Gazette Décembre 2013 - Librairie Le Square

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La Gazette du Square un Noël 2013

Une sélection commentée par l’équipe du Square Des romans de la rentrée que nous avons aimés, des poches à offrir, de beaux livres en littérature, de la poésie, des policiers, des textes de voyages, des récits, des essais, des livres d’art, des DVD, des bandes dessinées et des livres pour enfants...


Littérature

No u s avon s a i m é

Jaume Cabré, Confiteor, Actes Sud, 26 euros Traduit du catalan par Edmond Raillard Une vraie caverne d’Ali baba, une longue lettre d’amour à la belle Sara, l’histoire complète de ce violon unique : le Storioni, qui s’étend des temps de l’Inquisition à la Seconde Guerre Mondiale, de l’Espagne d’aujourd’hui à l’Italie d’hier, de la salle Pleyel à l’université de Barcelone... Pour une fois nous ne vous raconterons ni le début, ni la fin de cette histoire parce que vraiment, c’est impossible ! Nous n’essaierons pas de vous convaincre de lire à tout prix ce pavé. Nous vous prions simplement, si le cœur vous en dit, d’ouvrir la couverture et de lire les premières lignes... Jean-Philippe Toussaint, Nue, Minuit, 14,50 euros « Mais combien de fois avions-nous l’amour fait ensemble pour la dernière fois ? Je ne sais pas, souvent. Souvent... » ainsi commençait presque Faire l’amour, premier volet d’une série romanesque dédiée à Marie, figure aimée, figure fuyante. Cette nouvelle saison d’un amour mouvementé est sous le signe de l’automne, ses ocres, sa mélancolie. Comme toujours, le narrateur scrute les signes, mais la phrase s’emballe et les multiples écrans le séparant de Marie, sont comme les couches d’une histoire, d’une mémoire qui se superposent. Elégance, virtuosité, ce qui devait être la chronique d’une rupture se révèle un des plus beaux romans d’amour. Léonor de Récondo, Pietra viva, Sabine Wespieser, 20 euros Fuir. Le jeune Michel-Ange ivre de la douleur de la mort d’un jeune prêtre, s’enfuit à Carrare, et ses carrières de marbre, où s’abrutir, s’oublier dans la réalisation du tombeau du pape Jules II. Une retraite durant laquelle, avec deux âmes vierges, un simple et un enfant, Michel-Ange va affronter son deuil, ses peurs. Avec un sens musical de la mesure, des contrastes, Léonor de Récondo sonde les mystères de la création. Sculpter pour donner vie et se sauver. Richard Yates, Un destin d’exception, Robert Laffont, 22 euros Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Aline Azoulay-Pacvon Robert Prentice est élevé par une mère sculptrice qui attend la reconnaissance et le succès. Persuadé de son talent, elle fait vivre à son fi ls un périple difficile à travers les Etats-Unis. Robert grandit, s’émancipe un peu et part à la guerre en 1944. Très vite, ce qu’il pensait être sa propre heure de gloire est balayé. Deux destins d’exception à travers une relation mère-fi ls singulière et touchante qui n’est pas sans rappeler Hemingway. 2


c e t te re n t ré e Toine Heijmans, En mer, Bourgois, 15 euros Traduit du néerlandais par Danielle Losman Et si affronter seul la mer permettait à Donald de réussir enfin un accomplissement, quand échec professionnel résonne avec routine sentimentale ? Ultime épreuve de cette reconquête, fi nir ce voyage avec une étape de trois jours en compagnie de sa fi lle. Mais la mer va se révéler vite cauchemardesque. Description économe d’une dérive, ce livre de violence et d’irréel, brise l’illusion du rêve aventurier solitaire. Laurent Seksik, Le Cas Eduard Einstein, Flammarion, 19 euros Eduard Einstein est le fi ls du célèbre Albert. Interné dans une clinique psychiatrique de Zürich, il se raconte. Un roman bouleversant où le destin d’une famille exceptionnelle croise l’Histoire, ces terribles années 30.

Patrick Mc Guinness, Les cent derniers jours, Grasset, 22 euros Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Karine Lalechère Les cent derniers jours sont ceux du régime communiste en Roumanie, la fin du règne Ceaucescu. Un jeune professeur d’anglais est nommé à l’université de Bucarest. La ville, ses petites combines, son marché noir, le poids de la dictature marquent foncièrement le jeune homme. Ce roman ne réussit pas seulement à décrire une atmosphère, il dit aussi le silence imposé par le régime. Glaçant, tout simplement magnifique. Joao Ricardo Pedro, La main de Joseph Castorp, Viviane Hamy, 19 euros Traduit du portugais par Elisabeth Monteiro Rodrigues Une mort étrange dans un village portugais perdu, le jour où commence la libératrice Révolution des Œillets. C’est ainsi que débute la ronde étourdissante composée par Joao Ricardo Pedro, ou comment par un carrousel d’histoires dire à travers le destin et la mémoire de trois hommes d’une même famille, grand-père, père et petit-fi ls, les non-dits d’une vie sous dictature. Un talent de conteur incroyable, de la tendresse, de l’ironie, bref un enchantement !

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Littérature

No u s avon s a i m é

Angelina Lanza Damiani, La maison dans la montagne, Conférence, 25 euros Traduit de l’italien par Christophe Carraud La maison dans la montagne est une peinture de la Sicile en trente chapitres. Illustré par Pierre Yves Gabioud ce livre dresse le portrait de villages aux âmes primitives entourés de paysages somptueux. Mystérieuse civilisation antique où les maisons sont simples mais où « le ciel est grand, l’air très pur et parfumé d’herbes ». On lit La maison dans la montagne comme on entre dans un jardin, seul, avec l’odeur du romarin, avec la gravité de l’ombre du cyprès, ainsi que le sentiment d’un profond silence. Ce livre ravira les amateurs de lumière méditerranéenne et de belles lettres. Jean Clair, Les derniers jours, Gallimard, 21 euros C’est sans conteste un des plus beaux livres jamais écrits sur la lecture. Ce texte autobiographique de notre grand atrabilaire national, est d’une beauté et d’une intelligence qui laissent pantois. Pas un pamphlet mais une subtile réflexion sur le livre et les mots. Pas un traité non plus, le livre n’a pas cette prétention, il nous pousse à lire, relire, regarder autrement. C’est un livre qu’il faut considérer comme un refuge indestructible et indispensable à nous, lecteurs. Bertrand de la Peine, La méthode Arbogast, Minuit, 13 euros Il y a du Tintin, en une version plus sexuée, ou de l’Homme de Rio dans l’aventure débridée que nous propose Bertrand de la Peine. Un esprit Jules Verne revu par Queneau. Succombez à la méthode du Dr Arbogast et laissez venir les images…

William March, Compagnie K, Gallmeister, 23,10 euros Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Stéphanie Levet Magie de la revie littéraire, découvrir des textes 80 ans après leur publication, étonnamment modernes, incandescents. William March, volontaire dans le corps expéditionnaire américain parti en 1917 en France, est revenu du chaos. Dix ans à composer cette chambre d’échos. 113 soldats de la compagnie K parlent chacun leur tour, une roue à l’image de la guerre. Le bruit des « hommes eux-mêmes qui rient, hurlent, jurent ou prient, [et qui] serait, sur fond de murs qui s’écroulent, de balles qui sifflent, d’obus qui explosent, le bruit même de la guerre…». Un monument. 4


c e t te re n t ré e

Poches à offrir

Francesca Melandri, Eva dort, Gallimard, Folio, 7,70 euros Traduit de l’italien par Danièle Valin Partir en train avec Eva c’est revivre sa vie à elle, fi lle d’une mère à la poigne de fer dans l’Italie machiste, découvrir ou redécouvrir toute cette Histoire mal connue du Haut-Adige ou Tyrol du Sud, région tiraillée et dévastée par les confl its italo-allemands. Partir avec Eva c’est vous laisser emporter pour 1397 km d’errances et de songes, d’histoires et d’Histoire, de vie et d’au revoir. Ferenc Karinthy, Epépé, Zulma, Z/a, 9,95 euros Traduit du hongrois par Judith et Pierre Karinthy Budaï est un linguiste qui s’envole vers Helsinki pour assister à un congrès. Mais à son réveil, il se retrouve dans une ville mystérieuse et inconnue de lui. Pire, la langue que l’on parle ici est parfaitement incompréhensible. Budaï se retrouve dans l’impossibilité de communiquer, ce qui est d’autant troublant lorsqu’on parle une douzaine de langues. Ce cauchemar kafkaïen est féroce mais souvent drôle, aussi sans souhaiter du mal au pauvre héros de ce roman, on aimerait que ce dernier ne s’arrête si vite ! Yoko Ogawa, La mer, Actes Sud, Babel, 6,70 euros Traduit du japonais par Rose-Marie Makino Posologie : Une nouvelle chaque soir tel un enfant qui ouvre la fenêtre de son calendrier de l’avent, une cure de vitamines pour affronter l’hiver ou une petite liqueur apéritive. Effets époustouflants sur la bonne humeur garantis !

Albert Cossery, Mendiants et orgueilleux, Losfeld, Arcanes, 15,90 euros Le centenaire de la naissance d’Albert Camus ne doit pas effacer celle de son ami Albert Cossery. Son grand livre Mendiants et orgueilleux est réédité augmenté de chapitres et d’une préface qui nous rappelle l’importance de l’œuvre. Ce livre écrit en 1955 nous raconte la destinée de Gohar, ancien professeur d’université qui a commis un meurtre. Il erre dans les ruelles du Caire avec plaisir et sans fuir vraiment. Cossery nous raconte son Egypte et nous montre encore une fois qu’une œuvre courte peut être immense.

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Albums littérature

Quarto

Laure Adler, Marguerite Duras, Flammarion, 39,90 euros Laetitia Cénac, Marguerite Duras : l’écriture de la passion, La Martinière, 32 euros Pour les inconditionnels de Marguerite Duras, sortent simultanément deux beaux albums en cette fin d’année. Deux livres riches en documents inédits : photographies, lettres, dessins, illustrations... Deux auteurs passionnés par leur sujet. Duras a pu agacer, fasciner, elle continue à faire parler d’elle. La petite dame aura marqué son siècle, ces deux livres sont là pour en témoigner une fois encore. Antoine de Saint-Exupéry, Le manuscrit du Petit-Prince, facsimilé, Gallimard, 59 euros Ce Petit Prince-là est la reproduction en fac-similé et en intégralité, pour la première fois, du texte de Saint-Exupéry : dessins originaux, transcription, commentaires. L’élaboration de l’œuvre dévoilée à ses lecteurs, le travail de l’écrivain au fi l des semaines mis à nu. C’est un document exceptionnel publié en tirage limité. Un livre rare, incroyable, Le Petit Prince comme on ne l’avait jamais lu. Marcel Proust, Du côté de chez Swann, Combray, fac-similé des épreuves corrigées, Gallimard, 189 euros Marcel Proust, Pierre Alechinsky, Un amour de Swann, Gallimard, 39 euros Marcel Proust, Mort de ma grand-mère, Cent pages, 13 euros Il y a cent ans paraissait le premier volume de la Recherche du Temps Perdu… Trois livres précieux pour se replonger dans l’œuvre cathédrale. La reproduction en fac-similé des épreuves corrigées - avec ses paperoles - du premier tome, Combray. Une édition du deuxième tome, Un amour de Swann, ornée, interprétée par Alechinsky. Ou encore un des plus grands graphistes, PY Millot, qui recompose, dans un tout petit livre, un des passages les plus émouvants de la Recherche, la Mort de ma grand-mère. Modiano, Camus, Roth dans la collection Quarto, Gallimard, entre 23,50 et 29 euros Une œuvre, Camus, ou un choix thématique parmi l’œuvre, une sélection par Modiano lui-même dans ses romans d’inspiration autobiographique ou les romans d’Histoire (Pastorale américaine, La Tâche...) de Roth... Quarto ou l’écrin dans lequel découvrir une voix dans toute son ampleur.

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Pléiade Jane Austen, Œuvres romanesques T2, Pléiade, 49 euros Offrir un beau livre pour Noël est toujours un exercice difficile... Tous ces grands auteurs sont si précieux que l’on hésite parfois à les mettre entre des mains pas toujours aussi réceptives qu’on le souhaiterait. Jane Austen est une romancière connue mais souvent seulement pour les adaptations cinématographiques de Raisons et Sentiments ou Orgueils et Préjugés. Pourtant, vous lecteurs, savez, que rien ne remplace les saveurs du papier. Histoires d’amour magnifiques dans la gentry du Sud-Est de l’Angleterre, critique sociale et romans historiques - par son écriture somptueuse Jane Austen est une aubaine pour passer les fêtes au coin du feu avec des scones et un thé...

Poésie

Marina Tsvetaeva, Les arbres, Harpo &, 20 euros « Quand l’âme courroucée / surabonde d’offense / quand elle a par sept fois refusé / d’affronter les démons / Non pas ceux-là, noyés dans un abîme / d’averse de lumière – non – / mais les abjections si terrestres des jours. / La routine des hommes / Arbres ! Je vais à vous ! Me sauver / du charivari de marché ! / Votre élancement dans les airs / me rend respiration ! » Marina Tsvetaeva sait trouver les mots pour dire notre solitude et notre fidélité à la beauté du monde. Ces poèmes sont l’expression du plus simple, c’est-à-dire des enracinements durables d’une existence. Par conséquent, se dégage de ces vers une immédiateté de la présence au monde où le réconfort est possible. Arbres dans leurs frémissements, ce courant qu’ils transmettent, leurs vies silencieuses, arbres qui renouvellent notre regard perdu dans le monde. Pour Tsvetaeva, les arbres sont nos maîtres. Un beau livre tout en typographie avec le savoir-faire des éditions Harpo &. Arséni Tarkovski, L’avenir seul, Fario, 20 euros Né en 1907, Arséni Tarkovski est tout jeune marqué au fer rouge par la poésie de Pouchkine. En 1962 paraît son premier recueil. Tarkovski pèse chaque mot, travaille la langue tel un sculpteur. Anna Akhmatova disait à propos de son travail : « La foi en un futur immense et inconnu fait de cette poésie une poésie spécifique. Sur les vers de Tarkovski on méditera et on écrira beaucoup ». Le travail de Tarkovski est d’une grande précision, tout en chantant la liberté il tend l’homme vers son humanité, « accroît en lui le désir de se replonger dans la matrice dont il est issu ».

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Polars Petros Markaris, Le justicier d’Athènes, Seuil, 21 euros Traduit du grec par Michel Volkovitch On dit souvent qu’il n’est pas bon de se faire justice soi-même... Cela dit, quand un meurtrier décide de faire payer les affreux jojos de la richesse grecque, et aide l’Etat à remplir ses caisses désespérément vides... Jubilation ! On sourit, on blêmit. Rire ou pleurer ? La première solution est certainement la moins douloureuse ! A vous de décider de votre camp avec ce polar à la fois léger et bien senti. Un tir qui va droit au but ! Bruce Holbert, Animaux solitaires, Gallmeister, 23,60 euros Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean-Paul Gratias En 1932 dans l’Etat de Washington un meurtrier s’en prend aux Indiens, laissant derrière lui de multiples cadavres. Russell Strawl, ancien officier de police, est contraint de reprendre du service et de mener une véritable traque à travers les contrées de l’Ouest. Mais plus l’enquête avance, plus Russell retourne vers un passé qu’il souhaitait oublier. Cette magnifique découverte littéraire est inspirée par l’histoire familiale de l’auteur, le livre en est plus beau. Adrian Mc Kinty, Dans la rue j’entends les sirènes, Stock, 22 euros Traduit de l’anglais (Irlande) par Eric Moreau Après Une terre si froide déjà remarquable, le personnage de Sean Duffy revient nous éblouir, nous, amateurs de polars. Le contexte politique de l’Irlande du Nord en 1981 est toujours très tendu et notre inspecteur doit enquêter sur des meurtres plus qu’étranges. De Belfast aux landes irlandaises, c’est un road movie qui s’installe ici, servi, par la très belle plume de McKinty. C’est un très grand romancier que nous découvrons aujourd’hui en France, c’est déjà un cadeau en soi. Ange Bastiani, Le bréviaire du crime, L’arbre vengeur, 23 euros Publié en 1968 et couronné du Grand Prix de l’humour noir, ce manuel du crime reste férocement drôle. Même si on souhaite rarement la mort de son prochain, Ange Bastiani déploie une imagination débordante et hilarante qui nous convaincrait presque de l’utilité première du livre. Reste à acheter ce livre et à l’offrir à des personnes non susceptibles ou paranoïaques. C’est à mourir de rire, sans mauvais jeu de mots.

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Textes voyages Irene van der Linde, Nicole Segers, Les passeurs d’Istanbul, Noir sur blanc, 33 euros Pendant un an l’écrivain journaliste Irene Van der Linde et sa compère photographe Nicole Segers ont arpenté le pavé stambouliote à la recherche des habitants. Navigant d’une rive à l’autre sur les ferries, entre Orient et Occident, elles dessinent un portrait de la ville en pleine mutation, sur fond de confl it politique. Plus qu’un récit de voyage, c’est une véritable rencontre avec les Stambouliotes, leurs diversités religieuses, sociales, culturelles, leur force et leur révolte, leur façon de porter la complexité d’un pays eurasiatique. Nicolas Bouvier, Thierry Vernet, Tous les coqs du matin chantaient, Zoé, 13 euros Le petit bijou de cette fin d’année, une publication des éditions Zoé, il s’agit des trois premiers textes de Bouvier illustrés de gravures de Vernet, parus sous forme de portfolio en 1951. Des textes qui pour les deux compagnons de voyages, scellaient leur amitié et qui peuvent être lus comme le point de départ de L’usage du monde.

Récits Sandrine Treiner, L’idée d’une tombe sans nom, Grasset, 12 euros En 1937, Manya Schwartzman écrit d’URSS à sa famille de Bessarabie : « Ne venez pas. Nous nous sommes trompés ». Ce cri d’avant la disparition – on perd sa trace peu après – hante depuis longtemps Sandrine Trainer. Comment dire le courage d’une jeune femme qui a fui son pays, l’oppression antisémite pour la Russie et la promesse d’émancipation du communisme, et qui crie à tous sa désillusion : le rêve est cauchemar. Voyage dans un monde des limbes, ce récit fait sans juger, « M.S. ne fut ni victime ni coupable », le portrait et le tombeau « d’une héroïne de son temps ». Stéphane Audoin-Rouzeau, Quelle histoire, un récit de filiation, Seuil, 17 euros Avec Annette Becker notamment, Stéphane Audoin-Rouzeau a renouvelé l’histoire de la Grande Guerre, cherchant à montrer, dans une approche culturelle, combien les corps avaient été meurtris dans cette explosion de violence. Livre singulier, confession – la précision de la composition endigue l’impudeur – Quelle histoire raconte comment la Guerre a pu sur trois générations briser la relation père-fi ls. Un grand père sorti hagard du confl it, incapable de toute vie sociale, un père qui trouve dans le surréalisme une fuite et une justification à son impossibilité de voir la Guerre. Récit privé, écran d’une mémoire collective blessée, cet aveu est aussi pour l’historien libération. 9


Essais Patrick Boucheron, Conjurer la peur, Sienne 1338, Seuil, 33 euros On n’a cessé de commenter la « fresque du bon gouvernement » réalisée par Ambrogio Lorenzetti dans le palais public de Sienne. Mais à ne s’intéresser qu’au détail, on en perd l’effet physique produit par cette peinture. Il faut oser la vue d’ensemble et dans cette dynamique retrouver sa force, une efficace qui saisit encore le contemporain : la peur devant la menace (le spectre de la seigneurie) est d’autant plus forte qu’on ne croit plus dans les moyens de la riposte. Un face à face avec le passé d’une rare élégance et d’une cruelle actualité.

Timothy Snyder, Le Prince Rouge, Gallimard, 22,90 euros Un personnage inconnu mais au destin hors du commun. Timothy Snyder retrace la vie ou plutôt les vies de William de Habsbourg, un prince austro-hongrois, qui successivement s’est battu auprès des Ukrainiens contre l’empire austro-hongrois, s’est rapproché des Allemands, s’est perdu dans les nuits parisiennes, a combattu Hitler, puis espionné Staline, ce qui lui sera fatal. Un destin étonnement romanesque qui dit le chaos d’une Europe après la chute d’un ancien ordre et avant l’éveil incertain d’une nouvelle unité.

Michel Lefebvre, Guerra grafica : Espagne, 1936-1939, La Martinière, 69 euros La guerre civile espagnole n’a pas été menée que par les armes, aussi par l’image et la propagande. Dans un album à la réalisation exceptionnelle, Michel Lefebvre commente 600 documents rarissimes, des deux camps, présentés chronologiquement et en fac-similé. Une lecture d’une grande lucidité qui n’ignore pas les guerres dans la guerre. Il n’en demeure pas moins que par la puissance et la modernité de leurs images, les vaincus ont remporté la guerre graphique !

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Essais Tim Ingold, Marcher avec les dragons, Zones sensibles, 23 euros Marcher avec les dragons est le second livre publié en français par Tim Ingold. Après Une brève histoire des lignes où il pensait la ligne comme un fait social, Tim Ingold poursuit sa réflexion, avec une curiosité enthousiasmante, sur les enjeux à l’œuvre dans les processus de socialisation des êtres humains. En déployant une pensée rhizomique, Tim Ingold propose « une réconciliation entre les projets de la science naturelle et ceux de l’éthique environnementale ». Pour l’auteur, nous avons créé une rupture entre le monde et notre imagination que nous refusons de reconnaître. Nous le refusons puisque cela impliquerait de remettre en cause la rationalité scientifique conventionnelle. Pour Tim Ingold il est grand temps de penser l’individu au sein d’un ensemble de connexions interdisciplinaires. Il faut lire cette pensée vivante et brillante. Pascal Ory, Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France, Bouquins Laffont, 30 euros Quatre ans de travail, 1186 articles, une soixantaine d’auteurs, le Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France court sur une période remontant jusqu’en 1789. Peintres, chanteurs, écrivains, scientifiques, philosophes, la France a été nourrie par nombre d’immigrés. On pense à Léon Gambetta, Marie Curie, Serge Gainsbourg, Modigliani, Henri Bergson... autant de personnes qui s’intègrent si bien qu’ils deviennent des symboles. Pascal Ory le dit lui-même : « Le nom de la France est un nom étranger puisque les Francs arrivaient de l’étranger. Alors que le récit national américain gomme les autochtones, les Amérindiens, et met en avant les immigrés ». Métissage des cultures, des corps et des pratiques sociales voilà ce qu’est le récit national français. Un livre passionnant. On mentionnera aussi le dernier ouvrage publié sous la direction de Pascal Blanchard, qui depuis des années explore l’histoire des migrations coloniales en France. Après, notamment, Le Paris Asie, Lyon capitale des Outre-mers, la France noire, paraît aujourd’hui La France arabo-orientale aux éditions La Découverte (55 euros).

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Beaux livres - Cuisine Nick Brandt, Chronique d’une terre dévastée, La Martinière, 69 euros Voici le troisième opus d’une trilogie commencée en 2000 par Nick Brandt. La beauté des photos est à la hauteur du constat désolant qui est fait en Afrique. Terre magnifique mais dévastée, ancien Eden devenu un cimetière pour éléphants, rhinocéros, massacrés pour leur ivoire. Pour la première fois l’homme apparaît sur les photos, comme acteur et témoin du désastre. 50 photographies noir et blanc, argentique, témoignent de la beauté de ce continent, de sa majesté et de la force qui y règne. Chronique d’un homme engagé contre la destruction des derniers paradis terrestres. Nancy Singleton Hachisu, Japon, la cuisine à la ferme, P. Picquier, 43 euros Nancy Singleton Hachisu, californienne venue au Japon pour sa cuisine, y est restée par amour. Avec ce livre elle offre un magnifique voyage au cœur de la vraie cuisine japonaise, traditionnelle et quotidienne ou comment les recettes ancestrales cuisinent au goût du jour des produits frais issus de la ferme familiale. Ce superbe livre met en valeur un art de vivre et de cuisiner avec simplicité, des repas audacieux.

Francis Rocard Alfred S. McEwen Xavier Barral, Mars, une exploration photographique, Xavier Barral, 79 euros Des photographies entre art et science, prises par satellite, de la planète Mars. La précision des photos et le contraste noir et blanc sont extraordinaires. On y découvre des matières surprenantes, façon crème fouettée, légèreté fi lamenteuse, dureté de la roche. On y devine les tourments des reliefs et les photos telles des peintures abstraites, s’ouvrent à de multiples interprétations. Mars telle qu’on ne l’avait jamais vue et telle qu’elle se dessine depuis trois milliards d’années.

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Beaux arts Daniel Bergez, Gao Xing jian, peintre de l’âme, Seuil, 70 euros Une des rares monographies sur un peintre chinois contemporain, également écrivain, le grand Gao Xingjian. C’est une plongée surprenante dans les encres et fusains, un travail à la fois délicat et plein de force, de nuances et de variations. La réduction des moyens techniques sont à l’origine des possibilités offertes par l’encre, incroyablement variées, effets de transparence ou d’opacité, profondeur, noirceur. Gao Xingjian s’est affranchi des règles de la peinture traditionnelle chinoise, peinture de paysage, il s’en est libéré, a gardé l’encre et la gestuelle pour réaliser une oeuvre extrêmement personnelle, d’une beauté pure ! Erasme, Eloge de la folie, Diane de Selliers, 195 euros Comme chaque année Diane de Selliers propose un texte classique illustré par des peintres, l’Eloge de la folie d’Erasme mis en peinture par les peintres nordiques, école flamande, hollandaise et allemande, des XVème et XVIème siècle. On y retrouve Bosch, Bruegel, Dürer, Hans Holbein le Jeune... L’iconographie est très riche et la qualité des reproductions toujours aussi belle. Les sujets peints à cette période sont moins religieux, laissent plus de place au profane et au quotidien et se prêtent donc très bien au texte d’Erasme. Celui-ci, repris intégralement, révèle les troubles religieux et sociaux à la fin du Moyen Age. On en profitera pour lire ou relire La nef des fous de Sébastien Brant paru en 1494 et qui fut un véritable best seller à son époque. Il s’agit d’un récit versifié qui brosse un tableau pessimiste de la condition humaine (disponible aux éditions José Corti). Atlas de l’architecture mondiale, Citadelles Mazenod, 99 euros L’architecture mondiale du XXe siècle, Phaïdon, 150 euros Deux atlas monumentaux par leur format et leur contenu. Ils présentent tous les deux un panorama de différents types d’architecture visibles sur les cinq continents, réalisés depuis le début du XXème siècle. Une très riche iconographie met au jour un grand nombre de projets, d’utopies pour certains, de maisons individuelles, d’universités, de zoos, de cafés... Ces deux ouvrages sont une source exceptionnelle pour la richesse des informations fournies.

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Beaux arts Ollystudio, Haut les murs, l’art du collage urbain, Alternatives, 30 euros Pour les amateurs de Street art, les urbains, les graphistes, les arpenteurs des rues, les colleurs d’affiches, voici le livre qu’il vous faut, aux éditions Alternatives, pour un art alternatif ! Petit aperçu de cet art dont il existe de plus en plus de publications et d’expositions : 20 artistes sont présentés et des collages sont offerts pour vous permettre d’investir les lieux de votre choix avec des répliques d’originaux crées par les grands artistes du Street art. A vos pots de colle !

Photographie Tony Ray-Jones, American colour, 1962-1965, Mack, 33 euros Il y a eu avant Martin Parr un regard noir et blanc, peut-être plus acéré, sur la société anglaise des années 60 : Tony Ray-Jones un photographe à la carrière fulgurante, il disparaît à trente ans. Sont éditées aujourd’hui ses photographies couleurs prises à ses débuts aux Etats-Unis. Ce qu’il considérait comme des « essais isolés », se révèle d’une grande justesse : un œil qui expérimente et s’affirme au pays de la couleur. Vivian Maier, Street photographer, PowerHouse, 39 euros Vivian Maier, Self-Portraits, PowerHouse, 49 euros Magie d’un art accessible à tous – on ne cessera de découvrir des regards anonymes. Une malle de négatifs vendue aux enchères, Vivian Maier naît au monde de l’art. C’est pourtant à l’image que cette nourrice a vouée toute sa vie. Des promenades avec enfants dans les rues de Chicago, elle a volé d’étonnantes scènes de rue ou traqué dans une flaque, un miroir, son reflet : une barrette dans les cheveux, le rolleiflex sur le ventre, au-dessus d’une jupe portée haute, et le temps qui passe... Lisette Model, Diane Arbus, Lee Friedlander et maintenant Vivian Maier. Raymond Depardon, Un moment si doux, RMN Grand Palais, 29 euros Le photographe est célébré, il cumule les honneurs, il n’empêche... Ce qu’il a toujours pratiqué à côté, la couleur, est peut-être son regard le plus vrai. Ou du moins le plus en accord avec une disposition : plutôt que la violence et l’angle, chercher la lumière, la joie, pour montrer « un moment si doux ».

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Cinéma Jean-Luc Douin, Alain Resnais, La Martinière, 45 euros Ce beau livre vous invite à une promenade dans la fi lmographie d’Alain Resnais. A travers des entretiens inédits, avec le réalisateur mais aussi ses acteurs fétiches (Sabine Azema, Pierre Arditi...) vous saurez tout sur l’histoire de ses fi lms et sur son univers.

DVD, musique Nicolas Philibert, La maison de la Radio, Editions Montparnasse, 19 euros Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les coulisses de Radio France sans jamais oser le demander. C’est ce que vous trouverez dans ce délicieux documentaire mais surtout des moments drôles et insolites ; Nicolas Philibert nous montre un media joyeux et riche, peut-être un peu parce que sa matière échappe à l’image... Haifaa Al-Mansour, Wadjda, M6 video, 24 euros Voici l’histoire de Wadjda, jeune fi lle saoudienne qui veut simplement faire du vélo. Cette jolie histoire nous parle de liberté, d’égalité et de fraternité avec finesse et intelligence. Un magnifique premier fi lm simple et délicat à voir en famille pour mieux comprendre le monde. Coffret Apostrophes, INA/Editions Montparnasse, 51 euros Réunies dans un coffret DVD, une sélection d‘émissions opérée par Bernard Pivot lui-même. Où l’on retrouve de vrais échanges et où de facétieux et passionnants auteurs nous apostrophent. C’est avec un grand plaisir que l’on redécouvre cette émission enregistrée en direct ou le politiquement correct ne sévissait pas trop encore. Mythique ! David Bowie is inside, Michel Lafon, 39,95 euros Découvrez pour la première fois les archives personnelles de l’icône rock ! Réunis dans ce très beau livre 200 documents qui nous font voyager dans l’intimité de David Robert Jones, alias Ziggy Stardust alias David Bowie et nous permettent de mieux cerner ce personnage aux innombrables facettes. Indispensable aux vrais Fans.

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BD adultes Rutu Modan, La propriété, Actes Sud BD, 24,50 euros Une jeune femme et sa grand-mère font un voyage d’Israël vers Varsovie pour récupérer un bien spolié à leur famille pendant la guerre. Très vite, la grand-mère se désintéresse du but premier de leur séjour et semble cacher des choses à sa petite fi lle. Parler de secrets de famille et de mémoire de la Shoah avec humour et légèreté n’est pas chose facile, Rutu Modan y arrive parfaitement dans un roman graphique au ton toujours très juste.

Marion Mortagne avec les Pinçon-Charlot, Riche, Pourquoi pas toi ?, Dargaud, 17,95 euros Vous n’êtes pas riche et il faut bien le dire, vous n’y entendez pas grand-chose à la vie des grands de ce monde... Pas de panique ! Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot sont là et ils vont tout vous expliquer ! Grâce à une astucieuse mise en scène des deux sociologues, et avec leur contribution, Marion Montaigne décrypte avec humour et pédagogie tous les rouages et les codes de la richesse.

Le Canon Graphique, 3 volumes, Télémaque, 39 euros l’un De L’épopée de Gilgamesh à L’étranger de Camus, en 3 volumes et près de 1500 pages Le Canon Graphique, revisite les plus grands classiques de la littérature mondiale en bande-dessinée. La crème des auteurs de BD américaine est ici réunie autour de ce projet très ambitieux mais très réussi il faut bien le dire.

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BD adultes Baudoin, Troubs, Le goût de la Terre, L’Association, 19 euros Après Viva la vida et le Mexique, Baudoin et Troub’s repartent en voyage, en Colombie cette fois. Ils sont allés voir des paysans mais aussi des FARC, leur ont demandé de raconter un souvenir en échange d’un dessin et ont découvert une situation bien différente de celle que nous voyons à travers les médias. Le goût de la Terre est un très beau carnet de voyage et une expérience humaine saisissante.

BD enfants Renaud Farace, Olivier Philipponeau, Détective Rollmops, The Hoochie Coochie, 17 euros Préparez-vous à entrer dans un univers unique et totalement décalé, celui de Détective Rollmops, un petit monstre à 3 yeux qu’il va falloir aider à résoudre des enquêtes. Un livre géant qu’il faudra approcher ou éloigner de ses yeux, tourner dans tous les sens et même plier, afin d’aider le héros à mener à bien ses enquêtes. Entre la bande-dessinée et le livre jeu Détective Rollmops ravira les enfants à partir de 8 ans et même leurs parents.

DVD Jeunesse

Folimage, Les quatre saisons de Léon, Folimage, 24 euros Ces quatre contes des studios Folimage nous racontent les aventures de Léon, Melie et ses amis à Baltazarville. A chaque saison, son aventure. Elles enchanteront les petits dès 3 ans mais aussi les plus grands ! Un fi lm drôle et malicieux servi par une animation douce et soignée.

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Jeunesse Colas Gutman, Marc Boutavant, Joyeux Noël chien pourri !, Ecole des loisirs, Mouche, 8 euros , à partir de 6 ans Chien pourri est moche et très bête, son pelage odorant le fait passer pour une serpillère, avec son ami d’infortune le chat Chaplapla ils croisent au fi l de leurs aventures de nombreux humains sombres et malhonnêtes, mais la naïveté et le grand cœur de ce chien « paillasson » auront raison de leurs soucis. La drôlerie de ce court récit grinçant est servie par une illustration riche en ambiances. Suzanne Selfors, Homer et le chien formidable, Seuil, 14,50 euros, à partir de 9 ans Un livre dans la veine des feuilletons anglais d’autrefois dont les héros sont le jeune Homer Pudding et son basset sans-odorat. Le ton léger, l’humour loufoque constant et le rythme rapide font tout le charme de ce texte plaisant et facile à lire. Une réussite.

Robyn Schneider, Cœurs brisés, têtes coupées, Gallimard jeunesse, 16,90 euros, à partir de 12 ans Ezra est un jeune garçon de 17 ans à qui tout réussit. Très populaire dans son lycée, sa vie bascule un soir, suite à un terrible accident. Une nouvelle vie « dans l’ombre » commence... Tension, mélodrame et explications seront au rendez-vous de ce roman sentimental qui s’achève sur un rebondissement inattendu et qui séduira sans aucun doute les lecteurs en quête d’émotion. Bobby Lapointe pour les enfants, Formulette, 19,90 euros, de 5 à 105 ans Un hilarant livre-cd où de jeunes artistes de la scène contemporaine (Oldelaf, Carmen Maria Vega, les Joyeux Urbains...) ont décidé de reprendre à leur manière les plus grands classiques de Bobby Lapointe, le tout illustré avec malice par Rémi Cierco. Voici le cadeau idéal pour enthousiasmer (grands) parents et (petits) enfants.

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Jeunesse Olivier Ka, Martine Perrin, Mon arbre à secrets, Les grandes personnes, 14,50 euros , de 3 à 33 x 2 ans Des secrets cachés dans le feuillage d’un arbre qu’on découvre petit à petit au travers de feuilles transparentes ou opaques, des papiers travaillés, découpés ou troués qui sont ici assemblés avec un texte poétique pour le plaisir du lecteur ravi. Un livre rare et raffi né à regarder, une histoire d’une sagesse réjouie à écouter.

Magali Bonniol, Pierre Bertrand, Cornebidouille contre Cornebidouille, Ecole des loisirs, 12,20 euros, à partir de 3 ans On attendait avec impatience ce troisième opus des aventures de l’ingénieux petit Pierre et de la terrible sorcière Cornebidouille. Celle-ci aura une fois de plus quelques déboires à cause d’une soupe du soir... et Pierre le dernier mot ! Rires et plaisirs sont encore une fois au rendez-vous.

Benjamin Lacombe, Madame Butterfl y, Albin Michel, 29,90 euros , à partir de 7 ans Il l’évoquait déjà dans son précédent pop-up Il était une fois..., Benjamin Lacombe choisit de conter la tragédie de Madame Butterfly. Très belle histoire d’amour contrariée, d’abandon et de traîtrise qu’on a envie de raconter comme un conte merveilleux. Une superbe présentation pour un livre-paravent au graphisme exceptionnel que les adultes se doivent de faire découvrir aux enfants. Adrienne Barman, Drôle d’encyclopédie, La Joie de Lire, 24,90 euros, à partir de 4 ans Voilà un exemple parfaitement réussi de ces livres qui sont tout à la fois d’excellents documentaires et des livres d’images dont la qualité plastique est un véritable régal. L’illustration fait de la description du monde animal une féerie naturelle. A mi- chemin entre le documentaire et l’imagier, un livre tout simplement magique.

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Le Square vous accompagne pour Noël : Des horaires étendus. La librairie sera ouverte les dimanches 15 et 22 décembre de 10h à 19h. Et les lundis 16 et 23 décembre, la librairie sera aussi ouverte les matins, à partir de 10h. Un service gratuit de livraison pour listes de commande. Vous avez une longue liste, confiez-la nous avant le 17 décembre par mail, reservationsquare@club-internet.fr ou par fax, au 04.76.46.14.59. Nous vous livrerons, sur l’agglomération, les jeudi 19 et mardi 24 décembre. L’équipe du Square (Ludwig Blondel, Frédéric Calmettes, Florine Chevallier, Annabelle Giraudeau, Carole Meaudre, Lisa Paillet, Véronique Salamand-Journaud et Nicolas Trigeassou) a rédigé toutes ces chroniques. La conception graphique et la réalisation sont de Raphaële Bruyère – If if between. La Gazette du Square bénéficie du soutien de la Région Rhône-Alpes.

Le Square, librairie indépendante à Grenoble, depuis plus de 60 ans.


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