Flash infos Mayotte du mercredi 24 septembre 2025

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COMMENT LES COMORES D’AZALI AIDENT POUTINE À FINANCER SA GUERRE EN UKRAINE

À l’occasion du 80ᔉ sommet de l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l’ONU, nous avons dĂ©cidĂ© de vous proposer un numĂ©ro spĂ©cial consacrĂ© aux pratiques de l’État comorien dirigĂ© par Azali Assoumani, qui devrait, une fois encore, prendre la parole Ă  la tribune pour revendiquer l’appartenance de Mayotte aux Comores. DerriĂšre ce discours rĂ©current sur la souverainetĂ© se cache toutefois une rĂ©alitĂ© bien plus troublante : le pavillon maritime comorien est devenu l’un des instruments clĂ©s d’un vaste systĂšme de contournement des sanctions internationales.

Dans notre enquĂȘte, nous rĂ©vĂ©lons comment les Comores d’Azali, grĂące Ă  leur registre maritime opaque, se sont hissĂ©es en 2025 au rang de premier pourvoyeur de pĂ©troliers de la flotte fantĂŽme russe, permettant ainsi au rĂ©gime de Vladimir Poutine de financer sa guerre en Ukraine en exportant du pĂ©trole et du gaz malgrĂ© les embargos.

Avec leur pavillon maritime, les Comores sont devenus en 2025 le premier pourvoyeur de pĂ©troliers de la flotte fantĂŽme de la Russie, permettant au rĂ©gime de Poutine de vendre du pĂ©trole malgrĂ© les sanctions internationales dĂ©crĂ©tĂ©es au lendemain de l’invasion de l’Ukraine. EnquĂȘte sur le pavillon comorien qui navigue en eux troubles.

Le 23 juillet dernier, le pétrolier Yanhu, long de 252 mÚtres, arrivait en baie de Kola, prÚs de ville russe de Mourmansk, aprÚs avoir navigué dans les mers de NorvÚge et de Barents. Il venait rejoindre dans la baie une des

unitĂ©s de transbordement oĂč il chargera le brut extrait dans un champ de pĂ©trole de l'Arctique russe. Quelle est la spĂ©cificitĂ© de ce pĂ©trolier ? Il bat pavillon comorien. C’est l’un des navires de la flotte fantĂŽme (" shadow fleet ") russe qui sert Ă  contourner les sanctions internationales dont la Russie fait l’objet depuis le dĂ©but de sa guerre d’agression de l’Ukraine, en janvier 2022.

Comptant au nombre des tankers qui participent Ă  l’exportation de pĂ©trole arctique russe, le pĂ©trolier aux couleurs comoriennes Yanhu, qui a changĂ© de nom Ă  plusieurs reprises au cours des derniers mois, est l’un des 104 navires ayant fait l’objet de

sanctions lors de l’adoption le 18 juillet 2025 du 18e paquet de sanctions par l’Union europĂ©enne. Il est Ă©galement sous sanction des autoritĂ©s des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la Suisse. Au total, 444 navires de la flotte fantĂŽme de Vladimir Poutine figurent dĂ©sormais sur la liste des sanctions de l'Union europĂ©enne. Parmi ceux-ci figurent 110 navires battant pavillon des Comores, dont 86 pĂ©troliers convoyant du brut (crude oil tankers), 17 navires de transport de produits pĂ©troliers raffinĂ©s (oil products tankers) et 3 de gaz naturel liquĂ©fiĂ© (LNG tankers), selon le dĂ©tail que donnent les analystes de War Sanctions. L’Union europĂ©enne, dans sa liste de sanctions, recense

Soldat Soidiki
Pour Azali Assoumani, "la CrimĂ©e appartient Ă  la Russie comme Mayotte appartient aux Comores". L’Ukraine aussi ?

pour sa part 118 navires comoriens. DerriĂšre l’appellation de flotte fantĂŽme se cache un vaste rĂ©seau de tankers et de navires-citernes qui, par des pratiques opaques et des manƓuvres d’immatriculation, rendent difficile l’identification de l’origine, de la destination et du contenu des cargaisons transportĂ©es. Et permettent de contrecarrer les mesures restrictives imposĂ©es Ă  la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine. La flotte fantĂŽme n’est pas Ă  proprement parler un groupe homogĂšne ni une armĂ©e organisĂ©e, mais une constellation d’acteurs – armateurs, affrĂ©teurs, sociĂ©tĂ©s Ă©crans, registres de pavillon – qui exploitent les failles de la rĂ©glementation maritime internationale et des technologies de suivi des navires. Parmi ces pratiques figurent l’arrĂȘt volontaire des transpondeurs AIS (" going dark "), les transferts de pĂ©trole en haute mer (" ship to ship "), les changements rapides de nom et de pavillon des navires et l’utilisation de structures juridiques opaques pour masquer l’identitĂ© rĂ©elle de leurs propriĂ©taires. Ces techniques, apparues au grand jour par le croisement d’images satellite, de donnĂ©es de suivi et d’investigations de journalistes et d’experts maritimes, visent Ă  rĂ©duire la traçabilitĂ© des cargaisons et brouiller les pistes pour les autoritĂ©s voulant appliquer des sanctions.

interdiction de services maritimes et d’assurance, et, pour certains pays du G7, l’instauration d’un plafond de prix pour le pĂ©trole russe transportĂ© par voie maritime, sanctions frappant les navires et certains de leurs capitaines, des sociĂ©tĂ©s ou des intermĂ©diaires du monde maritime. ConfrontĂ©e Ă  des restrictions sur ses dĂ©bouchĂ©s, Ă  la perte d’accĂšs Ă  des assurances et Ă  des services bancaires internationaux, une partie de la chaĂźne logistique Ă©nergĂ©tique russe a choisi d’adopter des schĂ©mas

"118 navires comoriens font l’objet de sanctions internationales. 2053 navires, dont 457 pĂ©troliers, battent pavillon comorien sur toutes les mers du globe. Les Comores sont devenus en aoĂ»t 2025 le premier pays de pavillon de la flotte fantĂŽme russe, avec 38 % du tonnage total de cette flotte. "

pavillon de complaisance jouent un rĂŽle central : certains petits États offrent des procĂ©dures d’enregistrement rapides et moins exigeantes en termes de transparence, ce qui facilite la rĂ©immatriculation continuelle des navires et leur changement de nom. À cela s’ajoutent des rĂ©seaux d’assureurs et de courtiers basĂ©s dans des pays tiers et prĂȘts Ă  procurer des services malgrĂ© les risques juridiques encourus – il suffit de se trouver dans un pays oĂč le secret bancaire est bien gardĂ© et qui extrade peu pour ĂȘtre Ă  l’abri des dĂ©convenues – ou des solutions alternatives d’assurance mutuelle. Ensemble, ces Ă©lĂ©ments forment une architecture pratique, mais lĂ©galement grise, d’un gris trĂšs foncĂ©, permettant Ă  des navires, pĂ©troliers ou cargos, de fournir des clients sans que leur lien avec le rĂ©gime de Poutine soit immĂ©diatement apparent.

Au lendemain de l’invasion par la Russie de l’Ukraine, l’Union europĂ©enne, le Royaume Uni, les Etats-Unis, le Canada et leurs alliĂ©s, ont adoptĂ© des mesures sĂ©vĂšres destinĂ©es Ă  faire plier la Russie et enrayer le financement de sa guerre : embargo partiel de matiĂšres premiĂšres,

trĂšs opaques pour maintenir des exportations et des recettes. C’est que, pour financer son Ă©conomie de guerre et l’agression armĂ©e de l’Ukraine, la Russie a cruellement besoin de vendre le pĂ©trole et le gaz qu’elle produit. L’existence sur le marchĂ© international d’acquĂ©reurs prĂȘts Ă  acheter Ă  prix rĂ©duit, en passant le plus souvent par des intermĂ©diaires, a en outre largement facilitĂ© ces contournements.

DU FUEL POUR L’ÉCONOMIE

DE GUERRE RUSSE

Dans cette économie opaque, les registres de

Notre travail d’investigation nous a permis d’identifier de nombreux pĂ©troliers naviguant aux couleurs des Comores au sein de cette flotte fantĂŽme russe. Ainsi du pĂ©trolier Andromeda, auparavant dĂ©nommĂ© Anastasia Vlasova, de 319.000 tonnes immatriculĂ© aux Comores en dĂ©cembre 2024, malgrĂ© les sanctions europĂ©ennes et britanniques, qui a effectuĂ© 4 voyages, de fin 2024 Ă  juillet 2025, entre les ports de Ust-Luga, en Russie, et Jamnagar, en Inde, transportant environ 3 millions de barils de brut pour un revenu total estimĂ© Ă  plus de 150 millions de dollars pour la FĂ©dĂ©ration de Russie. Il pratique constamment le spoofing IAS, c’estĂ -dire la falsification des donnĂ©es du systĂšme d’identification automatisĂ©e maritime (AIS), par

Le pétrolier comorien Yanhu, de la flotte fantÎme russe, dans la baie de Kola le 23 juillet 2025

457 pétroliers naviguent sous pavillon comorien. Les Comores fournissent le plus gros de la flotte fantÎme de Poutine

la manipulation des Ă©changes de communication pour transmettre de fausses donnĂ©es et l’altĂ©ration des signaux de positionnement du navire.

Le pĂ©trolier Eco Wizard, qui a mystĂ©rieusement Ă©tĂ© frappĂ© le 6 juillet dernier par deux explosions alors qu’il se trouvait dans le port russe de UstLuga, en mer Baltique, naviguait peu de temps auparavant sous pavillon comorien. Le pĂ©trolier Fenghuang, d’une longueur de 248 mĂštres et d’un tonnage de 105.841 tonnes de port en lourd (DWT), a lui depuis 2021 changĂ© quatre fois de nom. S’il fait souvent escale dans les ports russes, notamment dans l’un des hauts lieux de ce trafic de l’ombre selon les experts de Lloyd’s List, le terminal pĂ©trolier de Nakhodka, depuis le dĂ©but de l’embargo pĂ©trolier europĂ©en et le plafonnement du prix du brut par le G7, il a Ă©galement Ă©tĂ© mis sous sanctions amĂ©ricaines le 24 fĂ©vrier 2025 pour une autre raison, la livraison de pĂ©trole iranien Ă  la Chine.

Au vrai, les illustrations ne manquent pas. Elles s’expliquent par le dĂ©veloppement exponentiel qu’a connu ces trois derniĂšres annĂ©es la flotte sous pavillon comorien.

Avant 2022, le rĂŽle du pavillon comorien Ă©tait trĂšs marginal. Il reprĂ©sentait moins de 1 % des navires russes sanctionnĂ©s Ă  la suite de l’annexion de la province ukrainienne de CrimĂ©e. Tout a changĂ© au lendemain du 24 fĂ©vrier 2022, date de l’invasion de l’Ukraine par l’armĂ©e de Vladimir Poutine. Selon Clarksons Research, le registre maritime comorien figure dorĂ©navant au 25e rang mondial, avec une flotte qui s'est dĂ©veloppĂ©e de 274% cette annĂ©e. 2053 navires, dont 457 pĂ©troliers, battent pavillon comorien sur toutes les mers du globe (seuls deux navires immatriculĂ©s sous pavillon des Comores naviguent dans les eaux

du pays.) Les Comores sont ainsi devenus au mois d’aoĂ»t 2025 le premier pays de pavillon de la flotte fantĂŽme russe, avec 38 % du tonnage total de cette flotte, soit plus de 20.000 tonnes de port en lourd (DWT), estimait trĂšs rĂ©cemment Windward, une sociĂ©tĂ© spĂ©cialisĂ©e dans l’analyse maritime. Le pavillon comorien est devenu un rouage clĂ© de la flotte fantĂŽme russe, facilitant des violations massives d'embargos et sanctions, avec des risques environnementaux et des marĂ©es noires potentielles, et sĂ©curitaires. " Il ne s'agit de savoir si, mais quand un accident avec un pĂ©trolier de la flotte russe va se produire le long des cĂŽtes norvĂ©giennes ", rĂ©sumait rĂ©cemment Frode Pleym, dirigeant de Greenpeace NorvĂšge, alors que son pays voit passer tous les jours des pĂ©troliers de cette flotte fantĂŽme. Un business dangereux mais trĂšs lucratif pour le rĂ©gime de Poutine. En 2025, chaque voyage d’un navire au pavillon comorien a gĂ©nĂ©rĂ© des dizaines de millions de dollars de revenus pour Moscou, Ă©valuent plusieurs spĂ©cialistes du monde maritime.

Le pavillon des Comores est un pavillon de complaisance particuliĂšrement prisĂ© par la flotte fantĂŽme russe en raison de son faible coĂ»t d'enregistrement, environ 1.000 Ă  5.000 dollars par an pour l’immatriculation, de son absence de contrĂŽle effectif sur les navires, et de sa neutralitĂ© vis-Ă -vis des sanctions occidentales, l’Union europĂ©enne, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Canada n’ayant toujours pas souhaitĂ© mettre en Ɠuvre un mĂ©canisme de sanctions secondaires frappant les pays acheteurs de matiĂšres premiĂšres russes. GĂ©rĂ© en partie par des entitĂ©s privĂ©es, dont le fonctionnement est trĂšs opaque et qui ne sont nullement contrĂŽlĂ©es par l’Etat du pavillon, le registre comorien permet une immatriculation rapide sans vĂ©rification approfondie de la pro-

priété ou de l'usage du navire.

Retour quelques annĂ©es en arriĂšre. En janvier 2001, le colonel Azali Assoumani, Ă  la tĂȘte des Comores depuis sa prise de pouvoir par un putsch militaire le 30 avril 1999, dĂ©cidait avec ses conseillers de l’ombre de l'ouverture d'un registre maritime susceptible d'entrer en compĂ©tition avec ceux des principaux Etats pourvoyeurs de pavillons de complaisance. Ce qui fut fait par une ordonnance signĂ©e d’Azali Assoumani le 24 juillet 2001. Une façon aisĂ©e de faire rentrer des devises dans les caisses de l’Etat comorien. Ou dans les poches de ses dirigeants, tempĂšre un spĂ©cialiste de lutte internationale contre la corruption. Depuis 2001, la gestion du pavillon maritime comorien a Ă©tĂ© externalisĂ©e et confiĂ©e Ă  des sociĂ©tĂ©s Ă©trangĂšres chargĂ©es de procĂ©der Ă  l’enregistrement de navires sous la banniĂšre des Comores. Le gouvernement comorien assurait un contrĂŽle formel, du moins en principe, car dans la rĂ©alitĂ©, ce contrĂŽle a Ă©tĂ© totalement inexistant. Externalisation totale, " y compris diplomatique ", relĂšve un professeur de droit international : l’Union des Comores est mĂȘme allĂ©e jusqu’à dĂ©signer, en juillet 2011 sous la prĂ©sidence d’Ikililou Dhoinine, un avocat britannique d’origine indienne, du cabinet Zaiwalla & Co., comme reprĂ©sentant permanent Ă  l’Organisation maritime internationale (OMI), institution onusienne que le pays a rejoint en 2001. Plusieurs intermĂ©diaires se sont succĂ©dĂ© depuis 2001, sans que l’on sache les raisons de leur choix par le gouvernement des Comores : la sociĂ©tĂ© de classification grecque International Naval Surveys Bureau S.A., dont le siĂšge Ă©tait au PirĂ©e, en 2000, pour un contrat de 25 ans signĂ© par le premier ministre et le ministre des Transports de la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale islamique des Comores ; l’Union Maritime Classification

Services LLC, sociĂ©tĂ© situĂ©e Ă  DubaĂŻ, et son prĂ©sident Akram Shaikh, le 15 fĂ©vrier 2007, pour un autre contrat de reprĂ©sentation de 25 ans, signĂ© par le vice-prĂ©sident de l’Union des Comores, sous la prĂ©sidence d’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, dont le mandat a Ă©tĂ© marquĂ© par le scandale de la vente des passeports comoriens, ce qui a donnĂ© lieu, selon les documents rendus publics par WikiLeaks, Ă  l’évaporation de plusieurs centaines de millions de dollars ; la sociĂ©tĂ© de service maritime VRS Maritime Service JLT, Ă©galement Ă  DubaĂŻ, et son reprĂ©sentant, un ressortissant gĂ©orgien, le capitaine Tallat Hejazi, le 7 novembre 2014, dĂ©signĂ© comme reprĂ©sentant personnel des affaires maritimes des Comores (il crĂ©era la sociĂ©tĂ© Comoros Shipping Services en Inde), pour un contrat de reprĂ©sentation d’une durĂ©e de 10 ans, renouvelable par tacite reconduction, et ce au lendemain du scandale qui a Ă©claboussĂ© le ministre comorien des Transports, Rastami Mouhidine, et entraĂźnĂ© sa dĂ©mission.

Nous avons pu nous procurer l’ensemble des contrats conclus par les Comores avec des intermĂ©diaires Ă©trangers chargĂ©s de les reprĂ©senter et de procĂ©der Ă  l’immatriculation internationale de navires, et les avons soumis Ă  un avocat en droit maritime international et Ă  un professeur spĂ©cialisĂ© en droit international de la mer.

navires, cette facultĂ© de rĂ©siliation n’a jamais Ă©tĂ© exercĂ©e ou l’a Ă©tĂ© Ă  chaque fois trĂšs tardivement", estime le premier. Pour le second, "l’incapacitĂ© des Comores Ă  mettre fin Ă  l’utilisation de leur pavillon maritime, depuis 2022, montre que le pays a perdu tout contrĂŽle sur celui-ci ". Ou que "le pays n’a qu’une souverainetĂ© trĂšs limitĂ©e, voire inexistante ", prĂ©cise-t-il, rappelant que les Comores violent plusieurs conventions internationales par leurs pratiques.

Aujourd’hui l’opacitĂ© rĂšgne. Deux sociĂ©tĂ©s, Intershipping Services LLC, dont le siĂšge est Ă  DubaĂŻ aux Emirats arabes unis, et sa filiale, Intershipping Services Hub Private Ltd, sa filiale créée en

" Violations d’embargos, livraisons d’armes, pĂȘche illicite, pollution marine avec le dĂ©mantĂšlement de navires, non-respect des rĂšgles du travail maritime, le pavillon des Comores est devenu l’un des pires pavillons maritimes du monde "

dĂ©tection des navires, comme la dĂ©sactivation de leurs systĂšmes d'identification automatique, ou encore l'absence d'une politique de gouvernance d'entreprise transparente garantissant le bien-ĂȘtre et la sĂ©curitĂ© des personnes Ă  bord et la protection du milieu marin ". Et la dĂ©cision europĂ©enne d’ajouter que ces deux sociĂ©tĂ©s, reprĂ©sentant l’Union des Comores fournissent " un soutien aux opĂ©rations des navires qui transportent du pĂ©trole brut ou des produits pĂ©troliers, originaires de Russie ou exportĂ©s de Russie, tout en pratiquant des pratiques d'expĂ©dition irrĂ©guliĂšres et Ă  haut risque telles que dĂ©finies dans la rĂ©solution A.1192(33) de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l'Organisation maritime internationale ", ce qui justifie de les placer sous sanctions europĂ©ennes du fait de leur participation Ă©troite Ă  la fourniture d’immatriculations comoriennes et gabonaises Ă  la flotte fantĂŽme russe. Le Royaume-Uni a adoptĂ© un mĂȘme train de sanctions Ă  l’égard de ces deux entitĂ©s et de la flotte comorienne.

"Le moins que l’on puisse dire est que cela n’a pas Ă©tĂ© rĂ©digĂ© sĂ©rieusement. Il semble que le pays ait laissĂ© toutes les sociĂ©tĂ©s le reprĂ©sentant, les registraires, rĂ©diger les contrats. Si des clauses permettent aux Comores de mettre fin au contrat de reprĂ©sentation en cas de non-paiement des redevances Ă  la suite de l’enregistrement des

2018 Ă  Maharashtra, en Inde, gĂšrent le pavillon comorien, tout comme celui du Gabon, autre pays connu pour son pavillon de complaisance. Ces deux sociĂ©tĂ©s ont Ă©tĂ© placĂ©es sous sanctions par le Conseil de l’Union europĂ©enne dans sa rĂ©cente dĂ©cision du 18 juillet 2025. " Plusieurs navires battant pavillon international (
) des Comores se livrent rĂ©guliĂšrement Ă  des pratiques de navigation Ă  haut risque ", indique la liste de l'Union europĂ©enne. " Ces pratiques incluent l'absence d'assurance responsabilitĂ© civile adĂ©quate, la rĂ©alisation d'opĂ©rations dangereuses, la prise intentionnelle de mesures pour Ă©viter la

L’Union des Comores a rĂ©agi, Ă  la fin du mois d’aoĂ»t 2025, en annonçant qu’elle procĂ©dait au retrait de son pavillon aux navires reconnus comme faisant partie de ce vaste trafic international, qui ne concerne d’ailleurs pas que la Russie. Les pĂ©troliers battant pavillon comorien servent Ă©galement Ă  contourner les embargos frappant le Venezuela ou l’Iran, ce qui n’est pas du tout inĂ©dit puisqu’on se rappelle que le TrĂ©sor amĂ©ricain avait placĂ© les Comores sous sanction Ă  la suite des Ă©changes, menĂ©s sous son pavillon maritime, avec la CorĂ©e du Nord en 2018. Mais les " efforts significatifs " qu’ont promis les dirigeants des Comores n’ont guĂšre eu d’effet. Nous avons pu relever que 66 pĂ©troliers sous sanctions inter-

Malgré les dénégations des Comores, 66 pétroliers sous sanction poursuivent leur activité de livraison de pétrole brut en contravention des embargos.

Malgré les dénégations des Comores, 66 pétroliers sous sanction poursuivent leur activité de livraison de pétrole brut en contravention des embargos

nationales continuent actuellement de naviguer sous pavillon comorien ; d’autres sont Ă  quai, en attendant de prendre la mer aprĂšs avoir chargĂ© ou dĂ©chargĂ© leur prĂ©cieuse cargaison. Et ce n’est qu’une infime partie de la flotte de pĂ©troliers immatriculĂ©s aux Comores, laquelle s’élĂšve Ă  ce jour Ă  457 navires selon Vessel Finder et Marine Traffic.

LE PAVILLON DE LA MORT

" Le pavillon des Comores est devenu l’un des pires pavillons maritimes du monde ", rĂ©sume un haut fonctionnaire de la Commission europĂ©enne suivant de prĂšs le dossier et qui a souhaitĂ© conserver l’anonymat. " Violations d’embargos, livraisons d’armes, pĂȘche illicite, pollution marine

avec le dĂ©mantĂšlement de navires, non-respect des rĂšgles du travail maritime " sont des pratiques courantes sous les couleurs comoriennes. L’Union des Comores figure aussi sur la liste noire du MĂ©morandum de Paris, du fait des risques maritimes engendrĂ©s par les navires sous pavillon du pays. Pour la FĂ©dĂ©ration internationale des travailleurs des transports (ITF), les Comores

NAUFRAGE DU PÉTROLIER COMORIEN LAVANT AU LARGE DU YÉMEN

Le 23 juin 2024 le pĂ©trolier battant pavillon comorien, le Lavant, d’une longueur de 114 mĂštres (immatriculation MMSI 620999011), a coulĂ© Ă  96 milles marins au sud-ouest de Nishtun, au YĂ©men. Son Ă©quipage de 19 membres, indiens, bangladais, birmans et indonĂ©siens, a Ă©tĂ© sauvĂ© par un autre pĂ©trolier russe de la compagnie Sovcomflot, le NS Africa, battant lui pavillon gabonais, un autre des principaux pavillons de complaisance utilisĂ©s pour tous les trafics et le contournement des embargos. Le pĂ©trolier comorien Lavant de plus de 30 ans d’ñge n’avait aucune immatriculation de l’Organisation maritime internationale (IMO). Il Ă©tait exploitĂ© par une sociĂ©tĂ© disposant d’une simple boĂźte Ă  lettres Ă  DubaĂŻ.

sont l’un des principaux pays concernĂ©s par les affaires d'abandon d'Ă©quipage en cas d’avarie, en contrariĂ©tĂ© avec le droit maritime international. C’est devenu le " pavillon de la mort ", selon l’ONG Robin-des-Bois aprĂšs que le cargo Raptor, parti d’Egypte pour rejoindre Istanbul, a sombrĂ© en MĂ©diterranĂ©e, au large de l’üle de Lesbos, le 26 novembre 2023. Les naufrages de cargos comoriens, ravitaillant depuis la Russie la Syrie de Bachar el-Assad en armes, ont Ă©tĂ© nombreux en mer Noire ces derniĂšres annĂ©es. Pourtant, en octobre 2025, la prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne Ursula von der Leyen signait avec Azali Assoumani une convention apportant 30 millions d’euros aux Comores, pour le dĂ©veloppement de leur " Ă©conomie verte et maritime ", ce qui est assez savoureux. Alors que la Commission

europĂ©enne avait mis en janvier 2017 un " carton rouge " aux autoritĂ©s comoriennes Ă  raison des pratiques, par les navires sous pavillon comorien, de pĂȘche illicite, non dĂ©clarĂ©e et non rĂ©glementĂ©e (INN), ce qui avait entraĂźnĂ© une suspension de l’accord de partenariat pour la pĂȘche durable et des subventions europĂ©ennes, elle reste, pour l’heure, extrĂȘmement silencieuse.

Demeure une question : oĂč va l’argent gĂ©nĂ©rĂ© par l’attribution Ă  autant de navires du pavillon comorien ? Les redevances versĂ©es aux sociĂ©tĂ©s intermĂ©diaires ne finissent jamais, malgrĂ© la myriade de contrats conclus, dans les caisses de l’Etat des Comores. " C’est pourtant une source importante de revenus pour les petits Etats qui cĂšdent la gestion de leur pavillon ", rappelle un

expert maritime. Le Panama, le LibĂ©ria, Chypre, Malte ou les Ăźles Marshall disposent ainsi d’une vĂ©ritable manne budgĂ©taire. Il n’en est pas de mĂȘme aux Comores et pourtant, malgrĂ© l’absence de paiement d’un pourcentage du prix fixĂ© pour l’utilisation du pavillon, les autoritĂ©s de Moroni ont maintenu des contrats pendant plusieurs annĂ©es. " Un tel mĂ©canisme ne peut raisonnablement durer s’il n’y a pas de versement Ă  l’Etat du pavillon ", explique un autre expert maritime. Est-ce Ă  dire que des responsables politiques et administratifs bĂ©nĂ©ficieraient de commissions occultes de la part des registrataires ? Il appartiendra aux spĂ©cialistes de l’investigation financiĂšre et de la lutte contre la corruption de le dĂ©terminer.

NAUFRAGE DU PÉTROLIER COMORIEN PRESTIGE

FALCON AU LARGE D’OMAN : 9 MARINS SECOURUS

Le 16 juillet 2024 un pĂ©trolier battant pavillon comorien, le Prestige Falcon, d’une longueur de 117 mĂštres (immatriculation IMO 9533218 / MMSI 620999553), a sombrĂ© au large d’Oman. Des seize membres d’équipage, 13 Indiens et 3 Sri Lankais, seuls 9 marins ont pu ĂȘtre secourus par un navire de la marine indienne, l’Indian Navy. Le corps d’un autre marin a Ă©tĂ© retrouvĂ© mort, selon le centre de sĂ©curitĂ© maritime d’Oman. Le nombre de navires aux couleurs des Comores ayant connu des accidents est trĂšs Ă©levĂ©.

Marc Vernon et Nahouda ben Bacar

LE PAVILLON DES COMORES AU SERVICE DE L’IRAN ET DES REBELLES

HOUTHISTES EN MER ROUGE

Le pavillon des Comores ne sert pas uniquement Ă  financer la guerre de Poutine. Il permet aussi de livrer des armes iraniennes aux rebelles houthistes du YĂ©men qui empĂȘchent les navires de commerce d’emprunter la mer Rouge et dĂ©stabilisent le commerce mondial. Explications.

C’est en novembre 2023 que les attaques des Houthistes, ou Houthis, la minoritĂ© zaydite contrĂŽlant le nord-ouest du YĂ©men, ont dĂ©butĂ© contre les navires marchands. D’abord avec des abordages puis trĂšs rapidement avec des drones et des missiles. Pour la seule journĂ©e du 3 dĂ©cembre 2023, trois navires de transport de marchandises, l’Unity Explorer, le Number 9 et l’AOM Sophie II furent attaquĂ©s par des missiles iraniens, que la RĂ©publique islamique fournit Ă  ses alliĂ©s houthistes.

D’ordinaire, la mer Rouge, bordĂ©e au nord par le canal de Suez et au sud par le dĂ©troit de Bab-elMandeb, deux des principaux points chauds du trafic maritime mondial, voit passer une grande partie des navires reliant l’Europe Ă  l’Asie et l’Afrique. 12 % du commerce mondial transite par cette voie maritime. Selon l’administration amĂ©ricaine, le tiers du trafic mondial des conteneurs de marchandises, 6 % du pĂ©trole et 8 % des approvisionnements europĂ©ens de gaz naturel liquĂ©fiĂ© empruntent la mer Rouge.

Les rebelles houthistes attaquent les navires de commerce de part et d’autre du dĂ©troit de Bab-el-Mandeb

Cette voie maritime est hautement stratĂ©gique pour l’Egypte qui, avec les droits de passage du canal de Suez, perçoit sa deuxiĂšme source de revenus, soit 7,2 milliards de dollars en 2024, aprĂšs le tourisme,

en chute libre Ă©galement depuis le dĂ©but de l’agression de l’Ukraine par la Russie. Avec 15 % de ses exportations indiennes vers l'Europe passant par la mer Rouge, l'Inde est elle aussi particuliĂšrement

touchĂ©e. L’Afrique de l’Est rencontre des difficultĂ©s pour l’exportation de certaines de ses productions, le cafĂ© et les fleurs notamment, et pour l’approvisionnement alimentaire.

Depuis novembre 2023, et selon des sources indĂ©pendantes, quelque 150 attaques de navires ont Ă©tĂ© perpĂ©trĂ©es par les rebelles houthistes liĂ©s Ă  l’Iran et au groupe terroriste du Hamas, un autre proxy de TĂ©hĂ©ran. Ces attaques sont " un rappel Ă  l'ordre de la capacitĂ© de nuisance des Gardiens de la rĂ©volution (iranienne) dans l'Ă©quilibre des forces au MoyenOrient ", expliquait Ă  l’AFP le prĂ©sident du centre d'Ă©tudes stratĂ©giques de Sanaa, Maged Al-Madhaji.

LA RIPOSTE INTERNATIONALE : UNE PROTECTION LIMITÉE

Face Ă  l’augmentation des attaques en mer Rouge mais Ă©galement dans le dĂ©troit de Bab-el-Mandeb et le golfe d’Aden, les Etats-Unis ont lancĂ© dĂšs dĂ©cembre 2023 l’opĂ©ration " Prosperity Guardian " (Gardien de la prospĂ©ritĂ©), une coalition multinationale destinĂ©e Ă  sĂ©curiser le trafic maritime mondial. Les États-Unis, le Royaume-Uni, BahreĂŻn, le Canada, les Pays-Bas, la NorvĂšge et les Seychelles participent Ă  cette opĂ©ration. De son cĂŽtĂ©, l’Union europĂ©enne a mis en place en fĂ©vrier 2024 sa riposte avec l’opĂ©ration EUNAVFOR Aspides, les marines allemande, italienne, grecque, nĂ©erlandaise en soutien, et française, avec deux frĂ©gates de premier rang, Languedoc et Alsace, participant Ă  la protection de cette artĂšre stratĂ©gique.

La protection n’est que d’une efficacitĂ© relative. Quatre navires ont Ă©tĂ© coulĂ©s par les Houthistes, des dizaines d’autres endommagĂ©s, et les pertes humaines sont Ă©levĂ©es. MalgrĂ© ces dĂ©ploiements

des marines, le trafic par la mer Rouge a chutĂ© de prĂšs de moitiĂ© depuis novembre 2023, avec une baisse de 72 % pour le mois de novembre 2024 par rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Les consĂ©quences sur l’économie mondiale sont Ă©videmment dĂ©sastreuses. Les frais de fret ont bondi de 30 % en moyenne, avec des surcoĂ»ts d'environ 1 million de dollars par voyage pour les routes alternatives, celle du contournement du cap de Bonne-EspĂ©rance Ă©tant dĂ©sormais frĂ©quemment privilĂ©giĂ©e. Les primes d'assurance ont explosĂ©, les primes de risque allant de 0,6 % Ă  1 % du coĂ»t du navire, soit plus d’un million de dollars pour un porte-conteneurs ou un pĂ©trolier. Les temps de transit ont augmentĂ© de 47 % sur les routes Asie-Europe, perturbant certaines chaĂźnes d'approvisionnement. " Les entreprises de biens d'Ă©quipement ou d'Ă©lectronique pourraient rencontrer des retards. Pour celles qui travaillent en flux tendu avec trĂšs peu de stocks, cela peut s'avĂ©rer problĂ©matique ", confirmait Ă  l'AFP l’économiste expert d'Allianz Trade Ano Kuhanathan. Au final ce sont les consommateurs qui paient la note, avec une explosion du coĂ»t du fret qui se rĂ©percute sur leurs factures.

Pour mener cette guerre, la faction rebelle houthiste a besoin de missiles et de drones. L’Iran les lui fournit. L'Iran approvisionne les Houthistes non seulement en armes, mais leur dispense aussi de la formation, avec des instructeurs des Gardiens de la rĂ©volution islamique (IRGC) au YĂ©men, leur fournit du renseignement en temps rĂ©el, grĂące Ă  un navire espion, et des composants dual-use (moteurs, explosifs RDX).

LE RÔLE CLÉ DU PAVILLON COMORIEN

C’est là qu’interviennent les Comores, avec leur

pavillon maritime devenu celui de tous les trafics et violations d’embargos. Des navires aux couleurs des Comores ont ainsi convoyĂ©s depuis l’Iran vers les ports yĂ©mĂ©nites d’Hodeidah ou Saleef des missiles de type Quds 1 ou Quds 2, tels ceux qui ont frappĂ© plusieurs navires marchands ou visĂ© le destroyer amĂ©ricain USS Mason, ainsi que des drones Qasef et Sayad. Les systĂšmes de drones Sammad, influencĂ©s par les technologies iraniennes et proches des Sayad, sont assemblĂ©s au YĂ©men Ă  l'aide d’équipements fournis par les Gardiens de la rĂ©volution islamique, en particulier la Force Al-Qods, pour ce qui concerne les composants critiques, comme les systĂšmes de guidage GPS ou les moteurs turbojet. Selon un groupe d'experts de l'ONU, les Houthistes ont ainsi pu recevoir une quantitĂ© de matĂ©riel militaire " sans prĂ©cĂ©dent " dont la plus grande partie Ă©tait transfĂ©rĂ©e par les ports d’Hodeidah et de Saleef situĂ©s sur la mer Rouge.

Dans son rapport de 2024, le groupe d'experts des Nations Unies a identifiĂ© plusieurs navires faisant escale dans les ports contrĂŽlĂ©s par les Houthistes sans avoir reçu l'autorisation du mĂ©canisme de vĂ©rification et d'inspection des Nations Unies. Lloyd’s Maritime Intelligence a ainsi pu par exemple retracer l’itinĂ©raire d’un navire fantĂŽme, dĂ©jouant tous les rĂšgles internationales de la navigation jusqu’au port d’Hodeidah, donnant la mesure de cette chaĂźne d’approvisionnement extrĂȘmement opaque.

LE CAS DU NAVIRE ALMAS

Le transporteur Almas, d’une longueur de 64,23 mĂštres et battant pavillon comorien (immatriculation IMO : 8864957), est parti Ă  plusieurs reprises d’Iran, dans le golfe Persique, pour rejoindre la cĂŽte ouest du YĂ©men. AprĂšs avoir quittĂ© son port iranien, l’Almas

a systĂ©matiquement Ă©vitĂ© de s’arrĂȘter Ă  Djibouti, oĂč le Programme d'action des Nations Unies est basĂ© et oĂč des inspections sont effectuĂ©es. Le mĂ©canisme instituĂ© par l’ONU a pour objet d’inspecter les marchandises Ă  destination des ports yĂ©mĂ©nites qui ne sont pas sous le contrĂŽle du gouvernement internationalement reconnu et ainsi faire respecter l'embargo sur les armes.

L’ensemble des trajets a pu ĂȘtre reconstituĂ© par l’utilisation du systĂšme d’identification automatique (IAS) des navires. L’examen des messages transmis montre les efforts rĂ©alisĂ©s pour masquer l’identitĂ© et les trajets du navire. Le navire ne transmet jamais son numĂ©ro d’immatriculation IMO durant ses dĂ©placements. Il passe sans cesse d’un transpondeur IAS de classe A Ă  un transpondeur de classe B, d’ordinaire utilisĂ© par les petits bateaux et fournissant de maniĂšre beaucoup moins frĂ©quente un nombre trĂšs limitĂ© de donnĂ©es ou pas de donnĂ©es du tout. " C’est un peu comme remonter votre capuche et essayer de marcher dans une foule trĂšs animĂ©e ", explique l’expert de la Lloyd’s List Intelligence Thomas Spriggs. En clair, cela rend le navire Ă  peu prĂšs impossible Ă  tracer.

Les manƓuvres incessantes de l’Almas ont attirĂ© l’attention des inspecteurs onusiens et le Belize, sous le pavillon duquel il naviguait auparavant, a annulĂ© son immatriculation. Pour poursuivre son

trafic, l’armateur a alors immatriculĂ© l’Almas aux Comores, pavillon de complaisance dĂ©sormais rĂ©putĂ© chez les trafiquants, puisque l’Etat comorien ne procĂšde Ă  aucune vĂ©rification des navires immatriculĂ©es, comme la rĂ©glementation internationale le lui impose pourtant. Le navire transporteur a alors repris sous pavillon comorien sa navigation avec deux systĂšmes de transpondeur Ă  son bord. " L’utilisation de deux transpondeurs AIS Ă  bord montre une intention malveillante ", rappelle Thomas Spriggs. Celle d’échapper Ă  l’inspection du programme de vĂ©rification des Nations Unies. " La plupart des navires sont dĂ©guisĂ©es d’une maniĂšre qui rende difficile la dĂ©tection ", renchĂ©rit Nadwa Al-Dawsari de l’Irregular Warfare Initiative.

Un autre navire, le cargo Shahin (immatriculation IMO 91043780), naviguant auparavant sous banniĂšre tanzanienne et qui se trouve dans le port de Bandar-e Lengeh, en Iran, au moment oĂč sont Ă©crites ces lignes, est lui aussi passĂ© sous pavillon comorien. D’aprĂšs les donnĂ©es collectĂ©es, il a quittĂ© le port de Bandar Abbas, en Iran, le 18 avril 2024, pour gagner le port de Saleef, dans la zone du YĂ©men contrĂŽlĂ©e par les Houthistes, oĂč il est arrivĂ© le 1er mai. Dans le golfe d’Aden et avant d’emprunter le dĂ©troit de Bab-el-Mandeb pour gagner la mer Rouge, il a changĂ© de transporteur de maniĂšre Ă  rester " sous les radars " et " Ă©chapper aux inspecteurs des Nations Unies ", explique un autre expert maritime.

Comme l’Almas, le Shahin a effectuĂ© un trajet direct depuis l’Iran vers le YĂ©men en veillant Ă  Ă©chapper Ă  la surveillance internationale.

LES COMORES SOUS LE FEU DES CRITIQUES INTERNATIONALES

InterrogĂ©es par les autoritĂ©s de l’Organisation maritime mondiale et par les inspecteurs du Programme d’action des Nations Unies, les autoritĂ©s comoriennes ont rĂ©pondu qu’elles n’avaient aucune maĂźtrise de leur pavillon maritime. Ce qui en dit long sur la souverainetĂ© que les Comores prĂ©tendent exercer sur les navires adoptant le pavillon comorien et se livrant au contournement d’un embargo international sur les armes. Le 11 juillet 2025, au siĂšge des Nations Unies Ă  New York, StĂ©phane Dujarric, porte-parole d’AntĂłnio Gutteres, dĂ©clarait Ă  la presse : " Le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral [de l’ONU] souligne que le droit international doit ĂȘtre respectĂ© par toutes les parties en toutes circonstances. Il souligne Ă©galement que la rĂ©solution 2768 (2025) du Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU relative aux attaques des houthistes contre les navires marchands et commerciaux doit ĂȘtre pleinement respectĂ©e ". A ce jour, l’Union des Comores ne s’est toujours pas conformĂ©e Ă  cette rĂ©solution du Conseil de sĂ©curitĂ© et continue de violer allĂšgrement le droit international.

LES COMORES, PAVILLON CORBILLARD

En 2020, l’Union des Comores est devenue avec son pavillon de complaisance le champion mondial de facilitateur de dĂ©mantĂšlement de navires, une activitĂ© hautement toxique pour la planĂšte. Un comble pour le prĂ©sident Azali Assoumani qui se drape dans les habits de hĂ©raut de la lutte pour l’environnement.

Le shipbreaking, ou dĂ©mantĂšlement de navires, dĂ©signe l'ensemble des opĂ©rations de dĂ©construction et de recyclage des navires en fin de vie, gĂ©nĂ©ralement aprĂšs une trentaine d’annĂ©es d'exploitation commerciale. En 2023, plus de 700 navires ont Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ©s dans le monde, gĂ©nĂ©rant quelque 640 millions de dollars pour les deux principaux acteurs que sont le Bangladesh et l’Inde. Ces vingt derniĂšres annĂ©es, quatre navires sur cinq utilisĂ©s pour le transport maritime ont fini leur existence sur une plage d’Asie. C’est l'une des industries les plus dangereuses au monde, classĂ©e par l'Organisation internationale du travail (OIT) comme un mĂ©tier Ă  haut risque d'accidents mortels et de maladies professionnelles. Elle occasionne des pollutions environnementales massives, autorisant l'exportation illĂ©gale de dĂ©chets toxiques vers des pays Ă  faibles normes environnementales.

Les Comores n’ont pas d’industrie de dĂ©mantĂšlement de navires. Mais ils jouent un rĂŽle essentiel dans cette activitĂ©. Avec leur pavillon de complaisance, ils permettent aux armateurs de faire passer sous pavillon comorien un navire en fin de vie et d’échapper Ă  la rĂ©glementation au respect de laquelle ils seraient normalement astreints. Un gain Ă©conomique apprĂ©ciable, puisque la lĂ©gislation comorienne est inexistante : il n’y a pas de contrĂŽles effectifs sur la sĂ©curitĂ©, aucun respect de la protection de l'environnement et nulle vĂ©rification de l'origine des navires. Depuis 2013,

l’armateur suisse MSC a ainsi dĂ©mantelĂ© plus de 90 navires en Inde en utilisant le pavillon maritime comorien. Selon l’organisation non gouvernementale Shipbreaking Platform, les Comores sont devenus en 2020, ex-aequo avec l’archipel des Palaos, et seuls en 2021, le premier pavillon utilisĂ© par les propriĂ©taires de navires en fin de vie. Les Comores, dĂ©sormais rouage essentiel de l’économie mondiale de la dĂ©molition navale, facilitent pour les armateurs les dĂ©mantĂšlements dangereux sans en subir les coĂ»ts directs, ni assumer les risques humains et environnementaux. Une sorte d’évasion environnementale, comme il existe une Ă©vasion fiscale.

On mesure dĂšs lors le fossĂ©, ou plutĂŽt le gouffre bĂ©ant sĂ©parant la pratique des Comores des discours de leur prĂ©sident Azali Assoumani. A la tribune de l’ONU ces derniĂšres annĂ©es, il n’hĂ©sitait pas Ă  se prĂ©senter comme un champion de la cause environnementale. En juin 2023, le prĂ©sident alors en exercice de l’Union africaine accueillait Ă  Moroni une confĂ©rence internationale sur l’économie verte. RĂ©cemment, lors du sommet de l’ONU sur les ocĂ©ans rĂ©uni Ă  Nice, Azali Assoumani plaidait pour " la prĂ©servation des ocĂ©ans ". Grand parleur, grand pollueur.

M. V. et N. b. B.

EN BREF

INNOV’ACTION 976 : PLUS

QUE QUELQUES JOURS POUR

S’INSCRIRE AU CONCOURS DE L’INNOVATION À MAYOTTE

L’Agence de DĂ©veloppement et d’Innovation de Mayotte (ADIM), en partenariat avec le Conseil

DĂ©partemental, annonce la clĂŽture des inscriptions au concours Innov’ACTION 976 le vendredi 26 septembre 2025 Ă  minuit. Les porteurs de projets ont jusqu’à cette date pour dĂ©poser leur candidature en ligne sur lecd976soutientmonprojet.fr.

Ce concours a pour ambition de valoriser les initiatives les plus audacieuses et novatrices du territoire, en mettant en avant des solutions capables de rĂ©pondre aux dĂ©fis Ă©conomiques, sociaux et environnementaux de Mayotte. Les projets doivent s’inscrire dans l’un des secteurs stratĂ©giques identifiĂ©s :

‱ Eau et milieux aquatiques

‱ Énergies renouvelables

‱ MobilitĂ© et logistique

‱ DĂ©chets et Ă©conomie circulaire

‱ Domotique et numĂ©rique

‱ Agro-transformation

Les candidats seront Ă©valuĂ©s sur plusieurs critĂšres clĂ©s : caractĂšre innovant du projet, impact environnemental et social, faisabilitĂ© technique, viabilitĂ© Ă©conomique, pertinence pour le territoire et qualitĂ© de la prĂ©sentation (pitch). Les participants doivent ĂȘtre implantĂ©s Ă  Mayotte – ou garantir des retombĂ©es locales –, ĂȘtre en situation administrative rĂ©guliĂšre, Ă  jour de leurs cotisations, et porter un projet en crĂ©ation ou dĂ©jĂ  structurĂ©.

Le concours se déroulera en trois grandes étapes :

‱ Mercredi 1er octobre : prĂ©sentation des projets et sĂ©lection des 10 finalistes (8h-12h).

‱ Jeudi 2 octobre : journĂ©e de coaching intensif (pitch, storytelling, business model, posture entrepreneuriale) animĂ©e par des experts et mentors (8h30-16h).

‱ Vendredi 3 octobre : grande finale devant un jury composĂ© de professionnels, d’institutionnels et d’acteurs de l’innovation, suivie de la remise des prix (8h30-16h).

À l’issue de la compĂ©tition, cinq laurĂ©ats seront rĂ©compensĂ©s. Chacun recevra un prix de 10 000 € ainsi qu’un accompagnement personnalisĂ© pour accĂ©lĂ©rer le dĂ©veloppement de son projet et bĂ©nĂ©ficier d’une visibilitĂ© renforcĂ©e auprĂšs des acteurs Ă©conomiques et institutionnels de l’üle. Avec Innov’ACTION 976, Mayotte confirme sa volontĂ© de stimuler l’entrepreneuriat et l’innovation locale, en soutenant les idĂ©es capables de façonner un avenir durable et crĂ©atif pour le territoire.

8ᔉ ÉDITION DE LA FOIRE AGRICOLE ET ARTISANALE DE KAWÉNI

La 8ᔉ Ă©dition de la Foire agricole et artisanale de KawĂ©ni se tiendra le 4 octobre 2025, de 8h Ă  14h, au parc SPPM. Cet Ă©vĂ©nement met Ă  l’honneur les producteurs et artisans locaux, offrant aux visiteurs un large Ă©ventail de pro-

duits en circuits courts : produits agricoles et plantes, produits transformés comme achard ou farine de manioc, épices et jus locaux, objets artisanaux (poterie, meubles à partir de palettes) et créations de couturiers.

Cette manifestation annuelle s’inscrit dans le cadre du Nouveau Projet de Renouvellement Urbain de KawĂ©ni et du dispositif ANRU+, et vise Ă  soutenir le dĂ©veloppement Ă©conomique et crĂ©atif de la commune.

UN RASSEMBLEMENT EN SOUTIEN À LA PALESTINE CE DIMANCHE

Ce dimanche 28 septembre, le Collectif en sou

tinien, d’appeler au respect du droit internatio nal et de rappeler que la dignitĂ© humaine ne se nĂ©gocie pas ». En juin, 200 personnes avaient dĂ©jĂ  occupĂ© l’espace public en soutien Ă  Gaza. Ce dimanche, les manifestants sont attendus Ă  Mamoudzou place de la RĂ©publique Ă  9h30. Le rassemblement aura lieu moins d’une semaine aprĂšs qu’Emmanuel Macron a reconnu l’État palestinien.

Toute reproduction, photocopie, transfert par mail est interdite sous peine de poursuites. Pour une formule multipostes contacteznous pour un devis.

CITATION DU JOUR

"On la trouve pauvre, cette vieille et admirable langue (française) quand on ne la sait pas; on ne prétend l'enrichir que quand on ne veut pas se donner la peine de connaßtre sa richesse".

Ernest Renan]

Ça s’est passĂ© ce jour

24 septembre 1853 : La Nouvelle-Calédonie devient française

Le 24 septembre 1853, le contre-amiral FebvrierDespointes prend officiellement possession de la Nouvelle-Calédonie au nom de l'empereur Napoléon III. L'archipel devient français...

24 septembre 1877 : Les samouraĂŻs meurent Ă  Shiroyama

Le 24 septembre 1877, sur la colline de Shiroyama, prÚs de la ville de Kagoshima, une poignée de cinq cents samouraïs engagent avec leurs sabres un combat désespéré contre trente mille soldats de l'armée impériale équipés d'artillerie et de fusils...

24 septembre 2000 : Référendum sur le quinquennat en France

Le 24 septembre 2000, le gouvernement français soumet à référendum un amendement à la Constitution de la Ve République qui instaure le quinquennat et aligne la durée du mandat présidentiel (5 ans) sur la durée des législatures (mandats des députés de l'Assemblée nationale). C'est la mort du septennat instauré 127 ans plus tÎt. 73% des votants s'expriment en faveur de l'amendement constitutionnel mais la participation est trÚs faible (30% des inscrits). Le manque d'enthousiasme de l'électorat vient de ce que la réforme a été mise en oeuvre pour des raisons de convenance partisane par le président Jacques Chirac et son Premier ministre Lionel Jospin, le premier de droite, le second de gauche.

Un an plus tard, la rĂ©forme est complĂ©tĂ©e par l’inversion du calendrier Ă©lectoral qui place dĂ©sormais le scrutin lĂ©gislatif au mois de juin dans la foulĂ©e de la prĂ©sidentielle, avec pour objectif de garantir au chef de l’État une majoritĂ© parlementaire durant tout son mandat et d’éviter toute nouvelle cohabitation au sein de l'exĂ©cutif entre un PrĂ©sident et un Premier ministre de bords opposĂ©s. Ces modifications d'apparence anodine auront pour effet de transformer le Parlement en une chambre d'enregistrement, tout juste bonne Ă  entĂ©riner les dĂ©cisions du PrĂ©sident.

24 septembre 2015 : Bousculade mortelle Ă  La Mecque

Un mouvement de foule dans le camp de tentes de Mina, Ă  quelques kilomĂštres de La Mecque, se solde par plus de 2200 morts parmi les pĂšlerins, dont prĂšs de 500 Iraniens. C’est la plus grave tragĂ©die enregistrĂ©e au cours du grand pĂšlerinage annuel de l’islam. Elle dĂ©bouche sur une nouvelle dĂ©gradation des relations entre Riyad et TĂ©hĂ©ran, le gouvernement iranien mettant en cause les dĂ©faillances des services de sĂ©curitĂ© sĂ©oudiens.

RÉUNION

SOCIAL : LA GRÈVE DES TRANSPORTEURS SE POURSUIT APRÈS L'ÉCHEC DES NÉGOCIATIONS À LA CCIR

La grĂšve entamĂ©e ce lundi 22 septembre 2025 par les syndicats de transporteurs se poursuit ce mardi ! Avec toujours des barrages filtrants installĂ©s devant des sites du BTP de l'ouest et l'est de l'Ăźle. Et peutĂȘtre mĂȘme un durcissement du mouvement Ă  venir. Les nĂ©gociations Ă  la CCIR ont Ă©chouĂ©. La grĂšve entamĂ©e ce lundi 22 septembre 2025 par les syndicats de transporteurs se poursuit ! Des barrages filtrants installĂ©s devant les cimenteries de l'ouest de l'Ăźle. Le centre de concassage de Teralta Ă  Bras Panon est aussi immobilisĂ©. Un durcissement du mouvement est peut-ĂȘtre Ă  venir. Les organisations rĂ©clament une revalorisation des tarifs de leurs prestations, comme cela est prĂ©vu dans une charte signĂ©e entre les acteurs du secteur du BTP il y a quelques mois. Mais aprĂšs quasiment 4 heures de nĂ©gociations ce lundi soir Ă  la chambre de commerce Ă  Saint-Denis, les diffĂ©rentes parties autour de la table (collectivitĂ©s, donneurs d'ordre et syndicats) ne sont pas parvenus Ă  un accord. Ce fut mĂȘme un cuisant Ă©chec estiment Jean-Gael RiviĂšre, prĂ©sident dĂ©partemental de la FNTR (FĂ©dĂ©ration Nationale des Transports Routiers) et Michel Alamele, prĂ©sident de l'IRR. Pour leur premier jour de grĂšve ce lundi 22 septembre 2025, les syndicats de transporteurs voulaient cibler l'activitĂ© du bĂątiment. Ils ont dĂ©cidĂ© de positionner une quarantaine de camions devant des cimenteries du port, afin de bloquer la sortie de marchandises. Ils s'estiment mĂ©prisĂ©s par les donneurs d'ordre et demandent la réévaluation des tarifs de leurs prestations. "Le ciment, c'est le nerf de la guerre". L'intersyndicale avait prĂ©venu : elle ne souhaite pas pĂ©naliser les citoyens avec des blocages de route mais directement les donneurs d'ordre. C'est donc la fĂ©dĂ©ration rĂ©unionnaise du bĂątiment et des travaux publics qui est ciblĂ©e ce lundi, premier jour de grĂšve des transporteurs. Une quarantaine de camions se sont dĂ©placĂ©s Ă  l'entrĂ©e de trois cimenteries de l'Ouest : Terralta, Vishor Ciment Lion et Cimentis. Les transporteurs sont sur site depuis 4 heures du matin, ils positionnent leurs camions pour empĂȘcher les vĂ©hicules des cimenteries de sortir. "Pas de blocage total" disent-ils mais le stationnement empĂȘchent les camions d'avancer. La direction de Vishor Ciment Lion assure que le mouvement engendrera "Ă©videmment une perte financiĂšre sur la journĂ©e"

Pour Jean-Gaël RiviÚre, président de la Fédération

FENÊTRE SUR L’OUTREMER

Nationale des Transports Routiers, l'idĂ©e est de ralentir leur activitĂ© : "Sans ciment, Ă  un moment donnĂ©, toutes les centrales Ă  bĂ©ton vont ĂȘtre bloquĂ©es". Il sollicite une rĂ©union Ă  la prĂ©fecture et la chambe de commerce et d'industrie mais pas de rĂ©ponses pour l'instant. "Notre adversaire n'est pas le citoyen lambda mais ce sont les donneurs d'ordre (...) notamment la FRBTP qui a refusĂ© de venir Ă  la rencontre jeudi dernier", rappelle JeanGaĂ«l RiviĂšre.

Dans ce conflit, la Chambre de Commerce et d'Industrie de La Réunion souhaite jouer le rÎle de médiateur. "Bien évidemment je comprends la situation, j'appelle à la responsabilité de chacun", assure le président, Pierrick Robert. Les syndicats de transporteurs dénoncent le nonrespect de charte de bonne pratique, signée en juillet dernier. Une signature pourtant en préfecture et par l'ensemble des acteurs de la filiÚre. Pour l'heure, les tarifs de leurs prestations de transports restent identiques à celles de 2010, alors que la charte la plus récente devait progressivement entrer en vigueur, avant la fin de l'année. Une situation qui exaspÚre la profession, alors que prÚs de 600 entreprises ont mis la clé sous la porte depuis le début de l'année estime Jean Gaël RiviÚre.

GUYANE

DROGUES EN GUYANE : UN USAGE LIMITÉ, MAIS UNE ALERTE ROUGE

SUR L’OFFRE ET LE TRAFIC Moins consommatrice que l’Hexagone, la Guyane n’est pourtant pas Ă©pargnĂ©e par les dangers liĂ©s aux stupĂ©fiants. Entre crack bon marchĂ©, nouveaux trafics de MDMA et structures de soins dĂ©bordĂ©es, les signaux d’alerte se multiplient. Contrairement Ă  ce qu’on pourrait croire, on consomme moins de drogue en Guyane que dans l’hexagone, sauf pour le cannabis, dont la consommation est lĂ©gĂšrement au-dessus de la moyenne nationale, selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). MalgrĂ© tout, les signaux d’alerte sont nombreux. D’abord parce que " la circulation intense de cocaĂŻne liĂ©e au trafic international en Guyane favorise une offre locale abondante et Ă  bas coĂ»t de ce produit ", notamment sous forme de cailloux ou crack. Le rapport Ă©voque " une disponibilitĂ© immĂ©diate des drogues ". Cayenne compte ainsi " 15 Ă  18 points de deal ", selon l’Office Anti StupĂ©fiants. L’OFDT relĂšve aussi " une structuration croissante du trafic de MDMA/ectasy venu du Surinam, en comprimĂ©s ou sous une forme liquide dĂ©nommĂ©e pikachu ", avec des " usages plus Ă  risque chez les

adolescents " " Plusieurs cas de complications graves " sont signalĂ©s dans l’ouest guyanais. Enfin, sur la prise en charge des usagers de drogues, l’enquĂȘte Ă©voque des " Ă©quipes dĂ©passĂ©es par le sous-effectif et le turn-over ", et " une insuffisance de structures adaptĂ©es qui compromet l’efficacitĂ© des dispositifs existants ". En visite en Guyane, le Dr Nicolas Prisse, prĂ©sident de la Mission interministĂ©rielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) Ă©tait l'invitĂ© de notre journal tĂ©lĂ©visĂ©, ce lundi 22 septembre. Il a indiquĂ© avoir signĂ© une convention, avec la CACL (CommunautĂ© d'agglomĂ©ration du centre littoral) pour limiter l'entrĂ©e des jeunes dans les rĂ©seaux de trafic. Le prĂ©sident de la Mildeca a, par ailleurs soulignĂ© l'important travail du rĂ©seau associatif en Guyane dans la lutte contre la consommation de drogue.

MARTINIQUE

GRÈVE DES AGENTS MUNICIPAUX À FORT-DE-FRANCE : LA SITUATION S'EST APAISÉE DANS LA PLUPART DES SERVICES DE LA VILLE

AprĂšs plusieurs jours de perturbations dues Ă  la grĂšve des agents municipaux, les Ă©coles, garderies et cantines ont repris normalement, ce lundi 22 septembre. À la mi-journĂ©e, une rĂ©union de nĂ©gociation entre le maire et les syndicats a permis une satisfaction partielle de ces derniers. Les Ă©coles de Fort-de-France ont bel et bien ouvert. Pour rappel, depuis le 11 septembre, les agents de la caisse des Ă©coles, la cuisine centrale, des crĂšches et du Sermac avaient entamĂ© une grĂšve, dĂ©nonçant, entre autres, leur condition de travail et le manque de moyen humain. En consĂ©quence, les services de cantines et de garderies n'Ă©taient pas assurĂ©s dans les Ă©coles de la capitale. Plusieurs d'entre elles, avaient dĂ» fermer et de nombreux parents s’étaient retrouvĂ©s en difficultĂ© pour assurer la garde de leurs enfants.

Mais la situation s'est depuis apaisĂ©e. Une rĂ©union de nĂ©gociation s'est tenue tĂŽt ce matin, entre les agents municipaux, rĂ©unis sous la banniĂšre CGTM-SOEM-FSM FAPT et le maire de la ville, Didier Laguerre. À son issue, le syndicat salue de grandes avancĂ©es sur la plupart des revendications des diffĂ©rents services concernĂ©s. Concernant le cas du Sermac, un rapport d'enquĂȘte sur les risques psychosociaux au sein de la structure doit ĂȘtre prĂ©sentĂ© demain aux reprĂ©sentants des salariĂ©s. Cependant, aucun accord n'a Ă©tĂ© trouvĂ© entre les services de la ville et le syndicat concernant la police municipale. Les policiers dĂ©noncent un management toxique entraĂźnant des risques psychosociaux.

COMORES

INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES : DEUX CENTRES "SOWO LA HAZI" OUVERTS À MWALI

Ces deux centres d’apprentissage et de formation professionnelle sont construits pour, Ă  en croire le responsable du programme "Msomo Na Hazi", renforcer les capacitĂ©s locales et offrir aux jeunes de l’üle de Djumbe Fatima " de nouvelles opportunitĂ©s " d’insertion pour contribuer au dĂ©veloppement de l’üle.

Une mission du programme "Msomo na Hazi" qui signifie littĂ©ralement "formation et emploi ou insertion professionnelle" conduite par son directeur Nourdine Abdallah, en collaboration avec l’Ong Maeecha, et le ministĂšre de l’Education nationale, a procĂ©dĂ©, du 18 au 19 septembre, Ă  l’inauguration de deux centres d’orientation et d’insertion professionnelle appelĂ©s "Sowo la Hazi". Il s’agit de centres dĂ©diĂ©s aux jeunes qui optent pour la formation professionnelle. Le premier est implantĂ© Ă  proximitĂ© de l’école publique de Nyumashuwa et l’autre est construit prĂšs du collĂšge rural de Fomboni. Ce dernier est d’ailleurs dĂ©jĂ  opĂ©rationnel depuis un certain temps. L’objectif est, selon le directeur Nourdine Abdallah, de construire un projet professionnel, Ă  travers une forme d’apprentissage qui permet aux participants de dĂ©crocher un emploi par la crĂ©ation d’une entreprise. "À travers cette initiative, nous espĂ©rons renforcer Ă  Mwali les capacitĂ©s locales et offrir aux jeunes de nouvelles opportunitĂ©s pour contribuer au dĂ©veloppent de l’üle et du pays en gĂ©nĂ©ral", a-t-il expliquĂ© avant d’ajouter que ces centres sont conçus pour les personnes de 15 Ă  35 ans, dĂ©scolarisĂ©es ou diplĂŽmĂ©es et sans formations. Le chef de mission a saisi l’occasion pour annoncer l’ouverture prochaine, Ă  Wanani, dans la rĂ©gion de Djando d’une Ă©cole nationale de formation aux mĂ©tiers agricoles et de dĂ©veloppement rural (Enfad). "Son inauguration est prĂ©vu dans deux mois", a-t-il fait savoir.

Pour sa part, le dĂ©lĂ©guĂ© chargĂ© de l’Education Ă  Mwali a assurĂ© que " des nĂ©gociations " sont en cours avec le ministĂšre de l’Education nationale pour le recrutement des futurs enseignants de cette Ă©cole et qu’à l’heure actuelle, les inscriptions sont ouvertes. " Un Ă©tudiant de l’Enfad aura un diplĂŽme comme un baccalaurĂ©at agricole qui lui permettrait d’intĂ©grer le marchĂ© du travail ", a affirmĂ© Ă  son tour le directeur du programme " Msomo na Hazi " qui a tenu Ă  souligner que le projet vise Ă  donner naissance et Ă  faire Ă©merger des Ă©tablissements "Sowo la hazi" sur l’ensemble du territoire national.

MADAGASCAR

FINANCEMENT DU TERRORISMELES ASSOCIATIONS CARITATIVES

SOUS SURVEILLANCE ACCRUE Le Samifin s’attaque au risque de financement du terrorisme via les associations caritatives. L’enjeu : protĂ©ger ces structures sans entraver leur mission humanitaire.

Sous couvert d’actions humanitaires, certaines associations peuvent devenir des canaux privilĂ©giĂ©s de financement souterrain du terrorisme. C’est ce risque que le Service des renseignements financiers (Samifin) entend prĂ©venir Ă  travers les actions actuellement en cours. Depuis juin, cette entitĂ© mĂšne une analyse des vulnĂ©rabilitĂ©s liĂ©es au financement du terrorisme par le biais des associations caritatives.

" Ces associations qui obtiennent des financements et qui distribuent des fonds peuvent ĂȘtre exploitĂ©es par des groupes terroristes pour financer leurs activitĂ©s. Nous allons identifier lesquelles sont les plus vulnĂ©rables et nĂ©cessitent des mesures de protection ", a indiquĂ© Mamitiana Rajaonarison, directeur gĂ©nĂ©ral du Samifin, en marge d’un atelier organisĂ© hier Ă  l’hĂŽtel Radisson Blu, Ambodivona. Les rĂ©sultats de cette analyse devraient ĂȘtre connus en dĂ©cembre. Ils permettront de dĂ©terminer quelles associations nĂ©cessitent un encadrement spĂ©cifique afin d’éviter qu’elles ne deviennent, Ă  leur insu, des relais de financement. " Nous allons voir lesquelles de ces associations et ONG sont les plus menacĂ©es. Nous leur fournirons des mesures concrĂštes pour Ă©viter de tomber dans le piĂšge des terroristes ", a ajoutĂ© le directeur gĂ©nĂ©ral. Pour l’heure, aucune opĂ©ration suspecte liĂ©e au financement du terrorisme n’a Ă©tĂ© enregistrĂ©e au niveau du Samifin. Toutefois, l’entitĂ© multiplie les mesures prĂ©ventives afin de rĂ©duire les risques potentiels liĂ©s Ă  la position gĂ©ographique de Madagascar dans la rĂ©gion de l’ocĂ©an Indien. " Le pays pourrait servir de base arriĂšre aux terroristes. C’est pourquoi nous devons renforcer les mesures de vigilance ", poursuit Mamitiana Rajaonarison. Du cĂŽtĂ© du gouvernement, des dispositions lĂ©gales ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© prises, conformĂ©ment Ă  la 5e recommandation du GAFI qui classe le financement du terrorisme comme une infraction. Un dĂ©cret en ce sens a Ă©tĂ© promulguĂ©. En fĂ©vrier, un autre texte permettant de sanctionner les personnes physiques ou morales liĂ©es Ă  des groupes terroristes a Ă©tĂ© adoptĂ©. L’identification d’une liste nominative est en cours afin de permettre le gel de leurs avoirs. Les associations religieuses figurent parmi les structures particuliĂšrement surveillĂ©es. Leur activitĂ© de collecte et de redistribution de fonds les expose aux risques identifiĂ©s par le GAFI. Le rapport attendu en dĂ©cembre devrait prĂ©ciser les mesures adaptĂ©es pour protĂ©ger ces organismes et Ă©viter qu’ils ne deviennent, volontairement ou non, des canaux de financement terroriste.

MAURICE

ANIL KUMAR DIP CONVOQUÉ

CETTE SEMAINE : L’ANCIEN CP FACE À LA FCC

Depuis le dĂ©but de l’enquĂȘte sur l’ancien commissaire de police (CP), Anil Kumar Dip, est considĂ©rĂ© comme Ă©tant au sommet de la pyramide de l’affaire de Reward Money, qui a rĂ©vĂ©lĂ© des dĂ©tournements de fonds publics estimĂ©s Ă  Rs 250 millions, voire plus. Au cours de cette semaine, il sera convoquĂ© pour un interrogatoire Ă  la Financial Crimes Commission (FCC). Selon les informations disponibles, cette convocation pourrait s’étaler sur plusieurs jours au RĂ©duit Triangle, sujette Ă  la disponibilitĂ© de son avocat, Mᔉ Ivan Collendavelloo, Senior Counsel.

L’ex-CP devrait sans doute s’expliquer sur sa dĂ©cision d’amender le Standing Order 132 des Police Regulations, le 31 dĂ©cembre 2021. Cette mesure a modifiĂ© la politique de son prĂ©dĂ©cesseur et a permis le dĂ©clenchement du systĂšme de Reward Money tel qu’il a Ă©tĂ© prĂ©tendument perverti. Par ailleurs, il y a les correspondances portant la signature d’Anil Kumar Dip et adressĂ©es Ă  la State Bank of Mauritius, donnant l’autorisation de retraits en liquide de Rs 1 million par jour pendant le mois d’octobre 2024 et observĂ©s sur les comptes de l’assistant commissaire de police (ACP) Dunraz Gangadin et de l’assistant surintendant de police (ASP) Rajcoomar Seewoo, figureront aussi cer-

tainement parmi les questions clĂ©s de l’enquĂȘte. L’enquĂȘte, qui a dĂ©butĂ© il y a plus de quatre mois, a dĂ©jĂ  conduit Ă  l’arrestation de plusieurs hauts gradĂ©s de la police. L’ACP Dunraz Gangadin, ancien chef de la dĂ©funte PHQ Special Striking Team (SST), est accusĂ© provisoirement d’avoir transfĂ©rĂ© Rs 76,8 millions sur le compte du sergent Yeshdeo Seeboruth, bien que ce dernier ne faisait pas partie des unitĂ©s opĂ©rationnelles concernĂ©es. Au total, Rs 160,4 millions ont transitĂ© par son compte bancaire entre janvier 2023 et novembre 2024.

Le sergent Ali Hossen, Ă©galement ancien membre de l’ex-SST, est soupçonnĂ© d’avoir dĂ©tournĂ© Rs 83 millions, tandis que l’ASP Rajcoomar Seewoo, ancien responsable de la Special Intelligence Cell, aurait perçu Rs 34,7 millions, incluant ces retraits suspects de Rs 1 million par jour en novembre 2024, Ă  la veille des Ă©lections gĂ©nĂ©rales. Le sergent Yeshdeo Seeboruth, affectĂ© Ă  la Police Research and Development Unit, est lui accusĂ© d’avoir reçu Rs 19 millions sur une pĂ©riode de 20 mois.

L’ASP Faraaz Mooniaruth, ancien responsable de la Force Crime Intelligence Unit, est impliquĂ© pour avoir autorisĂ© une fausse rĂ©clamation de Rs 3 millions alors que le surintendant de police Ashik Jagai, l’ex-patron de la SST Ă©galement, est provisoirement accusĂ© pour avoir recommandĂ© des paiements fictifs ou excessifs totalisant Rs 86 millions. Ce dernier est toujours en dĂ©tention policiĂšre du fait qu’il n’aurait pas respectĂ© ses conditions de libertĂ© conditionnelle.

L’enquĂȘte a mis en lumiĂšre de graves anomalies dans le processus de gestion du Reward Money, notamment l’absence de rapports du Forensic Science Laboratory dans certains dossiers, des saisies de drogue dĂ©crites comme "fictives" pas les enquĂȘteurs de la FCC et des autorisations de paiement suspectes, rĂ©vĂ©lant des failles dans le contrĂŽle interne. Une audition clĂ© a aussi prĂ©cipitĂ© la convocation de l’ex-CP Dip. L’ASP Bahadoor, ancien responsable de la Flying Squad, avait aussi indiquĂ©, le mercredi 17 septembre, Ă  la FCC, qu’Anil Kumar Dip supervisait directement l’approbation des demandes de Reward Money, confirmant son rĂŽle au sommet du dispositif.

L’audition d’Anil Kumar Dip constitue donc une Ă©tape cruciale dans cette enquĂȘte tentaculaire, qui pourrait permettre de comprendre l’organisation du systĂšme de Reward Money, identifier d’autres responsables et mettre au jour les mĂ©canismes exacts des dĂ©tournements.

LES CHIFFRES CLÉS DE LA JOURNÉE DE

MOBILISATION DU 18 SEPTEMBRE 2025

Journée de mobilisation du 18 septembre 2025

Les chiffres clés

507 000 manifestants, dont 55 000 Ă  Paris, selon le ministĂšre de l’IntĂ©rieur, 1 million selon la CGT.

309 interpellations, 134 personnes placées en garde-à-vue.

20 000 pharmaciens ont manifesté, 80 à 90 % des pharmacies fermées.

Éducation nationale

17 % d’enseignants grĂ©vistes.

70 établissements scolaires bloqués ou partiellement bloqués.

Fonction publique d'État

12,7 % des agents en grĂšve.

Transports publics

Le traïŹc a Ă©tĂ© perturbĂ©. 9 TGV sur 10 ont circulĂ©, 1 intercitĂ© sur 2 et 3 TER sur 5.

26 membres des forces de l’ordre, 10 manifestants et 1 journaliste blessĂ©s.

Fonction publique hospitaliÚre 7,6% de grévistes.

110 000 lycéens et étudiants mobilisés.

45 % de grévistes dans les collÚges et lycées, selon le SNES-FSU.

Fonction publique territoriale 7,7 % de grévistes.

Le traïŹc a Ă©tĂ© « perturbĂ© mais pas bloquĂ© », selon le ministĂšre des Transports.

ANNONCES LÉGALES

AVIS CONSTITUTION

Par acte signé sous seing privé en date du 19/09/2025, il a été constitué la société suivante :

Dénomination sociale : MD

LOCATION

Forme sociale : SARL

Capital : 100,00€

Siùge social : 2 Ruelle Soumaila Kandzou – 97670 OUANGANI

Objet : Toutes activités de location de courte durée de voitures et des véhicules automobiles légers.

Durée : 99 ans

GĂ©rant : M. MADI Nabyou, rĂ©sidant au 2 ruelle Soumaila Kandzou – 97670 OUANGANI (France), de nationalitĂ© française, nĂ© le 10/06/1995 Ă  TSINGONI (MAYOTTE), cĂ©libataire.

Immatriculation : RCS de Mamoudzou Mayotte OUANGANI, le 19/09/2025

Pour avis M. MADI Nabyou m

AVIS CONSTITUTION SARL

Par acte signé sous seing privé en date du 20/09/2025, il a été constitué la société suivante :

Dénomination sociale : Haze ElecPro

Mayotte

Forme sociale : SARL

Capital : 1 000,00€

Siùge social : BOULEVARD DU LYCEE – LIEU

DIT KAHANI – 97670 OUANGANI

Objet : Tout type de travaux d’électricitĂ©, de travaux tout corp d’état en bĂątiments, VRD, de nettoyage industriel et domicile, curage caniveau et riviĂšre.

Toute activitĂ© d’espaces verts, d’élagage et de vente de matĂ©riaux associĂ©s.

Durée : 99 ans

GĂ©rant : M. MAOULIDA Yahaya, rĂ©sidant BOULEVARD DU LYCEE – Lieu-dit

KAHANI – 97670 OUANGANI (France), de nationalitĂ© française, nĂ© le 31/12/1978 Ă  OUANGANI (MAYOTTE), cĂ©libataire.

Immatriculation : RCS de Mamoudzou

Mayotte

OUANGANI, le 20/09/2025

M. MAOULIDA Yahaya

Pour avis

m

AVIS DE CONSTITUTION

Par acte sous seing privé en date du 27 juillet 2025, il a été constitué une société pré-

VENTE AUX ENCHERES AU PLUS OFFRANT

Le 15/12/2025, à 14h30, Office Notarial, DZAOUDZI (Mayotte), 14 rue de l’ancienne Mairie.

DESIGNATION ; KOUNGOU (MAYOTTE) 97690 Lotissement D’ACHERY, KANGANI, quartier des Makis.

Au 2Ăšme NIVEAU, appartement type F4, un jardin privatif de 49 mÂČ.

Bien vendu louĂ© moyennant loyer mensuel de 1 350,00 € par mois.

MISE A PRIX : 190 000,00 € avec facultĂ© de baisse de 1/8. CONSIGNATION : 19 000,00 € par virement (RIB Ă  retirer Ă  l’office)

Seules les consignations effectives au plus tard le 12/12/2025, Ă  14h30, permettront de participer aux enchĂšres.

CONTACT : Mme MARRET - 02 62 94 89 29 – blanche. marret.97406@notaires.fr Cahier des charges consultable à l’Office Notarial.

Pour avis

sentant les caractĂ©ristiques suivantes : DĂ©nomination : ILO’MAINS D’OR.

Forme : SAS

SiĂšge social : 198 route Retenue Collinaire, 97680 Tsingoni, Mayotte.

Objet : La vente de vĂȘtements, chaussures, accessoires, maroquinerie, en boutique et en ligne ;

● La prise, l’acquisition, l’exploitation ou la cession de toutes marques, de tous procĂ©dĂ©s et brevets, et plus largement de tout droit de propriĂ©tĂ© intellectuelle concernant ces activitĂ©s ;

● La participation de la SociĂ©tĂ©, par tous moyens, directement ou indirectement, Ă  toutes opĂ©rations pouvant se rattacher Ă  son objet par voie de crĂ©ation de sociĂ©tĂ©s nouvelles, d’apport, de souscription ou d’achat de titres ou droits sociaux, de fusion ou autrement, de crĂ©ation, d’acquisition, de location, de prise en locationgĂ©rance de tous fonds de commerce ou Ă©tablissements ;

● Et plus gĂ©nĂ©ralement, toutes opĂ©rations de quelque nature qu’elle soit, se rattachant directement ou indirectement Ă  l’objet social ou Ă  tous objets similaires, connexes, complĂ©mentaires ou susceptibles d’en faciliter la rĂ©alisation ou l’extension.

Président : M. DAHILOU El-Haniou

Durée : 99 ans

Immatriculation : RCS de Mamoudzou.

Pour avis m

AVIS DE CONSTITUTION

Par acte sous seing privé en date du 22 septembre 2025, il a été constitué une société présentant les caractéristiques suivantes :

Dénomination : PRIXNOVA

Forme : SARL

Capital : 1000 euros

SiĂšge social : 4 Escalier de l’AmitiĂ©-97 670 Chiconi.

Objet social :

‱ L’achat, la vente, la nĂ©goce et l’importation de produits d’alimentation gĂ©nĂ©rale, ainsi que les surgelĂ©s ; des produits de droguerie, parfumerie, hygiĂšne ; de boissons et Ă©picerie ; des produits secs et liquides en gros, demi-gros et dĂ©tail.

‱ L’organisation des Ă©vĂ©nements liĂ©s Ă  l’alimentation, culinaire.

‱ L’activitĂ© de formation professionnelle, continue, en alternance ou en initiale, remise Ă  niveau

Durée : 99 ans

Gérante : Mme RIDHOI Zainabou. Pour avis

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