Mayotte Hebdo n°1039

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PROPOSENT DES FORMATIONS PREPARATOIRES DANS LES ECOLES DU PARAMEDICAL ET DU SOCIAL ET AUX METIERS DE LA SECURITE PUBLIQUE A DIEPPE (Métropole)

Formation préparatoire aux concours des métiers de la sécurité : gardiens de la paix, surveillants pénitentiaires, gendarme adjoint volontaire, sous-officier de gendarmerie…

Formation préparatoire à l’entrée dans les écoles paramédicales : préparation à l’entrée en Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) et en école d’Aide-Soignant (IFAS) et d’Auxiliaires de Puériculture (IFAP).

Formation préparatoire à l’entrée en Etablissements de Formation en Travail Social : Assistant de service social, éducateur spécialisé, éducateur de jeunes enfants, moniteur éducateur, TISF,…

Début de la formation : à partir de septembre 2023

Inscription sur le site Internet de l’IFCASS www.ifcass.fr

Renseignement :

Auprès de l’IFCASS au 02.35.82.67.18 et sur son site Internet www.ifcass.fr

Auprès de LADOM au 02.69.61.51.28 et sur son site Internet www.ladom.fr

www.facebook.fr/ifcass

Conditions d’entrée : Être inscrit au Pôle Emploi / Avoir au moins 18 ans / Avoir un foyer fiscal à Mayotte dont le quotient familial est inférieur à un montant qui vous sera communiqué par LADOM / Ne pas avoir bénéficié d’une autre aide à la mobilité dans l’année / Satisfaire à la sélection sur dossier.

PROPOSENT UNE FORMATION AU DIPLÔME

D’ACCOMPAGNANT EDUCATIF ET SOCIAL A DIEPPE en MÉTROPOLE

La formation d’une durée de 11 mois, alternant formation théorique et stage, permet de se présenter au diplôme d’État d’Assistant Educatif et Social (DEAES) et de travailler ensuite dans des structures médico-sociales auprès de personnes handicapées ou dépendantes de tous âges.

Aucune condition de diplôme n’est requise pour s’inscrire. Il faut néanmoins réussir les épreuves orales d’admission.

Début de la formation : 3 octobre 2023

Inscription sur le site Internet de l’IFCASS www.ifcass.fr jusqu’au 31 mai 2023.

D’ÉTAT

Renseignement :

Auprès de l’IFCASS au 02.35.82.67.18 et sur son site Internet www.ifcass.fr

Auprès de LADOM au 02.69.61.51.28 et sur son site Internet www.ladom.fr

www.facebook.fr/ifcass

Conditions d’entrée : Être inscrit au Pôle Emploi / avoir au moins 18 ans/ Avoir un foyer fiscal à Mayotte dont le quotient familial est inférieur à un montant qui vous sera communiqué par LADOM / Ne pas avoir bénéficié d’une autre aide à la mobilité dans l’année / Satisfaire aux épreuves de sélection.

15e ÉDITION

Festival des arts traditionnels de Mayotte

COMMÉMORATION DE LʼABOLITION DE LʼESCLAVAGE EXPOSITION - ARTS TRADITIONNELS CARNAVAL

MAMOUDZOU

Jardin du département

PARKING du marché couvert

du Jeudi 27 avril

au Samedi 29 avril

LE MOT DE LA RÉDACTION LUMIÈRES !

Dans un mois, la Somapresse et toute l’île dans son sillage rendront hommage à celles et ceux qui créent, bâtissent, innovent, fructifient, aident Mayotte et sa population, bref, aux entrepreneurs. Les Trophées mahorais de l’entreprise reviennent en effet pour une neuvième édition pour consacrer 11 lauréats et 55 nommés, dont vous pourrez retrouver les portraits dans nos publications – Flash Infos et Mayotte Hebdo – et sur nos réseaux sociaux. L’occasion de mettre en lumière les personnes et les entreprises qui font avancer l’île, parfois dans l’ombre, et permettent à l’écosystème économique mahorais de prospérer. L’occasion, aussi, de rendre hommage à ces forces vives pour qui la tâche est pourtant ardue. Le contexte social, notamment, de l’île au lagon ne cesse de se dégrader, et refroidit les touristes, les investisseurs, voire les simples curieux. L’objectif de ces Trophées est ainsi de montrer une autre toile de Mayotte, celle peinte par des personnes ambitieuses, déterminées et résilientes. Découvrez dès maintenant une petite partie d’entre elles et votez pour elles sur notre plateforme entreprise.yt.

Bonne lecture à toutes et à tous.

Appel à projets Les Ambassadeurs du lagon dans les villages

Du village ou du lagon, lequel dépend de l’autre ?

L’appel à projet est en ligne sur le site du Parc naturel marin de Mayotte : www.parc-marin-mayotte fr

Les associations et les collectivités ainsi que leurs groupements sont invités à lire le règlement de l’appel à projet et à suivre les instructions pour candidater.

Les dossiers devront être retournés avant le 30 avril 2023

Contact : parcmarin.mayotte@ofb.gouv.fr

Appel à projets pédagogiques Les P’tits Fundis du lagon

Année scolaire 2023-2024

L’appel à projets est en ligne sur le site du Parc naturel marin de Mayotte : www.parc-marin-mayotte.fr

Les enseignants sont invités à lire les modalités et à télécharger le formulaire de candidature. Les dossiers devront être retournés avant le 21 mai 2023.

Contact : educ.pnmm@ofb gouv fr

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tchaks

Le boulevard urbain de Mamoudzou est sur les rails 24 692 713 €

« Le dossier […] est suffisamment complet ». C’est ce qu’a annoncé la Commission nationale de débat public (CNDP), qui a auditionné la semaine dernière le premier vice-président du conseil départemental, Salime Mdéré, et les équipes du chargé de mission dédié au boulevard urbain, Jean-Michel Lehay. Ces derniers ont défendu le projet de boulevard urbain reliant le sud de la commune de Mamoudzou à Majicavo-Koropa. Le tracé d’environ 11,5 km de longueur et budgétisé à 900 millions d’euros pourrait commencer à se dessiner en 2025, avec une ouverture en 2030. Contrairement à une déviation classique, ce boulevard doit prendre en compte la construction de futures infrastructures essentielles au territoire et comportera des voies de raccordement. La concertation débutera donc le 3 mai prochain.

C’est le montant de la dotation globale de fonctionnement (DGF) accordée à Mamoudzou en 2023. La commune aux 92 000 administrés détient logiquement la plus grosse DGF de l’île, devant Koungou (9 922 633 €) et Dembéni, qui devient la troisième commune mahoraise la plus dotée (5 289 887 €), passant devant Dzaoudzi-Labattoir (5 269 111 €). En hausse comme chaque année, les dotations globales de fonctionnement sont aussi adressées aux intercommunalités : en 2023, la Cadema récolte 8 296 242 €, la Communauté d’agglomération du grand nord 2 667 509 €, la 3CO 1 852 534 €, la Communauté de communes de Petite Terre 1 420 975 € et la CC Sud 1 141 752 €.

la liste des DGF perçues par les communes mahoraises en 2023 : Acoua : 1 678 762 € -

: 2 924 190 € -

- Bandrélé
€ - Bouéni : 1 965 043 € - Chiconi : 2 611
€Chirongui
Dembéni
€ - Dzaoudzi-Labattoir : 5 269 111 € - Kani Kéli : 1 765 649 € - Koungou : 9
€ - Mamoudzou :
713 € - Mtsamboro : 2 592 605 € - Mtsangamouji : 2 077 125 € - Ouangani : 3 282 251 € - Pamandzi : 3 221 688 € - Sada : 3 454 846 € - Tsingoni : 4 376 239 € 4 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23
Voici
Bandraboua : 4 749 688 €
: 3 320 186
057
: 5 289 887
922 633
24 692

Habituée des galeries d’exposition mahoraises, l’association Zangoma passe à un autre niveau et propose les œuvres de 14 artistes et 7 écrivains aux quatre coins de l’île. Du 10 au 22 avril, l’exposition « Un livre une image » s’installe ainsi à la bibliothèque municipale de Pamandzi, où les visiteurs pourront découvrir gratuitement une quarantaine d’œuvres. L’objectif est de permettre un dialogue entre l’écriture et la représentation artistique, tout en mettant en avant la scène culturelle de Mayotte. L’exposition réunit ainsi des artistes tels que Baba Mbaye, Denis Balthazar, Juliette Ravoay ou Papajan, et les écrivains que sont Nassur Attoumani, Charifati Soumaïla, Amir Ali, Houlam Chamsidine, Kader Mourtadhoi et Saïd Ali Sola.

Prévue à la fin du ramadan, l’opération du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, prévoyant des décasages sur toute l’île et l’expulsion de milliers d’étrangers en situation irrégulière, provoque de vives tensions écrites. D’un côté, celles et ceux qui sont pour cette opération accueillent le gouvernement français à bras ouverts, appelant à « la fermeture des frontières », à « la démolition de tous les bidonvilles […] sur tout le territoire de Mayotte » et à l’expulsion des enfants avec leurs parents, selon le communiqué des collectifs RéMa, Codim, des citoyens de Mayotte et des Femmes leaders. De l’autre, les opposants à cette initiative appellent à redoubler de vigilance quant au respect des droits des personnes en situation régulière, notamment vis-à-vis de leur relogement et du sort des enfants, comme l’a par exemple souligné l’Unicef. De leur côté, les Comores ont servi leur habituelle soupe souverainiste sur Mayotte en appelant l’État français à annuler l’opération. Enfin, des énormités sont surtout dites dans un camp comme dans l’autre, certains affirmant que tous les délinquants sont comoriens ou que les anti-Wuambushu « encouragent le chaos », d’autres déclarant que cette opération est « raciste », « colonialiste », et se permettant même d’ignobles comparaisons avec la déportation des Juifs au XXème siècle…

Le

proverbe «Mayesha utumwa » Dans la vie, il faut investir.
L’opération Wuambushu fait couler de l’encre
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« Un livre une image », l’exposition à Pamandzi

LU DANS LA PRESSE

Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale

MAYOTTE : QUE SAIT- ON DE L'OPÉRATION

"WUAMBUSHU"

CONTRE L'IMMIGRATION

ILLÉGALE CENSÉE DÉBUTER AVANT LA FIN AVRIL ?

Le 12 avril 2023, par Franceinfo.

Si aucune communication officielle n'a été faite de la part du gouvernement ou du chef de l'Etat concernant cette opération, de nombreuses organisations et élus locaux se sont déjà exprimés sur ce sujet ultra-sensible.

renoncer à ce projet d'expulsions qui viserait des migrants originaires des Comores. Voici ce que l'on sait de cette opération encore très floue mais déjà largement commentée.

L'opération vise à expulser des migrants comoriens

Que se prépare-t-il à Mayotte ? Une mystérieuse opération baptisée "Wuambushu" semble se préciser dans ce département français situé dans l'océan Indien et confronté à une délinquance galopante sur fond de crise migratoire. Le gouvernement comorien a demandé à la France, lundi 10 avril, de

L'exécutif entretient le plus grand flou sur cette opération, baptisée "Wuambushu" ( "reprise" en mahorais). A ce jour, ni le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, ni le président de la République n'ont confirmé officiellement la tenue de cette opération d'expulsions, de destruction de logements illégaux et d'arrestations. Cependant, Le Canard enchaîné a révélé de nombreux éléments de cette opération dès la fin du mois de février. "Un demi-millier de gendarmes et de policiers s'apprêtent à envahir l'archipel. (...) Leur mission ? Mettre fin à l'immigration illégale et mater les délinquants à la machette", écrit l'hebdomadaire satirique dans son édition du 22 février 2023.

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Le journal impute la conception de cette vaste opération, qui prévoit également la destruction de bidonvilles, à Gérald Darmanin, qui aurait obtenu la validation du chef de l'Etat en février, lors d'un Conseil de défense, selon une source proche du dossier à l'AFP. Elle devrait commencer autour de la fin du ramadan, le 21 avril. Selon La 1ère, des renforts et du matériel sont déjà arrivés à Mayotte en vue de l'opération.

Mi-mars, Emmanuel Macron a exprimé auprès de son homologue comorien, le colonel Azali Assoumani, son "inquiétude" face à l'immigration clandestine en provenance des Comores. On estime ainsi qu'un quart de la population de Mayotte se trouve en situation irrégulière, selon l'AFP. En 2022, 571 embarcations transportant 8 000 migrants ont été interceptées en mer et 25 380 personnes ont été reconduites à la frontière, très majoritairement vers les Comores. Mayotte connaît également "une délinquance hors norme", selon l'Insee, qui a notamment relevé en 2021 un taux de vols trois fois plus élevé que dans l'Hexagone.

Les policiers sur place "sont en attente"

L'opération "Wuambushu" est attendue par des policiers sur place. Le syndicat CFDT Alternative Police a ainsi apporté son soutien à cette "opération coup de poing" par la voix de son représentant local, lundi 10 avril, sur La 1ère. "Les policiers mahorais sont en attente de cette opération, affirme ainsi Abdel Aziz Sakhi. Il nous faut du matériel adéquat et de l'entraînement à de nouvelles techniques d'intervention pour faire baisser la délinquance." "C'est une opération de grande envergure, sans précédent", s'est-il encore félicité.

Selon plusieurs syndicats de police, des membres de la compagnie de CRS 8 vont être déployés à Mayotte, rapporte La 1ère. Il s'agit d'une force d'intervention spéciale créée en 2021 pour pouvoir être déployée "en cas de troubles graves à l'ordre public et de violences urbaines", selon le ministère de l'Intérieur. Composée de 200 CRS, elle a récemment été déployée à Rennes lors des manifestations contre la réforme des retraites et à Marseille à la suite de violences sur fond de trafic de drogue. Des équipes régionales d'intervention et de sécurité devraient également se rendre sur place, selon La 1ère. Il s'agit d'unités d'intervention de l'administration pénitentiaire chargées d'intervenir en cas de tensions dans un établissement pénitentiaire.

Le président comorien y est opposé

Avant même l'officialisation de l'opération, les Comores en appellent à la France. "Le gouvernement comorien a appris avec étonnement la nouvelle du maintien du projet gouvernement français (...) visant à procéder, dans l'île comorienne de Mayotte, à la destruction de bidonvilles, suivies de l'expulsion de tous leurs occupants sans-papiers, vers l'île d'Anjouan", l'île de l'archipel des Comores la plus proche de Mayotte, a annoncé un communiqué de la présidence comorienne publié lundi 10 avril. Les autorités comoriennes demandent donc aux

autorités françaises "d'y renoncer". Cette prise de position était attendue sur place. Malgré les nombreux appels de la société civile et des partis politiques comoriens ces dernières semaines, le président Azali Assoumani ne s'était jusque-là pas exprimé sur la question. C'est désormais chose faite, sans réaction de la France pour le moment.

Les avis sont partagés chez les Mahorais

Cette opération aux contours flous suscite déjà de nombreuses réactions sur place. Des organisations de la société civile comorienne ont tenu une conférence de presse, mercredi 5 avril, pour alerter sur ce qu'elles considèrent comme un "massacre à venir" "Nous comptons saisir les organisations internationales pour les informer du massacre que la France veut perpétrer sur l'île comorienne de Mayotte", a réagi Youssouf Attick Ismael, le président du Comité Maore (Maore signifie Mayotte en langue nationale). Les personnels de santé de l'île ont aussi rappelé, dans un communiqué, "les conséquences dramatiques" des précédentes interventions de grande ampleur en matière de lutte contre l'immigration.

A l'inverse, cinq collectifs mahorais ont cosigné un courrier à l'attention de Gérald Darmanin, lundi 10 avril, demandant la poursuite de l'opération "Wuambushu" et dénonçant "les motivations politiques" des opposants à cette opération, selon La 1ère. "Je veux que cette opération aille jusqu'au bout, car au final, c'est la paix civile qui est en jeu", a écrit Mansour Kamardine, le député LR de Mayotte, dans un communiqué. Même message du côté de la députée mahoraise Estelle Youssouffa, qui a estimé lors d'une conférence de presse diffusée sur Facebook que cette opération est "notre dernière chance de rétablir l'ordre et la sécurité. On ne recule pas, on tient bon, on ne baisse pas la tête, on ne plie pas !"

Les organisations humanitaires craignent le pire

Plusieurs organisations nationales et internationales ont dénoncé l'opération. Le président de la Commission nationale consultative des droits de l'homme, Jean-Marie Burguburu, a ainsi écrit à Gérald Darmanin pour l'exhorter à "renoncer" à ce projet, considérant le risque d'"aggravation des fractures et des tensions sociales dans un contexte déjà très fragilisé (...) et l'atteinte au respect des droits fondamentaux des personnes étrangères dans le cadre d'expulsions massives"

L'Unicef a également fait part de son inquiétude quant au respect des droits des enfants étrangers dans le cadre de cette opération, dans un communiqué publié le 31 mars 2023. L'agence onusienne redoute que l'augmentation du nombre d'interpellations lors de l'opération "implique mécaniquement une augmentation du taux d'erreurs dans la procédure d'éloignement", ce qui pourrait entraîner un nombre plus important d'enfants isolés à Mayotte.

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DOSSIER

9ème édition des trophées

SOCIÉTÉ ÉDITRICE DE MAYOTTE HEBDO ET DE FLASH INFOS, LA SOMAPRESSE ORGANISE CE SAMEDI 13 MAI 2023 LA NEUVIÈME ÉDITION DES TROPHÉES MAHORAIS DE L'ENTREPRISE. UNE NOUVELLE OCCASION DE CÉLÉBRER LES TROP SOUVENT OUBLIÉS ENTREPRENEURS ET MANAGERS, QUI SONT LES FERS DE LANCE DE L'ÉCONOMIE MAHORAISE. RETROUVEZ DÈS À PRÉSENT LES NOMINÉS DANS CHACUNE DES CATÉGORIES SUIVANTES : ENTREPRISE CITOYENNE DE L'ANNÉE, ENTREPRISE INNOVANTE DE L'ANNÉE, BÂTISSEUR DE L'ANNÉE, TROPHÉE DE L'ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE, JEUNE ENTREPRISE DE L'ANNÉE, ENTREPRISE DYNAMIQUE DE L'ANNÉE, MANAGER DE L'ANNÉE, ORGANISME DE FORMATION DE L'ANNÉE, ET LES DEUX PETITES NOUVELLES CATÉGORIES : HANDICAP ET INCLUSION, ET LA FEMME ENTREPRENEUSE DE L’ANNÉE. À VOS VOTES !

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9ème édition des Trophées mahorais de l’entreprise

Un évènement incontournable

Le 13 mai prochain auront lieu les Trophées mahorais de l’entreprise. L’évènement, organisé par la Société mahoraise de presse, récompense les entreprises et chefs d’entreprises qui contribuent au développement économique de Mayotte.

Les TME ont été créés en 2012, dans un contexte économique morose où les signes de la crise se faisaient sentir à Mayotte. « Nous voulions apporter un coup de projecteur sur des entreprises innovantes, dynamiques, citoyennes et jeunes, afin de les valoriser », explique Laurent Canavate, directeur et fondateur de la Somapresse. Après des années de franc succès, l’évènement n’a pas pu être organisé en 2020 et 2021 à cause de la crise sanitaire. On aurait pu penser qu’il s’agissait de la fin des trophées mahorais de l’entreprise, mais ils sont revenus de plus belle en 2022 avec une édition très attendue, et qui a eu le succès escompté. Cela a encouragé nos équipes à réitérer cette année.

Les nouvelles catégories

Quelques nouveautés sont à souligner pour les TME 2023. Deux nouvelles catégories ont fait leur apparition. Il s’agit de la « femme entrepreneuse de l’année » et « handicap et inclusion ». La première permet de mettre en lumière les femmes qui constituent la majorité des entrepreneurs de Mayotte, mais qui sont souvent reléguées au second plan. La deuxième valorise les sociétés et les associations qui travaillent avec les personnes en situation de handicap, qui ont du mal à trouver un emploi. Bien souvent, à cause de leur handicap, elles se retrouvent dans une précarité économique. La création de cette nouvelle catégorie permet d’encourager les professionnels qui embauchent les handicapés. L’objectif est également d’inciter les autres à s’engager dans cette voie.

Les votes

Cette année, on comptabilise cinquante nommés dans dix catégories différentes. Ils ont été choisis par un jury composé d’une quinzaine de personnes représentant des organismes et des institutions publics et privés. Ce même jury est chargé de choisir un lauréat dans chaque groupe. Son vote est important puisqu’il compte pour 2/3. Le tiers restant est consacré au public qui peut voter en ligne sur le site dédié au trophées mahorais de l’entreprise (entreprise.yt). Les votes débutent ce vendredi 14 avril jusqu’au 7 mai, à minuit. Chaque membre du public peut voter autant de fois qu’il le souhaite.

Valoriser ceux qu’on ne voit pas

Les TME permettent de mettre en lumière ceux que l’on ne voit pas toujours sur le devant de la scène, et notamment des jeunes issus de milieux défavorisés et qui ont réussi à créer leurs entreprises envers et contre tous. L’évènement accorde également une certaine légitimité à de nouveaux domaines, des nouveaux métiers qui n’étaient pas considérés comme tels il y a quelques années, à l’image de l’audiovisuel. L’année dernière, deux entreprises de ce secteur ont été récompensées, il s’agit de ND production et d’Ampire production. Une situation qui était inimaginable il y a dix ans. Cette année, la cérémonie de la neuvième édition des TME promet d’être haute en couleur et elle vous réserve plein de surprises.

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Vos voix comptent !
Découvrez les portraits des nominés et votez pour vos favoris en ligne, sur entreprise.yt

catégories & nommés

Jeune entreprise de l’année

Koko expériences

Sazilé swimwear

Tamimou wedding

Anlia Events

YEKA music

Entreprise dynamique de l’année

L'abattoir de volailles de Mayotte

Mayotte Tropic

Sublime institut

AC BTP

Le jardin maoré

Entreprise innovante de l’année

Mob'helios

Le jardin d'Imany

Maison Snoezelen

Maoclav concepts

Mayexperinfo

Entreprise citoyenne de l’année

Tand'M

Hôtel Caribou

Madora

Terre de Rose

Clap productions

Économie sociale et solidaire

Uzuri wa Dzia

Kaza

R2D2 Mayotte

Dipak

Habit'ame

Organisme de formation de l’année

Wenka culture

Kaweni Nouvelle Aire

Total Energie Marketing Mayotte

Pro Dog Formation

Mayotte Home Services

Manager de l’année

Youssouf Abdou

Tafara Houssaini

Omar Saïd

Carla Baltus

Farrah Hafidou

Femme entrepreneuse de l’année

Nadjlat Attoumani

Zily

Sophiata Souffou

Nemati Toumbou Dani

Farrah Hafidou

Bâtisseur de l’année

Hôtel Ibis

Gymnase de Mamoudzou

SIM projet Marzoukou

Logements sociaux SIM

Tsingoni village

Handicap et inclusion

Laiterie de Mayotte

Régie Territoire de Tsingoni

ADECCO

SIM

Transports Salime

DOSSIER

Catégorie : bâtisseur de l’année Gymnase de Mamoudzou

Le gymnase Jean François Hory, situé à côté de la MJC de M’gombani à Mamoudzou a été inauguré au mois de janvier dernier, après des années de construction et d’attente. Il profite aux jeunes sportifs dans leur parcours d’excellence.

Le gymnase de M’gombani, appelé désormais Jean-François Hory en hommage à l’ancien député de Mayotte, a finalement été inauguré le 12 janvier 2023. Un soulagement pour les habitants du quartier et de l’équipe municipale qui ont vu le projet de construction prendre du retard au fil des années à cause de la crise sanitaire. Mais ce nouveau dispositif sportif ferait presque oublier toute cette attente. Il dispose de vestiaires, de tribunes, d’une loge VIP, d’un terrain de football et de basketball. Ce complexe moderne et flambant neuf s’inscrit dans la politique du maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, qui veut faire de sa commune « la première ville sportive de France »

La nouvelle structure accueille déjà ses premiers sportifs qui sont ravis de leur nouveau terrain de jeu. Cela devrait permettre à ceux qui suivent une carrière d’excellence dans le milieu du sport, de s’entraîner dans de meilleures conditions. Les élèves du collège de M’gombani peuvent également en profiter pour leurs cours d’éducation physique et sportive. Cela étant, le gymnase Jean-François Hory n’est pas qu’un lieu où on pratique des activités sportives. Il accueille également des manifestations culturelles comme les derniers Trophées du Sportif de l’année, organisés par la Somapresse.

12 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23

Catégorie : bâtisseur de l’année SIM - Logements sociaux

À Mamoudzou, la Société immobilière de Mayotte s’est engagée à donner une autre image au centre de la commune en construisant des logements et des locaux de bureaux et commerce. Quant à Combani, elle est en train de construire plusieurs résidences.

110 millions d’euros pour construire à Mamoudzou 510 logements mixtes (social, intermédiaire et libre de standing) ainsi que 3 200 m² de locaux de commerce, de bureaux, et une école privée. La SIM voit grand avec ce projet. Le programme d’ensemble est composé de quatorze opérations éparpillées le long des boulevards Younoussa Bamana et Marcel Henry. Certaines de ces opérations ont déjà été livrées et les résidences sont déjà habitées, d’autres sont en cours de chantier et quelques-unes vont démarrer incessamment. La totalité des travaux à Mamoudzou et Cavani sera achevée vers la fin de l’année 2025.

Quant à Combani, la SIM anticipe le boom économique de cette partie de l’île. Avec l’arrivée du centre commercial et du nouvel hôpital, la commune de Tsingoni est en plein développement. La SIM se projette donc en répondant au besoin actuel de demande de logements, mais également en anticipant les projets structurants. « À ce jour, les six nouvelles opérations de constructions de logements de la SIM représentent 341 logements pour un investissement d’environ 66 millions d’euros », indique Moussa Attoumani, le directeur de développement de la SIM. À Combani les travaux sont presque finis, certaines résidences sont d’ores et déjà livrées. Toutes ces constructions sont réalisées avec une conception bioclimatique, assure la société.

13 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23
Voyagez en bonne compagnie

DOSSIER

Catégorie : bâtisseur de l’année SIM - Projet Marzoukou

L’immeuble Marzoukou est situé en Petite-Terre, plus précisément à Labattoir. Il s’agit d’un projet d’envergure inédite puisque c’est la première fois que le Société immobilière de Mayotte construit un bâtiment aussi grand sur un seul site.

La Société immobilière de Mayotte s’est engagée à livrer au moins 500 logements par an, et le projet Marzoukou, s’inscrit dans cette lignée. Ici il est question de logements sociaux. Implanté à Labattoir, l’immeuble comprend 238 appartements, une crèche et un plateau de 475 m². L’investissement total est de 47 millions d’euros. « C’est notre plus grosse opération concentrée sur le même site », affirme Moussa Attoumani, le directeur de développement de la SIM.

Le programme immobilier a été divisé en deux tranches, une partie des logements a été livrée en novembre 2021 et la deuxième un an plus tard en novembre 2022. Ils sont classés en deux catégories. Ceux considérés comme « entrée de gamme » et « moyenne gamme », soit du logement très social et social.

La résidence Marzoukou a permis à des familles de la commune de Dzaoudzi-Labattoir qui vivaient dans la précarité, de trouver un lieu de vie plus convenable. Mais elle est aussi destinée à ceux qui ont un peu plus de moyens et qui souhaitent tout simplement s’installer dans la commune. À l’heure actuelle, tous les appartements sont occupés.

14 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23

Catégorie : bâtisseur de l’année Tsingoni Village

C’est un tout nouvel établissement de tourisme qui a vu le jour à Tsingoni cette année. Il se veut paradisiaque avec une vue imprenable sur le lagon et une flore luxuriante. Le cadre propose un dépaysement total.

L’envie de construire « Tsingoni village » est venue sur un coup de tête lorsqu’Ariane Ali et son mari étaient en vacances à Madagascar. Ils logeaient dans un hôtel cinq étoiles, et ils ont eu la bonne idée d’en construire un similaire chez eux à Mayotte. « Je voulais démontrer que les Mahorais peuvent aussi construire des hôtels. Il ne faut pas attendre que les gens de l’extérieur le fassent à notre place », indique-t-elle. Les travaux ont commencé en 2016, mais Covid-19 oblige, ils ont été arrêtés durant une longue période.

Après des mois à se démener pour finaliser le projet, Ariane Ali réalise son rêve. Finalement, le lieu est ouvert au public en décembre 2022. Il dispose d’une piscine et d’un restaurant. Le bâtiment a été construit sous forme d’appartements hôtel meublés, on en compte dix. Et c’est ce qui fait la différence avec les hôtels de l’île. « Vous avez un salon, une cuisine, comme si vous étiez chez vous. Ce sont des hébergements où on peut rester longtemps », précise la gérante. Elle est satisfaite car elle estime que ses objectifs ont été atteints. « On s’était fixé 60% de remplissage et en trois mois on a dépassé ce chiffre. » La propriétaire ne compte pas s’arrêter en si bon chemin puisqu’elle a le projet de construire des établissements de ce type dans divers endroits du village de Tsingoni.

15 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23
Voyagez en bonne compagnie

Catégorie : bâtisseur de l’année Hôtel Ibis Styles

Avec ses 3 000 mètres carrés, ses 82 chambres et ses trois étoiles, l’hôtel Ibis Styles marque un nouveau départ pour le développement touristique du 101ème département de France.

Le projet de cet hôtel a pris du retard, mais une fois validée, la construction a été faite rapidement. Les travaux ont été réalisés par la société Mankinen Suisse, et les ouvriers provenaient parfois de la métropole, à cause du manque de mains d’œuvre sur le territoire. Mais après plus d’un an de travaux, l’hôtel Ibis Styles a finalement ouvert ses portes en septembre 2022. Doté de 82 chambres dont quatre chambres triples, quatre chambres quadruples et deux suites, le bâtiment est constitué d’un rez-de-chaussée et de deux étages, dont un côté avec vue sur le lagon et l’autre sur l’aéroport. L’établissement comprend également une piscine et un restaurant, tous deux ouverts aux non-clients de l’hôtel.

Le gérant, Azavar Akbaraly, explique qu’il s’agit d’un « bâtiment biologique. Les chambres sont complètement insonorisées, vous n’entendrez aucun des bruits extérieurs. Il a un jardin intérieur, c’est l’unique hôtel panoramique de ce type dans le département. Il a une vue à couper le souffle sur le lagon, une piscine débordante à l’entrée du lunch, le tout dans un écrin de verdure qui surplombe la mer… Il est totalement respectueux de l’environnement et n’a nécessité aucun abattage des vieux arbres alentours.

» Ce nouvel hôtel Ibis Styles vient combler un manque criant d’hébergements temporaires ou touristiques sur le territoire.

16 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23
DOSSIER

Catégorie : Entreprise dynamique

L'abattoir de volailles de Mayotte

En juillet 2021, la SAS AVM inaugurait en grande pompe son nouvel abattoir de volailles à Kahani, dans la commune de Ouangani. L'objectif ? Proposer aux Mahoraises et aux Mahorais un produit local, mais aussi une commercialisation immédiate sur site.

Écologiquement et économiquement, la souveraineté alimentaire de Mayotte est un enjeu majeur de ces prochaines années. Ceci, AVM l'a bien compris. L'été dernier, en effet, la SAS Abattoir de volailles de Mayotte fait sortir de terre son nouveau bâtiment à Kahani. On compte actuellement un abattage de plusieurs milliers de volailles par jour pour cette unité de production, qui comporte également une unité de conditionnement et un magasin, offrant la possibilité de commercialiser immédiatement les volailles.

En plus de proposer aux consommateurs mahorais une volaille locale, abattue et conditionnée sur place, AVM a permis à de nombreux éleveurs de l'île de poulet d'intégrer la boucle, signifiant des revenus plus stables pour eux, mais aussi de recruter du personnel pour le bon fonctionnement de l'abattoir. Le Conseil départemental a soutenu le projet dans le cadre du FEADER – Fonds européen agricole pour le développement rural – à hauteur de presque 5 millions d'euros, pour un coût total de 8 millions d'euros. L'agriculture et l'élevage sont, à n'en pas douter, un atout que les collectivités et entreprises locales se doivent de développer à Mayotte, pour le plus grand plaisir des habitants de l'île.

17 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23
Voyagez en bonne compagnie

Catégorie : Entreprise dynamique Jardin Maoré

L’ecolodge Jardin Maoré, situé au sud de l’île à N’gouja, dans la commune de Kani-Keli, offre un cadre paradisiaque à ses clients. De nouvelles chambres et bungalows ont été construits durant ces trois dernières années, semées d’embuches. Un projet mené dans le respect de l’environnement.

Sept nouveaux bungalows et vingt nouvelles chambres. Le Jardin Maoré s’est agrandi. Les travaux ont commencé en 2020, et la première tranche s’est achevée cette année. Tous les logements sont livrés et peuvent déjà être loués. La particularité de ce projet ? Il est entièrement respectueux du site. « Nous avons réalisé par exemple des fondations par pieux vissés, technique réversible, qui évite les mouvements de terre. On peut souligner également l’excellente isolation des ouvrages, gage de réduction de la consommation d’énergie mais surtout amenant un grand confort à nos clients », explique Karim Kardous le directeur de Jardin Maoré.

De plus, parmi ces nouvelles constructions, on compte un bungalow et une chambre accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Avoir un établissement écologique est primordial pour les gérants. Dans les prochaines semaines, il est prévu d’installer un système de photovoltaïque qui produira une partie de l’énergie consommée. « Tout ce qu’on génère comme énergie électrique nous le consommons et ce qui n’est pas consommé immédiatement est stocké sous forme de chaleur (eau chaude) et de froid.», ajoute le directeur. Ce dernier souligne qu’ils ont une approche environnementale globale.

En parallèle, le parking a également été rénové, ainsi que la route d’accès, qui était autrefois en mauvais état, en partenariat avec la mairie et le conseil départemental.

18 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23
DOSSIER

Catégorie : Entreprise dynamique Mayotte Tropic

À quelques encablures du nouveau rond-point de Dzoumogné se trouve Mayotte Tropic, magasin de produits frais s’étant au fil des ans imposé comme l’une des références en la matière sur l’île aux parfums. Nouveau site, multiples possibilités de commander et une qualité toujours au rendez-vous, l’entreprise a encore de beaux jours devant elle.

En gros ou au détail, les locaux de Mayotte Tropic, au nord de l’île, ont tout ce qu’il faut pour vous plaire ! Viande, fruits et légumes frais, produits surgelés et/ou transformés… Le magasin propose un vaste choix de denrées à des prix défiant toute concurrence, l’enseigne organisant régulièrement des campagnes de promotion, l’une d’entre elles a d’ailleurs lieu durant le ramadan. Là où Mayotte Tropic se distingue des enseignes classiques de la grande distribution, c’est qu’elle propose la vente en gros. Pour réaliser ses ambitions, l’enseigne a donc mis en place un réseau de camions de livraison sur toute l’île, celle-ci étant gratuite à partir de 300 euros de commande. L’entreprise de la commune de Bandraboua propose également aux professionnels mahorais –qu’ils soient traiteurs, restaurateurs ou organisateurs d’évènements – de nombreuses méthodes pour passer leurs commandes, que ce soit par téléphone ou mail. Mais aussi, et là se trouve l’innovation, via un groupe WhatsApp spécialement créé, où Mayotte Tropic partage les derniers arrivages et les nouvelles promotions aux membres ayant rejoint la discussion, ceux-ci pouvant passer leur commande en écrivant un simple message.

19 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23
Voyagez en bonne compagnie

DOSSIER

Catégorie : Entreprise dynamique AC BTP

L’entreprise Actif Construction BTP (ACBTP) existe depuis 2019. Il s’agit d’une société de construction qui a une particularité, elle fabrique elle-même des briques en terre. Une idée innovante qui a de nombreux avantages puisqu’elle est économique et écologique.

Construire oui, mais pas à n’importe quel prix. C’est ce que propose le couple Madi, qui est à la tête de l’entreprise ACBTP. Les époux ont eu l’idée de fabriquer des briques avec de la terre de Mayotte. « Les gens font leur terrassement et jettent la terre n’importe où. Nous faisons du recyclage en la récupérant pour en faire des briques. C’est de la matière première moins cher », explique Madi. Conséquence : leurs briques coûtent moins chers que celles habituellement utilisées sur le territoire. De plus, elles sont thermiques, elles empêchent donc la chaleur d’entrer, et elles ont une isolation phonique plus importante.

Autrefois on construisait avec ce type de briques à Mayotte, mais elles étaient fragiles et facilitaient les cambriolages. La brique en terre d’ACBTP est plus épaisse et elle est pleine. Elle est donc aussi solide que les autres. De plus, elle est homologuée. « Elle a été envoyée pour être étudiée en métropole et on a obtenu la certification qui prouve qu’elle est de bonne qualité et on peut la commercialiser », explique Liza, la co-gérante. La société vend son produit aux entreprises, aux particuliers, mais elle construit également des bâtiments et des maisons avec. L’idée plaît à tel point qu’ACBTP a été retenu pour construire les murs du futur lycée des métiers de Longoni avec leurs briques en terre.

20 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23

Catégorie : Entreprise dynamique Sublime Institut

C’est un salon d’esthétique pas comme les autres. Sublime institut traite en profondeur les problèmes de peau, sur le visage mais également sur le reste du corps. Toute l’équipe s’est spécialisée dans le traitement de la peau noire, souvent méconnue par les professionnels..

Djayda Chamssidine est la gérante et fondatrice de Sublime institut. Après avoir travaillé dans le domaine de l’esthétique pendant dix ans, notamment dans les bateaux de croisières 5 étoiles, elle décide de créer sa propre entreprise à Mayotte il y a trois ans. Les soins qu’elle propose ne s’apparentent en rien à ceux que l’on peut trouver dans les instituts de beauté de Mayotte. La jeune femme s’est spécialisée dans le Skincare, comprenez le traitement dermo-cosmétique visant à traiter les problématiques de peau. Même si les massages sont disponibles chez Sublime institut, là-bas on parle plutôt de peeling, d’hydrabeauty, de new skin, ou encore d’american peel.

Et pas besoin d’une licence en anglais pour comprendre l’efficacité de ces traitements. De plus, contrairement à ce que l’on peut penser, les hommes sont également pris en charge par Djayda et son équipe. En l’espace de trois ans, l’entreprise a grandi et a même développé sa propre marque de produits cosmétiques que l’on trouve à l’institut. La gérante qui a été formée dans une école d’esthétique à Paris, et s’est spécialisée à Lille et en Belgique, forme à son tour ses collaboratrices. Elle n’hésite pas à embaucher des apprentis ou des jeunes tout juste sortis d’école afin de leur donner à son tour une chance de réussir.

21 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23
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Catégorie : Entreprise innovante Maison Snoezelen

Le bien-être psychologique est au cœur de toutes les préoccupations ces dernières années. Charabati Said l’a compris, c’est la raison pour laquelle elle a importé le concept Snoezelen à Mayotte. Une approche de soin basée sur la multi-sensorialité.

Le Snoezelen trouve son origine au Pays-Bas. Ceux qui le pratiquent sont invités à se concentrer sur leurs différents sens. « Les propositions sensorielles sont une médiation d’accompagnement centrée sur la personne afin de communiquer autrement. Cette démarche permet d’entrer en relation par les sens et les émotions partagés », explique Charabati Said. Cette dernière est partie se former en métropole afin de pouvoir proposer ces séances bien-être à la population mahoraise. Située à Dzoumogné, sa Maison Snoezelen plonge ses invités dans un univers coloré, et apaisant. Les couleurs fluorescentes sont judicieusement choisies pour stimuler les sens, alors que la musique permet de se relaxer.

Charabati souhaite particulièrement travailler avec les personnes âgées et les handicapées qui perdent leurs sens au fil du temps. Elle se déplace également à domicile, notamment pour ce type de public. Cependant, le Snoezelen est ouvert à tous, adultes comme enfants. Dans un contexte anxiogène, et stressant pour l’ensemble des Mahorais, chacun d’entre nous a besoin d’un moment pour décompresser et se reconnecter avec soi-même. C’est ce que propose la Maison Snoezelen. Il est possible de faire la séance seul ou à deux. Être accompagné, permet d’établir une meilleure communication avec la personne en question.

22 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23

Catégorie : entreprise innovante Le jardin d’Imany

En plein cœur de la commune de Tsingoni, Anwar Soumaila Moeva, président du syndicat des jeunes agriculteurs de Mayotte, ouvre chaque semaine les portes de son exploitation au grand public. Jardin mahorais mais surtout production d’ylang, sous la canopée, les terres familiales et les essences qu’on y trouve font rêver les néophytes.

« Guerlain a été durant de nombreuses années l’un des principaux acteurs de la filière ylang à Mayotte », peut-on entendre lors de la visite du jardin d’Imany, la filière ylang ayant eu du mal à se relever du départ de la marque de parfumerie, il y a quelques années. Le but d’Anwar Soumaila Moeva, agriculteur et propriétaire de l’exploitation, est ainsi de redémocratiser cette petite fleur jaune au parfum inégalable. Convertie en structure agrotouristique, l’exploitation du Mahorais continue ainsi de faire vivre ce précieux patrimoine à travers des excursions dans la nature et des explications données par les professionnels du secteur.

En plus de produire de l’huile essentielle après avoir distillé le produit de la récolte au moyen d’un alambic, le président du syndicat des jeunes agriculteurs de Mayotte permet aux visiteurs de profiter du spectacle de la floraison et de son odeur enivrante, de mars à décembre, lors de « journées immersion ». Une expérience Made in Mayotte qui a le mérite de faire découvrir toute la richesse de la culture mahoraise au travers de ses services et produits artisanaux. Elle n’hésite pas à embaucher des apprentis ou des jeunes tout juste sortis d’école afin de leur donner à son tour une chance de réussir.

23 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23
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Catégorie : Entreprise innovante Maoclav concepts

Créée l’année dernière, l’application Maoclav concepts propose des claviers en shimaoré et kibushi, les deux langues régionales de l’île au lagon. Une belle innovation technologique soutenue par l’association Shimé et permettant d’institutionnaliser un peu plus les langues vernaculaires mahoraises.

Disponible sur le Play Store d’Androïd et l’AppStore d’Apple, l’application Maoclav concepts a été créée en milieu d’année 2022 par Rachid Abdou Moussa, jeune entrepreneur et accessoirement président du comité régional de judo. La start-up permet ainsi aux utilisateurs de télécharger un clavier spécialement conçu pour écrire le shimaoré et le kibushi. « Je me suis appuyé sur la délibération du conseil départemental de 2020 qui fixe l’orthographe de nos langues régionales, mais aussi sur la décision du ministère de l’Éducation nationale en 2021 de renforcer l’enseignement des langues régionales », déclarait l’entrepreneur, soulignant la nécessité « d’apporter une portabilité » au shimaoré et au kibushi. Ce clavier comporte ainsi trois lettres qui n’existent pas en français et supprime des lettres de l’alphabet latin, à savoir le Q, le C et le X.

Maoclav concepts est bien entendu soutenue par l’association Shimé, qui étudie et enseigne les langues régionales de Mayotte depuis 1998, mais également par le conseil de la culture de l’éducation et de l’environnement de Mayotte (CCEEM). Ce clavier peut également servir à écrire le swahili et tous ses dérivés ainsi que le malgache et tous ses dialectes. L’application a donc un fort potentiel au niveau international que le jeune entrepreneur ne demande qu’à développer.

24 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23

Catégorie : entreprise innovante Mayexperinfo

Depuis 2013, MayExperInfo travaille pour faciliter la tâche des entrepreneurs mahorais. Avec MayGestCaisse, son logiciel phare, l’entreprise basée en Petite-Terre compte bien simplifier la vie des commerçants de l’île aux parfums.

Gérer ses comptes, ses ventes ou encore ses stocks… C’est ce que propose notamment l’équipe de MayExperInfo avec MayGestCaisse, un logiciel de caisse facile d’utilisation et une équipe compétente prête à les accompagner, les conseiller et les former aux quatre coins du territoire. Créée par Issihaka Halidi, diplômé d’un Master 2 Informatique du logiciel à l’université de Bretagne Occidentale, MayExperInfo n’en est pas à son premier coup d’essai. Depuis presque dix ans, la structure est spécialisée dans la création de logiciels de gestion, de sites Internet, d’applications web sur mesure, mais aussi le dépannage informatique ou encore la vente de matériel informatique. Épicerie, quincaillerie, boutique de vêtements… Le logiciel a su conquérir le cœur des Mahorais et s’inviter dans les locaux d’une quarantaine d’entreprises sur l’île. Suivi du chiffre d’affaires, des documents comptables ou encore des références des produits, tout est centralisé et adapté aux besoins du client. « Nous prenons en charge l’installation et la formation de l’acheteur pour qu’il puisse prendre en main le matériel et cela où qu’il soit implanté sur l’île », affirme Issihaka Halidi. Outre cette réussite, MayExperInfo planche également sur « MayGestFactures », un logiciel d’édition de factures et de devis, de facturation et de suivi des paiements et clients, tout cela en français, shimaoré et kibushi !

25 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23
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Catégorie : Entreprise innovante Mob’Helios

Depuis presque trois ans, l’entreprise familiale Mob’helios planche sur un projet à vocation expérimentale et démonstrative en matière de transition énergétique à Mayotte. La location courte et longue durée de vélos électriques est imminente avec l’ouverture du premier module atelier sur le parking de la barge à Dzaoudzi.

Si le projet de l’entreprise familiale Mob’helios a pris près de six mois de retard, le premier module atelier a vu le jour dans un conteneur recyclé sur le parking de la barge à Dzaoudzi. À l’intérieur : huit vélos électriques citadins et tout-terrain pour de la location courte durée. « Sur réservation, nous pouvons en mettre davantage à disposition. », assure Cécile Perron. Parfait pour déambuler le temps d’une demi-journée sur Petite-Terre, grâce à une autonomie oscillant entre 80 et 100 kilomètres en fonction de l’utilisation et du degré d’assistance demandé.

En plus de ce nombre s’ajoute une vingtaine de deux-roues, disponibles également pour une période beaucoup plus longue et à des tarifs relativement bas, qui comprennent le changement à volonté des batteries, la maintenance ou encore les assurances vol et casse. La prochaine étape : le même concept avec des scooters, en attendant le développement de deux stations à charge solaire d’une capacité de 600 mètres carrés à destination des voitures. L’électrique semble bel et bien avoir le vent en poupe à Mayotte, portée par des initiatives telles que celle de Mob’Helios. Il faut désormais que la population s’accapare cette solution alternative au parc automobile pour les trajets quotidiens de seulement quelques kilomètres.

26 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23

Catégorie : Femme entrepreneuse de

l’année

Nadjlat Attoumani

Nadjlat Attoumani s’est fait connaître du grand public il y a dix ans, lors de la création de son association Amalca (association cancer Mayotte) qu’elle préside depuis ses débuts. Elle est très engagée dans le dépistage des cancers dits féminins, notamment celui du sein puisqu’elle en a fait la mauvaise expérience il y a quelques années. Elle utilise son histoire au service des femmes malades. Sa principale préoccupation ? Le bien-être de ces personnes qui est parfois relégué au second plan. Alors pour les aider à traverser leur maladie dans de meilleures conditions, Amalca prend soin d’elles et participe à l’amélioration de la prise en charge des patientes. L’association organise des groupes de paroles afin que chaque femme malade puisse trouver un soutien moral.

Les membres de la structure font également de la prévention, accompagnent les malades et leurs familles afin de « leur permettre de sortir de l’isolement », explique Nadjlat Attoumani. Aujourd’hui, cette dernière est fière du chemin parcouru. Désormais, son engagement va au-delà des femmes atteintes du cancer du sein. Au mois de décembre 2022, elle inaugure les premiers locaux de la structure, après presque dix ans d’existence. L’objectif est d’accueillir toute personnes atteintes d’un cancer, ainsi que son entourage. Motivée par l’envie de faire connaître sa structure et de se rapprocher de la population, elle annonce déjà qu’Amalca envisage d’ouvrir d’autres locaux sur le territoire.

27 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23
Voyag bo mp gni

DOSSIER

Catégorie : Femme entrepreneuse de l’année Némati Toumbou-Dani

Némati Toumbou-Dani est une femme aux multiples facettes, exemple pour de nombreuses Mahoraises désireuses de se renouveler personnellement et professionnellement. La femme d’affaires est d’abord une gendarme aguerrie, puisque titulaire du concours de sous-officier depuis 1992 et d’officier de police judiciaire depuis 2002. Si elle excelle en tant qu’OPJ à Mayotte, la vie de la Bouénienne prend un tournant une dizaine d’années plus tard.

Si elle se lance dans l’entrepreneuriat, Némati Toubou-Dani le fait toujours dans l’objectif de valoriser le territoire de Mayotte. Elle est notamment à la tête du Domaine de Kavani, en surplomb du supermarché Baobab, bénéficiant d’une localisation privilégiée et d’une vue imprenable sur le lagon. L’ex-gendarmette devenue femme d’affaires lance aussi une gamme de confitures, et gère d’une main de maître le comité « Miss Excellence Mayotte », afin de présenter des candidates au concours de beauté national du même nom.

Principalement identifiée comme cette marraine bienveillante auprès des miss mahoraises, Némati Toumbou-Dani est aussi une inspiration pour de nombreuses femmes de l’île, ainsi qu’une personne forte et déterminée n’hésitant pas à se lancer dans de nouveaux défis, qu’importe l’expérience et l’âge. La sudiste d’origine ne manque d’ailleurs pas d’idées et de projets pour les années à venir, que le 101ème département français accueillera certainement les bras ouverts.

28 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23

Catégorie : Femme entrepreneuse de l’année Sophiata Souffou

Sophiata Souffou est une femme qui a différentes cordes à son arc. Elle est cheffe d’entreprise, présidente d’associations, elle siège à la Chambre de commerce et d’industrie. Elle n’arrête jamais de travailler et veut contribuer au développement de Mayotte à l’international.

Elle ne s’en cache pas, Sophiata Souffou est une femme ambitieuse qui a su prendre son destin en mains. Dans les années 80 elle commence à travailler dans la boutique de son mari, puis rapidement elle réalise qu’elle veut être sa propre patronne. Elle ouvre donc sa première boutique à Chirongui où elle vend principalement de l’alimentation. Mais la mère de famille a le sens des affaires et son commerce grandit. Plus de trente ans plus tard, sa boutique propose de tout. Electroménager, matériel de construction, nourriture. « On trouve tout chez moi », assure-t-elle.

En plus de son activité professionnelle, Sophiata Souffou est également la première vice-présidente de la CCI de Mayotte, elle est aussi juge au tribunal de commerce, elle est vice-présidente de la caisse locale de Crédit agricole. La commerçante est aussi très engagée dans le milieu associatif puisqu’elle est la présidente de l’ACFAV, présidente de la maison familiale Malamani-Chirongui sud, elle préside également la fédération des maisons familiales rurales de Mayotte. Autant de fonctions pour une seule femme qui n’a pas l’intention de s’arrêter là. Elle vise désormais l’international puisqu’elle prévoit d’exporter son entreprise dans les pays voisins tels que les Comores, Madagascar et la Tanzanie.

29 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23
Voyagez en bonne compagnie

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Catégorie : Femme entrepreneuse de l’année Farrah Hafidou

Elle est présidente de la fameuse couveuse d’entreprises Oudjerebou et participe aux côtés de sa sœur, Nadine, au développement d’Idephi, dans le domaine de la maîtrise d’ouvrage. Farrah Hafidou ne cesse d’avancer, emmenant ses collaborateurs et collaboratrices dans son sillage

Il est des familles touchées par la fibre entrepreneuriale, y compris à Mayotte, second territoire le plus dynamique de France en termes de créations d’entreprises, avec 1 802 en 2021. C’est sûrement le cas de la sororie Hafidou, comptant Nadine, l’aînée, et Farrah, la petite sœur. Cette dernière agit dans l’intérêt des entrepreneurs mahorais, présidant la couveuse d’entreprises Oudjerebou, située à Cavani. Cette dernière, existant depuis treize années, a accompagné – ou couvé – plusieurs dizaines de projets avec succès, et n’hésite pas à multiplier les partenariats avec les institutions et entreprises locales, sous l’impulsion de sa présidente. Oudjerebou faisait notamment partie du jury pour les derniers Trophées mahorais de l’entreprise, organisés par la Somapresse. La couveuse s’est également distinguée en accompagnant des jeunes de quartiers prioritaires, mais aussi et surtout des femmes mahoraises, via le réseau « Marraine et moi », mettant en relation nouvelles et anciennes entrepreneuses locales. Il faut dire que Farrah Hafidou fait preuve d’une détermination sans limites pour les femmes du département, permettant à ses semblables de lancer leur business avec beaucoup plus de sécurité, et n’hésitant pas à prendre la parole lors d’évènements dédiés aux femmes mahoraises.

30 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23

Catégorie : Femme entrepreneuse de l’année Zily

On ne présente plus Zily. Auteure, compositrice, et interprète mahoraise, elle évolue dans le domaine de la musique depuis deux décennies. Depuis trois ans, l’artiste a étendu son domaine de compétence en créant son label, Yeka Music, et sa boîte de production, Yeka production, qui marquent un tournant dans sa carrière.

2020 est l’année du changement pour Zily. Après avoir passé des années à interpréter des chansons traditionnelles mahoraises, elle prend une toute autre voie et souhaite viser un public plus large. Pour cela, elle crée Yeka Music et Yeka production, et s’entoure d’une nouvelle équipe cosmopolite, de tous bords, qui lui permettra d’atteindre ses objectifs, soit toucher un public plus jeune et s’exporter à l’international. Sont notamment cités la Tanzanie, le Nigéria, le Sénégal, les ÉtatsUnis et bien plus. « Aujourd’hui, si on peut écouter des chansons de tous ces pays à Mayotte, alors je pense que là-bas aussi, ils peuvent écouter les nôtres et découvrir la langue mahoraise et notre culture », nous expliquait-elle il y a quelques mois.

Pour parvenir à ses fins, Zily se consacre pleinement à son travail, et s’entoure de professionnels qui ont collaboré avec des artistes français adulés par le grand public, à l’instar de Karlos Da Silva, le réalisateur et chorégraphe du clip « Tsika » « J’ai aussi élaboré ce projet avec un grand compositeur qui s’appelle Stillnass. Il a travaillé avec les grands comme Maitre Gims, Tayc, Say’z. J’ai voulu que ça soit lui parce qu’il est de la région et qu'il a compris ma démarche », souligne Zily.

Zily fait briller Mayotte sur les scènes du monde entier et vient d’ailleurs de sortir un EP de debaa à l’occasion du ramadan.

31 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23
Voyagez en bonne compagnie

Catégorie : Jeune entreprise Anlia Events

Une nourriture saine, gourmande, mais surtout… made-in Mayotte : Anlia Events en a fait son fer de lance. Depuis deux ans, l’entreprise de traiteur événementiel se développe à grande vitesse, et ouvrira son premier point de vente physique en 2023.

Rappelez-vous : fin 2020, en pleine crise du Covid-19, bon nombre des restaurants de l’île sont fermés… Quelques services de livraisons proposent des repas, mais principalement de la fast-food. Difficile alors pour les employés qui devaient malgré tout travailler de se restaurer convenablement… Ce marasme donne à Anliati Attoumani une idée : elle décide de vendre des paniers de fruits et légumes locaux, finement ciselés, joliment décorés… bigrement appétissants ! Et c’est ainsi que naît Anlia Events. « Le projet a pris tout de suite ! Les entreprises ont été séduites par cette alternative plus diététique. Lorsque l’activité économique a repris normalement, on s’est spécialisés traiteur, en gardant cette idée de proposer de la nourriture saine et made in Mayotte ! » L’activité décolle rapidement : inaugurations, événements institutionnels… « Parfois jusqu’à 200 personnes à restaurer ! » En deux ans, Anlia Events a su se constituer une clientèle de choix, et de confiance. « Aujourd’hui, la plupart nous laissent carte blanche. Quelle joie de travailler en totale liberté ! », se ravit la fondatrice, qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Nous prévoyons l’ouverture de notre premier établissement physique à Pamandzi cette année ! »

32 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23
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Catégorie : Jeune entreprise

Koko expériences

Depuis un an, Hassanati Anli met tout en œuvre pour promouvoir la culture mahoraise à travers des produits touristiques durables. Cela se caractérise principalement par des activités et des excursions en plein cœur de l’île aux parfums.

Tout a commencé par un projet de fin d’études. Hassanati Anli et l’une de ses camarades devaient monter un projet touristique, et elles décident de mettre en valeur Mayotte en proposant des expériences à vivre pour découvrir le patrimoine immatériel du département. Leur professeur est fasciné par leur idée et leur propose de la réaliser. C’est ainsi que naît Koko expériences en 2022. La jeune femme a à coeur de travailler avec les personnes âgées, « afin de leur faire gagner de l’argent. » Celles-ci transmettent leurs connaissances à travers des ateliers de cuisine, de cosmétique naturel, des massages traditionnels, la construction d’un banga en terre et bien d’autres.

Le public visé est avant tout local. « On a plus de clients mahorais que des non natifs. On leur propose un retour aux sources et les Mahorais adorent cela », constate l’entrepreneure. Koko expériences concocte des moments inédits et inoubliables à vivre en famille avec des enfants, ou entre amis. Pour l’heure chaque expérience est personnalisée en fonction de la demande du client. Mais Hassanati Anli souhaite aller bien au-delà. La prochaine étape est d’établir un programme annuel pour que chaque touriste, qu’il soit d’ici ou d’ailleurs, trouve son bonheur.

33 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23
Voyagez en bonne compagnie

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Catégorie : Jeune entreprise Sazilé Swimwear

Cela fait déjà trois ans qu’Alexa Clockers a conquis les Mahoraises et Mahorais avec ses maillots de bains uniques. Sazilé Swimwear propose des pièces féminines et masculines qui s’exportent à l’international. Le succès est tel que la marque est sélectionnée pour participer à la Miami Swim Week, le plus grand défilé de mode de maillots de bain.

C’est une marque éthique et responsable créée par Alexa Clockers en 2019. La créatrice fabrique des maillots de bain de qualité et 100% mahorais. Ils sont tous dessinés et confectionnés par elle-même dans son atelier situé à Pamandzi. Chaque pièce est unique puisqu’elles sont toutes sur mesure et peuvent être personnalisées. L’objectif de la jeune femme est de sublimer et de mettre en valeur les femmes de tout âge et toute forme. Elle veut en faire des reines, comme elle aime si bien le dire. Cependant, les hommes ne sont pas en reste puisque Sazilé Swimwear propose également des shorts de bains pour la gent masculine.

Ses créations ont le succès escompté, et leur notoriété va bien au-delà des frontières mahoraises. Alexa Clockers reçoit des commandes en provenance d’un peu partout en France et à l’international. La cheffe d’entreprise met tout en œuvre pour faire connaître son travail et ses efforts payent. En effet, Sazilé Swimwear a été sélectionné pour participer à la Miami Swim Week, aux Etats-Unis au mois de juillet de cette année. Une consécration pour la marque et sa créatrice qui voit là une opportunité de faire briller Mayotte à l’échelle mondiale.

34 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23

Catégorie : Jeune entreprise Tamimou Wedding

Maoua Sidi voue une passion pour les robes de princesse et les mariages. C’est donc tout naturellement, qu’elle a ouvert une boutique de robes de mariée il y a un peu plus d’un an. Un rêve qui se réalise pour cette jeune entrepreneuse, après des années de recherche.

La boutique Tamimou Wedding est située à Bouéni. Elle plonge ses clientes dans un monde féérique, plein de paillettes, de diadèmes et de robes de mariée. L’entreprise est née au mois de septembre 2021. Il s’agit d’un rêve qui se réalise pour sa gérante qui a toujours été passionnée par la mode et les mariages. Frappée par la grandeur des cérémonies mahoraises, elle décide de rentrer définitivement sur son île natale pour apporter sa pierre à l’édifice. « Je me suis dit que j’aime la mode, j’aime les mariages, c’est un bon mélange », souligne-t-elle. Mais pour y arriver, elle s’est tournée vers le BGE, un réseau qui aide les personnes à créer leurs entreprises. Elle a été accompagnée pour monter un dossier et faire une étude de marché.

Aujourd’hui, Tamimou Wedding n’est plus à présenter. Toutes les mariées de l’île connaissent la boutique. Même si ses débuts n’ont pas été tout rose, aujourd’hui la cheffe d’entreprise est heureuse de la tournure que prend son affaire. Le bouche oreille a fait son effet, mais également les réseaux sociaux. Ses robes de mariée ont du succès et Maoua Sidi n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Depuis peu, elle propose également des tenues de gala et de cocktail. Prochaine étape ? Les tenues des demoiselles d’honneur qui seront en boutique sous peu.

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Voyagez en bonne compagnie

DOSSIER

Catégorie : Jeune entreprise Yeka

Yeka Music est le label fondé par la chanteuse Zily en 2020. Il marque le début de sa nouvelle ère musicale. L’artiste a voulu s’entourer des meilleurs au niveau national, mais également de talents mahorais à l’exemple d’Abby Said Adinani qui est la directrice de production de la boîte.

Yeka Music voit officiellement le jour en 2020, alors que l’artiste Zily prépare un nouveau chapitre dans sa carrière musicale. Un chapitre qui sera plus grand, plus important et qui la fera connaître à l’international. Pour cela, elle sait qu’elle a besoin de renouveau et elle doit être plus indépendante. C’est ainsi que lui vient l’idée de créer le label Yeka Music et la boîte Yeka production. À partir de ce moment, elle s’entoure d’une nouvelle équipe qui a travaillé avec les plus grands noms de la chanson française. Mais elle n’oublie pas que Mayotte aussi a ses talents et elle fait appel à eux.

C’est ainsi que la journaliste mahoraise Abby Said Adinani collabore avec Zily et devient la directrice de production de la société. En d’autres termes, elle devient son bras droit et contribue à l’ascension fulgurante de la chanteuse. En créant son propre label ainsi que sa boîte de production, l’artiste a visiblement misé sur le bon cheval puisque sa carrière a été propulsée à l’international, comme elle le souhaitait. Notamment en Afrique, où la chanteuse participe aux plus grands festivals du continents.

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Voyagez en bonne compagnie PARTENAIRES DES 2023

RENCONTRE

INTERVIEW

BEN ISSA OUSSENI

Après une longue période de silence et des critiques formulées sur le fonctionnement des services du Département de Mayotte, Ben Issa Ousséni a accepté de briser la glace cette semaine. Dans une longue interview accordée à Flash Infos, il aborde les questions liées à l'économique, au transport, aux sports, à la politique et au social. Elle a été déclinée en plusieurs volets, le premier s’intéressant à l’économie et notamment le budget de la collectivité.

Flash Infos : Le budget 2023 du Département inquiète certains de vos collègues. Qu'en est-il exactement ?

Ben Issa Ousseni : La réalité sur ce sujet est que nous clôturons l'année 2022 avec un excédent budgétaire. J'ai beaucoup de mal à comprendre ceux qui affirment que nous avons dilapidé l'argent du contribuable, en particulier, nos propres collègues conseillers départementaux. J'ai à ma disposition une délibération qui

acte un excédent de dix millions d'euros au moment du vote du budget 2022 et de la décision modificative. Et je signale au passage qu'il y a eu une unanimité lors de ce vote (N.D.L.R. les conseillers départementaux ont voté la tenue d’un débat sur le budget, pas son approbation). Les chiffres réels nous indiquent que nous clôturons l'année 2022 avec un excédent de l'ordre de 17 millions d'euros. Donc vous voyez, nous avons amélioré la situation par rapport à ce qui était annoncé. Et ce

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« LE BUDGET AIDE SOCIALE À L’ENFANCE-PETITE ENFANCE NOUS INQUIÈTE »
Propos recueillis par SIAK et Laurent Canavate

ne sont pas que des recettes nouvelles, nous avons fait d'importants efforts en matière de maîtrise de dépenses. Le budget général du département pour 2023 est aussi excédentaire, certes pas à un niveau exorbitant, mais cela se situe aux alentours de 15 millions d'euros. Le véritable problème qui se pose aujourd'hui, c'est ce fameux budget annexe Aide sociale à l’enfance-Petite enfance. Il nous inquiète réellement car nous ne savons pas comment faire pour le résoudre.

Flash Infos : Comment procéder pour corriger le tir ?

B.I.O. : J'ai cru lire dans un article que « l'heure du choix est arrivée » , et je confirme qu'effectivement c'est le cas au niveau du département. Qu'allons-nous faire pour que ce budget action sociale dont le montant dépasse actuellement les 65 millions d'euros alors que les dotations sont de 24 millions seulement ? Si le conseil départemental devait compenser cet écart, ça se matérialisera par du transport scolaire en moins, des bourses en moins, de même que le soutien aux associations. Oui, on se rapproche de certaines difficultés dues essentiellement à ce budget annexe. Je ne dis pas ici qu'il n'y a pas des difficultés ou des expansions dans le budget général. Le transport scolaire a débordé avec, je ne le cache pas, 46 millions d’euros cette année, contre 28 millions en 2019. Le nombre d'élèves a explosé. On est le seul territoire de la République où on rectifie constamment les chiffres au cours de l'année. Il y a tout le temps de nouvelles arrivées. Les factures évoluent à la hausse d'un mois à un autre parce qu'on va inscrire 20, 30, voir 200 élèves de plus chaque mois sur ce territoire. Donc cette forte démographie a eu raison de ce budget. Il n'y a pas que cela, nous avons fait le choix de l'allotissement (N.D.L.R. les transporteurs se partagent le territoire) sur ce marché pour faire travailler le plus grand nombre et renforcer la paix sociale. Tout le monde constate qu'il y a moins de grèves maintenant dans ce secteur d'activité, mais derrière, il y a eu aussi un coût.

F.I. : Avez-vous eu un retour sur votre demande de prise en charge de l’État concernant les PMI et l’aide sociale à l’enfance ?

B.I.O. : Je rappelle que 91% du public qui fréquente nos PMI (Protection maternelle et infantile) se constitue de non assurés sociaux. Ils sont en totalité à la charge directe du Conseil départemental de Mayotte. Et l'aide médicalisée d'État (AME) n'existe pas dans l'île. Aujourd'hui, cela devient très compliqué pour nous du fait que cette population n'arrête pas de sans cesse augmenter, idem pour les charges, de sorte que nous nous retrouvons dans des difficultés importantes en raison de ce budget social. Les enfants non accompagnés sur ce territoire se constituent à 82 % d'origine étrangère. Nous avons prévenu l'État qu'à défaut d'être accompagnés, nous allons nous retrouver dans d'importantes difficultés. Malgré nos demandes, rendez-vous répétés et nos alertes, nous n’avons aucune suite positive à ce jour. Nous

poursuivons donc les discussions pour le budget 2024 et pour la suite. Après presque deux ans de mandats, six rapports de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales) et de la Chambre régionale des comptes, on nous fait comprendre qu’une nouvelle mission interinspections arrive prochainement… Nous sommes donc dans l’incertitude même si le préfet de Mayotte, avec qui nous travaillons en bonne intelligence, continue à relayer nos analyses et nos propositions. Cela étant, nous tendons, par la force des choses, vers une décision douloureuse mais réaliste : celle de ne plus accueillir les non-affiliés de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM), les mineurs sans titre ni identité, dès juillet 2023. Comme je le dis souvent, nous ne pouvons garantir des solidarités à un même niveau sans que l’État ne mette la main à la poche !

F.I. : Vous avez laissé entendre qu’il y aurait une réorganisation des effectifs.

B.I.O. : A eux seuls, nos agents représentent une masse salariale mensuelle de 15,5 millions d'euros, tous budgets confondus. Nous nous concentrons sur les départs à la retraite, mais aussi sur l'inaptitude au travail qui caractérise parfois un certain nombre de salariés du département. Ils représentent un poids très important sur la masse salariale. A présent, nous essayons d'améliorer la qualité de nos recrutements, avec des cadres de niveau attaché. Les seuls agents de catégories C que nous recrutons, sans le cacher, sont les médiateurs qui sont passés de 70 à 140 à la fin de l'année dernière. Nous ne voyons pas le bout du tunnel parce-que les problèmes de violence continuent d'augmenter. En matière de sécurité, nous sommes contraints d'avoir des agents de sécurité en nombre ou des assistants familiaux. Je reconnais que dans un département classique, on n’aurait pas eu tous ces postes-là.

F.I. : Que pensez-vous des critiques sur le train de vie du Département ?

B.I.O. : J’en ai beaucoup entendu au sujet des déplacements des élus, messieurs les journalistes. Je vous avoue ma grande surprise à ce niveau-là. Je vous donne juste quelques chiffres. En 2014, notre assemblée comptait 19 élus et nous étions à un million d'euros de frais de déplacement. En 2019, ce chiffre est passé à 1,2 millions d'euros, je passerai sur les deux années suivantes marquées par les restrictions du Covid-19, mais nous sommes encore à 1,2 millions en 2022. Concernant 2023, nous envisageons de poursuivre nos efforts pour obtenir un budget équilibré.

F.I. : Y aura-t-il des conséquences sur les investissements ? Et dans quelle mesure, avez-vous eu des remboursements de l'État et de l'Europe ?

B.I.O. : Il est certain que pour la période 2023-2024, le Département sera amené à faire des choix. Nous avons lancé des projets très ambitieux, je citerai en

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RENCONTRE

particulier l'Hôtel du département qui est à refaire et la cité administrative à Coconi. Ce sont des projets phares qui suivent leur cours. Ils sont financièrement supportés par notre institution, sans bénéfice d'un co-financement, parce qu'ils ne sont pas éligibles aux fonds européens. Ces derniers n'interviennent pas dans ce domaine de la construction de bâtiments propres au département, nous le faisons donc en autofinancement, voire même à ne pas exclure dans l'avenir, avec des prêts que nous serons amenés à négocier. Pour les autres projets, tels que les équipements sportifs, les PMI et autres, nous sommes en train de nous « bagarrer » pour les inscrire dans le plan de convergence ou dans les fonds européens. S’ils ne sont pas éligibles, nous serons obligés de faire des choix. Je pose aussi des questions que d'aucuns ne voudraient entendre, sur le rythme de construction des PMI. Certaines sont cofinancées, d'autres pas. Nous allons sans doute devoir ralentir le rythme dans la mesure où nous avons des difficultés pour les faire fonctionner.

Il est vrai que la question commence à se poser pour les équipements sportifs, alors que nous voulons accueillir les Jeux des îles de l'océan Indien en 2027. On parle ici d'équipements qui sont d'emblée déficitaires dans leur fonctionnement. Il faut savoir qu'une piscine olympique n'est jamais à l'équilibre, il faut à peu près un million d'euros par an pour la faire fonctionner. Donc, notre objectif est

d'avoir le maximum de co-financements pour tous ces projets. Nous avons mis en place une cellule constituée en partie des directions des finances et de l'aménagement, exclusivement dédiée à la recherche de co-financements pour des projets d'investissement et faire en sorte que les fonds que nous obtenons soient complètement levés. Le GIP « L’Europe à Mayotte » , organisme intermédiaire mis en place en partenariat avec la Préfecture, s’est activé dès sa création à rattraper le retard de traitement des dossiers. Une partie du financement des nouveaux amphidromes est, ainsi, subventionné par le Feder (Fonds européen de développement régional) et le remboursement interviendra après la livraison de celles-ci et la remontée des dépenses (factures) des amphidromes auprès du GIP. C’est la même chose pour les travaux du quai numéro 1 et prochainement lorsque nous lancerons les travaux du troisième quai. Ce concept peut être élargi au fonctionnement d'un certain nombre d'équipements et à la maîtrise des dépenses. Je pousse d’ailleurs mes équipes à aller vers le FSE (Fonds social européen) pour nous accompagner sur l'ensemble de nos projets.

F.I. : Le Département a renoncé à taxer certains produits de grande consommation, est-ce que cela a réellement eu impact sur les prix dans le commerce et la grande distribution ?

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B.I.O. : S'agissant du carburant, le dispositif que nous avons mis en place a très bien fonctionné, il a profité à tout le monde et Total a bien joué le jeu. Sur l'octroi de mer, la mesure a permis d'atténuer le coût de l'inflation car il allait être beaucoup plus important du côté des distributeurs. Il est vrai qu'il y a eu un gros travail réalisé en arrière-plan, et des contrôles ont été conduits par les services de l'État. Ce qui n'avait pas été le cas précédemment sur les articles d'électroménager qui avaient été déclarés produits de première nécessité. Si nous n'avions pas mis ces mesures en place, il est certain que le prix à l'étalage aurait été beaucoup plus important que ce que connaît actuellement le consommateur mahorais. D'ailleurs, ce travail se poursuit encore.

F.I. : Il a été question d'une diminution sensible des aides et subventions allouées aux associations pour maîtriser les dépenses. Est-ce une mesure temporaire ou s'achemine-t-on vers quelque chose de permanent ?

B.I.O. : Pour 2023, la baisse de ces aides est une réalité. Il n'y a pas que les associations qui subiront cette situation, le monde économique va également être impacté à ce niveau puisque je disais précédemment que nous rencontrons des soucis en matière d'investissement, nous ne dégageons plus de marges. Par contre, avant de poursuivre plus loin, je voudrais répondre à certaines questions posées dans les médias, à savoir, ce que nous avons fait des 50 millions d'euros d'excédent de 2021. Je rappelle que les excédents sont inscrits en investissement dans le budget de l'année suivante. Les gens ont tendance à croire que 2021 n'a concerné que notre prédécesseur, or, ce n'est pas le cas. Dès notre arrivée, nous avons fait l'année et donc avons contribué à dégager cet excédent de 50 millions d'euros. Leur inscription en investissement nous a permis d'accompagner très fortement nos collectivités locales. Nous affectons six millions d'euros au Sdis (service départemental d'incendie et de secours) tous les ans pour construire des casernes un peu partout sur le territoire. Il est extrêmement important que le Sdis se déconcentre sur les territoires éloignés des centres urbains. En matière d'aides économiques, j'ai besoin de disposer du bilan de ce qui ce qui a été réalisé jusque-là, sachant que ces aides ont été accordées sans que nous ayons une connaissance réelle de leur impact sur le système. Cette année, j'ai demandé qu'un travail de vérification soit réalisé en partant de 2018 afin que nous ayons une vision des retombées des 15 millions d'euros qui ont été accordés au monde économique local.

F.I. : Vous parlez souvent du développement économique. Quels domaines souhaitez-vous justement développer ?

B.I.O. : Mayotte a besoin plus qu’ailleurs de développer son économie, surtout dans un contexte de crise économique qui touche les départements et régions

d’outre-mer qui connaissent une inflation galopante. Les raisons en sont bien identifiées : crises sanitaire et économique dues à l’épidémie de Covid-19, bouleversement des routes maritimes, multiples conséquences de la guerre en Ukraine,… Mayotte possède des atouts considérables que nous envient nos voisins de la région : des atouts liés à un dynamisme et à une croissance de tous les possibles ; des atouts liés à ses capacités de résilience qui lui ont permis de faire face aux crises économiques successives et à des évènements lourds en se relevant toujours ; des atouts liés aux projets d’infrastructures d’envergure amenés à concerner Mayotte comme la future piste longue, le futur quai n°1 en lien avec les engagements ministériels sur le port, ou bien sûr l’accueil souhaité à Mayotte des Jeux des Iles 2027. Des atouts enfin liés au positionnement géographique de Mayotte : celui d’une région ultrapériphérique de l’Union européenne située stratégiquement au cœur de l’Océan Indien, dans le canal du Mozambique, entre Madagascar et l’Afrique de l’Est. Mayotte peut jouer, mais plus encore doit jouer un rôle moteur pour assurer la stabilité et le développement économique dans cette zone du Canal du Mozambique. Un rôle stratégique, que ce soit pour ses routes maritimes ou pour ses projets énergétiques essentiels à l’approvisionnement des pays d’Afrique de l’Est et dans lesquels de nombreuses entreprises européennes investissent. Mais ces potentialités incontestables de Mayotte ne sauraient trouver de débouchés si nous ne trouvons pas collectivement des réponses à un certain nombre de défis majeurs pour notre île : le défi de l’insécurité des déplacements à optimisés, le défi de la sécurité des biens et des personnes, le défi de la jeunesse à laquelle nous nous devons d’apporter des solutions rapides… Ces solutions donneront de la crédibilité à tout ce que nous mettrons en œuvre, je sais trop combien ces préoccupations de vie quotidienne ont leur importance quand il s’agit de l’image et de l’attractivité de Mayotte et de son devenir.

F.I. : Comptez-vous relancer l’aquaculture ? Le Département va-t-il aider la filière pêche à se professionnaliser ?

B.I.O. : La relance de l’aquaculture va avec l’objectif que nous portons, dans notre projet pour Mayotte (2021-2028), de faire de l’économie bleue un levier solide de la croissance de notre territoire. Parmi les enjeux majeurs qui en découlent, il y a l’aménagement du littoral et l’accès à la mer, aux activités productives (pêche et aquaculture), aux transports maritimes, et à la formation aux métiers de la mer. Il existe, dans les années à venir, un fort potentiel pour orienter l’économie mahoraise davantage vers les côtes et l’océan. Les enjeux de limiter la dépendance alimentaire par la structuration des filières de la pêche et de l’aquaculture ou la sécurisation des sites de production et de stockage pour lutter contre les vols en font pleinement partie.

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La gestion de la crise de l’eau, la loi Mayotte, la coopération régionale, l’opération « Wuambushu », plusieurs sujets politiques sont abordés dans le cadre de notre grand entretien avec Ben Issa Ousseni. Le président du conseil départemental a accepté de répondre à tous ces sujets pour ce troisième volet, après l’économie et les transports.

Flash Infos : L'eau risque fortement de manquer sur l'île. Comment le Département peut aider l'État à approvisionner Mayotte ?

Ben Issa Ousseni : Le chiffres parlent d’eux-mêmes : le besoin en eau potable de Mayotte, c’est 40,000 m3/jour. D’ici quelques mois, les retenues collinaires seront à sec, il restera alors la production des forages et de l’usine de dessalement de Petite Terre, soit 10.000 m3/jour. Je m’inquiète du silence de l’État sur cette question sanitaire et sécuritaire majeure et

vitale. J’ai donc prévu de saisir le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à ce sujet. Le Département sera, je le redis, toujours aux côtés des plus précaires et des plus fragiles qui risquent d’être les premiers frappés, mais je suis très inquiet pour l’économie et les services. N’oublions pas que l’économie, c’est le levier du développement.

Nous souhaitons que dans le cadre du plan de convergence mais aussi dans le cadre, peut-être, de la loi programme à venir, que l'eau puisse être positionnée parmi les priorités du territoire. Cela sousentend bien sûr la construction d'une

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RENCONTRE
« LES USINES DE DESSALEMENT SONT LA SOLUTION AU PROBLÈME DE L’EAU »

troisième retenue collinaire. Mais cela ne suffira malheureusement pas en cas de forte sécheresse. Par conséquent, il faudra également aller vers les usines de dessalement car je crois que c'est de cette manière que nous arriverons à solutionner ce problème de l'eau. Je continue à dire que nous avons grandement besoin de cette usine de dessalement, mais qu'encore une fois, il urge de se pencher sur la problématique du nombre réel d'habitants sur ce territoire afin que l'on sache réellement pour combien nous devons produire de l'eau. Vous conviendrez avec moi que financer la construction d'équipements de production d'eau pour 200.000 personnes, ce n'est pas pareil que pour 400 ou 500.000 habitants.

F.I. : Un an et demi après votre élection à la tête du Département, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

B.I.O. : Nous sommes à pied d’œuvre et mobilisés, dans ce qui fait la richesse de notre diversité, pour notre territoire et sa population. L’équipe dont j’ai la responsabilité est très investie et impliquée, aux côtés des habitants et des institutions. En 2022, nous avons ainsi adopté à l’unanimité du plan de mandature 2021-2028 qui fixe un cap clair à notre action ; nous agissons avec détermination, à notre niveau, contre l’insécurité ; nous avons pris à bras-le-corps la question des transports scolaires par exemple. Nous avons agi concrètement pour le pouvoir d’achat des Mahoraises et des Mahorais, que ce soit au travers d’un geste fort et partagé durant trois mois sur la baisse du prix de l’essence à la pompe, ou de la charte dite Oudinot, qui se traduit par un accord de modération des prix, grâce à la baisse de l’octroi de mer. 2022 a également vu l’inscription, sur proposition du Département, au patrimoine culturel immatériel national de l’Unesco du maoulida shenge. Et en ce début d’année, nous avons pu ouvrir la très attendue salle de cinéma Alpa Joe. La nouvelle barge « Chatouilleuse » vient d’être livrée. Ce sont là quelques illustrations très concrètes parmi bien d’autres de notre volonté d’agir pour le développement de Mayotte.

F.I. : Où est-on sur le projet de loi Mayotte qui a avorté l'année dernière ?

B.I.O. : S'agissant du projet de loi Mayotte, nous nous sommes accordés avec le gouvernement en février 2023 de le remettre sur la table. Nous travaillons dessus en ce moment au sein du Département, mais j'envisage de mettre sur pied un comité de travail qui s'appuiera sur la base de ce qui a été déjà fait. Ainsi, on évitera ces interminables tables rondes qui n'apportent rien de concret. Nous allons examiner la meilleure façon de mettre à jour ce qui a été fait, repréciser les choses. Très prochainement, je réunirai au conseil départemental l'ensemble des élus locaux, les parlementaires, l'association des maires, ainsi que la société civile et les conseils économique et social, environnemental et de la culture, pour avoir une proposition commune et rapide du territoire. Une réponse qui irait dans le sens

des intérêts de Mayotte, avec la plus large concertation possible. Je me doute qu'il n'y aura pas l'unanimité sur ce texte, mais il va s'agir de retravailler l'existant pour aller de l'avant. J'ai insisté auprès du ministère de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, pour que Mayotte soit associée aux travaux de ses services avant d'être officiellement saisie pour avis sur la version finale du texte. Je souhaiterais que ce texte atterrisse à l'Assemblée nationale en septembre pour être pris en compte dans le vote de la loi de finances. Selon mes contacts parisiens, il pourrait être débattu au début de 2024.

F.I. : On a vu dernièrement l'Assemblée nationale suspendre récemment un texte peu favorable à l'intégration de Mayotte au sein de la Commission de l’océan Indien (COI). Est-ce que quelqu'un chez nous travaille sur ce dossier ?

B.I.O. : Nos parlementaires travaillent sur ce dossier. De notre côté, nous travaillons sur l'ancien projet de loi Mayotte qu'avait présenté le précédent gouvernement. Pour avoir échangé avec les parlementaires, je sais qu'ils sont à fond sur cette question de la place de Mayotte au sein de la COI. Au niveau du Département, nous restons mobilisés et vigilants.

F.I. : Parlons maintenant de coopération régionale, selon vous qu'est-ce qui nous empêche d'avancer concrètement dans ce domaine ?

B.I.O : Excellente question. J'en profite pour clarifier les choses. Depuis mon arrivée à la tête du Département de Mayotte, je n'ai fait que deux déplacements à Madagascar. Le premier, dans le cadre des fonds Interreg de l'Union européenne parce qu'il y avait des conventions à signer. Mon deuxième déplacement concernait justement du lobbying à faire en faveur de notre candidature aux Jeux des Îles de l'océan Indien. Il nous faut des partenaires pour espérer gagner cette bataille. Il y a eu un remaniement du gouvernement malgache très récemment qui m'a un peu inquiété car les contacts que j'avais noué ont pour la plupart été éjectés. Au-delà de cet aspect, je dirai qu'il est important pour nous d'effectuer ces déplacements régionaux car il convient de vendre l'attractivité de notre département. Bien au contraire, et n'en déplaise à mes détracteurs, je regrette de n'avoir pas fait suffisamment de déplacements dans la zone Océan indien, je vais plus à Paris et à La Réunion pour des raisons connues de nous tous. Mon ami Letchimy (N.D.L.R. Serge Letchimy, l’actuel président du conseil exécutif de Martinique) me rappelle souvent que le développement de Mayotte passe nécessairement par sa zone géographique au sein de laquelle elle occupe un positionnement incontournable. Les échanges économiques doivent être fortes dans la zone, je crois en une coopération gagnant-gagnant en faveur de laquelle nous travaillons beaucoup. Nous avons énormément avancé sur le secteur de l'élevage et de la viande malgache, ainsi que le fourrage à Majunga pour le bétail mahorais. Tirer profit de notre position

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stratégique dans le canal de Mozambique passe par cette coopération régionale. Mayotte ne doit pas avoir peur de cela. Ce qui m'inquiète chez nous, c'est cette impression que nous avons peur de ce que nous sommes, citoyens français pour toujours au même titre que les Réunionnais et les Guadeloupéens relevant de l'article 73 de la constitution française, nous sommes une partie intégrante de l'Union européenne. Ce qui importe maintenant, c'est développer notre territoire au sein de notre environnement régional. Donc, je dirai que tous les moyens sont bons pour nous faire connaître, d'abord comme Mahorais, ensuite comme Français et Européens.

F.I. : La délégation de service public du port de Longoni se terminant en 2027, est-ce que le Département envisage ou pas de reprendre la main sur cet outil ?

B.I.O. : Pour le moment, la DSP (N.D.L.R. confiée à Mayotte Channel Gataway, la société d’Ida Nel) se poursuit. Vous savez que j'ai toujours craint le passage en force.

J'ai en mémoire la résiliation de la DSP de la CCI que j'ai vécu en interne ici. Il restait un an et demi avant son terme, mais cela nous a coûté au final huit millions d'euros.

À l'époque, la résiliation avait été opérée avec des avocats nous garantissant que

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l'opération était totalement sécurisée. Lorsque j'ai vu que dans le projet de loi Mayotte qui a avorté, l'État a mis noir sur blanc qu'il souhaitait la récupération de ce port en vue de sa transformation, mais que le Département devait supporter tous les coûts liés à la résiliation de la DSP en cours, j'ai compris que ce serait à nous de payer les pots cassés. Par conséquent, j'estime qu'on ne doit pas aller au clash sur dossier. En tout cas, je vous invite à retenir deux choses. Dans un premier temps, je travaille avec ma directrice générale des services pour prendre une assistance à maîtrise d'ouvrage qui nous indiquera la meilleure structure à mettre en place. De mes derniers échanges avec le ministre délégué aux Outre-mers, Jean-François Carenco, l'État est toujours disposé à en faire un grand port maritime d'État. En fin d'année dernière, j'ai discuté avec certains présidents de régions qui gèrent eux-mêmes des ports, lesquels me déconseille de lâcher le port de Longoni qui est à leurs yeux un atout économique important. Ils m'ont conseillé de trouver une structure intermédiaire dans laquelle l'État serait partenaire avec le Département, mais au sein de laquelle nous garderons la main. Autre scénario, la collectivité nommerait le directeur du port qui fonctionnerait en régie. Mes trois différents interlocuteurs m'ont assuré que leurs collectivités s'en sortent bien. C'est à l'issue de ces discussions que j'ai pris la décision de faire appel à une AMO pour obtenir tous les scénarios possibles. Par contre, si un marché doit être lancé sur la base du scénario qui sera retenu, il sera fait deux ans avant le terme de la DSP (soit 2025). Cela permettra au candidat retenu de disposer d'au moins une année de préparation. J'imagine bien que si c'est l'État qui est retenu, le délégataire actuel ne va pas lui faciliter la tâche.

F.I. : Vous faites le choix d’indexer régulièrement l'Insee sur les chiffres qu'il publie sur le nombre d'habitants à Mayotte (310.000 au 1er janvier 2023), un calcul réalisé avec le concours des communes. N'est-ce pas là un moyen de se dédouaner du besoin de politiques publiques ?

B.I.O. : Je ne critique pas l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) pour ce qu'il est. Je crois aussi au travail de la Chambre régionale des comptes (CRC) à Mayotte, ce sont deux institutions connues pour le travail qu'elles fournissent. Dire que nous sommes 310.000 habitants aujourd'hui sur ce territoire me paraît largement sous-estimé la réalité sur ce territoire. Et ce n'est pas moi qui le dis en premier, la Chambre régionale des comptes l'a suffisamment affirmé, les chiffres l'ont démontré maintes fois. Lorsque le quota de consommation de riz accordé à Mayotte est dépassé dès septembre, alors même qu'il est basé sur 400.000 habitants, il y a de quoi se poser de sérieuses questions. Les services des douanes nous expliquent qu'à partir de septembre, il n'est plus possible de bénéficier des exonérations accordées à ce produit parce qu'il a été entièrement consommé ! On voit donc bien qu'il y a un problème sur ce territoire

car ces exonérations ne sont pas accordées sur la base des chiffres de l'Insee. C'est d'abord un manque à gagner pour les collectivités locales et puis, on ne peut pas construire une politique publique si on ne dispose pas des chiffres réels du recensement de la population. Vous dites que les maires sont associés, je ne dirai pas tant que ça. Moi, ce que je voudrais, c'est qu'une partie de ce travail soit, au moins pour une fois, complètement délégué aux communes, sous surveillance de l'Insee bien évidemment, afin qu'elles puissent réaliser un vrai recensement. Vous ne pouvez pas faire un tel travail en semaine quand la plupart des gens sont au travail. Je prends mon cas personnel et j'affirme que personne n'est passé à mon domicile pour le recensement de 2017 (N.D.L.R. depuis l’Insee est en train de mettre en place un nouveau recensement plus régulier par échantillonnage). J'ai rempli moi-même la fiche pour aller la déposer à la mairie. Croyez-vous vous que les populations qui sont installées dans les hauteurs et les zones isolées feront la même démarche que moi ? Évidemment, ils ne le feront pas ! C'est pour ça que je plaide en faveur d'une implication de chaque maire, appuyé de sa police municipale. Ils ont conscience d'une chose, ils ne peuvent pas développer leurs communes s'ils ne connaissent pas leurs populations. Je sais que ce sera compliqué, mais je demande l'organisation d'un recensement général de la population impliquant pleinement les maires de Mayotte. Le travail sera fait en fin de journée et durant les week-ends et une explication pédagogique sera donnée aux populations locales car il en va de son intérêt aussi. Que le chiffre qui sortira de ce recensement soit connu de tous et non pas laissé à l'Insee pour qu'elle face sa petite sauce à côté. Je suis désolé d'avoir à le dire sous cette forme. Aujourd’hui, nos dotations sont calculées sur la base de 261.000 habitants alors que nous avons en réalité largement dépassé les 400.000 individus.

F.I. : À l'instar de tous les Mahorais, vous savez que l’opération « Wuambushu » va être menée dans quelques jours sur ce territoire. Que pensez-vous de celle-ci ?

B.I.O. : Je vais être très clair sur ce point, je suis totalement solidaire de mes collègues élus maires. Ce sont eux qui vivent au plus près de la population et qui connaissent les craintes et les difficultés qu'ils traversent à travers l'insécurité qui frappe ce territoire. Ces maires sont en accord avec le ministre de l'Intérieur au sujet de cette opération. Par conséquent, je ne peux que le cautionner. Encore une fois, se pose une question essentielle, comment développer sereinement un territoire avec tous les problèmes que nous connaissons ici ? Et j'ai compris que pour nos collègues maires, cette opération constitue un bon début de réponse.

Lire aussi « Le budget Aide sociale à l’enfance-Petite enfance nous inquiète » et « Nous sommes en train de réimaginer le modèle de transport maritime »

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RENCONTRE

« NOUS SOMMES EN TRAIN DE RÉIMAGINER LE MODÈLE DE TRANSPORT MARITIME »

Suite de notre longue interview de Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental, ce mercredi 12 avril. Cette fois-ci, il aborde les questions liées au transport, un sujet majeur sur l’île. Objet de nombreuses critiques, il plaide pour la réorganisation du STM (service des transports maritimes).

Flash Infos : Comment voyez-vous la réorganisation du STM (service des transports maritimes) ? Quid des projets de cale sèche, de l’entretien des navires et les autorisations ?

Ben Issa Ousseni : Merci d'avoir posé cette question. Depuis notre arrivée à la tête du conseil départemental de Mayotte, nous avons décidé de revoir le fonctionnement global de la structure STM. Les barges Polé et Karihani étaient parties en carénage et nous

sont revenues en bon état. Nous espérons pouvoir les remettre très prochainement dans les circuits avec les agréments des autorités compétentes. Il nous faut reconnaître que cette étape peut être très longue, certaines barges datent, même si de temps en temps, nous les utilisons pour un dépannage. Nous sommes en train de réorganiser tout le STM, de réimaginer le modèle de transport maritime à Mayotte, peut-être en changeant complètement le statut actuel de cette structure qui est

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un service, une régie, pour passer directement à une direction de la collectivité départementale, ou même créer une entreprise publique locale dédiée à la gestion de tous les problèmes de mobilité à Mayotte. Pour le moment, on est plutôt sur la trajectoire d'une création d'une entreprise publique locale qui se chargerait de tous les problèmes de mobilité à Mayotte et non pas uniquement la liaison entre Petite-Terre et Grande-Terre. Cela pourrait concerner notamment les nouvelles lignes maritimes que nous souhaitons créer pour desservir l'ensemble de l'île. Elle pourrait également intégrer les problèmes de transport

aérien, de transport par câbles et donc l'ensemble des problématiques liées aux transports. Les derniers échanges que nous avons eus à Paris avec les ministères concernés nous laissent passer que l'État abonde dans ce sens. Les changements au sein du STM se feront progressivement. Nous avançons sur le système de la billetterie qui passe du papier à la carte électronique dès ce mois d'avril. Enfin, nous préparons le chantier de réparation des quais Issoufali et Ballou en coordination avec les services de l’Etat pour le second semestre. Vous le voyez, nous avons pris ce dossier à bras-lecorps, et je veux au passage saluer les agents du STM

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RENCONTRE

qui assurent un service indispensable de continuité territoriale sans véritable équivalent.

Voir le dossier Mayotte Hebdo sur les transports et le ras-le-bol des usagers de la barge

F.I. : Vous avez évoqué publiquement la possibilité d'une gratuité de la barge pour les piétons, est-ce toujours d'actualité ou est-ce une promesse politique qui n'aura pas d'effets ?

F.I. : Il est beaucoup question de trafic de tickets de transports dans les barges, qui sont réutilisés jusqu'à trois fois parfois. Comment envisagez-vous de mettre un terme à cela ?

B.I.O. : Cette affaire fait l'objet d'une double enquête en ce moment, l'une administrative menée en interne par nos services, une autre au pénale puisque ces faits ont été dénoncé publiquement par l'ancien directeur technique du STM. Avec la fin des tickets papiers, nous allons bientôt installer une barrière et obliger l'usager à scanner lui-même sa carte avant de passer dans un sas qui lui permettra d'accéder à la salle d'attente. Tous ces changements vont intervenir dans une échéance de six mois, ce qui nous amène vers septembre 2023. Cette restructuration du STM est très compliquée parce que nous sommes confrontés à la difficulté de convaincre les agents de la nécessité du changement. J'ai bon espoir que l'organisme réussira à se mettre en place dans les délais impartis. Vous savez j'y crois fortement à cette réorganisation et à ses retombées positives au point que j'ai fait inscrire six millions d'euros de recettes cette année.

B.I.O. : Je m'inscris toujours dans cette logique de gratuité pour les piétons, comme je l'ai toujours dit, ce n'est pas sur ce point que le département fera de vraies économies. Ce que je voudrais à travers cette mesure, c'est que le jeune Mahorais ne soit pas freiné dans sa recherche d'emploi, selon qu'il soit d'un côté ou de l'autre de notre archipel. S'il estime avoir des chances d'embauche dans le sud alors qu'il vient de Labattoir qu'il puisse s'y rendre sans difficulté, de même qu'un jeune de Kani-Kéli qui veut aller à Pamandzi pour trouver du travail. Lorsque j'étais jeune en métropole, la région Picardie nous facilitait la mobilité pour aller rechercher un emploi. J'ai bénéficié de beaucoup de facilités pour faire mes recherches d'emploi et de formation. C'est ce modèle dont j'ai pu profiter que je souhaite voir s'instaurer à Mayotte dès que possible au profit des Mahoraises et des Mahorais. Je rappelle ici que plusieurs délibérations ont été prises par l'assemblée départementale autorisant les étudiants à prendre gratuitement la barge, et c'est la même chose pour les toutes les associations, y compris sportives ou culturelles devant se rendre en compétition ou représentation en Petite-Terre comme en Grande-Terre. Cependant, il est important de retenir que le Département ne pourra pas autoriser la gratuité des barges pour les piétons sans l'aval des deux maires de Petite-Terre, du préfet et du commandant de la gendarmerie. J'ai déjà eu plusieurs réunions de travail et des échanges avec les maires en question et la gendarmerie. Pour le moment, je suis confronté à une absence de consensus sur le sujet, certains estimant que cette gratuité de la traversée par barge est de nature à favoriser l'exportation et l'accentuation de la délinquance en PetiteTerre. Mais nous poursuivons nos échanges et dès que j'obtiendrai le consensus souhaité, le Département autorisera cette mesure.

F.I. : Vous vous plaignez du coût du transport scolaire (46 millions d’euros). Comment allez-vous convaincre les intercommunalités d'assumer cette compétence ?

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B.I.O. : Le coût du transport scolaire est exorbitant. Notre priorité en 2023, c'est d'assurer la continuité du service pour éviter de se trouver dans la contrainte de laisser les enfants à la maison. Oui, nous avons enclenché un travail avec les intercommunalités parce qu’elles perçoivent une cotisation patronale sur la mobilité depuis trois ans, notamment la Cadema (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou), qui perçoit à elle seule environ un 1% de cet impôt. L'objectif visé est que ces institutions assument leur compétence sur le transport scolaire le plus rapidement possible. Certaines de ces entités ont déjà délibéré en faveur de la récupération de leurs compétences en la matière. Outre la Cadema, c'est aussi le cas de la PetiteTerre et de la communauté de communes du CentreOuest (3CO), me semble-t-il. Mais je dirais que nous connaissons très bien nos amis qui ne manqueront pas de demander un accompagnement du Département dans la prise en charge de cette responsabilité.

F.I. : Quelle position avez-vous sur la question de la piste longue, notamment son lieu d’implantation, Pamandzi ou M’tsangamouji ?

B.I.O. : Vous posez la question au conseiller départemental ou au président du Département ? Plus sérieusement, ma réponse est simple : les Mahorais ont suffisamment attendu ce projet pour dire aujourd’hui que le plus important est qu’il aboutisse dans les meilleurs délais. Je ne pense pas que relancer le débat sur la localisation soit la priorité, l’enjeu étant d’abord et avant tout d’aboutir. Qu’il faille tout étudier oui, mais pas à n’importe quel prix ni dans n’importe quel délai !

F.I. : Face à la cherté des billets d'avion, l'opposition vous presse, ainsi qu'une partie de la population, de prendre part au projet de Zena Airlines. N'avezvous pas peur de louper le train ?

B.I.O. : Mettons-nous d'accord sur une chose, le Département n'accompagne pas des personnes ni des idées, il accompagne seulement des projets travaillés et structurés. C'est ce que j'attends des promoteurs de Zena Airlines. J'ai entendu beaucoup de choses làdessus, mais à l'heure où nous sommes, je n'ai encore jamais reçu de dossier relatif à ce projet sur mon bureau. Certes, j'ai rencontré les porteurs de projet, ils m'ont fait une démonstration du bienfondé de cette compagnie, mais cela s'arrête là. Personnellement, je suis convaincu que Mayotte a besoin de disposer de sa propre compagnie aérienne, c'est une réelle nécessité. Nous sommes en train de travailler sur la mise en place d'une société publique locale pour gérer toutes ces problématiques de transport, j'ai moi-même commencé à prospecter pour avoir un spécialiste de l'aérien ici dans l'île afin de travailler sur une création de compagnie aérienne locale. Est-ce que ce sera Zena ou une autre ? Je ne saurai le dire pour le moment. J'estime que les jeunes à l'origine de ce projet sont très dynamiques, mais ils n'ont pas encore réussi à lui donner suffisamment de maturité pour qu'il soit

choisi par le Département. En revanche, si tout est fait en ce sens, il va de soi que nous les épaulerons. Toutefois, je ne pourrai pas attendre indéfiniment car cela fait presque quatre années que j'entends parler de leur projet. En 2021, le collectif des femmes leaders est même venu perturber une réunion de travail que nous avions à l'hôtel de ville de Mamoudzou. Ce qui m'importe actuellement, c'est que Mayotte puisse se doter d'une compagnie aérienne avant la fin de ma mandature. C'est dans cette optique que je suis déjà entré en contact avec certains porteurs de projets. C'est la maturité du projet retenu qui déterminera le statut juridique final.

F.I. : Avez-vous eu l'occasion d'en discuter avec la direction générale d'Air France ?

B.I.O. : Non, pas directement au niveau d'Air France, nous travaillons plutôt avec différents ministères dont Bercy, le ministère des Transports et celui des Outremer. En novembre dernier, j'ai soumis la problématique au chef de l'État que j'ai rencontré à Paris. Des navettes de courriers ont déjà eu lieu et nous mettons une pression maximale pour l'ouverture d'une ligne sur Mayotte. Maintenant, nous pouvons nous atteler à ouvrir des discussions avec la compagnie nationale.

F.I. : Monsieur le président, pour clore ce chapitre des transports, quand est-ce que Mayotte pourra disposer de navettes maritimes ou un téléphérique pour réduire les problèmes de circulation ?

B.I.O. : Les déplacements sont notre priorité. Nous disposerons des navettes maritimes dans ce mandat en 2026 (N.D.L.R. alors que la Cadema souhaite les lancer début 2024). Je préfère annoncer des dates que l’on sait tenables que de devoir, tous les ans, repousser l’échéance d’un dossier qui est complexe. Notre avantprojet sur les gares maritimes d’Illoni et de Longoni est en cours de finalisation avec les services de l’État. Les autorisations réglementaires seront obtenues d’ici un an et s’ensuivront les travaux. Simultanément, nous allons lancer l’appel d’offres du futur opérateur qui devra, lui, investir dans une flotte de navettes, adaptées à notre lagon et aux contraintes de nombres de passagers. En parallèle, nous étudions la mise en place d’un service de transport maritime du fret en provenance de Longoni pour désengorger du trafic poids lourds les traversées de Koungou et Kawéni. Bien sûr, il existe un travail en vue d'implanter le téléphérique à Mayotte. À mon grand étonnement, cela coûte très cher, en tout cas bien au-delà de l'idée que je me faisais au départ. Pour seulement 45 kilomètres de câble, les estimations de financement atteignent déjà 1,2 milliards d'euros d'investissement. Vous comprenez bien que lorsque le Département est engagé dans le financement de la piste longue, ma réaction a été immédiatement de solliciter l'accompagnement de nos partenaires de l'État une fois que ce sujet a été posé sur la table.

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LES ÉQUIPEMENTS SPORTIFS SERONT RÉALISÉS, « JEUX DES ÎLES OU PAS »

Dernier volet de notre interview du président du conseil départemental de Mayotte, le sport. Ben Issa Ousseni se veut confiant quant à l’organisation des Jeux des îles de l’océan Indien en 2027.

Flash Infos : Allons droit au but si vous le voulez bien, sommes-nous prêts pour accueillir les Jeux des îles de l’océan Indien en 2027 ?

Ben Issa Ousseni : Si la candidature de Mayotte est retenue, il faut avant toute chose savoir que c'est le pays hôte qui définit les disciplines (N.D.L.R. il y en aura une vingtaine à Madagascar). Effectivement, il y a un minimum à mettre en place, les cahiers des charges sont exigeants, mais nous allons pouvoir rentrer clairement dans les critères instaurés par le comité des Jeux. S'agissant de nos équipements sportifs, sachez que tous ceux qui rentrent dans le cadre de cet événement sont déjà à un niveau bien avancé. Nous sommes prêts à lancer les travaux si notre candidature est retenue. Il s'agit là d'équipements dont Mayotte en a tant besoin, donc quoi

qu'il arrive, nous allons les construire. Les gymnases, la piscine olympique de Kawéni, notre jeunesse en a besoin. Le territoire en manque cruellement, donc on va les faire, Jeux des îles ou pas. Cette fois-ci, Mayotte bénéficie du soutien réel de l'État français au niveau de sa candidature et j'ai compris qu'il nous accompagnera également dans le financement de nos projets. Dans un courrier du 22 février 2023, on a reçu l’appui formel du gouvernement « pour développer les projets structurants tant dans le domaine de l’hébergement, des équipements, de la restauration, du transport, de la sécurité et de la santé… »

Personnellement, je crois en notre capacité réelle de finir ces équipements à temps. Les études sont pratiquement terminées pour la piscine olympique, on va bientôt lancer le marché. Le permis est déjà déposé pour le gymnase de M’tsangamouji, le centre

50 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23 RENCONTRE

sportif de haut-niveau de Chirongui, là aussi l'opération pourra être lancée dès que nous serons certains que notre candidature est retenue, il reste juste un petit souci à régler avec le syndicat Les Eaux de Mayotte. Nous disposons déjà du dojo, de la salle polyvalente à Ouangani. Donc sur les équipements sportifs euxmêmes, nous sommes au point. Le Département finance le stade de Tsoundzou 1 qui va accueillir les compétitions d'athlétisme et le football en complément du stade de Cavani. Et nous sommes prêts à abonder son financement. La Société immobilière de Mayotte (SIM) est prête à travailler pour nous au niveau de la construction du village olympique dès que notre candidature sera retenue. Il se situera dans le périmètre de la Cadema (communauté d’agglomération DembéniMamoudzou), celle-ci a déjà repéré le site d'accueil et se tient prête à travailler avec la SIM. Tout a été négocié, demeurent les problèmes de mobilité. C'est pour cette raison qu'il a nous a paru préférable de positionner le village olympique du côté sud de Mamoudzou pour pouvoir circuler plus facilement. En termes de lobbying, nous estimons également avoir effectué le travail, la décision interviendra très prochainement en septembre. Nous ne sommes pas seuls, d'autres territoires sont candidats, les Comores, les Maldives, donc il nous faut attendre septembre pour être fixés.

F.I. : Que pensez-vous justement de la concurrence comorienne ? Il est évoqué un financement chinois des équipements sportifs.

B.I.O. : Je vous dis une chose, je ne connais pas la candidature des Maldives parce que je n'ai jamais été dans cet archipel. En revanche, je connais bien les Comores. Si le choix du comité se fait dans la transparence absolue et l'équité totale, Mayotte a une chance réelle de l'emporter face aux Comores. Là, il s'agit d'effets d'annonces lorsque nous, nous sommes dans le concret. Quelle assurance avez-vous réellement sur la certitude du financement de ces projets par la Chine ? Et je m'interroge en contrepartie de quoi la Chine financerait l'ensemble de ces équipements. A notre niveau, toutes les études sont faites, nous sommes suffisamment avancés dans ces projets et le démarrage des constructions est imminent. Le risque pour nous de situe en termes de lobbying. Les Comores ont une certaine influence auprès de l'île Maurice et des Seychelles. Elles partagent avec Maurice la problématique des velléités séparatistes des îles voisines telle que Rodrigues. C'est pour cette raison que je dis que si tout se décide en toute transparence, Mayotte a très largement les moyens de dépasser la candidature des Comores. Nous sommes donc concentrés sur notre candidature, pas sur celle des autres.

F.I. : Concernant les Jeux 2023 à Madagascar, la ligue de volleyball annonce qu'elle ne pourra pas assurer sa présence faute de moyens financiers. Y-a-t-il un moyen pour éviter une telle situation ?

B.I.O. : C'est plus compliqué que cela ! Le problème du volleyball à Mayotte ne relève pas seulement d'une question de subventionnement. À ce jour, la ligue est en redressement, si ce n'est en liquidation judiciaire. Il appartient donc au tribunal de se prononcer là-dessus, j'ignore si c'est déjà fait ou pas. Dans l'ensemble des compétitions prévues à l'occasion de ces Jeux des îles, le volleyball en fait partie. Je rappelle qu'en décembre dernier, le conseil départemental a validé pour la ligue les subventions destinées aux clubs qui vont participer d'abord aux compétitions nationales. Et plus récemment, lors de notre dernière séance, nous avons validé pour cette même ligue des subventions en faveur de « Zanfi » notamment et d'autres, qui vont participer aux Jeux. La question est à poser différemment, sont-ils en capacité d'envoyer des athlètes ou pas ? Les subventions que nous évoquons ici seront-elles utilisées aux fins de ce rendez-vous régional ou vontelles servir à combler le déficit structurel que connaît la ligue de volleyball ? Pour ma part, j'insiste sur le fait que ces crédits ont bien été fléchés « Jeux des îles » et j'espère que les responsables de la ligue s'inscrivent dans cette démarche-là car je me refuse à ouvrir une boîte de Pandore. Je ne peux pas accorder une mesure d'exception pour la ligue de volleyball et pas pour les autres. On a tous vu ce qui s'est passé pour la ligue d'athlétisme qui avait à un moment complètement disparu parce qu'il y a eu des problèmes similaires.

F.I. : En coupant les subventions au sport, ne craigniez-vous pas de mettre en péril les clubs sportifs mahorais qui ont des projets prévus cette année pour leurs jeunes licenciés ?

B.I.O. : Les choses ne doivent pas être présentées de cette façon. C’est un raccourci un peu rapide. Nous avons dû, exceptionnellement, cette année, renoncer aux subventions sportives compte tenu d’une situation budgétaire complexe. C’est une décision que nous n’avons pas prise de gaîté de cœur mais qui n’a pas vocation à devenir la règle. Le Conseil départemental accompagne d’ailleurs de bien des façons le mouvement sportif : la direction compte pas moins de 65 agents, nous accompagnons l’excellence sportive, nous prêtons des locaux, construisons des équipements ou avons délibéré récemment pour accorder une enveloppe de 2,4 millions pour les prochains Jeux des îles. Laisser penser que nous sacrifions la jeunesse, que nous mettons en péril les clubs, c’est faire preuve de mauvaise foi, même si encore une fois, nous aurions souhaité faire autrement. La réalité budgétaire nous rattrape et nous faisons au mieux… Chacun doit faire des efforts à tous les niveaux.

Lire aussi « Le budget Aide sociale à l’enfance-Petite enfance nous inquiète » , « Nous sommes en train de réimaginer le modèle de transport maritime » et « Les usines de dessalement sont la solution au problème de l’eau »

51 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23

Tous les contes retenus tournent autour du thème du mariage, l'un des thèmes dominants aussi bien dans la littérature traditionnelle que dans les préoccupations quotidiennes de la société comorienne.

LISEZ MAYOTTE CONTES (1/4) : MAYOTTE EN KIBUSHI

AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.

Pour prendre congé de la forme du conte, nous proposons une quatrième et dernière série de quatre épisodes. Et cette série, nous la consacrons à l’un des inventeurs du conte à Mayotte : Noël Jacques Gueunier. La spécificité de ce dernier, en édition scientifique comme en lexicographie, est qu’il s’intéresse à la part malgache de Mayotte, c’est-à-dire aux trente pour cent environ de la population qui parle le kibushi, une variante figée du malgache à Mayotte. Dans cette perspective, Noël Jacques Gueunier est l’auteur d’un Dictionnaire du dialecte malgache de Mayotte (Comores) (2016) ainsi que de quatre volumes de Contes comoriens en dialecte malgache à Mayotte. C’est le premier volume qui retient aujourd’hui notre attention : « La Belle ne se marie point » (1990).

Mais attention, cette part malgache de Mayotte ne sert pas à séparer cette île des trois autres de l’archipel : « Ce sont des contes comoriens, parce qu’ils sont contés par des habitants de Mayotte, l’une des îles Comores, et que ces récits appartiennent à la tradition orale comorienne. Mais ils sont contés en malgache, qui est la langue maternelle d’un tiers à peu près des habitants de cette île. Certains villages sont de langue malgache (le malgache est parlé dans l’île voisine, Madagascar, c’est une langue de la famille austronésienne), et les autres villages parlent le comorien (une langue de la famille bantu). » (p. I)

Voilà qui clarifie les enjeux du titre. Dans l’introduction à son premier volume, composée par Noël Jacques Gueunier à Tuléar en 1987, l’auteur adopte la forme d’un dialogue avec lui-même afin de vulgariser ses

connaissances sur Mayotte. C’est la raison pour laquelle cette introduction contient une définition de ce que signifie « être mahorais ». Pour l’auteur, être mahorais ne saurait d’ailleurs s’opposer à être comorien : « Il ne faudrait pas se laisser impressionner outre mesure par ce vocabulaire officiel. Revenons un peu sur l’histoire. Au XIXe siècle, les Comores, qui constituaient de petits sultanats indépendants, se sont trouvés rattachés l’une après l’autre (et Mayotte la première) à l’empire colonial français. Par la suite, elles sont devenues une dépendance assez négligée de la colonie voisine de Madagascar. Au moment de l’indépendance de ce pays en 1960, elles sont restées sous administration française, qui fait des promesses contradictoires aux diverses tendances politiques locales. » (p. VI)

Ainsi l’histoire est-elle utile pour définir Mayotte qui n’est pas un bloc figé. À cette définition historique s’ajoute une définition linguistique et le tout est enveloppé dans une définition ethnologique qui explique l’importance de l’islam ainsi que le rôle des femmes. Et c’est ainsi que l’en en arrive au thème du recueil : le mariage.

« Le conte le plus populaire, dont les conteurs font varier indéfiniment les péripéties, est l’histoire de la ‘fille dédaigneuse’ qui refuse tous ses prétendants parce qu’aucun ne lui plaît. Elle en est punie : quand elle épouse finalement l’homme de son choix, celui-ci se trouve être le fameux monstre ou ogre, qui l’emmène chez lui dans l’intention de la dévorer. » (p. VII)

Là où une version suffit au lecteur courant, le chercheur qui se veut éditeur scientifique ne saurait se satisfaire à si bon compte, d’abord par goût de la répétition :

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Noël Jacques Gueunier, Madjidhoubi Said, Contes comoriens en dialecte malgache à Mayotte, La belle ne se marie pas, éditions Peeters France, 1990.
LITTÉRATURE

« On a vu quel a été le parti choisi : il m’a semblé que l’arrangement le plus clair était de rapprocher les uns des autres d’abord les récits qui content ‘la même histoire’, puis ceux qui, partant des mêmes prémisses, y apportent tel ou tel infléchissement qui amènera le conte, brusquement ou progressivement, vers d’autres perspectives. » (p. V)

Parmi ces perspectives, nous signalons le cas où la femme accepte son époux monstrueux au lieu de chercher à lui échapper. Il peut alors se transformer ou non en prince charmant. Par un retournement du genre, c’est parfois l’homme qui épouse un personnage monstrueux : « esclave », « caméléone », « ondine » ou « djinn ». On trouve aussi des femmes démunies qui se révèlent de parfaites épouses. Nombre de ces contes

repose sur un interdit qui est bien souvent transgressé, pour le meilleur comme pour le pire… On note enfin que ce canevas essaime dans la littérature francophone de Mayotte puisqu’il apparaît comme l’hypotexte du roman de Nassur Attoumani : Mon mari est plus qu’un fou, c’est un homme (2006). Ainsi celui qui veut connaître Mayotte peut-il lire l’introduction de Noël Jacques Gueunier et celui qui veut goûter Mayotte ira-t-il directement vers les textes de contes recueillis. )

53 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23
Christophe Cosker Edvard huile

SPORT

Calendriers - classements - résultats

BASKET Prénationale masculine

Playoffs

Match aller : Rapides Éclairs (4) 57–60 Vautour club de Labattoir (1)

Match retour : Vautour club de Labattoir (1) 77–67 Rapides Éclairs (4)

Match aller : Basket club de Mtsapéré (3) 79–60 Étoile bleue de Kawéni (2)

Match retour : Étoile bleue de Kawéni (2) 69–70 Basket club de Mtsapéré (3)

Finale : Après le ramadan

Basket club de Mtsapéré (3) – Vautour club de

BASKET

Prénationale féminine

Playoffs

Match aller : Golden Force (3) 28–89 Fuz’Ellips de Cavani (2)

Match retour : Fuz’Ellips de Cavani (2) – Golden Force (3)

Match aller : Magic Basket Passamaïnty (4) 54–63 Basket club de Mtsapéré (1)

Match retour : Basket club de Mtsapéré (1) – Magic Basket Passamaïnty (4)

Finale : Après le ramadan

Fuz’Ellips de Cavani (2) – Basket club de Mtsapéré (1)

Equipe Pts J G P Dif 1 Basket club de Mtsapéré 27 14 13 1 +362 2 Fuz'Ellips de Cavani 23 14 12 1 +585 3 Golden Force 22 14 8 6 +45 4 Magic Basket Passamaïnty 21 14 10 3 +262 5 Chicago club de Mamoudzou 19 14 5 9 +4 6 Partizan BCA 19 14 5 9 -288 7 Colorado Beetle Mtsahara 16 14 2 12 -459 8 Basket club Iloni 15 14 1 13 -491
(1) Equipe Pts J G P Dif 1 Vautour club de Labattoir 34 18 16 2 +279 2 Étoile bleue de Kawéni 32 18 14 4 +297 3 Basket club de Mtsapéré 32 18 14 4 +198 4 Rapides Éclairs 29 18 11 7 +55 5 TCO Mamoudzou 28 18 10 8 +157 6 Gladiator de Doujani 26 18 8 10 -46 7 Fuz'Ellips de Cavani 24 18 8 10 -46 8 Colorado Beetle Mtsahara 22 18 4 14 -301 9 Basket club de Tsararano 17 18 3 15 -376 10 Jeunesse Canon 2000 16 18 2 14 -254 54 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23
Labattoir

HANDBALL

Poule haute masculins

HANDBALL

Poule relégation masculins

HANDBALL

Prénationale féminine

Journée 20

Moinatrindri HC 20–0 Doujani HC

HC Passamaïnty – TCO Mamoudzou

HC Select 976 57–19 AJH Tsimkoura

HC Kani Kéli 24–44 ASC Tsingoni

PC Bouéni 29–27 Haima Sada

HC Bandrélé – CH Combani

Journée 21 – 28 au 30 avril 2023

Doujani HC – TCO

Moinatrindri HC – HC Select 976 ASC

6
Tchanga Handball – Bandraboua HC HC Bandrélé – AJH Tsimkoura ASC Tsingoni – TCO Mamoudzou HC Acoua – CH Combani Journée 7 – 28 et 29 avril 2023 AJH Tsimkoura – Tchanga Handball TCO Mamoudzou – HC Acoua Bandraboua HC – HC Bandrélé CH Combani – ASC Tsingoni Equipe Pts J G N P Dif 1 ASC Tsingoni 15 5 5 0 0 +63 2 HC Acoua 13 5 4 0 1 +26 3 CH Combani 13 5 4 0 1 +20 4 Tchanga Handball 9 5 2 0 3 +2 5 HC Bandrélé 8 4 2 0 2 +7 6 TCO Mamoudzou 8 4 2 0 2 -11 7 AJH Tsimkoura 5 5 0 0 5 -29 8 Bandraboua HC 5 5 0 0 5 -78
Journée
– Dimanche 23 avril
Journée 6 PC Bouéni 44–27 AC Chiconi Alakarabu Hand 24–31 Sohoa Handball Dimanche 23 avril : HC Labattoir – AJH Koungou Haima Sada – HC Kani Kéli Journée 7
HC Kani Kéli – HC Labattoir Sohoa Handball – PC Bouéni Haima Sada – AJH Koungou AC Chiconi – Alakarabu Hand Equipe Pts J G N P Dif 1 PC Bouéni 16 6 5 0 1 +30 2 Haima Sada 12 5 3 1 1 +37 3 HC Labattoir 12 4 4 0 0 +32 4 Sohoa Handball 12 6 3 0 3 -9 5 HC Kani Kéli 8 5 1 1 3 -4 6 Alakarabu Hand 8 6 1 0 5 -15 7 AC Chiconi 7 5 1 0 4 -21 8 AJH Koungou 6 5 2 0 3 -50
– 28 et 29 avril 2023
Mamoudzou
Tsingoni
AJH Tsimkoura –
Bouéni CH Combani – HC Kani Kéli Haima Sada – HC Bandrélé Equipe Pts J G N P Dif 1 ASC Tsingoni 58 20 19 0 1 +304 2 HC Select 976 57 20 18 1 1 +269 3 CH Combani 49 19 15 0 4 +176 4 PC Bouéni 44 20 11 3 6 +25 5 Haima Sada 43 20 11 1 8 +39 6 HC Bandrélé 41 19 10 3 6 +1 7 HC Kani Kéli 38 20 8 2 10 -23 8 AJH Tsimkoura 37 20 7 3 10 -88 9 HC Passamaïnty 28 19 5 1 13 -92 10 Moinatrindri HC 27 20 4 1 15 -194 11 TCO Mamoudzou 21 19 2 0 17 -187 12 Doujani HC 20 20 1 0 19 -230 55 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23
– HC Passamaïnty
PC

VENDREDI 14/04

RAGGAE DANCEHALL AFRO HIPHOP

Barakili, avec DJ STICKEE, entrée libre, dès 20h, réservation au 0269 62 45 11

SOIREE THEATRE D’IMPROVISATION

Le Voulé, bar & resto sur place, place limitée sur réservation, entrée libre, infos : 0269 61 71 46

SORTIES NATURALISTES

Îlot des aviateurs, infos : 0269 63 04 81

SAMEDI 15/04

MARCHE PAYSAN

Sur le parvis de la MJC de Mamoudzou à Mgombani

MARCHE AGRICOLE ET ARTISANAT DU SUD – samedi 15 AVRIL

À Kani-Kéli, école primaire LA ROSE, de 8h à 13h

SORTIES NATURALISTES

Randonnée Boucle par Tsingoni & Lac Karihani, infos : 0269 63 04 81

SORTIES NATURALISTES

Bivouacs tortus à Saziley, infos : 0269 63 04 81

SORTIES NATURALISTEs

Traversée de Petite-Terre, infos : 0269 63 04 81

SORTIES NATURALISTES

Bivouacs tortus à Saziley, infos : 0269 63 04 81

YOGA AVEC NELLY

Place limitée, 15€ par cours, infos : 0639 21 23 66, 1er cours : 15h3016h45, 2ème cours : 17h-18h15

ASHIKI IN WONDERLAND

Ambato Plage, à M’Tsangamouji, place limité, Dj, restaurant sur place,

danse etc…, lien pour achat billet : https://ypl.me/qo0

LE MOYA LESS’HOUSE

LE MOYA restaurant, préventes : 8€ à 10€, sur place : 12€,

MARCHE PAYSAN

Rue de la Cocoterie à Kaweni en face de l’espace Coralium

DIMANCHE 16/04

POOL PARTY

CLUB KOROPA By TROLIKA DELIKA, DJ SET, AFTER PARTY, EXPO D’ART, de 18h-2h, tarif : 12€ et 16€

SORTIES NATURALISTES

Bivouacs tortus à Saziley, infos : 0269 63 04 81

SORTIES NATURALISTES

Usine sucrière de Miréréni, infos : 0269 63 04 81

56 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23
/ TOUNDA /
AGENDA

SORTIES NATURALISTES

Bivouacs tortus à Saziley, infos : 0269 63 04 81

SORTIES NATURALISTES

Randonnée palmée à la journée, infos : 0269 63 04 81

AFTER PLAGE – TOUS LES DIMANCHES

Chez KINA COMEAGAIN, cours de Kizomba, entrée libre, bar & restauration, infos : 0693 30 52 28

57 • Mayotte Hebdo • N°1039 • 12/04/20 23 / TOUNDA / AGENDA

MAGAZINE D’INFORMATION NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE

Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros

7, rue Salamani

Cavani M’tsapéré

BP 60 - 97600 Mamoudzou

Tél. : 0269 61 20 04 redaction@somapresse.com

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Laurent Canavate canavate.laurent@somapresse.com

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Rédacteur en chef

Axel Nodinot

# 1039

Couverture : 9ème édition des trophées mahorais de l'entreprise

Journalistes

Axel Nodinot

Raïnat Aliloiffa

Alexis Duclos

Saïd Issouf

Lucas Philippe

Agnès Jouanique

Direction artistique

Franco di Sangro

Graphistes/Maquettistes

Olivier Baron, Franco di Sangro

Commerciaux

Cédric Denaud, Murielle Turlan

Comptabilité

Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com

Première parution

Vendredi 31 mars 2000

ISSN : 1288 - 1716

RCS : n° 9757/2000

N° de Siret : 024 061 970 000 18

N°CPPAP : 0125 Y 95067

Site internet www.mayottehebdo.com

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