L’ numéro 02 indélébile
“
SUR LA POINTE DES PIEDS VOTRE RÉSERVATION UN VERRE D’ARTIFICIEL CHAMBRE 207
L’INVITÉE Anne Lemaître A
Hôtel Grenadine
printemps.2023
On y vient pour se trouver. Comme une petite fille ou On pose des valises, trop lourdes pour nos bras frêles, Derrière un comptoir en bois, l’homme aux clefs d’or Mais plus rien ne presse. Et rien ne presse plus, que l’envie Depuis la réception, l’on devine des flacons multicolores le bruit. L’agitation des cuisines, au loin, presque nous qui se gaufre, et se noie dans le miel. Au doigt le caramel. C’est une fausse question. Et des réponses qui viennent, remplie de sucettes à la cerise. C’est derrière la vitre, une C’est nos pieds nus comme un défi. Un, deux, trois, soleil,
L
1 édito
ou comme un chat, sur la pointe des pieds, pour ne pas déranger ce qu’on bouscule déjà. frêles, là, sur un tapis de feu qui réchauffera hier. Pour peu qu’on s’en libère. nous souhaite la bienvenue. Nous ne savons pas encore, l’étage, le ciel, la liesse. l’envie d’en être. multicolores qui promettent l’ivresse. La bouche en croissant de lune, attirée par le céleste. Et puis berce. Ça sent le sucre chaud. Le sucre glace que l’on renverse sur les gaufres. L’enfance caramel. De quoi j’me mêle. viennent, sans interrogation. L’homme aux clefs qui nous sourit. Et nous tend une bonbonnière une femme qui effleure de sa robe une Cadillac rose, brillante, lisse, juste pour la frime. soleil, et tout qui se défige. Vous venez de passer la porte de l’Hôtel Grenadine.
2 édito
l’essence . page 9
l’échappée . page 37
L 3 sommaire LL L
l’atmosphère . page 5
l’invitation . page 31
L 4 sommaire LL L
L’ atmosphère
Hôtel Grenadine
éditorial
éditorial
Tu t’es donné l’idée
Tu t’es fait l’homélie
A tes lèvres porté
Une anti litanie
T’as retourné le ciel
Puis tu t’es resservi
Un verre d’artificiel
Ta vie se lève ici
14 éditorial
Tardif est le réveil Des fleurs ensevelies
15 éditorial
16 éditorial
13 éditorial
Tu t’entends plus penser
Les roses résonnent ici
En plus du temps passé
Elles osent revenir
Et te dire d’encenser
L’insensé rêve ennemi
À demi dépensé
Puis à jamais fini
18 éditorial
19 éditorial
20 éditorial Lui le songe épuisé Qui a longé ta vie
Tu t’allonges sur le beau
La nuit en toile de jouy
La débauche monochrome
Teintée de bourgeoisie
Ne s’éteint pas à l’aube
Incendie les rubis
Jaloux du similor
Sous les strass en sursis
“Se refaire, en plus fort”
Des déchus la devise
21 éditorial
éditorial
Tu surprends le désordre
Tu déçois l’impossible
Donnes du fil à retordre
Aux tisserands qui rhabillent
Celle qui, lasse, se dérobe
Se dédouble, dégouline
Tu dis le rouge en rose
Sonnée par l’hématine
éditorial
éditorial
25 éditorial A l’Hôtel Grenadine La vie c ’ e s t d u s i r o p
26 éditorial Grenadine. La vie c ’ e s t d u s i r o p
L’ image à
Hôtel Grenadine
L’
L’ invitation
invitation
33 collab
au sortir de l’enfance
Récente est ma rencontre avec Anne. L’Indélébile, dans les eaux du virtuel, m’a conduite à elle.
Anne est une artiste peintre, auteure du sublime recueil « Dérives », que j’ai eu le privilège de lire. Elle m’a fait l’honneur d’un poème couleur grenadine, à boire, à voir, à ressentir.
Oui car, la plume d’Anne est un pinceau. Toujours, des images sous ses mots. Et parfois, comme cette fois, une poésie miroir, divinatoire, qui dit ce que j’imagine, sans le savoir...
34 collab
Merci infini à Anne pour cette connexion.
Elle entre.
Cinq lettres Vermillon, Luisent
Dans la nuit d’encre, Le trottoir miroite, L’air est saturé
D’agents électriques. Ses pas, couleur de lune, Sont ceux
D’une nubile
Somnambule, Une elfe, En patins à roulettes.
D’instinct, elle longe
Le sillon
Abracadabrantesque
De l’escalier, Jusqu’au dernier étage, Le silence résonne Dans ce monde d’ombres.
Sur le tapis rubis, Près d’un tournesol en combustion, Une créature aux cheveux déployés, Toute en ondulation, Joue à la marelle, Ou bien à saute-mouton.
Sur le palier de la 207, La petite blonde, À la chair frémissante Soupire, Sève saphique, Cinabre déflagration.
Un filet de lumière Eblouit la scène ; Derrière la porte Secrète, Le scarabée, Scrute, Se rince l’œil De ces fantaisies gamines.
L’aurore rougeoie, Vite, Elle et son étamine Incarnate Redescendent le corridor, Elle rêve d’ une effervescence sanguine, D’un trait de sirop écarlate Dans un verre de lait, Au bar De l’hôtel grenadine.
collab
collab 36
L’ échappée
échappée
L 39 ailleurs
le beau est partout, ici, là, qu’on lève la tête ou que
@hisuzanne
où. photo
Suzanne aux 126k Fait rougir les quartiers Met les roses en joue, au cas
l’on baisse les yeux, le beau est, pour qui le veut.
Il a la voix qui prince
Et le synthé qui dessine
La silhouette des rois que le temps n’évince.
not alone / q
40 ailleurs que
musique
Désarmante Armanet Amour de toujours Amante de jamais.
partir un jour / amélie bonnin
41 ailleurs
cinéma L
Eloge du faux néant Qui doucement s’écoule Aragon, seulement.
les chambres / aragon
42 ailleurs
L
littérature
L’IMPRÉVU
à chaque numéro, vous me donnez un mot, je tente d’en faire des coquelicots
L L
D’en bas, ils avaient le vertige Les pupilles dans ses bas, Comme épris de la fibre Sur la fille qui dansait là. Drapée d’ébène, l’or éclairait Ses deux mains qui devinrent Alors des clairières Pour les mortels téméraires En perdition, destination demain. C’était une forêt Qui maintenant s’effeuillait, L’évanescence du fantasmé, Et le sol de la scène, Féru d’éclectisme, Accueillant désormais Tout ce qui glisse ; Le feu, la cendre, l’essence et le briquet. Subitement braqués, Face au fantôme d’une flamme, Plus d’un homme, et une femme Aux regards confisqués, Plongés, confus, Dans l’océan carbone. La soirée fut Bonne.
44 avec vous
CONCEPTION / RÉDACTION / PHOTOGRAPHIE
Clemence M
RÉDACTION L’INVITATION
Anne Lemaître
ILLUSTRATION L’ÉCHAPPÉE
Suzanne Saroff / Instagram
EP Not Alone / Spotify
Partir un jour / UniFrance
Aragon / Les Chambres, Gallimard
A A A
MERCI INDÉLÉBILE À
Anne Charlène
Guilhem
Justine
Laurent
Ouranide
Thomas
Sophie
crédits
45
L’ indélébile @lindelebile_mag