Le Village des Francs Dramaturges

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Les 6è3 du Collège Federico Garcia Lorca & Virginie Berthier

LE VILLAGE

DES FRANCS DRAMATURGES



Les 6è3 du Collège Federico Garcia Lorca & Virginie Berthier

LE VILLAGE DES FRANCS DRAMATURGES

Editions Le Bouc sur le Toit


Les personnages Les 6e3 ABDERNOUR ADAM ANISSA ANTONIO AWA BELKISS CEJDA DANIEL JADE JAHLAN JOテ記 HABIBA HAWA HOUNE LONY MAYKON MELINDA MIRIAN OMAIMA SAFEER SEKOU

Les archテゥologues & les historiens du futur LE PROFESSEUR ABMABAK LE PROFESSEUR AMRA LE PROFESSEUR APIERRE


LA PROFESSEURE BEDISI LA PROFESSEURE CAOSSUNA LA PROFESSEURE CHERMAKI LA PROFESSEURE DEFAF LE PROFESSEUR DERNANFES LE PROFESSEUR FANAFO LE PROFESSEUR JONSACK LE PROFESSEUR NEBETATEBY LA PROFESSEURE NISI LE PROFESSEUR SIBELTRA LA PROFESSEURE TAMOKELI LA PROFESSEURE TEKON LE PROFESSEUR TREPIS LA PROFESSEURE TUEAKON

Les dramathugs SONY ABDER MAIA RAMISSA NISSA NADJA RUBIS DANI ED’ MYKE YAHLAN ANTOINE ALADJI AÏCHA AYA JO BELLE HABI



De génération en génération



Tableau 1

LA VIE DE MA MÈRE


LONY. - Il a dit il a pris l’avion il est venu. ADAM. - Y a au moins 60 ans. Mon grand-père il, il n’est plus. Y a que ma grand-mère. Elle a 81 ans. ANTONIO. - Ma grand-mère est morte en 2014. LONY. - Il a dit que ça il a pas voulu me dire. ANTONIO. - Vendredi, j’ai demandé à ma mère de me raconter l’histoire. HABIBA. - En fait, samedi, j’ai posé la question à mes parents. MAYKON. - J’ai posé la question c’était Hier soir après le foot. JADE. - Moi, on était lundi soir. LONY. - Il a dit, avec son père, il a pris l’avion il est venu à Saint-Denis. ABDERNOUR. - Ma mère elle était à Saint-Denis depuis longtemps. AWA. - C’était samedi après-midi entre 16h et 17h. ABDERNOUR. - Elle était à l’école Marcel Sembat, JOEL. - Samedi soir à 21h. ABDELNOUR. - … au collège Pierre De Geteyr, LONY. - J’étais dans le couloir, je lui ai demandé, il a dit, il a pris l’avion, il est descendu. Il a pris la voiture pour arriver à Saint-Denis. ABDERNOUR. - … au lycée Paul Eluard.

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CEJDA. - En 6e ma mère est venue à Garcia Lorca. AWA. - On regardait la télévision avec mon frère. DANIEL. - Moi aussi et puis le devoir m’est revenu en tête. ABDERNOUR. - Voilà. LONY. - Je faisais rien, j’étais dans mon couloir, je lui ai posé la question, il faisait... rien BELKISS. - Tu nous as tout lu ? ABDERNOUR. - Non. AWA. - Et je lui ai demandé. LONY. - … je lui ai posé la question, quel chemin il a fait pour arriver à Saint-Denis, il a dit, il a pris l’avion, il est descendu, à Orly, il a pris la voiture et il est venu, à Saint-Denis. OMAIMA. - On est venus ici en avion, et comme l’Italie et la France sont à côté, c’était qu’une heure et demie. BELKISS. - Je lui ai demandé je devais avoir 5 ans CEJDA. - Je suis partie avec ma tante, faire du shopping... ANISSA. - En fait, j’ai dessiné mon tonton, ma tata et ma cousine. CEJDA. - … ensuite, j’ai demandé à ma tante comment mon grandpère est venu en France. ANISSA. - Ça c’est la maison de ma cousine. C’est à La Courneuve BELKISS. - Elle m’a dit j’ai... CEJDA. - J’ai demandé à ma mère aussi mais vite fait, elle a répondu comme ma tante. BELKISS. - ... qu’elle s’est disputée avec sa mère

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SEKOU. - Je connais l’histoire depuis 2013/2014 BELKISS. - à propos de mon père et ... AWA. - Je savais déjà un peu mais je lui ai demandé quand même pour être sûre DANIEL. - Je leur ai posé la question mais eux ils n’ont pas voulu me dire BELKISS. - J’arrive pas à le dire... DANIEL. - Mais je sais qu’ils ont fait le trajet de, du Congo jusqu’à Clichy puis quelques mois après on est venus jusqu’à Saint-Denis. OMAIMA. - Mardi soir j’ai demandé à mes parents : « Pourquoi on est venus à Saint-Denis ? » Ils m’ont dit, c’est parce que quand on va en vacances au Maroc, les gens parlent français et moi, comme je suis née en Italie, je parlais qu’italien. ANISSA. - La Courneuve c’est pas Saint-Denis ? HOUNE. - Un jour j’étais en train de revenir de l’école, ma mère est partie me chercher et je vois : il y a mes affaires, je dis à ma mère qu’est-ce qu’il se passe ?

La mère. - On va déménager.

HOUNE. - Elle était contente mais nous, moi et mes grandes sœurs on était pas contentes parce que nous, on voulait rester là-bas. BELKISS. - C’était pas à Saint-Denis, c’était, je ne me rappelle plus où. C’était quelque part et à peine... Y avait des bêtes dans la maison et c’était trop petit parce qu’en fait, il n’y avait qu’une seule, il n’y avait que deux chambres donc... Après on a déménagé ici. HOUNE. - J’habitais près du Théâtre Gérard Philippe, on était quatre filles, ma sœur n’avait que deux mois et la maison c’était une pièce. OMAIMA. - Avant j’habitais en Italie, à Venise. C’était bien. On habitait dans une grande maison.

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ANISSA. - Ma cousine a vécu 10 ans à La Courneuve ensuite, il y a pas longtemps, elle a déménagé à Marseille. J’ai fait une illustration, où elle porte un carton, j’ai oublié de faire les autres cartons. BELKISS. - On est venus à Paris, alors qu’avant on habitait à Marseille. ANISSA. - Pas à Marseille, ils sont tous partis vers, La Ciotat je crois. BELKISS. - Toutes les autres tantes et tout ça elles habitaient à Marseille. Voilà. ANISSA. - Je peux y aller ? Belkiss acquiesce d’un mouvement de tête. ANISSA. - Son départ m’a un peu attristée. BELKISS. - J’ai pas tout raconté hein. OMAIMA. - Moi j’aime beaucoup l’Italie, mais je n’aime pas du tout la France. Tout le monde dit que je vais m’habituer, mais pour moi, je ne vais jamais m’habituer. ABDERNOUR. - Mes grands-parents se sont installés à Saint-Denis. ADAM. - Mon grand-père et ma grand-mère sont venus en France quand mon grand-père a trouvé du travail ici. Qui rapportait beaucoup. HAWA. - Ma mère est née à Saint-Denis. Elle a dit qu’au début ils vivaient à Porte de Paris. Mais comme c’était trop petit -ils étaient beaucoup- ils sont venus à côté de Carrefour, il y avait de la place làbas. C’est tout. ADAM. - Au début ils sont partis à Lille, à Aubervilliers, et après, à la place de la médiathèque. Quand ils l’ont détruite, ils sont partis à Monfort. Et ils ont eu ma mère. Voilà. HABIBA. - Ma mère a grandi à Saint-Etienne.

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ADAM. - Avant ? Ils étaient en Tunisie. Je crois qu’ils étaient... au truc là... Hammamet. HABIBA. - Elle est partie en Tunisie parce que c’est une tunisienne, elle est partie passer les vacances. CEJDA. - Mon grand-père avait ses cousins déjà en France, il cherchait du travail parce qu’il y avait pas beaucoup de travail en Tunisie. Il est venu direct au Franc Moisin. HABIBA. - Elle a fait la connaissance de mon père et... CEJDA. - Il est reparti en Tunisie, il s’est marié, il est revenu au Franc Moisin avec sa femme, il s’est trouvé une maison, ses enfants sont nés. HABIBA. - Ils ont pris l’avion, et atterri à Saint-Etienne. Mais comme il y avait un frère de mon père qui habitait au Franc Moisin, ils ont dormi là-bas, nous aussi, et ils ont trouvé une maison à Epinay-sur-Seine et ils ont déménagé. SEKOU. - Je connais l’histoire depuis 2013/2014. JADE. - Ma grand-mère habitait déjà à la plaine commune de SaintDenis et elle habitait avec elle. Quelques années après elle s’est trouvé un appartement à Saint-Denis, dans les Francs Moisins. Elle a habité là-bas beaucoup de temps et je suis née. SEKOU. - Ma mère, déjà elle, elle est née en Côte d’Ivoire. CEJDA. - Ma mère est née en France. Quand elle était petite elle est partie en Tunisie, elle est restée vivre en Tunisie jusqu’au CM2. AWA. - Ma mère est née en Côté d’Ivoire, elle a vécu là-bas jusqu’à ses 17 ans, elle s’est mariée avec mon père et elle est venue en France avec lui. SEKOU. - Elle est venue en France elle travaillait dans un restaurant et ensuite mon père est venu manger tout le temps là-bas. Un jour ils ont commencé à se connaître, à se parler, ils ont pris une maison au

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Franc Moisin, et une année après, je suis né. JAHLAN. - Ma mère a quitté la Martinique. Elle habitait dans l’Oise. JOEL. - Elle m’a répondu qu’elle était née au Portugal. Et mon père aussi était né là-bas. Sauf qu’ils voulaient déménager parce qu’ils voulaient voir, explorer d’autres endroits. JAHLAN. - Puis elle a déménagé à Saint-Denis. AWA. - Ils sont partis à Aubervilliers, après on a déménagé à SaintOuen, après on a encore déménagé on est partis à Porte de la Chapelle, après on a déménagé on est partis à Saint-Denis mais dans un autre appartement... JAHLAN. - Nous avons d’abord habité le quartier de Floréal (près de La Courneuve). Nous avons ensuite habité en face du parc de la Légion d’Honneur pour finir par habiter rue de Monfort. AWA. - … et après on a encore déménagé c’était y a pas longtemps c’était l’année dernière. MAYKON. - Il avait pris l’avion pour venir en France pour rester trois ans. Il est tombé du troisième étage, il est resté six mois, à l’hôpital. Après, ma mère est venue. Après deux ans, moi je suis venu. JAHLAN. - D’où ? MAYKON. - Du Brésil. ANTONIO. - Ma mère et mon père sont nés là-bas. JAHLAN. - Où ça ? ANTONIO. - Au Cap Vert. Mais pas dans les mêmes villes. JAHLAN. - Comment elles s’appellent ?

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ANTONIO. - Fogo et Praya. Ma mère et mon père se sont connus. Ils se sont mariés, j’ai eu quatre frères et une sœur, on est partis au Portugal et je suis né là-bas. Et comme mon grand-père est mort, ma tante était en France et ma mère voulait rester auprès d’elle. On est venus ici, à Saint-Denis. MELINDA. - Comment j’étais venue de Roumanie en France ? J’étais venue en France depuis six mois. J’étais passée par la Hongrie, en Autriche et Allemagne. Puis j’étais arrivée à Aubervilliers. Prendre le bus 170 jusqu’à Bergeries - Francs-Moisins ; ensuite, aller au collège.

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Tableau 2

JE VOIS ...


LA PROFESSEURE TEKON. - Je vois, je vois... LE PROFESSEUR NEBETATEBY. - Je vois des grosses plantes... LE PROFESSEUR APIERRE. - Immobiles... LA PROFESSEURE TAMOKELI. - Des arbres naturels ? LE PROFESSEUR TREPIS. - Oui, en l’an 2015, les arbres pouvaient perdre leur feuillage. LE PROFESSEUR ABMABAK. - Contrairement à ceux qui aujourd’hui sont en métal et que l’on nomme arbustuques. LA PROFESSEURE TEKON. - Je vois, je vois... LE PROFESSEUR NEBETATEBY. - Des cages à animaux. LA PROFESSEURE TEKON. - Un enclos à poules ! LA PROFESSEURE DEFAF. - Nous avons trouvé une photo dans un ancien bureau d’artisan... LA PROFESSEURE TEKON. - … des fleurs rouges, de l’herbe... LA PROFESSEURE CHERMAKI. - ... et un enregistrement dans le nuage qui stationnait au dessus de l’ancien quartier des Francs Moisins. LE PROFESSEUR DERNANFES. - L’enregistrement d’un son gris... LA PROFESSEURE NISI. - C’est plutôt un son qui a plusieurs couleurs ! LE PROFESSEUR AMRA. - Gris, noir, vert, et blanc. LE PROFESSEUR DERNANFES. - … fabriqué par la peur, par des

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choses humaines. LA PROFESSEURE TUEAKON. - Il est sombre, nuageux mais on entend qu’il fait jour ! LE PROFESSEUR DERNANFES. - Comme une flûte à la campagne. LE PROFESSEUR JONSACK. - C’est plutôt un son qui... tremble, avec un petit bruit grinçant de métal. Ensoleillé mais venteux, avec une douce mélodie de xylophone et un gros bruit de marteau sur le béton de la rue. LE PROFESSEUR AMRA. - Ah oui c’est ça. LA PROFESSEURE TUEAKON. - Il y a une... une machine ! LA PROFESSEURE CHERMAKI. - Une machine à nettoyer ? LA PROFESSEURE TUEAKON. - Sans doute une LECAUDE, c’était une marque de construction bien connue il y a deux siècles. LE PROFESSEUR AMRA. - Euh trois... LA PROFESSEURE CAOSSUNA. - En 2015, au Franc Moisin, il y avait beaucoup de bâtiments, des grands, des petits... LA PROFESSEURE TEKON. - Ils avaient l’air d’être robustes. LA PROFESSEURE CAOSSUNA. - ... et des maisons. LA PROFESSEURE TAMOKELI. - Des maisons-pavillons. LA PROFESSEURE CHERMAKI. - Et des gens. LA PROFESSEURE TEKON. - Des routes. LA PROFESSEURE TUEAKON. - Les enfants partent à l’école. Les plus grands, au travail. D’autres traînent. LE PROFESSEUR NEBETATEBY. - Les maisons-pavillons ont été remplacées par des habitations volantes.

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LE PROFESSEUR TREPIS. - Qu’on appelle aussi Iron Maison. LA PROFESSEURE CAOSSUNA. - Tout comme les voitures... LE PROFESSEUR NEBETATEBY. - Sur la photo ce sont les ovnis avec des roues. LE PROFESSEUR APIERRE. - La plupart volent maintenant. LE PROFESSEUR ABMABAK. - Oui tout le monde sait ce qu’est une voitsurf. LA PROFESSEURE DEFAF. - Que l’on ferait mieux d’appeler licorne... Mais bon. Sur cette image on voit très bien qu’en 2015 les voitures ne savent pas où elles vont. LA PROFESSEURE BEDISI. - Bien sûr que si ! Le camion vert va soit à Monfort, soit de Casanova à Aubervilliers. La voiture va à Casanova, et le vélo, au Mistral. LA PROFESSEURE DEFAF. - Non, en 2015, les voitures avancent pour avancer. LE PROFESSEUR APIERRE. - Sauf une. Elle a l’air de faire demi-tour à cause d’un imprévu. Le pont du fleuve doit être fermé. LA PROFESSEURE BEDISI. - Le pont ? LA PROFESSEURE DEFAF. - Oui, l’espèce de sol ondulé. LA PROFESSEURE TEKON. - Le rapporteur géant posé au dessus de l’eau? LA PROFESSEURE BEDISI. - De l’eau ? LE PROFESSEUR SIBELTRA. - C’est un pont. Il y a un canal qui passe en dessous. On avait fait ce pont à une grande hauteur pour que les péniches puissent passer. Il ne sert plus à rien maintenant. LA PROFESSEURE BEDISI. - Pourquoi ?

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LE PROFESSEUR FANAFO. - Il n’y a plus d’eau. LA PROFESSEURE BEDISI. - De l’eau ? LE PROFESSEUR FANAFO. - (C’est liquide, ça sert à boire, enfin pas celle du canal parce que l’eau du canal était trop polluée). LA PROFESSEURE TAMOKELI. - Sur le pont on voit des escaliers... LA PROFESSEURE DEFAF. - On ne sait pas où ils mènent... LA PROFESSEURE TEKON. - Ils sont humides et fragiles. Mais je vois une rue qui amène à une chose... LE PROFESSEUR NEBETATEBY. - Elle mène au château du roi, en passant par les montagnes mécaniques. C’est pour ça qu’il y a des lampadaires signaux. LA PROFESSEURE CAOSSUNA. - Aujourd’hui, tout ça n’existe plus. Je veux dire... il y avait beaucoup beaucoup de gens. LA PROFESSEURE TAMOKELI. - Enfants, parents, sœur ou frère. LE PROFESSEUR SIBELTRA. - Un cycliste. LA PROFESSEURE CAOSSUNA. - Des ombres noires, le ciel bleu et des nuages blancs. LE PROFESSEUR NEBETATEBY. - Des restaurants. LA PROFESSEURE TUEAKON. - Les enfants partent à l’école. Les plus grands, au travail. D’autres traînent. LE PROFESSEUR TREPIS. - Un panneau avec des baguettes dessinées dessus. LE PROFESSEUR SIBELTRA. - La médiathèque pour... faire les exposés sur Périclès. LA PROFESSEURE CHERMAKI. - Des poubelles. Des plots.

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LA PROFESSEURE BEDISI. - Auchan. LE PROFESSEUR FANAFO. - Le Mistral. Il vendait de la bière et du grec. LE PROFESSEUR AMRA. - Je vois des cheminées. LA PROFESSEURE NISI. - Des feux rouges verts. LE PROFESSEUR JONSACK. - Des marteaux piqueurs. LE PROFESSEUR APIERRE. - Deux bouts de fer qui fument. LE PROFESSEUR DERNANFES. - Des flûtes à la campagne. LA PROFESSEURE NISI. - Des ponts, des avions, des canaux, mer, océan... LA PROFESSEURE TAMOKELI. - Des usines. LE PROFESSEUR FANAFO. - Celles qui servaient à réchauffer le quartier ? LA PROFESSEURE BEDISI. - Est-il possible que les disparitions soient liées à ces deux tours fumantes ? LA PROFESSEURE TEKON. - Je vois je vois... LE PROFESSEUR TREPIS. - En bref, en 2015, les arbres pouvaient perdre leur feuillage, les clochards pouvaient devenir riches... LE PROFESSEUR AMRA. - Vous en êtes sûrs ? LE PROFESSEUR TREPIS. - … les maisons ne pouvaient pas se transformer en Iron Maison ; mais contrairement à nous, ils avaient encore les droits de l’homme et du citoyen. LE PROFESSEUR AMRA. - Que s’est-il passé ?

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Tableau 3

L’ IN CONNU


À la médiathèque, Sony montre à Ramissa et Maia les photos qu’il a prises dans le quartier avec son nouvel appareil. Nissa s’ennuie. SONY. - Là, j’ai pris une photo d’un terrain de foot, et là j’en ai pris une autre d’un ensemble de maisons. RAMISSA. - C’est flou ! MAIA. - Fais voir ? SONY. - C’est pas flou... C’est de la buée. RAMISSA. - Où ça ? MAIA. - Là. Sony, Ramissa et Maia regardent la photo de plus près. RAMISSA. - C’est qui ? Nissa aperçoit quelque chose ou quelqu’un. SONY. - Qui ça ? RAMISSA. - Lui. Je l’ai déjà vu sur une autre photo. Sony vérifie les autres photos. MAIA. - Regarde ! Il est habillé en noir et il a un chapeau. RAMISSA. - Il a une grande veste qui descend jusqu’aux chevilles. MAIA. - Il se cache. Nissa fait un signe vers les étagères. Personne ne répond.

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RAMISSA. - Il a des yeux terrifiants. NISSA. - J’ai reconnu Abder entre les étagères, il m’a ignorée SONY. - Peut-être parce que tu es moche ? NISSA hausse les épaules et jette un œil aux photos. NISSA. - Je le reconnais ! Sony, Ramissa et Maia sont surpris. NISSA. - Je l’ai aperçu plusieurs fois dans les rayons du magasin près de… (Nissa hésite.) MAIA. - Quel magasin ? NISSA. - ... Carrefour ! RAMISSA. - Qu’est-ce qu’il achetait ? NISSA. - Un... couteau bien aiguisé ! Nissa sourit. Abder s’approche silencieusement dans le dos du petit groupe. RAMISSA. - N’importe quoi. NISSA. - Sur la vie de ma... SONY. - C’est un psychopathe ? Nissa hausse les épaules. Abder se penche par dessus leurs épaules pour regarder la photo. NISSA. - Non je ne sais pas... ABDER. - C’est Abdallah. (Sony, Ramissa, Maia, Nissa sursautent.)

Les autres jeunes gens de la médiathèque .- Chuuuuuuuuuut !

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ABDER. - Il est au chômage. Un jour en allant au travail il a été surpris de ne voir que des machines. Il a cherché les employés dans tout le magasin, mais ses recherches n’ont abouti à rien. Il a été informé par son boss que les employés avaient été remplacés par les machines. Il en a conclu avec tristesse qu’il n’avait plus de travail. Il est resté à se demander ce qu’il allait faire de sa vie... RAMISSA. - Et toi qu’est-ce que tu fais de ta vie caché entre les étagères de la médiathèque ? ABDER. - J’ai piscine. Je déteste ça. Une fois, j’ai été tiré vers le fond par quelque chose d’invisible. Je me serais noyé si le professeur ne m’avait pas sauvé. Depuis, quand je suis dans l’eau, j’ai toujours l’impression que quelque chose me suit. Et je ne sais pas bien nager... SONY. - Tu n’es pas le seul. MAIA. - Moi je ne savais pas courir vite, j’avais peur de faire une course et de ne pas gagner. ABDER. - Tu as fait comment ? MAIA. - J’ai pris du courage, j’ai essayé... je suis arrivée sixième de la course. SONY. - J’aime pas le rugby, on transpire, on a trop chaud. Mais j’y joue quand même pour voir mes potes. RAMISSA. - Moi c’est le patin sur glace. SONY. - Je déteste la conjugaison, je me trompe toujours. RAMISSA. - Moi je n’aime pas le vocabulaire, j’oublie toutes les définitions. SONY. - En faisant des erreurs, on comprend. NISSA. - Je n’aime pas... aller dans l’ascenseur. RAMISSA. - Moi je suis claustrophobe !

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NISSA. - J’ai été bloquée dans l’ascenseur un jour. J’ai eu peur, j’étais angoissée. SONY. - Un jour en musique ma voix était cassée, j’ai fait du playback. La musique s’est arrêtée, tout le monde a vu que je ne chantais pas... Les autres rient. NISSA. - Moi je n’aime pas... les racistes ! Les autres jeunes gens de la médiathèque se joignent à la conversation. NADJA. - Débarrasser la table toute seule le soir ! RUBIS. - Manger des épinards toute seule le midi. DANI. - M’ennuyer tout seul chez moi et avoir mal quelque part dans le corps, parfois j’ai mal, même quand je faisais du foot... ED’. - Écrire le cours d’histoire. C’est trop long. Par contre j’aime... aller à Carrefour avec mon frère. On court dans les rayons, on fait des chats, je lui lance des trucs. MYKE. - J’aime aller à Foot Locker avec ma sœur pour acheter des chaussures. Mais pas quand c’est fermé. YAHLAN. - Je déteste aller dans les magasins de jeux vidéo quand ils sont fermés. ANTOINE. - Quand je perds aux jeux vidéo contre mon frère, le soir avant d’aller me coucher, il rage. Je dois faire exprès d’arrêter de gagner. Aladji se réveille en sursaut. ALADJI. - Je n’aime pas l’école quand je commence trop tôt. J’aime dormir jusqu’à 13h, 14h. Comme quand c’est les vacances, il fait chaud, on se mouille... Aladji replonge dans le sommeil en souriant.

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AÏCHA. - J’aime jouer dans la neige avec ma meilleure amie. AYA. - À Saint-Denis, j’aime aller chez ma grand-mère. Mais je n’aime pas quand ma mère conduit et qu’il n’y a pas de places de parking. JO. - À Saint-Denis, j’aime faire des sorties à la basilique avec ma famille mais je n’aime pas apprendre une mauvaise nouvelle en rentrant. Par exemple il y a cinq ans quand mon arrière-grand-père est mort. BELLE. - À Saint-Denis, je n’aime pas les regards. Mais j’aime les licornes.

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Tableau 4

UN MAU VAIS SOUVE NIR


Jo, Nadja, Habi, Dani sont réunis autour de la table du goûter. JO. - Vous savez qu’il y a des sarcophages dans le jardin à coté de la basilique ? HABI. - Waouh! NADJA. - C’est dégoûtant... DANI. - Oui, je le savais. C’est troublant. JO. - Moi quand j’ai su ça j’étais impressionné. Le téléphone sonne. Jo décroche, écoute, s’éloigne. DANI. - Pourquoi il s’éloigne ? HABI. - De quoi il parle ? Habi et Dani s’approchent pour essayer d’écouter. Son du téléphone : grésillements / « c’est maman » NADJA. - Pourquoi c’est tout le temps moi qui débarrasse la table ? HABI. - Parce que tu as pris une heure de colle ! DANI. - La prochaine fois sois plus sage ! NADJA. - N’importe quoi ! Son du téléphone : grésillements / « c’est maman » / « hôpital » Nadja rejoint Habi et Dani. NADJA. - Il a l’air triste.

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DANI : Il est décomposé HABI. - C’est pas la peine de s’inquiéter. NADJA. - Il a les larmes aux yeux. DANI. - Peut-être qu’il est traumatisé. HABI. - Pourquoi il serait traumatisé ? NADJA. - Oui peut-être on ne sait pas. Son du téléphone : grésillements / « c’est maman » / « hôpital » / « grand-père » DANI. - Peut-être que quelqu’un est traumatisé. HABI. - Il sert les poings. NADJA. - Non, il est tout mou. DANI. - Peut-être qu’il a appris une mauvaise nouvelle. Quand j’ai su que je ne pourrais plus jouer au foot je faisais un peu cette tête-là. J’avais 10 ans et je me suis blessé pendant un match. J’étais milieu, je courais vers le camp adverse et il y a eu un gros choc. Quelques secondes après j’ai su que je m’étais foulé la cheville. Je sentais des douleurs. J’ai dû m’arrêter. C’était une grosse blessure à la jambe. Quand j’ai su que je ne pourrais plus jouer au foot j’étais malheureux parce que depuis petit je rêvais d’être footballeur professionnel. C’était comme un rêve détruit. NADJA. - Pour mon dernier anniversaire j’ai eu un gâteau à la forêt noire. Je l’ai mal pris car ma mère croyait que j’aimais ça. J’ai pleuré. Puis je me suis arrêtée et j’ai laissé passer. J’ai pleuré parce que c’est moi qui aurais dû choisir mon gâteau. Je me suis assise à côté de l’armoire. Les invités ne savaient pas que j’étais triste, ils se demandaient. Ma tante est venue me voir. En lui racontant l’histoire, je me suis dis que c’était pas grave... J’ai laissé passer... Jo revient auprès de Nadja, Habi et Dani.

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Son du téléphone : grésillements / « c’est maman » / « hôpital » / « grand-père » / « scanner » HABI. - Enfin c’est pas comme un rêve détruit... NADJA. - Non mais j’étais « décomposée » moi aussi, assise à côté de l’armoire... JO. - Ça me fait penser à mon grand-père. NADJA. - Il est gourmand ? DANI. - Il est sportif ? JO. - Très gourmand mais moins sportif. Il aime le couscous merguez, le riz, les gâteaux et les pizzas marguerita 100% italienne. Qui veut encore du coca ? Nadja, Habi, Dani regardent Jo, acquiescent timidement. Jo les sert. HABI. - (à Dani) Tu joues plus au foot alors ? Noir progressif. La voix de Dani est recouverte par le son du téléphone, de plus en plus fort : son du téléphone : grésillements / « c’est maman » / « hôpital » / « grand-père » / « scanner » / « cancer » grésillements /« c’est maman » / « hôpital »/ « grand-père » / « scanner » / « cancer » grésillements / « c’est maman » / « hôpital »/ « grand-père » / « scanner » / « cancer » grésillements / « c’est maman » / « hôpital »/ « grand-père » / « scanner » / « cancer » DANI. - J’ai trouvé une nouvelle passion, le basketball. Je fais plus attention à moi, je joue moins violemment, pour m’amuser, profiter du bon temps. A cause du choc au foot je ne veux plus être professionnel...

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Tableau 5

RÊVE DE SUPER MAR CHÉ


Ed’ s’ennuie ferme dans les rayons du supermarché. Il se décide à sortir son téléphone portable. SMS 1 - À KEL H T LÀ ? SMS 2 - J SUIS SEUL AU SUPERMARCHÉ. SMS 3 - ON AVAIT DIT 8 H ! SMS 4 - VASY J APPEL EN FACE TIME. Ed’ appelle Aladji. ED’. - Je m’ennuie ! ALADJI. - Je ne me suis pas réveillé. ED’. - Tu rêvais ? Viens ! ALADJI. - Je dois déjeuner... Attends, les animaux sortent de partout, des bisons, des lions, des pumas. Il y a même un crocodile ! Les gens ont peur, ils courent, ils s’enferment dans les magasins ! ED’. - Tu es encore dans ton cauchemar. Les seuls animaux que tu vois par la fenêtre ce sont des pigeons qui se battent contre des rats. ALADJI. - Préviens les autres, dis-leur qu’ils rentrent chez eux et vite ! Le Leader Price est fermé, il y a déjà trop de gens ! ED’. - Viens frère, le vigile a des doutes, il croit que je vais voler des trucs. Attends, Aya me rappelle. AYA. - Il m’est arrivé quelque chose de bizarre sur mon trajet ! Aya raccroche au nez de Ed’ et le rejoint. Ed’ raccroche son téléphone.

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AYA. - (essoufflée) Ma mère m’a accompagnée mais elle s’est arrêtée au bout du chemin à cause de la circulation. ED’. - (ironique) Ça alors c’est bizarre !... AYA. - Attends, je raconte ! J’étais au beau milieu de la route, je marche en direction du Carrefour et tout à coup je vois un guépard ! Il me course, je m’arrête, je vois qu’il me renifle, j’ai un sandwich à la dinde dans ma poche, je lui donne le sandwich. Il sourit. Je le caresse. Je décide de l’appeler Minouche. Je monte sur son dos, il me ramène devant l’entrée du magasin ! ED’. - Qu’est-ce que vous avez tous aujourd’hui ? AYA. - Il s’est envolé et j’ai dit : « Putain ! » Le téléphone de Ed’ sonne. Il décroche, met le haut-parleur. MYKE. - T’es où ? ED’. - Je suis à Carrefour ! T’es où ? MYKE. - Je suis dans mon lit. Je pensais que c’était fermé... AYA. - Il fait exprès ou il est bête. (Elle parle très fort dans le combiné téléphonique.) Avec les nouvelles lois les magasins sont ouverts jour et nuit ! MYKE. - Ferme ta bouche ! ED’. - Stop arrêtez ! Perso, je suis du côté de Myke. MYKE. - Merci mon pote. AYA. - Tu me laisses tomber ? ED’. - Il savait pas. MYKE. - Oui, quand on sait pas on se tait ! AYA. - Je prends mes affaires, je me taille au rayon maquillage.

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ED’. - Tu viens plus tard ? MYKE. - Non. Aya reste à proximité du téléphone, hoche la tête en souriant. MYKE. - Je dois m’occuper de la petite sœur... elle a... mal à la tête... AYA. - Il fait exprès ou… MYKE. - Vous ne me croirez jamais si je vous dis que je vois Belle chevaucher une licorne et lui parler! AYA. - Ou il a fumé... ED’. - Elle a raison c’est improbable... MYKE. - J’en étais sûr ! Comment est-ce que je pourrais inventer une histoire pareille ? Il n’y a que Belle pour inventer des histoires aussi incroyables. Cette espèce de folle vous le dira. Elle vous montrera même peut-être sa licorne. Myke raccroche. Belle arrive en trombe. BELLE. - Vous savez quoi ? Je voulais venir en bus mais il y avait une licorne magique dedans. Elle brillait et avait atterri en volant. Je me suis dit : pourquoi y aller à pied si on peut voler ? Je suis montée sur son dos, on a décollé mais aussitôt elle s’est mise à hurler : « Au secours ! Ils me poursuivent et veulent ma peau ! ». Je lui ai dit : « Bon comme j’ai besoin d’aller à Carrefour et que toi tu as besoin d’aller autre part, tu vas m’accompagner et je t’achèterai des accessoires pour chevaux pour te camoufler ! » Ed’, Aya, Myke, Belle disparaissent de la scène. Sonnerie de téléphone. Aladji se réveille en sursaut.

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Tableau 6

MÉ TÉO CHE LOU


C’est bientôt l’été et pourtant, dehors il neige à gros flocons. Antoine tente en vain d’allumer la PS3. ANTOINE. - Oh non... YAHLAN. - Je sais. Tout à l’heure j’avais envie de jouer à One Piece Warriors 3, à Narut Storm 4 et à The Amazing Spiderman. Au moment où j’allais brancher la PS3 toute l’électricité est partie... ANTOINE. - Je suis triste. YAHLAN. - Viens dehors ! ANTOINE. - Je sais ce que je vais faire. Antoine ferme les yeux. YAHLAN. - Viens dehors ! On va faire une bataille de neige et des messieurs de neige. Antoine ouvre un œil. ANTOINE. - J’aime pas jouer avec la neige. Antoine referme son œil. YAHLAN. - Pourquoi ? Antoine ouvre les deux yeux. ANTOINE. - Parce que... c’est froid. Antoine referme les deux yeux. YAHLAN. - Il n’y rien d’autre à faire. !

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Antoine rouvre les deux yeux. ANTOINE. - Fais comme moi. (Antoine referme les deux yeux.) On fait un rêve de jeux vidéo ! YAHLAN. - Je n’aime pas dormir. Antoine rouvre les yeux, agacé. ANTOINE. - Tu veux qu’on fasse quoi d’autre ? YAHLAN. - On peut aller dehors et faire comme si on n’était dans Call of Duty. ANTOINE. - Oui, mais dans un rêve, pas dehors, parce que moi j’ai froid. Antoine referme les yeux. YAHLAN. - Moi j’ai chaud et j’aime pas dormir ; Antoine rouvre les yeux. ANTOINE. - T’aimes pas rêver ? Moi j’ai froid et de toute façon on n’a pas de pistolets. Antoine referme les yeux. YAHLAN. - On utilise la neige ! Rubis et Aïcha les rejoignent. Aïcha éternue. AÏCHA. - Dehors tout à l’heure j’ai vu un (éternuement) RUBIS. - Elle a vu un enfant donner des cours à un professeur... AÏCHA. - Je ne suis pas sûre (éternuement) RUBIS. - Elle n’est pas sûre que ce soit normal. AÏCHA. - Et j’ai vu un bébé (éternuement)

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RUBIS. - Un bébé qui dansait la zumba. Si si. AÏCHA. - Et un professeur de SVT qui mangeait des lasagnes (éternuement) RUBIS. - …qui avaient le goût de la professeur de français. Les lasagnes elles... (Rubis s’interrompt) Comment tu sais ça tu les as goûtées ? YAHLAN. - On s’en fiche c’est les jeux vidéo qui nous importent. Si Rinato et Naruto étaient là, ils maîtriseraient l’électricité, ils sauveraient les jeux vidéo et ils utiliseraient le rasengan électrique c’est un orbe qui tourbillonne sur lui-même et qui fonctionne avec le vent, l’énergie et l’électricité. RUBIS. - Comment il fait pour maîtriser l’électricité ? YAHLAN. - C’est très simple. Le susanô est un pouvoir spécial que les Uchiwa maîtrisent grâce à leur sharingan (ou arcane lunaire). Et les arcanes lunaires sont des pupilles rondes avec des espèces de bosses tout autour. Grâce à elles on peut maîtriser la lumière céleste. Le détenteur des arcanes lunaires peut invoquer une espèce d’ectoplasme qui a trois formes. La première forme est squelettique, la deuxième est squelettique et peu armurée et la troisième est toute armurée, elle a une arbalète et une flèche qui a la même énergie. ANTOINE. - Je préfère Call of Duty Black Ops 2, on peut jouer à quatre, en multijoueurs et en ligne. Dans un rêve, on fait équipe contre notre ennemi. (Antoine ferme les yeux, les autres le regardent intrigués). On crée une classe pour choisir les armes qu’on veut, avec des couleurs. Il y a des zombies, mais on est des professionnels, on peut gagner. Et si jamais on croit qu’on va perdre, qu’ils vont nous tuer, j’appelle un hélicoptère et il nous ramène plus de guerriers. AÏCHA. - Vous croyez qu’il dort? RUBIS. - Et l’électricité dans tout ça ? Antoine rouvre les yeux. ANTOINE. - Mes esclaves peuvent réparer l’électricité. Ils nous ont

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construit un truc, c’est génial on peut devenir invisible. Antoine referme les yeux. RUBIS. - Je ne vois pas le rapport avec l’électricité... AÏCHA. - Moi non plus. Alors que si elle était là, Super Laser ferait fondre de la neige avec ses lasers et Zegirl... YAHLAN. - C’est dans quel jeu Super Laser ? AÏCHA. - C’est moi qui viens de l’inventer. YAHLAN. - Et Zegirl ? AÏCHA. - Pareil. Zegirl lancerait la foudre sur le réseau d’électricité. Et tout redeviendrait normal. RUBIS. - Sauf que tous vos super-héros supers n’aideraient pas beaucoup les vraies personnes à redevenir normales. Antoine s’agite, les yeux fermés. ANTOINE. - Non ! Antoine ouvre les yeux, affolé. ANTOINE. - La neige a envahi ma partie rêvée ! Call of Duty Black Ops 2 n’a plus d’électricité, l’hélicoptère est en panne ! Même les zombies sont congelés ! On entend un éclair. Noir.

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Les auteurs Les élèves de 6e3 du Collège Federico Garcia Lorca : Abdernour, Adam, Anissa, Antonio, Awa, Belkiss, Cejda, Daniel, Jade, Jahlan, Joël, Habiba, Hawa, Houne, Lony, Maykon, Melinda, Mirian, Omaima, Safeer, Sekou. Accompagnés par leurs professeurs : Antonin Azard, Lahouari El Kouradi, Peggy Lecaudé, Emilie Perraud & Virginie Berthier de la Compagnie Le Bouc sur le Toit

Ce livre a été réalisé dans le cadre du programme : « L’art et la culture au collège » du Conseil général de Seine-Saint-Denis. Projet « Les petits dramaturges content la ville » Compagnie Le Bouc sur le Toit - Année scolaire 2015-16

Conception, réalisation de la présente édition : Lou Camino www.loucamino.com



(Se) Poser la question du chemin parcouru pour arriver là où l’on est. Se projeter en 2315 dans la peau d’archéologues et d’historiens plus ou moins rigoureux. Revenir au présent, ou presque, théâtraliser le quotidien.

Depuis plusieurs années, la Compagnie Le Bouc sur le Toit prolonge son travail sur les écritures dramatiques contemporaines en associant à ses actions de sensibilisation des écrivains dramaturges ayant pour mission d’écrire « avec et pour » la jeunesse.

www.leboucsurletoit.com


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