PLAN-2025-04

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10 À la conquête de la Lune avec ARIES

12 Les réelles opportunités de l’intelligence artificielle

PRATIQUE EXEMPLAIRE

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8 Innover ensemble, multiplier l’impact, bâtir demain

14 Conseils d’experts : élever les voiles vers la gestion

21 « ing. », un titre qui vaut son pesant d’or

24 Comment décontaminer les sols ?

30 Un avenir énergétique durable et inclusif

36 Prix visionnaire de l’AFG : redonner le fleuve à la population

64 Robotique dans les chantiers : des perspectives prome euses pour la construction

68 Parcours singuliers : sortir des sentiers ba us

74 Mentorat inversé : bâtir des ponts générationnels en génie

78 L’innovation québécoise qui redéfinit le ski

81 Nouvelle cohorte de membres

VOIR GRAND

86 Transition énergétique : l’énergie invisible

90 Économie circulaire : pyrolyse de la biomasse en bioproduits

96 En marche vers l’avenir : comment Kamik est devenu vert

40 Encadrement professionnel

42 Déontologie professionnelle

44 Législation et jurisprudence

46 Assurance responsabilité professionnelle 48 Avis

ACCOMPLIR

60 Infrastructures critiques : s’armer contre les cybera aques

100 Foutse Khomh, ing. : précurseur de la fiabilité en IA

102 Geneviève Gariépy, ing. : profession, ingénieure du futur

106 Grande enquête : l’innovation, la clé du succès

Photo : iStock

La revue PLAN a pour objectif d’informer les membres de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) sur les conditions de pratique de la profession d’ingénieur au Québec ainsi que sur les services o erts par l’Ordre. Elle contribue à l’avancement de la profession et à la protection du public en présentant notamment des études de cas, des entrevues et des projets concrets qui influent sur l’environnement professionnel et la société.

Les opinions exprimées dans PLAN ne sont pas nécessairement celles de l’OIQ. La teneur des textes n’engage que les autrices et les auteurs. Les produits, méthodes et services annoncés sous forme publicitaire dans PLAN ne sont en aucune façon approuvés, recommandés ni garantis par l’OIQ. Le statut des personnes dont il est fait mention dans PLAN était exact au moment de l’entrevue.

DIRECTION

Éditrice : Marie Lefebvre, M. Sc.

RÉDACTION

Rédactrice en chef : Sandra Etchenda, réd. a.

Collaboration : Malika Daoud, Carolyn Filion, Me Martine Gervais, Marie-Julie Gravel, ing., Alexandre Guindon, Zakary Kamal Ismail, Me Patrick Marcoux, Philippe-André Ménard, ing., François-Nicolas Pelletier, Benoit Yelle, ing.

Rédaction : Gabrielle Anctil, Emmanuelle Gril, Pascale Guéricolas, Mélissa Guilleme e, Mélanie Larouche, Valérie Levée, Aurélie Ponton.

Révision linguistique : Marie-Andrée L’Allier, Annie Talbot

Correction d’épreuves : Marco Chioini, Annie Talbot

Conseil, direction artistique et réalisation graphique : Éric Soulier

Impression : Imprimeries Transcontinental inc.

INFORMATION

Fréquence : trimestrielle – Di usion : 76 163

Tirage : 16 600 exemplaires – Disponible sur oiq.qc.ca

Commentaires et suggestions : plan@oiq.qc.ca

Publicité : partenariat@oiq.qc.ca

MEMBRES DU CONSEIL

D’ADMINISTRATION 2024-2025

Présidente : Sophie Larivière-Mantha, ing., MBA, ASC

Menelika Bekolo Mekomba, ing., M. Ing., LL. B.

Normand Chevalier, ing., M. Ing., Adm. A.

Marco Dubé, ing.

Sandra Gwozdz, ing., FIC

Carole Lamothe, ing.

Jean-Luc Martel, ing., Ph. D.

Nathalie Martel, ing., M. Sc. A., PMP

Christine Mayer, ing., M. Sc. A.

Michel Noël, ing., M. Sc. A., ASC

Michel Paradis, ing., M. Sc.

ADMINISTRATRICES ET ADMINISTRATEUR NOMMÉS PAR L’OFFICE DES PROFESSIONS DU QUÉBEC

Joëlle Calce-Lafrenière, Adm. A., MBA

Malika Habel, MBA, ASC

Alain Larocque, CRHA, ASCD

Danièle Marcoux

1801, avenue McGill College, 6e étage

Montréal (Québec) H3A 2N4 514 845-6141, poste 1

Envoi de Poste-publications • no 40069191

Dépôt légal ISSN 0032-0536

Droits de reproduction, totale ou partielle, réservés ® Licencié de la marque PLAN, propriété de l’Ordre des ingénieurs du Québec

Contribution environnementale (données du fabricant): Imprimé sur un papier Enviro Print. En comparaison avec un papier non recyclé, ce choix permet d’épargner 172 arbres, 49 m3 d’eau (513 douches de 10 min), 11 211 kg de CO2 (44 676 km parcourus en voiture), 300 GJ (1 387 687 ampoules de 60 W pendant 1 h) et 56 kg COVNM (55 134 km parcourus en voiture).

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LARIVIÈRE-MANTHA

DES CHIFFRES HONNÊTES

La gestion des mégaprojets ne serait pas un domaine où les « chi res honnêtes » mènent le jeu. C’est du moins ce qu’a rment les auteurs du fameux livre

How Big ings Get Done, empruntant l’expression à un autre chercheur.

Les facteurs qui expliquent l’habituel brouillard de chi res sont nombreux : la politique, les enjeux réputationnels, les intérêts financiers des acteurs, le manque de planification, l’absence de données probantes, l’optimisme naturel des humains (pensez au nombre de fois que vous n’accomplissez pas tout ce que vous aviez prévu dans votre journée)…

Le grand perdant est généralement le public, qui reste confus et frustré devant les promesses non tenues. Sans compter que c’est la collectivité qui récolte la facture au bout du compte.

Nous devons faire mieux

Le Québec est-il un mauvais élève ?

Di cile à dire, puisque je n’ai pas de données probantes à vous o rir (!), mais nous sommes loin d’être les seuls à vivre des situations de ce e nature, comme le montre l’ouvrage cité plus haut. Pourtant, je reste convaincue qu’on peut, et surtout qu’on doit faire mieux. Cela dépasse largement l’aspect financier. C’est toute la chaîne d’analyse et de réflexion alimentant nos décisions qui doit être revue et renforcée. Que ce soit pour déterminer nos grandes orientations énergétiques, pour planifier l’avenir de nos infrastructures ou pour créer un système de transport digne du 21e siècle, nous devons appuyer nos décisions sur

des données probantes produites par des personnes possédant l’expertise adéquate, qu’elles soient issues du monde du génie ou d’autres domaines.

Un gouvernement d’expertes et d’experts ?

Quand on propose de s’appuyer sur l’expertise, plusieurs répliquent qu’on veut contourner les personnes élues pour donner le pouvoir à des technocrates qui n’ont pas de légitimité démocratique. Ce n’est bien sûr pas mon souhait. L’idée n’est pas de prendre les décisions à la place des personnes élues, mais bien de s’assurer qu’elles fondent leurs décisions sur la base d’un portrait réel d’une situation et d’options réalistes et bien documentées— aussi bien sur le plan technique que sur le plan financier. Cela est d’autant plus important que la planification deviendra de plus en plus di cile à faire en raison des e ets partiellement imprévisibles des changements climatiques. Baser les décisions sur des données probantes et communiquées clairement au public pourrait même contribuer à lu er contre le cynisme croissant d’une partie de la population envers les institutions publiques. Il est plus que temps de passer à l’ère des données probantes et des chi res honnêtes.

1. Bent Flyvbjerg et Dan Gardner, How Big Things Get Done: The Surprising Factors That Determine the Fate of Every Project, from Home Renovations to Space Exploration and Everything in Between, Signal, 2023.

FOCUS

L’art de la décontamination des sols p. 25

La robotique dans les chantiers p. 64

L’énergie invisible p. 86

La pyrolyse de résidus p. 90

Photo : Nadia Zheng

Innover ensemble, multiplier l’impact, bâtir demain

Alexandre Guindon Directeur général et cofondateur de 2 Degrés, le seul incubateur spécifiquement consacré aux startups en technologies propres au Québec, Alexandre Guindon est fortement engagé à générer un impact tangible et à créer des changements durables. Il a fondé 2 Degrés en 2019, après avoir travaillé pendant cinq ans en finance chez Desjardins. Son parcours reflète son dévouement à l’entrepreneuriat, à l’innovation et à la collaboration comme moyens concrets pour construire un avenir prospère, responsable et durable pour les générations futures. En 2023, le Globe & Mail l’a désigné parmi les 50 leaders émergents du Canada engagés à améliorer notre monde.

Depuis la fondation de 2 Degrés en 2019, un incubateur d’entreprises spécialisé en technologies propres, une mission nous anime pour faire face aux grands défis collectifs d’aujourd’hui : celle d’accélérer notre transition écologique et de façonner l’économie de demain grâce à l’entrepreneuriat, de l’innovation et de la collaboration. J’aimerais ici me re en évidence le mot « collaboration ». Je n’apprendrai certainement rien à personne en mentionnant que les défis climatiques auxquels nous faisons collectivement face sont bien plus grands que l’ensemble d’entre nous. Nous nous devons de travailler ensemble pour favoriser l’émergence d’entreprises, de solutions, d’innovations et de pratiques qui nous perme ent de changer les choses pour le mieux et d’avoir une influence positive sur notre société, notre économie et notre environnement. Pour y arriver, sur ce besoin de faire

« plus » et « ensemble », il reste encore beaucoup de chemin devant nous.

Je vois trois éléments qui doivent être interreliés, développés et renforcés pour qu’on réussisse de façon durable à transformer des idées en entreprises commercialisant des produits innovants — parce qu’on en a bien besoin ! Je parle de l’humain, des technologies et de l’écosystème.

L’HUMAIN. Je pourrais très bien parler de nos habitudes de consommation et de production —

ce qui est un sujet important, certes, mais allons plus loin. L’humain a une capacité extraordinaire de rassembler, de mobiliser, d’inspirer, d’amorcer des changements systémiques et, surtout, d’entreprendre. Les changements climatiques représentent des défis et nous donnent l’occasion de prendre davantage de risques, d’oser faire di éremment dans des milieux parfois encore trop traditionnels, de nous perme re d’innover et, en particulier, de me re en place les pierres qui seront les fondations de demain.

LES TECHNOLOGIES. À partir d’une intention d’entreprendre et de bâtir, il faut assurément connaître, valoriser et savoir utiliser les bons outils au bon moment. Parlant d’outils, j’a irerai l’a ention sur l’intelligence artificielle (IA). L’IA occupe une place très importante dans notre monde aujourd’hui, car elle transforme radicalement divers secteurs, allant de la santé à l’industrie, en passant par les services et l’éducation. Le développement durable et notre transition écologique n’y font pas exception. L’intelligence artificielle joue déjà un rôle essentiel dans l’accélération de notre transition écologique partout sur la planète, en o rant des solutions innovantes pour relever les défis environnementaux, économiques et sociaux qui se présentent.

Que ce soit par l’optimisation des ressources, des chaînes d’approvisionnement et des procédés de fabrication, de la gestion des

Je n’apprendrai certainement rien à personne en mentionnant que les défis climatiques auxquels nous faisons collectivement face sont bien plus grands que l’ensemble d’entre nous.
Alexandre Guindon

matières résiduelles ou de l’intégration des énergies renouvelables, l’IA s’impose comme un moteur d’innovation et de progrès. Elle façonne notre avenir, transforme nos approches et propose des solutions sans précédent pour répondre aux défis du développement durable.

Plusieurs des entreprises que nous accompagnons développent des innovations environnementales me ant à profit l’IA afin de renforcer leur impact et d’accélérer leur développement. Je pense ici à des entreprises comme Datanergie, Sunbird Énergie, Foresta, pour ne nommer que celles-là. Cependant, l’intelligence artificielle à elle seule ne peut certainement pas tout régler.

L’ÉCOSYSTÈME. Je me permets de m’éloigner quelque peu des technologies et de faire un parallèle avec la nature. Dans la forêt, il coexiste une grande diversité d’animaux, d’arbres et de ressources qui interagissent les uns avec les autres, qui en font la force, qui la rendent riche et lui perme ent de résister aux tempêtes, aux crises et aux intempéries. Ici, l’un contribue à l’existence, à la résilience et à la réussite de l’autre.

Ce e comparaison illustre bien les liens unissant les acteurs d’un écosystème d’entrepreneuriat. Un tel écosystème, constitué d’un riche mélange de citoyens engagés, d’entrepreneurs, d’experts, d’industriels, d’établissements universitaires, d’investisseurs, d’incubateurs et d’accélérateurs, nous aide aujourd’hui à trouver des solutions innovantes et durables pour lu er contre les changements climatiques. Cet écosystème, qui sert notamment à répondre aux besoins des entreprises à toutes les étapes de leur développement, permet aussi aux partenaires industriels d’accélérer leur transition, aux gouvernements d’a eindre leurs cibles, aux citoyens de se réaliser, aux établissements d’enseignement de valoriser leur potentiel intellectuel et à notre société de répondre à des défis sociétaux majeurs.

Dans une société où les technologies évoluent à une vitesse exponentielle, où les défis sont de plus en plus grands et complexes, où les ressources et les talents se font de plus en plus rares et les marchés de plus en plus féroces, il devient nécessaire d’unir nos forces, de mailler nos expertises et d’avancer collectivement.

En lien avec la transition écologique, les besoins à combler dans le marché sont presque illimités ; pour y répondre, le potentiel du Québec n’a rien à envier à personne. Toutefois, afin d’arriver à transme re nos idées novatrices à des entreprises à impact élevé susceptibles de se démarquer à l’échelle planétaire, il y a encore un énorme manque à gagner, et on doit absolument se me re en action. En travaillant tous ensemble, on a le potentiel d’accroître rapidement le bassin d’entreprises à impact au Québec, d’accélérer la mise en marché d’innovations et de créer des retombées environnementales, sociales et économiques significatives pour l’ensemble du Québec.

COLLABORATION. Aujourd’hui, nous avons la chance et une occasion en or de participer au développement et à la structuration à l’échelle mondiale de l’économie verte. Les technologies propres, c’est l’occasion d’a aires de notre génération. Il ne faut pas la manquer ! L’humain, les technologies et l’écosystème : chacun a son rôle à jouer. Il su t de s’y me re, ensemble.

À la conquête de la Lune avec ARIES

Originaire de Montréal, Zakary Kamal Ismail est étudiant à la maîtrise en génie aérospatial à l’École de technologie supérieure (ÉTS). Passionné par la robotique et les technologies spatiales, il travaille actuellement sur l’amélioration du robot ARIES. Zakary Kamal Ismail est le lauréat 2024 de la Bourse d’entrepreneuriat du Fonds Jean-Claude-Couture, décernée par la Fondation de l’Ordre des ingénieurs du Québec.

L’EXPLORATION SPATIALE

Tout a commencé lorsque j’ai décidé de m’inscrire au baccalauréat en génie électrique à l’ÉTS. Dès mon jeune âge, je me suis toujours passionné pour la technologie. Au secondaire, j’ai appris à programmer par moi-même. C’était fascinant, mais je me suis rapidement mis à vouloir comprendre ce qui se cachait derrière ces programmes, comprendre comment fonctionnent les ordinateurs et les circuits électroniques. C’est ainsi que j’ai choisi l’ingénierie, et plus précisément l’électronique.

Aujourd’hui, je travaille sur le projet ARIES, acronyme d’Autonomous Robotic Intelligent Explorer Sphere, dans le cadre de ma maîtrise. Ce projet, initialement mis sur pied pour répondre à un appel à projets de l’Agence spatiale européenne, consiste à concevoir un robot mobile pour explorer des tunnels. Lorsqu’on m’a proposé de me joindre à ce projet, je n’ai pas hésité une seconde. J’ai commencé ce travail il y a quatre mois, mais le projet ARIES existait bien avant mon arrivée. Il a été élaboré par plusieurs chercheurs du Laboratoire d’interaction naturelle

et intuitive pour la téléopération des robots (INIT Robots) à l’ÉTS. Je ne suis là que pour l’améliorer, mais c’est un rôle qui me passionne !

ARIES : MON PROJET DE MAÎTRISE

En me joignant au projet, j’ai découvert un robot déjà fonctionnel, capable de se déplacer sur des terrains accidentés. Comme des robots à roues peuvent aisément se retrouver coincés dans ce type de terrains et que des robots volants n’ont pas su samment d’autonomie

pour e ectuer une cartographie prolongée et ne peuvent pas être utilisés sur la Lune où il n’y a pas d’atmosphère, les professeurs Bruno Belzile et David St-Onge ont choisi de s’inspirer du robot Tumbleweed, développé en 2001 pour la NASA, dont la principale caractéristique était d’être robuste pour résister aux chocs avec des obstacles sur le terrain grâce à sa coque sphérique. Toutefois, la majorité des mécanismes d’actionnement de robots sphériques ne laissent pas su samment d’espace pour y placer des capteurs de cartographie stables (qui ne roulent pas avec le robot).

L’actionnement cylindrique du robot ARIES, inspiré de travaux sur des robots manipulateurs fixes, est compact et permet de tirer profit de toutes les pièces lourdes du robot pour aider à son déplacement (moteurs, ba eries, etc.).

Mon travail consiste principalement à optimiser le mécanisme di érentiel, une pièce clé qui permet au robot de naviguer de manière fluide sur des surfaces complexes. Ce mécanisme à deux degrés de liberté a été conçu par mon superviseur, le professeur David St-Onge — directeur du laboratoire INIT Robots —, et Bruno Belzile. Actuellement, ce mécanisme est en a ente de brevet.

Faire sa place en aérospatiale

Planifier son parcours scolaire : L’aérospatiale couvre plusieurs domaines du génie (électrique, mécanique, robotique, etc.), donc il n’est pas nécessaire d’étudier uniquement en génie aérospatial.

Participer à des clubs scientifiques : S’impliquer dans des clubs étudiants liés à l’aérospatiale, comme RockÉTS, pour acquérir des compétences pratiques et se démarquer auprès des employeurs. Poursuivre des études supérieures : Faire une maîtrise pour se spécialiser et élargir son réseau, par exemple en participant à des conférences. Cela permet aussi d’augmenter ses chances de réussite dans l’industrie aérospatiale.

Si on m’avait dit il y a cinq ans que je travaillerais sur un robot qui pourrait un jour explorer la Lune, je n’y aurais pas cru.

À gauche : simulation du robot ARIES dans un environnement lunaire. À droite : le robot ARIES de l’ÉTS.

L’équipe dont je fais partie est composée de personnes brillantes qui étudient et font de la recherche. Parmi ces gens, Aminata Diouf et Simon Bonnaud, ce dernier est étudiant à la maîtrise en génie des systèmes. Nous sommes également encadrés par Maarouf Saad, professeur au Département de génie électrique de l’ÉTS et codirecteur de recherche d’Aminata Diouf et moi-même. Le projet est financé par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et l’Agence spatiale canadienne.

REGARDER VERS L’AVENIR

Si on m’avait dit il y a cinq ans que je travaillerais sur un robot qui pourrait un jour explorer la Lune, je n’y aurais pas cru. Aujourd’hui, ce rêve est en train de devenir une réalité. Même si ARIES n’est pas encore prêt à être déployé sur la Lune, nous travaillons sans relâche pour que cela devienne possible. L’objectif est de rendre ARIES capable de résister aux

conditions extrêmes de la Lune et d’explorer ses tunnels dans cinq ans. Le robot pourrait cartographier ces espaces inexplorés et renvoyer des données précieuses sur Terre pour des analyses scientifiques.

Mais l’ambition ne s’arrête pas là. Les missions lunaires ne sont qu’une étape dans la préparation de futures missions vers Mars. ARIES pourrait être adapté pour participer à des explorations martiennes, ce qui serait un accomplissement extraordinaire. Et ce n’est pas tout. Des compagnies commencent déjà à manifester de l’intérêt pour des versions terrestres du robot. Que ce soit pour des applications dans l’exploration minière, la surveillance agricole ou la cartographie de terrains di ciles, ARIES a le potentiel d’être utile bien au-delà de l’espace.

EN CONSTANTE ÉVOLUTION

Dans cinq ou dix ans, je me vois travailler dans l’industrie, peut-être

dans le domaine du contrôle robotique. Cependant, je reste ouvert à d’autres possibilités, que ce soit en aérospatiale ou dans des domaines connexes. J’avais d’abord pensé qui er le milieu universitaire après ma maîtrise, mais plus j’avance dans ce projet, plus je me dis que je pourrais y rester et continuer à innover dans ce secteur.

L’expérience que j’acquiers en travaillant sur ARIES est inestimable. Ce projet comporte des défis techniques et me donne une chance inouïe de contribuer à quelque chose de plus grand. Il y a encore beaucoup de travail à faire, mais l’idée que ce robot pourrait un jour fouler la surface de la Lune — et peut-être même de Mars — est incroyablement motivante. Je suis fier de faire partie de ce e aventure, et je suis impatient de voir où elle me mènera, autant sur le plan professionnel que du point de vue personnel.

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Les réelles opportunités de l’intelligence artificielle

Carolyne Filion, ing.

Carolyne Filion Directrice de l’innovation –Recherche et développement chez Pomerleau, elle dirige l’aXLab, un laboratoire consacré à la recherche et au développement de solutions technologiques novatrices. Elle coordonne l’implantation de nouvelles technologies, d’innovations et de processus sur plusieurs chantiers et projets de recherche.

Carolyne Filion est titulaire d’un diplôme en génie de la construction et d’une maîtrise en gestion de la construction de l’École de technologie supérieure (ÉTS).

Et si l’on revenait à la raison d’être des nouvelles technologies ?

Au cours des cinq dernières années, particulièrement, les avancées technologiques rendues possibles grâce à l’intelligence artificielle (IA) ont révolutionné la manière dont fonctionnent nos milieux, tant dans notre industrie que dans la société en général. Initialement, les nouvelles méthodes devaient rendre nos vies personnelle et professionnelle plus faciles et plus agréables. Est-ce vraiment ce qui s’est passé dans les dernières années ? Où en sommes-nous aujourd’hui ? Comment s’assurer d’en tirer le meilleur parti ?

Bien qu’elle soit perçue comme une révolution, l’implémentation de l’IA semble ne pas avoir eu les répercussions a endues dans notre milieu, comme l’indique un sondage mené par l’OIQ en 2023 qui révélait qu’un ingénieur sur deux ne l’utilisait

pas. Alors qu’on pensait que l’IA perme rait de multiplier les occasions d’améliorer nos processus de travail, plusieurs ont plutôt eu l’impression qu’elle les complexifiait. Ce e complexité et l’accessibilité inégale à l’IA ont limité son adoption, empêchant ainsi d’exploiter pleinement son potentiel.

LA NÉCESSITÉ D’UNE BONNE

GESTION DU CHANGEMENT

Ce e situation n’est pas inédite, au contraire. Il s’agit ici d’un cas de gestion du changement qui nécessite, entre autres, de faire connaître les avantages réels de la transition technologique. Les nombreuses possibilités créées par l’IA ont mené à une multitude de nouveaux outils qui n’ont pas toujours permis d’optimiser nos méthodes. Après quelques années de découvertes foisonnantes, nous croyons qu’il est utile de revenir à la promesse initiale. Les avancées

continueront sans doute à croître de façon exponentielle, mais en nous concentrant sur celles qui peuvent être vraiment utiles à notre industrie, nous pourrons maximiser leurs retombées.

Il est crucial de me re en place des changements structurés ayant une réelle valeur ajoutée, tout en respectant des politiques rigoureuses d’utilisation de l’IA et de protection des données. Rappelons que l’IA n’est pas une finalité en soi, mais un outil qui permet d’a eindre des objectifs. En concentrant nos e orts sur des solutions concrètes qui perme ent réellement d’améliorer nos processus, il deviendra plus facile d’amener nos collègues à accueillir et même à apprécier leur utilisation. L’IA est un outil qui devrait d’abord et avant tout s’adapter aux projets, aux équipes et aux professionnels. Il est également essentiel de se questionner sur le bon choix de modèles et de technologies spécifiques dans le domaine de l’IA, afin de maximiser leur e cacité et leur pertinence pour nos besoins.

DES PROJETS D’ENVERGURE DE PLUS EN PLUS COMPLEXES En même temps que le développement des technologies s’accélère, les projets d’envergure en construction se complexifient. À l’arrivée de l’IA, il était ardu de percevoir comment celle-ci allait pouvoir être intégrée dans des environnements plus traditionnels, comme la construction. Or, les chantiers sont un paradis pour les données, matière première de l’IA. Cependant, les premières versions d’IA nécessitaient une organisation précise des données, ce qui n’était pas le cas sur les chantiers où plusieurs documents papier circulaient encore, par exemple. La première étape, c’est-à-dire la gestion et l’organisation des données, exigeait plusieurs heures de travail, ce qui ne rendait pas nos processus plus e caces, au contraire.

Est-ce que l’IA perme ra d’optimiser le travail tout en réduisant le temps qu’investissent les équipes dans les tâches répétitives et administratives ?

La di érence majeure entre ces débuts et aujourd’hui, c’est la réduction du temps nécessaire à la gestion de ces données. Qu’elles soient maintenant centralisées ou encore dispersées, les données peuvent désormais être recueillies, organisées et ensuite traitées de nombreuses manières, et ce, grâce à l’IA. La multiplication et la démocratisation de l’IA de même que les grands défis que pose la complexification des chantiers représentent une occasion en or de

soutenir les équipes et de revenir à la base, soit la promesse de rendre encore plus stimulante notre profession.

MOINS DE TÂCHES RÉPÉTITIVES, PLUS DE VALEUR

AJOUTÉE

C’est l’une des motivations de notre équipe, soit celle de redéfinir certaines de nos tâches afin de réduire la répétition et d’ajouter de la valeur à celles-ci. Nous pensons que c’est l’une des grandes questions que les entreprises devraient se poser avant d’adopter une nouvelle

technologie : est-ce qu’elle perme ra d’optimiser le travail tout en réduisant le temps qu’investissent les équipes dans les tâches répétitives et administratives ?

Ce devrait être l’une des notions qui guident les prises de décision des équipes. En donnant du sens aux nouvelles façons de travailler, celles-ci deviendront sans doute plus faciles à intégrer au quotidien. Les occasions sont grandes, les réflexions doivent l’être tout autant afin de s’assurer de répondre aux véritables besoins et aux objectifs des équipes. Parmi ce e abondance de nouvelles technologies, n’oublions pas de revenir à la source de notre profession : la recherche de solutions optimales qui perme ent de répondre à un besoin réel.

Photo : iStock

DIRIGER UN GROUPE, CULTIVER DES RELATIONS HUMAINES, SAVOIR PRENDRE

SOIN DES GENS ET GÉRER LES CONFLITS

DEMEURENT DES DÉFIS DE TAILLE

ÉLEVER LES VOILES VERS LA GESTION CONSEILS D’EXPERTS

Passer du rôle d’ingénieure ou d’ingénieur à celui de gestionnaire n’est pas chose aisée, et plusieurs se heurtent à un mur en se livrant à l’exercice. Comment réussir la transition avec succès et relever le défi du leadership ?

Est-ce que les ingénieures et les ingénieurs ont les qualités requises pour occuper des postes de gestion ? Oui, a rme d’entrée de jeu Pierre Boudreault, EMBA, M. Sc., PCC, CRHA, consultant principal et coach exécutif certifié par l’International Coaching Federation (ICF), Développement des leaders et des équipes. « En gestion, il faut faire vivre des processus et des protocoles, dit-il. Or les ingénieures et les ingénieurs sont formés pour porter un regard objectif sur les situations. Les choisir pour remplir ces fonctions est donc un coup sûr. »

Il reste que le leadership et l’aspect relationnel, la capacité de prendre soin des gens, la gestion des conflits, etc., demeurent des enjeux de taille. Ce sont là des compétences primordiales qui sont néanmoins peu ou pas enseignées dans le cadre des baccalauréats en génie. Il est toutefois possible de les développer. Voici comment.

Des angles morts

Pierre Boudreault a pu constater que beaucoup de gens diplômés en génie ont tendance

LEUR FORMATION ET LEUR EXPÉRIENCE EN GÉNIE FONT DE CES GESTIONNAIRES DE VÉRITABLES FORCES

LE MIEUX-ÊTRE DE L’HUMAIN DANS L’ENTREPRISE.

à chercher la « rece e », autrement dit la technique qui perme ra d’apporter une solution à un problème. Mais ce e méthode ne fonctionne pas nécessairement lorsqu’on touche à des enjeux humains. C’est pourquoi le consultant et coach expert leur recommande plutôt de partir à la rencontre de leur propre personnalité et d’e ectuer une introspection. Selon lui, il faut changer de paradigme et faire évoluer ses croyances limitatives. « Un ingénieur me disait récemment qu’au lieu d’être à la tête de ses équipes, il a plutôt choisi d’être au cœur de celles-ci, ce qui nécessite de modifier sa posture : investir dans la confiance et non pas dans la méfiance. »

Parmi les autres faiblesses fréquemment observées, on retrouve l’agilité relationnelle et la résilience. Diane Coutu, auteure et journaliste

« Un ingénieur me disait récemment qu’au lieu d’être à la tête de ses équipes, il a plutôt choisi d’être au cœur de celles-ci, ce qui nécessite de modifier sa posture : investir dans la confiance et non pas dans la méfiance. »

PIERRE BOUDREAULT, EMBA, M. SC., PCC, CRHA

CONSULTANT PRINCIPAL ET COACH EXÉCUTIF CERTIFIÉ

PAR L’INTERNATIONAL COACHING FEDERATION(ICF), DÉVELOPPEMENT DES LEADERS ET DES ÉQUIPES

pour Harvard Business Review, souligne que devant les di cultés, le leader-coach doit accepter la réalité avec clairvoyance, donner un sens aux événements et réagir rapidement. Ce e a itude servira de puissant levier pour soutenir ses équipes au quotidien.

Cadre de référence

Pour leur donner un coup de pouce et les aider dans la transition vers des postes de gestionnaires, les organisations ont un rôle important à jouer auprès des ingénieures et des ingénieurs. Elles pourraient par exemple o rir des programmes de mentorat, ainsi que des parcours de gestion du leadership sous forme d’expériences immersives.

À cet égard, Pierre Boudreault cite en exemple une organisation qui a proposé à ses gestionnaires une immersion dans un OBNL œuvrant auprès de personnes issues de la neurodiversité, suivie d’un débre age structuré portant sur leurs apprentissages et les prochains gestes à poser pour transférer ces nouveaux acquis dans la réalité de leur organisation. Ce type d’initiative permet de faire évoluer la culture de l’entreprise plus rapidement. « Le premier outil dont on dispose, à titre de gestionnaire, c’est soi-même, explique Pierre Boudreault. Plonger les gens dans des immersions et des simulations, une sorte de camp d’entraînement pour vivre des expériences de gestion, les amène à faire des exercices d’introspection et à développer un état d’esprit plus réflexif, agile et résilient. »

Développer son leadership

Alain Gauthier, ing., conseiller et coach chez Gestion conseilCoaching AGI et concepteur de la formation Mythbuster Leadership, a été à l’emploi d’une multinationale du domaine manufacturier pendant près de 20 ans. Après avoir gravi les échelons et occupé di érentes fonctions, il se retrouve, à l’âge de 34 ans, propulsé au poste de directeur général d’une entreprise comptant 13 directeurs et 900 employés, dont 200 gestionnaires sous sa responsabilité. De son propre aveu, la marche était haute ! Il faut dire que la pression était forte puisque s’il ne réussissait pas à redresser la barre rapidement, le bateau allait couler, englouti sous les de es. Bien qu’il soit parvenu à relever le défi, Alain Gauthier estime qu’il était mal préparé à exercer la fonction de directeur général. Il décide donc de qui er ce poste et, tout en demeurant au sein de la même entreprise, de « reprogrammer son modèle mental relatif au leadership ». Une fois ce travail de longue haleine accompli, il reprendra

quelques années plus tard les rênes de la haute direction en préconisant une nouvelle approche qui sera couronnée de succès.

L’expérience d’Alain Gauthier l’a mené à élaborer un modèle de coaching innovant pour aider les ingénieures et les ingénieurs à occuper des postes en gestion Car se retrouver à la tête de nombreux services et secteurs (ressources humaines, marketing, finances, etc.) qui ne nous sont pas nécessairement familiers tout en travaillant sur son leadership n’est pas une mince a aire.

« Il faut développer sa polyvalence pour se donner accès à di érents types de gestion et être en mesure de gérer des personnalités di érentes », dit-il.

En plus de voir le leadership comme une science appliquée, Alain Gauthier met au point des outils et apprend à gérer ses a entes en les définissant et en les communiquant clairement. « Des recherches ont montré que 90 % des employés ne comprennent pas totalement la stratégie de leur entreprise ou ne savent pas ce qu’on a end

« Il faut développer sa polyvalence pour se donner accès à di érents types de gestion et être en mesure de gérer des personnalités di érentes. »

ALAIN GAUTHIER, ING., conseiller et coach chez Gestion conseil - Coaching AGI et concepteur de la formation Mythbuster Leadership

de leur part pour contribuer à l’a einte des objectifs de celle-ci », mentionne-t-il, soulignant ainsi l’importance de bien gérer les a entes.

Éléments clés de la réussite Quels conseils donne-t-il aux ingénieures et ingénieurs qui se retrouvent à des postes de direction ? Éviter de penser pouvoir devenir des gestionnaires qui inspirent si on ne s’appuie pas sur les autres. Privilégier le recours à des mentores et mentors et s’entourer de collègues gestionnaires de confiance qui évitent la complaisance. Favoriser la rétroaction, instaurer une solide routine de gestion et faire preuve d’humilité sont d’autres éléments clés du succès.

« A ention également à ne pas confondre résultats et a entes, et assurez-vous que ces dernières sont toujours exprimées en actions ou en comportements. Vous agirez ainsi comme un coach et conseiller, au lieu de me re de la pression sur le personnel », recommande Alain Gauthier. Les trois mots qui résument le vrai leadership, à ses yeux ? Humilité, exemplarité et collaboration.

FAVORISER LA RÉTROACTION, INSTAURER UNE SOLIDE ROUTINE DE GESTION ET FAIRE PREUVE D’HUMILITÉ SONT D’AUTRES ÉLÉMENTS CLÉS DU SUCCÈS.

Pierre Boudreault propose également la mise en place d’un cadre de référence pour les leaders qui s’articule autour de la gestion des a aires et des activités quotidiennes, et aussi de la gestion des personnes. En ce qui concerne le premier volet, on travaillera à clarifier les conditions de travail, à présenter une vision claire, à établir des objectifs à court et à long terme, à favoriser la rétroaction positive et à me re en place des mécanismes de reconnaissance et de récompense.

Pour ce qui est de la gestion des personnes, on misera sur la valorisation de certains comportements, comme le sens des responsabilités, l’intégrité, l’amélioration continue, l’écoute, le travail en équipe, etc. Ce e approche deviendra le noyau central sur lequel la ou le leader d’influence portera son a ention, notamment pendant les rencontres de coaching individuel,

« Le premier outil dont on dispose, à titre de gestionnaire, c’est soi-même. Plonger les gens dans des immersions et des simulations, une sorte de camp d’entraînement pour vivre des expériences de gestion, les amène à faire des exercices d’introspection et à développer un état d’esprit plus réflexif, agile et résilient. »

en combinant le tout avec des activités innovantes sur le plan des ressources humaines.

Regard vers l’avenir

Inspiré par le concept d’état d’esprit propre aux personnes occupant des postes de gestion (en anglais, mindsets of a manager) du professeur Henry Mintzberg de l’Université McGill, Pierre Boudreault souligne que les ingénieures et les ingénieurs gestionnaires doivent cultiver un état d’esprit orienté vers l’avenir (future ready mindset, selon l’expression d’Henry Mintzberg) en gardant en tête que plusieurs défis les a endent. En premier lieu, il leur faudra gérer et mobiliser les équipes, et ce, en naviguant dans un écosystème hyperconnecté où la technologie progresse rapidement. « L’évolution du rôle des ingénieures et des ingénieurs dans des fonctions de gestion passe par là ; ils agiront assurément comme des catalyseurs, et l’intelligence artificielle fait déjà partie de leur co re à outils de leaders », estime Pierre Boudreault.

Enfin, ces gestionnaires venant du domaine du génie ont aussi un rôle critique à jouer en matière de développement durable et doivent s’approprier les notions entourant les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) et relatives à l’équité, à la diversité et à l’inclusion (EDI) à titre de leviers de mobilisation collective. Leur formation et leur expérience en génie font de ces gestionnaires de véritables forces vives qui pourront activement contribuer à améliorer le mieux-être de l’humain dans l’entreprise.

PAR L’INTERNATIONAL COACHING FEDERATION(ICF), DÉVELOPPEMENT DES LEADERS ET DES ÉQUIPES Illustration : iStock

Emmanuelle Gril, journaliste.

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TÉMOIGNAGE

« ING.», UN TITRE QUI VAUT SON PESANT D’OR

En ce e période où les candidates et candidats à la profession d’ingénieur (CPI) ont l’embarras du choix pour trouver du travail, est-ce que le titre d’ingénieur a toujours la même valeur qu’auparavant ?

Antoine Boucher, ing., est convaincu que terminer son parcours afin d’obtenir le statut de membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec et le droit d’exercer la profession est plus que pertinent.

Antoine Boucher est o ciellement membre de l’Ordre depuis le début de l’été 2024. Ingénieur en génie informatique, il occupe depuis plus de trois ans le poste de programmeur chez Ubiso . Pourquoi avoir mené à terme le programme d’accès à la profession alors qu’il travaillait déjà pour l’un des studios de jeux vidéo les plus en vue du pays ? Pour lui, c’est une question de fierté personnelle, d’ambition et de respect pour la profession. C’est également le désir de se doter d’outils pour aller plus loin qui l’a motivé à boucler la boucle.

Mentionnons d’abord qu’Antoine Boucher n’est pas devenu ingénieur sur un coup de tête. Au terme de ses études collégiales, a iré par les sciences appliquées, il s’inscrit au baccalauréat en génie informatique à l’Université du Québec à Chicoutimi. Quatre ans (et quelques stages) plus tard, il obtient son diplôme et se lance sur le marché du travail.

Mais il lui reste une étape importante à franchir : acquérir le titre d’ingénieur.

Pourquoi le titre d’ingénieur ?

Le génie informatique est un domaine où il y a peu d’activités réservées. Mais le monde évolue

ANTOINE

BOUCHER, ING.

INGÉNIEUR EN GÉNIE

INFORMATIQUE ET PROGRAMMEUR

CHEZ UBISOFT

Programmeur chez Ubiso depuis plus de trois ans, Antoine Boucher est membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec depuis quelques mois. Pour lui, c’est l’accomplissement d’un long parcours qui lui ouvrira, il en est certain, de nombreuses portes. C’est aussi une façon de participer à des changements importants. Le jeune ingénieur ne regre e pas une seule seconde d’avoir franchi toutes les étapes de ce e démarche.

« Lors de mon entretien d’embauche, on a surtout validé mon savoir-être et non mes compétences techniques. »

chaque jour un peu plus vite, et la technologie devient un allié de plus en plus indispensable. C’est pourquoi Antoine Boucher considère que son titre d’ingénieur est un atout considérable lui conférant une crédibilité et un pouvoir d’action qui lui perme ront également de tracer son chemin pour les années à venir.

Son processus d’embauche

Quand on demande à Antoine Boucher si son diplôme en génie informatique et, surtout, le fait d’avoir pu se présenter comme CPI en voie d’obtenir le titre d’ingénieur ont favorisé son embauche chez Ubiso , il répond qu’il en est certain. « Lors de mon entretien d’embauche, on a surtout validé mon savoir-être et non mes compétences techniques », remarquet-il toutefois.

technologiques. Son parcours (plus théorique que pratique au moment de son embauche) rassure également le futur employeur quant à sa polyvalence et à son aptitude à résoudre certaines situations critiques.

La dernière étape

du parcours

Après être entré chez Ubiso par la grande porte, Antoine Boucher a dû faire ses premiers pas au sein de l’entreprise, en plus d’entreprendre le processus pour devenir ingénieur.

« Je devais d’abord trouver un ingénieur dans l’entreprise qui accepterait de me mentorer. Ensuite, j’ai dû suivre le programme d’accès à la profession1. »

RÉFÉRENCES

1

Programme CPI : bit.ly/ prog_acces_profession

2

Référentiel de compétences : bit.ly/ competences_permis

En e et, le studio de jeux vidéo connu internationalement n’engage pas obligatoirement des ingénieures ou des ingénieurs pour occuper des postes techniques. La conception d’un jeu vidéo requiert le travail d’équipes comptant parfois jusqu’à 5000 personnes, mais les membres de ces équipes n’accomplissent pas d’actes réservés dans le cadre de leur pratique. Cependant, afin de valider les compétences des candidates et des candidats, les responsables du recrutement ont souvent recours à un test technique. Ce test évalue les connaissances et aussi les aptitudes des personnes candidates à résoudre les problèmes dans certaines situations données.

Ainsi, une personne prochainement membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec se trouve souvent avantagée lorsqu’elle se présente en entrevue, puisque, aux yeux de l’équipe technique, elle détient déjà des connaissances

Ce e portion du processus représente plusieurs heures consacrées à des lectures et à des exercices pour l’ingénieure ou l’ingénieur en devenir, qui doit acquérir des compétences pratiques et théoriques. Finalement, tout CPI doit passer un examen et démontrer qu’il ou elle maîtrise bien les 28 éléments de compétence exigés2 pour prétendre au titre d’ingénieur.

Un titre qui permet de voir plus loin

Membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec depuis quelques mois, Antoine Boucher ne néglige pas l’importance du réseautage et s’investit comme ambassadeur dans sa région, le Saguenay. Ces rencontres sont pour lui l’occasion de faire la connaissance de consœurs et de confrères d’autres horizons et d’échanger sur les meilleures pratiques du milieu. Antoine Boucher constate que les possibilités de développement professionnel sont multiples et que l’Ordre mise beaucoup sur le maillage entre membres.

Il ne perd pas de vue que le fait d’appartenir à l’Ordre et de porter le titre d’ingénieur sont des clés importantes qui perme ront d’évoluer dans sa carrière.

« Je devais d’abord trouver un ingénieur qui acceptait de me mentorer. Ensuite, j’ai dû suivre le programme d’accès à la profession. »

De plus, il est fier de représenter une profession et d’appartenir à un ordre dont la mission est d’abord de protéger le public.

Aurélie Ponton, journaliste.

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AUJOURD’HUI, DE ROBUSTES OUTILS ONT ÉTÉ CONÇUS

POUR MENER DES ANALYSES DE CYCLE DE VIE LORSQUE VIENT LE TEMPS DE NETTOYER LES SOLS CONTAMINÉS.

COMMENT DECONTAMINER LES SOLS ?

Les sols contaminés sont tout autour de nous. Survol des meilleures pratiques pour en venir à bout.

Il était une fois un hélicoptère survolant le Grand Nord québécois. Dans la cabine s’empilent des boîtes de terre contaminée par du diesel qui s’était écoulé d’une génératrice défectueuse. Même si la contamination est somme toute assez mineure, la loi exige de transporter le sol jusqu’à un site de traitement… à Montréal. « Réjean Samson était responsable du processus de décontamination. Il s’est dit que c’était insensé », raconte Cécile Bulle, professeure en immobilier durable au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM.

C’est ainsi que naît le Centre international de référence sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG), cofondé par le professeur titulaire au Département de génie chimique de Polytechnique Montréal Réjean Samson. Aujourd’hui connu pour ses travaux sur l’analyse de cycle de vie, le Centre se spécialisait à l’origine dans les sols contaminés. « Les chercheurs s ’intéressaient à l’impact direct des sites contaminés, mais aussi à l’impact secondaire, qui survient lorsqu’on traite les sols », explique la chercheuse, qui a

terminé son doctorat au CIRAIG en 2007 alors qu’il sou ait six bougies. « Ils ont étendu l’analyse aux impacts qu’ on peut éviter ; par exemple en réhabilitant une friche au centre-ville, on peut construire des logements qui évitent l’étalement urbain. »

Aujourd’hui, de robustes outils ont été conçus pour mener des analyses de cycle de vie lorsque vient le temps de ne oyer les sols contaminés. Cécile Bulle mentionne

« On estime qu’il y a une tonne de sols contaminés pour chaque personne au Québec. »

MATHIEU LANEUVILLE, ING.

PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL DE RÉSEAU ENVIRONNEMENT

SI CES TECHNOLOGIES RENDENT LA CARACTÉRISATION

PLUS

AISÉE, IL FAUT D'ABORD QUE LES PROPRIÉTAIRES DE TERRAIN

ESTIMENT QUE CELLE-CI EST NÉCESSAIRE.

De gauche à droite:

Une excavation de masse et des estacades de rétention d’hydrocarbures

notamment USEtox, un « modèle scientifique consensuel » développé par des scientifiques travaillant pour le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). « Il sert à comparer deux procédés pour déterminer lequel est préférable parce qu’il entraîne moins de répercussions », résume-t-elle.

Bien sûr, le traitement de sols contaminés ne se limite pas à l’analyse de cycle de vie. De fait, avant de pouvoir assainir, il faut aussi connaître l’ampleur du problème.

Mesurer le problème

Pour y parvenir, il existe diverses approches. « En dehors des méthodes traditionnelles, comme le forage et les tranchées, des outils sont apparus il y a une quinzaine d’années qui perme ent de prendre des mesures directes sur le site », souligne l’ingénieur. Il cite les fluorodétecteurs à laser (ou sondes LIF, sigle désignant l’expression anglaise laser-induced fluorescence), qui servent à caractériser les écoulements de fluides, comme les hydrocarbures, et les sondes à interface membranaire (en anglais membrane interface probe) mesurant les composés organiques volatils dans le sol.

Si ces technologies rendent la caractérisation plus aisée, il faut d’abord que les propriétaires

« On estime qu’il y a une tonne de sols contaminés pour chaque personne au Québec », déclare Mathieu Laneuville, ing., présidentdirecteur général de Réseau Environnement. Il rappelle que, avant de se lancer dans le traitement de ces montagnes de terre souillée, il est important de prendre le temps de bien comprendre ce qu’elles contiennent : « Le défi est de caractériser ce qu’il y a exactement sur un site. »

de terrain estiment que celle-ci est nécessaire.

« La prévalence des terrains contaminés est largement sous-estimée », constate Stéphane Lavoie, cofondateur du répertoire ImmoProof.

« Si quelqu’un a un dégât chez lui et qu’il ne le rapporte pas au ministère, l’information ne se retrouvera nulle part, relève-t-il. La compagnie d’assurances et l’entreprise de décontamination ne sont pas obligées de rapporter l’incident. » Sans compter que la contamination se fiche des lignes de propriété. Si les répertoires comme celui du gouvernement provincial perme ent de faire une recherche par adresse, impossible de savoir si le terrain voisin a lui aussi été touché.

C’est ce e constatation qui l’a mené à me re au point ImmoProof. L’outil permet d’obtenir un rapport géolocalisé du degré de contamination potentiel d’un terrain donné. Croisant les données fédérales, provinciales et municipales, le rapport indique si une contamination a été répertoriée, ainsi que le statut de réhabilitation du sol.

Faire le ménage

Une fois la présence de contaminants confirmée, que faire ? Selon Mathieu Laneuville, on a

« Mon travail ressemble beaucoup à celui d’un chef cuisinier. On doit optimiser nos rece es. »

DENIS MILLETTE, professeur associé au Département des génies civil, géologique et des mines à Polytechnique Montréal

Denis Millette, un pionnier en hydrogéologie

« J’étais un des premiers à travailler dans le domaine de l’hydrogéologie des contaminants », dit Denis Mille e, ing., professeur associé au Département des génies civil, géologique et des mines à Polytechnique Montréal. Nous sommes à Waterloo, « la mecque des hydrogéologues », au milieu des années 1990 et le jeune ingénieur se trouve plongé dans une industrie en pleine ébullition.

« À ce e époque, on a constaté que des réservoirs souterrains de solvant chlorés contaminaient des eaux potables », se rappelle l’ingénieur. Plusieurs autres incidents majeurs de déversements défraient les manche es : Love Canal, à Niagara Falls dans l’État de New York, le déversement de pétrole de l’Exxon Valdez… « Ça a réveillé les gouvernements. »

À la fin de ses études, Denis Mille e travaille un moment chez AtkinsRéalis (à l’époque SNC-Lavalin) avant de lancer Hydrogéo Plus, où les contrats de réhabilitation de terrains contaminés se multiplient. La croissance trop rapide de son entreprise le mène à la vendre à Golder — aujourd’hui WSP — où il est resté pendant 18 ans avant de retourner chez AtkinsRéalis, où il est encore.

« Mon travail ressemble beaucoup à celui d’un chef cuisinier. On doit optimiser nos rece es », illustre celui qui a déjà « vidé les usines de lait de soya » de la région de Québec pour en injecter dans des aquifères contaminés. « Les bactéries consommaient le lait, ce qui enlevait l’oxygène et rendait l’environnement anaérobique. » Ce e solution ingénieuse n’a cependant pas reçu l’aval de l’opinion publique.

Témoin des développements technologiques des dernières décennies, Denis Mille e note que peu de nouvelles approches ont été élaborées depuis les années 2000 : « On améliore celles qu’on a déjà. » Il se réjouit toutefois de voir la popularité des « trains de technologie » qui perme ent de combiner plusieurs pratiques pour arriver à leurs fins.

Comment perçoit-il l’avenir ? « Les jeunes ont besoin de cours pour apprendre à concevoir des systèmes de réhabilitation », a rme-t-il, se désolant de constater que la formation repose encore sur l’industrie. Consacrera-t-il ses vieux jours à concevoir une formation en ligne ? « Ça pourrait être un bon projet de retraite », répond-il avec un sourire.

De toute évidence, Denis Mille e n’a pas fini d’innover dans son domaine.

le choix entre deux options pour réhabiliter un sol contaminé. Une première option consiste à extraire le sol et à le transporter vers un lieu de traitement externe. « La traçabilité des sols contaminés est un gros dossier », signale l’ingénieur, qui mentionne que son organisme est à l’origine du système Traces Québec, dont l’utilisation a été rendue obligatoire par le gouvernement provincial au début de 2023.

« Décontaminer à tout prix peut avoir un coût environnemental très élevé. On peut respecter la réglementation de di érentes manières, comme en recouvrant le sol contaminé d’une membrane pour éviter l’exposition. »

CÉCILE BULLE

PROFESSEURE EN IMMOBILIER DURABLE AU DÉPARTEMENT DE STRATÉGIE, RESPONSABILITÉ SOCIALE ET ENVIRONNEMENTALE DE L’ÉCOLE DES SCIENCES DE LA GESTION DE L’UQAM

« Il demeure des enjeux dans l’application du Règlement concernant la traçabilité des sols contaminés excavés, se désole-t-il. Si on ne vérifie pas s’il est bien appliqué, les pratiques illégales vont se poursuivre. »

Deuxième option : réhabiliter le sol in situ, notamment en ayant recours à des technologies comme l’oxydation chimique ou biologique, voire à des traitements comme la phytoremédiation. « Les phytotechnologies sont très bonnes, par exemple celles qui utilisent des hydrocarbures, mais elles peuvent prendre des années, précise le p.-d.g. On les voit plutôt en milieu rural. »

À ce e liste, Cécile Bulle souhaite ajouter une troisième option : laisser le sol tel quel. « Décontaminer à tout prix peut avoir un coût environnemental très élevé, fait-elle valoir. On peut respecter la réglementation de différentes manières, comme en recouvrant le sol contaminé d’une membrane pour éviter l’exposition. »

Une chose est claire : compte tenu de la diversité des types de sols contaminés, impossible d’appliquer une seule solution. Il importe surtout de se questionner sur l’approche la plus adaptée selon la situation — sans oublier de garder un œil sur les conséquences à long terme de notre choix.

Gabrielle Anctil, journaliste.

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une

Conversation inspirante

UN AVENIR ÉNERGÉTIQUE DURABLE ET INCLUSIF

Claudine Bouchard, vice-présidente exécutive, che e de l’exploitation et des infrastructures d’Hydro-Québec et PDG de la Société d’énergie de la Baie James (SEBJ), a répondu aux questions de Sophie Larivière-Mantha, ing., présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec, sur les défis de la transition énergétique. Plongez dans cet échange captivant à propos du Plan d’action 2035 d’Hydro-Québec et de l’importance de favoriser la diversité et d’intégrer davantage de femmes dans le secteur de l’énergie.

Sophie Larivière-Mantha, ing. : Hydro-Québec a lancé son Plan d’action 2035, qui vise notamment l’ajout de 60 TWh d’ici 2035. C’est un chantier colossal que la province va me re en place. Peux-tu nous en parler davantage ?

Claudine Bouchard, ASC : À l’échelle mondiale, d’ici 2030, les investissements en transition énergétique a eindront 40 000 milliards de dollars. Le Québec va participer à cet e ort collectif, et nous avons un atout : celui de produire une énergie propre à 99 % grâce à notre hydroélectricité, tout en procurant des tarifs parmi les plus bas.

Notre travail aujourd’hui consiste à nous assurer que cet avantage concurrentiel sera maintenu pour les prochaines générations. Pour cela, nous réfléchissons au meilleur mélange énergétique possible, notamment grâce à l’éolien, qui agira en complémentarité avec l’hydroélectricité. Parmi les 60 TWh de puissance qui seront ajoutés d’ici 2035, nous prévoyons donc 10 000 MW d’éolien. Nous avons récemment signé des ententes de partenariat dont le potentiel éolien total est de 4000 MW, et ce, en plus des projets éoliens déjà en cours de développement.

AUGMENTER

LA PRODUCTION D’ÉLECTRICITÉ

Sophie : Vous cherchez à augmenter la puissance des centrales actuellement en service. Quel rendement additionnel pouvez-vous obtenir en remplaçant les groupes turbine-alternateur ?

Claudine : Certaines de nos centrales ont plus de 100 ans, leurs groupes turbine-alternateur arrivent en fin de vie utile et doivent être remplacés. Dans certains cas, comme à Carillon, nous avons réussi

à accroître la production de 20 % en utilisant à peu près la même quantité d’eau, et de près de 30 % sur la Côte-Nord, à Manic-3.

Aujourd’hui, en ayant recours à la technologie, nous sommes en mesure de scénariser où une gou e d’eau aura un e et optimal et générera le maximum de mégawa s. En optimisant l’utilisation ou la production des centrales, nous pourrons produire jusqu’à 2000 MW de plus d’ici 2035.

Sophie : Y a-t-il d’autres travaux ou technologies qui perme ront de maximiser les installations

existantes et de faire face aux nouveaux défis ?

Claudine : Nous travaillons sur tous les plans, qu’il s’agisse de la production, du transport ou de la distribution. Par exemple, en ce qui a trait au réseau de transport d’électricité, nous avons été pendant longtemps les leaders mondiaux avec notre réseau à 735 000 V, développé ici au Québec. Mais pour être plus performants et ajouter de la capacité, nous avons besoin d’équipements perme ant de transiter davantage d’énergie sur les lignes afin de minimiser la construction de nouvelles infrastructures.

MINIBIO

Sophie Larivière-Mantha, ing., MBA, ASC Présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec depuis 2022, Sophie Larivière-Mantha s’est fixé trois priorités sur lesquelles elle désire intervenir durant son mandat : la surveillance des travaux, le développement durable et la place des femmes en génie.

Claudine Bouchard, ASC

Claudine Bouchard, vice-présidente exécutive, che e de l’exploitation et des infrastructures d’Hydro-Québec. À ce titre, elle veille à la conception et à l’optimisation d’un système énergétique plus intelligent et plus interactif, intégrant de nouvelles technologies et de nouvelles ressources énergétiques renouvelables et variables. Cumulant aussi les fonctions de PDG de la Société d’énergie de la Baie James, elle a pour mandat de gérer les actifs et infrastructures d’Hydro-Québec et d’assurer la réalisation des projets de réfection et d’expansion les concernant.

Le barrage Manic-3, situé sur la Côte-Nord
« La résilience des infrastructures sera essentielle à notre sécurité énergétique. »

SOPHIE LARIVIÈRE-MANTHA, ING., MBA, ASC

En distribution, nous pouvons maintenant automatiser le rétablissement des pannes, ce qui permet d’améliorer la qualité de service pour nos clients, la première priorité de notre Plan d’action. Nous travaillons aussi sur la maintenance prédictive et sur la façon d’optimiser l’intégration d’une énergie renouvelable intermi ente, comme l’éolien, tout en assurant la stabilité du réseau électrique.

Nous avons également plusieurs projets de construction dans lesquels seront investis de 155 à 185 milliards de dollars d’ici 2035.

Nous devons implanter les nouvelles technologies pour accélérer la réalisation des travaux et réduire les coûts, tout en minimisant les risques de santé et sécurité au travail. Dans certains projets, on utilise déjà des technologies novatrices, comme les robots. Il faut penser à l’avenir et être agiles !

AMÉLIORER LA FIABILITÉ DU RÉSEAU

Sophie : La résilience des infrastructures sera essentielle à notre sécurité énergétique. Quelles mesures seront prises pour réduire

le nombre de pannes liées aux événements météorologiques extrêmes et leur durée ?

Claudine : D’une part, notre parc d’actifs vieillit, et d’autre part, les changements climatiques s’accélèrent et ont un impact très réel sur notre réseau. La combinaison de ces deux facteurs représente un défi de taille.

En 2023, 80 % des pannes ont été liées à cinq événements météorologiques sévères majeurs. Pour nous assurer que cela aura moins de répercussions sur le réseau et pour nos clients, nous devons utiliser d’autres façons de faire et concevoir l’architecture du réseau di éremment. D’ores et déjà, l’implantation des nouvelles technologies pourra nous aider à mieux faire face à ces événements. En parallèle, on doit nous assurer de réduire les interruptions liées à la présence de végétation. Nous intensifions nos e orts à cet égard pour améliorer rapidement la qualité de service o ert à nos clients.

LE DÉFI DU RECRUTEMENT DE LA MAIN-D’ŒUVRE

Sophie : Hydro-Québec a plusieurs projets ambitieux. Quels sont les défis en matière de main-d’œuvre ?

Tempête hivernale dans un secteur résidentiel de Montréal

L’ÉNERGIE

ÉOLIENNE

EN 5 FAITS

Le Québec produit environ 200 TWh d’électricité, dont 99,6 % est renouvelable. Cependant, des combustibles fossiles sont encore utilisés pour les transports, l’industrie et le chau age. Pour décarboner son économie, le Québec devra augmenter sa production électrique de 50 %, soit 100 TWh supplémentaires, en moins de 30 ans. L’énergie éolienne fait évidemment partie de la solution.

1

L’énergie éolienne est maintenant la source de production d’électricité mise en service la plus abordable au pays et la plus importante source de nouvelle puissance installée depuis 10 ans.

2

La puissance moyenne des parcs éoliens québécois est de 90 MW. Hydro-Québec souhaite développer des projets de plus de 1000 MW À titre comparatif, la puissance du principal parc éolien en activité au Québec est de 350 MW, dans Charlevoix.

3

L’énergie éolienne se révèle plus productive durant la saison hivernale en raison des vents forts et de la densité accrue de l’air, ce qui accroît la performance des éoliennes.

4

Le Québec dispose de près de 4000 MW d’énergie éolienne, ce qui équivaut aux besoins en électricité d’environ 1 million de maisons. HydroQuébec souhaite ajouter plus de 10 000 MW de nouvelles capacités éoliennes d’ici 2035.

Place Ville Marie 188 mètres

5

Les éoliennes nécessitent des vents de 12 à 14 km/h pour fonctionner et produisent à pleine capacité avec des vents de 50 à 60 km/h. Au-delà de 90 km/h, elles doivent être arrêtées pour éviter les dommages.

Éolienne 200 mètres

Nos maisons 10 mètres

« Une fois convaincue, lorsque des femmes arrivent à Hydro-Québec, je m’assure, avec mes collègues, qu’on est prêts à les recevoir et à les faire rayonner. »

Claudine : Il y a des défis tout au long de notre chaîne de valeur, soit de la planification du réseau à la construction, en passant par la surveillance des travaux, l’exploitation des infrastructures, etc. C’est pourquoi nous devons développer les talents.

Nous travaillons avec les universités, la Commission de la construction du Québec et le gouvernement pour développer les programmes requis. Nous comptons également sur les travailleurs étrangers ; il reste beaucoup à faire pour que leur expérience soit reconnue.

Nous devons aussi intéresser les jeunes à notre domaine d’activité, ils doivent savoir que l’énergie est un secteur d’avenir. Au-delà de l’écosystème énergétique, pour développer l’économie et assurer la prospérité d’un Québec décarboné, on a besoin de tous les talents.

LA PRÉSENCE

DES FEMMES

Sophie : La présence des femmes dans la profession est un aspect qui m’intéresse tout particulièrement. Comment vois-tu ça ? Pourquoi l’avancement des femmes est-il important à tes yeux?

Claudine : Si on regarde les

CLAUDINE BOUCHARD, ASC

compagnies qui composent le S&P 500, les femmes ne représentent approximativement que 6 % des PDG. Au sein des conseils d’administration des entreprises du SPX au Canada, c’est environ 22 %. On est donc encore très loin de la parité...

Or, par leur vision di érente, la présence des femmes permet d’enrichir les discussions, d’accroître l’innovation, d’améliorer la communication et de trouver de nouvelles façons de faire lorsqu’il est question d’acceptabilité sociale et du développement durable. Leur apport est essentiel. C’est pourquoi il faut inspirer les jeunes femmes, leur donner des outils pour grandir, les aider à sortir de leur zone de confort et les inciter à se tourner vers des métiers moins traditionnels. D’ailleurs, ce e question concerne tout le monde, tant les hommes que les femmes ; il s’agit d’une responsabilité collective envers la jeunesse et la prospérité du Québec.

Sophie : Comment a irer les femmes dans des domaines plus techniques, dans le secteur de l’énergie, par exemple ?

Claudine : On doit les intéresser quand elles sont jeunes et leur donner des modèles auxquels s’identifier. Mais a ention, tout le

monde ne veut pas nécessairement être PDG ; c’est pourquoi on a besoin de modèles à tous les échelons et pas seulement à la haute direction. Lorsque des femmes arrivent à Hydro-Québec, je m’assure, avec mes collègues, qu’on est prêts à les recevoir et à les faire rayonner.

Sophie : Que peuvent faire les femmes pour soutenir leur développement ?

Claudine : Cela commence par des connaissances et une solide expertise. Pour se démarquer, il faut être crédible dans son domaine. On doit surtout avoir le courage de ses convictions et être convaincue qu’on peut faire la di érence au quotidien. C’est un travail d’équipe, il faut prendre le temps de constituer son réseau et de l’utiliser au moment opportun. Bâtir son réseau, c’est un précieux trésor.

EN CONCLUSION

En plus de nous aider à mieux comprendre le Plan d’action 2035 d’Hydro-Québec pour l’avenir d’un Québec décarboné et prospère, ce e discussion nous rappelle l’importance d’intégrer les travailleuses et travailleurs de l’étranger ainsi que les femmes dans la réflexion.

Propos recueillis par Emmanuelle Gril, journaliste.

Photo : Hydro-Québec

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Au-delà des repères

PRIX VISIONNAIRE DE L’AFG

REDONNER LE FLEUVE

À LA POPULATION

Le prix Visionnaire de l’Association des firmes de génie-conseil du Québec (AFG) salue l’audace et l’innovation d’AtkinsRéalis et de WSP pour la conversion d’un espace industriel en un lieu prisé par la population de Québec.

Il su t que le soleil pointe son nez pour que la promenade Samuel-De Champlain, à Québec, longue d’environ sept kilomètres, bruisse de monde. Adeptes du patin à roues alignées, cyclistes, piétons se croisent le long des pistes qui longent le fleuve Saint-Laurent. Sans oublier celles et ceux qui peuvent s’adonner au plaisir de la baignade et des jeux d’eau l’été.

Les lieux présentent maintenant tout un contraste avec le boulevard à quatre voies, coincé entre une falaise et

une voie ferrée, qui coupait complètement l’accès au SaintLaurent. C’est à l’occasion du 400e anniversaire de la ville de Québec, en 2008, que le gouvernement provincial o re ce legs et donne de nouveau accès au fleuve. Une première phase, autour d’une tour d’observation, voit le jour près des ponts en 2008, puis une deuxième, en 2016 ; enfin, la phase 3, le cœur du projet, d’une longueur de 2,5 kilomètres, est inaugurée en juillet 2023. Une piscine et un miroir d’eau à débordement, de grands espaces verts et de sable — auxquels ont collaboré AtkinsRéalis et WSP, les lauréats du prix Visionnaire de l’AF — en constituent les points forts. Ce e transformation radicale d’un espace industriel à l’abandon a demandé une bonne dose d’innovation et d’imagination aux deux firmes pour déplacer la voie ferrée du bord du fleuve au pied de la falaise et maximiser l’espace entre le fleuve et la route. « Ce projet multidisciplinaire et très complexe visait à rendre le fleuve aux Québécois en réaménageant notamment les voies de circulation et en intégrant de grands espaces verts, des bâtiments et une piste cyclable multifonctionnelle dans un espace restreint », explique l’ingénieure Sabrina Martineau, vice-présidente, chef de pratique — Civil chez AtkinsRéalis, qui pilotait le projet.

« Ce projet multidisciplinaire et très complexe visait à rendre le fleuve aux Québécois en réaménageant notamment les voies de circulation et en intégrant de grands espaces verts, des bâtiments et une piste cyclable multifonctionnelle dans un espace restreint. »

Stabiliser la falaise

Les interventions à proximité de la falaise, haute de 45 mètres et constituée de roc et de sols meubles, ont généré leur lot de défis pour réaliser des excavations d’une hauteur de 14 mètres au pied d’une paroi de 70 degrés dans certains secteurs. « Pour éviter les e ritements sur la voie ferrée, il a fallu prévoir des systèmes de stabilisation constitués de treillis métalliques et d’ancrages mécaniques sur

« L'exécution constituait un défi, puisque chaque canalisation devait avoir une pente spécifique continue et parce que le niveau de tolérance était très réduit. Il était essentiel de suivre de près le travail des constructeurs et des arpenteurs sur le terrain pour obtenir des ouvrages de béton d’une très grande précision. »

JEAN-THOMAS MAROIS-FISET, ING.,

MBA

DIRECTEUR DES INFRASTRUCTURES POUR LE QUÉBEC

CHEZ WSP

1,3 kilomètre de long », raconte Jean- omas Marois-Fiset, ing., MBA, directeur des infrastructures pour le Québec chez WSP.

La partie de talus composée de mort-terrain a nécessité des ancrages de sol pour la retenir, tout en la végétalisant.

D’autre part, un portique ferroviaire a été construit pour perme re le passage des rails dans une structure de béton sous le boulevard Champlain et éviter ainsi un croisement entre les trains et la circulation du public.

Autres prouesses d’ingénierie : la piscine et le miroir d’eau à débordement, un des points phares de la phase 3, qui est très prisée des visiteuses et des visiteurs. Ce e infrastructure publique, unique au Québec, donne l’impression qu’une mince lame d’eau sur des dalles surélevées se je e à l’infini dans le fleuve ; elle a été conçue par un ingénieur en génie mécanique des fontaines en collaboration avec des ingénieures et des ingénieurs en génie des structures.

« L’exécution constituait un défi, puisque chaque canalisation devait avoir une pente précise continue et parce que le niveau de tolérance était très réduit, indique Jean- omas Marois-Fiset. Il était essentiel de suivre de près le travail des constructeurs et des arpenteurs sur le terrain pour obtenir des ouvrages de béton d’une très grande précision. »

La proximité du fleuve soumis aux marées de niveaux variables a d’ailleurs constitué une di culté supplémentaire. Pour limiter les impacts des variations du niveau de l’eau, les conduites totalisant une dizaine de kilomètres ont été enfermées dans des massifs de béton. Les deux firmes de génie-conseil ont aussi veillé à choisir des systèmes pour préserver l’environnement en utilisant des unités filtrantes

à média régénératif à base de perlite pour filtrer le volume de 1,3 million de litres d’eau circulant plusieurs fois par jour pour alimenter le bassin. Cela a permis de diminuer la consommation d’eau de 80 % comparativement à une filtration au sable habituelle.

Cap sur la récupération

WSP et AtkinsRéalis ont aussi déployé toute leur ingéniosité pour restaurer une grande partie du terrain très contaminé par des résidus pétroliers. En outre, environ 5000 mètres cubes de sable propre ont été récupérés pour servir de matériau de base à la plage. Une portion des sols excavés a servi à remblayer le bas de la côte de Sillery, une autre manière de réduire les coûts.

Le respect des échéanciers et du budget de 193 millions de dollars a été également essentiel dans ce projet, rappelle Sabrina Martineau. « Tous les partenaires ont participé à plusieurs ateliers pour réviser l’esthétique et certains concepts. À titre d’exemple, nous avons revu des ouvrages de déviation des eaux en pied de falaise pour nous conformer aux prévisions financières. »

Très fière du travail accompli, celle qui pilotait la phase 3 se réjouit de la collaboration exemplaire avec WSP et du partage constant de l’information tout au long du projet. Ce partage pourrait d’ailleurs s’améliorer dans un proche avenir, puisque la technologie permet désormais de travailler sur des maque es 3D et de suivre l’évolution des réalisations en temps réel.

Pascale Guéricolas, journaliste.

Le prix Visionnaire, distinction suprême de l’AFG

• Le prix Visionnaire a été créé en 2007, tandis que les Grands Prix du génie-conseil québécois ont vu le jour en 2003.

• Au fil des années, ce e distinction a été remise à divers types de projets en lien avec le bâtiment, l’énergie, le transport, l’industrie et le traitement de l’eau.

• Le prix Visionnaire est décerné à un projet comportant une valeur particulière sur le plan de l’innovation, de l’audace ou de la proactivité, et qui se distingue ainsi parmi tous les projets en nomination. C’est en quelque sorte le « grand gagnant » du concours.

• En 2024, l’Association des firmes de génie-conseil du Québec a remis des prix dans 13 catégories (plus le prix Visionnaire) ; 72 projets et candidates et candidats ont soumis leurs candidatures. Depuis la création du prix Visionnaire, 699 projets ont été mis en nomination.

Les Grands Prix du génie-conseil québécois 2024 ont permis de souligner le travail de collaboration des professionnels du génie-conseil et de leurs clients dans la réalisation de projets innovants à forte valeur ajoutée pour la société et favorisant le développement durable et la transition énergétique. Pour en savoir plus : www.afg.quebec

PRIX VISIONNAIRE

PROJET Aménagement de la promenade

Samuel-De Champlain, phase 3

FIRMES Consortium WSP-AtkinsRéalis

CLIENT Commission de la capitale nationale du Québec

BÂTIMENT STRUCTURE

PROJET Conception d’un multilogement modulaire à Belœil

FIRME gbi

CLIENT Les Industries Bonneville

GÉOTECHNIQUE ET INGÉNIERIE DES MATÉRIAUX

INDUSTRIEL

PROJET Barrières paravalanches : prévention de chute de neige

FIRME Englobe

CLIENT Hydro-Québec

PROJET Centre de biométhanisation de la matière organique

FIRME AtkinsRéalis

CLIENT Ville de Québec

INFRASTRUCTURES URBAINES

PROJET Réaménagement de la place de l’Hôtel-de-Ville à Québec

FIRME Stantec

CLIENT Ville de Québec

MENTOR DE L’ANNÉE EN GÉNIE-CONSEIL

MENTOR Roland Charneux, ing., M.Ing., PA LEED, HFDP, ASHRAE Fellow

FIRME Pageau Morel

RELÈVE DU GÉNIE-CONSEIL

Partenaire de diffusion

RELÈVE Laurie Juneau-Paradis, ing.

PROJET Expansion résidentielle phase I et raccordement d’un nouveau puits à Whapmagoostui

FIRME CIMA+

CLIENT Gouvernement de la Nation Crie

Partenaires du dévoilement et de la remise des prix

BÂTIMENT MÉCANIQUE – ÉLECTRIQUE

ENVIRONNEMENT

GESTION DE PROJET

PROJET Agrandissement du Centre hospitalier de Gatineau

FIRME BPA

CLIENT Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Outaouais

PROJET baleinIdées

FIRME WSP

CLIENT Agence spatiale canadienne

PROJET Réseau express métropolitain (REM) – Antenne Rive-Sud

FIRME CIMA+

CLIENT CDPQ Infra

INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT

INTERNATIONAL

PROJET Réfection de la station du Cégep de Sherbrooke

FIRME Côté-Jean et Associés

CLIENT Société de transport de Sherbrooke (STS)

PROJET Contrôle optimal et environnemental du drainage urbain à Louisville au Kentucky

FIRME Tetra Tech

CLIENT Louisville/Jefferson County Metropolitan Sewer District

PME GÉNIE-CONSEIL

TECHNOLOGIE

PROJET L’Agora des Arts de Rouyn-Noranda

FIRME Latéral Conseil

CLIENT Agora des Arts

PROJET Solution logicielle de préemption pour sécurité incendie

FIRME CIMA+

CLIENT Ville de Trois-Rivières

Encadrement professionnel

AUTOAPPRENTISSAGE

: ÉLEVER SES COMPÉTENCES EN TOUTE AUTONOMIE

L’autoapprentissage est une solution flexible et accessible pour les ingénieures et les ingénieurs qui souhaitent approfondir leurs connaissances et développer de nouvelles compétences.

Les ingénieures et les ingénieurs peuvent déclarer jusqu’à 10 heures d’activités de formation par période de référence grâce à l’autoapprentissage. Les activités d’autoapprentissage

LES ACTIVITÉS D’AUTOAPPRENTISSAGE

peuvent consister, par exemple, à lire des articles scientifiques ou des livres pour découvrir de nouvelles méthodes dans un domaine de pratique, ou à accomplir des exercices techniques pour mieux comprendre certains concepts.

Un sondage éclair mené en juillet 2024 nous a permis de récolter une multitude de suggestions de lectures proposées par les membres de l’Ordre. Nous tenons à remercier chaleureusement toutes celles et tous ceux qui y ont participé. Voici quelques recommandations des membres qui pourraient enrichir votre développement professionnel tout en s’inscrivant dans vos heures de formation continue.

Catégorie leadership

Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent, de Stephen R. Covey Cet ouvrage, souvent cité par les membres, dépasse le cadre du manuel de développement personnel. L’auteur ne se contente pas de décrire

des habitudes ; il propose un cadre de pensée qui pousse à la réflexion sur la gestion de soi et des autres, et met l’accent sur l’équilibre entre les priorités personnelles et professionnelles. Par la description d’une série d’habitudes, Stephen R. Covey guide les lectrices et les lecteurs vers une approche proactive de la vie favorisant à la fois l’e cacité et le développement personnel. Il encourage une vision à long terme du leadership, fondée sur des principes intemporels.

Catégorie technique :

Le but. L’excellence en production, de Eliyahu

M. Goldra et Je Cox

Ce livre n’est pas simplement un guide technique, mais un véritable roman qui illustre, par une intrigue narrative, les défis de la production industrielle. Les auteurs utilisent une approche romanesque pour démythifier les concepts de la gestion des contraintes dans les processus de production, rendant ainsi des théories complexes accessibles et engageantes. L’ouvrage invite les ingénieures et les ingénieurs à repenser leur manière de résoudre les problèmes et à optimiser leurs processus en se concentrant sur les goulets d’étranglement, plutôt que sur des solutions superficielles.

Catégorie développement durable :

Régénération. Surmonter la crise climatique en une génération, de Paul Hawken

Dans ce livre unique en son genre combinant science, stratégie et engagement social, Paul Hawken ne se limite pas à dresser une liste de solutions techniques : il propose un véritable plan d’action mondiale pour répondre aux défis environnementaux contemporains. Ainsi, il incite les lectrices et les lecteurs à entreprendre une régénération collective, soulignant que chaque secteur de la société doit jouer un rôle dans la lu e contre le changement climatique. Les membres de l’Ordre trouveront dans cet ouvrage une perspective renouvelée sur les possibilités de leur profession dans la

transformation écologique et sociale, et une invitation à agir de manière systémique.

Autres recommandations pertinentes Le monde sans fin, de Christophe Blain et JeanMarc Jancovici, se démarque par son format graphique, qui o re une réflexion visuelle et narrative sur les défis complexes du changement climatique et de l’énergie. Ce e BD réussit à rendre compréhensibles des concepts souvent perçus comme abstraits ou techniques.

Le code secret de la culture SST, de MarcAndré Ferron, propose quant à lui une analyse détaillée des obstacles auxquels les entreprises font face lorsqu’elles tentent de changer leur culture en matière de santé et de sécurité, et préconise une approche centrée sur le leadership pratique et la collaboration.

L’entreprise dans la société. Une question politique, de Michel Capron et Françoise Quairel-Lanoizelée, explore la responsabilité sociale des entreprises, les e ets des entreprises sur la société et l’environnement, ainsi que leur rôle dans un contexte en mutation.

Une formation continue exible, adaptée à chacun

Le Règlement sur la formation continue obligatoire des ingénieurs o re une flexibilité intéressante qui permet à chacune et chacun d’adapter sa formation à son rythme, à son expérience et à ses aspirations professionnelles. Que vous soyez à l’aise avec l’apprentissage autonome ou que vous préfériez des formations plus structurées, les possibilités sont vastes. Ce e flexibilité est une occasion d’approfondir vos connaissances dans les domaines qui vous passionnent tout en vous assurant de respecter vos obligations professionnelles.

Direction de la surveillance et de l’inspection professionnelle.

D’autres façons de vous former

En plus de la lecture, l’autoapprentissage peut aussi se faire par le visionnement de conférences vidéo ou Web en di éré. Des tutoriels, des balados et d’autres ressources numériques sont autant de moyens accessibles pour enrichir vos connaissances. L’important est de s’assurer que le contenu est en lien avec votre pratique professionnelle afin que ces activités puissent être comptabilisées dans vos heures de formation continue.

L’AUTOAPPRENTISSAGE

VOUS PERMET DE :

• développer vos compétences de manière flexible ;

• accéder à plusieurs ressources pour approfondir vos connaissances ;

• adapter votre formation continue à vos besoins professionnels et personnels.

POUR INFORMATION

COMPLÈTE : bit.ly/OIQ_FCO_ ChoixApprentissage

Déontologie professionnelle

ACCEPTABILITÉ SOCIALE ET DÉONTOLOGIE

Nouvelle autoroute, agrandissement d’un parc éolien, construction d’une usine… De nos jours, quel que soit le projet, les débats et les controverses font de l’acceptabilité sociale un élément incontournable. Alors, comment l’ingénieure ou l’ingénieur peut-elle ou peut-il intervenir dans ce contexte tout en respectant son code de déontologie ?

Un citoyen, une citoyenne avant tout D’abord, il est important de rappeler que l’ingénieure ou l’ingénieur est un membre « majeur et vacciné » de la société, et qu’à ce titre, elle ou il peut participer pleinement à la vie démocratique de sa communauté. Ainsi, elle ou il peut s’impliquer activement dans les di érents débats qui l’intéressent. Nul besoin d’avoir un mandat ou un client pour exprimer une opinion.

Mais a ention : la personne qui choisit de s’impliquer dans un débat ne peut faire abstraction du fait qu’elle est membre d’un ordre professionnel. À ce titre, elle doit donc éviter d’avoir un comportement ou de tenir des propos qui seraient contraires « à l’honneur ou à la dignité de [la] profession1 ». Il est souhaitable que ses interventions soient posées et dénuées de propos malicieux, dénigrants ou di amants.

Posons-nous par ailleurs la question : est-ce que ce e personne donne un avis « personnel », à titre de citoyen lambda, ou bien se prononcet-elle à titre d’ingénieure ou d’ingénieur, en me ant de l’avant son titre professionnel pour établir sa crédibilité ?

Dans ce dernier cas, il est important de rappeler que le Code de déontologie des ingénieurs (CDI) mentionne que « l’ingénieur ne doit exprimer son

« L’INGÉNIEUR NE DOIT EXPRIMER SON AVIS

SUR DES QUESTIONS AYANT TRAIT

L’INGÉNIERIE QUE SI CET AVIS EST BASÉ

SUR DES CONNAISSANCES SUFFISANTES ET SUR D’HONNÊTES CONVICTIONS. »

avis sur des questions ayant trait à l’ingénierie que si cet avis est basé sur des connaissances su santes et sur d’honnêtes convictions » (art. 2.04). Précisons que l’ingénieure ou l’ingénieur doit non seulement avoir des connaissances générales dans le domaine où elle ou il intervient, mais elle ou il doit aussi avoir des connaissances pointues sur le projet ou la situation qui fait l’objet du débat.

Au service des partisans et des opposants

Plusieurs projets, aux prises avec la question de l’acceptabilité sociale, font l’objet de débats partiellement ou essentiellement techniques. Des ingénieures et des ingénieurs se retrouvent bien souvent dans un camp ou dans l’autre, mandatés par les partisans ou les opposants pour défendre un point de vue ou un autre.

D’abord, mentionnons que dans un tel contexte, l’ingénieure ou l’ingénieur mandaté par l’une des parties n’a pas l’obligation d’en aviser son confrère ou sa consœur travaillant pour l’autre partie2.

Puis, réitérons que tous les intervenants impliqués ne doivent pas tenir de propos malicieux sur leurs consœurs et confrères, ou sur toute autre personne, malgré des points de vue parfois très divergents. Et ces points de vue divergents n’impliquent pas nécessairement qu’une infraction déontologique a été commise. Rappelons qu’il n’est pas rare que, sur un même sujet, plusieurs ingénieures et ingénieurs puissent diverger quant à leurs choix méthodologiques, leurs démarches scientifiques et leurs conclusions. Ce e absence de consensus s’observe notamment dans l’évaluation de phénomènes technologiques nouveaux et controversés, comme l’e et des champs électromagnétiques ou encore la présence ou les répercussions d’infrasons liés à la présence

de parcs éoliens. Soulignons que le Bureau du syndic n’a pas pour mission de trancher de telles controverses.

Enfin, le simple fait d’être mandaté — et de recevoir une rémunération — par l’une ou l’autre des parties n’induit pas pour autant un conflit d’intérêts. L’ingénieure ou l’ingénieur à un devoir d’indépendance3 et une responsabilité envers le public qui devraient garantir rigueur et objectivité.

Instrumentalisation et déontologie

Les débats sur l’acceptabilité sociale de divers projets peuvent rapidement devenir clivants et émotifs. Dans un tel contexte, il n’est pas rare que tant les partisans que les opposants à ces projets cherchent à instrumentaliser les ingénieures et les ingénieurs, et même le Bureau du syndic, pour faire avancer leurs causes.

Les ingénieures et les ingénieurs ainsi sollicités doivent porter une a ention encore plus particulière au libellé du mandat qui leur est confié et aux moyens qui sont mis à leur disposition (temps pour e ectuer le travail, disponibilité des données, etc.). Aussi, elles ou ils doivent faire preuve de retenue et de prudence dans

leurs rapports, avis ou conclusions. Par exemple, il pourrait être présomptueux d’a rmer : « Il n’existe pas de lien entre la présence de XYZ et les inconforts rapportés. » Il serait plus prudent de conclure : « Nous n’avons pu établir de lien entre la présence de XYZ et les inconforts rapportés. »

Par ailleurs, les opposants qui souhaitent que le Bureau du syndic s’implique dans ces débats invoquent parfois l’article 2.01 du CDI : « Dans tous les aspects de son travail, l’ingénieur doit respecter ses obligations envers l’homme et tenir compte des conséquences de l’exécution de ses travaux sur l’environnement et sur la vie, la santé et la propriété de toute personne. »

Mais ce e disposition du CDI s’inscrit dans le cadre normatif existant (lois, règlements, normes, etc.). Elle n’a pas pour objet de forcer des prises de position morales, au gré de la conscience et des valeurs personnelles de tout un chacun.

Me Martine Gervais, avocate, che e d’équipe de la gestion des demandes d’enquêtes et conseillère juridique, et Philippe-André Ménard, ing., syndic adjoint.

1. « Nul professionnel ne peut poser un acte dérogatoire à l’honneur ou à la dignité de sa profession ou à la discipline des membres de l’Ordre […]. » (Code des professions, article 59.2)

2. « Comme l’a aire Thibault l’illustre (Thibault c. Ingénieurs, 1999, Q.C.T.P. 080), le cas de l’ingénieur qui reçoit le mandat d’examiner le travail d’un confrère pour fins d’expertise ne comporte pas l’obligation d’aviser son confrère dans la mesure où ce geste n’entraîne aucun changement à la substance du travail en question. »

(Plan, mai 2004, page 31)

3. « L’ingénieur doit sauvegarder en tout temps son indépendance professionnelle et éviter toute situation où il serait en conflit d’intérêts. » (CDI, art. 3.05.03)

Législation et jurisprudence

GÉNIE VÉGÉTAL : COMMENT S’APPLIQUE LA LOI SUR LES INGÉNIEURS

DANS CE DOMAINE ?

Dans un projet de stabilisation des berges d’un cours d’eau, on propose parfois des techniques faisant appel au génie végétal. Cela implique-t-il nécessairement de recourir à l’expertise d’une ingénieure ou d’un ingénieur ?

Le terme « génie végétal » désigne un ensemble de techniques alliant les principes de l’écologie et du génie pour concevoir et me re en œuvre des ouvrages utilisant des végétaux comme matériel de base afin, entre autres, de stabiliser talus et berges, d’épurer les eaux et de contrôler l’érosion. Ces techniques peuvent également viser à restaurer, réhabiliter ou renaturer. Elles reposent sur l’utilisation de végétaux vivants (semences, boutures, plants, plançons), parfois en association avec des matériaux inertes (troncs, pieux de bois, géotextiles, roches, agrafes métalliques, etc.).

Peut-on employer le terme « génie » ?

L’utilisation du terme « génie végétal » suscite quelques questions. Est-il légal d’employer une expression qui comprend le mot « génie » pour décrire un champ de pratique qui ne relève pas exclusivement de l’ingénierie ? La réponse est oui, mais deux nuances importantes s’imposent. La première est que ce e expression ne peut pas être utilisée dans le nom d’une entreprise, car la Loi interdit d’exercer des activités sous un nom collectif ou constitutif comportant les mots « génie », « ingénierie », « ingénieur », ou leurs équivalents anglais. Ainsi, par exemple, l’appellation ABC Génie végétal inc. est illégale, et ce, même si l’entreprise appartient à une ou un membre de l’Ordre, ou si elle est administrée par une personne membre de l’Ordre. Seconde nuance : une personne qui n’est pas membre de l’Ordre ne peut pas se présenter comme ingénieure ou ingénieur, ou utiliser quelque titre, désignation ou abréviation susceptible de laisser croire que l’exercice de la profession d’ingénieur lui est permis. Une personne qui s’a cherait comme « ingénieur biologiste » pourrait se trouver en infraction à la Loi, et être passible d’une amende allant de 2500 $ à 62 500 $.

Cependant, employer l’expression « génie végétal » dans un contexte scolaire ou scientifique ou pour décrire la discipline ne pose pas de problème.

On entend souvent le terme « phytotechnologie ». Ce mot est-il préférable à « génie végétal » ? La phytotechnologie est un terme général qui englobe l’ensemble des approches et des techniques utilisant les plantes vivantes pour résoudre ou a énuer des problèmes environnementaux. Le génie végétal, tel qu’il est défini plus haut, est plus précis et correspond à un sous-ensemble des phytotechnologies.

Ce champ de pratique nécessite-t-il le recours à des membres ?

Le génie végétal inclut plusieurs techniques pouvant être mises en œuvre dans divers projets. Toutefois, la Loi sur les ingénieurs ne s’applique pas automatiquement dès qu’il est question de « génie végétal ». Il faut examiner la nature de l’intervention et le type de document requis pour déterminer si la Loi s’applique.

Quant à la nature de l’intervention, on doit d’abord se demander si elle constitue un ouvrage d’ingénierie selon la Loi. Généralement, les interventions comprenant des techniques du génie végétal ont pour objectif de stabiliser une berge ou un talus. De tels travaux font appel à la notion de « structure ». La Loi sur les ingénieurs indique qu’une structure, temporaire ou permanente, servant à l’aménagement ou à l’utilisation des eaux est un ouvrage d’ingénierie lorsqu’elle nécessite des études des propriétés des matériaux qui la composent ou qui la supportent. Ainsi, pour être visé par la Loi, un ouvrage de génie végétal doit avoir une fonction structurelle et nécessiter le recours à des études des propriétés des matériaux (propriétés géotechniques, hydrauliques, résistance mécanique).

La nature de l’intervention détermine donc si la Loi s’applique et si les plans doivent être scellés ou non par une ingénieure ou un ingénieur. Examinons quelques exemples. Les ouvrages traditionnels de génie civil impliquant les techniques de stabilisation mécanique ou mixtes (tel un empierrement, végétalisé ou non) sont considérés comme des ouvrages d’ingénierie. Dans les ouvrages de génie végétal, ce sont les propriétés mécaniques des végétaux qui o rent des propriétés structurelles à l’ouvrage. Par exemple, les fascines, les fagots, les matelas de branches ou les plançons sont généralement considérés comme des « structures » au sens de la Loi puisque, tout comme les techniques traditionnelles de génie civil, ce sont des structures servant à l’aménagement des eaux qui nécessitent le recours à des études des propriétés des matériaux qui les composent et qui les supportent. Aussi, tout comme les techniques de génie civil, certains ouvrages de génie végétal peuvent avoir de lourdes conséquences sur les biens et les personnes s’ils sont mal conçus ou réalisés. À l’inverse, les ouvrages de génie végétal servant strictement à restaurer, à réhabiliter à renaturer, sans composant structurel, ou les projets impliquant uniquement l’ensemencement ou la plantation ne sont pas considérés comme des « structures »au sens de la Loi, étant donné que les risques pour les personnes et les biens y étant associés sont en général beaucoup moindres.

LE GÉNIE VÉGÉTAL PROPOSE DES SOLUTIONS À DE NOMBREUX PROBLÈMES STRUCTURELS ET ENVIRONNEMENTAUX POUR FAIRE FACE AUX DÉFIS CLIMATIQUES ET SATISFAIRE AUX EXIGENCES DE DÉVELOPPEMENT DURABLE.

Quels

documents doivent être préparés par l’ingénieure

ou l’ingénieur ?

Dans les projets faisant appel au génie végétal, plusieurs documents sont requis. La préparation de certains documents est réservée aux membres de l’Ordre, notamment les calculs, les plans et les devis, les a estations de conformité et les avis techniques. Cependant, la préparation d’un relevé de l’existant, d’un schéma de localisation ou d’un rapport détaillant les espèces végétales à utiliser ne constitue pas une activité réservée.

Bref, le génie végétal propose des solutions à de nombreux problèmes structurels et environnementaux pour faire face aux défis climatiques et satisfaire aux exigences de développement durable. Il o re ainsi une occasion de développement professionnel aux membres exerçant en génie civil, notamment en ce qui concerne la stabilisation des berges et des talus. Les ingénieures et ingénieurs qui débutent dans le domaine doivent cependant agir avec prudence et s’entourer des personnes qualifiées (ingénieures et ingénieurs en génie hydraulique, géotechnique ou civil, ainsi que biologistes, hydrogéomorphologues, architectes paysagistes, etc.).

Marie-Julie Gravel, ing., conseillère à la surveillance de la pratique illégale et Me Patrick Marcoux, avocat.

TROIS TYPES DE PROJETS NÉCESSITANT UN MEMBRE EN GÉNIE VÉGÉTAL :

• Utilisation de techniques (fascines, fagots ou matelas de branches) ;

• Stabilisation des berges et des talus avec fonctions structurelles ;

• Projets nécessitants des études sur les propriétés des matériaux.

DOCUMENTATION UTILE Pour en savoir plus sur ce sujet, vous pouvez consulter l’outil d’aide à la décision sur les cours d’eau. oiq.qc.ca/publication/aidedecision-cours-deau/

Assurance

responsabilité professionnelle

LES PRINCIPES D ’ UNE PRATIQUE SAINE

EN INGÉNIERIE QUI PEUVENT MINIMISER LES RISQUES

LIÉS À LA RESPONSABILITÉ PROFESSIONNELLE

En tant qu’ingénieure ou ingénieur, vos projets sont à la fois stimulants et complexes, englobant des domaines variés tels que la conception, la supervision de projets, les analyses spécialisées, les certifications, et parfois même l’administration de contrats. Cependant, vos projets comportent également des risques relevant de la responsabilité professionnelle. Pour naviguer dans ces eaux délicates, voici les principes essentiels d’une saine pratique.

Présentez votre entreprise et vos services avec honnêteté

Évitez de recourir à des superlatifs tels que « le meilleur » ou « le chef de file de l’industrie », ou de faire référence à vos « équipes » alors que vous ne travaillez pas avec d’autres personnes. Bien que tentants, ces termes peuvent créer des a entes irréalistes et augmenter votre exposition à des risques liés à la responsabilité professionnelle. Une représentation honnête et factuelle de vos compétences et de vos services est toujours préférable.

Expliquez à votre client, dans un langage clair, les limites de votre proposition de services

Il est crucial que votre client comprenne bien la portée de vos services et ait des a entes réalistes. Assurez-vous que toutes les parties ont une compréhension commune de ce qui est inclus dans votre prestation de services. Vous éviterez ainsi les malentendus et les déceptions qui pourraient mener à des conflits.

Insistez pour établir un contrat écrit clair, précis et complet

Le contrat est la pierre angulaire de toute relation professionnelle. Un contrat bien rédigé établit clairement les responsabilités de chaque partie et définit les a entes mutuelles. Assurez-vous que chaque clause est précise et qu’il n’y a pas de zones d’ombre qui pourraient prêter à confusion.

Abstenez-vous

de jouer à l’avocat

Même en l’absence de poursuite, il est souvent prudent pour une ingénieure ou un ingénieur de solliciter des conseils juridiques dans certains cas précis. Voici quelques exemples où ce e démarche est recommandée :

• Préparation d’un contrat : pour vous assurer que tous les termes et conditions sont clairs et conformes aux lois en vigueur.

• Règlements administratifs et autres : pour garantir que toutes les procédures respectent les normes légales et réglementaires.

• Administration du contrat : pour maintenir une gestion rigoureuse et transparente et ainsi éviter tout litige.

En consultant une conseillère ou un conseiller juridique, vous adoptez une approche proactive et préventive qui vous protège, vous et votre projet.

Élaborez un plan de projet précis

Un plan de projet détaillé est indispensable. Il doit couvrir tous les aspects des travaux à réaliser de manière exhaustive et précise. Un bon plan aide à maintenir le projet dans le droit chemin et à anticiper les problèmes potentiels.

Communiquez régulièrement avec votre client

La communication est un élément clé. Tenez votre client informé tout au long du projet, surtout lorsqu’il y a des problèmes ou des risques. Une bonne communication permet à votre client de prendre des décisions éclairées et renforce la relation de confiance entre vous.

Réglez rapidement les problèmes techniques

L’expérience montre qu’un problème technique non réglé devient souvent plus complexe et entraîne des coûts. L’inflation et les intérêts augmentent les coûts avec le temps, d’où l’importance de résoudre rapidement les problèmes. Ignorer ou cacher un problème technique peut aggraver la situation en cas de poursuite, ce qui nuit à la crédibilité et augmente les risques liés à la responsabilité professionnelle. En revanche, régler un problème technique rapidement démontre la bonne foi de l’ingénieure ou de l’ingénieur, renforçant ainsi la relation avec le client et contribuant à prévenir les poursuites.

Consignez tout par écrit

Tenir des dossiers détaillés est une pratique essentielle. En format papier ou électronique, les pièces et renseignements conservés dans vos dossiers (feuilles d’inspection, correspondance, dessins, etc.) aident à documenter les problèmes et à raconter l’histoire d’un projet, au-delà du contrat écrit. Ces détails sont essentiels en cas de di érend survenant des années après l’achèvement d’un projet. Une procédure de tenue de dossiers est recommandée, car les documents peuvent servir de preuves en cas de poursuite. Les dossiers doivent être conservés aussi longtemps qu’une ingénieure ou un ingénieur peut être tenu légalement responsable, en tenant compte des délais de prescription.

NE DÉLIVREZ DES CERTIFICATS QU’APRÈS AVOIR

PERSONNELLEMENT VÉRIFIÉ LES TRAVAUX.

Certi ez uniquement les travaux que vous avez examinés

Ne délivrez des certificats qu’après avoir personnellement vérifié les travaux. La certification engage votre responsabilité, et il est important que vous ayez une connaissance directe et complète des travaux que vous certifiez. Vous devez donc les examiner personnellement avant de délivrer un certificat. Il est primordial de déterminer la nature du certificat dans un contrat écrit, en précisant si le certificat garantit uniquement que les travaux respectent la conception. L’ingénieure ou l’ingénieur doit aussi définir le degré et la fréquence de l’inspection de chantier (temps partiel, plein, etc.). Les réclamations liées aux certificats varient, souvent en raison de l’absence de détails dans le contrat ou parce que des inspections ont été réalisées par des individus inexpérimentés, ce qui remet en question la validité du certificat.

Suivez ces principes comme des procédures normalisées

Adoptez ces principes comme des procédures minimales normalisées pour vos services. Ce faisant, vous réduirez les risques liés à la responsabilité professionnelle, vous améliorerez également la qualité et la fiabilité de vos prestations, renforçant ainsi la satisfaction de vos clients.

Une pratique saine en ingénierie repose sur la transparence, la communication et la rigueur professionnelle. En intégrant ces principes dans votre quotidien, non seulement vous vous protégez contre les risques liés à la responsabilité professionnelle, mais vous bâtissez également des relations de confiance et de respect avec vos clients, ce qui est indispensable pour une carrière réussie et durable.

Vous trouverez ce e information illustrée d’exemples concrets dans le guide préparé par le gestionnaire d’assurance Victor. Ce guide est accessible dans la boîte à outils pour prévenir la sinistralité de votre Guide de pratique professionnelle. N’hésitez pas à le consulter.

Direction de la surveillance et de l'inspection professionnelle

POUR EN SAVOIR PLUS Consultez la section Réclamation et sinistralité du Guide de pratique professionnelle à gpp.oiq.qc.ca

Avis de limitation du droit d’exercice

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ., c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision, le 18 juillet 2024, relative au droit d’exercice d’Eric Lortie, ing. (membre no 5056782), dont le domicile professionnel est situé à Québec, province de Québec, à savoir :

Protection incendie

« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice d’Eric Lortie, ing. (membre no 5056782), en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine de la protection incendie.

Toutefois, Eric Lortie, ing. pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »

Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 18 juillet 2024.

Montréal, ce 19 août 2024

Me Élie Sawaya, avocat

Secrétaire adjoint et chef des a aires juridiques

Avis de limitation du droit d’exercice

Avis de limitation du droit d’exercice

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ., c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision, le 18 juillet 2024, relative au droit d’exercice de Sim Chau, ing. (membre no 126466), dont le domicile professionnel est situé à Rivière-des-Prairies, province de Québec, à savoir :

Protection incendie

« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice de Sim Chau, ing. (membre no 126466), en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine de la protection incendie.

Toutefois, Sim Chau, ing. pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »

Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 18 juillet 2024.

Montréal, ce 19 août 2024

Me Élie Sawaya, avocat

Secrétaire adjoint et chef des a aires juridiques

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ., c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision, le 18 juillet 2024, relative au droit d’exercice de l’ingénieur Hamid Khodabandeloo, ing. (membre no 5079764), dont le domicile professionnel est situé à Saint-Laurent, province de Québec, à savoir :

Géotechnique

« DE LIMITER le droit d’exercice de l’ingénieur Hamid Khodabandeloo, ing. (membre no 5079764) jusqu’à ce que les mesures de perfectionnement soient complétées avec succès, en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine de la géotechnique.

Toutefois, l’ingénieur Hamid Khodabandeloo pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »

Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 25 juillet 2024.

Montréal, ce 26 août 2024

Me Élie Sawaya, avocat

Secrétaire adjoint et chef des a aires juridiques

Avis de limitation du droit d’exercice

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ., c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision, le 20 juin 2024, relative au droit d’exercice de l’ingénieur Thomas Thibault, ing. (membre no 5031378), dont le domicile professionnel est situé à Sainte-Anne-de-Beaupré, province de Québec, à savoir :

Géotechnique

« DE LIMITER le droit d’exercice de l’ingénieur

Thomas Thibault, ing. (membre no 5031378) jusqu’à ce que les mesures de perfectionnement soient complétées avec succès, en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine de la géotechnique.

Toutefois, l’ingénieur Thomas Thibault, ing. pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »

Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 21 juin 2024.

Montréal, ce 22 juillet 2024

Me Élie Sawaya, avocat

Secrétaire adjoint et chef des a aires juridiques

Avis de limitation du droit d’exercice

Avis de limitation du droit d’exercice

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ., c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision le 22 août 2024, relative au droit d’exercice de Stéphane Hovington, ing., (membre no 105373) dont le domicile professionnel est situé à Baie-Comeau, province de Québec, à savoir :

Protection incendie

« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice de Stéphane Hovington, ing. (membre no 105373), en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine de la protection incendie.

Toutefois, Stéphane Hovington, ing. pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »

Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 22 août 2024.

Montréal, ce 23 septembre 2024 Me Élie Sawaya, avocat

Secrétaire de l'Ordre et directeur des a aires juridiques

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ., c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision, le 22 août 2024, relative au droit d’exercice de Denis Lavoie, ing. (membre no 30613), dont le domicile professionnel est situé à Alma, province de Québec, à savoir :

Assainissement autonome des eaux usées

« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice de Denis Lavoie, ing. (membre no 30613), en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine de l’assainissement autonome des eaux usées, à l’exception des activités se rapportant à un système d’évacuation, de réception ou de traitement des eaux usées d’une résidence isolée visée par le règlement Q-2, r.22 (Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées) pris en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement

Toutefois, Denis Lavoie, ing. pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »

Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 22 août 2024.

Montréal, ce 23 septembre 2024

Me Élie Sawaya, avocat

Secrétaire de l’Ordre et directeur des a aires juridiques

Avis de limitation du droit d’exercice

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ., c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision le 18 juillet 2024, relative au droit d’exercice de l’ingénieur Martin Renaud, ing. (membre no 5010920), dont le domicile professionnel est situé à Rimouski, province de Québec, à savoir :

Structures portantes de ponts roulants et d’autres équipements de levage du domaine des charpentes et des fondations « DE LIMITER le droit d’exercice de l’ingénieur

Martin Renaud (membre no 5010920) jusqu’à ce que les mesures de perfectionnement relatives au sous-domaine indiqué ci-après soient complétées avec succès, en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au sous-domaine des structures portantes de ponts roulants et d’autres équipements de levage du domaine des charpentes et des fondations.

Toutefois, l’ingénieur Martin Renaud pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »

Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 25 juillet 2024.

Montréal, ce 26 août 2024

Me Élie Sawaya, avocat

Secrétaire adjoint et chef des a aires juridiques

Avis de limitation du droit d’exercice

Avis de radiation

Avis de limitation du droit d’exercice

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision le 22 février 2024, relativement au droit d’exercice de Pierre-Luc Godin, ing. (membre no 5039482), dont le domicile professionnel est situé à Jonquière, province de Québec, à savoir : Ouvrages temporaires (échafaudages)

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que le 22 août 2024, le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a prononcé la radiation des membres dont le nom apparaît ici-bas, pour avoir fait défaut de se conformer aux obligations de la formation continue obligatoire conformément au Règlement sur la formation continue obligatoire des ingénieurs.

Ce e décision est en vigueur depuis le 23 septembre 2024.

Nom Boudon

Prénom Carlos

« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice de Pierre-Luc Godin, ing. (membre no 5039482), en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine des ouvrages temporaires (échafaudages).

Domicile Brossard, Québec professionnel

« Toutefois, Pierre-Luc Godin, ing., pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »

* Lorsque le nom d’une personne est suivi d’un astérisque, cela signifie qu’elle s’est réinscrite depuis la radiation et est maintenant membre en règle de l’Ordre des ingénieurs du Québec.

Ce e limitation du droit d’exercice de Pierre-Luc Godin, ing., est en vigueur depuis le 22 février 2024.

Montréal, ce 22 mars 2024

Me Élie Sawaya, avocat

Veuillez communiquer avec le Service à la clientèle (514 845-6141 ou 1 800 461-6141 option 1 ou par courriel : sac@oiq.qc.ca) afin de vérifier si les personnes dont le nom n’est pas précédé d’un astérisque ont régularisé leur situation depuis le 23 septembre 2024.

Secrétaire adjoint et chef des a aires juridiques

Montréal, le 23 septembre 2024

Me Élie Sawaya, avocat

Secrétaire de l'Ordre et directeur des a aires juridiques

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ., c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision, le 18 juillet 2024, relative au droit d’exercice d’Yves Auger, ing. (membre no 31249), dont le domicile professionnel est situé à Gatineau, province de Québec, à savoir :

Charpentes et fondations

« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice d’Yves Auger, ing. (membre no 31249) en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine des charpentes et fondations.

Toutefois, Yves Auger, ing. pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »

Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 18 juillet 2024.

Montréal, ce 19 août 2024

Me Élie Sawaya, avocat

Secrétaire adjoint et chef des a aires juridiques

Avis de radiation

Avis est donné par la présente que, le 24 septembre 2024, en vertu du second paragraphe de l’article 85.3 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), l’Ordre des ingénieurs du Québec a radié du tableau de l’Ordre, le membre dont le nom apparaît ci-dessous, pour avoir fait défaut d’adhérer au régime collectif d’assurance complémentaire de la responsabilité professionnelle dans les délais fixés conformément au Règlement sur l’assurance de la responsabilité professionnelle des ingénieurs :

Nom Thibault

Prénom Jérôme

Domicile Mascouche, Québec professionnel

Le présent avis est donné en conformité à l’article 182.9 du Code des professions

Montréal, ce 2 octobre 2024

Me Élie Sawaya, avocat

Secrétaire de l’Ordre et directeur des a aires juridiques

AVIS DE DÉCÈS

SAC@OIQ.QC.CA

Du 23 mai au 10 septembre 2024, inclusivement

L’Ordre des ingénieurs du Québec o re ses sincères condoléances aux familles et aux proches des personnes suivantes, décédées récemment :

Philippe Boulanger, Boucherville

Daniel Brien, Terrebonne

Lionel Hervieux, Anjou

Gérald Laurin, Dollard-des-Ormeaux

Martin Pinard, Laval

Jean-François Rondeau, Montréal

Sylvain Rouillard, Boucherville

Bernard Sanschagrin, Belœil

Rock Santerre, Saint-Augustin-de-Desmaures

Jean H. Sco , Kirkland

Jean-Pierre Séguin, Montréal

Christine Simard, Drummondville

Yannick Sirois, Chambly

Fernand Thibodeau, L’Ancienne-Lore e

Michel Tremblay, Jonquière

Clément Verreault, Lac-Saint-Joseph

Pierre Vézina, Mascouche

EXAMEN PROFESSIONNEL

AVIS À TOUTES LES CANDIDATES ET À TOUS LES CANDIDATS À LA PROFESSION D’INGÉNIEURE ET D’INGÉNIEUR, AINSI QU'AUX PERSONNES DÉTENTRICES D’UN PERMIS RESTRICTIF TEMPORAIRE.

Conformément au Règlement sur les autres conditions et modalités de délivrance des permis de l’Ordre des ingénieurs du Québec, voici les renseignements concernant les prochaines séances d’examen :

Date des prochaines séances d’examen

Date de la séance

8 février 2025

Lieu

Montréal

Trois-Rivières

RouynNoranda

Montréal

Québec

Gatineau

Date limite d’inscription

Pour vous inscrire à une séance, vous devez au préalable terminer votre formation théorique. Une fois que la séance est terminée, vous recevrez un courriel contenant le lien pour vous inscrire sur la plateforme. Pour en savoir plus, vous pouvez vous rendre sur le site de l’Ordre des ingénieurs du Québec au oiq.qc.ca ou communiquer avec l’équipe de l’examen professionnel par courriel au examenprofessionnel@oiq.qc.ca. En conformité avec la Loi sur la langue commune et o cielle du Québec, le français, cet examen est administré en français. Toutefois, les candidates et candidats qui se qualifient pour un permis temporaire selon l’article 37 de la Charte de la langue française peuvent obtenir une copie bilingue du questionnaire.

Certaines dates pourraient être suje es à des modifications. Consultez la plateforme d’inscription pour obtenir les informations les plus récentes.

AVIS DE RADIATION 2024-2025 (DÉFAUT DE COTISATION)

Avis est donné par les présentes que le Secrétaire de l’Ordre a, par délégation du conseil d’administration, prononcé la radiation du tableau de l’Ordre les personnes dont les noms suivent, vu leur défaut d’acqui er leur cotisation annuelle pour l’année 2024-2025 (voir les articles 46 et 85.3 du Code des professions).

* Lorsque le nom d’une personne est précédé d’un astérisque, cela signifie qu’elle s’est réinscrite depuis la radiation et est membre en règle de l’Ordre des ingénieurs du Québec pour la période 2024-2025.

Nom Prénom Domicile professionnel

Abboud Georges MONTRÉAL

Abd El Sayed Hany Guirguis ABU DHABI Ishak

Abdelfa ah Ahmed EDMONTON

* Abdelnour Elie VERDUN

* Abdelnour Razek VERDUN

* Adam Jessy TROIS-RIVIÈRES

Ahmed Mohamed OTTAWA

* Aipheng Chito MONTRÉAL

Akpoue Yao Kan Rene Denis MERCIER

Allan Mathieu MONTRÉAL

Almouakeh Mohammad MONTRÉAL

An Jing MONTRÉAL

Aquereburu Elie LONGUEUIL

Araujo Carteado Paula SUDBURY

Arena Riccardo KIRKLAND

Argento John SUDBURY

Asjad Aqeel SAINT-LAURENT

* Assaf Samer MONTRÉAL

* A ar Ghita MONTRÉAL

Avram Cornel BOUCHERVILLE

* Aylwin Simon Pierre LAVAL

* Azzouz Elias QUÉBEC

Babs El Ghali MIRABEL

* Bah Alpha Oumar MONTRÉAL

Bahjaoui Mohamed Amine MONTRÉAL

* Baki Khalil MONTRÉAL

* Bare e Timothy GATINEAU

* Barrera Arias Eduardo QUÉBEC

* Barrouk Mbarka MONTRÉAL

* Bastien Jean-Philippe LAVAL

Batista-Ramos Hugo SAINT-LAURENT

* Beaudet Philippe MONTRÉAL

Beaulieu André C. LAVAL

Beauregard Chantal LONGUEUIL

* Bédard Pierluc SAINT-LAURENT

Behiguim Fernand TORONTO

Nom Prénom Domicile professionnel

* Bejin Jean-Pierre MONTRÉAL

Belaid Elias MIRABEL

* Belghiti Moulay El Mehdi CASABLANCA

* Belley Jacques EASTMAN

Ben Mouhoub Khelifa SAINT-LÉONARD

* Ben Souissi Nabil MONTRÉAL

Benabdillah Yanis MONTRÉAL

* Benahmed Salim LÉVIS

Benani Karim MONTRÉAL

* Benjamin- Ma hieu SAINT-JEANChouinard SUR-RICHELIEU

* Benmoussa Kamal OTTAWA

Benoit Serge MONTSAINT-HILAIRE

* Benoit-Clocher Jean-Marc DORVAL

* Benson David MONTRÉAL

Berg Jeremy NORTH BAY Bergeron Eric LAC-KÉNOGAMI

* Bernia Messaoud MONTRÉAL

* Berthelot Frédéric VALCOURT

Bérubé Mélissa SAINT-BASILELE-GRAND

Bhuiyan Farina MONTRÉAL

* Bhundhoo Varun SAINTAUGUSTIN-DEDESMAURES

* Bialski Monica POINTE-CLAIRE

* Bianchi Monica-Alejandra MONTRÉAL

* Bien-Aimé Marc Olivier MONTRÉAL

* Bigilimana Ange Claude MONTRÉAL

Billard Charles Emile MONTSAINT-HILAIRE

Bille Marc Olivier SAINT-EUSTACHE

Billiot Cloé BOISBRIAND

Biner Ali MONTRÉAL

Bisaillon Pierre BLAINVILLE

Blackburn Denis QUÉBEC

Nom Prénom Domicile professionnel

* Blais Jean-Claude CHELSEA

Blais Richard SAINT-JEANSUR-RICHELIEU

* Blais Simon LAVAL

Boileau Paul LA PRAIRIE

Boissonneault Réjean BOISBRIAND

Boivin Pierre GATINEAU

Bolduc Christian SAINTE-CLAIRE

Bolduc Dominic GASPÉ

* Bordeleau Maxime CHICOUTIMI

Bosc Keven QUÉBEC

* Bouchard Christine MONTRÉAL

Bouchard Yves LAVAL

* Boucher Lucie TERREBONNE

Boudreault Nadine L’ANSESAINT-JEAN

* Boulos Marie-Rose MONTRÉAL

Bouraoui Aymen MONTRÉAL

Bourassa Mathieu MASCOUCHE

* Bourassa Michel QUÉBEC

Bourbeau Réjean MONTRÉAL

Bourbeau Robert LONGUEUIL

* Bourque Alex SAINTE-CLAIRE

Bourque Marie-Claude MCMASTERVILLE

Boutahri Dounia MONTRÉAL

Boutin Luc ROXTON POND

* Boutron Grégoire MONTRÉAL

Bouyela Alphonse Junior PIERREFONDS

* Bouzaid Safae MONTRÉAL

* Box Lauren CAMPBELLVILLE

Boyer Maurice LAVAL

Bramoullé Maxime REPENTIGNY

* Branconnier Karine TERREBONNE

Brennetot David QUÉBEC

Bres Antoine MIRABEL

Bresciani Sebastian POINTE-CLAIRE

* Bricteux Simon SAINT-LAURENT

Brisebois Philippe SAINT-EUSTACHE

Bruelle Benjamin BROSSARD

Brunelle Jean SAINT-LAURENT

Burgarella Laurie MONTRÉAL

* Bussière Nicolas LAVAL

* Bustamante Daniel Alejandro LA PRAIRIE

Di Nisio

* Cadieux Pierre L’ANCIENNELORETTE

Nom Prénom Domicile professionnel

Caligiuri Adamo LACHINE

* Calis Nadin MONTRÉAL

* Campo Burgos Roberto Carlos MONTRÉAL

Carlson Michael Chester QUÉBEC

Caron Pierre BEAUCEVILLE

Castano Ricardo CALGARY

Castillo Michael David SAINT-LAURENT

Ceribella Anthony FEURS

Chahine Dany MONTRÉAL

Chainel Sophie LAVAL

* Chalifour Louis-David QUÉBEC

Chapleau Nathalie BOUCHERVILLE

Charbonneau François SUTTON

Charpentier- Lou MONTRÉAL

Dusoir

Charron François SAINT-LAURENT

Chartrand Luc SAINT-JEANSUR-RICHELIEU

Charvet Jean-Baptiste PARIS

Chasserieau Quentin MONTRÉAL

Chbat Martha MONTRÉAL

Chea Chintong SAINT-LAURENT

Chemali Sarah VERDUN

Chi ert Marc-André SOUTHAMPTON

Chow Wing Shan TORONTO

Chowdhury Rajib ATLANTA

* Chun Stephen KIRKLAND

Cicchino Antonio MONTRÉAL

Cid Olivares Allan Andrés QUÉBEC

* Cidreira Keserle Gilberto QUÉBEC

* Clairet Rémi CHICOUTIMI

* Claveau Myrko BROSSARD

Cloutier Joseph-Sylvio LAVAL André

* Cloutier Maxime QUÉBEC

Coll Pierre CONTRECŒUR

Comeau Jean-Luc SHEFFORD

* Congo Abdou Djabar REPENTIGNY

Constantin Clément MONTRÉAL

Conte Ra aele FROSINONE

Corbani Bachir MONT-ROYAL

Corluka Pedja GATINEAU

* Cosset Géraldine MISSISSAUGA

* Côté Louis-Philippe SAINT-BRUNODE-MONTARVILLE

* Côté Stéphane WINDSOR

Nom Prénom Domicile professionnel

* Coulombe Audréanne LAVAL

* Courchesne Sylvain MONTRÉAL

Cournoyer Yvan SAINTE-JULIENNE

* Couture Luc LAVAL

Cowell Robert Richard POINTE-CLAIRE

* Crête Cédéric OTTAWA

Crook Barry MONTRÉAL

Cuerno Jorge Antonio MONTRÉAL

* Cyr-Joubert Mathieu LONGUEUIL

* Da Cruz Tomo Fabricio QUÉBEC

Dagher Naji MONTRÉAL

* Daloze Pierre-Olivier MONTRÉAL

* D’Amours Félix MONTRÉAL

* D’Andrea Pio MONTRÉAL

* D’Angelo Julian WESTMOUNT

Dansereau Jean BELOEIL

Darling Peter Wilson PETERBOROUGH Dauplais Julien MONTRÉAL

David Kathy MONTRÉAL

David Maxime MONTRÉAL

* De la Cruz José Luis BROSSARD

De Rubertis Nicky TERREBONNE

Dehaye Coline SAINT-LAURENT

Delisle Pierre JONQUIÈRE

Deraîche Annie MONTRÉAL

* Derboghossian Chawki SAINT-LÉONARD

* Derome Gabriel SAINT-LAURENT

Deschamps André G. CLAYTON

* Deschênes Marc MONTRÉAL

* Desjardins Pier-Luc LAVAL

Despins Charles MONTRÉAL

Dessureault Karl BAIE VERTE

* Deveau Maxime SAINT-BRUNODE-MONTARVILLE

Di Re Vincenzo PIERREFONDS

Diez Angel MONTRÉAL

Dione Tene MONTRÉAL

* Dionne David MONTRÉAL

Dokhelar Nicolas SAINT-JÉRÔME

* Donati-Fiset Etienne MONTRÉAL

* Doré Régis SAINTE-VICTOIREDE-SOREL

Dresdell Ken RIMOUSKI

* Drouin-Bourque Ariel LAVAL

* Duarte Sanabria Andres Felipe ALMA

* Dubois Yanick SAINT-CONSTANT

Nom Prénom Domicile professionnel

Ducharme Sylvain VARENNES

* Duchesne Mykaël LA TUQUE

Duchesne Pierre ALMA

* Dufault Jean-François SHERBROOKE

* Dufour Paque e Vincent TERREBONNE

* Duguet Emmanuel MONTRÉAL

Durocher Louis-Philippe GLOUCESTER

Duthilleul Marie-France GATINEAU

Duval Luc SAINTE-ADÈLE

Duval Raphaël LAVAL

Edaibat Laura GREENFIELD PARK

* El Hadi Adil LAVAL

El Hammouchi Abdelouahad LAVAL

* El Maache Houda CHICOUTIMI

Elatia Mohamed-Amine LONGUEUIL

Elkadiri Elyamani Mohammed QUÉBEC

* Emamian Abdol-Reza LACHINE

Emblin Brian TIMMINS

Emile David MONTRÉAL

* Ewald Jennifer LAVAL

Fahed Dona DORVAL

Falardeau Pierre SAINT-HUBERT

* Fall Mame Thierno SAINT-GEORGESMbacke DE-WINDSOR

Farag Essam Ahmed DOLLARDDES-ORMEAUX

* Farhat Nidal LAVAL

Farley-Legault Christophe MONTRÉAL

* Fasold Michael HAMPSTEAD

Faucher Denis SAINT-JEANDE-MATHA

Faure Manon SAINT-JÉRÔME

Féghali Nayla MONTRÉAL

* Ferland Eric QUÉBEC

Fernet Guy LAVAL

* Ferret Marion AIX-LES-BAINS

Fiola Martin MIRABEL

* Fitoussi Fouad VARENNES

Flageole Marc ETOBICOKE

Fleury Daniel BROSSARD

Fontaine René VAL-D’OR

* Forest Philippe SAINT-LÉONARD

Forgues Frédéric TROIS-RIVIÈRES

* Fortin Félix-Antoine VAL-D’OR

* Fortin Gabriel QUÉBEC

* Fournier Marc-André MALARTIC

Nom Prénom Domicile professionnel

* Fournier Nathalie QUÉBEC

* Fournier Nicolas SALABERRYDE-VALLEYFIELD

* Fournier Pierre QUÉBEC

Francis Claude BOUCHERVILLE

Fraser Jessica-Ann MONTRÉAL

Fraser René D. SAINT-AUGUSTINDE-DESMAURES

Gabrielli Pierre SAINT-HYACINTHE

* Gagné-Croteau Alex MONTSAINT-HILAIRE

* Gagnon François LAVAL

* Gagnon Laval LAVAL

Gagnon Martin CHICOUTIMI

Gagnon Sophie LONGUEUIL

Galdones Eloy Junior SAINT-LAURENT

Garcia Rodriguez Raphael MONTRÉAL

Garneau Simon DORVAL

* Gascon Nicolas CHICOUTIMI

Gaspard Jean-Pascal LAVAL

Gaspard Joseph Moïse NEPEAN

Gauthier Anne QUÉBEC

* Gauthier Daniel MONTRÉAL

Gauthier Denis LONGUEUIL

Gauvin Alexandre MONTRÉAL

Gauvin Roger SAINT-HYACINTHE

* Généreux Maxime SAINT-JEANDE-MATHA

Georges Thomas LONGUEUIL

Germain Daniel DESCHAILLONS

Gervais Édouard BLAINVILLE

Gherbi Imene LONGUEUIL

* Giagnacovo Agostino MARKHAM

Gill Denis E. ROSEMÈRE

* Gingras Danny VARENNES

* Glatard Tristan MONTRÉAL

* Gobeil Philippe LA BAIE

Godbout Jove e ROUYN-NORANDA

* Gomes Sergio ANJOU

Gonzales Nestor SAINT-LAURENT

Goran A oumgbre BOUCHERVILLE

* Goulet David-Olivier MONTRÉAL

Grandbois Alain VANCOUVER

Gros Paul WATERVILLE

Guerrero Manuel Juan BURLINGTON

Gueye Mamadou SAINT-JÉRÔME

Nom Prénom Domicile professionnel

Guiguemdé Wend-Kouni QUÉBEC

Bernard

* Gutierrez Arevalo Humberto José HAMILTON

* Hamada Noura MONTRÉAL

Hassan Ali Maria FERMONT

* Hébert Alexandre OUJÉBOUGOUMOU

Hébert Émilie PORT-CARTIER

Heng Eric MONTRÉAL

Hernandez Barrios Claudio Andres COURCELETTE

Houde Geneviève SAINT-HUBERT

Houle Lamoureux Bernard SAINTE-ADÈLE

Hudon Pierre RIMOUSKI

Huot Jean VERDUN

Huynh-Bao Quoc-Huy SAINT-LAURENT

* Hyppolite Jean-Marc MONTRÉAL

* Ibgui Morgan REPENTIGNY

* Ibrahim Hussein DRUMMONDVILLE

Idrees Omer Aziz CHAMBLY

* Inacio Hugo Alexandre DORVAL

Iraguha Patrick MONTRÉAL

Ishak Wafaa Guindi DOLLARDDES-ORMEAUX

Ismail Alnoor SAINT-HUBERT

Jaber Ibrahim LAVAL

* Jado e Georges LAVAL

* Jammal Ibrahim MONTRÉAL

Jamoussi Karim SAINT-EUSTACHE

Janelle Alain L’ÎLE-BIZARD

Jankovic Mladen OTTAWA

Jayaratnam Janet LAVAL

* Joanisse Maxime BAKER LAKE

Jones Caleb DORVAL

Julien Steve QUÉBEC

* Juncos Enrique Gabriel LAVAL

* Jung Douglas MONTRÉAL

Jung Romain QUÉBEC

* Kaganovich Boris SAINT-LAURENT

Karam Antoine CHÂTEAUGUAY

* Kassem Alaa LAVAL

* Kassir Hassan LAVAL

* Keita Sayon MONTRÉAL

Kennerknecht Steven F. BOUCHERVILLE

Khalf Mohamed Amine KANATA

Khan Saqib LANGLEY

* Khelghatibana Maryam VERDUN

Nom Prénom Domicile professionnel

Khoshnoudian Faramarz VANCOUVER

Khouri Simon MONTRÉAL

Khoury Andrew SAINT-LAURENT

* Khraibani Diala LAVAL

Kim Michel Ki Hong BLAINVILLE

* Kokolakis Tania LORRAINE

Konarzewski Ladislas BROSSARD

Kumps Daniel F A DUNHAM

Kwiatkowski Jan SAINT-LAURENT

* L. Houle Pierre-Luc TROIS-RIVIÈRES

* Laberge Olivier MONTRÉAL

* Labonté Louis SHERBROOKE

Lacasse Jean-François LÉVIS

* Lafage Florian TERRASSEVAUDREUIL

* Lafortune Mathieu MONTRÉAL

Lafrance Ghislain QUÉBEC

* Lagha Sabrina MONTRÉAL

Lajoie Guy TROIS-RIVIÈRES

* Laliberté Émilie MONTRÉAL

* L’Allier Marcel CRABTREE

* Lalonde Mathieu MONTRÉAL

* Lampron Ariane ROUYN-NORANDA

Lampron Jasmin SAINT-LÉONARDD’ASTON

Lamrani Ahmed MONTRÉAL

* Lamy Pierre-Olivier POINTE-CLAIRE

* Lanciault Francois-Nicolas MONTRÉAL

Landry Bernard MONTMAGNY

* Landry Christophe LA CORNE

* Landry-Drolet Guillaume LONGUEUIL

* Langevin Guillaume LÉVIS

Langlois Roger SAINT-HUBERT

Laouani Jawad TERREBONNE

Lapointe Mario QUÉBEC

Laprise Marc-Olivier MONTRÉAL

* Laroche Guillaume PRINCETON

Laroche Nancy JONQUIÈRE

* Lasry-Legault Rebecca MONTRÉAL

* Laurent Marcel QUÉBEC

Lauzier Trépanier Pierre-Yves VALCOURT

* Lavigne Jean-Charles SAINT-ISIDOREDE-LAPRAIRIE

* Lavoie David ASHLAND

* Lavoie Eliane CHICOUTIMI

Lavoie Mélanie MONTRÉAL

Nom Prénom Domicile professionnel

Lavoie-Gariépy Samuel LONGUEUIL

Lawlor Adam FREDERICTON

Layachi Hicham MONTRÉAL

* Leblanc Eric BROSSARD

Lecocq Chloé POINTE-CLAIRE

Leduc Mario SALABERRYDE-VALLEYFIELD

* Lee Ana MONTRÉAL

Lefebvre Luc SAINT-HUBERT

* Legendre-Bélanger Antoine MONTRÉAL

Léger Guy LAVAL

Lemelin Mykaël MIRABEL

Lemieux Jean-Pierre LAVAL

Lemieux Patrick L’ASSOMPTION

* Léonard Frédéric MONTRÉAL

* Lépine Benoit SAINT-BRUNODE-MONTARVILLE

Lesage Anthony MONTRÉAL

* Lespérance Mathieu MONTREAL

Lessard Catherine MONTRÉAL

* Lessard Steven LÉVIS

Liszka Janusz MONTRÉAL

Lizo e Léo Gilles SAINT-CONSTANT

Loiselle André SAINTE-THÉRÈSE

* Lona Batista Natassia MONTRÉAL

* Longtin David SAINT-FRANÇOISD’ORLÉANS

Lorrain Mathieu TERRASSEVAUDREUIL

Ludgate Rogers Anthony TORONTO

Lussier Réal CANDIAC

Lussier Yannick QUÉBEC

* Lustik Justin RANKIN INLET

Luu Van Giau LONGUEUIL

Lysak Valerie EDMONTON

* Maamri Ilyes SHERBROOKE

* Mailloux Jean-Yves QUÉBEC

* Mainguy Yoann MONTRÉAL

* Malpica Villar Maria Catalina MONTRÉAL

Manikis John Tony MONTRÉAL

Marchand Jean-François LAVAL

Marcil Eric POINTE-CLAIRE

* Marco e Tommy DRUMMONDVILLE

* Marcoux Edouard MONTRÉAL

* Marrio Abraham SAINT-MATHIEUDE-BELOEIL

Nom Prénom Domicile professionnel

Marsan Hugo DRUMMONDVILLE

Martinello Philip SAINT-HUBERT

* Martinez Junior MONTRÉAL

* Mascarella Francesco MONTRÉAL

Ma ucci Joseph SAINT-JEANSUR-RICHELIEU

Mbodj Marième BROSSARD

Mbogoum Christophine DOUALA

Peughouia Jovanie

* McGreal Inci PICKERING

Melainine Moulaye MONTRÉAL

Mendes Louis-Philippe SAINTE-THÉRÈSE

* Mensah Komlan LÉVIS

Merzouk Hamza MONTRÉAL

* Messier Pierre CREEDMOOR

* Mestriner Angelo Aurélio MONTRÉAL

Meunier François TROIS-RIVIÈRES

Miao Hongyan MONTRÉAL

Michalak Stefan Jacek GDANSK

Michaud Robert Léo STRASBOURG

Michel Benoit BROSSARD

Michel Serge JONQUIÈRE

Mikhail Frédéric SAINT-BRUNODE-MONTARVILLE

Millar Richard Clive CUSTER

* Millier Anne Féï MONTRÉAL

Miville-Deschênes Denis LONGUEUIL

* Mohammad Aref Mohsin LONGUEUIL

Mohammed Taifour Abdelouahab MONTRÉAL

* Mondor-Baril Jessica QUÉBEC

* Mone e Elodie QUÉBEC

Mone e Michaël QUÉBEC

Morel Camille MONTRÉAL

Morin Léandre Alexandre QUÉBEC

* Morneau Bernard HOUSTON

* Moussa Rizkallah MONTRÉAL

* Nadeau Jérôme QUÉBEC

Nader Jean-Marc MONTRÉAL

Nagot Sam LONGUEUIL

Nandhra Sharanpreet MONTRÉAL

Nasehoglu Cynthia MIRABEL

Nassar Emad KLAMATH FALLS

Naufal Sarah-Jane SAINT-LAURENT

Nayef Mohammed OTTAWA

Ndanga Mbakop Eliane MONTRÉAL

Nessim Albert MONT-ROYAL

Nom Prénom Domicile professionnel

Neth Volker ELLIOT LAKE

Neville Brian E. LAVAL

Ng Cheong Pak DOLLARDDES-ORMEAUX

Ngaleu Moukam Larissa MONTRÉAL

Nguyen Vo Duc LACHINE

* Nguyen Huu Toan MONTRÉAL

Noël Étienne MOUNTAIN VIEW

* Nohra Fadi VERDUN

Ntchantchou Elvire VERSAILLES

Mbakop CEDEX

Obiang Ovolo René Roland MONTRÉAL

Oger-Chambonnet Adrien LASALLE

Ortuno Maxime MONTRÉAL

Ouellet Guy CHICOUTIMI

Ouellet Patrice SHERBROOKE

Oularé Massakoro LAVAL

Paquet Bernard LAVAL

Paque e Frédérick SAINT-BRUNODE-MONTARVILLE

* Paré Christian BOUCHERVILLE

* Parent Jordan RIVIÈRE-DU-LOUP

Parent Oscar Auguste SAINT-LINLAURENTIDES

* Patenaude Francis VARENNES

* Pelletier Sébastien BOUCHERVILLE

Perrin Florent MONTRÉAL

Perron Pierre Omer SAINT-AUGUSTINDE-DESMAURES

Phimphavong Oday SAINT-LAURENT

Picard Jean MAGOG

Pinard Raymond VERDUN

Plant Je rey BROSSARD

Plante Jonathan VANCOUVER

Pla ard Noémie MONTRÉAL

* Plomteux Alexandre BOISBRIAND

Poirier François BOUCHERVILLE

* Poirier Guy MONTRÉAL

Pophali Ameya ETOBICOKE

* Pothier-Piccinin Anthony QUÉBEC

Potvin Hervé SAINT-JÉRÔME

* Poudre e François MONTSAINT-HILAIRE

* Poulin Marc-Antoine VAUDREUILDORION

Préval Mélissa SAINT-LAURENT

Nom Prénom Domicile professionnel

Proulx-Robitaille Etienne QUÉBEC

* Provencher-

Lahaye Alexandre QUÉBEC

* Prud’Homme Mathieu LONGUEUIL

* Qiao Guirong SAINT-LAURENT

Quintal Alain SAINT-JEANSUR-RICHELIEU

* Quintal Martine GATINEAU

* Quiroz David MONTRÉAL

* Racine-Lehoux Paul SAINT-JEANSUR-RICHELIEU

Racz Pierre SAINT-LAURENT

* Rahhali Ahmed MONTRÉAL

Raïs Kenza BROMONT

Ratsimbazafy Célestin MONTRÉAL

Reguieg Yahia MONTRÉAL

Renaut Nathalie MONTRÉAL

Requet Thomas CHIBOUGAMAU

* Reveillon Damien VARENNES

Rhéaume Jean-Nicolas L’ISLET

Riberdy Marco SAINT-ALEXANDRED’IBERVILLE

Richards Luc René MOFFET

Rivard Christian YAMACHICHE

* Rivard Philippe MONTRÉAL

Rivest Normand SAINT-CHARLESBORROMÉE

Robert Jean-Pierre LA MINERVE

Robert Patrice MONTRÉAL

* Robert Serge TROIS-RIVIÈRES

Rodolakis Anthony John MONTRÉAL

* Rodriguez Otero Julio Hibrahaim TERREBONNE

Rondeau Jean Paul SAINT-BRUNODE-MONTARVILLE

* Rosales Edmundo MONTRÉAL

Rosca Teodor Mircea LAVAL

Rosenthal John Michael SHUNIAH

Rouleau Donald WESTON

Routhier Patrick QUÉBEC

Roy Alfred DRUMMONDVILLE

Roy André QUÉBEC

* Roy Francis VAL-DAVID

Roy Guy MONTRÉAL

Saba Ziad TORONTO

Sabounghi Raouf BAINSVILLE

Salami Ali Mahamadou QUÉBEC

Nom Prénom Domicile professionnel

* Salman Hamed MONTRÉAL

Samb Papa Yaram MONTRÉAL

Sampara Michael Ulrich SAINT-LAURENT

* Samson Félix-Hugo QUÉBEC

* Samson Julien MONTRÉAL

Samson Michel LAVAL

Sanchez Porras Cristhian Ivan MONTRÉAL

Sangregorio Michele MONTRÉAL

Sansoucy Louis-David QUÉBEC

* Santander Boris WOODBRIDGE

Sara Rahmani POINTE-CLAIRE

Saulce Roger MONTRÉAL

Sauvé Louis-Philippe DORVAL

Schmouth Daniel REPENTIGNY

Selahiye Ahmet VELIZY CEDEX

* Seto Peter TORONTO

* Sévigny Daniel LAVAL

Sharawi Mohammad MONTRÉAL

* Sibachir Ahmed Amine MONTRÉAL

Sico e Pierre LONGUEUIL

Silicani Robert LAVAL

Simard Denis CHICOUTIMI

* Simard Yves TROIS-RIVIÈRES

Sinki Steve LONGUEUIL

Skaley David EDMONTON

Snow Michael S. OTTAWA

Sobhi Mohamed-Amine MONTRÉAL

* Soleymani Mohammad Reza MONTRÉAL

Solomon Dan MONTRÉAL

* Soubra Malek MONT-ROYAL

Soucy Louis MONT-ROYAL

* Soumaré Oumar OAKVILLE

* Spedding Benoit MONTRÉAL

St-Arnaud Frédérique TROIS-RIVIÈRES

Starosta Charles CÔTE SAINT-LUC

* Ste-Marie André JONQUIÈRE

Ste-Marie François WENDAKE

* St-Germain Luc BROSSARD

St-Hilaire Claude MARIEVILLE

* St-Pierre François LA PRAIRIE

Succamiele Maxime

Kévin Luca MONTRÉAL

Sultana Sormin MONTRÉAL

Szczepaniak Benoît DORVAL

Talarico Luca LAVAL

* Tan Shi Ming Ernest SAINT-HUBERT

Nom Prénom Domicile professionnel

Tanguay Marc G. MONTRÉAL

Taranu Ionel Georges MONTRÉAL

Tazi Saad CASABLANCA

Tazir Zahra El-Hayat SAN FRANCISCO

Tenescu Doina OAKVILLE

* Tennakoon Wathsala DORVAL

* Terral Sacha MONTRÉAL

Théberge Marie-Claude QUÉBEC

Théberge Mélissa LACHINE

Therrien Marc Jacques DEUXMONTAGNES

* Therrien Simon LAVAL

* Thi ault Roger QUÉBEC

* Thivierge Valérie OTTAWA

* Tiacoh Andréa LAGOS

* Tomeo François WOODBRIDGE

* Tordjman David CÔTE SAINT-LUC

Tougas Bernard SHAWINIGAN

Toumi Jihene QUÉBEC

* Tousignant Jean MONTRÉAL

* Tran Anh Tuan SAINT-LAURENT

* Tran Jennifer MONTRÉAL

Tranchant Jonathan SAINT-BRUNODE-MONTARVILLE

* Tremblay Audrey QUÉBEC

Tremblay Martin MONTRÉAL

Tremblay Yves SAINT-HUBERT

* Trépanier Vincent QUÉBEC

Tridi Rachid ALGER

Truchon Fanny LÉVIS

Trudel Alain QUÉBEC

* Trudel Sony L’ASSOMPTION

Turco e Donald SAINT-JÉRÔME

Turco e Gaston BAIE-SAINT-PAUL

* Turgeon-Tanguay Francesca MONTRÉAL

* Turmel Stéphane SAINT-LAURENT

* Vallée Sacha REPENTIGNY

Vallée Simon BOUCHERVILLE

* Valliant Anna OTTAWA

Van Der Richard OUTREMONT

Stichelen Rogier

Varadi Pierre MONTRÉAL

Veilleux Roger TROIS-RIVIÈRES

Venegas Carlos OTTAWA

Ventser Thomas Albert POINTE-CLAIRE

Verneau Basile AIX-EN-PROVENCE

Nom Prénom Domicile professionnel

Vetere Carmine Anthony SAINT-HUBERT

* Vézina Philippe POINTE-AUXTREMBLES

Viens Michel LAVAL

Vigneault Mélodie MONTRÉAL

* Villeneuve Mathieu SAGUENAY

Vizier Maxime ETOBICOKE

* Volmar Esther Cynthia LONGUEUIL

Wali Eddine Salah MONTRÉAL

* Wanis Mina MONTRÉAL

Waterhouse Alan ROSEMÈRE

* Welch Michelle MONTRÉAL

Wilson Wesley Todd CALGARY

Woodcock Patrick MONTRÉAL

* Wrzesien Philip MONTRÉAL

* Yansa Wandji Jules BROSSARD

Zeiger Elena SAINT-LAURENT

* Zhang Yudan MONTRÉAL

Zhang Zigeng MONTRÉAL

Pour obtenir des informations additionnelles, consultez le bo in des membres sur le site Internet de l’Ordre des ingénieurs du Québec.

Veuillez communiquer avec le Service à la clientèle (514 845-6141 ou 1 800 461-6141 option 1, ou par courriel : sac@oiq.qc.ca) afin de vérifier si les personnes dont le nom n’est pas précédé d’un astérisque ont régularisé leur situation depuis le 23 septembre 2024.

Montréal, le 23 septembre 2024

Me Élie Sawaya, avocat

Secrétaire de l’Ordre et directeur des A aires juridiques

INFRASTRUCTURES CRITIQUES

S’ARMER CONTRE LES CYBERATTAQUES

Toutes les sociétés ne sont pas égales devant les cybera aques. Elles présentent en e et une résilience très variable face à la menace. Partout, les infrastructures critiques sont la cible incessante d’a aques contre lesquelles il est primordial de s’outiller.

La cybercriminalité, qui fait référence aux crimes commis principalement au moyen d’Internet et des technologies de l’information (TI), est devenue un défi mondial de tout premier ordre, tant pour les sociétés que pour les gouvernements. La menace est constante, les moyens, sophistiqués, et les répercussions potentielles font frémir bien des organisations. Heureusement, le Québec a ne ement progressé en matière de cybersécurité ces dernières années, mais elle a souvent une longueur d’avance.

Des menaces considérables

Parmi les principaux avis énoncés dans l’Évaluation des cybermenaces nationales 2023-2024 du Centre canadien pour la cybersécurité, on mentionne que pour au moins les deux prochaines années, la cybercriminalité motivée par l’appât du gain continuera de cibler les organisations essentielles dans les secteurs des infrastructures critiques au Canada et partout dans le monde.

On peut également y lire que « les rançongiciels sont presque assurément la forme la plus perturbatrice de cybercriminalité à laquelle est confronté le Canada, puisqu’ils sont très répandus et peuvent avoir une grande incidence sur la capacité d’une organisation de fonctionner ».

D’entrée de jeu, Patrick Naoum, ing., expert en cybersécurité, vice-président exécutif chez ESI Technologies et PDG de Gardien virtuel, met en lumière le fait que les statistiques relatives aux cybera aques sont malheureusement sous-estimées. « Selon le FBI, seulement 20 % des incidents sont rapportés, probablement parce que les organisations craignent qu’une image négative s’en dégage. Mais les gens doivent en parler. Le partage d’information avec les autorités est essentiel pour avoir l’heure juste. On ne voit que la pointe de l’iceberg présentement. »

Détecter les vulnérabilités

« La cybersécurité est cruciale pour l’avenir d’une société, pour son économie numérique, sa sécurité personnelle, sa prospérité nationale et sa compétitivité, insiste PatrickNaoum. Tous les secteurs touchant les services aux citoyens – la santé, l’énergie, les transports, les télécommunications, l’approvisionnement en eau, on peut aussi ajouter l’alimentation et le pharmaceutique – sont des cibles très a rayantes pour les cybercriminels. Ils exploitent agressivement et avec beaucoup d’automatisation tout ce qui a une

« Selon le FBI, seulement 20 % des incidents sont rapportés, probablement parce que les organisations craignent qu’une image négative s’en dégage.

Mais les gens doivent en parler. »

PATRICK NAOUM, ING., EXPERT EN CYBERSÉCURITÉ, VICE-PRÉSIDENT EXÉCUTIF CHEZ ESI TECHNOLOGIES ET PDG DE GARDIEN VIRTUEL.

adresse IP et les identités numériques ; s’il y a la moindre faille, ils la trouveront et a aqueront. »

160 652 $

C’EST LE MONTANT MOYEN DES RANÇONS PAYÉES AU CANADA, TANDIS QUE L’IA DEVIENT UN OUTIL CLÉ, TANT POUR LES CYBERCRIMINELS

QUE POUR LES DÉFENSEURS, AFIN DE DÉTECTER ET RÉAGIR AUX MENACES.

Selon Alexis Dorais-Joncas, responsable de l’équipe de contre-espionnage chez Proofpoint, l’un des grands défis des organisations ayant à gérer des infrastructures critiques consiste à reconnaître sa vulnérabilité. « Dans bien des organisations publiques, il y a beaucoup de sous-secteurs. Tous n’ont pas le même niveau de maturité en matière de cybersécurité ; certains sont mieux outillés que d’autres. Prenons l’exemple de l’eau potable. Au Québec, l’eau potable est une ressource critique parce qu’essentielle. Pourtant, elle est gérée de façon décentralisée. Les municipalités doivent être conscientes du risque que ça représente. » Certaines infrastructures critiques au Québec sont gérées par le gouvernement, d’autres par des organismes paragouvernementaux ou privés. Il est donc important d’assurer la communication fluide de l’information relative aux meilleures pratiques en matière de cybersécurité. « Aussi, il faut bien identifier tous les actifs organisationnels à surveiller, ne surtout pas en oublier, ce qui malheureusement arrive fréquemment et représente un point d’entrée pour les cybercriminels, explique Alexis Dorais-Joncas. Ce sont autant de vulnérabilités. Un simple identifiant de connexion ou un compte oublié, comme celui d’un utilisateur test qui reste actif, permet d’entrer

dans le système. Ça prend un mécanisme de mise à jour e cace qui saura déceler les failles pour pouvoir les corriger. »

Patrick Naoum abonde dans le même sens : prévention, surveillance et réactivité. « Au-delà de la prévention, il faut bien surveiller tous les systèmes et être prêt à réagir. Il faut préparer un plan de réponse aux incidents, bien documenté et accessible, préférablement en dehors de notre environnement informatique. »

Aussi, le fait que le Canada s’exprime régulièrement sur les politiques étrangères l’expose, selon lui, à des représailles. « Des composantes canadiennes comme l’énergie sont gérées par les provinces. Alors, si un pays veut servir une leçon au Canada, ça pourrait passer par une société comme Hydro-Québec », ajoute Alexis Dorais-Joncas.

Une priorité nationale

Selon Patrick Naoum, toute personne qui développe un système informatique doit prioriser la cybersécurité dès le début du projet. « La cybersécurité est de plus en plus intégrée.

« Au Québec, l’eau potable est une ressource critique parce qu’essentielle. Pourtant, elle est gérée de façon décentralisée. Les municipalités doivent être conscientes du risque que ça représente. »

ALEXIS DORAIS-JONCAS

RESPONSABLE DE L’ÉQUIPE DE CONTRE-ESPIONNAGE CHEZ PROOFPOINT.

On a fait du chemin, mais il reste encore des progrès à faire, note-t-il. Tout système qu’on déploie doit être testé et mis à l’épreuve par un a aquant. Il faut bien comprendre ses vulnérabilités en faisant régulièrement un bilan de son environnement informatisé. »

Pour Alexis Dorais-Joncas, il est vraiment essentiel de simplifier au maximum l’infrastructure organisationnelle, qui sera dès lors plus facile à protéger. « C’est une course sans fin entre a aquants et défenseurs ; les uns et les autres sont de plus en plus e caces grâce aux technologies. Pour accélérer la détection et la réaction aux menaces, l’IA devient un outil incontournable. L’IA est très utilisée par les a aquants, tout comme par les défenseurs. Une organisation ne doit pas essayer de tout faire par elle-même. C’est une tâche colossale. Elle doit faire confiance à des équipes spécialisées qui comprennent ce que font les a aquants en amont. »

Mélanie Larouche, journaliste.

POUR EN SAVOIR PLUS Centre canadien pour la cybersécurité : www.cyber.gc.ca

COVID-19 :

La cybersécurité mise à l’épreuve

Parce que, dans l’urgence d’agir, elle a généré bien des initiatives précipitées, la pandémie de COVID-19 a ouvert des brèches dans la sécurité informatique, en plus d’o rir des occasions en or d’hameçonner de diverses façons des gens et des organisations rendus, dans les circonstances, plus vulnérables.

« Les cybercriminels sont très actifs et profitent des situations extrêmes pour se positionner », souligne Bertrand Milot, président fondateur de Bradley & Rollins, spécialisée dans la cybersécurité.

« La pandémie de COVID-19, avec tous les changements qu’elle a rapidement entraînés, a été

un terreau fertile pour eux. La vigilance des gens était ailleurs. »

De ce fait, la pandémie a été l’occasion pour le Québec de prendre conscience de la désuétude de plusieurs de ses systèmes en matière de cybersécurité et de la de e technologique qu’il accusait.

« Les risques étaient élevés, note Bertrand Milot. La population a cru à tort qu’elle était moins vulnérable du fait qu’elle communique en français.

Le Canada est très ciblé par la cybercriminalité parce qu’il a che une bonne proportion des paiements des rançons demandées. C’est devenu une cible de choix pour les cybercriminels, et le Québec est une porte d’entrée à surveiller de près.

« Le Canada est très ciblé par la cybercriminalité parce qu’il a che une bonne proportion des paiements des rançons demandées. C’est devenu une cible de choix pour les cybercriminels, et le Québec est une porte d’entrée à surveiller de près. »

BERTRAND MILOT, président fondateur de Bradley & Rollins.

Ce sont des opportunistes, ils iront où c’est facile, ils cherchent du volume, de l’argent facile. Lorsque ça se corse, ils changent de victime. »

Bertrand Milot souligne que le virage qu’a amorcé le Québec par la suite en prenant conscience de sa vulnérabilité lui a permis de faire une avancée importante.

« On peut être fiers de ce qu’on a accompli en si peu de temps. On est un pays résilient, qui apprend de ses erreurs. On évolue. La stratégie mise de l’avant fonctionne bien : le Québec a informé le monde entier de sa réelle volonté d’agir. Il fait la démonstration qu’il est en train de développer une culture de cybersécurité. C’est un message fort qu’il envoie aux cybercriminels. L’image est très importante dans ce contexte. »

L’expert en cybersécurité estime que le Québec a emprunté le bon chemin. Certes, il reste encore beaucoup de travail à faire, mais le train est en marche. « Le Québec veut innover, comme en témoignent les di érentes subventions mises à la disposition des industries. On va réussir à intégrer toutes les technologies de pointe pour a eindre nos objectifs. »

ROBOTIQUE DANS LES CHANTIERS

DES PERSPECTIVES PROMETTEUSES POUR LA CONSTRUCTION

Drones et robots terrestres circulent désormais sur certains chantiers de construction au Québec, principalement pour récupérer des images et des données qui servent entre autres à la modélisation 3D. Ils contribuent aussi à réduire les risques en matière de santé et sécurité.

Ivanka Iordanova, professeure au Département de génie de la construction à l’École de technologie supérieure (ÉTS), à Montréal, confirme que l’industrie adopte de plus en plus les nouvelles technologies sur ses chantiers. « La robotisation y a aussi sa place, souligne-t-elle. La numérisation des données de la construction pour la conception, la construction et l’exploitation des bâtiments (qu’on désigne souvent par l’acronyme BIM) facilite l’intégration de la robotisation. On ouvre progressivement la porte à plusieurs innovations numériques. »

Pour Ivanka Iordanova, la robotisation est amorcée, elle poursuit son développement et prendra tranquillement de la maturité. Comme pour toutes les technologies numériques, il est essentiel, selon elle, de bien évaluer son utilité pour éviter le gaspillage de ressources. « C’est toujours la question à se poser : est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Des sommes considérables doivent être investies dans l’acquisition et la maîtrise des robots. Il faut donc qu’ils fassent leurs preuves pour s’assurer d’un bon rendement de l’investissement. »

Drones et robots terrestres mis à contribution

Le drone, ce robot volant muni d’une caméra et d’un système de détection par laser (lidar), permet de surveiller les chantiers et de recueillir des données très utiles. Ces données peuvent être utilisées à di érentes fins, entre autres, pour évaluer la progression des travaux. « Si le site est très grand, on peut utiliser un drone pour obtenir des images et en faire un modèle 3D, note la professeure Ivanka Iordanova. Un robot peut également servir à mesurer et à évaluer des quantités et des volumes. Les robots terrestres, sur quatre roues ou sur chenilles qu’on appelle communément rovers, ou encore les robots sur quatre pa es comme le “chien” Spot, sont aussi très utiles sur les terrains diciles ou dans des environnements hostiles ou dangereux (même sur la Lune). Ils agissent soit selon les instructions données, soit de façon autonome pour accomplir une tâche précise. Étant donné qu’ils sont munis d’un ordinateur embarqué, qu’ils comportent des équipements de relevé de l’existant (caméra, lidar, etc.) et des outils de détection de leur emplacement et de leur mouvement, les robots peuvent éviter des obstacles, calculer la trajectoire optimale et même reconnaître des personnes grâce à l’IA et la reconnaissance d’images. »

Paver la voie au changement

CONSTRUCTION 2.0 EN CHIFFRES

• Le virage numérique en construction perme rait d’augmenter la productivité de 14% à 15 %.

(Source : Étude sur l’état de lieux en matière d’usage des technologies en construction, avril 2021)

• L’IA dans le secteur de la construction perme rait, pour la machinerie mobile, une hausse de la productivité pouvant aller jusqu’à 60 %.

(Source : Étude sur l’état de lieux en matière d’usage des technologies en construction, avril 2021)

L’entrepreneur général Pomerleau a été parmi les premiers à utiliser les robots. « Depuis près de cinq ans, on a recours à la robotisation, principalement pour la capture d’images et de données sur les chantiers, précise Vincent Melanson, gérant de l’innovation R-D et des projets spéciaux chez Pomerleau. La robotisation et l’automatisation n’ont pas pour but de remplacer des travailleuses et des travailleurs, mais bien de leur éviter les tâches répétitives et sans valeur ajoutée. Aussi, les robots rendent les chantiers plus sécuritaires, notamment dans les espaces dangereux, clos ou peu accessibles, dans les milieux où la qualité de l’air n’est pas bonne, ou pour e ectuer des travaux de percement d’ancrage en hauteur, par exemple. »

Les robots perme ent de livrer des résultats rapidement et de me re les bons e orts aux bons endroits, indique Vincent Melanson. « Mais le travail le plus important est tout de même fait par l’humain. Même si le robot est capable de relever une foule d’informations, il faut pouvoir leur donner un sens, et c’est le travail de l’humain. Pour évaluer le degré d’avancement du chantier ou pour détecter des problèmes de sécurité, il faut comprendre et analyser les images. »

Au-delà de la surveillance, de la collecte de données et de la gestion de la sécurité des travailleuses et des travailleurs, les robots peuvent exécuter des tâches fort diversifiées sur les chantiers de construction. « Que ce

« Des sommes considérables doivent être investies dans l’acquisition et la maîtrise des robots. Il faut donc qu’ils fassent leurs preuves pour s’assurer d’un bon rendement de l’investissement.

»

PROFESSEURE AU DÉPARTEMENT DE GÉNIE DE LA CONSTRUCTION À L’ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE (ÉTS)

Préparer les membres à l’ère de la construction robotisée

Selon Ivanka Iordanova, professeure au Département de génie de la construction à l’ÉTS, des formations en robotique appliquée au domaine de la construction devraient bientôt être o ertes. « À ma connaissance, il n’existe pas encore de formation spécialisée, mais il est évident que des qualifications en ce sens sont essentielles, estime-t-elle. Non seulement pour gérer et entretenir ces robots, mais aussi pour pousser la conception de robots de manière qu’ils puissent intervenir à plusieurs niveaux. »

Formation et compétences

Pour l’heure, le milieu de la recherche est très actif en matière de robotisation adaptée à la construction. « On essaie d’agir sur tous les fronts. Dans les laboratoires, il se fait beaucoup de R-D pour rendre les robots utiles et pertinents, utilisables et acceptables. On cherche aussi à définir des normes de sécurité pour l’utilisation de ces robots. »

Des projets sont présentement menés avec des partenaires industriels afin d’établir un premier contact avec l’industrie et favoriser la transmission des connaissances. « Dans le cadre du programme de DESS en BIM et innovations numériques de l’ÉTS, je donne un cours qui traite notamment de l’utilisation de robots pour la fabrication numérique d’éléments de bâtiments afin d’améliorer la productivité et la qualité de réalisation des chantiers. Pour les futures générations d’ingénieurs, cet aspect est essentiel, puisque c’est dans ce e direction qu’on se dirige. »

Ivanka Iordanova insiste sur l’importance de faire preuve d’ouverture d’esprit à l’égard de ces technologies. « Il ne faut surtout pas être méfiants quant à leur utilisation ; ces robots sont conçus pour nous aider à être plus e caces et plus productifs, et pour accroître la sécurité. Nous avons de gros avantages à en tirer. Nous devons apprendre à vivre avec ce e nouvelle réalité, c’est un incontournable ! »

« La robotisation et l’automatisation n’ont pas pour but de remplacer des travailleuses et des travailleurs, mais bien de leur éviter les tâches répétitives et sans valeur ajoutée. »

VINCENT MELANSON

GÉRANT DE L’INNOVATION ET DES PROJETS SPÉCIAUX CHEZ POMERLEAU

soit pour créer des objets par l’impression 3D, ou encore pour faire des travaux de maçonnerie ou de peinture, les robots peuvent devenir très utiles pour réaliser des tâches répétitives nécessitant peu de pensée créative, explique Ivanka Iordanova. On leur donne un modèle numérique à suivre avec tous les paramètres nécessaires, et ils vont réaliser le travail. Certains robots font aussi des tâches plus di ciles, comme la démolition ou le tri de matériaux pour le recyclage. »

Défis et potentiel des robots

Rendre le robot plus acceptable sur les chantiers par les diverses intervenantes et divers intervenants, s’assurer que son contrôle est simple et bien évaluer sa pertinence, voilà l’essentiel des défis à relever par les entreprises du milieu, selon Ivanka Iordanova et Vincent Melanson. « L’adoption des nouvelles technologies par les entreprises de construction est encore très inégale au Québec, observe la professeure Iordanova. Elles suscitent l’a ention et l’intérêt, mais la majorité des entreprises est encore méfiante. Par rapport à tout le potentiel de la robotique en construction, nous n’en sommes qu’au début, mais il n’y a pas de retour en arrière possible. »

Mélanie Larouche, journaliste.

Parcours singuliers

SORTIR DES SENTIERS BATTUS

En apparence, certains membres de l’Ordre semblent avoir embrassé une autre profession après quelques années à fréquenter l’ingénierie.

Pourtant, ce milieu appartient toujours à leur vie professionnelle, mais sous une autre forme.

Pendant des années, ces personnes de la communauté de l’Ordre ont exercé leur profession dans les mines, en santé et sécurité dans une usine ou dans la production en serre. Puis un jour, l’occasion s’est présentée de prendre un chemin di érent en se lançant dans une nouvelle carrière. Une façon pour ces professionnelles et professionnels de conjuguer leurs di érentes expériences.

DE L’INGÉNIERIE À LA FORMATION

Chantal Guédéhoussou, ing. Ne jamais cesser d’apprendre.

Après presque deux décennies à travailler en génie, ce e ingénieure a reçu un beau cadeau à l’aube de ses 40 ans, celui de prendre son envol comme consultante et formatrice.

Fille d’ingénieur, Chantal Guédéhoussou a volontiers embrassé ce e profession après sa formation en génie chimique à l’Université McGill. Rapidement, les postes dans les entreprises de procédés de revalorisation des déchets s’enchaînent sur son CV. Puis, un premier virage professionnel s’amorce quand elle devient, en 2011, responsable de la santé, sécurité et de l’environnement en usine. S’ajoutent bientôt à ses responsabilités les volets travaux et maintenance dans un centre de distribution. Elle donne de la formation aux employées et employés ainsi qu’ aux entrepreneuses et entrepreneurs externes, rédige des demandes de permis, des audits, des rapports d’accidents. Arrive alors son second congé de maternité en 2022. Et lui vient la proposition de devenir formatrice pour le Centre d’excellence en matières dangereuses d’Hydro-Québec. « J’ai saisi ce e occasion, plus conforme à mes nouveaux besoins. Je pouvais toujours transme re

Le génie n’est jamais bien loin en e et, de leur carrière actuelle. Les connaissances scientifiques, les compétences techniques, les méthodes de gestion du travail acquises au fil des ans font partie du quotidien de celles et ceux qui donnent de la formation, écrivent un scénario, protègent l’environnement ou guident des clients dans l’administration fiscale. Riches de ce double bagage, ces personnes passionnées par leur travail restent fièrement membres de l’Ordre.

mes connaissances, en utilisant mon expertise dans un contexte di érent. »

Chantal Guédéhoussou forme maintenant le personnel d’Hydro-Québec qui utilise des matières dangereuses au travail ; ses formations portent sur les propriétés des matières dangereuses et surtout sur les risques auxquels on s’expose en les manipulant. Sa capacité d’apprendre et ses connaissances en chimie lui ont bien servi au moment de se préparer à ses nouvelles fonctions. Sans compter que son expérience de cadre-gestionnaire l’a conscientisée aux défis et aux contraintes vécues par les travailleuses et les travailleurs sur le terrain. Passionnée par son métier, la formatrice se considère aujourd’hui comme une ingénieure de plein droit qui a pris un autre chemin. Tout simplement.

« J’ai saisi ce e occasion, plus conforme à mes nouveaux besoins. Je pouvais toujours transme re mes connaissances, en utilisant mon expertise dans un contexte di érent. »

CHANTAL GUÉDÉHOUSSOU, ING.

UN GÉNIE CRÉATIF

Jean-François Laliberté, ing. Bandes dessinées et génie, un mariage surprenant.

Combats de gladiateurs, mythologie viking, défense de multiples planètes, Jean-François Laliberté, ing., met son imagination au service de scénarios de bandes dessinées.

Depuis 2018, l’ingénieur-écrivain enchaîne les albums pour jeunes, qu’il s’agisse de la série de science-fiction U-Merlin, de Sire Dodoom en fantastique, ou des Élus Eljun, un manga québécois. « Pour moi, me re les morceaux à la bonne place pour bien faire avancer une histoire n’est pas si éloigné de l’amélioration des processus en génie, remarque l’auteur. J’utilise aussi au quotidien la gestion de projets pour assurer le suivi des di érentes étapes de mes BD. »

Di cile de séparer l’écriture du génie chez cet auteur hors norme, titulaire à la fois d’un baccalauréat en études li éraires de l’Université du Québec à Montréal et d’un autre en génie des opérations et de la logistique de l’École de technologie supérieure. Épris d’optimisation et d’amélioration des processus, l’ingénieur en génie industriel a travaillé en e cacité

énergétique pour la production en serre, puis en santé et sécurité pour l’Institut de technologie de Montréal. Des emplois satisfaisants, mais qui ne comblent pas sa soif d’écriture, à laquelle il consacre une journée par semaine. Le déclic a lieu au cours de son deuxième congé parental. Au fond, pourquoi ne pas se consacrer à 100 % à son amour des histoires racontées en bandes dessinées ? Depuis, les projets se succèdent, y compris celui d’une BD annuelle de vulgarisation scientifique pour les finissantes et les finissants de l’Université de Montréal de maîtrise et de doctorat, une réalisation qui conjugue ses deux passions, pour les histoires et pour les sciences.

« Pour moi, me re les morceaux à la bonne place pour bien faire avancer une histoire n’est pas si éloigné de l’amélioration des processus en génie. »

JEAN-FRANÇOIS LALIBERTÉ, ING.

DROIT AU GÉNIE

« Lorsque je négocie un contrat ou gère un litige, mon bagage en génie m’aide à mieux comprendre l’aspect technique du dossier. Cela facilite certaines négociations. »

ME YVES BARIBEAULT, ING., MBA

Me Yves Baribeault, ing., MBA, un pied dans chaque monde.

À la fois ingénieur et avocat, Yves Baribeault navigue avec aisance entre les deux univers pour mieux protéger l’environnement.

UNE FISCALISTE DE GÉNIE

Johanne Voyer, ing. La fiscalité au service du secteur minier.

Fille d’un producteur de granit, Johanne Voyer fut l’une des premières ingénieures des mines ; elle guide maintenant des entreprises du secteur en quête d’informations fiscales.

Pendant 20 ans, ce e ingénieure des mines diplômée en 1987 de l’Université Laval a travaillé avec bonheur dans des mines souterraines et à ciel ouvert. Souvent seule femme dans un monde d’hommes, elle a évolué dans sa profession au gré des technologies, utilisant par exemple, au début, des plans dessinés à la main, puis en se servant des premières versions du logiciel Excel et enfin les outils 3D d’aujourd’hui. Il y a presque deux décennies, elle a été embauchée par l’équipe fiscalité du cabinet Deloi e pour accompagner des entreprises minières, des sous-traitants et des fournisseurs. Directrice principale dans l’équipe d’incitatifs fiscaux et non fiscaux, elle constitue une interlocutrice de choix pour les compagnies de ce domaine. « Comme ingénieure des mines, je possède déjà les informations techniques sur divers

«

Les personnes intervenant dans certains dossiers avec le chef des a aires juridiques et secrétaire d’Innergex se posent parfois des questions. Comment un avocat peut-il comprendre aussi bien l’aspect technique de certains litiges ? Normal, les procédés et processus de fabrication ont peu de secrets pour celui qui a obtenu un baccalauréat en génie chimique à l’Université de Sherbrooke en 1986. Goût pour le travail manuel, pour les jeux de logique, pour la science, tout poussait le jeune Yves vers l’ingénierie depuis la tendre enfance. Jusqu’à ce que l’un de ses professeurs en troisième année de génie mentionne l’absence d’ingénieures et d’ingénieurs ayant des connaissances juridiques dans le domaine de l’environnement. Ce message va droit au cœur du jeune homme. Au point qu’il enchaîne un deuxième baccalauréat, ce e

aspects miniers, comme le forage, le dynamitage, le traitement du minerai, indique la sexagénaire. Cela facilite les discussions avec le client, et je peux donc directement plonger dans le vif du sujet lié à la fiscalité. » Une fois la réalité du terrain bien maîtrisée, elle veille ensuite à dénicher les meilleures aides fiscales possible. Très au fait de l’évolution technologique du secteur, Johanne Voyer fait bénéficier sa clientèle de ses connaissances. Heureuse comme un poisson dans l’eau dans ce milieu, elle adore pouvoir exercer l’ingénierie de façon di érente au gré des contrats.

Comme ingénieure des mines, je possède déjà les informations techniques sur divers aspects miniers, […] je peux donc directement plonger dans le vif du sujet lié à la fiscalité. »

JOHANNE VOYER, ING.

fois en droit, pour finalement terminer son barreau en 1991. Après quelques années dans un cabinet en droit du travail et en litige, voici l’avocat enfin dans son élément en intégrant Air Liquide. Là, il travaille sur des projets de l’entreprise qui contribuent à la sauvegarde de l’environnement.

Une quinzaine d’années plus tard, il entre chez Innergex, une entreprise axée exclusivement sur l’énergie renouvelable, qui touche aussi bien l’éolien que le solaire, ou l’hydro-électricité au fil de l’eau. « Lorsque je négocie un contrat ou gère un litige, mon bagage en génie m’aide à mieux comprendre l’aspect technique du dossier, confie Yves Baribeault. Cela facilite certaines négociations. » À 60 ans, l’avocat-ingénieur espère bien continuer à passer avec bonheur d’un monde à l’autre.

DU BLOC OPÉRATOIRE A L’INNOVATION MARITIME

Sébastien Duque e, CPI, MD

De

la médecine au génie : un rêve d’enfance réalisé.

Médecin engagé et passionné de génie, Sébastien Duque e, CPI, MD, se réinvente pour un avenir plus vert.

Il su t parfois de disposer d’un excellent dossier scolaire pour emprunter une direction d’études di érente de sa passion d’origine. C’est ce qui est arrivé à Sébastien Duque e. Ses très bonnes notes au cégep l’ont orienté vers une profession médicale a rayante pour quelqu’un désireux d’aider ses semblables. Néanmoins, son intérêt pour le génie ne s’est jamais éteint. Certains rêves d’enfance me ent du temps à s’épanouir. Très engagé auprès de ses patientes et patients à la salle d’opération et aux soins intensifs de l’hôpital de Sainte-Anne-des-Monts, ce médecin anesthésiste a choisi le génie à l’aube de la cinquantaine.

Sébastien Duque e n’a jamais oublié son intérêt pour la profession d’ingénieur, lui qui avait choisi la médecine pour prendre soin des gens. Une fois ses enfants élevés, il a donc plongé dans sa passion de jeunesse.

À 45 ans, le jeune médecin reprend le chemin des études à l’Université du Québec à Rimouski.

Direction : le génie électrique, un choix qui s’impose tout naturellement pour celui qui mise sur l’électrification pour a eindre la décarbonation. « Le génie me permet d’utiliser ma créativité et mon imagination, ce que je ne pouvais pas faire comme anesthésiste parce qu’il faut absolument avoir recours à des protocoles connus », raconte le candidat à la profession d’ingénieur (CPI).

Après une spécialisation à l’Institut en génie de l’énergie électrique à Polytechnique Montréal, le nouveau diplômé devient en mai 2023 professionnel en recherche et développement chez Innovation maritime, à Rimouski, un centre de recherche qui élabore des solutions pour les entreprises du secteur maritime.

Là, Sébastien Duque e dispose de tous les outils pour réduire la pollution maritime. Il travaille par exemple sur l’utilisation de panneaux solaires sur les cargos, ou sur le recours à des systèmes d’alimentation et de recharge à quai. Et il nourrit d’autres projets : « J’espère poursuivre ma carrière en génie le plus longtemps possible, en intégrant peut-être un jour la dimension biomédicale. »

« Le génie me permet d’utiliser ma créativité et mon imagination, ce que je ne pouvais pas faire comme anesthésiste parce qu’il

faut absolument avoir recours à des protocoles connus »

SÉBASTIEN

DUQUETTE, CPI, MD

Pascale Guéricolas, journaliste.

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DÈS LE 16 JANVIER 2025

MENTORAT INVERSÉ

BÂTIR DES PONTS GENERATIONNELS EN GENIE

Le mentorat inversé propose de me re à profit les connaissances toutes fraîches et actuelles des plus jeunes auprès des personnes plus expérimentées, ces dernières y voyant une belle façon de me re à jour leurs connaissances et de tisser des liens enrichissants.

Le mentorat inversé favorise l’apprentissage mutuel, le partage de connaissances et d’expériences ainsi que l’épanouissement d’une culture d’entreprise ouverte et dynamique.

Jumelé au mentorat traditionnel, le mentorat inversé contribue à enrichir l’organisation et représente une stratégie RH particulièrement a rayante et mobilisatrice.

« Le mentorat existe depuis toujours, mais ce n’est que depuis quelques décennies que ce e pratique a un nom, explique Marie-Ève Roberge, CPA, présidente de Mentorat Québec. Avant, le mentorat était plutôt informel. En général, la relation s’établit entre deux individus,

mais le mentorat de groupe ou d’équipe tend à se répandre. » Marie-Ève Roberge souligne que le mentorat est gratuit, volontaire et confidentiel. « Traditionnellement, la personne d’expérience investit son temps pour transme re son bagage à la personne mentorée. La mentore ou le mentor y trouve souvent une satisfaction personnelle tandis que sa protégée ou son protégé gagne en expérience. Pour le mentorat inversé, on renverse simplement le concept : la personne plus jeune devient mentore au profit de celle qui exerce sa profession depuis longtemps. »

« Pour le mentorat inversé, on renverse simplement le concept : la personne plus jeune devient mentore au profit de celle qui exerce sa profession depuis longtemps. »

MARIE-ÈVE

Le mentorat : une tendance à la hausse

Selon l’étude publiée par l’Ordre des ingénieurs du Québec en novembre 2023, Projections sur la maind’œuvre en génie, horizon 2033, les besoins en main-d’œuvre, aiguillonnés par la croissance économique, devraient grimper de 40 % dans la prochaine décennie, principalement en génie informatique, mais aussi en génie chimique et en génie aérospatial. Parmi les tendances lourdes qui façonneront la profession, notons l’automatisation et la robotisation, la cybersécurité, l’intelligence artificielle et la numérisation, de même que la transition énergétique. De ce fait, on peut présumer que les personnes diplômées dans ces domaines seront fortement sollicitées par les industries concernées pour faire du mentorat inversé.

« Le mentorat en général, dans sa formule traditionnelle comme dans sa formule inversée, permet de bâtir des relations constructives et de doter l’organisation d’un précieux outil de croissance. »

ROBERT

RAYMOND, ING., DIRECTEUR TECHNIQUE CHEZ GHD, LAURÉAT DU PRIX

HONORIS GENIUS MENTORAT 2024 DE L’ORDRE DES INGÉNIEURS DU QUÉBEC

LES DIFFÉRENTES

FORMES DE MENTORAT

• Informel

• Formel

• Inversé

• Virtuel

• En groupe

• Entre collègues

• Speed mentoring

Source : Mentorat Québec

La familiarisation avec les nouvelles technologies et l’innovation est souvent la motivation première du mentorat inversé. « Il est plus facile pour les jeunes de transme re l’ABC d’une culture dans laquelle ils ont grandi, notet-elle. Parallèlement, pareille pratique leur permet d’accroître leur confiance et leur leadership. Les deux personnes impliquées dans la relation grandissent, et pas seulement sur le plan professionnel. Le mentorat, quelle que soit sa forme, est un puissant levier. »

Un outil de croissance

« Le mentorat en général, dans sa formule traditionnelle comme dans sa formule inversée, permet de bâtir des relations constructives et de

Se former au mentorat

Pour favoriser la qualité et la longévité des relations ainsi que l’a einte des objectifs de toutes les parties concernées, Mentorat Québec o re des services d’initiation.

« Nous soutenons les organisations dans leur volonté de me re en place une culture mentorale, souligne MarieÈve Roberge. Le mentorat formel ou informel doit être reconnu et cadrer dans la culture de l’entreprise. On parle ici d’un processus 100 % humain ; on doit y me re le temps nécessaire. Ça prend généralement entre 12 et 18 mois pour déployer le programme et l’adapter aux besoins des individus et de l’organisation. À cet égard, il est important de nommer un responsable. Ensuite, il faut recruter, puis former les mentors et les mentorés afin qu’ils comprennent leurs rôles et responsabilités. »

Mentorat Québec utilise depuis peu la plateforme virtuelle de Mentor City dans le cadre de son parcours en mentorat inclusif. Cet outil permet au gestionnaire de suivre la progression du mentoré, son cheminement et son potentiel. « En ingénierie, le mentorat est très prisé pour accueillir les nouvelles ressources, transme re les connaissances et aider à mieux vivre les transitions organisationnelles, personnelles et culturelles. »

doter l’organisation d’un précieux outil de croissance », estime Robert Raymond, ing., directeur technique chez GHD. L’ingénieur, mentor d’expérience dans le domaine traditionnel du béton est lauréat du prix Honoris Genius — Mentorat 2024 de l’Ordre des ingénieurs du Québec. Les ingénieures et ingénieurs, qui reconnaissent sa vaste expérience et ses grandes aptitudes relationnelles, le consultent souvent sur des questions touchant l’interprétation du Code de déontologie de l’ingénieur, pour des conseils techniques ou pour son expertise en génie des matériaux. « Les plus jeunes savent à quelle porte frapper, souligne-t-il en riant. En même temps, je bénéficie moi aussi de leur contribution par le mentorat inversé. Dans le domaine du béton, même s’il s’agit d’un matériau noble qui existe depuis fort longtemps, on est encore en train d’apprendre à maîtriser et à connaître ses comportements. Entre autres, les investigations perme ent de savoir ce qui a causé des dommages. Les jeunes ingénieures et ingénieurs qui sortent de l’université sont au fait des plus récentes recherches. Il est fort intéressant de pouvoir confronter les méthodes traditionnelles et les nouvelles avancées technologiques. »

Un profil particulier

Ne s’improvise pas mentor qui veut. « Le mentor doit savoir écouter pour comprendre les besoins de l’autre, insiste Robert Raymond. Je crois qu’on ne choisit pas d’être mentor  ; ça vient avec un profil particulier, c’est dans la nature de la personne. » Entraîneur de tir à l’arc, Robert Raymond a été un athlète de calibre national. « J’aime partager mes connaissances de manière à faire progresser les individus, qu’ils soient athlètes ou ingénieurs. C’est un investissement personnel très valorisant. On contribue ainsi à former la relève. Les jeunes sont l’avenir de la société. On les aide à réaliser leur mission. »

Mélanie Larouche, journaliste.

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L’INNOVATION QUÉBÉCOISE QUI REDÉFINIT LE SKI

L’entreprise québécoise Ferreol

Technologies a développé un nouvel alliage d’aluminium-scandium, le ScaliumMD, qui repousse les limites de la résistance et de la durabilité. Gros plan sur ce e innovation qui promet de révolutionner l’industrie manufacturière du ski, au Québec et ailleurs.

Ferreol Technologies est née de l’ambition des trois fondateurs de Ferreol Skis, une entreprise qu’ils avaient créée pour fabriquer des skis alpins plus performants et plus écoresponsables. En cherchant des solutions aux défis techniques et en voulant parfaire leur vision, les jeunes entrepreneurs Félix Lapointe, ing., Jonathan Audet, CPI, et Étienne Boucher, en sont venus à un constat : il leur fallait un matériau innovant.

Ils ont alors lancé Ferreol Technologies afin de se consacrer à la recherche et au développement d’un nouvel alliage destiné à la confection de skis. Ce e quête du matériau idéal les a conduits à la création du ScaliumMD, un alliage fait d’aluminium et de scandium.

PRIX DE L’ORDRE

En 2022, Jonathan Audet, CPI, recevait un Honoris Genius dans la catégorie Entrepreneuriat.

Pourquoi le scandium ?

Le scandium est un métal rare reconnu pour sa capacité à améliorer les propriétés de l’aluminium. Au Québec, le scandium est produit par Rio Tinto Fer et Titane, à son usine de Sorel-Tracy. Il s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire, puisqu’il est issu de la revalorisation de résidus miniers 1

La création d’un alliage d’aluminiumscandium répondait donc parfaitement aux objectifs de Ferreol Skis : trouver un matériau qui optimiserait les performances de ses skis, en plus de réduire l’empreinte environnementale de l’entreprise.

Les propriétés épatantes du ScaliumMD

C’est après beaucoup de recherche et développement en collaboration avec des partenaires que Ferreol Technologies est parvenue à la rece e parfaite, celle d’un alliage d’aluminium parmi les plus résistants. En e et, le ScaliumMD se distingue par ses propriétés mécaniques extrêmement élevées : il o re une limite élastique pouvant dépasser 725 MPa, tout en conservant une bonne ductilité.

« Rapidement, nous avons su que le ScaliumMD avait un potentiel qui allait bien au-delà de nos propres besoins. »
FÉLIX LAPOINTE, ING.

COFONDATEUR ET CHEF DE LA DIRECTION, FERREOL TECHNOLOGIES

« Normalement, un matériau dont la limite élastique est très haute a une ductilité plus basse. Or la ductilité du ScaliumMD est intéressante malgré sa limite élastique élevée », explique Félix Lapointe, cofondateur et chef de la direction de Ferreol Technologies. Ces caractéristiques font du ScaliumMD un alliage idéal dans les conditions rigoureuses des pentes enneigées : à la fois robuste et flexible, il résiste à des forces considérables sans se déformer ou se briser. Ses propriétés réduisent également la quantité de matière nécessaire pour obtenir la réponse sur neige souhaitée, ce qui se traduit par un équipement plus léger.

Pour les fabricants de skis alpins, le ScaliumMD ouvre la porte à de nouvelles possibilités de design jusqu’alors impossibles à explorer avec les matériaux actuellement o erts sur le marché.

Au-delà des pistes de ski

Matériau de choix pour la fabrication de skis haute performance, le ScaliumMD s’annonce aussi très prome eur pour d’autres applications où la résistance, le poids et la réduction de l’empreinte écologique sont des enjeux de taille. « Rapidement, nous avons su que le ScaliumMD avait un potentiel qui allait bien au-delà de nos propres besoins, souligne Félix Lapointe. On peut e ectivement penser à d’autres secteurs de l’industrie sportive qui fabriquent des équipements exposés à de très fortes contraintes, tout en devant être le plus légers possible. Mais d’autres industries pourraient aussi s’intéresser à ce nouvel alliage pour me re au point des produits moins lourds. Comme le ScaliumMD est un alliage d’aluminium extrêmement résistant, il sera possible de concevoir des pièces plus légères, et donc de réduire l’empreinte environnementale des produits. »

L’utilisation du ScaliumMD pourrait en outre être envisagée dans des secteurs de pointe tels que l’aérospatiale et l’aéronautique,

LE PARCOURS

Les trois fondateurs de Ferreol Technologies, Jonathan Audet, CPI, Félix Lapointe, ing., et Étienne Boucher.

ce qui ouvrira la voie à de nouvelles possibilités industrielles.

Unis par une passion commune pour le ski alpin, Félix Lapointe, ing., Jonathan Audet, CPI, et Étienne Boucher, ont fondé Ferreol Skis en 2019 alors qu’ils étaient encore étudiants en génie mécanique à l’Université Laval. Depuis, ils ont commercialisé cinq modèles de skis alpins haute performance écoresponsables, aujourd’hui vendus dans tout le Canada. Référence

Vers une commercialisation internationale

Le ScaliumMD ne sera pas réservé à l’usage exclusif de Ferreol Skis. En e et, l’entreprise a déjà prévu le commercialiser auprès de fabricants de skis à l’international. D’autres acteurs de l’industrie auront ainsi accès à ses propriétés inédites.

En 2023, Ferreol Technologies a d’ailleurs déposé une demande de brevet international afin de protéger son innovation, poursuivant ainsi son ambition de transformer l’industrie mondiale du ski et, plus encore, de proposer des solutions durables et performantes.

Par Aurélie Ponton, journaliste.

1. www.riotinto.com/fr-ca/can/products/ scandium

Philippe Gosselin, CPI, expert en mécanique du ski, tient un morceau de ScaliumMD dans l’atelier de Ferreol Skis.

Chronique financière

Le REER :

payer moins d’impôt aujourd’hui… et plus tard

Comme au Canada le taux d’imposition est progressif, cotiser à un régime d’épargne-retraite (REER) est un bon moyen de réduire son revenu imposable pendant sa vie active (revenus plus élevés, donc taux d’imposition plus élevé) et payer de l’impôt seulement au moment de retirer ces sommes, généralement à la retraite (donc taux d’imposition moins élevé).

Chaque année, vous avez le droit de cotiser jusqu’à 18 % de votre revenu au titre de REER. Si vous n’avez pas utilisé tous vos droits de cotisation, ils s’accumulent. Vous pourriez donc réduire votre revenu imposable et profiter d’économies d’impôt encore plus substantielles. Avec de tels avantages fiscaux, il est même parfois souhaitable d’emprunter pour maximiser sa cotisation REER, grâce à un prêt REER. Vous pouvez cotiser à un REER toute l’année fiscale précédente, ou dans les 60 premiers jours de l’année en cours afin que la cotisation soit admissible.

Voici quatre cas concrets :

Philippe, 25 ans, commis-comptable, a un revenu annuel de 35 000 $ et paie 6 287 $ d’impôt. Philippe a réussi à mettre de côté 18 % de son salaire annuel (6 300 $) afin de cotiser pour la première fois à son REER. Après déduction REER, il a 4 490 $ d’impôt à payer, donc 1 797 $ d’économies d’impôt grâce au REER.

Sophia, 23 ans, designer graphique, a un revenu annuel de 35 000 $ et paie 6 287 $ d’impôt. Sophia rêve de voyages et est parvenue à épargner 1 000 $ cette année pour cotiser à un REER. Après déduction REER,

elle a 6 001 $ d’impôt à payer, donc 286 $ d’économies d’impôt grâce au REER.

Christophe, 34 ans, facteur, a un revenu annuel de 46 000 $ et paie 9 727 $ d’impôt. Chaque semaine, Christophe verse automatiquement 75 $ dans son REER, pour une cotisation annuelle de 3 900 $. Après déduction REER, il a 8 354 $ d’impôt à payer, donc 1 289 $ d’économies d’impôt grâce au REER.

Gaëlle, 32 ans, ingénieure, a un revenu annuel de 75 000 $ et paie 20 491 $ d’impôt. Gaëlle a décroché un poste avec un salaire plus élevé. Pour réduire le montant d’impôt à payer, elle a pris un prêt REER de 20 000 $, remboursable sur un an, comme elle avait encore des droits de cotisation au titre de REER non utilisés. Elle utilisera le montant d’impôt économisé pour rembourser une partie de son prêt, et répartir le solde restant en versements mensuels. Après déduction REER, elle a 13 067 $ d’impôt à payer, ce qui fait 7 424 $ d’économies d’impôt grâce au REER.

Si, pour vous, la retraite semble bien loin, n’oubliez pas que le REER peut aussi vous permettre d’acheter le plus gros actif que vous posséderez dans votre vie : une maison. En effet, le régime d’accession à la propriété (RAP) vous permet de puiser jusqu’à 60 000 $ de votre REER, et ce, sans pénalités fiscales. Vous préférez retourner aux études ? Avec le régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP), vous pourriez retirer de votre REER jusqu’à un maximum de 20 000 $ pour financer votre nouveau diplôme ! Pour mieux gérer vos finances personnelles, inscrivez-vous à l’infolettre Banque Nationale.

Découvrez l’offre de la Banque Nationale pour les ingénieurs à bnc.ca/ingenieur

financier ou, le cas échéant, tout professionnel (comptable, fiscaliste, avocat, etc.).

Nouvelle cohorte de membres

PERMIS DÉLIVRÉS PAR LE

COMITÉ

D

ADMISSION

À L ’ EXERCICE DE L ’ ORDRE DES INGÉNIEURS DU QUÉBEC

du 11 juin au 6 septembre 2024

L’Ordre célèbre l’arrivée de 140 nouvelles ingénieures et de 535 nouveaux ingénieurs au sein de la profession. Nous leur souhaitons une carrière exceptionnelle, à la hauteur de leurs aspirations audacieuses.

- Abdel Baghy, Sihem

- Abedini, Araz

- Abou El Hosn, Ghazi

- Abou-Hable, Gaelle

- Abou-Khalil, Nassim

- Acuna De Los Reyes, Omar Jose

- Agalakov, Pioter

- Ahmed Eldars, Amr

- Aidara, Ibrahim Ahmed

- Akki, Hicham

- Al Assaad, Omar

- Alexandre-Tétreault, Mathieu

- Aligholi-Mayelzadeh, Behrouz

- Alkhlaf, Amid

- Allard, William

- Alsalama, Soubhi

- Aminifar, Reza

- Amiri, Zennira

- André Zeggoud, Khadija

- Anglehart-Nunes, Jessy

- Anouar, Salma

- Aoun, Alain

- Arab, Naima

- Archambault, Massaki

- Arias Ramirez, John Sebastian

- Arsa, Christophe

- Aslam, Rehan

- Assi, Ibrahim

- Atsikpo, Ko Agbonyito

- Audet, William

- Augé, Vincent

- Autret, Benjamin

- Awoussi, Sam-David

- Azangueu, Paulin Aimé

- Bacchus, Elian

- Bachelard, Etienne

- Bachir, Sami-Ayad

- Bagdasarian, Alexa

- Baharlou, Mohammadreza

- Baker, Mitchel Sco

- Balassa, Jordan

- Balp, Nicolas

- Bambara, James

- Barbeau, Eliane

- Basmagi, Eli

- Bastani Nejad, Kourosh

- Beaude e, Frédéric

- Beaulac, Arnaud

- Beaulieu, Alexandre

- Beaulieu, Pierre-Luc

- Beaumont, Florence

- Bégin-Gagnon, Élodie

- Bégin-Simard, Étienne

- Belahbib, Khaled

- Bélanger-Drouin, Adam

- Béliveau, Louis-Philip

- Belkhiat, El Mustapha

- Bell, Ma hew George

- Bellemare, Loic

- Belzile, Antoine

- Belzile, Antony

- Ben Salem, Fahd

- Benbrek, Farid

- Benchimol, Asher Amos

- Bene, Mélanie

- Bensalem, Allaoua

- Béraud, Thomas

- Berchtikou, Aziz

- Bergeron, Laura

- Bernier, Mathieu

- Bernier Côté, Kéven

- Bernier-Nguyen, Justin

- Bernou, Said

- Berrezoug, Ahmed

- Bezafy, Fernandez

- Bigot, Lilian

- Bine e, Francis

- Birouk, Asmae

- Bisson, Benoit

- Blain, Olivier

- Blais, Antoine

- Blais-Dufour, Geanne

- Blanchard, Vincent

- Blanche e, Philippe

- Blanco Canela, Francisco Javier

- Bleiker, David Ernest

- Boirot, Louis

- Bolduc, Martin

- Boli, Gotrebidjelibienvenu

- Bonneau, Marie-Pier

- Borne, Tommy

- Borthayre, Jean-Baptiste

- Bouaoud, Smain

- Bouchard, Marc-Olivier

- Bouchard, Patrick

- Bouchard-Royer, Christopher

- Boucher, Nicolas

- Boucher, Philippe

- Boucley, Sebastien

- Boudreau, Julien

- Bouillon, Pierre-Luc

- Boukabous, Youssef

- Bouladjine, Amal

- Boulahia, Mohamed

- Boulerice, Samuel

- Bourget, Marie-Hélène

- Bourque, Laurence

- Bousquet, Nicolas

- Bre e, Emmanuelle

- Brichni, Karim

- Brodeur, Maxime

- Brouillard-Tejeda, David

- Brunelle, Maxime

- Brunelle-Jestin, Sébastien

- Buissieres, Melanie

- Bureau-Lapointe, Julien

- Butovsky, Mathieu

- Cachia, Gilles

- Camara, Abdoulaye

- Cano Jimenez, Juan Pablo

- Cap, Julian

- Caron, Catherine

- Caron, Francois

- Caron, Guillaume

- Carpentier, Francis

- Carpentier, Samuel

- Casgrain, David

- Cassar Harvey, Nicolas

- Centa, Marco

- Chacrone, Marwan

- Chafi, Mohamed

- Champagne, Jérémy

- Chan Kao Chung, Arnold

- CharbonneauGenest, Marie

- Charest, William

- Chare e, Pierre-Alexandre

- Charlebois, Hugo

- Charry, Maya

- Chartier, Anthony

- Chartrand, David

- Chauve e, Jean-François

- Chénard, Charles-Olivier

- Chérubin, Sarah

- Chevanel, Bobby

- Chevrolat, Laura-Alexie

- Ciconi, André

- Cirera, Geneviève

- Clouet, Léo

- Cobut, Aline

- Comfort, George Allen

- Consuegra

Hernandez, Ismael José

- Contreras Ruiz, Aura Maria

- Corado Henriquez, Melvin Alexander

- Corcoran, Michael James

- Cormier, Denis

- Cormier, Théo

- Côté, Antoine

- Côté, Thomas

- Coulombe, Audrey

- Courchesne, Clovis

- Crompton, Hannah

- Croteau, Myriam

- Crotet, Julie

- D'amico, Jeremy Brandon

- D’amours-Blanchet, Alexis

- Da Cruz, Anita

- Daigle, Samuel

- Dallahi, Abdelhadi

- Dankhara, Milankumar

- Daou, Lourdess

- Darling, George

- De Andrade Cesar, Barbara

- Deblois, Valérie

- Dechamps, Samuel

- Delabos, Pierre

- Delaeter, Hippolyte

- Demers, Guillaume

- Demers, Jean-Philippe

- Demers, Tristan

- Demers-Forgues, Alexandre

- Deneault, Jonathan

- Denyo, Sewonu Kwame

- Deol, Jasraj Singh

- Desgagné, Jérôme

- Deslauriers, Francois

- Diaby, Cheick

Hamed Daoud

- Diallo, Alpha Oumar

- Dickson, Julien

- Doghri, Mouna

- Doiron, Olivier

- Doison-Depreux, Yohan

- Dol, Mathilde

- Dompierre, Mikael

- Dongmo Gnetedem, Hippolyte

- Doré, Cindy

- Doucet, Jean-Dominik

- Doukali, Sifeddine

- Dozois, David

- Dragon, Marc-Andre

- Dubé, Florent

- Dubé, François

- Dubé, Jacob

- Dubreuil, Etienne

- Dubuc, Jonathan

- Dubuisson, Félix

- Ducasse, Guillaume

- Dulac, Adrien

- Dumais, Carina

- Dumargue, Clément

- Dumont, Félix

- Dupéré-Larouche, Alexandra

- Dupont, Samuel

- Dupuis, Devin

- DuranleauHendrickx, Louis

- Duval Gagné, Sébastien

- Ecuvillon, Mathieu

- El Amri, Amor

- El Geitani Nehme, Toni

- El Hachem, Maher

- El Khechai, Nicolas

- El Murr, Karl

- El-Rachdi, Mohammed

- Elbeggo, Dania

- Elkhodary, Mahmoud

- Elysee, Leince Remson

- Endrawis, Jason

- Eskandari, Shahin

- Esmaeili Marzdashti, Sareh

- E aleb, Fatima

- Evouna Meboe, Yves

- Faour, Hassan

- Faubert-Machabée, Charles

- Fauchet, Elvire

- Favali, Quentin

- Fazni, Nour-Eddine

- Fenster, Richard

- Fernandes De Amaral Filho, Noel

- Fernandez, Renaud

- Filali, Mohamed

- Fillion, Martin-Pierre

- Fillion, Xavier

- Filteau, Benjamin

- Fiorilli, Alexia

- Fiset, Maxime

- Fleury, Marcolivier

- Flynn, Liam-Thomas

- Forero Gaona, John Harry

- Forget, Ma hieu

- Fortin, Marc-André

- Fortin, Pier-Luc

- Fortin, Simon

- Fortin, Thomas

- Fortin-Boily, Brent

- Fournier, Guy-Samuel

- Fournier, Julie e

- Fournier, Maxime

- Fréche e, Jessie

- Fréche e, Martin

- Gaboury, Vincent

- Gadoury, Katrine

- Gaga, Adil

- Gagné, Hugo-Pierre

- Gagnon, Catherine

- Gagnon, Darrell

- Gagnon, Eve

- Gagnon, Isabelle

- Gagnon, Mathieu

- Gagnon, Simon

- Gagnon-Nolet, Pier-Olivier

- Gallant, Pierre Alexandre

- Gamache, Samuel

- Garant, Xavier

- Garneau, Zachary

- Gaudreau-Miron, Xavier

- Gaudreault, Joël

- Gauliard, Vincent

- Gauthier, Nicolas

- Gauvin, Émile

- Gauvin Rondeau, François

- Gendron, Eric

- Georges, Camille

- Germain, Frédérique-Audrey

- Ghamraoui, Taoufik

- Ghasemi, Hamidreza

- Ghegad, Amar

- Gilbert, Maude

- Gilbert-Chouinard, Étienne

- Gillard, Emma

- Girardin, François

- Gironne, Pierre-Sébastien

- Girouard, Grant

- Giroux, Gabriel

- Goinden, Pouravalen

- Gonzales Pizarro, Diego Matias

- Goudjo, Barbara Cokou

- Grabundzija, Dejan

- Gradt, Cyril

- Gradys, Jonas

- Grandidier, Robin

- Gregoire, Samuel

- Grenier, Alexis

- Grenier, Raphaël

- Grenier-Brazeau, Hugues

- Grieve, Sco

- Groeneveld, John

- Groleau, Xavier

- Gryba, Ryan Christopher

- Guarin Lopez, Diana

- Guegou, Suzanne

- Guénard-Tessier, Maxime

- Gue et, Nicolas

- Gurau, Tudor

- Haag, Christian-Gabriel

- Habibollahzadeh, Amirsaeed

- Ha ouf, Asma

- Haghighi, Neda

- Hall, Alexander

- Hameau, Clément

- Hassi, Ayoub

- Hebert, Mathieu

- Heidari, Mojtaba

- Hengel, Nicolas

- Hider, Aris

- Homsi, Sarah

- Houver, Gauthier

- Huang, Hsin-Hui

- Huang, Kevin

- Hurtubise, Philip

- Idari, Lounas

- Isabelle, Lisa

- Isabelle, Marie

- Jacques, Philippe

- Jaramillo, Barbara

- Jarkas, Wissam

- Jazoul, Tarik

- Jean Baptiste, Joel-Eric

- Jean-Louis, Olivier

Sander

- Jérôme, Joseph

- Jiang, Luan

- Jimenez, David-Alexander

- Jolicoeur, Maryka

- Joly-Beauparlant, Stephen

- Joseph, Jean Garry

- Jourdain, Francis

- Jourdan, Pierre

- Jutras, Maxime

- Kalonji, Kayumba

- Kammogne

Ngounouo, Stephane

- Kanon, Wilfried Samuel

- Kasmi, Karim

- Kedzierski-Tanguay, Julien

- Kennedy Chevalier, Ma hew

- Kerrivan, Vincent

- Ketari, Amin

- Khandekar, Parth

- Khaskoussy, Houcem

- Khoder, Daniel

- Khodja, Omar

- Khodr, Taha

- Kianinasab, Parisa

- Kim, Jonghoon

- Kisebwe, Munyantwa

- Koalaga, Steve Regis

- Koné, Oumarou

- Krabchi, Yasmine

Nihal

- Labbé, Antoine

- Labonté, David

- Labrecque, Benjamin

- Lacroix-Tremblay, Frédéric

- Lafrance, Frédéric

- Lalance e, Francis

- Laliberté, William

- Lam, Deny

- Lamontagne, Benoît

- Lanctôt, Mathieu

- Landry, Keith

- Langlois, Guylain

- Langlois, Stéphanie

- Langlois Rioux, Kloé

- Laperrière, Hugues

- Lapointe, Félix

- Lapointe, Francis

- Lapointe, Guillaume

- Lapointe, Jérémy

- Laprise-Roy, Frédérica

- Larivière, Philippe

- Larocque Sanchez, Andrea

- Larouche-Litalien, Guillaume

- Larrivée, Gabriel

- Larrivée-Fontaine, Keven-Ma hew

- Latendresse, Caroline

- Latreille, Bryan

- Lauriault-Miller, David

- Lavigne, Alexandre

- Lavoie, JeanSébastien

- Le Pavec, Alexandre

- Leblanc, Alexandre

- Lebranchu, Sébastien

ÊTES-VOUS BIEN ASSURÉ.E

?

Votre pratique professionnelle détermine vos obligations en matière d’assurance responsabilité. Il est essentiel de bien faire la distinction entre la pratique générale et la pratique privée en vous posant la question suivante :

LORSQUE VOUS EXERCEZ DES ACTIVITÉS RÉSERVÉES,

À QUI SONT DESTINÉS LES SERVICES RENDUS ?

À VOTRE EMPLOYEUR

Par exemple, vous travaillez pour une entreprise manufacturière, une municipalité, une société de transport ou une société d’état.

VOUS ÊTES EN PRATIQUE GÉNÉRALE PUISQUE

LES SERVICES SONT DESTINÉS EXCLUSIVEMENT

AUX BESOINS INTERNES DE L’ENTREPRISE QUI VOUS EMPLOIE, ET NON À UN CLIENT EXTERNE.

• Dans ce cas, vous êtes couvert.e par le régime de base inclus dans votre cotisation annuelle.

À VOS CLIENTS OU CEUX DE VOTRE EMPLOYEUR

Par exemple, lorsque vous êtes consultant.e ou que vous travaillez pour une firme de génieconseil.

VOUS ÊTES EN PRATIQUE PRIVÉE SI VOUS OFFREZ UNIQUEMENT DES SERVICES PROFESSIONNELS À DES CLIENTS EXTERNES, SANS PRENDRE EN CHARGE LA RÉALISATION DE L’OUVRAGE.

• Dans ce cas, vous devez souscrire au régime complémentaire en plus du régime de base.

´ Assurez-vous de disposer de la couverture d’assurance responsabilité professionnelle appropriée pour protéger toutes les parties concernées.

DÈS MAINTENANT !

AVEC LE TITRE ING. TOUT T’EST POSSIBLE

- Leclerc, Isabelle

- Leduc, Antoine

- Leduc, Marc-Antoine

- Lefebvre, Aurélien

- Léger, Jérémy

- Lemay, Alexis

- Lemieux, Benoit

- Lemoine, Mathieu

- Lemonnier, Seven

- Lentchou Tamnou, Jordan

- Lenz, Erich

- Lepage, James

- Lepage, Marie

- Levac, Samantha

- Lévesque, David

- Lévesque, Emilie

- Li, Heng

- Liu, Chang

- Liu, Yi Zhou

- Lo Faro, Lucas

Gaëtan Roger

- Longtin, Simon

- Lu, Yi

- Macmillan, Andrew

- Maestracci, Carla

- Maghari, Naji

- Mahaman Moussa, Moussa

- Mahbeer, Philippe

- Mahiou, Massinissa

- Mahrouche, Idir

- Mailhot, Antoine

- Major, Sunny

- Makni, Sami

- Male, Mouhamed

- Malek, Oussama

- Maltais, David

- Manai, Firas

- Mansouri, Ferhat

- Marchand, Laura

- Marco e, Simon

- Marin Uribe, Esteban

- Marois, Frédéric

- Martimbeau, Simon

- Martin, Anthony

- Massaad, Charly

- Mathieu, Marc-André

- Mbafou Tchebou, Cedric Calvin

- Mcclure, Isobel

- Mechti, Abderahim

- Meddour, Ahmed

- Medina Ramirez, Ana Maria

- Mejia-Sanchez, J

ose Miguel

- Menut, Cédric

- Merah, Billal

- Mercier, Stéphanie

- Merhi, Omar

- Merouani, El Farouk

Omar

- Metcheuzine, Patrice Beauclaire

- Mével, Margaux

- Michaud, Decebal

- Miraucourt, David

- Mohammad, Saddat

- Mondor, Emma

- Morali, Alban

- Moreau, Sabrina

- Moreno Tates, Brian

- Morin, Félix

- Morneau-Didier, Julie

- Morrier, Charles-Andre

- Mouden, Samir

- Moustakil, Anas

- Mroueh, Ally

- Munoz Albarracin, Claudia Azucena

- Nandong Kemmo, Pepin Rosthow

- Nchankeu, Marvin

- Ndiaye, Absa

- Nefzi, Ramzi

- Neves Da Silva, Leonardo Henrique

- Ngoume Amougou, Patrick Martial

- Nguyen, Doan Chinh

- Nguyen, Erin-Nhu-Chan

- Nguyen, Julie

- Nguyen, Quoc Cuong

- Niat, Johan

- Ninopoulos, Argyro

- Noel Corriveau, Patrice

- Normandin Racine, Tommy

- Noudjio Tchadieu, Martial Severin

- Nougarou, François

- Nour, Ahmed

- Obeid, Yara

- Ortega-Stacey, Manuela-Maria

- Ortiz Lopera, Leidy Janeth

- Ouellet, Gabriel

- Ouelle e, MarcAntoine

- Oxley, Sandra

- Paque e, Philippe

- Paris, Jeanne

- Park, Serim

- Patel, Hardik

- Pearson-Jones, Trevor

- Pegard-Egni, GuySéraphin

- Pellerin, Renée

- Pelletier, Maxime

- Perrichet, Anthony

- Perron, JeanMaxime

- Peterer, Mathieu

- Petit, William

- Petit-Phat, Anderson

- Petras, Andrei

- Picard, Majorique

- Pilon, Jérémie

- Pilote, Nicolas

- Pinard, Samuel

- Pinzon Diaz, Javier Yair

- Piolé, Nicolas

- Pivot, Elliot

- Plebon, Kyra

- Poirier, Yan

- Polyakov, Konstantin

- Ponnuthurai, Girthika

- Porras Rodriguez, Nelcy Pahola

- Potvin, Kaven

- Pouliot, MarcAntoine

- Poupart-Raiche, Olivier

- Prézeau, Laurent

- Primeau, Benoit

- Provencher, Alex

- Prud'homme, Vincent

- Pujol, Ghilain

- Qoq, Saad

- Quan, Tang Sung Peter

- Queyranne, Claude

- Quillet, Dominik

- Racine, Sébastien

- Rahmani, Fanar

- Rahni, Lyes

- Raiche, Jean-Mathieu

Elisabeth Owona, ing. en devenir

- Raileanu, Ana

- Rajabzadeh, Hamed

- Rakoto-Sam, Lucas

- Ramagge, Oliver

- Ranger, Maxime

- Rezaei Javid, Jila

- Rezaeizanjirabad, Hamidreza

- Richard, Katherine

- Riendeau, Vicky

- Riera, Antonin

- Rioux, Martin

- Rioux, Maxime

- Rivest, Sébastien

- Robert, Francis

- Robert, Louis

- Robin-Boulanger, Elyse

- Rochon, Vincent

- Rodriguez Valdiviezo, Orlando Andres

- Roumezy, Arnaud

- Rousselle, Sylvain

- Roy, Daniel

- Roy, Maxime

- Rwemalika, Bonnie-Sylvie

- Sadallah, Fatma

- Saghaee, Gholamreza

- Saghai Toosi, Kamine

- Saichi, Tarik

- Saidi, Houaida

- Saidi, Tarik

- Saint-Germain, Tristan

- Saliba, Mirna

- Salloum, Omar

- Samaan, Jonny

- Samson, Myriam

- Santin Gobbo, Vinicius

- Sarantonis, Emmanuel

- Sarieddine, Mazen

- Sartiaux, Romain

- Sauvé, Maxime

- Savard, Jean-Philippe

- Sbai, Touria

- Scarvelis, Lola

- Schera, Marine

- Scuiller, Elliot

- Sebbah, Rachid

- Seddiki, Omar

- Seguin, Marie-Pierre

- Séguin, Samuel

- Selman, Selman

- Serra, Mathieu

- Sévigny, Geo roy

- Seymour, Gregory

- Shah, Vrunda Alkeshkumar

- Shamieh, Albert

- Sharifzad, Parastoo

- Simard, Étienne

- Simard, Léandre

- Simard, Vincent

- Simard-Tremblay, Samuel

- Siméon, Audrey

- Sir, Remi

- Skhiri, Mehdi

- Sleiman, Eliane

- Smith, Tara

- Snook, Je rey Edwin

- Soglo, Fréjus

Merveille

- Solovyev, Maksim

- Somea, Maryam

- Somsack, Yann

- Sorel-Sousa, Rosanne

- Souvignet, Rémi

- St-Amand-Carrier, Hugo

- St-Charles, Jean-Christophe

- St-Maurice, Anthony

- St-Pierre, Dominic

- Stepan, AncaMihaela

- Swichocka-Leonard, Cécile

- Tabet, Antoine

- Taidi, Ziyad

- Talavera Almanza, Alonso

- Talbot, Jonathan

- Talos, Cristian Stefan

- Tanguay, Benjamin

- Tanguay, Léo

- Tardif, Alexandre

- Tavares, Max

- Tchokonteu Zienkou, Danick Alban

- Tessier, Francis

- Tetrault-Leclerc, Merlin

- Thépaut, Arthur

- Thériault, Charles-William

- Thériault-Sangollo, Antoine

- Thibault, Alexis

- Thibault, Émilie

- Thibault, Nicolas

- Thibault, Raphaël

- Thich, Bryan

- Thuot, Lauriane

- Tohme, Jean

- Tonello, Ma hew

- Tong, Chi Seng

- Tossou, Gildas

- Tran, Audrey

- Traore, Mohamed Ibrahim

- Tremblay, Charles

- Tremblay, Felix

- Tremblay, Frédérique

- Tremblay, Loraine

- Tremblay, Maude

- Trudel, Simon

- Try, Alexandre

- Tsemo Djoua, Aurey Lorentz

- Tshibuabua, Ali Matunga

- Tsono Okandzi, Emeda

- Turbide, Gabriel

- Turgeon, Joanie

- Valles, Claire

- Vandelac, SaraMoon

- Veille e, Olyvier

- Venadiambu, Fabrice Dasi

- Venne, Jessica

- Vigeant-Bruyère, Yan

- Vigneault, Maxime

- Vincent, Arianne

- Wary, Patrice

- Wei, Xiaojing

- Weiss, Maxime

- Weitzman, Zackery

- Weller, Sco

- Wisse, Marie-Hélène

- Woo, Timothy

- Yahya, Yannis Adam

- Zamraki, Ayoub

- Zanbara, Anouar

- Zantout, Reem

- Zappitelli, Gabriel

- Zerbo, Cheick Oumar Landry

- Zhang, Ting

- Zhang, Zhi Chao

- Zilio, Jérémy

AVEC LE TITRE ING. TOUT T’EST POSSIBLE

Maxime Bolduc, ing. en devenir

UNE HAUSSE 4X PLUS RAPIDE EN 2X MOINS DE TEMPS. DE 2003 À 2023, LA CONSOMMATION D’ÉLECTRICITÉ AU QUÉBEC A AUGMENTÉ DE 13 TÉRAWATTHEURES. D’ICI 2035, ON PRÉVOIT UN BOND DE 56 TÉRAWATTHEURES.

L’ÉNERGIE INVISIBLE TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

Pour décarboner le Québec, il nous faudra énormément d’électricité de source durable. Et si on commençait par économiser les quantités astronomiques gaspillées ?

Imaginez un adolescent qui croque dans une pomme, puis la je e avant même de l’avoir terminée. Il en prend une autre et lui réserve le même sort. « Il passe à travers le sac, se plaint qu’il n’y a plus de pommes et demande à sa mère d’en racheter », raconte l’ingénieure Geneviève Gauthier, directrice nationale des innovations stratégiques de la firme de consultation Econoler.

C’est l’image qu’elle utilise pour décrire notre consommation énergétique. Et elle n’a pas tort : Hydro-Québec estime que 21 térawa heures (TWh) pourraient être récupérés par des mesures d’e cacité énergétique chaque année dans la province, ce qui équivaut à 12 % de ce que la société d’État a distribué au Québec en 2023… ou plus de deux fois et demie la production de la Romaine !

Le tiers de ce gaspillage (environ 7 TWh) concerne le secteur du bâtiment résidentiel. Une étude réalisée pour le compte de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec en 2023 a rme que le potentiel d’économie est de 11 à 15 TWh pour les résidences.

Ça fait beaucoup de pommes ! Et c’est sans compter les bâtiments commerciaux et institutionnels ainsi que le gaspillage des autres formes d’énergie qui alimentent nos bâtiments, comme le gaz naturel et le mazout.

Malheureusement, les choses ne bougent pas vite, malgré l’urgence. Il faudrait rénover en profondeur 2,5 % du parc immobilier

21

TÉRAWATTHEURES

Quantité d’électricité qui pourrait être récupérée par des mesures d’e cacité énergétique par année au Québec.

Photo : iStock
« Dans les prochaines décennies, les gens seront plus enclins à payer pour améliorer leur maison. On doit obtenir nos licences d’entrepreneur et se lancer dans l’installation. Sinon, on va manquer le bateau. »
DANIEL A. PERREAULT, ING.

chaque année pour améliorer sa performance énergétique et a eindre nos objectifs climatiques, selon l’Agence internationale de l’énergie. Ce n’est pas une question de connaissances –on sait faire des bâtiments carboneutres. Quels sont alors les véritables freins ?

Deux poids, deux mesures

Il y a d’abord la vision à court terme. « Des projets qui ont une rentabilité en cinq ans ne se

Bien avant les changements climatiques

La quête d’une meilleure e cacité énergétique ne date pas d’hier. Au départ, les motivations des di érentes mesures n’étaient pas environnementales. Ainsi, dès la Seconde Guerre mondiale, les familles canadiennes doivent se serrer la ceinture énergétique : un rationnement de l’essence est instauré en 1942. Signe que la privation est di cile, un marché illégal fleurit.

Dans les années 1950, aux États-Unis, les premières normes visant le secteur résidentiel sont énoncées en réponse aux défauts de paiement des prêts hypothécaires assurés par le gouvernement fédéral sur des maisons aux factures de services publics élevées. Les normes commerciales viendront dans les années 1970, à la suite d’un blackout à New York.

font pas, car ce délai est considéré trop long. Pourtant, dans le bâtiment, on passe notre temps à faire des investissements non rentables ! Si je refais ma cuisine, je ne reverrai pas les 30 000 $ dépensés », remarque Geneviève Gauthier. S’il y a des rénovations qui rapportent, ce sont bien celles qui concernent l’e cacité : la facture d’énergie diminue automatiquement. Pour pleinement apprécier les investissements en e cacité, il faut toutefois considérer toute la durée de vie des nouveaux systèmes ou matériaux installés.

« Reste que le faible coût de l’électricité ne pousse pas vraiment à s’intéresser aux initiatives d’économie d’énergie », ajoute Daniel A. Perreault, ing., président de l’entreprise Énergie 3R, qui regroupe des consultants en e cacité énergétique. Pour beaucoup de propriétaires immobiliers, la facture d’électricité revient aux personnes qui louent un local ou un appartement. Pourquoi allouer de l’argent à des rénovations qui ne se traduisent pas en avantages directs ? « La solution à ça, c’est d’instaurer une cote énergétique obligatoire au Québec », assure M. Perreault.

À quoi fait-il référence ? Allons-y d’un exemple. En France, depuis janvier 2023, les logis qui dépassent une consommation de 450 kWh/m² par an ne peuvent plus être loués. Les propriétaires doivent e ectuer des travaux

La facture d’électricité au Québec : une exception

Ville Tarif résidentiel moyen, en ¢/kWh en avril 2023

Montréal 7,81

Tarif moyen, clients grande puissance, en ¢/kWh en avril 2023

Source : 2023 – Comparaison des prix de l’électricité dans les grandes villes nord-américaines, Hydro-Québec.

pour améliorer l’e cacité du bâtiment s’ils souhaitent générer des revenus de location.

Montréal a mis en place un système de cotation en 2023 pour les grands bâtiments, et des seuils de performance devraient un jour être instaurés. Pour l’ensemble du Québec, la Loi sur la performance environnementale des bâtiments, adoptée en 2024, ouvre la porte à un système du genre. On a end la publication du règlement qui fournira les détails de son application.

Enfin, des messages contradictoires freinent les ardeurs en matière d’e cacité énergétique pour l’immobilier commercial, remarque Geneviève Gauthier : « Il y a quelques années, on a dit aux propriétaires de bâtiments de se décarboner, que des subventions étaient consenties à cet e et. Puis, on a annoncé qu’on n’avait pas assez d’électricité [Hydro-Québec devra accroître ses capacités de production]. Ça crée de la confusion. Et quand on ne sait pas quelle est la bonne chose à faire… on ne fait rien. »

Un rôle à actualiser

Daniel A. Perreault estime que les ingénieures et ingénieurs spécialisés en e cacité énergétique ont tout intérêt à élargir leur o re de services. « Le temps où on donnait juste des conseils d’experts est dépassé. Dans les prochaines décennies, les gens seront de plus en plus prêts à payer pour améliorer leur maison. On doit obtenir nos licences d’entrepreneur et se lancer dans l’installation. Sinon, on va manquer le bateau. »

« Arrêtons de parler en ingénieur. Souvent, on utilise un langage technique détaché de l’opération et de la gestion du bâtiment. »

GENEVIÈVE GAUTHIER, ING.

DIRECTRICE NATIONALE DES INNOVATIONS STRATÉGIQUES, ECONOLER

Pour concrétiser les projets d’e cacité énergétique, Geneviève Gauthier invite les membres de la profession à revoir leur façon de présenter les choses aux gestionnaires de bâtiments. « Arrêtons de parler en ingénieur. Souvent, on utilise un langage technique détaché de l’opération et de la gestion du bâtiment. On pourrait plutôt dire : “Réalises-tu que si on installe un système e cace pendant 20 ans et que tu recouvres ton investissement en 5 ans, ça veut dire que pendant 15 ans tu génères un flux monétaire intéressant?” Pour convaincre, il faut parfois se me re dans la peau de l’autre et contribuer à la li ératie. » Une pomme à la fois.

Mélissa Guilleme e, journaliste.

ÉCONOMIE CIRCULAIRE

PYROLYSE DE LA BIOMASSE EN BIOPRODUITS

Les coquilles d’amandes et les résidus de plastique ont un point en commun : les deux sont décomposés et valorisés par Pyrovac grâce à la pyrolyse.

La pyrolyse, c’est la décomposition thermique de résidus organiques à haute température et en absence d’oxygène. Par résidus organiques, on désigne la biomasse, mais aussi toute matière issue de l’industrie pétrochimique, comme les plastiques et autres polymères organiques. Il en sort des produits solides, liquides et gazeux qui peuvent trouver des débouchés industriels. Développer des solutions de traitement et de valorisation des résidus par pyrolyse est la mission de Pyrovac, une entreprise fondée par Christian Roy, ing. en 2011.

Cet ingénieur a une longue feuille de route en pyrolyse puisqu’il en avait fait son sujet de thèse de doctorat à l’Université de Sherbrooke, puis son domaine de recherche lorsqu’il était professeur à l’Université Laval, avant d’en faire son domaine d’a aires avec Pyrovac. L’entreprise installée à Saint-Lambert-de-Lauzon dispose de deux réacteurs pilotes capables de pyrolyser 50 kg de matière à l’heure et d’un réacteur de démonstration industrielle d’une capacité de 500 kg à l’heure. « On s’appuie sur la R-D et on fait des essais à une échelle pilote. Si tout va bien, on passe à la démonstration industrielle. La technologie peut être utilisée sous licence par des partenaires s’apprêtant à acquérir une installation industrielle. Notre rôle est de développer un réacteur qui sera le moins coûteux possible pour obtenir des produits qui répondent à la demande du marché », explique Christian Roy. La démonstration est déjà faite pour les coquilles d’amandes et les résidus de plastique.

De haut en bas et de gauche à droite :

1. Unité de démonstration industrielle de pyrolyse de Pyrovac.

2. Unité de pyrolyse batch d’échelle laboratoire.

3. Un chimiste analytique de Pyrovac.

4. Un opérateur de Pyrovac au travail.

« Notre rôle est de développer un réacteur qui sera le moins coûteux possible pour obtenir des produits qui répondent à la demande du marché. »
CHRISTIAN ROY, ING., PRÉSIDENT DE PYROVAC.
Photos : Pyrovac
« Le Coriphol n’est pas un engrais, mais un biostimulant […] ; il permet de réduire la quantité d’engrais chimiques devant être épandus pour obtenir des rendements similaires. »
BLAISE

LABRECQUE,

DIRECTEUR DE LA R-D CHEZ PYROVAC.

Des coquilles pyrolysées qui nourrissent les sols

De haut en bas et de gauche à droite :

1. Rebuts forestiers de bois d’épine e noire.

2. Échantillon de coquilles d’amandes.

3. Biochar issu de bois d’épine e noire.

Les amandes que nous consommons nous viennent souvent de Californie, déjà décortiquées, laissant sur place des milliers de tonnes de coques. De surcroît, les sols californiens sont appauvris par une agriculture intensive. Mais grâce à l’expertise de Pyrovac, l’entreprise californienne Corigin Solutions inc. fait d’une pierre deux coups. Les coquilles d’amandes sont pyrolysées pour produire une phase aqueuse riche en phénols et du biochar, respectivement commercialisés sous les noms de Coriphol et Corichar depuis 2021. « Ce sont des sous-produits agricoles. Il n’y a aucun additif externe », souligne Christian Roy. Le Coriphol, fortement dilué dans l’eau et pulvérisé sur les cultures, améliore les rendements. « Ce n’est pas un engrais, mais un biostimulant qui agit sur le métabolisme de la plante pour faciliter l’intégration des nutriments. Il permet de réduire la quantité d’engrais chimiques devant être épandus pour obtenir des rendements similaires », explique Blaise Labrecque, directeur de la R-D chez Pyrovac. Le Corichar est également ajouté comme amendement et en combinaison avec le Coriphol, ce qui améliore la qualité des sols en les rendant moins compacts, plus aérés. C’est également un excellent additif au compost. La pyrolyse des coquilles d’amandes produit aussi une huile destinée au marché de la séquestration géologique du carbone. Corigin, qui avait déjà acheté une usine d’une capacité de 500 kg à l’heure en 2021, s’apprête à en faire construire une autre de 2 tonnes à l’heure.

Recyclage des matières résiduelles grâce à la pyrolyse

Des résidus agricoles à forte valeur ajoutée

Environ 80 % de la biomasse produite sur une ferme est constituée de résidus à faible valeur, comme les coquilles de noix, les tiges et les épis. La pyrolyse permet de transformer ce e biomasse à faible valeur en divers flux de revenus à forte valeur ajoutée, avec un rendement de 80 % en produits. Dans des conditions appropriées, ces résidus peuvent ainsi être convertis à moindre coût en des produits destinés à des applications agricoles et industrielles vertes.

Des résidus forestiers qui remplacent le charbon

Les aciéries d’Amérique du Nord utilisent actuellement 75 millions de tonnes de charbon minéral. L’utilisation de brique es de biocarbone dans les procédés industriels plutôt que le charbon métallurgique d’origine fossile perme rait de réduire massivement les émissions de GES.

Des rebuts de plastique dans le diesel Mélangé au diesel pétrolier utilisé dans les autobus et camions industriels, le diesel pyrolytique fait à partir de rebuts de plastique permet de diminuer les émissions de gaz à e et de serre (GES). Selon la norme ISO 14064-2, la production de diesel pyrolytique génère en e et 68 % moins de GES que la production de diesel pétrolier.

Les sargasses dans la mire

Sur les côtes des Antilles, des milliers de tonnes de sargasses s’échouent — et le phénomène semble prendre de l’ampleur. Ces algues qui envahissent les plages dégradent l’image de carte postale de ces îles et doivent être ramassées pour ne pas nuire au tourisme. Elles sont transportées dans des sites où elles entrent en putréfaction en relâchant du sulfure d’hydrogène et de l’ammoniac délétère pour les personnes travaillant sur le site et pour les populations avoisinantes. L’opération est coûteuse, sans compter qu’elle peut entraîner des problèmes de santé. Pour trouver une solution de valorisation des sargasses, l’Université des Antilles s’est adressée à Pyrovac. Les premiers essais de pyrolyse produisent 41 % de résidus solides, 38 % de liquides et 21 % de gaz. La partie liquide contient des composés azotés susceptibles d’agir comme fertilisants tandis que la partie solide contient des éléments minéraux pour lesquels les scientifiques antillais espèrent trouver des applications en tribologie (une discipline qui analyse l’usure, les fro ement et la lubrification). Des échantillons des phases solide et liquide ont été envoyés en analyse dans des centres de recherche de Toulouse et de Clermont-Ferrand. Le projet est en phase exploratoire, mais si des applications dans le domaine de la tribologie émergent, cela ouvrira à Pyrovac de nouvelles perspectives d’innovation.

Circulariser les plastiques

En Nouvelle-Écosse, Sustane Technologies a fait appel à Pyrovac pour pyrolyser les matières plastiques issues de la collecte municipale. « Soulignons que 80 % de tous les plastiques sont du polyéthylène et du polypropylène. La pyrolyse produit 80 % d’hydrocarbures liquides et 15 % d’hydrocarbures gazeux, dont le pouvoir calorifique est proche de celui du gaz naturel », indique Christian Roy. Plusieurs débouchés sont possibles pour la fraction liquide : produire les monomères de plastique qui pourront être recyclés dans la fabrication des plastiques ou pousser le ra nage pour produire un diesel qui pourra alimenter des navires ou des autobus. « Ça fonctionne très bien, au point que Sustane est sur le point de nous commander des installations industrielles pour la région de Halifax. Il y a aussi un autre projet majeur au sud de la frontière », révèle Christian Roy.

Une technologie en développement

Pyrovac s’a aque à une diversité de résidus, de source parfois ina endue. Elle travaille à transférer la technologie développée sur les coquilles d’amandes aux résidus forestiers du Québec. « On a un projet en Gaspésie pour le bois de tremble et un autre au Saguenay pour l’épine e noire », annonce Christian Roy. Pyrovac a aussi été contactée par un industriel européen pour trouver une solution aux pales des éoliennes en fin de vie. Une autre demande vient de l’industrie des alumineries qui cherchent du carbone biosourcé pour fabriquer les anodes.

Pour répondre à ces demandes, Pyrovac est appelée à croître. Elle compte déjà une trentaine de personnes, mais de nouvelles installations sont en construction et l’entreprise souhaite a irer d’autres ingénieures et ingénieurs pour soutenir son équipe.

Valérie Levée, journaliste.

Photo : iStock

Bien préparer sa succession en 6 étapes clés

Il est facile de remettre à plus tard la planification de sa succession. Or, la vie est imprévisible. Ce geste en apparence complexe peut protéger vos proches et leur simplifier la vie en moment de deuil. Voici 6 étapes à suivre pour un départ harmonieux et une transmission de patrimoine optimale.

´ Faire le point sur ses finances et rassembler ses documents

Rassembler vos documents officiels relatifs à vos biens, tels que vos actes de propriétés, vos relevés de comptes et vos polices d’assurance. Cela vous aidera à prendre des décisions éclairées et simplifiera le processus pour vos proches.

´ Établir ses objectifs et créer un plan

Souhaitez-vous tout laisser à votre conjoint·e ou répartir également entre vos enfants ?

Peut-être envisagez-vous un don de bienfaisance ? Ces questions structureront votre plan.

´ Comprendre les outils à votre disposition

Un testament à jour est essentiel, mais il existe d’autres outils comme la fiducie et le don de votre vivant. Connaissez-vous ces options ?

´ Préparer le terrain pour vos proches

Informer votre liquidateur·rice et vos héritier·ères de vos volontés les aidera à se préparer et à respecter vos préférences.

´ Optimiser votre fiscalité sans la complexifier

Moins d’impôt et un legs plus important; c’est ce que pourrait permettre une optimisation fiscale de vos actifs.

´ Après le décès : mise en œuvre du plan

Ultime étape qui reviendra à vos proches et certains intervenant·es clés comme votre notaire et votre planifcateur·rice financier·ère.

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EN MARCHE VERS L’AVENIR COMMENT KAMIK EST DEVENU VERT

Quelle couleur préférez-vous pour vos bo es d’hiver ? Chez Kamik, quelle que soit la teinte du produit final, le processus, lui, est de plus en plus vert.

Steeve Côté, ing., chef de l’exploitation chez Kamik, revient tout juste d’un voyage en Asie, où il a pu découvrir de nouveaux textiles et matériaux, dont une grande partie sont faits de matières recyclées. Son but : dénicher un produit aussi performant qu’une matière neuve, à prix compétitif.

Kamik utilise des produits recyclés depuis fort longtemps, notamment pour produire les feutres de ses bo es d’hiver. Le recyclage et la réutilisation des matériaux sont au cœur des activités de l’entreprise — au point où l’usine de la compagnie à Lachine ne génère que deux bacs de recyclage par semaine, qui

contiennent « surtout les déchets des lunchs des employés », souligne Philippe Bichai, ing., directeur du bureau de gestion de projet et de l’environnement et conformité chez Kamik.

Steeve Côté explique la motivation qui a mené l’entreprise à faire un virage vert. Plutôt que de se lancer dans un baratin à saveur d’écoblanchiment, il dit en toute franchise : « C’est là que le marché nous amène. En Europe, surtout en Allemagne, les clients nous poussent vers ce e réalité. » Car, bien que l’environnement soit une préoccupation pour Kamik depuis fort longtemps, l’ingénieur demeure réaliste : le prix des matières premières joue un rôle lorsqu’on conçoit un produit. « Le client veut des produits bons pour l’environnement, mais il n’est pas toujours prêt à payer le prix », constate-t-il.

Malgré ce discours sans prétention, force est de constater que Kamik travaille d’arrache-pied à verdir ses opérations.

Un petit pas pour Kamik

Le processus de fabrication des feutres de bo es est peut-être le meilleur symbole de l’a achement de Kamik pour les réductions de coût à l’empreinte verte. « Au début, on utilisait de la fibre vierge, raconte le chef de l’exploitation. Les fournisseurs ont tenté de trouver des matières qui perme raient de réduire les coûts. C'est comme ça qu’on a fait la transition vers les matières recyclées. » Depuis, les doublures de bo es sont faites à partir de plastique réutilisé — initialement issu de bouteilles de plastique, maintenant de rejets de moulage de l’industrie automobile.

La fabrication de ce tissu est somme toute assez simple. Dans une vidéo produite pour la série de télé canadienne How It's Made, on peut voir les feutres s’éto er : des ballots informes sont distribués dans une machine qui les sépare en longues bandes de tissu. Le tout est empilé en plusieurs couches, puis percé par des aiguilles à la tête crochetée. « C’est toujours

« C'est là que le marché nous amène. En Europe, surtout en Allemagne, les clients nous poussent vers ce e réalité. »

STEEVE CÔTÉ, ING.

chef de l'exploitation chez Kamik

Photo : Kamik

Bo es imperméables et durables

Bo es imperméables et durables

AUJOURD ’ HUI, 90 % DE L’ EAU DE L’USINE EST RECYCLÉ. L’AIR DE

L’ EXTÉRIEUR EST UTILISÉ POUR REFROIDIR L’EAU. ÇA PERMET DE SAUVER L’ÉQUIVALENT DU CONTENU DE 15 OU 16 PISCINES OLYMPIQUES PAR AN.

Bo es avec feutre

Photos : Kamik
Granulés de morceaux de caoutchouc usés
« La mentalité ici est qu’on ne je e jamais rien. On peut tout réutiliser. »

PHILIPPE BICHAI, ING.

directeur du bureau de gestion de projet et de l’environnement et conformité chez Kamik

comme ça que le feutre est fabriqué », résume Steeve Côté, qui signale que ce processus ne nécessite aucun additif.

L’exemple des feutres illustre bien l’e ort d’innovation tranquille de l’entreprise. Grâce à ce choix de matériau, toutes les retailles peuvent être réutilisées simplement en les reme ant dans la machine. Résultat : un procédé zéro déchet, sans trop d’embûches.

Récemment, une réorganisation de la chaîne de production — encore une fois pour réduire les coûts — a aussi permis de diminuer les émissions de GES liées à la production des feutres. « Avant, une partie de la couture se faisait à Mississauga et une autre à New Hamburg, en Ontario, précise Philippe Bichai. On a tout rapatrié à Montréal, ce qui diminue l’impact des déplacements. »

Un pas de géant pour la planète

Chaque année, 360 000 bo es de pluie noires sortent de l’usine canadienne de la compagnie, sans compter les semelles de même couleur fixées sur des produits variés. Possédezvous des bo es Kamik ? Si oui, observez bien la semelle : est-elle noire ? « Quand c’est du caoutchouc, si c’est noir, c’est que la matière a été recyclée », indique Steeve Côté. « Le caoutchouc naturel n’est pas recyclable, alors que son pendant synthétique l’est à 100 %, », rapporte Philippe Bichai. Il nuance cependant : « Ça ne veut pas dire qu’on peut me re nos bo es au recyclage ! Mais nous o rons un programme qui permet aux consommateurs de nous envoyer leurs bo es usées. On les déchique e et on les remoule. »

La compagnie a entamé la transition vers le caoutchouc synthétique il y a une quinzaine d’années, mentionne l’ingénieur. Résultat : maintenant, en plus d’o rir un produit pouvant être remoulé presque à l’infini, personne à l’usine ne porte de masque, l’odeur de ce matériau étant bien plus agréable que celle du caoutchouc naturel.

Quoi d’autre ? « On a implanté un système à boucle fermée pour l’eau, dit Philippe Bichai.

Aujourd’hui, on recycle 90 % de l’eau de l’usine. On utilise aussi l’air de l’extérieur pour refroidir l’eau. Ça permet de sauver l’équivalent du contenu de 15 ou 16 piscines olympiques par an. » À cela s’ajoute un emballage recyclable certifié FSC, l’utilisation d’un additif à base d’algue produit par la compagnie Bloom et un projet, en collaboration avec Canadian Tire, de bo es fabriquées avec des pneus recyclés. « C’est un peu plus compliqué parce que leur résistance à la flexion n’est pas excellente, précise Philippe Bichai. On se demande s’il ne serait pas mieux d’incorporer le matériau dans la semelle. »

« La mentalité ici est qu’on ne je e jamais rien, résume Philippe Bichai. On peut tout réutiliser. » En quête de réduction de coût et animé d’un désir profond de jouer un rôle positif pour la planète, Kamik, qui a célébré en 2023 son 125e anniversaire, continue à faire son petit bout de chemin.

Gabrielle Anctil, journaliste.

Certi er pour mieux verdir

Impossible pour Philippe Bichai de dresser la liste de toutes les certifications obtenues par Kamik : il y en a trop. En plus de celles qui sont reconnues à l’international, comme la Clean Recycling Initiative ou le Higg Index, « de plus en plus de gros clients demandent de visiter nos usines pour nous a ribuer leur propre certification », un processus plutôt coûteux, selon le directeur du bureau de gestion de projet et de l’environnement et conformité chez Kamik.

De fait, les exigences liées à l’obtention d’un sceau vert entrent parfois en contradiction avec les objectifs de l’entreprise. « On veut doubler de taille d’ici cinq ans, indique Philippe Bichai. Mais pour obtenir la certification Carbon Neutrality, on doit encore diminuer nos émissions de GES, qui sont déjà très faibles. »

À ce e liste s’ajoutera peut-être prochainement une analyse de cycle de vie. « Pour le moment, c’est plus technique que ce dont on a besoin. Mais on sait que si une personne porte nos bo es pendant 10 ans et qu’elle prend la peine de nous les envoyer ensuite pour être recyclées, il n’y aura pas tellement d’impact environnemental à long terme. »

PRÉCURSEUR DE LA FIABILITÉ EN IA

Si un système d’intelligence artificielle (IA) détecte une tumeur sur une radiographie, pouvons-nous nous y fier ? Les promesses de l’IA dépendent de la fiabilité de l’apprentissage machine. C’est l’expertise que développe l’ingénieur Foutse Khomh .

Quand il a entamé des études de mathématiques, Foutse Khomh marchait sur les traces de son père, qui était enseignant en mathématiques. Mais en cours de route, il a goûté à l’informatique ; de sorte qu’après l’obtention d’un diplôme d’études approfondies en mathématiques de l’Université de Yaoundé, au Cameroun, il poursuit ses études et reçoit un diplôme d’ingénierie en informatique de

l’École polytechnique de Yaoundé. En 2006, il entreprend un doctorat portant sur l’assurance qualité des logiciels, une discipline à l’interface entre mathématiques et informatique, à l’Université de Montréal. Précurseur en la matière, Foutse Khomh utilisait déjà l’apprentissage automatique pour prédire les défaillances des logiciels. « Je construisais les modèles pour prédire l’impact des défauts de conception, prédire la localisation des fautes futures, prédire le coût de maintenance », décrit-il.

L’émergence de l’apprentissage profond

À ce e époque, les logiciels ne comportaient pas encore de composants d’IA. Mais en 2012, alors que Foutse Khomh entrait en poste comme professeur à Polytechnique Montréal, l’émergence

de l’apprentissage profond apporte un nouveau défi à l’assurance qualité des logiciels. Un système d’apprentissage profond est entraîné à réaliser une tâche à partir d’exemples qui ont une certaine distribution, mais si on lui demande ensuite d’accomplir sa tâche avec des données qui sortent de ce e distribution, que vaudra le résultat ? « Ce qui est sournois, c’est que même si les données d’entrée s’éloignent de la distribution, le système fournit une réponse ; une réponse qui peut être accidentellement correcte, mais qui a beaucoup plus de chance d’être erronée », explique-t-il. Or, l’intérêt d’un système d’apprentissage profond est de pouvoir généraliser et de fonctionner e cacement sur des données jamais rencontrées au cours de l’entraînement. Une façon d’assurer la qualité du système consiste à fixer les limites du domaine d’opération pour lequel le système donne une réponse fiable.

En 2023, l’arrivée de l’IA générative a ajouté une autre couche de complexité à l’assurance qualité des systèmes d’apprentissage profond. Les modèles de l’IA générative sont entraînés pour générer du contenu nouveau qui n’existait pas initialement. « La question est : comment faire confiance à ces nouvelles sorties ? Il faut trouver de nouvelles approches pour entraîner un modèle à produire du contenu, un modèle qui peut aussi estimer l’incertitude quant au contenu, estimer le risque que le contenu soit acceptable ou faux », poursuit Foutse Khomh.

L’assurance qualité en IA

Lorsque Foutse Khomh est devenu professeur à Polytechnique Montréal, l’assurance qualité des systèmes d’apprentissage profond n’était pas un domaine de recherche reconnu. En 2019, la Chaire de recherche FRQ-IVADO en assurance qualité des logiciels d’apprentissage automatique, dont il est titulaire, était l’une des premières à se pencher sur ce thème au

« Beaucoup de problèmes émergent dans le domaine de l’assurance qualité des systèmes intelligents. Ce sont des problèmes que nous ne savons pas encore résoudre, mais la perspective de les résoudre nous stimule énormément. »

FOUTSE KHOMH, ING.

PROFESSEUR TITULAIRE AU DÉPARTEMENT DE GÉNIE INFORMATIQUE ET GÉNIE LOGICIEL À POLYTECHNIQUE

MONTRÉAL, TITULAIRE DE LA CHAIRE DE RECHERCHE FRQ-IVADO EN ASSURANCE QUALITÉ DES LOGICIELS D’APPRENTISSAGE AUTOMATIQUE

Canada. Aujourd’hui, l’Institut de valorisation des données (IVADO) va encore plus loin en menant son projet IAR3, pour une IA robuste, raisonnante et responsable. « Beaucoup de problémes émergent dans le domaine de l’assurance qualité des systèmes intelligents. Ce sont des problèmes que nous ne savons pas encore résoudre, mais la perspective de les résoudre nous stimule énormément », déclare Foutse Khomh avec enthousiasme. Le professeur est conscient que l’industrie devra aussi s’approprier ce domaine en émergence, et il s’a èle déjà à former la relève et les professionnelles et professionnels en exercice. Ce n’est pas pour rien que Foutse Khomh a été le lauréat 2024 du prix Honoris Genius — Recherche ou enseignement du génie.

Valérie Levée, journaliste.

À RETENIR

L’assurance qualité en IA vise à :

• Garantir la fiabilité des modèles ;

• Développer de nouvelles approches ;

• Relever les défis de l’apprentissage profond.

Main-d’œuvre demandée

Dans son étude Projections sur la main-d’œuvre en génie, l’Ordre anticipe une augmentation de 60 % du nombre d’emplois en génie informatique d’ici 2033. Cela représente une demande de 530 nouveaux emplois à pourvoir annuellement, alors que seulement 284 nouvelles ingénieures et nouveaux ingénieurs arriveront annuellement sur le marché du travail.

Geneviève Gariépy, ing., dans la rotonde principale du Centre spatial John H. Chapman, au siège social de l’Agence spatiale canadienne à Saint-Hubert.

Photo

Gestionnaire

du Groupe optique

pour l’Agence spatiale canadienne, Geneviève Gariépy contribue à me re les satellites au service de la lu e contre les changements climatiques.

Séduite par l’optique dès son stage de deux mois à l’Institut national de la recherche scientifique sur le plus gros système laser du Canada, avant même d’avoir terminé son baccalauréat en génie physique à Polytechnique Montréal, Geneviève Gariépy, ing., n’a jamais regre é son choix de carrière. Devenue ingénieure système pour la compagnie ABB en 2016 après avoir obtenu un doctorat en optique en Écosse, elle y développe son expertise en satellites. Comment ? En coordonnant le travail des spécialistes qui élaborent des technologies innovantes et en s’assurant que cela correspond bien aux besoins du client. Au fil des contrats, la jeune ingénieure, très sensible aux enjeux environnementaux, a l’occasion de travailler avec l’Agence spatiale canadienne. Avec beaucoup d’enthousiasme, elle pilote le développement technologique d’un système pour la détection de gaz à e et de serre. Le but : me re au point un spectromètre imageur,

PROFESSION, INGENIEURE DU FUTUR Geneviève Gariépy

« Les jeunes ingénieures occupent une position privilégiée pour exercer une influence positive sur notre milieu. Il faut utiliser toutes les tribunes dont nous disposons, car chaque contribution compte, et nos e orts sont cumulatifs. »

GENEVIÈVE GARIÉPY, ING.,

GESTIONNAIRE DU GROUPE OPTIQUE

DE L’AGENCE SPATIALE CANADIENNE

placé dans un ballon gonflé à l’hélium à 35 kilomètres d’altitude, qui permet de tester un instrument pour une future mission satellitaire.

« Ce projet très complexe combine mes principaux champs d’intérêt que sont l’optique et la lu e contre les changements climatiques, explique la jeune femme, tout sourire. Les données qui pourraient être recueillies par la mission satellitaire serviraient aux scientifiques d’Environnement et Changement climatique Canada et à d’autres partenaires pour mieux comprendre les phénomènes liés au réchau ement de la planète. » Dès 2022, ce e expérience inspirante, ainsi que son bagage universitaire, l’amènent d’ailleurs à occuper le poste de che e de la Mission d’observation de l’Arctique pour l’Agence spatiale canadienne pendant près de deux ans.

L’environnement avant tout

Il s’agit d’une fonction de rêve pour celle qui apprécie la nature depuis son enfance passée dans les bois et sur les lacs du Saguenay. Bien décidée à tout me re en œuvre pour la défendre et à maintenir la planète habitable pour toute l’humanité, ce e végane adepte du transport collectif tient à ce que son orientation professionnelle reflète aussi son engagement envers la défense de l’environnement. Voilà pourquoi son rôle de che e d’orchestre du travail des ingénieures et des ingénieurs de l’Agence, et aussi des partenaires scientifiques d’Environnement et Changement climatique Canada ou d’autres partenaires internationaux de l’organisme fédéral, lui va comme un gant. L’ingénieure en génie optique facilite en e et la future réalisation d’une mission visant à collecter des données sur la réalité climatique d’une région nordique qui se réchau e trois fois plus vite que le reste de la Terre, une zone jusque-là peu couverte par les satellites. Sous sa gouverne, les équipes sur place développent des concepts de technologies destinés notamment à mesurer les GES. Ces informations, encore à recueillir, perme ront de comprendre le cycle naturel de ces gaz et ses variations liées entre autres à la fonte du pergélisol, pour adapter les e orts d’a énuation. Devenue, depuis quelques mois, gestionnaire du Groupe optique, Geneviève Gariépy bénéficie maintenant d’une vue d’ensemble sur le travail des expertes et des experts techniques de l’Agence spatiale canadienne engagés dans

diverses missions se rapportant à l’instrumentation optique. Une telle situation stratégique aura pour e et de me re à profit les données satellitaires en pleine expansion au Canada afin de mieux contribuer au développement durable.

Cap sur la diversité

Très investie dans l’observation des phénomènes à très grande échelle, ce e jeune femme audacieuse n’oublie pas la société dans laquelle elle vit. Lauréate 2024 du prix Honoris Genius — Progression des femmes dans la profession de l’Ordre des ingénieurs du Québec, la trentenaire multiplie les actions pour favoriser la diversité et l’inclusion en génie. C’est là, selon elle, que réside la source de la créativité pour trouver les solutions de demain dans le domaine spatial. « Les jeunes ingénieures occupent une position privilégiée pour exercer une influence positive sur notre milieu. Il faut utiliser toutes les tribunes dont nous disposons, car chaque contribution compte, et nos e orts sont cumulatifs », s’exclame Geneviève Gariépy. Ce e ambassadrice de l’Ordre ne se limite pas à visiter les écoles. Elle a aussi fondé Soapbox Science à Montréal, une organisation qui donne la parole à des femmes qui travaillent dans le milieu scientifique, dans le cadre de rencontres en plein air. Chaque semaine, ce e ingénieure multitâches rencontre également, Par l’entremise de Scientifines, des jeunes filles du secondaire issues de milieux défavorisés. Une façon pour elle de lu er contre le décrochage scolaire en les aidant à monter leur projet d’Expo-sciences. De plus, plusieurs fois par trimestre, elle mentore des étudiantes en génie à l’université, dont quelquesunes prendront peut-être le chemin des étoiles. Après plusieurs années dans cet univers, Geneviève Gariépy constate d’ailleurs que le secteur spatial a ire des talents exceptionnels, et que ce domaine ne pourra que s’enrichir de l’arrivée d’une main-d’œuvre diverse et inclusive. D’autant plus que les choses évoluent rapidement grâce à la multiplication des petits satellites et à la baisse de coûts qui rendent les missions plus abordables. Les prochaines années sont prome euses pour ce e optimiste invétérée qui pourra bénéficier de l’apport des données satellitaires pour lu er contre les changements climatiques et contribuer au développement durable.

Pascale Guéricolas, journaliste.

Photo : Arianne Nantel Gagnon

La couleur des ongles de Samuel n’in uence pas son travail

LES BIAIS NE SONT PAS TOUJOURS AUSSI CONSCIENTS

GRANDE ENQUÊTE

L’INNOVATION, LA CLÉ DU SUCCÈS

L’innovation est un levier stratégique majeur pour la croissance, la compétitivité et la productivité des entreprises québécoises. Direction des communications.

RETOMBÉES DE L’INNOVATION

Voilà autant d’occasions pour les ingénieures et ingénieurs de valoriser leurs compétences.

Les entreprises innovantes au Québec sont 2,6 fois plus susceptibles de faire croître leur chi re d’a aires d’au moins 5 %, et leurs exportations hors Québec sont 2,4 fois plus élevées.

Près d’une entreprise sur cinq (22 %) a réalisé des projets d’innovation en procédés de production et 39 % ont adopté de nouvelles technologies.

L’adoption de bonnes pratiques organisationnelles, telles que la nomination d’un responsable de l’innovation et le soutien des dirigeants envers l’innovation, augmente de 47 % à 88 % la probabilité de générer des projets innovants.

RAISONS DE NE PAS INNOVER

Défis de culture et de capacité organisationnelle

59 % Faible perception de la nécessité d’innover et manque de compétences des dirigeants en innovation.

Manque de financement

16 % Pour la R-D et la commercialisation des innovations.

Enjeux de main-d’œuvre

14 % Di culté de recrutement, manque de formation, allocation de ressources dédiées.

Source : La Grande Enquête, menée par le Conseil de l’innovation du Québec, offre un aperçu de l’innovation au Québec. En 2024, 1261 dirigeants d’entreprises comptant 10 employés ou plus ont été interrogés, dont 759 au Québec, 302 en Ontario et 200 en Colombie-Britannique. Accessible sur conseilinnovation.quebec

RECOMMANDATIONS DU CONSEIL DE L’INNOVATION DU QUÉBEC (CIQ)

Suivant la publication des conclusions de la Grande Enquête sur l’innovation, le CIQ a formulé cinq recommandations destinées aux entreprises, aux organisations et à leurs partenaires pour accélérer leur croissance et renforcer leur compétitivité.

Intégrer des pratiques organisationnelles qui stimulent l’innovation

Développer une culture d’innovation

Réaliser un premier projet d’innovation

Investir davantage en R-D

Utiliser les ressources de l’écosystème d’innovation du Québec

DES OPPORTUNITÉS EN INGÉNIERIE À LA HAUTEUR DE VOS AMBITIONS

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