paperJam economie & finances mai 2011

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Genèse

Arboriculture En 2006, au cours d’une mission, David Richards partage avec Benoît Moulin son envie de créer une société de compen­ sa­tion carbone et plateforme de microfi­ nance. Ils travaillent alors pour deux employeurs différents. Le premier, BelgoCanadien de 44 ans, avait jusqu’alors enchaîné les emplois au sein d’établisse­ ments financiers comme Euroclear, Clearstream ou Dexia. En 2006, il monte sa société, DjR International Services. Le second, d’origine française et âgé de 25 ans, quitte Capfields en 2009 et développe le projet qui deviendra, en 2010, The Tree Hub. Les deux entre­ preneurs doivent dorénavant saisir toutes les opportunités s’offrant à eux pour enraciner la société dans le pay­ sage luxembourgeois.

David Richards, ici à gauche avec Benoît Moulin (The Tree Hub): «Le comportement des gens va devoir changer.»

volontaire. «Toute la difficulté de l’exercice réside dans la nécessité de convaincre des entreprises qui n’ont aucune obligation réglementaire de s’engager dans cette démarche», entend-on auprès de la direction de la jeune société. Or, «le marché local n’est pas encore très réceptif, selon M. Moulin, et il faudrait trouver une, voire deux grosses entreprises qui pourraient nous faire connaître sur la Place». La vie du vert n’est pas rose

Le contexte général ne sert pas non plus le développement de la start-up. Outre un contexte macroéconomique peu propice, «nous étions plus optimistes sur la sortie de crise», confie-t-on dans les locaux de Bonnevoie, c’est bien l’intégration des considérations environnementales aux politiques publiques qui prend du plomb dans l’aile. Benoît Moulin regrette des aléas conjoncturels. «Il y a avait une anticipation, floue, mais une anticipation quand même, d’une taxe carbone. Les particuliers auraient pu acheter des crédits et les déduire de ladite taxe. Mais en France, l’idée est tombée à l’eau et au Luxembourg… elle n’a jamais existé.» On s’interroge donc. Mais David Richards veut se rassurer en évoquant les objectifs de l’Union européenne selon lesquels il faudrait parvenir à la neutralité carbone à l’horizon 2050. «Le comportement des gens va devoir changer», par la contrainte ou volontairement. Car le marché existe bel et bien.

La start-up a des cousins en Allemagne, avec Forrest carbon group, sponsorisé par le fournisseur énergétique national E.on, et en France, avec le réseau Tree-nation. Au Luxembourg, Myclimate, fondation d’origine suisse, évolue sur le même segment que The Tree Hub, mais occupe davantage l’espace. Alors après six mois d’exercice jugés «très calmes», la direction de la start-up cherche un second souffle et se résout à passer à l’action: «Nous

devons nous faire connaître.» La jeune pousse souffre d’une confusion semée autour de ses activités. En plus de ses services de calcul d’émissions carbone et de compensation, la société exploite également une plateforme de microfinance, via www.veecus.com, et envisage la promotion de fonds ISR à moyen terme. Cette arborescence nuisant, l’élagage viendra peut-être à l’ordre du jour pour permettre à l’entreprise de sauver sa peau avant de sauver le monde.

My SWOT FORCES

spécialisation forêt

innovation

Faiblesses

Opportunités

Menaces

dispersion

neutralité carbone à terme

absence de partenariat

financement

changement réglementaire

faillite

paperjam  | Mai 2011 | économie & finance


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