100% NEWS TAXIS n°296

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15 avril 2025 - Numéro 296 - Édition imprimée n°137

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édito

Faire et défaire, c’est toujours dépenser…

Après avoir réussi tant bien que mal à hisser mes valises dans l’escalator en panne, le sourire du chauffeur qui m’attend devant la gare adoucit les périples du voyage. Installée confortablement dans son taxi, je me laisse aller au rituel de nos questions-réponses. « Toujours content de votre voiture électrique ? » Il fait la moue : « Je commence à en revenir petit à petit, d’autant qu’avec l’abandon des ZFE, l’urgence n’est plus là. »

Initiées en 2019 et étendues en 2021 par la loi Climat et Résilience, les Zones à Faibles Émissions visent, par l’exclusion de certains véhicules en fonction des fameuses vignettes Crit’Air, à améliorer la qualité de l’air en limitant les rejets de particules fines responsables de maladies respiratoires et de 40 000 décès par an selon Santé publique France. Bien que décriée, leur mise en œuvre s’est déployée depuis le 1er janvier 2025 dans toutes les villes de plus de 150 000 habitants. Le 26 mars dernier, une commission spéciale de l’Assemblée nationale a pourtant voté leur suppression partout en France. Si l’hémicycle ne s’est pas encore prononcé quant à la condamnation de la mesure, le gouvernement, en revanche, est mobilisé pour son sursis. Les gaz d’échappement, nocifs pour l’environnement comme pour la santé, pourraient également nuire aux finances publiques. Alors que le Premier ministre poursuit la performance d’équilibriste de son prédécesseur pour trouver 40 milliards d’euros d’économies pour 2026, l’abandon des ZFE pourrait coûter à la France le remboursement de 3 milliards d’euros d’aides européennes prévient la Direction générale du Trésor. Nos voisins européens ne nous ont pas attendus : en Italie, les ZFE existent depuis les années 70 ; les Pays-Bas ont mis en place une ZFE portuaire et s’orientent vers des zones à zéro émission pour la logistique ; au Royaume-Uni, pourtant sortie de la Communauté européenne, Londres a ouvert la voie à des « zones d’air pur » dans l’ensemble du pays ; en Allemagne, des « zones environnementales » existent depuis 2010 et plusieurs villes engagent une nouvelle étape plus contraignante ; enfin, en Espagne, la réussite des ZFE de Madrid et Barcelone a conduit le gouvernement à prévoir leur mise en place dans les villes de plus de 50 000 habitants. Une nouvelle exception française qui va augmenter la pression sur le Comité d’alerte sur le budget parti en chasse aux économies, tels des enfants lâchés dans le jardin pour la récolte des œufs en chocolat.

Hélène Manceron

Editeur : Lempickom sarl 11, rue Duvergier - 75019 Paris

Directrice de publication : Hélène Manceron

Administration : Hervé Borruel

Secrétaire de rédaction : Laurent Thelliez

Conception maquette : Stanislas Marçais

Crédit photo (sauf mention) : LNM

Contact : 100pour100newstaxis@gmail.com

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15 avril 2025 - numéro 296 - édition imprimée n°137

actualités

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Taxis/T3P : Au bord de l’explosion

Alors que les vacances de printemps ont débuté dans une activité en berne, l’impasse des négociations entre les fédérations et l’Assurance maladie met la pression sur les chauffeurs et leurs entreprises qui redoutent le pire. Même si, lors d’une réunion interministérielle, les services du ministère des Transports ont annoncé un renforcement de la lutte contre la concurrence déloyale, les conflits entre taxis et VTC des plateformes se multiplient. Dans ce contexte tendu, la SNCF a annoncé un partenariat avec Uber, rajoutant de l’huile sur le feu. Transport de malades

Le 1er avril dernier, les fédérations de taxi ont échangé de nouveau avec les représentants de l’Uncam sur la future convention quinquennale pour le transport de malades. Prévoyant une facturation des courses sur la base du tarif A de 2024 sans prise en compte de l’attente ni du retour à vide, la baisse des conditions de rémunération du service s’annonce violente. Ulcérés par l’intransigeance de l’Assurance maladie, la FNDT a saisi le Premier ministre afin de dénoncer le comportement de l’institution. « Nous ne pouvons pas accepter d’être mis devant

le fait accompli sur des éléments ainsi que des fondements pour le moins insincères, en lien avec un manque évident de bonne foi devant présider à toute négociation. L’on ne peut sérieusement accepter les manquements à la parole donnée, aux engagements pris et non suivis d’effets. Tout comme nous ne pouvons pas accepter d’être mis en position d’insécurité économique et sociale sur des paradigmes faisant fi de toute considération de gestion d’entreprise et de transport. » Elle souligne que la « dérive des dépenses de transport de malades » est injustement imputée aux taxis alors que l’évolution dudit budget est causée mécaniquement par les décisions politiques en matière de soins – fermetures de lits, d’établissements, augmentation et vieillissement de la population – et que « le prix du transport individuel a baissé en euros constants depuis 2019 ». De plus, la fédération dénonce l’instauration par le projet de convention quinquennale d’une « scission des territoires », l’Assurance maladie ne retenant que « 11 métropoles pour l’application de certaines dispositions tarifaires considérant que sont définies légalement, réglementairement 21 métropoles ». Une exclusion justifiée par l’institution sociale par mesure d’économie. « Comment le ministère peut-il penser que nous pourrions effectuer le même travail sans une rémunération comprenant la totalité de nos

temps de travail et les kilomètres parcourus au prix juste ? » interroge quant à elle la FNAT. « Plusieurs entreprises ne seront pas en mesure de travailler avec ces propositions et ces méthodes », souligne-t-elle. « Nos tarifs réglementés par le ministère de l’Économie sont prévus dans le cadre d’un transport aller/retour avec une prise en charge » a également rappelé la FNAT. Réunion interministérielle

La sous-direction de la régulation et de la performance durable des transports routiers de la DGITM du ministère de l’Aménagement du territoire a réuni, le 9 avril dernier, les représentants de la FNDT, la FNAT, la FNTI, l’UNT et l’UNIT avec des représentants des ministères de l’Intérieur, de la Santé, des Finances et de la préfecture de police de Paris. Ouvrant les discussions par un tour de table, les fédérations ont pu partager une nouvelle fois leur inquiétude quant à l’évolution des conditions du transport de malades, considérant qu’il est « le bouc émissaire de la dérive des dépenses de santé » a fait remarquer la FNDT. Les représentants de la DGITM ont présenté la mise en expérimentation de procédures d’amendes délictueuses dépénalisant certaines infractions afin que la police nationale et la gendarmerie puissent, sans être contraintes par une procédure judiciaire, sanctionner immédiatement tout transporteur exerçant illégalement une profession du T3P sur la voie publique (circulant sans autorisation de stationnement, ou sans être inscrit à la DREAL pour les VTC, ou en situation de maraude illégale) .../...

Directrice de Publication : Hélène Manceron
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tribune

Le nouveau piège d’Uber

le nouveau traquenard concocté par le géant californien.

Le 25 mars dernier, la multinationale a lancé une nouvelle campagne marketing avec comme argument que les utilisateurs de son application pourront désormais obtenir un taxi à prix fixé à l’avance. L’initiative a suscité plusieurs courriels de lecteurs du web journal ainsi que la réaction de nombreux acteurs du secteur. Faisant écho à leurs inquiétudes, nous vous partageons des extraits de leur mise en garde sur

« Je ne comprends pas que les journalistes se laissent berner par le cinéma que leur sert Uber ! Ils dénoncent l’exploitation des livreurs, les combines des faux comptes des chauffeurs et ils applaudissent un système qui va berner les taxis les plus naïfs. Avant d’être taxi, j’ai été VTC chez Uber. Je sais pourquoi j’ai changé de casquette ! C’était une question de survie car l’algorithme ne m’a jamais fait gagner d’argent. Parfois il t’appâte, toujours il t’étrangle », explique Mounir.

« Les taxis scient la branche sur laquelle ils sont assis. Tous les montants saisis sur la plate-forme Uber par un taxi et son horodateur ont permis à Uber de créer un algorithme qui détermine le prix d’une course de taxi : l’option “Uber Taxi” proposera désormais des courses taxi à un prix connu à l’avance. Le prix final de la course ne doit donc pas être supérieur au prix que le taxi a accepté. Par ailleurs, conformément à la réglementation des taxis, si le montant affiché au taximètre est inférieur au prix calculé à l’avance, le prix de la course devra appliquer le montant indiqué par le taximètre », précise Alex. « Le chauffeur est sûr de perdre à tous les coups ! Bien la peine après d’aller revendiquer l’augmentation des forfaits aéroports parce qu’avec la circulation, ils ne sont aujourd’hui plus rentables ! » souligne Inès. Souhaitant alerter les taxis parisiens fragilisés par une période d’activité morose, la FNTI pré-

vient : « Uber déploie différentes stratégies pour convaincre les chauffeurs de taxi de rejoindre leur plateforme, promettant une augmentation des courses et des revenus. Mais derrière ces promesses, la réalité est bien différente. Les risques d’un partenariat avec Uber ?

- Perte d’indépendance : une fois sur la plateforme, Uber impose ses propres règles, ses tarifs et ses conditions qui peuvent changer à tout moment sans votre accord.

- Baisse des revenus : Uber attire d’abord les chauffeurs avec des commissions attractives mais une fois leur réseau bien en place, ces commissions augmentent et vos marges diminuent.

- Aucune garantie sur le long terme : Uber a déjà prouvé qu’il n’hésite pas à modifier les conditions d’accès à sa plateforme ou à se désengager d’un marché dès que cela l’arrange, laissant les chauffeurs dans l’incertitude.

- Affaiblissement du métier de taxi : En acceptant de collaborer avec Uber, les taxis risquent d’accélérer la dérégulation du secteur mettant en péril les acquis professionnels et les protections sociales existantes.

Nous vous appelons à rester vigilants et solidaires face à ces tentatives de manipulation. Le secteur du taxi a une longue histoire et repose sur des principes de régulation qui garantissent votre sécurité et vos droits. »

Propos recueillis par HM

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.../... Tout contrevenant s’exposera à une amende d’un montant de 500 € Concernant dans un premier temps les villes de Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nice, Nantes, Rennes, Strasbourg, Grenoble, Montpellier et les aéroports parisiens, le dispositif devrait s’étendre ensuite à Paris. Un compte rendu des premiers résultats est annoncé pour les prochains mois.

Une concurrence inacceptable

Annonçant son partenariat avec Uber à la veille des vacances de printemps, la SNCF a révolté les taxis. La FNAT, la FNTI, l’UNIT et la FNDT ont saisi le ministre des Transports pour en demander l’annulation immédiate. Soulignant « une distorsion de concurrence inacceptable », « une incitation au chaos autour des gares », « une violation des règles de la

commande publique », « une complaisance avec un modèle social et fiscal litigieux », « un respect douteux des obligations de transparence de l’information pour le consommateur » et « un risque pour la souveraineté numérique », les organisations professionnelles ont sollicité un entretien urgent. Rappelant le rôle des 60 000

taxis en France, elles exigent : « la cessation immédiate de ce partenariat », « l’ouverture d’une enquête administrative », « un rappel de la réglementation pour mettre fin à la confusion taxis/VTC » ainsi qu’un « engagement clair de l’État à soutenir seulement les acteurs du transport respectueux des obligations légales et sociales ». HM

entreprises

CSNERT : Le prestige des limousines

L e 4 avril dernier, sur la péniche Étoile de Paris accostée au pied de la tour Eiffel, la CSNERT – Chambre Syndicale Nationale des Entreprises de Remise et de Tourisme – a profité de son assemblée générale annuelle pour célébrer ses 80 ans. Dénonçant l’amalgame avec l’activité des chauffeurs affiliés aux plateformes, l’organisation patronale a fait le point sur son actualité, accueilli des invités d’honneur et ses partenaires ainsi que renouvelé ses instances. Grands remisiers dans l’âme

Si la dénomination VTC leur colle à la peau depuis qu’en 2009 la loi Novelli – amplifiée par le régime d’autoentrepreneur – a dissous leur spécificité, les membres de la CSNERT revendiquent leur identité de « Grande remise ». Utilisant des véhicules d’exception, prodiguant un service d’excellence, employeurs de nombreux salariés pour le transport haut de gamme de clients fortunés, ces chefs d’entreprises de transport dénoncent l’amalgame avec les chauffeurs de tout poil dont les plates-formes numériques disruptives font leur business. Affirmant leur différence en promouvant le label VTC-Limousine dans le cadre du label Qualité Tourisme institué par la loi Grandguillaume, ils dénoncent l’hémorragie des VTC qu’ils considèrent faire du « taxi déguisé » et demandent la création d’un macaron spécifique permettant de les distinguer. Victimes collatérales, leurs entreprises au nombre restreint sont désormais exclues de nombreuses voies de circulation à Paris comme dans les capitales régionales. Une entrave au service sur mesure prodigué à leurs clients qu’ils contestent judiciairement.

Une singularité dans le T3P

A contrario des chauffeurs des plateformes, les « GR », comme on les surnomme, sont des employeurs. Depuis 2022, la CSNERT participe au dialogue social sur la convention collective IDCC 2219 des entreprises catégorisées 4932z, une « extension sauvage » de la convention collective des taxis parisiens qui s’impose désormais à tout le T3P. Appliquant jusqu’alors la convention collective des transporteurs routiers, l’organisation patronale souhaite aujourd’hui une prise en compte des spécificités de ses entreprises affiliées. D’autant que ces dernières sont contraintes d’utiliser Mobilic, la plateforme numérique gouvernementale de suivi du temps de travail dans le transport routier léger, pour surveiller et permettre le contrôle de l’activité de leurs salariés.

Vitalité prometteuse

Le travail, l’engagement et la personnalité de Camille Réchard, le président sortant, n’ont pas manqué d’être salués par son successeur Serge Payen. Conviant partenaires et invités d’honneur à partager leurs expertises, l’assemblée générale a partagé un moment d’exception avec Anne-Cécile Bellanger et Éric Hannebert d’ADP, Sylvie André, responsable de la sous-

direction de la régulation et de la performance durables des transports routiers de la DGITM du ministère de l’Aménagement du territoire ; Mathilde Caron-Peugniez responsable de la start-up MOBILIC ; Alexis Gibergues, président de l’OTRE – Organisation des Transporteurs Routiers Européens – qui représente l’ensemble des métiers de la branche des transports routiers et des activités auxiliaires ; Laurent Munerot, président de la CNAMS, Confédération Nationale de l’Artisanat des métiers de Service et de Fabrication ; Thomas Thévenoud, ancien ministre et rapporteur de la loi du 1er octobre 2014 ainsi que Laurent Grandguillaume, ancien député et rapporteur de la loi du 29 décembre 2016. Les partenaires ont présenté leurs offres dédiées : Mercedes-Benz France et sa Classe E, élue voiture la plus sûre du monde en 2024, la MFA, le constructeur DS et la nouvelle DS n°8, BMW et sa BMW i7, BYD, JLR Jaguar Land Rover, Waynimum, éditeur de logiciel pour « le transport de personnes à valeur ajoutée VTC et autocaristes », CM2C, centre de la médiation de la consommation et conciliateur de justice, et la société de location de véhicules haut de gamme White Gloves. HM

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Venus de tout l'Hexagone, les membres de la CSNERT se sont réunis en assemblée générale aux pieds de la tour Eiffel.

entreprises

(1) Laurent Grandguillaume, ancien député et rapporteur de la loi du 29 décembre 2016 en compagnie de Camille Réchard qui a présidé la CSNERT pendant de nombreuses années avant de passer le flambeau à Serge Payen (2), nouveau président de l'organisation professionnelle.

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