Source ete 2015

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ÉTÉ 2015, vol. 11 no 1

Le magazine de l’eau au Québec

NU CONCTLUE S I F E XDIFFUSÉ SUR

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ENTREVUE avec

Louis

Convention de la poste-publications no 41122591

Barré

À l’affût des nouvelles technologies

Bilan de mi-mandat de la Stratégie 16 québécoise d’économie d’eau potable Les additifs pour la fosse septique : sont-ils essentiels ?

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Villes intelligentes et gestion de l’eau

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PARCE P ARCE A EQ QUE UE LE LES ES GOUTTES D’EAU FORMENT LES TORRENTS

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8 « Il y a une tendance au raffermissement des normes concernant les taux de phosphore et de nitrates dans les effluents. L’industrie minière est beaucoup plus soucieuse des rejets dans l’environnement, qu’il s’agisse des déchets ou des eaux usées. » — Louis Barré

tête-à-tête

SOMMAIRE

chroniques 16

EAU POTABLE

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INSTRUMENTATION

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L E S A M I S D E S O U R C E LES

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BONTSS 29

A CONT

C

ANALYSE DE L’AZOTE AMMONIACAL ASSAINISSEMENT DÉCENTRALISÉ

LES ADDITIFS POUR LA FOSSE SEPTIQUE : SONT-ILS ESSENTIELS ?

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AGROALIMENTAIRE

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AUTOMATISATION ET CONTRÔLE

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G E STI O N H U M A I N E D E S R E S S O U R C E S

BILAN DE MI-MANDAT DE LA STRATÉGIE QUÉBÉCOISE D’ÉCONOMIE D’EAU POTABLE

TRAITER L’EAU POUR LES BOISSONS À L’AIDE DE MICROSABLE

VILLES INTELLIGENTES ET GESTION DE L’EAU GESTION DES ODEURS

EAUX USÉES : LES CLÉS DU SUCCÈS POUR ÉLIMINER LES PROBLÈMES LIÉS AUX NUISANCES OLFACTIVES

Éditeur et rédacteur en chef André Dumouchel adumouchel@maya.cc Chroniqueurs Yann H. Contratto Dominique Dodier France Gauvreau Mathieu Laneuville Alice Mahr Stéphane Perron Christian Vézina

Direction artistique MAYA.cc Designer graphique : Sylvain Malbeuf (SymaPub) Photos de la page couverture et de l’entrevue Alexandre Nadeau Révision linguistique Annie Talbot

Espace publicitaire André Dumouchel Téléphone : 450 508-1515 adumouchel@maya.cc Abonnement et administration MAYA communication et marketing 457, montée Lesage Rosemère QC J7A 4S2 Téléphone : 450 508-1515 info@magazinesource.cc www.magazinesource.cc

Impression Carpe diem Ce magazine est imprimé sur papier à contenu recyclé.

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Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 11 N O 1 ÉTÉ 2015

© Tous droits réservés. Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine SOURCE recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1er trimestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine SOURCE est publié trois fois l’an.

ÉTÉ 2015, vol. 11 no 1

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éditorial

DE NOUVELLES TECHNOLOGIES, SANS CESSE PLUS PERFORMANTES

E

n affaires, être à l’affût des nouvelles technologies est une nécessité absolue. Connaître les tendances et les progrès technologiques peut faire toute la différence. Au sein des divers secteurs de l’économie, la concurrence atteint aujourd’hui des degrés inégalés et l’industrie de la gestion de l’eau n’y échappe pas. La mondialisation des marchés a André Dumouchel bien sûr changé la donne, et Internet a accéléré la cadence en nous permettant de découvrir les dernières avancées, souvent même avant qu’elles ne soient véritablement au point. Il y a longtemps que Louis Barré a saisi cette réalité. Bourreau de travail doté d’une curiosité sans limites, il n’a pas cessé de parcourir le monde afin de dénicher les technologies les plus prometteuses pour accroître l’offre de son entreprise. Je me rappelle d’ailleurs son enthousiasme débordant lorsqu’il m’entretenait, il y a une dizaine d’années, de la montée fulgurante des techniques membranaires partout dans le monde. Convaincu du potentiel de cette technologie, il n’était pas peu fier d’avoir conclu une entente avec l’entreprise Zenon afin d'assurer la distribution des produits de celle-ci. Il faut croire qu’il avait vu juste au sujet de leur potentiel, car peu après, le géant GE en a fait l’acquisition pour la somme de 760 M$. Les nouvelles technologies présentent un intérêt de taille sur le plan commercial pour les entreprises comme Mabarex. Un tour rapide de cette édition du magazine nous démontre qu’en plus d’être omniprésentes dans notre secteur d’activité, elles peuvent aussi s’avérer très payantes pour les clients. En effet, en plus d’améliorer la qualité du traitement des eaux usées et potables, les nouvelles technologies repoussent toujours les limites de la productivité.

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L’exemple le plus frappant est sans contredit celui rapporté par notre chroniqueur Stéphane Perron au sujet d’un projet pilote de la ville de Dubuque aux États-Unis. Après avoir installé des compteurs d’eau intelligents dans 300 foyers, on a permis à 150 d’entre eux d’avoir accès à un site Internet où ils pouvaient suivre leur consommation d’eau en temps réel et, surtout, se comparer aux autres participants du projet. Les résultats ont été plus que probants puisqu’en seulement deux mois, les familles ayant eu accès au portail Web ont diminué de 6,6 % leur consommation d’eau. Appliqué au coût de production de l’eau potable, ce taux représente des économies substantielles, bien au-delà des investissements de départ. De quoi faire rêver les municipalités québécoises aux prises avec des défis budgétaires croissants. Toutefois, la résistance au changement et les enjeux politiques viennent quelquefois compliquer la vie des entreprises novatrices qui désirent proposer aux municipalités de nouvelles avenues afin d’améliorer leur gestion de l’eau. Le cas des compteurs d’eau en est un exemple éloquent, car si quelques municipalités ont installé ces outils de gestion sur l’ensemble de leur territoire, avec des résultats très intéressants, la majorité a préféré s’abstenir de les étendre au niveau résidentiel, de crainte d’irriter leurs citoyens, qui sont également des électeurs… Or, dans un contexte d’austérité où le secteur public doit faire plus avec moins, toute technologie pouvant offrir un ratio coût-bénéfice positif devrait être considérée. D’où l’importance d’avoir des gens passionnés et curieux comme Louis Barré pour dénicher les nouveautés les plus prometteuses et les mettre en œuvre. ■



Louis Barré

À l’affût des nouvelles

technologies Entrevue réalisée par André Dumouchel

LOUIS BARRÉ CONNAÎT TRÈS BIEN LES SECTEURS DU TRAITEMENT DE L’EAU POTABLE ET DU TRAITEMENT DES EAUX USÉES. D EPUIS LA FIN DE SA FORMATION TECHNIQUE, IL N’A CESSÉ D’ÉVOLUER AU SEIN DE CES SECTEURS, QUI REPRÉSENTENT POUR LUI UNE VÉRITABLE PASSION. E NTREPRENEUR AGUERRI, IL TIENT LA BARRE DE SON ENTREPRISE, MABAREX, DEPUIS PLUS DE 30 ANS. L’HOMME D’AFFAIRES EST À L’AFFÛT DES TECHNOLOGIES ÉMERGENTES ET DES BESOINS DU MARCHÉ, CE QUI A MENÉ MABAREX À EFFECTUER PLUSIEURS VIRAGES DANS SON PARCOURS, DONT CELUI DE DEVENIR UNE ENTREPRISE CONCEPTRICE D’ÉQUIPEMENT ET CELUI DE SE DIRIGER VERS LA VALORISATION DES MATIÈRES RÉSIDUELLES. COMMENT MABAREX A-T-ELLE DIVERSIFIÉ SES ACTIVITÉS AFIN DE S’ADAPTER AU MARCHÉ ? QUELLES SONT LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE TRAITEMENT DES EAUX USÉES À SURVEILLER ? LE MAGAZINE SOURCE A RENCONTRÉ POUR VOUS LOUIS BARRÉ, PRÉSIDENT ET COFONDATEUR DE MABAREX.

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Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 11 N O 1 ÉTÉ 2015


Comment décririez-vous votre enfance et votre adolescence ? Je suis né à Saint-Jean-sur-Richelieu, l’aîné d’une famille de trois garçons. Mon père était ouvrier et ma mère, femme au foyer. Quand j’étais enfant, mon père travaillait énormément et ne gagnait pas plus de 20 000 $ par année. Nous grattions les fonds de tiroirs. Puisque j’étais l’aîné, j’ai reçu de l’aide afin de poursuivre mes études. J’ai étudié en techniques de l’eau et de l’assainissement à l’Institut de technologie de Vaudreuil, par la suite devenu Cégep de Saint-Laurent. En fait, je détiens un des premiers diplômes de cet établissement : c’était l’époque de la création des cégeps, en 1970. Il s’agissait d’une formation très intéressante. Il y avait une usine-école d’eau potable et une autre de traitement des eaux usées grandeur réelle présentant une multitude de procédés. C’était unique en Amérique du Nord à l’époque. Quel a été votre parcours professionnel, après votre formation ? J’ai reçu une offre d’emploi de l’entreprise Calgon plusieurs mois avant l’obtention de mon diplôme. Il faut se rappeler qu’à cette époque, il y avait plus d’emplois à pourvoir que de diplômés, donc cette pratique était courante. Le taux de placement était de 100 %. J’ai été engagé en tant que représentant aux ventes techniques et commerciales. J’ai aimé ce travail, car j’ai entre autres participé aux tests avec polymères et autres produits chimiques à l’usine pilote minière de Schefferville. Tout cela, évidemment, en vue de la construction de la très grande usine de traitement de minerai de fer à Sept-Îles. J’ai également assisté à des essais dans une mine d’uranium dans l’Ouest. Ensuite, j’ai reçu une offre intéressante d’une autre entreprise, Francis Hankin, et j’ai quitté Calgon malgré les défis qu’elle m’offrait. Dans le cadre de ce nouvel emploi, étiez-vous toujours représentant technique ? Oui, j’ai conservé le même poste chez Francis Hankin. J’ai véritablement appris le métier au sein de cette entreprise de Montréal, dont les plus âgés se souviennent sûrement. Cette entreprise a construit les plus grandes usines d’eau potable et de traitement des eaux usées au pays. Elle avait également à son actif la construction de presque toutes les usines de traitement des eaux usées en Ontario. Il n’y en avait pas au Québec à cette époque. J’ai eu la chance de travailler avec Léo Rancourt, qui m’a donné ma chance dans ce domaine d’activité. Malheureusement, l’entreprise a fait faillite : elle s’est cassé les dents, comme bien d’autres, sur le projet d’usine d’épuration de la Ville de Montréal. Où avez-vous travaillé ensuite ? J’ai été embauché par Grey Lightnin, devenue Nortec SGS, où j’ai été employé puis copropriétaire avec feu Syd Smith. Grey Lightnin était le leader dans le marché des agitateurs et des aérateurs destinés à l’industrie papetière. L’entreprise touchait également à une multitude d’industries. Travailler chez Grey Lightnin était passionnant. J’y suis resté huit ans. Est-ce ensuite que vous avez commencé à travailler avec le secteur municipal ? Je voulais en effet travailler avec ce secteur, car c’était le début du programme d’assainissement des eaux. Par contre, M. Smith, l’actionnaire majoritaire, ne souhaitait pas s’aventurer dans le domaine municipal et préférait de loin les projets industriels. Par

un heureux hasard, j’ai été embauché en tant que responsable des ventes au Québec par Gabriel Meunier, de l’entreprise John Meunier. Combien de temps avez-vous travaillé chez John Meunier ? J’y suis resté un peu plus de deux ans, mais l’actionnariat a changé et je n’étais plus d’accord avec les modes de gestion. C’est à ce moment, en 1983, que j'ai décidé de démarrer l’entreprise Mabarex avec Jacques Marquis. Notre objectif était d’être à notre compte, d’où le nom Mabarex : « Marquis, Barré : exemployés ». Avez-vous aimé travailler avec Gabriel Meunier ? Ce fut une très belle expérience. C’était un homme brillant et une sommité dans un domaine jusqu’alors dominé par les Américains. Il a repris l’entreprise de son père, l’a modernisée et en a fait une grande entreprise. Il s’agit d’un homme de grande envergure pour qui j’ai beaucoup de respect.

LA FONDATION DE MABAREX La recherche de produits à offrir a-t-elle été difficile au moment de la création de Mabarex ? En Amérique du Nord, nous étions très connus des fournisseurs de technologies qui souhaitaient pénétrer le marché québécois, donc ce fut facile. Nous étions par ailleurs parfaitement bilingues, ce qui facilitait aussi le travail. En ce qui a trait au financement, nous avons été chanceux, car nous avons eu le soutien d’un riche Américain, Bill Graue. Quelques années plus tard, Jacques Marquis a été écarté, et j’ai racheté les actions de M. Graue au début des années 1990. Une anecdote à propos de M. Graue : il avait un Rembrandt chez lui, et a vendu sa collection de timbres neuf millions de dollars. Vous venez de célébrer les 32 ans de Mabarex. Que faisait l’entreprise à ses débuts ? Au départ, nous étions agents de manufacturiers, puis rapidement nous avons constaté que certains produits n’étaient pas offerts sur le marché et avons alors commencé à concevoir les nôtres, soit de gros dégrilleurs robustes, des dessableurs ainsi que de petits décanteurs qui complétaient notre gamme de produits. Nous effectuons également l’ingénierie complète de procédés pour le compte d’ingénieurs-conseils et pour des clients industriels. Le plan de développement de l’entreprise a-t-il évolué ? La mission générale de l’entreprise est restée la même, soit de présenter un portefeuille de technologies diversifiées. Par contre, l’entreprise a parfois emprunté des voies de déviation imprévues. Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 11 N O 1 ÉTÉ 2015

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Par exemple, j’ai consacré plusieurs années de ma vie et des millions de dollars à développer une technologie, le séchoir à biomasse Dry Rex, qui a bien fonctionné, mais n’a pas percé l’industrie. C ’ é t a i t u n e t e ch n o l o g i e s e r v a n t à assécher la biomasse à partir de chaleur résiduelle principalement dans les usines de pâtes et papiers, un marché qui a chuté. Nous avions donc une belle machine qui fonctionnait, mais aucun client. C’était au-delà des forces d’une PME de la taille de la mienne. Je me rassure en me disant qu’après tout, bien que les meilleurs frappeurs au baseball jouent pour obtenir une moyenne de mille, aucun n’y arrive…

Les étapes correspondent à chacune des fois où nous avons réussi à attirer au sein de l’équipe des personnes aux compétences impressionnantes, reconnues par le milieu. Quelles ont été les grandes étapes de croissance de Mabarex ? Ces étapes correspondent à chacune des fois où nous avons réussi à attirer au sein de l’équipe des personnes aux compétences impressionnantes, reconnues par le milieu. Par exemple, feu Hoang Van Hoi, auparavant ingénieur en chef chez John Meunier, était un ingénieur renommé qui nous a permis d’atteindre un niveau technique bien supérieur. Depuis 20 ans, nous avons la chance de pouvoir compter sur les services de Jean-Philippe Raboud, détenteur d’un doctorat, ingénieur extraordinaire qui possède des aptitudes en chimie, en biologie et en procédés. Du côté commercial, l’arrivée de deux personnes, dont un gestionnaire, François Séguin, a mené l’entreprise vers des territoires nouveaux pour nous ou presque, dont ceux de l’industrie agroalimentaire et de l’industrie minière, secteur qui a le vent en poupe chez Mabarex. Nous avons agrandi l’équipe des ventes avec Sylvain Allard et avons embauché d’autres personnes à la réalisation, des concepteurs, des chimistes, etc. L’entreprise a de la chance de pouvoir compter sur une telle équipe !

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Quelle est la plus grande réalisation de Mabarex ? Il y a une quinzaine d’années, nos services ont été retenus par des consultants de Chicago pour la réalisation d’un projet en Pologne. Il s’agissait de la construction de la plus grande usine de transformation de pommes de terre dans ce pays, accessoirement le plus important concurrent de McCain. Qui sont les actionnaires de Mabarex ? Je suis l’actionnaire majoritaire et Sylvain Gélinas détient les autres actions. Nous sommes collègues et coactionnaires depuis 27 ans : nous avons donc connu les hauts et les bas de Mabarex, mais avons surtout eu bien du plaisir tout ce temps. J’ai été privilégié de l’avoir pour me soutenir dans mes bons coups et mes nombreux moins bons. Sylvain et moi sommes très différents : je suis plutôt désordonné et entrepreneur alors que lui est prévoyant et un excellent gestionnaire des finances. Quelle est la proportion des ventes entre les secteurs municipal et industriel ? Plus de 60 % du chiffre d’affaires provient de ventes au secteur industriel. Certaines années, le portrait est plutôt l’invers; cela dépend du marché. Ce n’est plus un secret, il y a eu beaucoup de corruption dans le secteur municipal. Puisque nous ne faisons pas partie du cercle de la racaille organisée, cela nous a nui financièrement. Nous avons eu beaucoup de succès dans des créneaux industriels, où il n’y a pas de corruption, car seules les meilleures entreprises survivent. Je précise cependant qu’il est évident que tous les gestionnaires de projets municipaux ne sont pas corrompus. Concernant la corruption, étiez-vous conscient de tout ce qui se tramait ? Bien évidemment, puisque lorsque nous répondons à des appels d’offres, nous évaluons le coût réel des projets. Lorsque nous constatons que nous ne sommes pas sélectionnés et que la réalisation du projet coûte finalement 20 ou 25 millions de dollars de plus, nous comprenons que les dés étaient pipés dès le départ. Cela Nous avons perdu plus de 100 millions en occasions de ventes, au bas mot, et ce, particulièrement dans le domaine de l’eau potable.

Avez-vous dénoncé ces pratiques ? L’Opération Marteau, devenue par la suite l’Unité permanente anticorruption (UPAC), nous a consultés à de nombreuses reprises dans le but de comprendre comment s’organisait la corruption dans notre domaine. À sa demande, nous avons témoigné à quelques reprises. Le marché municipal a-t-il changé depuis que l’UPAC s’y intéresse activement ? Il semble qu’on présente maintenant plus de projets de type clé en main, comportant moins de risques d’interventions néfastes. Les pratiques et le climat s’assainissent en partie, mais pas complètement. Depuis deux ans, les administrations municipales semblent craindre de faire appel à des professionnels, car elles ne veulent pas se faire flouer. Il est injuste que la confiance en la profession soit entachée par des gens malhonnêtes alors que la vaste majorité des professionnels sont dignes de confiance. Certaines municipalités ont choisi de devenir les maîtres d’œuvre de leurs projets afin d’éviter de les confier à un seul consortium et d’en perdre le contrôle. Cela dit, peu de municipalités peuvent se permettre d’agir ainsi, car au Québec, peu d’entre elles possèdent un service d’ingénierie. Mabarex œuvre de plus en plus dans le secteur de la valorisation des matières résiduelles. Pourquoi emprunter ce chemin alors que vous étiez présents surtout dans le domaine de l’eau ? Nous avons toujours travaillé dans le secteur des matières résiduelles. Par exemple, nous avons installé un nombre très important de systèmes de déshydratation, de centrifuges, de filtres à bandes, de presses à vis et d’équipement permettant le séchage des boues. Nous avons procédé au chaulage de boues, une méthode de transformation des résidus en engrais qui n’est plus employée sur le marché. Nous avons travaillé dans le cadre du programme de valorisation des matières organiques, notamment à Saint-Hyacinthe, mais également à la valorisation des déchets eux-mêmes. Un camion de déchets contient environ 30 % de matières organiques, et nous possédons les technologies permettant d’extraire de manière économique ces matières à même le camion afin de les valoriser sous forme de compost ou de biogaz.


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Si ce secteur a pris de l’ampleur chez Mabarex, est-ce dû à une tendance du marché ? Le marché se dirige vers ce secteur en favorisant la réduction des coûts d’enfouissement et la transformation des déchets en engrais et en énergie. Le gouvernement du Québec a imposé des taxes à l’enfouissement de la matière organique et interdit l’enfouissement du bois de construction. Il s’agit donc d’initiatives environnementales soutenues par notre gouvernement qui souhaite réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Quelles sont les technologies les plus prometteuses ? Dans le secteur du traitement des eaux usées, les systèmes à bactéries fixées représentent une importante part de marché. Nous en avons construit près d’une cinquantaine au cours des dernières années. Nous venons de terminer les premières installations combinées de systèmes biologiques à bactéries fixées suivis de membranes en céramique au Québec. Nous sommes très satisfaits du résultat. C'est compact, peu énergivore tout en offrant un rendement supérieur et en produisant une eau dont la turbidité est inférieure à la norme d’eau potable.

Quelles sont les tendances du marché en ce qui concerne le traitement des eaux usées ? Il y a une tendance au raffermissement des normes concernant les taux de phosphore et de nitrates dans les effluents. L’industrie minière est beaucoup plus soucieuse des rejets dans l’environnement, qu’il s’agisse des déchets ou des eaux usées. Au sein de la zone métropolitaine, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) impose des normes, et l’industrie, qui doit s’y conformer, fait appel à nos services.

Au chapitre de la valorisation des matières résiduelles, que doit-on surveiller ? La tendance est à la biométhanisation à haute concentration de solides, soit des liquides très concentrés, presque des pâtes. Les volumes sont ainsi considérablement réduits. La récupération des nutriments de l’eau des rejets de ces procédés est prometteuse. Une quantité importante de phosphore et de composés azotés peut ainsi être retirée des rejets et valorisée en agriculture.

Dans le secteur du traitement des eaux usées, les systèmes à bactéries fixées représentent une importante part de marché.

NORDIKeau inc. et Roy Vézina & associés sont fières d’annoncer la fusion des deux sociétés. En jumelant leur expertise et leur savoir-faire, elles deviendront ainsi le chef de file québécois en gestion intégrée des eaux potable, usées et pluviales. Sous le nom de NORDIKeau, cette nouvelle équipe intégrée offrira des services à la fois techniques et consultatifs à ses clientèles résidentielle, municipale et commerciale.

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Si vous aviez un conseil à donner à un futur entrepreneur, quel serait-il ? Il ne faut pas attendre d’avoir déjà démarré son entreprise pour se faire conseiller par des mentors, des gens qui ont des cicatrices d’affaires. C’est ce que j’ai fait lorsque j’ai fondé Mabarex. J’ai reçu de judicieux conseils de la part de François Lalande, de Claude Quenneville et de Léo Rancourt, mon ancien patron. Ils m’ont grandement aidé à éviter certains pièges.


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LA RETRAITE De quoi sera fait votre quotidien à la retraite ? Je n’arrêterai pas de travailler complètement, je crois. Je compte bien apprendre à jouer au golf afin de faire redescendre mon pointage sous 100. Il y aura beaucoup de voyages et plus de temps pour lire. Je souhaite suivre un cours d’architecture à l’université. Ce sujet me passionne et je n’ai jamais pris le temps

de l’étudier. Chez Mabarex, tous les éléments sont en place pour assurer une bonne relève. Mon associé est présent depuis longtemps dans l’entreprise et est plus jeune : il ne prendra pas sa retraite bientôt. Cela représente un gage de stabilité pour l’entreprise. Les équipes des ventes et de l’ingénierie sont solides : ce sont donc elles qui vont assurer la suite chez Mabarex.

70 PAYS

VISITÉS Chine

S’il a visité la Chine, la Pologne et le Panama pour le travail, Louis a également foulé le sol de près de 70 pays pour le plaisir. Véritable passionné de voyages, il apprécie les paysages mais affectionne particulièrement les grandes villes et aime aller à la rencontre de leurs habitants.

Maroc

Coup de cœur pour l’Asie J’ai visité la Chine à de nombreuses reprises pour le compte de Mabarex. Les Chinois sont des gens fascinants à côtoyer. Ma ville préférée est Venise, mais mon grand coup de cœur est de nature bien différente : l’Inde ! Les Québécois craignent sans raison d’y aller. La diversité, la beauté des saris, les vaches sacrées, le brouhaha : il n’y a pas une ligne droite, pas un mur parfait, pourtant les temples sont d’une beauté phénoménale. La population est gentille, la nourriture est délicieuse.

Égypte

Des craintes passagères Quand je suis arrivé en Inde, j’étais intimidé. En plus de sortir d’un avion après 19 heures de vol, j’ai trouvé l’arrivée particulière : un capharnaüm, en fait. Des gens partout, une langue inconnue : on ne se sent pas chez soi, et c’est à la fois déstabilisant et motivant ! Heureusement, une amie nous attendait à l’aéroport. Nous avons pris le temps de nous habituer et, tranquillement, la magie a opéré.

Cambodge

La passion de la voile Un ami a obtenu son permis de navigation en voilier. Ma femme et moi sommes donc partis en mer à plusieurs reprises avec lui, accompagnés de couples d’amis. Nous avons loué des catamarans ou des voiliers et sommes allés en Grèce, en Polynésie française, en Corse. Ma femme et moi avons même été symboliquement mariés par un ami capitaine d'un voilier en Martinique. Vietnam

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BILAN DE MI-MANDAT DE LA STRATÉGIE QUÉBÉCOISE D’ÉCONOMIE D’EAU POTABLE

E A U P O TA B L E

Mathieu Laneuville Ingénieur Ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire m a t h i e u . l a n e u v i l l e @ m a m ro t . g o u v . q c . c a

râce à la collaboration de 528 municipalités, qui représentent 91 % de la population québécoise desservie par un réseau de distribution d’eau potable, il est maintenant possible de dresser le bilan de mi-mandat de la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable.

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RÉSULTATS DE 2013 En ce qui concerne la quantité d’eau distribuée par personne par jour, l’objectif de la Stratégie de passer de 777 à 622 litres pour le bilan 2016 est atteint, grâce à un résultat de 596 litres pour l’année 2013. Il faut toutefois rappeler que l’objectif de 622 litres correspondait à la moyenne canadienne (Environnement Canada, 2001). Or, la moyenne canadienne a depuis diminué à 483 litres (Statistique Canada, 2011). Les résultats du Québec s’améliorent, mais les efforts doivent donc se poursuivre. Quant aux pertes d’eau potentielles des réseaux de distribution, c’est-à-dire les pertes d’eau et les consommations de nuit non mesurées, les municipalités doivent continuer le travail amorcé afin de les réduire davantage. En effet, les résultats de 2013 indiquent que ces pertes d’eau sont de l’ordre de 28 % et de 30 mètres cubes par jour par kilomètre de conduite (m³/d/km), alors que les objectifs de 2013 sont respectivement de 20 % et de 15 m³/d/km. En l’absence de compteurs d’eau, l’approche par débits de nuit a été utilisée pour calculer les indicateurs de pertes d’eau potentielles. Cependant, cette approche peut donner lieu à une surestimation des résultats, par exemple lorsque les consommations de nuit des usagers ne sont pas mesurées. Pour obtenir un taux plus réaliste, plusieurs municipalités procèdent actuellement à l’installation de compteurs chez les grands consommateurs d’eau. Parmi les actions entreprises pour réduire les fuites en 2012 et en 2013, notons la recherche proactive de fuites réalisée sur 55 % de la longueur des réseaux de distribution. Ainsi, environ 18 000 fuites d’eau ont été réparées durant ces deux années, et les actions en cette matière se poursuivent. De plus, une centaine de municipalités déploient des équipes de recherche de fuites en fonction de secteurs de suivi de distribution, ce qui permet une intervention plus efficace au bon endroit et au bon moment. Les actions entreprises pour réduire la consommation d’eau comprennent pour leur part la révision du Code de construction afin d’interdire l’installation d’équipement surconsommant l’eau ainsi que la réalisation de campagnes d’information en vue d’éliminer les systèmes de climatisation et de refroidissement à l’eau potable des immeubles non résidentiels. Notons aussi le lancement du programme éducatif Fantastiko, qui vise à sensibiliser les jeunes à l’économie d’eau potable, et la distribution de plus de 15 000 trousses d’économie d’eau dans le cadre du Programme de produits économiseurs d’eau et d’énergie. Enfin, plus de 300 municipalités appliquent la réglementation au moyen d’un système progressif de sensibilisation, d’avertissement et d’infraction.

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PROCHAINES ÉTAPES La démarche progressive de la Stratégie prévoit l’installation de compteurs d’eau dans les immeubles non résidentiels, dans les immeubles mixtes ciblés et dans un échantillon d’immeubles résidentiels d’ici le 1er septembre 2017 dans les municipalités n’ayant pas atteint les objectifs de la Stratégie au bilan de 2013.

[…] la Stratégie prévoit l’installation de compteurs d’eau dans les immeubles non résidentiels, dans les immeubles mixtes ciblés et dans un échantillon d’immeubles résidentiels d’ici le 1er septembre 2017 […] La mesure de la consommation d’eau permet de savoir de façon plus précise où va l’eau, en d’autres termes de départager le volume d’eau occasionné par la consommation de celui occasionné par les pertes d’eau, pour pouvoir ensuite prendre les mesures appropriées. Elle améliore donc la précision des bilans d’eau et outille autant les municipalités que les propriétaires d’immeubles dans leur démarche d’économie d’eau. Les municipalités dont la quantité d’eau distribuée par personne par jour demeure inférieure au 1er quartile canadien de 2006 et dont les pertes d’eau potentielles demeurent inférieures à 20 % de la quantité d’eau distribuée et à 15 mètres cubes par jour par kilomètre de conduite sont exemptées de l’installation de compteurs d’eau. Pour en savoir plus, visionnez les capsules vidéo exclusives sur notre chaîne YouTube au www.YouTube.com/ MAYAproductionvideo

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Ma municipalité doit-elle installer des compteurs d’eau?

Selon le bilan de mi-mandat, 16 % des municipalités ont déjà installé des compteurs d’eau dans tous les immeubles non résidentiels et 9 % ont prévu le faire. Dans le cadre de la Stratégie, quelque 41 % des municipalités additionnelles installeront des compteurs d’eau dans tous les immeubles non résidentiels et 34 % des municipalités en seront exemptées. Le coût d’acquisition et d’installation de compteurs dans les municipalités concernées est estimé à 40 millions de dollars, et le coût d’exploitation à un million de dollars par année. Par ailleurs, le rapport bénéfices-coûts lié à l’installation de compteurs d’eau dans le secteur non résidentiel est de l’ordre de 3, selon l’évaluation économique de la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable. Le gouvernement continuera également à soutenir les municipalités dans leurs efforts d’économie d’eau potable. Par exemple, le Programme de la taxe sur l’essence et de la contribution du Québec 2014-2018 (TECQ) peut aider les municipalités à corriger leurs réseaux d’eau. Par ailleurs, les réseaux de la santé, des cégeps et des universités ainsi que la Société québécoise des infrastructures ont produit un plan d’action afin de mettre en place des mesures d’économie d’eau dans leurs immeubles. ■

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ANALYSE DE L’AZOTE AMMONIACAL

France Gauvreau B. Sc. Directrice générale Hanna Instruments Canada inc. f ra n c e g @ h a n n a c a n . c o m

I

l y a quelques mois, j’ai traité de la mesure des nitrites et des nitrates dans l’eau, ce qui semble avoir suscité un très grand intérêt chez plusieurs lecteurs. On m’a récemment demandé d’aborder le sujet de l’analyse de l’azote ammoniacal dans l’eau, qui représente également un défi sur le plan de l’instrumentation et constitue un paramètre non étranger à la présence des nitrites et des nitrates dans plusieurs types d’eau. En effet, l’ammoniac libre introduit dans les réseaux de distribution peut entraîner une nitrification et une augmentation de la concentration des nitrates et des nitrites dans l’eau potable.

Provenance et traitement La présence d’ammoniac sous forme d’azote ammoniacal (NH3-N) dans les eaux de surface et les eaux pluviales est chose courante. En général, les eaux souterraines en renferment de faibles concentrations, mais celles-ci s’avèrent plus élevées dans des puits de grande profondeur forés dans certaines formations géologiques. La concentration d’ammoniac dans les eaux de surface varie selon la région et la saison, et des facteurs comme le ruissellement en provenance de champs cultivés ou les rejets industriels et les rejets issus du traitement des eaux d’égout peuvent avoir une incidence sur cette concentration. Dans l’eau, l’ammoniac est en équilibre avec l’ion ammonium. Cet équilibre dépend largement du pH et, dans une moindre mesure, de la température. L’équilibre favorise l’ion ammonium dans les eaux acides ou neutres. Lorsqu’il se trouve dans les eaux de surface, l’ammoniac peut en partie se volatiliser dans l’atmosphère; ce phénomène varie en fonction du pH, de la température, de la vitesse du vent et de la concentration en ammoniac dans l’atmosphère. Dans les eaux de surface et les eaux souterraines, l’ammoniac peut subir une transformation séquentielle suivant deux processus du cycle de l’azote : la nitrification et, dans une moindre mesure, la dénitrification. Les nitrates et les nitrites formés par le mécanisme de nitrification aérobie peuvent être absorbés par les plantes aquatiques et d’autres organismes. L’azote élémentaire formé par le mécanisme de dénitrification anaérobie se volatilise dans l’atmosphère (Environnement Canada et Santé Canada, 1999). Dans les usines de traitement des eaux municipales, l’ammoniac peut être éliminé grâce au traitement biologique (régulation de la nitrification) et à des processus physicochimiques tels que la chloration au point critique, l’échange d’ions et la filtration membranaire. À l’échelle résidentielle, même s’il n’existe à l’heure actuelle aucun dispositif de traitement certifié pour réduire les concentrations d’ammoniac dans l’eau potable, les dispositifs domestiques faisant appel à l’osmose inverse ou à l’échange d’ions peuvent être efficaces à cet égard.

Colorimétriques 1. Nessler (méthodes EPA 350.2 et ASTM D 1426) 2. Indophénol i) Phénol, NaDTT (méthode EPA 349.0) ii) Phénol, hypochlorite (méthode EPA 350.1) iii) Na-salicylate, hypochlorite (méthode USGS I-2525) Titrimétriques 1. Distillation de H2SO4 en excès suivie d’un titrage en retour avec NaOH 2. Distillation de H3BO3 suivie d’un titrage avec H2SO4 Potentiométriques Utilisation d’une électrode sélective d’ions (NH3) dans une solution au pH préalablement élevé afin de convertir tout l’ammoniac en NH3 (méthodes EPA 350.3 et ASTM 1426). Pour les méthodes colorimétriques, l’intensité de la couleur générée par la réaction entre l’ammoniac et le réactif est proportionnelle à la concentration d’ammoniac (azote ammoniacal) dans l’échantillon. Pour les méthodes titrimétriques, on utilise un indicateur coloré, et la quantité d’acide (ou de base dans le cas du titrage en retour) nécessaire pour le titrage est proportionnelle à la quantité d’ammoniac présente. Les méthodes potentiométriques faisant appel à une électrode sélective d’ions pour l’ammoniac sont probablement celles dont l’exécution est la plus facile. La variation de potentiel électrique de l’électrode est proportionnelle à la concentration d’ammoniac. Ces méthodes peuvent être employées sur une plage de concentrations plus vaste que les méthodes titrimétriques et colorimétriques. Certaines de ces méthodes requièrent que l’échantillon soit d’abord distillé afin d’éliminer certains éléments interférents, ou filtré afin d’éliminer les causes d’une turbidité trop élevée. C’est le cas des méthodes colorimétriques, dont le capteur ne peut précisément détecter les différences de coloration dans des échantillons « troubles ». Les réactifs utilisés, que ce soit pour l’une ou l’autre des méthodes colorimétriques, ne peuvent être efficaces en présence d’interférences. Parmi les principales interférences, on compte les composés organiques tels que les chloramines, les amines, la glycine et le fer. Certaines conditions sont également à éviter, telles qu’une dureté trop élevée (CaCO3). Bien que ces précautions doivent être prises, ce qui rend les procédures plus complexes, les méthodes colorimétriques demeurent les plus populaires en Amérique du Nord en raison du faible coût des colorimètres (photomètres) numériques ainsi que des réactifs requis. Les méthodes titrimétriques et potentiométriques sont plus onéreuses, mais offrent des analyses dans des gammes de concentration plus vastes et sont exemptes d’inconvénients occasionnés par la présence d’interférents ou de la turbidité dans l’échantillon. Si l’une de ces deux méthodes d’analyse est privilégiée, un soin particulier doit être porté à la sélection des accessoires et solutions qui sont cruciaux lors de l’exécution des procédures. En effet, une électrode sélective d’ions ne pourra fournir de résultats satisfaisants sans qu’une solution d’ajustement de la force ionique (ISA) soit préalablement ajoutée à l’échantillon. Des standards d’étalonnage sont également à prévoir.

Méthodes d’analyse Il existe plusieurs méthodes d’analyse de l’azote ammoniacal dans l’eau potable faisant appel à la colorimétrie, au titrage (manuel ou automatique) ainsi qu’à la potentiométrie. Le choix de la méthode d’analyse dépend de la concentration d’azote ammoniacal attendue, de la présence possible d’interférences et, évidemment, du budget alloué. Les principales méthodes reconnues pour l’analyse de l’azote ammoniacal dans l’eau sont les suivantes.

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Outre les méthodes d’analyse nécessitant une collecte d’échantillons préalable, il existe des instruments à lecture directe (en continu) dans le commerce. Ces analyseurs sont conçus sur la base des principes de conductivité électrique, de potentiométrie ou de colorimétrie, et font appel à des systèmes de détection de la formation d’aérosols et à la « photoacoustique » dans l’infrarouge. Il va sans dire que ces technologies de lecture directe ne sont pas pour tous les budgets ! ■ Ce texte vous fait réagir ? Faites part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc



ASSAINISSEMENT DÉCENTRALISÉ

LES ADDITIFS POUR LA FOSSE SEPTIQUE : SONT-ILS ESSENTIELS ?

Christian Vézina Associé principal Roy Vézina et associés C h r i s t i a n . v e z i n a @ ro y v e z i n a . c o m

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entrée de jeu, il faut reconnaître qu’une inspection régulière de la fosse septique, le nettoyage annuel du préfiltre et un entretien assidu selon la réglementation en vigueur sont les meilleurs outils et investissements pour réduire les risques de défaillance de ce composant d’un dispositif d’épuration des eaux usées. L’usage d’un additif quelconque, peu importe sa composition, ne pourra jamais remplacer ces interventions préventives et n’est aucunement gage d’un fonctionnement sans faille de votre installation septique.

3. Les enzymes Les enzymes sont des genres de scies à chaîne servant à briser les molécules complexes pour permettre aux bactéries de les digérer plus facilement. Ces produits naturels facilitent la dégradation des huiles et des graisses, des cheveux, des poils, etc. Les enzymes sont produites ou sécrétées naturellement par les bactéries présentes dans la fosse septique. Selon la composition des eaux usées à traiter, les bactéries sécréteront les enzymes spécifiques nécessaires à leur alimentation et à leur survie. L’utilisation de ce genre de produit n’est donc pas nécessaire pour le bon fonctionnement de l’installation septique. De plus, leur ajout en trop grande quantité peut provoquer du bouillonnement dans la fosse septique, donc une mise en suspension des boues et un flux de MES vers l’élément épurateur. Pour en savoir plus, visionnez les capsules vidéo exclusives sur notre chaîne YouTube au www.YouTube.com/ MAYAproductionvideo

DIFFÉRENTES CATÉGORIES Pour déterminer si un additif est bénéfique ou nocif, il faut examiner ses principaux ingrédients et comprendre comment ils interagissent avec l’installation septique. Il existe actuellement sur le marché quatre grandes familles de produits regroupés comme suit.

1. Les chimiques : composés alcalins, produits tampons, solvants et surfactants Les produits à base de calcium ont la propriété de faire augmenter le pH des eaux usées dans la fosse septique pour permettre aux bactéries de mieux travailler. La digestion anaérobie qui se produit dans la fosse septique diminue naturellement le pH des eaux, donc si on y ajoute du calcium, la réaction chimique équilibre le pH et aide ainsi les bactéries à performer davantage. Malheureusement, le calcium peut occasionner plus de dommages que de bienfaits. S’il est ajouté en trop grande quantité, le pH augmentera jusqu’à une valeur trop élevée, ce qui occasionnera entre autres une mortalité des bactéries épuratrices, mais également un effet floculant qui remettra en suspension des solides qui seront emportés vers l’élément épurateur. Le bicarbonate de sodium (« soda à pâte ») est un produit tampon qui a le même effet que les produits à base de calcium, mais il agit de façon plus douce, car il ajoute de l’alcalinité plutôt que des ions ammonium. Son usage est préférable à celui des produits à base de calcium parce qu’il réduit le risque d’une augmentation substantielle du pH lorsqu’il est utilisé en surdosage. Les solvants sont des produits chimiques qui augmentent le pH, solubilisent et liquéfient les solides organiques ainsi que les huiles et les graisses, ce qui affecte inévitablement l’élément épurateur situé en aval et sa durée de vie utile. Les surfactants et floculants réduisent la tension de surface entre les molécules. Les savons et détergents sont des surfactants communs qui lient les huiles et les graisses à l’eau, ce qui en permet un libre écoulement dans les composants. L’usage de ces produits est reconnu comme étant très néfaste pour les installations septiques, car il fait en sorte que les résidus graisseux ont tendance à être emportés vers l’élément épurateur plutôt que d’être interceptés dans la fosse septique.

2. Les nutriments et les aliments Les protéines, le carbone, les minéraux, l’azote, le phosphore et les oligoéléments sont essentiels à la croissance et à la multiplication des bactéries épuratrices. Heureusement, les eaux usées d’origine domestique contiennent tout ce qu’il faut pour soutenir l’activité bactérienne, ces aliments et nutriments y étant présents en grande quantité. Donc, l’ajout de ces produits n’est vraiment pas nécessaire pour des eaux usées d’origine domestique.

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Doit-on ajouter des additifs aux fosses septiques?

4. Les bactéries À la base, la flore bactérienne qui se développe dans la fosse septique est adéquate, équilibrée et suffisante pour traiter les polluants contenus dans les eaux usées d’origine domestique. Cependant, il est essentiel que certaines conditions physiologiques soient adéquates pour soutenir l’activité épuratrice des bactéries, notamment le pH, la température, la présence de nutriments et l’absence de produits toxiques. Parmi tous les produits offerts sur le marché, les additifs bactériens sont les moins nuisibles au bon fonctionnement du dispositif d’épuration des eaux usées. Cependant, leur usage n’est pas essentiel à l’atteinte des performances épuratoires de l’installation septique. Les additifs bactériens peuvent aider à rétablir la flore bactérienne après un choc toxique (usage excessif de détergent, d’eau de Javel, de produits antibactériens) ou dans les fosses d’établissements hébergeant des personnes sous forte médication (prise d’antidépresseurs ou d’antibiotiques, chimiothérapie, etc.).

POSITION DU MDDELCC La position du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques est assez claire concernant l’usage de ces additifs : « L’usage d’additifs ne dispense pas le propriétaire de vidanger les boues de la fosse septique reliée à sa résidence, comme l’y oblige le Règlement. » Malgré l’ajout de l’un de ces produits à la fosse septique, le propriétaire est tenu de faire vidanger sa fosse septique tous les deux ans pour un usage annuel et tous les quatre ans pour un usage saisonnier. L’utilisation d’additifs dans les fosses septiques est laissée à la discrétion de chaque propriétaire. Cela dit, le Guide technique sur le traitement des eaux usées des résidences isolées mentionne que le Ministère ne recommande pas leur usage. En effet, des études indiquent que l’utilisation d’additifs n’empêche pas l’accumulation des boues. De plus, certains types d’additifs favorisent la solubilisation des matières grasses, tandis que d’autres interfèrent dans la sédimentation des solides. Par ailleurs, les bactéries ajoutées dans les fosses septiques peuvent détruire celles qui sont déjà présentes dans les eaux usées, ce qui diminue l’efficacité de la fosse. ■ Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc



A G R O A L I M E N TA I R E

TRAITER L’EAU POUR LES BOISSONS À L’AIDE DE MICROSABLE

Alice Mahr Directrice, développement des affaires Industrie agroalimentaire Canada VEOLIA WATER TECHNOLOGIES CANADA alice.mahr@veolia.com

Le traitement de l’eau potable à partir des eaux de surface est la pratique la plus courante au Québec et dans le reste du Canada. Des cuves de décantation sont fréquemment utilisées à cette fin.

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l’heure actuelle, ce système est utilisé par de nombreux producteurs de boissons de par le monde, notamment des brasseries, qui puisent dans les rivières ou les lacs l’eau potable nécessaire à leur production. Ce cas s’applique bien au Québec, où l’eau de surface est abondante et facile à exploiter. Ainsi, produire à même le site de l’eau potable en toute autonomie permet aux producteurs un meilleur contrôle des frais liés à la consommation d’eau potable et d’énergie, tout en présentant une source alternative et durable d’eau. Pour le traitement des eaux de surface et des filtrats de rive, qui ont parfois des teneurs élevées en particules non dissoutes (MES, matières en suspension) et en composés organiques (COT, carbone organique total), les systèmes de décantation sont très répandus. Les contaminants sont coagulés, floculés puis séparés de l’eau claire par sédimentation et filtration.

Après ce processus en trois étapes, l’eau atteint la cuve de décantation dotée d’un racleur, où les flocs, liés au microsable, décantent rapidement. L’eau s’écoule à travers des lamelles qui optimisent la décantation, et quitte l’installation par des goulottes. Le mélange de boue et de microsable décanté est recueilli au centre du décanteur et pompé vers un hydrocyclone. Selon la teneur en matières en suspension dans l’eau brute, le débit de recirculation du mélange de boue et de microsable est de 3 à 6 % du débit de l’eau brute. L’énergie de pompage est convertie dans l’hydrocyclone en force centrifuge, par laquelle le lourd microsable est séparé de la boue, plus légère. Le microsable nettoyé quitte l’hydrocyclone par la tuyère de sousverse et est renvoyé dans le procédé. La boue quitte l’hydrocyclone par la conduite de surverse vers l’égout ou vers un système de traitement des boues.

Utilisation pour la production de boissons L’embouteilleur mexicain Yoli, à Acapulco, utilise depuis 2009 une nouvelle variante du système pour le traitement de l’eau de puits destinée à la production de boissons gazeuses et d’eau embouteillée. L’installation antérieure se composait d’un filtre à sable vert et de réacteurs à chaux classiques fonctionnant par gravité. Elle a été remplacée par un système de floculation lestée qui permet d’adoucir l’eau en plus de la clarifier, le tout dans une installation compacte où le processus classique est complété par une cuve d’adoucissement avec turbomélangeur.

Le microsable en action Le processus décrit ici se base sur le système habituel de coagulation, de floculation et de sédimentation. Ce qui est particulier, c’est l’ajout du microsable qui, combiné à un polymère floculant, amorce la formation d’un floc particulièrement gros. En outre, le poids relativement élevé du microsable fait qu’il agit comme un « lest », ce qui accélère la chute des flocs et favorise une décantation en moins de 15 minutes. Ainsi, un débit important peut être traité dans des empreintes au sol considérablement réduites. Des installations préfabriquées en acier ou en acier inoxydable permettent des débits de sortie allant jusqu’à 520 m3/h. Par conséquent, en fonction de la qualité de l’eau brute, les systèmes de floculation lestée sont jusqu’à 20 fois plus compacts que les installations classiques d’une capacité comparable. Le microsable augmente la capacité d’adaptation du système à la fluctuation du débit et de la qualité de l’eau brute, ce qui rend le processus particulièrement robuste et fiable et simplifie l’opération. Le microsable ne réagit pas avec les coagulants et peut être réutilisé. Comparativement aux cuves de décantation classiques, la technologie nécessite moins de produits chimiques étant donné l’optimisation des cuves de mélange.

Coagulation et sédimentation À l’entrée du bassin de coagulation, les doses adéquates de coagulant (p. ex. des sels de fer ou d’aluminium) sont ajoutées. L’eau coagulée est introduite dans un bassin d’injection, où on ajoute cette fois un floculant de type polymère et du microsable. En fonction de la qualité de l’eau brute, le microsable a un diamètre de 80 à 170 µm. L’eau passe ensuite dans un bassin de maturation, où un apport d’énergie moindre que dans le bassin d’injection crée des conditions idéales pour la formation de ponts de polymère entre le microsable et les flocs, d’où la formation de flocs denses et lourds.

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Le système de floculation lestée de l’embouteilleur mexicain Yoli.

Le système consiste en un réacteur chimique immergé dans lequel la dureté de l’eau est précipitée sous forme de carbonate de calcium par addition d’eau de chaux. Sa conception permet de mélanger le contenu de la cuve avec une consommation d’énergie optimisée. Ainsi, la vitesse et la pression du mélange sont plus faibles que dans d’autres réacteurs : pendant la précipitation, des cristaux plus grands émergent, qui peuvent être coupés plus rapidement. L’eau adoucie par la formation de particules est ensuite clarifiée selon le processus classique de floculation lestée, soit par coagulation, injection, maturation et sédimentation. Conformément aux exigences de production, l’usine fournit 100 m3/h d’eau de qualité constante ayant une alcalinité totale de 85 mg/L de CaCO3, 0,1 mg de fer/L et une turbidité de 0,5 UTN. Le système ajuste automatiquement le processus en fonction de l’évolution de la qualité de l’eau brute. La nouvelle installation permet de réduire les coûts d’exploitation en optimisant les besoins en énergie et en produits chimiques, et est plus respectueuse de l’environnement. ■ Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc



A U T O M AT I S AT I O N E T C O N T R Ô L E

VILLES INTELLIGENTES ET GESTION DE L’EAU

Stéphane Perron Vice-président - Automatisation et TI eclipso s t e p h a n e . p e r ro n @ e c l i p s o . c a

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ans les métropoles des pays développés, presque tout le monde croit que l’eau est disponible en abondance de façon perpétuelle, et ce, malgré les efforts importants de sensibilisation à son économie. Les gens ne mesurent pas l’impact de leur consommation puisqu’ils ont accès à l’eau chaque fois qu’ils ouvrent leurs robinets ou qu’ils évacuent l’eau des toilettes ! Comment sensibiliser la population quand la majorité n’est pas en mesure de quantifier les ressources et les efforts requis pour qu’une eau d’excellente qualité soit disponible tous les jours, ou pour qu’elle soit traitée et débarrassée de ces impuretés avant d’être retournée dans la nature ?

Après neuf semaines, les résultats étaient plus que probants : les ménages ayant accès au portail avaient économisé 6,6 % plus d’eau que ceux n’y ayant pas accès. En 2009, un projet pilote a été mené dans 300 foyers d’une ville de 60 000 habitants, Dubuque, dans l’Iowa, aux États-Unis. Tous les ménages du projet ont reçu un compteur intelligent indiquant leur consommation d’eau, et 150 d’entre eux avaient également accès à un site Web faisant état de leur consommation en temps réel et leur permettant de se comparer aux autres foyers du projet. Après neuf semaines, les résultats étaient plus que probants : les ménages ayant accès au portail avaient économisé 6,6 % plus d’eau que ceux n’y ayant pas accès. À l’échelle de la ville, cela s’est traduit par une économie de 190 000 $. De plus, les fuites ont été détectées beaucoup plus facilement par les 150 foyers ayant accès au portail. Bien entendu, le succès de l’implantation de telles mesures repose sur l’attitude du consommateur. Mais avec un bon programme de suivi et de l’éducation, rien n’est impossible ! Les usines de traitement des eaux sont de plus en plus performantes et de plus en plus automatisées et informatisées. Cela permet d’assurer le suivi en temps réel des multiples éléments de mesure et de contrôle de même qu’un suivi et un contrôle complet de l’eau de l’entrée à la sortie, aussi bien dans les stations de production d’eau potable que dans les usines de traitement des eaux usées. À Montréal, par exemple, l’arrondissement Saint-Laurent compte cinq stations dans son réseau de distribution d’eau potable (stations de surpression et/ou réservoirs et stations de mesure) et plusieurs stations de pompage. La Ville a implanté un nouveau système informatisé et intégré de la gestion à distance pour permettre aux stations de travailler de concert. L’équipe responsable du projet a misé sur un réseau Ethernet et sur la transmission de signaux par ligne téléphonique standard il y a 10 ans, et aujourd’hui par télécommunication sans fil et liens cellulaires, pour mettre au point un système centralisé qui assure une gestion globale de l’ensemble de l’infrastructure. Chacune des stations fait connaître aux autres

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l’état de sa situation; ainsi, les évaluations, les décisions et les commandes se font dorénavant en tenant compte de la situation de chacune des stations. La mise en équilibre de toute la distribution d’eau potable est dorénavant simplifiée et maximisée. L’architecture du réseau permet d’obtenir en temps réel un diagnostic instantané de l’état de chaque automate et de ses entrées et sorties (I/O) à l’aide de graphiques simples et adaptés. Mieux encore, le programme du système donne la possibilité d’interagir à partir du poste central ou d’un ordinateur portable sur chaque élément contrôlé par ledit système selon différents paramètres, qu’il s’agisse des points de consigne ou des interventions directes sur l’équipement. Ce projet a permis d’économiser environ 15 % des coûts énergétiques et de détecter les fuites bien avant leurs signes visibles. Dans le domaine de la gestion des eaux usées, South Bend, une ville de 100 000 habitants située en Indiana, aux États-Unis, a choisi d’investir dans la mise en place de vannes intelligentes capables de réagir en temps réel aux prévisions météorologiques et de capteurs sur le réseau. Ainsi, après analyse des causes des débordements et des blocages, le nombre annuel d’incidents est passé de 30 à 2, permettant une économie de 300 000 $ par an. La mise en place de systèmes informatisés et de télécommunication plus complexes a poussé les municipalités à retenir les services de personnes dont les connaissances sont à la fine pointe de la technologie. Ces spécialistes ont permis dans la majorité des cas de résoudre seulement une partie des casse-tête. Le choix des éléments de mesure et de contrôle intelligent, les systèmes et les protocoles de télécommunication et de contrôle, les systèmes de supervision, de contrôle et d’acquisition de données et maintenant les bases de données et les systèmes de rapport évolué constituent un vaste choix de solutions qui est peu connu dans son ensemble. De plus, la technologie évolue sans cesse. Pour en savoir plus, visionnez les capsules vidéo exclusives sur notre chaîne YouTube au www.YouTube.com/ MAYAproductionvideo

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Villes intelligentes et gestion de l'eau

Dans ce contexte, comment mettre en place les meilleurs outils et les meilleurs systèmes et comment leur permettre d’interagir de façon simple et conviviale ? En ayant un esprit ouvert et en visant une solution globale de gestion centralisée au sein d’une ville intelligente. L’accès aux données – débit, pression, qualité de l’eau, surverses, etc. – permet non seulement de repérer les fuites et d’harmoniser les modes opératoires, mais aussi d’établir des tendances et des diagnostics et d’ainsi mieux définir les interventions et les investissements à faire sur les réseaux unifiés de l’eau. ■

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GESTION DES ODEURS

EAUX USÉES : LES CLÉS DU SUCCÈS POUR ÉLIMINER LES PROBLÈMES LIÉS AUX NUISANCES OLFACTIVES

Yann H. Contratto M.Sc.A. Président, Olfacto Expert inc. Yann@OlfactoExpert.com

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u’on soit dans une station de traitement des eaux municipales ou industrielles, les clés du succès pour cerner les véritables problèmes de nuisances olfactives sont les mêmes. N'oublions pas qu'avant d’implanter ou de modifier quelque traitement que ce soit, il est nécessaire de bien connaître les obligations réglementaires actuelles et leur portée exacte en ce qui concerne les impacts pour les riverains. Cela dit, il existe quatre seuils olfactifs à prendre en considération en ce qui a trait aux voisins résidant dans les zones urbaines à proximité. Ces seuils s’expriment en unités d’odeur par mètre cube (UO/m3) et sont définis en tant que concentration d’odeur à l’aide d’un olfactomètre : - 1 UO/m3 – par définition le seuil de perception olfactive; aucune plainte; - 3 UO/m3 – seuil d’identification, concentration correspondant au début de la reconnaissance de l’odeur; toujours pas de plainte; - 5 UO/m3 – concentration de franche reconnaissance; selon les cas, premières plaintes pour les personnes plus sensibles; - 11 UO/m3 – seuil de plaintes avéré. Les problèmes d’odeurs sérieux peuvent commencer lorsque les habitants à proximité d’un site sont soumis à des concentrations égales ou supérieures au seuil de franche reconnaissance. D’autres critères peuvent toutefois intervenir et créer d’importantes variations dans ces évaluations, notamment la qualité odorante, mais aussi le ton hédonique. Ces éléments, bien que moins objectifs que la concentration d’odeur, sont toutefois parfois évalués selon le risque juridique du dossier traité. Une fois que l’on connaît ces valeurs, comment les appliquer à une station de traitement des eaux ? C’est en fait très simple. Après plus de 20 ans de pratique, la recette est désormais parfaitement maîtrisée et comprend trois étapes distinctes : le diagnostic olfactif, les calculs de dispersion et la correction aux sources.

Le diagnostic olfactif est certainement l’étape la plus critique de tout le processus. Métaphoriquement, c’est l’équivalent d’une radiographie et d’un bilan sanguin lors d’une évaluation médicale. Le diagnostic olfactif est certainement l’étape la plus critique de tout le processus. Métaphoriquement, c’est l’équivalent d’une radiographie et d’un bilan sanguin lors d’une évaluation médicale. Son but premier est d’établir une évaluation chiffrée de chacune des sources d’odeur en présence. Aspect intéressant : il est possible d’y intégrer toutes les sources, qu’il s’agisse d’évacuations de cheminées post-désodorisation (laveur de gaz, charbon activé, etc.) ou d’émissions en provenance de sources surfaciques (bassins, décanteurs, flottateurs, etc.). Le diagnostic olfactif permet également de connaître les variations d’émissions en fonction de multiples paramètres. Toutes les sources potentielles d’émissions étant chiffrées, il devient possible de les hiérarchiser, et par conséquent

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d’agir efficacement sur les plus prédominantes tout en connaissant l’efficacité exacte des solutions déjà en place, s’il y en a. Les calculs de dispersion, également appelés étude d’impact odeur (EIO), font quant à eux le lien entre les importantes concentrations d’odeur relevées à même les sources et leurs impacts dans les zones urbaines. Afin d’obtenir des résultats facilement exploitables, on réalise ces calculs en y intégrant cinq années de paramètres météorologiques. Les résultats des EIO permettent de connaître l’importance et la fréquence des problèmes d’odeurs pour les voisins d’un site, confirmant ainsi ou non l’ampleur de nuisances déjà signalées et la crainte de nuisances futures, tant en importance de concentration d’odeur qu’en fréquence à laquelle ces concentrations peuvent être ressenties. Pour chaque voisin, un tableau particulier est créé qui présente de façon décroissante les concentrations qui pourront être perçues en fonction de différents paramètres, notamment météorologiques. Il est dès lors possible d’évaluer quel serait le pire scénario possible au sein d’une zone urbaine, mais aussi à quelle fréquence et pendant combien de temps (nombre d’heures par année) des gammes de concentrations particulières pourraient apparaître (certitude de plainte, plaintes possibles ou absence de plaintes concernant les odeurs). Pour en savoir plus, visionnez les capsules vidéo exclusives sur notre chaîne YouTube au www.YouTube.com/ MAYAproductionvideo

= L'interprétation d'une étude d'impact d'odeur = Eaux usées : le diagnostic olfactif En conclusion, de tels calculs permettent avant tout l’examen de nombreux cas de figure, dont l’évaluation des améliorations proposées par une nouvelle installation technique, et ce, avant même l’établissement d’un cahier des charges. Dans le cas de stations de traitement des eaux, les calculs de dispersion permettent de prédire l’amélioration de la qualité de vie associée au changement d’un filtre de charbon activé, par exemple, ou l’effet immédiat de la couverture d’un bassin de traitement ! C’est également sur la base de ces calculs qu’il est possible de mesurer l’impact de l’ajout d’une unité de biométhanisation, par exemple, où toutes les étapes de circulation et de transformation des boues produites sont intégrées à même l’étude, au plus grand bonheur des personnes résidant à proximité ! D’une façon générale, l’utilité même de ce type de double réalisation « diagnostic-impact » réside dans la prise de connaissance et donc de contrôle des activités les plus fortement responsables des émissions les plus odorantes, et donc en grande partie des plaintes d’odeurs. Tout en considérant attentivement les aspects juridiques de tels mandats, il est primordial d’établir clairement les paramètres connus de la station désirée avec son consultant afin de réaliser d’importantes économies lors de la réalisation des études, mais également des phases d’implantation des technologies qui permettront une correction quasi définitive des phénomènes de plaintes ! Voilà enfin de quoi faciliter la vie des gestionnaires des stations de traitement des eaux, aussi bien industrielles que municipales ! ■

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G E STI O N H U M A I N E D E S R E S S O U R C E S

ÊTRE OU NE PAS ÊTRE UN BON CHEF : VOILÀ TOUTE LA QUESTION !

Dominique Dodier Directrice générale EnviroCompétences d o m i n i q u e . d o d i e r @ e n v i ro c o m p e t e n c e s . o rg

D’

entrée de jeu, rappelons qu’on ne naît pas bon chef : on le devient. Et même si certains ont des prédispositions naturelles, comme la capacité de communiquer, c’est avec l’expérience, des essais, des erreurs et de la sueur qu’on devient un bon chef. Voyons de plus près les qualités et les aptitudes d’un bon chef. Disons d’abord que les théories et les études sur le sujet ne manquent pas, et qu’en fonction des experts consultés, des écoles de pensée et des tendances, les qualités épinglées au veston d’un bon chef diffèrent. Cela dit, certains éléments sont constants et persistent au fil du temps. J’en ai retenu cinq, qui forment bien sûr une liste non exhaustive. La voici, résumée au plus court étant donné l’espace dont nous disposons.

Numéro 1 : faire preuve d’intégrité Disons que cette qualité est aujourd’hui bousculée au point d’être devenue un sujet d’actualité. L’intégrité fait référence à l’absence de mauvaise intention (Larousse), au fait d’être soi-même parmi les autres et à celui d’être honnête. Si un seul membre de votre équipe doute de votre intégrité, cela peut vous causer de sérieux problèmes. Si un employé vous voit faire des culbutes avec les chiffres et les clients, ne soyez pas étonné qu’il se donne la permission de vous dénoncer ou d’en faire autant avec vous.

Numéro 2 : démontrer de l’intérêt pour les employés, les membres de votre équipe Les gens ne veulent pas être des numéros : ils portent des noms, veulent faire partie d’une équipe et sont d’abord et avant tout des personnes. Comme gestionnaire, président ou directeur, vous contribuerez au développement de leur sentiment d’appartenance par votre capacité à les faire se sentir des personnes à part entière. Connaître ses employés, leurs goûts et leurs champs d’intérêt ne peut pas nuire. Un commentaire souvent entendu de la part d’employés dont l’entreprise est en croissance est qu’ils n’ont plus de contacts avec la direction et qu’ils sont devenus des numéros. Instaurez des pratiques de gestion des ressources humaines (GRH) cohérentes et constantes. Votre intérêt pour les employés peut se démontrer par le maintien d’un environnement de travail sain et équilibré. Faites en sorte que tous disposent de toute l’information, de toutes les ressources et de tout le soutien dont ils ont besoin pour faire leur travail. Fixez des objectifs clairs, mesurables et atteignables. Plus les gens savent ce qu’on attend d’eux, plus ils sont responsabilisés dans leur travail.

Numéro 3 : communiquer Communiquer est une aptitude essentielle qui sert aussi souvent de remède à bien des situations. Communiquer, c’est aussi DIRE et ÉCOUTER. Dites simplement les choses, adaptez votre langage et votre vocabulaire en fonction des personnes qui vous écoutent : ce

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n’est pas ce que vous dites qui est important, mais ce que les gens comprennent. Communiquer, c’est quelquefois dire ce que personne ne veut entendre. C’est aussi recadrer, féliciter, reconnaître. Et comme le disait Ken Blanchard, célèbre auteur américain spécialisé dans le domaine du management et du leadership situationnel de proximité : « Les bonnes pensées que l’on garde pour soi ne valent rien – et cela peut aussi être applicable aux choses moins positives à dire. » Pour savoir si on a bien compris votre message, voici un petit truc : demandez que l’on vous redise ce que vous avez dit. C’est un bon test, et ça remet les choses en perspective. Toujours au chapitre de la communication, donnez une rétroaction continue à vos employés. De cette façon, vous pourrez contribuer à leur développement professionnel et avoir une bonne vision de ce que font les membres de votre équipe et de votre organisation. On ne communique jamais trop – mal, parfois, mais jamais trop.

Numéro 4 : prendre des décisions Il arrive qu’on doive prendre des décisions dont on sait d’avance qu’elles ne seront pas populaires et qu’elles feront baisser notre cote de popularité auprès de certains… Comme prix de consolation, dites-vous que ceux qui ne prennent pas de décisions n’en prennent ni de bonnes ni de mauvaises ! Vos décisions feront rarement l’unanimité, mais vous devez les expliquer (sans les justifier) si vous voulez qu’on vous suive. Vous devez savoir vous-même où vous voulez aller et en informer vos employés. Des employés qui vous comprennent sont des employés qui vous suivront plus facilement.

Numéro 5 : rester soi-même Rester soi-même n’est ni une aptitude ni une qualité de chef à proprement parler, mais une condition essentielle à votre bonheur. Vous ne pourrez jamais plaire à tout le monde, et vos décisions, quelles qu’elles soient, ne feront jamais l’unanimité, même les plus généreuses. Dans certaines équipes, vous serez vu comme un « Maître »; dans d’autres, comme un incompétent. Plusieurs facteurs – l’environnement de travail, la personnalité de chacun, la culture organisationnelle, le contexte, etc. – auront une grande influence sur la perception qu’on aura de vous. La règle d’or, c’est de rester vous-même (en vous améliorant toujours), de respecter vos valeurs, de rechercher des gens qui partagent vos valeurs, de tenir parole et d’être authentique. Essayez de développer vos qualités – vos aptitudes en gestion, par exemple – ou de communiquer davantage et mieux : les gens verront les efforts que vous faites. Dites-vous que la perfection ne peut être revendiquée par personne, et ce, même si nous désirons tous l’atteindre.

Combien de temps et d’argent investissonsnous dans les ressources humaines de nos organisations et de nos équipes ? Pour terminer, voici une question à laquelle réfléchir : beaucoup de temps et d’argent sont investis chaque année en processus et en machinerie, alors que la dimension la plus fragile, la plus stratégique et la plus complexe d’une organisation, c’est sa dimension humaine. Combien de temps et d’argent investissonsnous dans les ressources humaines de nos organisations et de nos équipes ? ■

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