L'Indélébile Mag | Numéro 01

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L’ numéro 01 indélébile “ À contre-sens de l’immobile LES RETROUVAILLES ERRANCES ATEMPORELLES ÉCHOUER À SE PERDRE DU MATIN AU MATIN hiver.2022 L’INVITÉ Maison Prose A

LIl est toujours temps. Tant qu’on existe. Tant qu’on résiste. du lit. Aller plus vite que lui, pour lui dire de temporiser, l’expérience du webzine. Parce qu’éprise de ce format doucement de la seconde reine, des âmes seules aux syllabes solitaires, j’accélère car ralentir permet souvent d’aller plus vite. en interrogeant les mots : c’est quoi « prendre son temps s’attendre, à sa place, parfois s’en faire mais surtout, se Ça tourne ? C’est normal. Pour ce premier numéro, je où l’on n’enterre pas. Là où l’on tourne virtuellement la

1 édito

résiste. Autant cocher la liste. Toucher les rêves. Se coucher oui, mais juste à côté temporiser, pour demander la trève, à qui, au temps. J’insiste, alors, je persiste, et réitère doucement désuet, et de l’idée-même de le choisir, à l’heure du mouvement, solitaires, bref, à l’heure de notre temps. Je l’avais déjà écrit dans un précédent webzine : Justement, je prends mon temps. Toujours, plus que jamais. Et ici-même, temps » ? Si ce n’est peut-être s’étendre, occuper un espace, en acceptant le vide, le silence, laisser de la place. vous emmène à contre-sens de l’immobile. Là où l’on erre, où l’on éthère, « déter », mais la page. Parce que c’est le sens de la vie. Oubliez l’oubli. Ici naît L’Indélébile.

2 édito

l’essence . page 9

l’échappée . page 29

3 sommaire
L
L
LL

l’atmosphère . page 5

l’invitation . page 23

L 4 sommaire LL L
L’ atmosphère
atmosphère
univers
univers
L’ essence
essence

Acontre-sens de l’immobile

si nous avions voulu nous perdre nous n’aurions pas réussi

11 éditorial
12 éditorial
13 éditorial

Parfois, souvent On s’peint des océans On s’noie cent fois Dans le néant, béant Et les sourires, béats Se penchent sans foi Sur le parvis de nos tourments

Parfois, tout l’temps On s’coud des jupes de sang On se débat Le bleu est grand Et les requins ingrats Secouent le drap Jusqu’à border ses habitants

14 éditorial

Parfois, jamais On regarde la haie On jette un as Sur un tapis de haine Et tu contemples hélas Les carreaux que l’on casse Reine de glace, enfant du siècle

Parfois, c’est vrai On s’défausse sur l’hiver

On annihile Tout, rien et le contraire Et la vie mal habile Dit « Encore faudrait-il Aussi que l’on me laisse faire »

15 éditorial
/
éditorial
éditorial 17

Une fois, je crois Je m’avenue sans loi Je découpe l’île Sans me ruer tu vois Et je rêve de tournis A contre-sens de l’immobile Là, oui, preque tout droit.

éditorial 18

L’ image à

déchirer
A c o s

o n t r es e n s de l’immobile

L

L’ invitation

invitation

Maison Prose

25 collab

du matin au matin

À contre-sens de l’immobile.

C’est aussi ainsi que j’ai sollicité la contribution de Laurent, plume talentueuse @ Maison Prose, et âme amie.

Ses mots sont justes, juste après.

Ça tourne, comme les aiguilles de l’horloge de l’open space, comme saoûl, comme (sous) la boule à facettes.

Ça tourne. Ça s’fait du cinéma.

Ça dit la vie, et celle qu’on ne vit pas.

Ça fait le tour du cadran. Bref, c’est bon, c’est brut, c’est tuant. Et terriblement vivant.

Merci infini à Laurent pour cette première collab’.

26 collab

Novembre, vitamine C, le seum, le sérum physiologique dans la poche

La nuit noire, qui marche sur les pieds du jour, bus Carabosse

La moiteur sur les vitres les gens condensés doudounes blèmes

Des mots d’amoureux d’enfants de paumés des traits larges peints aux gants Souffle souffle sur la vitre les feux rouges au firmament

Les bactéries en bocal les pensées tristes sous le bonnet bohème

Respire

Zozos dans le métro, le smartphone éclaire la pomme Yeux bandés de lumière bleue la sècheresse en sérum

Direction une autre cage à lapin, biper à l’entrée et prétendre le sourire (Juste de la sincérité pour la fille de l’accueil, une grande dame d’Europe)

Poser ses cliques et ses claques se jeter sur le clavier les capsules de café amer

La pause de la machine le bruit sourd des couloirs vides

Télétravail en colorama être encore défait de la veille

La gueule de poupée de bois

Le succès en matrices de calculs à justifier à aligner à formatter en Arial Décrocher la prise, le grand chef dans le couloir, le roi

Une remontée d’acide au niveau du goulot au niveau du ventre L’angoisse de l’email de trop, bien aidé par le shot d’hier les rêves au placard Petit bâtard Arrêter un temps reprendre le juste battement, entre !

Infinitif qui se met à mouvoir le magnésium enfin fait de l’effet Le retour du soleil sous influence, exil de la startup-nation Fuite par les baies vitrées un palace pour l’île de la Cité

Des roulettes sous les pieds l’envol du coucou vers Zion Vite, vite, vite ! l’ivresse de la perte d’équilibre entre deux patins Rouler un patin à l’arrache un autre zinc une autre rive d’autres zinzins Perdre son plan de carrière reprendre l’astrolabe dans le quartier Latin Une chute, une chute en vie une écorchure

Le retour des envies Matin tard des gommettes dans la poche Gang des coeurs collants sur les sièges en teck en plastique dur

27 collab
collab 28
L’ échappée

échappée

le beau est partout, ici, là, qu’on lève la tête ou que

photo

Michele c’est le feu du peu Son noir ne l’est jamais Il boit du café bleu.

L 31 ailleurs
@michelepirelli

que l’on baisse les yeux, le beau est, pour qui le veut.

Tim Roth au sommet, du silence Règne de l’irrémédiable Au diable la méfiance.

Lsundown / michel franco

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ailleurs
cinéma

Efira Magimel

Son début dans sa fin, à elle Magique effet Tour Eiffel.

revoir paris / alice winocour

33 ailleurs
cinéma
L

Déguisé le rouge en vert A visé ce qui bouge Char ne dit tout, meurt en vers.

le nu perdu / rené char

L 34 ailleurs
littérature

L’IMPRÉVU

à chaque numéro, vous me donnez un mot, je tente d’en faire des coquelicots

L L

énergie l’air ne gît il erre entre les vies il est, par dessus la poussière échafaude le vide. et toi, ici sur ce carrelage, sur cette Terre tu vis tu t’en fous bien de l’air car invisible est celui qui ne sait que se taire. toi, oui tu veux une langue familière la vie qui fend le jour, la nuit tu veux le bruit, le geste les mains qui giflent l’air tu veux tout et le reste du reste, ne plus lâcher du lest. mais toi, oui garde à l’esprit sous tes grands airs vos destins désunis toi l’Homme par deux fois millénaire mille fois père, tu es fragile et seul l’air oui seul l’air est perpétuel ici.

36
avec vous

CONCEPTION / RÉDACTION / PHOTOGRAPHIE

Clemence M RÉDACTION L’INVITATION

A A A

Maison Prose ILLUSTRATION L’ÉCHAPPÉE

Michele Pirelli / Instagram Sundown / Allociné Revoir Paris / Ecran Large, ExitMag René Char / Le Nu Perdu, Gallimard MERCI INDÉLÉBILE À

Barbara Charlène Christophe Laurent Mélanie Ouranide Pierre Sophie

crédits
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L’ indélébile @lindelebile_mag

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