Mayotte Hebdo n°1047

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À la Banque des Territoires, nous avons une mission : aider les organismes du logement social à réduire leur empreinte carbone, en proposant des solutions pour la réhabilitation énergétique des logements.

Organismes du logement social, agissons ensemble pour le mieux-être et l’avenir des citoyens et de la planète.

@ B a n q u e D e s Te r r banquedesterritoires.fr

LE MOT DE LA RÉDACTION

FRUSTRATION

Devant une boutique de Tsingoni, deux femmes et un homme discutent. Le couple, qui a la trentaine, vient d’inviter la femme un peu plus âgée à leur mariage. « Oui, avec plaisir », leur répond-elle, avant que la jeune femme n’aille retirer de l’argent. Seul avec la cinquantenaire, le fiancé lui lance alors : « Je t’ai vue sur les barrages, à crier dehors les Anjouanais ». Visiblement fière de ses faits d’armes, celle qui a participé au blocage du village de Tsingoni perd son sourire lorsque le jeune homme continue : « Tu sais que celle qui vient de t’inviter à son manzara n’a pas de papiers ? ». Le silence s’ensuivant est révélateur du climat régnant à Mayotte depuis le début de l’opération Wuambushu. S’étant heurtée à de nombreuses complications, et témoignant certainement d’une mauvaise organisation, l’opération qui avait donné tant d’espoir aux Mahorais ne laisse pour le moment qu’une frustration difficile à contenir, perméable aux discours populistes. D’autant qu’en plus de l’insécurité vécue depuis des années par la population, la crise de l’eau atteint une ampleur rarement observée à Mayotte. Ce contexte freine tout et tout le monde : les bonnes volontés, les investissements, les initiatives en faveur du développement de l’île… Même Carla Baltus, dans nos pages cette semaine, paraît désabusée face à la situation. Désabusée, mais encore et toujours déterminée, comme l’ensemble des chefs d’entreprise mahorais, qui auraient pourtant de quoi jeter l’éponge tant les maux du territoire sont nombreux.

Bonne lecture à toutes et à tous.

UN QUINTÉ+ JOUÉ = UN BON

LES WEEK-ENDS À PARTIR DE 12 H PARIER

*Hors Quinté+ spOt et limité à un bon à parier par transaction. Les 3, 4, 10, 11, 17, 18, 24 et 25 juin 2023, à partir de 12 h, pour tout récépissé Quinté+ joué (hors spOt) sur les bornes ou sur les terminaux des hippodromes et points de vente sélectionnés pour l’opération, un bon à parier surprise d’une valeur comprise entre 0,5 € et 12 € est offert systématiquement (sauf annulation du pari y ayant donné droit et dans la limite d’un bon à parier par transaction). Le bon à parier est valable dès le lendemain de son émission et jusqu’au 2 juillet 2023. Cette offre n’est pas ouverte aux parieurs en Compte Point de vente +, aux paris par SMS, Viber et AlloPari. Conditions de l’offre disponibles sur pmu.fr/point-de-vente. ** Montant minimum à partager entre les gagnants du rapport Ordre du Quinté+, chaque jour les 4, 11, 18 et 25 juin 2023. Le pari hippique comporte une part de hasard, le gain n’est donc pas garanti. PMU

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À GAGNÉ.PARIER *
Mayotte Hebdo • 1/2 Page Largeur FU • 190 x 130 mm • TEMPS FORT JUIN 2023 • Parution 02/juin/23 • Remise 30/mai/23 • Repasses 09/06/23 – 16/06/23 – 23/06/23 LUC - BAT
G.I.E. SIREN 775 671 258 RCS PARIS. © Scoopdyga
En juin, c‘est le mois de la gagne.

Le festival Sakifo de La Réunion a accueilli la célèbre Zily pour une performance d’une heure, ce vendredi 2 juin. Au rythme de ses chansons, elle et son groupe ont à la fois fait danser et ému toute la salle. L’artiste mahoraise a ainsi gagné de nouveaux fans, agréablement surpris par sa prestation. À la fin de son show, elle a improvisé une séance photo devant un public était plus que ravi. Le lendemain, une séance de dédicaces était organisée dans un restaurant de Saint-Pierre. Ses fans ont pu échanger avec elle et lui apporter leur soutien. Zily s’est dit reconnaissante et a remercié ses admirateurs pour leurs encouragements. Après ce franc succès, plusieurs collaborations lui ont été proposées. L’artiste continuera néanmoins de se produire dans la région pour les prochains mois.

tchaks Zily, c’est Sakifo ! 19 juin 2023

C’est la date à laquelle sera mise en place la circulation alternée à Mamoudzou, décidée par la mairie en raison du fort trafic routier qui engendre de nombreux désagréments. Du 19 juin au 20 juillet 2023, les voitures dotées d’une plaque d’immatriculation finissant par un nombre pair seront donc interdites les lundis et les mercredis de 5 à 19 heures dans les villages de Kawéni, Mamoudzou centre, Cavani, Mtsapéré et Passamaïnty. Les plaques finissant par un nombre impair seront interdites les mardis et jeudis. Ces interdictions ne s’appliquent pas aux motocycles de deux ou trois roues ainsi qu’aux taxis, aux véhicules professionnels (sur présentation de la carte grise) et aux véhicules utilisés par les services de secours et de sécurité (sur présentation de la carte professionnelle).

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La joueuse de football française Wendie Renard, multiple championne d’Europe et de France et l’une des meilleures joueuses de sa génération, était de passage à Mayotte la semaine dernière. Elle a fait le tour de l’île à la rencontre d’équipes de foot. Les jeunes sportifs ont reçu des conseils précieux de la part de la joueuse. Une académie à son nom a notamment ouvert. La joueuse de l’Olympique lyonnais est en outre partie à la rencontre de 250 élèves des sections sportives de M’tsamboro, Tsingoni, Pamandzi, Kwalé, Dembéni et M’Gombani. Au cours de son séjour, elle a assisté à un tournoi de football féminin vendredi. Elle a aussi participé à un « fitfoot », cours de fitness spécialisé pour le ballon rond avec les jeunes garçons.

Wendie Renard à Mayotte 3 U17

C’est la catégorie dans laquelle

Keyliane Abdallah, jeune Mahorais et attaquant de l’Olympique de Marseille, a remporté le championnat de France samedi dernier. Souvent surclassé en U19 cette saison, Abdallah a eu un rôle déterminant pour son équipe lors de ce tournoi, ainsi qu’en finale. Lui-même buteur sur penalty en première période, il a initié le retour des Phocéens par un nouveau but à la 80ème minute, leur permettant de revenir à 3-4 face à Amiens. Dans les ultimes secondes du match joué à Aurillac, et alors que l’OM était à dix, son centre déposé sur la tête de Darryl Bacola a permis d’arracher l’égalisation. Le protégé de Toifilou Maoulida, illustre attaquant mahorais, a dû attendre ensuite les tirs aux buts victorieux pour le titre.

C’est le nombre d’années de fermeture de la bibliothèque de Cavani, qui a enfin rouvert ses portes le jeudi 8 juin, en présence de Ben Issa Ousseni, président du Conseil départemental. En témoignent des infiltrations d’eau et des circuits électriques délabrés, le bâtiment construit il y a plus de vingt ans n’était plus aux normes françaises. Le Conseil départemental de Mayotte en a aussi profité pour moderniser le bâtiment. Le sol et le plafond ont été refaits, le mobilier remplacé. Les bureaux de la médiathèque et de la Direction départementale du livre et de la lecture publique ont eux aussi changés. Cette dernière a d’ailleurs changé de nom pour devenir la Direction départementale de la culture et de la lecture publique (DDCLP).

Le proverbe

Djirani djirani

tadjel kafiri

« Un voisin est un voisin, même si c'est un non-croyant »

L’image de la semaine

Lundi matin, une trentaine de surveillants bloquaient la prison de Majicavo, en raison de sa surpopulation.

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LU DANS LA PRESSE

Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale

À MAYOTTE, DES RENFORTS

ATTENDUS FACE À LA SITUATION CRITIQUE DE L'ACCÈS AUX SOINS

Confronté de manière structurelle au manque criant de soignants et notamment d’urgentistes, le centre hospitalier de Mayotte (CHM) a déclenché le 1er juin le niveau 2 du plan blanc. Les directions générales de l’agence régionale de santé (ARS) et du CHM affirment que la continuité des soins est assurée à très court terme, sans cacher leurs craintes pour la suite.

Depuis le 3 juin déjà, c’est le Samu de la Réunion qui assure les transferts sanitaires Mayotte/ Réunion aller et retour ainsi que les évacuations sanitaires (Evasan) entre Mayotte et la métropole. En effet, le Smur mahorais a dû baisser le rideau face aux difficultés de recrutement.

Climat social dégradé

La raison de cette pénurie : un manque criant d'attractivité. L’opération « Wuambushu » (visant à lutter contre la délinquance, l'immigration illégale et l'habitat insalubre) qui se déroule actuellement sur l’île a envenimé un climat social déjà dégradé. Dans ce contexte, les recrutements de blouses blanches à Mayotte s’avèrent encore plus compliqués, comme en témoigne la Dr Nora Oulehri, chef du Samu 976. « Nous devrions être 37 pour assurer le service, nous ne sommes plus que six ! »

Depuis quelques mois, des dizaines de médecins urgentistes ont résilié leur contrat ou annulé leur arrivée sur le territoire. « Ce n’est pas spécifique à Mayotte, a relativisé le directeur général du CHM, Jean-Mathieu Defour, lors d’une conférence de presse à l’ARS, mardi matin. Le recrutement d’urgentistes est compliqué sur tout le territoire, mais dans le cas de Mayotte, c’est d’autant plus problématique (...) Chaque jour, nous mettons en place une cellule de crise pour nous organiser. Nous tournons quotidiennement avec des remplaçants, qui viennent parfois pour de courtes périodes. »

Faire face au jour le jour

L’éloignement géographique de la métropole ne facilite pas les embauches malgré des actions menées sur différents salons – tel SantExpo fin

mai à Paris. La médiatisation des barrages et des émeutes sur l’île aux parfums a découragé certaines vocations.

Pour cette semaine, le CHM a néanmoins reçu du renfort : trois médecins urgentistes dont un du service de santé des armées, trois médecins généralistes et dix-huit infirmiers. « Nous faisons face au jour le jour », résume le directeur général de l’ARS Mayotte, Olivier Brahic, précisant que de nouveaux bras ont été demandés à la réserve sanitaire et auprès du service de santé des armées. Le ministère de la Santé a lancé une alerte à l'ensemble des régions françaises.

Régulation efficace

Le 1er juin, les urgences du CHM ont été contraintes de fermer leur unité de courte durée et de répartir les patients nécessitant une hospitalisation dans les services de médecine. La mise en place du niveau 2 du plan blanc a toutefois permis de mieux sensibiliser la population à la nécessité de la régulation par le 15. « Le message est bien passé, nous avons constaté une baisse du recours aux urgences et une augmentation des appels vers le 15 », se réjouit le directeur général du CHM.

Et ce malgré la fermeture de plusieurs dispensaires autour de l’île. Ceux de Koungou, au nord de Mayotte, et de Passamainty, en périphérie de Mamoudzou, ont également fermé leurs portes. Depuis le début de l’opération « Wuambushu » , ces centres de santé ont fait l’objet de blocages et des soignants ont été pris à partie. Le dernier en date s’est produit le 30 mai à Dzoumogné, les manifestants pro-Wuambushu reprochant aux soignants de prendre en charge des clandestins…

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Le mercredi 7 juin 2023, par Mireille Legait pour Le quotidien du médecin.

La psychiatrie en souffrance aussi

Dans les semaines à venir, le CHM attend donc toujours des renforts sanitaires, sans visibilité. « Le ministère est informé de la situation à Mayotte et sensibilisé à l’urgence de trouver des solutions pérennes », veut croire le directeur général de l’ARS Mayotte. Reste que l’approche des congés estivaux dans les CHU métropolitains et au CHU de La Réunion – premier poste de renfort du CHM – rend encore plus problématique la carence en ressources humaines de l'hôpital mahorais. « La situation est très fragile », reconnaissent de concert les deux directeurs généraux de l’ARS et du CHM.

Dernière préoccupation, la santé mentale. Un seul poste de psychiatre est pourvu à Mayotte sur les douze budgétés alors que l’état psychique des habitants a été fortement mis à l’épreuve depuis 2020. La Réunion a une nouvelle fois été sollicitée mi-mai. Le CHU et l'établissement public de santé mentale de La Réunion (EPSM-R) ont lancé un appel auprès de leurs praticiens hospitaliers. « Nous avons identifié une dizaine de volontaires pour des missions de deux à quatre semaines », confirme le Dr François Appavoupoullé, président de la CME de l’EPSM-R. Du côté du CHU, quelques psychiatres seraient partants pour des missions de deux semaines.

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GRAND ENTRETIEN BALTUS

Mayotte, Guyane, transports, Medef, logement…

NÉ ET AYANT GRANDI EN GUYANE, CARLA BALTUS A BIEN VITE

ÉTÉ ADOPTÉE PAR MAYOTTE, PARVENANT À FAIRE PROSPÉRER SES AFFAIRES SUR LES DEUX TERRITOIRES FRANÇAIS. SI LA CHEFFE D’ENTREPRISE CONNAÎT DEPUIS LE SUCCÈS, ELLE DÉFEND

ÉGALEMENT SES SEMBLABLES, ÉTANT PRÉSIDENTE DU MEDEF DEPUIS 2018. ENTRETIEN AVEC UNE FEMME IMPORTANTE DE L’ÎLE AU LAGON, QUI N’HÉSITE PAS À PRENDRE LA PAROLE QUAND IL FAUT.

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9 • Mayotte Hebdo • N°1047 • 09/06/20 23 DÉFEND L’ÎLE LE logement…

« SI ON LAISSE POURRIR LA SITUATION, MAYOTTE DEVIENDRA UN PEU COMME LA GUYANE »

Carla Baltus, c’est d’abord une kyrielle de postes : présidente du Medef Mayotte depuis deux mandats, d’AL’MA, la filiale immobilière d’Action Logement, propriétaire de l’entreprise de transports CMTB, qui compte plusieurs dizaines de bus et plus de 4 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021… Outre ces missions, la patronne des patrons mahorais s’est imposée dans le débat public en abordant les sujets de société locaux – qui sont légion ces derniers temps – sans jamais concéder de sa franchise, ni de son calme. Il faut dire qu’entre ses responsabilités et les allers-retours entre Mayotte et la Guyane française, sa terre d’origine, l’entrepreneure n’a pas de quoi s’éparpiller.

Mayotte Hebdo : Comment une jeune femme d’origine guyanaise arrive-t-elle sur la petite île qu’est Mayotte ?

Carla Baltus : En 1992, j’ai mon baccalauréat et je quitte la Guyane pour partir faire mes études à Limoges. Et là, la première communauté que je rencontre, ce sont les Mahorais. Je ne connaissais pas Mayotte, on n’apprenait pas ça dans les livres d’histoire-géo. J’apprends donc à connaître l’île, je fais la rencontre d’un Mahorais, et j’y pars, quatre ans après les études, le 22 juin 1996.

Mayotte Hebdo : Quelle est votre première impression sur l’île ?

Carla Baltus : Déjà, à l'époque, on n’avait pas de vol direct, dans le sens où on s’arrêtait en Afrique, aux Comores,

beaucoup d’arrêts, donc le voyage est très long. Ensuite, quand j'arrive et que je prends la barge, je vois un bleu vraiment magnifique, qui n'a rien à voir avec le lagon d'aujourd'hui, donc une image un peu carte postale. Puis j'arrive à Mamoudzou, je me dis que ça va, mais en allant de plus en plus au nord, Koungou, Kangani, jusqu’à Dzoumogné, je me rends compte que c'est moins développé, avec des bangas en torchis à l’époque. Ça m’avait choqué, je m'en rappelle encore, alors que j’étais en taxi-brousse. Il n’y avait pas beaucoup de voitures, pas d’embouteillages, donc on arrive assez rapidement, et je m'installe à Dzoumogné, je trouve du boulot pour chez Hodina en tant que formatrice. Je postule quand même à l'enseignement et suis retenue par le vice-rectorat, à l'époque. J’ai donc une classe de CE2 de 32 élèves à la rentrée 1996. Aujourd’hui, j’en vois qui

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Entretien réalisé par Axel Nodinot

ont grandi ! Donc j'ai fait ça pendant un an : le matin, j’enseignais, l'après-midi au centre de formation. Et puis, trois fois par semaine, je donnais des cours à l’université, étant diplômée en sciences et maths. Et puis j'ai fait mes petites économies, en francs à l'époque. J’avais 50 000 francs en un an, je demande à la banque de m’en prêter 50 000 autres, mais il en manquait encore 89 000 pour acheter mon premier bus de 22 places. J’ai donc laissé six chèques à la banque pour le paiement.

Mayotte Hebdo : Pourquoi cette idée d'acheter un bus et de se lancer dans le secteur des transports ?

Carla Baltus : En fin de compte, j’avais fait ma petite étude de marché. Il y avait deux secteurs qui se disaient rapporteurs sans avoir besoin d’être pistonnée : faire des maisons SIM via une petite entreprise, et le bus. Le enfin, quand je dis rapporté, il est emprunté et aussi on a pas besoin de pistonner. Je fais le choix du bus car je me rends compte qu’il n’y en a pas beaucoup, qu’à chaque fois qu'on croise un taxi, il est plein à craquer, et que ça rapportait beaucoup à l’époque.

À L’ÉPOQUE, ON ME DISAIT QUE J’ÉTAIS FOLLE »

Mayotte Hebdo : Vous étiez une femme, étrangère à Mayotte. Aujourd’hui, vous faites pleinement partie de la société mahoraise. Comment s’est passé cette intégration ?

Carla Baltus : En tout cas, je ne faisais pas comme tout le monde. C'est vrai que j’ai peut-être parfois choquer certaines personnes. Parce que je n’étais pas comme une Mahoraise, ça se voyait que je n’étais pas d'ici. Je n'ai pas changé ma façon de m’habiller, ma mentalité, mais j’ai quand même essayé de m'intégrer par l'apprentissage de la langue locale, la communication avec les gens, apprendre à les connaître, mais sans changer la façon de m'habiller ou de me coiffer. Je ne m’habillais pas en salouva,

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«

je suis restée moi-même et je sais que parfois ça faisait bizarre pour les gens.

Mayotte Hebdo : Les années passent et votre entreprise prospère. Comment passe-t-on de l'achat d'un bus à la possession d'une véritable flotte de véhicules ?

Carla Baltus : J’ai donc un bus en 1997, j’en achète deux autres en 1998. En fin de compte, je réinvestis à chaque fois tout mon bénéfice. Je suis carré dans ma compta, dans mes versements de recettes de taxis, mes bilans sont propres. Et au fur et à mesure, la banque me suit et je n'ai qu'un objectif, c'est de devenir une compagnie de transport. À l’époque, on me disait que j'étais folle, parce que le modèle économique de l'époque, c'était chacun son bus. Chacun conduisait son propre véhicule. Mais j’ai foncé, je n’ai pas voulu faire comme tout le monde. Du coup, je réinvestissais tout, je me suis beaucoup

sacrifiée, travaillé beaucoup, du lundi au dimanche. J’ai eu mon permis voiture en 1998, puis mon permis bus, ce qui veut dire que j’avais un chauffeur la première année, ensuite je conduisais.

Mayotte Hebdo : Entre-temps, vous devenez actrice, toujours dans le domaine des transports, d’une collectivité guyanaise. Pourriez-vous en dire plus sur ce point ?

Carla Baltus : J 'ai répondu à un appel d'offres en Guyane, via ma société, Carla Mayotte Transports Baltus [CMTB], associée aux transports Mooland. Nous l’avons remporté, et avons créé une société guyanaise qui s'appelle Mosaïque, et qui est actionnaire majoritaire de la SEMOP, la Société d’économie mixte à opération unique, dans laquelle il y a aussi la CACL, la Communauté d’agglomération du Centre Littoral de Guyane. Ils sont actionnaires minoritaires, mais ont la

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présidence du Conseil d'administration, dont je suis la directrice générale.

Mayotte Hebdo : Vous êtes de fait l’une des personnes qui connaît le mieux les deux territoires que sont la Guyane française et Mayotte. Deux départements qui sont les plus pauvres de France, et qui essaient de se développer tant bien que mal. Quelles similitudes et différences voyez-vous entre les deux territoires ?

Carla Baltus : On pourrait penser que la Guyane est beaucoup plus avancée du fait de la base spatiale, mais les deux sont en voie de développement. C'est bien plus avancé que Mayotte en termes d'infrastructures. La fracture numérique est une expression que l’on a en commun, comme l'immigration clandestine, parce que les frontières sont incontrôlables. La Guyane c’est 84 000 kilomètres carrés, presque un sixième de la France. Disons qu'il y a des choses sur lesquelles on peut être en avance d’un territoire à l'autre. Quelque chose qui m’avait choqué, c’est l’hôpital de Cayenne, auquel celui de Mayotte n’a rien à envier. Après, on a des difficultés d’affrètement, pour commander des pièces, autant à Mayotte qu’en Guyane. La cherté de la vie est aussi un point commun, se loger dignement est très cher en Guyane comme à Mayotte. Il y a plus de choix en Guyane mais toujours pas assez de logements, et la vie reste chère.

Mayotte Hebdo : Penchons-nous sur la situation macroéconomique de Mayotte, qui reste pauvre mais aussi l'un des départements les plus dynamiques, notamment en termes de création d'entreprises, avec des pouvoirs publics qui ne suivent pas toujours cet élan. Comment, en tant que présidente du Medef local, analysez-vous ce contexte ?

Carla Baltus : I l y a énormément d'opportunités parce que ça se développe. En 2012, on a Internet, donc beaucoup de services qui viennent, qui se créent, parce que ça répond à la demande. On voit de nouveaux secteurs d’activité comme la livraison, une plus grande facilité pour travailler, ce qui fait que beaucoup de choses se digitalisent. Donc ça veut dire qu'on gagne en performances. En fin de compte, c’est juste arriver au niveau des autres, mais à notre échelle, c'est extraordinaire.

Ensuite, la difficulté pour les entreprises, c'est toutes les crises qu'on subit. Si on dit 2011, 2016, 2018, 2020, le Covid, Wuambushu cette année, l’eau, le Caribus… Chaque année, un chef d'entreprise à Mayotte doit créer une ligne crise, anticiper au mieux et prévoir des périodes mortes où son activité va baisser, où les salariés ne viendront pas, seront en retard ou contre-performants. L’autre difficulté, à Mayotte, c’est qu'il y a beaucoup de chefs d’entreprise qui ne sont pas assez formés, informés.

« La convergence doit accompagner tout le monde, et surtout pas tuer l'emploi »

Mayotte Hebdo : Notamment du point de vue digital ?

Carla Baltus : Oui, et puis règlementaire, parce que beaucoup de choses vont arriver, les Prud’Hommes, parce qu'on connaît pas bien le Code du travail… Donc ce sont des dossiers qu'on risque de perdre parce qu’on n’a pas de service RH en interne. Il y a peut-être des choses qui fonctionnaient avant mais qui ne passent plus car les salariés connaissent leurs droits. C’est pour ça qu’il est important de se former pour un chef d’entreprise. En 2018, on est passé de 30% à 100% de l'application du Code du travail, avec l’obligation d’avoir un CSE au-dessus d’un certain nombre de salariés. C'est plein de choses qu’il faut apprendre, qu'il faut mettre en place, dont certains ne sont pas conscients parce qu'ils ne sont pas informés.

Mayotte Hebdo : Je voulais justement vous demander quelles étaient les ambitions du Medef à Mayotte, actuellement et à l’avenir, j'imagine que la formation en fait partie ?

Carla Baltus : Oui, parce qu'on a une responsable emploi formation, qui est un emploi détaché du national, parce que la formation des dirigeants, c'est important. Donc on va continuer sur ce volet, comme sur celui de la jeunesse, parce qu’on voit bien qu’à Mayotte, il y a des problèmes d'attractivité, mais pour que les entreprises soient performantes, il faut des cadres et des salariés qualifiés, donc il faut miser sur la formation. On se dit que demain, les jeunes d'ici ont plus de chances de rester que d’autres personnes de venir, dans les conditions actuelles d'insécurité. L’insécurité est le plus gros frein, pour moi, notamment sur les transports scolaires, si je parle de mon secteur. Quand vous voyez un jeune avec une hache qui saccage un bus, c'est juste incroyable, insoutenable, impardonnable.

L’ambition du Medef, c'est de permettre aux entreprises de se développer, que ce soit dans la région et ailleurs, comme je l’ai fait en Guyane : à La Réunion, aux Antilles, en métropole... Je pense que des entreprises en ont le niveau, donc nous devons les rendre ambitieuses, pérennes performantes et dynamiques. On pousse aussi nos adhérents à aller vers l'innovation. Par exemple, avec le Covid, on s'est rendu compte que les centres de formation n'étaient pas très digitalisés. On les a aidés et ils ont pu continuer à garder le contact avec leurs stagiaires, continuer la formation à distance, alors que ce n’était pas dans les us et coutumes.

La convergence a un coût pour les entreprises. On ne veut pas la freiner, mais nous devons aussi protéger les entreprises, sensibiliser les acteurs, les salariés, l’État, que la convergence doit accompagner tout le monde, et surtout pas tuer l'emploi, parce qu’on a assez de chômage comme ça à Mayotte. C'est un gros volet sur lequel on travaille. Maintenir des dispositifs

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fiscaux, tels que le CICE [Crédit d’impôt compétitivité et emploi, NDLR] majoré qu'on a actuellement, une grande victoire du Medef. Et aller vers des dispositifs d'accompagnement, d’exonération de charges patronales, pour donner plus de pouvoir d'achat aux salariés tout en gelant les charges.

Mayotte Hebdo : Récemment, vous êtes aussi devenue la présidente d’AL’MA. Quelles sont vos missions sur ce mandat ?

Carla Baltus : C’est un gros travail des partenaires sociaux, dont le Medef, avec Action logement. Ce travail a permis de cette filiale qui va permettre de construire des biens de haute qualité et abordables pour les salariés et jeunes travailleurs. Pour moi, c'est aussi une fierté, car le poste de président est défini au niveau national. C’est Bruno Arcadipane, le président d’Action logement, qui a soutenu ma candidature. C’est une preuve de confiance. Une grande fierté aussi de siéger avec les partenaires sociaux et de pouvoir soutenir notre directrice générale, Delphine Sangoneyi. Maintenant, on doit répondre aux besoins, être complémentaire de la SIM, et sûrement pas concurrents, avec de nouveaux produits, une nouvelle vision. C’est quelque chose qui nous tient à cœur.

Mayotte Hebdo : Vous ne craignez pas le cumul de fonctions ? Ça n’impacte pas votre efficacité ?

Carla Baltus : En fin de compte, même si on a l’impression que j’en fais beaucoup, j'ai abandonné beaucoup de mandats. Quand en 2009, j'ai commencé à intégrer le Medef, grâce à mon mentor, Monsieur Michel Taillefer, j'étais déjà dans le syndicalisme, quand je faisais le taxi. Le Medef m’a permis d'avoir une autre dimension. Quand j'ai commencé, les gens ne voulaient pas occuper les mandats, alors que le Medef est très sollicité, que ce soit à Pôle emploi, au Césem, l’ADIE, l’ARS…

Mayotte Hebdo : Pourquoi ne voulaientils pas ?

Carla Baltus : Parce qu'ils veulent se concentrer sur leurs affaires et se disent que c’est une perte de temps. Moi, personnellement, ça m’a forgé, j’ai

beaucoup appris, ça m'a aussi permis d’être force de proposition parce que je voyais tous les secteurs, et je comprenais le fonctionnement juridique des lois, des ordonnances, des décrets, des ministères concernés. Du coup, je n’ai pas autant de mandats qu'avantet j'estime aujourd'hui être à l'équilibre, c'est à dire que j'arrive à gérer toutes mes entreprises à distance, parce que j'ai aussi formé mon personnel, donc je délègue, mais aussi le Medef, car j’ai aussi deux permanentes : la déléguée générale et la responsable emploi formation, qui font un travail formidable.

MAYOTTE N'EST PAS ATTRACTIF, LES PERSONNES NE VEULENT PAS VENIR »

Si j’ai été manager de l’année en 2015, c’est parce qu’il y a eu toute cette préparation, et c’est pour ça que je me suis sentie capable d'être présidente du Medef en 2018. On me l’avait proposé avant, mais je ne me sentais pas prête. C’est mon travail de management qui paye et qui me permet aujourd'hui de faire tout ça. Je ne devrais pas en faire plus, ça c'est certain. Après, même si je me suis développée, je suis toujours restée autour de mon secteur. J'ai expérimenté d'autres choses, notamment l'hôtellerie, mais c'était un peu hôtel d’une douzaine de chambres, rien d'extraordinaire. Dans mon autoécole Fast line, je suis associée. Il y a toujours une connexion avec la mobilité. Je dis la mobilité parce que demain, on pourra prétendre à des transports que terrestres, mais ça reste dans mon secteur d'activité qui est de transporter les gens.

Mayotte Hebdo : Vous n’hésitez pas, depuis plusieurs années, à prendre la parole sur des sujets de société. Le premier que nous pouvons aborder est

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«

la place des femmes dans le monde du travail mahorais. Elles sont de plus en plus nombreuses à accéder à de hauts postes et à créer leurs entreprises, outre les petits doukas. Diriez-vous que l’économie mahoraise se décloisonne ?

Carla Baltus : Je pense que l'économie à Mayotte est atypique, dans le sens où plus de 54% des entrepreneurs sont des femmes. La femme a toujours eu sa place et son rôle dans dans l'économie, pas que les nouvelles générations. Il y a des personnes qui ont toujours été sérieuses dans leur entreprise, c’est normal que de plus en plus de femmes se distinguent. Il y a aussi beaucoup d'actions qui ont permis de mettre en valeur la femme et ça peut inspirer, donner envie et c'est normal. On est dans l'évolution normale des choses.

Mayotte Hebdo : Vous parliez plus tôt de la délinquance, qui impacte les entreprises, les conditions de vie des salariés, mais aussi le

tourisme et les investissements extérieurs. Avezvous des preuves de cette réticence à s’installer ou investir à Mayotte ?

Carla Baltus : Parfois, des personnes nous approchent au Medef, mais on n’entend plus parler d'eux parce qu'ils se rendent compte que ça ne sera pas évident. Dès qu'on veut faire des investissements, la sécurité coûte cher. Il y a des problèmes de foncier aussi, le territoire est petit. Et puis, même si on a tout ce qu'il faut, la plus belle usine du monde, est-ce qu'on aura les ingénieurs pour la maintenance des machines ? La bonne DRH pour gérer tout le monde ? Des techniciens qui voudront venir s'installer ? On se rend compte que Mayotte n'est pas attractif, les personnes ne veulent pas venir. J’ai un mécanicien de haut niveau qui passe ponctuellement dans mon entreprise qui me dit : « J'ai beaucoup de propositions à très haut salaire. Si j’étais célibataire, je viendrais, mais là j'ai ma femme et ma fille, je ne viendrai pas » . Les gens ont peur pour leurs enfants qui vont à l’école, parce que

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l’enfant va voir des choses horribles. Et malheureusement, il y a aussi des gens qui quittent Mayotte parce que leurs gamins ne seront plus à l'école primaire privée mais au collège, et c'est trop dur, ce que les enfants vivent.

Mayotte Hebdo : Le Medef a-t-il un rôle à jouer dans l’attractivité du territoire ?

Carla Baltus : On participe à tous les ateliers, on fait des propositions. On est aussi un donneur d'alerte pour dire qu’il y a trop d'insécurité, qu’il faut plus de forces de l'ordre. C’est le rôle qu'on joue quand on demande des facilités fiscales pour certains corps de métier parce que Mayotte ne serait pas attractive sinon. Si vous avez un professeur qui a le même salaire en Guyane ou à Mayotte, il va choisir la Guyane. Les gens qui font face à l’insécurité veulent une compensation.

Mayotte Hebdo : Quelle est la situation de la délinquance en Guyane ?

Carla Baltus : En Guyane, ce qui m’a choqué, ce sont les armes à feu, que l’on n’a pas encore ici. Donc c'est très violent quand ça pète. Sinon, c’est Mayotte il y a 10 ans en matière de délinquance juvénile. C'est-à-dire que si on laisse pourrir la situation, Mayotte deviendra un peu comme la Guyane. Après, c'est une plaque tournante de la drogue, chose que Mayotte n'est pas, donc les violences sont aussi dues aux règlements de comptes.

Mayotte Hebdo : Que pense la présidente du Medef de l'opération Wuambushu ?

Carla Baltus : Volontairement, je ne fais pas de commentaire politique, je ne serais pas dans mon rôle. Par contre, je dis que c'est une opération qui donne de l'espoir,

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Carla Baltus et Michel Taillefer, son « mentor ».

et c’est aussi une démonstration que si on avait plus de forces de l'ordre à Mayotte, on arriverait à contrôler un peu mieux le territoire et on rendrait la vie un peu plus paisible, parce que ça permettrait de reprendre les habitudes qu'on n’a plus : sortir le soir, aller faire son sport… Concernant l'habitat, ça met aussi en évidence que Mayotte manque cruellement de logements très sociaux, qu’il faut trouver des solutions pour loger tout le monde dans des conditions dignes. Enfin, concernant le volet immigration, Mayotte ne peut pas supporter 500 000, 600 000, 700 000 personnes, donc il faut trouver des solutions pour que ça soit soutenable.

Mayotte Hebdo : Un mot sur les coupures d'eau. Nous allons passer à quatre puis cinq coupures hebdomadaires. Comment, à l’échelle de votre entreprise, vous adaptez-vous, pour le lavage des véhicules par exemple ?

Carla Baltus : On ne lave pas les véhicules aussi souvent qu’avant, c'est sûr. Après, on préconise les économies, plutôt prendre un petit seau que de laisser couler le tuyau. On demande aux conducteurs de faire des efforts. Concernant Mayotte, c'est une vraie catastrophe. Le préfet nous a dit, quand on l'a invité au Medef cette année, qu’il n’y aurait pas d’eau cette année, qu’il faut donc l'économiser au maximumpour que ça dure le plus longtemps possible. Mais on n’acceptera plus de vivre les mêmes problématiques l’année prochaine, parce qu’on voit bien qu’il faut une deuxième usine de dessalement, une troisième retenue collinaire, donc il faut lancer les travaux maintenant pour que 2024.

Mayotte Hebdo : Des mesures comme un retour du chômage partiel ou de plus en plus de télétravail sont-elles à prévoir ?

Carla Baltus : Le souci du chômage partiel, c'est que si vous l’utilisez, vous ne travaillez plus. Et nous les entreprises, on veut travailler, il ne faut pas qu'on nous en empêche. Ne pas trouver de solutions, c'est

nous empêcher de travailler. Donc le chômage partiel, c'est bien parce que ça permet de maintenir les emplois, mais quand les gens ne sont plus au travail, ils perdent en efficacité quand ils reprennent, il faut reprendre le rythme, les habitudes, donc ce n'est pas une solution que de maintenir les gens à la maison sans travailler. D’autant que le chef d'entreprise n'est pas couvert, il n’y a pas de chômage pour lui, alors qu’il a besoin de garder son salaire, de vivre, comme un salarié.

Mayotte Hebdo : Certains chefs d’entreprise demandent justement une aide financière pour affronter ces coupures d’eau, sous forme de compensation ou de dégrèvements. Vous joignezvous à eux ?

Carla Baltus : Oui, même si un restaurant ou une boutique est fermée, il y a un loyer à payer, des crédits, des choses qui sont fixes. Pendant le Covid, le fonds de solidarité aidait à hauteur de 200 000 euros maximum, car l’État était conscient que les entreprises ne travaillaient plus. Aujourd'hui, dans certains secteurs d'activité, ces coupures d’eau sont comme le COVID, on est empêché de travailler, et une baisse de chiffre d'affaires qui est énorme, qui peut aller de 20 à 70%, et c'est la mort de certains. On a quelques adhérents qui nous font remonter leur détresse parce qu'ils ont une forte baisse de leur chiffre d’affaires, de la fréquentation des clients. Si ça dure d'ici la fin de l'année, ça va être dramatique. Ce fonds de solidarité, on l’a demandé depuis l’année dernière concernant l’insécurité. Quand on voit ce que ça coûte de protéger nos entreprises…

Mayotte Hebdo : Où sera Carla Baltus dans cinq ans, et que fera-t-elle ?

Carla Baltus : Très bonne question. Si tout se passe bien en Guyane, je ferai ce que je fais aujourd'hui. Sinon, je serai à 100% Mayotte. Je répondrai toujours aux marchés de transport pour lesquels je me sentirai en capacité de répondre, que ce soit en Guyane, dans les outre-mer. Ce sont ces réponses qui diront où je serai, mais en tout cas ce sera toujours dans les transports, c'est sûr et certain.

Mayotte Hebdo : Outre ces opportunités, vous n’avez pas d'ambitions particulières ?

Carla Baltus : Non, je souhaite continuer la présidence du Medef, voilà. Après, avec le temps et l’âge, il y a des propositions qui peuvent tomber, on ne sait pas de quoi est fait l'avenir.

Mayotte Hebdo : Ces opportunités pourraient être politiques ?

Carla Baltus : Oh, la politique, pour l'instant je ne m’y vois pas, mais je ne dis pas non !

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COUPURES D’EAU :
« ON N’ACCEPTERA PLUS DE VIVRE LES MÊMES PROBLÉMATIQUES L’ANNÉE PROCHAINE »

LA CCI PREND LA VAGUE DE L’ÉCONOMIE BLEUE

Alors que la journée mondiale des océans se déroulait ce jeudi 8 juin, une action était organisée par plusieurs organismes locaux – dont la CCI – à Coconi. L’occasion de revenir sur les actions de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte en faveur de la fameuse « économie bleue », un secteur à haut potentiel sur la bien nommée île au lagon.

Toutes celles et tous ceux qui ont connu Mayotte il y a plusieurs décennies le disent : le turquoise déjà magnifique du lagon mahorais était encore plus éclatant auparavant. Aujourd’hui, de nombreux maux tels que l’envasement,

le rejet de déchets ou la surexploitation des ressources naturelles mettent en péril la faune et la flore sous-marines de Mayotte. Là est tout l’enjeu de l’économie bleue, qui couvre tous les secteurs économiques en rapport avec le littoral

18 • Mayotte Hebdo • N°1047 • 09/06/20 23 Publirédactionnel

et ambitionne de faire rimer productivité avec respect de l’environnement. À Mayotte, qui témoigne d’un patrimoine naturel hors du commun, le sujet est donc primordial, et était mis à l’honneur lors d’une action locale à Coconi, ce jeudi 8 juin, à l’occasion de la journée mondiale des océans.

Cap Business Océan Indien, qui réunit les Chambres de commerce et d’industrie de la région, est à l’initiative de cette journée d’action, célébrée depuis 1992 dans le monde entier. La CCI de Mayotte s’affirme ainsi une fois de plus comme acteur de cette économie bleue, menant depuis plusieurs années des actions en faveur de cette dernière. « Nous avons déjà un service développement durable, dans lequel nous accompagnons les entreprises dans leur gestion des déchets, introduit Nassay Ibrahima, directeur du pôle développement économique et international de la CCI Mayotte. Mais nous avons aussi un volet énergie, dans lequel nous sensibilisons les entreprises afin qu’elles réduisent leur consommation énergétique, tout en conservant leur productivité. »

Un cluster maritime depuis mars 2022

Les considérations environnementales sont donc un pan intangible de l’organisation de la CCI, qui ne s’est

pas arrêtée là. Il y a un peu plus d’un an, elle lance avec d’autres institutions – le Conseil départemental notamment – le cluster maritime de Mayotte. « Il prend en compte tous les secteurs qui touchent à l’économie bleue, continue Nassay Ibrahima. On a par exemple le transport maritime, la filière pêche que l’on souhaite industrialiser, l’aquaculture des poissons et crustacés, la sécurité maritime ou encore le tourisme maritime. »

Ce dernier secteur d’activités est très important pour la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte, car décrit par son directeur du pôle développement économique et international comme « à fort potentiel » , sur une île possédant l’un des plus beaux lagons du monde, si ce n’est le plus beau. « Nous voulons vraiment nous appuyer sur notre économie bleue pour développer le territoire de Mayotte » , résume M. Ibrahima. Une logique imparable sur un territoire possédant de telles ressources et beautés naturelles, qui étaient une fois de plus mises en valeur lors de la journée mondiale des océans. Célébrée ce 8 juin au pôle d’excellence rurale de Coconi, la CCI et Cap Business OI ont souhaité attirer le public le plus large possible, notamment les scolaires, afin d’allier les développements économique et durable, et de pérenniser les actions du genre sur l’île aux parfums. n

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Recueil de nouvelles ou chronique romancée d'un Mahorais nommé Lodosomono, attachant et naïf ? Mais aussi, ana de pensées profondes : « Mieux vaut discuter avec un édenté que de se disputer avec un sourd » ? Ou encore contes revisités : « Le cavalier magique » ? Côté

anachronisme : « Ramsès II », « Machiavel », « La panthère rose » sont dans un jury désigné par « La Française des jeux ». Satire caustique : « Le Procureur pénal international souhaiterait le voir lapider »... Comment

définir ces textes ?

Les anachroniques de Mayotte sont tout cela à la fois, avec l'humour en bonus : « Judas Iscariote veut vendre le verdict à CNN pour la modique somme de 30 piastres... »

NASSUR ATTOUMANI ET SES ANACHRONIQUES DE MAYOTTE (5/10)

AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.

Le quatrième texte bref des Anachroniques de Mayotte (2012) met également en scène un objet technique, non plus une radio, mais un réveil qui entre en concurrence avec le chant du coq ou l’appel à la prière du muezzin. « Lodosomono et le réveil indiscret » commence par une utopie

touristique :

« Mayotte est l’une des stations balnéaires les plus prisées de l’Océan [sic] Indien. Le sourire des eaux turquoise, la gentillesse des plages sauvages, la luxuriance de la végétation, la bassesse des montagnes, l’aplomb du soleil… voilà ce qui, entre autres, attire ici les espions venus du froid. Durant la saison sèche, voiliers, catamarans, pétroliers et autres paquebots mouillent dans le lagon. Ce matin-là, le Titanic profite d’un ultime bronzage entre l’île de M’tzamboro et les îlots Choisil. » (p. 67)

L’île indianocéanique de Mayotte est enfin devenue une destination touristique comme Maurice ou les Seychelles. C’est cette nouvelle qui fait écho à la première de couverture de l’ouvrage puisqu’elle raconte l’escale imaginaire du Titanic à

Mayotte. Le bateau parfait son bronzage en lieu et place de ses habitants. Mais le tableau n’est pas sans ombre et le bateau aux touristes légaux converge bientôt vers la barque aux immigrants illégaux appelée kwasa. En effet, l’une des chaloupes du Titanic est prise pour un kwasa et détruite. C’est alors qu’on retrouve le débrouillard Lodosomono qui affrète une pirogue et rapatrie les touristes afin d’éviter l’incident diplomatique :

« Pour ne pas faire de vagues, le roi Mwalimu Boro réquisitionne aussitôt une pirogue. Il adjoint à Lodosomono deux autres rameurs pour reconduire les touristes infortunés à leur bâtiment flottant. Lorsque les croisiéristes arrivent à bord du paquebot, c’est bientôt l’heure du déjeuner. Dans son infinie bonté, M. Passot, le commandant du navire invite les trois indigènes à bord. Voici donc le triumvirat hissé sur le pont. Ils visitent la proue. Ils visitent la poupe. Ils s’émerveillent devant le faste dont leur cerveau n’aurait pas pu imaginer l’existence [sic]. Sans arrièrepensée [sic], le commandant admire ces grands

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Nassur Attoumani, Les anachroniques de Mayotte, éditions Ndze, 2013.
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enfants que sont Lodosomono et ses deux compagnons. La bande des quatre passe ensuite au Salon d’Honneur que presque personne ne fréquente à cette heure de la journée. Le bar en marbre massif ne brille pas. Non ! Il scintille sous les feux de la rampe montée en colimaçon, à la droite des verres d’apéritif suspendus comme des roussettes sur les branches d’un kapokier. ‘Champagne ? Vodka ? Calvados ? Tequila ? Whisky ? Rhum ? Djorno ?’ propose l’homme au chapeau tricorne. » (p. 68-69)

Mais à bord du Titanic, les choses commencent discrètement à se gâter. En effet, l’invitation à déjeuner, digne de La croisière s’amuse, s’avère un piège. Le commandant du Titanic n’est autre que Passot, le personnage historique responsable de la colonisation de Mayotte par la France. La narration adopte le point de vue de ce dernier et se fait coloniale. Il observe en effet des « indigènes » qui sont de « grands enfants » et l’absence d’arrière-pensée est une antiphrase ironique qui n’est pas la seule dans les citations qui précèdent. Figure diabolique, Passot les guide bientôt vers le bar pour éprouver les interdits de leur foi musulmane. Lodosomono succombe et, ivre, ne résiste pas non plus à l’attrait du luxe : « Au milieu de ce décor persan, un petit appareil à six côtés capte l’attention de Lodosomono. L’hexagone repose sur une commode en bois d’ébène. Un vitrail couvre sa face irisée. Derrière le verre transparent, douze chiffres arabes, assis en cercle, surveillent une aiguille toute fine qui se déhanche le long du cadran. Celle-ci enjambe deux autres aiguilles dont la plus dodue est sur le I et l’autre avance sur le XII. Bouleversé comme une jeune femme accaparée par un mari impuissant et jaloux, Lodosomono n’a qu’une idée en tête : récupérer, à tout prix, cet instrument afin de l’offrir à son roi. Dans son cerveau, il entame un dialogue avec lui-même. Ses lèvres murmurent, tel le museau d’un rat, des sons inaudibles. Mais à l’instar du Commandant Passot qui n’entend pas l’africain, Lodosomono ne parle pas l’européen. Lodosomono ne sait donc pas comment s’adresser au Commandant. Et pourtant, plus Lodosomono

pense à son roi, plus son cœur se rapproche de l’hexagone. Ses pupilles se dilatent devant le cadran. Embué par l’effet de l’alcool, Lodosomono a l’impression que les aiguilles lui tendent les bras. » (p. 70-71)

Une fois de plus, la fable est complexe. Lodosomono ne vole pas pour lui ni par appât du gain. Il désire un bel objet pour l’offrir à son roi. Il se trouve que c’est un réveil susceptible de sonner ; là est la sournoiserie du narrateur, dans le choix de l’objet. Comme dans « Lodosomono insulte un M’zungu » , la barrière de la langue est responsable de l’incompréhension. Là où il y aurait pu avoir remise d’un cadeau au roi, il y a vol. Et ce vol est rendu patent par les récriminations du réveil qui refuse de se laisser emporter : « Mais, à l’instant crucial où le fortuné Lodosomono passe la jambe droite par-dessus le garde-fou pour regagner sa pirogue, le réveil crie au scandale. Il tempête. Il hurle. Il s’égosille. ‘Au voleur ! Au voleur ! Justice ! Juste Ciel !’ Profil bien bas, le sac indigène vibre, tremble, panique. Effrayé par les hurlements inopportuns qui trahissent son geste malheureux, Lodosomono terrasse son panier indiscret. Comme on jette par terre une marmite bouillante qu’on prend par inadvertance dans ses mains, il le balance pardessus bord. » (p. 72-73)

Le réveil, doué de parole, commence le monologue de L’Avare (1668) de Molière, référence récurrente sous la plume de Nassur Attoumani. Mais contrairement à la précédente nouvelle, Lodosomono ne finit pas à l’eau. C’est lui qui sacrifie le réveil. Il est alors mis aux fers, puis condamné à nettoyer le bateau pendant sept jours de travaux forcés appelés d’intérêt général. Le narrateur change alors de point de vue et indique que ceux qui sont restés à terre pensent que ceux qui sont à bord sont des traîtres qui se la coulent douce. Ils seront partiellement détrompés par l’état de Lodosomono et de sa cohorte à leur retour sur la terre ferme.

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SPORT

Calendriers - classements - résultats

FOOTBALL

Régional 1

Journée 3

US Kavani – AJ Mtsahara : reporté au samedi 17 juin

ASC Kawéni 2–0 AJ Kani Kéli

Diables noirs de Combani 1–0 USCEP Anteou

ASC Abeilles de Mtsamboro 2–0 FC Mtsapéré

Foudre 2000 0–2 Jumeaux de Mzouazia

AS Rosador de Passamaïnty 2–1 Bandrélé FC

Journée 4 – Samedi 10 juin à 15h

Bandrélé FC – Jumeaux de Mzouazia

USCEP Anteou – ASC Abeilles de Mtsamboro

AJ Mtsahara – AS Rosador de Passamaïnty

ASC Kawéni – Foudre 2000

AJ Kani Kéli – Diables noirs de Combani

FC Mtsapéré – US Kavani

FOOTBALL

Régional 2

Journée 3

UCS de Sada 3–2 AS Bandraboua

FC Labattoir 2–1 AS Neige de Malamani

FMJ Vahibé 2–2 ASJ Handréma

Tchanga FC 1–0 AS Sada

FC Dembéni 2–1 FC Majicavo

FC Chiconi 0–0 Choungui FC

Journée 4 – Samedi 10 juin à 15h

AS Sada – FC Chiconi

ASJ Handréma – FC Labattoir

AS Bandraboua – Tchanga FC

Malamani – UCS de Sada Choungui FC – FC

AS

Neige
Majicavo FMJ Vahibé – FC Dembéni Equipe Pts J G N P Dif 1 ASC Kawéni 9 3 3 0 0 +5 2 ASC Abeilles de Mtsamboro 9 3 3 0 0 +4 3 Jumeaux de Mzouazia 7 3 2 1 0 +3 4 AJ Kani Kéli 6 3 2 0 1 +4 5 AS Rosador de Passamaïnty 6 3 2 0 1 +2 6 Diables noirs de Combani 6 3 2 0 1 -1 7 FC Mtsapéré 3 3 1 0 2 0 8 US Kavani 2 2 0 2 0 0 9 Bandrélé FC 1 3 0 1 2 -2 10 AJ Mtsahara 0 2 0 0 2 -2 11 USCEP Anteou 0 3 0 0 3 -6 12 Foudre 2000 0 3 0 0 3 -7 Equipe Pts J G N P Dif 1 UCS de Sada 7 3 2 1 0 +4 2 FC Dembéni 7 3 2 1 0 +2 3 FC Labattoir 6 3 2 0 1 +3 4 Tchanga SC 6 3 2 0 1 +1 5 ASJ Handréma 5 3 1 2 0 +1 6 FMJ Vahibé 5 3 1 2 0 +1 7 FC Chiconi 4 3 1 1 1 +1 8 AS Sada 4 3 1 1 1 0 9 Choungui FC 4 3 1 1 1 0 10 AS Neige de Malamani 1 3 0 1 2 -2 11 FC Majicavo 0 3 0 0 3 -4 12 AS Bandraboua 0 3 0 0 3 -5 22 • Mayotte Hebdo • N°1047 • 09/06/20 23
de

féminines

Régional 1

Journée 2

Olympique Miréréni – ASO Espoir Chiconi

Olympique de Sada 4–1 USC Labattoir

FC Mtsapéré – Jumelles de Mzouazia

EF le Daka – Devils Pamandzi

ASJ Handréma 1–1 Club Unicornis

Journée 3 – Dimanche 11 juin à 15h30

Jumelles de Mzouazia – Olympique Miréréni

Club Unicornis – EF le Daka

ASO Espoir Chiconi – ASJ Handréma

USC Labattoir – FC Mtsapéré

Devils Pamandzi – Olympique de Sada

Entreprises

Régional 1

Journée 3

AS Département 0–3 ASC Tamandjema VCB

Mairie de Mamoudzou 2–1 AS Colas

Entente CPSM – OGC Tilt SOS

Mayotte air service 7–5 AS Emca

AS Cuisibains 4–1 AS Mlezi Maoré

ASC Sodifram 13–1 AS Police

Journée 4 – Vendredi 9 juin à 18h ASC

OGC

AS

service

Sodifram – Mairie de Mamoudzou
Cuisibains
AS Police – AS
Tilt
SOS – Mayotte air
Département ASC Tamandjema
Entente CPSM Equipe Pts J G N P Dif 1 Club Unicornis 4 2 1 1 0 +4 2 ASJ Handréma 4 2 1 1 0 3 AS Jumelles de Mzouazia 3 1 1 0 0 4 FC Mtsapéré 3 1 1 0 0 +4 5 USC Labattoir 3 2 1 0 1 -2 6 Olympique de Sada 3 2 1 0 1 -7 7 EF le Daka 0 1 0 0 1 8 Devils Pamandzi 0 1 0 0 1 -2 9 Olympique Miréréni 0 1 0 0 1 -4 10 ASO Espoir de Chiconi 0 1 0 0 1 -4 11 USCEP Anteou 0 3 0 0 3 -6 12 Foudre 2000 0 3 0 0 3 -7 Equipe Pts J G N P Dif 1 ASC Sodifram 9 3 3 0 0 +15 2 Mairie de Mamoudzou 6 2 2 0 0 +4 3 AS Cuisibains 4 2 1 1 0 +3 4 OGC Tilt SOS 4 2 1 1 0 +3 5 AS Emca 4 3 1 1 1 +1 6 Entente CPSM 4 2 1 1 0 +1 7 AS Colas 3 3 1 0 2 -1 6 ASC Tamandjema VCB 3 2 1 0 1 +2 9 Mayotte air service 3 3 1 0 2 -2 10 Mlezi Maoré 0 2 0 0 2 -5 11 AS Département 0 3 0 0 3 -9 12 AS Police 0 1 0 0 1 -12 23 • Mayotte Hebdo • N°1047 • 09/06/20 23
Emca – AS Colas Mlezi Maoré – AS
VCB –

SPORT

Calendriers - classements - résultats

BASKET

BASKET

Prénationale féminine Playoffs Match

58–50 Basket club de

2
à
1 Fuz’Ellips de Cavani
Mtsapéré Match
Jeudi 27 avril
18h30 Basket club de Mtsapéré – Fuz’Ellips de Cavani
à
de
de
Equipe Pts J G P Dif 1 Basket club de Mtsapéré 27 14 13 1 +362 2 Fuz'Ellips de Cavani 23 14 12 1 +585 3 Golden Force 22 14 8 6 +45 4 Magic Basket Passamaïnty 21 14 10 3 +262 5 Chicago club de Mamoudzou 19 14 5 9 +4 6 Partizan BCA 19 14 5 9 -288 7 Colorado Beetle Mtsahara 16 14 2 12 -459 8 Basket club Iloni 15 14 1 13 -491
Match 3 (si besoin) Dimanche 30 avril
16h Basket club
Mtsapéré – Fuz’Ellips
Cavani
Match 1 Basket club de Mtsapéré
club de Labattoir Match 2 Vendredi 28 avril à 18h Vautour club de Labattoir – Basket club de Mtsapéré Match 3 (si besoin) Lundi 1er mai à 16h Vautour club de Labattoir – Basket club de Mtsapéré Equipe Pts J G P Dif 1 Vautour club de Labattoir 34 18 16 2 +279 2 Étoile bleue de Kawéni 32 18 14 4 +297 3 Basket club de Mtsapéré 32 18 14 4 +198 4 Rapides Éclairs 29 18 11 7 +55 5 TCO Mamoudzou 28 18 10 8 +157 6 Gladiator de Doujani 26 18 8 10 -46 7 Fuz'Ellips de Cavani 24 18 8 10 -46 8 Colorado Beetle Mtsahara 22 18 4 14 -301 9 Basket club de Tsararano 17 18 3 15 -376 10 Jeunesse Canon 2000 16 18 2 14 -254 24 • Mayotte Hebdo • N°1047 • 09/06/20 23
Prénationale masculine
76–84 Vautour

HANDBALL

Poule haute masculins

HANDBALL

Poule relégation masculins

HANDBALL

Prénationale féminine

Journée 20

Moinatrindri HC 20–0 Doujani HC

HC Passamaïnty – TCO Mamoudzou

HC Select 976 57–19 AJH Tsimkoura

HC Kani Kéli 24–44 ASC Tsingoni

PC Bouéni 29–27 Haima Sada

HC Bandrélé – CH Combani

Journée 21 – 28 au 30 avril 2023

Doujani HC – TCO Mamoudzou

Moinatrindri HC – HC Select 976 ASC

– HC Passamaïnty

Journée 6 –
Tchanga Handball – Bandraboua HC HC Bandrélé – AJH Tsimkoura ASC Tsingoni – TCO Mamoudzou HC Acoua – CH Combani Journée 7 – 28 et 29 avril 2023 AJH Tsimkoura – Tchanga Handball TCO Mamoudzou – HC Acoua Bandraboua HC – HC Bandrélé CH Combani – ASC Tsingoni Equipe Pts J G N P Dif 1 CH Combani 13 5 4 0 1 +20 2 ASC Tsingoni 12 4 4 0 0 +54 3 HC Acoua 10 4 3 0 1 +11 4 Tchanga Handball 9 5 2 0 3 +2 5 HC Bandrélé 8 4 2 0 2 +7 6 TCO Mamoudzou 8 4 2 0 2 -11 7 AJH Tsimkoura 4 4 0 0 4 -20 8 Bandraboua HC 4 4 0 0 4 -63
Dimanche 23 avril
Journée 6 PC Bouéni 44–27 AC Chiconi Alakarabu Hand 24–31 Sohoa Handball Dimanche 23 avril : HC Labattoir – AJH Koungou Haima Sada – HC Kani Kél Journée 7 – 28 et 29 avril 2023 HC Kani Kéli – HC Labattoir Sohoa Handball – PC Bouéni Haima Sada – AJH Koungou AC Chiconi – Alakarabu Hand Equipe Pts J G N P Dif 1 Haima Sada 12 5 3 1 1 +37 2 HC Labattoir 12 4 4 0 0 +32 3 PC Bouéni 10 4 3 0 1 +8 4 Sohoa Handball 9 5 2 0 3 -16 5 HC Kani Kéli 7 4 1 1 2 +1 6 Alakarabu Hand 7 5 1 0 4 -8 7 AC Chiconi 6 4 1 0 3 -4 8 AJH Koungou 6 5 2 0 3 -50
Tsingoni
AJH Tsimkoura –
Bouéni CH Combani – HC Kani Kéli Haima Sada – HC Bandrélé Equipe Pts J G N P Dif 1 ASC Tsingoni 55 19 18 0 1 +284 2 HC Select 976 54 19 17 1 1 +231 3 CH Combani 49 19 15 0 4 +176 4 Haima Sada 42 19 11 1 7 +41 5 HC Bandrélé 41 19 10 2 7 +1 6 PC Bouéni 41 19 10 3 6 +23 7 HC Kani Kéli 37 19 8 2 9 -3 8 AJH Tsimkoura 34 18 7 2 9 -50 9 HC Passamaïnty 28 19 5 1 13 -92 10 Moinatrindri HC 22 18 3 0 15 -214 11 TCO Mamoudzou 21 19 2 0 17 -187 12 Doujani HC 20 19 1 0 18 -210 25 • Mayotte Hebdo • N°1047 • 09/06/20 23
PC

annonces légales

aVIs D’aPPel PUBlIc À la concURRence - seRVIces

Conditions de participation : Aptitude à exercer l’activité professionnelle : Déclaration sur l’honneur pour justifier que le candidat n’entre dans aucun des cas d’interdiction de soumissionner

- Indication des mesures de gestion environnementale que le candidat pourra appliquer lors de l’exécution du contrat.

Technique d’achat : Sans objet Date et heure limite de réception des plis : Vendredi 07 juillet 2023 - 10:00

Kawéni dans le cadre du NPRU Kawéni au terme de la Loi sur l’eau et l’Étude d’impact.

Section 1 : Identification de l’acheteur

Nom complet de l’acheteur : Ville de Mamoudzou (976)

Numéro national d’identification :

Type : SIRET - N° : 20000883700011

Code postal / Ville : 97600 Mamoudzou

Groupement de commandes : non

Section 2 : Communication

Moyens d’accès aux documents de la consultation

Lien vers le profil d’acheteur : https:// www.marches-securises.fr

L’intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d’acheteur : oui

Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : non

Nom du contact : Liouize NIDAL - Mail : n.liouize@mamoudzou.yt

Section 3 : Procédure

Type de procédure : Procédure adaptée ouverte

Capacité économique et financière : Bilans ou extraits de bilans, concernant les trois dernières années, des opérateurs économiques pour lesquels l’établissement des bilans est obligatoire en vertu de la loi

Capacités techniques et professionnelles :

- Liste des principales prestations effectuées au cours des trois dernières années, indiquant le montant, la date et le destinataire. Elles sont prouvées par des attestations du destinataire ou, à défaut, par une déclaration du candidat.

- Indication des titres d’études et professionnels de l’opérateur économique et/ou des cadres de l’entreprise, et notamment des responsables de prestation de services ou de conduite des travaux de même nature que celle ducontrat.

- Description de l’équipement technique, des mesures employées par l’opérateur économique pour s’assurer de la qualité et des moyens d’étude et de recherche de son entreprise.

Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite Réduction du nombre de candidats : non Possibilité d’attribution sans négociation : oui

L’acheteur exige la présentation de variantes : non Critères d’attribution : Renvoi à l’article 7.2 du règlement de la consultation.

Section 4 : Identification du marché

Intitulé du marché : Prestation intellectuelle de protocole de suivi environnemental pour le projet des aménagements de la zone scolaire de Kawéni.

Classification CPV : 90711000

Type de marché : Services

Description succinte du marché : Conformément à l’arrêté préfectoral n°2022 - DEAL - SEPR - 1456 du 5 décembre 2022, nous sommes dans un marché de prestations intellectuelles relatif à la réalisation d’un protocole de suivi environnement pour le projet des aménagements de la zone scolaire de

Pour répondre aux observations dans le cadre de l’Étude d’Impact des aménagements de voirie, des bassins de rétention, ... et de l’Étude environnementale, il est prévu de réaliser un suivi sur l’ensemble du site projet qui représente 22ha.

Pour l’ensemble du site, il est à prévoir des relevés, analyses et rapports :

- Pendant le chantier d’aménagement (4 ans),

- En phase de fonctionnement (2 ans après la fin des travaux d’aménagement)

Le cahier des charges précise le contenu des missions attendues par le titulaire.

Lieu principal d’exécution : Kawéni

La consultation comporte des tranches : non

La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : non

Marché alloti : non

Section 6 : Informations complémentaires

Visite obligatoire : oui

Détails sur la visite : Renvoi à l’article 5.2 du Règlement de la consultation

Date d’envoi du présent avis

07 juin 2023

aVIs D’aPPel PUBlIc À la concURRence - seRVIces

d’acheteur : oui

Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : non

Nom du contact : AHMED Babadi - Tél : +33 639219746 - Mail : bm.ahmed@ cadema.yt

Section 3 : Procédure

Présentation des offres par catalogue

électronique : Interdite

Réduction du nombre de candidats : non

Possibilité d’attribution sans négociation : oui

L’acheteur exige la présentation de variantes : non

Disma BAS

La consultation comporte des tranches : non

La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : non Marché alloti : non

Section 6 : Informations

Section 1 : Identification de l’acheteur

Nom complet de l’acheteur : Communauté d’Agglomération de Dembéni-Mamoudzou (976)

Numéro national d’identification :

Type : SIRET - N° : 20006045700013

Code postal / Ville : 97600 Mamoudzou

Groupement de commandes : non

Section 2 : Communication

Moyens d’accès aux documents de la consultation

Lien vers le profil d’acheteur : https:// www.marches-securises.fr

Identifiant interne de la consultation : marché public

L’intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil

Type de procédure : Procédure adaptée ouverte

Conditions de participation : Aptitude à exercer l’activité professionnelle : Le dossier de consultation des entreprises (DCE) contient les pièces suivantes :

- Le règlement de la consultation (RC)

- L’acte d’engagement (AE) et ses annexes

- Le cahier des clauses administratives particulières (CCAP)

- La décomposition du prix global forfaitaire (DPGF)

Technique d’achat : Sans objet

Date et heure limite de réception des plis : Vendredi 30 juin 2023 - 12:00

Critères d’attribution : Prix de prestation:

30%

Valeur technique:70%

Section 4 : Identification du marché

Intitulé du marché : Etudes préopérationnelles RHI Disma Bas à Kawéni, village de Mamoudzou

Classification CPV : 71000000

Type de marché : Services

Description succinte du marché

: L’objectif des études préopérationnelles est d’arriver à un projet d’aménagement opérationnel tant en termes de calendrier, de financement et de phasage des travaux

Lieu principal d’exécution : LA CADEMA Village de Kawéni quartier

complémentaires

Visite obligatoire : non

Autres informations complémentaires : Valeur technique : 70%

- Les moyens humains et composition de l’équipe affectée au projet 10%

- Dossier de références 5%

- Modalités de concertation 20%

- Compréhension du texte et des enjeux 5%

- Méthodologique globale (planning de l’étude 30%

Prix de prestation : 30%

Date d’envoi du présent avis

25 mai 2023

26 • Mayotte Hebdo • N°1047 • 09/06/20 23

annonces légales

aVIs D’aPPel PUBlIc À la concURRence - seRVIces

consultation se trouve sur le profil d’acheteur : oui

Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : non

Nom du contact : AHMED Babadi - Tél : +33 639217946 - Mail : bm.ahmed@ cadema.yt

Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite

Réduction du nombre de candidats : non Possibilité d’attribution sans négociation : oui

d’équipements de première nécessité et d’aménagements transitoire

Lieu principal d’exécution : Village Vahibé Petite Terre

La consultation comporte des tranches : non

Section 1 : Identification de l’acheteur Nom complet de l’acheteur : Communauté d’Agglomération de Dembéni-Mamoudzou (976)

Numéro national d’identification : Type : SIRET - N° : 20006045700013

Code postal / Ville : 97600 Mamoudzou

Groupement de commandes : non

Section 2 : Communication

Moyens d’accès aux documents de la consultation

Lien vers le profil d’acheteur : https:// www.marches-securises.fr

Identifiant interne de la consultation : Marché public d’audit

L’intégralité des documents de la

Section 3 : Procédure

Type de procédure : Procédure adaptée ouverte

Conditions de participation : Aptitude à exercer l’activité professionnelle : Pour présenter leur candidature, les candidats utilisent soit les formulaires DC1 (lettre de candidature) et DC2 (déclaration du candidat) disponibles gratuitement sur le site www.economie.gouv.fr, soit le

Document Unique de Marché Européen (DUME).

Technique d’achat : Sans objet Date et heure limite de réception des plis : Vendredi 30 juin 2023 - 12:00

L’acheteur exige la présentation de variantes : non Critères d’attribution : Prix de prestation:30,00 %

Valeur technique : 70,00 %

Section 4 : Identification du marché

Intitulé du marché : Etudes de maîtrise d’œuvre pour la réalisation d’équipements de premières nécessité et d’aménagements et transitoires sur certaines espaces publics de l’opération de RHI de Vahibé Petite Terre

Classification CPV : 71000000

Type de marché : Services

Description succinte du marché : c’est un marché de prestations intellectuelles relatif à la réalisation d’une étude de maîtrise d’oeuvre pour la réalisation

La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : non Marché alloti : non

Section 6 : Informations complémentaires

Visite obligatoire : non

Autres informations complémentaires : Le pouvoir adjudicateur applique le principe «Dites-le nous une fois». Par conséquent, les candidats ne sont pas tenus de fournir les documents et renseignements qui ont déjà été transmis dans le cadre d’une précédente consultation et qui demeurent valables.

Date d’envoi du présent avis 25 mai 2023

aVIs D’aPPel PUBlIc À la concURRence - seRVIces

Identifiant interne de la consultation : marché public

L’intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d’acheteur : oui

Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : non

annexes

- Le cahier des clauses administratives particulières (CCAP)

- La décomposition du prix global forfaitaire (DPGF)

Technique d’achat : Sans objet

opérationnelles RHI Disma Bas à Kawéni, village de Mamoudzou

Classification CPV : 71000000

Type de marché : Services

Section 1 : Identification de l’acheteur

Nom complet de l’acheteur : Communauté d’Agglomération de Dembéni-Mamoudzou (976)

Numéro national d’identification :

Type : SIRET - N° : 20006045700013

Code postal / Ville : 97600 Mamoudzou

Groupement de commandes : non

Section 2 : Communication

Moyens d’accès aux documents de la consultation

Lien vers le profil d’acheteur : https:// www.marches-securises.fr

Nom du contact : AHMED Babadi - Tél : +33 639219746 - Mail : bm.ahmed@ cadema.yt

Section 3 : Procédure

Type de procédure : Procédure adaptée ouverte

Conditions de participation : Aptitude à exercer l’activité professionnelle : Le dossier de consultation des entreprises (DCE) contient les pièces suivantes :

- Le règlement de la consultation (RC)

- L’acte d’engagement (AE) et ses

Date et heure limite de réception des plis : Vendredi 30 juin 2023 - 12:00

Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite Réduction du nombre de candidats : non

Possibilité d’attribution sans négociation : oui

L’acheteur exige la présentation de variantes : non Critères d’attribution : Prix de prestation: 30%

Valeur technique:70%

Section 4 : Identification du marché

Intitulé du marché : Etudes pré-

Description succinte du marché : L’objectif des études préopérationnelles est d’arriver à un projet d’aménagement opérationnel tant en termes de calendrier, de financement et de phasage des travaux Lieu principal d’exécution : LA CADEMA Village de Kawéni quartier Disma BAS

La consultation comporte des tranches : non La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : non Marché alloti : non

27 • Mayotte Hebdo • N°1047 • 09/06/20 23

MAGAZINE D’INFORMATION NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE

Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros

7, rue Salamani

Cavani M’tsapéré

BP 60 - 97600 Mamoudzou

Tél. : 0269 61 20 04 redaction@somapresse.com

Directeur de la publication

Laurent Canavate canavate.laurent@somapresse.com

Directeur de la rédaction

Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com

Rédacteur en chef

Axel Nodinot

# 1047

Couverture : Carla Baltus

Journalistes

Axel Nodinot

Raïnat Aliloiffa

Alexis Duclos

Saïd Issouf

Lucas Philippe

Agnès Jouanique

Direction artistique

Franco di Sangro

Graphistes/Maquettistes

Olivier Baron, Franco di Sangro

Commerciaux

Cédric Denaud, Murielle Turlan

Comptabilité

Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com

Première parution

Vendredi 31 mars 2000

ISSN : 1288 - 1716

RCS : n° 9757/2000

N° de Siret : 024 061 970 000 18

N°CPPAP : 0125 Y 95067

Site internet www.mayottehebdo.com

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