Mayotte Hebdo n°1015

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17- 22 octobre 2022 du 19 au 22 à Mamoudzou mbiwi Géant coNcert théâtre - danse - chant le 17 à acouA . le 18 à deMbéNi Départemental D ANSE F elavits T h é ât r e c o n c tre LAtheRAL mer 19/10 Ali kiba Jeu 20/10 baco VeN 21/10 G. montagné sAM 22/10 LimA WiLd LoKYGRAmme Reed bLoWZ Walter chaf masta totoN ZiGGY sAmi Raymond cudZA bAbA mAYANGA eLdJiN RitY bAKo beN JAhdid bodo boiNAdiKi de JAhPo JAomAmY - K16 ANNice N-PRo GAm sAmueL m teReLL eLYmooR Zaid stAco

LE MOT DE LA RÉDACTION

ZAKIA ET SAMUEL

Nous nous rappelons, à quelques jours d'intervalle, de deux personnes disparues avec ombre et fracas. L'une, jeune femme luttant pour l'indépendance de son île et de son peuple, fut tuée par la garde comorienne il y a déjà 53 ans, le 13 octobre 1969. L'autre, témoin et relais de notre savoir auprès des jeunes générations, nous quittait tragiquement voilà deux ans, le 16 octobre 2020. Tous deux victimes d'une violence déraisonnée, Zakia Madi et Samuel Paty sont devenus des marqueurs historiques, de ceux que l'on se remémore après un drame, nous forgeant un passé commun dans les flammes. Ce sont aussi les piliers d'un avenir meilleur, construit par toutes et tous. C'est ce qui est à l'œuvre à Mayotte. Il suffit de voir l'état de l'île au lagon il y a 20 ans pour se rendre compte des changements bâtis, et de ceux qu'il faut encore ériger. Sans nostalgie aigrie ni oubli naïf, voilà un petit bout de ce qu'était le 101ème département français au début du IIIème millénaire.

Bonne lecture à toutes et à tous.

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tchaks

14%

C’est la part de Mahorais.es ayant consommé de l’alcool dans l’année, selon l’enquête Unono Wa Maore sur la consommation de substances psychoactives à Mayotte en 2019, et à partir d’un échantillon aléatoire de 4770 personnes âgées de 15 à 69 ans. Que ce soit au sujet de l’alcool, du tabac ou du cannabis, les taux sont bien moins élevés qu’en métropole : la prévalence du tabagisme quotidien est de 11% parmi les adultes et de 4 % parmi les mineurs, et la part de personnes ayant expérimenté le cannabis était de 6 % parmi les 1869 ans et de 3 % parmi les 15-17 ans. En revanche, comme en métropole d’ailleurs, les hommes sont plus souvent consommateurs que les femmes à Mayotte.

« Il faut compter environ un an et demi »

C’est l’estimation de Christophe Bégon, chef de projet de la DEAL (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement) de Mayotte, au sujet du pont définitif de Dzoumogné. Alors que la passerelle provisoire est en cours d’installation, les travaux de déviation dans la commune de Bandraboua devraient être terminés en 2024. Il faudra ensuite attendre 2026 pour voir le pont définitif naître à Dzoumogné. « Il y a notamment la haute tension qui alimente toute l’île, l’eau potable, la fibre optique ou encore des conduites d’eaux usées. Et il faut au moins deux ans pour déplacer ces réseaux », a notamment expliqué Christophe Bégon à Flash Infos.

Zily au festival Visa for Music

Le Maroc accueillera la plus grande artiste mahoraise du moment, du 16 au 19 novembre prochains. C’est en effet à l’occasion de la 9ème édition du festival Visa for Music, à Rabat, que Zily foulera les terres maghrébines, aux côtés de centaines d’autres artistes. Organisé depuis 2014, ce festival annuel est aussi un « marché » réunissant les professionnels des musiques d’Afrique et du Moyen-Orient. Une belle opportunité donc pour la chanteuse de Tsingoni, qui avait déjà accédé à un autre statut lors de la parution de son dernier EP, Imani na Amani, porté par des titres tels que Tsika ou Moina Bibi.

Mayotte et La Réunion devant l’Europe

Dans le cadre de la semaine européenne des régions et des villes, plusieurs acteurs de Mayotte et de La Réunion ont pu évoquer le rôle des régions françaises de l’océan Indien dans la coopération environnementale et sociale. Se trouvaient autour de la table des représentants du Conseil départemental de Mayotte, de la Région Réunion, et des CRESS (chambres régionales de l’économie sociale et solidaire) des deux régions ultrapériphériques. Ont ainsi pu être développés l’incubation du dispositif BusinESS OI à la CRESS de Mayotte, l’intégration des jeunes dans la dynamique de coopération ESS, ou la coopération favorisant une économie à impact régional.

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LU DANS LA PRESSE

AIR AUSTRAL DÉVOILE SON PROGRAMME

DE VOLS HIVER 2022-2023

Le 11 octobre 2022, par David Dagouret pour Aeroweb-fr.

La compagnie présente un programme des vols renforcé cet hiver entre la Métropole, La Réunion et Mayotte avec un vol quotidien minimum entre La Réunion et Paris et jusqu’à 7 vols hebdomadaires entre Mayotte et Paris.

S’agissant de son réseau régional, Air Austral prévoit la reprise de ses vols vers l’île Rodrigues à compter du 2 novembre 2022, à raison d’une fréquence hebdomadaire chaque mercredi, opérée en ATR72-600. Avec l’accord de son actionnaire de référence, la SEMATRA, la compagnie reprendra ses vols entre Pierrefonds (La Réunion) et Maurice à compter du 02 novembre 2022, à raison de 2 fréquences hebdomadaires chaque mercredi et samedi.

Air Austral maintient par ailleurs son programme des vols sur l’Asie en proposant jusqu’à deux fréquences hebdomadaires au départ de La Réunion vers Chennai en Inde et Bangkok en Thaïlande.

Air Austral disposera ainsi à nouveau d’un réseau complet de 17 destinations dans l’océan Indien pour la saison hiver 20222023. La compagnie propose également des connexions via l’aéroport Paris-CDG depuis 19 villes de province et Bruxelles en partenariat TGVAir.

Programme de vols entre la Métropole, La Réunion et Mayotte :

- Paris CDG - Réunion : jusqu’à 2 vols quotidiens opérés en Boeing 777-300ER. Paris CDG - Dzaoudzi-Pamandzi à Mayotte : 4 vols hebdomadaires minimum et jusqu'à 7 vols hebdomadaires opérés en Boeing 787-8.

Programme régional au départ de La Réunion :

- Réunion - Mayotte : un vol quotidien minimum et jusqu’à 9 vols hebdomadaires.

- Réunion - Rodrigues : un vol hebdomadaire.

Réunion > Rodrigues : Départ de RUN à 15h35 – Arrivée à RRG à 17h35 (en heures locales) – Vol UU751 Rodrigues > Réunion : Départ RRG à 18h35 – Arrivée à RUN à 20h35 (en heures locales) – Vol UU752

Réunion - Maurice : jusqu’à 4 vols quotidiens.

Pierrefonds (La Réunion) - Maurice : 2 vols hebdomadaires.

- Pierrefonds > Maurice : Départ ZSE à 09h35 – Arrivée à MRU à 10h30 (en heures locales) – Vol UU118

- Maurice > Pierrefonds : Départ MRU à 08h00 – Arrivée à ZSE à 08h50 (en heures locales) – Vol UU119

Réunion-Madagascar :

Tananarive : un vol quotidien.

Nosy Be : jusqu’à 4 fréquences hebdomadaires.

- Tamatave : 2 fréquences hebdomadaires.

Diego-Suarez : 1 fréquence hebdomadaire.

Tuléar : 1 fréquence hebdomadaire.

Fort-Dauphin : 1 fréquence hebdomadaire.

Majunga : 3 fréquences hebdomadaires via Mayotte opérées par sa filiale Ewa Air.

- Réunion-Johannesburg : jusqu’à 3 fréquences par semaine.

Réunion-Chennai : jusqu’à 2 fréquences hebdomadaires.

Réunion- Bangkok : Jusqu’à 2 fréquences hebdomadaires.

- Réunion-Seychelles : jusqu’à deux fréquences par semaine.

Réunion-Moroni (Comores) : 1 vol par semaine et jusqu’à deux fréquences hebdomadaires en haute saison

Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale
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NOURAYNE MASSIALA UN ENGAGEMENT SPORTIF SANS LIMITES

À 24 ans, Nourayne Massiala est un Mahorais qui a soif de réussir. Son ambition n’a qu’un seul objectif, contribuer au développement de son île. Fraichement diplômé d’un master 2 en management sportif, il travaille depuis peu à la DRAJES, la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports, en tant que chargé de mission Pass’Sport. Et le jeune homme originaire de la commune de Bouéni a de grands projets pour Mayotte.

PORTRAIT
Aliloiffa

PORTRAIT

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Assis sur son bureau, les yeux rivés à la fois sur son ordinateur et la paperasse étalée sur sa table, Nourayne Massiala prend un air sérieux. Il faut reconnaitre que l’heure n’est plus à la rigolade. Il porte à bras le corps le dispositif Pass’Sport mis en place par l’État depuis l’année dernière. Il consiste à attribuer une allocation de 50€ aux jeunes de 6 à 17 ans bénéficiaires de l’allocation scolaire, les boursiers jusqu’à 28 ans révolus, et les jeunes et adultes handicapés afin qu’ils puissent payer leur adhésion ou leur licence dans un club sportif.

L’année dernière, seulement 316 personnes avaient pu en bénéficier à Mayotte sur 25 000 jeunes éligibles. Alors cette année, la DRAJES entend bien mettre les bouchées doubles et y remédier. C’est la raison pour laquelle elle a fait appel à Nourayne Massiala. Ce dernier a un objectif précis qu’il doit atteindre d’ici la fin de l’année 2022. « Nous devons atteindre 1000 jeunes pour l’année 2022-2023, mais le dispositif est valable jusqu’au 31 décembre de cette année, donc nous n’avons pas beaucoup de temps » , explique-t-il. La mission est d’autant plus compliquée qu’il a pris ses fonctions le 1er août 2022. Il a donc cinq mois pour accomplir cet exploit et il s’investit pleinement pour y arriver. « Je dois revoir toute la stratégie de la promotion du dispositif, accompagner les structures et faire la promotion dans toutes les communes et tous les établissements scolaires du second degré. » Lui qui pensait faire un travail de bureau, se retrouve constamment sur le terrain, pour son plus grand plaisir.

Y A TOUT À FAIRE

« C’EST NOUS QUI DEVONS DÉVELOPPER NOTRE TERRITOIRE »

est ma plus grande supportrice. Elle me pousse à aller de l’avant et à aider les autres » , assure-t-il.

Dès la fin de ses études, Nourayne Massiala revient dans le département car ses intentions ont toujours été claires. « Je devais partir dans l’Hexagone pour faire mes études puis revenir à Mayotte afin de contribuer à son développement. En Métropole, dans le domaine sportif tout est déjà fait alors qu’ici il y a tout à faire. Qu’il s’agisse des infrastructures, ou de l’entretien des dispositifs, il faut développer l’activité sportive. » Ce qui le motive particulièrement est l’avenir des enfants mahorais. Il avoue ne pas avoir eu les structures nécessaires qui lui auraient permis d’avoir une carrière de footballeur professionnel, alors il ne veut pas que la très jeune génération soit aussi obligée de sacrifier ses rêves. « Mon ambition est d’avancer ensemble, emmener une dynamique dans le monde du sport. Je veux vraiment travailler dans le développement des structures sportives » , affirme-t-il.

Un esprit d’entrepreneur

Le sport, plus qu’une passion

Si cet enfant du pays a embrassé cette carrière, ce n’est certainement pas par hasard. Le sport a toujours fait partie de sa vie. « J’ai fait du football, j’ai participé à des sections jeunes, dans l’océan Indien. J’ai même été capitaine U15 puis U17 des sélections de Mayotte » , raconte-t-il. Il songe un temps à devenir footballeur professionnel, mais il réalise rapidement que le niveau régional et national est très élevé. Il préfère alors s’orienter vers les études de sport. C’est ainsi qu’après son baccalauréat scientifique il s’inscrit en licence STAPS, sciences et techniques des activités physiques et sportives à Rouen, puis en master 1 et 2 en management sport. « Ma mère voulait que je fasse médecine mais je lui ai expliqué que je n’aimais pas cela et que je voulais m’engager dans ce qui me motive réellement et elle m’a soutenu. Aujourd’hui elle

En plus de son poste de chargé de mission Pass’Sport à la DRAJES, Nourayne Massiala est un entrepreneur. Alors qu’il faisait encore ses études, avec un ami, il crée une société qui vend du textile sportif, appelée My Sport 976. Les produits sont disponibles en ligne sur les réseaux sociaux. « J’ai aussi une autre idée d’entreprise qui se spécialisera dans la location de matériel pour le sport innovant et la formation des dirigeants de ce type d’activités » , explique-t-il. Et comme pour prouver son engagement envers la jeunesse, il a intégré l’encadrement du club de foot de son village de Hagnoundrou afin d’inciter les petits à en faire.

Le monde associatif n’est pas nouveau pour lui puisque dès ses premières années en France métropolitaine, il est devenu membre de plusieurs associations qui aident et guident les étudiants mahorais. Désormais le jeune homme est fier de son parcours mais il sait que le plus dur reste à venir. Mayotte a besoin de personnes comme lui et c’est pour cela qu’il recommande aux Mahorais qui vivent ailleurs de rentrer chez eux. « C’est nous qui devons développer notre territoire, personne ne le fera à notre place. Il est vrai que certains le font de l’extérieur mais cela n’a pas le même impact. Il est important d’être au pays pour le faire. » n

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« ICI IL
»

MAYOTTE 20 ANS APRÈS

En parcourant les pages du hors-série « Mayotte en 2002 », édité par la Somapresse, on se rend compte que certaines choses changent, d’autres pas, malheureusement. Plongée dans l’île au lagon d’il y a deux décennies, avec quelques extraits choisis du Mayotte Hebdo de l’époque.

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25 ÈME ANNIVERSAIRE DU CONSEIL GÉNÉRAL

INSTALLÉ EN 1977, LE CONSEIL GÉNÉRAL A FÊTÉ SON VINGT-CINQUIÈME ANNIVERSAIRE EN PRÉSENCE DE LA MINISTRE DE L'OUTREMER ET DES MEMBRES DU BUREAU DE L'ASSEMBLÉE DES DÉPARTEMENTS DE FRANCE.

Le Conseil général fête en cette année 2002 ses 25 ans. Le président Younoussa Bamana a voulu marquer le coup en organisant de nombreuses festivités qui se sont étalées de septembre à fin décembre. Le point d'orgue de l'événement fut l'arrivée sur l'ile du bureau de l'Association des départements de France (ADF), dont le président, Jean Puech, a eu l'honneur d'ouvrir le colloque universitaire marqué par la présence de la ministre de l'Outremer, Brigitte Girardin. Compétitions sportives, manifestations culturelles, édition de deux ouvrages de prestige. Rien n'a été laissé au hasard par les pouvoirs publics.

Le Conseil général a saisi l'occasion pour mettre en exergue la bonne santé financière de la Collectivité départementale. "Fin 2001, la situation financière de la Collectivité départementale est satisfaisante" . C'est la principale phrase que les élus auront retenu lors de l'examen du budget. Les chiffres déclinés par le Trésorier payeur général, Claude Pellerin, en attestent : un excédent réel consolidé de 44.49 millions d'euros en progression de près de 58% par rapport à 2000. Le budget principal et le budget annexe affichent un bon résultat et on enregistre une évolution sensible (55,56%) du produit des impôts et des taxes, de même que les finances institutionnelles notamment les remboursements de l’Etat. Les fondamentaux sont au vert : le taux d'épargne brute est en hausse de 23,2%, d'où une épargne nette en progression qui s'établit à 29,8 millions d’euros ; le ratio de solvabilité se maintient autour de 1,9 année, alors que la capacité de désendettement des DOM s'élève à 4,5 années ; le taux d'endettement se situe à hauteur de 44,8% contre 61,2% pour les DOM.

LA CDM A UN AN

Le 25ème anniversaire tombe à point nommé.

En effet, la Collectivité départementale de Mayotte a un an. La loi relative au nouveau

statut, promulguée le 11 juillet 2001, produit ses effets à "petits pas". C'est en tout cas l'avis de la majorité des conseillers généraux qui avaient souhaité, en début d’année, constituer un "comité de suivi" afin d'accélérer l'application des nouvelles dispositions réglementaires, qu'elles soient pérennes ou transitoires. Ce comité ad hoc ne verra sans doute pas le jour. En effet, les projets de décret pris en application de la loi statutaire sortent à un rythme régulier.

En effet, l'impatience des élus s'est estompée à l'occasion de la 5ème session extraordinaire l'assemblée délibérante est saisie d'un projet de décret complétant le Code général des collectivités territoriales (CGCT), qui étend à Mayotte "les dispositions de droit commun relatif au département", ainsi que certaines mesures, législatives et réglementaires, concernant les communes. "Les textes régissant les institutions de la Collectivité départementale sont désormais réunis seul et même document, le Code général des collectivités territoriales. L'accès au droit en est facilité", indique en substance le rapport du Premier ministre.

Outre de clarifier la législation, le projet de décret comporte trois points qui méritent d'être relevés. Il s'agit, d'une part, de la composition et des règles de fonctionnement du Conseil économique et social (CES) et du Conseil de la culture, de l'éducation et de l'environnement (CCEE). Et, d'autre part, de la mise en place de la commission compétente pour l'élaboration du projet de Plan d'aménagement et de développement durable (PADD). Enfin, le projet de décret fait état des ressources de la Collectivité départementale ; il intègre des mesures concernant la Dotation globale de fonctionnement (DCF) et la Dotation globale d'équipement (DGE).

12 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22 Propos recueillis par Axel Nodinot POLITIQUE
DOSSIER

LE POULAIN DE CHIRAC AU PARLEMENT

Le poulain de Chirac, Mansour Kamardine, l'homme du RPR à Mayotte, passe haut la main au second tour devant Siadi Vita, investi par le MDM. Le candidat de l'UMP a bénéficié du report des voix de la plupart des prétendants inscrits au premier tour des législatives. Le président du Conseil général, Younoussa Bamana, caution morale du MPM, lui a apporté un soutien décisif. Le nouveau député bénéficie d'un soutien de poids au plus haut niveau de l'Etat, à commencer par le président de la République, garant des institutions, dont dépend très largement la consolidation du nouveau statut de collectivité départementale. "C'est le président de tous les Mahorais", déclare Mansour Kamardine après sa victoire. "Il peut influer positivement sur l'enrichissement des politiques publiques et orienter l'accélération du développement économique social et culturel de l'ile". En effet, Jacques Chirac l'a clairement promis : Mayotte bénéficiera d’une convention de développement très ambitieuse, adossée à un projet d'aménagement du territoire sur 15 ans.

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Jean Puech, président de l'Association des départements de France a eu l'honneur d'ouvrir le colloque universitaire marqué par la présence de la ministre de l'Outremer, Brigitte Girardin.

PORT DE LONGONI : LE CHANTIER DU SECOND QUAI DÉBUTE ENFIN

L'AGRANDISSEMENT DU PORT DE LONGONI PERMETTRA À MAYOTTE DE JOUER LE RÔLE DE PORT D'ÉCLATEMENT DANS LES ACTIVITÉS DE TRANSPORT MARITIME RÉGIONAL. LA COLLECTIVITÉ AMBITIONNE À TERME DE CONCURRENCER LE DÉPARTEMENT DE LA RÉUNION ET LA RÉPUBLIQUE DE MAURICE DANS CETTE ZONE.

Selon les pouvoirs publics, le coût de construction de la nouvelle infrastructure est évalué à 100 millions de francs, alors que l'enveloppe disponible, une mise de l'Etat inscrite dans le Contrat de plan, se situe à hauteur de 40 millions.

Le projet de construction du port de Longoni a été initié en 1977. Les travaux de construction commenceront 12 ans plus tard, en 1992. Comme l'histoire a une fâcheuse tendance à se répéter, entre l'idée d'agrandir le port en construisant un 2ème quai nécessaire et le début du chantier, il se passera 6 ans. L'option de ce deuxième quai s'est imposée en 1997. Depuis, l'Etat, la préfecture, la DE, le Conseil général, la Chambre professionnelle et la mairie de Koungou peaufinent les études techniques, affinent les orientations.

Pourquoi tant de temps perdu ? Le coût de construction de la nouvelle infrastructure

est évalué à 100 millions de francs, or l'enveloppe disponible, une mise de l'Etat inscrite dans le Contrat de plan, se situe à hauteur de 40 millions, répondent les pouvoirs publics. Six ans après moult tractations, le dossier juridique est enfin ficelé et le plan de financement bouclé. M. Debien, directeur de l'Equipement, tout sourire, peut alors annoncer que le chantier a commencé. Heureusement, car la situation devient critique.

UNE SITUATION CRITIQUE

Le trafic débarqué à Longoni s'élevait à 239.000 tonnes aux entrées et de 54.000 tonnes aux

14 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22 Propos recueillis par Axel Nodinot ÉCONOMIE
DOSSIER

sorties, soit 293.000 t pour l'année 2000 et 317.000 t en 2001, hors hydrocarbures. La croissance, depuis sa création, est très forte, de l'ordre de 17% l'an. Suivant les études de prospective, ce trafic global atteindrait tous trafics confondus 800.000 t en 2010. La décomposition de ce trafic par nature et conditionnement est actuellement la suivante : ciments : 33.000 t ; conteneurs 232.000 t (environ 17.000 conteneurs pleins) ; 40% de conteneurs sont en transbordement. Les armateurs ont multiplié par deux leurs lignes et nombres de touchers en deux ans. Citer ces chiffres, c'est permettre de toucher du doigt la réalité. "Le quai actuel se trouve saturé aujourd'hui du fait du développement et de l'hétérogénéité du trafic", soulignet-on à la DE, avant de préciser que les études pour l'agrandissement du port ont commencé en 1997. Elles ont consisté à : actualiser le Plan directeur du port ; étudier la faisabilité d'un terminal à conteneurs et à sa mise en concession ; établir l'avant-projet définitif. Le nouveau quai d'une longueur de 200 mètres (-12 mètres de profondeur d'eau) sera séparé du quai actuel reconverti en quai à vracs. Des options sont prévues pour porter le quai à 220 mètres avec des fonds à 14 mètres. Le nouveau quai sera conçu pour recevoir des portiques à plus ou moins long terme en fonction de l'évolution du trafic des conteneurs – superstructures considérées comme non rentables avant que le trafic n'atteigne au minimum 50.000 conteneurs.

35 MILLIONS HORS SUPERSTRUCTURES

Une première phase de travaux d'extension de terrepleins représentant environ 4 hectares est en cours de

réalisation pour un montant global de 4,5 M d'euros. Les travaux ont débuté en septembre 2002. Pour la suite du projet (quai et complément de terre-pleins) un appel de candidatures a été lancé mi-2002 pour le choix d'un maître d'œuvre délégué. L'analyse des offres est en cours. Les prochaines étapes sont les suivantes : lancement de l'appel d'offres pour la réalisation du nouveau quai au 2nd trimestre 2003 ; début des travaux au 3ème trimestre 2003 ; mise en service du nouveau quai fin 2005. Le financement global de l’opération (hors superstructures) qui ressort à 35 millions d'euros est en cours de montage avec une participation sollicitée dans la Convention de développement à hauteur de 15 millions d'euros.

Les enjeux pour la Collectivité sont d'importance. Il s'agit, premièrement, de répondre à la croissance du trafic maritime captif de Mayotte liée à l'explosion démographique et à la croissance du pouvoir d’achat des habitants et donc du niveau - s'intégrant dans le projet global de consommation. Parallèlement, de permettre à Mayotte de jouer le rôle de pott d'éclatement dans les activités de transport maritime régional. Enfin, de prévoir l'avenir pour la manutention par portiques au port de Longoni des conteneurs sur navires non gréés fréquentant les lignes de l'océan Indien. Ces équipements sont déjà en service à l'île de la Réunion et à Maurice. Avec le nouveau port, Mayotte se place résolument dans la concurrence par rapport à ces deux îles.

15 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22

UN DIAGNOSTIC POUR UNE VRAIE POLITIQUE

AVEC 24.000 TOURISTES POUR LA SAISON 2001 ET UNE CAPACITÉ D'ACCUEIL DE SEULEMENT 250 LITS, MAYOTTE EST LE PARENT PAUVRE DU TOURISME DANS L'OCÉAN INDIEN. L'ÎLE AU LAGON, QUI ATTIRE ESSENTIELLEMENT DES TOURISTES VENUS DE LA RÉUNION, SOUFFRE D'UN MANQUE D'IMAGE ET D'UN DÉFICIT DE PROMOTION À L’EXTÉRIEUR. LA VISITE DU SECRÉTAIRE D'ETAT AU TOURISME LÉON BERTRAND FIN NOVEMBRE A CONFIRMÉ L'INTENTION DU COMITÉ DU TOURISME DE MAYOTTE : IL S'AGIT D'ÉTABLIR UN DIAGNOSTIC DES POSSIBILITÉS DE L'ÎLE AFIN D'ENVISAGER UNE VÉRITABLE POLITIQUE DU TOURISME, SECTEUR MOTEUR DU DÉVELOPPEMENT DE MAYOTTE.

Selon le Comité du tourisme, la fréquentation touristique à Mayotte est en augmentation de 5 à 7% depuis 3 ans et s'établit approximativement à 24.000 touristes pour la saison 2001. Ces chiffres sont à mettre en parallèle de ceux enregistrés à Maurice, la Réunion ou les Seychelles qui voient chacune défiler environ 500.000 touristes chaque année.

justement pour objectif d'établir au plus vite un diagnostic clair des possibilités qu'offre l'île, afin d'appliquer les bons remèdes à l'île en mal de touristes.

DIAGNOSTIC DES SPÉCIALISTES…

«

Pour le moment, le tourisme n'est pas encore perçu comme étant un facteur de développement susceptible de créer de vrais emplois. D'ailleurs, cela va plus loin : repérer, valoriser et protéger les richesses naturelles et culturelles ne fait pas encore partie des priorités » , souligne René Girod, directeur du Comité du tourisme. La visite du secrétaire d'état fin novembre 2002 avait

Dans notre île, les touristes proviennent à 40% de métropole et à 54% de la Réunion ; 30% sont de passage ou d'agrément. Le Comité du tourisme relève par ailleurs que les effectifs de croisiéristes ne progressent plus : 30 paquebots ont acheminé 6.600 touristes vers les côtes mahoraises en une année. En moyenne, la durée d'un séjour tourne autour de 12,5 jours.

Du côté de l'hébergement, les infrastructures restent modestes. Mayotte ne dispose en

16 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22 Propos recueillis par Axel Nodinot TOURISME
DOSSIER

effet que de 6 établissements hôteliers, soit une capacité de 252 chambres ; le reste des structures (chambres d'hôtes, gîtes, etc.) offrant une capacité d'environ 100 chambres.

Après une visite éclair de 24h, pas de grandes révélations de la part de Léon Bertrand, mais un séjour qui aura permis de clarifier les rôles de chacun dans le grand chantier du tourisme. Peu d'infrastructures, déficit de personnel mahorais formé, pas de promotion extérieure, pas de réglementation claire dans le domaine maritime, absence de promotion à l'extérieure de l'île au lagon... Point par point, le secrétaire d'Etat a tenté de donner des modes d'emplois pour les professionnels, les élus et l'administration.

… ET PRESCRIPTIONS DE REMÈDES

« Rien ne sert de courir, il faut partir à point », dit le proverbe. De même, rien ne sert de construire de nouveaux hôtels, alors que ceux en place affichent un taux de remplissage de 55% en moyenne cette année. Augmenter la capacité d’accueil est une chose, mais il faut qu'elle s'accompagne d'une classification et d'une promotion extérieure. L'attribution des fameuses étoiles de référence ainsi que la réhabilitation des équipements hôteliers (par le biais de la défiscalisation, d'exonérations, du redéploiement du Contrat de plan) font partie des priorités du délégué régional du tourisme (DRT) de la Réunion, dont les

compétences viennent d'être étendues à Mayotte. Par ailleurs, il est important que Mayotte joue sa propre carte touristique, complémentaire des autres secteurs de l'océan Indien. Le banga mahorais revu et mis aux normes fait partie des concepts originaux à étudier. Et ce dans le but non pas de provoquer un tourisme de masse, mais bel et bien un tourisme « de niche » ou un éco-tourisme s'appuyant sur les atouts naturels (nature et lagon) et le savoir-faire traditionnel. Et pour véhiculer une telle image de Mayotte en France et à l'étranger, rien de tel que des professionnels des salons et brochures touristiques. Léon Bertrand est venu avec le directeur marketing de la Maison de la France, organisme spécialisé dans l'analyse des marchés, la promotion commerciale et la réalisation de campagnes de communication. Mayotte sera bientôt intégrée au sein d'un Club de l'Outremer chargé de la promotion de chaque Dom Tom. Pour le reste, à chacun son rôle : le secrétaire d'Etat attend les propositions en matière de formation ; le DRT est attendu sur l'île à partir de janvier 2003 pour « des rencontres techniques » avec les différents acteurs ; le préfet doit aborder avec les professionnels les problèmes de dédouanement, de sécurité, de réglementation maritime… Quant à la desserte aérienne, condition sine qua non à l'accueil de touristes, le dossier relève de la compétence de Brigitte Girardin, ministre de l'Outremer.

ENFIN DU 4 ÉTOILES À MAYOTTE

Plus heureux que du côté de la Pointe Koungou, M. Tarrery a vu cette année son projet hôtelier aboutir : Initié en 1992, plus de 6 millions d'euros ont été investis dans le « Sakouli hôtel, la pointe aux dauphins », qui a ouvert ses portes en juillet 2002. 30 bungalows, restaurant gastronomique panoramique, une cave remarquable, en bord de plage avec vue sur l'ilot Bandrélé, jacuzzi, piscine, activités nautiques... si le « Sakouli » n'existait pas, il faudrait dès maintenant l'inventer. Un hôtel de niveau 3, voire 4 étoiles, cela faisait cruellement défaut dans une île au lagon qui veut aussi miser sur le tourisme pour son développement. Depuis son ouverture en juillet. 34 employés y travaillent et 2.000 couverts ont été servis pour le seul mois d'octobre.

L'établissement a quasiment affiché complet en octobre et des centaines de personnes ont déjà été accueillies dans les spacieux bungalows aménagés « dans une logique de 4 étoiles », sans compter les déjeuners ministériels (Brigitte Girardin, Léon Bertrand, les présidents du CG lors des 25 ans du CG...) et les dîners d'affaires dans le restaurant panoramique. Le gérant de l'hôtel, Didier Marchand, en est aussi le chef cuisinier, et le Sakouli n'a pas tardé à se tailler une réputation de « bonne table de Mayotte »

Quant à l'avenir, Didier Marchand l'envisage avec sérénité : « Nous avons confiance dans les perspectives de développement de Mayotte annoncées avec notamment la desserte aérienne plus propice à la venue de touristes »

L'heureux gérant du Sakouli espère également que d'autres projets hôteliers voient le jour, afin de « donner plus de poids avec une capacité hôtelière plus importante » « Cette ouverture va créer une dynamique », affirmait-il à l'ouverture du Sakouli, de quoi donner de l'espoir à Aziz Sam (Pointe Koungou), Alain Le Bihan (projet d'hôtel à Hamaha et de résidence hôtelière et camping à lloni qui traînent depuis 1996 pour cause de « bureaucratie »), Hassani M'laraha (projet de résidence hôtelière sur Milouani plage à Bandrélé, en quête de financement) ... Et d'autres porteurs de projets hôteliers en souffrance.

17 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22

RECENSEMENT : LA CONCENTRATION SE CONFIRME AUTOUR DE MAMOUDZOU

160.265 HABITANTS... C'EST LE CHIFFRE DE LA POPULATION LÉGALE ANNONCÉ EN OCTOBRE PAR L'INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE ET DES ÉTUDES ÉCONOMIQUES (INSEE). AVEC LE RECENSEMENT EN AOÛT 2002, COMMUNE PAR COMMUNE, CES DONNÉES ÉTAIENT TRÈS ATTENDUES PAR LES DIFFÉRENTS ACTEURS POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES DE L'ILE, RECOUVRANT DE NOMBREUX ENJEUX. DE LA DOTATION DES COMMUNES À L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE, CONNAÎTRE LA POPULATION LÉGALE PEUT CHANGER LA DONNE AU NIVEAU LOCAL. EN TOUS CAS POUR LES PREMIÈRES TENDANCES, LA CONCENTRATION SE CONFIRME AUTOUR DE MAMOUDZOU, AU DÉTRIMENT DU RESTE DU TERRITOIRE, ET NOTAMMENT DE SADA QUI « PERD » DES HABITANTS.

350 enquêteurs recrutés et formés en l'espace de quelques jours. C'est la vaste entreprise dans laquelle s'est lancée l'Insee pour faire face à un pari majeur : réussir en un seul mois à recenser un à un chaque habitant

de notre île qu'il soit français, étranger, en situation régulière ou non. Et ceci pour avoir une photo objective et actualisée de la population légale. Pour cela, un quadrillage minutieux des différents secteurs de l'île a

18 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22 Propos recueillis par Axel Nodinot SOCIÉTÉ
DOSSIER

1991 1997 2002 2017

Acoua 3604 4446 4605 5 192

Bandraboua 5166 6406 7501 13 989

Bandrele 3778 4958 5537 10 282

Bouéni 3959 4673 5151 6 189

Chiconi 4861 6042 6167 8 295

Chirongui 4121 5144 5696 8 920

Dembeni 3675 5554 7825 15 848

Dzaoudzi 8257 10792 12308 17 831

Kani-Kéli 3410 4155 4336 5 507

Koungou 6046 10165 15383 32 156

Mamoudzou 20307 32733 45485 71 437

Mtsamboro 5049 6335 7068 7 705

M'Tsangamouji 4112 5098 5382 6 432

Ouangani 3191 4838 5569 10 203

Pamandzi 5370 7040 7510 11 442

Sada 5554 7434 6963 11 156

Tsingoni 3950 5507 7779 13 934

Ensemble 94410 131320 160265 256 518

été effectué avant le démarrage de l'enquête de terrain avec le repérage de l'intégralité du bâti, du simple banga à la boutique du quartier. Ce travail en amont étant réalisé, celui des 350 enquêteurs et de la quarantaine de contrôleurs embauchés a débouché sur le chiffre tant attendu par tout un chacun : celui de 160.265 habitants contre 131.320 au recensement de 1997. A cette donnée globale, s'ajoutent les résultats commune par commune qui permettent de faire une première analyse, avant les résultats exhaustifs qui seront disponibles à la fin du premier semestre 2003.

KOUNGOU VOLE LA VEDETTE

Ainsi, le territoire de Mayotte accentue ses déséquilibres. On assiste à un renforcement continu du poids démographique des communes à dominante urbaine autour du pôle de Mamoudzou, avec une poussée du centre6ouest. Ainsi, Koungou (15.383 habitants), Dembéni (7.825), Mamoudzou (45.485) et Tsingoni (7.779) concentrent à elles seules la moitié de la population de l’île, voire les 2/3 si l'on rajoute les habitants de Pamandzi (7.510) et de Dzaoudzi (12.308).

Si Koungou créé la surprise en augmentant sa population de plus de 5.000 habitants en 5 ans avec le taux d'accroissement le plus fort de Mayotte (8,6%), Sada se retrouve dans le creux de la vague avec une « perte » de population. De 7.434, elle passe à 6.963 résidents, ce qui n'est pas vraiment signe de bonne forme. On peut juste faire remarquer au passage que les habitants de Sada avaient chassé au mois d'avril 2002 les personnes en situation irrégulière installées sur leur commune,

Recensement de la population mahoraise par com mune selon l’Insee.

tandis que le maire de Koungou a depuis le début de son mandat dit haut et fort que « les clandestins sont des citoyens comme les autres »

ON SE CONCENTRE LÀ OÙ EST L'ACTIVITÉ

Déjà en 1997, la capitale confirmait sa position de premier pôle d'attraction de l'île en matière d'emploi, notamment avec sa forte implantation de services publics. Depuis, la zone industrielle de Kawéni s'est fortement développée et le secteur privé a également choisi de s'établir principalement à Mamoudzou ses environs. Il faut dire que les employeurs ont trouvé dans cette zone une position stratégique située près de l'aéroport, du port de Longoni et près des salariés.

Cette concentration de l'emploi à Mamoudzou et ses environs continue d'inquiéter les aménageurs qui n'ont pas encore trouvé de solutions aux déséquilibres spatiaux. Un Plan d'aménagement et de développement durable devrait voir le jour avant la fin 2004 en remplacement du SRADT. Le rééquilibrage du territoire restera l'idée conductrice.

Comment désengorger le centre-ville de Mamoudzou ? Pourquoi ne pas lancer une liaison maritime pour soulager l'axe Longoni-Mamoudzou ? Faut-il choisir de faire une voie à travers la montagne, une voie sur le lagon ou des rocades pour contourner les villages ? Comment rendre attractives les communes de l'extrême nord et du sud ? Autant de questions qui devront trouver des pistes de réponses si on ne veut pas assister à l'asphyxie de Mamoudzou et de ses environs dans quelque temps.

19 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22

IMMIGRATION CLANDESTINE : UNE VOLONTÉ D'AGIR TOUS AZIMUTS

LA NOMINATION À MAYOTTE D'UN REPRÉSENTANT DE L'ETAT ROMPU AU PROBLÈME DES ÉTRANGERS EN SITUATION IRRÉGULIÈRE TRADUIT-ELLE LA DÉTERMINATION DU NOUVEAU GOUVERNEMENT DE FAIRE RECULER L'IMMIGRATION CLANDESTINE ? EN TOUT CAS, LA COLLECTIVITÉ N'A JAMAIS ÉTÉ MIEUX ARMÉE QUE DEPUIS DEUX ANS POUR GAGNER CETTE BATAILLE : NOUVEAUX TEXTES PLUS RÉPRESSIFS, GIM, COOPÉRATION POLICIÈRE ET JUDICIAIRE AVEC LES ÎLES VOISINES, PLAN LAGON RENFORCÉ…

20 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22 Propos recueillis par Axel Nodinot SOCIÉTÉ
DOSSIER

La difficulté d'une évaluation statistique de l'immigration clandestine à Mayotte ne fait pas moins du phénomène un poids qui déstabilise les équilibres socio-économiques de la Collectivité : dans le domaine économique, mais aussi sur le plan des infrastructures de santé, de l'éducation. Les efforts de l'Etat portent principalement sur le traitement répressif de l'immigration et vont en s'accentuant. Vagues d'interpellations et reconduites à la frontière. Une politique onéreuse qui montre toutefois ses limites du fait de la porosité des frontières qui laissent « entrer le lendemain les expulsés de la veille ». En dépit de la reconduite à la frontière de 8.000 sans-papiers par an, le phénomène n'a pas tari. Il en sera ainsi tant que les 374 km de côtes ne seront pas plus sévèrement contrôlés affirment les élus. Pour preuve, l'éventail des migrants s'est élargi en 2002 avec l'arrivée sur l'ile d'une première vague de clandestins issus du continent africain utilisant les mêmes couloirs de passage que les ressortissants comoriens et malgaches.

PLAN LAGON RENFORCÉ

La publication en avril 2000 par le gouvernement socialiste d'une ordonnance – fixant de nouvelles règles d'entrée et de séjour des étrangers dans la Collectivité et instaurant le droit d'asile – répond à une volonté de renforcer la lutte contre l'immigration clandestine. Dans sa philosophie, le nouveau dispositif juridique visait à compléter le volet répressif par la correctionnalisation du délit de séjour irrégulier tout en prenant en compte la nécessaire régularisation des ayant droits qui grossissent à tort les chiffres de la clandestinité. La loi oublie cependant de donner à la justice les moyens correspondants à son application.

Cette carence est à moitié comblée avec la mise en place en juillet 2002 par le préfet Philippe de Mester du Groupement d'intervention de Mayotte (GIM) sur le modèle des GIR dans les départements de métropole et de l'Outremer, en vue d'accroître la force de frappe de la Collectivité dans le démantèlement des filières, notamment de travail clandestin. La mise en détention le 16 octobre, par le juge des libertés et d'application des peines, du donneur d'ordre d'une entreprise mahoraise de services pour « emplois d'étrangers en situation irrégulière, aide à l'entrée et au séjour irrégulier et travail dissimulé », atteste de cette volonté.

Lors de sa visite dans l'île en septembre dernier, la ministre de l'Outremer Brigitte Girardin annonce de nouveaux moyens pour le Plan lagon à partir de 2003. Ce Plan qui définit l'ensemble des moyens mobilisés par la Collectivité pour limiter autant que possible l'immigration clandestine sera doté selon la ministre « de deux navires et d'un radar supplémentaires pour les opérations de surveillance et d'intervention en mer ». La police de l'air et des frontières verra son personnel tripler dans le même temps.

Autre mesure de diversification du traitement de l'immigration, le gouvernement décide d'agir en amont

en incitant à une coopération entre Mayotte et les pays dont sont originaires les immigrés. L'objectif des autorités politiques est de « maintenir les candidats à l'immigration dans leur pays de provenance », en les aidant à remédier aux causes essentiellement économiques de cette ruée vers l'Eldorado. Le 17 juillet 2002, un arrêté préfectoral lève les obstacles au retour des importations des produits agricoles vers Mayotte mais suscite la colère des agriculteurs mahorais inquiets de voir revenir la concurrence à la production locale. Le nouveau préfet de Mayotte Jean-Jacques Brot donne raison aux détracteurs de ces échanges économiques en posant comme « préalable » à ceux-ci, un ferme engagement des voisins de Mayotte à « traquer les filières d'immigration clandestine à partir de chez eux »

UNE CLAIRE IMPLICATION DES PAYS VOISINS

Cette option du nouveau représentant de l'Etat posée comme principe de base du bon voisinage, marque un tournant dans la gestion de ce dossier. Jean-Jacques Brot préconise « une coopération judiciaire et policière avec les îles de l'Union des Comores ». Audacieux, le nouveau discours qui fait fi des considérations diplomatiques, trouve un écho inattendu chez les destinataires. Il faut dire que l'émotion provoquée par le naufrage d'une barque le 31 octobre 2002 qui a fait plus de 8 morts dans les eaux mahoraises a plaidé en faveur de l'action tous azimuts appelée par le représentant de l'Etat à Mayotte. Ce nouvel accident est venu malheureusement rappeler le lourd tribut humain de l'immigration comorienne clandestine vers Mayotte – 200 morts en deux ans selon l'Observatoire de l'émigration clandestine anjouanaise – et l'urgence de mettre fin à l'indifférence dans ce domaine.

Si les résultats d'une telle fermeté ne peuvent être appréciés que sur le long terme, les premiers signes en provenance des voisins comoriens sont plutôt optimistes. Sous l'impulsion des autorités anjouanaises – l’île qui fournit le plus important contingent de migrants et point des départs des barques clandestines – une conférence de presse s'est tenue pour la première fois le 10 novembre à Moroni sur ce sujet. Une première qui augure d'une approche moins politique de ce dossier. « Cette immigration est devenue une tragédie humaine qui menace la paix et la stabilité dans la région et entrave la construction d'une coopération entre les îles », a déclaré le ministre anjouanais de la Coopération. Liant la parole à l'acte, le gouvernement de l'ile autonome d'Anjouan annonce des mesures vigoureuses. La construction de trois brigades de surveillance dans trois ports de départ des migrants, la fusion de la police et de la gendarmerie pour mieux démanteler les filières.

Est-ce la fin de l'impunité pour les auteurs de ce commerce humain juteux qui enrichit les trafiquants propriétaires de barques, les passeurs et les employeurs qui n'hésitent pas à tirer profit d'une main d'œuvre facile, vulnérable et sous-payée ? Seule certitude, le dossier de l'immigration ne concerne plus désormais Mayotte seule.

21 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22

DOSSIER

UN FESTIVAL, DES FESTIVALS...

AUX CÔTÉS DE CONCERTS PONCTUELS PROGRAMMES PAR LA CMAC (TIKEN JAH FAKOLY, ARTHUR H…) ET D'INITIATIVES PRIVÉES COMME CELLE DE L'ASSOCIATION « MUSIQUE À MAYOTTE », D'INVITER UN TRIO DE MUSICIENNES POUR JOUER MOZART, DEUX GRANDS FESTIVALS ONT RYTHMÉ LA SCÈNE MAHORAISE EN 2002. LE FIK ET LE FIM NE SONT PAS RESTÉS DANS LES MÉMOIRES POUR LES MÊMES RAISONS, L'UN ÉTANT RESTÉ CÉLÈBRE POUR SA DÉSORGANISATION, L'AUTRE POUR LA QUALITÉ DES PRESTATIONS MUSICALES, MALGRÉ LES MÊMES SOUCIS AU NIVEAU DES VISAS.

Un des moments forts du Festival inter national de Koungou. L'unique concert au plateau de Baobab du jeune groupe ivoirien Magic System, auteur du très ap précié morceau "1er Gaou"

Pour sa première édition, le FIK, Festival International de Koungou, impulsé par la mairie de la commune et financé en majorité par le GIP Mamoudzou/Koungou, aura brillé par sa désorganisation. Initialement prévu en juillet 2002 dans une salle de spectacle flambant neuve, le FIK se déroule fin septembre sur des terrains de foot et basket non aménagés pour l'occasion. De délais de livraison non respectés pour la salle à la démission de personnes clés au sein de la

mairie, en passant par des soucis de visa, rien n'a pourtant arrêté le maire de Koungou qui est allé jusqu'au bout de son idée. Au terme d'une lente ascension vers la faillite, le Festival International de Koungou finit par très mal porter son nom. Koungou n'accueille en fin de compte qu'un concert - de groupes locaux - sur le stade de Kangani, le reste des concerts étant programmé à la dernière minute et contre l'avis de la commission de sécurité au plateau du Baobab à Mamoudzou.

22 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22
Propos
recueillis par
Axel Nodinot
CULTURE

International, le FIK ne l'est finalement plus : des groupes invités, seuls les chanteurs ivoiriens de Magic System parviendront jusqu'à la scène mahoraise en tant qu’« international » (leurs musiciens étant restés au pays, tentative de coup d'Etat oblige) et Rouge Reggae seront les seuls représentants de la sphère régionale. Kassya de Maurice, Extra Musica du Congo, Twamaa d'Anjouan, AYZ.D de Moroni : tous ces artistes sont restés bloqués, faute de visa.

PAPA LAMOUR D’ANJOUAN SE FAIT RECONDUIRE À LA FRONTIÈRE

Des revers, le FIM aussi en subira 15 jours plus tard. Plus modeste dans son intitulé, ce festival-là, organisé par le Cmac, se veut « interculturel ». Mais là encore, des soucis de visa éparpillent les troupes. Explication qui vaut pour les deux festivals : les autorisations exceptionnelles de séjour sur le territoire français délivrées habituellement

par la Réglementation à Mayotte ont été supprimées. Pour les groupes comoriens, la délivrance des visas est donc laissée à la seule discrétion de l'ambassade à Moroni. Dans le cadre du FIM, Moussa Youssouf de Grande Comore l'obtient in extremis et doit être reprogrammé en fin de festival, tandis que Papa Lamour d'Anjouan qui a fait le déplacement se fait tout simplement reconduire à la frontière ! Ces ennuis de visas, qui ont caractérisé les 2 festivals de l'année commencent à inquiéter fortement les professionnels de la culture à Mayotte, qui voient subitement leur politique d'ouverture sur la région tomber en partie à l’eau.

Côté prestations, les artistes présents au FIM ont fait oublier les soucis administratifs. On retiendra le grand retour de Chebli et de Mikidache, sans oublier l'ambiance assurée par les danseuses malgaches d'Ely, en première partie d'un M’toro Chamou exceptionnel.

M'TORO CHAMOU, L'ARTISTE PHARE

«

Dès que l'on prend un peu son envol, on est obligé de bouger : J'ai remarqué d'ailleurs que de nombreux jeunes de ma génération ne sont plus là. Et comme eux, il va sûrement falloir que je quitte mon île. C'est dommage, parce que c'est là que je trouve le mieux mon inspiration ». M'toro Chamou est l'artiste qui aura le mieux incarné cette année le fameux proverbe qui veut que nul ne soit prophète en son pays. Le chanteur qui a su teinter le traditionnel m'godro de Mayotte de sonorités modernes, parcourt les festivals internationaux. A la fin du mois d'octobre, il a rendez-vous avec quelques 2.000 professionnels de 60 pays à Essen en Allemagne pour le Womex. Puis, il est invité aux Transmusicales de Rennes qui elles aussi font la part belle aux sonorités de l'océan Indien. Chamou y est programmé à l'affiche à l'instar de groupes réunionnais tels que Salem Tradition, Françoise Guimbert… Enfin, M'toro Chamou, très demandé en cette année 2002, finit à Saint-Denis où il doit participer au festival Africolor. Pour jouer les chansons de son nouvel album « M'lango » (tant à Mayotte au FIM qu'à l'extérieur), M'toro s'est entouré de musiciens basés à la Réunion, provoquant la colère de certains élus et groupes locaux, qui auraient préféré que la subvention soit accordée à des musiciens mahorais. C'est oublier qu'à Mayotte on manque justement de musiciens « pros ». Et le fait est qu'entre Chamou et ses musiciens de la Réunion, le courant passe plus que bien. Le public mahorais a pu apprécier lors de leur prestation au FIM.

23 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22

IVèmes trophées de l’environnement

24 – 29 OCTOBRE 2022 SEMAINE DE L’ENVIRONNEMENT

Tables rondes, débats et grande soirée, ces événements ont pour but de mettre en lumière et de récompenser les différents acteurs de la vie mahoraise – associations, entreprises, collectivités, scolaires ou même citoyens – à travers les actions qu'ils mènent dans la protection et la valorisation de notre environnement. Découvrez leurs portraits et votez pour votre favori dans chacune des six catégories.

24 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22

LES MEMBRES DU JURY

25 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22 Association Entreprise Collectivité Transition Energétique Scolaire Personnalité Oulanga Na Nyamba Shamba la Dédé Ville de Chiconi L’association “ Art Terre ” CUFR Houlam Chamssidine Messo SAS Manoma SIDEVAM CC de Petite-Terre Collège de Dzoumogné Michel Charpentier Nayma Tand’M La Cadema Mob’Hélios Rectorat Houdjati Association Bam EDM CCSUD Yes We Cannette Collège de Labattoir Sidi Naouirdine Régie territoire Tsingoni LVD Eco tour 3CO La SIM Collège de Bandrélé Moussa Nassim Tableau des nommés
Le rectorat, l’association des maires, l’UICN, le Conseil départemental, la Cadema, la FMAE, la DEAL, l’ARS, l’ADEME, le SIDEVAM, le MEDEF Mayotte, EDM, Mayotte nature environnement, ainsi qu’un panel de personnalités qualifiées et journalistes. Les votes du jury compteront pour 50%, comme ceux du public qui votera sur le site internet dédié : trophees-environnement.mayottehebdo.com.

GATÉGORIE SCOLAIRE

LE COLLÈGE DE BANDRÉLÉ NOMME DES ÉCO-DÉLÉGUÉS

Cet établissement scolaire du sud fait partie de ceux qui s’engagent pleinement dans les questions écologiques. En ce sens, les élèves du collège ont élu des éco-délégués qui ont pour mission de mettre en place des projets en lien avec l’environnement.

Au sein de la cité scolaire de Bandrélé, les éco-délégués existent depuis l’année 2019-2020. Leur élection est généralisée dans chaque classe et leur mission est essentielle. Ils doivent s’investir pleinement dans des projets pour le développement durable. Ils ne sont jamais en manque d’idées, à encore toutes les actions qu’ils ont menées. Ils ont mis en place des poubelles de tri à l’intérieur et salles de classes et veulent faire la même chose dans la cour de l’établissement. Ils ont également initié la création d’une brigade de sensibilisation pour inciter les élèves à jeter leurs déchets dans les poubelles et non par terre. Ces jeunes ambassadeurs de l’environnement veulent aller plus loin et ont proposé la création d’une boutique solidaire qui distribuerait les collations restantes, des vêtements et des produits de première nécessité. Tout cela a mené le collège a demandé la labellisation E3D, Ecole/Etablissement en démarche de développement durable, afin que tout cet engagement soit reconnu et que les élèves aient envie d’en faire encore plus. La cité scolaire a obtenu la labellisation niveau 1 et elle s’apprête déjà à déposer un dossier cette année pour le niveau 2.

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GATÉGORIE SCOLAIRE

LE COLLÈGE DE DZOUMOGNÉ AU CŒUR DE L’ENVIRONNEMENT MAHORAIS

L’équipe pédagogique du collège de Dzoumogné s’est engagée depuis l’année dernière à sensibiliser ses élèves aux problématiques environnementales. Pour cela, elle organise de nombreuses activités afin que les jeunes aient envie de préserver la beauté de leur île.

On ne peut pas vouloir protéger le patrimoine naturel de Mayotte si on ne le connaît pas. C’est pour cela que cet établissement scolaire du nord organise régulièrement des sorties pour que les élèves apprennent à mieux connaître les richesses de l’île, et sa biodiversité. « On a fait des sorties bateau pour qu’ils voient le lagon, on a fait du nettoyage dans le village de Dzoumogné, ils nettoient aussi les plages sur lesquelles ils font du sport », détaille Anfiatti Ahmed, la conseillère principale d’éducation du collège. Ils font également appel à des intervenants comme les associations environnementales pour qu’ils échangent avec les enfants. Tables rondes, formations, activités, tout est fait pour qu’ils s’intéressent aux questions écologiques. « Les sorties intéressent beaucoup les élèves. Ils découvrent Mayotte et la voient d’un autre œil. Tout cela pour eux c’est merveilleux », se réjouit la professionnelle.

À Dzoumogné aussi il y a des éco-délégués, ils sont 47 et ont un rôle particulier. Ils doivent impulser les projets sur l’environnement. Un plan de formation a été établi et ils doivent le suivre. Cette année, « le défi qu’on s’est donné c’est de faire participer les écoles primaires », ajoute la CPE. Un moyen de sensibiliser dès le plus jeune âge.

27 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22

GATÉGORIE SCOLAIRE

LE COLLÈGE DE LABATTOIR MARIE L’ART ET LA NATURE

L’aventure “Invente ta créature fantastique” a permis aux élèves du collège Boueni M’titi de Labattoir, où sont instaurées des classes environnement de partir découvrir la biodiversité mahoraise, et de créer des êtres imaginaires à partir de leurs trouvailles naturelles.

Glaner des pousses ou encore des graines, apprendre de quel arbre tout cela provient, prendre conscience de la pollution des espaces naturels ou même aller sur Grande Terre pour la première fois de leur vie, l’expérience artistique présente un intérêt pédagogique non négligeable pour les professeurs. “À la suite de l’exposition nous pourrons aisément réinvestir en cours de SVT les connaissances abordées sur le compostable ou encore la dispersion des graines et des végétaux qui sont des éléments du programme scolaire », affirme Julie Frances, professeur de sciences de la vie et de la terre, à l’origine de trois classes environnement au sein du collège Bouéni M’titi. Partir d’éléments ramassés à même le sol et les transformer en un ami imaginaire, voilà qui a passionné les enfants. “J’ai vécu ici des moments très touchants”, confie Sylvain Trabut, artiste accompagnant les élèves. “Après avoir créé leurs petits personnages, ils les ont mis en scène dans l’arboretum de l’école. Certains leur parlaient ou se sont pris en photo avec eux.” Un bon moyen de se mettre à distance du quotidien et de regarder vivre ces drôles de petites bêtes… réelles ou fictives dans la biodiversité exceptionnelle de l’île aux parfums.

28 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22

GATÉGORIE SCOLAIRE

LE CUFR EN PLEINE RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE

C’est un fait, le patrimoine immobilier des universités françaises vieillit mal et consomme beaucoup d’énergie. Le centre universitaire de formation et de recherche de Mayotte veut se démarquer en mettant en vigueur tout un plan de rénovation énergétique.

Il s’agit du premier chantier d’envergure du CUFR qui s’inscrit dans le cadre du plan de relance qui soutient la transition énergétique des bâtiments de l’État, de l’enseignement supérieur, de la recherche et de la vie étudiante. « Aujourd’hui, le centre universitaire consomme 500 000 kWh/an, soit une émission équivalente à 357 tonnes de CO2 par an. Les travaux doivent permettre de générer un gain énergétique de 355 000 kWh/an, avec une réduction de 253 tonnes de CO2 par an » explique l’établissement. Il considère cela comme une « opportunité exceptionnelle » de rénover un patrimoine immobilier énergivore et vieillissant. La réduction de la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre se fera notamment grâce à une meilleure isolation thermique, la mise aux normes des équipements tels que la climatisation et les systèmes de ventilation, l’installation de panneaux solaires photovoltaïques, et le recours aux matériaux à faible impact carbone.

29 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22

GATÉGORIE SCOLAIRE

LE RECTORAT FAVORISE L’ÉDUCATION AU DÉVELOPPEMENT

DURABLE

Le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a fait de l’éducation au développement durable l’une des priorités de son ministère. Chaque académie doit mettre en place des projets en ce sens et celle de Mayotte ne fait pas exception. Ses actions sont récentes, mais tout aussi ambitieuses.

Depuis 2021, le rectorat de Mayotte a intégré le dispositif EDB, éducation au développement durable. Une cheffe de mission a été nommée afin de coordonner toutes les actions autour de ce thème, entre les établissements scolaires et les associations environnementales du territoire. En plus d’actualiser toutes les informations envoyées par le ministère, la personne en charge doit « faire en sorte pour que les enseignants puissent travailler avec des partenaires externes et mettre en place des projets pédagogiques autour de l’éducation au développement durable », explique Hadidja Mbae, la cheffe de mission EDB. Dernier exemple en date, la mise en place des aires marines éducatives. Le rectorat est le lien entre les acteurs environnementaux et tous les établissements scolaires du premier et second degré qui s’engagent dans les questions écologiques. Les plus assidus peuvent même être labellisés « E3D », école/établissement en démarche de développement durable. Sensibiliser les plus jeunes sur ces sujets existentiels, c’est la priorité de l’Éducation nationale, qui a compris qu’elle ne pouvait pas faire ce travail seule. « Les associations environnementales savent qu’il faut éduquer les jeunes, et ils sont où ? Dans les écoles », rappelle la cheffe de mission du rectorat de Mayotte.

30 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22

LES 4 ÈMES

MAHORAIS DE L’ENVIRONNEMENT SE DÉCLINENT SUR UNE SEMAINE

ORGANISÉS PAR LA SOMAPRESSE, LES TROPHÉES MAHORAIS DE L’ENVIRONNEMENT PRENNENT DE L’AMPLEUR CETTE ANNÉE, PUISQU’ILS SE DÉROULERONT DU LUNDI 24 AU SAMEDI 29 OCTOBRE 2022. L’OCCASION DE METTRE AUTOUR DE LA TABLE CELLES ET CEUX QUI AGISSENT POUR PRÉSERVER ET VALORISER LE PATRIMOINE BIOLOGIQUE DE L’ÎLE AU LAGON.

Qui a dit que les Mahorais·es ne se bougeaient pas pour leur terre ? Sûrement un individu ne connaissant pas la désormais traditionnelle cérémonie des Trophées mahorais de l’environnement, récompensant les initiatives locales en faveur de la préservation et de la valorisation de la biodiversité de l’île. Dans un mois, la 4ème édition de ces Trophées aura lieu, organisée comme toujours par la Somapresse, qui compte à son actif d’autres cérémonies bien connues, telles que le Sportif de l’année ou les Trophées mahorais de l'entreprise, qu’elle chapeaute depuis de nombreuses années. Dernier venu de ces trophées, l’environnement n’en est pas pour autant le moins important. Cette année, il se décline en effet en une semaine de quatre jours de tables rondes, débats et conférences, du lundi 24 au jeudi 27 octobre.

Ces ateliers de réflexion s’adresseront au plus grand et divers des publics, constitué de scolaires sensibilisés par une approche pédagogique, de citoyens et de professionnels. Plusieurs thèmes seront ainsi développés durant ces quatre jours, animés par des intervenants cohérents. Le clou de cette semaine tient en sa cérémonie de clôture et de remise des trophées, le samedi 29 octobre à partir de 17h30. Y seront présents de nombreux acteurs de l’environnement à Mayotte, ainsi que le jury et les nominés pour la victoire finale. Ces derniers sont répartis dans six catégories : association, entreprise, collectivité, scolaire, personnalité et transition énergétique, la petite nouvelle de cette édition.

De nombreux partenaires se sont joints à l’évènement, à l’image de la Cadema, Total Énergies, Enzo, EDM, l’ADEME, le Conseil départemental, ou encore la préfecture de Mayotte. Mais les stars de la soirée seront bien évidemment les acteurs de la lutte pour la préservation de la biodiversité de l’île au lagon, des Mahoraises et Mahorais qui agissent au quotidien pour que leurs forêts et récifs coralliens gardent leurs couleurs. L’année dernière, la IIIème cérémonie des

Trophées mahorais de l’environnement avait été une franche réussite, avec de nombreuses personnalités, entreprises et associations présentes, et cinq beaux vainqueurs que vous pouvez retrouver ci-dessous.

LES VAINQUEURS DES TROPHÉES 2021 PAR CATÉGORIE

Association

Retrouvez la liste de tous les nominés de l’édition 2022 sur le site dédié, ou chaque semaine dans Mayotte Hebdo et Flash Infos, sous la forme de portraits détaillant les actions de chacun. Tout cela pour vous aider à choisir votre favori dans chacune des catégories, et ainsi agir, même si ce n’est qu’avec quelques clics, pour que Mayotte reste ce joyau de biodiversité que nous aimerions toutes et tous voir briller plus intensément encore. Pour apporter votre pierre à l’édifice, il suffit de se rendre sur trophees-environnement.mayottehebdo. com, où sont répertoriés tous les nominés. Bon vote !

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TROPHÉES
Axel Nodinot
: Wenka culture Entreprise : May Lav Eco Scolaire : Seconde parcours 2020-2021 du lycée de Sada Collectivité : Communauté de communes de Petite Terre Personnalité : Boina Saïd Boina.

ÎLE EN TRAVAUX

DE MEILLEURS AXES LABATTOIR – PAMANDZI

EN CE MOMENT A LIEU LE RÉAMÉNAGEMENT ET LA RÉNOVATION DES VOIRIES « RUE CINÉ 2000 ET RUE MANGAFOUTÉ » DÉFINIES COMME ROUTES D’INTÉRÊT COMMUNAUTAIRE. CES DEUX AXES RELIENT L’AGGLOMÉRATION DE DZAOUDZI-LABATTOIR À PAMANDZI, LA PREMIÈRE PASSANT PAR LES TERRES À PARTIR DU STADE ALAIN POHER À LABATTOIR, TANDIS QUE LA SECONDE RELIE LA RUE DU DISPENSAIRE À LABATTOIR AU CARREFOUR DE MAYOTTE 1ÈRE EN COUPANT EN DEUX LE BOULEVARD FRANÇOIS MITTERRAND.

Les travaux ont démarré le 30 décembre 2021 et vont durer 12 mois, pour un coût de 1 510 000€ (Ciné 2000) et 2 290 000€ (Mangafouté). Le plan de financement de ces deux voiries comprend une participation de la CDM à hauteur de 1 000 000€, un autofinancement de 800 000€, un complément CDM de 316 692€, un complément FCTVA de 93 480€, un autofinancement complémentaire de 150 828€ et enfin un emprunt de 1 430 000€. Une seule entreprise a été retenue pour l’ensemble de ces travaux, et il s’agit de Mayotte Route.

UNE
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Nassuf Djailani, En finir avec Bob, éditions Komedit, 2001.

S'inspirant des faits réels, l'auteur fait revivre l'atmosphère de chape de plomb qui prévalait pendant cette période. Il nous fait basculer, comme il sait bien le faire entre l'horreur et le rire, le dégoût et le grotesque, la nausée et l'ironie. Tout cela est scandé sous le drapeau hissé des indignés de la République. Une critique en règle de la françafrique. Une pièce d'une actualité plus que frappante.

LISEZ MAYOTTE LE THÉÂTRE (4/4) : BOB DENARD SELON DJAILANI

AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.

Nassuf Djailani, Se résoudre à filer vers le Sud, éditions L’Harmattan, 2012.

Se résoudre à filer vers le Sud est une joute verbale à une frontière entre deux protagonistes que tout oppose. Le dialogue est à l'image d'un match de boxe où les protagonistes sont sans pitié. Le pari, c'est de tenter de démêler la rigueur majuscule de la loi des hommes confrontée aux logiques emmêlées de l'indésirable, de l'étranger, du sans-lesou, du mal-né...

Parmi les formes littéraires qui restent à explorer à Mayotte ultérieurement, il y a la poésie. C’est par cette forme que l’écrivain francophone Nassuf Djailani entre en littérature, en 2004, avec un recueil au titre géométrique : Spirale. Il faut sans doute y voir un parallèle avec le spiralisme haïtien défini par Jacques Chevrier, dans Lecteurs d’Afrique (2005), de la façon suivante : « ‘Le spiralisme qui, à l’instar de l’indigénisme jadis prôné par le Docteur Jean-Price Mars, se présent d’abord comme un refus des modèles littéraires occidentaux, et se définit essentiellement en tant que recherche formelle adaptée aux conditions particulières de la production littéraire en Haïti. À la question « pourquoi la spirale ?’, Jean-Claude Fignolé et ses amis répondent ‘à cause des tours, des cercles, des boucles, des zigzags, des entortillements qui semblent affecter le mouvement général de la vie que devraient saisir plus ou moins la littérature et l’art.’ » (p. 464)

Il s’agit donc autant d’une revendication politique que littéraire, c’est-à-dire éthique et esthétique tout ensemble. Mais ce n’est pas le poète qui nous intéresse pour le moment, sinon le dramaturge. Nassuf Djailani, écrivain très prolifique, est notamment l’auteur de quatre pièces

de théâtre : En finir avec Bob (2001), Les Balbutiements d’une louve (2011), Se résoudre à filer vers le sud (2012) et enfin Dits du bout des îles (2019).

Ce sont ici principalement les première et troisième pièces qui retiendront notre attention et feront l’objet d’une présentation. Dans En Finir avec Bob, on trouve une figure qui catalyse la haine du dramaturge : le personnage de Bob Denard. Il s’agit d’un mercenaire qui a régné sur les Comores grâce à ses rapports avec l’Afrique du sud et aux régimes politiques qu’il a faits et défaits, au détriment d’Ahmed Abdallah Abderemane ou encore d’Ali Soilihi. Dans cette pièce, le dramaturge autorise donc son personnage principal à réaliser un rêve, celui de tuer Bob Denard : « Bob est partout, sa charogne me revient en rêve. Le sommeil est une épreuve que je repousse comme un cauchemar, c'est parce qu’il y a là une figure, la sienne, qui me file la gerbe. J’ai beau tirer la chasse toute la nuit, cette moustache blanche, ce nez aquilin, ce sourire malicieux me pourchassent. Silence. Et puis, ce regard dur, intimidant, assassin. Tout autour de lui sent la mort, une mort blanche qui rôde comme une prémonition. C’est que Bob est là sans être là physiquement une idée, ou peut-être un désir

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LITTÉRATURE

profond me démange, quelque chose de prenant s’impose à moi, comme une odeur de sang qui me monte au nez. TUER BOB » (p. 19)

Même si la pièce insiste sur la dimension physique et charnelle du meurtre d’un monde, son propos semble aussi allégorique car la pièce est largement psychologique et le personnage, éminemment symbolique d’une époque et d’un certain ordre des choses.

Dans Se résoudre à filer vers le sud, le dramaturge explore le sort de ceux qui sont à la recherche d’une vie meilleure et qui tomberont peut-être, malheureusement pour eux, sur l’agent de police mis en scène de la façon suivante dans la pièce : « Je ne suis pas un monstre et même si au fond j’en suis un, je refuse que l’on me fasse passer pour le diable en personne. Ô je sais aussi, ça ne m’a pas échappé que vous allez me sortir cette sordide affaire sur des agents de police aux frontières dans le Nord, qui ont abusé de cette pauvre fille moyennant un titre de séjour ! Il est vrai qu'ils ont été poursuivis pour association de malfaiteurs, sur la base d'accusations farfelues, si l’on en croit celles proférés par cette fille. Bon en voyant à

quoi ressemble la fille, on peut comprendre qu’ils aient été tentés ! Mais enfin bon, il s’agit là d’un cas très isolé, et l’on ne peut pas, en tout cas je ne laisserai personne remettre en cause la bonne foi et les bonnes mœurs des forces de l’ordre. Nous faisons, et je devrais même dire que je fais un métier utile pour la société ! Que dis-je ! Nous sommes les piliers de la concorde de cette société ! » (p. 16)

Dans cette intéressante scène du miroir en forme de monologue théâtral, le personnage laisse parler, avec mauvaise foi, sa mauvaise conscience. Ayant paradoxalement du mal à reconnaître sa monstruosité et à savoir si elle émane de lui ou si elle est liée à sa fonction, il revient sur un fait divers, se dissociant d’abord de ses semblables et de ce qu’ils ont fait avant de s’associer à eux. On mesure alors tout l’écart entre le discours officiel de la fonction et la pratique officieuse de ceux qui l’endossent, écart qui frappe lorsque se trouvent en présence un dominant issu du nord et un dominé qui vient du sud.

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FOOTBALL

Journée 15

FC Mtsapéré 1–1 AS Rosador de Passamaïnty

ASC Kawéni 3–1 AS Sada

AJ Kani Kéli 3–1 ASC Abeilles de Mtsamboro Jumeaux de Mzouazia 1–0 USCP Anteou Tchanga SC 0–1 Bandrélé FC

AS Bandraboua 0–5 Diables noirs de Combani

Journée 16 – Samedi 22 octobre à 15h

Diables noirs de Combani – Jumeaux de Mzouazia

Bandrélé FC – AS Bandraboua

AS Sada – FC Mtsapéré

AS Rosador de Passamaïnty – AJ Kani Kéli USCP Anteou – ASC Kawéni

ASC Abeilles de Mtsamboro – Tchanga SC

FOOTBALL

2

Journée 15

FC Kani Bé 1–1 US Kavani

Olympique Miréréni 3–0 UCS de Sada

AS Neige de Malamani 1–1 USCJ Koungou

FC Dembéni 0–1 AJ Mtsahara Foudre 2000 5–1 ASJ Moinatrindri

FC Majicavo 2–1 FC Chiconi

Journée 16 – Samedi 22 octobre à 15h

ASJ Moinatrindri –

SPORT Calendriers - classements - résultats
Régional 1
Régional
FC Majicavo FC Chiconi – FC Dembéni USCJ Koungou – Foudre 2000 AJ Mtsahara – Olympique Miréréni US Kavani – AS Neige de Malamani UCS de Sada – FC Kani Bé Equipe Pts J G N P Dif 1 ASC Kawéni 31 13 10 1 2 +15 2 Jumeaux de Mzouazia 29 13 9 2 2 +15 3 FC Mtsapéré 28 13 8 4 1 +17 4 AJ Kani Kéli 23 13 7 2 4 +3 5 Diables noirs de Combani 22 13 6 4 3 +7 6 Bandrélé FC 16 13 5 1 7 -4 7 Tchanga SC 13 13 3 4 6 -4 8 USCP Anteou 12 13 3 3 7 -4 9 AS Sada 12 13 4 0 9 -8 10 ASC Abeilles de Mtsamboro 12 13 3 3 7 -14 11 AS Rosador de Passamaïnty 11 13 3 2 8 -4 12 AS Bandraboua 11 13 3 2 8 -19 Equipe Pts J G N P Dif 1 Foudre 2000 26 13 8 2 3 +10 2 US Kavani 25 13 7 4 2 +8 3 FC Majicavo 22 13 6 4 3 +6 4 AS Neige de Malamani 20 13 5 5 3 +4 5 AJ Mtsahara 20 13 6 2 5 +3 6 FC Chiconi 19 13 5 4 4 +3 7 Olympique Miréréni 16 13 4 4 5 -2 8 UCS de Sada 16 13 4 4 5 -7 9 FC Dembéni 14 12 3 6 3 -3 10 USCJ Koungou 13 13 3 4 6 -8 11 FC Kani Bé 12 13 3 3 7 -7 12 ASJ Moinatrindri 9 13 3 0 10 -7 36 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22

FOOTBALL Régional 1 féminines

Journée 15

ASO Espoir de Chiconi 0–1 USC Labattoir

AS Jumelles de Mzouazia 3–0 Wahadi ASC Olympique de Sada – Devils Pamandzi US Kavani 1–2 ASJ Handréma Entente Miréréni / Tsingoni – Club Unicornis Exemptées : FC Mtsapéré

Journée 16 – Dimanche 23 octobre à 15h30

USC Labattoir – Olympique de Sada Wahadi ASC (forfait) 0–3 ASO Espoir Chiconi

ASJ Handréma – Entente Miréréni / Tsingoni Devils Pamandzi – US Kavani

FC Mtsapéré – AS Jumelles de Mzouazia Exemptées : Club Unicornis

FOOTBALL Régional 1 Entreprises

Journée 15

AS Emca 3–0 CHM Foot

OGC Tilt SOS – ASC Sodifram

AS Colas 1–2 AS Cuisibains Mairie de Mamoudzou 2–1 Entente CPSM Mlezi Maoré 2–1 ASC Préféduc

ASP Maison d’arrêt (forfait) 0–3 Mayotte air service

Journée 16 – Vendredi 14 octobre à 18h

AS Emca – Mairie de Mamoudzou ASC Préféduc – AS Cuisibains

Mayotte air service – CHM Foot ASC Sodifram – Mlezi Maoré Entente CPSM – AS Colas Equipe Pts J G N P Dif 1 AS Jumelles de Mzouazia 36 12 12 0 0 +50 2 Club Unicornis 31 12 10 1 1 +36 3 FC Mtsapéré 28 12 9 1 2 +25 4 USC Labattoir 22 13 7 1 5 0 5 Devils Pamandzi 18 12 5 3 4 -6 6 ASJ Handréma 17 12 5 2 5 -12 7 Olympique de Sada 14 11 4 2 5 -3 8 Entente Miréréni / Tsingoni 14 12 4 2 6 -7 9 ASO Espoir de Chiconi 7 13 2 1 10 -17 10 US Kavani 4 13 1 1 11 -32 11 Wahadi ASC 5 20 5 0 5 -34 Equipe Pts J G N P Dif 1 AS Colas 34 13 11 1 1 +22 2 Mairie de Mamoudzou 31 13 10 1 2 +18 3 AS Cuisibains 28 13 9 1 3 +22 4 AS Emca 23 13 6 5 2 +12 5 Mlezi Maoré 22 12 6 4 2 +8 6 OGC Tilt SOS 16 12 5 1 6 -2 7 Mayotte air service 16 11 4 4 3 +2 8 Entente CPSM 12 12 4 0 8 -8 9 CHM Foot 10 13 2 4 7 -27 10 ASC Sodifram 8 11 2 2 7 -8 11 ASC Préféduc 6 13 2 0 11 -15 12 ASP Maison d’arrêt -1 10 0 1 7 -24 BASKET Prénationale masculine Journée 6 Basket club de Tsararano 63–93 Vautour club de Labattoir Rapides Éclairs 68–101 Étoile bleue de Kawéni Fuz’Ellips de Cavani 111–73 Jeunesse Canon 2000 Gladiator de Doujani 59–71 Colorado Beetle Mtsahara TCO Mamoudzou 84–92 Basket club de Mtsapéré Journée 7 - 21/22 & 23 octobre Basket club de Mtsapéré – Étoile bleue de Kawéni Colorado Beetle Mtsahara – Jeunesse Canon 2000 Basket club de Tsararano – Fuz’Ellips de Cavani TCO Mamoudzou – Gladiator de Doujani Vautour club de Labattoir – Rapides Éclairs Equipe Pts J G P Dif 1 Basket club de Mtsapéré 12 6 6 0 +136 2 Étoile bleue de Kawéni 10 5 5 0 +123 3 Vautour club de Labattoir 10 5 5 0 +114 4 Fuz'Ellips de Cavani 6 4 2 2 +19 5 Gladiator de Doujani 5 5 1 3 -16 6 Colorado Beetle Mtsahara 5 4 1 3 -97 7 Jeunesse Canon 2000 5 4 1 3 -110 8 TCO Mamoudzou 4 4 0 4 -48 9 Basket club de Tsararano 4 4 0 4 -74 10 Rapides Éclairs 2 3 0 2 -47 37 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22

HANDBALL

SPORT Calendriers - classements - résultats
Prénationale Poule A HANDBALL Prénationale Poule B Journée 5 CH Combani 34–20 TCO Mamoudzou Bandraboua HC 34–27 AJH Koungou HC Kani Kéli 44–31 AC Chiconi AJH Tsimkoura 33–27 Sohoa Handball Journée 6 – 28 & 29 octobre AC Chiconi – CH Combani TCO Mamoudzou – AJH Tsimkoura Sohoa Handball – AJH Koungou HC Kani Kéli – Bandraboua HC Journée 5 HC Labattoir 35–40 HC Bandrélé ASC Tsingoni 34–24 Tchanga Handball PC Bouéni 36–28 Alakarabu Hand Haima Sada 26–29 HC Acoua Journée 6 – 29 & 30 octobre HC Labattoir – Haima Sada Alakarabu Hand – HC Acoua HC Bandrélé – ASC Tsingoni Tchanga Handball – PC Bouéni Equipe Pts J G N P Dif 1 AJH Tsimkoura 15 5 5 0 0 +19 2 CH Combani 13 5 4 0 1 +58 3 TCO Mamoudzou 13 5 4 0 1 +30 4 HC Kani Kéli 11 5 3 0 2 +39 5 Bandraboua HC 9 5 2 0 3 -14 6 AC Chiconi 7 5 1 0 4 -12 7 Sohoa Handball 7 5 1 0 4 -12 8 AJH Koungou 4 5 0 0 5 -57 Equipe Pts J G N P Dif 1 HC Bandrélé 15 5 5 0 0 +39 2 ASC Tsingoni 14 5 4 1 0 +54 3 PC Bouéni 12 5 3 1 1 +14 4 HC Acoua 11 5 3 0 2 +17 5 Tchanga Handball 10 5 2 1 2 -2 6 HC Labattoir 6 5 1 0 4 -27 7 Haima Sada 6 5 0 1 4 -30 8 Alakarabu Hand 5 5 0 0 5 -65 BASKET Prénationale féminine Journée 4 Colorado Beetle Mtsahara 27–75 Magic Basket Passamaïnty Basket club de Mtsapéré 90–37 Basket club Iloni Golden Force 29–57 Fuz’Ellips de Cavani Partizan BCA 57–54 Chicago club de Mamoudzou Journée 5 - 8 & 9 octobre Partizan BCA – Colorado Beetle Mtsahara Golden Force – Basket club de Mtsapéré Fuz’Ellips de Cavani – Chicago club de Mamoudzou Magic basket Passamaïnty – Basket club Iloni Equipe Pts J G P Dif 1 Basket club de Mtsapéré 8 4 4 0 +208 2 Fuz'Ellips de Cavani 8 4 4 0 +189 3 Chicago club de Mamoudzou 6 4 2 2 +74 4 Golden Force 5 3 2 1 +12 5 Partizan BCA 5 4 1 3 -147 6 Colorado Beetle Mtsahara 5 4 1 3 -168 7 Magic Basket Passamaïnty 4 3 1 2 -28 8 Basket club Iloni 4 4 0 4 -140 38 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22
HANDBALL Prénationale féminine RUGBY À 10 Poule 1 RUGBY À 10 Poule 2 Journée 5 HC Kani Kéli 28–19 HC Bandrélé ASC Tsingoni 58–26 Moinatrindri HC TCO Mamoudzou 23–39 HC Select. 976 HC Passamaïnty 23–26 PC Bouéni CH Combani 30–18 AJH Tsimkoura Doujani HC – Haima Sada Journée 6 – 29 & 30 octobre HC Kani Kéli – Doujani HC AJH Tsimkoura – Haima Sada HC Bandrélé – HC Passamaïnty PC Bouéni – TCO Mamoudzou HC Select. 976 – ASC Tsingoni Moinatrindri HC – CH Combani Equipe Pts J G N P Dif 1 ASC Tsingoni 15 5 5 0 0 +89 2 HC Select 976 14 5 4 1 0 +76 3 HC Bandrélé 11 5 3 0 2 +11 4 CH Combani 10 4 3 0 1 +31 5 HC Kani Kéli 10 5 2 1 2 -11 6 PC Bouéni 9 4 2 1 1 +15 7 Moinatrindri HC 9 5 2 0 3 -52 8 Haima Sada 8 4 2 0 2 +7 9 AJH Tsimkoura 8 5 1 1 3 -41 10 TCO Mamoudzou 7 5 1 0 4 -36 11 Doujani HC 3 3 0 0 3 -27 12 HC Passamaïnty 3 4 0 0 4 -62 Equipe Pts J G N P Dif 1 Desperados rugby club 3 1 1 0 0 +39 2 Racing club de Petite Terre 3 1 1 0 0 +2 3 Éclairs nord de Mtsangamouji 1 1 0 0 1 -2 4 Rugby club de Combani 1 1 0 0 1 -39 Equipe Pts J G N P Dif 1 Rugby club de Koungou 3 1 1 0 0 +56 2 RC secteur sud de Mayotte 3 1 1 0 0 +14 3 RC Mamoudzou 1 1 0 0 1 -14 4 AS Ampountra club de Chiconi 1 1 0 0 1 -56 39 • Mayotte Hebdo • N°1015 • 13/10/20 22

MAGAZINE D’INFORMATION

NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE

Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros

7, rue Salamani

Cavani M’tsapéré

BP 60 - 97600 Mamoudzou

Tél. : 0269 61 20 04 contact@mayottehebdo.com

Directeur de la publication

Laurent Canavate canavate.laurent@somapresse.com

Directeur de la rédaction

Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com

Rédacteur en chef

Axel Nodinot

# 1015

Couverture : 2002 - 2022 Mayotte 20 ans après

Journalistes

Raïnat Aliloiffa

Alexis Duclos

Direction artistique

Franco di Sangro

Graphistes/Maquettistes

Olivier Baron, Franco di Sangro Commerciaux

Cédric Denaud, Murielle Turlan Comptabilité Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com

Première parution

Vendredi 31 mars 2000

ISSN : 1288 - 1716

RCS : n° 9757/2000

N° de Siret : 024 061 970 000 18

: 0121 I 92960 Site internet www.mayottehebdo.com

N°CPPAP

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