L'Indélébile Mag | Numéro 03

LC’est la nuit qui s’ouvre. L’indigo qui se déchire. Le sel L’âme d’une invisible louve. Une vapeur qui enivre. Et

C’est un livre qui ne se lit, mais s’écrit, sans plume, sans C’est ce que tu croyais être un vide, entre les lignes. La Et toi qui, pourtant, décides. C’est un crépuscule. Quand C’est pressentir. Sentir avant de ressentir. C’est la seconde C’est une lueur. Quelque chose de mauve. Précisément

C’est le futur dans le présent. Le vrai au delà du réel. C’est Ce qui fait que la vie est. Synonyme « instinct ». C’est

d’une étoile versé sans prévenir. C’est un bouleversement tranquille. la main qui dit oui. À celle qui te tire, t’attire. Vers le fond de toi-même. sans bille, sans mine. C’est la page d’après, celle qui apparaît derrière cet aujourd’hui. La langue des cîmes. Des sommets trop hauts pour voir l’avenir qui se dessine. Quand on ne sait plus, si le jour tombe ou se lève. De quelle couleur est le ciel. seconde d’avant. Ce qui n’existe pas encore. Ce qui flotte au dessus du temps. Précisément imprécise. « Devine » est sa devise. C’est ce qu’on suit. Sans comprendre. C’est ce qu’on appelle l’intuition. Ce qui fait que la vie est belle. intangible. Indicible. Édito (presque) vain.

l’essence . page 9

Ll’échappée . page 41

Ll’atmosphère . page 5

l’invitation . page 35

RETOUR AU JEU

OÙ ALLONS-NOUS

ALLONS-NOUS ?

AVENUE

DES LUEURS

Elle s’appelle Lucie

Mais elle n’existe pas

Elle n’a pas de vie

Du moins plus que trois

Du moins plus que toi

Lucie obéit

Lucie ne rit pas

Dans ce non infini Elle se sent à l’étroit

D’être de la partie

Elle s’ennuie

Et se lasse

Elle

Voudrait Son reflet Dans la glace aussi

Marcher sans qu’on la guide

Hors cimetière

De Montparnasse à Denfert

Et vendre au diable

Cette Lucie sans âme

Qui ne sait que se laisser faire

Une nuit de décembre

Un soir de jamais

C’est l’instinct qui la prend

Sortir du logiciel

Enfin, savoir le ciel

Littéralement

Lucie crève l’écran

Du fil de la manette

De la console

Lucie l’étrangle

Le déconsole

L’homme aux manettes

Lui ou un autre, peut-être

Il y a du sang

Sur les pixels

Lucie tombe au sol

Puis se lève

Ici désormais

Elle fera sans Sans l’homme

Mais à présent

Lucie fera des rêves

Pour l’heure elle vient

Elle erre

Le vent dans ses cheveux bruns

C’est donc cela qu’on appelle « air »

Elle suit un chemin

Inconnu des GPS

Une route sans nom

Où le jour est presque

C’est l’avenue des Lueurs

Un matin sur Terre

Lucie veut être des leurs

Lucie veut plaire

Sourire à chaque prochain

Mais de quoi ont-ils peur

De quoi ont-ils l’air

Ces humains sans humeur

Qui ressemblent aux siens

Lumière bleue dans les mains

Les yeux dans le rien

Regardant l’heure

Sans cesse

Mais quasiment jamais

Le temps qui passe

Lucie se blesse

Car ce qu’elle embrasse

Abîme comme la tristesse

Alors, Chercher

À ne pas se perdre

Dans l’irréel IRL

Et puis rentrer

Loin de chez elle

Toute habillée

Mais le dos nus

Elle prend son bain

Dans la salle de bulle

Il n’est plus d’heure

Et dehors tout recule

Alors elle bulle

Dans la salle de bain

Alors elle brûle

Feu le fou

Fout le feu

À demain.

L’ image à

AVENUE

AVENUE DES LUEURS

invitation

la belle empruntée

Il arrive que la vie transforme nos collègues en amis.

Guillaume est de ceux-ci.

Un créatif talentueux, avec qui j’ai eu le privilège de collaborer pendant quelques années. Parenthèse enchantée.

L’inviter sur un numéro de L’Indélébile était donc une évidence.

Mieux, c’était écrit.

Ainsi nous nous sommes retrouvés sur l’avenue des Lueurs, à l’heure violette, où je lui avais donné rendez-vous.

Lui en image et moi en mots.

Il m’a offert un dessin vivant. Une illustration fascinante, où se cache un monde pour qui veut jouer.

C’est exactement ce que nous avons fait.

Comme des enfants.

Comme avant.

Merci infini à Guillaume pour cette intuition.

C’était un jour sans mois

Un mois sans année

Une année sans siècle

C’était l’été

Depuis sa fenêtre

Depuis toujours, peut-être

Elle ne voyait pas

Le soleil s’amuser

De cette lune sans nuit

Elle

N’avait d’yeux que pour lui

Le garçon sur le toit

Près du champ de pensées

Pas si loin du chemin d’or

Pas si loin de minuit

Lui

A demi dehors

Plongé dans son esprit

« J’ai dans l’âme un appel »

Cherchait une passerelle

Pour rejoindre l’allée

Suivre un émoi violet

Aux airs de « je n’sais quoi »

Flotter dans l’air rosé

Oser

Prendre ce que l’on reçoit

Même pas peur

Avenue des Lueurs

Se donner

À la belle empruntée.

le beau est partout, ici, là, qu’on lève la tête ou que

L

musique

L’après-midi s’ensommeille

Soleil dans le dos

Ce violet-là est chaud.

violet / majid jordan

l’on baisse les yeux, le beau est, pour qui le veut.

LLoin des suspenses froids

Mille Hivers enveloppant

Fige le temps, fend l’effroi.

mille hivers / renaud de chaumaray

roman

LJouer dans la brume

Entre deux jours

Brûler ce qui déjà se consume.

une nuit / alex lutz

Se laisser lire

Le laisser dire

L’écho du non-oubli.

Lapocalypse pour notre temps / yves ouallet

LL’IMPRÉVU

à chaque numéro, vous me donnez un mot, je tente d’en faire des coquelicots

Faux rêveur

T’as vu des magnolias

T’offrir des fleurs

Mises en abyme

Dans les abysses

Des pâles heures

Là sous le verre

Le lac est lisse

Mais sous l’hélice

L’orage a peur

D’un artefact

Nommé 2024

Pochette surprise

En flagrant délit

De vol sans interdit

Grand délire

Tu n’inventeras pas

De nouvelles couleurs

Ailleurs

Que dans ton esprit

Alors vis

Intensément

Renverse les vins

Sans densité

Tout ce qui ment

Sans le citer

Et verse

Dans l’alambiqué

Car ce qui coule dans tes veines

N’est vain que si tu saignes

Elle criait « genießen* »

Il serait temps

De l’écouter.

*en Allemand « apprécier, profiter » se prononce guenissen

La Moindre des Choses

CONCEPTION / RÉDACTION / PHOTOGRAPHIE

Clemence M

ILLUSTRATION L’INVITATION

Guillaume Marical

ILLUSTRATION L’ÉCHAPPÉE

EP Violet / Majid Jordan (2023)

Mille Hivers / Renaud de Chaumaray, chez Le Mot & le Reste (2023)

Affiche Une Nuit / Alex Lutz (2023)

Apocalypse pour notre temps / Yves Ouallet, chez Phloème (2021)

MERCI INDÉLÉBILE À

Guillaume

JacMo

Laurent

Lauriane

Marie-Ange

Mélanie

Ouranide

Patrick

Rémy

Sophie

Thomas

Valentin

indélébile

@lindelebile_mag maisonlmdc.fr