Mayotte Hebdo n°1013

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TOUTE L’ACTUALITÉ DE MAYOTTE

Diffusé du lundi au vendredi, Flash Infos a été créé en 1999 et s’est depuis hissé au rang de 1er quotidien de l’île.

Lu par plus de 12.000 personnes chaque jour, Flash infos vous permet de suivre l’actualité mahoraise (politique, société, culture, sport, économie, etc.) et vous offre en plus un aperçu de l’actualité de l’Océan Indien et des Outremers.

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Mayotte Hebdo • 1/2 Page Largeur FU • 190 x 130 mm • Tirelire • Parution 30/sept./2022 • Remise 27/sept./2022 LUC - BAT * Tirelire proposée sur la journée du Qatar
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AU QUOTIDIEN  quotidien deMayotte diffusé eabonne ent 0269 61 20 04 secretariat@ mayottehebdo.com Rien à décla pouR cet habitant de l’hôtel bis tyle ées sApeurs-pompiers le RetouR de nos héRos  quotidien deMayotte diffusé eabonne ent 0269 61 20 04 secretariat@ mayottehebdo.com condamnés, dont un iée Quinze a attendus suR scène AménAgement le stade de tsoundzou 1, une pieRRe pouR l’aveniR les appels à pRojets de l euRope couvRe-feu pouR les mineuRs environnement le lagon au patRimoine mondial de l unesco ?  quoti deM yott ur bonn 0269 61 20 04 ash-infos@wanad  quotidien deMayotte diffusé eabonne ent 0269 61 20 04 secretariat@ mayottehebdo.com RenfoRcées paR sept ivées le yachting, une urbAnisme la solution aux pénuRies d’eau Pour vous abonner, il suffit de nous transmettre ce bon de commande, accompagné du règlement. OUI, je m’abonne + abonnement gratuit à Vous pouvez également vous abonner en ligne en vous rendant sur notre site internet à l’adresse www.mayottehebdo.com/abonnements pour la version numérique. Pour toute demande, contactez-nous : contact@mayottehebdo.com 180 € par an g 4100% numérique Bulletin d’abonnement Nom : …………………………….…..…….………Prénom : ………………………..……..………………….…………. Société - Service : ……………………………………………….……….……………..….….….….……...…..…………. Adresse : ……………………………………………………….………….……………….….….….….….…..…………. Code postal : ……………….….….….….… Ville - Pays : ……………….………….……………….…….....…………. N° de téléphone : ………………….………………..E-mail :…………..….….….….…....………….……….…………….. Règlement : c Chèque à l’ordre de SOMAPRESSE c Virement IBAN : FR76 1871 9000 9200 9206 6620 023 / BIC : BFCOYTYTXXX Signature, date (et cachet) : Abonnement d’un an renouvelable par tacite reconduction. Il pourra être dénoncé par simple courrier au moins un mois avant la date d’échéance. A retourner par mail à : secretariat@mayottehebdo.com Le premier quotidien de Mayotte

LE MOT DE LA RÉDACTION

JAZIRAT AL MAWET

Jamais Mayotte n’aura mieux porté son nom arabe. “ L’île de la mort ” voit encore un jeune corps sans vie laissé sur la voie publique, devant les regards cyniques des “ Charognards ” que chantait Renaud. C’est peut-être ce qui est plus préoccupant que le crime en lui-même : le fait que cette image ne soit plus choquante que pour des yeux extérieurs à l’île au lagon, qui arbore des lueurs rougeâtres ces derniers temps. Ce nouvel acte barbare n’intervient que quelques jours après la fameuse “ opération île morte ” des maires, qui n’aura été qu’un prétexte pour offrir un week-end de quatre jours à leurs équipes. À quelques rares exceptions, il apparaît que les élus locaux ne se battent que pour leur petite personne, comme en ce moment à Sada-Chirongui, préférant se réfugier dans la confortable posture du laissé-pour-compte. Prendre la parole sur l’inaction de l’État dans son 101ème département est nécessaire. Mais cela est loin de suffire. Censée être administrée, la population mahoraise se sent de plus en plus esseulée et démunie face à ces violences invivables, transformant leur quotidien en un véritable enfer. Comment respirer, en effet, quand l’on passe des heures sur la route pour aller travailler, quand l’on envoie ses enfants à l’école avec la peur au ventre, quand les sorties en soirée sont impossibles ? Plus proches de la base, les associations et les organisations syndicales ne baissent pas les bras. En témoignent les actions menées ce 29 septembre dans tout le pays, y compris notre île, qui reste française malgré les velléités dictatoriales de notre ubuesque voisin.

Bonne lecture à toutes et à tous.

PROPOSENT UNE FORMATION AU BREVET PROFESSIONEL DE LA JEUNESSE, DE L’EDUCATION POPULAIRE ET DU SPORT A DIEPPE en MÉTROPOLE

La formation d’une durée de 14 mois, alternant formation théorique et stage, permet de se présenter au Brevet Professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BPJEPS) et de travailler ensuite dans des structures auprès de tout type de public pour encadrer des activités de découverte, d’animation et d’éducation.

Il faut être titulaire d’une attestation de formation relative au secourisme (PSC1, AFPS, PS1 ou 2, AFGSU 1 ou 2, SST) en cours de validité et justifier d’une expérience d’anima teur professionnel (ou non) d’une durée minimale de 200 heures.

Début de la formation : 10 janvier 2023

Inscription sur le site Internet de l’IFCASS www.ifcass.fr jusqu’au 22 octobre 2022.

Renseignement :

Auprès de l’IFCASS au 02.35.82.67.18 et sur son site Internet www.ifcass.fr

Auprès de LADOM au 02.69.61.51.28 et sur son site Internet www.ladom.fr

www.facebook.fr/ifcass

3 • Mayotte Hebdo • N°1013 • 30/09/20 22
Conditions d’entrée : Être inscrit au Pôle Emploi / avoir au moins 18 ans/ Avoir un foyer fiscal à Mayotte dont le quotient familial est inférieur à un montant qui vous sera communiqué par LADOM / Ne pas avoir bénéficié d’une autre aide à la mobilité dans l’année / Satisfaire aux épreuves de sélection.

tchaks

Participez à la fête de la science !

C’est le nombre d’agriculteurs qui ont été accompagnés par l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM) et ses partenaires. À la suite d’un audit, trois d’entre ces agriculteurs mahorais ont décroché leur certification “ Agriculture biologique ” . Les dix autres se sont engagés à entamer ou poursuivre leur processus de conversion vers une production plus respectueuse de l’environnement, et donc de la santé des consommateurs. Les 13 heureux élus seront regroupés sur un stand d’agriculture biologique lors de l’édition de décembre du marché paysan de Coconi.

La Fête de la Science 2022 se déroulera à Mayotte du 10 au 27 novembre prochains. Dans cette optique, l’académie de Mayotte lance un appel à projets auprès des particuliers, associations et entreprises de l’île. Tous les domaines scientifiques sont les bienvenus, de la biodiversité aux sciences de l'univers, en passant par les sciences humaines ou les biotechnologies. Le “ réveil climatique ” est la thématique de cette année, qui trouve écho à Mayotte avec l'érosion des sols, le blanchiment des coraux ou l’élévation du niveau de la mer. Si votre projet est retenu, vous pourrez participer au village des sciences, du 10 au 17 novembre 2022, et/ou intervenir dans les établissements scolaires. Pour plus d’informations, contactez Dhinouraini Assani à dhinouraini.assani@ac-mayotte.fr ou Fahoulia Mohamadi à fahoullia.mohamadi@ac-mayotte.fr.

L’Octobre rose se lance ce samedi

Demain aura lieu la journée de lancement de la campagne Octobre rose 2022, à 9 heures sur la place de la République de Mamoudzou. Cette initiative visant à sensibiliser les femmes sur la nécessité de se faire dépister du cancer du sein se déclinera à Mayotte en une série de discours et d’ateliers, pris en charge par le Centre régional de coordination des dépistages des cancers (CRCDC) de Mayotte. Une conférence-débat à destination des professionnels de santé de l’île aura également lieu dans les locaux du comité du tourisme. En France, en 2018, plus de 33% des cancers diagnostiqués chez les femmes étaient des cancers du sein.

Papajan au Festival Réunion graffiti

Le graffeur mahorais Papajan est présent à la quatrième édition du Festival Réunion graffiti, se déroulant du 24 septembre au 16 octobre sur l’île Bourbon, à l’initiative de la délégation de Mayotte à La Réunion. Une collaboration qui aura pour but de prôner le vivre-ensemble entre les deux îles : un mur sera en effet mis à disposition de Papajan et d’Oner, artiste réunionnais, où ils peindront une fresque commune, du 1er au 7 octobre. Le dévoilement de cette œuvre est prévu pour le 15 octobre prochain, à l’occasion du troisième rendez-vous mahoréunionnais. “ Cet événement de dimension internationale nous a semblé être une belle opportunité pour les artistes mahorais de se frotter au gratin international et de créer une émulation artistique ” , a déclaré le délégué de Mayotte à La Réunion, Mohamed Elanrif Bamcolo.

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4 • Mayotte Hebdo • N°1013 • 30/09/20 22

LU

DANS LA PRESSE

Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale

moins trois mois avant sa naissance. C’est ce délai que le nouveau projet de révision veut porter à un an. Un des effets de cette réforme a été de rendre plus incertaine la naturalisation de nombre de jeunes nés à Mayotte de parents étrangers.

Ces mesures relèvent du durcissement politique, mais n’ont donc aucun effet sur les réalités migratoires ? Tout à fait. Le ministre de l’Intérieur a annoncé, lors de son voyage à Mayotte, vouloir “ lutter contre l’attractivité sociale et administrative du territoire ”. Il s’agit là d’une vision étriquée de la sociologie des migrations à l’échelle de l’archipel des Comores. Les migrations, aujourd’hui, sont d’abord économiques : le PIB de Mayotte est treize fois plus élevé que celui des Comores ; vingt-cinq fois plus que celui de Madagascar. On peut toujours muscler l’arsenal juridique, les gens viennent d’abord pour des questions de survie économique.

POUR LE SOCIOLOGUE NICOLAS ROINSARD “ MAYOTTE EST UN LABORATOIRE ”

Le 20 septembre 2022, par Benjamin König pour l’Humanité.

Dans “ Une situation postcoloniale. Mayotte ou le gouvernement des marges ”, le sociologue Nicolas Roinsard explique comment la politique menée par la France fabrique des frontières et de l’immigration illégale.

Pourquoi le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, cible-t-il Mayotte dans la mise en scène de sa lutte contre l’immigration ?

Mayotte est un terrain qui s’y prête, la question de l’immigration y sature le débat public depuis quinze à vingt ans. Il s’agit par ailleurs d’enjeux électoraux, de marquer des points face au RN qui est arrivé en tête au second tour de la présidentielle. Gérald Darmanin est dans son élément, ce n’est pas surprenant qu’il parle de ces questions à Mayotte, surtout avec sa double casquette de ministre de l’Intérieur et des Outre-mer. Lorsqu’il annonce une nouvelle révision du droit du sol à Mayotte, il sait que cela va être accepté par la population.

Le gouvernement avait déjà mené une réforme du droit du sol à Mayotte en 2018. En quoi consistait-elle et quelles ont été ses conséquences ?

La réforme de 2018 posait la condition suivante : pour qu’un enfant né à Mayotte puisse obtenir la nationalité française à l’âge adulte, il faut au minimum qu’un de ses parents soit en situation régulière en France depuis au

Vue de loin, cette immigration est aussi perçue comme une immigration de santé sociale... Est-ce une réalité ? L’aspect santé est à relativiser : quand on est en situation irrégulière à Mayotte, on n’a pas beaucoup de droits, même si on peut aller à l’hôpital ou dans un dispensaire moyennant une participation financière. Ensuite, l’idée selon laquelle on cherche à faire des enfants qui auront la nationalité française via le droit du sol – ou via le droit du sang car il faut rappeler que 30 % des unions à Mayotte sont des unions mixtes et près de 4 nouveau-nés sur 10 en sont issus – occulte une autre réalité socio-historique, à savoir qu’il y a toujours eu des circulations et des mariages inter-îles. Les habitants de l’archipel partagent une même culture bantoue-islamique et sont liés par des rapports de parenté anciens et actuels qui dépassent les frontières politiques. A contrario, la politique migratoire menée à Mayotte produit de la frontière, de la clandestinité et de l’altérité à l’endroit des étrangers comoriens.

Dans votre ouvrage, vous abordez cette question de la frontière en mettant en exergue le fait qu’elle est une production politique. Qu’entendez-vous par là ? Cette frontière est en effet une production politique qui s’est développée en trois temps. Elle est d’abord une conséquence du vote pour l’indépendance en 1974 avec, d’un côté, Mayotte qui a souhaité rester française et, de l’autre, les trois îles comoriennes qui ont voté à 99 % pour l’indépendance. Rappelons que cette frontière politique n’a jamais été reconnue par l’ONU dans la mesure où le vote pour l’indépendance devait être comptabilisé à l’échelle de l’archipel et non île par île. Ensuite, elle s’est renforcée en 1995 avec l’instauration du “ visa Balladur ”, quasiment impossible à obtenir en dehors d’un motif sanitaire. À partir de ce moment-là, les candidats à l’émigration sont tombés dans l’irrégularité, obligés de faire la traversée en kwassakwassa (canot de pêche). Puis, ultime étape à partir de 2005, avec la politique du chiffre instaurée par Nicolas Sarkozy : on a atteint 26 000 expulsions par an en 2010. En 2019, on en dénombrait encore 23 000… Davantage de personnes transitent par le centre de rétention administrative (CRA) de Mayotte que dans tous les CRA de métropole réunis. On voit bien à quel point la frontière est constamment réaffirmée sur le sol mahorais. La révision locale du droit du sol n’a rien d’anecdotique : Mayotte se présente comme un laboratoire où s’expérimentent des mesures de durcissement du droit à la nationalité.

5 • Mayotte Hebdo • N°1013 • 30/09/20 22

UNE ZEE RÉELLE MAIS

FICTIVE = UNE PÊCHE

MORIBONDE

Une marotte chez moi, c'est vrai, car pour moi c’est l’aberration profonde de cette île, oui, la plus grande arnaque qui se déroule sous nos yeux mais ça à l’air

de n’intéresser et de n’émouvoir personne, notamment ceux qui sont censés défendre les intérêts de Mayotte. Alors, c’est quoi l’affaire ?

TRIBUNE LIBRE
MHSDO 6 • Mayotte Hebdo • N°1013 • 30/09/20 22

Des thoniers-senneurs mauriciens, seychellois, européens, immatriculés à Mayotte, ou autorisés à pêcher à Mayotte mais qui n’apportent strictement rien au développement de Mayotte. Donc, Mayotte n’est qu’un réservoir d’immatriculations maritimes, qui plus est pour se faire piller ses propres ressources.

- 8 thoniers des Seychelles par exemple actuellement... Mais les politiques seychellois qui savent défendre leur économie bataillent comme des lions pour passer à 13 licences pour dépasser les 2.300 tonnes de pêche dans notre zone. Et je mets ma main à couper qu'ils y arriveront sans que ça bronche de ce côté-ci !

- Des thoniers qui nous pillent au large sans la moindre inquiétude de la part de l’administration maritime qui œuvre à Mayotte. Par exemple, connaissez-vous le "Manapany-Dzaoudzi" (en image) : c’est, entre autres l’un de ces thoniers immatriculés à Mayotte, qui peut pêcher jusqu’à 6.000 tonnes de poissons dans les eaux de Mayotte. Mais l’avez-vous déjà vu chez nous, et en quoi sert-il l’économie mahoraise ?

Mais que fait cette administration maritime et toutes ses ramifications ?

- elle a été et elle est sans pitié avec la pêche traditionnelle : djarifa et pirogue.

- elle mène des contrôles tatillons et extrêmement agressifs envers les petits pêcheurs mahorais : savezvous par exemple, entre autre aberration, qu’un pêcheur qui maitriserait mal le français est peut-être sous le coup d’une interdiction de pêche. Cependant, des thoniers avec par exemple des pêcheurs espagnols ou polonais qui ne pipent pas un mot de français peuvent piller au large sur les eaux mahoraises sans problèmes.

- Ici à Mayotte, la pêche reste encore traditionnelle, mais déjà pleinement alignée sur une réglementation kafkaïenne, avec des petits chefaillons que ça soit au Parc marin et à l’administration maritime qui sont sans pitié. La réglementation de la pêche à Mayotte se fait sans les pêcheurs. L’adaptation législative, oui, mais seulement pour couper les avantages qui peuvent servir les Mahorais.

- À Mayotte, c’est protéger une aire marine (la politique de protection de la biodiversité française), mais n’incluant pas la ZEE, dès lors ce sont les petits pêcheurs mahorais qui subissent tout, avec des contrôles incessants, destructions de leurs prises, etc.

- Le tribunal maritime qui traite des affaires mahoraises se trouve bien évidemment à la Réunion. Donc, nos pêcheurs déjà pris à la gorge, subissent souvent des infractions, convoqués à la Réunion, etc. Comme ils n’ont pas les moyens de s’y rendre, ils sont quand même condamnés par des juges qui appliquent une réglementation sans prendre en compte la réalité de la pêche à Mayotte. Mais une justice maritime infoutue d’être à la même hauteur contre les thoniers qui nous pillent au large. En plus, ce sont les affaires mahoraises qui constituent la majorité du travail de ce tribunal.

- L’avenir de l’aquaculture, filière prometteuse jadis, ne s’est-elle pas assombrie par des incompétents au niveau de la préfecture, et parce qu’une étude du Parc naturel marin avait alerté sur les nuisances d’une aquaculture intensive et sur le degré de tolérance de la faune et de la flore du lagon...

Mayotte reste aujourd’hui engluée dans la pêche vivrière, et un peu côtière, et même cela on est en train de la mettre tranquillement en lambeaux par la bonne grâce de notre chère administration maritime infoutue de défendre ses réalités : manque d'infrastructures et de matériels nécessaires, d'outils de travail à la hauteur et interdite d’accéder à beaucoup de zones de pêche.

Mais rassurez-vous bonnes gens, dormez tranquilles, Mayotte a des élus.

Bref, une arnaque totale, alors que si ce sujet est pris à bras le cœur par des élus décidés, en mettant aussi une équipe dédiée sur le sujet, travaillant quotidiennement face à l’État et à l’Europe, c’est une vraie filière à Mayotte. Exploitant aussi la règlementation européenne à Mayotte par rapport à la filière pêche de la zone Océan indien... Mais tout cela ne se fera jamais si l’on ne permet pas à nos pêcheurs d’aller vers une pêche hauturière et industrielle, lesquelles requièrent des zones dédiées au stockage, au conditionnement et à la transformation des poissons (conserverie, fabrication de farines alimentaires…). Donc, une transformation de la filière et des emplois en perspective.

Mais rassurez-vous bonnes gens, dormez tranquilles, Mayotte a un beau lagon et des élus.

Politique, économie, société, sciences, arts ou sports… Vous aussi, partagez votre vision de Mayotte en envoyant votre texte à redaction@somapresse.com 7 • Mayotte Hebdo • N°1013 • 30/09/20 22
L’ENTRETIEN R.G

MARIAMA CHRISTIN

MAMAN ET DIRIGEANTE

SPORTIVE

Engagée bénévolement dans le milieu du football depuis 2014, Mariama Christin marque un peu plus de son empreinte l’histoire du sport à Mayotte en intégrant le club des 300 femmes dirigeantes lancé par le comité national olympique et sportif français. La quadragénaire y voit l’opportunité d’approfondir ses connaissances, mais aussi de donner envie à d’autres “ mamans ” de s’investir dans l’associatif.

PORTRAIT

Cela fait bientôt une décennie que Mariama Christin se plie en quatre bénévolement pour développer la pratique du football féminin sur l’île aux parfums.

10 • Mayotte Hebdo • N°1013 • 30/09/20 22

“ Aujourd’hui, je suis complètement devenue accro. Je mange et je dors football ! Il suffit de venir chez moi pour vous en rendre compte ” , s’amuse Mariama Christin, derrière son sourire communicatif. Cet engouement pour le ballon rond, elle le doit à sa fille Shaana lorsque celle-ci décide à l’âge de huit ans de s’inscrire à l’association sportive Jumelles de Mzouazia. Une structure au sein de laquelle la quadragénaire s’investit bénévolement en tant que dirigeante, vice-présidente puis animatrice fédérale de 2014 à 2019, avant de migrer à la Jeunesse Sportive du Sud.

À force de détermination, la native de Sada réussit à faire son trou dans ce milieu majoritairement masculin. Au point de devenir vice-présidente de la ligue en charge du développement du football féminin et du programme éducatif fédéral, ainsi que présidente de la commission féminine. Fonction qu’elle occupe également au comité régional olympique et sportif, grâce à sa casquette de membre du conseil d’administration.

De multiples responsabilités qui lui vaut sa nomination au Club des 300 femmes dirigeantes, initié par le comité national olympique et sportif français. “ Je ne me voyais pas figurer dans un truc pareil ” , dit en toute modestie la seule Mahoraise présente dans la première promotion de 100 noms divulguée en ce mois de septembre. “ Je ne réalisais pas au début... C’est seulement en lisant les e-mails, notamment celui de Brigitte Henriques [la présidente du CNOSF], que j’ai pris conscience de l’importance de mon engagement. ”

Première réunion le 22 octobre

Jusqu’en juin prochain, Mariama Christin va suivre des sessions d’accompagnement e-learning et en distanciel, bénéficier d’un coaching personnalisé, et participer à des temps de rassemblement, à l’instar de la première réunion prévue le 22 octobre à la Maison du sport français à Paris. “ J’irai avec grand plaisir ” , s’enthousiasme-t-elle, impatiente d’échanger avec des “ dames ” qui viennent de disciplines diverses et variées pour leur faire connaître le 101ème département. “ C’est une très très bonne idée ! ”

À travers cette opportunité, celle qui se fait surnommer “ Madame Marie ” entend bien “ apprendre et approfondir mes connaissances ” , mais aussi “ écouter ce qu’il faut corriger et améliorer chez nous ” “ C’est une chance d’aller voir [ce qu’il se passe] ailleurs ” , résume l’habitante de Bambo Ouest, prête à tout pour défendre des sujets qui lui tiennent “ à cœur ” tels que la sexualité dans le sport et le travail de l’ombre dans le monde associatif.

Reconnaissance et encouragements

Sans oublier d’apporter “ de la reconnaissance et des encouragements aux autres femmes mahoraises ” qui sont de plus en plus nombreuses au bord des terrains. En témoignent les 14 mamans présentes lors de l’événement, “ À elles de jouer ” , organisé le 4 septembre dernier au stade de Bandrélé. “ Cela commence à venir doucement, mais sûrement. ”

De bon augure pour la suite. Pourtant, l’agent territorial spécialisé dans les écoles maternelles (Atsem) à Mzouazia ne se voit pas – encore - passer la main malgré presque une décennie de bons et loyaux services. “ Mes deux enfants, Shaana et Orhane, ont quitté le cocon familial et sont partis en métropole ” , confie la mère de famille, complètement dévouée auprès des jeunes. “ Ils ont besoin de nous et de notre accompagnement. Regardez leur respect à notre égard quand nous nous donnons pour eux ! ” Portée par cette mission, la passionnée Mariama Christin ne compte pas ranger sa chasuble de “ dirigeante ” de sitôt. n

11 • Mayotte Hebdo • N°1013 • 30/09/20 22
DOSSIER

Prévue pour le jeudi 29 septembre, la grève interprofessionnelle nationale pour un meilleur pouvoir d’achat face à l’inflation s’est également déroulée à Mayotte. Sur l’île au lagon, néanmoins, la manifestation s’est aussi teintée de revendications sécuritaires, alors que le 101ème département français fait face à des actes délinquants de plus en plus violents et fréquents.

POUVOIR D’ACHAT, INSÉCURITÉ…
LA GROGNE SOCIALE

LE CONSEIL

DÉPARTEMENTAL PRIS D’ASSAUT PAR LES TRAVAILLEURS

Ce jeudi 29 septembre, l’appel national des syndicats à la grève a été entendu par près de 200 personnes, sur la place de la République, à Mamoudzou, et devant le rectorat de Mayotte. Outre les questions du pouvoir d’achat et de l’alignement des droits sociaux sur ceux de la métropole, la sécurité s’invitait évidemment aux revendications des manifestants, qui n’ont pas hésité à entrer dans les locaux du Département pour être entendus par leurs élus.

8h30. Une soixantaine de personnes est déjà présente place de la République, à l’ombre du comité du tourisme. Le pick-up est installé, comme les enceintes qui crachent du Zily aux oreilles des grévistes, habillés des chasubles orange de la Colas ou du rouge de la CGT

Mayotte. M’Colo Saïd, secrétaire adjoint du syndicat, met l’ambiance en attendant son secrétaire général, Salim Nahouda, qui vient d’atterrir à Pamandzi. Aux évocations de la réforme des retraites répondent des “ Non, Karivendzé ” car, si la place était à la fête, les esprits l’étaient, eux, beaucoup moins.

L’alignement du SMIC mahorais sur celui de métropole, l’application des conventions collectives et du code de la sécurité sociale faisaient par exemple partie des revendications des grévistes. “ On connaît les répercussions négatives que ça a pour l’ensemble de la population ”, affirme Faïza Ali, déléguée syndicale à la CSSM, venue avec plusieurs de ses collègues. “ En termes de base de calcul, un employé de la CSSM touche moins qu’un smicard ! ”

Axel Nodinot CE JEUDI 29 SEPTEMBRE, L’APPEL NATIONAL DES SYNDICATS À LA GRÈVE A ÉTÉ ENTENDU PAR PRÈS DE 200 PERSONNES, SUR LA PLACE DE LA RÉPUBLIQUE, À MAMOUDZOU, ET DEVANT LE RECTORAT DE MAYOTTE. OUTRE LES QUESTIONS DU POUVOIR D’ACHAT ET DE L’ALIGNEMENT DES DROITS SOCIAUX SUR CEUX DE LA MÉTROPOLE, LA SÉCURITÉ S’INVITAIT ÉVIDEMMENT AUX REVENDICATIONS DES MANIFESTANTS, QUI N’ONT PAS HÉSITÉ À ENTRER DANS LES LOCAUX DU DÉPARTEMENT POUR ÊTRE ENTENDUS PAR LEURS ÉLUS. SOCIÉTÉ DOSSIER
14 • Mayotte Hebdo • N°1013 • 30/09/20 22

9h. À mesure qu’arrivent les travailleurs, parfois après plusieurs heures d’embouteillages, fleurissent les drapeaux CFDT, Sud Solidaires, ou CGT Educ’Action. Bruno Dezile, secrétaire général de cette dernière, regrette que les syndicats enseignants se soient séparés pour

cette journée (voir encadré ci-après). “ On devrait être plus nombreux ”, déplore-t-il, “ même si beaucoup de collègues font grève mais ne sont pas venus ici. Il est nécessaire que nous nous mobilisions pour réclamer de meilleures conditions d’enseignement, l’augmentation du point d’indice, refuser la réforme des retraites… Nous observons des pressions, voire du harcèlement, dans plusieurs établissements du 1er et 2nd degré. Ça ne peut plus durer. ”

9h30. Alors que des petits groupes se forment et échangent sur les problèmes rencontrés au travail, Salim Nahouda descend de la barge. “ Il faut se soulever, les circonstances l’exigent ”, affirme l’ancien directeur de la CSSM, qui charge les élus locaux : “ Ils ne maîtrisent pas le sujet. En dix ans à la CSSM, j’ai vu le décalage qui existait entre la politique et la réalité. Peut-être que nous avons une nouvelle génération, mais aux méthodes anciennes. Je ne suis pas convaincu. ”

15 • Mayotte Hebdo • N°1013 • 30/09/20 22

“ SORTEZ D’ICI ET ÉCOUTEZ-NOUS ! ”

de monter la rampe menant à l’Hôtel de ville. Mais ce n’est pas la mairie que visent les 200 manifestants. “ On va faire chier les élus ! ”, lance une femme du groupe, qui bifurque vers le bâtiment du conseil départemental.

10h. Les manifestants se rassemblent autour du pick-up, où trône Boina Hebja Haoussi, secrétaire général adjoint de la CGT Mayotte.

“ En métropole, on parle d’un SMIC à 2.000 euros. Mais à Mayotte, le salaire minimum est bien inférieur à celui de métropole, alors que nous avions réussi à le rattraper en 2015 ! ” Pour le secteur éducatif, Bruno Dezile prend la parole, rappelant que “ Macron oublie des catégories pour les hausses de salaires, il ne faut pas que seuls certains agents obtiennent une revalorisation, nous sommes là pour tout le monde ”. Devant les affiches électorales du “ président des jeunes ” décorant encore les piliers du marché Zakia Madi, le représentant syndical défend la retraite française, “ l’un des régimes les plus justes au monde ”, que son auditoire ne compte pas lâcher.

10h30. “ C’est bon, on vous ouvre ! ” Seul face à la foule, le vigile du CD est bien obligé d’élever la barrière, franchie en premier par un M’Colo Saïd “ content, même si ce n’est jamais assez ”. Le portail du jardin s’ouvre également, l’occasion pour la foule de “ sorodas ” de chanter leurs revendications sous les fenêtres des agents départementaux, passant une tête hilare à la fenêtre.

10h10. “ On nous a prévenus qu’on n’aura pas d’escorte policière ” , prévient Boina Hebja Haoussi, qui mène la foule hors de la place de la République. Pas de quoi stopper le cortège rouge, qui s’engage sur le rond-point Zéna M’Déré sans vergogne, bloquant quelque peu la circulation lors de leurs trois tours, avant

10h41 . Après avoir sillonné les allées du conseil départemental, les syndicats font un sit-in sous le préau “ pour qu'ils arrêtent de dormir, qu'ils sachent qu'on est là ”, lâche un jeune salarié de la Colas. Prévues pour une signature de convention, les tables et chaises sont investies par les manifestants. “ Il est où le président Ben Issa ? En vacances ? ”, raillent certains d’entre eux. Quand on leur répond que les conseillers sont en séance plénière dans le cinéma Alpajoe, le cortège s’y rend.

16 • Mayotte Hebdo • N°1013 • 30/09/20 22
DOSSIER

11h. Après une faible résistance des gardiens du parking du cinéma, les grévistes y entrent, et commencent à marteler les portes du bâtiment. “ C’est nous qui vous avons élus, sortez d’ici et écoutez-nous ! ”, hurle une manifestante. “ C’était un peu la panique, on a mis un moment à réaliser ce qu’il se passait ”, confie une agente du Département. Une séance plénière étant par essence fermée au public, les conseillers demandent 15 minutes d’attente pour terminer et le recevoir. “ On est juste venus dire bonjour, qu’on nous écoute ! ”, espère Saïd, salarié de Total Énergies. “ On a envie de parler avec eux, et on sait qu’ils sont regroupés là, donc on vient chercher les infos à la source ”, ajoute Légendaire, de la Colas bâtiment.

“ NOUS AVONS BESOIN DE PROTECTION, S’IL VOUS PLAÎT ”

d’Omar Ali. “ Arrêtez d'utiliser vos téléphones ! Écoutez-nous ! ”, lance le public. Après les revendications liées au pouvoir d’achat, le secrétaire général de la CGT-Ma aborde le sujet de la sécurité, central sur l’île. “ Il faut qu'on soit ferme, on ne peut pas laisser Mayotte mourir à petit feu ”, déclare-t-il avec émotion. “ Ce n'est pas une journée morte qui changera quelque chose. Vous avez un devoir envers Mayotte. Nous avons besoin de cette protection, s'il vous plaît. Nous avons peur. Les bandits sont à la sortie de l'école. Il fait qu'on ait des réponses. ” Cette fois, des “ On en a marre ” et autres “ Bassi ivo ” émanent de l’audience, dont la résignation est palpable, à l’image des habitants de Majicavo-Koropa, qui ont marché contre les violences la veille.

11h35. “ Ils ont pas les épaules ! ” , raille encore un manifestant lorsque Bruno Dezile dresse un constat catastrophique de l’enseignement à Mayotte : “ Certains établissements, quand on les montre à quelqu’un qui ne connaît pas Mayotte, il se demande si c'est une école ou une prison ! On compte sur vous pour que vous soyez vigilants. Sinon, vous n’aurez bientôt plus de professionnels, que des contractuels, vacataires, ou formateurs. ”

“ CE PRÉFET N’A AUCUN POUVOIR ”

11h20. La soif de considération des manifestants est épanchée : les portes du bâtiment s’ouvrent, et la foule peut s’installer dans les sièges, face aux longues tables garnies de conseillers départementaux, plus ou moins surpris et circonspects. Face à eux, Salim Nahouda, qui leur parle de l’écart de plus en plus important entre les SMIC mahorais et métropolitain, ou de la nécessité de l’application des conventions collectives. Quand certains élus prennent des notes, d’autres pianotent, à l’image

11h50. Coiffée d’un bob CGT, une salariée d’ETPC (groupe Colas) prend la parole, debout face à la quinzaine de conseillers départementaux. “ Parler des conventions collectives nous permettra de sortir de cette merde ”, tempêtet-elle. “ Vous êtes trop mous ! ” Émue, la gréviste pointe du doigt un homme d’une soixantaine d’années assis dans la salle. “ Le vieux monsieur qui est là, ça fait 15 ans qu’il est en CDIC [CDI de chantier, NDLR], on le vire tous les six mois, il n’a pas d’avantage, pas d’ancienneté ! Ça me fait mal de savoir qu’il partira à la retraite avec 300 euros par mois. ” “ On en peut plus ! ”, scande la foule, alors que la femme reprend, à bout de souffle – et de nerfs. “ On s'adresse à vous car ce préfet n'a aucun pouvoir, c'est nous qui lui donnons. Il est là pour sa carrière, il va dire j'ai tout bien fait en Afrique. Et

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nous on reste là où on est. Comme la Dieccte. Parlez au nom des Mahorais ! ” Applaudissements et “ Tafadali ” retentissent alors que la syndicaliste quitte la tribune.

avant d’être élus, vous êtes Mahorais, comme nous. Avec une inflation à 6%, on ne sait plus comment remplir le frigo, comment aller au travail en sécurité. Vous représentez l’ensemble de la population mahoraise, qui se sent totalement délaissée. Et un élu a tendance à oublier les gens qui l’ont porté. On veut participer à l'effort de ce Département. ” Après des applaudissements et une sensation de dialogue réussi, toutes les personnes quittent la salle. “ Non, je ne suis pas satisfait, j’attends les faits ”, déclare l’insatiable Salim Nahouda, qui a déjà prévu une rencontre intersyndicale fin octobre.

12h05. C’est un souci d’apaisement qui anime Ben Issa Ousseni quand il allume son micro. “ On vous a entendus ”, débute le président du conseil départemental. “ Sachez que la convergence des droits est le cheval de bataille de l’ensemble des élus présents ici. C’est uniquement pour cela que nous avons émis un avis défavorable au projet de loi Mayotte, parce qu’elle n’allait pas suffisamment loin. L’objectif est désormais de renégocier avec les ministères la réouverture de ce dossier. ”

Au sujet de l’insécurité, le président du CD a laissé espérer. “ Dans un courrier, que j’ai demandé de signer au préfet, j’indique que nous voulons être reçus soit par le couple ministre de l’Intérieur – Premier ministre, soit directement par le président de la République. S'il faut aller revendiquer là-bas, nous avons déjà désigné la délégation qui s’en chargera. Vous nous apportez des éléments supplémentaires aujourd’hui. ”

Sur le port, si Ben Issa Ousseni reconnaît que “ la DSP actuelle doit être travaillée ”, il pondère en affirmant qu’un grand port maritime signifie que l’État gèrerait, et que Mayotte devrait “ faire l’impasse sur 10 millions d’euros de dotation annuelle ” “ L’État ne compenserait pas ”, continue-t-il. “ Confier la DSP au privé était une erreur de jeunesse, mais la casser a un coût pour les Mahorais ”, avant de promettre un “ espace de discussion ” avec les forces syndicales, “ dès que le rendez-vous avec les ministres aura été fixé ”

12h20. “ On ne vous supplie pas, on vous parle d’égal à égal ”, affirme Faïza Ali, qui concluait le dialogue. “ Vous êtes nos représentants. Mais

De son côté, Alain Sarment, conseiller départemental de Bandraboua – et de l’opposition – prend de la hauteur, et montre une certaine compréhension vis-à-vis des manifestants. “ Nous sommes leurs délégués, c’est normal qu’ils viennent nous voir ”, affirmet-il. “ Bien sûr que la grève ne se fait pas avec courtoisie, mais sans avoir coupé les têtes des rois, sans mai 68, on n’en serait pas là aujourd’hui. Malheureusement, la France est un pays dans lequel on doit se battre pour le moindre droit qu’on devrait avoir facilement. ” Reste désormais à espérer, pour ces centaines de grévistes, que ces droits affluent avec les promesses de leurs représentants, et que le droit, singulier celuilà, soit aligné sur les 100 autres départements de France. n

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DOSSIER

LES REVENDICATIONS DE LA CGT MAYOTTE

- L’alignement du SMIC brut mensuel au SMIC national ;

- L’application des conventions collectives nationales conformément à la loi d’août 2016 ;

- L’alignement des retraites (base et complémentaire) aux retraites nationales avec un minimum à 1000€, conformément à la déclaration du président de la République ;

- La reconnaissance de l’ensemble des anciennetés de service pour les fonctionnaires de l’ex-CDM et un reclassement (engagement gouvernemental de 2016) ;

- L’application de majoration au même niveau que celle appliquée à La Réunion (53%) pour la fonction publique ;

- L’application du code de la sécurité sociale ;

- La généralisation des mutuelles santé pour tous les travailleurs ;

- L’application de la complémentaire santé solidaire (CSS) ;

- L’évolution du statut de l’électricité de Mayotte à EDF SEI ;

- La révision et l’évolution de la gouvernance et du statut du port de Longoni en “ Grand Port Maritime ” ;

- Garantir la sécurité des biens et travailleurs du département à tout lieu ;

- Des moyens massifs pour un vrai développement de nos services publics de la santé et de l’éducation.

DES ENSEIGNANTS ÉGALEMENT PRÉSENTS

À LA PRÉFECTURE

Partis du rectorat de Mayotte, une cinquantaine d’enseignants-grévistes ont rejoint à pied la préfecture, vers 9h15, ce jeudi matin. L’intersyndicale (composée de la Fédération syndicale unitaire, l’Union nationale des syndicats autonomes et Solidaires) entendait manifester pour demander une hausse du point d’indice au-delà du 3,5% décidé par le Gouvernement, l’indexation des salaires sur ceux de La Réunion, des indemnités de sujétion géographique versées aux deux membres d’un même couple et plus à l’un des deux, l’extension du dispositif REP+ sur tout Mayotte, “ de la maternelle à l’université ”, l’application de l’Ircantec (une retraite complémentaire réservée aux agents de l’État) pour tous, 300€ de plus pour tous les personnels du 1er degré, ainsi que la revalorisation des bourses étudiants, de l’allocation rentrée scolaire et l’alignement des minimas sociaux sur le national. Une délégation de quelques personnes a pu être reçue à la préfecture, vers 9h30.

Plusieurs professeurs d’éducation physique et sportive (EPS) se sont greffés au mouvement. En effet, depuis juin, ils n’ont plus d’inspecteur, ce qui entraîne des difficultés de formation, d’encadrement et de remplacement de professeurs absents.

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MANIFESTATIONS

NATIONALES, PAS GÉNÉRALES

“ La retraite avant l'arthrite ”, “ Augmenter les salaires, pas l’âge de la retraite ” … Que l’on soit pour ou contre les manifestants, force est de reconnaître qu’ils n’avaient pas oublié leur inspiration, lors des 200 rassemblements qui étaient prévus ce jeudi après-midi, dans tout le pays. À Paris, le cortège de plusieurs milliers de Français a relié la place Denfert-Rochereau, proche du cimetière du Montparnasse, à l’incontournable place de la Bastille, au centre de laquelle est encore érigée la colonne de juillet 1830.

Si des manifestations contre la vie chère avaient déjà eu lieu dans tout le pays la semaine dernière, cette grève interprofessionnelle du 29 septembre est la conséquence d’un appel commun lancé par la CGT, Solidaires et la FSU. Grossièrement, ces trois syndicats comptaient fouler le pavé pour le pouvoir d’achat et l’augmentation des salaires, alors que l’inflation atteint des sommets en France, mais aussi plus généralement dans toute l’Europe. En effet, des manifestations et des grèves se sont

récemment déroulées en Grande-Bretagne et en Grèce. “ Partout, il y a une forte aspiration des peuples à vivre correctement de leurs salaires ”, déclare la CGT, qui s’appuie sur l’inflation touchant particulièrement l’alimentation et l’énergie, deux importants postes de dépense des travailleurs.

RETRAITE À 60 ANS, SEMAINE DE 32 HEURES

Dans l’Hexagone, de nombreuses branches ont donc chômé ce jeudi, comme par exemple la RATP, qui a suivi le mouvement en se mettant en grève du mercredi soir au vendredi matin, où les ports, comme celui de Marseille, qui ont tourné au ralenti lors de la matinée du 29. À noter que la cité phocéenne y enregistre quelque 4300 marcheurs. Ces grévistes ont pu compter sur le soutien à cette initiative de plusieurs partis de gauche, et notamment des différentes nuances de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES). Des associations telles qu’Attac et Oxfam France se sont également jointes aux organisateurs,

Axel Nodinot
DES DIZAINES DE MILLIERS DE PERSONNES DÉFILAIENT DANS LES RUES, CE JEUDI 29 SEPTEMBRE, POUR UNE AUGMENTATION DU POUVOIR D’ACHAT FACE À LA FORTE INFLATION FRAPPANT LA FRANCE DEPUIS QUELQUES MOIS. SI PLUSIEURS SYNDICATS, ASSOCIATIONS ET PARTIS POLITIQUES SE SONT JOINTS À L’ÉVÈNEMENT, D’AUTRES ONT REFUSÉ DE S’Y ASSOCIER.
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DOSSIER

qui réclament par exemple un SMIC à 2000 euros, la retraite à 60 ans, ou la semaine de 32 heures. Qu’elles soient partagées ou pas, ces revendications n’auront pas su mobiliser tous les syndicats. Frédéric Souillot, secrétaire général de Force ouvrière (FO), a notamment expliqué à l’AFP qu’un syndicat n’avait pas à “ être la courroie de transmission d'un parti politique ”. L’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) ne participait pas non plus, tout comme la CFDT, qui préfère régler les conflits dans chaque entreprise et branche professionnelle plutôt que de marcher.

EUROPE LE PRIX DU PAIN EN AOÛT 2022

Hongrie Lituanie Estonie Slovaquie Croatie Lettonie Pologne Bulgarie Rép. tchèque Roumanie Grèce Chypre Slovénie

Allemagne Espagne Danemark Portugal Irlande Suède Belgique Italie Malte Islande Finlande Autriche Luxembourg Pays-Bas France Norvège Suisse

Des dissensions qui mettent à mal l’intersyndicale voulue par les organisateurs de l’évènement. “ Nous avons un socle commun très important de revendications, d’idées de transformation ”, déclarait pourtant Philippe Martinez (CGT) à l’Humanité, appuyé par le “ syndicalisme plus unitaire ” souhaité par Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Le défi, pour les syndicats français, qu’ils soient réunis ou pas, est de comprendre et de convaincre l’immense majorité de salariés non-syndiqués. Ce sera aussi l’un des buts des syndicats mahorais, qui se réuniront fin octobre n

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Irlande Finlande Danemark Norvège PologneAllemagne France Suisse Malte EspagnePortugal Rép.tchèque Slovaquie Autriche Slov. Italie Chypre Bel. Hongrie Roumanie Croatie Lituanie Bulgarie
UE à 27
La hausse du prix du pain, sur un an, en Europe, en août 2022, en % Source : Eurostat (septembre 2022) > à +30 % +15 à +30 % +10 à +14,9 % < à +10 % Lux. Lettonie Suède Grèce PaysBas Estonie Islande +65,5 +33,3 +32,2 +32,2 +31 +30,4 +30,4 +29 +27,2 +25,2 +22,8 +19 +18,8 +18 +17,5 +15,2 +15,1 +15 +14,9 +14,3 +13,7 +13,5 +13,2 +12,6 +12 +11,3 +10,2 +9,6 +8,2 +8,1 +3,9

IVèmes trophées de l’environnement

SEMAINE DE L’ENVIRONNEMENT

Tables rondes, débats et grande soirée, ces événements ont pour but de mettre en lumière et de récompenser les différents acteurs de la vie mahoraise – associations, entreprises, collectivités, scolaires ou même citoyens – à travers les actions qu'ils mènent dans la protection et la valorisation de notre environnement. Découvrez leurs portraits et votez pour votre favori dans chacune des six catégories.

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Tableau des nommés

23 • Mayotte Hebdo • N°1013 • 30/09/20 22 Association Entreprise Collectivité Transition Energétique Scolaire Personnalité Oulanga Na Nyamba Shamba la Dédé Ville de Chiconi L’association “ Art Terre ” CUFR Houlam Chamssidine Messo SAS Manoma SIDEVAM CC de Petite-Terre Collège de Dzoumogné Michel Charpentier Nayma Tand’M La Cadema Mob’Hélios Rectorat Houdjati Association Bam EDM CCSUD Yes We Cannette Collège de Labattoir Sidi Naouirdine Régie territoire Tsingoni LVD Eco tour 3CO La SIM Collège de Bandrélé Moussa Nassim
LES MEMBRES DU JURY Le rectorat, l’association des maires, l’UICN, le Conseil départemental, la Cadema, la FMAE, la DEAL, l’ARS, l’ADEME, le SIDEVAM, le MEDEF Mayotte, EDM, Mayotte nature environnement, ainsi qu’un panel de personnalités qualifiées et journalistes. Les votes du jury compteront pour 50%, comme ceux du public qui votera sur le site internet dédié : trophees-environnement.mayottehebdo.com.

GATÉGORIE ENTREPRISE

EDM LE RENOUVELABLE AVEC MAESHA

L’ambition de l’Electricité De Mayotte est de soutenir le développement du territoire dans le respect de l'environnement et des Hommes. Une des solutions selon EDM c’est le développement des énergies renouvelables à travers le projet européen appelé Maesha et mis en place depuis 2021, jusqu’en 2024.

Il s’agit d’un projet qui va permettre de pouvoir utiliser une part plus conséquente des énergies renouvelables à Mayotte. La production dépend de la météo, donc cela demande une meilleure adaptation. L’entreprise élabore des stratégies afin d’avoir une production égale à la consommation. “Le projet européen Maesha a pour objectif de construire un réseau intelligent sur un territoire non connecté. C'est-à-dire qui utilise les nouvelles technologies pour acquérir les informations essentielles à l'intégration d’énergies renouvelables dans le réseau”, explique Margaux Vilain, responsable de la communication à EDM. Elle explique qu’ils se sont munis de batteries capables de stocker de l’énergie, mais également de véhicules qui vont rééquilibrer le réseau. Cela va aussi passer par de l’effacement de consommation électrique. Cela signifie que les particuliers seront incités à arrêter ou diminuer l’utilisation d’appareils électroniques qui consomment beaucoup à certaines heures, Quant aux professionnels, ils devront utiliser un groupe électrogène au lieu de l'électricité normale. Pour l’heure, grâce à Maesha, Mayotte est “un laboratoire d’expérimentation. Il sera ensuite répliqué sur d’autres territoires non connectés”, annonce Margaux Vilain.

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LVD ECO TOUR COMBINE NETTOYAGE ET TOURISME ÉCOLOGIQUE

Basée à Kani Kéli, dans le sud du 101ème département français, l'entreprise LVD Eco Tour propose de multiples services, dont des nettoyages de véhicules à sec, des excursions écologiques, de la restauration et de l'entretien d'espaces verts.

Créée en octobre 2020 à Mayotte par trois amis, la société LVD Eco Tour est une entreprise agissant sur plusieurs secteurs d'activité, mais toujours en mettant en avant l'écologie et la préservation de l’environnement. Un tour de force assuré par un fort esprit entrepreneurial et, sans doute, une influence de la région Sud de l'île, résolument tournée vers les enjeux environnementaux.

L'activité principale de la société est le nettoyage à sec. LVD Eco Tour propose en effet cette formule de nettoyage, bien moins coûteuse en ressources naturelles et notamment en eau, un point essentiel à Mayotte où l’eau se fait rare en fin d’année. Ainsi, voitures, vélos, motos ou encore meubles peuvent être nettoyés à sec par l'entreprise locale. Cependant, cette dernière propose bien plus de services. Le tourisme écologique est une autre de ses facettes, déclinée en excursions terrestres, randonnées, bivouacs, observations de pontes de tortues, ou encore en sorties bateau sur lagon. Enfin, LVD Eco Tour assure aussi l’entretien des espaces verts pour particuliers, entreprises et administrations.

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GATÉGORIE ENTREPRISE

MANOMA POUR LE NETTOYAGE DES ESPACES PUBLICS

Impulser une démarche efficiente dans le domaine du nettoyage des espaces publics, c’est le challenge que s’est lancé la société Manoma depuis septembre 2021. La structure accompagne les instances publiques et privées dans la collecte et la gestion des déchets qui polluent les espaces naturels mahorais.

À l'origine de Manoma se cache une volonté de démarche éco-responsable. L’entreprise affirme utiliser des outils qui préservent l'état naturel des espaces : “à travers cette démarche, nous souhaitons également engager un modèle économique respectueux des Hommes et de la planète avec comme objectif de sensibiliser, collecter, trier et transformer les déchets.” En ce sens, la boîte a pour mission de nettoyer les plages de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema). Les actions durent toute l'année et sont quotidiennes. “Nous intervenons sur les plages mais également sur l'ensemble des accès des plages. Afin d'assurer une collecte efficace nous avons misé sur une équipe compétente et un matériel performant respectueux des sites”, assure un représentant de Manoma. Les professionnels veulent aller encore plus loin et envisagent de former des jeunes éloignés du marché de l'emploi, aux métiers du nettoyage et de l’entretien des espaces publics, et à la sensibilisation et la protection des espaces naturels du territoire.

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GATÉGORIE ENTREPRISE

GATÉGORIE ENTREPRISE

SHAMBA LA DÉDÉ , VERS L’AGROÉCOLOGIE

Toioussi Issouffou est le fondateur de la société Shamba la dédé, basée à Mroalé. Il s’est spécialisé dans le maraîchage et la culture d’ananas depuis douze ans. Cependant, depuis plus d’un an, l’agriculteur a changé de méthode de travail et s’inscrit dans une démarche d’agroécologie.

Tout démarre lorsque Toioussi Issouffou décide de suivre une formation d’agroécologie. Il a le déclic et décide d’appliquer ce qu’il a appris dans son champ. Alors depuis, il travaille le sol en le couvrant avec du bois broyé. “Mon objectif est de ne pas aller chercher des produits chimiques. Le bois broyé est doublement bénéfique car il couvre mon sol et le protège contre le soleil, mais en plus il se dégrade petit à petit. Donc pendant 5 ans je n’ai pas besoin d’aller chercher d’autres produits”, explique le professionnel. Il s’agit d’une méthode de travail écologique et économique. Cela lui permet également de ne pas utiliser beaucoup d’eau puisqu’il arrose qu’une fois le matin et pas tous les jours. L’agriculteur souhaite se prémunir des problèmes que rencontre la profession tous les ans. “étant donné que je suis en pente, je vais faire des canaux perpendiculaires à la pente, je vais y mettre beaucoup de bois. Pendant la saison des pluies la baissière va garder de l’eau et pendant la saison sèche elle coulera doucement donc je ne vais pas souffrir de la sécheresse tous les ans”, se réjouit-il.

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GATÉGORIE ENTREPRISE

TAND’M DESSINE UN OFFICE DE TOURISME ÉCOLO

Tand’M est le cabinet d'architectes qui a imaginé et dessiné le nouvel office de tourisme de Petite Terre. Un bâtiment entièrement conçu dans le respect de l’environnement, avec des matériaux recyclés ou éthiques écologiques.

Les architectes de Tand’M ont saisi la nécessité de construire de manière éco-responsable de nos jours. L’office de tourisme de Petite Terre en est la preuve. Les professionnels ont proposé un bâtiment respectueux de son environnement et peu énergivore. Le choix des matériaux a été essentiel dans cette démarche. Par exemple, “le bardage est composé d’écailles en plastique recyclés, symbole de la revalorisation des déchets que l’on trouve malheureusement en masse sur les plages de Mayotte”, indique Mathieu Cozon, l’un des architectes du cabinet. Les professionnels ont également affirmé leur volonté de lutter contre le gaspillage et ont créé une carte de l’île en moquette de pierres concassées, impropres à la construction. Tand’M y voit là “une innovation qui prend du sens sur un territoire de 374km² puisqu’il n’y a pas assez de ressources pour produire des matériaux de construction et trop peu de place pour stocker des déchets plastiques.” De plus, la revalorisation de ces plastiques en matériaux de construction sur place permettra de limiter les exportations de déchets vers l’Europe et les importations de nouveaux matériaux sur l’île, réduisant ainsi l’énergie grise des bâtiments.

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LES 4 ÈMES TROPHÉES MAHORAIS DE L’ENVIRONNEMENT SE DÉCLINENT SUR UNE SEMAINE

Qui a dit que les Mahorais·es ne se bougeaient pas pour leur terre ? Sûrement un individu ne connaissant pas la désormais traditionnelle cérémonie des Trophées mahorais de l’environnement, récompensant les initiatives locales en faveur de la préservation et de la valorisation de la biodiversité de l’île. Dans un mois, la 4ème édition de ces Trophées aura lieu, organisée comme toujours par la Somapresse, qui compte à son actif d’autres cérémonies bien connues, telles que le Sportif de l’année ou les Trophées mahorais de l'entreprise, qu’elle chapeaute depuis de nombreuses années. Dernier venu de ces trophées, l’environnement n’en est pas pour autant le moins important. Cette année, il se décline en effet en une semaine de quatre jours de tables rondes, débats et conférences, du lundi 24 au jeudi 27 octobre.

Ces ateliers de réflexion s’adresseront au plus grand et divers des publics, constitué de scolaires sensibilisés par une approche pédagogique, de citoyens et de professionnels. Plusieurs thèmes seront ainsi développés durant ces quatre jours, animés par des intervenants cohérents. Le clou de cette semaine tient en sa cérémonie de clôture et de remise des trophées, le samedi 29 octobre à partir de 17h30. Y seront présents de nombreux acteurs de l’environnement à Mayotte, ainsi que le jury et les nominés pour la victoire finale. Ces derniers sont répartis dans six catégories : association, entreprise, collectivité, scolaire, personnalité et transition énergétique, la petite nouvelle de cette édition.

De nombreux partenaires se sont joints à l’évènement, à l’image de la Cadema, Total Énergies, Enzo, EDM, l’ADEME, le Conseil départemental, ou encore la préfecture de Mayotte. Mais les stars de la soirée seront bien évidemment les acteurs de la lutte pour la préservation de la biodiversité de l’île au lagon, des Mahoraises et Mahorais qui agissent au quotidien pour que leurs forêts et récifs coralliens gardent leurs couleurs. L’année dernière, la IIIème cérémonie des

Trophées mahorais de l’environnement avait été une franche réussite, avec de nombreuses personnalités, entreprises et associations présentes, et cinq beaux vainqueurs que vous pouvez retrouver ci-dessous.

LES VAINQUEURS DES TROPHÉES 2021

PAR CATÉGORIE

Association : Wenka culture Entreprise : May Lav Eco Scolaire : Seconde parcours 2020-2021 du lycée de Sada

Collectivité : Communauté de communes de Petite Terre

Personnalité : Boina Saïd Boina.

Retrouvez la liste de tous les nominés de l’édition 2022 sur le site dédié, ou chaque semaine dans Mayotte Hebdo et Flash Infos, sous la forme de portraits détaillant les actions de chacun. Tout cela pour vous aider à choisir votre favori dans chacune des catégories, et ainsi agir, même si ce n’est qu’avec quelques clics, pour que Mayotte reste ce joyau de biodiversité que nous aimerions toutes et tous voir briller plus intensément encore. Pour apporter votre pierre à l’édifice, il suffit de se rendre sur trophees-environnement.mayottehebdo. com, où sont répertoriés tous les nominés. Bon vote !

ORGANISÉS PAR LA SOMAPRESSE, LES TROPHÉES MAHORAIS DE L’ENVIRONNEMENT PRENNENT DE L’AMPLEUR CETTE ANNÉE, PUISQU’ILS SE DÉROULERONT DU LUNDI 24 AU SAMEDI 29 OCTOBRE 2022. L’OCCASION DE METTRE AUTOUR DE LA TABLE CELLES ET CEUX QUI AGISSENT POUR PRÉSERVER ET VALORISER LE PATRIMOINE BIOLOGIQUE DE L’ÎLE AU LAGON.
Axel Nodinot
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LES MAMMIFÈRES MARINS PEUVENT COMPTER SUR CETA’MAORE

Créée fin 2021, Ceta’Maore est une association à but non lucratif qui vise à protéger et valoriser les mammifères marins de Mayotte, ainsi que leur habitat. Ce mercredi 21 septembre, à l’ACHM-école de voile à Dzaoudzi, a eu lieu la soirée du lancement officiel de l’association, l’occasion pour les personnes présentes de découvrir et de soutenir la protection des baleines, dauphins et dugongs de Mayotte.

intéressées par notre démarche et nous savons que cette soirée sera l’occasion de rencontrer de futurs bénévoles ”, poursuit la responsable de la structure. Au programme, un temps ludique et festif où les personnes ont été familiarisées à cet environnement marin qui fait la beauté de l’île.

En tant que présidente, Cyrielle Randrianarivony se réjouit de lancer officiellement Ceta’Maore, ce mercredi 21 septembre. L’association lui tient particulièrement à cœur, elle qui souhaite la développer au fil des années. “ À Mayotte, nous avons l’un des plus beaux lagons du monde. L’île a vraiment une richesse et il faut qu’elle soit reconnue ”, déclare-t-elle. La structure compte déjà une dizaine de bénévoles. “ Nous savons que beaucoup de personnes sont

Engagée, Ceta’maore s’appuie sur quatre objectifs principaux : mieux connaître les mammifères marins et leur habitat ; sensibiliser tous les publics notamment en intervenant dans les écoles mais aussi hors de l’école – “ nous comptons entreprendre cette dernière action en 2022-2023 ” – ; accompagner les acteurs locaux tels que les collectivités, les prestataires, l’office de tourisme ; coopérer avec les différents acteurs de l’océan Indien, mais aussi dans le monde.

Sur une île située à quelques kilomètres du Kenya et du Mozambique, la présidente est totalement consciente que collaborer avec l’extérieur sur la protection du lagon de l’île aux parfums est une démarche qui ne peut

“ On veut accompagner les acteurs locaux ”
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être que bénéfique. Un rapprochement régional qu’elle envisage fortement.

À la recherche de financements

N’ayant actuellement aucun local, l’association est à la recherche de soutiens financiers. Elle a cependant trouvé un appui récent chez l’office français de la biodiversité. En effet, quelques bénévoles de Ceta’maore sont formés à La Réunion par Globice Réunion dans le but de “ connaître pour mieux protéger ”, déclare Cyrielle Randrianarivony. Dans son engagement de protection des mammifères marins, la structure n’oublie pas ce qui se fait déjà localement. “ Les pêcheurs ont un savoir traditionnel et nous sommes persuadés qu’ils ont certaines compétences dont nous avons besoin ”, estime la présidente. La soirée du 21 septembre a ainsi permis d’échanger ces premières connaissances sur ces animaux rares que Mayotte a la chance de pouvoir regarder. n

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Alain-Kamal Martial, Zakia Madi, La Chatouilleuse, éditions L’Harmattan, 2004.

LISEZ MAYOTTE LE THÉÂTRE (2/4) : ZAKIA MADI, ZAKIA D’ÉBÈNE

13 octobre 1969, des femmes prennent d'assaut la jetée de Mamoudzou. Elles infligent aux gendarmes qui leur font barrage, un vrai rire de mule en les chatouillant.

On les a appelées les "Chatouilleuses" 14 octobre 1969, répression et fusillade.

"Zakia Madi" est assassinée et enterrée aussitôt. Affaire classée. Ce sont les Chatouilleuses que le poète ressuscite pour révéler dans son oeuvre le vrai visage de l'Outremer français. Des îles où la corruption est un costume et une cravate portés par des élus locaux, et des bureaucrates métropolitains qui écrasent une populace vautrée dans la misère et l'alcool.

La même année 2004, Alain-Kamal Martial publie une deuxième pièce dans la collection “ Théâtre des cinq continents ” de la maison d’édition L’Harmattan. Elle s’intitule Zakia Madi. La Chatouilleuse.

Après une pièce centrée principalement sur des hommes, vient une pièce qui met en avant une femme. Et cette femme, ce n’est pas n’importe quelle femme à Mayotte, c’est Zakia Madi, l’une des chatouilleuses.

Qu’est-ce qu’une chatouilleuse ? Au moment de la prise d’indépendance de l’archipel des Comores, il s’agit du nom que l’on donne aux membres féminins qui font partie du Mouvement Populaire Mahorais, le MPM. Elle est donc au service de Mayotte française et son équivalent masculin est le soldat, le soroda qui s’oppose au serelama partisan de Mayotte comorienne. Or, cette chatouilleuse connaîtra une fin tragique en 1969, comme le rappelle l’un des documents qui entourent la pièce et en constitue le paratexte, à savoir un article de journal :

“ Le 13 octobre 1969 / Un redoutable supplice importé de Madagascar et pratiqué par les dames : la “ chatouille ”. Le malheureux mâle qui le subit, en sort à moitié mort d'épuisement.

[…] Le fait que ceux qui s’y sont livrés soient déjà condamnés alors que les responsables de

la fusillade du 13 octobre 19692, n’ont pas encore été traduits en justice est un motif supplémentaire d’irritation et de rancœur à Mayotte. - Le Monde du 02 janvier 1971 ” (p. 107)

Dans son texte théâtral, Alain-Kamal Martial met en scène cette histoire de façon distancée. En effet, il s’agit de l’histoire d’un maire qui entend vendre un lieu sacré où sont enterrés des morts pour construire un nouveau bâtiment. Les femmes qui s’opposent à ce projet deviennent de nouvelles chatouilleuses :

“ Les femmes ! Elles renversent comme ça, à mains nues, deux bulldozers, elles prennent dix ouvriers d'abord, elles écartent leurs jambes comme pour les circoncire, puis elles se mettent à les chatouiller un peu comme ça pendant un moment, les dix costauds se couchent raides morts de rire au sol. Elles prennent encore quelques braves qui résistaient à leur assaut, ceux-ci se font chatouiller dans les aisselles, sous les côtes et entre les cuisses, ils rient le même rire de la douleur, lorsque les autres gars ont vu ça, ils ont coupé dans le champ de bananiers. Mon chef, ce ne sont pas des femmes ! ” (p. 78-79)

Comme on le voit dans cette citation, la chatouille est neutralisée comme un

AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.
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LITTÉRATURE

pratique presque bon enfant. Mais cette lumière cache une ombre et la chatouille peut se faire plus menaçante, d’autant plus que son but est l’humiliation. Il ne faut pas non plus oublier qu’elle peut apparaître comme l’analogue des actes violents des soldats contre les partisans de Mayotte comorienne, épisodes documentés par Jean Martin, auteur de Comores : quatre îles entre pirates et planteurs (1983), dans son Histoire de Mayotte. Département français (2010), notamment la condamnation de Younoussa Bamana. Comme souvent chez Alain-Kamal Martial, le langage se développe de façon très forte et symbolique, comme dans ce monologue du personnage éponyme : “ Je suis Zakia Madi de Ouangani, Zakia d’ébène, je suis la nuit noire enceinte des rêves de mon peuple ! Mon visage est le ciel et mon miroir est la mer, déjà à l’horizon voisin, sur mon visage bleu, ce sont les rayons du soleil qui me

saignent. Ma chair est torsion douloureuse de ses écorces, je suis la mangrove séculaire, souffre-douleur aux mille bras hurleurs. ” (p. 100)

Nous indiquerons enfin que le type de la chatouilleuse est à l’origine d’une littérature à Mayotte. AlainKamal Martial évoque théâtralement Zakia Madi. Dans Une Vie pour la France. Hommage au combat d’une chatouilleuse de la république (2015), Soula Saïd-Souffou rend hommage en vers à Zéna M’déré. Et Ali Maandhui intitule son premier roman Les Chatouilleuses de la République (2016).

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SPORT Calendriers - classements - résultats FOOTBALL Régional 1 FOOTBALL Régional 2 Journée 14 – Samedi 1er octobre à 15h ASC Abeilles – FC Mtsapéré AS Sada – Jumeaux de Mzouazia Bandrélé FC – AJ Kani Kéli USCP Anteou – Diables noirs de Combani Tchanga SC – AS Bandraboua AS Rosador de Passamaïnty – ASC Kawéni Journée 14 – Samedi 1er octobre à 15h USCJ Koungou – FC Kani Bé UCS de Sada – FC Dembéni ASJ Moinatrindri – AS Neige de Malamani AJ Mtsahara – FC Chiconi Foudre 2000 – FC Majicavo US Kavani – Olympique Miréréni Equipe Pts J G N P Dif 1 FC Mtsapéré 26 11 8 2 1 +17 2 ASC Kawéni 25 11 8 1 2 +12 3 Jumeaux de Mzouazia 23 11 7 2 2 +13 4 AJ Kani Kéli 20 11 6 2 3 +3 5 Diables noirs de Combani 19 11 5 4 2 +3 6 AS Sada 12 11 4 0 7 -5 7 ASC Abeilles de Mtsamboro 11 11 3 2 6 -12 8 AS Bandraboua 11 11 3 2 6 -13 9 AS Rosador de Passamainty 10 11 3 1 7 -3 10 Bandrélé FC 10 11 3 1 7 -7 11 Tchanga SC 10 11 2 4 5 -4 12 USCP Anteou 9 11 2 3 6 -4 Equipe Pts J G N P Dif 1 US Kavani 21 11 6 3 2 +7 2 Foudre 2000 20 11 6 2 3 +4 3 AS Neige de Malamani 19 11 5 4 2 +6 4 FC Majicavo 19 11 5 4 2 +7 5 FC Dembéni 17 11 4 5 2 +2 6 AJ Mtsahara 16 11 5 1 5 +2 7 UCS de Sada 15 11 4 3 4 -4 8 FC Chiconi 15 11 3 4 3 0 9 Olympique Miréréni 13 11 3 4 4 -4 10 USCJ Koungou 12 11 3 3 5 -7 11 FC Kani Bé 8 11 2 2 7 -8 12 ASJ Moinatrindri 6 11 2 0 9 -5 34 • Mayotte Hebdo • N°1013 • 30/09/20 22
FOOTBALL Régional 1 féminines FOOTBALL Régional 1 Entreprises Journée 14 – Dimanche 2 octobre à 15h30 FC Mtsapéré – Entente Miréréni / Tsingoni Devils Pamandzi – USC Labattoir ASJ Handréma – Olympique de Sada AS Jumelles de Mzouazia – ASO Espoir Chiconi Club Unicornis – US Kavani Exemptées : Wahadi ASC Journée 14 – Vendredi 30 septembre à 18h Entente CPSM – ASP Maison d’arrêt ASC Préféduc – AS Colas ASC Sodifram – Mairie de Mamoudzou AS Cuisibains – CHM Foot OGC Tilt SOS – AS Emca Mayotte air service – Mlezi Maoré Equipe Pts J G N P Dif 1 AS Jumelles de Mzouazia 30 10 10 0 0 +42 2 Club Unicornis 25 10 8 1 1 +28 3 FC Mtsapéré 22 10 7 1 2 +18 4 Wahadi ASC 15 10 5 0 5 -4 5 Devils Pamandzi 15 10 4 3 3 -5 6 USC Labattoir 13 10 4 1 5 -8 7 ASJ Handréma 11 10 3 2 5 -16 8 Olympique de Sada 11 10 3 2 5 -6 9 Entente Miréréni / Tsingoni 11 10 3 2 5 -6 10 ASO Espoir de Chiconi 4 10 1 1 8 -14 11 US Kavani 1 10 0 1 9 -29 Equipe Pts J G N P Dif 1 AS Colas 31 11 10 1 0 +21 2 Mairie de Mamoudzou 25 11 8 1 2 +15 3 AS Cuisibains 22 11 7 1 3 +16 4 Mlezi Maoré 19 11 5 4 2 +7 5 AS Emca 19 11 5 4 2 +9 6 Mayotte air service 16 11 4 4 3 +2 7 OGC Tilt SOS 15 11 5 0 6 -2 8 Entente CPSM 12 11 4 0 7 -7 9 CHM Foot 10 11 2 4 5 -19 10 ASC Sodifram 8 10 2 2 6 -6 11 ASC Préféduc 6 11 2 0 9 -12 12 ASP Maison d’arrêt -1 10 0 1 7 -24 BASKET Prénationale masculine Journée 6 - 01/02 octobre 16h : Basket club de Tsararano – Vautour club de Labattoir 16h30 : Rapides Éclairs – Étoile bleue de Kawéni 17h : Fuz’Ellips de Cavani – Jeunesse Canon 2000 16h : Gladiator de Doujani – Colorado Beetle Mtsahara 17h : TCO Mamoudzou – Basket club de Mtsapéré Equipe Pts J G P Dif 1 Basket club de Mtsapéré 8 4 4 0 +114 2 Étoile bleue de Kawéni 8 4 4 0 +90 3 Vautour club de Labattoir 8 4 4 0 +84 4 Gladiator de Doujani 4 4 1 2 -4 5 Fuz'Ellips de Cavani 4 3 1 2 -19 6 Jeunesse Canon 2000 4 3 1 2 -72 7 TCO Mamoudzou 3 3 0 3 -40 8 Basket club de Tsararano 3 3 0 3 -44 9 Colorado Beetle Mtsahara 3 3 0 3 -109 10 Rapides Éclairs 0 1 0 0 0 35 • Mayotte Hebdo • N°1013 • 30/09/20 22
SPORT Calendriers - classements - résultats HANDBALL Prénationale Poule A HANDBALL Prénationale Poule B Journée 3 CH Combani 40–23 AJH Koungou Bandraboua HC 27–31 AJH Tsimkoura HC Kani Kéli 41–27 Sohoa Handball AC Chiconi 21–25 TCO Mamoudzou Journée 4 - 30 sept. & 01 octobre 19h30 : Sohoa Handball – CH Combani 16h : TCO Mamoudzou – HC Kani Kéli 17h : AJH Koungou – AJH Tsimkoura 18h : AC Chiconi – Bandraboua HC Journée 3 HC Bandrélé 27–21 Tchanga Handball HC Labattoir 37–27 Alakarabu Hand ASC Tsingoni 36–29 HC Acoua Haima Sada 22–28 PC Bouéni Journée 4 - 30 sept. & 01/02 octobre 19h30 : HC Bandrélé – Haima Sada 18h : Tchanga Handball – HC Labattoir 16h30 : HC Acoua – PC Bouéni 18h : Alakarabu Hand – ASC Tsingoni Equipe Pts J G N P Dif 1 TCO Mamoudzou 9 3 3 0 0 +39 2 AJH Tsimkoura 9 3 3 0 0 +8 3 HC Kani Kéli 7 3 2 0 1 +31 4 CH Combani 7 3 2 0 1 +26 5 Sohoa Handball 5 3 1 0 2 -39 6 AC Chiconi 5 3 1 0 2 +2 7 Bandraboua HC 3 3 0 0 3 -22 8 AJH Koungou 2 3 0 0 3 -45 Equipe Pts J G N P Dif 1 HC Bandrélé 9 3 3 0 0 +27 2 ASC Tsingoni 8 3 2 1 0 +21 3 PC Bouéni 8 3 2 1 0 +9 4 Tchanga Handball 6 3 1 1 0 -1 5 HC Acoua 5 3 1 0 2 +11 6 HC Labattoir 3 4 3 0 2 -13 7 Haima Sada 4 3 0 1 2 -20 8 Alakarabu Hand 3 3 0 0 3 -34 BASKET Prénationale féminine Journée 4 - 01/02 octobre 16h : Colorado Beetle Mtsahara – Magic Basket Passamaïnty 17h : Basket club de Mtsapéré – Basket club Iloni 16h : Golden Force – Fuz’Ellips de Cavani 16h : Partizan BCA – Chicago club de Mamoudzou Equipe Pts J G P Dif 1 Fuz'Ellips de Cavani 6 3 3 0 +161 2 Basket club de Mtsapéré 6 3 3 0 +155 3 Chicago club de Mamoudzou 5 3 2 1 +77 4 Golden Force 4 2 2 0 +40 5 Colorado Beetle Mtsahara 4 3 1 2 -120 6 Basket club Iloni 3 3 0 3 -87 7 Partizan BCA 3 3 0 3 -150 8 Magic Basket Passamaïnty 2 2 0 2 -76 36 • Mayotte Hebdo • N°1013 • 30/09/20 22

Journée 4 - 01 octobre

HANDBALL Prénationale féminine RUGBY À 10 Poule 1 RUGBY À 10 Poule 2 Journée 3 ASC Tsingoni 36–20 Haima Sada TCO Mamoudzou – AJH Tsimkoura HC Passamaïnty 26–28 Moinatrindri HC Doujani HC – CH Combani HC Bandrélé 24–22 PC Bouéni HC Kani Kéli 32–48 HC Select 976
16h : HC Select 976 – HC Passamaïnty 17h30 : AJH Tsimkoura – ASC Tsingoni 18h : HC Bandrélé – Doujani HC 18h : Haima Sada – CH Combani 18h : PC Bouéni – HC Kani Kéli 18h : Moinatrindri HC – TCO Mamoudzou Equipe Pts J G N P Dif 1 ASC Tsingoni 9 3 3 0 0 +31 2 HC Select 976 8 3 2 1 0 +23 3 HC Bandrélé 7 3 2 0 1 +16 4 Haima Sada 7 3 2 0 1 +10 5 PC Bouéni 6 3 1 1 1 +7 6 HC Kani Kéli 6 3 1 1 1 -12 7 AJH Tsimkoura 5 2 1 1 1 +3 8 Moinatrindri HC 5 3 1 0 2 -23 9 CH Combani 4 2 1 0 1 +16 10 TCO Mamoudzou 2 2 0 0 2 -23 11 Doujani HC 2 2 0 0 2 -23 12 HC Passamaïnty 2 3 0 0 3 -25 Equipe Pts J G N P Dif 1 Desperados rugby club 3 1 1 0 0 +39 2 Racing club de Petite Terre 3 1 1 0 0 +2 3 Éclairs nord de Mtsangamouji 1 1 0 0 1 -2 4 Rugby club de Combani 1 1 0 0 1 -39 Equipe Pts J G N P Dif 1 Rugby club de Koungou 3 1 1 0 0 +56 2 RC secteur sud de Mayotte 3 1 1 0 0 +14 3 RC Mamoudzou 1 1 0 0 1 -14 4 AS Ampountra club de Chiconi 1 1 0 0 1 -56 37 • Mayotte Hebdo • N°1013 • 30/09/20 22

MAGAZINE D’INFORMATION NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE

Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros

7, rue Salamani Cavani M’tsapéré BP 60 - 97600 Mamoudzou Tél. : 0269 61 20 04 contact@mayottehebdo.com

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Laurent Canavate canavate.laurent@somapresse.com

Directeur de la rédaction Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com

Rédacteur en chef

Axel Nodinot

Couverture

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Axel Nodinot Romain Guille Raïnat Aliloiffa Alexis Duclos

Direction

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Olivier Baron, Franco di Sangro Commerciaux

Cédric Denaud, Murielle Turlan

Comptabilité Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com

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artistique
Sangro
Première parution Vendredi 31 mars 2000 ISSN : 1288 - 1716 RCS : n° 9757/2000 N° de Siret : 024 061 970 000 18 N°CPPAP : 0121 I 92960 Site internet
# 1013
: La grogne sociale

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