits de façon sécuritaire à ces échelles. »

Dans un premier mandat, Kemitek a étudié et optimisé la réaction chimique. Le résidu est en solution aqueuse et sous l’effet du solvant et de l’agitation, il précipite et forme des particules. Il s’agit ensuite de filtrer les particules. L’objectif était de déterminer les conditions de la réaction pour optimiser la taille des particules, et donc la filtration. Après avoir effectué les opérations requises à l’échelle du laboratoire,

Dossier Innovations technologiques (suite)
« Quand on utilise de petits volumes de solvants inflammables en laboratoire, les risques sont minimes. Chez Kemitek, on a l’équipement, l’expertise et la classification pour manipuler ces produits de façon sécuritaire à ces échelles. »
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François Marquis, ing. Kemitek
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le procédé a été validé à l’échelle pilote.

Kemitek a par la suite effectué un deuxième mandat visant à produire une analyse technique et économique de l’implantation du procédé chez Cascades.

Optis Engineering et le CTA

Dans les mines, des ventilateurs aèrent les galeries et chassent les poussières. Leurs pales en aluminium ne résistent que quelques mois à la corrosion, à l’abrasion et à l’érosion dues aux particules qui les frappent de plein fouet. Pour remplacer les produits en métal, Optis Engineering s’est tournée vers l’expertise en matériaux composites du Centre technologique en aérospatiale (CTA). En effet, à travers ses projets sur les aéronefs, les drones, les taxis aériens, la motorisation hybride des avions, le CTA consacre un pan de recherche aux matériaux composites utilisés en aéronautique. « Avec l’expertise de nos chercheurs et notre parc d’équipements, nous pouvons tester

plusieurs combinaisons de matériaux, comparer les procédés de fabrication et tester la résistance », mentionne François LeBel, ing., directeur Technologie et innovation et chef du secteur Composites et matériaux avancés au CTA.

Le CTA a fabriqué des échantillons sous forme de plaques en composites constitués de matrices polymères renforcées de fibres de verre. Ces dernières étaient jointes par des adhésifs. Ces assemblages collés étaient ensuite soumis à des tests en cisaillement avant et après une période de vieillissement préétablie en environnement minier. « L’érosion attaque essentiellement la matrice, et les tests en cisaillement des assemblages sont un bon indicateur de la performance des adhésifs », explique François LeBel. Il fallait obtenir des matériaux plus résistants que l’aluminium et à un coût de fabrication compétitif. Le CTA a finalement fourni à Optis Engineering une sélection de matériaux, et décrit leurs avantages et inconvénients ainsi que les procédés de fabrication.

Pépinière Saint-Modeste et Optech

Optech est spécialisée en optique photonique et dispose d’un parc d’équipement pour prendre toutes sortes de mesures relatives à l’éclairement pour des applications dans les domaines des arts de la scène, des télécommunications, des technologies biomédicales…

C’est pour son expertise en agrophotonique que Pépinière SaintModeste a requis les services d’Optech. Dans le cadre d’un mandat de service technique, Optech a réalisé la cartographie de l’éclairement de la serre et recommandé les options de luminaires répondant aux besoins des pépiniéristes. Dans les serres, de nouvelles lampes au sodium ont été installées, tandis que sur les chariots de croissance, l’éclairage a été optimisé par des lampes DEL. « Les DEL nous offrent des solutions pour trouver la recette lumineuse en fonction du type de plantes, de ses besoins selon son stade de croissance et de ce qu’on veut lui faire produire », souligne

Dossier Innovations technologiques (suite)
« Avec l’expertise de nos chercheurs et notre parc d’équipements, nous pouvons tester plusieurs combinaisons de matériaux, comparer les procédés de fabrication et tester la résistance. »
François LeBel, ing. Centre technologique en aérospatiale
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Depuis peu, les DEL sont aussi offertes dans les longueurs d’ondes des UV-C utilisées dans les processus de désinfection. Leur avantage par rapport aux tubes fluorescents est de permettre des allumages ponctuels. Dans une

étude de concept réalisée pour RP Innovation, Martin Langlois a conçu une chambre de désinfection pour la volaille. En fonction des pathogènes ciblés et du niveau de désinfection souhaité, il a déterminé l’emplacement de l’éclairage et la dose de rayonnement à appliquer pour désinfecter les poulets.

Sur le même principe, mais pour Technologies GRB, il a fait la conception du LIBU, un bouton d’ascenseur autodésinfectant : le bouton pivote sur lui-même et se fait désinfecter en arrière pour que les personnes ne soient pas exposées aux UV-C.

« Les DEL nous offrent des solutions pour trouver la recette lumineuse en fonction du type de plantes, de ses besoins selon son stade de croissance et de ce qu’on veut lui faire produire.
»
Martin Langlois, ing. Optech
Martin Langlois, ing., chargé de projet chez Optech.

CCTT ET UNIVERSITÉS

Dossier Innovations technologiques
Une dynamique d’innovation complémentaire P44 | septembre-octobre 2023 | Plan

Si la mission d’un centre collégial de transfert de technologies et de pratiques sociales (CCTT) est d’apporter son expertise technique à une entreprise qui met au point un produit ou un procédé, celle de l’université est de former du personnel hautement qualifié et de faire avancer les connaissances. En conséquence, l’innovation prend des voies distinctes. Dans le cas des CCTT, l’idée innovante provient de l’entreprise et transite par le CCTT pour se concrétiser. Dans le cas des universités, elle émane de nouvelles connaissances acquises et sera concrétisée en entreprise. François Michaud, ing., est professeur à la Faculté de génie de l’Université de Sherbrooke et il a instauré un partenariat de formation avec Productique Québec, le CCTT affilié au Cégep de Sherbrooke. Ayant un pied dans les deux établissements, il compare les contributions respectives des CCTT et des universités à l’innovation.

À l’université, les étudiants et étudiantes sont formés à répondre à des questions de recherche et à devenir des scientifiques qui feront avancer la science. Ces questions de recherche sont souvent de nature intemporelle et ne ciblent pas nécessairement les besoins d’une entreprise particulière. « Les besoins de l’industrie sont souvent orientés vers des problèmes à résoudre sans mener à de nouvelles connaissances scientifiques. Difficile de savoir si ceci estlié aux connaissances scientifiques et non aux besoins », précise François Michaud. D’autant plus que les projets de recherche s’étirent sur plusieurs années et excèdent les délais de l’industrie. « Les universitaires travaillent sur des programmes de recherche à long terme, poursuit François Michaud. Les CCTT sont plus réactifs pour servir de centres de R-D et répondre à la demande des entreprises, qui ont des échéanciers à plus court terme. Ils sont mieux placés pour élaborer des produits ou des

solutions sur mesure pour des entreprises. La recherche diffère du développement d’un produit, puisqu’un produit ne fait pas nécessairement avancer la science. » Comme le résume Michel Lesage, président-directeur général par intérim du réseau des CCTT, « le but de l’intervention du CCTT, c’est de produire un livrable utilisable par l’entreprise, c’est très rarement une publication scientifique ».

INNOVATION SANS PRÉMÉDITATION

Cela n’empêche pas la recherche universitaire d’être source d’innovations, mais celles-ci sont plutôt un produit dérivé des résultats de recherche. Plusieurs universités offrent des programmes d’accompagnement à l’entreprenariat ou des incubateurs d’entreprises pour que les idées innovantes des scientifiques deviennent réalités. « Les entreprises des incubateurs universitaires sont souvent issues

« Les besoins de l’industrie sont souvent orientés vers des problèmes à résoudre sans mener à de nouvelles connaissances scientifiques. Difficile de savoir si ceci estlié aux connaissances scientifiques et non aux besoins. »
Plan | septembre-octobre 2023 | P45
François Michaud, ing. Université de Sherbrooke

de questions de recherche qui ont mené à un élément commercialisable, dit François Michaud. Elles ne découlent pas d’un besoin industriel, mais d’une poussée scientifique qui peut trouver preneur dans le marché. »

Il donne l’exemple d’une recherche qu’il a commencée en 2003 sur le développement d’un robot capable de discriminer les sons pour discuter avec un être humain et qui a abouti en 2015 à un système de détection de drones. Cette application n’était assurément pas prévue en 2003. « Pour un robot équipé d’un seul microphone, tous les sons se mélangent, indique le

professeur Michaud. Notre oreille peut discriminer les sons et percevoir d’où ils viennent, et la question de recherche était de réussir à faire pareil avec un robot. »

Quand un robot comporte plusieurs micros, il arrive à localiser les sons et à distinguer la voix des bruits environnants. « En 2015-2016 est apparu le problème des drones qui font des livraisons en prison. Nous avons pensé que nous pourrions utiliser des matrices de microphones pour distinguer le son d’un drone des bruits environnants et le localiser », ajoute François Michaud. Le développement se poursuit maintenant avec le programme

fédéral de soutien à l’innovation Solutions innovatrices Canada.

COMMENT LA GENOUGRAPHIE EST SORTIE DE L’UNIVERSITÉ

« La genougraphie, c’est l’électrocardiogramme du genou », déclare Nicola Hagemeister, professeure à l’École de technologie supérieure. Il s’agit d’un harnais, muni de capteurs de mouvements, qui enserre le genou et permet de mesurer le mouvement tridimensionnel de l’articulation du genou, avec le fémur et

Dossier Innovations technologiques (suite)
Thérapeute installant le harnais de la genougraphie sur un patient.
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PHOTO : EMOVI INC.

le tibia. « Le mouvement est décomposé en flexion-extension, rotation du tibia et abduction, explique la professeure Hagemeister. On obtient des courbes desquelles on extrait des marqueurs mécaniques de dysfonctionnement de l’arthrose. » À partir de ces marqueurs, il est possible de prescrire des exercices pour renforcer un muscle ou en étirer un autre. La genougraphie vient donc ainsi compléter la radiographie et l’imagerie par résonance magnétique pour personnaliser les traitements.

Une étude clinique a comparé le traitement habituel consistant en exercices génériques et le traitement personnalisé après genougraphie. « Avec la genougraphie, 84 % des personnes faisaient leurs exercices, rapporte Nicola Hagemeister. C’est énorme parce que dans les programmes génériques, les gens ne font pas leurs exercices ». Les douleurs avaient aussi diminué.

Aujourd’hui, KneeKG, l’appellation commerciale du harnais, est distribué par l’entreprise Emovi, et la technologie est utilisée dans de nombreuses cliniques au Québec et ailleurs dans le monde.

KneeKG est le résultat de plus de 20 ans de recherche. Mentionnons que, à l’origine, la recherche ne portait pas sur l’arthrose, mais sur la réparation de genoux ayant des ligaments artificiels. Un étudiant au doctorat avait fabriqué un harnais pour mesurer les mouvements du tibia et du fémur afin de réduire les déformations de ces ligaments. « La genougraphie est issue de là ! Curieusement, le harnais n’a jamais été utilisé pour cette application. C’est seulement des années plus tard que Michelle Laflamme, la fondatrice d’Émovi, s’est dit que ce serait un excellent outil pour améliorer le diagnostic de l’arthrose et déterminer quel traitement donner aux patients », évoque Nicola Hagemeister.

UN ROBOT D’ASSISTANCE SOCIALE POUR LES PERSONNES ÂGÉES

Au Laboratoire de robotique intelligente, interactive, intégrée et interdisciplinaire (IntRoLab), le professeur François Michaud et son équipe travaillent à la conception

d’un robot capable de répondre à des questions, et met au point un prototype qui peut voir, entendre et interagir de façon naturelle avec les personnes. Une tablette mobile est équipée de microphones et de caméras pour distinguer les sons et cartographier l’environnement, et des réseaux de neurones permettent de reconnaître les objets. « Notre robot est capable de voir ce qui se passe dans la réalité, de reconnaître une personne, de la nommer, de voir ce qu’elle porte et ce qu’elle fait, et peut engager la conversation en fonction de ce qu’il voit », décrit François Michaud. Par exemple, le robot peut repérer la présence de M. Tremblay, se tourner vers lui et lui demander comment il va. S’il s’aperçoit que, comparativement aux autres jours, M. Tremblay ne prend pas de café, il peut lui demander pourquoi. L’objectif ultime de cette recherche est d’évaluer si un tel robot interactif favorise l’implication des personnes âgées et contribue à briser leur isolement. Une fois ce but atteint, il reviendra à une entreprise de développer le robot pour en faire un produit commercialisable.

« Avec la genougraphie, 84 % des personnes faisaient leurs exercices. C’est énorme parce que dans les programmes génériques, les gens ne font pas leurs exercices. »
Plan | septembre-octobre 2023 | P47
Nicola Hagemeister, ing. ÉTS

DE LA MEUNERIE À L’UNIVERSITÉ

La meunerie La Milanaise a contacté l’Institut de valorisation des données (IVADO), qui a ensuite transféré le projet à Bruno Agard et Christophe Danjou, professeurs au Laboratoire en intelligence des données (LID) à Polytechnique Montréal. « La démarche s’apparente à celle des CCTT, mais dans les CCTT, les solutions sont connues et ont déjà fait l’objet de publications scientifiques, précise Bruno Agard. Il faut appliquer la solution. Dans notre cas, ce sont souvent des problèmes qui n’ont jamais été abordés. »

En l’occurrence, il s’agissait de transposer les opérations de meunerie en algorithme. La qualité de la mouture dépend de l’humidité et de la provenance des grains. « La météo et les paramètres des grains jouent sur ce que le meunier appelle la

“recette”, c’est-à-dire le pourcentage de chaque sorte de grains et le réglage du moulin », explique Bruno Agard. L’algorithme a donc besoin de données météo, mais aussi des données relatives au réglage du moulin. Or, quand le meunier tourne les manettes d’un cran à droite parce qu’il fait chaud, c’est l’expérience qui parle, il n’y a pas de formules mathématiques. « On a mis des capteurs sur les machines pour mesurer les angles des manivelles et pouvoir répliquer les gestes du meunier », décrit Bruno Agard. À partir de ces données météo et gestuelles, l’algorithme peut déterminer les réglages à effectuer si des conditions similaires se présentent.

Les chemins de l’innovation sont multiples et parfois imprévisibles… Mais les CCTT et les universités se complètent pour offrir chacun à leur manière un soutien à l’innovation afin de transformer l’idée en produit commercialisable.

CCTT en bref

CCTT : centre collégial de transfert de technologies et de pratiques sociales

Les CCTT mènent chaque année 11 000 projets et font affaire avec 6 000 clients.

Depuis 1983, date de la création des premiers CCTT, le modèle a fait ses preuves au point que le gouvernement du Canada s’en est inspiré pour créer un réseau de 60 centres d’accès à la technologie (CAT), un programme dont bénéficient plusieurs CCTT.

Dossier Innovations technologiques (suite)
« On a mis des capteurs sur les machines pour mesurer les angles des manivelles et pouvoir répliquer les gestes du meunier. »
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Bruno Agard Polytechnique Montréal

Femme s en génie

Guide de l’employeur pour un milieu de travail plus diversifié, inclusif et équitable

Téléchargez-le sur le site de l’Ordre bit.ly/guide_employeurs_OIQ

BIOTECHNOLOGIES

Faire avancer le milieu médical

Qu’elle soit issue d’une collaboration pour répondre à un réel besoin du milieu ou d’un concept mis de l’avant pour faire face à une problématique de santé complexe, l’innovation est au cœur de l’avancement des soins médicaux et de la transformation des pratiques dans le système de santé.

Dossier Innovations technologiques
PHOTO : UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE
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Bien intégrés à la chaîne d’innovation technologique, les ingénieurs et les ingénieures jouent un rôle de premier plan dans cette volonté collective de faire avancer le milieu médical.

Force vive de développement, l’ingénierie apporte en effet une contribution inestimable à la progression des idées et à la réalisation des projets.

Parmi les nombreux projets de recherche liés à la médecine, celui de Jean-François Beaudoin, ingénieur affilié au CRCHUS – le Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS) –, a retenu l’attention cette année pour son ingéniosité, sa créativité et ses répercussions sociétales positives. La mise au point d’un automate de production de radioisotopes médicaux pour le compte du CIUSSS de l’Estrie – CHUS a valu à Jean-François Beaudoin de remporter le prestigieux prix Honoris Genius – Innovation technologique 2023, décerné par l’Ordre des ingénieurs du Québec. Les travaux de développement de l’automate ont été réalisés conjointement avec son collègue Sébastien Tremblay, agent de recherche pour l’Université de Sherbrooke.

Il faut savoir qu’outre la guérison du cancer, la course à sa détection rapide fait l’objet d’efforts soutenus dans les milieux de la recherche. Déjà reconnu mondialement pour le développement d’appareils

d’imagerie médicale par tomographie d’émission par positrons (TEP), le CRCHUS fait figure de précurseur pour ce qui est de l’utilisation du radio-isotope gallium 68 produit par cyclotron pour diagnostiquer et traiter un cancer rare, soit le cancer neuroendocrinien.

PETIT PROJET DEVIENDRA GRAND

Jean-François Beaudoin explique qu’avant la création de l’automate, la production par générateur du gallium 68 occupait la semaine entière d’un radiochimiste. La quantité de gallium 68 produite limitait le nombre de diagnostics par imagerie médicale des usagers de l’hôpital. Qui plus est, les générateurs sont coûteux et doivent être remplacés après quelques mois.

« La production par cyclotron avec un automate améliore grandement la vitesse de production, c’est-àdire la quantité produite de radioisotope, tout en réduisant de manière significative l’exposition du personnel à la radioactivité, précise l’ingénieur-chercheur. L’automate pourra être utilisé dans la production d’autres radio-isotopes médicaux. Depuis deux ans et demi, 1 512 personnes atteintes d’un cancer neuroendocrinien de partout au Canada sont venues à Sherbrooke pour leur examen médical. Au cours de la dernière année, plus de 478 individus ont profité du

radio-isotope pour le diagnostic du cancer de la prostate. Il ne fait aucun doute que l’automate a changé pour le mieux l’environnement de soins des usagers et usagères de notre système de santé. »

UN CENTRE DE RECHERCHE DE HAUT CALIBRE

Pour ce projet, le CRCHUS a mis en place une équipe composée de radiochimistes à laquelle s’est greffé Jean-François Beaudoin. « Pour répondre à la demande exponentielle, nous avons conçu et déployé cet automate pour faciliter la production à grande échelle et la distribution de gallium 68 à visée diagnostique. D’autres centres hospitaliers du Québec peuvent donc bénéficier de cette avancée technologique. L’automate a fait l’objet d’un brevet international. Il serait possible de déployer cette approche dans d’autres cyclotrons et d’établir un réseau provincial ou national de distribution de radio-isotopes. »

Au dire de Jean-François Beaudoin, le développement technologique au CRCHUS est l’un des secrets les mieux gardés de Sherbrooke. « Peu de centres de recherche font le développement complet en imagerie médicale. Au CRCHUS, en partenariat avec des chercheuses et chercheurs de l’Institut interdisciplinaire d’innovation technologique

« Nous concevons, fabriquons, programmons et faisons fonctionner nos équipements technologiques de recherche préclinique et nous produisons nos radio-isotopes sur place. »
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Jean-François Beaudoin, ing. Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke

(le 3IT) de l’Université de Sherbrooke, nous concevons, fabriquons, programmons et faisons fonctionner nos équipements technologiques de recherche préclinique et nous produisons nos radio-isotopes sur place. »

Jean-François Beaudoin ajoute que dans la dernière année, un nouveau tomographe par positron cérébral a également été mis en fonction au CRCHUS. Doté d’une qualité d’image supérieure aux appareils sur le marché, ce tomographe pourra dépister des tumeurs plus petites. Cette résolution inégalée permettra aussi de mieux identifier les régions cérébrales de petite taille impliquées dans les maladies

neurodégénératives, telles que la maladie d’Alzheimer.

UNE FORMULE DE COLLABORATION EFFICACE

Depuis 17 ans, Jean-François Beaudoin est intégré à l’équipe pour ses compétences à titre d’ingénieur en génie électrique. « Il est très rare qu’un centre de recherche clinique se dote d’un ingénieur permanent directement incorporé dans les équipes de recherche, souligne-t-il. D’année en année, cette collaboration me permet de mettre à profit ma polyvalence et ma créativité

au bénéfice des nombreux projets menés par l’établissement. Je me situe à la jonction de la recherche universitaire, de la recherche clinique et du réseau de la santé. C’est un terreau fertile pour acquérir des connaissances concernant de multiples disciplines. Nos chercheurs et chercheuses sont une riche source d’inspiration de projets d’ingénierie. »

Originaire de Sherbrooke, une région qui lui tient à cœur, JeanFrançois Beaudoin se dit extrêmement reconnaissant de l’occasion qui lui a été donnée de se joindre à une équipe dynamique et performante au sein du CRCHUS. « Être sur le terrain et faire partie de l’architecture du centre de recherche

Dossier Innovations technologiques (suite) P52 | septembre-octobre 2023 | Plan

représente un gage de confiance inestimable. L’établissement me laisse de la latitude dans mon travail pour soutenir différents intervenants dans le centre hospitalier. C’est très valorisant. Pouvoir laisser libre cours à mon imagination et être entouré de collègues talentueux et inspirants me permet tous les jours d’apporter une contribution dans le milieu médical à travers l’ingénierie. »

Le chercheur croit beaucoup à la multiplication des forces ; c’est la clé selon lui pour favoriser l’espace d’innovation. « Au grand bénéfice des usagers et usagères du réseau de la santé, les équipes de recherche utilisent conjointement leurs connaissances et leurs observations pour définir des besoins. On applique alors des algorithmes, des codes informatiques, des techniques de production et du prototypage rapide afin de répondre à ces besoins avec les ressources disponibles. Comme les ressources du milieu ne sont pas infinies, notre créativité dans tous les domaines doit combler l’écart et transformer notre manière de produire, de consommer et de vivre. »

Jean-François Beaudoin poursuit en donnant un exemple : « L’accessibilité des techniques de fabrication additives comme l’impression 3D est d’une aide précieuse pour la réalisation de projets de recherche. Quelqu’un peut me demander au début d’une journée

de me charger d’un mandat ; je dessine une pièce, et une à deux heures plus tard, nous avons un prototype dans nos mains, prêt à être déployé sur le terrain. Le prototypage rapide est un outil vital à notre arsenal pour la réalisation interne de nos projets. »

D’ABORD PRÉVENIR AVANT DE GUÉRIR

Pour sa part, Maxime Bolduc, un jeune candidat à la profession d’ingénieur (CPI) à l’esprit visionnaire, a vu sa volonté d’innovation lui être révélée à la suite d’un malencontreux accident arrivé à sa grand-mère. « Ma grand-mère est tombée chez elle et s’est fracturé la hanche, relate-t-il. Elle est restée seule à souffrir pendant cinq heures avant que mon grand-père ne la trouve. Sa fracture a nécessité trois mois d’hospitalisation, puis elle a dû réapprendre à marcher. La famille s’est mobilisée pour l’aider. Mais cet accident m’a poussé à me questionner sur la meilleure façon de prévenir ce genre de blessure, quand on sait qu’elle est malheureusement fréquente chez les personnes âgées. »

Maxime Bolduc s’est donc investi dans la mise au point d’une technologie pour prémunir les personnes aînées contre ce type d’accident. Son étude de marché a montré qu’il n’existait rien sur le marché pour éviter les blessures causées

par une chute. « Il y a beaucoup d’appareils servant à alerter lorsqu’une personne fait une chute, mais peu qui protègent réellement la personne. À cette époque, je finissais mon baccalauréat en génie mécanique à l’École de technologie supérieure et j’avais choisi un cours d’entrepreneuriat en ingénierie. Ça ne pouvait pas mieux tomber ! Pour la première fois dans mon parcours, on me disait de trouver une problématique plutôt qu’une solution, un réflexe de mon éducation en ingénierie. »

« J’ai aussi appris en faisant l’étude de marché qu’on dénombre 400 000 personnes victimes d’une fracture de la hanche chaque année en Amérique du Nord. Le taux de morbidité à la suite de cette blessure oscille entre 25 % et 28 % ; 25 % de ces gens perdent la capacité de marcher de façon permanente, et l’autre moitié passera entre 3 et 12 mois en réhabilitation. La presque totalité de ces fractures (98 %) est due à une chute. »

Pendant son cours d’entrepreneuriat, Maxime Bolduc a présenté son projet d’entreprise, qui consistait à concevoir un vêtement gonflable de protection personnelle pour réduire les risques fracture de la hanche, à un panel d’investisseurs. Il a obtenu une place dans le programme Accélération de l’incubateur Centech, ce qui lui a donné accès à un accompagnement d’une durée de 12 semaines. « Je

« En aidant à diminuer le nombre de blessures, la technologie Azimut contribue à réduire l’achalandage aux urgences et les hospitalisations. »
Plan | septembre-octobre 2023 | P53
Maxime Bolduc, CPI Azimut Médical

suis ensuite passé au programme Propulsion, d’une durée de deux ans, en incorporant simultanément mon entreprise en mai 2021. J’ai alors engagé des designers industriels et j’ai fait des entretiens avec une cinquantaine de professionnels du milieu de la santé, de la gériatrie en particulier, ainsi qu’avec des personnes aînées, pour bien comprendre notre marché. »

PETIT TRAIN VA LOIN

En janvier 2022, Azimut Médical a démarré la recherche et développement, de laquelle a émergé une première preuve de concept. En parallèle, Azimut a été accepté dans le programme NextAI en partenariat avec HEC Montréal. « Ce programme nous a grandement aidés à raffiner l’utilisation de l’intelligence artificielle dans notre produit. Nous avons par ailleurs eu la chance de rencontrer une panoplie de mentors et d’experts de l’industrie qui ont su nous guider pendant le développement de nos prototypes et la croissance de notre équipe. Nous avons terminé l’année en créant un partenariat avec une résidence pour personnes âgées (RPA) ; 14 personnes ont porté le vêtement pendant un mois pour tester notre technologie en milieu réel, explique Maxime Bolduc. Début 2023, nous avons apporté plusieurs modifications en tenant compte des rétroactions reçues, et un autre projet pilote débutera dans les prochains mois avec la deuxième version du vêtement. Présentement, on termine le développement, on poursuit les tests et on commence la fabrication. L’an prochain, ce sera le début de la production à plus grande échelle. On établit déjà des partenariats avec des ateliers de couture pour accroître notre capacité de production. »

Le vêtement Azimut de protection personnelle est un produit intelligent. Grâce à une fusion de capteurs et de microcontrôleurs uniques à Azimut, il est possible de détecter qu’une personne est sur le point de tomber. Une membrane qui entoure les hanches de l’utilisateur ou de l’utilisatrice se gonfle alors pour absorber l’impact au sol et ultimement réduire le risque de blessure. « Notre algorithme est très sophistiqué, il permet de distinguer le mouvement de chute et d’autres mouvements du quotidien, souligne le jeune homme. Le système peut également générer une alerte qui est envoyée aux contacts de la personne lors du déploiement du vêtement et si la personne reste un certain temps au sol après l’impact. »

Un premier brevet provisoire déposé en octobre 2023 protégera les aspects clés de la technologie d’Azimut. « Les sousvêtements rembourrés qui existent sur le marché ne conviennent pas aux personnes âgées, qu’il s’agisse du confort, de l’esthétisme ou du niveau de protection, note Maxime Bolduc. Le vêtement gonflable Azimut est très discret et confortable, il est conçu pour répondre aux besoins des usagers. En plus, il absorbe présentement 80 % de l’énergie générée par l’impact. Notre but est d’atteindre plus de 90 %, ce qui éclipse tout produit similaire. »

PUBLICS CIBLES

À l’heure actuelle, les RPA privées et les individus à risque de fracture de la hanche forment la clientèle cible d’Azimut Médical. « Notre dernière étude pilote a aussi démontré que l’intégration fonctionne, indique Maxime Bolduc. Notre but est de démocratiser l’accès à une protection individuelle, et d’offrir notre

produit dans tous les établissements, publics et privés. Nous voulons aussi contrer la peur de tomber, parce qu’il a été prouvé qu’un cercle vicieux s’installe après une chute. La peur empêche les gens de rester actifs, ils perdent ainsi leurs réflexes et, avec le temps, ils perdent leur mobilité, petit à petit. »

Les données relatives à la satisfaction recueillies jusqu’ici sont très favorables. « Le taux d’adoption de la technologie Azimut est de 64 % pour la première version du vêtement, ce qui est presque deux fois plus élevé que pour les autres sous-vêtements rembourrés sur le marché. Notre deuxième pilote vise un taux plus élevé. En général, les personnes âgées sont réceptives à l’idée de porter cette protection. La prévention qu’elle représente est un aspect plus tangible que l’alerte, qui est réactive. »

Du côté de l’administration des RPA, le produit suscite un grand intérêt puisqu’il concerne une préoccupation importante, celle d’améliorer la gestion des risques et la qualité de vie des résidentes et des résidents. « Financièrement, notre technologie est attrayante parce qu’elle permet de garder plus longtemps les résidentes et les résidents en santé et indépendants, ce qui réduit le taux de roulement dans les RPA et les frais inhérents qui en découlent », mentionne Maxime Bolduc.

Le secteur public est aussi très réceptif. « En aidant à diminuer le nombre de blessures, la technologie Azimut contribue à réduire l’achalandage aux urgences et les hospitalisations, fait valoir le candidat à la profession d’ingénieur. Le traitement d’une fracture de la hanche et la réhabilitation résultante sont extrêmement coûteux pour le système de santé. »

Dossier Innovations technologiques (suite) P54 | septembre-octobre 2023 | Plan

L'Association des firmes de génie-conseil – Québec (AFG) vous invite à la soirée de remise des Grands Prix du génie-conseil québécois 2023, le mardi 26 septembre prochain à compter de 17 heures au Centre Mont-Royal, à Montréal.

Sous le thème Au premier plan de l’innovation, l’événement animé par Stéphane Bellavance réunira plus de 350 dirigeants et professionnels du génie-conseil québécois, donneurs d’ouvrage et partenaires afin de récompenser les meilleurs projets réalisés partout au Québec et ailleurs dans le monde!

17 h 00 Arrivée des invités et cocktail de bienvenue

18 h 00

18 h 15

18 h 20

Ouverture de l’auditorium Remise des prix

Allocution d’ouverture présentée par présentée par

20 h 45 Cocktail festif

NOUVEAU : billets gratuits disponibles pour assister à la remise des prix en direct par webdi usion!

présentée par

Maud Cohen, ing., FIC, MBA, ASC

Directrice générale

Polytechnique Montréal

PARTENAIRE MAJEUR PARTENAIRE PRINCIPAL
Billets en vente ici : www.afg.quebec/grands-prix

Amazon : les secrets d’une innovation exponentielle

Le 13 novembre 2023, l’ingénieur Réjean Bourgault, directeur national du secteur public pour Amazon Web Services Canada, animera un dîner-conférence traitant de la culture de l’innovation chez Amazon.

Par Clémence Cireau Photos : Amazon Canada

Dossier
Innovations technologiques
P56 | septembre-octobre 2023 | Plan
Entraînement de robots de pointe, triant les colis de la clientèle et les rendant prêts pour la livraison.

Amazon, multinationale fondée par Jeff Bezos en juillet 1994 à Seattle autour d’une librairie en ligne, domine désormais toutes les sphères commerciales et s’étend à la pointe des services technologiques. Ce modèle de réussite repose sur une culture de l’innovation entretenue à tous les échelons de l’entreprise.

C’est en 2017 que Réjean Bourgault, ing., rejoint Amazon Web Services (AWS) Canada, quelques mois après que l’entreprise décide de lancer à Montréal une grande région infonuagique regroupant plusieurs centres de données. En tant que directeur national pour le secteur public, Réjean Bourgault détient la confiance des clients d’AWS dans divers secteurs comme la santé, l’éducation et la défense. « Mes équipes accompagnent les provinces, les ministères, les ONG pour effectuer leur transformation numérique en adoptant l’infonuagique, indique-t-il. Nous n’avons de cesse de leur démontrer les avantages de cette transition en termes d’efficacité, de productivité, de sécurité et de capacité d’innovation. Aujourd’hui, nos clients

peuvent choisir parmi plus de 240 services allant du stockage de données à la sécurité, en passant par l’Internet des objets, l’apprentissage automatique, et bien plus encore pour mieux accomplir leurs missions. » Il affirme d’ailleurs que « les entreprises canadiennes utilisant l’infonuagique sont deux fois plus innovantes que les autres ».

UNE MÉTHODOLOGIE CULTURELLE ET DES ASTUCES CONCRÈTES

Persuadé que la technologie d’aujourd’hui façonne un avenir prometteur pour le Canada et le monde, Réjean Bourgault est régulièrement invité à donner des conférences.

« La conférence que je donnerai le 13 novembre est la plus demandée parmi la centaine de présentations proposées par Amazon. Mon objectif est d’offrir aux ingénieurs présents des astuces concrètes qu’ils pourront utiliser pour renforcer leurs projets et leur entreprise. » Selon lui, les ingénieures et les ingénieurs disposent d’un « goût de l’innovation intrinsèque au domaine ».

Les entreprises ne mettent pas pour autant forcément en place une

méthodologie suffisamment axée sur l’innovation, précise-t-il. « Chez Amazon, c’est toute une culture : nous utilisons l’approche des bâtisseurs. Dès le processus de recrutement, les questions sont tournées en ce sens pour déceler en chacun le potentiel innovant. » Afin que ce potentiel puisse être mis en action à des échelles très différentes, le concept de « deux pizzas » est appliqué. « La taille d’une équipe ne doit pas dépasser un groupe pouvant être nourri par deux pizzas. Ça permet une plus grande autonomie et une meilleure réactivité. Nous insistons également sur l’absolu besoin d’être à l’écoute des clients, puisque de 90 à 95 % des innovations d’Amazon proviennent d’un besoin signalé par un client. »

L’une des autres particularités de cette culture de l’innovation est de toujours travailler à rebours. Lorsqu’une équipe propose une idée de nouveau service, elle commence par rédiger un communiqué de presse fictif à propos du lancement du service pour le présenter en interne. Après avoir pris connaissance des réactions à ce communiqué de presse, l’équipe rédige un texte de présentation de six pages

« Nous insistons également sur l’absolu besoin d’être à l’écoute des clients, puisque de 90 à 95 % des innovations d’Amazon proviennent d’un besoin signalé par un client. »
Plan | septembre-octobre 2023 | P57
Bourgault, ing.

qui sera la base de ce nouveau service. C’est un processus récurrent qui alimente la prise de décision et qui est parfois entamé deux ou trois ans avant le lancement d’un nouveau service. « Il est essentiel de prendre le temps de penser, de poser ses idées et de bien les rédiger, déclare Réjean Bourgault. Nous réservons d’ailleurs un temps de lecture, de réflexion et d’apprentissage pour l’ensemble de mon équipe tous les mercredis matin. Avec cette méthode, on ne perd jamais de vue l’objectif final d’une innovation. »

Cette méthodologie est appliquée à tous les échelons de l’entreprise afin que tous et toutes soient sur un pied d’égalité. « C’est dans ces conditions que l’innovation peut vraiment devenir une culture. Les clients qui ont assisté à cette

conférence nous le disent ensuite : ils ont commencé à appliquer nos méthodes, et ça fonctionne ! »

L’IA AU COLLOQUE DE L’ORDRE

Lorsqu’on parle d’innovation aujourd’hui, les questionnements se concentrent rapidement autour des enjeux de l’intelligence artificielle. « Nous développons l’IA depuis plus de 25 ans chez Amazon, c’est un domaine que l’on maîtrise désormais très bien, signale l’ingénieur. Internet a démocratisé l’information ; je crois que l’IA générative va démocratiser la technologie ! »

Au cours du dîner-conférence « La culture de l’innovation en entreprise, gage de succès », dans le cadre du Colloque annuel de l’Ordre, Réjean Bourgault expliquera comment

Réjean Bourgault, ing., en bref

l’IA aidera les ingénieures et les ingénieurs et jouera un rôle dans leur carrière. « Sans trop révéler la teneur de ma présentation, je peux vous dire que l’IA va accélérer l’innovation dans tous les domaines. En design industriel par exemple, elle permettra de réaliser des prototypes en simulation beaucoup plus rapidement. »

Le dîner-conférence du 13 novembre 2023 promet ainsi d’être riche en idées concrètes pour les ingénieures et les ingénieurs qui s’intéressent à la culture de l’innovation. Réjean Bourgault conclut avec une maxime : « Mon père disait toujours : si tu vas dans un séminaire et que tu ressors avec au moins une idée nouvelle, tu as bien fait de t’y rendre ! J’espère que les personnes présentes à la conférence repartiront avec ce sentiment ! »

Diplômé de l’Université de Sherbrooke en 1988, Réjean Bourgault est membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec depuis 1989. Lorsqu’on l’interroge sur sa trajectoire en génie, il avoue qu’il a toujours su vouloir être ingénieur : « Je jouais encore avec des Lego à 17 ans !»

Le génie est une histoire de famille ; dès l’âge de six ans, il accompagnait son père – propriétaire de boutiques d’électronique – à ses rendez-vous. À l’université, Réjean Bourgault participe à un concours avec son frère et conçoit sa propre antenne satellite. Une fois diplômé, son ambition se tournera vers l’entreprise Nortel, ancienne entreprise canadienne du secteur des activités sans fil et des entreprises, où il déploiera ses compétences pendant 21 ans.

« J’ai participé à la construction de l’infrastructure téléphonique du Canada, au développement d’Internet et j’ai ensuite rejoint les équipes du sans-fil, 2G et 3G », retrace-t-il. Tous ces postes l’ont amené à travailler à Paris et à Hong Kong.

Dossier
Innovations technologiques (suite)
P58 | septembre-octobre 2023 | Plan

ARP (Assurance Responsabilité Professionnelle) Saviez-vous que...

PROCESSUS DÉCISIONNEL

Conseil d’administration

Son mandat : prendre les décisions à la suite des recommandations du Comité d’assurance responsabilité professionnelle afin d’assurer une gouvernance saine, transparente et équitable des régimes collectifs de l’Ordre.

COMMENT ?

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Comité d’assurance responsabilité professionnelle (CARP)

Son mandat : surveiller les régimes collectifs de l’Ordre et émettre des recommandations au Conseil d’administration.

Composition : 2 membres du Conseil d’administration de l’Ordre + 4 ingénieur.e.s exerçant en pratique privée dans des petites et moyennes entreprises.

Étude de marché* : Le CARP recommande au Conseil d’administration de lancer un appel de propositions pour la sélection de l’assureur des régimes collectifs de l’Ordre.

Le Conseil d’administration, après étude et analyse des avantages et des inconvénients des recommandations, autorise le lancement de l’appel de propositions en conséquence. C’est ce qui a été fait à la suite d’une étude de marché débutée en août 2022.

* L’étude de marché permet de dégager une lecture optimale sur l’état du marché d’assurance et sur le moment opportun pour la sélection d’un assureur. Elle est entreprise par BFL CANADA, le courtier exclusif de l’Ordre, et revue par un actuaire indépendant avant d’être présentée au CARP.

QUAND ?

Janvier 2023 : Décision du Conseil d’administration du retour au marché.

Juin 2023 : Lancement de l’appel de propositions.

Septembre 2023 : Recommandation du CARP au Conseil d’administration sur le choix de l'assureur ou du gestionnaire d'assurance.

Septembre 2023 : Confirmation du choix de l’assureur ou du gestionnaire d'assurance par le Conseil d’administration.

1er avril 2024 : Souscription des polices d'assurance auprès du nouvel assureur ou du nouveau gestionnaire d’assurance.

Pour tout savoir sur l’assurance responsabilité professionnelle en 4 vidéos de 1 minute.

P74 | juillet-août 2023 | Plan
La sélection de l’assureur est une décision commune et réfléchie ! 1
Plan | septembre-octobre 2023 | P59

Parcours d’entreprise

NUCLEOM

Faire sa chance

Olivier Marcotte, ing., fondateur de Nucleom, a saisi l’occasion de créer une entreprise dans le très niché créneau des essais non destructifs.

Il s’agit d’un domaine en pleine expansion, puisque les fournisseurs d’hydroélectricité ou les opérateurs de centrales hydroélectriques et nucléaires ont besoin plus que jamais de faire inspecter leurs installations.

Par Pascale Guéricolas

Photos : Chantal Carbonneau, Photographie f8

P60 | septembre-octobre 2023 | Plan

Olivier Marcotte déteste les regrets. S’appesantir sur la carrière qu’il aurait dû faire s’il avait pris telle ou telle décision à tel moment ou tel autre de sa vie, très peu pour lui. Alors il fonce, et crée sa chance. Comme en 2004, lors d’un séjour en Allemagne pour y faire un stage lié au baccalauréat en génie physique qu’il finalise à l’Université Laval. En une soirée, au cours d’une discussion informelle, il décroche un stage à l’Université technique de Munich comme assistant d’enseignement. Il réussit de surcroît à trouver une chambre, certes modeste, pour se loger. « Le salaire du stage payait mon logement, c’était parfait », mentionne le PDG de Nucleom, un sourire dans la voix.

Autre occasion saisie quelques mois plus tard quand une rencontre fortuite avec une inconnue dans le métro lui ouvre les portes de l’Institut Max-Planck de physique extraterrestre. Ce fut une expérience marquante pour ce garçon « un peu nerd », selon ses propres termes, amoureux de l’exploration spatiale. Dès son plus jeune âge, il s’enthousiasme pour les innovations technologiques présentées à l’émission Découverte, pendant que les copains et copines de la garderie suivent les aventures de Passe-Partout

Avec le recul, le lauréat du prix Honoris Genius –Entrepreneuriat 2023 de l’Ordre des ingénieurs du Québec constate que ces expériences à l’étranger lui ont donné un solide savoir-être, autrement dit de la débrouillardise, et de bons réflexes sociaux, des outils très utiles quand il fonde Nucleom, en 2010, d’abord seul, puis avec un associé deux ans plus tard. Mais n’anticipons pas.

À son retour au Québec en 2006, la déprime du retour se fait sentir. Son baccalauréat terminé, Olivier Marcotte se cherche un peu. Un de ses camarades d’études, Mathieu Beauchesne, l’introduit chez Métaltec, une entreprise spécialisée dans les essais non destructifs. Pendant deux ans, il découvre ce secteur consacré à l’inspection de haut niveau, dans l’industrie nucléaire, les pâtes et papiers, la pétrochimie. Cette technologie a pour but de sauver des vies avant qu’elles ne soient en danger, comme le résume son collègue de longue date Jean-François Martel.

CARRIÈRE EN ENVOL

Passionné par cet univers, le jeune diplômé choisit de voler de ses propres ailes en 2010. La centrale Gentilly-2 lui alloue des contrats pour préparer sa campagne de prévention sur le circuit primaire du réacteur, en mettant au point la documentation, les équipements, le type de formation. Puis, les responsables de certaines centrales nucléaires ontariennes, qui l’avaient connu par réputation et avaient apprécié sa rigueur, le sollicitent.

« C’est un travail de haute précision où l’on utilise des robots pour détecter d’éventuelles fissures dans les réacteurs nucléaires, les tuyaux d’alimentation en eau, les soudures, explique l’ingénieur. Plusieurs des réacteurs CANDU, fabriqués au Canada, sont en fin de vie et il faut surveiller les effets de la corrosion. Nous utilisons différentes technologies pour procéder à ces inspections comme les ultrasons, la radiographie, les courants de Foucault. » Rapidement, les offres de

« Plusieurs des réacteurs CANDU sont en fin de vie et il faut surveiller les effets de la corrosion. Nous utilisons différentes technologies pour procéder à ces inspections. »
Plan | septembre-octobre 2023 | P61
Olivier Marcotte, ing. Nucleom

service s’accumulent et la fibre entrepreneuriale d’Olivier Marcotte l’incite à se lancer en affaires en fondant sa propre entreprise, puis à s’associer avec Mathieu Beauchesne.

Prudent, le duo se verse de modestes salaires au début. Il faut garder le maximum de liquidités afin d’investir les centaines de milliers de dollars nécessaires pour acheter les technologies haut de gamme qui servent à procéder aux inspections. L’industrie pétrochimique, éolienne, les mines, les fabricants de poutres pour les ponts ne tardent pas à faire appel à la jeune entreprise Nucleom, installée à Québec au cœur d’un écosystème tourné vers les essais non destructifs.

Lorsqu’on demande à Olivier Marcotte comment on passe en une décennie de 0 dollar à un chiffre d’affaires tournant autour de 40 millions de dollars et à 200 employées et employés – ce qui lui a valu le premier rang pour la croissance d’une entreprise en 2017 à Québec –, il répond : « Je suis entouré d’un personnel

dévoué ; tous les membres de l’équipe travaillent dans l’entreprise comme si c’était la leur. Je dirige beaucoup à l’instinct, de façon organique, en m’entourant de gens différents. Nous prenons plaisir à nous lancer des défis entre nous. J’essaie de laisser leur créativité s’exprimer. »

Après Québec, l’ingénieur en physique a ouvert des bureaux à Montréal, Edmonton et surtout en Ontario, où l’industrie nucléaire connaît un véritable renouveau comme dans de nombreux pays partout sur la planète. Le domaine de l’énergie constitue d’ailleurs le cœur de Nucleom. Récemment, Hydro-Québec a signé une entente avec Nucleom pour la commercialisation de sondes d’inspection de lignes électriques. Le marché du nucléaire américain, tout comme celui de l’Europe, ou de la Corée – qui utilise des réacteurs CANDU – intéresse aussi Olivier Marcotte. Sans parler de l’Afrique, où se déroulent déjà plusieurs projets miniers au Congo et au Burkina Faso. Non, vraiment, le PDG de Nucleom n’a aucun regret !

Parcours d’entreprise
P62 | septembre-octobre 2023 | Plan
Essais non destructifs sur tuyau d’alimentation d’un réacteur.

L’entrepreneuriat en génie au Québec et son écosystème

Consultez l’étude en ligne : bit.ly/genie-entrepreneuriat

ÉT UDE

Professionnelle formée à l’étranger

Cap sur les énergies renouvelables

Selon Sarah Mollier, pour résoudre les problèmes liés aux changements climatiques, il faut miser sur les énergies renouvelables et sur la mixité dans les équipes de travail.

En sortant du lycée, Sarah Mollier avait déjà trouvé sa voie : le génie énergétique, et plus précisément les énergies renouvelables. En France, pour intégrer une école d’ingénierie, il faut faire deux ans de classe préparatoire et passer un concours. Bonne élève, Sarah Mollier réussit le concours, mais elle n’est pas acceptée dans l’école de son choix. « Cette école était trop spécialisée en gestion de l’eau ; je voulais un programme plus ciblé sur l’énergie et l’environnement », précise-t-elle. Fidèle à ses aspirations, elle préfère redoubler pour retenter sa chance dans une école qui corresponde mieux à ses champs d’intérêt. La deuxième fois sera la bonne, et elle intègre l’École des mines d’Alès, dans le sud de la France. Comme le programme de cette école inclut une expérience

P64 | septembre-octobre 2023 | Plan

internationale, elle vise le Québec. « Étant donné que près de 99 % de l’énergie électrique produite au Québec est renouvelable, ça semblait un bon choix de faire des études au Québec », indique Sarah Mollier. Elle s’inscrit alors à Polytechnique Montréal pour faire une maîtrise en génie énergétique. « Polytechnique Montréal offre un programme de maîtrise option Énergies renouvelables, c’était donc dans la continuité de ma spécialisation, poursuit-elle. C’était parfait pour moi ! »

Sa maîtrise la conduit à faire un stage dans les laboratoires de CanmetÉNERGIE, à Varennes, où elle évalue le potentiel des thermopompes pour réduire la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre tout en améliorant la flexibilité du réseau électrique. En 2020, elle termine ses études, doublement diplômée : une maîtrise de Polytechnique Montréal et le diplôme d’ingénieure de l’École des mines d’Alès.

ATOUT MONTRÉAL

Si Sarah Mollier a choisi de venir à Montréal, c’est aussi pour la qualité de vie qui y règne. « Le Québec et la ville de Montréal ont une très bonne réputation à l’étranger pour la qualité de vie et la sécurité. J’avais le choix d’aller dans d’autres villes, mais quand je me demandais où je voulais rester après mes études, c’était le Québec et Montréal qui gagnaient », déclare-t-elle. De fait, sa stratégie d’être diplômée en France et au Québec avait aussi pour but de lui ouvrir plus de portes sur le marché de l’emploi. Cette stratégie s’est avérée fort utile quand la COVID-19 s’est pointée au printemps 2020 alors que la jeune femme faisait son stage à CanmetÉNERGIE. Au lieu de risquer un retour en France, dans un contexte pandémique et un marché de l’emploi hasardeux, elle a préféré rester au Québec et travailler à CanmetÉNERGIE.

Le moment était venu pour elle d’entreprendre les démarches afin d’obtenir le titre d’ingénieure au Québec.

En vertu de l’Arrangement de reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles, son diplôme en génie était reconnu par l’Ordre, mais elle devait faire valider trois années d’expérience de travail et réussir l’examen professionnel pour obtenir le titre d’ingénieure de l’Ordre. Comme elle avait à son actif plusieurs stages en entreprise réalisés durant sa formation à Alès en plus de son passage à CanmetÉNERGIE, elle n’a eu aucune difficulté à totaliser trois années d’expérience. C’est maintenant en tant qu’ingénieure qu’elle poursuit son travail à CanmetÉNERGIE. « Finalement, j’aime mon travail, j’aime beaucoup vivre à Montréal ; c’est une ville dynamique et j’ai décidé d’y rester », assure Sarah Mollier. Elle s’implique dans son quartier, elle est bénévole à la Remise, une bibliothèque d’outils qui propose des ateliers de travail du bois, de couture et de réparation de vélo. Sportive, elle se déplace d’ailleurs en vélo.

DE L’IMPORTANCE DES MODÈLES FÉMININS ET DE LA MIXITÉ

Au secondaire, Sarah Mollier avait un profil plus scientifique que littéraire. « Ce qui a beaucoup joué, ce sont mes profs, femmes et hommes, qui m’ont donné le goût des sciences. Sûrement que des professeures m’ont influencée, reconnaît-elle. Avoir des modèles féminins dans les matières scientifiques, ça peut aider, on se dit qu’on peut faire comme elles plus tard. » C’est pourquoi elle a participé à la Journée internationale des femmes et des filles de science en février dernier. « C’est important de montrer aux filles que c’est possible d’étudier et de faire carrière en sciences et qu’il y a une place pour elles », affirme-t-elle. La mixité et, plus largement, la diversité sont essentielles pour trouver des solutions aux grands enjeux comme les changements climatiques et, comme Sarah Mollier le dit, « il faut avoir le point de vue des femmes pour résoudre l’équation ».

« Avoir des modèles féminins dans les matières scientifiques, ça peut aider, on se dit qu’on peut faire comme elles plus tard. C’est pourquoi j’ai participé à la Journée internationale des femmes et des filles de science. »
Plan | septembre-octobre 2023 | P65
Sarah Mollier, ing. CanmetÉNERGIE

Du rap dans le génie

Un pied dans la musique, un autre dans le génie physique, Chloé Pilon Vaillancourt cultive ses deux passions sans fausse honte. Pour cette curieuse inlassable, c’est une façon de garder l’équilibre et de nourrir sa créativité.

Par Pascale Guéricolas Photos : Israel Valencia, Chloé Dulude et Didier Bicep

Pendant que d’autres brident leurs rêves pour se consacrer à un seul objectif, cette diplômée au baccalauréat en génie physique les vit plutôt de front. Autrement dit, Chloé Pilon Vaillancourt s’investit autant dans la physique quantique et la thermodynamique que dans la musique. Un choix fructueux pour cette rappeuse, connue sous le nom de Marie-Gold, qui a déjà produit deux albums et deux microalbums.

En 2018, le Gala alternatif de la musique indépendante salue sa contribution en accordant pour la première fois de son histoire un prix à une femme pour le meilleur « EP rap » ; MarieGold sera de nouveau récompensée en 2021. Et cela n’empêche pas l’étudiante d’obtenir son diplôme de Polytechnique Montréal en génie physique en 2022.

Heureuse aujourd’hui de jongler avec deux passions qui nourrissent sa curiosité insatiable, la jeune femme reconnaît qu’il lui a fallu du temps pour s’afficher au grand jour comme artiste. « J’avais l’impression que, pour le milieu scientifique universitaire, ça avait l’air vulgaire de faire du rap, raconte la chanteuse. En fait, je me suis aperçue que les dirigeants de l’École connaissaient mes chansons, et valorisaient mon côté créatif. »

Pour mieux comprendre comment Chloé Pilon Vaillancourt parvient à faire rentrer deux carrières dans une même vie, il faut remonter à son enfance hyperactive. Quand, à l’âge de

VAILLANCOURT
CHLOÉ PILON
P66 | septembre-octobre 2023 | Plan
Relève en génie

sept ans, elle combinait la lecture, le dessin, les concours d’art oratoire, les dictées, les activités parascolaires. Puis suivent les triathlons, les périples en vélo de plusieurs milliers de kilomètres, jusqu’à cet inoubliable voyage à vélo en Inde, en 2013.

LE DÉCLIC DES SCIENCES

Méditation, yoga, séjours dans des fermes agroécologiques, la jeune femme se laisse porter par la vie et s’abreuve sans retenue à différentes sources de connaissances. C’est justement en jouant dans la terre qu’elle prend conscience de sa fascination pour le monde de la chimie. Cette expérience déterminante dans son cheminement intellectuel l’amène à s’inscrire à un certificat en écologie à l’Université du Québec à Montréal, à son retour à Montréal.

Au moment où elle suit un cours d’initiation en physique nucléaire, elle assiste, émerveillée, à un court-métrage sur la matière noire diffusé au Planétarium de Montréal. Elle entame aussi des discussions avec des étudiantes et des étudiants en physique qui nourrissent son intérêt pour la façon dont les particules évoluent dans l’univers.

En 2016, l’horizon se précise. Après des cours préalables en biologie et en maths, Chloé Pilon Vaillancourt plonge dans le génie pour mettre son amour de la physique au service de son désir d’agir dans une société en pleine tourmente climatique. Oui, mais la musique dans tout ça ? La réponse courte serait de relier Chloé à son père, Gaétan Pilon, propriétaire du fameux Studio Victor à Montréal où ont défilé Jean Leloup, Daniel Bélanger, Mara Tremblay, Catherine Durand. Pourtant, l’arrivée du rap dans sa vie a plutôt coïncidé avec l’envie de mieux connaître un milieu fréquenté par ses amis, et surtout avec le besoin d’exprimer ses sentiments et sa créativité, alors que ses études sollicitaient son côté cérébral.

Sa chanson « Beach Club » sur l’album Bienvenue à Baveuse City, sorti en février 2022, résume bien la propension des humains à conjuguer leurs divergences. Sur un rythme très dansant, la jeune rappeuse envoie

quelques piques aux jeunes de sa génération. En proie à l’écoanxiété face à des changements climatiques qui les dépassent, plusieurs choisissent de se laisser aller à la surconsommation. « Mal à la tête comme à ma terre, jeter serviettes, bouteille à la mer sous le soleil, Bien j’y vois clair, si y’a plus rien à faire autant faire la fête », chante et danse Marie-Gold en concert sur les scènes des quatre coins du Québec.

MUSIQUE ET ÉTUDES EN GÉNIE, LA COMBINAISON GAGNANTE

« La musique m’a aidée à exprimer mon côté émotif durant des études qui sollicitaient beaucoup mon côté rationnel, souligne la jeune femme. J’arrive à la fin de ce cycle-là, et je souhaite désormais faire des sciences jusqu’à la fin de ma vie. » Agir pour l’environnement avec des outils scientifiques apaise un peu son écoanxiété. En 2020, par exemple, la jeune stagiaire a contribué à dresser une carte des zones inondables pour le centre de recherche Takata au Mexique, là où la pollution s’en prend aux barrières de corail. On espère ainsi mieux protéger ce milieu fragile. En plus de son intérêt pour les changements climatiques, la jeune diplômée est également fascinée par la physique des particules et l’intelligence artificielle.

Très attirée par les énergies propres, Chloé Pilon Vaillancourt croit que les innovations responsables vont pouvoir répondre aux besoins de la société. À condition cependant que des règlementations adéquates encadrent l’activité humaine générant des gaz à effet de serre.

Celle qui, pour mieux mener ses recherches, dispose d’un certificat en analyse des données avancées de Google ne voue pas pour autant un culte à la technologie. « Je trouve merveilleux qu’on puisse avoir recours à des innovations comme celles qui sont liées à la séquestration de carbone. Il faut cependant s’assurer dans le même temps qu’un consommateur ne puisse pas commander 15 paquets par jour livrables par Amazon. Sinon, à quoi ça sert ? »

« La musique m’a aidée à exprimer mon côté émotif durant des études qui sollicitaient beaucoup mon côté rationnel. J’arrive à la fin de ce cycle-là, et je souhaite désormais faire des sciences jusqu’à la fin de ma vie. »
Chloé Pilon Vaillancourt
Plan | septembre-octobre 2023 | P67

L’engagement bénévole en région évolue !

L’Ordre des ingénieurs du Québec réorganise le mode d’engagement des bénévoles en région pour mieux soutenir et amplifier les actions de promotion de la profession. Au cours des prochains mois, les comités régionaux cesseront d’exister sous leur forme actuelle et seront redynamisés pour mettre l’accent sur l’Expérience ambassadeurs/ambassadrices et optimiser le rayonnement de la profession auprès de la relève.

Les comités régionaux existent sous leur forme actuelle depuis 2013. Pendant dix ans, les activités sur le terrain d’information, de formation et de promotion de la profession ont permis un rayonnement du génie et de l’Ordre des ingénieurs dans 11 régions du Québec. En 2021, l’Ordre a créé le Programme de promotion de la

profession (PPP), qui vise à joindre les jeunes de 12 à 18 ans dans les moments stratégiques de leur parcours scolaire afin de susciter leur intérêt pour la profession d’ingénieur et d’assurer la relève de demain. Une attention particulière dans l’approche est portée aux jeunes filles afin d’atteindre l’objectif de l’initiative 30 en 30 d’Ingénieurs Canada.

P68 | septembre-octobre 2023 | Plan

Dans la continuité de ce programme, la structure des activités bénévoles en région doit évoluer pour fédérer les efforts. « Les actions actuelles des bénévoles des comités régionaux vont se développer différemment, explique Luc Vagneux, directeur du développement de la profession à l’Ordre. Nous souhaitons concentrer nos forces afin d’assurer un axe promotion de la profession encore plus fort. Étant donné que la formation sur le terrain et dans les organisations a pris un virage virtuel depuis la pandémie et que l’Ordre avait déployé la plateforme de formations Maestro en 2018, la diminution du nombre d’activités offertes et de la participation sont des éléments qui ont pesé dans la balance. Par contre, les visites formatives en entreprises demeureront dans les régions ; la formule sera toutefois renouvelée et placée sous la gouverne du Pôle de prévention et de relations avec les contacts auprès des employeurs. »

UNE NOUVELLE STRUCTURE, DE NOUVEAUX RÔLES

Les ingénieurs et les ingénieures bénévoles pourront désormais concentrer leurs efforts autour de l’Expérience ambassadeurs/ambassadrices et des activités de promotion de la profession dans leur région. « C’était de fait déjà souvent le cas, les bénévoles des comités régionaux sont aussi généralement des ambassadeurs et ambassadrices, précise Luc Vagneux. Ainsi, ceux et

celles qui souhaitent le rester ou même prendre plus de responsabilités pourront également devenir des ambassadeurs experts et des ambassadrices expertes de la profession au sein de quatre pôles d’actions : la gestion et le développement du PPP, le volet de l’Expérience ambassadeurs/ambassadrices, la gestion des évènements et la coordination des activités sur le terrain. » Les activités se poursuivront sous les mêmes formules : présentations en classe, ateliers scientifiques, kiosques, journées carrière, compétitions scientifiques, etc. « Seulement, on décharge les bénévoles de la gestion et de l’organisation pour qu’ils et elles puissent se concentrer sur la rencontre avec les jeunes. C’est quand même la partie la plus valorisante ! »

Les bénévoles des pôles d’actions de tout le Québec seront en contact les uns avec les autres au cours de rencontres virtuelles afin d’échanger sur les meilleures pratiques. Une fois par an, ils et elles pourront aussi se retrouver à l’occasion d’une journée de rencontres en présentiel. « L’implication bénévole des ingénieurs et des ingénieures reste au cœur du succès du Programme de promotion de la profession, indique le directeur du développement de la profession. Ce sont ces bénévoles qui soutiennent et représentent la profession dans les établissements et activités scolaires. » Grâce à l’engagement des bénévoles dans l’ensemble du territoire, l’Ordre a rencontré plus de 17 000 jeunes en 2022-2023, et a certainement réussi à créer l’étincelle pour que plusieurs décident de faire carrière en génie !

« Les bénévoles des comités régionaux sont aussi généralement des ambassadeurs et ambassadrices. Ainsi, ceux et celles qui souhaitent prendre plus de responsabilités pourront également le faire au sein des quatre pôles d’actions.
»
Plan | septembre-octobre 2023 | P69
Luc Vagneux, CRIA Ordre des ingénieurs du Québec

Devenez

CE QUE VOUS FEREZ

> animer des ateliers scientifiques et présentations dans les établissements scolaires

> faire des parallèles entre le génie et les activités en classe ou le quotidien des jeunes

> faire découvrir une profession inspirante à la prochaine génération

CE QUE NOUS CHERCHONS

> des ingénieur.e.s et des CPI

> des passioné.e.s par la profession

> des membres de tous les horizons, de toutes les disciplines

Devenez ambassadeur

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 15 juin 2023, Pierre Morin, ing., (membre no 37198) dont le domicile professionnel est situé à Chicoutimi, province de Québec, a fait l’objet d’une décision du Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec relativement à son droit d’exercice, à savoir : Protection incendie

« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice de Pierre Morin, ing. (membre no 37198), en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine de la protection incendie. Toutefois, Pierre Morin, ing., pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e. »

Cette limitation du droit d’exercice de Pierre Morin, ing., est en vigueur depuis le 15 juin 2023.

Montréal, le 17 juillet 2023

Me Élie Sawaya, avocat Secrétaire adjoint et chef des affaires juridiques

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 15 juin 2023, Dominik Dicaire, ing., (membre no 131344) dont le domicile professionnel est situé à Trois-Rivières, province de Québec, a fait l’objet d’une décision du Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec relativement à son droit d’exercice, à savoir : Protection incendie « DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice de Dominik Dicaire, ing. (membre no 131344), en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine de la protection incendie. Toutefois, Dominik Dicaire, ing., pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e. »

Cette limitation du droit d’exercice de Dominik Dicaire, ing., est en vigueur depuis le 15 juin 2023.

Montréal, le 17 juillet 2023

Me Élie Sawaya, avocat Secrétaire adjoint et chef des affaires juridiques

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Plan | septembre-octobre 2023 | P71 Avis

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 15 juin 2023, Jean Belley, ing., (membre no 108998) dont le domicile professionnel est situé à Gatineau, province de Québec, a fait l’objet d’une décision du Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec relativement à son droit d’exercice, à savoir : Charpentes et fondations

« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d'exercice de Jean Belley, ing., en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte aux sous-domaines des systèmes actifs de protection contre les chutes et des systèmes d’ancrage (potelets, boulons d’ancrage et plaques de base) du domaine des charpentes et fondations. Toutefois, il pourra exercer dans ces sous-domaines sous la supervision d’un.e ingénieur.e. »

« DE LIMITER le droit d'exercice de Jean Belley, ing., jusqu'à ce que les mesures de perfectionnement soient complétées avec succès, en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au sous-domaine des systèmes d’étaiements temporaires, du domaine des charpentes et fondations. Toutefois, il pourra exercer dans ce sous-domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e. »

La limitation volontaire du droit d’exercice de Jean Belley, ing., relative aux sous-domaines des systèmes actifs de protection contre les chutes et des systèmes d’ancrage (potelets, boulons d’ancrage et plaques de base) est en vigueur depuis le 15 juin 2023.

De plus, la limitation du droit d’exercice concernant le sous-domaine des systèmes d’étaiements temporaires est en vigueur depuis le 26 juin 2023.

Montréal, le 26 juillet 2023

Me Élie Sawaya, avocat Secrétaire adjoint et chef des affaires juridiques

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 13 juillet 2023, Paul Renaud, ing., (membre no 20062) dont le domicile professionnel est situé à Gatineau, province de Québec, a fait l’objet d’une décision du Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec relativement à son droit d’exercice, à savoir : Charpentes et fondations

« DE LIMITER le droit d'exercice de Paul Renaud, ing. (membre no 20062), jusqu'à ce que les mesures de perfectionnement soient complétées avec succès, en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs, autrement que sous la supervision d’un.e ingénieur.e., lorsqu’elle se rapporte au domaine des charpentes et fondations, à l’exception des activités professionnelles suivantes :

• Inspection et surveillance des travaux (sans conception, sans vérification de conception, sans modification de la conception, à moins d’exercer sous la supervision d’un.e ingénieur.e).

• Vérification de conformité de dessins d’atelier déjà authentifiés par un.e autre ingénieur.e (apposition d’un tampon de vérification ou délivrance d’un avis de conformité séparé, et ce sans conception, sans vérification de conception, sans modification de la conception, à moins d’exercer sous la supervision d’un.e ingénieur.e).

• Analyse et conception de supports et ancrages parasismiques pour des composants non structuraux et équipements (autres que ceux destinés à la protection incendie et ceux contenant des matières toxiques, explosives ou dangereuses) de bâtiments appartenant aux catégories de risque « faible » ou « normal » décrites à la partie 4 du Code national du bâtiment, tel qu’il est incorporé dans le chapitre I du Code de construction du Québec (chapitre B-1.1, r. 2). »

Cette limitation du droit d’exercice de Paul Renaud, ing., est en vigueur depuis le 21 juillet 2023.

Montréal, le 21 août 2023

Me Élie Sawaya, avocat Secrétaire adjoint et chef des affaires juridiques

Avis P72 | septembre-octobre 2023 | Plan

AVIS DE RADIATION

FORMATION CONTINUE OBLIGATOIRE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 15 juin 2023, le Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec a prononcé la radiation du membre dont le nom apparaît ci-dessous, pour avoir fait défaut de se conformer aux obligations de la formation continue obligatoire conformément au Règlement sur la formation continue obligatoire des ingénieurs

Cette décision est effective depuis le 17 juillet 2023.

Nom Prénom

Domicile professionnel

Abikhzer Michael Joseph MONTRÉAL

Montréal, le 17 juillet 2023

Me Pamela McGovern, avocate

Secrétaire de l’Ordre et directrice des affaires juridiques

Veuillez communiquer avec le Service de l’accès à la profession (514 845-6141 ou 1 800 461-6141, option 1, ou par courriel : sac@oiq.qc.ca) afin de vérifier si les personnes dont le nom n’est pas suivi d’un astérisque ont régularisé leur situation depuis le 17 juillet 2023.

AVIS DE RADIATION

Conformément aux articles 156 et 180 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 6 juin 2023, le Conseil de discipline de l’Ordre des ingénieurs du Québec a déclaré John Vathis, dont le domicile professionnel est situé à Montréal, province de Québec, notamment coupable de l’infraction suivante :

 « À Montréal, entre le ou vers le 21 août 2020 et le 9 février 2022, en laissant et/ou permettant à un non-ingénieur de conserver une copie de son sceau et en le laissant l’utiliser, l’ingénieur John Vathis a manqué d’intégrité, contrevenant ainsi à l’article 3.02.01 du Code de déontologie des ingénieurs »

Le Conseil de discipline a imposé à John Vathis, au regard de l’infraction, une période de radiation de trente (30) jours à être purgée à l’expiration des délais d’appel. En conséquence, John Vathis est radié du tableau de l’Ordre pour 30 jours à compter du 9 juillet 2023 jusqu’au 7 août 2023 inclusivement.

Montréal, le 6 juillet 2023

Josée Le Tarte Secrétaire du Conseil de discipline

AVIS DE RADIATION

Conformément aux articles 156 et 180 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 2 août 2023, le Conseil de discipline de l’Ordre des ingénieurs du Québec a déclaré Yann Tremblay, dont le domicile professionnel est situé à Shawinigan, province de Québec, coupable de l’infraction suivante :

 « À Trois-Rivières, au cours du mois de novembre 2021, et entre le ou vers le 12 et le 15 novembre 2021, dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, l’ingénieur Yann Tremblay a recouru ou s’est prêté à des procédés malhonnêtes et douteux en dissimulant des processeurs à son employeur, lorsque celui-ci le requérait, contrevenant ainsi à l’article 3.02.08 du Code de déontologie des ingénieurs »

Le Conseil de discipline a imposé à Yann Tremblay, au regard de cette infraction, une période de radiation de cinquante (50) jours à être purgée à l’expiration des délais d’appel. En conséquence, Yann Tremblay est radié du tableau de l’Ordre pour 50 jours à compter du 6 septembre 2023 jusqu’au 25 octobre 2023 inclusivement.

Montréal, le 6 septembre 2023

Josée Le Tarte

Secrétaire du Conseil de discipline

Plan | septembre-octobre 2023 | P73

Du 26 mai au 14 août 2023 (période de réception des avis)

L’Ordre des ingénieurs du Québec offre ses sincères condoléances aux familles et aux proches des personnes décédées suivantes :

GÉRALD ROBERT SCOTT BROMONT

YVES FORTIN QUÉBEC

Pour nous informer du décès d’une ou d’un membre, veuillez écrire à l’adresse suivante : sac@oiq.qc.ca

Mosaïque Pour une présence publicitaire dans plan. P74 | septembre-octobre 2023 | Plan

LINTON BAUDAINS SAINT-LAMBERT GAUDRY DELISLE MONTRÉAL RALPH EMIL FRISCHKNECHT BAIE-D'URFÉ
AVIS DE DÉCÈS Renseignements : Dominic Desjardins CPS Média : 450 227-8414, poste 309 | ddesjardins@cpsmedia.ca

Examen professionnel

AVIS

À TOUS LES CANDIDATES ET CANDIDATS À LA PROFESSION

Dates des prochaines séances d’examen

Conformément au Règlement sur les autres conditions et modalités de délivrance des permis de l’Ordre des ingénieurs du Québec, voici les renseignements concernant les prochaines séances d’examen :

Pour vous inscrire à une séance, vous devez vous rendre sur la plateforme d’inscription. Vous trouverez le lien vers la plateforme sur le site de l’Ordre à la rubrique Je suis – Candidat à la profession d’ingénieur (CPI). Pour en savoir plus, vous pouvez communiquer avec le Service à la clientèle aux numéros suivants : 514 845-6141 ou 1 800 461-6141, option 1. En conformité avec la Loi sur la langue commune et officielle du Québec, le français, cet examen est administré en français. Toutefois, les candidats et candidates qui se qualifient pour un permis temporaire selon l’article 37 de la Charte de la langue française peuvent obtenir un exemplaire bilingue du questionnaire.

Informez-nous

VOUS N’AVEZ PAS FOURNI À L’ORDRE UNE ADRESSE COURRIEL ?

Vous devez fournir à l’Ordre une adresse courriel, laquelle doit être établie à votre nom (art. 60 du Code des professions). Cette adresse doit être fonctionnelle et vous permettre de recevoir les communications de l’Ordre.

VOUS DÉMÉNAGEZ OU CHANGEZ D’EMPLOI ?

Vous devez aviser le secrétaire de l’Ordre de tout changement relatif à votre statut, à vos domiciles résidentiel et professionnel, aux autres lieux où vous exercez la profession et à votre adresse courriel, si nécessaire, et ce, dans les 30 jours du changement (art. 60 du Code des professions).

VOUS AVEZ ÉTÉ DÉCLARÉ.E COUPABLE D’UNE INFRACTION CRIMINELLE OU

PÉNALE OU FAITES L’OBJET D’UNE POURSUITE CRIMINELLE ?

Vous devez informer le secrétaire de l’Ordre que vous avez été déclaré.e coupable, au Canada ou à l’étranger, d’une infraction criminelle ou disciplinaire ou que vous faites l’objet d’une poursuite pénale pour une infraction passible de cinq ans d’emprisonnement ou plus, et ce, dans les 10 jours où vous êtes informé.e de la décision ou, selon le cas, de la poursuite (art. 59.3 du Code des professions).

Pour apporter des modifications à votre profil, rendez-vous sur votre portail membres.oiq.qc.ca

D’INGÉNIEUR ET AUX PERSONNES
PERMIS
TEMPORAIRE
DÉTENTRICES D’UN
RESTRICTIF
Séance Lieu Date limite d’inscription 21 octobre 2023 à 13 h Sherbrooke 23 septembre 2023 4 novembre 2023 à 13 h Rimouski 7 octobre 2023 18 novembre 2023 à 9 h Montréal 21 octobre 2023 Plan | septembre-octobre 2023 | P75

Nouvelle cohorte d’ingénieures et ingénieurs en titre

Permis d’ingénieures et ingénieurs délivrés par le Comité d’admission à l’exercice de l’Ordre des ingénieurs du Québec du 22 mai au 30 juillet 2023

Aberbour, Nabil

Abou Arrage, Patrick

Abou Rjeily, Jad

Agachi, Igor

Agozzino, Claudia

Ajmi, Zakaria

Ajouamai, Zakaria

Akaffou, Stella-Malicia

Aksakal, Volkan

Alexandre, Philippe

Allaire, Julianne

Allard, Émilie

Allemand, Bérangère

Amache Salazar, Alexander Antonio

Amouzegar, Ehsan

Angui, Jessica

Aouad, Peter Alexander

Arutyunyan, Lusine

Aseervatham, Jessica

Ashby, Emily

Asjad, Aqeel

Asselin, Olivier

Assiani, Rahma

Auclair, Antoine

Aury, Martin

Ayad, Abdel

Ba, Ndeye Seynabou

Bacon, Cédrik

Badrieh, Chelesty

Bahrami, Maysam

Bakhouche, Mohamed

Balihuta, Alain Miruho

Ballouk, Salim

Barboux, Brian

Bassily, Moheb

Bauret, Nicolas

Bazinet, Alexandre

Bazyar, Hassan

Bea Jaramillo, Alberto

Beauchamp, Étienne

Beauchamp-De Géry, Thomas

Beauchemin, Caroline

Beauchesne, Antony

Beaudet, Alexandre

Beaulé, Edouard

Beaulieu, Jason

Beaulne, Danyk

Beausoleil, Simon

Beiko, Thierry

Bélair, Alec

Belguidoum, Reny

Belhachemi, Fatima Ez-Zahra

Bellalou, Akemdin

Ben Hassine, Ghada

Ben Romdhane, Youssef

Benchakar, Younes

Bennett, Charlotte

Benterkia, Abdelhafid

Bergeron, Nicolas

Bernier, Camille

Bertot, Joël

Bérubé, Samuel

Betrous, Maged

Beya Balufu, Joel

Bigo, Olivier

Bilodeau-Lecomte, Éloïse

Bisaillon, Simon

Bisson, Frédéric

Bisson, Mathieu

Blanchette, Mélina

Boily, Laurence

Boily-Auclair, Emile

Boivin-Rioux, Jean-Charles

Bordeleau, Julien

Boucetta, Jihad

Bouchard, Jésis

Bouchard, Olivier

Bouchard, Pierre-Olivier

Boucher, Luc

Boucher, Samuel

Boudier, Jérôme

Boulanger, Rémi

Boulianne, Étienne

Boulianne, Guillaume

Bourassa, Julien

Bourassa, Renaud

Bouthillette, Francis

Boyé Guité, Emeric

Branchaud, Alex

Breton Vincent, Guillaume

Briand, Jordon

Brière, Dominic

Brouillette, Cameron

Bruel, Charles

Bureau, Arnaud

Camargo Salinas, Alexandra

Carbonaro, Carlo

Cardinal, Thomas

Caron, Chloé

Castel, Privaël

Castello Fatala, Gisele Augusta

Castillo-Buca, Vlad Chabot, Hubert Chabot, Louis Chahine, Charbel Chahine, Ralph Champagne-Fawer, Francis

Chapotard, Vincent Charest, Olivier Chartré-Bérubé, Samuel Chehboub, Samy Cherif-Touil, Amine Chowdhury, Soumya Sundar Cloutier, Côme Collin, Louis-Michel Concha Fernandez, Diego Corne, Raphael Corrigan, Jason Côté, Joey Côté, Olivier Côté, Raphaël Côté, Samuel Cumming, Bryan Cunningham, Nicolas Cusson, Charlotte Dadoun, Kevin Daigle, Alison Dal Mas, Ambre Dandurand, Charles-Olivier

Danita, Ioan Vladimir Daoust, Guillaume Daure-Cagnol, Pierre-Emmanuel David-Poulin, Stéphanie

Delobel, Philippe

Demelo Craveiro, Anthony

Dena, Diby

Deniau, François Deraps, Francis

Des Roches, Mathieu

Desbiens, Jean-Nicolas

Desmarais-Lebel, Sam

Desormeaux, Frédéric

D'esteve De Pradel, Olivier

Dion, Marc-Antoine

Dionne, Jean-Philippe

Disanski, Mihail

Dodier, Vincent

Dorosti Hasan Kiadeh, Sahar

Doskotch, Kenneth

Doucet, Guillaume

Douville, Josy-Anne

Drexler, David

Dubé, Jean-Christophe

Dubé, Michaël

Dufresne, Justine

Dumas, Catherine

Dumont-Grant, Maggie

Dupont, Vincent

Duquette, Marie-Danielle

Duval, Nicolas

El-Chami, Ismail

El-Haddad, Christelle

El-Outari, Karim

Elshebshiry, Moustafa

Ennaifer, Emira

Erfanian Mazin, Hooman

Eshraghian, Sirous

Estimable, Wilfrid

Junior

Ezzahiri, Abdelhalim

Fafard, Frédéric

Favreau, Alexandre

Ferrari Arredondo, Sylvana

Fillion, Maxime

Forsley Levesque, William

Fortin, Eva

Fournier, Jean-Philippe

Fournier, William

Frémont, Charles

Gagné-Lemire, François-Emmanuel

Gagnon, Frédéric

Gagnon, Mathieu

Gagnon, Nathan

Gagnon, Rémi

Gagnon, Rémi

Gagnon, Samuel

Gagnon-Proulx, Anthony

Gallien, Simon

Garneau, Brittany

Garnier, Camille

Gauthier, Jonathan

Gauthier-Thibodeau, Sandrine

Gauthier-Wong, Maxime

Gauvin, Pierre-Olivier

Gérard, Nicolas

Gervais, Marc-Antoine

Ghanem, Jean Mark

Gignac, Frédérick

Gill, Marie-Philippe

Gingras, Bryan

Gingras, Danny

Girard, Alexandre

Girouard, Philippe

Gobeil, Philippe

Godard, Maxime

Gomes Brito, Alexandre

Goudekelian, Anthony

Gratton, Félix

Guay, Francis

Guay, Philippe

Gueye, El Hadj Matar

Guyot, Quentin

Hafdi, Abderrazak

Hamed, Hussein

Hamel, Patricia

Hamilton, Anne-Marie

Hamimi, Mohamed Tahar

Hanfaoui, Essalek

Amine

Harton, David

Harvey, Raphaël

Harvey-Rhéaume, Charles

Hassini, Noureddine

Hénault, Pier-Alexandre

Henley, Anna

Hernandez Diaz, Juan Pablo

Hetmanchuk, Katja

Hogben, Christopher

Hombach, Yoann

Houndjiffo, Tossavi Paul

Hounkponou, Sévérin Eusèbe

Hounmènou, Edouard Calixte

Huot, Emilie

Imhof, Marie-Pier

James, Audrey-Anne

Jayaratnam, Janet

Jdi, Wafaa

Jean, Christian

Jean, Johnny

P76 | septembre-octobre 2023 | Plan

Permis

Jeanty, Koestler

Jetté, Nicomaque

Jodoin, Andréanne

Johnson, Marc

Joly, Jacques-Olivier

Jouault, Erwan

Kabore, Abdoul

Kadi, Amine

Kadiri, Abderrahman

Kapungwe, Greg

Karimi, Mina

Kechad, Mohammed

Nadir

Khorchani, Wissem

Khraibani, Diala

Khushiram, Chaulesh

Chand

Kidon, Dominika

Kiniffo, Guy Francis

Klanjian, Krikor Gregory

Klouch, Lahouari

Kono Tamko, Hartmann Narcisse

Kordane, El Mehdi

Kouané Nana, Marc Alex

La Frenière, Alexandre

Labelle, Benjamin

Labrecque, Alexandre

Lacaze, Jean Henri Xan

Lafond, Frédéric

Lahmani, Fatine

Lajoie-Dansereau, Vincent

Lakebedj, Samir

Lambert, Julien

Lamontagne, Maxime

Langevin, Hubert

Languérand, Audrey

Lapierre, Alexandre

Lapierre, Marc-André

Lapointe, Alexandre

Lapointe, Julien

Larocque, Marc-Olivier

Larouche, Jean-François

Laurin, Mickaël

Lavallée, Mégane

Lavertue, Simon

Lavoie, Eliane

Lavoie, William

Léal, Céleste

Leclerc, Gabriel

Leclerc, Jean-François

Leroy, Louis

Lethuillier, Vincent

Levasseur, Guillaume

Lévesque Thibodeau, Marc-Antoine

Lewis, Gabriel

Limbourg, Raphael

Lok, Christopher James

Louis, Alain

Lynch, Ludovic

Madingu, Njila Kinzumba

Mahrour-Venturelli, Célia-Nour

Maillefort, Lauriane

Mainville, Eve

Mainville, Valérie

Maistre, Fabien

Maltais, Alexandre

Maltais, Louis-Gabriel

Mandor, Ahmed

Mohamed Ahmed

Maniraguha, Benjamin

Marcotte, Renaud

Marcoux, Pier-Luc

Maréchal, Justin

Marinodominguez, Miguel

Mariz-Denis, Simon

Martin, Laurence

Masoumi Verki, Mona

Massé, Léandre

Mbiakop, Steve

Mc Crae, Nicolas

Mcinnes, Philip

Melhado, Silvio

Méndez Aguirre, José Leonel

Mendze Kameni, Jordan Tresor

Miraval, Guillaume

Monfette, Thomas

Montplaisir, Kaèle

Mopi Yonga, Hervé

Morandini, Léonard

Moreau, Félix

Morel-Andrade, Dario

Morin, Arthur

Moundai, Hamza

Mungedi, Mireille

Nsompo

Murphy, Jean-Francois

Murray, Samuel

Myal, Malika

Nadir, Wiam

Nassar, Emad

Nde K Tameghe, Edmond Brice

Nearing, Andrew Neth, Volker Noël, Antoine Noreau, Antoine Nsairia, Amine Obas, Klaus-Fabien

Olarte Navarro, Bertha Maria Ortega, Hector Otmani, Souhila Ouazani, Hafida

Ouédraogo, Franck Julien Damien

Ouellet, Anthony

Ouellet, Jean-Cédric Pagé, Dany Pagé, Nicolas Palmieri, Leandro Pamen Heubo, Gaëtan Joël

Paquin, Olivier Paquin, Samuel

Patel, Pankaj Pelleray, Marjorie

Pépin Sirois, Émile Pereira, Rodrigo

Périgny, Samuel Perreault, Félix Perron, Jean-Michel Perron-Abran, Pascal

Petkova, Nataliya Pigeon, Nicolas

Poirier, Louis Poirier, Maxime

Poissant, Roxanne

Pongo Nyoumea, Guillaume

Pophali, Ameya

Poulin, Maxime

Pourshargh, Farshad

Provencher, Yan

Quintini, Laura

Quirion, Alexis

Racette, Alexandre

Rachedi, Reda

Rainville, Antoine

Rammal, Nasri

Razavet, Aristide

Reuter Schlickmann, Pedro

Rezaeinouri, Mehran

Riopel, Alexandre

Rochais, Sylvain

Rodriguez Cachaya, Edwin

Rojas, Euclides Antonio

Rondeau-Millaire, Samuel

Rouhani, Hassan

Roussin, Laurence

Roy, Alain

Roy, Nicolas

Roy, Vincent

Roy-Blais, Catherine

Roy-Boutet, Jocelyn

Royer, Olivier

Sakr, Etienne

Salem, Wassim Jean

Samlani, Rachid

Sauce Franchi, Jesus

Felipe Heriberto

Schrauwen, Chris

Séguin, Mathieu

Seica, Michael

Serrano-Parent, Benoît

Shanmugalingam, Jalaja

Sharifi, Bita

Sharifzadeh, Alireza

Shelton, Spencer

Simard, Emile

Simard, Allan

Singh, Gurman

Singh, Prabhjot

Sivapatharajah, Thukarasha

Slama, Mourad

Slim, Iheb

Slimani Houti, Yacine

Smith, Jason

Sparling, Colin

St-Jean Beaudin, Tommy

Stock, Antoine

Suassuna De Andrade

Ferreira, Regelii

Sultana, Sormin

Tan, William

Tanoh, Danzo

Tardif, François

Tassé, Simon

Tauffenberger, Nicolas Xavier

Tayeb, Djamal

Tchouanhou Tayo, Steven

Temimi, Mehdi

Tétreault, Marie-Gabrielle

Thamsuwan, Ornwipa

Themens, Alexandre

Thériault, Francis

Thibodeau, Vincent

Tian, Haoyun

Tougas, Edouard

Touyon, Ludovic

Trachy-Cloutier, Justin

Traversy, Guillaume

Tremblay, AnneFrédérique

Tremblay, Benoît

Tremblay, Jean-Simon

Tremblay, Marc-André

Tremblay, Maude

Tremblay, Maxime

Tremblay, Paul

Tremblay, Roxane

Tremblay, Simon

Tremblay, Stéphanie

Tremblay, Vincent

Trépanier-Desjardins, Mathieu

Trudel, Francis

Turki, Abderrahmen

Vachon, Miguel

Valiquette, Joel

Van Den Berg, Neil

Venne, Stéphane

Vinchon, Manuela

Wendmy

Vu, Nicolas

Walker, Jeremy

Williams, Sandra

Yip, May-Yee Wendy*

Younes, Kamal

Younsi, Khaireddine

Zacca, Antoine

Zaoui, Mohamed Aziz

Zerhouni, Ansar

Zouari, Youssef

* Titulaire d’un permis temporaire pour un projet particulier. Pour plus de détail contactez l’Ordre.

Plan | septembre-octobre 2023 | P77
d’ingénieures et ingénieurs délivrés par le Comité d’admission à l’exercice de l’Ordre des ingénieurs du Québec du 22 mai au 30 juillet 2023

DOSSIERS

Ce numéro marquant le 60e anniversaire de votre revue Plan vous réserve quelques surprises !

Vous aurez l’occasion de plonger dans le monde fascinant des ingénieures et ingénieurs ayant de l’expertise dans les travaux subaquatiques et qui conçoivent, inspectent et gèrent des infrastructures immergées. Et bien sûr, ne manquez pas l’occasion de faire la connaissance de plusieurs membres de l’Ordre dans des portraits inspirants.

Tout cela et bien plus encore à lire dans le numéro de novembre-décembre 2023 de votre revue Plan.

C’EST PEUT-ÊTRE VOUS !

Vous êtes ingénieure ou ingénieur ou candidate ou candidat à la profession d’ingénieur (CPI) et vous travaillez dans les domaines :

• de l’intelligence artificielle

• des infrastructures et du transport

• de la gestion des risques

Faites-vous connaître et partagez votre expérience dans votre revue Plan en écrivant à plan@oiq.qc.ca

La revue de l’Ordre des ingénieurs du Québec

60 ans de Plan – Travaux subaquatiques
À découvrir dans le prochain numéro de plan.

... aux ingénieures et aux ingénieurs du Québec pour ces 60 années à lire la revue Plan. Vous informer et vous faire découvrir le génie d’ici est notre engagement !

La CIQ lance plan, une revue destinée à l’ensemble des ingénieurs québécois. La revue de l’Ordre des ingénieurs du Québec Mars-avril 2018 DOSSIER INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ENTREVUE Philippe A. Tanguy, ing., directeur général de Polytechnique Montréal DES DÉFIS MONDIAUX Comment l’IA s’apprêtet-elle à changer nos vies et le travail des ingénieurs ? portail.oiq.qc.ca portail.oiq.qc.ca La revue de l’Ordre des ingénieurs du Québec 100e anniversaire de l’Ordre des ingénieurs du Québec
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