Le cosmos comme tremplin pour changer le monde : la mission de l’ingénieure
Isabelle Tremblay, lauréate du Grand Prix d’excellence de l’Ordre
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7 Édito
RÉFLEXION
8 Au-delà des décisions individuelles
10 L’IA générative : entre méfiance justifiée et formidable chance à saisir
12 Émissions invisibles et ambitions climatiques
PRATIQUE EXEMPLAIRE
16 Le rôle clé des ordres dans les grands enjeux sociaux
20 Ateliers PCI : bâtir et grandir ensemble
24 Retour sur les Prix de l’Ordre 2025
30 Isabelle Tremblay, ing. : au cœur des étoiles
34 Encadrement professionnel
36 Déontologie professionnelle
38 Législation et jurisprudence
40 Assurance responsabilité professionnelle
43 Colloque 2025
50 Avis
ACCOMPLIR
54 Les dessous de la modélisation 3D
58 Transfert d’entreprise : le Québec inc. à l’heure de la relève
62 Patrimoine architectural : rénover et moderniser sans dénaturer
68 Infrastructures sportives : terrains de jeu pour l’ingénierie québécoise
72 Transformer dès aujourd’hui sa pratique en valeur transférable
76 Robots à l’hôpital : la technologie au chevet de la patientèle
81 Nouvelle cohorte de membres
VOIR GRAND
86 Zones d’innovation : dynamiser l’économie du Québec
90 Transition énergétique : le potentiel sous-estimé du soleil au Québec
94 Sonia Veilleux, ing. : branchée à l’e cacité énergétique
98 Accessibilité universelle : encore trop d’obstacles à surmonter
Photo : Mireille Caza/Hé ! Studio Direction photo : Eric Soulier
La revue PLAN a pour objectif d’informer les membres de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) sur les conditions de pratique de la profession d’ingénieur au Québec ainsi que sur les services o erts par l’Ordre. Elle contribue à l’avancement de la profession et à la protection du public en présentant notamment des études de cas, des entrevues et des projets concrets qui influent sur l’environnement professionnel et la société.
Les opinions exprimées dans PLAN ne sont pas nécessairement celles de l’OIQ. La teneur des textes n’engage que les autrices et les auteurs. Les produits, méthodes et services annoncés sous forme publicitaire dans PLAN ne sont en aucune façon approuvés, recommandés ni garantis par l’OIQ. Le statut des personnes dont il est fait mention dans PLAN était exact au moment de l’entrevue.
DIRECTION
Éditrice : Marie Lefebvre, M. Sc.
RÉDACTION
Rédactrice en chef : Sandra Etchenda, réd. a.
Collaboration : Olivier Blais, Nicolas Bouchard, Julie-Anne Chayer, ing., Malika Daoud, Marc-Kevin Daoust, Me Martine Gervais, Marie-Julie Gravel, ing., Me Patrick Marcoux, Thomas Mekhaël, François-Nicolas Pelletier, Isabelle Sanchez, ing.
Conseil, direction artistique et réalisation graphique : Eric Soulier
Impression : Imprimeries Transcontinental inc.
INFORMATION
Fréquence : trimestrielle – Di usion : 77 000
Tirage : 16 700 exemplaires – Disponible sur oiq.qc.ca
Commentaires et suggestions : plan@oiq.qc.ca
Publicité : partenariat@oiq.qc.ca
MEMBRES DU CONSEIL
D’ADMINISTRATION 2025-2026
Présidente : Sophie Larivière-Mantha, ing., MBA, ASC
Menelika Bekolo Mekomba, ing., M. Ing., LL. B.
Normand Chevalier, ing., M. Ing., Adm. A.
Sandra Gwozdz, ing., FIC
Samira Kerbachi, ing., Adm.A, PMP
Carole Lamothe, ing.
Jean-Luc Martel, ing., Ph. D.
Nathalie Martel, ing., M. Sc. A., PMP
Michel Noël, ing., M. Sc. A., ASC
Michel Paradis, ing., M. Sc.
Nicolas Turgeon, ing., M.Sc., EMBA, FIC
ADMINISTRATRICES ET ADMINISTRATEUR NOMMÉS PAR L’OFFICE DES PROFESSIONS DU QUÉBEC
Joëlle Calce-Lafrenière, Adm. A., MBA
Malika Habel, MBA, ASC
Alain Larocque, CRHA, ASC
Danièle Marcoux
1801, avenue McGill College, 6e étage
Montréal (Québec) H3A 2N4
514 845-6141, poste 1
Envoi de Poste-publications • no 40069191
Dépôt légal ISSN 0032-0536
Droits de reproduction, totale ou partielle, réservés ® Licencié de la marque PLAN, propriété de l’Ordre des ingénieurs du Québec
Contribution environnementale (données du fabricant): Imprimé sur un papier Enviro Print. En comparaison avec un papier non recyclé, ce choix permet d’épargner 172 arbres, 49 m3 d’eau (513 douches de 10 min), 11 211 kg de CO2 (44 676 km parcourus en voiture), 300 GJ (1 387 687 ampoules de 60 W pendant 1 h) et 56 kg COVNM (55 134 km parcourus en voiture).
La revue de l’Ordre des ingénieurs du Québec
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LARIVIÈRE-MANTHA
ing., MBA, ASC
Présidente SOPHIE
INFRASTRUCTURES : FAIRE TOURNER LE VENT
Le printemps dernier, j’ai parcouru plusieurs régions du Québec avec mon équipe pour vous consulter sur l’état de nos infrastructures publiques. Sur l’autoroute 20, de retour de Rimouski, on a été pris dans une tempête tellement forte qu’on a dû s’arrêter complètement ; impossible de voir plus loin que 10 mètres devant nous ! Les pluies violentes et brèves vont se multiplier en raison des changements climatiques. Ces derniers s’ajoutent à d’autres défis pour nos infrastructures publiques : dégradation accélérée due à un manque de maintien, financement insu sant, complexités administratives, coûts de construction élevés… Nos infrastructures subissent un véritable vent de face !
Des constats préoccupants
Dans ce e démarche, l’objectif de l’Ordre est de proposer des solutions pour s’a aquer à l’urgence du déficit de maintien de nos actifs publics. Le Québec mérite des infrastructures sécuritaires et en assez bon état pour rendre les services a endus. Elles doivent être résilientes aux changements climatiques et aptes à répondre aux besoins du 21e siècle.
Pour ce faire, nous avons réalisé une tournée de consultation auprès de certains d’entre vous, les membres, mais aussi auprès de personnes impliquées dans la gestion des infrastructures (gestionnaires d’infrastructures, architectes, entreprises privées, etc.) afin de comprendre la réalité du terrain. Sans surprise, vos constats montrent que le défi du maintien des actifs est considérable.
L’appétit pour les nouveaux projets nous empêche parfois de voir à quel point ce qu’on possède déjà est en mauvais état. Un participant a résumé le problème ainsi : « Il faut séparer les décisions politiques des décisions techniques — c’est aussi important que la séparation de l’Église et de l’État. » Nous n’avons pas le choix d’agir, a résumé un autre : « On est rendus à sécuriser l’essentiel.»
L’eau représente un grand défi (submersion côtière, inondations, etc.), de même que l’accélération des cycles gels-dégels et l’augmentation de la fréquence des vagues de chaleur. En parallèle, plusieurs infrastructures arrivent en fin de vie alors que la population augmente. La mise aux normes dans les bâtiments existants peut quant à elle rendre les opérations de réfection très complexes. Et la disponibilité des ressources et des compétences techniques varie considérablement d’une communauté à l’autre, alors qu’elles font face aux mêmes défis et aux mêmes exigences.
Et maintenant ?
Les obstacles sont nombreux. Mais l’Ordre ne s’arrêtera pas à ce constat. Pendant la consultation, vous avez suggéré plusieurs pistes de solutions. L’Ordre consulte aussi des expertes et des experts externes pour élaborer des propositions solides et applicables que nous présenterons dans les prochains mois et qui, nous l’espérons, pourront contribuer à améliorer la gestion de nos infrastructures publiques. L’Ordre est déterminé à faire tourner le vent. C’est essentiel pour le bien-être de nos communautés... et pour les générations futures.
FOCUS
Le rôle clé des ordres dans les grands enjeux sociaux P.16
Retour sur les Prix de l’Ordre 2025 P. 24
Au coeur des étoiles P. 30
Rénover et moderniser sans dénaturer P. 62
Le potentiel sous-estimé du soleil au Québec
P. 90
Photo : Nadia Zheng
Au-delà des décisions individuelles
Par Thomas Mekhaël, M.A., et Marc-Kevin Daoust, Ph. D.
omas Mekhaël est professeur en éthique à l’École de technologie supérieure. Il est titulaire d’une maîtrise en philosophie de l’Université de Montréal. Ses recherches visent à me re au point de meilleurs outils de formation universitaire et continue pour les milieux professionnels.
Marc-Kevin Daoust est professeur en éthique à l’École de technologie supérieure. Avant d’occuper ce poste, il a réalisé un stage postdoctoral en philosophie à l’Université Harvard. Ses recherches portent sur les questions à la frontière entre l’éthique et l’épistémologie.
Dans l’imaginaire collectif, l’éthique professionnelle est souvent réduite à une série de choix personnels. On présume que le bon professionnel saura faire « ce qu’il faut », résister aux pressions, refuser les compromis douteux. Dans le cas des ingénieures et des ingénieurs, la confiance est implicite : à partir du moment où l’on connaît les règles, où l’on a intériorisé les valeurs de la profession, tout devient une a aire de courage et de discernement.
Ce e vision héroïque, bien que valorisante, est terriblement incomplète. Dans notre livre, L’éthique et le génie québécois (PUQ, 2024), nous montrons que les dilemmes éthiques que vivent les ingénieures et les ingénieurs sont rarement de simples problèmes individuels. Ils sont profondément enracinés dans des contextes organisationnels, contractuels et normatifs, bref, dans des environnements qui structurent ce qui est possible, risqué ou souhaitable de faire. Trop souvent, on oublie de poser la question essentielle :
dans quel contexte réel ce e décision s’impose-t-elle ?
L’INDIVIDU AUX PRISES AVEC DES CONTRAINTES SYSTÉMIQUES Le génie, comme d’autres professions réglementées, s’exerce dans un tissu d’obligations : envers la sécurité publique, l’environnement, la profession elle-même, mais aussi envers l’employeur, le client, les collègues, les délais et les budgets. Au chapitre 8 du livre, consacré aux dilemmes éthiques liés aux loyautés multiples, nous présentons le cas d’Héloïse, une ingénieure en logiciel à qui son employeur demande de valider une fonctionnalité conçue pour stimuler les microtransactions dans un jeu vidéo, en utilisant des mécanismes psychologiques proches de la compulsion. Rien d’illégal. Toutefois, pour elle, l’inconfort éthique est bien réel, surtout si elle pense aux jeunes joueuses et joueurs. Lorsqu’elle propose d’en analyser les répercussions, son supérieur refuse : trop long, trop coûteux. Il lui demande d’a ester la conformité du produit.
Dans ce cas de figure, la di culté n’est pas seulement morale. Elle est structurelle. Il ne s’agit pas seulement de savoir quoi faire, mais de pouvoir le faire sans me re en péril sa place, sa réputation, ses valeurs ou sa santé.
LE RÉFLEXE DU
« BON
JUGEMENT » : NÉCESSAIRE
MAIS INSUFFISANT
L’encadrement éthique au Québec, incarné notamment par le Code de déontologie des ingénieurs, fournit des balises précieuses aux membres de la profession. Il insiste sur la protection du public, sur l’indépendance professionnelle et sur la responsabilité personnelle. Ce socle est fondamental. Mais il ne protège pas contre l’isolement, la fatigue morale ou la pression organisationnelle. Il ne remplace pas le besoin d’espaces de discussion, de reconnaissance institutionnelle des tensions vécues ou de mécanismes concrets pour exprimer une opposition sans tout risquer.
Réduire l’éthique à une question de conformité ou de vertu personnelle, c’est négliger tout ce qui rend certaines décisions impossibles à prendre sans soutien extérieur. Ce n’est pas que les gens manquent de jugement. C’est qu’ils manquent parfois de leviers.
L’IMPORTANCE DE L’ÉTHIQUE INSTITUTIONNELLE
Il faut donc déplacer notre regard. On ne peut plus se contenter de former les individus à bien penser; il convient d’outiller les milieux à mieux les soutenir. Une éthique véritablement praticable repose sur une capacité partagée d’agir, et non sur la seule lucidité morale des individus. Elle suppose de clarifier les rôles et les a entes, notamment dans les zones grises où des loyautés concurrentes envers l’employeur, le client ou le public peuvent être sources d’ambiguïté. La confusion
Une éthique véritablement praticable repose sur une capacité partagée d’agir, et non sur la seule lucidité morale des individus.
normative, en elle-même, est un facteur de risque éthique. Elle désarme, fragilise et isole.
Dans notre livre, nous abordons ces tensions à partir d’une perspective que nous appelons le « perfectionnisme institutionnel ». Ce e approche repose sur l’idée que les institutions, qu’il s’agisse des ordres professionnels, des universités, des entreprises ou des organisations publiques, ne doivent pas seulement encadrer les pratiques ou sanctionner les écarts. Elles doivent aussi favoriser activement le développement des capacités éthiques des ingénieures et des ingénieurs et leur o rir les moyens réels d’agir en accord avec leurs obligations professionnelles.
Ce perfectionnisme institutionnel ne cherche pas à imposer un modèle unique de la bonne ingénieure ou du bon ingénieur, mais à créer des environnements dans lesquels les
personnes sont encouragées, soutenues et protégées lorsqu’elles tentent de respecter leurs principes. Il faudrait alors repenser certains aspects de la formation initiale, en intégrant plus solidement les questions éthiques aux cursus techniques, revoir les pratiques d’évaluation et de supervision en entreprise pour reconnaître l’importance du jugement professionnel, et élargir le rôle des ordres professionnels au-delà de la seule surveillance, en les positionnant comme partenaires de la réflexion éthique et du soutien au discernement.
En somme, il s’agit de passer d’une éthique centrée sur l’e ort individuel à une éthique comprise comme une responsabilité collective. Les institutions doivent se reconnaître comme perfectibles et prendre au sérieux leur devoir de créer les conditions du professionnalisme. Dans le cas des loyautés multiples,
par exemple, nous montrons que les ingénieures et les ingénieurs salariés se retrouvent souvent pris entre les a entes de leur employeur et leurs obligations envers le public ou les clients. Plutôt que de laisser l’individu seul devant ce dilemme, nous suggérons que les organisations, qu’il s’agisse d’ordres professionnels ou d’entreprises, reconnaissent ces tensions, clarifient les responsabilités et me ent en place des mécanismes concrets pour protéger l’indépendance professionnelle. Il ne s’agit pas simplement d’ajouter de nouvelles règles, mais de créer des milieux où les choix éthiques sont soutenables, parce qu’ils sont anticipés, encadrés, discutés et assumés collectivement. C’est là, pour nous, le cœur du perfectionnisme institutionnel : transformer les structures pour qu’elles perme ent à chacun et chacune de mieux faire, et pas seulement de mieux résister.
CONCLUSION : L’ÉTHIQUE
COMME CONDITION DE TRAVAIL
L’éthique ne peut pas être un supplément d’esprit qu’on mobilise quand tout le reste fonctionne. C’est une condition d’exercice professionnel. Et, à ce titre, elle doit être soutenue collectivement, organisée de manière structurée et portée institutionnellement.
Autrement, on continuera de demander à des individus de résister seuls à des logiques bien plus grandes qu’eux. Ce faisant, l’échec ou la résignation ne seront pas des fautes morales, mais les symptômes d’un système qui a end trop de ses professionnelles et professionnels, et trop peu de lui-même.
Référence
M.-K. Daoust et T. Mekhaël. L’éthique et le génie québécois. Presses de l’Université du Québec, 2024.
L’IA générative :
entre méfiance justifiée et formidable chance à
saisir
Olivier Blais
Olivier Blais est cofondateur et vice-président, Intelligence artificielle, chez Moov AI, une firme de Publicis
Groupe spécialisée en intelligence artificielle (IA) appliquée. Il préside le Comité canadien de l’ISO/IEC sur l’IA et dirige l’élaboration des normes internationales sur la qualité des systèmes d’IA. Il est aussi coprésident du Conseil consultatif en matière d’IA, qui guide les décisions nationales relatives à l’éthique et à l’innovation technologique.
Ce texte a-t-il été écrit par un humain ou généré par une IA comme ChatGPT ou Gemini ?
C’est une question banale en apparence, mais qui résume parfaitement toute l’ambiguïté du moment. À l’ère où les machines rédigent, créent, synthétisent et automatisent à une vitesse fulgurante, il devient de plus en plus di cile de faire la part des choses entre ce qui vient d’un cerveau humain… et ce qui provient d’un modèle génératif.
Techniquement, rien n’empêche l’IA générative d’exceller dans plusieurs sphères. Écriture, programmation, service à la clientèle, marketing, création visuelle : ces outils peuvent déjà automatiser une foule de tâches. Et soyons honnêtes : dans bien des cas, le résultat est blu ant.
Mais a ention, ce e puissance n’est pas sans risque. On ne peut pas simplement baisser la garde et faire comme si tout était réglé.
L’ILLUSION DE LA VÉRITÉ
Ces modèles sont entraînés pour générer du contenu agréable à lire, qui « sonne » vrai et professionnel.
Mais ce vernis de crédibilité cache parfois des réponses qui, bien que convaincantes, sont complètement fausses.
C’est exactement ce qui rend l’IA générative si délicate à manier : elle donne une impression de maîtrise, même quand elle se trompe. Et à grande échelle, ce phénomène alimente une dynamique encore plus inquiétante : la montée en flèche de l’hypertrucage, des fausses nouvelles et d’un climat généralisé de méfiance.
REFUSER L’IA ?
UNE ERREUR STRATÉGIQUE
Alors, faut-il fuir ces outils ? Absolument pas. En fait, ce serait une grave erreur stratégique, surtout pour une économie qui, comme celle du Québec ou du Canada, cherche à devenir plus productive.
Soyons clairs : le personnel ou les entreprises qui utilisent peu ou mal l’IA sont déjà en train de se faire distancer. Le vieux dicton se confirme une fois de plus : ce n’est pas l’IA qui va remplacer les travailleuses et les travailleurs ; ce sont celles et ceux qui
savent s’en servir qui vont remplacer les personnes récalcitrantes.
L’IA RESPONSABLE : UN GARDE-FOU NÉCESSAIRE
Cela dit, pour profiter des avantages de l’IA sans en subir les dérives, il faut me re en place une approche encadrée et raisonnée – en un mot : responsable.
C’est drôle d’ailleurs… on ne parle pas d’ingénierie ou d’usines responsables aussi souvent que d’IA responsable. Pourquoi ? Parce que l’IA, contrairement aux autres disciplines, débarque dans notre quotidien à une vitesse et à une échelle jamais vues. Et surtout, elle est extraordinairement démocratisée. Il su t d’un navigateur Web pour générer du contenu à la chaîne, faire du code, des vidéos, des montages sonores ou même des plans d’ingénierie.
C’est ce e facilité d’accès qui rend l’encadrement éthique et sécuritaire absolument essentiel.
MISER SUR LES NORMES POUR REBÂTIR LA CONFIANCE
Afin de transformer ce e méfiance généralisée en confiance constructive, il faut des leviers puissants. Parmi eux, les normes internationales jouent un rôle fondamental. C’est d’ailleurs un sujet qui me tient à cœur, en tant que président du Comité canadien de l’ISO/IEC sur l’IA.
Depuis cinq ans, notre Comité ISO/IEC SC 42 a publié plus de 34 normes propres à l’IA. Ces outils concrets et accessibles perme ent aux organisations de structurer leur usage de l’IA de façon sécuritaire et responsable.
Par exemple, la norme ISO/IEC 42001 propose un cadre de gestion complet pour les systèmes d’IA en entreprise. Elle permet d’encadrer la conception, l’évaluation, le déploiement et
le contrôle des systèmes, tout en respectant les valeurs humaines et les obligations légales. Une autre norme, ISO/IEC 25057, aide à évaluer la qualité des systèmes d’IA –un élément crucial quand on parle de sécurité, de performance ou d’éthique.
LE RÔLE CLÉ DES ORDRES PROFESSIONNELS
On néglige trop souvent un autre acteur pourtant clé : les ordres professionnels. Que ce soit dans les domaines du droit, de la santé, du génie ou de la comptabilité, ils sont en e et très bien placés pour guider une adoption intelligente et sécuritaire de l’IA.
Pourquoi ? Parce qu’ils connaissent à la fois les risques propres à leur domaine et les exigences éthiques qui s’y appliquent. Ils sont donc en mesure de recommander les
Imaginez une ingénieure ou un ingénieur qui utilise l’IA pour générer des simulations ou bien pour créer des plans sans en comprendre les limites.
meilleurs usages, de proposer des lignes directrices concrètes, et même de former leurs membres à l’utilisation adéquate de ces nouveaux outils.
Imaginez une ingénieure ou un ingénieur qui utilise l’IA pour générer des simulations ou bien pour créer
des plans sans en comprendre les limites. Ce n’est pas seulement risqué sur le plan professionnel, mais aussi pour la société tout entière.
UN PARALLÈLE AVEC LE CLOUD
Pour finir sur une une note optimiste, rappelons-nous que ce e peur du changement n’a rien d’inédit.
Il y a 10 ou 15 ans, l’infonuagique –le fameux cloud – suscitait une méfiance généralisée. On la jugeait alors trop risquée, trop opaque et trop incontrôlable.
Mais avec le temps, des normes comme ISO/IEC 27001 sur la sécurité de l’information ou ISO/IEC 27701 sur la protection des données personnelles sont venues encadrer ces services. Et les ordres professionnels ont emboîté le pas, jusqu’à en faire une technologie banalisée, voire encouragée dans la plupart des secteurs.
CHANGEMENT DE PARADIGME
Oui, l’IA générative est puissante, rapide et impressionnante. Mais elle peut aussi être trompeuse, partiale et risquée. C’est un couteau suisse : tout dépend de la personne qui s’en sert… et de la façon dont elle l’utilise.
Plutôt que d’en avoir peur, apprenons à l’employer avec discernement. Encourageons une adoption responsable, fondée sur des normes solides, un cadre législatif flexible et une implication active des ordres professionnels.
Peut-être qu’un jour, quand on lira un texte comme celui-ci, on ne se demandera plus s’il a été généré par une IA, mais seulement s’il est utile, juste et pertinent.
Références utiles
● Conseil canadien des normes : ccn-scc.ca
● Organisation internationale de normalisation : iso.org/fr/intelligence-artificielle
Émissions invisibles et ambitions climatiques
Julie-Anne Chayer, ing.
Julie-Anne Chayer, ing., est vice-présidente, de la responsabilité d’entreprise chez AGÉCO et présidente sortante de Bâtiment durable Québec. Elle allie rigueur scientifique, compréhension des tendances et règlementations en matière d’enjeux climatiques et compréhension des dynamiques d’affaires. Elle se spécialise en analyse du cycle de vie et accompagne les entreprises dans l’intégration de cette démarche dans leurs pratiques, particulièrement dans les secteurs de l’agroalimentaire et du bâtiment durable.
Lu er contre les changements climatiques ne se limite plus aux projets d’e cacité énergétique ou d’optimisation des procédés industriels. L’un des principaux champs d’action se trouve dans les choix de conception et dans les chaînes d’approvisionnement — là où nous pouvons jouer un rôle de premier plan.
Depuis 25 ans, j’observe une lente, mais profonde mutation de la profession d’ingénieur : auparavant exclusivement centrée sur l’expertise technique, elle s’inscrit maintenant de plus en plus dans le soutien stratégique au développement durable. Ce tournant est d’autant plus frappant que les méthodologies et les politiques publiques se sont structurées. Ce qui était autrefois perçu comme un vœu pieux est désormais une exigence – et dans notre cursus un véritable marqueur de compétence.
Ce e évolution a demandé une transformation systémique de notre travail, appuyée sur des outils rigoureux, une compréhension
de l’ensemble du cycle de vie des projets et une prise en compte explicite du carbone de portée 3. Portée quoi, me direz-vous ?
LA PORTÉE 3 : DE ZONE GRISE À ZONE D’INFLUENCE
Avant de parler d’actions, discutons de mesure. Les gaz à e et de serre (GES) sont classés selon trois portées (ou scope) définies dans les protocoles internationaux (tels que le GHG Protocol) :
• Portée 1 : émissions directes de GES (ex. : les émissions de combustion d’une chaudière au gaz)
• Portée 2 : émissions indirectes liées à l’électricité achetée (ex. : les émissions produites lors de la production d’électricité achetée par l’entreprise)
• Portée 3 : toutes les autres émissions indirectes, souvent situées hors des frontières opérationnelles de l’organisation (ex. : les achats de marchandises). Tout le reste, finalement !
Dans de nombreux secteurs — de la construction à la fabrication, en passant par les services —, les émissions de portée 3 représentent la plus grande part du bilan carbone. Ces émissions sont les plus di ciles à maîtriser pour une entreprise, car elles viennent de l’ensemble de la chaîne de valeur. En d’autres mots, la majorité des émissions de GES associées à un produit ou à une infrastructure ne proviennent ni de son utilisation ni de sa fabrication ou construction.
C’est justement là que les choses deviennent intéressantes. Parce que la portée 3, c’est le berceau de l’analyse du cycle de vie (ACV). Ce concept, notamment popularisé par des équipes d’ingénierie dans les années 1960, proposait de comptabiliser l’impact environnemental d’un produit, de l’extraction des matières premières à sa fin de vie, en passant par la fabrication, la distribution et l’utilisation.
Longtemps, ce e portée a été commode à ignorer, car complexe à quantifier et non réglementée. Mais les choses changent. L’Union européenne, les marchés financiers, les grandes entreprises – tous réclament et commencent à exiger une traçabilité complète des émissions, y compris celles de la portée 3. Leur déclaration s’impose progressivement comme une obligation de gouvernance, un levier de di érenciation et un pilier de la gestion du risque. Et, par le fait même, un champ d’intervention incontournable pour les ingénieures et ingénieurs.
L’ANALYSE DU CYCLE DE VIE : RIGUEUR, TRAÇABILITÉ ET COHÉRENCE
Pour agir sur les émissions de portée 3, il faut changer de perspective. Plutôt que de mesurer un projet
Cycle de vie
L’analyse du cycle de vie évalue systématiquement les impacts environnementaux, sociaux et économiques d’un projet, tout en évitant leur déplacement entre étapes, régions ou milieux, afin de faire des choix durables éclairés.
lors de sa mise en service, il faut en évaluer les impacts environnementaux sur tout son cycle de vie : de l’extraction des matières premières à sa gestion en fin de vie. Ce e méthode repose sur des normes internationalement reconnues (ISO 14040 et 14044) et alimente aujourd’hui les principales méthodologies d’évaluation carbone dans plusieurs secteurs industriels, y compris celui de la construction (LEED, Envision, etc.).
Elle permet de comparer des solutions techniques sur une base commune et globale.
Par exemple :
• Un matériau peut présenter une faible empreinte carbone lors de sa
fabrication, mais avoir des impacts élevés à l’usage ou lors de sa gestion en fin de vie.
• Un système peut améliorer l’e cacité énergétique d’une installation locale, mais contenir des composants à haute intensité carbone produits à l’international.
L’analyse du cycle de vie permet d’éviter les « fausses bonnes solutions » en quantifiant les compromis réels d’un choix technique. On passe d’une démarche intuitive et fragmentée à une analyse fondée sur les données.
AGIR DÈS LA CONCEPTION
Dans un contexte de transition écologique et de lu e aux
changements climatiques, le rôle des ingénieures et des ingénieurs est primordial. Pendant trop longtemps, on a relégué les défis climatiques au second plan en les confiant aux spécialistes du développement durable, comme s’il s’agissait d’un domaine à part. Aujourd’hui, chaque discipline — mécanique, structure, électrique, TI – doit intégrer les considérations climatiques dans ses réflexes professionnels, au même titre que la santé et la sécurité ou la performance. Notre prochain défi ?
Tenir compte des émissions de GES indirectes dans nos modèles décisionnels. C’est donc dire qu’il faudra :
• comprendre et gérer les risques dans les chaînes d’approvisionnement ;
Source : Guide de pratique professionnelle de l’Ordre sur gpp.oiq.qc.ca dans la section Concepts et approches pour des projets durables.
• évaluer l’impact des matériaux et des technologies ;
• anticiper les changements climatiques sur la durée de vie d’un projet.
Ces exigences appellent une formation continue et des outils adaptés. Elles supposent aussi de poser des questions en phase de conception : ce projet est-il surdimensionné ? Est-il localement pertinent ? Quels sont les coûts environnementaux de chaque solution technique ?
UN LEVIER DE TRANSFORMATION
DANS LES POLITIQUES PUBLIQUES
La prise en compte du cycle de vie et la comptabilisation des émissions de portée 3 s’accompagnent d’obligations réglementaires. Certaines autorités, comme en France, aux Pays-Bas, à Vancouver et à Toronto, ont déjà instauré des exigences carbone pour les bâtiments neufs, exprimées en CO₂ équivalent par mètre carré.
Ces exigences tiennent compte de l’ensemble du cycle de vie, y
compris celui des matériaux et des composants techniques.
Au Canada, quelques lignes directrices intègrent l’ACV dans les appels d’o res publics, mais l’e ort demeure marginal. Il devient important de formaliser ce e démarche, en soutenant :
• la généralisation des déclarations environnementales de produits (DEP) ;
• l’harmonisation des bases de données carbone utilisées dans les calculs ;
• l’adoption de clauses de performance climatique dans les contrats publics.
On ne le dira jamais assez : on ne peut pas décarboner ce qu’on ne mesure pas.
DES AMBITIONS CLIMATIQUES EN CONTEXTE D’AUSTÉRITÉ
Cet e ort de structuration se heurte aujourd’hui à des contraintes budgétaires. La remise à l’ordre du jour de politiques d’austérité au Québec risque de freiner les avancées
en matière d’ingénierie durable. L’analyse du cycle de vie et la quantification des émissions de portée 3 exigent des ressources : temps, données et expertise. Couper dans certains postes sous prétexte de rationalisation budgétaire, c’est hypothéquer notre capacité collective à concevoir des projets sobres en carbone. Il devient donc crucial de démontrer que performance environnementale et saine gestion des fonds publics vont de pair.
RETOUR SUR LE TERRAIN
Quand j’ai commencé à parler de cycle de vie au début des années 2000, lorsque je travaillais dans un centre de recherche universitaire, l’ACV suscitait un certain intérêt, mais relevait davantage de la théorie que de la pratique. Après tout, on ne pouvait être contre la vertu, mais on n’en faisait pas une priorité. Deux décennies plus tard, ce e capacité à relier des choix techniques à leurs e ets à long terme devient l’une des compétences les plus recherchées.
CE QUE L’ON ÉVITE
AUJOURD’HUI… COÛTERA MOINS CHER DEMAIN
L’ingénierie ne peut plus se contenter d’une vision étroite de la performance à court terme. L’e cacité énergétique locale ne su t plus. Les solutions circulaires ne peuvent être cosmétiques. Le carbone ne doit plus être l’angle mort des projets.
Il pourrait être tentant de me re l’ACV de côté en prétextant qu’elle coûte trop cher ou qu’elle complexifie les mandats. Ce serait une erreur stratégique. Ce que coûte aujourd’hui l’analyse rigoureuse des impacts environnementaux coûtera bien plus cher demain en mauvaise conception, en ine cacité ou en obsolescence prématurée. Intégrer l’ACV, ce n’est pas ajouter une couche de complexité : c’est s’assurer que l’on conçoit de façon juste, durable et responsable.
Conversation inspirante
LE RÔLE CLÉ DES ORDRES DANS LES GRANDS ENJEUX SOCIAUX
Dans un échange riche et engagé, la présidente de l’Ordre, Sophie Larivière-Mantha, ing., et le président du Collège des médecins du Québec, le Dr Mauril Gaudreault, croisent leurs perspectives sur la responsabilité sociale des ordres professionnels, la protection du public et l’état des infrastructures. Ensemble, ils appellent à une collaboration accrue entre professions pour mieux servir l’intérêt collectif.
LA RESPONSABILITÉ
SOCIALE DES ORDRES
Sophie Larivière-Mantha, ing. : Merci d’avoir accepté mon invitation, Dr Gaudreault. Tous les ordres professionnels poursuivent la même mission centrale : protéger le public. Mais comment cet engagement se traduit-il concrètement, sur le terrain, alors que les a entes de la population évoluent et que la confiance du public est parfois mise à l’épreuve ? Que fait le Collège des médecins du Québec pour mieux remplir ce e mission et répondre aux a entes de la société ?
Dr Gaudreault : Pour répondre adéquatement à ce e question, je dois revenir en arrière. Comme tout président ou toute présidente d’un ordre professionnel, ce qui doit nous préoccuper, c’est la protection du public. Lorsque j’ai été élu en 2018 pour mon premier mandat, j’ai donc voulu poser la question : est-ce que le public se sent protégé par le Collège des médecins ? Nous avons procédé à une vaste consultation citoyenne, et la réponse a été non.
Nous avons colligé ces résultats dans un rapport publié en 2020, rapport que je résume souvent en ces termes : le Collège des médecins du Québec, trop loin, trop seul, trop silencieux. En outre, deux sondages ont révélé qu’un médecin sur trois et la majorité de la population croyaient que le rôle
« Quand un enjeu de société touche la santé ou la sécurité du public, je crois, comme vous, qu’on a la responsabilité de prendre position, même si la démarche peut parfois bousculer. »
SOPHIE LARIVIÈRE-MANTHA, ING., MBA,
ASC, PRÉSIDENTE DE L’ORDRE DES
INGÉNIEURS DU QUÉBEC
du Collège était de protéger les médecins.
Sophie : Ce constat est di cile à entendre, mais il révèle une réalité incontournable. Pour regagner la confiance, un ordre professionnel doit se rapprocher sincèrement du public et ne pas craindre de faire entendre sa voix.
Dr Gaudreault : Tout à fait ! Forts de ces constats di ciles, nous avons élaboré un plan stratégique dont un des piliers vise à rapprocher notre organisme du public et de nos membres afin de mieux faire comprendre notre mission. L’autre pilier fondamental de ce plan est la responsabilité sociale, que je conçois selon deux angles complémentaires.
MINIBIO
Sophie Larivière-Mantha, ing., MBA, ASC
Présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec depuis 2022, Sophie Larivière-Mantha s’est fixé trois priorités sur lesquelles elle désire intervenir durant son mandat : la surveillance des travaux, le développement durable et la place des femmes en génie.
Dr Mauril Gaudreault
Médecin de famille, le Dr Mauril Gaudreault préside le Collège des médecins du Québec depuis 2018. Durant son mandat, le Collège a renforcé son rôle d’acteur social, se prononçant sur des sujets, des questions telles que tels que l’accès aux soins, le racisme systémique et l’aide médicale à mourir.
Le premier angle concerne la responsabilité individuelle entre le médecin et son patient — un domaine dans lequel nous possédons des compétences bien établies. En revanche, nous sommes moins outillés pour aborder la responsabilité collective, soit celle qui lie un groupe de professionnels de la santé à la population qu’il sert. Ce e lacune s’explique en partie par la formation reçue, bien que la situation évolue progressivement. À cet égard, nos liens avec les bureaux de responsabilité sociale des facultés de médecine se sont resserrés, et des échanges réguliers sont désormais en place.
Le second angle relève du rôle que doit jouer un ordre professionnel comme le nôtre en tant qu’acteur social. Nous avons la responsabilité de prendre position sur les grands enjeux sociétaux liés à la santé, toujours dans une perspective de protection du public. Depuis quatre ans, notre présence médiatique s’est considérablement accrue : nous nous exprimons régulièrement sur des enjeux de fond, et notre voix se fait souvent entendre dans l’espace public.
« Ce
ingénieurs,
e collaboration interprofessionnelle est la clé :
médecins, architectes, gestionnaires, patients…
tout le monde doit être réuni autour de la table. C’est ce qui fait la di érence entre un simple bâtiment et un véritable milieu de soins.
»
DR MAURIL GAUDREAULT, PRÉSIDENT DU COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC
Sophie : Je suis d’accord avec vous. Certains diront que c’est risqué, que les ordres devraient rester « neutres ». Mais peut-on vraiment être neutre lorsqu’il est question de bien commun ? Quand un enjeu de société touche la santé ou la sécurité du public, je crois, comme vous, qu’on a la responsabilité de prendre position, même si la démarche peut parfois bousculer.
Dr Gaudreault : À mes yeux, nous devons nous servir de notre influence pour faire évoluer la société. On ne peut pas rester neutres ou silencieux. Au Collège, nous avons d’ailleurs mis en place une vigie stratégique, et nous nous rencontrons deux fois par semaine afin de statuer sur les questions prioritaires.
Il faut e ectivement du courage pour intervenir, en particulier sur des enjeux sociaux importants qui font réagir. Parfois, on pourrait croire que nous défendons avant tout les médecins, mais d’un point de vue global, il apparaît clairement que nos actions visent toujours l’intérêt du public.
Sophie : Il y a en e et un équilibre délicat à trouver entre l’indépendance, la rigueur et l’engagement social. Mais je crois
sincèrement que notre crédibilité repose aussi sur notre capacité à nommer les choses clairement et avec courage, surtout lorsqu’il est question d’intérêt public.
DES INFRASTRUCTURES EN SANTÉ
Sophie : L’état de plusieurs hôpitaux au Québec est préoccupant. De notre côté, nous avons lancé une vaste consultation sur les infrastructures publiques ce printemps. Quel est votre constat du côté du réseau de la santé?
Dr Gaudreault : On ne peut pas le nier : certains établissements sont en très mauvais état. Nous l’avons constaté lors de deux tournées des pôles en santé aux quatre coins du Québec. À Montréal, par exemple, on a le CHUM et le CUSM – des milieux modernes et bien pensés —, mais aussi Maisonneuve-Rosemont, où la vétusté est criante. Et ça change tout. Un hôpital bien conçu, c’est plus de dignité pour les patients, et plus de motivation pour les soignants. À l’inverse, des lieux mal adaptés ou délabrés pèsent lourd sur le moral et nuisent à la qualité des soins.
Sophie : Un bon environnement, ça soigne aussi. Et les meilleurs milieux émergent quand ingénieurs, soignants, architectes et patients collaborent dès le départ. Comment faire pour que ce e approche intégrée devienne la norm ?
Dr Gaudreault : C’est exactement ce qu’on a vu dans les projets comme le CHUM ou le CHU de Québec. Ce sont des hôpitaux pensés avec les usagers, pour les usagers. Ce e collaboration interprofessionnelle est la clé : ingénieurs, médecins, architectes, gestionnaires, patients… tout le monde doit être réuni autour de la table. C’est ce qui fait la di érence entre un simple bâtiment et un véritable milieu de soins.
Sophie : Il est essentiel de créer des synergies durables entre les di érentes professions. Ce e collaboration doit débuter dès la phase de conception, et non uniquement lorsque des problèmes surviennent. Pour conclure, si vous aviez à résumer votre vision du rôle des ordres professionnels dans le progrès de notre société québécoise, quel mot choisiriez-vous ?
Dr Gaudreault : Si je devais résumer ma pensée en un mot, ce serait « responsabilité ». Je crois
CETTE COLLABORATION INTERPROFESSIONNELLE EST LA CLÉ :
TOUT LE MONDE DOIT ÊTRE RÉUNI AUTOUR DE LA TABLE. C’EST CE QUI FAIT
LA DIFFÉRENCE ENTRE UN SIMPLE BÂTIMENT ET UN VÉRITABLE MILIEU DE SOINS.
profondément que les ordres professionnels doivent agir comme des organisations citoyennes et responsables. Cela dit, pour un ordre, la ligne est souvent mince entre la défense des intérêts du public et le soutien à ses membres. C’est une tension naturelle, mais qu’il faut constamment garder en tête, surtout lorsqu’on prend position publiquement. Il s’agit d’ailleurs d’un aspect fondamental de la gestion des risques pour un ordre professionnel.
Je le répète souvent : la mission du Collège est de protéger le public, tout en veillant à ce que soit
pratiquée une médecine de qualité. Mais ce type de médecine ne peut exister que si elle est exercée par des médecins en bonne santé physique et psychologique, dans des conditions de travail optimales. C’est là qu’entre en jeu le juste équilibre : parler au nom de l’intérêt public, oui, mais sans négliger le contexte professionnel de nos membres.
Il ne faut pas oublier que notre système est particulier au Québec : nous sommes financés par les cotisations de nos membres, mais notre mandat est de protéger le public. Ce paradoxe n’est pas
toujours bien compris, mais il est au cœur de nos responsabilités.
Sophie : Merci, Dr Gaudreault, pour cet échange approfondi concernant le rôle sociétal des ordres et la collaboration interprofessionnelle.
Propos recueillis par Emmanuelle Gril, journaliste. Les réponses ont été éditées pour plus de concision et de fluidité.
COLLÈGE DES MÉDECINS
Le Québec compte 22 855 médecins actifs aux quatre coins de la province, exerçant dans 60 spécialités di érentes.
ATELIERS PCI
BÂTIR ET GRANDIR ENSEMBLE
On se parle de tout, dès le début, pour favoriser des projets qui seront mieux vécus par l’ensemble des acteurs : c’est le principe du processus de conception intégré (PCI). Au cœur de ce e démarche recentrée sur l’humain se trouve l’atelier collaboratif. Mode d’emploi d’une table ronde pour des projets qui tournent rond.
Le PCI ne date pas d’hier : dès les années 1990, les architectes qui l’ont développé avaient compris tout l’intérêt de définir au mieux et au plus tôt les objectifs et les défis d’un projet de construction au lieu de corriger le tir sur le chantier, voire quand le projet est livré. « Décider ensemble de bouger une ligne sur un plan, ça coûte moins cher que de changer un mur de place », illustre Arnaud Rogiez, ing., associé et directeur de la gestion de projets chez Strategia Conseil inc., un cabinet d’experts-conseils
en projets de construction depuis l’avant-projet jusqu’à la livraison, en passant par la planification et l’estimation.
Ces stratèges du bâtiment sont aux premières loges pour apprécier les avantages de ce processus collaboratif, qui associe tous les intervenants autour d’un projet dès sa genèse et sur tous les aspects de son cycle de vie. Arnaud Rogiez et ses collègues sont des pionniers de la démarche au Québec — leur première utilisation de ce e méthode remonte à 2011. Aujourd’hui, ils o rent même des ateliers et de l’accompagnement dans le PCI parmi leurs services. « L’engouement pour ce e méthode dans la province est largement a ribuable à l’impulsion des grands donneurs d’ouvrage comme la Société québécoise des infrastructures et Hydro-Québec, qui l’ont imposée dans la gestion de leurs projets d’une certaine envergure. Une évolution naturelle pour nous, puisqu’on connaissait déjà bien les avantages à me re en commun les forces de toutes et tous », explique Pier-Olivier Leclerc, ing., directeur adjoint, de la gestion de projets industriels chez Strategia Conseil inc. Mais alors, le PCI fait juste du neuf avec du vieux ? S’il reprend e ectivement beaucoup des aspects d’un processus de conception conventionnel, le PCI s’en distingue par la répartition des e orts dans le temps, ainsi que par la diversité des acteurs et des sujets abordés : ressources massivement investies dès l’esquisse du projet, inclusion de toutes les parties prenantes, notamment les intervenants non techniques tels que le client et les usagers finaux, dans la réflexion et la prise de décision. Ce e ouverture de l’équipe à des compétences comme à des vécus plus variés permet de couvrir le projet de manière holistique et de faire émerger des solutions novatrices aux vieux problèmes comme à ceux auxquels on ne pensait pas systématiquement auparavant.
Accompagner sans diriger
Le PCI, c’est davantage une philosophie qu’on applique qu’une méthodologie stricte, même si les documents de référence sur sa mise en
« Décider ensemble de bouger une ligne sur un plan, ça coûte bien moins cher que de changer un mur de place. »
ARNAUD ROGIEZ, ING., ASSOCIÉ ET DIRECTEUR, DE LA GESTION DE PROJETS CHEZ
STRATEGIA CONSEIL INC.
Étapes clés des ateliers PCI en amélioration continue
Définir les besoins
3 Faire unepréliminaireconception
2
Réunir les parties prenantes
4
Faire des validations et des modifications
œuvre abondent1. « On essaye d’être moins rigide, moins formel pour ne pas gêner la libre expression », explique Arnaud Rogiez. En e et, il s’agit avant tout de donner la parole à celles et ceux qui n’ont pas l’habitude de l’avoir dans un univers traditionnellement dominé par des spécialistes, donc de reme re l’humain au centre d’un processus trop souvent technocratique. « En gros, on va se voir plus tôt, plus souvent et en équipe élargie », résume Arnaud Rogiez.
Faire travailler en bonne intelligence des personnes aux profils si di érents demande deux solides chefs d’orchestre :
▶ Le comité de pilotage, qui planifie les nombreux ateliers collaboratifs, choisit les personnesressources et formule clairement des thèmes ainsi que des objectifs.
5 Me re en œuvre
6
Faire un retour d’expérience
▶ La facilitatrice ou le facilitateur, personne qui agit comme pivot du fait de ses multiples qualités humaines :
• la psychologie, pour sélectionner les bonnes personnes, gérer les divergences de personnalités lors des ateliers ;
• l’enthousiasme, pour convaincre et insu er le désir de collaborer ;
• l’ouverture d’esprit et l’humilité, pour encourager et accueillir les divers points de vue ;
• la diplomatie, pour associer des individus ou des groupes parfois très polarisés et désamorcer les antagonismes ;
• la capacité de vulgarisation, pour traduire des langages souvent très di érents et ainsi favoriser une compréhension commune des défis.
Après 15 ans comme facilitateur, Arnaud Rogiez a ses trucs pour mener à bien ses
« Comprendre tous les aspects d’un projet, c’est beaucoup plus intéressant que de travailler en silo. »
PIER-OLIVIER LECLERC, ING., DIRECTEUR ADJOINT, GESTION DE PROJETS
INDUSTRIELS
CHEZ STRATEGIA CONSEIL INC.
ateliers PCI. « Je privilégie les rencontres en présentiel, car le non-verbal est très important. Je lis souvent sur son visage qu’une personne n’a pas saisi ce qu’a dit une autre. J’agis alors avec une certaine candeur dans la façon d’intervenir et de reformuler : “Si je vous comprends bien, ce que vous avez voulu dire, c’est…” Ce e formule me permet de passer le message sans me re la personne qui a parlé devant son incapacité de se faire comprendre et celle qui a écouté devant son incompréhension, conseillet-il. Aussi, j’aime me re à profit le mode de fonctionnement itératif entre les nombreux ateliers pour constamment rectifier le tir et éviter de reproduire les erreurs humaines : on veut avant tout que chacun ait la parole et contribue. Pour ce faire, il ne faut pas hésiter à remplacer les personnes qui ne jouent pas le jeu et cherchent à imposer leurs vues. »
Avantages à tous les étages
Au-delà d’une meilleure maîtrise des délais, des coûts et de la fonctionnalité des constructions,
Les six principes d’un atelier PCI réussi
1 Engagement mutuel : avoir l’esprit ouvert, l’envie de collaborer sans imposer son point de vue.
2 Objectifs et décisions consensuels : on est là pour se me re d’accord.
3 Communication béton : capacité de vulgarisation pour la facilitatrice ou le facilitateur, transparence et confiance dans la parole de chaque personne.
4 On écoute plus, on parle moins : un atelier collaboratif n’est pas une présentation, mais un échange. Les spécialistes ne fournissent que la base nécessaire aux discussions.
5 Une excellente préparation… : sélection des personnes les plus aptes et pertinentes à l’exercice, définition d’objectifs clairs et mesurables.
6
… mais une grande flexibilité : l’excellente préparation ne doit pas figer les débats.
reme re l’humain au cœur des projets améliore la qualité de vie — tant pour les personnes qui les conçoivent que pour celles et ceux qui les utilisent. D’emblée, le PCI permet de briser la glace et de créer rapidement une cohésion au sein de l’équipe. Ouvrir dès le début le processus décisionnel aux non-spécialistes, tels que les futurs usagers, crée un climat de confiance et dope l’adhésion au projet. Et puisque le projet n’est pas coulé dans le béton, les propositions ne sont pas perçues comme des modifications, ce qui met tout le monde plus à l’aise d’exprimer ses besoins et ses envies. Enfin, les protagonistes se sentent mieux considérés, donc plus valorisés, et s’enrichissent mutuellement entre personnes de compétences et d’horizons di érents. « Comprendre tous les aspects d’un projet, c’est beaucoup plus intéressant que de travailler en silo. Pour un PCI d’hôpital, nous avions dans l’équipe une patiente en chimiothérapie. Son vécu a permis d’optimiser l’accès des patients au futur bâtiment. À son contact, j’ai vraiment compris la valeur de mon travail », se souvient Pier-Olivier Leclerc. Le PCI a aussi ses réfractaires, qui le subissent d’autant plus qu’il devient une exigence des donneurs d’ouvrage. Les responsables de la conception, notamment, peuvent vivre comme une charge les tâches qui leur incombent en amont du projet, mais ils comprennent rapidement qu’en contrepartie, le cycle des approbations et des modifications se révèle moins pesant. Et si le PCI se cantonne aujourd’hui à la construction, sa méthodologie est transposable à tous les domaines de l’ingénierie.
Être plus humains est une richesse. Les ingénieures et les ingénieurs jouent un rôle important dans cet élan.
Le réseau social du génie pour propulser l’innovation
En juin dernier, plus de 200 membres, amies et amis de l’Ordre se sont réunis au théâtre St-James, à Montréal, pour assister à cet événement annuel organisé par l’Ordre des ingénieurs du Québec.
Cette soirée a mis en lumière les réalisations remarquables d’ingénieures et d’ingénieurs qui contribuent au rayonnement de la profession. Lors de la remise de prix, animée par Katerine-Lune Rollet, nous avons dévoilé les lauréates et lauréats des Prix de l’Ordre 2025 et remis trois titres de Fellow d’Ingénieurs Canada. Parmi la quarantaine de finalistes, 22 membres inspirants ont été récompensés.
L’ingénieure Isabelle Tremblay travaille en exploration spatiale depuis plus de 25 ans. À titre de directrice exécutive à l’Agence spatiale canadienne, Mme Tremblay a contribué à des projets d’envergures comme la Mission Phoenix sur Mars et le télescope spatial James Webb. Elle pilote actuellement la Mission GardeFeu, qui vise à détecter en temps réel des feux de forêt au Canada. Elle a également siégé à plusieurs conseils et comités, notamment ceux de l’Ordre et du Centre des sciences de Montréal.
PRIX DE LA PRÉSIDENCE
POUR IMPLICATION EXCEPTIONNELLE À L’ORDRE
VIVIANE YARGEAU, ING.
Professeure et doyenne de la Faculté de génie Université McGill
L’ingénieure Viviane Yargeau, professeure et doyenne de la Faculté de génie de l’Université McGill, s’implique depuis plus de 12 ans au sein du Comité d’admission à l’exercice de l’Ordre. Elle a joué un rôle déterminant dans la révision des pratiques d’admission des personnes formées à l’étranger. Son engagement a notamment permis de renforcer leur accès à la profession grâce à des approches à la fois rigoureuses et inclusives, positionnant l’Ordre comme un leader en matière d’intégration des personnes diplômées à l’international.
LES PRIX HONORIS GENIUS
ENGAGEMENT SOCIAL
Stéphane Michaud, ing. Vice-président, Croix-Rouge canadienne
ENTREPRENEURIAT
Joaquim Frazão, ing. Directeur de la recherche, QuakeTek inc.
MENTORAT
Marie-Claude Côté, ing. Vice-présidente, Développement et ingénierie, Institut national d’optique (INO)
PROGRESSION DES FEMMES DANS LA PROFESSION
EX-ÆQUO
Louise Millette, ing.
Professeure associée, Polytechnique Montréal
PROJETS LAURÉATS
DÉVELOPPEMENT DURABLE
Centre de biométhanisation de l’agglomération de Québec — Ville de Québec
Équipe : Carl Desharnais, ing., André Tremblay, ing., Louis-Dominique Pampalon, ing., Hugo Drolet, ing., Steve Boivin, ing., Steve Labbé, ing.
EX-ÆQUO
Nathalie Roy, ing.
Doyenne, Faculté de génie, Université de Sherbrooke
RECHERCHE OU ENSEIGNEMENT DU GÉNIE
Pooneh Maghoul, ing.
Professeure titulaire, Polytechnique Montréal
RELÈVE — RECHERCHE ET ENSEIGNEMENT DU GÉNIE
Quentin Cappart, ing.
Professeur agrégé, Polytechnique Montréal
RELÈVE — PRATIQUE
GÉNÉRALE OU PRIVÉE
Yan Sylvestre, ing.
Directeur principal, Ingénierie des matériaux Associé, Groupe ABS inc.
INNOVATION TECHNOLOGIQUE
Fils supraconducteurs hautement résilients — Conducteurs Boréal, Polytechnique Montréal
Équipe : Christian Lacroix, ing., Frédéric Sirois, ing.
PROJET D’INGÉNIERIE
Sivumut – Phase II - Mine Anuri — Glencore Canada
Équipe : Jean-François Verret, ing., Martin Verreault, ing., Martin Lamothe, ing., Rachid Halabi, ing., Winnie Chun Yin Shaw, ing.
FELLOWS D’INGÉNIEURS CANADA
Le titre de Fellow rend hommage à des personnes ayant apporté une contribution remarquable à la profession d’ingénieur, notamment par leur engagement au sein d’Ingénieurs Canada ou d’un ordre provincial, comme l’Ordre des ingénieurs du Québec.
Cette année, trois ingénieurs ont reçu cette distinction.
Sur cette photo, de gauche à droite : Philip Rizcallah, P. Eng., chef de la direction, Ingénieurs Canada ; Éric Germain, ing., FIC ; Laurent B. Mondou, ing., FIC ; François Deslauriers, ing., FIC ; et Sophie Larivière-Mantha, ing., MBA, ASC, présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec.
ÉMISSIONS DE GES COMPENSÉES
La compensation des émissions de gaz à effet de serre liées à la Soirée, rendue possible grâce à l’appui de nos partenaires phares, atteste de notre engagement commun envers le développement durable.
MERCI À NOS PARTENAIRES
SOIRÉE PRÉSENTÉE PAR EN COLLABORATION AVEC
Isabelle Tremblay, ing. dans la salle d’exposition de l’Agence spatiale canadienne à Saint-Hubert.
Isabelle Tremblay, ing.
AU CŒUR DES ETOILES
Lauréate du Grand Prix d’excellence de l’Ordre, Isabelle Tremblay travaille au mieux-être sur terre en gardant les yeux tournés vers les étoiles.
Isabelle Tremblay est tombée dans la potion magique de l’ingénierie lorsqu’elle était toute petite. Aujourd’hui directrice de l’infrastructure spatiale à l’Agence spatiale canadienne, elle garde de précieux souvenirs d’une enfance où la curiosité et l’amour des sciences faisaient partie de son quotidien. « Mon père était ingénieur en haute puissance, o re-telle en guise d’explication. J’avais l’impression qu’il pouvait répondre à toutes mes questions ! Il m’a aussi beaucoup inspirée en me montrant à quel point la capacité de traduire les connaissances scientifiques en innovations perme ait d’améliorer la vie de tout le monde. »
En plus de son intérêt pour l’ingénierie, elle hérite de sa mère enseignante un profond a achement à l’apprentissage. Très jeune, Isabelle dévore les magazines sur l’espace et regarde vers les étoiles avec émerveillement. « Toute petite, j’ai vu le lancement des sondes Voyager, se remémore-t-elle. Je lisais des livres sur les planètes, sur l’exploration spatiale. »
En 1990, lors de la création de l’Agence spatiale canadienne, Isabelle Tremblay est sur le point d’entrer à l’université. « Ça m’a marquée, a rme-t-elle. Une carrière dans le domaine devenait tout à coup possible, et c’est devenu mon objectif. C’était comme viser la NASA ! » Ses résultats scolaires lui ouvrant toutes les portes, elle décide d’emprunter la voie de l’ingénierie et s’inscrit en génie aérospatial à Polytechnique Montréal.
De Jolie e à l’espace
Pendant ses études, la future ingénieure profite des étés pour faire des stages, notamment au sein de la firme de génie-conseil Hatch. Elle s’y voit o rir un poste au sortir de l’université, qu’elle occupera pendant deux ans. Son regard demeure tourné vers l’espace et elle se retrouve rapidement de nouveau sur les bancs de l’école, ce e fois-ci pour une maîtrise en aérospatiale. Un stage lui permet enfin d’entrer à l’Agence spatiale canadienne. « Je ne voulais pas nécessairement y faire carrière, confie-t-elle. Je souhaitais plutôt avoir une vue d’ensemble du domaine pour décider de ma spécialisation. » Elle se joint à un groupe de recherche et de développement en robotique. « J’étais absolument ravie, je trouvais ça fascinant », se souvient-elle. Puis, une occasion unique se présente à elle : un poste s’ouvre, ce qui lui permet de faire o ciellement partie de l’Agence. Vingt-sept ans plus tard, elle y est encore. Ce n’était qu’un tremplin : « Quand l’Agence spatiale s’est mise à parler de contribuer à une mission vers Mars, je voulais être certaine de faire partie du projet. » C’était son rêve de jeune fille, après tout. Elle parvient à se tailler une place dans la mission Phoenix qui, en 2008, pose une sonde spatiale du même nom sur la planète rouge. « C’était la première fois que le Canada contribuait à une mission martienne », s’enorgueillit l’ingénieure.
Son expertise s’a nant, elle prend ensuite la tête de l’équipe technique qui travaille au
SON PARCOURS EN QUELQUES DATES
1995
Baccalauréat en génie mécanique à Polytechnique Montréal.
Début de carrière à la firme de génie-conseil Hatch.
1997
Agence spatiale canadienne comme stagiaire, réorientant sa carrière vers le spatial.
2003 à 2008
Mission Phoenix de la NASA (ingénieure principale pour la contribution du Canada).
2007
Ingénieure principale pour la contribution canadienne au télescope spatial James Webb (projet phare de collaboration internationale).
2012 à 2015
Membre du CA de l’Ordre des ingénieurs du Québec.
2017
Directrice du programme des vols spatiaux habités du Canada.
2022 :
Directrice exécutive de l’infrastructure spatiale à l’Agence spatiale canadienne.
2025
Grand prix d’excellence de l’Ordre des ingénieurs du Québec.
« Contribuer à l’avancement de la société par la science et la technologie m’appelle depuis que je suis jeune, et c’est encore ma mission aujourd’hui. »
ISABELLE TREMBLAY, ING.
DIRECTRICE EXCÉCUTIVE DE L’INFRASTRUCTURE SPATIALE À L’AGENCE SPATIALE CANADIENNE.
L’ingénieure Isabelle
Tremblay, lauréate du Grand Prix d’excellence de l’Ordre, posant dans les bureaux de l’Agence spatiale canadienne.
développement du télescope James Webb. « C’était l’occasion d’assumer un rôle de leadership, résume-t-elle. J’ai pu être l’ingénieure principale pour la contribution du Canada au sein d’une grande équipe internationale. » Après la livraison du projet, elle se joint à la mission de la Constellation RADARSAT à laquelle elle contribue encore aujourd’hui.
Pour le mieux-être de la société
Au fil des projets, une constante demeure : sa passion pour l’ingénierie. « Contribuer à l’avancement de la société par la science et la technologie m’appelle depuis que je suis jeune, et c’est encore ma mission aujourd’hui », souligne-t-elle avec ferveur. Le défi intellectuel et l’occasion de travailler au sein de grandes équipes la motivent particulièrement. « Travailler avec les gens vers un objectif commun, envisager un scénario futur et un avenir prome eur, j’adore ça. »
Outre sa carrière à l’Agence spatiale canadienne, l’ingénieure considère qu’il est essentiel pour elle de redonner aux communautés qui
ont contribué à la façonner. Elle s’est tour à tour impliquée au sein du comité de programmation du Centre des sciences de Montréal lors de son ouverture, au CA de l’Ordre des ingénieurs du Québec puis, plus récemment, auprès de l’organisme Technoscience Région métropolitaine. Elle souhaite particulièrement encourager la présence des jeunes femmes et filles dans son domaine : « Il n’y a pas de raison qui justifie le fait qu’elles ne représentent pas la moitié des ingénieurs, martèle-t-elle. On est 50 % à vivre dans ce monde, on devrait être 50 % à contribuer à le bâtir ! »
La motivation n’est pas ce qui manque à Isabelle Tremblay, qui a toujours la flamme de l’ingénierie. « J’ai choisi le génie parce que les ingénieurs sont partout. Quand on regarde autour de nous, presque rien n’échappe au travail des ingénieurs. La profession a une influence réelle et ça m’a interpellée. » Une influence, elle en a certainement une, sur terre et au-delà.
Gabrielle Anctil, journaliste.
Photoreportage : Mireille Caza/Hé ! Studio
Les grands projets d’Isabelle Tremblay, ing.
L’ingénieure a eu l’occasion de travailler sur de nombreux projets d’envergure depuis ses débuts à l’Agence spatiale canadienne. En voici quelques-uns.
Sonde Phoenix (1) : Arrivée sur Mars en 2008, la sonde était équipée d’une station météorologique de conception canadienne. L’appareil a permis de recueillir des données sur la température et la pression atmosphérique sur Mars, et a aussi sondé les nuages, le brouillard et la poussière de la basse atmosphère martienne. C’est d’ailleurs grâce à lui qu’il a été possible de confirmer la présence de neige sur Mars.
Télescope James Webb (2) : Lancé en 2021, le télescope spatial James Webb permet l’observation par infrarouge. Le Canada a contribué au projet en fournissant un instrument d’observation, un imageur et un spectrographe sans fente dans le proche infrarouge (NIRISS), ainsi qu’un appareil de guidage de précision (FGS). Ces dispositifs perme ent de cibler les points d’intérêt et d’étudier divers types de corps célestes, comme les exoplanètes.
Constellation RADARSAT (3) : Trois satellites identiques balaient la Terre jour et nuit pour obtenir des données sur le territoire canadien, notamment sur l’environnement. En cas de catastrophe naturelle, comme des inondations ou des glissements de terrain, leurs données peuvent contribuer à sauver des vies.
Santé dans l’espace (4) : Les recherches sur la microgravité aident à comprendre les e ets accélérés du vieillissement sur le corps humain. L’espace constitue un laboratoire unique pour étudier la longévité humaine et l’espérance de vie en santé de manière accélérée, car la microgravité provoque en quelques mois un déclin physiologique comparable à celui de 10 à 20 ans de vieillissement sur Terre. Les recherches menées dans l’espace perme ent ainsi d’améliorer la santé humaine, tant pour les missions spatiales que pour les populations sur Terre, notamment dans les régions éloignées.
Encadrement professionnel
FAITES-VOUS DE LA GÉOTECHNIQUE SANS LE SAVOIR?
La géotechnique est une discipline du génie civil qui englobe plusieurs domaines, notamment les charpentes et fondations des bâtiments, le génie municipal et routier, les ouvrages temporaires, les ponts et les infrastructures de transport, le génie minier, l’environnement, etc. Trop souvent négligée ou mal comprise, la géotechnique constitue pourtant le fondement, au sens propre comme au figuré, de tout projet de construction. Bien qu’elle constitue une étape préliminaire dans un projet d’ingénierie, la géotechnique joue un rôle fondamental dans la réussite et la durabilité de tout projet d’infrastructure.
Qu’est-ce que la géotechnique ?
La géotechnique, formée de géo (terre) et de technique, est une science complexe fondée sur les principes de la mécanique des sols et des roches. Elle vise l’étude et la compréhension des phénomènes naturels et des propriétés des matériaux terrestres en vue de réaliser des travaux de construction, que ce soit pour des ouvrages temporaires ou permanents (réf. art. 1, 2 et 3 de la Loi sur les ingénieurs). Ce e discipline suppose la réalisation d’études, la conception, l’inspection, la surveillance et le soutien à l’exploitation. Elle exige de l’ingénieur un jugement éclairé et critique, fondé sur les connaissances théoriques et pratiques, sur les principes de l’ingénierie, ainsi que sur un cadre réglementaire et normatif défini et strict. Concrètement, les géotechniciennes et géotechniciens :
• préparent des plans et devis de digues et de barrages ou de stabilisation de talus.
• e ectuent également des calculs de résistance aux états limites ultimes et aux états limites de services pour des ouvrages comme des ponts, des ponceaux et des bâtiments ;
• réalisent aussi des analyses et des modélisations liées au tassement, à la stabilité de talus, aux ouvrages en terre ainsi qu’aux murs de soutènement ;
• déterminent, au moyen d’études et d’essais en laboratoire et en chantier (in situ), les paramètres et propriétés géotechniques requis pour la conception de conduites souterraines, d’ouvrages d’art, de routes et de bâtiments;
• relèvent des problèmes et des défis techniques (soulèvements de fond, type de fondation, risques de liquéfaction, interaction sol-structure) et orientent la conception en conséquence.
Les ingénieures et ingénieurs géotechniciens ne se contentent pas de produire un rapport : ils interprètent les données du sol pour orienter les décisions de conception, en tenant compte des risques, des incertitudes et des contraintes économiques.
Exercez-vous de la géotechnique sans le savoir ?
Posez-vous ces questions…
• Suis-je en train de pratiquer dans un domaine en lien avec la mécanique des sols et des roches ?
• Suis-je en mesure d’expliquer l’origine et d’interpréter les paramètres géotechniques utilisés dans mes calculs ?
• Ai-je les connaissances nécessaires pour comprendre un phénomène naturel ?
• Suis-je en train de donner un avis technique en géotechnique ? Est-ce que je possède les compétences clés requises pour intervenir dans ce domaine ?
Respecter ses compétences et son champ de connaissance
Il est essentiel de respecter ses compétences et les limites de son champ de connaissance. L’article 2.04 du Code de déontologie des ingénieurs est clair à ce sujet : « L’ingénieur ne doit exprimer son avis sur des questions ayant trait à l’ingénierie, que si cet avis est basé sur des connaissances su santes et sur d’honnêtes convictions. »
Par ailleurs, avant d’accepter un mandat, il est essentiel que l’ingénieure ou l’ingénieur tienne compte de ses limites, notamment dans ses connaissances et ses aptitudes, et des moyens dont il dispose pour exécuter ledit mandat (art. 3.01.01 du Code de déontologie des ingénieurs).
En conclusion
Le rôle des géotechniciennes et des géotechniciens est justement de vous accompagner. Il est important de les intégrer à chacune des phases du projet pour qu’elles ou ils puissent gérer les risques, tenir compte des particularités du site et proposer des solutions optimales sur les plans technique et financier. Elles et ils peuvent également e ectuer des expertises sur des ouvrages existants, notamment en cas d’a aissement ou de fissuration des fondations, de soulèvement, de basculement, d’instabilité ou encore de dommages à la superstructure.
La réussite d’un projet d’ingénierie repose sur la synergie entre les di érentes disciplines. Des projets où les équipes ont
Que ce soit pour établir une conception, e ectuer une a estation ou un avis, une étude ou une surveillance, préparer des calculs ou des modèles, ou encore faire des vérifications, il est important d’inclure une géotechnicienne ou un géotechnicien dès le début d’un projet. Elle ou il apportera son regard géotechnique sur le projet afin de soulever les risques et les défis, mais également pour assurer son rôle de soutien et de conseils.
travaillé de concert dès le départ montrent des résultats probants : réduction des coûts, délais respectés, performance accrue des ouvrages. Ces exemples doivent être valorisés pour inspirer les bonnes pratiques.
Certains types de réalisation, dont le mode conceptionconstruction, communément nommé design-build», ou encore le mode de projet intégré, que ce soit pour des bâtiments ou des ouvrages d’art démontrent la réussite de la collaboration interdisciplinaire, par des gains en temps ou économiques :
• Le pont de l’Île-aux-Tourtes ;
• L’échangeur Turcot ;
• La modernisation des infrastructures PierreDe Coubertin à Montréal.
Le Guide de pratique professionnelle présente le profil de compétences du géotechnicien ainsi que les spécialités, les secteurs d’activités et les ouvrages du domaine visés par ce profil. En cas de doute, n’hésitez pas à consulter le Guide de pratique professionnelle pour de plus amples informations.
Isabelle Sanchez, ing., M. ing., MBA, Che e d’équipe à l’inspection professionnelle
Déontologie professionnelle
UNE LONGUE EXPÉRIENCE N’EST PAS SYNONYME DE CONNAISSANCES SUFFISANTES NI D’HONNÊTES CONVICTIONS
Dans un récent article1, nous rappelions qu’une ingénieure ou un ingénieur ne doit pas accepter n’importe quel mandat qu’on lui propose. En e et, le Code de déontologie des ingénieurs2 prévoit que :
3.01.01. Avant d’accepter un mandat, l’ingénieur doit tenir compte des limites de ses connaissances et de ses aptitudes ainsi que des moyens dont il peut disposer pour l’exécuter.
Dans le même ordre d’idées, une récente décision du Conseil de discipline de l’Ordre des ingénieurs du Québec3 rappelle qu’un membre
doit toujours agir avec intégrité et s’abstenir de poser des actes pour lesquels il n’a ni les connaissances su santes ni les honnêtes convictions, et ce, peu importe l’étendue de son expérience.
Les faits
L’intimé est membre de l’Ordre depuis 1976. Il possède donc une vaste expérience.
En juillet 2019, à la demande des propriétaires, qui sont des membres de sa famille, l’intimé signe le formulaire de demande d’autorisation adressé à la Ville pour le scellement d’un puits. Il coche la case « scellement étanche et durable (supervisé par un professionnel) » et s’identifie comme ingénieur en
ajoutant son numéro de membre. L’intimé assiste aux travaux de scellement du puits.
En avril 2022, l’intimé demande et obtient le statut de membre à la retraite pour lequel, parmi les conditions à satisfaire, il ne doit pas exercer l’ingénierie.
En septembre 2023, alors inscrit au tableau de l’Ordre à titre d’ingénieur à la retraite, l’intimé signe l’a estation de conformité desdits travaux selon laquelle les travaux de forage et de scellement ont été faits sous sa supervision et qu’ils sont conformes au Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection.
Or, la preuve démontre que l’intimé a signé ces deux documents relatifs à des travaux de scellement d’un puits d’eau potable conformément au Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection alors qu’il ne connaît pas ce règlement.
La preuve démontre également qu’il a signé le second document, soit l’a estation de conformité desdits travaux, à titre d’ingénieur alors qu’il détenait, à ce moment-là, le statut d’ingénieur à la retraite et qu’il ne pouvait donc pas poser d’acte d’ingénierie.
Le public et les clients, y compris les membres de la famille d’une ingénieure ou d’un ingénieur, sont en droit de s’a endre à ce que celle-ci ou celui-ci détienne les aptitudes et les connaissances nécessaires pour exécuter le mandat confié. Il s’agit du cœur même de l’exercice de la profession. Un manquement à cet égard est grave.
Le conseil de discipline déclare donc l’intimé coupable d’avoir exprimé son avis sur des questions ayant trait à l’ingénierie sans avoir les connaissances su santes et sans d’honnêtes convictions5, en plus d’avoir manqué d’intégrité en posant un acte d’ingénierie alors qu’il possédait le statut d’ingénieur à la retraite6
Il est pertinent de souligner qu’afin de déterminer la sanction appropriée, le Conseil retient ce qui suit :
Les facteurs aggravants suivants sont retenus :
• La gravité objective des infractions commises par l’intimé, lesquelles sont au cœur de l’exercice de la profession d’ingénieur ;
• L’expérience de l’intimé, qui est membre de l’Ordre depuis 1976.
Sont aussi retenus par le conseil les facteurs a énuants suivants :
• L’admission des faits par l’intimé et l’enregistrement d’un plaidoyer de culpabilité à la première occasion ;
• Le risque de récidive de l’intimé qui est jugé faible.
Ce qu’il faut retenir
L’exercice de l’ingénierie implique de poser des actes ayant bien souvent des répercussions qui dépassent les seuls intérêts du client et qui peuvent entraîner des conséquences sur la santé, la sécurité des personnes, la pérennité des ouvrages et la qualité de l’environnement.
Rappelons que peu importe son expérience et le nombre d’années de pratique, l’ingénieure ou l’ingénieur doit tenir compte des limites de ses connaissances et de ses aptitudes avant d’accepter un mandat. L’expérience ne justifie pas la négligence7. Au contraire, l’expérience peut constituer un facteur aggravant.
L’ingénieur n’est pas dispensé de ses obligations déontologiques du fait que le client est un membre de la famille ni même sous prétexte qu’il agit gratuitement.
La signature d’un ingénieur sur l’avis qu’il émet constitue un gage de fiabilité et de crédibilité. C’est ce gage de fiabilité qui fonde la confiance du public et des pairs8. De plus, une longue expérience n’est jamais synonyme de connaissances su santes ni d’honnêtes convictions.
Me Martine Gervais, avocate, che e d’équipe de la gestion des demandes d’enquête et conseillère juridique.
1. Plan, mars-avril 2023, « Une question d’intégrité et de moyens ».
2. Code de déontologie des ingénieurs, article 3.01.01. 3. et 4. Ingénieurs (Ordre professionnel des) c. Couture (C.D. Ing., 2025-03-25 [culpabilité] et 2025-03-25 [sanction]), 2025 QCCDING 5, SOQUIJ AZ-52108722.
5. 2.04 L’ingénieur ne doit exprimer son avis sur des questions ayant trait à l’ingénierie que si cet avis est basé sur des connaissances su santes et sur d’honnêtes convictions.
8. CDOIQ 22-20-0630, 17 décembre 2020, paragraphe 38; et Plan, « Je signe oui ou non », septembre-octobre 2022.
Législation et jurisprudence
PALETTIERS INDUSTRIELS : QUAND LA SÉCURITÉ REPOSE SUR L’INGÉNIERIE
Les palettiers dans les entrepôts touchent directement à la sécurité des travailleuses et des travailleurs. Plusieurs activités requises dans la réalisation d’un projet d’installation de palettiers relèvent de la pratique réservée du génie. La participation d’une ingénieure ou d’un ingénieur n’est donc pas une option : c’est une obligation professionnelle et légale.
Dans les entrepôts, les systèmes d’entreposage à palettes, ou palettiers, jouent un rôle central dans l’efficacité logistique. Mais leur apparente simplicité cache des défis de sécurité majeurs. Chaque année, des accidents surviennent à la suite de défaillances structurelles, de surcharges ou de collisions avec des chariots élévateurs, ce qui met en danger la vie
et l’intégrité du personnel. Pour gérer ces risques, la conception, la modification et l’évaluation des systèmes de palettiers exigent bien plus qu’une simple installation selon le manuel du fabricant.
Dans cet article, nous verrons de quelle façon la Loi sur les ingénieurs encadre ce domaine pour protéger le public.
Les palettiers : un ouvrage d’ingénierie selon la Loi
Les palettiers sont considérés comme des structures au sens de l’article 3 de la Loi sur les ingénieurs. En effet, les palettiers sont destinés à supporter des charges. Leur conception nécessite le recours à des études des propriétés des matériaux qui
les composent et qui les supportent. Ces structures sont donc indéniablement des ouvrages d’ingénierie au sens de la Loi sur les ingénieurs
Les activités réservées aux ingénieures et aux ingénieurs
Plusieurs activités réalisées dans le cadre de projets de conception, de modification ou d’évaluation de systèmes de palettiers constituent des activités visées par la Loi sur les ingénieurs. Ce sont des tâches qui exigent l’application de principes scientifiques et techniques complexes de manière à assurer la sécurité, la durabilité et la performance des installations. Voici quelques exemples concrets d’activités réservées aux ingénieures et aux ingénieurs dans ce domaine.
Calculs
La conception d’un système de palettiers adapté à l’utilisation prévue exige des calculs, notamment en ce qui concerne le calcul de charge et de résistance des éléments structuraux. On devra tenir compte notamment des engins de manutention, des impacts latéraux par les chariots et des conditions sismiques du site. Ces calculs servent également de documentation de support pour les plaques de charge, lesquelles indiquent la capacité nominale pour chaque emplacement. Elles sont obligatoirement affichées sur chaque travée. Comme ces calculs font appel à des principes d’ingénierie, ils sont donc réservés aux ingénieures et aux ingénieurs.
Élaboration de plans et devis
Pour une nouvelle installation, les plans et les devis de palettiers doivent être préparés par une ingénieure ou un ingénieur, puis dûment signés et scellés. Ces plans doivent tenir compte des normes applicables dans le domaine, notamment le Code du bâtiment et les normes CSA S16, A344 et S345.
Attestations de conformité
Lors de l’installation, la surveillance des travaux permettra d’assurer une installation conforme aux plans et devis. On vérifiera notamment la verticalité, l’alignement et les ancrages. Par la suite, une attestation de conformité par rapport aux plans de conception et aux normes applicables pourra être émise et signée par une ingénieure ou un ingénieur.
Inspection d’une installation existante
La norme CSA A344 exige la mise en place d’un programme d’inspection périodique comportant minimalement des vérifications visuelles régulières et une inspection structurale
annuelle. Les propriétaires ou les utilisateurs de l’entrepôt peuvent s’occuper de l’inspection visuelle. En fait, c’est même souhaitable, puisque ça les responsabilise quant à l’utilisation sécuritaire des installations de palettiers. Cependant, l’inspection annuelle doit être effectuée par une ingénieure ou un ingénieur, ou sous sa supervision.
En cas d’inspection à la suite de dommages, c’est l’ingénieure ou l’ingénieur qui pourra évaluer l’ampleur de ceux-ci et, selon le cas, calculer les réductions de capacité, concevoir les ensembles de réparation ou de renforcement ou condamner la travée.
Plans d’aménagement
La préparation des plans d’aménagement, qui décrivent l’emplacement des travées dans l’entrepôt, ne constitue pas une activité réservée à la profession d’ingénieur. Ils n’ont donc pas besoin d’être signés et scellés. Ces plans devraient toutefois, afin d’éviter toute confusion, porter une mention « ne pas utiliser pour construction ou installation ».
Modi cations
Toute relocalisation, toute variation de hauteur des lisses, tout changement de configuration ou tout ajout d’étage doit être analysé et scellé par une ingénieure ou un ingénieur.
Quelques mots
sur les structures d’accueil
Avant même de calculer le palettier, l’ingénieur doit vérifier que la structure d’accueil — dalle, poutres, colonnes et fondations du bâtiment — peut soutenir les charges ponctuelles, linéaires et horizontales qu’un palettier transmet. L’ingénieure ou l’ingénieur qui conçoit le palettier devra travailler en collaboration avec son homologue responsable du bâtiment
Conclusion
Le rôle des ingénieures et des ingénieurs est central pour assurer la conformité, la sécurité et la pérennité des installations d’entreposage. En procédant à une conception rigoureuse, à une validation structurale adéquate et à un suivi conforme aux normes, ils contribueront directement à la protection des des travailleuses et des travailleurs et à la fiabilité des opérations.
Marie-Julie Gravel, ing., conseillère à la surveillance de la pratique illégale et Me Patrick Marcoux, avocat.
Norme CSA A344 : F24
Guide de l’utilisateur pour les pale iers en acier.
Norme CSA S345:23 Conception et fabrication des pale iers en acier.
Assurance responsabilité professionnelle
ZONES GRISES ET RESPONSABILITÉS PROFESSIONNELLES :
AVEZ-VOUS LA BONNE COUVERTURE ?
Marc1, ingénieur depuis une dizaine d’années, reçoit une demande d’un client de longue date. On lui demande de vérifier si le système mécanique respecte une norme canadienne précise. Pour ce faire, il lui su t de remplir un formulaire en s’appuyant uniquement sur une observation visuelle. Il accepte sans hésiter. Le mandat paraît simple à première vue : cocher « oui » ou « non » sur un formulaire pour indiquer si le système respecte ou non les normes. Pas de conception, pas de calculs complexes, pas de plans à signer. Bref, rien qui lui semble relever des activités réservées aux ingénieures et aux ingénieurs. Il remplit le formulaire, remet son a estation et passe à autre chose.
Quelques mois plus tard, son client revient vers lui. Le système ne fonctionne pas comme prévu, et il reproche à l’ingénieur de ne pas l’avoir prévenu de certaines lacunes. Pourtant, lorsqu’il a réalisé le mandat, Marc avait ajouté quelques lignes de recommandations, pensant bien faire. Ce détail a su pour transformer une tâche banale en activité réservée… sans que Marc ne s’en rende compte. Et, surtout, sans qu’il ait mis à jour sa déclaration de pratique ni sa couverture d’assurance responsabilité professionnelle.
Une frontière oue
Ce genre de situation n’est pas rare. Les « zones grises » en pratique professionnelle apparaissent
LES « ZONES GRISES » EN PRATIQUE
PROFESSIONNELLE APPARAISSENT LORSQUE
LA NATURE DES SERVICES RENDUS N’EST PAS CLAIRE OU LORSQU’ON CROIT À TORT
OBLIGATION SUPPLÉMENTAIRE.
lorsque la nature des services rendus n’est pas claire ou lorsqu’on croit à tort qu’une activité n’engendre aucune obligation supplémentaire.
Deux situations posent problème de façon récurrente. La première : l’ingénieure ou l’ingénieur qui, tout en exerçant principalement en pratique générale, se voit confier un mandat ponctuel par un client qui n’est pas son employeur. On entre alors dans une pratique mixte, qui combine pratique générale et privée. Même marginale, la part de la pratique privée doit être couverte adéquatement.
La seconde : lorsqu’une ingénieure ou un ingénieur occupe un deuxième emploi parallèlement à son poste principal. Il peut s’agir d’une activité d’enseignement, de consultation ou de services techniques. Tant que les tâches ne relèvent pas d’activités réservées2, tout va bien. Mais une seule tâche réservée oblige à souscrire au régime d’assurance complémentaire.
Quand les intentions ne suf sent pas
Du point de vue de l’assurance responsabilité professionnelle (ARP), la règle est claire : si l’activité n’est pas déclarée et couverte, il n’y a pas de protection. Une simple erreur de jugement ou un oubli administratif peut exposer l’ingénieure ou l’ingénieur à des poursuites — avec des conséquences financières réelles et des répercussions potentielles sur la protection du public.
C’est ce qui est arrivé à Julie1, ingénieure en génie civil, lorsque son employeur lui a confié un nouveau mandat auprès d’un client municipal. Elle croyait qu’il s’agissait d’un élargissement de son rôle habituel, mais le projet relevait en fait de la pratique privée, assortie d’implications juridiques di érentes. Heureusement, un échange avec le service de l’ARP de l’Ordre a permis de rectifier la situation à temps : Julie a mis à jour sa déclaration de pratique et a souscrit au régime collectif complémentaire. Un réflexe qui lui a évité bien des tracas.
PRENEZ LE TEMPS DE BIEN ANALYSER LA NATURE DES MANDATS AVANT DE LES ACCEPTER.
Reconnaître les zones grises
Alors, comment savoir si l’on entre dans une zone grise ? Il y a plusieurs signaux d’alerte :
• Vous commencez à donner un avis professionnel ou des recommandations dans un contexte qui sort du cadre habituel de votre emploi.
• Vous répondez à un client externe, même si c’est seulement anecdotique.
• Vos tâches semblent toucher à la conception, à l’évaluation de conformité ou à la supervision technique. Dès que la démarcation entre pratique générale et pratique privée, ou entre activités réservées et non réservées, devient floue, il est temps de faire le point.
Des ressources pour éviter les faux pas
Heureusement, il existe des réflexes simples pour prévenir les situations problématiques.
• Prenez le temps de bien analyser la nature des mandats avant de les accepter.
• Renseignez-vous sur les définitions de pratique générale, pratique privée et pratique privée occasionnelle, ainsi que sur les obligations qui relèvent de chacune.
• Parlez à votre courtier ou consultez l’équipe de l’ARP de l’Ordre. Ce e dernière peut vous aider
à y voir plus clair. Lors d’une récente campagne de sensibilisation, plusieurs membres ont découvert qu’ils n’avaient pas déclaré correctement leur type de pratique. Certains pensaient être entièrement couverts, mais n’avaient pas pris conscience que leurs tâches relevaient de la pratique privée. Après avoir contacté l’Ordre, ils ont pu corriger le tir et éviter des situations périlleuses.
• Ne vous fiez jamais uniquement à ce que font vos collègues ou à des règles présumées. Ce qui est bon pour l’un peut ne pas l’être pour l’autre. La ligne est parfois mince entre une tâche administrative et un acte professionnel. Mieux vaut poser une question de trop que de se retrouver sans assurance. Une bonne déclaration, une couverture adaptée et quelques bons réflexes peuvent vous protéger. Parce que le risque zéro n’existe pas, l’assurance responsabilité est là.
Direction de la surveillance et de l’inspection professionnelle.
1. Les prénoms sont fictifs. 2. Un nouveau volet s’ajoute à notre programme d’assurance responsabilité professionnelle pour couvrir les membres en pratique privée o rant des services non réservés, conformément aux récentes modifications apportées au Code des professions du Québec Des questions ? Écrivez-nous à arp.oiq@oiq.qc.ca.
LIENS UTILES arp.oiq.qc.ca
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L’événement propose un regard éclairé sur les défis de demain en mobilisant les spécialistes du milieu. Il s’adresse aux membres qui souhaitent prendre du recul, s’informer et mieux comprendre les changements qui façonnent la profession.
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Directrice générale et cofondatrice de Québec Net Positif, un organisme qui accélère la transition vers une économie sobre en carbone. Elle cumule plus de 25 ans d’expérience en relations publiques et responsabilité sociale. Lauréate du prix Clean50, elle siège à divers comités stratégiques liés à la croissance verte et aux données climatiques.
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PDG de PRIMA Québec. Active depuis plus de 25 ans dans les écosystèmes d’innovation, elle a notamment été vice-présidente d’Écotech Québec et conseillère à la CMM. Elle a coprésidé le Groupe consultatif pour la carboneutralité (2021-2023) et siège aux CA de l’INRS et de DistriQ. Elle est docteure en études urbaines.
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Ingénieur de terrain passionné par l’innovation, Mathieu Deshaies, fait partie d’une équipe multidisciplinaire dédiée à la recherche et au développement. Il conçoit et déploie des systèmes adaptés à des environnements complexes, tout en guidant son équipe avec créativité et rigueur.
LUNDI 10 NOVEMBRE
Prolongation de la durée de vie des éoliennes : l’approche prédictive de WSP à Erie Shores
Dans ce e conférence, Mathieu présentera un projet d’envergure récemment mené par WSP au parc éolien d’Erie Shores, en Ontario. Ce projet, qui a pour objectif de prolonger la durée de vie des fondations de 66 turbines de 20 à 30 ans, illustre parfaitement comment l’ingénierie peut contribuer à une transition énergétique en maximisant la performance et la longévité des infrastructures existantes. Une rencontre à ne pas manquer pour découvrir comment l’expertise technique et l’innovation terrain peuvent repousser les limites de la durabilité.
Boucar Diouf, Ph. D., biologiste, océanographe, humoriste, auteur et animateur
Scientifique de formation, communicateur hors pair et humoriste reconnu, Boucar Diouf maîtrise l’art de faire dialoguer rigueur scientifique et humour accessible. Titulaire d’un doctorat en océanographie, ex-professeur à l’UQAR, auteur prolifique et animateur bien connu du grand public, il explore depuis plus de deux décennies les liens entre nature, culture et science.
MARDI 11 NOVEMBRE
Diversité, biodiversité et
innovation
Dans ce e conférence unique, Boucar tisse des ponts entre la biodiversité, la sélection naturelle et l’innovation humaine. À travers son regard de biologiste passionné, il nous invite à voir la nature comme un immense laboratoire d’idées, où l’évolution ne cesse d’inventer, d’adapter et de transformer. Avec son style inimitable mêlant réflexions profondes et éclats de rire, il montrera comment les mécanismes du vivant peuvent inspirer le génie humain et nourrir notre réflexion sur le développement durable. Un moment à la fois drôle, touchant et brillamment éclairant, qui promet de faire vibrer autant les neurones que les zygomatiques.
LA JOURNÉE CPI : UN PROGRAMME SUR MESURE NOUVEAUTÉ !
« Trois ateliers axés sur l’IA, le développement durable et la carrière. »
Le lundi 10 novembre, ce e programmation s’adresse aux candidates et candidats à la profession d’ingénieur (CPI) puisque seront abordés des sujets liés à leur réalité. En parallèle de la première journée du colloque, les CPI prendront part à trois ateliers axés sur la gestion, le développement durable et la carrière, en plus d’assister au mot d’ouverture de la présidente de l’Ordre et au dîner-conférence présenté par WSP.
Ce e initiative vise à soutenir leur intégration professionnelle en leur o rant des contenus concrets, des échanges avec des professionnels d’expérience et une immersion directe dans la pratique du génie.
UN APERÇU DE CETTE JOURNÉE
Linda Sabourin, c.o., M.O., B.A.A., consultante en développement organisationnel, coach professionnelle et formatrice
Linda Sabourin est consultante en développement organisationnel, coach professionnelle et formatrice depuis plus de 20 ans. Elle enseigne à l’Université de Sherbrooke dans les programmes de MBA et de maîtrise en gestion de l’ingénierie. Titulaire d’une maîtrise en orientation et d’un baccalauréat en administration, elle est aussi coach et membre de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec.
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Concrétiser le changement avec agilité : quelle stratégie adopter pour mobiliser son équipe ?
Dans ce cours, elle propose une réflexion lucide et pratique sur l’un des défis majeurs des organisations : réussir le changement. Alors que la majorité des initiatives de transformation échouent, Louise explore les leviers pour anticiper les
Experts reconnus en transformation organisationnelle, Martin Bourgeois et Valérie-Kim Besner cumulent chacun plus de 25 ans d’expérience dans des rôles stratégiques au sein d’entreprises d’envergure. Chez Talsom, Martin dirige les initiatives en données, IA et automatisation, me ant à profit sa solide expertise en gouvernance des données et en gestion de projets complexes. Valérie-Kim, pour sa part, pilote la Transformation humaine et accompagne les organisations dans l’adoption durable du changement, grâce à une approche mobilisatrice et centrée sur les personnes.
Cours :
résistances, accroître l’agilité collective et transformer l’incertitude en moteur d’innovation. Un rendez-vous essentiel pour toute organisation en quête de résilience et de cohésion.
L’intelligence artificielle au service de l’ingénierie de demain
Ensemble, ils proposent un atelier interactif pour transformer les impératifs stratégiques en occasions concrètes grâce à l’intelligence artificielle. Vous apprendrez à structurer vos projets d’IA, à anticiper les résistances et à intégrer ce e technologie comme levier de croissance, d’innovation et de transformation durable. Un duo complémentaire pour allier performance technologique et intelligence humaine.
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Avis de limitation du droit d’exercice
Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ., c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision le 20 mars 2025, relative au droit d’exercice de Sébastien Coutu, ing. (membre no 5028230), dont le domicile professionnel est situé à Montréal, province de Québec, à savoir :
Charpentes et fondations
« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice de Sébastien Coutu, ing. (membre no 5028230), en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle lorsqu’elle se rapporte au domaine des charpentes et fondations. Ce e limitation comprend et porte également sur toute activité se rapportant à un bâtiment à l’égard duquel sont appliquées des solutions acceptables complètes prévues à la partie 9 du Code national du bâtiment, tel qu’il est incorporé dans le chapitre I du Code de construction (chapitre B-1.1, r. 2).
Toutefois, Sébastien Coutu, ing., pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »
Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 20 mars 2025 Montréal, ce 22 avril 2025
Me Élie Sawaya, avocat
Secrétaire de l’Ordre et directeur des a aires juridiques
Avis de limitation du droit d’exercice
Avis de limitation du droit d’exercice
Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ., c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision le 29 mai 2025, relative au droit d’exercice d’Alexander Mejia-Morales, ing., (membre no 5036667), dont le domicile professionnel est situé à Terrebonne, province de Québec, à savoir :
Assainissement autonome des eaux usées
« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice d’Alexander Mejia-Morales, ing. (membre no 5036667), en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle lorsqu’elle se rapporte au domaine de l’assainissement autonome des eaux usées. Ce e limitation comprend et porte également sur toute activité prévue dans le cadre de l’application du Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées (RLRQ c. Q-2, r 22) ou en vertu de l’article 22, par. 3, de la Loi sur la qualité de l’environnement (RLRQ, c.Q-2).
Toutefois, Alexander Mejia-Morales, ing., pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »
Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 29 mai 2025
Montréal, ce 30 juin 2025
Me Élie Sawaya, avocat
Secrétaire de l’Ordre et directeur des a aires juridiques
Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ., c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision le 29 mai 2025, relative au droit d’exercice de Simon ParentMartineau, ing., (membre no 5016744) dont le domicile professionnel est situé à Wakefield, province de Québec, à savoir :
DE LIMITER le droit d’exercice de Simon Parent-Martineau, ing. (membre no 5016744), jusqu’à ce que les mesures de perfectionnement soient complétées avec succès, en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte aux domaines et sous-domaines suivants :
• Sécurité des machines, du domaine équipements et machines : industriels et de transport ;
• Installation de tuyauterie sous pression, du domaine équipements et machines : industriels et de transport ;
• Électricité industrielle ;
• Sécurité des machines, du domaine automatisation des machines et procédés.
Toutefois, Simon Parent-Martineau, ing., pourra exercer dans ces domaines et sous-domaines sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle.
Ces limitations du droit d’exercice sont en vigueur depuis le 5 juin 2025
Montréal, ce 7 juillet 2025
Me Élie Sawaya, avocat, secrétaire de l’Ordre et directeur des a aires juridiques
Avis de limitation du droit d’exercice
Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ., c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision le 24 avril 2025, relative au droit d’exercice d’Alexandre Lévesque, ing. (membre no 142558), dont le domicile professionnel est situé à Saint-Anaclet-de-Lessard, province de Québec, à savoir :
Protection incendie
« DE LIMITER le droit d’exercice d’Alexandre Lévesque, ing. (membre no 142558), jusqu’à ce que les mesures de perfectionnement soient complétées avec succès, en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine de la protection incendie pour les bâtiments suivants :
• Tous les bâtiments de plus de trois étages de hauteur ;
• Tous les bâtiments de plus de 14 m de hauteur entre le niveau moyen du sol et le plafond du dernier étage du bâtiment ;
• Tous les bâtiments du groupe C, tel que décrit dans le chapitre I du Code de construction (chapitre B-1.1, r. 2).
Cependant, Alexandre Lévesque, ing., est autorisé à faire la conception de systèmes de gicleurs dans le cadre de réaménagement de locaux d’un bâtiment (quels que soient la hauteur du bâtiment et le nombre d’étages) si ce bâtiment n’est pas du groupe C et si le réaménagement n’implique pas de gicleurs de type résidentiel ni aucune modification au système de canalisations incendie.
Toutefois, Alexandre Lévesque, ing., pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »
Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur
depuis le 14 mai 2025
Montréal, ce 16 juin 2025
Me Élie Sawaya, avocat
Secrétaire de l’Ordre et directeur des a aires juridiques
Avis de limitation du droit d’exercice
Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ., c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision le 20 mars 2025, relative au droit d’exercice de Mark Koron, ing. (membre no 136486), dont le domicile professionnel est situé à VaudreuilDorion, province de Québec, à savoir :
Charpentes et fondations
« DE LIMITER le droit d’exercice de Mark Koron, ing. (membre no 136486), jusqu’à ce que les mesures de perfectionnement soient complétées avec succès, en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine des charpentes et fondations. Ce e limitation comprend et porte également sur toute activité se rapportant à un bâtiment à l’égard duquel sont appliquées des solutions acceptables complètes prévues à la partie 9 du Code national du bâtiment, tel qu’il est incorporé dans le chapitre I du Code de construction (chapitre B-1.1, r. 2).
Toutefois, Mark Koron, ing., pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »
Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 4 avril 2025
Montréal, ce 5 mai 2025
Me Élie Sawaya, avocat
Secrétaire de l’Ordre et directeur des a aires juridiques
AVIS DE DÉCÈS
SAC@OIQ.QC.CA
13 avril 2025 au 9 juin 2025
L’Ordre des ingénieurs du Québec o re ses sincères condoléances aux familles et aux proches des personnes suivantes, décédées récemment :
Michel Corriveau, La Prairie
Paul Des Rosiers, Gatineau
Pyer Gagné, Notre-Dame-des-Pins
Richard Guilbert, Sorel-Tracy
Harold Claude Hope, Montréal
Gilles Houle, Brossard
Jacques Andre Lacourse, Boucherville
Yvan Nadeau, Montréal
Richard Niore, Montréal
Eddy Pépin, Saint-Georges
Michel Roy, McMasterville
Yves Roy, Varennes
Rachid Toudji, Anjou
Avis de limitation du droit d’exercice
Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ., c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision le 20 mars 2025, relative au droit d’exercice de Davrik Langevin, ing. (membre no 5062187), dont le domicile professionnel est situé à Val-d’Or, province de Québec, à savoir :
Charpentes et fondations et équipements de levage (structures portantes)
« DE LIMITER le droit d’exercice de Davrik Langevin, ing. (membre no 5062187), jusqu’à ce que les mesures de perfectionnement soient complétées avec succès, en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine des charpentes et fondations, incluant les éléments structuraux relatifs aux équipements de levage.
Toutefois, Davrik Langevin, ing., pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »
Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 4 avril 2025
Montréal, ce 5 mai 2025
Me Élie Sawaya, avocat
Secrétaire de l’Ordre et directeur des a aires juridiques
RÉCLAMATIONS :
Avis de radiation
Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que l’Ordre des ingénieurs du Québec a prononcé la radiation des membres dont le nom apparaît ci-dessous, pour avoir fait défaut de se conformer aux obligations de la formation continue obligatoire conformément au Règlement sur la formation continue obligatoire des ingénieurs. Ce e décision est e ective depuis le 7 avril 2025.
Nom Prénom Domicile professionnel
Skutezky
Trevor J. Westmount, Qc H3Y 2L8
* Lorsque le nom d’une personne est suivi d’un astérisque, cela signifie qu’elle s’est réinscrite depuis la radiation et est maintenant membre en règle de l’Ordre des ingénieurs du Québec.
Veuillez communiquer avec le Service à la clientèle (514 845-6141 ou 1 800 461-6141 option 1 ou par courriel : sac@oiq.qc.ca) afin de vérifier si les personnes dont le nom n’est pas suivi d’un astérisque ont régularisé leur situation depuis le 7 avril 2025
Montréal, ce 7 avril 2025
Me Élie Sawaya, avocat
Secrétaire de l’Ordre et directeur des a aires juridiques
Avis de radiation
Avis est donné par la présente que, le 25 mars 2025, en vertu du second paragraphe de l’article 85.3 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), l’Ordre des ingénieurs du Québec a radié du tableau de l’Ordre le membre dont le nom apparaît ci-dessous, pour avoir fait défaut d’adhérer au régime collectif d’assurance complémentaire de la responsabilité professionnelle dans les délais fixés conformément au Règlement sur l’assurance de la responsabilité professionnelle des ingénieurs :
Nom Prénom Domicile professionnel
Karim Omri Sudbury, Ontario
Le présent avis est donné en conformité à l’article 182.9 du Code des professions Montréal, ce 4 avril 2025
Me Elie Sawaya, avocat
Secrétaire de l’Ordre et directeur des a aires juridiques
Avis de radiation
Conformément aux articles 156 et 180 du Code des professions (RLRQ c. C-26), avis est donné par la présente que, le 14 mars 2025, le Conseil de discipline de l’Ordre des ingénieurs du Québec a déclaré Louis Edmond Bocheng Djoukong, dont le domicile professionnel est situé à Montréal, province de Québec, coupable des infractions suivantes :
-> Ayant été déclaré coupable le ou vers le 4 janvier 2023 par l’honorable Bruno Leclerc, j.c.q. (dossier 705-01-118899-220) des infractions criminelles suivantes ayant un lien avec l’exercice de la profession :
« 1. Entre le 1er septembre 2020 et le 5 octobre 2021, à Repentigny, district de Jolie e, s’est livré à des voies de fait contre […] en utilisant une arme, comme ant ainsi l’acte criminel décrit à l’article 267a) du Code criminel.
2. Entre le 1er septembre 2020 et le 5 octobre 2021, à Repentigny, district de Jolie e, s’est livré à des voies de faits contre […], comme ant ainsi l’acte criminel décrit à l’article 266a) du Code criminel. » Il s’est ainsi rendu passible des sanctions prévues à l’article 156 du Code des professions, comme prévu à l’article 149.1 dudit Code des professions; -> En ome ant de communiquer à la secrétaire de l’Ordre des ingénieurs du Québec dans les dix (10) jours à compter de celui où il a été informé qu’il faisait l’objet d’une poursuite pour des infractions punissables de cinq (5) ans d’emprisonnement ou plus, il a ainsi contrevenu à l’article 59.3 du Code des professions
Le Conseil de discipline a imposé à Louis Edmond Bocheng Djoukong, au regard de ces infractions, deux périodes de radiation temporaire de trois (3) semaines assorties d’amendes ; ces deux périodes s’appliqueront de façon concurrente à l’expiration des délais d’appel. En conséquence, Louis Edmond Bocheng Djoukong est radié du tableau de l’Ordre pour trois (3) semaines à compter du 14 avril 2025, et ce, jusqu’au 4 mai 2025 inclusivement.
Montréal, ce 14 avril 2025
Josée Le Tarte
Secrétaire du Conseil de discipline
EXAMEN PROFESSIONNEL
AVIS À TOUTES LES CANDIDATES ET À TOUS LES CANDIDATS À LA PROFESSION D’INGÉNIEURE ET D’INGÉNIEUR, AINSI QU’AUX PERSONNES DÉTENTRICES D’UN PERMIS RESTRICTIF TEMPORAIRE.
Conformément au Règlement sur les autres conditions et modalités de délivrance des permis de l’Ordre des ingénieurs du Québec, voici les renseignements concernant les prochaines séances d’examen :
Date des prochaines séances d’examen (automne)
Date de la séance
18 oct. 2025
8 nov. 2025
15 nov. 2025
Lieu
Sherbrooke Rimouski Montréal
Date limite d’inscription
18 sept. 2025
9 oct. 2025
16 oct. 2025
Pour vous inscrire à une séance, vous devez au préalable terminer votre formation théorique. Une fois que la séance est terminée, vous recevrez un courriel contenant le lien pour vous inscrire sur la plateforme. Pour en savoir plus, vous pouvez vous rendre sur le site de l’Ordre des ingénieurs du Québec au oiq.qc.ca ou communiquer avec l’équipe de l’examen professionnel par courriel au examenprofessionnel@oiq.qc.ca.
En conformité avec la Loi sur la langue commune et o cielle du Québec, le français, cet examen est administré en français. Toutefois, les candidates et candidats qui se qualifient pour un permis temporaire selon l’article 37 de la Charte de la langue française peuvent obtenir une copie bilingue du questionnaire. Certaines dates pourraient être suje es à des modifications. Consultez la plateforme d’inscription pour obtenir les informations les plus récentes.
LES DESSOUS DE LA MODÉLISATION 3D
Illustration
Les outils de modélisation
3D
se multiplient dans les firmes d’ingénierie. Tour d’horizon de leurs avantages, et des pièges qu’il faut savoir reconnaître.
Imaginez : vous travaillez à un vaste chantier, comme la conception d’un nouveau pont pour traverser le fleuve ou l’analyse d’un site où implanter une future mine. Mais vous ne disposez d’aucun outil numérique — pas de logiciel, pas d’ordinateur. Que du papier, un crayon et votre cerveau. Quelle horreur !
Heureusement, la réalité d’aujourd’hui est bien loin de ce scénario d’une époque révolue. Les membres de la profession d’ingénieur disposent d’outils de plus en plus sophistiqués qui perme ent de concevoir des modèles 3D des infrastructures. Mais si ceux-ci rendent possibles des tâches qui auraient été impensables à l’époque analogique, certaines limites demeurent bien réelles.
Le futur est numérique
« Les outils de modélisation 3D ont opéré un changement profond dans notre manière de travailler », lance d’entrée de jeu l’ingénieure
Geneviève Savard, directrice BIM chez BPA. Elle sait de quoi elle parle : elle était aux premières loges au moment de l’arrivée de la modélisation des données du bâtiment (MDB, ou BIM en anglais) dans sa firme. Dans le domaine de la construction, ce e méthode sert à concevoir des jumeaux numériques 3D de bâtiments ou d’infrastructures sur lesquels divers professionnels peuvent collaborer, depuis la conception du projet jusqu’à l’entretien des infrastructures correspondantes. « Ça a changé les écosystèmes des projets, la façon dont les responsabilités sont distribuées », poursuit l’ingénieure. La promesse du BIM est grande : simplifier la communication entre les di érents partenaires d’un projet. « C’est un outil performant pour
« C’est un outil performant pour anticiper les problèmes et éme re des hypothèses. On peut proposer des plans B, C ou D en amont.
»
GENEVIÈVE SAVARD,
ING., DIRECTRICE BIM CHEZ BPA
anticiper les problèmes et éme re des hypothèses, explique la directrice. On peut proposer des plans B, C ou D en amont. » Dans d’autres cas, le modèle aide à partager des données entre ingénieures et ingénieurs, comme des tableaux d’équipement. « En CAD, on devait faire des correspondances manuelles avec nos collègues qui s’occupaient de l’électricité. Maintenant, on peut tout automatiser en créant des liens dans la maque e, ce qui réduit le risque d’erreurs. »
Les logiciels utilisés par l’ingénieur Antoine Perrot, gestionnaire d’équipe en géoscience au Groupe ABS, o rent eux aussi le moyen de visualiser un projet en amont de sa réalisation. La modélisation à l’aide de Rocscience l’aide à statuer sur la faisabilité des travaux, voire à cerner des ajouts à faire à un projet pour l’optimiser. « Ça permet de faire beaucoup de calculs complexes de manière rapide et précise », détaille-t-il. Tout comme Geneviève Savard, le gestionnaire d’équipe note que la modélisation lui permet de mieux comprendre un projet et ainsi d’éviter des erreurs potentiellement coûteuses. « On commence toujours par se faire une idée avec des formulations empiriques. Ensuite, on entre ces idées dans le logiciel pour confirmer nos hypothèses. Le modèle nous permet d’a ner ces hypothèses ou de résoudre des problèmes auxquels on n’aurait pas pensé. »
QUELQUES DONNÉES
En date de mai 2025, plus de 200 PROJETS conçus à l’aide du BIM sont en cours ou ont été livrés aux gouvernements.
250 ENTREPRISES ont été diagnostiquées dans le cadre de l’Initiative québécoise pour la construction 4.0 3 . Le gouvernement québécois a investi 13,7 M$ dans la phase III de l’Initiative québécoise pour la construction 4.0.
« Il faut toujours garder un regard critique sur les résultats. Est-ce ce à quoi on s’a endait? Au bout de la ligne, c’est l’ingénieur qui est responsable. »
ANTOINE PERROT, ING., GESTIONNAIRE D’ÉQUIPE EN GÉOSCIENCE AU GROUPE ABS
« Pour le moment, comme il n’y a pas de protocole normalisé à l’échelle du secteur, c’est un free-for-all. »
ÉRIK POIRIER, PROFESSEUR AU DÉPARTEMENT DE GÉNIE DE LA CONSTRUCTION À L’ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE
Traîner de la pa e
Si les possibilités qu’o rent de tels outils sont énormes, il demeure que leur adoption n’est pas universelle, se désole Érik Poirier, professeur au département de génie de la construction à l’École de technologie supérieure. Spécialisé en BIM, il constate que la consolidation en ingénierie, où les grandes firmes dominent le paysage québécois, facilite le déploiement de ce e méthode de travail. Mais si les titulaires du titre d’ingénieur utilisent la modélisation 3D, le retour à la 2D est encore trop fréquent. « C’est l’usage prépondérant, observe-t-il. On aplanit tout pour faire de la documentation à envoyer aux autres. Ça fait perdre tout le travail fait en amont. » Même son de cloche du côté de Geneviève Savard : « Les ingénieurs sont encore bien a achés à leurs PDF », lance-t-elle en riant.
Derrière ce e frilosité se cache un problème inhérent aux modèles 3D : comment garantir la responsabilité professionnelle à partir de telles maque es ? « Ça nécessite des vérifications plus précises que pour les plans 2D traditionnels », convient la directrice. Idem pour Antoine Perrot, pour qui il est essentiel de « prendre le temps de comprendre ce qui sort » des logiciels. « Il faut toujours garder un regard critique sur les résultats, rappelle-t-il.
Est-ce ce à quoi on s’a endait ? Au bout de la ligne, c’est l’ingénieur qui est responsable. »
La norme ISO 196501, « Organisation et numérisation des informations relatives aux bâtiments et ouvrages de génie civil, y compris la modélisation des informations de la construction », constitue un pas dans la bonne direction pour résoudre ce type de problème. « Pour le moment, comme il n’y a pas de protocole normalisé à l’échelle du secteur, c’est un free-for-all », relève Érik Poirier. Le gouvernement du Québec a adopté ce e norme dans sa feuille de route pour la modélisation des données des infrastructures2
En fin de compte, la modélisation n’est qu’un outil, rappelle Geneviève Savard. « On ne doit pas penser que les logiciels vont résoudre le manque de connaissances techniques ou de coordination. On doit les utiliser le mieux possible pour bonifier notre pratique. Mais c’est encore à nous de penser. »
Geneviève Savard, ing., pense déjà en 7D. Pour l’hôpital de Vaudreuil-Soulanges, où l’ingénieure a travaillé au sein de l’équipe maîtresse, elle a contribué à ajouter des couches de complexité au modèle de base. « La 4D renvoie à l’échéancier, la 5D à l’estimation des coûts de travaux, la 6D au volet énergétique et la 7D au volet opérationnel. » Les données des fiches techniques de l’équipement ont été entrées dans le modèle, ce qui permet de planifier l’entretien en fonction de divers paramètres.
Photo : Santé Montérégie
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TRANSFERT D’ENTREPRISE
LE QUÉBEC INC.
À L’HEURE DE LA RELÈVE
Au moment de se lancer en a aires, il n’y a pas que la création d’entreprise ou le modèle de la franchise de possible. Avec ses défis et ses avantages propres, la reprise d’entreprise diversifie les options pour les aspirantes entrepreneures et aspirants entrepreneurs, d’autant que le contexte québécois y est très favorable. Défrichage.
Jean Donald Georges, ing. dans l’entrepôt de son entreprise
Maxi Vent distribution à Longueuil.
Alors que fondatrices et fondateurs de jeunes pousses et autres start-up sont portés au pinacle, reprendre une a aire existante peut rester dans l’angle mort des candidates et des candidats à l’aventure entrepreneuriale. Pourtant, la période se prête autant, voire plus, au repreneuriat qu’à la création d’entreprise. Partout en Occident, le choc de la pandémie de COVID-19 et le départ massif des baby-boomers à la retraite poussent un nombre inédit de capitaines d’industrie à la vente. Le Québec ne fait pas exception : d’ici la fin de ce e décennie, 50 000 entreprises vont changer de main1. « En fait, depuis 2021, la reprise a dépassé la création », explique Alexandre Ollive, MBA, M. Sc., PDG. de Repreneuriat Québec, qui accompagne depuis 10 ans cédants et repreneurs, de la définition du projet de transfert à la signature. « Mais le besoin reste énorme, surtout en région, puisque 60 % des transactions se font à Montréal et 10 % à Québec. »
Planification stratégique
Selon Alexandre Ollive, le défi est pourtant moins de stimuler la demande que d’optimiser l’o re. De fait, le milieu des a aires québécois a toutes les ressources pour absorber les entreprises à vendre : gestionnaires chevronnés et écoles pour les former, institutions financières et capital-risque proposant financement conventionnel, prêts cashflow (fondés sur la rentabilité future), prêts mezzanine et fonds de capital-investissement conçus pour faciliter la reprise; le gouvernement o re subventions et allègements fiscaux. En outre, le projet de loi C-208 exonère les gains en capital des transferts d’entreprise intergénérationnels2. Il existe même un programme d’immigration ad hoc : le Programme des entrepreneurs — Volet 3 : repreneuriat3. « Tout l’écosystème est mobilisé », résume Alexandre Ollive. C’est plutôt du côté des cédantes et des cédants que ça bloque, la plupart d’entre eux ignorant qu’un transfert doit se préparer très en amont. « Pour pouvoir choisir parmi des scénarios de cession avantageux, ça prend deux à trois exercices financiers. On a ainsi le temps de colliger les informations nécessaires et de négocier. Trop souvent, la décision de vendre est prise dans l’urgence, et les propriétaires doivent brader ou démanteler », déplore Alexandre Ollive. Et les défis d’un passage de flambeau réussi sont de taille. La compétitivité en est un, car les entreprises sont à vendre pour une raison : « Que ce soit à cause de l’âge de l’équipe de direction ou d’un besoin d’innovation, la reprise doit apporter du sang neuf et donner un second sou e aux entreprises », insiste Alexandre Ollive. La souveraineté figure aussi au nombre des défis, car on cherche à éviter que nos entreprises passent sous contrôle étranger ou soient délocalisées : « On veut que les sièges sociaux, les compétences et la propriété intellectuelle restent au Québec », récapitule-t-il.
Une transition humaine
Une reprise n’est pas un rachat ordinaire. Là où une consolidation ou une fusion-acquisition vise la compétitivité et
« Que ce soit à cause de l’âge de l’équipe de direction ou d’un besoin d’innovation, la reprise doit apporter du sang neuf et donner un second sou e aux entreprises »
ALEXANDRE OLLIVE, MBA, M. SC. PDG DE REPRENEURIAT QUÉBEC
la rentabilité, la reprise y ajoute la continuité des activités de l’entreprise et la transition d’un schéma de gestion directe à celui de propriétaire dirigeante ou dirigeant. Pour Jean Donald Georges, ing., M. ing., PDG de Maxi Vent distribution, un grossiste de matériel pour la climatisation, la ventilation et le chau age, le but est aussi de préserver le système social et les valeurs humaines de la Belle Province, l’ancrage au pays et à ses gens. D’origine haïtienne, formé en génie électrique à Montréal et à Sherbrooke, cet ancien ingénieur de projets à Hydro-Québec a choisi la route moins confortable de son rêve de repreneuriat québécois. « J’ai démarché les cabinets comptables et juridiques spécialisés dans le transactionnel, et j’ai visité huit entreprises en deux ans, raconte-t-il. Il faut se qualifier sur les plans professionnel et financier, bien sûr, mais il faut surtout connecter avec la ou le propriétaire, car l’entreprise est son bébé. Marc, mon cédant, m’a choisi parce que je partage son expérience de vie, son éthique et sa volonté de pérenniser son héritage. Il a refusé une o re plus élevée d’un repreneur qui voulait externaliser. »
Une fois la vente signée, le facteur humain reste le plus gros défi de la transition. Pour gérer le choc du changement de direction, gagner la confiance et garder la loyauté de tout le monde, Jean Donald Georges n’a pas lésiné. « Après une réunion avec toute l’équipe, j’ai rencontré chaque personne individuellement pour informer, rassurer, parler de l’avenir. Marc et moi sommes allés rencontrer les 20 plus gros clients », se souvient-il. « C’est énormément de travail parce qu’à la di érence d’une création d’entreprise, on n’a pas 1 ou 2 personnes à gérer au départ, mais 40, dès le premier jour. On n’a pas le luxe de les intégrer sur 10 ou 20 ans ! »
Acquis passés, bénéfices futurs
Selon Jean Donald Georges, cet investissement de départ en vaut largement la peine : la reprise est moins risquée
« Je n’ai pas la fierté d’avoir fondé mon entreprise, mais j’ai celle d’en faire progresser une en étendant son réseau, en développant ses marchés et sa nouvelle stratégie de distribution. »
JEAN DONALD
GEORGES,
ING. PDG DE MAXI VENT DISTRIBUTION
que la création, car une entreprise de 20 ans a déjà son équipe, ses fournisseurs et des clients fidèles. Les taux de survie après cinq ans le montrent : environ 55 % pour les jeunes pousses contre 90 % pour les reprises1. Si la mise de fonds initiale est beaucoup plus importante que lorsqu’on part de zéro, c’est aussi bien plus facile de convaincre investisseurs et prêteurs de financer une a aire qui roule. « La création suppose également de savoir tout faire : R. et D., RH, développement de produits et de marchés, etc. La reprise permet de consacrer son temps à ce qu’on fait le mieux et à ses véritables aspirations », rappelle Alexandre Ollive. « Je n’ai pas la fierté d’avoir fondé mon entreprise, mais j’ai celle d’en faire progresser une en étendant son réseau, en développant ses marchés et sa nouvelle stratégie de distribution. Si Amazon peut livrer partout en 24 heures, pourquoi pas nous ? » illustre Jean Donald Georges. Il conclut : « Quant à l’achat d’une franchise, elle donne accès à un écosystème complet, mais elle o re moins de liberté et ampute le chi re d’a aires. »
Jean Donald Georges croit aussi que, par leur rigueur, leur capacité d’analyse, leur détermination et leur crédibilité, les ingénieures et ingénieurs ont tout pour faire des « entrepreneurs » idéaux. Une autre bonne raison de suivre son exemple ?
1. Élaborer un plan d’acquisition solide : qu’est-ce que je veux ? Qu’est-ce que je vaux ? Je reprends en solo ou avec des partenaires ? Demain ou dans cinq ans ?
2. Frapper à toutes les portes : la personne repreneuse doit être proactive en allant partout à la rencontre des cédantes et des cédants : Repreneuriat Québec, chambres de commerce, événements et cabinets comptable spécialisés, voire sa propre patronne ou son propre patron.
3. Évaluer les possibilités de financement : fonds propres, capacité d’emprunt, levée de fonds, subventions…
4. Faire ses devoirs sur l’entreprise : établir des ententes de confidentialité pour accéder à toute l’information (états financiers, résolutions du conseil d’administration…) avant de signer quoi que ce soit.
5. Se faire accompagner dans le processus.
… et après
5 étapes pour les 100 premiers jours de la reprise
1. Écouter, observer, être humble : vous êtes certes aux commandes, mais aussi la recrue.
2. Définir et réussir un projet pilote pour établir la confiance de l’équipe.
3. Montrer sa vision et sa passion : l’équipe doit sentir qu’elle gagne au change et qu’elle travaille pour une bonne raison, la vôtre.
4. Me re la main à la pâte : faire une revue à 360 degrés de l’entreprise en passant dans tous ses services.
5. Garder les deux mains sur le volant budgétaire : une reprise suppose généralement un fort ende ement initial et de nombreux partenaires financiers.
On compterpeutsur Julie, même si elle a des enfants.
LES BIAIS NE SONT PAS TOUJOURS AUSSI CONSCIENTS
PATRIMOINE ARCHITECTURAL
RÉNOVER ET MODERNISER SANS DÉNATURER
Travailler sur le patrimoine architectural comporte des défis souvent inédits qu’il faut résoudre en combinant les technologies modernes aux matériaux et aux systèmes constructifs anciens.
Photo
Restauration de la salle du Manège militaire Voltigeurs de Québec
Renaissance du Manège militaire
Ironiquement, c’est lors de l’installation de gicleurs que s’est déclenché le feu qui a ravagé le Manège militaire Voltigeurs de Québec en 2008. Après 10 ans de réflexion, de préparation et de travaux, il a rouvert ses portes après avoir été reconstruit presque à l’identique. Les murs de pierres et les fenêtres ont été restaurés. Une nouvelle charpente, qui combine des poutres de bois lamellé-collé et fermes de toit en ossature légère, supporte une toiture de cuivre flambant neuve. Côté rue, la façade a retrouvé son aspect d’avant l’incendie. Côté fleuve, les portes s’ouvrent sur un hall nouvellement gre é au bâtiment et qui donne accès à l’intérieur du manège, devenu salle de banquet. La passerelle d’origine qui faisait le tour de la salle n’a pas résisté à l’incendie; elle a été remplacée par une passerelle plus spacieuse. Mais pour en arriver là, il a fallu ajouter un ascenseur, de la ventilation, du chau age, des systèmes pour suspendre l’équipement scénographique au plafond et renforcer les murs. La nouvelle charpente a été repensée pour répondre aux normes sismiques et supporter les nouvelles charges suspendues au plafond. À l’extérieur, les contreforts de pierre ont été renforcés par des ancrages métalliques internes en post-tension. Le bâtiment en pierre n’a pas été isolé et une partie des équipements mécaniques ont trouvé place dans le roc, sous le plancher de la salle. De plus, l’ensemble de la distribution électromécanique de la salle principale est intégré de manière contemporaine.
Les bâtiments construits il y a 50 ans ou plus ne répondent évidemment pas aux normes sismiques, d’e cacité énergétique, d’accès universel ou de sécurité incendie d’aujourd’hui. De même qu’ils ne sont pas toujours dotés des services de base ni des technologies modernes. Songez qu’il n’y avait même pas l’eau courante dans la salle principale du Manège militaire Voltigeurs de Québec. Pour autant, le patrimoine bâti est un témoin de l’histoire qui a forgé une nation et un marqueur d’identité qu’il convient de préserver. Pour les ingénieurs et les ingénieures à l’œuvre sur les bâtiments anciens, intégrer la modernité sans dénaturer le patrimoine s’apparente à un casse-tête qui demande de la concertation avec l’équipe de projet, de la créativité et un peu d’audace.
Toute intervention pour installer des équipements mécaniques, des systèmes de gicleurs, ajouter une nouvelle issue ou faire passer des fils de télécommunication exige de percer les murs et les finis. Or, « dès qu’on traverse un mur, on lui fait perdre de sa résistance gravitaire et latérale », prévient Daniel Brochu, ing., chargé de projets chez Tetra Tech. Les finis d’époque font partie intégrante du patrimoine bâti et donnent une touche esthétique aux bâtiments patrimoniaux. « Au lieu du gypse, on trouve des la is de bois avec du plâtre étiré avec une truelle et encadrés par des décorations diverses. On ne peut pas percer ou couper n’importe où. Chaque fil qu’on passe pour avoir plus de prises électriques ou de bornes wifi, c’est un défi. Il faut penser le chemin en trois dimensions », indique David Morin, ing., directeur de projets en mécanique/électricité chez Tetra Tech, expert en éclairage architectural de bâtiments patrimoniaux.
Le problème, c’est que le comportement de ces matériaux anciens n’est pas enseigné sur les bancs des écoles de génie. Les deux ingénieurs l’ont appris sur le tas, par la pratique. « Ce serait facile de dire que c’est vieux et qu’on je e tout à terre, mais je pense qu’un ingénieur qui veut travailler le patrimoine doit se casser un peu plus la tête. Ce n’est pas parce que c’est
« Ce sont des la is de bois avec du plâtre étiré avec une truelle et encadrés par des décorations diverses. On ne peut pas percer ou couper n’importe où. Chaque fil qu’on passe pour avoir plus de prises électriques ou de bornes wifi, c’est un défi. »
DAVID MORIN, ING., DIRECTEUR DE PROJETS EN MÉCANIQUE/ÉLECTRICITÉ CHEZ TETRA TECH
vieux que ce n’est plus bon. Il faut apprendre à connaître les matériaux anciens et ne pas avoir peur de s’en servir », estime Daniel Brochu. Certains argueront qu’une telle entreprise coûte plus cher de restaurer ou de rénover que de construire à neuf. « C’est coûteux, mais il y a un gain environnemental. Le bâtiment le plus écologique est celui qu’on ne reconstruit pas. En tant qu’architecte ou propriétaire, on doit pousser davantage la reconversion des bâtiments, qu’ils soient patrimoniaux ou non », plaide Paule Bourdon, architecte associée chez STGM Architecture, qui a travaillé sur les projets du Manège militaire Voltigeurs de Québec et de l’Assemblée nationale.
Un travail de coordination
Décider comment intervenir et quelles interventions réaliser requiert une fine coordination entre les partenaires du projet. Il revient à l’architecte d’interpréter la réglementation pour déterminer les mises aux normes incontournables et établir les éléments patrimoniaux à conserver. « On veut conserver la lecture de la construction d’origine, on veut intégrer les
PATRIMOINE BÂTI EN CHIFFRES
60 000 bâtiments sont inscrits à l’inventaire du patrimoine bâti au Québec (ministère de la Culture).
Restaurer un bâtiment patrimonial coûte de 20 % à 50 % de plus qu’une construction neuve (Conseil du patrimoine culturel).
Salon bleu : Alors que 125 députés se partageaient huit prises avant les rénovations, chaque pupitre dispose désormais d’une prise et d’un module de vote électronique.
Le Québec investit 100 M$ par an dans la restauration et la conservation du patrimoine bâti (ministère de la Culture).
« Ce serait facile de dire que c’est vieux et qu’on je e tout à terre, mais je pense qu’un ingénieur qui veut travailler le patrimoine doit se casser un peu plus la tête. »
DANIEL BROCHU, ING., CHARGÉ DE PROJETS CHEZ TETRA TECH
« C’est vraiment un travail d’équipe. Il ne faut pas juste comprendre ses propres enjeux, mais aussi ceux des autres disciplines. »
PAULE BOURDON, ARCHITECTE ASSOCIÉE CHEZ STGM ARCHITECTURE
systèmes en altérant le moins possible les caractéristiques d’origine. Mais si un élément caractéristique a déjà été altéré et qu’on a perdu la lecture initiale, il faut se pencher sur l’intérêt de le conserver », précise Paule Bourdon. L’architecte devra cependant, avec les ingénieures et ingénieurs, éplucher les plans du bâtiment, mener des sondages pour connaître la nature et la qualité des matériaux, comprendre le mode de construction du bâtiment et trouver des
Un Salon bleu modernisé
Avec son nouvel agencement des pupitres en fer à cheval, ses boiseries et ses plâtres refaits à neuf, le Salon bleu de l’Assemblée nationale se refait une beauté. Mais la rénovation n’est pas qu’esthétique. Elle est aussi technologique, car les 125 députées et députés n’avaient en e et que huit prises électriques à se partager. « Il y avait des rallonges qui traînaient partout », évoque David Morin. À l’issue des travaux, tous les pupitres seront équipés d’une prise électrique et d’un module de vote électronique. « Il a fallu prévoir le cheminement des fils dans les pupitres, trouver une façon de les camoufler, sans tout briser. Un beau défi d’intégration », commente l’ingénieur qui a aussi revu l’éclairage général du salon pour me re en valeur l’œuvre d’art et les moulures en relief du plafond ainsi que tous les éléments décoratifs à l’aide de luminaires dissimulés sur le pourtour. Même les lustres patrimoniaux ont été démontés, leurs pièces repolies et les manquantes, reproduites. Côté chau age et ventilation, les radiateurs d’époque sont restaurés, de même que les trappes en bois d’amenée d’air.
solutions qui limitent les interventions sur le bâtiment. « Il faut tout coordonner d’avance : l’architecture, la mécanique, la structure. Tout doit être intégré dès le départ », insiste Daniel Brochu. « C’est vraiment un travail d’équipe. Il ne faut pas juste comprendre ses propres enjeux, mais aussi ceux des autres disciplines », confirme Paule Bourdon. « C’est aussi beaucoup de coordination avec les entrepreneurs sur le chantier », ajoute David Morin.
L’art de l’intégration et des compromis
« Intégration, intégration, intégration », répète David Morin. Tel est son leitmotiv pour éclairer et me re en valeur les fresques, les frises, les colonnes et les plafonds ou pour gre er les nouvelles technologies. À l’Assemblée nationale, il explique comment il a dissimulé des luminaires au pied des colonnes ou dans des alcôves et e ectué des simulations d’éclairage pour faire ressortir les décorations. Dans certains projets, les conduits mécaniques peuvent être impossibles à dissimuler, auquel cas, « on préfère assumer notre choix et les montrer de façon contemporaine », propose Paule Bourdon. L’intégration, c’est aussi la combinaison de techniques modernes et anciennes, comme au Manège militaire Voltigeurs de Québec, où les tourelles ont été renforcées avec une armature en fibre de verre. D’autres fois, conserver l’ancien exige un compromis sur l’e cacité énergétique. « Si on isole un mur de pierres, on empêche le transfert de l’humidité, et le mortier va se dégrader plus rapidement sous l’e et du gel », décrit Daniel Brochu. « C’est un jeu de négociations pour limiter les interventions, tout en s’assurant de la sécurité des lieux et en respectant les besoins du client », résume Paule Bourdon en ajoutant que les interventions devraient être réversibles pour garder une possibilité de revenir en arrière plus tard.
Par Valérie Levée, journaliste.
Le Salon bleu revampé, à la suite de la grande rénovation
Travaux de rénovation et mise en lumière de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale, par Tetra Tech, lauréat de la catégorie « Design d’éclairage intérieur » et du prix « Coup de cœur du jury » aux Prix Lumière 2025 d’IES-Montréal.
Travaux de rénovation et mise en lumière par Tetra Tech du restaurant Le Parlementaire de l’Assemblée nationale.
INFRASTRUCTURES SPORTIVES
TERRAINS DE JEU POUR L’INGENIERIE QUEBECOISE
Au Québec, l’ingénierie transforme la pratique du sport sur tous les plans. Quatre projets portés par BPA1, l’ÉTS2, Stantec3 et Pluritec4 en témoignent. Capteurs pour la natation paralympique, drainage intelligent, complexe multisport 100 % électrique : des solutions concrètes au service de la performance, de l’inclusion et de la communauté.
CHIFFRES CLÉS DES INFRASTRUCTURES SPORTIVES
1281 projets sportifs soutenus par le gouvernement du Québec depuis 2018, pour un total de 617 millions de dollars d’investissements.
Le Québec compte des dizaines de milliers d’infrastructures sportives sur son territoire.
Montréal dispose de 3396 installations extérieures, incluant piscines, pataugeoires, jeux d’eau et aires de jeux.
Les besoins sportifs évoluent et l’ingénierie québécoise y répond. Qu’il s’agisse de créer de nouvelles installations ou d’en optimiser l’usage, les communautés d’ici du génie et de la recherche conçoivent des solutions concrètes, toujours mieux adaptées aux réalités du terrain. Des technologies de performance à la conception d’enveloppes écoénergétiques, en passant par l’aménagement de surfaces sportives fiables, leur savoirfaire contribue à bâtir des environnements à la fine pointe, plus accessibles et durables.
BPA
Optimiser l’espace pour
multiplier les usages
Le nouveau vélodrome intérieur de Bromont, conçu par la firme BPA, est bien plus qu’une simple piste couverte. C’est un complexe multisport pensé pour optimiser chaque mètre carré, qui comprend des installations pour le cyclisme sur piste, le pumptrack, l’escalade, le spinning et l’entraînement physique. Dans ce projet, l’ingénierie a été au cœur
de l’innovation, tant sur le plan technique qu’humain. Le projet a certes connu son lot de défis, notamment sur le plan budgétaire, mais l’équipe en place avait une vision et le désir d’aller au bout de ses ambitions.
« On voulait faire plus avec moins. C’est en misant sur la collaboration et la créativité qu’on a transformé les contraintes en leviers d’innovation », souligne Jonathan Vigneault, ingénieur mécanique et gestionnaire de projet chez BPA.
Parmi les solutions mises en place : un système de ventilation, inédit pour un bâtiment de ce e envergure, combiné à une optimisation fine des volumes et à une intégration soignée des systèmes techniques pour maximiser l’espace, le confort et la performance. BPA est aussi allée au-delà de son mandat en mobilisant ses partenaires afin de fournir des équipements et des systèmes et en les incitant à faire des dons à un organisme sans but lucratif. Le projet incarne l’ingénierie agile, capable de répondre aux besoins des usagers tout en respectant les ressources.
« On voulait faire plus avec moins. C’est en misant sur la collaboration et la créativité qu’on a transformé les contraintes en leviers d’innovation. »
JONATHAN VIGNEAULT, ING., GESTIONNAIRE DE
Photos
Vues de l’extérieur et de l’intérieur du Centre multisports Desjardins de Bromont, conçu par BPA.
« L’objectif est d’o rir aux entraîneurs et aux athlètes des repères objectifs pour qu’ils puissent corriger leurs techniques à partir de données fiables. »
JULIEN CLÉMENT, ING., PROFESSEUR À L’ÉTS
ÉTS
Mesurer pour mieux entraîner
Julien Clément, , ing., professeur à l’ÉTS et analyste de performance a lié à l’Institut national du sport du Québec, a mis au point des algorithmes appuyés sur des capteurs inertiels pour mesurer avec précision la performance des nageurs paralympiques. Jusqu’à récemment, les entraîneurs ne disposaient que de chronomètres manuels et d’enregistrements vidéo. Désormais, un simple capteur placé sur le bassin permet d’analyser près de 200 paramètres de performance, notamment la symétrie de propulsion, les pics de vitesse et les signes de fatigue.
« L’objectif est d’o rir aux entraîneurs et aux athlètes des repères objectifs pour qu’ils puissent corriger leurs techniques à partir de données fiables, » explique le professeur Clément.
Ce constat a orienté la conception des installations, pensées dès le départ pour les athlètes paralympiques, une population souvent négligée dans les recherches biomécaniques. Et ce n’est qu’un début : plusieurs autres projets sont aussi en cours. L’avenir s’annonce stimulant pour le professeur Clément et son équipe.
Stantec
Une ingénierie au service de la collectivité
Vues de l’extérieur et de l’intérieur du Complexe sportif
Desjardins de Rimouski, conçu par Stantec.
Parmi les indicateurs générés, on trouve la fréquence des ba ements, la symétrie de propulsion, le temps de glisse ou encore les variations angulaires du tronc et des membres. Bien qu’utilisé pour la natation, ce type de technologie pourrait être adapté à d’autres disciplines sportives, comme le ski, la course ou l’aviron.
Le complexe sportif Desjardins de Rimouski, auquel a participé la firme Stantec pour la partie mécanique/électricité, est un exemple d’infrastructure durable pensée pour la collectivité. Le bâtiment abrite deux piscines, deux patinoires (dont une olympique), une clinique de kinésiologie, des espaces communautaires et une aire de restauration. Chaque décision d’ingénierie a été guidée par l’e cacité et le confort des personnes qui utiliseront les installations.
« On a cherché à optimiser chaque aspect : l’énergie, l’air et la lumière pour o rir une
« On a cherché à optimiser chaque aspect : l’énergie, l’air et la lumière, pour o rir une expérience saine et agréable. »
STÉPHANE FOURNIER, ING., DIRECTEUR ET INGÉNIEUR
EN BÂTIMENT CHEZ STANTEC
Photos : Stantec
« Un bon drainage, c’est invisible, mais essentiel. C’est ce qui permet au terrain de rester plat et sécuritaire pendant des années. »
NICOLAS RICHARD, ING., INGÉNIEUR CHEZ PLURITEC
expérience saine et agréable », explique Stéphane Fournier, directeur et ingénieur en bâtiment chez Stantec
Le projet est alimenté par un système 100 % électrique, sans combustion fossile. Il intègre une récupération thermique avancée, une ventilation au niveau du sol dans le secteur de la piscine, ce qui minimise l’exposition au chlore, et des murs-rideaux de 9 mètres traités contre la condensation de manière à o rir une expérience immersive. Le taux d’occupation ne cesse de croître depuis l’ouverture, et les commentaires soulignent l’ambiance, le confort et la qualité de l’air. C’est un bâtiment où l’ingénierie se met au service de la communauté.
Pluritec
Maîtriser
la science du terrain
Depuis 2004, la firme Pluritec perfectionne des systèmes de drainage intégrés aux terrains synthétiques. Son objectif : assurer la durabilité, la performance et la conformité aux normes de sécurité. Le système combine une structure granulaire optimisée et un positionnement précis des drains. Leur e cacité est ensuite vérifiée in situ à l’aide de tests de percolation et d’un suivi de la qualité des matériaux. On s’assure ainsi que tout fonctionne comme prévu. Résultats : des surfaces dont on évite l’usure prématurée.
« Un bon drainage, c’est invisible, mais essentiel. C’est ce qui permet au terrain de rester plat et sécuritaire pendant des années », explique Nicolas Richard, ingénieur chez Pluritec Ce e pratique permet aussi de limiter les besoins en entretien puisqu’on évite les infiltrations, tout en prolongeant la durée de vie utile des terrains, au-delà des normes habituelles. C’est une façon concrète de rendre le sport plus accessible, un terrain à la fois.
L’ingénierie comme moteur de vitalité sportive
Quatre projets, quatre démarches, mais un même fil conducteur : l’innovation pensée pour répondre aux besoins concrets du milieu sportif. Chacun rappelle que l’innovation se joue dans l’a ention aux détails, l’adaptation aux contraintes du terrain, l’option de la performance ou la précision des données. C’est ce e capacité à concevoir des solutions sur mesure, concrètes et intelligentes, qui fait avancer la pratique sportive.
Terrain synthétique par Pluritec, au Cégep de Trois-Rivières, dans le cadre du projet de réfection du stade Diablos. Terrain synthétique par Pluritec, au stade des Patriotes, à l’Université du Québec à Trois-Rivières
TRANSFORMER DÈS AUJOURD’HUI SA PRATIQUE EN VALEUR TRANSFÉRABLE
Trop d’ingénieures et ingénieurs approchent la retraite sans plan de relève. Pourtant, une planification bien orchestrée peut changer les choses. Alain Dagenais, CExP et fondateur de la firme Eapo Lib Pow, propose une méthode simple et stratégique pour transformer leur pratique, surtout les petites, en un actif monnayable. Le secret : commencer par percevoir la valeur autrement.
Après des décennies à bâtir une pratique, nombreux sont les professionnelles et professionnels en génie (surtout en génieconseil) qui croient, à tort, que celle-ci n’a pas réellement de valeur marchande. Les revenus sont bons, les projets s’enchaînent, mais sans dénombrement d’équipement ni produit « tangible », ils estiment que leur entreprise serait di cile à vendre.
Alain Dagenais, expert en transfert d’entreprise, entend, lors du colloque à venir1, déconstruire ce e idée. Une entreprise de services, si elle est bien structurée, a une réelle valeur marchande, qui est portée par son historique, ses processus, son portfolio, sa liste de clients, sa crédibilité et, surtout, les gens qui y travaillent.
Le capital humain d’abord
« Dans le monde du génie, l’actif principal n’est pas tangible; il est humain », explique
Alain Dagenais. Or, souvent, c’est le capital le moins protégé. C’est bien ironique, mais c’est la triste vérité. La majorité des pratiques n’ont ni contrat formel avec leurs employés ni plan incitatif pour assurer leur rétention. Résultat : quand vient le temps de vendre, soit l’acheteur
potentiel recule, soit le vendeur n’obtient pas la pleine valeur de son entreprise s’il avait orchestré adéquatement sa sortie. Alain Dagenais insiste d’ailleurs sur ce point : pour vendre une entreprise avec succès, il ne faut pas que la transaction repose uniquement sur la présence du fondateur ou de la fondatrice. Il faut que la stratégie de transfert s’amorce plusieurs années avant la vente, afin de laisser le temps à l’équipe de me re en place une structure qui fonctionne sans la dirigeante ou le dirigeant.
De la pratique à l’actif
Le premier obstacle au transfert d’entreprise, selon Alain Dagenais, c’est l’ignorance. Pas au sens péjoratif. On ignore que ce qu’on a bâti peut se vendre. La prise de conscience est donc la première étape : une pratique, ce n’est pas un revenu. C’est un actif. « Plusieurs ingénieures et ingénieurs croient qu’ils
« Plusieurs ingénieures et ingénieurs croient qu’ils n’auront qu’à fermer les livres à la retraite. Or, une pratique bien préparée peut o rir beaucoup plus à l’acheteur comme au vendeur.
»
ALAIN DAGENAIS,
CEXP ET FONDATEUR DE LA FIRME LIBPOW
n’auront qu’à fermer les livres à la retraite. Or, une pratique bien préparée peut o rir beaucoup plus, à l’acheteur comme au vendeur », souligne Alain Dagenais.
D’ailleurs, lors du colloque, grâce à une application qu’il a développée et qui utilise l’intelligence artificielle et un agent conversationnel, les membres de la profession pourront évaluer la valeur de leur entreprise, déterminer leurs besoins à la retraite, puis bâtir un plan de sortie réaliste.
L’outil, o ert gratuitement aux participantes et aux participants du colloque, calcule la valeur actuelle et la valeur cible de l’entreprise, puis propose des actions concrètes pour réduire l’écart entre les deux.
Penser de trois à cinq ans d’avance
Alain Dagenais recommande d’entamer la planification au moins de trois à cinq ans avant le départ prévu. C’est une étape qui demande du temps pour clarifier sa vision, consolider son équipe et renforcer ses processus.
C’est une démarche qui demande à la fois du temps et de l’investissement. Bien réussir une transaction ne s’improvise pas. « La vente d’une pratique, c’est comme la vente d’une maison. On ne fait pas des rénovations le jour de la mise en vente », explique monsieur Dagenais.
Une bonne planification permet d’augmenter non seulement les profits, mais aussi le multiple de valorisation, un facteur clé dans
PLUSIEURS INGÉNIEURES ET INGÉNIEURS VENDENT LEUR PRATIQUE SANS AVOIR DE VÉRITABLE STRATÉGIE DE SORTIE. OR, CETTE ÉTAPE MÉRITE UNE RÉFLEXION QUI
DÉPASSE LES CONSIDÉRATIONS FINANCIÈRES.
les entreprises de services. Dans un bureau de génie, c’est la stabilité de l’équipe et la robustesse des processus qui augmentent la valeur, souvent plus que les chi res eux-mêmes. Mais pour y arriver, il faut s’assurer que la relève sera au rendez-vous.
Un plan incitatif, une relève
Parmi les moyens les plus e caces pour assurer une transition fluide, le plan incitatif arrive en tête. Il crée un véritable engagement de la part des employées et des employés en leur permettant de progresser dans l’organisation, de contribuer davantage à sa valeur, puis de réinvestir ce gain pour acquérir une part de l’entreprise. Alain Dagenais a déjà accompagné plusieurs firmes de génie-conseil en utilisant ce modèle.
On propose souvent un partage des bénéfices supplémentaires. Une portion est versée à la personne candidate à l’acquisition, une autre est mise de côté pour financer l’achat futur. Ce e façon de faire facilite la relève, tout en assurant la continuité du savoir-faire.
Anticiper le départ
Même avec une relève identifiée et des mécanismes de transmission en place, un autre défi de taille a end les membres de la profession : celui d’orchestrer leur sortie en accord avec leurs objectifs personnels, dans une démarche pleinement assumée.
Plusieurs ingénieures et ingénieurs vendent leur pratique sans avoir de véritable stratégie de sortie. Or, ce e étape mérite une réflexion qui dépasse les considérations financières. Que faire une fois les mandats derrière soi ? Comment se projeter dans un quotidien libéré des mandats ? Comment trouver du sens au reste de sa vie ?
Sans préparation, la transition peut être déstabilisante. Une sortie bien préparée permet de bâtir un projet de vie qui fait écho à ses aspirations.
Transme re plus qu’une pratique
Le transfert d’une pratique en génie ne se résume pas à une transaction comptable ou administrative. Il incarne la transmission d’une culture, d’un réseau, d’un savoir-faire et d’une vision. Il engage autant le rationnel que l’émotionnel. Pour réussir ce e transition, il faut de la méthode : celui de se détacher, de faire confiance et de préparer la suite avec générosité. En misant sur une planification structurée, sur la valorisation du capital humain et sur des outils adaptés, on peut transformer son parcours en quelque chose de plus grand que soi.
Un enjeu émergent
70 %
des personnes qui vendent leur pratique sans préparation regre ent leur décision dans les deux ans suivant la transaction.
C’est pourquoi Alain Dagenais recommande aux professionnelles et aux professionnels en génie d’amorcer leur sortie de trois à cinq avant le moment de la vente.
Le transfert de pratique est encore un sujet peu exploré dans le monde du génie. Pourtant, les données sont claires : l’âge moyen des membres participant au colloque est passé de 42 à 49 ans en quelques années. La profession vieillit. Une proportion importante travaille à son compte, sans plan structuré de relève. Isabelle Côté, chargée de la programmation du colloque annuel de l’Ordre des ingénieurs du Québec1, note l’intérêt grandissant pour ce thème : « C’est un sujet nouveau qu’on n’avait jamais réellement abordé. Pourtant, il y a plusieurs membres pour qui c’est un sujet tout à fait pertinent. » C’est pourquoi le sujet s’est imposé comme une évidence dans la programmation de 2025.
Aurélie Ponton, journaliste.
Référence
1. www.oiq.qc.ca/activite/colloque-2025
Véhicule de déplacement autoguidé de manutention (AGV/AMR) conçu et fabriqué par Noovelia. En milieu hospitalier, ce robot mobile autonome de logistique peut contourner les obstacles.
ROBOTS À L’HÔPITAL
LA TECHNOLOGIE AU CHEVET DE LA PATIENTÈLE
Ils peuvent apporter les repas, tenir compagnie, aider à se lever, à faire des mouvements de physiothérapie… Ce sont les robots de l’hôpital de demain.
Au CHUM, les robots sont déjà bien implantés, avec toute une flo e de véhicules autoguidés qui s’a airent à transporter du matériel hospitalier. Justement, le CHUM a été conçu en prévision de l’arrivée des robots, contrairement aux hôpitaux plus anciens, où les couloirs souvent étroits ne sont guère propices à leur circulation. C’est pourquoi le Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches a fait appel à Noovelia, une entreprise québécoise spécialisée dans la conception de robots logistiques pour l’industrie. « On nous a appelés pour développer un robot mobile autonome capable d’automatiser le transport logistique des repas, la lingerie, les médicaments… Les robots autonomes sont en mesure de contourner les obstacles. Ils sont plus polyvalents et peuvent être déployés dans les hôpitaux existants », explique Stephan Ellio , ing., PDG de Noovelia. Le CHU de Québec–Université Laval et le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-deMontréal se sont également joints au projet.
LES ROBOTS À L’HÔPITAL
Le CHUM possède 70 véhicules autoguidés.
Pee-Wee, le robot logistique hospitalier de Noovelia, est 100 % québécois.
Selon Stephan Ellio , les préposés aux bénéficiaires consacrent 30 % de leur temps à des tâches logistiques sans valeur ajoutée humaine qui pourraient être e ectuées par des robots.
Le déploiement de Pee-Wee dans les hôpitaux pourrait représenter 30 % du chi re d’a aires de Noovelia.
Le Québec ne fabrique pas de robots humanoïdes.
Aldebaran a vendu 40 000 robots NAO et Pepper dans 70 pays.
Robot de logistique
Le robot que Noovelia développe pour les hôpitaux s’appelle Pee-Wee. Il doit relever plusieurs défis : naviguer dans un environnement complexe, éviter les obstacles et cohabiter avec des personnes. Il est donc équipé de plusieurs capteurs et monté sur des roues pivotantes pour être omnidirectionnel et créer autour de lui une bulle de sécurité. Il dispose aussi d’un écran pour communiquer ses intentions aux personnes qui croisent son chemin. Pee-Wee doit aussi organiser ses livraisons en fonction des besoins dans l’hôpital. Il reçoit ses consignes par téléphone, ordinateur ou autres interfaces de communication qu’il traite pour définir un itinéraire optimal. De son côté, le destinataire de la livraison reçoit un message pour l’informer de l’arrivée du robot. Dès cet été, Pee-Wee doit faire ses premiers tours de roues à l’Hôtel-Dieu de Lévis.
Robots humanoïdes
Au CHUM, il y a aussi Luca, un robot humanoïde avec deux bras et un tronc monté sur une base mobile, qui tient compagnie aux patientes et aux patients par l’intermédiaire d’un écran. Luca fait partie de la famille des robots Pepper commercialisés par Aldebaran, une entreprise française rachetée par des Japonais. À l’Hôpital général juif de Montréal, Grace est un autre robot de compagnie humanoïde avec, en plus, un visage capable d’expressions faciales. « La morphologie humaine et l’expression faciale favorisent des interactions
« Les robots autonomes sont en mesure de contourner les obstacles. Ils sont plus polyvalents et peuvent être déployés dans les hôpitaux existants. »
STEPHAN ELLIOTT, ING., PDG DE NOOVELIA
sociales plus naturelles », remarque Wael Suleiman, ing., professeur au Département de génie électrique et génie informatique de l’Université de Sherbrooke. Il précise cependant que, sous la tête, le robot doit garder l’apparence d’une machine pour être accepté. « C’est psychologique. On sait que c’est un robot et pas une personne », précise-t-il. Ces robots de compagnie sont capables de communiquer, mais n’interagissent pas physiquement avec les personnes. L’interaction physique pose en e et de nouveaux défis, car le contact avec les personnes doit être sécuritaire et confortable. Les robots d’assistance pour aider une personne à se lever ou à s’habiller doivent être équipés de capteurs pour contrôler leur force,
« La morphologie humaine et l’expression faciale favorisent des interactions sociales plus naturelles. »
WAEL SULEIMAN, ING., PROFESSEUR AU DÉPARTEMENT DE GÉNIE ÉLECTRIQUE ET GÉNIE INFORMATIQUE DE L’UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE
Le professeur Wael Suleiman, ing., entouré de deux robots humanoïdes capables de communiquer. Ces robots n’intéragissent physiquement pas encore avec la patientèle.
en plus de systèmes de navigation pour se déplacer et évoluer de façon autonome dans l’environnement hospitalier, de concert avec les personnes et, plus tard, avec d’autres robots. C’est ce que développe Wael Suleiman dans son laboratoire avec de petits robots humanoïdes NAO, également commercialisés par Aldebaran. Cependant, leur petite taille d’une cinquantaine de centimètres ne leur permet pas de travailler avec des personnes. Wael Suleiman collabore donc avec le Laboratoire d’informatique, de robotique et de microélectronique de Montpellier, en France, pour transposer l’expertise sur un robot HRP-4 de taille humaine.
Défis technologiques, éthiques et juridiques
À l’avenir, les robots de logistique et humanoïdes pourront collaborer, par exemple avec un robot qui livre les plateaux repas à la sortie de l’ascenseur et un humanoïde qui fait le service dans les chambres, aide les patientes et les patients à se lever et à s’installer pour manger. Par ailleurs, les robots recueillent avec leurs caméras beaucoup d’images de nature confidentielle sur les personnes. « S’il y a des blessures, qui faut-il blâmer ? La personne qui a développé le contrôleur, celle qui a fabriqué le robot ou celle qui l’a déployé ? » s’interroge Wael Suleiman. En plus des défis technologiques, il faudra régler des défis d’ordre éthique et juridique.
Valérie Levée, journaliste.
Photos : Université de Sherbrooke
Vanessa Armendariz, ing., M.Ing. Cheffe – Direction des technologies de l’information
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REJOIGNEZ LE MOUVEMENT
QUI REDÉFINIT L’AÉROSPATIALE
Le centre-ville de Trois-Rivières accueille l’un des trois pôles d’innovation de la Vallée de la transition énergétique. Ce pôle se distingue par ses initiatives en réduction de l’empreinte carbone et par son district entrepreneurial innovant, Halo.
Vue aérienne du Pôle de Shawinigan, au cœur de la Vallée de la transition énergétique. Situé dans la Cité de l’énergie, ce pôle est reconnu pour son expertise, en électrochimie, électrification des transports et pour sa culture entrepreneuriale.
DYNAMISER L’ÉCONOMIE DU QUÉBEC ZONES D’INNOVATION
Les zones d’innovation contribuent à la vitalité économique du Québec, en plus d’o rir un terrain de jeu aux ingénieures et aux ingénieurs.
Début 2022, les milieux des technologies quantiques et de la microélectronique ont reçu un cadeau de taille. Pour faciliter l’innovation dans ces domaines, le gouvernement provincial annonçait la création de zones rassemblant des acteurs des sphères de l’entrepreneuriat, de l’industrie et de la recherche au sein d’un même espace géographique. Les zones d’innovation du Québec étaient nées.
« L’objectif est de rendre accessibles des infrastructures, de l’équipement et de l’expertise. »
GUILLAUME PARENTEAU,
VICE-PRÉSIDENT AU DÉVELOPPEMENT DES AFFAIRES DE LA VALLÉE DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
Depuis, deux autres zones se sont ajoutées à la liste : la Vallée de la transition énergétique (VTE) en 2023 et l’Espace
Aéro, pour le monde de l’aérospatiale en 2024. « L’objectif est de rendre accessibles des infrastructures, de l’équipement et de l’expertise », explique Guillaume Parenteau, vice-président au développement des a aires de la Vallée de la transition énergétique. S’étendant de Shawinigan à Bécancour en passant par Trois-Rivières, sa zone mise sur trois catégories : hydrogène, électrification et filière ba erie.
Bien qu’elles soient encore relativement nouvelles, les zones d’innovation perme ent déjà de contribuer au « continuum de l’innovation », estime le vice-président, en perme ant aux « idées de se rendre jusqu’au marché ».
Pour un avenir technologique
La mission des zones d’innovation est claire : contribuer au développement de technologies pour perme re au Québec d’être un « leader de l’économie de l’avenir », déclarait par voie de communiqué le premier ministre du Québec, François Legault, lors de la création des deux premières zones. Bref, il s’agit d’accélérer le développement d’entreprises dans des domaines de pointe.
Les technologies quantiques tombent justement dans ce e catégorie. Bien qu’elles en soient encore à leurs balbutiements, leur potentiel transformateur est immense.
« On ne doit pas se réveiller quand le domaine sera parvenu à maturité ; il sera déjà trop tard », prévient Adrien Longa, coordonnateur au développement d’a aires pour DistriQ.
« La zone a été créée pour assurer une veille », ajoute-t-il, tout en soulevant les défis de souveraineté et de sécurité qui sont dans sa ligne de mire.
Sherbrooke, où se trouve la zone, est un lieu important de la recherche dans le domaine quantique. Ce n’est pas un hasard : ce e proximité entre recherche et industrie facilitera justement la création de jeunes pousses issues du milieu universitaire. « Le marché est encore en phase de création, confirme le coordonnateur. Les chercheurs
« On ne doit pas se réveiller quand le domaine sera parvenu à maturité ; il sera déjà trop tard. »
ADRIEN LONGA, COORDONNATEUR AU DÉVELOPPEMENT D’AFFAIRES POUR DISTRIQ
Les zones d’innovation en quelques chi res
690 millions de dollars — budget sur cinq ans des zones d’innovation, au moment de leur création en 2022.
Plus de 1500 emplois potentiellement créés par la VTE.
730 entreprises spécialisées en microélectronique dans la zone Technum
3 ordinateurs quantiques au Québec
• MonarQ, qui se trouve dans les locaux de Calcul Québec à l’École de technologie supérieure.
• IBM Quantum System One, déployé à Bromont chez ce géant de la microélectronique.
• L’entreprise française Quandela, venue nous o rir le premier ordinateur quantique européen en sol nord-américain.
travaillent là-dessus depuis des années. On arrive au point où leurs recherches se concrétisent. »
La zone Technum de Bromont se trouve pour sa part à l’autre extrémité du spectre de la maturité. L’industrie de la microélectronique n’a en e et plus à prouver son importance. D’ailleurs, le Québec se positionne avantageusement à l’échelle mondiale, notamment grâce à la présence du centre de recherche C2Mi, qui se situe au cœur de la zone. « Une zone d’innovation doit remplir quatre conditions », explique l’ingénieure Manon Duclos, présidentedirectrice générale de Technum. « Au minimum, il faut qu’on y retrouve un bassin d’entreprises du secteur. Elle doit avoir un bon maillage avec le milieu universitaire. Il lui faut un incubateur de nouvelles entreprises. Et elle a besoin d’un centre de recherche ; dans notre cas, on avait le centre avant même la création de la zone. » Dernière condition à remplir pour Technum : l’incubateur de jeunes pousses vient tout juste de voir le jour.
Ingénierie à la rescousse
Dès leur conception, les zones d’innovation se voulaient des lieux facilitant « la croissance économique propre et durable, en vue d’opérer une transition vers une économie à faible empreinte environnementale », soulignait le
« Une zone d’innovation doit remplir quatre conditions. Au minimum, il faut qu’on y retrouve un bassin d’entreprises du secteur. Elle doit avoir un bon maillage avec le milieu universitaire. Il lui faut un incubateur de nouvelles entreprises. Et elle a besoin d’un centre de recherche. »
MANON DUCLOS, INGÉNIEURE ET PRÉSIDENTE-DIRECTRICE GÉNÉRALE DE TECHNUM
gouvernement du Québec dans son communiqué. Sans surprise, ce e mission passionne Guillaume Parenteau : « Pour les entreprises qui souhaitent innover dans le domaine de la transition énergétique, il arrive un stade dans leur développement où elles ont besoin de me re à l’échelle leur technologie », rappelle-t-il, insistant pour voir ce e situation comme une occasion plutôt qu’un défi.
Le vice-président insiste sur le rôle prépondérant des ingénieures et des ingénieurs pour tirer profit de ce e occasion. « Elles et ils sont excessivement importantes et importants pour nous, estime-t-il. On a besoin de tous les types d’expérience, des gens en début de carrière qui pourront me re leur énergie à profit dans les jeunes pousses, comme des personnes qui ont de l’expérience et pourront assurer le succès des mises à l’échelle. »
Ses collègues des autres zones d’innovation vont dans le même sens : les gens formés en génie sont essentiels. « On recherche plusieurs profils di érents, confirme Adrien Longa. On veut des ingénieures et des ingénieurs formés en quantique, évidemment, mais pas uniquement. On parle souvent des ordinateurs, mais il y a aussi des capteurs, de la télécommunication, de la photonique. » Il mentionne en outre le rôle des spécialistes de la cryogénie, qui pourront refroidir les appareils près du zéro absolu, et celui des ingénieures et des ingénieurs mécaniques pouvant réfléchir à la structure de construction des machines. « Ça touche tous les aspects », résume le coordonnateur.
De fait, la liste des rôles que peuvent jouer les membres de l’Ordre dans ces secteurs d’innovation semble infinie : « Réalisation de projets d’innovation des entreprises, collaboration accrue avec les universités, élaboration de formations qui perme ront à la main-d’œuvre de maîtriser les compétences nécessaires à l’essor et à la mise en
Références
marché de ces innovations, planification de l’aménagement et de milieux de vie a ractifs et durables », énumère un porte-parole du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie par voie écrite.
« Il y en a pour tous les goûts ! », conclut Manon Duclos avec enthousiasme. Encore toutes jeunes, les zones d’innovation a irent des gens ambitieux. Tant mieux, car leur mission est grande : fédérer des écosystèmes visant à assurer une place solide au Québec dans l’économie mondiale de demain.
Gabrielle Anctil, journaliste.
Les formations
Dans toutes les zones d’innovation, on s’a aire à me re au point un catalogue de formations perme ant aux membres de l’Ordre d’acquérir des compétences en adéquation avec les besoins.
« C’est dans les cartons », confirme l’ingénieure Manon Duclos, présidente-directrice générale de Technum. « Mais on n’est pas encore au stade d’o rir des programmes à même la zone. » Même son de cloche du côté de Guillaume Parenteau, vice-président au développement des a aires de la Vallée de la transition énergétique : « On travaille à o rir des options pour que les gens intéressés à venir ici puissent parfaire leurs connaissances. »
À Technum, on réalise la cartographie des programmes o erts pour « voir ce qu’il manque peut-être et faciliterait la transition vers le milieu du travail », explique Manon Duclos. Idem dans la Vallée de la transition énergétique : « On collabore avec presque toutes les universités du Québec. »
Le Québec sera-t-il bientôt recouvert de panneaux solaires? Portrait d’une révolution en devenir.
À écouter Philippe Venne, la province est sur le point de vivre une véritable éruption solaire. Ingénieur à l’Unité d’innovation des systèmes énergétiques et de croissance du réseau à Hydro-Québec, il sait de quoi il parle. Et il a un conseil pour les titulaires du titre d’ingénieur à la recherche d’une nouvelle carrière : orientez-vous vers le solaire.
C’est que la société d’État cherche à développer ce créneau. Bien que l’hydroélectricité demeure la priorité — « C’est la Cadillac! » explique l’ingénieur – et que le déploiement d’éoliennes reste au second plan, le solaire a ire de plus en plus l’a ention. Afin de stimuler l’intérêt pour ce e technologie, un appel d’o res a justement été lancé en mai dernier
pour l’acquisition de 300 mégawa s d’énergie solaire. Les projets soumis ne pourront excéder une production de 25 mégawa s chacun. Mais ce n’est qu’un début : d’ici 2035, Hydro-Québec espère produire 3000 mégawa s.
C’est que, contrairement à ce que l’on pourrait croire, le Québec baigne dans le soleil. L’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) souligne même que « selon la région considérée, le potentiel photovoltaïque au Québec oscille entre 60 % et 70 % de celui du Sud-Ouest américain ». Une ville comme Montréal aurait un potentiel semblable à celui de Boston. C’est énorme !
« On parle de centaines de centrales solaires à bâtir et de dizaines de milliers de clients à raccorder, s’enthousiasme Philippe Venne. Tous les projets de 100 kilowa s et plus nécessiteront un ingénieur du côté du client pour e ectuer les études de raccordement, ainsi qu’un ingénieur du côté d’Hydro-Québec pour valider ces études et assurer la conformité. » Études électriques, de protection, de qualité de l’onde, de papillotement, de variation rapide de tension, d’isolation des conducteurs… Il faudra réaliser des analyses de toutes sortes qui demanderont
une expertise poussée. « C’est de l’électricité pure et dure ! », lance l’ingénieur avec un sourire.
Près de chez vous
Où se trouveront les panneaux solaires au Québec dans les prochaines années ? Présidentdirecteur général de Novolecs, l’ingénieur
« On parle de centaines de centrales solaires à bâtir et de dizaines de milliers de clients à raccorder. Tous les projets de 100 kilowa s et plus nécessiteront un ingénieur du côté du client pour e ectuer les études de raccordement, ainsi qu’un ingénieur du côté d’Hydro-Québec pour valider ces études et assurer la conformité. »
PHILIPPE VENNE, ING., INGÉNIEUR À L’UNITÉ
D’INNOVATION DES SYSTÈMES ÉNERGÉTIQUES ET DE CROISSANCE DU RÉSEAU, HYDRO-QUÉBEC
Statistiques sur l’énergie solaire
Les trois provinces et territoires ayant la plus grande puissance d’énergie solaire installée.
Les plus grands producteurs d’énergie solaire du monde.
« Nous avons démontré qu’avec une surface d’environ 50 mètres carrés de panneaux solaires sur le toit d’une maison, nous pouvons produire su samment d’électricité pour alimenter une pompe à chaleur et des appareils électroménagers, et qu’avec 100 mètres carrés, nous pouvons couvrir tous les besoins d’une maison à haute e cacité énergétique. La plupart des maisons possèdent un toit de ce e taille. »
ANDREAS
K. ATHIENITIS, ING., INGÉNIEUR ET PROFESSEUR AU DÉPARTEMENT DE GÉNIE DU BÂTIMENT, CIVIL ET ENVIRONNEMENTAL, UNIVERSITÉ CONCORDIA
Sébastien Arcand a trois types de lieux en tête : « les sites d’enfouissement, les ombrières — ce qu’on appelle carports en anglais – et les terres agricoles ». Du côté d’Hydro-Québec, on exclut pour l’instant les espaces agricoles. À la même question, Philippe Venne évoque des endroits « qui ont déjà une autre fonction », ce qu’il décrit comme de la « co-utilisation ». Il pourrait par exemple s’agir des toits de larges bâtiments, comme ceux de magasins à grande surface ou de centres commerciaux, ainsi que de terrains contaminés, où le coût de conversion en centrale solaire serait inférieur aux frais de ne oyage.
Professeur au Département de génie du bâtiment, civil et environnemental de l’Université Concordia, l’ingénieur Andreas K. Athienitis a mené des études pour mesurer le potentiel de production des panneaux résidentiels. « Nous avons démontré qu’avec une surface d’environ 50 mètres carrés de panneaux solaires sur le toit d’une maison, nous pouvons produire su samment d’électricité pour alimenter une pompe à chaleur et des appareils électroménagers, et qu’avec 100 mètres carrés, nous pouvons couvrir tous les besoins d’une maison à haute e cacité énergétique. La plupart des maisons possèdent un toit de ce e taille. »
Ontario Alberta Saskatchewan
« L’enjeu technique, c’est d’adapter les infrastructures au climat du Québec. »
SÉBASTIEN ARCAND, ING.,
INGÉNIEUR ET PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL, NOVOLECS
Le chercheur a aussi contribué à l’installation de panneaux solaires sur l’un des bâtiments de l’Université Concordia. Il précise que l’intégration architecturale de ces panneaux est telle qu’ils se confondent avec la façade, ce qui rend leur présence imperceptible à un œil non averti. « Nous n’avons pas besoin d’utiliser des terres ou des espaces supplémentaires », martèle-t-il. Il est donc temps de couvrir nos toits de panneaux !
Ces atouts font du solaire un candidat idéal pour un déploiement à proximité des centres urbains. C’est d’ailleurs ce que vise
Hydro-Québec avec son appel d’o res. « On veut de petits projets, près de la charge — donc en milieu urbain, sur des bâtiments ou des stationnements », résume Philippe Venne.
Mon pays c’est l’hiver
Les trois experts s’entendent : la technologie solaire est désormais arrivée à maturité. Il subsiste tout de même certains défis que les ingénieures et les ingénieurs devront relever pour que la province puisse en tirer pleinement parti. « L’enjeu technique, c’est d’adapter les infra-structures au climat du Québec », observe Sébastien Arcand. Il cite en exemple des panneaux installés sur le toit d’un bâtiment existant. « Est-il conçu pour supporter ce poids supplémentaire ? » s’interroge-t-il. Et si on installe ces panneaux sur un site d’enfouissement ? « Il faut faire des calculs de tassement des sols, car les déchets, ça bouge ! Il est également essentiel de tenir compte du gel et du dégel », analyse-t-il.
Il en va de même pour les e ets du climat sur les structures en acier qui soutiennent les panneaux, ou encore sur les pièces qui perme ent aux modules de suivre la trajectoire du soleil. « Aussitôt qu’une pièce bouge, cela peut poser un problème mécanique », rappelle-t-il. Bref, il reste à me re en place des normes sectorielles. Selon le président-directeur général, elles viendront une fois que l’industrie aura a eint sa pleine maturité.
Pour le moment, l’ingénieur voit surtout un fort potentiel au Québec. Ayant participé à la construction de parcs solaires en France,
il se réjouit de constater que l’intérêt pour ce e technologie naît enfin dans la province. Selon lui, l’un des principaux défis sera de ne pas produire trop d’énergie. « Plus il fait froid, plus le panneau produit – au point de parfois surproduire, ce qui pourrait causer des problèmes techniques », explique-t-il. Le Québec, eldorado de l’énergie solaire? Peut-être plus tôt qu’on ne pourrait le croire !
Gabrielle Anctil, journaliste.
125 000
Nombre de foyers qui devraient pouvoir profiter de subventions d’Hydro-Québec pour installer des panneaux solaires d’ici 10 ans.
BRANCHEE A
L’EFFICACITE ENERGETIQUE Sonia Veilleux, ing.
La sobriété énergétique jouera un rôle clé dans la construction du monde de demain. Pour Sonia Veilleux, ingénieure et cofondatrice d’Ambioner, c’est aussi un engagement de longue date. Portrait d’une experte de la performance énergétique.
Quand Sonia Veilleux termine ses études en génie mécanique à l’Université Laval en 2003, elle fait sa première expérience de travail chez Ecosystem, une entreprise spécialisée dans l’optimisation énergétique des bâtiments existants.
« J’allais sur le terrain pour trouver des solutions afin de réduire la facture énergétique des clients. On proposait des projets clés en main avec garantie de résultats. C’est là que j’ai trouvé ma voie », se souvient-elle. Elle découvre le monde de la mécanique du bâtiment et de l’e cacité énergétique — un terrain de jeu concret, stimulant et au diapason de ses valeurs environnementales.
Peu à peu, l’idée de lancer sa propre entreprise fait son chemin. En 2009, elle passe à l’action et cofonde Ambioner avec Miguel Sousa. Le nom est un amalgame des mots portugais ambiente (environnement) et energia (énergie). Quinze ans plus tard, la firme d’ingénierie compte désormais plus de 80 employés répartis dans deux bureaux, un à Québec et l’autre à Montréal. Sonia Veilleux porte aujourd’hui le chapeau de directrice générale, mais elle a toujours un rôle actif dans la mise en service de projets d’envergure. Elle accorde une importance particulière à ce e étape, qui est un puissant levier pour améliorer la performance d’un bâtiment.
« Notre rôle en ingénierie est de s’assurer qu’on utilise la bonne énergie au bon endroit et avec les bonnes technologies pour rendre notre environnement bâti le plus e cace possible. »
SONIA VEILLEUX, ING., COFONDATRICE ET DIRECTRICE GÉNÉRALE, AMBIONER
Les cinq leviers pour optimiser l’ef cacité énergétique des bâtiments
1. Réaliser un audit énergétique dans le cas d’un bâtiment existant et recourir à la simulation énergétique pour une construction neuve.
2. S’assurer de minimiser les besoins en énergie grâce à une enveloppe performante.
3. Choisir des systèmes mécaniques performants et adaptés aux besoins du bâtiment.
4. Former adéquatement les équipes d’exploitation et d’entretien des bâtiments.
5. Faire le suivi énergétique des systèmes et apporter des correctifs, si nécessaire.
« C’est beau d’avoir de bonnes idées à l’étape de la conception, mais encore faut-il qu’elles se traduisent concrètement une fois le bâtiment en fonction. La mise en service permet justement de s’en assurer. Elle agit comme une assurance qualité en prévision de la livraison au client », insiste l’ingénieure. Autrement dit, son équipe conçoit des systèmes performants sur papier tout en livrant réellement les résultats a endus sur le terrain.
Vers une ingénierie intelligente et diversifiée
Sonia Veilleux souligne que les défis liés à l’énergie ne se limitent pas à l’e cacité des systèmes. Une démarche globale doit être prise en compte dès le début de la conception quand on cherche la performance énergétique. Orientation des bâtiments, qualité des enveloppes (murs, toitures, fenêtres), apports solaires passifs : les solutions sont souvent aussi simples qu’efficaces… à condition d’être bien coordonnées !
« Notre rôle en ingénierie est de s’assurer qu’on utilise la bonne énergie au bon endroit et avec les bonnes technologies pour rendre notre environnement bâti le plus e cace possible », résume-t-elle. Ces dernières années, de nombreuses écoles primaires ont été construites selon les principes d’e cacité énergétique. Parallèlement, plusieurs hôpitaux misent sur la récupération de chaleur pour optimiser leur performance énergétique.
L’ingénieure Sonia Veilleux a vu l’évolution du discours sur l’énergie au fil du temps. « Il y a 20 ans, on parlait surtout d’économiser de l’argent. Puis, on a réalisé qu’il fallait surtout utiliser l’énergie de manière intelligente. » Aujourd’hui, le motclé est sur toutes les lèvres : décarbonation. Il ne su t plus de consommer moins, il faut consommer mieux, en choisissant des sources d’énergie à faibles émissions de gaz à e et de serre. Ce virage a été accéléré, selon elle, par les nombreux incitatifs gouvernementaux qui ont encouragé l’adoption de pratiques durables.
Elle prône d’ailleurs la diversification des sources d’énergie. Bien que l’hydroélectricité soit une solution très propre, elle voit le potentiel d’autres énergies renouvelables, comme le solaire, l’éolien, la marée motrice et la géothermie.
Même si l’ingénieure et son équipe demeurent à l’a ût des nouvelles technologies, elle rappelle d’exploiter ce qui est déjà en place. « Oui, il faut innover, mais on n’utilise pas encore tout le potentiel des technologies actuelles. Une thermopompe, par exemple, peut être cinq fois plus e cace qu’une plinthe électrique », insiste-t-elle. De bâtiment en bâtiment, le travail de Sonia Veilleux façonne un avenir énergétique plus durable.
Annie Labrecque, journaliste.
Référence
Ambioner : www.ambioner.com
Photo : iStock
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Sources : Statistique Canada, Série d’enquête sur l’accessibilité, 2024, et la Loi canadienne sur l’accessibilité. Normes d’accessibilité : accessibilite.canada.ca, rbq.gouv.qc.ca, w3.org, iso.org
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