Promouvoir les réformes du climat de l’investissement dans le secteur agroalimentaire au Maroc

Page 1


Promouvoir les réformes du climat de l’investissement dans le secteur agroalimentaire au Maroc

Document de travail preliminaire

5 mai 2023

Meknès

Cette note a pour objectif d’orienter les discussions à l’occasion du dialogue public-privé (PPD) organisé sur la « Promotion des réformes du climat d’investissement dans le secteur agroalimentaire au Maroc » le 5 mai 2023. Il intègre les commentaires du premier dialogue avec le secteur privé qui s'est tenu le 13 juillet 2021, ainsi que les commentaires des réunions préparatoires organisées du 4 au 8 juillet 2022 à Rabat, Casablanca et Fès.

Cette note est un document provisoire. Merci de ne pas citer ni diffuser.

Promouvoir les réformes du climat de l’investissement dans le secteur agroalimentaire au Maroc

Promouvoir des investissements durables dans le secteur agroalimentaire est au cœur de la stratégie de développement du Maroc. Les entreprises agricoles sont une source majeure d'emplois pour une population marocaine croissante. Elles peuvent contribuer à une croissance globale de l'économie, à la réduction de la pauvreté et des inégalités territoriales, au maintien de la compétitivité sur les marchés internationaux et à la transition verte du Maroc, conformément aux objectifs de développement durable des Nations unies.

Des investissements domestiques et étrangers accrus dans le secteur agroalimentaire1 peuvent améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition, réduire la pauvreté, augmenter les revenus et améliorer les conditions de vie. Alors qu’au cours des dernières années, le secteur agroalimentaire privilégiait la consommation intérieure et l’exportation de produits finaux, les produits agroalimentaires ont désormais un débouché mondial, puisque différentes activités de la chaîne de valeur se répartissent sur plusieurs pays (Punthakey, 2020[1]). Les chaînes de valeur agroalimentaire ont connu une intégration accrue au sein de l’économie mondiale, et la part des pays développés et émergents augmente, que ce soit en tant que fournisseurs ou en tant que marchés pour les produits agroalimentaires.

À l'échelle mondiale, le secteur agroalimentaire est en outre de plus en plus interdépendant vis-à-vis d’autres secteurs de l’économie, y compris les services, alors que le commerce et l’investissement transfrontalier sont stimulés par les grandes entreprises multinationales (OCDE, 2019[2]) Les améliorations du cadre règlementaire des investissements peuvent en conséquence avoir une influence importante sur la capacité d’un pays à attirer davantage d’investissements de meilleure qualité, et favoriser l’intégration dans les chaînes d'approvisionnement transfrontalières. Les outils et cadres de politiques de l’OCDE peuvent soutenir l'élaboration de politiques adéquates pour relever les défis auxquels sont confrontées les entreprises nationales et contribuer à un climat d'affaires et d'investissement plus efficace et plus compétitif dans le secteur agroalimentaire ; cela inclut notamment le Cadre d’action pour l’investissement dans l’agriculture, les Orientations de l’OCDE sur les Entreprises multinationales, le Guide OCDE-FAO pour des chaînes d'approvisionnement agricoles responsables et les Indicateurs de qualité des investissements

L’agriculture et l’alimentation sont une priorité pour le développement économique et social du Maroc

Les secteurs agricole et agroalimentaire jouent un rôle essentiel dans l’économie marocaine (OCDE, 2020[3]). En incluant les pêcheries et le secteur forestier, l’agriculture représente environ 13% du PIB, c’est-à-dire davantage que la plupart des autres pays de Méditerranée du Sud (MED) (Schéma 1). Entre 2008 et 2017, cette part s’est accrue de 7% en moyenne, bien au-dessus des 3,9% de croissance du PIB marocain au cours de la même période (Harbouze et al., 2019[4]). En parallèle, le

1 Le secteur agroalimentaire englobe toutes les activités liées à la production, la transformation, la distribution et la vente de produits agricoles et alimentaires. Dans ce document, nous nous concentrons principalement sur la production agricole primaire et la transformation des aliments.

secteur agroalimentaire représente 4% du PIB et emploie plus de 100.000 personnes dans le pays (Amachraa and Quelin, 2022[5])

L’emploi agricole atteint 31,2% au Maroc, la plus haute proportion de la région MED (Schéma 2), et arrive jusqu’à 64% dans le secteur rural (HCP, n.d.[6]) Le secteur agricole est marqué par une haute part de l’informel, se trouve dominé par des emplois à faible productivité, bien souvent sous la forme de travail familial non rémunéré, sans sécurité sociale ni couverture médicale (Banque Mondiale, 2021[7]) En effet, la part des employés formels dans le secteur a été limitée à seulement 20% en 2019, et a connu une croissance très limitée de moins de 4,5% depuis 2000 (Ibid). Les mesures prises en faveur de la formalisation peuvent avoir un impact considérable sur la croissance globale, la productivité et l'emploi dans le secteur agricole et dans l'ensemble de l'économie. La réforme ambitieuse visant à généraliser la protection sociale, qui s'est traduite jusqu'à présent par l'inscription de plus de 840 000 agriculteurs au système de sécurité sociale "Assurance Maladie Obligatoire" (AMO), est une étape positive vers la réalisation de cet objectif (Médias24, 2022[8]). En effet, les taux de pauvreté dans les régions marocaines où la part du PIB agricole est importante sont supérieurs à la moyenne nationale (Banque Mondiale, 2017[9])

Dans le secteur agricole, les exportations restent limitées à une minorité d'exploitations modernes, tandis que la majorité des agriculteurs de subsistance opèrent pour le marché intérieur. En fait, au Maroc, sur un total de 1,5 million d'exploitations agricoles, seulement 1 % des exploitations cultivent une superficie de plus de 50 hectares, bien qu'elles cultivent environ 15 % de la superficie agricole utilisée (SAU) (FAO, 2017[10]) D'autre part, 70 % des exploitations, essentiellement familiales, ont une superficie inférieure à 5 hectares, alors qu'elles ne représentent que 12 % de la SAU (Ibid). Ces inégalités en matière de propriété foncière et d'accès à la terre sont encore exacerbées par les conséquences des inégalités territoriales, car ces exploitations familiales sont situées principalement dans les zones rurales. De plus, les petits et moyens agriculteurs n'ont pas été suffisamment couverts par les dispositions des anciennes politiques marocaines de développement agricole et rural. Par exemple, même si des stratégies nationales telles que le Plan Vert Maroc (PMV) ont adopté des mesures adaptées à ces agriculteurs (professionnalisation de la petite agriculture, valorisation des produits locaux, soutien aux capacités productives et commerciales des producteurs), la stratégie n'a pas été en mesure d'accélérer la dynamique d'action collective et d'appuyer les petits agriculteurs dans l'adoption des mesures adoptées (ibid). Plus récemment, la stratégie "Génération verte 2020-2030" a donné un rôle plus important aux petits et moyens agriculteurs et a prévu des mesures visant à favoriser leur inclusion dans les marchés et les chaînes d'approvisionnement et à faciliter l'intégration d'outils numériques et innovants

Schéma 1. Agriculture, foresterie et pêcheries, valeur ajoutée (% du PIB) dans les pays MED

Source : Banque mondiale (2021[7])

Le secteur agroalimentaire est un secteur clé de l'économie marocaine puisqu'il comprend environ 2 100 entreprises, dont la plupart sont des micro, petites et moyennes entreprises (MPME), et qu'il emploie environ 160 000 personnes, ce qui en fait le deuxième employeur du secteur industriel, après l'habillement (200 000 personnes) (SFI, 2019[11]). Le secteur représente environ 25 % du PIB industriel et génère un chiffre d'affaires annuel d'environ 14 milliards d'euros et une valeur ajoutée d'environ 3,5 milliards d'euros (Médias24, 2021[12]) Les principaux segments de croissance de ces dernières années dans ce secteur sont la transformation des céréales, des produits laitiers et de la volaille (Oxford Business Group, 2015[13])

Les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation sont stratégiques pour l’inclusion économique au Maroc, et en particulier pour les jeunes (15-24 ans) qui vivent dans les régions rurales, où le taux de chômage des jeunes a atteint 16,5% en 2022 (HCP, n.d.[6]). C’est un enjeu d’une importance particulière au vu du vieillissement progressif de la population rurale, avec une part des 15-24 ans qui devrait chuter à 14% en 2040, alors qu'elle représentait 19% de la population rurale en 2015 (ibid). Ces secteurs représentent aussi une opportunité d’autonomisation économique des femmes (Encadré 1). En outre, les femmes représentent environ 35 % de la main-d'œuvre du secteur agricole, et environ 42 % d'entre elles ont plus de 45 ans (Banque Mondiale, 2021[7]).

Encadré 1 Le potentiel de l’agriculture pour l’autonomisation économique des femmes au Maroc

Le faible taux d’activité des femmes est un enjeu crucial pour le développement social et économique global du Maroc. Le travail des femmes est aujourd’hui principalement concentré dans l’agriculture, puisque près de la moitié des travailleurs du secteur sont des femmes

Bien que les analyses des données ventilées selon le sexe soient peu nombreuses pour ce secteur, une étude récente à l’échelle de cinq régions marocaines montre que les femmes produisent en moyenne 37% du revenu agricole, un chiffre qui est supérieur à 50% pour plusieurs régions (Ben El Ahmar, 2018[14]) Une étude régionale a montré que les femmes perçoivent une rémunération inférieure de 25% par rapport aux hommes, même pour les tâches requérant un travail plus qualifié (Abderrahim, 2016[15]). Une large majorité des femmes dans les régions rurales ne tirent aucun revenu de leurs activités agricoles et restent exclues de l’économie formelle (Moisseron et al., 2019[16]) Dans l’ensemble, les femmes sont encore confrontées à différentes difficultés lorsqu’il s’agit de tirer les bénéfices de leur travail et de leurs entreprises, qui sont différentes de celles que doivent surmonter les hommes ; elles rencontrent notamment des obstacles plus importants pour l’accès à la terre, à l’eau et aux financements. Les femmes restent dépendantes des moyens de production détenus par leur famille, en particulier la terre et le capital agricole, et elles n’ont pas un accès suffisant à la formation et à la technologie

Les politiques publiques se sont trop souvent concentrées sur les seuls propriétaires d’exploitations (qui sont surtout des hommes) et sur la formation de ces derniers (FAO, 2017[10]) Au Maroc, le récent Programme National Intégré d’Autonomisation Économique des Femmes et des Filles (2020) intègre une approche en termes de genre afin de dynamiser l’emploi dans l’agriculture, l’industrie et le tourisme, avec une attention particulière pour les femmes des régions rurales. Consolider l’appui à l’emploi et à l’entrepreneuriat des femmes dans le secteur agroalimentaire amènerait à davantage de croissance durable et d'inclusivité, contribuant ainsi à de meilleures conditions de vie pour tous

Schéma 2. La part de l’emploi dans l’agriculture au Maroc est plus importante que dans tous les autres pays MED, en particulier pour les femmes

Emploi dans l’agriculture (estimation modélisée OIT), 2019

Note : Le secteur de l’agriculture inclut les activités de l’agriculture, de la chasse, de la foresterie et des pêcheries

Source : ILOSTAT Data Explorer

Ces tendances ont fait de l’agriculture durable et la production alimentaire une des priorités du développement économique et social du pays. En 2008, le gouvernement a lancé le Plan Maroc Vert

pour faire du secteur agricole le principal moteur de la croissance au Maroc2 Le Plan a mis l’accent sur l’expansion du secteur, notamment en améliorant les conditions structurelles (c’est-à-dire les environnements institutionnel, législatif et réglementaire) pour renforcer l’attractivité du secteur aux yeux des investisseurs étrangers (Ministère Marocain de l'Agriculture, 2019[17]) Il a contribué à la création d’environ 300 000 emplois entre 2008 et 2020, a doublé la contribution du secteur au PIB et la valeur des exportations agricoles, et mobilisé près de 7,1 milliards USD d’investissement privé Sur la base de ces résultats, une nouvelle stratégie de développement a été adoptée en 2020, appelée « Génération verte 2020-2030 » La stratégie vise à appuyer la modernisation et à accroître la compétitivité du secteur agricole, notamment en créant une nouvelle génération de travailleurs et d’entrepreneurs agricoles parmi les jeunes et dans la population rurale Le développement de la stratégie au niveau régional et ses synergies avec les initiatives régionales et territoriales sont importantes pour un développement réussi et inclusif du secteur au Maroc.

Encadré 2. Prospective régionale agroalimentaire de Fès - Meknès

Le système agroalimentaire est l'un des principaux moteurs de croissance de la région Fès-Meknès. Les potentialités, les atouts et les ressources naturelles de la région offrent un cadre propice aux investissements et favorisent la diversité des filières de production agricole.

La région a bénéficié du Plan Maroc Vert (PMV), devenu le principal vecteur de développement du secteur agro-industriel. En effet, la région Fès-Meknès contribue à hauteur de 8,4 % au PIB national global et occupe la deuxième place en termes de contribution au PIB agricole national et la troisième place en termes de superficie de production agricole dans le pays (CRI Fès-Méknes, 2021[18]) À ce jour, cette région est le premier exportateur marocain d'huile d'olive et de vin (CRI, n.d.[19]) En 2019, le secteur agroalimentaire de la région a généré un chiffre d'affaires de 45 millions d'euros, tandis que le montant des investissements générés par le Fonds de développement agricole (FDA), dont 55% d'origine privée, s'est élevé à 94 millions d'euros (ibid).

La région ambitionne de devenir le premier pôle multidisciplinaire agricole du pays et le premier pôle agro-industriel national d'ici 2042 (CRI Fès-Méknes, 2021[18]) Capitaliser sur les réalisations passées et sur les objectifs de la stratégie nationale Génération verte 2020-2030 sera crucial pour développer le secteur agroalimentaire de la région. Les programmes et stratégies régionaux et territoriaux sont également d'une importance capitale à cet égard. L'intervention d'acteurs régionaux tels que la Région Fès-Meknès, la Chambre d'Agriculture Fès-Meknès, en plus des acteurs locaux, complètera efficacement l'action de l'État grâce à leur meilleure compréhension du contexte local, conformément à la dynamique de décentralisation en cours au Maroc depuis 2011.

Il est essentiel de relever les défis qui façonnent le secteur agroalimentaire dans la région de FèsMeknès pour libérer le potentiel inexploité et renforcer l'attractivité de la région. La sévérité croissante de la sécheresse annuelle, la faiblesse des investissements du secteur privé et le besoin croissant en techniques agricoles durables représentent des priorités que les décideurs politiques et les parties prenantes doivent aborder afin de créer une industrie agroalimentaire plus résiliente et plus prospère dans la région de Fès-Meknès. En relevant ces défis, la région peut non seulement améliorer les moyens de subsistance des agriculteurs et des travailleurs du secteur, mais aussi contribuer au développement économique global de la région et du pays dans son ensemble. Cela nécessite une approche globale tenant compte des spécificités locales et de l'imbrication de ces défis. D'une part, la sécheresse a un impact majeur sur la production agricole, ce qui rend impératif la diversification des techniques de production et la transition vers des pratiques respectueuses de l'environnement

2 (FEMISE, 2013[47])

pour en atténuer les effets. D'autre part, il est essentiel d'attirer les investissements privés pour diversifier le secteur et soutenir une transition écologique.

Une approche multipartite fondée sur le dialogue et la collaboration entre les secteurs public et privé est une voie prometteuse pour parvenir à un développement durable dans le secteur agricole et positionner la région en tant que leader national dans ce secteur stratégique.

L'agroalimentaire marocain dans un contexte de crises simultanées

L'impact économique et social de la pandémie de Covid-19 et de l'invasion de l'Ukraine par la Russie a considérablement affecté les perspectives économiques du Maroc. Le secteur agricole a souffert des fortes mesures d'endiguement combinées à l'impact sur la production d'une sécheresse exceptionnelle (ETF, 2021[20]) En 2022, bien que le secteur alimentaire soit parvenu à couvrir largement la demande nationale à des prix stables, la guerre en Ukraine a révélé la dépendance du Maroc à l'égard des importations de céréales et a ensuite mis la question de la sécurité alimentaire sur le devant de la scène. La baisse de la production de blé, d'orge et de céréales au cours des dernières années (40 % en 2020 et 70 % en 2022, par rapport aux moyennes quinquennales) a fait du pays un importateur net de ses besoins en céréales, dont 20 % et 7 % ont été importés d'Ukraine et de Russie respectivement (FAO, 2020[21]) (Bank Al-Maghrib, 2022[22]) Ces circonstances ont contribué à une augmentation de 40 % des importations en 2022, entraînant une hausse du déficit commercial qui a atteint 55,1 % (Office des Changes, 2023[23]) Bien que le gouvernement ait réussi à prévenir les pénuries en diversifiant les sources d'importation et en adoptant des politiques visant à maintenir la stabilité des prix, et alors qu'elle était inférieure à 2 % depuis 2009, l'inflation a atteint 10,1 % en février 2023 (par rapport à février 2022) (Médias24, 2023[24]) (Bank Al-Maghrib, 2022[22])

Ces évolutions sont constatées dans l'ensemble de la région MENA, où le niveau des importations alimentaires par habitant est le plus élevé au monde et où la production agricole totale devrait diminuer de 21% d’ici à la fin du siècle, par comparaison avec le niveau constaté en 2000 (OCDE, 2021[25])

Plus particulièrement, le Maroc a connu ces dernières années une succession de fortes sécheresses, qui ont exacerbé l’impact des chocs exogènes mentionnés précédemment. Les chocs climatiques sont une source majeure de volatilité macroéconomique et de perturbations de l'approvisionnement, et constituent une menace importante pour la sécurité alimentaire du pays (Banque Mondiale, 2022[26]) À cet égard, on estime que l'effondrement de la production agricole a entraîné une baisse du PIB national de 47,6 % en 2022, année au cours de laquelle le pays a été frappé par la pire sécheresse qu'il ait connue depuis près de quarante ans (Mondiale, 2023[27]) En outre, cette sécheresse historique a entraîné d'importantes perturbations dans l'approvisionnement en produits agricoles, ce qui s'est traduit par un pic de l'inflation alimentaire qui a atteint 20,8 % en février 2023 (Médias24, 2023[24]) Cette poussée de la pression inflationniste a imposé des contraintes supplémentaires aux populations fragiles et pauvres, dont le panier de consommation est principalement composé de produits alimentaires, ce qui a contribué à exacerber des niveaux d'inégalités sociales et territoriales déjà élevés.

Dans l'ensemble, les chocs endogènes et exogènes qui ont affecté l'économie marocaine, et le secteur agricole plus particulièrement, ont mis en évidence l'importance d'adopter une réponse politique globale à multiples facettes pour atténuer les effets négatifs de ces chocs et assurer la durabilité et la résilience à long terme du secteur agroalimentaire. La promotion des investissements est un élément essentiel de cette réponse globale.

Les investissements dans le secteur agricole peuvent favoriser la création d’emplois et la participation aux chaînes mondiales et régionales de valeur

Le Maroc a fait des progrès considérables dans le secteur agroalimentaire au fil des ans, avec des politiques et des investissements qui ont conduit à des niveaux relativement élevés de création d'emplois. En fait, les IDE dans l'agroalimentaire au Maroc ont généré presque deux fois plus d'emplois par million d'USD d'investissement que la moyenne intersectorielle, et environ 8 fois plus d'emplois par million d'USD d'investissement que dans le secteur de l'énergie (fDi Markets, 2021[28]).

De plus, les stratégies mises en œuvre par le Maroc l'ont positionné en tant que producteur et exportateur majeur de plusieurs produits agricoles (tomates, agrumes, argan, etc.), les chaînes de valeur agroalimentaires mondiales captant 43% de sa production (Office des Changes, 2022[29]) Toutefois, il existe encore de nombreuses possibilités inexploitées de croissance et de développement dans ce secteur, qui pourraient être mobilisées grâce à des investissements ciblés et accrus.

En effet, bien que le Maroc fasse partie des leaders régionaux en termes de valeur ajoutée de l'agriculture, de la sylviculture et de la pêche en pourcentage du PIB avec respectivement 12% et 13% contre 5,2% en moyenne pour les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Banque Mondiale, 2021[7]), la valeur ajoutée par unité d'intrant dans le secteur au Maroc est la plus faible parmi les économies MED, en partie à cause de la productivité limitée de la main-d'œuvre (Figure 3). L'encouragement des IDE peut contribuer de manière significative à l'augmentation de la productivité du travail dans les secteurs agricoles au Maroc en facilitant l'accès au capital, le transfert de technologie, l'accès aux marchés, la formation et le renforcement des capacités.

Schéma 3. La productivité du travail dans le secteur agricole marocain est la plus faible pour la région MED

Agriculture, foresterie et pêcheries, valeur ajoutée par travailleur (en dollars US constants de 2010), 2019

Source : Banque Mondiale (2021[7])

Promouvoir un investissement de qualité dans le secteur agroalimentaire marocain peut en outre favoriser son intégration dans les chaînes de valeur mondiales et régionales (CVM). La promotion d'investissements de qualité dans le secteur agricole et alimentaire au Maroc peut également faciliter

Algeria
Egypt, Arab Rep. Jordan Lebanon Morocco
Tunisia Palestinian Authority

son intégration dans les chaînes de valeur régionales et mondiales (CVM). Plusieurs études ont montré que les entrées d'IDE sont positivement corrélées à une participation accrue aux CVM (Punthakey, 2020[1]) Les investissements peuvent générer des retombées positives en renforçant la capacité de production locale et en accentuant les avantages de la participation aux chaînes de valeur mondiales. Cette perspective est particulièrement adaptée au Maroc, dont le modèle de production agricole reste fortement basé sur l'autosuffisance. Pourtant, le pays a l'un des pourcentages les plus élevés de la région de commerce agricole sur le total du commerce de marchandise (Schéma 4). Les exportations ont augmenté de 40 % au cours de la période 20142020, le secteur agroalimentaire représentant environ 21 % des exportations totales, ce qui fait du Maroc le troisième exportateur agroalimentaire d'Afrique (Harbouze et al., 2019[4])

Schéma 4 Valeur du commerce des matières premières agricoles en % du commerce de marchandises

Exportations et importations de matières premières agricoles (% des exportations et importations de marchandises), 2019 ou dernières données disponibles

Note : Les dernières données disponibles pour l’Algérie datent de 2017, et de 2018 pour le Liban et la Libye Source : Indicateurs de développement de la Banque Mondiale.

Ces dernières années, le Maroc a réalisé des investissements importants pour améliorer l'accès aux infrastructures de base, mais la qualité et la quantité de ces infrastructures restent inégales entre les régions rurales et périurbaines. Dans plusieurs villes de petite et moyenne dimensions, l'accès aux infrastructures reste limité, ce qui pose des problèmes de transport pour les produits agroalimentaires. Il convient d'investir davantage pour améliorer la qualité des infrastructures de transport et de logistique afin de renforcer les chaînes de valeur alimentaires et de permettre aux petits exploitants agricoles et aux autres entreprises agroalimentaires d'améliorer leur accès au marché. Cela permettrait également de réduire l'inégalité entre zones rurales et périurbaines en termes d'accès à des infrastructures de qualité. Ces investissements devraient être répartis entre la fourniture de nouvelles infrastructures pour les activités de logistique, de transformation et de distribution, et dans un second temps la maintenance et le contrôle de la qualité des actifs existants. Cela permettrait de structurer les chaînes de valeur agroalimentaires marocaines et d'offrir de nouvelles opportunités pour la production primaire en relation avec les segments domestiques en aval. La mise en œuvre du Plan Maroc Vert a permis de développer les activités de certaines chaînes de valeur à fort potentiel : elle a notamment entraîné une forte augmentation de la production d'olives, d'agrumes et de

Algeria Egypt, Arab Rep.
Jordan Lebanon Libya Morocco Tunisia Palestinian Authority
Exports
Imports

fruits rouges, considérés comme des cultures stratégiques (OCDE/FAO, 2021[30]) Toutefois, l'absence de liens en aval ou de capacité de transformation a entraîné des pertes alimentaires importantes, en particulier lorsque la demande étrangère a diminué. La connexion de tous les acteurs de la chaîne de valeur, grâce au développement d'infrastructures et de solutions numériques, pourrait avoir plusieurs effets positifs. Cela garantirait une adéquation entre l'offre et la demande, réduisant ainsi le risque d'offre excédentaire ainsi que d'autres dysfonctionnements. La mise en place d'infrastructures pour les activités de transformation ou d'emballage pourrait également limiter les pertes de production, surtout si cette mesure est complétée par la mise en place de relations sur le marché intérieur.

Questions principales

• Quels types d'investissement sont nécessaires pour soutenir le développement de l'agroalimentaire comme vecteur de création d'emplois au Maroc ?

• Existe-t-il des exemples réussis de liens entre des multinationales opérant au Maroc et des MPME locales ?

L’IDE dans le secteur agroalimentaire est en-deçà de son niveau potentiel

Malgré son importance pour les emplois et la croissance durable, l’IDE est dans le secteur agroalimentaire bien moins important qu’il pourrait l'être au Maroc Entre janvier 2010 et avril 2021, le pays a attiré 38 milliards USD d'IDE, dont seulement 2,3% pour le secteur agroalimentaire3 Par comparaison, les équipements de transport ont attiré environ 27% de l’IDE total, les technologies environnementales 16,5% et la construction 16,4% (Schéma 5). Si on examine l’origine de l’IDE, les multinationales de l’UE représentent près de la moitié du total des investissements dans le secteur (49,2%), l’Espagne étant le principal investisseur dans ce domaine (31,4%). Les États-Unis (25.3%) et le Royaume-Uni (12%) sont eux aussi très bien placés, tandis que l’investissement de la région MENA demeure limité à 7,6%, principalement en provenance de Tunisie (3,7%) et d’Égypte (2,3%) (Schéma 6).

En ce qui concerne les destinations géographiques, l’IDE dans le secteur agroalimentaire est fortement concentré dans les zones côtières et urbaines du Maroc, plus de la moitié de l’IDE total du secteur entre 2010 et 2021 ayant bénéficié à la région de Casablanca-Settat. Attirer un investissement abondant et de qualité dans les zones rurales et moins développées peut être déterminant pour l’inclusion des populations locales et le renforcement de la cohésion territoriale

3 L’agro-industrie inclut la fabrication de produits laitiers et de la mer, de céréales et d’oléagineux, de café et de thé, de snacks, de tabac, ainsi que la logistique, la distribution et le transport de fruits, de légumes et de denrées alimentaires spécialisées.

Schéma 5 IDE "Greenfield" au Maroc par secteur économique

Dépenses en immobilisations annoncées, millions USD (janvier 2010 – avril 2021)

Note : L’agro-industrie inclut la fabrication de produits laitiers et de la mer, de céréales et d’oléagineux, de café et de thé, de snacks, de tabac, ainsi que la logistique, la distribution et le transport de fruits, de légumes et de denrées alimentaires spécialisées

Source : conception OCDE sur la base des Marchés de l’IDE du Financial Times (2021[28])4

Schéma 6 Flux d’IDE "Greenfield" au Maroc dans l’agro-industrie par pays /région d’origine

Dépenses en immobilisations annoncées, millions USD (2004-2021)

4 Données fournies par le Division de l’investissement de l’OCDE.

Source : conception OCDE sur la base des Marchés de l’IDE (2021[28])

Questions principales

• Comment le Maroc peut-il accroître l’attractivité et la compétitivité de son secteur agroalimentaire aux yeux des investisseurs internationaux ?

• Comment le secteur privé marocain peut-il contribuer à attirer des investissements de qualité dans l’agroalimentaire ?

• Comment le Maroc peut-il attirer des investisseurs issus des marchés nouveaux et émergents ?

• Comment impliquer les acteurs régionaux afin de mieux attirer les IDE dans des régions spécifiques ?

Pistes d’action principales pour les investissements dans le secteur agroalimentaire

La qualité du climat d’investissement au Maroc pèse sur la capacité du pays à attirer des investissements. Une récente étude de l'OCDE sur les multinationales présentes dans le secteur agroalimentaire montre que la proximité avec les marchés de consommateurs et une économie en croissance rapide sont les principaux accélérateurs du marché de l’IDE, aux côtés d’autres facteurs importants comme des institutions efficaces, la stabilité politique, l’absence de conflit et la facilité de conduite des affaires (Punthakey, 2020[1]) Grâce à sa position géographique stratégique au carrefour de l'Europe et de l'Afrique subsaharienne, à ses relations politiques avancées avec l'Union européenne et les pays de la région, le Maroc est en mesure de se positionner comme une plateforme majeure pour les investissements dans le secteur agroalimentaire. En outre, la promotion des investissements dans ce secteur stratégique peut soutenir les efforts nationaux visant à renforcer la résilience et à diversifier davantage son économie. L'effet de levier des investissements pourrait finalement se traduire par une augmentation de la productivité et de la croissance, ainsi que par l'adoption de nouvelles technologies, ce qui contribuerait par conséquent à protéger le pays contre les chocs extérieurs et à accroître la résilience aux risques liés au climat. Cependant, plusieurs défis subsistent et influencent l'investissement dans le secteur agroalimentaire marocain. Il est essentiel de relever ces défis pour libérer tout le potentiel du secteur, stimuler la croissance économique et le développement, et ainsi soutenir le développement global et la résilience de l'économie marocaine.

Première priorité : Améliorer le cadre réglementaire et le climat des affaires

Mettre en place un climat d’investissement sain et favorable au secteur agroalimentaire suppose d’intervenir dans une diversité de secteurs des politiques publiques, dont la législation régissant les activités commerciales, les réglementations en matière d’emploi et de travail, les politiques de soutien à l’agriculture, l'accès au financement, une législation sans distinction de genre concernant l'héritage, la propriété et la terre, et la taxation. Ceci peut être fait en concertation avec une diversité d’acteurs, et notamment les organes gouvernementaux compétents aux différents niveaux, les investisseurs nationaux et étrangers potentiels dans l’agriculture, les travailleurs agricoles, les organisations d’exploitants, les organisations de la société civile, les populations affectées par les

décisions d’investissement, dont les groupes plus marginaux comme les petits propriétaires et les femmes, ainsi que des groupes d’intérêt plus larges (Punthakey, 2020[1])

Le Maroc offre un environnement relativement ouvert aux investisseurs du secteur agroalimentaire. Selon le classement « Favoriser le Commerce de l’Agriculture » de la Banque mondiale, le Maroc est le pays le plus performant de la région MENA, avec des réglementations relativement efficaces pour les agriculteurs, des lois complètes sur la protection des plantes et des performances similaires à celles de la Finlande et de l'Afrique du Sud en ce qui concerne l'enregistrement des machines (Banque Mondiale, 2019[31]) De plus, les départements agroalimentaires des ministères de l'agriculture et de l'industrie se chevauchent. Les deux ministères peuvent allouer des fonds publics sans coordination globale, ce qui compromet la mise en œuvre de priorités transversales telles que la numérisation et l'intégration accrue entre l'amont et l'aval.

Comparé à d'autres économies de la région MENA, le Maroc applique peu de restrictions statutaires sur l'IDE, ce qu'illustre sa position dans l'Indice de restriction réglementaire de l'IDE de l'OCDE pour 2019 (Schéma 7). Selon l'indice, le Maroc implémente des restrictions globales à l'IDE inférieures à la moyenne de l'Algérie, de la Libye et de l'Autorité palestinienne. Cependant, les restrictions à l'IDE dans le secteur de la pêche sont plus élevées que la moyenne de l'Égypte, du Liban, de la Jordanie, de l'Autorité palestinienne et de la Tunisie. Les projets d'investissement dans l'agriculture peuvent bénéficier de "vacances fiscales", c'est-à-dire d'exonérations permanentes de l'impôt sur le revenu des sociétés pendant une période déterminée (OCDE, 2021). Cependant, malgré l'environnement relativement ouvert à l'investissement dans l'agroalimentaire, plusieurs autres défis entravent le développement du secteur, notamment les questions commerciales, l'accès au financement et à la terre.

Schéma 7 Indice de l'OCDE de restrictivité de la réglementation de l'IDE pour des secteurs sélectionnés

Fermé = 1, Ouvert = 0 (2019)

Note : Le tertiaire comprend : la distribution, le commerce de gros, le commerce de détail, les transports (terrestres, maritimes et aériens), l'hôtellerie et la restauration, les médias (radiodiffusion et télédiffusion, autres médias), les services financiers (banque, assurance, autres services financiers), les services aux entreprises (droit, comptabilité et audit, architecture), l'ingénierie, l'investissement immobilier.

Source : OCDE, (2020[32])

Barrières commerciales

Malgré ces restrictions au commerce relativement faibles et les efforts continus pour faciliter le commerce, il existe actuellement un marché intérieur protégé, en particulier pour les biens de consommation, ce qui nuit à l'attractivité des exportations et incite au commerce informel. Les droits de douane à l'importation sur certains produits agroalimentaires tels que les boissons, le yaourt, le couscous, la crème glacée, la sauce tomate et le ketchup, peuvent atteindre 45 à 50 %. Cela garantit à certaines entreprises nationales une protection et une rentabilité sur le marché intérieur, ce qui réduit leur incitation à se moderniser et à exporter.

Accès au financement

L'accès insuffisant aux services financiers, en particulier pour les petites entreprises, constitue également un défi, puisque seulement 20 % d'entre elles remplissent les conditions requises pour bénéficier d'un financement bancaire (Crédit Agricole du Maroc, 2022[33]). L'accent mis par le Plan Maroc Vert sur l'incitation à la création de coopératives a été jugé efficace pour améliorer l'accès au financement (ETF, 2021[20]) Cependant, les taux d'intérêt élevés et les exigences en matière de garanties continuent de limiter le crédit dans le secteur. C’est notamment le cas pour les petits agriculteurs et les PME du secteur agroalimentaire, qui ne génèrent pas suffisamment de revenus et ne détiennent pas de garanties suffisantes pour s'adresser aux institutions financières tout en étant trop gros pour être pris en compte par la microfinance (FAO, 2016[34]) Investir dans la formation financière des acteurs économiques du secteur peut également faciliter l'accès au crédit. Des efforts ont été faits en matière de numérisation des produits et solutions bancaires pour les PME (Groupe Crédit Agricole du Maroc, 2016[35]) (Ideas Online, 2019[36]), mais des investissements supplémentaires sont nécessaires pour atteindre les jeunes ruraux et les agriculteurs périurbains.

Morcellement des terres

Enfin, le morcellement des terres a entravé le développement du secteur agricole marocain en termes de ressources humaines, d'innovation, d'énergie et de gestion de l'eau. Officiellement, les étrangers n'ont pas le droit de posséder des terres agricoles au Maroc, mais ils peuvent les louer pour une durée maximale de 99 ans. Toutefois, une proposition de loi pourrait réviser cette restriction (OCDE, 2021[25]) Le gouvernement a élargi le recours aux accords de partenariat public-privé, dans le cadre desquels de plus grandes parcelles de terre sont attribuées à des investisseurs pour la culture de produits spécifiques (Castlereagh Associates, 2020[37])

Évolution des réglementations sanitaires et phytosanitaires

Pour relever ces défis et accroître leur compétitivité et leurs exportations, les entreprises agroalimentaires doivent de plus en plus comprendre, surveiller et respecter les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et autres réglementations pertinentes, telles que les dispositions introduites par le Mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF) de l'UE. En effet, le marché européen, l'un des plus grands marchés d'exportation du Maroc, a des réglementations spécifiques pour les pays étrangers, y compris la non-utilisation de substances actives et/ou de pesticides, que de nombreuses entreprises agricoles marocaines utilisent encore. Par ailleurs, l'intégration des systèmes de certification et de contrôle de la qualité, ainsi que la traçabilité des produits, dans le cycle de production n'est pas généralisée et reste limitée à quelques producteurs exportateurs. Ces facteurs limitent l'accès des opérateurs marocains aux marchés européens malgré la proximité géographique, la taille considérable du marché et des accords commerciaux favorables.

Pour répondre aux réglementations, il est essentiel que les entreprises marocaines développent la capacité de comprendre, de suivre et d'anticiper les informations réglementaires. Des cadres tels que ceux développés par l'OCDE - Cadre d'action pour l'investissement dans l'agriculture et

Principes directeurs de l'OCDE à l'intention des multinationales - pourraient constituer des outils utiles et importants pour les entreprises à cet égard.

Intégration insuffisante tout au long de la chaîne de valeur

Enfin, l'intégration tout au long de la chaîne de valeur agroalimentaire (c'est-à-dire entre l'amont et l'aval) est une priorité stratégique pour le Maroc afin de capturer les segments à forte valeur ajoutée. L'augmentation du taux de transformation des produits et la stimulation du développement de segments tels que la production, la transformation et l'emballage pourraient être explorées. En effet, l'intégration de ces activités crée des liens entre les agriculteurs, les transformateurs, les distributeurs et les consommateurs, ce qui conduit à un système alimentaire plus efficace et plus durable. Cela peut également aider les agriculteurs à bénéficier d'économies d'échelle grâce à la négociation collective et à accéder à des marchés de plus grande valeur, ce qui, à son tour, peut soutenir les agriculteurs dans leurs efforts d'accès au financement et aux capacités de production. En outre, l'intégration tout au long de la chaîne de valeur agroalimentaire favorise la création d'emplois en offrant des possibilités d'emploi à différents stades de la chaîne de valeur, ce qui entraîne une augmentation des revenus et une réduction de la pauvreté dans les zones rurales. Le Maroc présente des niveaux élevés d'intégration verticale dans des industries telles que l'automobile, ce qui prouve que certains des facteurs nécessaires à une intégration réussie sont déjà présents dans l'écosystème.

Des systèmes de commercialisation inefficaces

La commercialisation des produits agricoles destinés au marché local est entravée par d'importantes déficiences dans les circuits de commercialisation. En effet, des rapports ont souligné que le circuit de commercialisation est marqué par plusieurs dysfonctionnements organisationnels et fonctionnels, qui conduisent à une transparence réduite du marché et à des problèmes tels que les fluctuations de prix, les pénuries d'approvisionnement et l'incapacité à répondre à la demande des consommateurs (CESE, 2021[38]). En effet, l'absence d'un cadre de gouvernance global et intégré pour le processus de commercialisation a entraîné un manque de coordination entre les parties prenantes aux niveaux national et territorial. En outre, l'intermédiation excessive et peu transparente sur les marchés de gros et l'existence de circuits parallèles de commercialisation informelle créent des conditions favorables à la spéculation et à l'inflation et suscitent des inquiétudes quant aux contrôles sanitaires et de qualité. Le très faible niveau de numérisation affecte également les processus de commercialisation et de valorisation des produits agricoles et la capacité des petits et moyens agriculteurs à accéder aux différents marchés et débouchés.

Deuxième priorité : Faire face au changement climatique

Le Maroc fait partie des pays les plus touchés par le changement climatique et la rareté de l'eau. Ses neuf (sur dix) années les plus chaudes ont été enregistrées au cours des deux dernières décennies et la baisse des niveaux de précipitations se poursuit à un rythme effréné (Banque Mondiale, 2022[26]) De 1960 à 2020, les ressources en eau renouvelables par habitant au Maroc ont diminué de 2 560 m3 à environ 620 m3 par personne et par an. De ce fait, le Maroc a été classé dans la catégorie des pays en situation de stress hydrique structurel (moins de 1 000 m3 par personne et par an) et se rapproche rapidement du seuil de pénurie d'eau absolue de 500 m3 par personne et par an. En février 2023, le taux de remplissage moyen des barrages marocains est passé sous la barre des 33,2 %, son niveau historique le plus bas (Médias24, 2023[39])

En effet, le développement socio-économique futur du Maroc pourrait être considérablement affecté par la pénurie d'eau. Selon la Banque mondiale, à long terme, la diminution potentielle des ressources en eau et de la productivité des cultures résultant du changement climatique pourrait

entraîner une baisse du PIB de l'ordre de 6,5 %, supprimer de nombreux emplois, en particulier dans les zones rurales, et potentiellement déclencher des situations d'insécurité alimentaire (Banque Mondiale, 2022[26]) En outre, la diminution rapide des précipitations accélérera la dynamique migratoire, puisque les estimations indiquent que jusqu'à 1,9 million de Marocains pourraient se déplacer vers les zones urbaines d'ici 2050 (Ibid). Ceci est dû à l'impact potentiel du changement climatique sur l'agriculture pluviale, qui représente 80 % de la surface cultivée dans le pays et emploie la majorité de la main-d'œuvre agricole.

Le changement climatique et la pénurie d'eau auront un impact potentiel sur presque tous les aspects de la croissance et du progrès du Maroc. Le secteur agroalimentaire, qui contribue largement à l'économie marocaine, ne fait pas exception à la règle. Dans ces circonstances, la transition du secteur agroalimentaire vers un modèle plus résilient et durable, fondé sur une utilisation rationnelle de l'eau et de l'énergie, est plus que jamais essentielle pour assurer sa viabilité à long terme et garantir la sécurité alimentaire du pays.5

Une utilisation rationnelle et une gouvernance efficace des ressources en eau devraient être privilégiées, conformément aux recommandations du nouveau modèle de développement adopté par le Royaume en 2021, qui met l'accent sur la nécessité de "refléter la valeur réelle de la ressource en eau et d'encourager une utilisation et une gestion plus efficaces et rationnelles de la ressource" (CSMD, 2021[40]). Le secteur agricole marocain consomme près de 80 % des ressources en eau disponibles dans le pays (LeMatin, 2023[41]). L'irrigation n'est pratiquée que sur 17% des terres cultivées du Royaume, mais ces terres génèrent la moitié du PIB agricole du Maroc et 75% des exportations agricoles (SFI, 2019[11]) Le Maroc a annoncé un plan d'investissement ambitieux (Plan National de l'Eau ou PNE 2020-2050) visant à atténuer l'impact des sécheresses et du changement climatique et à réduire l'écart entre l'offre et la demande grâce à des investissements dans les infrastructures (barrages, raccordements, etc.) et à la mobilisation de ressources en eau non conventionnelles (dessalement et réutilisation des eaux usées) (LeMatin, 2022[42]) However, the success of this plan hinges on the adoption of complementary measures aiming to increase the efficiency of the water governance and pricing systems and rationalise water demand.

Alors que le changement climatique continue d'accroître la pression hydrique, une gouvernance centralisée pourrait contribuer à optimiser la gestion de cette ressource rare. La gouvernance de l'eau est actuellement fragmentée, notamment entre le ministère de l'agriculture et le ministère des infrastructures, et la multiplicité des acteurs régionaux et locaux tend à ralentir les processus. Une politique potentielle consisterait à établir une autorité unique et indépendante pour gérer et préserver les ressources, assurer l'accès à l'eau pour l'agriculture et alléger la pression sur les territoires hydrovulnérables au Maroc.

En outre, une réforme du système de tarification pourrait également être envisagée dans le cadre des efforts de rationalisation de la gestion de l'eau. Des rapports ont souligné que les tarifs de l'eau au Maroc ont été maintenus à des niveaux artificiellement bas, qui ne reflètent pas la valeur réelle de cette ressource, sapant ainsi la capacité à financer les coûts d'exploitation et les efforts de maintenance (Banque Mondiale, 2022[26]). Un ajustement des tarifs de l'eau pourrait être une mesure efficace pour encourager une utilisation plus rationnelle des ressources en eau, en particulier l'utilisation des eaux souterraines, qui font l'objet de niveaux élevés de surutilisation et de mauvaise gestion, ce qui entraîne leur épuisement rapide. Cette situation pourrait être améliorée par l'introduction d'un système de tarification reflétant le coût réel de l'eau, y compris les coûts

5 Le renforcement de la sécurité de l'approvisionnement en eau, en énergie et en denrées alimentaires est connu sous le nom d'"approche nexus", en référence à son potentiel d'amélioration du bien-être humain, tout en réduisant les pressions sur l'environnement et les ressources naturelles par le biais d'une gestion et d'une gouvernance intégrées.

environnementaux et sociaux associés à son utilisation, conformément aux recommandations du Nouveau Modèle de Développement.

En outre, les technologies numériques pourraient constituer un outil important pour décarboniser l'industrie agroalimentaire en permettant une gestion plus efficace des ressources tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Par exemple, les technologies d'agriculture de précision peuvent aider les agriculteurs à optimiser leur utilisation d'eau, d'engrais et de pesticides, réduisant ainsi leurs déchets et leur impact sur l'environnement, et renforçant le respect des normes internationales en matière de normes sanitaires et phytosanitaires. En outre, les plateformes numériques peuvent soutenir des chaînes d'approvisionnement plus efficaces et remédier aux lacunes des systèmes de commercialisation évoquées ci-dessus. Ces efforts seront cruciaux pour le secteur agroalimentaire marocain afin de renforcer sa résilience et de réduire son empreinte carbone pour un meilleur accès aux marchés internationaux.

Troisième priorité : Accélérer la digitalisation et promouvoir la R&D

Au Maroc, comme dans d'autres économies de la région MENA, l'augmentation de la production agricole dépendra de l'innovation pour renforcer la croissance de la productivité. Au fil des ans, les politiques ont encouragé la collaboration entre les agriculteurs et les coopératives afin d'améliorer et de stimuler la productivité, notamment par l'introduction de nouvelles technologies.

Investir dans les nouvelles technologies numériques pourrait accroître la compétitivité et la productivité du secteur agroalimentaire et le rendre plus attrayant pour les jeunes ruraux (Banque Mondiale, 2020[43]) Par exemple, l'utilisation de l'agriculture de précision à l'aide d'images satellites et de drones, de capteurs et de données météorologiques pourrait permettre aux agriculteurs d'améliorer l'adoption des technologies numériques et des pratiques de production innovantes. À l'heure actuelle, en raison du manque de fournisseurs de solutions technologiques, le coût des équipements et des services reste trop élevé, même pour la plupart des exploitations commerciales. En outre, les solutions basées sur la téléphonie mobile peuvent améliorer l'accès des agriculteurs à l'information et aux marchés éloignés. En tirant parti de la puissance de la technologie mobile, les agriculteurs peuvent accéder à des informations essentielles qui peuvent les aider à prendre des décisions plus éclairées concernant leurs cultures et leurs entreprises et assurer une meilleure intégration dans les marchés et les chaînes de valeur, étant donné l'importance de ces technologies dans la création de liens avec des acheteurs en dehors de leur zone immédiate. Enfin, la solution de la téléphonie mobile est un élément clé pour relever le défi de l'inclusion financière en leur donnant accès aux services bancaires, aux options de paiement, à l'information et aux possibilités de microfinancement.

D'autres applications numériques dans le secteur agroalimentaire, telles que les services de partage d'informations, l'analyse et le commerce électronique, pourraient également être exploitées. Par exemple, des initiatives telles que le lancement en 2022 d'une vitrine numérique pour la promotion des produits locaux marocains par l'Agence pour le développement agricole (ADA) sont des étapes positives dans l'exploitation des outils numériques et l'amélioration de la promotion et de la visibilité des produits locaux et représentent un point de départ sur lequel s'appuyer à l'avenir.

Le Maroc pourrait intensifier ses actions de promotion de la R&D dans le domaine des sciences de l'environnement afin de relever les défis actuels, en particulier celui de l'eau. À cette fin, le Maroc devrait mettre en place un cadre législatif et réglementaire favorable à la R&D. L'amélioration du financement public de la R&D et la promotion de la coopération entre le secteur privé et les institutions de recherche sont des actions clés pour stimuler l'innovation dans le secteur agroalimentaire. Le Maroc pourrait appliquer le modèle du crédit d'impôt/recherche qui comprend des mécanismes et des incitations pertinents liés au respect de la confidentialité des travaux de

recherche. L'investissement dans la R&D et la coopération avec le secteur privé restent essentiels pour relever les défis actuels, tels que le changement climatique et l'innovation. À cet égard, des mesures spécifiques devraient être prises pour s'attaquer aux goulets d'étranglement qui entravent la participation du secteur privé à la R&D, en particulier en termes de financement et d'accessibilité des données.

Quatrième priorité : Développer le capital humain et les compétences

Les transitions numérique et écologique pourraient représenter des opportunités pour le Maroc. Pour tirer parti du potentiel de ces transitions, il est nécessaire de doter la main-d'œuvre des compétences adéquates. Cela rendrait le secteur agroalimentaire marocain plus compétitif, à l'intérieur des frontières du Royaume comme à l'exportation.

L'innovation au niveau des entreprises du secteur agroalimentaire marocain est actuellement limitée par le manque de main-d'œuvre qualifiée. Selon une enquête de la Banque mondiale, trouver du personnel ayant les bonnes compétences est l'un des trois principaux défis auxquels sont confrontées les entreprises agroalimentaires au Maroc, et le secteur manque souvent de personnel spécialisé, tant au niveau technique qu'au niveau de la gestion (Banque Mondiale, 2017[9]). Jusqu'à présent, la croissance du secteur a été menée par de grandes entreprises ayant accès à la technologie et au financement. À l'avenir, il sera important pour l'avenir du secteur agroalimentaire d'aider les PME à devenir plus compétitives grâce à une meilleure formation et à de meilleures compétences.

Pour permettre une large adoption des innovations dans le secteur, en particulier au niveau des PME, il est essentiel de renforcer le capital humain. Aider les agriculteurs à accéder à des formations pertinentes pour améliorer leur compréhension des systèmes innovants et doter les jeunes des compétences numériques et financières nécessaires pourrait rendre le secteur plus efficace et plus compétitif, et stimuler l'engagement des jeunes dans l'agroalimentaire. Cela pourrait contribuer à relever simultanément le défi du chômage des jeunes et de la pénurie de travailleurs dans le secteur agroalimentaire.

Les cadres et outils de politiques de l’OCDE peuvent appuyer les efforts déployés par le Maroc pour améliorer la compétitivité et l’attractivité de son secteur agroalimentaire

L'OCDE a progressivement développé un certain nombre d'outils de politiques portant sur l'investissement et l'agriculture. Ceux-ci sont présentés ci-dessous, en fonction de leur pertinence pour aider le Maroc à améliorer la compétitivité de son secteur agroalimentaire et son attractivité pour les investisseurs internationaux.

• Le Cadre d’action de l’OCDE pour l’investissement agricole (CAIA) rassemble les principales lignes directrices pour aider les gouvernements à mettre en place les conditions favorables pour attirer les investissements nationaux et étrangers. Il s'agit d'une adaptation sectorielle du Cadre d’action pour l’investissement qui représente un outil flexible pour aider les gouvernements à évaluer leurs politiques d'investissement dans les dix domaines essentiels à l’établissement d'un environnement attractif pour les investisseurs et à l'amélioration des bénéfices tirés des investissements agricoles Il vise à aider les pays à évaluer et à concevoir des politiques permettant de mobiliser l'investissement privé dans l'agriculture pour favoriser une croissance économique soutenue et un développement durable. Il a été élaboré en 2010 par l'Initiative pour l'investissement en Afrique de l'OCDE, le Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest et le Bureau du Conseiller spécial pour l'Afrique du

Secrétaire général des Nations Unies. Il a depuis bénéficié des retours des réseaux d’acteurs de l'agriculture, de l'investissement et des politiques de développement de l'OCDE.

• Les Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales, auxquelles le Maroc a adhéré en 2009, réunissent les recommandations clés adressées par les gouvernements aux entreprises multinationales opérant dans les pays adhérents ou à partir de ceux-ci. Ses principes directeurs constituent le seul code complet de conduite responsable des entreprises décidé au niveau multilatéral, que les gouvernements se sont engagés à promouvoir. Ils sont alignés sur la Déclaration de principes tripartite de l'Organisation internationale du travail (OIT) sur les entreprises multinationales et la politique sociale et sur les Principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme. Les orientations de l'OCDE sur les entreprises multinationales reconnaissent que les entreprises multinationales peuvent contribuer au progrès économique, environnemental et social. Elles recommandent aux entreprises de faire preuve d'une diligence raisonnable fondée sur le risque afin d'éviter et d'atténuer les effets négatifs sur les personnes et la planète associés à leurs activités, leurs chaînes d'approvisionnement et leurs relations commerciales. Dans le domaine de l'agriculture, les entreprises multinationales peuvent contribuer à la productivité, à l'emploi et à la sécurité du secteur tout au long de la chaîne d'approvisionnement en favorisant le transfert de technologies, en employant la main-d'œuvre locale et en garantissant des conditions de travail de qualité correcte en apportant leur expertise, leur technologie et leurs capacités de financement

• Outre les Orientations sur les entreprises multinationales, les Orientations OCDE-FAO pour des chaînes logistiques agricoles responsables représentent une référence centrale pour les entreprises multinationales du secteur agricole afin d'intégrer la diligence raisonnable fondée sur le risque dans leurs opérations et leurs chaînes logistiques. Ce document fournit un point de référence pour identifier et atténuer les impacts négatifs pour les entreprises locales, en encourageant les pays adhérents à promouvoir son utilisation pour prévenir les impacts négatifs de leurs activités et contribuer au développement durable, en particulier la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire et l'égalité des genres.

• La Déclaration sur les bonnes politiques contribuant à l’établissement d’un système alimentaire mondial productif, durable et résilient de l’OCDE constitue un pilier central des efforts de l'OCDE pour établir des normes mondiales dans le domaine de la politique agricole. Elle présente un ensemble d'objectifs communs pour le secteur agricole et agroalimentaire, ainsi qu'un ensemble de principes d'action visant à garantir une approche intégrée des politiques agricoles et alimentaires reflétant ces objectifs communs. Elle invite à construire une base de données solide sur les meilleures combinaisons de politiques pour atteindre les objectifs communs, et met l'accent sur l'adaptation des conseils à des contextes nationaux spécifiques afin de tenir compte de la diversité des situations économiques, environnementales, sociales et de sécurité alimentaire. Ces objectifs sont les suivants :

o Garantir l'accès à une alimentation sûre, saine et nutritive ;

o Permettre aux producteurs du monde entier, petits et grands, hommes et femmes, d’agir dans un système commercial mondial ouvert et transparent ;

o Garantir une productivité et une utilisation des ressources durables,

o Contribuer à la croissance et au développement inclusifs.

• L'analyse transversale de l'OCDE inclut le rapport annuel Politiques agricoles : suivi et évaluation 2021, qui passe en revue les évolutions des politiques agricoles au niveau national et fournit des estimations actualisées de l'aide publique à l'agriculture, ainsi que les Moyens

d'action au service de la croissance verte en agriculture, qui définissent le concept de croissance verte et résument les initiatives en cours dans les pays de l'OCDE pour promouvoir celle-ci

• Le Cadre d’action 2020 de l’OCDE pour la productivité, la durabilité et la résilience agroalimentaires examine les effets d'un large éventail de politiques sur la création et l'adoption des innovations nécessaires à l’accroissement de la productivité et de la durabilité de l'alimentation et de l'agriculture, et formule des recommandations concrètes pour chaque domaine d'action. Il examine les rôles respectifs des pouvoirs publics et du secteur privé dans le renforcement des systèmes d'innovation agricole et la facilitation de l'adoption de pratiques plus innovantes au niveau des exploitations et des entreprises agroalimentaires.

• Le groupe de travail conjoint sur l'agriculture et l'environnement est un forum d'échange d'informations, de suivi et d'analyse des interactions entre les politiques agricoles et les politiques environnementales. Il a publié plusieurs rapports qui peuvent être utiles dans le contexte marocain, notamment le rapport " Modifications des politiques de l'agriculture et de l'eau: Inventaire et alignement sur les recommandations de l'OCDE et du G20"

• Enfin, les Opportunités numériques pour de meilleures politiques agricoles (2019) examinent les moyens d’adopter de meilleures politiques pour le secteur agricole en contribuant à combler les lacunes et les asymétries en matière d'information, à réduire les coûts de transaction liés aux politiques et à permettre à des personnes de mieux travailler ensemble.

Références

Abderrahim, B. (2016), Le travail agricole des femmes rurales entre précarité et Emporwement : cas de la région de Sais., INRA Meknès Magazine, https://mag.inrameknes.info/?p=1285.

[15]

Al-Maghrib, B. (2022), Communiqué de presse - Réunion du conseil de Bank Al-Maghrib [58]

Amachraa, A. and B. Quelin (2022), Morocco Emergence in Global Value Chains: Four Exemplary industries, Policy Center for the New South, https://www.policycenter.ma/sites/default/files/2022-04/PP_07-22_Amachraa-Quelin_1.pdf

[5]

Bank Al-Maghrib (2022), Communiqué de presse - Réunion du conseil de Bank Al-Maghrib. [22]

Banque Mondiale (2022), Rapport Climat et Développement: Maroc, https://documents1.worldbank.org/curated/en/099655011022211130/pdf/P1773760faedc508c 08f8c036570ce9c659.pdf

Banque Mondiale (2021), World Development Indicators, https://databank.worldbank.org/source/world-development-indicators

[26]

[7]

Banque Mondiale (2020), Doing Business in Morocco, https://www.doingbusiness.org/en/data/exploreeconomies/morocco. [53]

Banque Mondiale (2020), Morocco Green Generation Program-for-Results (P170419), https://documents1.worldbank.org/curated/en/245801608346893390/pdf/Morocco-GreenGeneration-Program-for-Results-Project.pdf

Banque Mondiale (2019), Enabling the Business of Agriculture, https://eba.worldbank.org/en/eba

Banque Mondiale (2017), Kingdom of Morocco - Strengthening Agri-food Value Chains Program-for-Results, https://documents1.worldbank.org/curated/en/412051519753962894/pdf/121787-ProgramDocument-P158346.pdf.

Ben El Ahmar, M. (2018), Évaluation et chiffrage du rôle socioéconomique et culturel des femmes dans, https://www.ciheam.org/uploads/attachments/930/WL40_13_Evaluation_et_chiffrage.pdf

Castlereagh Associates (2020), Green Morocco : opportunities in agriculture, https://castlereagh.net/green-morocco-opportunities-in-agriculture/

CESE (2021), Pour une approche novatrice et intégrée de la commercialisation des produits agricoles.

Crédit Agricole du Maroc (2022), 60 ans dans l’accompagnement et le financement de l’agriculture et du monde rural au Maroc

CRI (n.d.), Secteur Porteur - Agriculture, https://fesmeknesinvest.ma/secteurs-economiquesporteurs-cri-fesmeknes/agriculture/#:~:text=L%27agriculture%20est%20le%20premier,affaires%20annuel% 20de%20506%20MDH.

[19]

CRI Fès-Méknes (2021), La région Fès-Méknes: territoire propice à l’investissement. [18]

CSMD (2021), Le Nouveau Modèle de développement [40]

ETF (2021), European Training Foundation. The future of skills : A case study of the agri-food sector in Morocco, https://www.etf.europa.eu/sites/default/files/202104/future_of_skills_agri-food_sector_in_morocco.pdf

[20]

FAO (2020), Covid-19: Mesures rapides et ambitieuses prises par le Royaume du Maroc. Food and Agriculture Organization., http://www.fao.org/3/ca9353fr/CA9353FR.pdf. [21]

FAO (2020), Rapports de synthèse par pays - Maroc. Food and Agriculture Organization, http://www.fao.org/giews/countrybrief/country.jsp?code=MAR&lang=fr.

FAO (2017), L’agriculture familiale à petite échelle au Proche-Orient et en Afrique du NordPays Focus : Maroc, http://www.fao.org/3/i6846f/i6846f.pdf

[10]

FAO (2016), Innover pour des mécanismes inclusifs de financement agricole et d’atténuation des risques. Food and Agriculture Organization, http://www.fao.org/3/i6166f/i6166f.pdf [34]

FAO (1994), Fiche documentaire: Maroc - Les femmes, l’agriculture et le développement rural, http://www.fao.org/3/v8195f/v8195f00.htm#TopOfPage

fDi Markets (2021), fDi Markets Database [28]

Fédération nationale de l’agroalimentaire (FENAGRI) (2021), Guide de l’investisseur dans le secteur des industries agroalimentaires au Maroc, http://fenagri.org/files/documents/60bd507fa33b9238938989.pdf.

FEMISE (2013), Evaluation of the Agricultural strategy of Morocco (Green Morocco Plan) with a Dynamic General Equilibrium Model, https://www.femise.org/en/studies-andresearch/evaluation-of-the-agricultural-strategy-of-morocco-green-morocco-plan-with-adynamic-general-equilibrium-model/

Global Infrastructure Hub (2017), , https://outlook.gihub.org/countries/Morocco

Groupe Crédit Agricole du Maroc (2016), Le système de financement agricole et rural au Maroc, https://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Generic-Documents/PANEL_I_Mod%C3%A8le_Tamwil_El_Fellah_Cr%C3%A9dit_Agricole_du_Maroc_Mr._Ali_Benabd ....pdf.

Harbouze, R. et al. (2019), Rapport de synthèse sur l’agriculture au Maroc, https://hal.archivesouvertes.fr/hal-02137637/document

HCP (n.d.), Base de données du Haut Commissariat au Plan, http://bds.hcp.ma/data/1.8

Ideas Online (2019), Tamwil el Fellah in Morocco, Innovations for inclusive agricultural finance, https://www.ideassonline.org/public/pdf/MoroccoInnovativeFinancing-ENG_1.pdf.

ILO (2010), Informal Economy and Labour Market Policies and Institutions in selected Mediterranean countries, https://www.wiego.org/sites/default/files/publications/files/Charmes_IE.Synthesis.Mediterran ean.pdf [48]

LeMatin (2023), Comment le Maroc compte gagner la bataille d’une agriculture durable

LeMatin (2022), “Approvisionnement en céreales: la diversification des fournisseurs s’avère payante”, https://lematin.ma/express/2022/approvisionnement-cereales-diversificationfournisseurs-savere-payante/379588.html

LeMatin (2022), Stress hydrique : Le Maroc finalise sa Stratégie nationale à l’horizon 2050.

LeMatin (2021), Génération Green 2020-2030> le Programme d’exécution dans le pipe

Media24 (2021), Les chiffres clefs du Plan Maroc Vert (2008-2019), https://www.medias24.com/2020/02/16/les-chiffres-cles-du-plan-maroc-vert-2008-2019presentes-au-roi/

Médias24 (2023), Le taux de remplissage des barrages à son plus bas niveau historique.

Médias24 (2023), L’inflation s’envole : 10.1% en février 2023 [24]

Médias24 (2022), “Coup d’accélérateur à la protection sociale des agriculteurs”. [54]

Médias24 (2022), Coup d’accélérateur à la protection sociale des agriculteurs. [8]

Médias24 (2022), L’agroalimentaire un secteur qui présente encore d’importantes opportunités d’investissements. [57]

Médias24 (2021), Agroalimentaire au Maroc: les projets d’investissements se multiplient [12]

Ministère Marocain de l’Agriculture (2019), Investor’s guide in the agricultural sector in Morocco, https://www.ada.gov.ma/sites/default/files/Guide-InvestisseurADA/Guide_Investisseur%20UK.pdf?__cf_chl_jschl_tk__=e2b97b2a958604a1e0aaabca3275 d3d1bda27d2a-1625502234-0-AUpW4Ldk3DbV-8IKEDSJyuYzpMKDPZejW_SaunYSk1dyrsHyA4FWxVwVX2BvOk7rSuvQxBF1bI478pphZEyh_. [17]

Moisseron, J. et al. (2019), Financements et activités des femmes en milieu rural au Maroc, https://hal.ird.fr/ird-02465323/document.

Mondiale, B. (2023), Morocco Economic Update - Winter 2022/23

[16]

Mondiale, B. (2022), Country Climate and Development Report: Morocco [59]

OCDE (2021), Middle East and North Africa Investment Policy Perspectives, https://www.oecdilibrary.org/finance-and-investment/middle-east-and-north-africa-investment-policyperspectives_6d84ee94-en.

OCDE (2020), “The COVID-19 crisis in Morocco”, Tackling Coronavirus (COVID-19), contributing to a global effort, https://www.oecd.org/mena/competitiveness/The-Covid-19Crisis-in-Morocco.pdf

OCDE (2019), The Changing Landscape of Agricultural Markets and Trade: Prospects for Future Reforms, http://dx.doi.org/10.1787/7dec9074-en

OCDE/FAO (2021), OECD-FAO Agricultural Outlook, https://www.oecdilibrary.org/agriculture-and-food/oecd-fao-agricultural-outlook-2020-2029_1112c23ben;jsessionid=18eULtuBq0Bbwn_PczhIfIz5.ip-10-240-5-190.

OECD (2020), FDI Regulatory Restrictiveness Index, https://stats.oecd.org/Index.aspx?datasetcode=FDIINDEX#

OECD (2020), Foreign direct investment and trade in agro-food global value chains, https://doi.org/10.1787/993f0fdc-en.

Office des Changes (2023), Résultats des échanges extérieurs à fin décembre 2022.

Office des Changes (2022), Analyse multidimensionnelle de l’évolution du profil des exportateurs marocains

[25]

Oxford Business Group (2015), Morocco invests in agribusiness and improves agricultural efficiency, https://oxfordbusinessgroup.com/analysis/morocco-invests-agribusiness-andimproves-agricultural-efficiency [13]

Punthakey, J. (2020), Foreign direct investment and trade in agro-food global value chains, http://OECD Food, Agriculture and Fisheries Papers, No. 142, OECD Publishing, Paris

SFI (2019), Diagnostic du Secteur Prrivé: Crér des Marchés au Maroc, https://www.ifc.org/wps/wcm/connect/d0c0f18c-26b7-4861-b4c5-14896aaba7f1/201910CPSD-Morocco-EN.pdf?MOD=AJPERES&CVID=m-LGA3X.

World Bank (2018), Logistics Performance Index, https://lpi.worldbank.org/.

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.