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sophie: «Notre philo valeur ajoutée innovation, et stratégie» Vincent Savarino (consultant – Eurolor Consultant)
Conseille fort A 55 ans et quelques kilomètres au compteur, Vincent Savarino, consultant, ne prétend pas tout savoir. Loin s’en faut. «Dans la vie, il faut savoir se remettre en cause», dit-il en pensant aux étudiants trop sûrs d’eux à qui il donne cours à l’Université de Metz. Il leur apprend, entre autres, l’humilité. Une qualité que doit posséder l’entrepreneur et que M. Savarino a acquise, pour partie, en déposant le bilan de la société en rénovation de bâtiment (Erib), qu’il avait créée. Il fait donc une analyse sans concession de la condition des entrepreneurs: «Il n’y a pas de fatalité à déclarer la faillite d’une société. On joue. On perd ou on gagne L’entrepreneuriat, avant tout, c’est un sacerdoce, un mode de vie. On parle toujours des Bill Gates. Mais il y en a combien de Bill Gates?», feint-il de demander. Le consultant, qui dit assister toutes sortes de sociétés, des multinationales (Microsoft?) aux PME, met l’entrepreneuriat de la Grande Région en perspective: «L’entrepreneur est le parent pauvre du système social français et sa fonction n’est pas valorisée.» L’entrepreneur lorrain est, par conséquent, «trop frileux, malgré les atouts que présentent la Lorraine». «Les luxembourgeois sont plus forts que nous, poursuit-il, car ils sont plus à même d’accompagner les compétences de chacun.» Voilà qui a le mérite d’être dit. Ainsi, lorsqu’on lui demande comment une petite structure comme la sienne a su survivre face aux géants de l’audit et du conseil comme les Big Four, de qui il a d’ailleurs été salarié, il fait valoir sa capacité d’écoute et son service adapté aux besoins du client: «Eurolor ne fait pas de prêt-à-réchauffer. Les entreprises veulent une proximité, parce que même les vieux cons comme moi savent surfer sur Google pour trouver des informations. Quand on est entrepreneur, on veut un coach, un guide, un maître.» Les dirigeants d’entreprises lorraines sauront donc à qui s’adresser à l’heure de la décision stratégique… Eurolor Consultant (à Metz) Créée en 1996 Conseil opérationnel pour entreprises 2 employés CA 2010: 175.000 euros Résultat 2010: 82.000 euros
Sébastien Proye (directeur – Tekengo)
e-commerçant En 2010, le e-commerce affichait encore une progression remarquable. L’année dernière en France, les dépenses en ligne ont progressé de 24% pour un total de 31 milliards d’euros. Une croissance supérieure à celle de 2009, mais comparable à l’exercice 2008. Parallèlement, les modes de consommation alimentaire et les services qui y sont liés ont considérablement évolué, notamment la livraison de repas sur le lieu de travail. Des tendances qui n’ont pas échappé à Sébastien Proye, créateur (avec le web entrepreneur Jean-Philippe Brechon, fondateur de Lorweb) de la société Tekengo qui commercialise, depuis 2010, le service de commande en ligne spécialisé dans la restauration. Ce service permet à des restaurants de toutes les tailles de ne pas investir dans leurs propres sites et de mutualiser
les coûts avec d’autres. Ainsi, alors que de plus en plus de restaurateurs souscrivent à cette plateforme, le concept amasse les récompenses. L’innovation du service et le modèle économique ont respectivement été reconnus par les concours 3I Lorraine en France et 1,2,3 Go au Luxembourg. Les retours positifs recueillis par l’entrepreneur l’incitent à envisager «un développement commercial» en termes géographiques pour 2011. Le Luxembourg se trouve d’ailleurs sur cet «axe stratégique», selon le jeune Messin. Car simply-order.com n’est pas la seule solution offerte par Tekengo. La société propose déjà une gamme de services diversifiée. L’entrepreneur résume: «Notre philosophie est de mettre au cœur de nos projets trois critères fondamentaux que sont l’innovation, la valeur ajoutée et la stratégie.»
Tekengo (à Metz) Créée en 2010 Développement de solutions e-commerce et e-marketing 2 employés CA 2010: n. c. Résultat 2010: n. c. www.simply-order.com www.eurolor.com
Stéphane Bailly (directeur général – Groupe Bailly)
A fond la caisse Agé de 37 ans, Stéphane Bailly est, depuis 2007, à la tête du groupe familial de distribution automobile (historiquement Peugeot), créé en 1936 par son grand-père André, puis développé par son père Jean-Paul et son oncle Patrick. Certes, la voie était déjà bien tracée depuis son entrée au sein de l’entreprise en 1998, au sortir de l’Ecole Supérieure de Commerce extérieur de Paris. Mais de l’expérience forgée au travers de séjours à l’étranger (Allemagne, Angleterre, Etats-Unis, ainsi qu’au siège du constructeur de la marque au lion à Paris), puis des cinq années passées en tant que directeur des concessions de Metz, il a propulsé la société dans une nouvelle ère. De douze sites Peugeot lors de sa prise de fonction, il a ouvert le groupe à d’autres marques (Hyundai, Kia, Suzuki, Citroën, BMW, Mini, Nissan et Toyota) et franchi les frontières lorraines en prenant pied en Alsace et au Luxembourg. Il est désormais à la tête d’un réseau de 30 concessions qui emploient 850 salariés et génèrent un volume annuel de 13.700 véhicules neufs et 7.300 occasions, pour un chiffre d’affaires passé, en quatre ans, de 180 à 370 millions d’euros. Une croissance financée par une importante réorganisation du parc immobilier professionnel du groupe et par l’appui de ses partenaires financiers. «Nous avons volontairement choisi de représenter des marques qui ont un potentiel de développement et qui viennent en complément de notre construc teur historique», explique Stéphane Bailly. Groupe Bailly Distribution automobile multimarque CA 2010: 320 millions d’euros
Créé en 1936 852 employés Résultat 2010: n. c.
paperjam | Avril 2011 | économie & finance
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