Ressource vitale, l’eau mérite des infrastructures pensées pour durer.
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oiq.qc.ca
7 Édito
RÉFLEXION
8 Plan stratégique 2025-2028
10 Et si on gérait notre eau comme on gère une richesse ?
20 Conseils d’experts : l’art de la communication e cace
24 Encadrement professionnel
26 Déontologie professionnelle
28 Législation et jurisprudence
30 Assurance responsabilité professionnelle
42 Apuiat : un sou e commun de Boralex et des communautés innues
48 Eau potable sous pression : tour d’horizon des solutions durables
54 Technologies propres : l’élan des entreprises écoinnovantes québécoises
58 Supervision de CPI : contribuer à préparer la relève
VOIR GRAND
78 Le génie du divertissement aquatique
84 Transition énergétique : des réseaux à taille humaine
88 Anne-Catherine Tremblay, ing. : engagée contre les GES
92 Informatique quantique : à la conquête de ses mystères
98 Sondage : infrastructures publiques, la santé d’abord ÉTÉ 2025
12 IA agentique et délestage cognitif PRATIQUE EXEMPLAIRE
14 Conversation inspirante : Femmes de génie, femmes de tête
32 Avis
36 Innovation : contenir les flots
62 Sobriété numérique : pour des pratiques plus responsables
64 Jumeau numérique : une représentation virtuelle devenue réalité
72 Nouvelle cohorte de membres
Photo : iStock
La revue PLAN a pour objectif d’informer les membres de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) sur les conditions de pratique de la profession d’ingénieur au Québec ainsi que sur les services o erts par l’Ordre. Elle contribue à l’avancement de la profession et à la protection du public en présentant notamment des études de cas, des entrevues et des projets concrets qui influent sur l’environnement professionnel et la société.
Les opinions exprimées dans PLAN ne sont pas nécessairement celles de l’OIQ. La teneur des textes n’engage que les autrices et les auteurs. Les produits, méthodes et services annoncés sous forme publicitaire dans PLAN ne sont en aucune façon approuvés, recommandés ni garantis par l’OIQ. Le statut des personnes dont il est fait mention dans PLAN était exact au moment de l’entrevue.
DIRECTION
Éditrice : Marie Lefebvre, M. Sc.
RÉDACTION
Rédactrice en chef : Sandra Etchenda, réd. a.
Collaboration : Dave Anctil, Nicolas Bouchard, Malika Daoud, Me Martine Gervais, Marie-Julie Gravel, ing., Mathieu Laneuville, ing., Me Patrick Marcoux, Philippe-André Ménard, ing., François-Nicolas Pelletier.
Rédaction : Gabrielle Anctil, Emmanuelle Gril, Pascale Guéricolas, Mélissa Guilleme e, Valérie Levée, Aurélie Ponton, William Thériault.
Révision linguistique : Marie-Andrée L’Allier
Correction d’épreuves : Marco Chioini
Conseil, direction artistique et réalisation graphique : Éric Soulier
Impression : Imprimeries Transcontinental inc.
INFORMATION
Fréquence : trimestrielle – Di usion : 77 000
Tirage : 16 700 exemplaires – Disponible sur oiq.qc.ca
Commentaires et suggestions : plan@oiq.qc.ca
Publicité : partenariat@oiq.qc.ca
MEMBRES DU CONSEIL
D’ADMINISTRATION 2024-2025
Présidente : Sophie Larivière-Mantha, ing., MBA, ASC
Menelika Bekolo Mekomba, ing., M. Ing., LL. B.
Normand Chevalier, ing., M. Ing., Adm. A.
Marco Dubé, ing.
Sandra Gwozdz, ing., FIC
Carole Lamothe, ing.
Jean-Luc Martel, ing., Ph. D.
Nathalie Martel, ing., M. Sc. A., PMP
Christine Mayer, ing., M. Sc. A.
Michel Noël, ing., M. Sc. A., ASC
Michel Paradis, ing., M. Sc.
ADMINISTRATRICES ET ADMINISTRATEUR NOMMÉS PAR L’OFFICE DES PROFESSIONS DU QUÉBEC
Joëlle Calce-Lafrenière, Adm. A., MBA
Malika Habel, MBA, ASC
Alain Larocque, CRHA, ASCD
Danièle Marcoux
1801, avenue McGill College, 6e étage
Montréal (Québec) H3A 2N4 514 845-6141, poste 1
Envoi de Poste-publications • no 40069191
Dépôt légal ISSN 0032-0536
Droits de reproduction, totale ou partielle, réservés ® Licencié de la marque PLAN, propriété de l’Ordre des ingénieurs du Québec
Contribution environnementale (données du fabricant): Imprimé sur un papier Enviro Print. En comparaison avec un papier non recyclé, ce choix permet d’épargner 172 arbres, 49 m3 d’eau (513 douches de 10 min), 11 211 kg de CO2 (44 676 km parcourus en voiture), 300 GJ (1 387 687 ampoules de 60 W pendant 1 h) et 56 kg COVNM (55 134 km parcourus en voiture).
La revue de l’Ordre des ingénieurs du Québec
LE PROCESSUS CRÉATIF : DÉCLENCHEUR DE SOLUTIONS
Cette nouvelle formation a été conçue spécifiquement pour les ingénieur.e.s afin de développer et mettre à profit leur potentiel créatif.
Durée : 1,5 heure
Prix : 74,95 $
CRÉEZ L’AVENIR : FUSIONNEZ L’INGÉNIERIE ET L’INNOVATION CRÉATIVE
bit.ly/ processus-creatif
LARIVIÈRE-MANTHA
ing., MBA, ASC
Présidente SOPHIE
GARDER LE CAP MALGRÉ LA HOULE
Il se sera passé bien des choses entre le moment où vous lirez ces lignes et celui où je me suis assise pour les écrire. La seule constante, c’est le changement, dit-on… mais vous adme rez qu’on a été servis en matière de turbulence ces derniers mois ! Je ne veux pas retourner le fer dans la plaie : au contraire, j’ai l’intime conviction que nous avons tout ce qu’il faut pour traverser collectivement les moments les plus di ciles.
Pour y arriver, il faut garder le cap sur nos objectifs à long terme. C’est pourquoi je voulais vous parler de notre nouveau Plan stratégique 2025-2028 : ce sera un point d’ancrage auquel nous allons nous référer au fil des prochaines années pour garder notre regard tourné vers l’avenir et pour nous ra ermir dans notre mission de protection du public. C’est aussi notre façon de vous appuyer, consœurs et confrères membres de l’Ordre, pour que vous puissiez continuer de faire partie de la solution, beau temps, mauvais temps.
Un leadership fondé sur les besoins de la société J’en ai parlé dans mon dernier éditorial1 : l’Ordre joue un rôle social important. C’est pour cela que la première orientation du Plan stratégique est d’a rmer notre leadership pour faire face aux défis sociétaux, environnementaux et technologiques en nous fondant sur votre expertise.
Qui dit leadership dit aussi rayonnement. Que ce soit auprès des jeunes qui ont besoin d’imaginer l’avenir avec optimisme ou
auprès des employeurs qui embauchent des membres, il est essentiel d’accroître l’a rait de la profession en valorisant le rôle et la contribution des ingénieures et des ingénieurs au sein de la société.
Être ingénieure ou ingénieur, c’est un parcours de vie. Comme les défis varient d’une période à l’autre, l’Ordre va accompagner les membres et les personnes candidates à la profession d’ingénieur (CPI) pour mieux les outiller tout au long de leur carrière, que ce soit en renforçant les liens avec les CPI ou en contribuant activement à l’amélioration de la pratique professionnelle. Finalement, sur le plan organisationnel, nous allons aussi revoir nos modes de fonctionnement et nos outils pour accroître notre performance — pas de surprise, c’est au cœur de la pratique du génie.
L’eau dans l’œil du génie
Le numéro que vous tenez entre les mains traite abondamment d’eau — des défis pour la retenir par des barrages, ou encore des innovations dans notre façon de la purifier pour qu’on puisse la boire. Comme l’été est à nos portes, on s’est permis un sujet plus ludique : un article est consacré à l’ingénierie dans les parcs aquatiques. Petit rappel que la pause de l’été approche et qu’il faut en profiter pour décrocher, pour passer du temps avec ses proches, pour prendre le temps de se faire du bien. On en a grandement besoin !
1. « À quoi sert votre ordre professionnel ? », PLAN, vol. 62, no 1, printemps 2025, p. 7.
FOCUS
Plan stratégique 2025-2028 p. 8
Femmes de génie, femmes de tête p. 14
Sobriété numérique p. 62
Le génie du divertissement aquatique p. 78
Infrastructures publiques p. 98
Photo : Nadia Zheng
PLAN STRATÉGIQUE 2025-2028
Le nouveau plan stratégique de l’Ordre trace la voie pour les trois prochaines années. Il définit les orientations et les priorités qui nous permettront non seulement de soutenir notre mission de protection du public, mais aussi d’anticiper et de répondre aux défis qui façonneront l’avenir du génie.
MISSION
Encadrer la pratique de l’ingénieure et de l’ingénieur et soutenir le développement de la profession afin de protéger le public.
Élever la pratique du génie pour contribuer à l’évolution de la société.
´ Intégrité
´ Respect
´ Rigueur
´ Responsabilité
´ Excellence
ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
PRIORITÉS
1
SOCIÉTÉ
LEADERSHIP INNOVANT
Affirmer notre leadership pour faire face aux défis sociétaux, environnementaux et technologiques.
2
PROFESSION
ATTRACTION ET VALORISATION
Accroître l’attrait de la profession en valorisant le rôle et la contribution des ingénieures et des ingénieurs au sein de la société.
3
INDIVIDU
PROXIMITÉ AVEC L’ORDRE
Accompagner les membres et les personnes candidates à la profession d’ingénieur (CPI) pour mieux les outiller tout au long de leur carrière.
4 ORGANISATION PERFORMANCE
Revoir nos modes de fonctionnement et nos outils pour accroître notre performance.
1.1 Intervenir sur les enjeux prioritaires touchant la protection du public et où l’ingénierie joue un rôle clé.
1.2 Mettre en place des initiatives structurantes soutenant l’évolution de la société et de la profession.
1.3 Favoriser une approche de concertation accrue avec les parties prenantes.
2.1 Renforcer la notoriété de la profession en soulignant la contribution des ingénieures et des ingénieurs à la société.
2.2 Renforcer l’attractivité de la profession d’ingénieur en développant des collaborations stratégiques avec les employeurs.
2.3 Attirer les futurs ingénieurs et ingénieures par des initiatives ciblées mettant en valeur les possibilités et les avantages qu’offre la profession.
3.1 Implanter une approche client intégrée pour les différents segments de clientèle.
3.2 Favoriser une communication enrichie avec les membres et les personnes candidates à la profession.
3.3 Contribuer activement à l’amélioration de la pratique professionnelle.
4.1 Augmenter la synergie organisationnelle.
4.2 Accompagner le personnel et les gestionnaires dans les changements nécessaires pour suivre l’évolution de l’Ordre.
4.3 Accroître l’utilisation des systèmes d’information et de l’intelligence d’affaires.
Et si on gérait notre eau comme on gère une richesse ?
Mathieu Laneuville, ing., président-directeur général de Réseau Environnement
Mathieu Laneuville, ing., est ingénieur en génie civil et expert dans le domaine de l’eau. Il détient un baccalauréat de Polytechnique Montréal, une maîtrise en génie de la construction de l’École de technologie supérieure et un certificat en économie circulaire de l’Université de Cambridge. Fort de 15 ans d’expérience dans le secteur de l’environnement et du développement durable, notamment au ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, il dirige aujourd’hui Réseau Environnement, le plus important regroupement de spécialistes en environnement au Québec.
Pendant qu’à travers le monde, des gouvernements rivalisent d’ingéniosité technique ou de stratagèmes politiques pour sécuriser leur approvisionnement en eau, ce e précieuse ressource, le Québec ne gère pas encore son eau comme on devrait gérer une richesse.
Malgré une diminution notable de la quantité d’eau distribuée ces 20 dernières années, amélioration pour laquelle nous pouvons remercier la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable, élaborée par le ministère des A aires municipales et de l’Habitation — dont Réseau Environnement est un fier partenaire —, le Québec trône toujours au sommet du classement canadien pour sa distribution d’eau par habitant : les Québécois distribuent 50 % plus d’eau potable que leurs voisins ontariens et deux fois plus qu’en Europe.
L’eau potable est, bien entendu, un service essentiel auquel doit avoir accès l’entièreté de la population.
Le déficit chronique de financement de nos infrastructures d’eau expose la population à un risque croissant de ruptures de service au quotidien.
Pourtant, sous nos chaussées, nos infrastructures d’eau se rapprochent de plus en plus d’un point de non-retour. Le déficit chronique de financement des dernières décennies menace la pérennité de ces services vitaux dont nous dépendons tous. Il est temps de prendre des mesures concrètes, d’une part pour garantir que chaque Québécoise et chaque Québécois conservera un accès équitable et
durable à de l’eau potable de qualité et en quantité su sante, et, d’autre part, pour ra raper la situation avant que l’accès à l’eau potable ne devienne davantage un problème à gérer qu’une richesse dont pourront tirer profit les générations à venir.
UN DÉFICIT DE MAINTIEN
D’ACTIFS QUI SE CREUSE
Actuellement, les municipalités recouvrent seulement 42 % des coûts des services d’eau, ce qui fragilise leur capacité à entretenir leurs infrastructures, et remet en question la viabilité de nos services d’eau à long terme, alors que le déficit de maintien des actifs (DMA) qui les concerne a eint les 19,3 milliards de dollars.
Les infrastructures d’eau du Québec, évaluées à près de 200 milliards de dollars, représentent l’un de nos plus grands patrimoines collectifs. Si le Québec gérait ses services d’eau comme on gère une richesse, nous ferions les investissements nécessaires pour sécuriser ce patrimoine et en améliorer la performance. Nous l’avons vu à plusieurs endroits au Québec : non seulement le déficit chronique de financement de nos infrastructures d’eau expose la population à un risque croissant de ruptures de service au quotidien, mais il entrave aussi le développement urbain de plusieurs municipalités alors que nous faisons face à une crise du logement et à des pénuries d’eau liées aux e ets des changements climatiques.
DES SOLUTIONS POUR UN FINANCEMENT DURABLE DES SERVICES D’EAU
Un investissement soutenu dans nos infrastructures d’eau ainsi qu’une révision de leurs mécanismes de financement sont plus que jamais essentiels pour assurer la résilience des services d’eau du Québec face à une demande croissante, couplée aux impacts des changements climatiques. C’est pourquoi Réseau Environnement
a fait appel à l’expertise de ses membres, spécialistes en eau issus des secteurs public, privé et académique, afin de soume re des propositions concrètes à nos décideurs pour éponger le DMA et assurer la pérennité financière de nos services d’eau. Voici un résumé de nos cinq recommandations.
1
Viser l’autofinancement des services d’eau municipaux d’ici 2032 Il est primordial d’établir un mode de financement qui prend en compte le coût intégral des services d’eau, y compris la maintenance et le renouvellement des infrastructures. Nous recommandons que les municipalités me ent en place des réserves financières réservées aux infrastructures d’eau et des seuils minimums d’investissement pour financer le maintien d’actifs. Ainsi, on pourrait éviter les déficits à long terme et les paiements d’intérêts sur la de e contractée, lisser les revenus pour faire face aux pointes d’investissement sans surcharger les contribuables, et garantir un financement prévisible et stable.
2
Financer le déficit et les mises aux normes par les gouvernements
Nous recommandons également que les gouvernements du Québec et du Canada financent le DMA actuel et la mise aux normes des infrastructures. Toutefois, cet investissement devrait être conditionnel à un engagement des municipalités vers le modèle d’autofinancement progressif.
Une fois le DMA comblé et que les municipalités auront a eint une certaine autonomie financière, les gouvernements supérieurs n’auront plus à compenser pour le financement de ces dépenses courantes.
3
Assurer un accès équitable à des services d’eau de qualité aux ménages à faible revenu
L’eau est l’or bleu du XXIe siècle.
Si nous ne le réalisons pas maintenant, d’autres le feront avant nous.
à faible revenu afin de les aider à faire face aux augmentations de coûts engendrées par un juste recouvrement des coûts des services d’eau par les municipalités. Ces bonifications perme ront aux ménages les plus vulnérables d’obtenir le soutien nécessaire pour s’acqui er de leurs factures de services municipaux sans empirer leur situation financière.
4
Implanter une tarification volumétrique pour les industries, commerces et institutions (ICI)
des services d’eau au moyen d’une tarification basée sur leur consommation réelle. Ce e pratique favoriserait une utilisation plus responsable de la ressource tout en perme ant aux entreprises de mieux contrôler le coût de leur facture municipale.
5
Encourager l’installation de compteurs d’eau et le passage à une tarification volumétrique résidentielle sur une base volontaire Pour favoriser une gestion durable de l’eau, il est important que les citoyennes et les citoyens prennent d’abord conscience de l’ampleur de leur propre consommation et des coûts qu’elle engendre pour la société. Afin de recueillir davantage de données de consommation que ce qu’il est possible d’obtenir actuellement, nous recommandons l’installation de compteurs d’eau résidentiels par les municipalités sur une base volontaire et individuelle dans les résidences existantes et de manière obligatoire dans les nouvelles résidences. À moyen terme, nous recommandons que les citoyennes et les citoyens aient la possibilité, toujours sur une base volontaire, d’opter pour une tarification volumétrique de leur consommation d’eau. Ce e tarification volumétrique deviendrait toutefois obligatoire dans les municipalités ayant a eint 90 % de leur capacité d’infrastructures ou de ressource en eau.
UN APPEL À L’ACTION
Il sera essentiel de bonifier les aides financières octroyées aux ménages
Les ICI doivent contribuer équitablement au financement Photo :
L’eau est l’or bleu du XXIe siècle. Si nous ne le réalisons pas maintenant, d’autres le feront avant nous. Tous nos décideurs — municipaux, provinciaux et fédéraux — sont concernés par ce e réforme cruciale du modèle de financement des services d’eau du Québec. Réseau Environnement sera là pour les accompagner dans leur passage à l’action.
IA agentique et délestage cognitif
Dave Anctil, Ph. D.
Dave Anctil enseigne la philosophie et l’intelligence artificielle (IA) au collège Jean-de-Brébeuf, à Montréal. Il est également conseiller-expert en IA auprès de la Faculté des arts et sciences de l’Université de Montréal et chercheur a lié à l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique (OBVIA).
Mon rôle de conseiller à la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal consiste à essayer d’aider les communautés d’enseignement et de recherche scientifique à s’adapter à la progression rapide de l’intelligence artificielle générative (IAgen). C’est plus important que jamais dans le contexte de l’IA « agentique » (de l’anglais agentic AI). En e et, les systèmes d’IAgen, tels que ChatGPT (OpenAI) ou Gemini (Google), deviennent graduellement des assistants plus autonomes, capables de gérer des tâches intellectuelles plus complexes.
Mais que nous dit la recherche scientifique sur le sujet ? Elle démontre pourquoi il est essentiel de bien comprendre les limites de l’IA pour en faire un usage responsable. Mais elle nous prévient aussi contre le délestage cognitif, qui pourrait se
traduire par une perte de compétences et d’esprit critique.
DES ASSISTANTS DE RECHERCHE ?
Les principaux services d’IAgen peuvent utiliser un navigateur et des moteurs de recherche en ligne, ce qui augmente considérablement leur utilité théorique pour les professionnels. Mais leurs limites pratiques ont rapidement été mises en évidence, notamment leur manque de fiabilité.
Cependant, certains services d’IAgen o rent, depuis la fin de 2024, des capacités de recherche supérieures ; elles sont intrinsèquement liées aux modèles de « raisonnement », comme Gemini 2.0 (Google) et les modèles o1 et o3 (OpenAI). En divisant la tâche et en supervisant leur processus, ces modèles « raisonneurs » comme ent
En e ectuant de nouvelles tâches techniques et intellectuelles à notre place, l’IA réduit souvent l’e ort mental requis, ce qui peut conduire à une perte progressive des compétences essentielles et nuire à notre pensée critique.
beaucoup moins d’erreurs et de confabulations. Et ils peuvent e ectuer une « recherche approfondie » (deep research), c’est-à-dire fouiller dans des centaines de documents pour récupérer des informations pertinentes et de qualité, notamment dans certaines bases de données scientifiques et techniques (arXiv, PubMed, Semantic Scholar, etc.).
Le coût informatique de ces capacités supérieures est cependant beaucoup plus élevé, et donc conditionnel au type d’abonnement. Les nouvelles capacités agentiques augmentent toutefois la pertinence et la fiabilité de l’IAgen en science et en génie. Même si la performance en recherche de l’IA n’est pas encore d’un niveau expert (professionnel ou scientifique), ce e assistance peut réellement soutenir et augmenter les activités de recherche des organisations1 Ces systèmes peuvent notamment intervenir dans la gestion et le développement de nouveaux projets, ou en conception technique, afin de soutenir les processus de décision en ingénierie.
Toutefois, l’IAgen nécessite toujours une supervision humaine rigoureuse. Une supervision que les mêmes capacités accrues de l’IA menacent…
LE DÉLESTAGE COGNITIF
Dans la formation universitaire comme dans le travail professionnel, la progression de l’IAgen soulève le défi du délestage cognitif : en e ectuant de nouvelles tâches techniques et intellectuelles à notre place, l’IA réduit souvent l’e ort mental requis, ce qui peut conduire à une perte progressive des compétences essentielles et nuire à notre pensée critique.
C’est du moins ce que révèle la recherche dans le contexte universitaire. Une méta-analyse récente des meilleures études quantitatives publiées entre 2022
et 2024 montre que l’IAgen, en particulier ChatGPT, a un e et positif global sur l’apprentissage étudiant, notamment sur la motivation, la compréhension, l’engagement et la résolution de problèmes complexes2 Ces résultats positifs semblent corrélés avec ceux d’autres études, réalisées celles-là dans les milieux professionnels, indiquant notamment que l’IA augmente la productivité, la motivation et la qualité du travail.
Cependant, la méta-analyse montre aussi que l’utilisation de l’IA, même dans un environnement expérimental contrôlé, réduit l’e ort mental requis pour certaines tâches intellectuelles, ce qui peut provoquer un désapprentissage2
Pire encore, une étude publiée au début de 2025 soutient que l’usage
de l’IA pourrait se traduire par une baisse des capacités de pensée critique chez les jeunes de 17 à 25 ans3. Bien que cet e et du délestage cognitif sur la pensée critique soit faible ou nul chez les personnes professionnelles ayant terminé
leur formation universitaire depuis plusieurs années, les résultats d’une autre étude viennent soutenir l’hypothèse qu’elles ne sont pas aussi protégées qu’on le souhaiterait4.
On retiendra que les deux études citées montrent, dans des contextes di érents, que l’IAgen réduit généralement l’e ort cognitif dans les volets suivants du travail intellectuel : mémorisation, compréhension, application, analyse et évaluation. Or, lorsque l’IA s’acqui e bien de ces volets du travail intellectuel, la confiance humaine envers l’IA augmente, ce qui se traduit par une baisse de la révision critique approfondie des résultats du travail collaboratif.
QU’EST-CE QUE ÇA VEUT DIRE ? La recherche portant sur la cointelligence (humain-IA) est encore à ses débuts. Mais elle est absolument essentielle pour planifier l’avenir de l’éducation et des professions, dont les évolutions sont interconnectées. À l’ère de l’IA agentique, la tentation de confier les tâches cognitives les plus complexes à la machine augmentera en proportion de ses capacités. Par conséquent, il faudra aussi apprendre à augmenter la motivation à exercer activement la pensée critique, afin d’éviter une réduction des compétences et de la réflexion autonome.
Références
1. N. Jones (2025), « OpenAI’s ‘deep research’ tool: is it useful for scientists? », Nature News, 6 février.
2. R. Deng, M. Jiang, X. Yu, Y. Lu et S. Liu (2024), « Does ChatGPT enhance student learning? A systematic review and meta-analysis of experimental studies », Computers & Education [version préliminaire].
3. M. Gerlich (2025), « AI Tools in Society: Impacts on Cognitive Offloading and the Future of Critical Thinking », Societies, 15(1), 6.
4. H.-P. H. Lee, et coll. (2025), « The Impact of Generative AI on Critical Thinking: Self-Reported Reductions in Cognitive Effort and Confidence Effects From a Survey of Knowledge Workers », Proceedings of the ACM CHI Conference on Human Factors in Computing Systems (avril).
Photo
Conversation inspirante
FEMMES DE GÉNIE, FEMMES DE TÊTE
Sophie Larivière-Mantha, ing., présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec, a eu une discussion approfondie avec trois brillantes ingénieures qui dirigent des établissements d’enseignement universitaires. Au cours de ces échanges captivants, elles ont abordé des sujets d’actualité brûlants avec beaucoup de dynamisme et d’énergie, reflet de leur engagement envers la profession d’ingénieur.
Sophie Larivière-Mantha, ing.: Vous êtes les premières femmes à la tête de Polytechnique Montréal, de l’École de technologie supérieure (ÉTS) et de l’Université Laval. Quelles ont été les réactions après vos nominations ?
Maud Cohen, ing.: Lorsque j’ai été nommée par le gouvernement, la nouvelle a fait boule de neige, sur LinkedIn notamment, et j’ai reçu de très nombreux messages. Des parents dont la fille étudiait
en génie, des femmes de partout dans le monde… Les a entes sont très élevées pour les individus qui brisent des plafonds de verre. On doit assumer son rôle, mais il faut aussi accepter que l’on ne puisse pas répondre à toutes les a entes.
Kathy Baig, ing.: Énormément de personnes sont venues me voir pour me témoigner leur satisfaction. Tant des hommes que
des femmes m’ont dit être heureux de ce changement et considéraient qu’avoir davantage de modèles féminins était bénéfique.
Sophie D’Amours, ing.: Nous sommes également les représentantes des établissements d’enseignement que nous dirigeons. Qu’on le veuille ou non, nous incarnons ce e transformation et, pour ma part, je n’avais pas pleinement mesuré la portée symbolique de ce message.
Photos : Mireille Caza/Hé Studio
Sophie Larivière-Mantha, ing., présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec Maud Cohen, ing., directrice générale de Polytechnique Montréal
Sophie D’Amours, ing., rectrice de l’Université Laval
Kathy Baig, ing., directrice générale et che e de la direction de l’ÉTS
« Je crois que pour être de véritables leaders du changement, les ingénieures et les ingénieurs devront absolument développer leurs so skills, leur savoir-être. Il nous faut intégrer davantage ces notions dans nos programmes de formation. »
KATHY
BAIG, ING., MBA, DHC, FIC, FCAE, ASC
DIRECTRICE GÉNÉRALE ET CHEFFE DE LA DIRECTION DE L’ÉTS
L’AVENIR DU GÉNIE
Sophie L-M : Le génie évolue rapidement et on estime qu’il faudra près de 52 000 professionnelles et professionnels en génie d’ici 2033 pour répondre aux besoins de la société québécoise. Selon vous, quelle est LA tendance émergente qui pourrait redéfinir le génie de demain ?
Sophie D’A : L’intégration de l’interdisciplinarité au génie est cruciale. Les technologies de rupture ont eu un e et énorme sur notre société et nos modes de vie. Aujourd’hui, ces technologies doivent répondre à des besoins spécifiques comme l’action climatique, la cybersécurité et les soins médicaux à domicile. L’intelligence artificielle jouera un rôle clé pour répondre à ces nouveaux défis sociaux. Pour que les ingénieures et les ingénieurs deviennent des leaders dans l’action climatique, ils doivent s’y intéresser profondément et comprendre ses aspects sociaux et politiques. Les universités ont un rôle important à jouer,
notamment en raison de l’énorme potentiel pour le génie.
Kathy : La technologie quantique va sûrement ouvrir des portes qu’on n’imagine même pas aujourd’hui. C’est assurément une technologie
émergente et de rupture. À l’ÉTS, nous réfléchissons actuellement sur son e et sur la société et sur la profession d’ingénieur. Toutefois, je crois que pour être de véritables leaders du changement, les ingénieures et les ingénieurs devront absolument développer leurs so skills, leur savoir-être. Il nous faut intégrer davantage ces notions dans nos programmes de formation.
Maud : Tout à fait. Depuis le Forum sur l’ingénieure et l’ingénieur de demain que nous avons tenu en mai 2023, nous travaillons à revoir nos programmes pour intégrer ces compétences. Je pense aussi qu’il est important d’inclure tout ce qui concerne l’entrepreneuriat et l’innovation. Les ingénieures et ingénieurs, autrefois confinés au plancher des usines, occupent maintenant des postes stratégiques dans les entreprises, car elles et ils sont bien placés pour prendre des décisions en matière de technologie et d’innovation.
« L’Allemagne est reconnue pour sa forte concentration de personnes exerçant l’ingénierie ; près du quart des gens aux études sont inscrits en génie, ce qui en fait un leader mondial en innovation et en développement industriel. Le Québec pourrait s’inspirer de ce e approche pour renforcer l’impact du génie sur son propre développement. »
SOPHIE LARIVIÈRE-MANTHA, ING., MBA, ASC PRÉSIDENTE DE L’ORDRE DES INGÉNIEURS DU QUÉBEC
Sophie L-M : Les ingénieures et ingénieurs peuvent répondre à de nombreux besoins de la société pour autant qu’ils possèdent les bons outils. Une étude de l’Ordre révèle d’ailleurs que 15 % de nos membres sont des entrepreneuses et entrepreneurs, alors que la proportion est de 5 % dans la population générale. Cela montre que la formation en génie soutient l’entrepreneuriat et, par ricochet, l’innovation.
Sophie D’A : En matière d’innovation, on accuse toutefois un retard au
Rencontre marquante de quatre ingénieures qui façonnent le génie et tracent la voie de demain, dans les bureaux de l’Ordre.
Québec, et beaucoup d’entreprises n’ont pas de projet en ce sens. En quoi consiste l’innovation ? Améliorer les processus, concevoir de nouveaux produits, créer de la valeur, etc. Les ingénieures et les ingénieurs peuvent beaucoup apporter dans ce domaine, cela fait partie de leur métier de saisir les occasions et de mener des projets.
Kathy : J’ai fait le tour des laboratoires de l’ÉTS et je suis impressionnée par toute l’innovation qui y voit le jour. La recherche dans les universités peut largement contribuer à l’innovation en entreprise. Cela dit, nous travaillons souvent avec les grandes organisations, mais peu avec les PME.
Maud : Les universités ont assurément un rôle à jouer pour simplifier les processus et rendre plus accessibles des équipements de laboratoire aux PME, et, surtout, pour former des cerveaux.
L’IMPORTANCE DU GÉNIE POUR
L’ÉVOLUTION DU QUÉBEC
Sophie L-M : De l’hydroélectricité aux infrastructures, les ingénieures et les ingénieurs ont participé à plusieurs moments clés du Québec. Quelles leçons peut-on en tirer pour l’avenir ?
Sophie D’A : Je remarque d’abord que les intervalles entre les grandes vagues d’innovation raccourcissent, ce qui nécessite d’adopter une posture d’innovation constante. De plus, assurer l’avenir de l’économie québécoise va bien au-delà des projets d’infrastructures : on doit avoir une vision qui transformera véritablement l’économie. Par exemple, me re au point une infrastructure innovante qui intègre de nouveaux matériaux, qui change la façon de construire ou d’utiliser l’électricité, etc. C’est ce que nous avons fait avec
l’aluminium, l’hydroélectricité, les barrages. On a su voir plus loin que ces grands ouvrages et saisir les occasions.
Maud : Ce fut une approche identique pour l’aérospatiale : il y a eu un élément catalyseur, puis un écosystème s’est constitué autour de lui. Mais au départ, il a fallu avoir la volonté d’aller plus loin et de prendre des risques. Cependant, je constate qu’actuellement il est très di cile de travailler sur des projets d’envergure qui vont changer les choses, parce que les parties prenantes sont nombreuses et ont des a entes diversifiées.
Sophie L-M : L’Allemagne est reconnue pour sa forte concentration de personnes exerçant l’ingénierie ; près du quart des gens aux études sont inscrits en génie, ce qui en fait un leader mondial en innovation et en développement industriel. Ce e priorité accordée à l’ingénierie
« ... on peut et on doit faire plus en matière d’équité et de diversité des profils étudiants, pour que la profession reflète la diversité de la communauté qu’elle dessert. On constate notamment un taux de décrochage en hausse chez les garçons au Québec. En tant qu’université, nous avons la responsabilité d’adapter nos parcours à une grande variété de réalités. »
a largement contribué à sa position économique dominante. Le Québec pourrait s’inspirer de ce e approche pour renforcer l’impact du génie sur son propre développement. On peut aussi se demander si le Québec investit su samment dans le développement de son expertise en ingénierie.
Kathy : Le génie est un des leviers de la productivité. Pourtant, le Québec accuse un retard par rapport au reste du Canada en ce qui concerne la formation en science, technologie, ingénierie et mathématiques. Selon des données récentes, les étudiantes et étudiants en sciences pures et appliquées comptaient pour 21 % des inscriptions au Québec contre 27 % en moyenne dans le reste du Canada. Il existe un réel déséquilibre et il faut veiller à ce que cet écart ne s’élargisse pas.
Maud : Former plus de personnes en génie signifie recruter des étudiantes et des étudiants aux profils diversifiés. Beaucoup d’e orts ont été investis dans les dernières décennies pour rendre les études en génie accessibles aux jeunes femmes et pour susciter leur intérêt pour les sciences. Mais on peut et on doit faire plus en matière d’équité et de diversité des profils étudiants, pour que la profession reflète la diversité de la communauté qu’elle dessert. On constate notamment un taux de décrochage en hausse chez les garçons au Québec. En tant qu’université, nous avons la responsabilité d’adapter nos parcours à une grande variété de réalités.
Sophie D’A : Il y a un autre défi important. Dans la province, il manque 1 milliard de dollars par année pour financer les universités, toutes disciplines confondues. Nous ne parvenons pas non plus à former su samment d’ingénieures et d’ingénieurs ainsi que de scientifiques. Or, si on veut vraiment avoir la relève nécessaire, nous
« Aujourd’hui, la main-d’œuvre est rare et précieuse. C’est pourquoi il faudrait que les entreprises travaillent également à assurer la qualité de la relève. Elles ne peuvent pas se limiter à un rôle d’observateur et a endre que les talents viennent à elles. »
SOPHIE D’AMOURS, ING., MBA, PH. D. RECTRICE DE L’UNIVERSITÉ LAVAL
devons nous doter d’infrastructures technologiques et universitaires su santes et de qualité.
Sophie L-M : D’ailleurs, tout l’écosystème devrait se mobiliser pour soutenir le développement de la relève en génie, y compris les entreprises. C’est l’a aire de tout le monde.
Sophie D’A : Aujourd’hui, la maind’œuvre est rare et précieuse. C’est pourquoi il faudrait que les entreprises travaillent également à assurer la qualité de la relève. Elles ne peuvent pas se limiter à un rôle d’observateur et a endre que les talents viennent à elles. Elles doivent être parties prenantes en participant à des projets intégrés, en o rant des stages, etc.
Sophie L-M : J’aimerais connaître votre opinion sur un défi de société de premier plan : l’intelligence artificielle.
Kathy : L’IA est là pour de bon et il faut arrêter de la voir comme une menace. Elle peut constituer un levier pour notre profession, mais, bien sûr, il faut apprendre à l’utiliser
adéquatement. Pour cela, il nous faut réfléchir à la façon de l’intégrer encore plus dans les cours universitaires et bien l’encadrer, afin que, ultimement, elle devienne un outil parmi d’autres pour les ingénieures et les ingénieurs.
Maud : On doit aussi inculquer à nos jeunes que lorsqu’ils utilisent une technologie, quelle qu’elle soit, ils doivent faire preuve de jugement et agir de façon responsable. Il est aussi impératif que les entreprises d’ici se penchent sur l’intelligence artificielle, d’autant plus que de nombreux pays investissent massivement dans la recherche et le développement en la matière.
LA PROFESSION
D’INGÉNIEUR
Sophie L-M : Selon vous, comment rendre le titre d’ingénieur pertinent aux yeux de la relève, en particulier dans les domaines où il y a peu ou pas d’activités réservées ?
Sophie D’A : Les employeurs ont sans doute un rôle à jouer, car c’est la
nature des tâches à réaliser qui rend nécessaire le port du titre ou pas. On peut donc travailler auprès d’eux, mais aussi auprès des individus pour leur rappeler qu’il y a une grande valeur à être membre d’un ordre professionnel, que ce soit pour la qualité de l’accompagnement et l’assurance professionnelle, ou encore pour le prestige du titre, etc.
Sophie L-M : Je partage votre avis. Le titre d’ingénieur représente une valeur ajoutée, même dans des domaines où les activités réservées sont limitées. À titre d’exemple, certains employeurs dans le secteur informatique recherchent particulièrement des personnes détentrices du titre d’ingénieur, car ils apprécient leur expertise ainsi que leur capacité à évaluer les risques de manière rigoureuse.
Kathy : En Colombie-Britannique, le taux d’adhésion des étudiantes et des étudiants à leur ordre professionnel est très élevé, mais il faut savoir que dans ce e province, les employeurs exigent le titre. Cela reste néanmoins un choix individuel quand on ne pratique pas d’activités réservées.
EN CONCLUSION
Les participantes à ce e fructueuse table ronde ont souligné que les statistiques révèlent une hausse du nombre d’étudiantes dans les cohortes en génie. Voilà un signal très positif même s’il reste encore du chemin à parcourir sur ce plan. Sophie D’Amours a ajouté pour sa part qu’il y a beaucoup à gagner à diversifier les domaines de l’ingénierie en o rant davantage de nouveaux programmes. Elle espère même qu’un bac en génie humanitaire soit bientôt créé.
Propos recueillis par Emmanuelle Gril, journaliste. Les réponses ont été éditées pour plus de concision et de fluidité.
CONSEILS D’EXPERTS
L’ART DE LA COMMUNICATION EFFICACE
La communication est une compétence essentielle pour les ingénieures et les ingénieurs — autant pour gérer une équipe que pour collaborer avec des partenaires ou pour donner des informations complexes à des individus non initiés. Cependant, bien des membres de l’Ordre négligent cet aspect. Voici quelques conseils d’une experte et d’un expert pour vous aider à maîtriser l’art de transme re un message.
Les deux personnes consultées abondent dans le même sens : en communication, l’auditoire est la clé. Pour transme re un message intelligible, convaincant et que le public retiendra, il faut considérer le type de personne qui se tient devant soi et les émotions qu’on souhaite véhiculer.
« On se prépare, on répète notre contenu, mais on passe zéro minute à réfléchir à l’auditoire, lance Gaëtan Namouric, fondateur de la firme Perrier Jablonski et chargé de cours à HEC Montréal. Est-ce que ce sont des techniciens, des financiers, des gens de relations
gouvernementales ? Il existe plein d’influences et de composantes qui vont faire qu’il y a plusieurs chemins di érents pour a eindre ces gens. »
« Il faut se rappeler que tout message suscite une réaction, un sentiment ou une
« Si je suis capable de répondre en une ou deux phrases aux trois questions suivantes : qu’est-ce que mon public sait déjà du sujet, qu’est-ce que je veux qu’il apprenne et qu’est-ce que je veux qu’il retienne? Alors j’ai en main la clé maîtresse d’une présentation réussie. »
LOUISE LACHAPELLE, CHARGÉE DE COURS À LA FACULTÉ DE GÉNIE DE L’UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE ET AUTRICE DU LIVRE PARLER EN PUBLIC POUR VENDRE UNE IDÉE
émotion chez celui ou celle qui l’entend, explique Louise Lachapelle, chargée de cours en communication depuis 25 ans à la Faculté de génie de l’Université de Sherbrooke. Ça peut être de l’enthousiasme, de la motivation, de la déception, ou de la crainte, de l’indi érence. On oublie souvent les répercussions de nos prises de parole, mais on peut s’e orcer de s’a arder au choix des mots pour générer une émotion positive. Les mots jouent un rôle déterminant pour communiquer avec impact. »
Pour capter l’a ention et séduire l’auditoire dès les premières secondes, ayez un déclencheur. Posez une question, citez un expert, montrez une image, mentionnez des données probantes qui vont étonner, ou racontez une
Comment bien se préparer ?
1. Définissez vos objectifs et votre message clé
Quel est l’objectif de votre présentation ? Quels résultats souhaitez-vous obtenir ? Quel est le message central que vous souhaitez communiquer ?
2. Me ez-vous à la place de vos auditrices et auditeurs
L’auditoire doit pouvoir s’identifier à vos propos. Qu’a endent les auditrices et les auditeurs de votre part ? Quels sont leurs objectifs ? Comment pouvez-vous les aider ?
3. Alliez émotions et logique
Assurez-vous d’avoir un fil conducteur solide qui puisse évoquer les émotions, et ensuite, présentez des arguments rationnels.
4. Abusez des silences
Les pauses facilitent la mémorisation du propos.
5. Exercez-vous !
Nous transme ons notre message par les mots, mais aussi par la musicalité de notre voix et notre gestuelle. Évitez de lire ou d’apprendre votre communication par cœur, agissez avec naturel ! Entraînez-vous devant un miroir ou en vous filmant pour gagner en assurance.
« Si je conçois une innovation géniale, mais que je ne peux pas amener les gens à me suivre, elle ne sert à rien. Heureusement, exposer simplement une idée ou un message n’est pas un don, c’est une compétence qui peut se développer. »
GAËTAN NAMOURIC, FONDATEUR DE LA FIRME PERRIER JABLONSKI ET CHARGÉ DE COURS À HEC MONTRÉAL
histoire. Le but : que chaque personne qui vous écoute se sente concernée par votre sujet.
Quant à l’organisation du message, Louise Lachapelle recommande d’ordonner votre propos autour de trois grandes idées, auxquelles se gre ent des points secondaires et des exemples. Les ingénieures et les ingénieurs auront du succès en créant un lien entre leur sujet, souvent pointu et technique, et quelque chose de familier pour le public. La répétition d’une idée centrale est aussi un excellent procédé pour la mémorisation.
« Si je suis capable de répondre en une ou deux phrases aux trois questions suivantes : qu’est-ce que mon public sait déjà du sujet, qu’est-ce que je veux qu’il apprenne et qu’est-ce que je veux qu’il retienne? Alors j’ai en main la clé maîtresse d’une présentation réussie », précise Louise Lachapelle.
un frein ou un fardeau, et créer un écart avec les auditrices et les auditeurs. On peut en e et être tenté de montrer qu’on détient un savoir que les autres n’ont pas. Cela peut fonctionner entre pairs, lors d’un colloque spécialisé par exemple, mais devant des personnes qui ne font pas partie de ce cercle, ce procédé devient contre-productif.
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• Au-delà des mots : communiquer avec plus d’impact
• Présentations percutantes
Il peut également être fort utile de parler à « échelle 1-1 ou à regard d’homme », indique pour sa part Gaëtan Namouric. « Vous avez un pont à construire ou à refaire ? Il est essentiel de sensibiliser le public à l’importance de ce pont, même si les personnes à qui vous vous adressez ne l’utiliseront jamais. En employant un récit humain, vous pouvez aider à faire comprendre les avantages qu’il apportera à la société, ce qui est souvent un aspect crucial en ingénierie. »
Gaëtan Namouric poursuit : « On doit faire décoller l’avion, faire rêver notre interlocuteur, susciter son intérêt pour un problème et les solutions que l’on propose. Ça, c’est l’aspect émotif. Et avec des arguments rationnels, on le fait a errir ! »
Le piège de l’expertise
Les ingénieures et les ingénieurs ont l’habitude de résoudre des problèmes complexes et détiennent de vastes connaissances. Toutefois, il peut être ardu de simplifier ou de vulgariser clairement certains concepts. Pour les deux spécialistes, l’expertise peut devenir un piège,
Selon Louise Lachapelle, « utiliser un jargon technique devant un public non initié » est un piège qui nuit à la clarté du message. « En face des ingénieurs, les gens doivent donner une approbation sur quelque chose qu’ils ne connaissent pas toujours, renchérit Gaëtan Namouric. Et c’est à la personne qui présente de faire l’e ort pour qu’ils comprennent. Si je conçois une innovation géniale, mais que je ne peux pas amener les gens à me suivre, elle ne sert à rien. Heureusement, exposer simplement une idée ou un message n’est pas un don, c’est une compétence qui peut se développer. »
Comment présenter une idée de manière e cace sans utiliser un langage trop technique ? Après avoir étudié plus d’une centaine de conférences TED, Gaëtan Namouric répond que les meilleurs pitchs contiennent toujours ces quatre mêmes éléments :
1. L’intention de transformer le monde de manière positive;
2. La conviction de réussir;
3. Une crédibilité appuyée de données probantes, d’expériences et de diplômes;
4. Un crédo simple et répété.
Une bonne présentation intégrera ces éléments de sorte que la conférencière ou le conférencier ne donne pas l’impression d’être en train de vendre quelque chose, mais plutôt d’engager l’auditoire dans une initiative captivante et intéressante.
Par William ériault, journaliste.
Encadrement professionnel
EXIGENCES ET BONNES PRATIQUES
POUR L’UTILISATION DES DESSINS NORMALISÉS OU DE RÉFÉRENCE
L’intégration correcte des concepts illustrés sur les dessins normalisés permet aux ingénieures et aux ingénieurs de produire des plans et devis conformes aux bonnes pratiques professionnelles, aux exigences déontologiques et à la Loi sur les ingénieurs.
Plusieurs organismes ou ministères proposent des dessins normalisés ou de référence pour guider les ingénieures et les ingénieurs vers les bonnes pratiques et les concepts reconnus à privilégier dans la préparation de la conception détaillée de leurs projets. Cela concerne, par exemple, le génie électrique, le génie municipal ou celui des transports avec des donneurs d’ouvrage comme la Ville de Montréal ou le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD), qui disposent de leurs propres documents techniques de référence.
Il peut s’agir, entre autres, de spécifications et d’instructions précises indiquées dans le cahier des charges normalisé BNQ 1809-300 Travaux de construction — Conduites d’eau potable et d’égout — Clauses techniques générales, ou dans les di érents tomes de la collection « Normes – Ouvrages routiers » du MTMD, ou encore dans les documents techniques normalisés d’infrastructures de la Ville de Montréal, soit pour la construction d’un puits de drainage, l’installation d’un poteau d’incendie, la construction d’un raccordement des revêtements en enrobé à une chaussée existante. Ce type de documents touche aussi la mise en place de la signalisation temporaire sur un chantier de construction.
Dessin normalisé et détail type
Le dessin normalisé comporte la représentation graphique de concepts d’ingénierie et, généralement, la description de l’ensemble des caractéristiques et des exigences auxquelles doit répondre un produit, du matériel ou un ouvrage, et ce, dans une optique plus vaste. Il indique les principaux éléments que l’ingénieure
ou l’ingénieur doit considérer dans son travail de conception des infrastructures, comme les réseaux d’eau potable et d’égouts, les chaussées, et certains ponceaux. Il s’agit donc d’outils d’aide à la conception.
Avant de les intégrer à leur plan et devis, les membres de l’Ordre responsables s’assurent que les concepts, éléments et renseignements que l’on y trouve s’appliquent intégralement à leur projet. Le cas échéant, il faut les modifier en ajoutant de l’information manquante, en supprimant les redondances et en précisant les composants requis.
De plus, les ingénieures et les ingénieurs doivent veiller à ce que les hypothèses retenues pour établir le dessin normalisé s’appliquent à la réalité de leur projet et à l’adapter en conséquence. Cela consiste, par exemple, à prendre en considération des caractéristiques du sol où l’ouvrage sera disposé, les pressions et débits de service, ou la vitesse a chée.
Une fois modifié et intégré aux plans et devis, le dessin normalisé se transforme en détail type de construction, complètement adapté aux particularités du projet. Il devient partie intégrante du concept et des plans et devis préparés, et authentifiés par une personne membre de l’Ordre.
Ce e étape se révèle essentielle dans le processus de définition de la conception détaillée et la préparation des plans pour soumission, construction ou installation. Elle permet à l’ingénieure ou l’ingénieur de vérifier que ses plans comportent, de façon claire et explicite, toutes
les informations requises à l’entrepreneur pour réaliser son travail.
La mise en valeur des détails types de construction dans les plans que fournissent les ingénieures et les ingénieurs o re plusieurs avantages. L’information apparaît plus clairement aux soumissionnaires et, postérieurement, aux responsables du chantier, sans qu’il soit nécessaire de chercher dans plusieurs documents et fichiers séparés. Ce e pratique favorise la consultation de ces détails lorsqu’ils sont e ectivement requis, au bord de la tranchée, au moment où les travaux seront réalisés.
Il faut savoir que des organismes, tels que le MTMD et la Ville de Montréal, o rent des blocs de dessins normalisés à télécharger que l’on peut modifier dans des logiciels comme AutoCAD. Cela permet d’intégrer facilement les caractéristiques particulières d’un projet pour ensuite produire une documentation accessible à toutes et à tous sur le chantier.
Le cas échéant, les détails types de construction peuvent aussi se retrouver sur le devis, explicitant et détaillant les spécifications techniques et les éléments composant l’ouvrage.
Si le dessin normalisé est présenté séparément, il doit comporter un cartouche et être dûment authentifié. Cependant, intégrer ces informations dans les plans reste la voie à privilégier pour une meilleure lisibilité.
Obligations des membres de l’Ordre
Ce e façon de faire aide les ingénieures et les ingénieurs à se conformer aux obligations professionnelles et aux bonnes pratiques. En e et, selon le Guide de pratique professionnelle, le degré de détail de la conception détaillée doit perme re d’illustrer sur les plans tous les éléments de conception nécessaires à la réalisation du projet. Rappelons que selon le Code de déontologie des ingénieurs, il faut donner à son client ou à son employeur des avis et des conseils clairs et cohérents, et également fournir des plans, devis et autres écrits complets, non ambigus et explicites. Sans compter que la Loi sur les ingénieurs précise qu’on doit disposer sur un chantier de plans signés et scellés par une personne membre de l’Ordre pour pouvoir réaliser des travaux d’ingénierie. Bien utiliser le potentiel des dessins normalisés est donc une façon de se conformer aux différentes lois et obligations.
Maurice Zanon, ing., et Pascale Guéricolas, journaliste.
À RETENIR
Les dessins normalisés doivent :
• être adaptés à chaque projet;
• améliorer la clarté des documents de projet;
• respecter les lois et obligations professionnelles.
Déontologie professionnelle
TÉMOIN EXPERT : COMPÉTENCE ET OBJECTIVITÉ
Un récent jugement de la Cour supérieure s’appliquant à de nombreux ingénieurs (à titre de défendeurs ou d’experts) est venu rappeler les a entes des tribunaux à l’égard des témoins experts : « Objectivité, impartialité et rigueur, ce e mission primant sur les intérêts des parties1. »
La compétence d’abord
La personne appelée à jouer un rôle d’expert doit d’abord s’assurer qu’elle a ou aura les « connaissances su santes2 » pour plus tard exprimer son avis. Ces connaissances proviennent de deux sources, aussi importantes l’une que l’autre : la première, intrinsèque, est la propre compétence de la personne sollicitée, et la deuxième, extrinsèque, est constituée des informations factuelles auxquelles ce e personne aura accès ainsi que des moyens dont elle disposera.
Ce e deuxième source, extrinsèque, n’est pas négligeable, car des informations erronées ou tronquées fournies par le client, ou encore des
moyens trop limités pour accomplir le mandat, pourraient diminuer la valeur probante de l’expertise et miner la crédibilité de la ou du témoin expert devant le tribunal.
Il est primordial de bien définir dès le début avec le client l’étendue du mandat d’expertise et les moyens qui seront pris pour le remplir. Pour ce qui est de la portée du mandat, on peut établir par exemple si celui-ci consiste à réviser une conception3, ou s’il inclut une visite des lieux, une prise de mesure, des tests de laboratoire, des essais destructifs, etc. Et rappelons que des honoraires trop faibles ne justifient jamais un travail tronqué ou bâclé4
L’objectivité en tout temps
Objectivité, impartialité, indépendance professionnelle, tous ces termes que l’on trouve dans des lois et règlements5 visent à assurer la neutralité des témoins experts, peu importe qui paie leurs honoraires.
En e et, le rôle des témoins experts n’est pas de défendre un client ou une cause : les témoins experts sont d’abord et avant tout au service de la vérité et de la justice, pour aider toutes les personnes appelées à trancher un débat (juge, arbitre, etc.) à prendre une décision éclairée.
D’ailleurs, dans certaines situations, une seule personne est retenue à titre de témoin expert pour les deux parties au débat. Le « client » de la ou du témoin expert est alors le décideur (juge, arbitre, etc.), bien que les honoraires de la ou du témoin expert soient payés par les deux parties6
AGIR À TITRE DE TÉMOIN EXPERT EST UN ACTE IMPORTANT
Des faits et des opinions
Dans un premier temps, la ou le témoin expert doit recueillir les faits, et ce e collecte doit être basée sur des éléments solides et documentés : les plans produits contiennent-ils telles informa-
tions ou tels renseignements ? Quels étaient les lois, règlements, codes et normes en vigueur au moment des évènements ? Les calculs requis sont-ils présents dans le dossier ?, etc.
Par la suite, ou de façon concomitante, la ou le témoin expert doit donner son opinion sur ces faits. C’est ici que son expertise doit s’exprimer et trouver toute sa justification. Par exemple, elle ou il pourrait souligner les omissions constatées sur les plans produits, relever les non-conformités par rapport aux prescriptions de telles ou telles normes, signaler l’absence de calculs justifiant la solution retenue, etc.
Rappelons-le encore une fois : ces opinions doivent se rapporter aux faits et pas aux personnes. La ou le témoin expert doit éviter de se prononcer sur le comportement ou la responsabilité des intervenantes, des intervenants ou des autres expertes et experts : la ou le témoin expert doit se focaliser sur la qualité ou la conformité du travail produit par ces intervenantes et intervenants.
Le rapport et le témoignage
Le travail d’une ou d’un témoin expert se déroule en plusieurs étapes, qui peuvent parfois s’étendre sur plusieurs années. En premier lieu, ce travail consiste à recueillir des faits, comme nous l’avons mentionné précédemment. Puis, élément central du mandat, vient la rédaction du rapport.
Lorsque la ou le témoin expert rédige son rapport, elle ou il doit se rappeler que l’ingénierie, ce sont des chi res, mais aussi des mots7, et que les destinataires de son rapport ne sont généralement pas des personnes ayant des formations techniques. La ou le témoin expert doit donc faire un e ort de vulgarisation en utilisant un langage précis, simple et accessible. Ses conclusions doivent être exposées de
manière claire et concise, et être soutenues par une démarche scientifique rigoureuse.
Puis, finalement, la ou le témoin expert pourrait être appelé à témoigner devant l’instance chargée de trancher le débat (tribunal, conseil d’arbitrage, conseil de discipline, etc.). Évidemment, ce e étape doit être prévue dans le mandat initial, notamment en ce qui concerne les honoraires.
Il peut arriver que ce témoignage soit requis plusieurs mois, voire plusieurs années après la rédaction du rapport. Qu’arrive-t-il alors si, à ce moment, la ou le témoin expert n’est plus inscrit au tableau de l’Ordre comme ingénieure ou ingénieur de plein titre ?
D’abord, lors de son témoignage, il est impératif que la ou le témoin expert expose son statut professionnel en toute transparence. Puis, il lui faut s’en tenir aux constats et aux opinions émis lors de la rédaction de son rapport. Elle ou il doit absolument éviter de répondre à des questions du genre « Et aujourd’hui, quelle serait la bonne façon de faire selon les normes actuelles ? »
En conclusion
Agir à titre de témoin expert est un acte important demandant la plus grande intégrité et une probité exemplaire. Un rapport d’expert rigoureux et intellectuellement honnête pourra contribuer à la résolution rapide et équitable d’un conflit. Inversement, un rapport tendancieux, opaque ou partial a ectera injustement les droits des parties, induira en erreur le décideur et engendrera inévitablement la perte de confiance envers la profession et envers la personne ayant agi comme témoin expert elle-même.
Me Martine Gervais, avocate, che e d’équipe de la gestion des demandes d’enquête et conseillère juridique, et Philippe-André Ménard, ing., syndic adjoint.
1. Paradis c. Dupras Ledoux inc., 2024 QCCS 32664, septembre 2024, paragraphe 49.
2. Code de déontologie des ingénieurs, article 2.04 : « L’ingénieur ne doit exprimer son avis sur des questions ayant trait à l’ingénierie, que si cet avis est basé sur des connaissances su santes et sur d’honnêtes convictions. »
3. Me Martine Gervais et Philippe-André Ménard, ing., « Aviser, avertir, consulter un confrère ou une consœur ? Quand et pourquoi ? », PLAN, volume 61, no 3, automne 2024, p. 42-43.
4. Me Martine Gervais et Philippe-André Ménard, ing., « Question d’argent : les honorables honoraires », PLAN, volume 59, no 5, septembre-octobre 2023, p. 26-27.
5. Code de procédure civile, article 22 : « […] L’expert doit accomplir sa mission avec objectivité, impartialité et rigueur. » ; Code de déontologie des ingénieurs, article 3.05.03 : « L’ingénieur doit sauvegarder en tout temps son indépendance professionnelle et éviter toute situation où il serait en conflit d’intérêts. »
6. Me Martine Gervais et Philippe-André Ménard, ing., « Le client, cet inconnu », PLAN, volume 58, no 6, novembre-décembre 2021, p. 16-18.
7. Me Martine Gervais et Philippe-André Ménard, ing., « L’ingénierie : des chi res… et des mots », PLAN, volume 59, no 6, novembre-décembre 2022, p. 16-18.
Législation et jurisprudence
PLANS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES : UNE ACTIVITÉ D’INGÉNIERIE ?
En 2021, la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme a été mise à jour, obligeant les municipalités à inclure des mesures pour limiter les e ets du ruissellement des eaux pluviales. Quel est le rôle des ingénieures et des ingénieurs dans ce domaine ?
Depuis 1960, le Québec enregistre en moyenne 10,5 % de précipitations annuelles supplémentaires, selon Ouranos. Cette hausse a déjà des effets tangibles sur l’environnement, les communautés et l’économie. La question de la gestion durable des eaux pluviales est discutée depuis plusieurs années, ce qui a mené à la publication du Guide de gestion durable des eaux pluviales, en 2011, puis de guides de conception.
Élaboration d’un plan de gestion durable des eaux pluviales
Dans une perspective de gestion durable des eaux pluviales, les projets de développement ou de requalification de sites doivent viser à réduire le ruissellement, limiter la charge polluante des eaux et augmenter leur infiltration dans le sol. Un plan de gestion durable des eaux pluviales, constitué d’un ensemble de mesures et de stratégies, est un outil efficace pour atteindre ces objectifs.
L’élaboration d’un tel guide peut se faire à l'échelle municipale ou régionale (plan directeur) ou peut porter sur des projets spécifiques (de développement ou de requalification) et s’appliquer à différentes échelles (quartier, lot, terrain, etc.). Un plan de gestion durable des eaux pluviales repose sur plusieurs étapes clés : réaliser un inventaire du site, examiner la réglementation en vigueur en matière d’urbanisme et d’environnement, déterminer les leviers d’intervention adaptés et concevoir les infrastructures appropriées. Quel est le rôle des membres de l’Ordre dans cette démarche ?
L’ingénieure
ou l’ingénieur au sein d’une équipe multidisciplinaire
Bien que la gestion des eaux pluviales soit en général associée à l’ingénierie, les guides de pratique (voir la section « Références ») recommandent de recourir à l’expertise de plusieurs
professionnelles et professionnels pour maximiser l’efficacité des initiatives.
En vertu de la Loi sur les ingénieurs, la préparation d’un plan de gestion des eaux pluviales exige la contribution des ingénieures et des ingénieurs pour, notamment, réaliser les études hydrauliques et hydrologiques, effectuer des analyses de risques, concevoir ou modifier les infrastructures (conduites, bassins, etc.), préparer les plans et les devis requis pour les travaux et s’assurer que les normes de conception sont bien respectées.
La contribution des architectes paysagistes est également importante pour les questions concernant les infrastructures vertes, leur intégration harmonieuse à la trame urbaine, la sélection des végétaux ainsi que la mise en place des conditions favorisant leur développement, et pour préparer les plans et devis relatifs à ces travaux.
Finalement, les compétences des urbanistes en aménagement et utilisation du territoire ainsi qu’en matière de réglementation seront nécessaires. En effet, la gestion durable des eaux pluviales requiert des outils de planification et de réglementation qui s’intègrent aux objectifs des municipalités (optimisation de l’occupation du territoire, mobilité, diminution des îlots de chaleur par la déminéralisation, etc.).
Facteurs de succès
Plusieurs facteurs contribuent au succès des projets se rapportant à la gestion des eaux pluviales. Amorcer la réflexion en amont des projets de développement et de requalification du territoire est une étape cruciale. Par exemple, le fait de minimiser les surfaces imperméables ou d’assurer la préservation des zones végétalisées dans les projets de développement aura un effet majeur sur la suite du projet.
LA GESTION DURABLE DES EAUX PLUVIALES FAIT APPEL
AUX COMPÉTENCES EXCLUSIVES DES INGÉNIEURES
ET DES INGÉNIEURS DANS LE DOMAINE DES INFRASTRUCTURES
URBAINES, MAIS ELLE EXIGE AUSSI LA COLLABORATION
ENTRE LES PROFESSIONNELLES ET LES PROFESSIONNELS,
LES RESPONSABLES MUNICIPAUX ET LES CITOYENNES ET LES CITOYENS.
La participation active des citoyennes et des citoyens aux projets est un autre un facteur de succès important, car elle permet de mieux répondre aux besoins locaux et de renforcer l’adhésion du public et l’appropriation des solutions proposées. À cette fin, les responsables de certains projets majeurs ont invité les personnes résidant dans les quartiers touchés à des séances d’information et même à des ateliers de cocréation, dans le but d’augmenter l’acceptabilité sociale.
En outre, penser à l’entretien des ouvrages de gestion des eaux pluviales, en prenant notamment en considération les conditions hivernales, est essentiel.
Conclusion
L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des précipitations nécessite l’implantation de
plans d’actions concertés. Les lois et règlements exigent de plus en plus l’intégration des principes de gestion durable des eaux pluviales dans les projets de développement ou de requalification de sites. La gestion durable des eaux pluviales fait appel aux compétences exclusives des ingénieures et des ingénieurs dans le domaine des infrastructures urbaines, mais elle exige aussi la collaboration entre les professionnelles et les professionnels, les responsables municipaux ainsi que les citoyennes et les citoyens. Cette situation représente des perspectives de développement professionnel enrichissantes pour les ingénieures et les ingénieurs exerçant dans ce domaine.
Marie-Julie Gravel, ing., conseillère à la surveillance de la pratique illégale et Me Patrick Marcoux, avocat.
RÉFÉRENCES
Plusieurs documents de référence regroupent des recommandations, des exemples de bonnes pratiques et des guides de conception. Nous en citons trois ici :
Guide du Centre d’expertise et de recherche en infrastructures urbaines (CERIU) : h ps://ceriu. qc.ca/bibliotheque/ guide-integrationgestion-eaux-pluvialesamenagement-siteapproche-urbanistique-2e
Guide de gestion des débordements et des dérivations d’eaux usées, tome III, chapitre 19 : h ps://www. environnement.gouv. qc.ca/eau/eaux-usees/ ouvrages-municipaux/ debordements/ guide/guide-gestiondebordements-tome3.pdf Site du ministère de l’Environnement, de la Lu e contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs : Guides et documents de référence d’aide à la conception.
Assurance responsabilité professionnelle
BIEN CHOISIR LE COURTIER EN ASSURANCE
RESPONSABILITÉ PROFESSIONNELLE : UN PROCESSUS RIGOUREUX ET COLLABORATIF
Le 1er septembre 2025 approche, et à ce e date prendra fin le contrat avec le courtier exclusif de l’Ordre en matière d’assurance responsabilité professionnelle, BFL
LES ATTENTES SONT ÉLEVÉES, CAR L’ASSURANCE RESPONSABILITÉ
PROFESSIONNELLE EST FONDAMENTALE
POUR ASSURER LA PROTECTION DU PUBLIC ET LA SÉCURITÉ DE LA PRATIQUE DE NOS MEMBRES.
Canada. L’Ordre se doit d’évaluer le marché pour s’assurer que ses membres bénéficient des meilleurs services en assurance responsabilité professionnelle. Ce retour sur le marché, mené avec la même rigueur que celle exigée des ingénieures et des ingénieurs, vise à garantir des services compétitifs et adaptés aux besoins de la profession. Ce e démarche s’inscrit dans une bonne et saine gestion contractuelle, assurant transparence et équité dans le choix du courtier.
Une évaluation en profondeur
Le 12 septembre 2024 a marqué une étape importante : le coup d’envoi de l’appel de propositions. Après avoir analysé les soumissions et écouté les présentations, le Comité d’assurance responsabilité professionnelle (CARP) s’est réuni à plusieurs reprises pour une évaluation approfondie. Sur la table, les conclusions d’une analyse minutieuse des courtiers souhaitant administrer notre programme collectif d’assurance. Compétences, expérience et qualité des services : chaque critère est passé au crible.
Les a entes sont élevées, car l’assurance responsabilité professionnelle est fondamentale pour assurer la protection du public et la sécurité de la pratique de nos membres. Le courtier exclusif de l’Ordre est donc très important dans la réalisation de notre mission.
Une recommandation claire
Le 20 février 2025, après une évaluation rigoureuse du comité de sélection, le CARP recommande de renouveler sa confiance en BFL Canada comme courtier exclusif. L’engagement de BFL Canada, sa compétitivité et la satisfaction des membres justifient ce e décision.
Étape suivante : la présentation du dossier au conseil d’administration. Après des discussions,
la recommandation du CARP est entérinée. À compter du 1er septembre 2025, un nouveau contrat de cinq ans prendra e et jusqu’au 31 août 2030.
Des attentes précises, un processus rigoureux
Derrière ce e décision se trouve une démarche transparente et structurée. Les courtiers soumissionnaires ont reçu un cahier des charges clair, détaillant nos exigences :
• Une expérience solide en assurance responsabilité professionnelle ;
• Une capacité à proposer des solutions innovantes et adaptées aux besoins des membres ;
• Une qualité de service exemplaire ;
• Une volonté d’amélioration continue envers les régimes collectifs de l’Ordre.
Ce e même rigueur a aussi guidé le choix de l’assureur, renouvelé en 2023. Victor, gestionnaire des régimes collectifs d’assurance de l’Ordre, veille à garantir une couverture optimale pour tous nos membres, sans exception.
Un suivi constant pour une qualité de service optimale
Choisir un courtier n’est que la première étape. Son rendement doit être évalué en continu. Depuis le début du programme collectif, nous avons instauré un suivi systématique des plaintes et des commentaires des membres. Ce système nous permet d’adapter nos a entes et d’assurer une amélioration continue des services.
Le CARP joue un rôle primordial dans ce e vigie. Il analyse la gestion des demandes, suit l’exécution du contrat et veille à la satisfaction des membres. Sa mission ? Guider le conseil d’administration afin de garantir une gouvernance exemplaire du programme d’assurance de l’Ordre.
L’objectif demeure inchangé : o rir à nos membres une assurance responsabilité professionnelle en conformité avec leur pratique professionnelle afin de garantir la protection du public. Parce que le risque zéro n’existe pas, l’assurance responsabilité est là.
Direction de la surveillance et de l’inspection professionnelle.
NOUVEAUTÉ
Loi 31 et l’exercice en organisation
La Loi modifiant le Code des professions pour la modernisation du système professionnel et visant l’élargissement de certaines pratiques professionnelles dans le domaine de la santé et des services sociaux (communément appelée loi 31) définit l’exercice en organisation. Quels sont ses conséquences sur l’assurance responsabilité professionnelle ?
Ce qui change pour les membres Depuis le 7 novembre 2024, des modifications au Code des professions perme ent aux ingénieures et aux ingénieurs d’o rir des services à une clientèle externe, peu importe la structure juridique de son organisation. Ce e évolution vient encadrer davantage ces pratiques et introduit de nouvelles obligations en matière d’assurance responsabilité professionnelle. Ainsi, certaines organisations o rant principalement des services en génie dont les membres exercent en pratique privée devront souscrire une police d’assurance organisationnelle, plutôt qu’individuelle. Pour répondre à ce e nouvelle réalité, nous avons mis en place un troisième volet dans notre programme d’assurance responsabilité professionnelle. Ce volet est un nouveau régime collectif complémentaire pour les organisations assuje ies dont les membres exerçant en pratique privée font uniquement des activités non réservées aux ingénieures et aux ingénieurs telles qu’elles sont définies par la Loi sur les ingénieurs.
POUR TOUTE QUESTION
Contactez l’équipe de l’ARP par courriel : arp@oiq.qc.ca.
Avis de limitation du droit d’exercice
Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision le 24 octobre 2024, relative au droit d’exercice de Paul-Henry Boutros, ing. (membre no 134543), dont le domicile professionnel est situé à Montréal, province de Québec, à savoir :
Charpentes en béton et fondations en béton « DE LIMITER le droit d’exercice de Paul-Henry Boutros, ing. (membre no 134543), jusqu’à ce que les mesures de perfectionnement soient complétées avec succès, en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine des charpentes en béton et des fondations en béton.
Toutefois, Paul-Henry Boutros, ing., pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle.
L’ingénieur pourra cependant, sans être sous la supervision d’un.e ingénieur.e, appliquer des solutions acceptables complètes prévues à la partie 9 du Code national du bâtiment, tel qu’il est incorporé dans le chapitre I du Code de construction (chapitre B-1.1, r. 2). »
Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 7 novembre 2024.
Montréal, ce 9 décembre 2024
Me Élie Sawaya, avocat
Secrétaire de l’Ordre et directeur des a aires juridiques
Avis de limitation du droit d’exercice
Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision le 19 septembre 2024, relative au droit d’exercice d’Yves Rossignol, ing. (membre no 40220), dont le domicile professionnel est situé à Chicoutimi, province de Québec, à savoir :
Assainissement autonome des eaux usées
« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice d’Yves Rossignol, ing. (membre no 40220), en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle lorsqu’elle se rapporte au domaine de l’assainissement autonome des eaux usées. Ce e limitation comprend et porte également sur toute activité prévue au Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées (RLRQ, c. Q-2, r 22) ainsi que sur les projets de ce domaine qui exigent une autorisation en vertu de l'article 22 de la Loi sur la qualité de l'environnement. Toutefois, Yves Rossignol, ing., pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »
Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 19 septembre 2024.
Montréal, ce 21 octobre 2024
Me Élie Sawaya, avocat Secrétaire de l’Ordre et directeur des a aires juridiques
Avis de limitation du droit d’exercice
Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision le 18 février 2025, relative au droit d’exercice de MarcAndré Dickner, ing. (membre no 5060174), dont le domicile professionnel est situé à Laval, province de Québec, à savoir :
Géotechnique
« DE LIMITER le droit d’exercice de Marc-André Dickner, ing. (membre no 5060174), jusqu’à ce que les mesures de perfectionnement soient complétées avec succès, en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine de la géotechnique.
Toutefois, Marc-André Dickner, ing., pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »
Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 24 février 2025.
Montréal, ce 24 mars 2025
Me Élie Sawaya, avocat
Secrétaire de l’Ordre et directeur des a aires juridiques
Avis de limitation du droit d’exercice
Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision le 18 février 2025, relative au droit d’exercice de Claude Maillé, ing. (membre no 41072), dont le domicile professionnel est situé à Anjou, province de Québec, à savoir :
Sous-domaine des charpentes en acier soumises à des charges sismiques du domaine des charpentes et fondations
« DE LIMITER le droit d’exercice de Claude Maillé, ing. (membre no 41072), jusqu’à ce que les mesures de perfectionnement soient complétées avec succès, en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au sous-domaine des charpentes en acier soumises à des charges sismiques du domaine des charpentes et des fondations.
Toutefois, l’ingénieur pourra exercer dans ce sousdomaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »
Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 24 février 2025.
Montréal, ce 24 mars 2025
Me Élie Sawaya, avocat
Secrétaire de l’Ordre et directeur des a aires juridiques
Avis de radiation
Avis de limitation du droit d’exercice
Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision le 18 février 2025, relative au droit d’exercice de Michel Chamberland, ing. (membre no 5018057), dont le domicile professionnel est situé à Lévis, province de Québec, à savoir : Charpentes et fondations soumises à des charges latérales (vent et séisme) « DE LIMITER définitivement le droit d’exercice de Michel Chamberland, ing. (membre no 5018057), en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine des charpentes et des fondations soumises à des charges latérales (vent et séisme).
Toutefois, Michel Chamberland, ing., pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »
Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 18 décembre 2019. Montréal, ce 24 mars 2025
Me Élie Sawaya, avocat Secrétaire de l’Ordre et directeur des a aires juridiques
Conformément aux articles 156 et 180 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 3 février 2025, le Conseil de discipline de l’Ordre des ingénieurs du Québec a déclaré Jean-Marie Dufour, dont le domicile professionnel est situé à Jonquière, province de Québec, notamment coupable des infractions suivantes, à Dolbeau-Mistassini :
« Le ou vers le 22 novembre 2022, dans le cadre d’un mandat d’évaluation de l’état structural du bâtiment des Augustines, l’ingénieur Dufour a présenté un document non su samment explicite (art. 3.02.04 du Code de déontologie des ingénieurs) ;
Entre le ou vers le 18 octobre 2023 et le 18 décembre 2023, dans le cadre de l’enquête du Bureau du syndic, en fournissant un témoignage incomplet ou mensonger ainsi qu’en reme ant au Bureau du syndic des documents falsifiés ou contrefaits ou antidatés, l’ingénieur Dufour a tenté d’entraver le travail du syndic (art. 114 du Code des professions). »
Le Conseil de discipline a imposé à Jean-Marie Dufour, au regard de ces infractions, deux périodes de radiation de un (1) mois à être purgées de façon concurrente. En conséquence et ayant renoncé aux délais d’appel, Jean-Marie Dufour est radié du tableau de l’Ordre pour un (1) mois à compter du 24 février 2025, jusqu’au 24 mars 2025 inclusivement.
Montréal, ce 24 février 2025
Josée Le Tarte
Secrétaire du Conseil de discipline
Avis de radiation
Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que l’Ordre des ingénieurs du Québec a prononcé la radiation du membre dont le nom apparaît ci-dessous, pour avoir fait défaut de se conformer aux obligations de la formation continue obligatoire conformément au Règlement sur la formation continue obligatoire des ingénieurs.
Nom Prénom Domicile professionnel
Zadeh- Farokh Brossard, Québec, Canada dabagh
Veuillez communiquer avec le Service à la clientèle (514 845-6141 ou 1 800 461-6141, option 1 ou par courriel : sac@oiq.qc.ca) afin de vérifier si la personne dont le nom n’est pas suivi d’un astérisque a régularisé sa situation depuis le 6 janvier 2025
Montréal, le 6 janvier 2025.
Me Élie Sawaya, avocat
Secrétaire de l’Ordre et directeur des a aires juridiques
AVIS DE DÉCÈS
SAC@OIQ.QC.CA
Du 18 novembre 2024 au 13 avril 2025
L’Ordre des ingénieurs du Québec o re ses sincères condoléances aux familles et aux proches des personnes suivantes, décédées récemment :
Yvan Asselin, Québec
(Ancien président de l’Ordre de 1989 à 1990)
Normand Bouchard, L’Anse-St-Jean
Jordan Brunelle, Saint-Lambert
Alberto Caporuscio, Montréal
Ezio Del Zo o, Brossard
David Desaulniers, Québec
Jean-Paul Fise e, Brossard
Sara Fournier, Bromont
Terrence J. Kerwin, Québec
Raymond Ladet, Brossard
Luc Lamoureux, Sherbrooke
Marc Lévesque, Contrecœur
Claude Lord, Beaconsfield
Marc Morais, Québec
Geneviève Porlier, Thetford-Mines
Gustave Steve Presser, Mont-Royal
Jean Richard, Montréal
Yan Simard, Drummondville
Dennis Slater, Saint-Jérôme
Herbert Lionel Wax, Mont-Royal
EXAMEN PROFESSIONNEL
AVIS À TOUTES LES CANDIDATES ET À TOUS LES CANDIDATS À LA PROFESSION D’INGÉNIEURE ET D’INGÉNIEUR, AINSI QU’AUX PERSONNES DÉTENTRICES D’UN PERMIS RESTRICTIF TEMPORAIRE.
Conformément au Règlement sur les autres conditions et modalités de délivrance des permis de l’Ordre des ingénieurs du Québec, voici les renseignements concernant les prochaines séances d’examen :
Date des prochaines séances d’examen (printemps)
Date de la séance
14 juin 2025
23 août 2025
13 sept. 2025
1er oct. 2025
18 oct. 2025
8 nov. 2025
15 nov. 2024
Lieu
Chicoutimi
Montréal
Québec
Montréal (Rive-Nord)
Sherbrooke
Rimouski
Montréal
Date limite d’inscription
15 mai 2025
24 juillet 2025
14 août 2025
1er sept. 2025
18 sept. 2025
9 oct. 2025
16 oct. 2025
Pour vous inscrire à une séance, vous devez au préalable terminer votre formation théorique. Une fois que la séance est terminée, vous recevrez un courriel contenant le lien pour vous inscrire sur la plateforme. Pour en savoir plus, vous pouvez vous rendre sur le site de l’Ordre des ingénieurs du Québec au oiq.qc.ca ou communiquer avec l’équipe de l’examen professionnel par courriel au examenprofessionnel@oiq.qc.ca. En conformité avec la Loi sur la langue commune et o cielle du Québec, le français, cet examen est administré en français. Toutefois, les candidates et candidats qui se qualifient pour un permis temporaire selon l’article 37 de la Charte de la langue française peuvent obtenir une copie bilingue du questionnaire.
Certaines dates pourraient être suje es à des modifications. Consultez la plateforme d’inscription pour obtenir les informations les plus récentes.
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Ces formations exclusives, conçues spécialement pour les membres de l’Ordre, visent à diminuer la sinistralité et pourraient contribuer à stabiliser la hausse de votre prime d’assurance.
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2 heures — 69,95 $
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INNOVATION
CONTENIR LES FLOTS
Des milliers de barrages au Québec bénéficient d’innovations en matière d’inspection. Fruits des leçons du déluge du Saguenay et des défis des changements climatiques, ces innovations perme ent de garantir la sécurité de ces infrastructures.
Juillet 1996, les télévisions du Québec di usent en boucle l’image d’une petite maison blanche à Saguenay, entourée de flots impétueux. À la suite de pluies historiques et de défaillances de nombreux barrages, des trombes d’eau ont déferlé sur la région, allant jusqu’à emporter une section de la route 138 sur la Côte-Nord.
La Commission scientifique et technique sur la gestion des barrages lancée après le déluge dépose l’année suivante un rapport accablant : « La gestion de la sécurité des barrages était largement déficiente au Québec », conclut l’ingénieur l’ayant présidée, Roger Nicolet. En 2002, la nouvelle Loi sur la sécurité des barrages, adoptée dans la foulée de la Commission, est mise en application.
Le déluge du Saguenay a permis de prendre conscience que la sécurité des milliers de barrages construits aux quatre coins de la province demande une a ention soutenue, une tâche pour laquelle l’intervention d’ingénieures et d’ingénieurs aux qualifications variées est essentielle.
Le barrage des Quinze est situé à Angliers, en Abitibi-Témiscamingue. Il régule le débit de la rivière des Outaouais et du réservoir des Quinze. Cet ouvrage illustre le rôle majeur des ingénieures et des ingénieurs dans la gestion durable des eaux.
Photo : MELCCFP
le
de la
à La
3.
des quinze construit entre 1912 et 1914 par le gouvernement du Canada. 4. Centrale de Carillon située à Saint-André-d’Argenteuil dans les Laurentides. 5. Barrage des quinze acquis par le gouvernement du Québec en 2007. 6. Barrage des quinze Situé dans la MRC de Témiscamingue.
1. Centrale de Beauharnois, dans
secteur de Melocheville à Beauharnois. 2. Centrale
Trenche
Tuque.
Barrage
Du béton, et beaucoup de remblai
Si la mention de barrage évoque des constructions iconiques, comme les contreforts du barrage Daniel-Johnson, a enant à la centrale Manic-5, la majorité des aménagements du Québec sont plutôt composés de remblais. Ceux-ci comptent d’ailleurs pour près de 80 % des barrages dans les aménagements hydrauliques d’Hydro-Québec, rappelle l’ingénieur Jean Côté, professeur titulaire au Département de génie civil et de génie des eaux de la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval. « Si on prend des complexes comme celui de La Grande, à la Baie-James, oui il y a les gros ouvrages en béton, mais ce sont surtout plusieurs kilomètres de digues et de barrages en remblai qui retiennent l’eau », indique-t-il. Le chercheur est aussi titulaire de la Chaire de recherche en partenariat sur l’optimisation du cycle de vie des barrages en remblai. « On fait des recherches pour mieux concevoir, réhabiliter, entretenir et me re à niveau les barrages
« Si on prend des complexes comme ceux de La Grande, à la Baie-James, oui il y a les gros ouvrages en béton, mais ce sont surtout plusieurs kilomètres de digues et de barrages en remblai qui retiennent l’eau. »
JEAN CÔTÉ, ING.
PROFESSEUR TITULAIRE AU DÉPARTEMENT DE GÉNIE CIVIL ET DE GÉNIE DES EAUX DE LA FACULTÉ DES SCIENCES ET DE GÉNIE DE L’UNIVERSITÉ LAVAL ET TITULAIRE DE LA CHAIRE DE RECHERCHE EN PARTENARIAT SUR L’OPTIMISATION DU CYCLE DE VIE DES BARRAGES EN REMBLAI
Les barrages du Québec en chi res
Près de 700 barrages dans le parc d’Hydro-Québec
530 en remblai
Près de 160 en béton
Une cinquantaine de barrages à niveau de risque élevé
Plus de 930 barrages sous la gestion du MELCCFP
Une centaine font l’objet d’une plus grande surveillance
Plus de 6300 ouvrages inscrits au répertoire des barrages du gouvernement du Québec
en terre », résume-t-il pour en expliquer la mission. Il se base notamment sur les données d’assurance qualité prélevées au moment de la construction pour cerner les zones potentiellement plus perméables dans l’ouvrage. « On a travaillé sur un barrage très récent où un accéléromètre posé sur le rouleau compacteur mesurait les vibrations, cite-t-il en exemple. Avec ces données, on a pu établir une cartographie 3D de la rigidité des matériaux d’enrochement protégeant le noyau imperméable. » Cet outil pourra servir pendant toute la durée de vie de l’ouvrage pour analyser sa performance. Les innovations technologiques suscitent aussi l’intérêt de l’ingénieur Éric Péloquin, chef des études de sécurité des barrages à HydroQuébec. « On a conçu des jumeaux numériques de certains de nos actifs il y a 15 ans, ce qui nous permet de traiter les données qu’on capture à l’aide de divers instruments », expliquet-il. Prochaine étape : l’intégration de systèmes d’intelligence artificielle, pour lesquels plusieurs projets sont déjà en cours, en collaboration avec Polytechnique Montréal.
Le défi des dérèglements climatiques
Malgré le très grand nombre de barrages à l’échelle de la province, la plupart d’entre eux présentent des risques très faibles, estime Jean
Côté. « Beaucoup de barrages de taille moyenne ou petite, de propriété privée, peuvent être très vieux, dit-il. Ce sont ces barrages qui ont une probabilité de défaillance plus élevée, mais la plupart ne retiennent pas beaucoup d’eau. »
Jean Côté signale que le risque se calcule en fonction de la probabilité de bris, multipliée par les dommages qu’une défaillance provoquerait. Une poignée de nouveaux ouvrages de ce type sont d’ailleurs découverts régulièrement, et le ministère de l’Environnement, de la Lu e contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec (MELCCFP) en devient responsable. En plus des normes concernant la fréquence des entretiens et l’exigence de préparer des plans d’urgence, la Loi sur la sécurité des barrages liste aussi deux types de risques naturels auxquels doivent se préparer les propriétaires de ces ouvrages. « Les risques naturels sont le risque numéro un », rapporte Éric Péloquin. C’est pourquoi il faut penser aux crues extrêmes et aux séismes dès la conception des projets.
À cela s’ajoutent les risques liés aux dérèglements climatiques. « Si on a des événements de gel et de dégel, de verglas à répétition, de grands contrastes de température, tout ça devra être pris en compte dans les plans de maintenance », mentionne l’ingénieur, qui fait valoir que la société d’État a adopté un plan d’adaptation aux changements climatiques. Pour Jean Côté, ce type de préparation est essentiel pour éviter des scénarios catastrophe : « Lors de crues extrêmes, on peut imaginer que l’eau passerait par-dessus le barrage, ce qui provoquerait l’érosion des matériaux granulaires avec lesquels ils sont souvent construits. » L’érosion est de fait l’ennemi majeur
Des ouvrages à suivre de près
Des événements récents rappellent la nécessité d’un suivi très serré des barrages au Québec :
• 2019 | 75 résidences sont évacuées dans les Laurentides. Les fortes crues printanières font craindre la rupture d’un barrage sur la rivière Rouge.
• 2023 | Dans les Laurentides, près de 2000 personnes sont évacuées au milieu de la nuit en décembre pour les mêmes raisons.
• 2023 | À l’automne, un petit lac artificiel se vide dans Charlevoix à la suite de la rupture d’un barrage.
« C’est un legs socioéconomique qu’on veut laisser à la province. Nos barrages, s’ils sont bien entretenus, sont là pour toujours. »
ÉRIC PÉLOQUIN, ING.
CHEF DES ÉTUDES DE SÉCURITÉ DES BARRAGES À HYDRO-QUÉBEC
de ces constructions, même en temps normal. En plus des surverses, l’érosion interne — plus di cile à prévoir — est la cause de 95 % des ruptures de barrages dans le monde.
Face à tous ces défis, les propriétaires de barrages doivent s’entourer de titulaires du titre d’ingénieur de tous horizons. « Pour chaque barrage, on a besoin d’ingénieures et d’ingénieurs en génie civil, mécanique, électrique, hydrologique, hydraulique, géotechnique, des structures », précise Éric Péloquin. En e et, des expertises complémentaires rendent nos barrages résilients et perme ent à Hydro-Québec d’être prête à réagir dans les cas d’événements naturels inhabituels, comme la crue du Saguenay en 1996.
Ce travail d’équipe permet aussi de maintenir des ouvrages pendant plusieurs décennies : dans son portefeuille, Hydro-Québec compte des barrages en remblai centenaires. « C’est un legs socioéconomique qu’on veut laisser à la province, conclut l’ingénieur. Nos barrages, s’ils sont bien entretenus, sont là pour toujours. »
Gabrielle Anctil, journaliste.
APUIAT
UN SOUFFLE COMMUN DE BORALEX ET DES COMMUNAUTÉS INNUES
Le parc éolien Apuiat est plus qu’un projet d’ingénierie éolienne.
C’est le signe qu’une énergie puissante se déploie afin de contribuer à bâtir, sous le signe de la collaboration, un avenir prome eur. L’ingénieur Christian Ducharme et Marc Genest nous racontent Apuiat.
De haut en bas : Vue du parc éolien Apuiat, situé à Port-Cartier. Fabrication des éoliennes du parc Apuiat, étape clé pour la mise en place d’une source d’énergie renouvelable. Des travailleurs, incluant des membres des communautés innues et de Boralex, unissant leur forces sur le chantier du parc Apuiat.
Le parc éolien Apuiat a fait du bruit, et pas seulement lors de sa mise en route ou même pendant sa construction. Le projet a mobilisé des ressources, en particulier dans la région de la Côte-Nord, et a demandé une ingéniosité hors du commun, tant pour sa conception qu’à chaque étape de son implantation. C’est aussi une idée qui a bien failli ne jamais voir le jour. Ce projet représentant un bloc de 200 mégawa s (MW) avait été approuvé par le gouvernement de Philippe Couillard, dans le cadre de sa stratégie énergétique 2006-2015.
Les balbutiements d’Apuiat remontent donc à près de 10 ans ! Les débuts, mentionne Marc Genest, président de la Société en commandite Apuiat (SEC Apuiat) et directeur général du Conseil de la Première Nation des Innus Essipit n’ont pas toujours été faciles : « Entre 2015 et 2021, le projet est mort trois fois. Il a fallu s’y reprendre à plusieurs reprises et convaincre di érents intervenants gouvernementaux — et surtout Hydro-Québec — de la valeur et de la pertinence du projet », poursuit-il. Mais les membres des communautés innues et leur partenaire Boralex avaient l’intime conviction qu’Apuiat avait sa raison d’être.
L’origine de la collaboration
Les communautés innues ont rencontré plusieurs producteurs d’énergie renouvelable capables de réaliser le projet afin de donner vie à Apuiat. Leur choix s’est arrêté sur Boralex en 2015.
SITUATION
GÉOPRAPHIQUE DE APUIAT
« Entre 2015 et 2021, le projet est mort trois fois. Il a fallu s’y reprendre à plusieurs reprises et convaincre di érents intervenants gouvernementaux — et surtout Hydro-Québec — de la valeur et de la pertinence du projet. »
MARC GENEST, PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ EN COMMANDITE APUIAT ET DIRECTEUR GÉNÉRAL DU CONSEIL DE LA PREMIÈRE NATION DES INNUS ESSIPIT
« Nous avons été d’une complète transparence avec les membres de la communauté. Pour chaque personne siégeant au conseil d’administration à l’origine du projet Apuiat, la clé a été d’informer et de consulter les membres de la communauté. »
CHRISTIAN DUCHARME, ING., VICE-PRÉSIDENT PRINCIPAL, INGÉNIERIE, APPROVISIONNEMENT ET CONSTRUCTION – AMÉRIQUE DU NORD, BORALEX
Les communautés innues ont bien sûr été convaincues par les compétences de l’entreprise Boralex dans le secteur des énergies renouvelables, plus précisément dans le domaine éolien. De plus, il était important pour elles de choisir un partenaire ayant une expérience avec les Premières Nations. Mais, au moment d’a ribuer le mandat, un facteur déterminant a joué en faveur de Boralex : la structure de partenariat paritaire proposée par le producteur d’énergie renouvelable.
En déterminant les bases de leur collaboration, Boralex et la SEC Apuiat ont établi une gouvernance où chaque partie dispose de 50 % des voix dans la société de projet. À cet e et, chaque communauté innue participante a désigné un administrateur pour la SEC Apuiat, qui a ensuite élu trois membres pour former le conseil d’administration de la société de projet. Boralex a également nommé trois représentants.
C’est ainsi que tout a commencé entre Boralex et la SEC Apuiat, qui regroupe huit des neuf communautés innues du Québec.
Apuiat, l’histoire en chi res
Apuiat, c’est aussi un projet qui se raconte en chi res. Situé sur le territoire traditionnel de la Première Nation de Uashat mak Mani-utenam, le parc regroupe 34 éoliennes et sa puissance s’élève à 200 MW. Même si la construction a débuté au cours de l’hiver 2023 et que son inauguration est prévue à l’été 2025, le projet a réellement débuté en 2015.
Apuiat, c’est surtout l’histoire d’une collaboration, menée entièrement comme un partenariat entre Boralex et les communautés innues. Boralex compte plus de 30 ans d’expérience et s’est constitué une impressionnante feuille de route en projets éoliens. Les huit communautés innues du Québec réunies comme partenaires dans ce projet totalisent près de 18 000 membres. Par ailleurs, on estime que la région pourra profiter de retombées sous diverses formes pendant plusieurs dizaines d’années.
Une réussite sur le plan
de l’acceptabilité
Pour réussir à implanter un projet éolien comme Apuiat, les membres du Conseil ont travaillé conjointement, tant du côté innu que chez Boralex, afin de susciter la participation des membres de la communauté. Rapidement, les gens de la région se sont sentis concernés et interpellés lors des di érentes étapes de la réalisation du projet. « Le succès d’Apuiat est devenu un objectif commun », indique Christian Ducharme, ing., vice-président principal à l’ingénierie, à l’approvisionnement et à la construction pour l’Amérique du Nord chez Boralex.
De haut en bas : Des membres des communautés innues et du personnel de Boralex. Transport de pièces d’éoliennes par bateau, puis par camion jusqu’au parc éolien Apuiat, à Port-Cartier.
APUIAT
EN CHIFFRES
200 MW de puissance installée
300 emplois créés pendant la construction
34 éoliennes installées
Toutefois, a eindre un tel degré d’engagement de la part d’une communauté n’a pas été le fruit du hasard. Le projet a eu des répercussions sur plusieurs face es de la vie de la communauté : accès plus restreint à certaines portions du territoire, bruit et vibrations lors de l’installation des éoliennes, perturbation du flux de circulation habituel, etc. Il a donc fallu s’assurer que tout le monde garde les yeux rivés sur l’objectif : voir en Apuiat un projet plus grand que 34 éoliennes, qui apporterait à long terme des retombées positives pour la région.
« Nous avons été d’une complète transparence avec les membres de la communauté, souligne Christian Ducharme. Pour chaque personne siégeant au conseil d’administration à l’origine du projet Apuiat, la clé a été d’informer et de consulter les membres de la communauté. » On a organisé plusieurs séances d’information afin d’expliquer et de montrer l’avancement des travaux, on a planifié des rencontres avec les citoyennes et les citoyens de même qu’avec les commerçantes et commerçants, etc. » Ainsi, les membres des communautés innues ont pu d’abord comprendre en détail l’essence du projet et la portée de ses retombées potentielles. L’ensemble de la population en est bientôt venue à s’approprier le projet.
Des retombées considérables
Concrétiser un projet d’une telle envergure engendre des retombées économiques pour la région, ne serait-ce que lors de la période de construction. Plusieurs commerces de la région de Port-Cartier ont d’ailleurs pu profiter de l’e ervescence provoquée par le chantier en cours.
Mais les retombées sont allées bien au-delà du calendrier de fabrication des 34 éoliennes. Bien qu’il soit à ce jour impossible de chi rer avec précision les retombées économiques entières du projet, nous pouvons déjà dire qu’il a entraîné la création de plus de 300 emplois dans la région pendant la phase de construction. En outre, un programme de formation en maintenance éolienne destiné aux membres des communautés innues partenaires du projet a été créé et o ert au cégep de la Gaspésie et des Îles, ce qui a permis de former quatre personnes.
Une initiative appelée à se renouveler
Même si de nombreux projets éoliens ont été mis en œuvre au Québec, les communautés innues et Boralex voulaient, en réalisant Apuiat, faire les choses autrement. « Nous voulions concevoir un projet éolien qui serait apte à générer des retombées durables pour la région », explique Marc Genest. En e et, rappelons que les communautés innues disposaient d’un bloc de 200 MW et souhaitaient rentabiliser celui-ci à long terme.
De plus, quand les éoliennes d’Apuiat seront raccordées au réseau électrique, une puissance supplémentaire de 200 MW sera disponible pour Hydro-Québec. Ce bloc d’énergie s’intègre dans les 100 térawa sheures (TWh) estimés essentiels pour que le Québec a eigne son objectif de carboneutralité, d’après Hydro-Québec.
Grâce à ce e démarche qui a permis de construire le parc comptant certaines des éoliennes les plus imposantes du Québec, il y a fort à parier que d’autres projets du même genre pourront voir le jour.
Aurélie Ponton, journaliste.
RÉFÉRENCE
www.apuiat.com /à-propos
On compterpeutsur Julie, même si elle a des enfants.
LES BIAIS NE SONT PAS TOUJOURS AUSSI CONSCIENTS
EAU POTABLE SOUS PRESSION
TOUR D’HORIZON DES SOLUTIONS DURABLES
L’eau est une ressource vitale. Quels sont les défis et les nouveautés dans la gestion de l’eau potable au Québec ?
« Ce n’est pas parce qu’une conduite est plus vieille qu’elle va briser en premier. Il y a plein d’autres facteurs qui entrent en ligne de compte : par exemple, le type de sol [plus ou moins corrosif], le fait que ce soit une rue passante [plus ou moins de vibrations], le diamètre... »
NICOLAS ST-GELAIS,
COFONDATEUR DE CANN FORECAST
L’ingénieure Pascale Fortin a travaillé 30 ans dans le milieu municipal, dont 20 à la Ville de Longueuil. Si vous lui demandez de relever un bon coup, elle vous parlera probablement de la « catastrophe évitée ».
C’était en 2016. La Ville de Longueuil avait accepté d’investir dans un programme d’inspection de conduites maîtresses. « On a notamment inspecté une conduite de grand diamètre près d’une pile de pont, un lieu pas très accessible, raconte ce e ancienne directrice de la gestion des eaux devenue consultante. On se disait que s’il y avait un bris là, on serait vraiment mal pris. »
Quel flair : une conduite avait commencé à montrer une faiblesse. « On l’a repérée et réparée de façon préventive. Ça a été un investissement payant. »
Voilà qui illustre bien le rôle que peuvent jouer les ingénieures et ingénieurs : protéger à la fois la santé et la sécurité publiques, et la ressource. La province a beau posséder 3 % des réserves mondiales d’eau douce, à l’ère des changements climatiques ou des infrastructures vieillissantes, l’approvisionnement en eau potable ne peut être tenu pour acquis. Pascale Fortin parle même d’une « tempête parfaite » quand on considère de surcroît la pression occasionnée par la densification des villes et la pénurie de main-d’œuvre du côté des usines de filtration. Comment faire partie de la solution ?
Des sondes et des données
Sur les 44 500 km de conduites d’eau potable qu’on trouve sur le territoire québécois, 10 % obtiennent la cote D ou E (c’est-à-dire qu’elles sont à risque élevé ou très élevé de défaillance) selon le dernier Portrait des infrastructures en eau des municipalités du Québec du Centre d’expertise et de recherche en infrastructures urbaines (CERIU). À cela s’ajoutent les 39 % de conduites qui ont la cote C. « Celles-là ont été construites dans le pic démographique des années 1960 et 1970, et leur état n’est pas si mal
pour l’instant, indique Pascale Fortin. Mais dans 20 ans, si on ne fait rien, des bris de service à répétition a endent les générations futures. »
En moyenne, les municipalités devraient remplacer ou réhabiliter annuellement 1,3 % des conduites de leur réseau d’eau potable. Les budgets étant limités, le choix des travaux à prioriser est critique.
Pour relever le défi, les municipalités sont désormais encouragées à faire un plan de gestion des actifs en eau. Cet outil sert à brosser un portrait de la situation, notamment de l’état des conduites, et permet d’établir une vision à moyen et à long terme des besoins financiers et du niveau de service. « C’est curieux à dire, mais c’est une grande innovation, dit Pascale Fortin. Dans notre système démocratique, avoir une vision sur 100 ans, ce n’est pas naturel. »
Des innovations au service de l’eau
Sur le terrain, un éventail de techniques existe pour ausculter les conduites ; le CERIU devrait d’ailleurs en di user un inventaire à l’automne 2025 pour aider les municipalités à s’y retrouver. La détection acoustique est un premier outil. Sortez le géophone ou ouvrez grand les oreilles ! Malheureusement, les fuites dans les conduites en PVC sont di ciles à repérer par ce e technique. Di cile également de l’utiliser pour diagnostiquer les conduites principales, les très grands débits qu’elles véhiculent nuisant à la captation du signal.
Certaines grandes villes font quant à elles de l’écoute en continu. C’est d’ailleurs le cas de Montréal, qui est en voie de terminer l’instrumentation de 115 km de conduites locales situées au centre-ville. Les capteurs sont dans ce cas installés de façon permanente pour repérer toute modification indicatrice d’une faiblesse. L’inspection électromagnétique est une technique plus onéreuse, mais plus adaptée aux conduites maîtresses. « On crée un point d’insertion dans la conduite et on y lance la
L’EAU AU QUÉBEC EN QUELQUES CHIFFRES
44 500 KM
Longueur totale des conduites d’eau potable au Québec.
1000 FOIS
Amélioration du niveau de désinfection de l’eau potable grâce à l’adoption de la technologie des rayons ultraviolets dans les usines de filtration québécoises.
39 %
Proportion des conduites ayant une cote C, principalement construites dans les années 1960-1970.
10 %
Proportion des conduites québécoises qui obtiennent une cote D ou E, représentant un risque élevé ou très élevé de défaillance.
1,3 %
par an Taux recommandé de remplacement ou de réhabilitation des conduites pour maintenir le réseau en bon état.
« La détection électromagnétique consiste à créer une ouverture dans la conduite, puis on y lance la sonde. Celle-ci chemine à travers la conduite, qui est maintenue en service, et envoie un signal électromagnétique pour faire un genre de radiographie. »
sonde, explique Pascale Fortin. Elle chemine à travers la conduite, qui est maintenue en service, et envoie un signal électromagnétique pour faire un genre de radiographie. On voit où la paroi du cylindre a perdu de l’épaisseur et s’il y a des câbles de précontrainte cassés. » La sonde est récupérée à un point de sortie. L’intelligence artificielle (IA) peut également nourrir les décisions. C’est ce que découvrent sept municipalités de la MRC de érèse-De Blainville qui ont participé à un projet-pilote soutenu par le Fonds régions et ruralité.
C’est CANN Forecast qui fournit le service. Son modèle intègre les données des municipalités et y ajoute une foule d’autres variables. « Ce n’est pas parce qu’une conduite est plus vieille qu’elle va briser en premier, assure le cofondateur de l’entreprise Nicolas St-Gelais. Il y a plein d’autres facteurs qui entrent en ligne de compte : par exemple, le type de sol [plus ou moins corrosif], le fait que ce soit une rue passante [plus ou moins de vibrations], le diamètre... »
Les sept municipalités participant au projet ont reçu en février dernier un rapport qui indique non seulement la probabilité de bris pour chaque conduite, mais aussi les conséquences estimées. Pensons à la présence d’un hôpital sur un tronçon. « Ce n’est pas quelque chose qui est pris en compte en ce moment, signale Nicolas St-Gelais. On travaille là-dessus avec les ingénieurs pour déterminer comment amener l’information au conseil municipal. »
Mais comment savoir si les prédictions du modèle sont bonnes ? CANN Forecast peut démontrer qu’il aurait pu prévoir des bris déjà survenus !
L’ère des micropolluants
Qu’en est-il du traitement des eaux ? Les usines de filtration du Québec ont été mises à jour dans la foulée de la tragédie de Walkerton en 2000. L’eau potable de ce e municipalité ontarienne avait été contaminée par des bactéries, entraînant sept décès et rendant plus de 2300 personnes malades. Le Québec a resserré les règles en 2001, et les travaux d’amélioration en découlant se terminent.
La désinfection à l’aide du rayonnement ultraviolet a été adoptée par plusieurs municipalités. « C’est une technologie qui existe depuis 100 ans, mais qui n’avait jamais été utilisée à aussi grande échelle, explique Benoit Barbeau, ing., professeur à Polytechnique Montréal. On a rehaussé le niveau de désinfection d’un facteur 1000. On est beaucoup mieux protégés contre les infections dues à des virus, des parasites ou des bactéries. » La refonte de 2001 visait également un meilleur contrôle de la couleur de l’eau, pour prévenir la création de substances cancérigènes lors de la chloration.
L’a ention de plusieurs se tourne maintenant vers les micropolluants, comme les pesticides, les PFAS (acronyme anglais qui désigne les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées) et les microplastiques. Faut-il s’y a aquer ? « On a tellement d’investissements à faire dans le traitement des eaux usées [voir l’encadré « Le prochain chantier »] qu’il sera difficile d’agir en eau potable, avoue le professeur Barbeau, cotitulaire de la Chaire industrielle en eau potable de Polytechnique Montréal. Et les systèmes de traitement pour éliminer ces contaminants-là sont polluants. » Il cite en exemple l’utilisation de charbon, qui peut absorber certains contaminants… à condition qu’on l’extraie du sol à grands coups d’émissions de GES et qu’on le brûle pour l’activer. Reste que la gestion de l’eau n’est pas un long fleuve tranquille pour bien des municipalités québécoises. Clément Cartier, ing., est directeur des ventes chez Brault Maxtech, une entreprise qui représente une quarantaine de fournisseurs d’équipement ; il remarque que le mythe de la ressource abondante en prend pour son rhume depuis quelques années. « Certaines municipalités ont des sources d’eau stables, tout est beau avec un traitement minimal, puis, à un moment donné, on observe une contamination fécale, dit-il. Il faut alors faire un traitement supplémentaire. Ou encore les puits se tarissent et elles doivent se tourner vers une rivière dont l’eau est de très moyenne qualité.
1 Puits d’excavation sur la conduite de 750 mm en béton précontraint à cylindre d’acier C301.
2 Vue du manchon de perforation qui perme ra de créer un point d’insertion sous-pression.
3 Préparation de la conduite pour l’installation du manchon de perforation.
4 Puits d’insertion raccordé à la conduite de 750 mm en béton précontraint à cylindre d’acier C301.
5 Installation du puits d’insertion contenant la sonde électromagnétique.
BENOIT
« J’utilise des modèles qu’on appelle Long Short-Term Memory. Ils se basent sur la performance récente du procédé, mais aussi sur l’historique de plusieurs années. On peut alors faire des prédictions à court terme et agir tout de suite. »
BARBEAU, ING., PROFESSEUR À POLYTECHNIQUE MONTRÉAL ET COTITULAIRE DE LA CHAIRE INDUSTRIELLE EN EAU POTABLE
Il faut alors un traitement avancé. » À cause des changements climatiques, les épisodes de sécheresse ou de cyanobactéries dans les sources de surface ne feront que s’accroître.
Prédire grâce à l’IA
Benoit Barbeau est enthousiaste en ce qui concerne l’utilisation de l’IA pour le traitement de l’eau potable. « Dans une usine de filtration, il y a facilement une centaine de capteurs qui accumulent des informations en continu. Pour le moment, ce e information est sous-utilisée. » Il travaille sur un modèle qui prédirait les perturbations pour agir avant même que le problème ne soit constaté. « J’utilise des modèles qu’on appelle Long Short-Term Memory. Ils se basent sur la performance récente du procédé, mais aussi sur l’historique de plusieurs années. On peut alors faire des prédictions à
LE PROCHAIN CHANTIER
Les personnes consultées pour cet article sont unanimes : les eaux usées représentent le chantier des prochaines années. Il faut se rappeler que, jusque dans les années 1980-1990, les eaux usées n’étaient pas traitées au Québec. Les stations d’épuration ont été bâties à ce e époque. « D’une part, les stations d’épuration du Québec sont vieillissantes. D’autre part, une nouvelle stratégie pancanadienne en lien avec le contrôle des e uents des stations d’épuration municipales favorise la mise en place de ”traitements biologiques”, typiquement appelés traitements secondaires », indique Benoit Barbeau, ing., professeur à Polytechnique Montréal et cotitulaire de la Chaire industrielle en eau potable. D’ici 2040, les stations de partout au Canada devront mieux contrôler certains paramètres avant de relâcher les eaux usées dans l’environnement : les matières en suspension, la demande biochimique en oxygène carbonée et le chlore résiduel (ce dernier paramètre ne s’applique pas au Québec, car on n’utilise pas de chlore pour traiter les eaux usées).
court terme : dans une demi-heure, quelle sera la qualité de l’eau à la sortie d’un décanteur ? Si on voit qu’elle ne sera pas bonne, on peut agir tout de suite. » Le but est double : réduire les coûts d’exploitation et améliorer les pratiques. Quel est donc le rôle des ingénieures et des ingénieurs dans le contexte actuel ? « Bien accompagner les clients : leur faire une bonne description de la problématique globale, plutôt que de juste répondre à leur besoin X, dit Clément Cartier. Si le client veut un nouveau traitement pour son puits et qu’on sait que son puits se vide, il faut être proactif. C’est plus compliqué qu’avant ! »
Mélissa Guilleme e, journaliste.
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Le Québec n’a pas entériné la stratégie, mais a intégré ces mêmes normes de performance minimales. L’azote est un autre élément qui devra être contrôlé à l’avenir. « C’est une étape incontournable à franchir, selon Benoit Barbeau. Cela a énuera la toxicité des rejets d’eaux usées municipales et pavera la voie à la possibilité d’ajouter des traitements tertiaires d’oxydation ou d’adsorption pour éliminer des micropolluants organiques des eaux usées. » Pour ce e substance, le Québec compte baser ses exigences sur la sensibilité du milieu récepteur et la technologie mise en place. Clément Cartier, ingénieur et directeur des ventes chez Brault Maxtech, espère qu’un guide pour concevoir des installations de réutilisation de l’eau usée au Québec sera bientôt produit. Faut-il vraiment de l’eau potable pour la protection incendie, l’irrigation et le refroidissement de centres de données, ou alors pourrait-on envisager une eau de moins bonne qualité ou même la réutilisation de l’eau usée traitée ? « Les choses seraient plus simples si des balises existaient sur la réutilisation de l’eau usée au Québec, mentionne-t-il. En ce moment, pour ce genre de projet, on avance à tâtons. »
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PROPRES
L’ÉLAN DES ENTREPRISES ÉCO-INNOVANTES QUÉBÉCOISES TECHNOLOGIES
Le monde des technologies propres est en plein essor. Coup d’œil sur les innovations vertes de demain et leur financement.
D’ici 2050, le Québec n’éme ra plus aucun gaz à e et de serre (GES). C’est, à tout le moins, le but que le gouvernement provincial s’est fixé : il nous reste donc 25 ans pour a eindre la carboneutralité. À plus court terme, c’est dans seulement cinq ans que le Québec devrait avoir réduit ses émissions de 37,5 % par rapport à leur niveau de 1990. Défi impossible ? Pas selon les gens d’a aires du monde des technologies propres.
« Il y a au Québec un potentiel énorme en ce qui concerne l’innovation », observe Isabelle Côté-Dubé, présidente et che e de la direction d’Écotech Québec. Fondé en 2009, cet organisme a pour but d’être le « porteparole de l’écosystème » dans tous les soussecteurs des technologies propres, un milieu en pleine ébullition qui, en 2019, a contribué pour 19,4 milliards de dollars au PIB, selon des données de Statistique Canada.
Les entreprises éco-innovantes du Québec transforment notre paysage énergétique grâce à l’énergie solaire, éolienne et hydroélectrique tout en préservant l’environnement.
« C’est un domaine diversifié qui mène au développement d’applications diversifiées. Les technologies propres vont répondre aussi bien aux besoins du domaine de la construction qu’à ceux du secteur de l’agroalimentaire ou à ceux des services. »
Énergie renouvelable, traitement des sols, écomobilité ou chimie verte et nouveaux matériaux, Écotech Québec surveille tous les secteurs. « C’est un domaine diversifié qui mène au développement d’applications diversifiées, explique la dirigeante. Les technologies propres vont répondre aussi bien aux besoins du domaine de la construction qu’à ceux du secteur de l’agroalimentaire ou à ceux des services. »
La p.-d.g., qui lors de notre entretien était fraîchement revenue de la 16e conférence mondiale sur la biodiversité (COP16), en Colombie, signale que l’un des principaux défis, des technologies propres est de « démontrer leur impact sur la préservation de la biodiversité, et pas seulement sur le climat ».
Encourager l’émulation
« Beaucoup d’entreprises disent vouloir passer à l’action, mais elles ne savent pas comment faire le premier pas », indique Isabelle CôtéDubé. C’est ce e observation qui a mené au développement de la plateforme GPS Climat, lancée par son organisme en décembre 2023. Présentée sous forme de catalogue divisé en catégories, la plateforme permet de répondre à une question que la p.-d.g. entend fréquemment : quels sont les avantages de faire un virage vers les technologies propres ? — un défi qu’elle observe à l’échelle mondiale.
« On espère qu’en voyant des cas d’application concrets, les entreprises pourront mieux comprendre comment ces technologies peuvent leur convenir, explique-t-elle. On veut démystifier et réduire les risques du processus autant que possible. »
C’est pour ce e même raison que Écotech Québec a lancé les prix Eureka ! qui, chaque année, me ent de l’avant des projets « améliorant le bilan environnemental et l’e cacité des opérations de ministères, d’organismes, de municipalités ou d’entreprises grâce à des solutions innovantes et des technologies propres », peut-on lire dans le communiqué1 annonçant les 11 lauréats de 2024. Solutions de recyclage des fibres optiques, homardier hybride plus respectueux de la faune et membrane à polymères qui révolutionne l’industrie laitière : les projets se suivent et ne se ressemblent pas.
POIDS DES TECHNOLOGIES
PROPRES AU QUÉBEC
83 633 emplois
8,6 milliards de dollars de revenu annuel en 2018
19,4 milliards de dollars de contribution au PIB en 2022
13 compagnies canadiennes dans le palmarès des 100 meilleures entreprises du secteur des technologies propres du monde, selon le Cleantech Group
Écotech Québec a travaillé à une cartographie du financement public et privé o ert aux entreprises qui investissent dans les technologies propres, en collaboration avec Finance Montréal et le Fonds de solidarité FTQ. Le rapport est accessible depuis novembre 2023. « On a regardé ce qui touche le financement du développement des technologies, ainsi que celui des projets, pour bien comprendre où sont les possibilités et les lacunes », résume la p.-d.g., Isabelle CôtéDubé. Elle se préoccupe notamment de voir que le domaine est fortement tributaire des orientations gouvernementales. « Si un nouveau gouvernement est élu et que sa vision n’est pas alignée avec le développement de technologies comme les nôtres, quel sera l’impact ? » explique-t-elle. Pour le moment, les investissements dans les zones d’innovations comme la vallée de la transition énergétique envoient un signal clair. Un autre défi est le manque d’expertise des personnes qui investissent dans ces technologies.
À gauche : le parc éolien Mesgi'g Ugju’s’n, qui signifie « Grand Vent » en langue Mi’gmaq, se situe dans le comté d’Avignon, en Gaspésie. Il résulte d’un partenariat 50/50 entre les communautés Mi’gmaq, Gespeg et Listuguj –et la société Innergex. Il produit 150 mégawa s. À droite : la centrale Innavik, située dans le village d’Inukjuak, a été mise en service en 2023 en collaboration avec la communauté inuite d’Inukjuak.
« Quand je suis arrivée chez Innergex il y a trois ans et demi, on produisait environ 3000 mégawa s. Aujourd’hui, la production s’élève à 4332 mégawa s ! »
PASCALE TREMBLAY, ING., CHEFFE DE LA DIRECTION DES ACTIFS CHEZ INNERGEX
Le vent dans les voiles
Jeunes pousses et entreprises matures se côtoient dans l’écosystème des technologies propres. Parmi ces dernières, on compte Innergex qui, depuis les années 1990, se spécialise en production d’énergie verte – solaire, éolienne, hydroélectrique – et en stockage d’énergie par ba eries. Che e de la Direction des actifs chez Innergex, l’ingénieure Pascale Tremblay parle avec passion du travail qu’elle accomplit : « Quand je suis arrivée chez Innergex il y a trois ans et demi, on produisait environ 3000 mégawa s. Aujourd’hui, la production s’élève à 4332 mégawa s ! » Avec ses 600 employés, ses 89 actifs et ses activités dans quatre pays, la compagnie est fermement engagée dans la transition énergétique.
Le défi réside maintenant plutôt dans le fait de demeurer à l’a ût des nouvelles technologies dans le domaine. Pour s’adapter aux environnements où ses infrastructures sont déployées, l’entreprise doit aussi s’adjoindre des partenaires locaux ; elle doit en outre tenir compte des e ets des changements climatiques sur ces mêmes installations. « Nous
avons commencé à faire des analyses avancées pour mesurer les paramètres critiques, que ce soit l’engrenage de nos éoliennes ou la vibration et la température dans nos centrales hydroélectriques, indique Pascale Tremblay. Nous sommes actuellement capables de dire : “Si la tendance se maintient, il faudra intervenir plus tôt que prévu pour la maintenance”. » Qu’à cela ne tienne : « Ce qui nous passionne, c’est l’innovation dans les opérations », souligne l’ingénieure. Des outils comme l’intelligence artificielle perme ent d’allonger la durée de vie de leurs appareils autant que possible.
Pascale Tremblay et Isabelle Côté-Dubé sont bien conscientes que les technologies vertes de demain n’apparaîtront pas par magie. Mais un écosystème entier est déjà en place pour perme re leur éclosion.
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SUPERVISION DE CPI
CONTRIBUER A PREPARER LA RELEVE
Plus de 5000 membres de l’Ordre supervisent environ 15 000 candidates et candidats à la profession d’ingénieur (CPI).
Ce e étape essentielle pour accéder au titre d’ingénieur garantit aussi le développement d’une relève solide et intègre.
Stéphanie St-Pierre, ing., associée et directrice adjointe structure de la firme de génie-conseil Côté-Jean et Associés, a déjà eu l’occasion de superviser quelques CPI.
« Nous nous faisons un devoir d’accompagner des CPI, cela fait li éralement partie de notre philosophie. C’est d’ailleurs en embauchant des finissantes et des finissants que la compagnie a grandi au fil du temps », précise-t-elle.
« Nous nous faisons un devoir d’accompagner des CPI, cela fait li éralement partie de notre philosophie. C’est d’ailleurs en embauchant des finissantes et des finissants que la compagnie a grandi au fil du temps. »
STÉPHANIE ST-PIERRE, ING., ASSOCIÉE ET DIRECTRICE ADJOINTE STRUCTURE, CÔTÉ-JEAN ET ASSOCIÉS
Pour sa part, l’ingénieur Martin Chalifoux, concepteur chez Toromont Cat, a toujours eu à cœur de s’impliquer dans la profession. Au fil du temps, il a eu plusieurs CPI sous sa responsabilité et, auparavant, des ingénieures et des ingénieurs juniors.
Quant à Charles Damian, ing., directeur de l’ingénierie à la MRC des Maskoutains, c’est à l’occasion d’un nouveau projet routier qu’un CPI a rejoint les rangs de son équipe. Ce e expérience s’est révélée très positive puisqu’une fois son titre d’ingénieur en poche, ce dernier a ensuite été embauché comme gestionnaire de projets.
Force est de constater que si les raisons de superviser des CPI sont variées, au bout du compte, elles visent toutes à préparer les futures ingénieures et les futurs ingénieurs à exercer leurs tâches avec rigueur et compétence.
Compétences à développer
Fraîchement sortis des bancs d’école, les CPI n’en ont pas moins encore beaucoup à apprendre. « Lorsque les candidates et les candidats arrivent sur le terrain, bien des aspects leur semblent très abstraits, indique Martin Chalifoux. En tant que superviseur, je m’e orce de leur fournir des outils concrets, je les aide à acquérir un certain savoir-faire et à développer
Cinq conseils pour une supervision réussie
1
Souvenez-vous de la période où vous étiez vous-même CPI ou ingénieure ou ingénieur junior et demandez-vous ce que vous auriez voulu savoir à l’époque, ou de quelle façon vous auriez souhaité être supervisé. Ce retour en arrière pourrait vous fournir des pistes de réflexion très utiles dans l’accompagnement que vous o rez aujourd’hui.
2
Les générations se suivent et ne se ressemblent pas. De plus, les méthodes d’enseignement et d’apprentissage évoluent au fil du temps.
C’est pourquoi il est bon de faire preuve d’ouverture par rapport aux a entes, priorités et façons de faire de vos jeunes recrues.
La patience est une vertu essentielle dans le cadre de la supervision des CPI. A endez-vous à vous faire poser des questions, encore et encore ! N’hésitez pas à répéter et à réexpliquer autant de fois qu’il le faudra pour vous assurer de l’intégration de l’apprentissage.
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Pour e ectuer une bonne supervision, il est crucial de valider vos propres compétences et de garder vos connaissances à jour.
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Rappelez aux CPI qu’elles et ils sont là pour apprendre, et que ce e période est le moment idéal pour développer à la fois de bons réflexes et leur professionnalisme.
« En tant que superviseur, je m’e orce de leur fournir des outils concrets, je les aide à acquérir un certain savoir-faire et à développer leur savoir-être. Je leur donne aussi des clés pour communiquer avec le client. »
MARTIN CHALIFOUX, ING., CONCEPTEUR, TOROMONT CAT
leur savoir-être. Je leur donne aussi des clés pour communiquer avec le client. »
Charles Damian abonde dans le même sens et insiste sur la nécessité de soutenir les CPI dans l’a einte de leur autonomie. « Les premiers temps, le ou la CPI a généralement besoin d’être pris par la main, mais par la suite, il lui faudra apprendre à se débrouiller sans toujours venir cogner à notre porte. Pour cela, on doit lui montrer où se trouvent les ressources et les outils qui lui perme ront d’apporter des solutions aux problèmes. »
Autre élément incontournable : développer sa propre méthode d’organisation. Dans ce e optique, les CPI peuvent s’inspirer de celle qu’applique la personne qui les supervise, et aussi, le cas échéant, de celle des autres ingénieures et ingénieurs de l’équipe. L’essentiel est finalement de s’approprier la méthode qui leur convient le mieux.
Durant la période de supervision, l’éthique et la déontologie devront également occuper une bonne place dans l’accompagnement. Stéphanie St-Pierre saisit toutes les occasions qui se présentent afin d’intégrer cet apprentissage. Par exemple, elle fait référence à sa propre expérience et n’hésite pas à solliciter ses collègues qui ont vécu des situations similaires afin de témoigner de la façon dont ils et elles ont réagi dans les circonstances.
Qualités requises pour la supervision
Les CPI ont à surmonter plusieurs défis au cours du programme d’accès à la profession d’ingénieur, mais les personnes chargées de leur supervision peuvent également se trouver aux prises avec divers défis. Pour o rir un encadrement adéquat, la facilité à communiquer et un bon sens de l’écoute sont de rigueur. La capacité à faire part de son expertise et
Pour obtenir des informations sur ce rôle et sur les conditions pour superviser, consultez notre site Web :
de transme re son savoir-faire est une autre qualité importante à cultiver.
Mais ce n’est pas tout. « L’accompagnement d’un ou d’une CPI nécessite d’y investir du temps, mentionne Charles Damian. Or, parallèlement, notre service continue à rouler et les projets doivent avancer. C’est pourquoi il faut gérer son temps e cacement afin d’être en mesure de jongler avec les objectifs et d’accomplir les di érentes tâches simultanément. » L’ouverture d’esprit est aussi de mise car, comme le souligne Stéphanie St-Pierre, chaque CPI est unique. La personne en position de supervision veillera donc à observer chaque candidate et chaque candidat afin d’adapter son accompagnement en conséquence.
Une relation gagnant-gagnant
Même si cela requiert des e orts, du temps et de la patience, une supervision bien menée peut toutefois être très profitable, car les deux parties y trouveront leur compte : les CPI réalisent un apprentissage qui leur perme ra d’accéder à la profession, alors que les superviseures et les superviseurs y verront l’occasion de garder leurs connaissances à jour et de se fro er à de nouvelles méthodes ou façons de faire. Autrement dit, grâce à ce processus, chaque personne aura la possibilité de cheminer et de se développer.
En outre, la contribution des CPI est souvent très appréciée dans un groupe. Par exemple, comme le fait valoir Charles Damian, les CPI apportent des idées novatrices sans nécessairement vouloir tout changer dans une équipe, comme pourrait le souhaiter une ingénieure ou un ingénieur possédant beaucoup d’expérience. Une telle a itude peut se révéler gagnante dans plusieurs circonstances.
Emmanuelle Gril, journaliste.
LA SUPERVISION DE CPI VOUS INTÉRESSE ?
La couleur des ongles de Samuel n’influence pas son travail
LES BIAIS NE SONT PAS TOUJOURS AUSSI CONSCIENTS
POUR DES PRATIQUES PLUS RESPONSABLES SOBRIÉTÉ NUMÉRIQUE
Informer la population, puis orienter les décideuses et décideurs publics vers la sobriété numérique. Voilà la mission confiée à la Commission de l’éthique en science et en technologie (CEST), qui a présenté un rapport comportant 16 recommandations à l’automne 2024.
Pour la CEST, l’impact environnemental du monde numérique soulève des inquiétudes croissantes. L’infrastructure des centres de données, les objets connectés et câbles réseau qui nous perme ent d’y accéder engendrent « une consommation préoccupante d’énergie et de ressources naturelles », d’où la pertinence de promouvoir la sobriété numérique. Après trois ans de consultations soutenues, les membres permanents de la Commission et les expertes et experts externes invités ont donc élaboré quatre grandes catégories de recommandations sur le sujet, détaillées dans une centaine de pages remises au gouvernement du Québec en octobre 2024.
Faire connaître l’enjeu
Le numérique est un prodigieux véhicule d’innovation qui permet des avancées dans de nombreux domaines. Après tout, la fabrication et l’utilisation du réseau numérique comptent pour 5 % de la consommation mondiale d’électricité, alors que ses systèmes peuvent réduire l’empreinte des bâtiments, du transport et de l’agriculture, notamment. Mais ce e consommation a aussi augmenté de 6,2 % en moyenne chaque année entre 2015 et 2019, un chi re qui est appelé à croître.
Globalement, le rapport définit la sobriété numérique comme principe central pour réaliser un « futur numérique québécois soutenable, participatif et juste », misant sur la modération et le discernement.
Ce document, le premier qui couvre en profondeur ce e question, est un véritable « chefd’œuvre », se réjouit Mohamed Cheriet, ing., Ph. D., Fellow, professeur au Département de génie des systèmes de l’École de technologie supérieure. Étant donné que cet enjeu n’est pas bien connu du grand public, « le rapport permet de comprendre les tenants et les aboutissants du numérique, ainsi que les di érents angles de responsabilité nécessaires à l’échelle individuelle et collective », poursuit celui qui le voit comme un « outil de sensibilisation et un guide de travail ».
Feuille de route
LE RAPPORT DÉFINIT LA SOBRIÉTÉ NUMÉRIQUE COMME
PRINCIPE CENTRAL POUR RÉALISER UN « FUTUR NUMÉRIQUE
QUÉBÉCOIS SOUTENABLE, PARTICIPATIF ET JUSTE », MISANT SUR LA MODÉRATION ET LE DISCERNEMENT.
Dans son rapport, la CEST aborde en premier lieu le rôle de la sobriété numérique dans la transition écologique. Elle souhaite que le gouvernement reconnaisse le côté néfaste du numérique, soit son cycle de vie : phases de fabrication, de fin de vie, et l’e et rebond, qui mène à une utilisation plus grande du numérique avec chaque avancée technologique.
« Il ne faut pas juste se dire inconsidérément que le numérique va tout résoudre », indique Mohamed Cheriet.
La Commission recommande ensuite une meilleure di usion des informations sur les e ets environnementaux du numérique (consommation d’eau, d’énergie et de métaux rares, émissions de GES, lieux où circulent et sont stockées les données), ce qui requiert de divulguer le plus grand nombre possible de données sur le sujet. «Pour y arriver, le gouvernement devra prendre ses responsabilités et agir ouvertement », estime le professeur Cheriet.
La CEST propose en outre un cadre de responsabilité politique, pierre angulaire des principes qu’elle énonce. Le gouvernement doit selon elle instaurer des normes plus strictes pour contrer l’obsolescence programmée, favoriser l’économie circulaire et l’écoconception, puis rétablir le concept du pollueur-payeur.
Dans sa dernière recommandation, la Commission encourage le gouvernement du Québec à soutenir la création d’espaces pour favoriser la participation citoyenne et augmenter la li ératie numérique du public. Elle recommande aux décideuses et aux décideurs publics de perme re un transfert des savoirs vers les milieux universitaires. Les webinaires, les balados et les ateliers dans les écoles sont quelques moyens pour y parvenir. Mais il s’agit d’un chantier de taille.
Mohamed Cheriet est d’avis que les ingénieures et les ingénieurs ont « une obligation d’observer et de déterminer ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas dans notre utilisation incontrôlée et abusive du numérique. Il faudra trouver des mécanismes qui perme ent
« Le rapport n’énonce pas des règles. On vise un éveil, une sensibilisation vers un numérique sobre et soutenable ainsi qu’un meilleur encadrement. »
MOHAMED CHERIET, ING.
, PH. D., FELLOW, PROFESSEUR AU DÉPARTEMENT DE GÉNIE DES SYSTÈMES DE L’ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE
(ÉTS)
d’inviter quelqu’un à restreindre son usage des technologies numériques et à ne pas consommer de manière irresponsable ».
Dans la société, une prise de conscience de la nécessité d’opter pour la sobriété numérique et l’adoption de mesures pour y parvenir devront impérativement avoir lieu dans les prochaines années, selon les membres de la Commission et les personnes invitées à y participer. À cet e et, bien qu’il ne soit pas parfait, un pays comme la France peut servir d’exemple pour son intégration du développement durable dans les infrastructures numériques.
« Nous ne pouvons pas a eindre ces objectifs d’ici à 2030, admet Mohamed Cheriet. Tous les indicateurs environnementaux sont rouges. En revanche, pour 2050, c’est possible. Mais pour ça, le citoyen doit être éveillé, et le gouvernement doit mener le bal. »
William ériault, journaliste.
Le numérique : une empreinte qui explose
POUR EN SAVOIR PLUS « Regard éthique sur les e ets environnementaux des technologies numériques au Québec : l’impératif de la sobriété numérique », accessible sur le site ethique.gouv.qc.ca
• La consommation numérique pourrait a eindre de 8 % à 21 % des besoins mondiaux en électricité d’ici 2030.
• Entre 2010 et 2025, le numérique est passé de 2,5 % de l’empreinte de l’humanité à un peu moins de 6 %.
• La croissance du nombre d’objets connectés est exponentielle : on en comptait 1 milliard en 2010 et on devrait en recenser 48 milliards en 2025, soit environ 50 fois plus en 15 ans.
• En 2023, le trafic vidéo représentait 65 % du volume d’Internet, une hausse de 22 % par rapport à 2022, révélant la croissance rapide des plateformes comme Netflix et YouTube.
• Bien que les appareils numériques soient plus e caces, leur consommation d’énergie a triplé : elle est passée de 700 TWh en 2010 à 1900 TWh en 2025, en raison de l’e et rebond lié à l’augmentation de la taille des écrans.
Sources : Hydro-Québec, sandvine.com, greenit.fr
JUMEAU NUMÉRIQUE UNE REPRÉSENTATION VIRTUELLE DEVENUE RÉALITÉ
Des jumeaux numériques existent pour des bâtiments, des avions, des villes, des forêts, des usines… comme autant d’outils de conception, d’opération, d’aide à la décision, d’apprentissage.
En 1970, lorsque les astronautes de la mission Apollo 13 ont appelé Houston à l’aide, la NASA les a dépannés grâce à un module jumeau resté au sol. Initialement, les jumeaux étaient physiques, mais la NASA a progressivement intégré la technologie numérique et introduit le terme de jumeau numérique en 2010. Surtout utilisés en aéronautique, les jumeaux numériques se répandent dans un nombre croissant de domaines, comme le bâtiment, l’urbanisme, les opérations manufacturières, la formation, et c’est l’une des spécialités du Centre en imagerie numérique et médias interactifs (CIMMI). Eric R. Harvey, ing., directeur des technologies immersives et des jumeaux numériques au CIMMI, en donne la définition : « Un jumeau numérique, c’est une réplique virtuelle d’un objet ou d’un système réel qui va imiter fidèlement le comportement et les caractéristiques de son équivalent physique. »
La version la plus simple, sur l’échelle de niveaux de maturité du jumeau, est un modèle numérique 3D avec des fonctions de simulation pour visualiser l’arrangement des objets dans diverses situations. L’étape suivante consiste à relier les deux jumeaux pour que le double
numérique travaille avec les données de l’objet réel. « Dans un premier temps, c’est une communication manuelle, explique Eric Harvey. Le jumeau physique est équipé de capteurs, et les données des capteurs sont transmises manuellement au jumeau numérique. » Enfin, une version plus évoluée permet aux jumeaux numérique et physique de s’échanger automatiquement les données.
Eric Harvey en décrit l’utilisation dans le domaine de l’aviation. En phase de développement, le jumeau numérique simule la
« Un jumeau numérique, c’est une réplique virtuelle d’un objet ou d’un système réel qui va imiter fidèlement le comportement et les caractéristiques de son équivalent physique. »
ERIC R. HARVEY, ING.
DIRECTEUR DES TECHNOLOGIES IMMERSIVES ET DES JUMEAUX NUMÉRIQUES AU CENTRE EN IMAGERIE NUMÉRIQUE ET MÉDIAS INTERACTIFS (CIMMI)
Photo : iStock
Propulser les entreprises grâce aux technologies immersives
Le Centre en imagerie numérique et médias interactifs (CIMMI) est un centre collégial de transfert de technologies (CCTT) ra aché au cégep de Sainte-Foy, à Québec. Comme les autres CCTT, sa mission est d’accompagner ses clients dans le développement technologique de leur entreprise. « On ne réinvente pas la roue. On va chercher les connaissances existantes et on les applique à nos clients », décrit Eric Harvey, ing., directeur des technologies immersives et des jumeaux numériques au CIMMI. Chaque CCTT a sa spécialité, et celle du CIMMI se déploie autour des technologies numériques comme la modélisation 3D, la vision numérique, la réalité virtuelle et augmentée, les objets connectés, les jumeaux numériques, l’intelligence artificielle et le développement d’applications Web et mobiles. Une vingtaine d’employées et d’employés y apportent leurs compétences en mathématique, analyse d’images, géomatique, informatique, etc., avec des applications en santé, sport, culture, éducation, transport, aérospatiale, défense, environnement, industries 4.0 et 5.0. Depuis sa création en 2008, le CIMMI a réalisé plus de 600 projets, dont 70 % avec des petites et moyennes entreprises, mais aussi avec de grandes entreprises comme Bombardier, CAE et Hydro-Québec.
performance de l’avion, par exemple en reproduisant l’écoulement des fluides comme dans une sou erie. « On peut faire varier les paramètres numériquement, en amont, avant la construction, indique-t-il. Ça diminue les coûts de développement. » En phase d’opération, le jumeau numérique reste utile pour surveiller la performance, détecter les anomalies de comportement et, ultimement, être en mesure de faire de la maintenance prédictive.
Les jumeaux se multiplient
Depuis les premières applications en aérospatiale, les jumeaux numériques se sont largement déployés. On les trouve dans le secteur du bâtiment pour simuler les besoins énergétiques et optimiser les systèmes mécaniques. Au-delà du bâtiment, on s’en sert à l’échelle d’une ville ou d’un territoire pour simuler l’intégration des bâtiments et des infrastructures ou la fluidité de la circulation. Dans une usine, c’est la chaîne de production qui peut être modélisée avec sa succession de machines, les intrants et les produits sortants afin d’optimiser le temps d’utilisation des machines et la production. Les projets élaborés au CIMMI donnent une bonne idée de la diversité des applications. Eric Harvey donne l’exemple du Studio d’analyse maritime 3D mis au point en collaboration avec Innovation maritime, un modèle numérique du fleuve Saint-Laurent qui intègre des données géospatiales et bathymétriques. En fonction des caractéristiques des navires
Apprendre avec un jumeau numérique
Festo Didactic se spécialise dans le développement de solutions d’apprentissage d’équipements industriels. L’entreprise a fait appel au CIMMI pour concevoir le jumeau numérique d’un équipement de laboratoire servant à un processus en usine. Ce jumeau permet de visualiser sur une table e l’équipement en réalité augmentée et d’apprendre à le manipuler en faisant varier les niveaux de liquides, les pressions, etc. « C’est un vrai jumeau numérique dans le sens où les deux jumeaux, le numérique et le banc d’essai réel, communiquent en temps réel », précise Eric Harvey, ing. Les étudiantes et les étudiants peuvent ainsi expérimenter à distance le comportement du système de formation industrielle à partir d’une table e.
Avec le Centre de formation professionnelle de Val-d’Or, le CIMMI conçoit un « jeu sérieux » représentant un environnement minier avec ses galeries et ses équipements pour apprendre les séquences des opérations minières.
LES JUMEAUX NUMÉRIQUES
EN CHIFFRES
381, 68 G$ CAN
Valeur estimée du marché mondial des jumeaux numériques d’ici 2032.
60%
Réduction du temps nécessaire pour lancer de nouvelles fonctionnalités basées sur l’IA grâce aux jumeaux numériques.
39,8 %
Taux de croissance annuel estimé du marché mondial des jumeaux numériques entre 2024 et 2032.
Source : hexagon.com
et de la configuration du fleuve, le simulateur montre l’interaction du navire avec le fleuve et permet de visualiser la trajectoire. Un autre projet est celui de la modélisation du bruit du port de Québec. Dans ce cas, le jumeau numérique représente une modélisation du port avec tous les équipements susceptibles de générer du bruit, ainsi que les horaires d’activités du port. Le jumeau est aussi alimenté par des données sonores prises sur place par des capteurs installés dans les installations portuaires. Ultimement, l’objectif est de prédire les émissions de bruit pour pouvoir en a énuer les inconvénients pour les riverains. D’autres réalisations du CIMMI touchent la foresterie, la géomatique, la robotique, l’éducation et même l’art et la culture.
Ces exemples d’applications requièrent des compétences en modélisation 3D, en simulation, en réalité virtuelle et augmentée, et ont recours à l’Internet des objets pour l’échange des données ainsi qu’au traitement et au stockage des données, éventuellement en infonuagique. Certaines applications en maintenance prédictive font aussi appel à l’intelligence artificielle. Les compétences en génie informatique, logiciel et géomatique sont évidemment mobilisées, mais, parce que les applications sont transversales, des ingénieures et des ingénieurs de tous les domaines peuvent être amenés à côtoyer les jumeaux numériques.
Valérie Levée, journaliste.
AGIR ensemble pour un Québec innovant
Une vision audacieuse pour soutenir l’écosystème du génie québécois
+50 initiatives soutenues
+1 M$ redonné à la communauté
Avec le programme AGIR (Action Génie Innovation Relève), Genium360 s’engage à stimuler l’innovation en soutenant des projets faisant une réelle différence, tant sur le plan technologique que social. Un appui qui prend différentes formes : commandites, dons ou bourses.
Découvrir le programme AGIR
genium360.ca/AGIR
LE GÉNIE, { pilier du monde de demain}
La Fondation de l’Ordre des ingénieurs du Québec est fière de dévoiler les 51 lauréat.e.s de ses bourses 2024-2025 et de souligner l’engagement de ses précieux partenaires. Grâce à leur soutien, un total de 171 000 $ a été remis en prix et bourses cette année pour encourager la relève en génie. Félicitations aux récipiendaires et un immense merci à nos donateurs et partenaires pour leur contribution essentielle !
Grâce au soutien de la Banque Nationale, TD Assurance et Gestion FÉRIQUE, les Prix universitaires du Mérite FOIQ continuent de rayonner par leur prestige et leur attractivité. Cette année encore, des étudiant.e.s d’exception des 1 er, 2 e et 3 e cycles universitaires sont récompensé.e.s pour leur excellence et leur ingéniosité. De plus, les Prix universitaires du Mérite Pomerleau et Énergir ont été attribués à deux récipiendaires remarquables, dont les réalisations incarnent les valeurs et la vision de ces partenaires de choix.
Nos partenaires :
Camille Ruest Université du Québec à Rimouski
Simon Moisan Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
Mathieu Chayer Polytechnique Montréal
Messier Université de Sherbrooke
Malhaire
de Sherbrooke
Annie Gouchee Université McGill
Jules Labrecque Université Laval Philippe Rochefort Université Laval
PRIX POMERLEAU
PRIX ENERGIR
PRIX 2e cycle
Les Bourses de la Relève valorisent la rigueur, l’engagement social et communautaire, ainsi que la passion des étudiant.e.s inscrit.e.s au baccalauréat en génie au Québec. Elles offrent un soutien financier significatif, contribuant ainsi à leur réussite académique et à leur avenir professionnel. Cette année, la FOIQ a pu compter sur plusieurs nouveaux partenaires, que nous remercions chaleureusement. Nous exprimons également notre profonde gratitude à notre grand donateur, M. Sauvé, dont le soutien a permis d’attribuer à nouveau la bourse Pierre-Sauvé, ing., destinée à promouvoir la place des femmes en génie.
BOURSE FONDS JEAN-CLAUDE-COUTURE
BOURSE Reconnaissance DILITRUST Génie logiciel et informatique
PROGRAMME STANTEC Droit au Cœur
PROGRAMME STANTEC Droit au
BOURSE Reconnaissance SAVARIA EXPERTS-CONSEILS pour l’avancement du génie géologique
PROGRAMME STANTEC Droit au Cœur
WSP Énergies Renouvelables
BOURSE TETRA TECH
BOURSE PIERRE SAUVÉ, ING. Promotion des femmes en génie
BOURSE WSP Changements Climatiques et Développement Durable BOURSE WSP Innovation
BOURSE WSP Diversité et Inclusion
BOURSE LAPORTE Premiers Peuples
DIVERSITÉ FÉRIQUE
BOURSE DIVERSITÉ FÉRIQUE
BOURSE BRP – Femme en génie mécanique ou électrique BOURSE DIVERSITÉ FÉRIQUE BOURSE KIEWIT BOURSE KIEWIT BOURSE FOIQ Impact
Marie-Claude Montgomery-Verrier Université de Sherbrooke
Jacob Drapeau Université Laval
Guillaume Falardeau Université de Sherbrooke
Yohana Shinoda Polytechnique Montréal
Paula Golban Université Concordia
Gabriel Aubut Université de Sherbrooke
Pablo Ciavarella Université du Québec à Chicoutimi
Isabella Vignuzzi Université McGill
Sophie Beaudry Polytechnique Montréal
Audréanne Lavoie École de technologie supérieure
Gabriel Normandeau École de technologie supérieure
Wendbénédo Olivier Saoura Université du Québec à Chicoutimi
Alaa Eddin Addas Polytechnique Montréal
Mathis Tremblay Université Laval
Laure Jalbert-Drouin Polytechnique Montréal Rosalie Jalbert Université du Québec à Rimouski
Gabriel Vallée Polytechnique Montréal
Milédie Chagnon École de technologie supérieure
Étienne Provencher Université de Sherbrooke
Crédit
photo : Yan Turcotte
(Audréanne Lavoie).
Alexandre Bougie Polytechnique
BOURSE
BOURSE
Cœur
Grand partenaire :
Conseil d’administration
Au cours de l’exercice 2024-2025, le conseil se composait de :
PRÉSIDENT
Nicolas Turgeon, ing.
Les Bourses de l’Avenir ont été conçues pour soutenir les étudiant.e.s du secteur collégial souhaitant poursuivre des études dans l’une des facultés de génie du Québec. En encourageant la poursuite de leur parcours académique, elles contribuent activement à la rétention des futur.e.s ingénieur.e.s et à l’essor de la profession. Isabella Papa, Directrice générale par intérim
VICE-PRÉSIDENT Me Ahmed Sadik
Administrateurs :
SECRÉTAIRE-TRÉSORIER
Patrick Savard, ing.
Najat Kamal, ing. / Stéphane Bilodeau, ing. Jean-François Gysel, ing. Blaise Mounga, ing. / Patricia Boivin, ing. / Bryan Gingras, ing.
Tommy-James Tremblay Cégep André-Laurendeau
Lorie Ha Foun Sam Fat Collège Jean-de-Brébeuf
Juliette Leroux Cégep Limoilou
Alexandre Tanguay Cégep de Lévis
Wilsan Waberi Cégep Heritage College
Adora Seni Collège de Maisonneuve
Anne-Sophie Nadeau Cégep de Lanaudière à Joliette
Kevin Hou Cégep Heritage College
Justin Léveillé Cégep de Trois-Rivières
Thalie Lépine Collège Lionel-Groulx
Anne-Véronique Dupuis Collège international de Sainte-Anne
BOURSE FOIQ Développement Durable
BOURSE RIO TINTO
PROGRAMME STANTEC Droit au Cœur
BOURSE FOIQ Exception 2e place
BOURSE FOIQ Exception 1re place
BOURSE RIO TINTO BOURSE FOIQ Exception 3e place
BOURSE ULTRA Femme en génie
BOURSE RIO TINTO
BOURSE RIO TINTO
BOURSE RIO TINTO
Depuis 2018, la FOIQ soutient les professionnels formés à l’étranger (PFÉ) dans leur intégration au milieu de l’ingénierie au Québec. En offrant huit bourses, Genium360 est le partenaire clé de ce volet. La FOIQ a aussi collaboré avec le Centre R.I.R.E. 2000 pour la promotion des bourses, dont la nouvelle bourse à son nom, ainsi qu’avec le ministère des Transports et de la Mobilité durable pour la Bourse Attraction MTMD. Merci à tous ces partenaires, ainsi qu’à M. Gilles P. Gauthier, ingénieur à la retraite, pour le renouvellement de la Bourse Distinction Gilles P. Gauthier.
Vladimir Blaise Génie Civil
BOURSE ATTRACTION MTMD
Souleymane Cheikh Sidiya Génie civil, Transport et mobilité durable
BOURSE DISTINCTION GILLES P. GAUTHIER, ING. À LA RETRAITE
Joan Stiven Torres Orozco Génie Informatique
BOURSE GENIUM360
Laurent Ngnazo Nolak Génie Civil
Delwende Vanina Marie Charlène Kaboré Génie de la construction
Yessine Rebai Génie Mécanique
BOURSE GENIUM360
BOURSE GENIUM360
BOURSE PFÉ R.I.R.E 2000
Sepehr Shadkhast Génie Civil
Bi Tohan Joël Touan Génie Mécanique et automatisés industriels
BOURSE GENIUM360
BOURSE GENIUM360
Jaurelle Keugong Foula Génie Civil
Renaud Junior Ngoulah Kenfack Génie Civil
Marcel Namuhoranye Génie Civil
BOURSE PFÉ FOIQ
BOURSE GENIUM360
BOURSE GENIUM360
Grand partenaire :
Michelet Jn Pierre Génie Civil
BOURSE GENIUM360
Nouvelle cohorte de membres
PERMIS DÉLIVRÉS PAR LE COMITÉ
D ’
ADMISSION
À L ’ EXERCICE DE L ’ ORDRE DES INGÉNIEURS DU QUÉBEC
du 18 décembre 2024 au 14 avril 2025
L’Ordre célèbre l’arrivée de 258 nouvelles ingénieures et de 863 nouveaux ingénieurs au sein de la profession. Nous leur souhaitons une carrière exceptionnelle, à la hauteur de leurs aspirations audacieuses.
- Aa ar, Mohammed
- Abada, Sofiane
- Abakar, Brahim Djibrine
- Abdallah, Mikaïl
- Abdelli, Corine
- Abdullahi Balango, Fatiya
- Abid, Hassen
- Abouda, Amine
- Aboujaafar, Mohammed
- Abraham, Michael
- Abu Khadra, Mohammad
- Acton-Morin, Coralie
- Adjayi, Ayodele
- Afa, Hamza
- Agudelo Uribe, Jorge Alberto
- Ahmadi, Saeed
- Ahmadpanah, Seyedpouyan
- Aissa, Oussama
Abdelhak
- Ajbilou, Soumaya
- Akimana, Marie-Gislaine
- Akpovi, Robin
- Akue, Moèvi Holali
- Al-Faraj, Anmar
- Al-Jassani, Yazan
- Albitar, Charbel
- Albitar, Mikhael
- Alfano, Giulia
- Alibabaei Dermany, Ahmad
- Alizadeh, Sanaz
- Aloise, Laurence
- Alonzo, Francis
- Alouane, Chiraz
- Alvarez Maldonado, Valentina
- Amamou, Mounir
- Aman, Kablan Eric Cyrille
- Amazan, Jean Rooswelt
- Ameli, Ali
- Amghar, Abdeslam
- Andjo, Solim
- Angulo Cardona, Jesus Alberto
- Ardillier, Alexandre
- Ariste, Rubens
- Arsenault, Antoine
- Arsenault, Philippe
- Arsenault-Hurtubise, Ugo
- Arseneault, Édith
- Asmama, Amine
- Assaf, Dani
- Asselin, William
- Atmane, Sabiha
- Aubé, Marie-France
- Aubé, Pascale
- Aubertin, Joshua
- Audet-Robichaud, Ioannis
- Audet-Tremblay, Frédérique
- Audet-Truchon, Julien
- Azar, Karim
- Azzouni, Mohamed
- Babaoglu, Yagmur
- Babin-Demers, William Vincent
- Babkrani, Khalil
- Bachant, Philippe
- Bachynski, John Edward
- Bah, Abdoulaye
- Baillargeon, Catherine
- Balabanian, John
- Balard, Hugues
- Banville, Josiane
- Barabé, Louis
- Barbeau, Jérémie
- Barberger, Jérémie
- Barre e, Hugo
- Bastide, Hugo
- Bastien, Dominic
- Bastien, Lori B
- Bateheg, Jean Hervé
- Beauchamp-Perreault, Maxime
- Beauchemin, Fanny
- Beauchemin, Mathieu
- Beaudin, Charles
- Beaudin Lavigne, Raphael
- Beaufils-Marquet, Manon
- Beaulieu, Antony
- Beaulieu, Guillaume
- Beauregard, Antoine
- Becker, Frederik Willem
- Bédard, Charles-Antoine
- Begin, Ludovick
- Bégin, Simon
- Beirouti, Jean-Paul
- Bélair, Mathieu
- Bélanger, Frédéric
- Bélec, Valérie
- Belfatmi, Ahmed Riadh
- Bellemare, Frédéric
- Belo, Moshood Kevin Abiola
- Belobo Mevo, Benoit
- Belval, Olivier
- Ben Abdeljelil, Jihene
- Ben Afia, Achraf
- Ben Amor, Ghofrane
- Ben Hassine, Ramzi
- Bénard, Alex
- Benbrahim, Celia
- Benhalima, Dounia
- Benhayoun, Oussama
- Benmerlaoui, Abdelhakim
- Benoit, Etienne
- Benzekri, Nassim
- Beradid, Hamza
- Bergeron, Christophe
- Bergeron, Marilyne
- Bergeron, Olivier
- Bergeron, Raphaël
- Berkani, Mohamed
- Berkouki, Nacim
- Bernard, Maximilien
- Bernier, François Emmanuel
- Bernier-Beaudoin, Mark-Even
- Beyris, Maxime
- Bijeau, Jonathan
- Bilien, Yves
- Billard, Sigfried
- Bilodeau-Laflamme, Alexandre
- Bine e, Vincent
- Bine e, William
- Birée, Alexandre
- Bitz, Helen
- Blais, Charles
- Blais, Guanel
- Blanc, Florent
- Blanchard, Thierry
- Blanchard Gelly, Gabriel
- Blanchet, Guillaume
- Blanco, Antonio Gabriel
- Blouin, Nicolas
- Boa, N’Da Amoikon Mathias
- Boehme, Russell Dale
- Boily, Samuel
- Boily, Tommy
- Boisjoly-Sallafranque, Raphaël
- Boisvenu, Simon
- Boisvert, Marc-Antoine
- Boivin Arcoue e, Philippe
- Bolduc, Dominic
- Bolduc, Étienne
- Bolduc, Justin
- Bolduc, Marc-Antoine
- Bonenfant, Charlo e
- Bonilla Villatoro, William Ricardo
- Bonnard, Nans
- Boton, Conrad
- Boubakri, Nabil
- Bouchard, Alexandra
- Bouchard, Charles
- Bouchard, Jérémy
- Bouchard, Kévin
- Bouchard, Lisa-Marie
- Bouchard, Raymond-Pierre
- Bouchard-Bellemare, Nicolas
- Boucher, Hugo
- Boucher, Rosalie
- Boucher, Roxanne
- Boucherif, Abderraouf
- Boudjellaba, Zoubir
- Boudreau, Jonathan
- Boudreau, Mathieu
- Boudreault, Richard
- Bou ard Forest, Frédérica
- Bougadra, Mohamed Karim
- Boulanger, Ikel
- Boulanger, Michael
- Boulet, Mégane
- Boulet-Laporte, Jean-Olivier
- Boulicaut, Jérôme
- Bourgeois, Korina
- Bournet, Jérémy
- Bourque, Jérémie
- Boutet, Vincent
- Bouvier, Robin
- Brazier, Ronaldine
- Brière, Erika
- Brin, Dany
- Brisard, Chloé
- Brisse e, Makenzie
- Broccoli, Mathew
- Brodeur-Boktor, Sammey
- Brosseau, Charles
- Brosseau, Nicolas
- Brouillard, Emmanuel
- Brousseau-Rigaudie, Tristan
- Brugnot, Grégoire
- Brunelle, Simon
- Brunet, Tristan
- Brutus, Je erson
- Builes Gomez, Andrea
- Buisson, Raphaël
- Burns, Derek
- Bussières, Félix
- Buteau, Étienne
- Cabana Fernandez de Alaiza, Daniel
- Cabayot, Gauthier
- Cacot, Beverley Jane
- Camacho Ortega, Walter René
- Cantu, Ricardo
- Caoue e, Maxime
- Cappi, Maxime
- Carbonneau, Simon
- Caron, Anthony
- Caron, Antoine
- Caron-Garant, Christophe
- Carpentier, Samuel
- Carrier, Simon
- Cartier, Thomas
- Casaubon, Jerome
- CauchonBeauséjour, Mathieu
- Caufriez Gingras, Elodie
- Cavaliere Pereira, Marcelo Hugo
- Chabane Chaouch, Nazim
- Chafiq, Tarik
- Chaib, Abdelkarim
- Chalard, Julien
- Chalifour, Marc-André
- Chamarthi, Srikant
- Chamberland, Mathieu
- Chamberland, Olivier
- Chan, Sabrina
- Chao, Amanda
- Charbonneau, Remi
- Charest, Patricia
- Charrat, Mohamed El Amine
- Chartier, Arnaud
- Chartrand, Jason
- Chau, Thenh Sam
- Chaumienne, Charles
- Chauvin-Hameau, Maxence
- Chebbi, Samed
- Cheikh Mhand, Basma
- Chernoskutov, Ivan
- Chery, Ferley
- Chetouane, Youcef
- Chiasson, Jonathan
- Chibikh, Kamel
- Choi, Carol
- Choloux, Aurélien
- Civava, Francis
- Clegbaza, Samuel Gérard
- Clemente da Torre, Armando Manuel
- Clin, Julien
- Cloutier, Carl-Antoni
- Cloutier, Dominic
- Co ey, Ma hew
- Co n, Je rey
- Collin, Antoine
- Comeau, Etienne
- Comtois, Eve
- Corbin, Laura
- Corneau, Guillaume
- Cosse e, Béatrice
- Côté, Jean-Stéphane
- Côté, Louis
- Coulebetouba, Alfred Gaetan
- Coulibaly, Adama
- Coulthrust, Chantal
- Couture, Jimmy
- Couture-Gagnon, Damien
- Couturier, Émile
- Croteau, Kathleen
- Cull, Larry
- Cyr, Anthony
- Czuprynski, Michael
- D’Astous, Emilie
- Dagenais-Kalus, Eric
- Dahata, Nilesh Kumar
- Dallaire, Félix-Antoine
- Dampne, Claire Rose Sylvie
- Dancose, Chloë
- Dansereau, Samuel
- Daoust, Francois
- Datko, Nicholas
- David, Alyssa
- de Araujo Costa Rodrigues, Daniel
- De Freitas Macedo, Danilo
- de Leon, Frederick
- De Souza, Enio Pablo
- Dehghan Tooran
Poshti, Azam
- Delarosbil, Alex
- Delisle, Charles
- Della Valle, Giuliano
- Delorme, Clément
- Deloy, Florent
- Demers, Jean-François
- Demers, Michaël
- Dépault, Raphaël
- Dériger-Lorrain, Pascal-Valéry
- Déry, Marc-Antoine
- Desalliers-Gendron, Anthony
- Deschambault, Antoine
- Deschambault, Caroline
- Deschamps, Cédric
- Deschenes, Samuel
- Desgagnés, Charles
- Desmeules, Catherine
- Dev, Daljit Singh
- Devaux, Francis
- Deveaux, Philippe
- Dia, Dieng
- Dia, Fatoumata Amadou
- Diakite, Madjiguène Lalaïssa
- Diallo, Aoua
- Diallo, Mamadou Pathé
- Dignard, Julien
- Dimech, Adrien
- Ding, Yuhai
- Dion, Anthony
- Dion, Edouard
- Dion, Louis Thomas
- Dion, Mathieu
- Dion, Neuleu
Cedric Delore
- Dion, William
- Dion, William
- Dionne, Philippe
- Dionne, Simon
- Diop, Khaly
- Diop, Papa Mamadou
- Diouf, Ndèye Gnilane
- Djafer, Moussa
- Domon, Samuel
- Dorval, Manuel
- Dos Santos, Eliederson
- Douaire, Félix
- Douglas, Olivier
- Dourlet, Simon
- Douville, Julien
- Downing, Cynthia
- Doyon, Marc-Antoine
- Doyon, Nicolas
- Drici, Adel-Imam
- Drolet, Louis-Philippe
- Drouin, Eric
- Dubé, Charles-Édouard
- Dubé, Renaud Cedric
- Dubois, Lucas
- Dubord, William
- Dubuc, Andréanne
- Duchesne, Jérémie
- Dufort-Plante, Camille
- Duguay, Jeremy
- Dumoulin, Magalie
- Dunbar, Andrew
- Dupont, Isabelle
- Duport, Gabin
- Dupras, Marc-Antoine
- Dupuis, Sandrine
- Duque e, Andréanne
- Durrant, Harvey
- Ebrahimi Gardeshi, Mitra
- Echakouri, Mohamed
- Edmond, Ernithe
- Ehouman, Ko Paterne
- Ekeu Zalale, Fabrice
- El Amine, Bassel
- El Germani, Elsa
- El Ghafari, Omar
- El Hage, Dany
- El Moumen, Yassir
- El Ogeil, Pamela
- El Roz, Mahdy
- El Sayegh, Joseph
- El-Akhras, Farah
- El-Chami, Hassan-Achraf
- El-khateeb, Laith
- El-Laia, Abderrazzak
- Elie, Olivier
- Elkaissouni, Anass
- Elowe, Ouday
- Emery, Simon
- Émond-Moro, Stéphanie
- Erdinger, Pierrick
- Errafiy, Kawtar
- Esselami, Redha
- Estrada-Dominguez, Kevin Osmar
- Ez Zaaf, Jihane
- Fahim, Fadwa
- Faille, Jessica
- Fakhkhari, Seyyed Mojtaba
- Falasca, Thomas
- Fall, Papa Ibrahima
- Farahani, Mehdi
- Farhat, Ahmad
- Farley, Rose-Anne
- Faucher, Samuel
- Fauteux, Guillaume
- Feig, Elisha
- Fernani, Oualid
- Ferrand, Sylvain
- Ferreira Broca, Hugo
- Fiore, Stéphanie
- Fleming, Éléa
- Florin, Lancelot
- Fomen Yakam, Danielle Elvire
- Fonseque, Nina
- Fontaine, Karine
- Fontaine Allard, Louis-Philippe
- Fortier, Catherine
- Fortin, Anthony
- Fortin, Frédérike
- Fortin, Jonathan
- Fortin, Pier-William
- Fortunat, Jonathan
- Foucault, Francis
- Fournel, Ma hieu
- Fournier, Adrien
- Fournier, Jean-Pierre
- Fournier-Léonard, Philippe-Olivier
- Fradet, Antoine
- Fraillon, Marc
- Francoeur, Alex
- Freitas, Mario
- Fronteddu, Jean-Christophe
- Gagné, Érika
- Gagné, Justine
- Gagné, Renaud
- Gagnon, Marc-Olivier
- Gagnon, Philippe
- Gagnon, Xavier
- Gagnon, Xavier
- Gagnon-Dupont, Francis
- Gariépy, Mathieu
- Gaudet, Samuel
- Gaudreau, Anthony
- Gaudreault, Vincent
- Gauthier, Camille
- Gauthier, Olivier
- Gauthier, Samuel
- Gauthier Pinsonneault, Héloïse
- Gauthier-Brassard, Louis-Maxime
- Gauvreau, Mathew
- Gelé, Jérôme
- Gélinas, Auguste
- Germain-Sta ord, Simon
- Ghaly, Joseph-Shafik
- Ghariani, Dhia-Eddine
- Ghaty, Abdeljalil
- Giasson, Maxime
- Giguère, Marie-Ève
- Giguère, Vincent
- Gingras, Pierre-Yan
- Gingras, Samuel
- Girard, Sébastien
- Girard, Tommy
- Girgis, Carole Elisabeth
- Gnonhoue, Olatoundji George
- Godbout, Anthony
- Godbout-Pelletier, Philippe
- Gomez, Claudia Maria
- Gonthier, Liliane
- Gonzalez, Serena
- Gosselin, Jacques
- Govoeyi, Louis
- Grégoire, Francis
- Grégoire-Lagueux, Joël
- Grenier, Anthony
- Grenier, Gabriel
- Grenier, Maxime
- Grenier, Mikaël
- Grenier, Victor
- Grimley Croteau, Micaela
- Groleau, Geneviève
- Grondin, Camille
- Grover, Tom
- Guay, William
- Guére e, Francois
- Guerre, Antonin
- Guévremont, Maryse
- Gueye, Siré
- Guilbault, Vincent Bruno
- Guilleme e, Amélie
- Guilleme e, Marie-Eve
- Guimond, Pier Alexandre
- Gunther, Jason
- Guy, Samuel
- Gwet, Emma Karen
- Gyabaah, Runnells
- Haber, Joanna
- Hachem-Verme e, Caroline
- Hafdhi, Sabiha
- Hafyane, Tarik
- Hagiu, Ionela Elena
- Halle-Ekane, Ferdinand
- Hamdanie, Oussama
- Hamel, Antoine
- Hamel, Patricia
- Hamlehdari
Najafabadi, Ali
- Hamon Leon, Nicolas
- Harvey, Mathieu
- Hawley, Louis
- Hayek, Ahmad
- Hazli, Chouaib
- Hebert, Jonathan
- Hébert, William
- Helli, Sara
- Heney, Adric
- Hérard, Sandrine
- Higuita Cano, Mauricio
- Hivon, Etienne
- Hontaas, Clement
- Hossain, Nushaibah
- Ho ote, Rosalie
- Hould, Laurence
- Houtane, Rabii
- Huang, Shao Long
- Hudon, Benjamin
- Hudon, Nicolas
- Hudon, Nicolas
- Huizinga, Joshua Theodore
- Huot, Cameron
- Huot, Joanie
- Hyppolite, Jerry
- Ilunga, Bertini Luc
- Iordachescu, Ana
- Ismael, Sohane Omar
- Jabri, Mohamed-Amine
- Jadibeh, Ali
- Javadi, Babak
- Jean, Myriam
- Jedwab, David Gershon
- Jeenah, Soobir
- Je rey, Noémie
- Jeljli, Amal
- Jennings-Maisonneuve, Stéphanie
- Jeudy, Betegard
- Jilani, Firas
- Jobin, Antoine
- Johnson, Jonathan
- Joly, Samuel
- Joncas, Francis-Olivier
- Joncas-Michaud, Gabriella
- Joubert, Dominic
- Jouini, Marwa
- Joulani, Parham
- Julé, Damien
- Julien, Martin
- Kaba, Sarah
- KabassakalianMissakian, Seela
- Kadiri, Said
- Kamgaing Kemi, Durand Chancier
- Kamning Tamwouo, Edwige Carole
- Karam, Joey
- Karmouche, Omar
- Kashara, Christian
- Kashiryfar, Amir
- Kasmi, Ghizlane
- Ka i, Thiziri
- Kawak, Elias
- Keita, Manamba
- Kerdja, Nassim
- Khan, Imran
- Khechna, Rostom
- Khelifi, Ahmed
- Kibsey, Mitch
- Kiefer, Marie-Eve
- Kie er, Marie
- King, Kevin
- Kipling, Liam
- Koelbli, Derek
- Koivula, Hugo
- Kompany, Keyvan
- Konan, N’Guessan Olivier
- Kongue Tedeu, Johan Adrien
- Kouo Dibongue, Marc-Olivier
- Kpan, Monty Christian
- Kresta, Rebecca
- Kucer, Harrison Benjamin
- Kucharczkyk, Noah
- Labarca Duque, Miguel Angel
- Labbé, François-Xavier
- Labeaume, Rosalie
- Labelle, Bruno
- Labonté, Éric
- Labonté, Jérémy
- Labranche-Jacques, Jérémy
- Lacasse, Veronique
- Lacerda, Claudia Virginia
- Lacerte, Louis-David
- Lachance, Ian
- Lacoste, Sarah-Clohé
- Lacourse-Bri ain, Michael
- Ladino Ladino, Claudia Esperanza
- Laflamme, Camille
- Lafond, Gabriel
- Lafontaine, Luca
- Lagacé, Nicolas
- Laguerre, Garcia
- Lahaye, Gabrielle
- Lahmidi, Badr
- Lakhssassi, Fouzia
- Lalande, Guillaume
- Laliberté, Louis-Philippe
- Laliberté, Samuel
- Laliberté, Simon
- Lalonde-Dupuy, Didier
- Lamarche, Thomas
- Lamarre, Justine
- Lambert, Erwan
- Lambert-Song, Vincent
- Lamoureux, Benjamin
- Langevin, Mélanie
- Langlois, Guillaume
- Lapadouze-Kovrov, Arthur
- Laperrière, Samuel
- Laperrière-Beauregard, Mylène
- Lapierre, Frédérick
- Laplaine, Alexandre
- Laplante, Nicolas
- Lapointe, Joel
- Lapointe, Raphael
- Laraki, Mohamed-Hamza
- Lariche, Mehdi
- Larin, Frédéric
- Larocque, Frédéric
- Larouche, Camille
- Larouche, Félix
- Larouche, Keven
- Larouche, Mathieu
- Larouche-Tremblay, William
- Lasfar, Omar
- Lasserre, Patrick
- Latreille, Quentin
- Lau, Linda
- Lavalard, Kévin
- Lavertu, Jean-Simon
- Lavoie, Antoine
- Lavoie, David
- Lavoie, Marc-Olivier
- Lawson, Têvi Yombamé
- Lawton, Olivier
- Layouni, Siraj Mounir
- Le Gac, Céline
- Le Lann, Derek
- LeBlanc, Lévy
- Leblanc, Xavier
- LeBlanc-Lavoie, Joël
- Leblanc-Robichaud, Camille
- Lecavalier, Alex
- Leclerc, Audrey-Rose
- Leclerc, Frédérique
- Leclerc, Vincent
- Lécuyer, Thibaut
- Leduc, Félix
- Leduc, Viviane
- Leduc Boudreau, Xavier
- Lee, Youngsoo
- Lefebvre, Guillaume
- Lefrère, Matéo
- Legagneur, Keyven-Steeve
- Legault-Champagne, Jo-Eve
- Lemay, Louis-Guillaume
- Lemieux, Marc-André
- Lemieux, Nicolas
- Lemire, Nicolas
- Lemire, Sophie
- Lenchi, Hicham
- Leon Munoz, Aldo Franz
- Léonard, Samuel
- Leroy, Dylan
- Létourneau, Isabel
- Létourneau, Jordan
- Levac, Roxanne
- Levert, Guillaume
- Levesque, William
- Lhuillier, Alexandre
- Libs, Yvann
Léon Robert
- Lieberherr, Jean
- Listes, Mathieu
- Liu, Zongqi
- Liu Liong Wah, Laura Jade
- Lizee, Viktor
- Loaiza Berrio, Jovanny Alejandro
- Lot ar Asil, Amir
- Louis, Wisnie
- Luc, Christine
- Luthi, Samantha
- Maalouly, Anthony
- Maasarji, Ousama
- Mac Donald Lebeuf, Vincent
- Macek, Thomas
- Machane, Anissa
- Macias Fernandez, Alvaro Omar
- Mackowiak, Thomas
- Maharjan, Kritam
- Mahma, Imad Lotfi
- Mahmoudi, Chokri
- Maier, Philippa
- Maiga, Abdou Rasmane
- Maitre, Bertrand
- Makuka-Kivitidi, Jean-Paul
- Maltais, Simon
- Mamane, Nabil
- Mamouni, Rabah
- Mancer, Islam
- Manssour, Robert
- marceau, justin
- Marchand, Loïck
- Marchand-Pellerin, Hubert
- Marcil, Alex
- Marcoux, Alexandre
- Marin Gonzalez, Ana Julia
- Marion, Xavier
- Marmillod Rioux, Patrick
- Martel, Simon
- Martimbeau, Rémi
- Martin, Camille
- Martineau, Bernard
- Martineau, Christopher
- Martinier, Virgile
- Maruri, Andres
- Masmoudi, Karim
- Massia Therille, Clos
- Massico e, Philippe
- Masson, Laury
- Matani, Justin
- Mathieu, Marc-Antoine
- Mathis, Raphaël
- Ma a, Georges
- Maurice, André Jude
- Mazodier, Luc
- Mbene, Maxime
- McBride Savaria, Emery
- Meite, Daouda
- Melendez-Reyez, Eliseo
- Melo, Helder Luis
- Mensah, Djecika
- Meshkin Far, Azadeh
- Messa, Paul
- Métivier, Jean-Philippe
- Meynet, Yannick
- Michaud, François
- Michaud, François
- Micle e, Olivier
- Micol, Alexandre
- Migneault, Émilie
- Mikhaiel, Youanna
- Miladi, Mohsen
- Mille e, Alex
- Mimeche, Fawzia
- Minville, Mathieu
- Miranda Verastegui, Jorge Julio
- Mireault, Marie-Pier
- Mireault-Lecourt, Chloé
- Monahan, Jonathan
- Monté, Samuel
- Montembeault, Kévin
- Montes Rojas
Degola, Karina Milagros
- Monyatsi, Otlaatla
- Morales, Jomar
- Morel-Quintin, Alfred
- Morin, Joé
- Morin, Sophie
- Morin, Xavier
- Morisse e, Laurent
- Mostefaoui, Hiba Fardoz
- Moukala Sindeu, Marie Reine Serena
- Mourad, Sarah
- Movahedan, Mohammad
- Movahhedi, Omid
- Muhsin, Muhamad
- Mullally, Farid
- Muller, Julie e
- Murat, Mateo
- Murray, David
- Murray, Olivier
- Mvolo Evina Alegue, Ela
- Mwawatadi, Boniface
- Nadeau, Alexandre
- Nadeau, Gabrielle
- Nadeau, William
- Nadon, Philippe
- Nadon, Vincent
- Nadon, William
- Nagil Chediak, Stefany
- Najem, Hakim
- Naji, Siwar
- Najjar, Motaz
- Nantel, Audrey
- Naranjo Salazar, Fabio Armando
- Nasr, Alexandre
- Nasrallah, Myriam
- Nasresfahani, Mansour
- Nasser, Ali
- Naud, Richard
- Ndiaye, Mintou
- Ndiaye, Rosalie Fatimata
- Ndour, Anne Marie Ndebane
- Ne chi, Junaid
- Néron, Tristan
- Nevers, Clément
- Ng, Vincent
- Ngako Sandeu, Olympe
- Ngamga Noutcha, Millaurin Cerveau
- Ngatchui, Débonnaire
- Ngoma Mouko, ClidThierry
- Nguyen, Anh Hao Tommy
- Nguyen, Quynh Nhu Daniela
- Nguyen, Viet Thuan
- Niasse, El Hadji Adama
- Njoo, Mathieu
- Noël, Bonzil
- Nomegny Ngopdjop, Zorhely
- Nomel, Essim Eimliss Andrea
- Normand, Elliot
- Noube Tiako, Raoul
- Ntale Nyota, Régine
- Nunez, Adam
- Nunez Coronado, Omar
- O enburger, Ernest
- Ohadi, Siamak
- Orellana-Mejia, Andrew
- Ortiz, John Fabio
- Osman, Abdel Monem
- Ouarezdini, Souad
- Oua ara, Kassoum
- Ouedraogo, Tegwinde Wilfried Is
- Ouellet, Gabriel
- Ouellet, Samuel
- Ouellet, Stéphanie
- Ouelle e, Carl
- Ouendeno, Jean Faya
- Ould Mohamed, Souhila
- Paez Molina, Elisa Carolina
- Painchaud-Allard, Alexandre
- Pantel, Philippe
- Papillon-Hogue, Camille
- Papineau-de Montigny, Jasmine-Sophie
- Paquet, Ludovic
- Paquin, Brian
- Paquin, Jérémie
- Paquin, Mark (avril 2024)
- Paradis, Guillaume
- Paredes Castrillon, Je ry
- Parent-Fortin, Miguël
- Parkinson, Lucas
- Pasquinelli
Bortolozzo, Juliano
- Patel, Ashit Mukeshbhai
- Patenaude, Alexandre
- Patry, Benoît
- Pearson, Antoine
- Pei er, Danycka
- Pelletier, Domenic
- Pelletier, Vincent
- Pelletier Martinez, Carlos Eriberto
- Penney, Alex
- Pereira Dos Santos, Gabriel
- Permalloo, Hanssan
- Philip, Yoann
- Piché, Samuel
- Piché, Sébastien
- Pierre, Harold
- Pilon, Jeremy
- Pilote-Boisse, Mathieu
- Piña Fulano, Jasson Eduardo
- Pinet, Charles-Antoine
- Pi et, Alexi
- Plante, Josée
- Plourde, William
- Podevin, Claire
- Poirier, Jonathan
- Poirier, Simon
- Poirier-Rouillard, Antoine
- Pollet, Johanna
- Potiez, Laurent
- Potvin, Alexis
- Potvin, Marc
- Poulin, Felix
- Poulin, Jessica
- Pouliot, Marc-Antoine
- Prévost, Raphaël
- Prince-Clément, Jacob
- Procureur-Derveau, Mathieu
- Provost, Julien
- Qiao, Ningxin
- Quémeneur, Marine
- Quintal, Jean-Philippe
- Rachiele-Tremblay, Julien
- Racine, Nicolas
- Radieh, Hayat
- Rahem, Akli
- Rakotondranaivo, Avotra Tojosoa
- Ramelina, Andrianahasina Mihar
- Ramirez Neyra, Stéphanie
- Rancourt, Francis
- Ranger, Frédérick
- Rankin, Kellan
- Ranmal, Amaara
- Raymond, Tommy
- Renaud, Antoine
- Reneault, Pierre-Olivier
- Rétho, Baptiste
- Revel, Corinne
- Revoltos Fort, Jordi
- Rezaeian, Marjan
- Rezazad Gohari, Ali
- Rezendes, Kayla
- Rhéaume, Justine
- Riano Oyuela, Camilo Andres
- Riedel, John
- Rincon Salazar, Diana
- Rioux-Joyal, Amélie
- Rives, Damien
- Roberge, Marc-Antoine
- Robert, Francis
- Robillard, Alexandre
- Robitaille-Beaumier, Maxim
- Rochefort-Beaudoin, Thomas
- Roche e, Samuel
- Rodrigo, Daniel
- Rodrigue Doyon, Corinne
- Roger, Alexandre
- Roger, Muriel
- Rondeau, Sylvain
- Rondeau, Victor
- Roquebert, Frédéric
- Rose, Jean-François
- Ross, Marilyn
- Rouillier, Francis
- Rousguisto-Pouzenc, Jean-Philippe
- Routhier, Mélanie
- Rowan, Zachary
- Roy, Claudia
- Roy, Emmanuel
- Roy, Frédéric
- Roy, Justin
- Roy, Sophia
- Roy, Valérie
- Roy Lacouture, Pierre
- Roy-Laroche, Marylou
- Royer, Philippe
- Rudhar, Puneet
- Ruel, Catherine
- Ruel, Gabriel
- Rustan, Mark
- Rustom, Ahmad-Salem
- Rychard, Ma hew
- Saadé, Joe
- Saadeh, Nada
- Sabbagh, Majd
- Sachdeva, Rishabh
- Sadaka, Charles
- Sadouni, Charaf Eddine
- Saeidi Rizi, Ali
- Saidi, Sarra
- Saikali, Nadim
- Sakell, William
- Sakka, Yasser
- Sakr, John
- Salais Sigala, Jose Enrique
- Salamé, Karen
- Salgado de la Mora, Daniel
- Salimi, Soroush
- Samson, Jimmy
- Sanabria Pinilla, Yan
- Sandjakeddine, Mohammed
- Sarasin, Mark
- Sarraf, Rose e
- Sarrazin, Julien
- Sauquet, Héloïse
- Savard-Bélanger, Alexandre
- Savoie, Jean-Noël Junior
- Savoie, Mathieu
- Schwartz, Jean-Baptiste
- Sebti, Jad
- Seddiki, Mohamed Lamine
- Sedighian, Kiarash
- Sefaihi, Mohamed
- Séguin, Philippe
- Seid, Melissa
- Sekkat, Ali
- Selim, Bassant
- Selmi, Saber
- Senécal-Léonard, Emilie
- Serhan, Othman
- Serieys, Romain
- Serna Restrepo, Camilo
- Shaath, Ramadan
- Shahmir, Vahid
- Shaik, Mohammed Saif
- Shalash, Giath
- Shamas, Bushra
- Shareef, Mohammed Omer
- Shin, Benjamin
- Shousha, Florence
- Sia, Edgard Tisson
- Sikadi Fongang, Eric
- Sisbane, Amal
- Sivakumar, Anoja
- Skidds, Philippe
- Slimane, Rabii
- Smit, Norman
- Smith, Matthew Robert
- Sonnic, Alban
- Sorgho, Stephane A. Arantes
- Sosa Ruiz, Danilo Andrés
- Soufi, Safia
- Souidi, Rania
- Soulière, Marc-Olivier
- Souno, Ibrahima
- Souza das Chagas, Igor
- Squalli Houssaini, Zineb
- St-Germain, Alexandre
- St-Hilaire, Gabriel
- St-Hilaire, Guillaume
- St-Jacques, Nicolas
- St-Pierre, Benjamin
- St-Pierre, Xavier
- St-Pierre-Lamy, Renaud
- Staili, Rizk
- Stocco, Michele
- Suarez Cariel, Anirak del Valle
- Suos, Thina
- Taghizadeh, Mina
- Tahmi, Raouf
- Tale Ponga, Donato
- Taleb, Mohammed Riad
- Talih, Samer
- Tandina, Mahamane
- Tanguay, Francois
- Tanguay, Pier-Luc
- Tanguay-Rioux, Fabrice
- Tapia Descals, Diego
- Tardif, Maria-Bella
- Tatar, Vasile-Dani
- Tatchum Wabo, Thierry Landry
- Tatitsche , Bethsabée
- Tawa, Isabelle
- Tazi, Youness
- Tchoupou Ndemlabi, Marcel Paulin
- Tega Tega, Josaphat Landry
- Tekete, Cheick Sidya
- Tellabi, Nezar
- Tellier, Zachary
- Tétrault, Philippe
- Théberge, Samuel
- Thériault, Benoit
- Therrien, Alexandre
- Therrien, Nicolas
- Thibault, Laurie
- Thibault, Marc-André
- Thibault, Marc-Olivier
- Thibault, Tristan
- Thibodeau, Samuel
- Thorin, Ma hieu
- Tiameni Wappi, Léonel
- Tie Dje Bi, Gohi Constant
- Tir, Kevin
- Torrealba Lamas, Maria Valeria
- Totier, Jeremy
- Toubassy, Jean
- Tounoudjou Yanga, Aubin Dimitri
- Toupin, Nicolas
- Tourangeau, Samuel
- Toushan, Yolla
- Tran, Kevin
- Travers, Damien
- Tremblay, David
- Tremblay, Joey
- Tremblay, Laurie
- Tremblay, Pascal
- Tremblay, Rafael
- Tremblay, Roxanne
- Tremblay, Simon
- Tremblay-Noël, Emma
- Tremblay-Ouimet, Vincent
- Tria, Abdelkader
- Truong, Gillian
- Truong, Luni
- Tsen You, Gordon
- Tshimanga, Steve Biaya
- Tuphile, Quentin
- Turco e, Marc-André
- Turco e-Fitzgerald, Marc-Antoine
- Turgeon, Louise
- Turmel, Christopher
- Urdaneta Velasquez, Marielba Margarita
- Valcourt, Emmanuel
- Vanquathem, Thibaut
- Varadaradjou, Daniel
- Vargas, Andres
- Vaslin, Nicolas
- Vassal, Orlane
- Veilleux, Etienne
- Vellet, Jean-François
- Veneziano, Jacques
- Venne, Alexandre
- Verville, Marc-André
- Veysey, Stuart Owen
- Vigneault, Patrick
- Villeneuve, Joël
- Villeneuve, Nicolas
- Ville e, Thomas
- Vucovan, Marius Ionel
- Wade, Ibrahima
- Wade, Talla
- Wagner, Aidan
- Watson-Evans, Charles Bailey
- Wiezel, Thomas
- Wojtaszczyk, Patrick
- Wong, Chak Tong
- Wonga, Marius
- Yamga Bachir, Khalil Fharid
- Yang, Zhilin
- Yelle, Marie-Pier
- Ymele Kenfack, Emmanuel Daudet
- Yousfi, Amir
- Zarate Diaz, Diego Alexander
- Zeidan, Karim Ala
- Zemani,
Mohammed Lamine
- Zerbo, Mouhamed Arnot L.
- Zerradi, Hicham
- Zhang, Feng
- Zhang, Tong
- Zharkova, Nadezda
- Zongo, Patrick Rodrigue
THE CALLING OF AN ENGINEER
La Société des Sept Gardiens Inc. en collaboration avec le Parc olympique.
ÉDITION SPÉCIALE LIMITÉE!
Seulement 500 exemplaires disponibles.
99 $ chacun, taxes et frais d'envoi compris.
JONCS D'INGÉNIEUR(E)S FABRIQUÉS À PARTIR DE L'ACIER RÉCUPÉRÉ DE L'ANCIENNE TOITURE DU STADE OLYMPIQUE DE MONTRÉAL.
Dessin du Stade olympique et inscription «SO 1976» gravés à l'intérieur du jonc.
Vues aériennes des glissades d’eau du parc aquatique de Bromont, où prouesse d’ingénierie et calculs précis de débit et de vitesse se conjuguent pour garantir des sensations fortes et la sécurité du public.
LE GÉNIE DU DIVERTISSEMENT AQUATIQUE
Une visite des parcs aquatiques tout en ingénierie, ça vous dit ? 1,2,3, go ! C’est parti, les pieds en avant dans la glissade !
Pour le plaisir de toute la famille, les parcs aquatiques proposent une multitude de spaghe is entrelacés et de toboggans multicolores, de rivières tranquilles, de sauts et autres distractions aquatiques d’où jaillissent éclaboussures, rires et frissons de frayeur. Mais rien à craindre, ingénieures et ingénieurs en génie civil, génie hydraulique, génie mécanique et autres ont veillé à la sécurité du public.
Le défi structural
Les parcs aquatiques sont conçus avec des éléments standardisés produits en série, mais assemblés sur mesure pour donner à chaque parc sa particularité, parfois en profitant de la topographie. Les glissades sont des éléments moulés en fibre de verre assemblés de façon étanche pour éviter la perte d’eau, et sans accroc pour ne pas blesser les adeptes. Elles sont installées sur des rails eux-mêmes supportés par des colonnes. « La principale diculté, c’est toujours d’établir les charges », commente Pierre Girard, ing., président
: Bromont, montagne d’expériences
Photos
LES GLISSADES SONT DES ÉLÉMENTS MOULÉS EN FIBRE DE VERRE ASSEMBLÉS DE FAÇON ÉTANCHE POUR ÉVITER LA PERTE D’EAU, ET SANS ACCROC POUR NE PAS BLESSER LES ADEPTES.
«
Une particularité de ces structures, c’est le moment exercé au pied des colonnes, qui ont
tendance à vouloir tourner. »
PIERRE GIRARD,
ING., PRÉSIDENT DE GIRARD-HÉBERT
de Girard-Hébert, une entreprise spécialisée dans les installations aquatiques.
Comme n’importe quel bâtiment, toute ce e structure doit en e et être dimensionnée pour résister aux charges latérales, comme le vent et les séismes, et aux charges gravitaires exercées par le poids de la structure elle-même et ce qu’elle supporte. En outre, même si parc aquatique rime avec été, il faut penser à l’hiver et au poids de la neige, car les glissades ne sont pas déneigées, ni démontées. Toutes ces charges sont transférées aux fondations en béton qui doivent être surdimensionnées par rapport à celles d’un bâtiment. « Une particularité de ces structures, explique Pierre Girard, c’est le moment exercé au pied des colonnes, qui ont tendance à vouloir tourner. »
C’est que les mouvements dans les virages génèrent des déformations dans la glissade, qui se répercutent dans la structure jusqu’au pied des colonnes. « Le problème n’est pas nécessairement le poids, mais les déformations qui créent un moment sur l’ancrage, précise Claudie Troie, ing., directrice de projet au parc aquatique de Bromont. On doit surdimensionner les semelles de fondation pour s’assurer qu’il n’y a pas de mouvement. » C’est au fabricant de glissades d’établir les charges requises pour la structure et ensuite à une entreprise de génie civil de concevoir les fondations en conséquence.
Enfin, pour s’élancer dans la glissade, il faut se rendre en haut de la structure par un escalier qui doit répondre aux exigences de la section du Code de construction du Québec sur les lieux de baignade. Garde-corps, hauteur des marches, contre-marches, paliers… tout y est prescrit.
La
gestion de l’eau
Pour une meilleure glisse, il faut faire couler de l’eau dans les glissades, ce qui requiert une pompe pour que l’eau se rende en haut de la structure. « Il y a toujours un petit bassin de départ où l’on envoie l’eau, entre 300 et 500 gallons [entre 1360 et 2300 litres, environ] par minute », décrit Pierre Girard, à propos des parcs aquatiques qu’il a réalisés. La glissade finit sa course à l’horizontale où un fond d’eau ralentit les personnes en faisant o ce de
« Le problème n’est pas nécessairement le poids, mais les déformations qui créent un moment sur l’ancrage. On doit surdimensionner les semelles de fondation pour s’assurer qu’il n’y a pas de mouvement. »
CLAUDIE TROIE, ING.
DIRECTRICE DE PROJET AU PARC AQUATIQUE DE BROMONT
1 Conduite d’amenée d’eau entre un réservoir de compensation et l’aspiration de pompes de glissades
2 Supports et glissades d’eau en fibre de verre.
3 Pompe de filtration pour bassin de 2 000 000 litres d’eau
4 Filtres au sable horizontaux pour un bassin de 2 000 000 litres d’eau
5 Pompes pour glissades d’eau, valves et conduites POUR
PAR SOUCI D’EFFICACITÉ
ÉNERGÉTIQUE DU SYSTÈME DE POMPAGE, LE DIAMÈTRE ET LE TRAJET DES CONDUITES DOIVENT
ÊTRE OPTIMISÉS POUR RÉDUIRE LES PERTES.
frein hydraulique. Il arrive aussi que la glissade se termine par un petit plongeon dans une piscine. Dans les deux cas, l’eau est remise en circulation et renvoyée en haut de la glissade. « On recycle la même eau, mentionne Pierre Girard. En début de saison, il faut beaucoup d’eau pour remplir les réservoirs, mais une fois qu’ils sont remplis, on ne fait que compenser les pertes dues à l’évaporation. » Par souci d’efficacité énergétique du système de pompage, le diamètre et le trajet des conduites doivent être optimisés pour réduire les pertes. « Si on a de petites veines obstruées, le cœur travaille plus fort pour un même débit. C’est la même chose pour le circuit d’eau d’une glissade ; on ne veut pas surdimensionner un moteur pour compenser une obstruction dans le réseau », signale Pierre Girard.
Si tout est fait pour circulariser l’eau, c’est qu’elle a été chau ée et traitée pour répondre aux exigences du Règlement sur la qualité de l’eau des piscines et autres bassins artificiels. Une autre pompe fait passer l’eau dans un filtre, généralement au sable. L’eau est ensuite chlorée et son pH est ajusté. Tout ce système doit être conçu en fonction du volume d’eau à traiter, et Pierre Girard indique qu’il est plus facile d’assurer la qualité de l’eau pour de grands volumes que pour de petits volumes. « C’est pour ce e raison qu’on trouve une piscine à vagues au début du circuit de beaucoup de parcs aquatiques », fait-il observer.
La sécurité est assurée et les frissons peuvent se vivre dans la rigolade !
Valérie Levée, journaliste.
« On tente de reproduire l’e et qu’on aurait en sautant d’une falaise ; un des défis qu’on a est de déterminer quelle structure et quel parement de décor utiliser pour reproduire l’e et d’une roche. »
CLAUDE PÉLOQUIN, vice-président et directeur général de la station de ski de Bromont
Nouvelles sensations à Bromont
En 2026, le parc aquatique de Bromont élargira son o re de glissades pour un public avide de sensations fortes. Juchée en haut d’une pente, une tour donnera accès à de nouvelles glissades totalisant près de 20 mètres de haut. Mais ce n’est pas tant la hauteur que la verticalité qui donnera des frissons.
Deux glissades s’apparentent à un mur qui simule l’absence de gravité. « On est propulsés vers le haut sur un radeau, puis on plane un instant dans le haut du mur et après, on redescend », décrit Claude Péloquin, vice-président et directeur général de la station de ski de Bromont.
Une troisième glissade démarre dans une capsule dans laquelle on entre une personne à la fois. « Au moment du départ, le plancher s’ouvre sur la glissade, dit Claude Péloquin. Le départ est vertical pour donner une sensation forte, et ensuite, il y a une courbe. » La glissade se termine par un bain d’arrêt en passant devant un détecteur de mouvement qui donne le signal pour que la personne suivante entre à son tour dans la capsule. Enfin, celles et ceux qui veulent vraiment s’élancer dans le vide pourront sauter dans un bassin à partir d’une plateforme. « On tente de reproduire l’e et qu’on aurait en sautant d’une falaise ; un des défis qu’on a est de déterminer quelle structure et quel parement de décor utiliser pour reproduire l’e et d’une roche », indique Claude Péloquin.
Un autre défi sera de réaliser tous ces travaux durant l’été 2025 tout en maintenant les glissades existantes ouvertes au public.
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Illustration schématisée montrant les nombreuses fonctionnalités potentielles d’un microréseau électrique.
TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
DES RÉSEAUX À TAILLE HUMAINE
Plus d’une décennie après l’e royable catastrophe qui a dévasté son centre-ville, la municipalité de Lac-Mégantic voit grand vers l’avenir grâce à un microréseau électrique. Regard sur ce e lu e contre la dépendance au pétrole, un électron à la fois.
« On vise à devenir des leaders de la transition énergétique. »
MATHIEU PÉPIN, ING. , M. ING
CHARGÉ DE PROJETS EN TRANSITION ÉNERGÉTIQUE À LAC-MÉGANTIC
« La province pourrait être en panne au grand complet, le centre-ville de Lac-Mégantic serait encore illuminé », déclare fièrement l’ingénieur Mathieu Pépin, chargé de projets en transition énergétique. C’est que sa municipalité est munie depuis 2021 du tout premier microréseau du Québec. « On vise à devenir des leaders de la transition énergétique », lance-t-il, plein d’ambition. Lac-Mégantic est en bonne voie pour y arriver au moyen de ce laboratoire à ciel ouvert sur l’avenir énergétique.
Réseau électrique local
D’abord, qu’est-ce qu’un microréseau ? En simple, il s’agit d’une version réduite d’un réseau électrique traditionnel. « Tout ce qu’un réseau peut faire, un microréseau le fait aussi », résume l’ingénieur Miloud Rezkallah, professeur au Département d’informatique et d’ingénierie à l’Université du Québec en Outaouais. « Plusieurs sources d’énergie sont gérées de manière centralisée, ajoute-t-il. Ce peut être de l’éolien, du solaire, de l’hydroélectricité. Ce réseau dispose d’un système de traitement de données en temps réel et peut alimenter des charges en continu avec une grande stabilité. »
Ces réseaux nouveau genre visent divers objectifs selon l’endroit où ils sont déployés. Dans le cas de Lac-Mégantic, en plus de servir de système d’appoint en cas de panne, le microréseau peut aussi o rir des électrons supplémentaires en période de demande accrue. Au Québec, ces périodes, appelées « pointes », surviennent quand le mercure plonge et que nos systèmes de chau age fonctionnent à plein régime. Car, explique Miloud Rezkallah, « le réseau électrique du Québec est conçu actuellement pour répondre aux périodes de pic de consommation », qui s’élèvent annuellement à une poignée d’heures seulement. En répartissant des microréseaux capables de compenser ces moments de pointe aux quatre coins de la province, l’imposante infrastructure servant actuellement à ces rares occurrences pourrait être mise à contribution pour décarboner d’autres
secteurs de notre économie. Mieux : en période de grande productivité, les microréseaux pourraient carrément venir nourrir le réseau principal.
Dans le Nord-du-Québec, les microréseaux sont essentiels pour achever la décarbonation du réseau électrique de la province. Car si la quasi-totalité de l’électricité produite par Hydro-Québec est en e et de couleur verte, 43 % de ses émissions de GES proviennent de centrales thermiques autonomes qui desservent des communautés trop éloignées pour être reliées au réseau principal. D’ici 2030, la société d’État a pour objectif « d’approvisionner globalement les réseaux autonomes en énergie propre à 80 % », peut-on lire dans le Plan d’approvisionnement 2023-2032.
Bientôt près de chez vous ?
À quand un Québec recouvert de microréseaux ? Miloud Rezkallah estime que nous avons déjà toutes les cartes en main pour y parvenir : « L’équipement existe : les panneaux solaires, l’éolien, les ba eries, les logiciels de gestion. Su t de tout intégrer ensemble. »
Chef d’équipe du système énergétique de l’avenir à Hydro-Québec, l’ingénieur Patrick Martineau se montre plus circonspect : « On rencontre encore de multiples défis techniques. C’est quand même une technologie qui touche le réseau à moyenne tension. Pour gérer un microréseau, ça demande un corps de métier spécialisé, une expertise spécifique. » C’est justement pour apprendre comment déployer ces réseaux de l’avenir que la société d’État continue à tirer des leçons de l’expérience menée à Lac-Mégantic. Ironiquement, un frein au déploiement de ce e technologie au Québec est notre production d’énergie « presque à 100 % propre », constate Miloud Rezkallah. Pourquoi concentrer nos e orts à installer un microréseau alors que le réseau principal n’a pas besoin d’être remplacé ? Sans compter que « les surcoûts de la technologie demeurent assez élevés », précise Patrick Martineau. Il voit tout de
« Tout ce qu’un réseau peut faire, un microréseau le fait aussi. »
MILOUD REZKALLAH, ING., PH. D. PROFESSEUR AU DÉPARTEMENT D’INFORMATIQUE ET D’INGÉNIERIE À L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC EN OUTAOUAIS
« On parle de plusieurs équipements, comme une thermopompe, un accumulateur thermique. Les gens se retrouvent avec deux thermostats dans leur logement et ils doivent savoir comment un système se comporte par rapport à l’autre. »
PATRICK MARTINEAU, ING., CHEF D’ÉQUIPE DU SYSTÈME ÉNERGÉTIQUE
même un potentiel à ces infrastructures, notamment « partout où il y a des enjeux de qualité de service ». Bref, ce n’est pas demain la veille que vous verrez apparaître un microréseau dans votre cour arrière.
Jamais sans les humains
Au-delà des spécificités techniques de ce type d’installation, il faut aussi que les gens qui en bénéficient se l’approprient. « Si on continue à consommer autant pendant une panne, le réseau ne durerait pas plus qu’une demi-heure », souligne Mathieu Pépin. Le Québec se classe d’ailleurs parmi les plus gros consommateurs d’énergie à l’échelle mondiale. Pour que les microréseaux fonctionnent, il faudra aussi développer des compétences en e cacité énergétique. Ces réflexions s’inscrivent notamment dans ce que Miloud Rezkallah appelle « énergie 5.0 », un paradigme qui tire avantage de technologies comme l’Internet des objets et l’intelligence artificielle. Malgré le haut niveau d’automatisation, il demeure que les usagères et les usagers
DE L’AVENIR À HYDRO-QUÉBEC
doivent comprendre le système pour l’utiliser correctement. « On parle de plusieurs équipements, comme une thermopompe, un accumulateur thermique, illustre Patrick Martineau. Les gens se retrouvent avec deux thermostats dans leur logement et ils doivent savoir comment un système se comporte par rapport à l’autre. » L’ingénieur insiste sur la nécessité de développer la « li ératie technologique » de toute la population pour garantir une intégration en douceur.
Pour Mathieu Pépin, une chose est claire : l’implantation du microréseau de Lac-Mégantic a permis à la population de mieux prendre conscience de sa consommation d’électricité. « Les gens constatent que l’électricité est une ressource précieuse, se réjouit l’ingénieur. La mise en place de microréseaux électriques permet de créer des capacités locales, de faire en sorte que les gens, ici, deviennent des chefs de file de l’énergie. »
William ériault, journaliste.
UN PREMIER MICRORÉSEAU ÉLECTRIQUE AU QUÉBEC
Le microréseau est branché au réseau principal d’Hydro-Québec, mais la zone îlotable peut être isolée du réseau principal. Lorsqu’elle est débranchée, ce e zone est alimentée par les panneaux solaires ( ) et par l’énergie accumulée dans les ba eries lithium-ion ( ). Ces dernières sont utilisées pour prolonger la période d’ilotage ou pour gérer la pointe de consommation en période hivernale. Le système de commande centralisé ( ) gère les flux d’électricité en se basant sur des données historiques et sur les prévisions météo pour anticiper la demande.
LE POTENTIEL DU PHOTOVOLTAÏQUE
1
En 2023, la production totale d’électricité provenant des panneaux solaires était de 601 MWh.
2
Le microréseau alimente : - 57 logements - 3 maisons - Le système d’éclairage du centre-ville
3
20 autres bâtiments destinés à des activités commerciales et de services
4
D'avril à septembre, la production d’énergie solaire est en mesure de subvenir à environ 30 % ou 40 % de la consommation totale d’énergie.
ENGAGÉE CONTRE
Anne-Catherine Tremblay, ing. LES GES
Ingénieure de projet, Anne-Catherine Tremblay, ing., a choisi le génie des bioressources pour participer directement à la préservation de l’environnement.
Adolescente éprise de nature et de camping, Anne-Catherine Tremblay n’hésitait pas à rappeler à sa famille — notamment à ses parents qui exercent tous deux la profession d’ingénieur — l’importance de réduire la consommation d’eau et les déchets, et elle passait à l’action. Rien d’étonnant, dans ces conditions, qu’elle s’oriente vers le programme de génie des bioressources de l’Université McGill. « La formation me semblait tournée vers les solutions concrètes, techniques, pour mieux utiliser nos ressources et assurer la durabilité de l’environnement », explique ce e amoureuse de la biologie.
Ses études, terminées en 2016, la confortent dans son intuition. La combinaison d’ingénierie bioenvironnementale, qu’il s’agisse de la connaissance des sols, de l’eau, de la gestion des déchets organiques, et des cours portant sur la bioproduction ou les bioprocédés la passionne. L’utilisation des
Les réservoirs de l’usine de biométhanisation de Rivière-du-Loup transforment les déchets en biogaz. L’ingénieure Anne-Catherine Tremblay optimise leur conception, crée la flore bactérienne et teste l’e cacité des processus de production.
déchets pour la production d’énergie renouvelable, découverte à l’occasion d’un stage à la fin de son baccalauréat, lui indique la voie professionnelle à suivre.
Dès lors, Anne-Catherine Tremblay cumule une série de projets en biométhanisation afin de répondre à une promesse qu’elle s’est faite : celle que chaque heure consacrée à son travail perme e de faire baisser la concentration de gaz à e et de serre (GES) dans l’atmosphère. En e et, ce processus contribue justement à réduire les émissions de méthane. Plutôt que de libérer un gaz 25 fois plus nocif que le gaz
Photo : JoanSullivan
carbonique lorsqu’ils se retrouvent dans les centres d’enfouissement, les détritus subissent une transformation biologique à l’intérieur des digesteurs grâce aux bactéries. Cela permet de récupérer le méthane alors produit, puis de l’utiliser comme substitut au gaz naturel, soit dans le réseau gazier québécois ou directement sur le lieu de production.
Au cœur de plusieurs démarrages d’usines de biométhanisation
L’autre atout de la biométhanisation pour l’ingénieure qui travaille pour le cabinet de génieconseil Cima+, c’est la production en fin de processus de fertilisant de très haute qualité. Elle qui a étudié la croissance des plantes souligne que les cultures ne peuvent que bénéficier de l’apport d’un engrais e cace et dépourvu de contaminants. En plus, son utilisation réduit les intrants chimiques au champ.
« La formation me semblait tournée vers les solutions concrètes, techniques, pour mieux utiliser nos ressources et assurer la durabilité de l’environnement. »
ANNE-CATHERINE TREMBLAY, ING.
INGÉNIEURE DE PROJET EN ÉNERGIE ET RESSOURCES AU CABINET-CONSEIL CIMA+
« La complexité du marché de l’énergie et de la réglementation québécoise retarde l’aboutissement des projets. Les choses avancent mieux en Ontario ou aux États-Unis. »
ANNE-CATHERINE TREMBLAY, ING.
INGÉNIEURE DE PROJET EN ÉNERGIE ET RESSOURCES AU CABINET-CONSEIL CIMA+
QUELQUES DONNÉES SUR LE GÉNIE DES BIORESSOURCES
40 étudiantes et étudiants terminent chaque année un baccalauréat en génie des bioressources à l’Université McGill, qui prévoit plus que doubler ses e ectifs d’ici quelques années.
Augmentation de 300 % du nombre de diplômées et diplômés depuis 20 ans.
L’Université Laval propose un baccalauréat en génie agroenvironnemental.
Principe
Au fil de sa carrière, Anne-Catherine Tremblay participe ainsi à la mise sur pied, à Rivière-du-Loup, de la première usine de biométhanisation du Québec pour le traitement des matières organiques résidentielles et industrielles de la région dès 2015 (voir l’encadré). Puis, elle se lance dans le démarrage de procédés de biométhanisation des boues d’une station d’épuration à La Prairie et à Mont-Saint-Hilaire, avant de réfléchir avec d’autres au futur centre de biométhanisation des matières organiques de l’agglomération de Québec. Il verra finalement le jour en 2024.
Curieuse de nature, ce e mère de trois jeunes enfants s’implique actuellement dans toutes les phases de plusieurs centres d’envergure en biométhanisation, qu’il s’agisse de la conception, du choix des équipements, de la gestion de projet ou de la formation du personnel.
Pour l’avenir, Anne-Catherine Tremblay fonde beaucoup d’espoir sur l’utilisation de
ce processus dans d’autres secteurs, en particulier dans les milieux forestier et agricole. Depuis quelques années, elle étudie notamment un projet pour traiter les lisiers de 600 vaches à She ord, en Estrie. Cela l’a amenée à trouver des moyens pour simplifier les opérations et les rendre plus robustes. « La complexité du marché de l’énergie et de la réglementation québécoise retarde cependant l’aboutissement des projets, déplore l’ingénieure. Les choses avancent mieux en Ontario ou aux États-Unis. » Optimiste malgré tout, Anne-Catherine Tremblay espère voir arriver ici de nouvelles technologies pour rendre la biométhanisation plus e cace. Et de mentionner, par exemple, l’utilisation d’hydrogène pour améliorer la production de méthane comme substitut au propane. Une façon encore une fois pour elle de comba re les GES.
Pascale Guéricolas, journaliste.
de la première usine municipale de biométhanisation à Rivière-du-Loup
Boules de quilles, restes de tente, métal, le contenu de certains des premiers bacs bruns réceptionnés au centre de biométhanisation donne bien du fil à retordre aux équipes de travail. D’abord stagiaire, puis embauchée par la Société d’économie mixte d’énergie renouvelable de la région de Rivière-du-Loup, Anne-Catherine Tremblay, ing., participe à la conception et à l’amélioration de l’usine en choisissant des équipements et en testant leur e cacité. Il faut d’abord créer la flore bactérienne, utilisée dans les grands digesteurs pour traiter la matière. Puis, me re en place la connexion avec le site d’enfouissement des déchets, situé à quelques kilomètres du centre de traitement, pour récupérer le méthane. Sans oublier les processus pour s’occuper des eaux, du biogaz, et liquéfier le biométhane en le séparant du gaz carbonique. Bien des e orts sont investis également dans la captation du plastique avant la production du fertilisant agricole pour s’assurer de sa haute qualité.
Énergie
Gaz naturel renouvelable
Animaux et production agricole
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La professeure Soumaya Cherkaoui, ing. chez Calcul Québec oú réside l’ordinateur quantique MonarQ.
À LA CONQUÊTE DE SES MYSTERES INFORMATIQUE QUANTIQUE
Grâce à sa puissance, l’informatique quantique décuple les possibilités de simulations complexes et d’optimisation, mais risque aussi de rendre obsolètes les méthodes de chi rement actuelles utilisées pour faire face au cyberpirates. Gros plan sur ses défis et ses promesses avec la professeure Soumaya Cherkaoui, ing.
MonarQ, c’est le nom de l’ordinateur quantique que Calcul Québec a acheté à Anyon Systems, une entreprise montréalaise. À Bromont, PINQ2, la plateforme d’innovation numérique et quantique du Québec, héberge aussi un ordinateur quantique, l’IBM Quantum System One. La force de ces ordinateurs réside dans l’utilisation de qubits, capables d’exister dans plusieurs états superposés, contrairement
aux bits de nos ordinateurs classiques qui n’existent que dans deux états : le 1 et le 0. Si la superposition quantique permet à un qubit d’encoder simultanément plusieurs états, l’intrication quantique corrèle ces états de manière exponentielle, tandis que l’interférence quantique amplifie les solutions optimales, ouvrant ainsi l’exploration parallèle d’un vaste espace de configurations.
« Imaginez un labyrinthe. En informatique classique, les chemins sont explorés un par un, alors qu’en quantique, toutes les trajectoires sont explorées à la fois. »
SOUMAYA CHERKAOUI, ING., PROFESSEURE AU DÉPARTEMENT DE GÉNIE
INFORMATIQUE ET GÉNIE LOGICIEL, POLYTECHNIQUE MONTRÉAL
UNE COURSE CONTRE LA MONTRE A COMMENCÉ POUR DÉVELOPPER DES ALGORITHMES QUI, PAR LEURS PROPRIÉTÉS MATHÉMATIQUES,
POURRONT RÉSISTER AUX ATTAQUES QUANTIQUES.
Un champ transdisciplinaire
Le développement de l’informatique quantique repose sur des compétences dans de nombreux domaines.
Mécanique quantique et science des matériaux pour améliorer la performance des ordinateurs quantiques ;
Outils mathématiques de calcul algorithmique, calcul quantique et simulation pour développer la programmation quantique ;
Science des matériaux, cryptographie et intelligence artificielle pour la transmission de l’information quantique et la cybersécurité.
Les nombreuses disciplines — la logistique, la finance, la chimie, la climatologie, etc. — qui utilisent les simulations informatiques et l’intelligence artificielle pourraient bénéficier de l’informatique quantique et faire appel aux compétences a érentes.
« Imaginez un labyrinthe. En informatique classique, les chemins sont explorés un par un, alors qu’en quantique, toutes les trajectoires sont explorées à la fois », illustre Soumaya Cherkaoui, ing., professeure au Département de génie informatique et génie logiciel à Polytechnique Montréal. L’informatique quantique devient réalité dans des entreprises proposant déjà l’accès à des processeurs quantiques par le nuage.
La cybersécurité à réinventer
Forte de ces capacités uniques, l’informatique quantique accélère les simulations complexes et facilite la recherche de solutions optimales grâce, entre autres, à des applications en logistique, en finance ou en recherche pharmaceutique. Ce e force de calcul représente toutefois aussi une menace, car elle perme rait de briser les algorithmes de cryptographie classiques. Cependant, la défense s’organise. Une course contre la montre a commencé pour développer des algorithmes qui, par leurs propriétés mathématiques, pourront résister aux a aques quantiques.
L’informatique quantique fournit aussi des pistes pour bloquer les cyberpirates. Une première piste passe par la distribution quantique des clés. Explication : lorsqu’une entité A transmet des données à une entité B, celles-ci sont chi rées avec une clé encodée par la technologie quantique et transmise par un canal quantique. Toute interception modifie irréversiblement les états quantiques : le qubit intercepté perd ses propriétés quantiques et se transforme en bit classique. Ce e altération
AU COEUR DE MONARQ
L’ordinateur quantique de Calcul Québec, hébergé à l’ÉTS, a été fabriqué par Anyon Systems, une entreprise montréalaise.
L’INFORMATIQUE QUANTIQUE ACCÉLÈRE LES SIMULATIONS COMPLEXES ET FACILITE LA RECHERCHE DE SOLUTIONS OPTIMALES
GRÂCE, ENTRE AUTRES, À DES APPLICATIONS EN LOGISTIQUE, EN FINANCES OU EN RECHERCHE PHARMACEUTIQUE.
Trouver la solution optimale
L’informatique quantique donne un nouvel élan à la simulation et à la recherche de solutions optimales.
Par exemple, Soumaya Cherkaoui mène des recherches sur l’optimisation quantique de l’allocation des ressources dans les réseaux de communication. Son travail exploite les capacités des algorithmes quantiques pour maximiser l’e cacité spectrale et énergétique, tout en répondant aux demandes croissantes de capacité, de fiabilité et de latence ultrafaible.
D’autres applications incluent la recherche d’itinéraires optimaux, la simulation moléculaire pour la recherche de médicaments, l’évaluation des stratégies d’investissement…
devient détectable par A et B, ce qui conduit au rejet de la clé.
La deuxième piste repose sur les simulations quantiques, qui perme ent de tester des scénarios de sécurité plus complexes et de mieux se préparer aux a aques.
Enfin, la troisième piste, explorée par Soumaya Cherkaoui, fait appel à l’apprentissage automatique quantique. L’objectif est d’exploiter des algorithmes quantiques pour révéler des corrélations ou des motifs complexes dans les données par l’apprentissage automatique quantique afin d’améliorer la détection de cybera aques sophistiquées et d’anomalies subtiles.
Un monde limité, mais déjà vaste
L’informatique quantique est en marche, mais elle n’en est qu’à ses premiers pas, notamment parce que les ordinateurs quantiques n’o rent qu’un nombre limité de qubits. « Quand on développe des algorithmes quantiques, il faut tenir compte du nombre de qubits que l’on peut utiliser », explique Soumaya Cherkaoui. La décohérence, où les qubits perdent leur état quantique en interagissant avec l’environnement, est une autre contrainte majeure.
« Maintenir la cohérence des qubits, essentielle pour les opérations, reste un défi », précise l’ingénieure. Or, la décohérence limite sévèrement le nombre d’opérations réalisables.
Malgré les défis, d’importantes avancées sont a endues grâce aux feuilles de route prome euses d’entreprises visant des qubits logiques stables et des systèmes de correction d’erreurs. La professeure voit l’informatique quantique comme « un domaine révolutionnaire, exigeant une refonte des approches algorithmiques et a irant de plus en plus d’étudiantes et d’étudiants enthousiasmés par son potentiel ».
Valérie Levée, journaliste.
Photoreportage
Mireille Caza/Hé Studio
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SONDAGE
INFRASTRUCTURES PUBLIQUES : LA SANTE D’ABORD
L’Ordre des ingénieurs du Québec a pris le pouls de la population québécoise quant à ses priorités en matière d’infrastructures publiques1
Dans quelles infrastructures investir en priorité au Québec ? Sans surprise, les infrastructures en santé et en services sociaux sont au sommet des préoccupations des citoyennes et des citoyens.
Mais a ention : les femmes et les hommes n’accordent pas systématiquement la même importance aux critères décisionnels quand vient le temps de choisir comment on devrait investir.
La Direction des communications.
Les trois secteurs d’investissement prioritaires selon la population québécoise :
Critères qui devraient orienter nos décisions d’investissement en infrastructures publiques
Santé et sécurité du public
Coûts
Prolongement de la vie utile d’infrastructures existantes
Impact sur l’environnement
Accessibilité et inclusion
Besoins liés à la croissance démographique
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