LM magazine 193 - décembre 2023 / janvier 2024

N°193 / DÉC. 2023 - JAN. 2024 / GRATUIT

ART & CULTURE

Hauts-de-France / Belgique

MOLOCH, BELZÉBUTH, À MOI !

EXPOSITION Les aventures de Corentin Feldoë par Paul CUVELIER www.sallesaintgeorges.mons.be

25.11.23

18.02.24

GRAND-PLACE DE MONS

SOMMAIRE

magazine

LM magazine 193 - décembre 2023 - janvier 2024

NEWS – 08

STYLE – 12 Small is Beautiful Du grand art

© Tom Nulens

La Braderie de l’art, L’expo Abba, Mons en lumières, En immersion avec Tintin, La Callas et Pasolini, un amour impossible, Dictionnaire éméché du cinéma, Une Éducation orientale

Championnat de Belgique du lancer de sapin de Noël Balance ton arbre !

PORTFOLIO – 30 Tom Nulens Au pays des merveilles

RENCONTRE

Small is Beautiful © photo Van De Tentoonstelling

Toys Discovery Museum Le jouet dans tous ses états

Lionel Estève – 74 Matière à rêver Paul Taylor – 112 God save the rire

ÉVÉNEMENT

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Les Multipistes – 100 Show devant !

Paul Taylor © Laura Gilli

Anselm Kiefer – 70 La photographie au premier plan

SOMMAIRE selection

LM magazine 193 - décembre 2023 - janvier 2024

Renaud Capuçon © Simon Fowler

MUSIQUE – 40 Disiz, Stranded Horse & Boubacar Cissokho, François-Xavier Roth & Renaud Capuçon, Mayra Andrade, Albin de la Simone, Festival des musiques sacrées, Casse-Noisette, Daniel Avery, Martine au bruit, Arnaud Rebotini, FCKNYE Festival, Winnterzuko, Kery James, Soulwax, George Benjamin, La Rumeur, Brussels Jazz Festival, Breaking Bad, Chantons sous la pluie

ÉCRANS – 62 Perfect Days, Kokomo City, Bâtiment 5, 5 hectares, Scrapper, Pauvres créatures Bonnard, Pierre et Marthe

EXPOSITION – 70 Anselm Kiefer, Lionel Estève, Home Made, James Barnor, Thandiwe Muriu, L’Automne à l’institut, Mineurs d’Ukraine, Virginie Nguyen Hoang, Culture frite, Fashion Victims, Agenda

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Foraine © Marie Frécon

THÉÂTRE & DANSE – 100 Les Multipistes, Festival Ocytô, Le Petit chaperon rouge, La Belle aux cheveux d’or, Le Soldat rose, Dans la peau d’un magicien, Neige, On ne parle pas avec des moufles, Paul Taylor, Dava 9, Liberté Cathédrale, Yasmina Reza, Le Crime de l’OrientExpress, Histoires en série, Umwelt, Agenda

Œuvre : Studio Botté, Québec

la braderie delart .com

LM magazine – France & Belgique 28 rue François de Badts 59110 LA MADELEINE - F tél : +33 (0)3 62 64 80 09

MAGAZINE

Direction de la publication Rédaction en chef Nicolas Pattou nicolas.pattou@lastrolab.com

Direction artistique & graphisme Cécile Fauré cecile.faure@lastrolab.com

Rédaction Julien Damien redaction@lm-magazine.com

Couverture Dreamscapes Tom Nulens tomnulens.com @tomnulens.art

Élise Coquille info@lm-magazine.com Publicité pub@lm-magazine.com

Administration Laurent Desplat laurent.desplat@lastrolab.com Réseaux sociaux Sophie Desplat Impression Tanghe Printing (Comines) Diffusion C*RED (France / Belgique) ; BHS.MEDIA (Bruxelles / Hainaut)

Ont collaboré à ce numéro : Selina Aït Karroum, Fatma Alilate, Thibaut Allemand, Mathieu Dauchy, Marine Durand, Hugo Guyon, Raphaël Nieuwjaer, Tom Nulens, Florent Servia et plus si affinités.

Scannez-moi

www.lm-magazine.com

LM magazine France & Belgique est édité par la Sarl L’astrolab* - info@lastrolab.com L’astrolab* Sarl au capital de 5 000 euros - RCS Lille 538 422 973 Dépôt légal à parution - ISSN : en cours

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L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales.

LM magazine est imprimé sur du papier certifié PEFC. Cette certification assure la chaîne de traçabilité de l’origine du papier et garantit qu'il provient de forêts gérées durablement.

Ne pas jeter sur la voie publique.

PAPIER ISSU DE FORÊTS GÉRÉES DURABLEMENT

🡒🡒 28 juin 2023 > 28 janvier 2024

Musée de la Bataille de Fromelles

■ musee-bataille-fromelles.fr

ne © Photo Mathieu Colin, La Cuisine

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Braderie de l'art Si à chaque rentrée la capitale des Flandres devient un gigantesque vide-grenier, en décembre, Roubaix accueille un vaste atelier de recyclage. Eh oui, à la Braderie de l'art, on n'a pas de moules, mais on a des idées ! Lancé il y a plus de 30 ans par la plasticienne Fanny Bouyagui, cet événement concilie créativité débordante et respect de la planète.

Le principe ? Durant 24 heures, plus de 150 designers, peintres, graffeurs et autres bidouilleurs de génie s’enferment dans la Condition Publique.

Puisant dans un stock hétéroclite de matériaux de récupération issus d’entreprises locales (via le label RE-Collecte, fondé par Art Point M), ces "transformeurs" créent sous nos yeux un tas d'objets. Ces meubles ou œuvres d'art sont ensuite vendus entre 1 et 400 euros. C'est par exemple la Lilloise Juliette Bughin qui, munie de son "tufting gun", conçoit des tapis, coussins ou tapisseries à partir de textiles récupérés - selon la technique dite du "touffetage". Dans un autre style, citons aussi le poilant bestiaire du Belge Kalbut DSGN (aka Maxime Gesquière), façonné avec des rebuts : ici un pélican-barbecue, là des poulets-gyrophares de police ou encore un bernard-l’hermite... dans un gant de boxe ! Bref, vous savez où trouver des cadeaux originaux.

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Roubaix, 09 & 10.12, La Condition Publique, sam : 19h-2h30 • dim : 8h30-19h gratuit, labraderiedelart.com

© Romain Herisson

Waterloo, jusqu'au 18.05.2024, Domaine de la bataille de Waterloo, ts ls jrs : 10h-17h30 16 > 8€ (gratuit -10 ans), waterloo1815.be

© Magic Monkey

Le b.a.-ba d'Abba Abba méritait bien une exposition.

Quelle meilleure ville pour l'accueillir ? On vous le donne en mille : Waterloo, pardi ! Pile-poil 50 ans après la sortie du tube éponyme, voici retracée l'histoire des Suédois pailletés, de leurs débuts jusqu'au dernier album paru en 2021, Voyage – pas le meilleur, on est d'accord.

Entre objets insolites (telles ces poupées à l'effigie du groupe), images d'archives ou répliques de tenues, on se déhanchera aussi sur un mini-dancefloor et des hits qui n'ont pas pris une ride (eux).

Mons en lumières Mons, ville lumière ? Plus que jamais ! Tout au moins le temps de ce festival, le premier du genre en Wallonie. Pour célébrer le centenaire du surréalisme (thème de cette édition), le cœur historique de la cité du Doudou sera illuminé par 25 installations signées d'artistes internationaux. Au fil de ce parcours de trois kilomètres, on trouve par exemple Robert Montgomery.

Surnommé "le Banksy des mots", l'Écossais est connu pour ses poèmes écrits avec des néons – et c'est brillant.

Mons, 25 > 28.01 & 01 > 04.02.2024 divers lieux, gratuit, mons.be

Tintin, l'aventure immersive Généralement, on fuit comme la peste les expositions dites "immersives"... sauf lorsqu'il s'agit de Tintin. Dans un espace de 1 600 m2, les pages des albums d'Hergé s'animent sur les murs grâce à un système de vidéoprojecteurs. Nous voici alors au cœur des aventures du reporter à la houppette, du "pays des Soviets" jusque sur la Lune, tandis que la Castafiore pousse la chansonnette... et brise les images en éclats de verre. Prends-en de la graine Spielberg. © Culturespaces / Eric Spiller / Hergé / Tintinimaginatio - 2023 9

Bruxelles, jusqu'au 07.01.2024, Tour & Taxis, 10h-18h (ven & sam : 10h-20h), 16,90 > 8,90€, tintin-immersiveadventure.com

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La Callas et Pasolini, un amour impossible

Dictionnaire éméché du cinéma

Scénariste inspiré, Jean Dufaux se penche sur la relation entre le poète Pier Paolo Pasolini et la diva Maria Callas, qui collaborèrent pour le film Médée (1969). L’occasion d’aborder la difficulté du créateur, les affres de la gloire, la solitude… On y croise aussi tout un monde artistique disparu (Richard Burton et Elizabeth Taylor) qui pourrait sembler hermétique aux moins de 50 ans. On est cependant touché par cet amour platonique, ces deux cœurs perdus dans une Rome sublimée par le trait de la dessinatrice Sara Briotti. T.A.

Alcool et cinéma ont souvent fait bon ménage. D'ailleurs, le septième art est quasiment né dans les bulles, d'après ce Dictionnaire éméché. Eh oui, les premières œuvres des frères Lumière furent consacrées aux maisons de Champagne pour lesquelles ils ont même conçu des décors. De la tournée enivrée de Bienvenue chez les Ch'tis au fameux doigt de La Cité de la peur (« vous voulez pas un whisky d'abord ? »), Benoît Franquebalme recense les scènes marquées du sceau de Dionysos. Un livre qui a de la cuite dans les idées ! J.D.

De Sara Briotti & Jean Dufaux (Dupuis) 104 p., 25€

De Benoît Franquebalme (La Tengo) 160 p., 24€

Une Éducation orientale Vous avez aimé L'Arabe du futur de Riad Sattouf ?

Alors vous adorerez Une Éducation orientale. Dans cette BD autobiographique, Charles Berberian raconte son enfance libanaise, à Beyrouth. Une jeunesse rythmée par les attentats et les violences, juste avant que n'éclate la guerre civile. Cependant le récit ménage une place à l'humour et la tendresse. Dessinés au fusain, à l'aquarelle voire au crayon à bille, ses souvenirs mêlent la grande et la petite histoire. Hélas, ils résonnent plus que jamais avec notre actualité, à l'heure où le Proche-Orient s'embrase. J.D.

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De Charles Berberian (Casterman), 160 p., 25€

DANSE

MER. 13 DÉC. I 20H I LE VIVAT

BÉBÉ YoNsK I Julie Botet

la nuit des arts roubaix

2 week-ends d’art 8-9-10 & 16-17 déc 23

Samedi 9 déc de 18h à 23h 25e édition

UNE CÉRÉMONIE POUR CÉLÉBRER LA VIE

levivat.net 03 20 77 18 77 Armentières

#NuitdesArts

ROUBAIX.FR

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Peinture fraîche © Minimiam

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SMALL IS BEAUTIFUL L’essence du détail

Ici un canard réalisé au crochet, là une peinture de dauphins, quelques origamis… Bon, rien de très nouveau nous direz-vous... Sauf que ces œuvres ne mesurent pas plus d’un centimètre, voire moins d'un millimètre ! Réunissant 18 artistes internationaux aux styles variés, des détournements culinaires de Minimiam aux microsculptures de Marie Cohydon, Small is Beautiful met à l’honneur de grands noms de l'art de l’infiniment petit.

Si le confinement a figé de nombreux secteurs d’activité, la créativité, elle, a connu un réel sursaut. Préparant à l’époque une exposition de scènes miniatures de Tanaka Tatsuya, qui n’aboutira jamais, le producteur d’événements Serge Victoria se tourne vers Instagram. Il découvre alors l’ampleur du phénomène small art. Eh oui, durant la pandémie, les artistes ont aussi cherché à tromper l’ennui. Ils ont utilisé ce qui leur tombait sous la main pour actualiser un art né durant l’Antiquité et sacralisé au Moyen Âge avec les enluminures des manuscrits. Une petite figurine par-ci, deux crayons de couleur parlà, et voici un diner façon Edward Hopper !

Conçue comme la vitrine d’un vaste panorama de l'art miniature exposé sur les réseaux sociaux, Small is Beautiful est ainsi lancée, à Paris, en 2021. Après un détour par New York ou Londres, elle pose ses valises pleines de microsurprises sur la Grand-Place de Bruxelles.

Chérie, j’ai rétréci l’expo À la manière d'un (dé)zoom, le parcours invite à admirer a 13

Yellow Duck © Lucia Dolgopolova

Nighthawks © Derrick Lin

des œuvres qui rétrécissent à vue d'œil. Et celles-ci sont plutôt du genre ludique. « C’est fascinant de contempler notre monde à échelle réduite, comme si nous étions des géants, souligne Justine Grenier, assistante de production de l’exposition. Cet art nous ramène à l'enfance, une époque où l'on construisait des cabanes avec des draps ». Citons par exemple les astucieuses scénettes de Minimiam, qui joue littéralement avec la nourriture. Ce couple franco-japonais chorégraphie des golfeurs perfec« Cet art nous ramène tionnant leur swing en tapant dans à l'enfance » les grains de sucre saupoudrés sur des donuts. On retrouvera d'ailleurs ces "balles" scratchées sur les murs, pour peu qu’on ouvre l’œil. Et comment ne pas s’émerveiller devant les créations de Jasenko Dordevic ? Ce Bosnien sculpte des chefs-d’œuvre dans le graphite des mines de crayon de bois (ici un TGV, là un Spiderman) dont le diamètre ne dépasse pas le demi-centimètre ! Du grand art ? On peut le dire. Élise Coquille Bruxelles, jusqu’au 31.12, 5 Grand-Place, tlj sf mar : 10h-18h30, 15 > 12€, smallisbeautifulart.com

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À lire / La version longue de cet article sur lm-magazine.com

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Shadowology © Vincent Bal / Photo Élise Coquille

© Toys Discovery Museum

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TOYS DISCOVERY MUSEUM En avant les histoires !

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On a trouvé la maison du père Noël ! Elle ne se situe pas en Laponie, comme certains l'affirment, mais à Bruxelles. Plus précisément dans les sous-sols d'un ancien complexe industriel requalifié, Tour & Taxis. Inauguré en mai 2022 par le Français Richard Blin, le Toys Discovery Museum révèle une monumentale collection de jouets.

Entre pièces antédiluviennes, succès d'antan ou trésors sous emballage (comme ce chevalier Playmobil plaqué or !), ces pirates, soldats et autres dinosaures esquissent un fascinant portrait de l'Homo ludens.

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© Julien Damien

© Julien Damien 18

On pourrait appeler ça "l'effet Amélie Poulain". Rappelez-vous : cette scène où Bretodeau ouvre sa boîte à souvenirs et replonge illico dans son enfance, en un flash de quelques secondes. C'est précisément ce que l'on ressent en traversant le Toys Discovery Museum. Au détour d'une allée de ce bâtiment de 500 m2, sagement posé dans une vitrine, se trouve forcément un jouet oublié, mais qui a accompagné votre jeunesse. Cela pourrait être cette figurine de Skeletor échappée des Maîtres de l'univers ou ce psychédélique Manège enchanté. Pour cause, sont ici exposées des milliers de pièces datant du xve siècle à nos jours, et issues d'une centaine de pays ! Fuyant les cartels (trop) explicatifs et toute

chronologie, le parcours est découpé en salles thématiques, pour mieux se poser à hauteur d'enfant.

Ici la jungle, là les super-héros (Marvel, DC Comics et consorts) ou encore la pop culture et son cortège de produits dérivés, de Bonne nuit les petits à Albator, en passant par les Schtroumpfs.

War Game Ceci dit, cette visite ne se résume pas à une ingestion massive de madeleines de Proust. Entre réalité et imaginaire, c'est aussi une histoire de l'humanité qui se dessine. « J'ai eu l'idée de réorganiser ma collection sous cet angle devant un épisode d'Il était une fois... l'Homme », confie Richard Blin, ancien reporter de guerre devenu « archiviste » du joujou à l'aube de ce millénaire, a

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© Élise Coquille

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© Élise Coquille

© Julien Damien

Jolies poupées Au fil de cette promenade, on voit aussi la façon dont les marques adaptent leurs gammes au gré de l'évolution des mœurs. « Jusque

dans les années 1970-80, c'était encore la petite fille infirmière, le petit garçon policier... puis les codes ont changé ». Désormais, on envoie une Barbie afro dans l'espace ! À ce propos, les Français n'ont pas attendu Mattel pour se montrer inclusifs. En témoigne cette poupée noire vendue durant les années folles dans l'Hexagone, en écho au phénomène Joséphine Baker... Bon, sur ce on vous laisse, on a encore pas mal d'histoires à se raconter, et autant d'aventures à imaginer ! Julien Damien Toys Discovery Museum Bruxelles, Avenue. du Port 86C, Tour et Taxis (cave des Sheds), mer > dim : 10h-18h (+ lun & mar durant les vacances scolaires) 12/9€ (gratuit -3 ans), toys-discovery.museum À lire / La version longue de cet article sur lm-magazine.com 21

jusqu'à en amasser près de 32 000 puis fonder ce musée. Dans la partie consacrée aux guerres, par exemple, des productions d'époque nous montrent comment les fabricants (et les gouvernements) utilisèrent le jouet à des fins politiques (de propagande) à travers les antiques petits soldats de plomb ou les figurines G.I. Joe made in Hasbro, pour mieux sacraliser l'armée. « Les petits garçons ont joué à la guerre avant d'être enrôlés, de tous temps et dans tous les pays ». Sauf les filles évidemment, qui apprenaient à devenir de bonnes mères...

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© Kobayashi

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CHAMPIONNAT DE BELGIQUE DE LANCER DE SAPIN DE NOËL Flagrant délire

Vous ne savez pas quoi faire de votre sapin une fois les fêtes passées ?

Confiez-le à l’asbl Motum. Ce comité de quartier sis à Auderghem, au sud de Bruxelles, lui offrira une seconde vie. En l’occurrence en le projetant dans les airs, le plus loin possible ! Né il y a une dizaine d'années, le très sérieux championnat de Belgique de lancer de sapin de Noël réchauffe l'hiver et la place Édouard Pinoy durant une soirée. Chaque mois de janvier, ils sont des centaines à tenter d'établir un record national. Samuel Serck, l'organisateur en chef, répond à nos épineuses questions...

Propos recueillis par Julien Damien / Photos © Asbl Motum

Chaque année on décerne un titre.

C’est un événement sportif à part entière, mais avec énormément d'autodérision et de convivialité.

En quoi consiste-t-il exactement ?

L'épreuve se déroule sur une piste, vous pouvez prendre votre élan mais il y a une ligne qu’on ne peut pas dépasser, en l’occurrence une petite latte posée au sol. Puis les concurrents lancent le sapin le plus loin possible. Un jury mesure la distance au laser, c'est pas de la blague ! Le record est détenu depuis 2019 par un participant régulier, Andy Hannon, avec 10 mètres 77.

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Comment ce championnat est-il né ?

Par le passé, les sapins usagés étaient directement brûlés sur la place Pinoy. Puis les pompiers ont interdit cette pratique, ce qui est bien compréhensible... L’épicier du coin, Lieven, qui est un grand fan de sport, a alors imaginé ce concours.

Histoire d'offrir une seconde vie plus glorieuse à ces arbres, avant qu'ils ne finissent dans une vulgaire broyeuse. La première édition a été organisée en 2013 par les habitants du quartier. Petit à petit cette compétition est devenue un véritable championnat de Belgique.

Quelles sont les principales règles ?

Le lancer doit être rectiligne, comme pour le javelot. La technique de l'hélicoptère, où vous faites tournoyer le sapin au-dessus de la tête, ou celle du marteau sont interdites.

« On n’achète ni ne coupe aucun arbre pour l’occasion » À part ça, tout est permis. Nous proposons cinq pistes dont une d'échauffement, où chacun peut s'entraîner, chercher le bon geste.

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Qui peut participer ?

Il y quatre catégories. Celle des enfants de moins de 12 ans, qui lancent une branche ou un petit sapin de deux kilos et demi. Du côté des adultes, les femmes projettent un arbre de cinq kilos et les hommes un autre de dix kilos. Il y a enfin un concours par équipes,

de cinq à dix membres, souvent constituées de familles ou de bandes de copains. Le résultat de chacun est additionné pour donner le score final. À combien de lancers a-t-on droit ?

Un seul par personne, car certains sont tellement chauds qu’ils pourraient y aller dix fois, le concours se terminerait alors au milieu de la nuit ! Eh oui, ça joue la gagne !

D’où ces sapins viennent-ils ?

Ils sont fournis gratuitement, on ne vient pas avec le sien car il y a des dimensions à respecter.

D'ailleurs, on n’achète ni ne coupe aucun arbre pour l’occasion. Deux ou trois jours avant l'événement on tourne dans le quartier avec une camionnette pour récupérer les vieux sapins. C'est du 100% local !

Auderghem, 13.01.2024, Place Édouard Pinoy 17h > 22h, gratuit, motum.brussels À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

EXPOSITION 15.10.23 > 11.02.24

CID - GR AND -HORNU.BE RUE SAINTE-LOUISE , 82 | 7301 HORNU | BE LGIQUE

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série Dreamscapes

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TOM NULENS

Au pays des merveilles On le sait depuis au moins Michel Gondry : le rêve est une science très exacte. Tom Nulens ne dirait pas le contraire. En témoigne la série Dreamscapes et son cortège de personnages chimériques posant au centre de décors tout aussi mystérieux. Ici un inquiétant lapin (peutêtre celui de Lewis Carroll ?) debout dans un champ de blé, là un arbre à nuages apparemment très duveteux, ou encore une princesse à tête de loup agenouillée au bord d'un lac... Ces images étranges, vaporeuses, littéralement merveilleuses, sont parfois agrémentées d'un « soupçon de noirceur », ajoute l'intéressé. Un peu comme si on pénétrait les songes d'un inconnu. On se baladerait alors en plein conte de fées, voire « dans un sympathique cauchemar… ». Diplômé en graphisme au sein de la prestigieuse école Sint-Lucas d'Anvers, rom« Comme dans un rêve pu à l'exercice du design, Tom Nulens s'est découvert un talent d'artiste sur le ou un cauchemar » tard... grâce à un petit coup de baguette magique. « Les progrès récents de l'intelligence artificielle et de l'art génératif m'ont ouvert cette nouvelle voie, confie le Belge, dont les œuvres accordent nature et haute technologie.

Je pense en images, et ces outils ont simplifié la concrétisation de mes concepts visuels ». Le sujet est « brûlant », fascine autant qu'il effraie. Tom Nulens en a bien conscience. Mais pour lui, l'IA n'est rien de plus qu'une nouvelle corde à son arc, « comme mon ordinateur ou Photoshop ». Bien utilisée, elle devient même « une partenaire incomparablement puissante, une fois combinée à la créativité ». Laquelle n'a, dans son cas, vraiment rien d'artificiel. Julien Damien À visiter / tomnulens.com // c @tomnulens.art

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À lire / L'interview de Tom Nulens sur lm-magazine.com

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Simony ven. 01 déc. |

Slalom - Lille

Aime Simone ven. 01 déc. |

La Cdto Publique - Roubaix

Benjamin Biolay lun. 04 déc. |

Djadja & Dinaz mer. 06 déc. |

Le Zénith - Amiens

Hyphen Hyphen mer. 06 déc. |

Benjamin Epps mer. 06 déc. |

Styleto

jeu. 07 déc. | COMPLET

Le Zénith - Lille

Le Zénith - Lille

Le Splendid - Lille La Bulle Café - Lille

Sofiane Pamart jeu. 07 déc. | COMPLET

Le Zénith - Lille

Broken Back ven. 08 déc. |

The Black Lab - Wasquehal

STO

sam. 09 déc. |

Le Flow - Lille

Nej’

dim. 10 déc. | DER. PLACES

Disiz

mer. 13 déc. | COMPLET

Le Zénith - Lille L‘Aéronef - Lille

Pop Factory #6 Zaho de Sagazan

jeu. 14 déc. | COMPLET Le Grand Mix - Tourcoing

Winnterzuko ven. 22 déc. |

Dava 9 jeu. 11 jan. |

Le Splendid - Lille

Théâtre Louis Pasteur - Lille

Fabrice Eboué sam. 13 jan. | Le Splendid - Saint Quentin sam. 23 mars | 18h Thé. Sébastopol - Lille sam. 23 mars | 21h COMPLET Thé. Sébastopol - Lille

Orphaned Land + Azteca + Royal Rage + Ring of Gyges sam. 13 jan. |

The Black Lab - Wasquehal

Juliette mer. 17 jan. |

Théâtre Sébastopol - Lille

Eagle-Eye Cherry ven. 19 jan. |

Le Splendid - Lille

Roshi jeu. 25 jan. |

Le Splendid - Lille

Gen jeu. 25 jan. |

La Bulle Café - Lille

Louane jeu. 25 jan. | COMPLET Théâtre Sébastopol - Lille ven. 16 mai 2025 |

Le Zénith - Lille

KIK sam. 27 jan. |

Le Grand Mix - Tourcoing

Swing sam. 27 jan. |

Le Splendid - Lille

Charlotte Cardin mar. 30 jan. | COMPLET Théâtre Sébastopol - Lille

St Graal sam. 03 fév. | agauchedelalune.tickandyou.com RÉ A: S et dans les points de vente officiels habituels graphisme : marceau truffaut - hypothèse.studio

La Bulle Café - Lille

Fary mer. 07 fév. |

Le Zénith - Lille

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© Otman Q.

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DISIZ

Cœur de rappeur Il était une peste, il ouvre désormais son cœur. Disiz, 45 ans et toujours soucieux de se renouveler, rappe encore au présent. Plus pop et mélodieux, L'Amour, son dernier album, le voit assumer ses failles comme jamais, à rebours des bad boys misogynes qui hantent encore le game.

Septembre 2000, le natif d’Amiens sort J’pète les plombs, maxi tube d’un album disque d’or. Vendu à 250 000 exemplaires, Le Poisson rouge fait du rappeur une star. Deux décennies plus tard, il a eu le temps d’annoncer sa retraite (Disiz the End, 2009), de simplifier son nom et de publier pas moins de treize albums. Tous ne se valent pas. Mais au lieu de rester l’homme d’un hit, Disiz s'est remis en question pour se bonifier, démarche plutôt rare dans ce milieu. « Il n’y a pas d’âge d’or du rap français », clame l’intéressé. Lequel ne cesse de se réinventer, passe du hardcore à la pop mélancolique et des punchlines de kickeur au chant fragile, reprend Alain Souchon (Quand je serai chaos) et convie Damso (Rencontre) dans un même geste.

Les flows de l’amour Sérigne M'Baye Gueye, de son vrai nom, cultive désormais une musique plus mélodieuse, empreinte d'une grande sensibilité avec les disques Pacifique (2017) et L'Amour (2022). Il regarde, à sa manière, du côté de la variété française, et c’est là qu’il se révèle le plus intéressant. Fleur bleue ? Oui, et il l’assume. Ses vingt nouveaux titres traduisent sa crise de la quarantaine. Il y raconte l’adultère, la rupture avec sa compagne et mère de ses enfants… Soit autant d’échecs et de douleurs partagés avec une émotion tangible sur scène. Disiz y met tout son cœur, même si « la vie c’est chelou ». Florent Servia Bruxelles, 06.12, Ancienne Belgique, 19h, complet !, abconcerts.be

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Lille, 13.12, L’Aéronef, 20h, complet !, aeronef.fr

© Jasmine Bannister

STRANDED HORSE & BOUBACAR CISSOKHO À cordes déployées

Révélé sous l’avatar Encre en mariant acoustique et boucles électroniques, Yann Tambour s’est réinventé au sein de Stranded Horse en 2005, en croisant folk et musiques d’ailleurs. Découverte par hasard lors d’un festival, la kora colore depuis ses ballades anglaises et sa chanson française de sonorités mandingues. Mais c’est quand le Malien Boubacar Cissokho l’accompagne que son projet révèle toute sa splendeur. Celle-ci surgit dans un mariage virtuose de cordes, créant une harmonie entre cette harpe-luth d’Afrique de l’Ouest et la guitare classique. Le Français doit-il son goût du voyage à une enfance passée sur le littoral normand ?

Sa musique est en tout cas imprégnée de culture anglo-saxonne et volontiers introspective. Il s’autorise ainsi toutes les libertés, reprenant par exemple Joy Division (Transmission) avec des instruments d’Afrique occidentale (balafon et riti). Cet autodidacte "créolise" les sons à sa guise.

Il tire de ce mélange une poésie poignante, composée de mélodies épurées et d’un tourbillon d’arpèges qui engendre une transe réconfortante.

Florent Servia

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Bruxelles, 06.12, Botanique, 19h30, 17,50 > 11,50€, botanique.be

© Simon Fowler

© Holger Talinski

François-Xavier Roth & Renaud Capuçon Entre le chef François-Xavier Roth et le violoniste Renaud Capuçon, c’est une longue histoire. Ils avaient revisité Saint-Saëns voici quelques années, ou Bartók au printemps dernier. Accompagné de l’ONL, le tandem se tourne désormais vers Schoenberg. Ce Concerto pour violon et orchestre fut pensé en 1934 comme un hommage à celui de Brahms. Cette demi-heure enchanteresse passée, l’ensemble redonne vie à La Péri (1912) de Dukas, mêlant harmonie romantique et orchestration impressionniste. Puis il invite à redécouvrir la fameuse Rapsodie espagnole (1907) de Ravel, rencontre au sommet entre orchestre symphonique et percussions ibériques. Olé ! T.A. Lille, 06 & 07.12, Nouveau Siècle, 20h, 48 > 6€, onlille.com

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© Nti Uira

Mayra Andrade Cette Capverdienne née à Cuba a grandi au Sénégal, en Angola, en Allemagne, vécut à Paris avant de se poser à Lisbonne. On retrouve l’écho de ses voyages dans ses chansons entonnées en anglais, créole, français ou portugais. Cette complice de Yael Naim ou Roberto Fonseca mêle musiques traditionnelles capverdiennes et pop. Le tout avec une maestria qui n’appartient qu’à elle, sans jamais se départir d’une inexorable mélancolie – la proverbiale saudade. T.A. Bruxelles, 05.12, Bozar, 20h30, 32 > 10€, bozar.be

11--20.01.24 SPEAKERS CORNER QUARTET FEAT. JOE ARMONJONES MARCIN WASILEWSKI TRIO LIBERSKI//OSBY LIBERSKI OSBY//GRENADIER GRENADIER//WAITS NDUDUZO MAKHATHINI TRIO KAHIL EL’ZABAR ETHNIC HERITAGE ENSEMBLE WORK MONEY DEATH ROSA BRUNELLO ILL CONSIDERED YONI MAYRAZ MARQUIS HILL AKA MOON & many more

flagey.be © Johan Jacobs

festival partner

© Julien Bourgeois

ALBIN DE LA SIMONE La Vie devant soi

« Je vais changer », nous prévenait-il dès son deuxième album, en 2005.

Il n’a pas menti. À l’heure du septième, l’arrangeur et songwriter Albin de la Simone se réinvente encore, et a confié les clés de son dernier disque à Sage. Histoire de changer… dans une continuité qui lui va plutôt bien.

Albin de la Simone relève de ces artistes que l’on ne perd jamais vraiment de vue. L’Amiénois est toujours dans les parages, dans ses disques (forcément) ou ceux des autres (Souchon, Le Forestier, Miossec, Pomme voire…

Iggy Pop !). Un arrangeur arrangeant certes, mais déterminé. À l’image d’une œuvre intimiste et chaleureuse qui conte nos petits tracas de manière tendrement cruelle. Alors, le titre de son dernier album, Les Cent prochaines années, pouvait étonner : de la Simone se lançait-il en géopolitique ? Que nenni ! Le Picard traque le temps qui passe et s’interroge sur ce qu’on laisse derrière soi. Il évoque les joies et les ruptures, les regrets et les remords. Bref, il prend l’existence à bras-le-corps et la met en musique avec une approche pop presque nouvelle chez lui, que l’on doit sans doute à son collaborateur, Sage (aperçu chez Clara Luciani ou Alex Beaupain).

Comme un besoin de s’ouvrir après un LP instrumental (Happy End, 2021) qui prit son monde à contre-pied. Sur scène, entouré de la guitariste Marie Lalonde, de Marielle Chatain (claviers, trombone) et du batteur Franck M’Bouéké, de la Simone livre une performance intimiste ET électrisante – pas un mince exploit. Thibaut Allemand

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Lambersart, 09.12, salle André Malraux, 20h, 25/18€ // Amiens, 14.12, Maison de la Culture, 20h30, 30 > 15€ // Dunkerque, 15.12, Le Bateau Feu, 20h, 16€ // Arras, 17.01.2024, Théâtre, 20h30, complet ! // Namur, 27.01.2024, Delta, 20h, 27 > 10€

O U T O F H O M E C O M M U N I C AT I O N Urban Posting, Display Racks, Visitor Information, Cultural Spots, Hotels, Bars and Restaurants, Universities, Libraries, Bicycle parkings, Bus Stops, Indoor Posting (bars & restaurants), Banners on Street Lamps, Amusement Parks, ...

MARIE-FLORE • POP •

VENDREDI 16 FÉV. 20H Théâtre Charcot 15 € / 13 € / 9 €

Billetterie en ligne marcq-en-baroeul.org

+ d’infos

ORCW © Gabriel Balaguera

Festival des musiques sacrées Sur le papier, le terme peut effrayer. Or, ces musiques sacrées ont irrigué les partitions profanes depuis des lustres. Sans remonter à la soul nourrie au gospel, citons dans des genres très variés Sunn O))) ou Bashung entonnant Le Cantique des cantiques, texte ici chanté à son tour par Rodolphe Burger. Il faut donc, le temps d’un concert, accepter de renoncer au rationalisme, pour communier, par-delà les siècles, les traditions, les confessions, avec des musiques qui s’adressent directement… à l’âme. Exagère-t-on ? À peine, à en juger par les musiques shamaniques du quatuor Musiques Nouvelles ou le chant envoûtant de Sœur Marie Keyrouz ! T.A. Mons, 06 > 10.12, Arsonic, 1 spectacle : 20 > 5€, surmars.be Sélection / 06.12 : Rodolphe Burger // 07.12 : ORCW et CAV&MA // 09.12 : Sœur Marie Keyrouz...

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Kseniya Simonova © DR

Casse-Noisette C'est l'un des plus grands "hits" de Noël. Interprétée par l'ONL, sous la baguette du jeune chef biélorusse Dmitry Matvienko, la célèbre partition de Tchaïkovski n'en devient ici que plus émouvante. Pour cause, elle est illustrée par les prouesses de l'Ukrainienne Kseniya Simonova, qui donne vie aux personnages de ce conte avec du sable, sur une table lumineuse. Projetées sur un grand écran, ses images éphémères promettent un moment inoubliable. J.D. Lille, 13, 17 & 19.12, Nouveau Siècle, mer & mar : 20h • dim : 16h, 48 > 6€ + Hem, 14.12, Le Zéphyr // Carvin, 15.12, Salle Rabelais Pernes-en-Artois, 20.12, Complexe sportif Luce Leleu

13.12 2023

SYMMETRIC

(B. Herbin / N. Gardel / L. Coulondre / Y. Serra)

25.01 2024

BOJAN Z SOLO 07.02 2024

OAN KIM & THE DIRTY JAZZ 22.02 2024

CLELYA ABRAHAM QUARTET 21.03 2024

C

ANN O’ARO

M

15.05 2024

NUBIYAN TWIST

J

09 AU 14 AVRIL 2024 CM

MJ 6 concerts dans 6 communes de la métropole lilloise CJ

GREGORY PRIVAT & SONNY TROUPÉ CMJ

N

24 & 25 OCT. 2024 RONE L(OO)PING Live avec l’Orchestre National de Lille Coproduction : ONL / L’Aéronef / Tourcoing Jazz

INFOS ET BILLETTERIE : Retrouvez toute la programmation, des vidéos, des liens d’écoute pour chaque artiste et la billetterie en ligne, sur notre site : tourcoing-jazz-festival.com - tél. +33 03 20 76 98 76 Prod. ACT : Lic 3 : PLATESV-R-2022-004880

BIENVENUE AU CLUB !

© Steve Gullick

Cette fin d'année est riche en soirées électroniques. Rapide tour d’horizon, où se croisent un géant français des synthés et un petit génie typiquement britannique. On rejoindra aussi des clubbers militants pour une soirée débridée avant de se mêler à une Saint-Sylvestre en compagnie de fêtards aux allures de Gremlins. Thibaut Allemand

Daniel Avery Le natif de Bournemouth fut repéré voici plus de dix ans grâce à un brelan d’EP mêlant acid techno et shoegazing brumeux à une electro élégante et rêveuse. Il a depuis multiplié sorties acclamées et remixes inattendus – de Primal Scream à The Horrors en passant par le voisin de palier Audion.

Forcément, on vit en lui un fils spirituel du regretté Andrew Weatherall, autre DJ de génie aux idées larges. Son cinquième album en date, Ultra Truth (2022), maniait le chaud et le froid, entre plages ambient et écho drum & bass taillés pour une rave éveillée. Le Rockerill incarne le décor idéal pour de telles bacchanales techno.

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Charleroi, 09.12, Rockerill, 22h, 15€, rockerill.com

Sha Ru © DR

© Jacob Khrist

Martine au bruit

Arnaud Rebotini

Make la teuf great again. En voilà un joli programme. Après avoir convié John Gómez au Grand Mix en octobre pour une soirée disco-housefunk, le collectif Martine au bruit, adepte du jeu de mots approximatif et du disque bien calé, invite Sha Ru, dont le mix entre spoken word et bass music vaut le détour – on se souvient d’un set incroyable à la Positive Education, en 2022. Autour du tandem on trouve deux Lillois : Margaux 59000, qui mêle BPM et sons caribéens, et Brunzi, dont la house "soulful" devrait séduire.

Le colosse analogique est de retour.

Celui qu’on connut sous le pseudonyme de Zend Avesta, en moitié de Black Strobe, ou en producteur pour Yan Wagner mène depuis quinze ans sa petite barque en solitaire – mais accompagné d’une dizaine de claviers. Ce fanatique de hardware, césarisé pour la BO de 120 Battements par minute, est devenu une valeur sûre de l’exercice.

Ceci posé, il demeure un maître ès-techno, comme le prouve This is a Quarantine (2020), son dernier LP paru comme une bouffée d'air frais.

Roubaix, 15.12, Cave aux poètes, 23h 15,99/10,99€, caveauxpoetes.com

Oignies, 16.12, Le Métaphone, 20h30 20 > 15€, 9-9bis.com

FCKNYE Festival

Amélie Lens © DR

Nique le Nouvel An ? Eh oui. Mais ça passe mieux avec des initiales. Et avec une rencontre au sommet entre les scènes électroniques et rap, ces deux écoles se confondant depuis une dizaine d’années. Ainsi, excepté l’hyperpop d’Ascendant Vierge, l’affiche est peu portée sur la délicatesse. En témoignent les sets rudes d’Amélie Lens, la techno brutale des Italiens de 999999999 ou encore le parrain rap Alkpote. On ne s’étonne donc pas de retrouver ce bon vieux Lorenzo dans ce line-up totalement autre.

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Bruxelles, 30 & 31.12, Brussels Expo, 17h, sam : 49€ • dim 79€ • pass 2 j : 109€, ing.arena.brussels

© Robin Martin-Naghmouchi

Winnterzuko Où l’on mesure, une fois encore, l’impact de PNL dont l’emorap, aussi premier degré et souvent embarrassant fût-il, a su toucher la corde sensible d’une génération. Ainsi de Winnterzuko, 23 hivers au compteur. « J’ai pas fait assez d’thune, j’suis pas Aphex Twin, j’suis pas affectueux », clame-t-il sur Van Gogh. Ce genre de confession sans queue ni tête, tout en allitérations et autotune, le Parisien en livre à la pelle sur fond d’hyperpop. C’est d’ailleurs sur ce point qu’il séduit le plus – dans cette indifférence au bon et au mauvais goût. Le discours, lui, demeure très convenu, mêlant posture bravache de gangster et petit cœur qui saigne. T.A. Lille, 22.12, Le Splendid, 20h, 25€, www.le-splendid.com Bruxelles, 31.12, Brussels Expo, 18h, 79€, fcknyefestival.com (FCKNYE Festival, voir page 51)

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© Vincent Corrion

Kery James Écrivain, réalisateur, dramaturge, comédien…

On finirait presque par oublier que Kery James a débuté dans le rap voici plus de trente ans (au sein d’Ideal J et de la Mafia K’1 Fry). Le Guadeloupéen a signé sept albums. Son vaste répertoire, dont un florilège (Le Poète noir) fut édité par Actes Sud, est ici revisité en mode acoustique. L’occasion de redécouvrir les mots d’un éternel écorché, qui a trouvé la paix dans la foi et un certain mysticisme. T.A. La Louvière, 11.01.2024, Théâtre, 20h, 35 > 8€, cestcentral.be

L’AÉRONEF LILLE

DÉC. 23 — FÉV 24

Ve. 01 déc.

Di. 03 déc.

MILITARIE GUN

EGYPTIAN BLUE + RVG

+ MARATHON + HEAT CRUISE Ma. 05 déc.

Me. 06 déc.

Je. 07 déc.

CIVIC

IZÏA

LEWSBERG + THE HOMESICK + IGUANA DEATH CULT

+ A VOID Ve. 08 déc.

+ TERRIER Complet

BEKAR + guest Me. 13 déc.

Sa. 09 déc.

SEXTILE + MINUIT MACHINE Ve. 15 déc.

Complet

DISIZ + WHISPER

SIERRA + ULTRA SUNN

Sa. 16 déc.

Di. 17 déc.

ZONE DE CINÉ-CONCERT : TURBULENT·ES PLANÈTE FÉLIX Ma. 16 janv.

Complet

SOULWAX + guest

Di. 21 janv.

DAVID GRUBBS + MELAINE DALIBERT

Sa. 27 janv.

Ve. 02 fév.

WORAKLS ORCHESTRA

+ JERSEY

MOLECULE (LIVE)

Ve. 09 fév.

Sa. 10 fév.

Di. 11 fév.

FAVÉ

FRENCH 79

LANKUM

+ DANYL

+ guest

+ CATHERINE GRAINDORGE

Ma. 20 fév.

Je. 29 fév.

YĪN YĪN

SLIFT

+ guest

+ HOOVERIII

ET PLUS ! AERONEF.FR Licences : 1-012328 / 2-012329 / 3-012330

Design graphique : les produits de l’épicerie / Lille

© DR

SOULWAX

The Groove Brothers C’est l’histoire d’un groupe qui fut dépassé par le succès de… son side project. Au point de devenir lui-même un projet parallèle ? Ce serait chouette, facile à synthétiser et accrocheur. Mais l’histoire de Soulwax est un chouïa plus complexe, et d’autant plus passionnante.

Depuis 1995 s’agitait un groupe de rock, Soulwax, dans la région gantoise.

Moins médiatisé que dEUS ou Venus, il fut remis sur le devant de la scène grâce au projet parallèle de son tandem fondateur, les frères Dewaele.

Sous l’alias 2manydjs, la paire offrit ses lettres de noblesse au mashup et ambiança la première moitié des années 2000. L’affaire aurait pu s’arrêter là, le duo rangeant les guitares et parcourant le monde de club en club. Trop facile. En lieu et place, nos démiurges de poche signaient Nite Versions (2005), relectures orientées dancefloor de leurs propres morceaux rock, fondèrent le label Deewee (Charlotte Adigéry et Bolis Pulpul, Asa Moto…). Ils signèrent aussi la BO du film Belgica (2016) en créant 16 groupes totalement fictifs œuvrant dans des genres très différents – preuve d’une certaine maestria dans l’art du pastiche. Fondus de vieux synthés, Stephen et David proposent à la mi-décembre une performance autour du légendaire EMS Synthi 100, en partenariat avec l’Université de Gand. Ah, et Soulwax, dans tout ça ? La dernière fois qu’on vit ces frangins, ils étaient accompagnés de… trois batteurs. Pour cette nouvelle tournée (sans album annoncé), les Belges évoquent un nouveau dispositif. Mystère et boule à facettes... Thibaut Allemand

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Lille, 16.01.2024, L’Aéronef, 20h, complet !, aeronef.fr Bruxelles, 29 > 31.01, Ancienne Belgique, 19h, complet !, abconcerts.be

E Q TUMETONNESPRODUCTIONS LICENCES : R-2021-012664 / R-2021-012665 - CRÉATION GRAPHIQUE : L'ASTROLAB* - INFO@LASTROLAB.COM

BARCELLA 08.12 Le Splendid / Lille LOMBRE 13.12 La Bulle Café / Lille CLAUDIO CAPÉO 14.12 Zénith / Lille MATMATAH 15.12 Zénith / Lille PAUL TAYLOR 16.12 Théâtre Sébastopol / Lille GRAND CORPS MALADE 13.01 Sceneo / Saint-Omer PIERRE GUÉNARD 17.01 La Bulle Café / Lille FX DEMAISON 19.01 Palais des Congrès / Le Touquet LES FRENCH TWINS 21.01 Théâtre Louis Pasteur / Lille MANU PAYET 27.01 Palais des Congrès / Le Touquet GUY2BEZBAR 30.01 L’Aéronef / Lille ZKR 01.02 Zénith / Lille GRAND CORPS MALADE 02.02 Zénith / Amiens PATRICE 02.02 Le Splendid / Lille SAUVAN 06.02 La Bulle Café / Lille ÉLODIE DA SILVA 08.02 Le Splendid / Lille GUIHOME VOUS DÉTEND 09.02 Théâtre Sébastopol / Lille CORPS À COEURS 10.02 Théâtre Sébastopol / Lille MAËLLE 15.02 Le Splendid / Lille GRAND CORPS MALADE 16.02 Zénith / Lille COMPLET

COMPLET

AGENDA COMPLET & RÉSAS :

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© Matthew Lloyd

qu e

m u si

GEORGE BENJAMIN Musique, maestro !

C'est l'un des compositeurs majeurs de notre temps. Ancien élève de l'immense Olivier Messiaen (qui le compara à Mozart !), l'Anglais George Benjamin est de passage dans les Hauts-de-France pour une série de concerts symphoniques. Cherry on the cake : la musique de son fameux Written on Skin est interprétée par l'Orchestre national de Lille, sous la direction d'Alexandre Bloch.

Ce fut un « choc musical », confie-t-il. Lorsqu'il découvrit cette partition, il y a une dizaine d'années, Alexandre Bloch fut « pris à la gorge » par ce « mélange de lyrisme, de grandes envolées, mais aussi de mal-être ou d'angoisse profonde. Soit des émotions qu'on n'a pas l'habitude de ressentir ». La création en question est Written on Skin, opéra signé en 2012 par George Benjamin et Martin Crimp (pour le texte), qui fut considéré par un jury de 155 compositeurs comme "l'œuvre contemporaine la plus marquante de ce début de xxie siècle". Entre violence, harmonies épurées et accords saturés, elle narre une cruelle histoire d'amour et de mort, celle d'un mari trompé qui tue l'amant de sa femme et lui fait manger son cœur...

Méditations symphoniques Ce chef-d'œuvre de l'art lyrique est repris ici dans une version concert par l'ONL, avec au casting le baryton-basse américain Evan Hughes et la soprano australienne Lauren Fagan. Ce n'est pas tout, car George Benjamin himself livre aussi un programme symphonique. Il y présente notamment son Concerto pour orchestre et ses superpositions d'inventions instrumentales. Le Londonien rend également hommage à son maître, Olivier Messiaen, en dirigeant les mystiques Offrandes oubliées... entre autres cadeaux. Julien Damien Concerts symphoniques de George Benjamin Lille, 18.01.2024, Nouveau Siècle, 20h, 48 > 6€, onlille.com Valenciennes, 19.01.2024, Le Phénix, 20h, 30 > 5€, lephenix.fr Miroirs étendus & George Benjamin : Lille, 19.01.2024, Nouveau Siècle, 12h30, 14 > 6€, onlille.com

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Written on Skin : Lille, 25.01.2024, Nouveau Siècle, 20h, 48 > 6€, onlille.com Calais, 26.01.2024, Grand théâtre, 20h, 22 > 11€, spectacle-gtgp.calais.fr

© Cebos Nalackan

LA RUMEUR

Haute-fidélité Sans jamais avoir vendu des caisses de disques, le collectif formé par Ekoué, Hamé et Le Bavar n’en reste pas moins un poids lourd d’une certaine idée du hip-hop. Droit et intègre. Qui ne se limite pas au rap : citons leurs deux longs-métrages (De l’encre et Les Derniers Parisiens, avec Reda Kateb) et un documentaire sur la lutte menée par la sœur d’Adama Traoré. Bardés de titres universitaires prestigieux, ses membres sont sans doute les plus diplômés du paysage musical francophone – tous genres confondus. Pourtant, aucun signe d’embourgeoisement chez ces rappeurs. Radicale et introspective, sombre et revendicative, leur œuvre demeure fidèle à leur démarche et leurs premières amours musicales : Public Enemy, NWA… À ceci près que si les Américains n’ont pas oublié le sens du groove, La Rumeur n’a jamais fait danser les foules – oui, c’est un léger reproche. Reste que, NTM fini, l’illuminé Rockin’Squat parti en vrille complotiste et le collectif TSR Crew décidé (?) à rester dans l’ombre, il est bon de pouvoir compter sur une valeur sûre. Thibaut Allemand

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Tourcoing, 19.01.2024, Le Grand Mix, 20h, 18 > 10€, www.legrandmix.com

OIGNIES

DÉCEMBRE

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FESTIVAL DE LA SAINTE BARBE

08

CALI & STEVE NIEVE

15

THE PSYCHOTIC MONKS

16

ARNAUD REBOTINI

22

LA P’TITE FUMÉE

avec la cie La Machine… + Laurène Vatier + Ellah A. Thaun + Lydsten

12 JANVIER A4 (COMME LA FEUILLE) Grand Théâtre - 20H30 - Danse

+ Waagal

JANVIER

16

Ciné-concert

BREAKING BAD + Quiz Pop culture

21

LE PETIT MUSÉE DE LÉNINE RENAUD

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STRUCTURES

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ON MONTE LE SON !

18 JANVIER « SÉLECTIONNÉ » AMIR HADDAD Grand Théâtre - 20H30 - Théâtre contemporain

19 JANVIER TAÏRO + UNITY FAMILY Gérard-Philipe - 20H30 - Reggae

26 JANVIER ONL « WRITTEN ON SKY » Grand Théâtre - 20H - Opéra en version concert

Retrouvez le programme ici

+ Marcel

Rue Alain Bashung - Oignies Accès A1 Sortie 17.1 “ Site minier 9-9bis“ À 30 min de Lens-Arras-Lille

9-9bis.com

Retrouvez la billetterie : www.billetterie.calais.fr

www.spectacle-gtgp.calais.fr

Casimir Liberski © Johan Jacobs

BRUSSELS JAZZ FESTIVAL En pleine effervescence

Existe-t-il musique plus métissée et accueillante que le jazz ? En tout cas, ce festival manifeste un rare goût du partage. Durant une dizaine de jours, Flagey se déploie telle une tour de Babel sonore. Des circonvolutions hip-hop de l'Israélien Yoni Mayraz au cocktail house et néo-soul du Chicagoan Marquis Hill, ces artistes témoignent d'un sens certain du syncrétisme. Et que dire du brassage electrofunk du Speakers Corner Quartet ? Pour leur première belge, les Londoniens (complices de Kae Tempest ou Sampha) s'adjoignent les services de Joe Armon-Jones, le claviériste d'Ezra Collective. Si cette programmation reçoit des groupes issus des quatre coins du globe, elle fait aussi la part belle aux locaux.

Car dans la patrie de Toots Thielemans, on sait donner le change. Outre le pianiste Casimir Liberski (artiste résident du festival), on ne manquera pas les 30 ans du label brugeois W.E.R.F. Records ni les expérimentations de schroothoop (soit "dépotoir", en néerlandais). Ce trio bruxellois use d'instruments fabriqués avec des rebuts (ici un seau, là des boîtes de conserve) pour mêler musiques orientales et rythmes afro-cubains. Immanquable ! J.D. Bruxelles, 11 > 20.01.2024, Flagey 1 concert : 28€ > gratuit • 1 soir : 35€ • pass festival : 180€, flagey.be

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Sélection / 11.01 : DJ-set W.E.R.F. Sessions... // 12.01 : schroothoop, Rosa Brunello, Casimir Liberski, Ill Considered... // 13.01 : Yoni Mayraz, Speakers Corner Quartet feat. Joe Armon-Jones, Casimir Liberski et Osby Grenadier & Waits... // 14.01 : Donder... // 16.01 : Anneleen Boehme solo + Gingerblackginger + Sophie Tassignon // 17.01 : Dominic Ntoumos, Aka Moon & The Orchestral Constellation... // 18.01 : Casimir Liberski solo, Marquis Hill... // 19.01 : Kahil El’Zabar Ethnic Heritage Ensemble 50th Anniversary... // 20.01 : Asher Gamedze + Nduduzo Makhathini Trio, DJ Nixie...

Breaking Bad Saison 3, épisode 10. Cette histoire de mouche, coincée dans le laboratoire et perturbant la fabrication de la meth par Walter White et Jesse Pinkman, constitue-t-elle un moment charnière de Breaking Bad ?

Pas vraiment. Pourtant c’est l’un des plus célèbres… En réalité, Vince Gilligan fut contraint de tourner un épisode à peu de frais. Va pour un huis-clos au labo, donc. Mais ce cadre restreint permet de révéler et d’approfondir la psyché des personnages d’une série ô combien shakespearienne. Une tension sublimée par les compositions post-rock, volontiers épiques et joliment étouffantes de Yohan Landry (Microfilm) et Benoît Gaucher (Nesseria). T.A. Oignies, 16.01.2024, Le Métaphone, 20h30 10 > 5€, 9-9bis.com 61

© MGM / Warner Bros Inc.

Lille, 01 & 02.02.2024, Nouveau Siècle, 20h 48 > 10€, onlille.com

© DR

Chantons sous la pluie On ne présente plus ce film patrimonial. Ni ses scènes anthologiques (Gene Kelly dansant entre les réverbères), ni son impact – des Demoiselles de Rochefort à The Artist ou Babylon. L'œuvre est légendaire, mais on se réjouit de redécouvrir cette évocation du passage du cinéma muet au parlant à la fin des années 1920, ces numéros de claquettes et, donc, la partition de Nacio Herb Brown jouée en direct par l’ONL, sous la direction d’Ernst van Tiel. T.A.

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© 2023 Master Mind Ltd

Kōji Yakusho, Arisa Nakano © 2023 Master Mind Ltd

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PERFECT DAYS Au jour le jour

Au début des années 1980, Wim Wenders s'est rendu au Japon pour retrouver le Tokyo de Yasujirō Ozu, son idole. Il en tirera un documentaire : Tokyo-Ga. Quarante ans plus tard, le réalisateur allemand est de retour dans la mégapole. Cette fois, il s’est attardé sur les toilettes publiques du quartier de Shibuya et leur architecture particulière. Un film touchant et optimiste.

Toute la semaine, Hirayama se réveille aux aurores pour nettoyer les toilettes publiques de Tokyo. Une tâche ingrate mais qu’il réalise avec assiduité et satisfaction. Sa routine se partage entre son travail, sa passion pour les plantes, la photographie, la lecture et ses cassettes audio datant des années 1960/70 (avec l’incomparable Lou Reed) qu’il écoute en roulant sur le périphérique. Une vie millimétrée dans laquelle cet homme mûr s’épanouit pleinement…

Leçon de vie Il y a d’abord cet acteur, Kōji Yakusho, charismatique dans un rôle quasiment muet durant deux heures. Il y a aussi la beauté des toilettes japonaises, modernes et singulières avec leurs cabines transparentes qui deviennent opaques lorsque l’on pousse un bouton. Un contexte sublimé par le sens de la narration de Wenders. En répétant les mêmes scènes, le réalisateur crée un cadre familier pour mieux nous plonger dans le quotidien du personnage principal. Chaque variation, chaque rencontre annonce une nouvelle histoire – à l'instar des feuilles de l’arbre photographié tous les jours par Hirayama, qui changent en fonction de la lumière. Loin des émotions fortes que suscitent certains chefs-d’œuvre de Wenders (Paris, Texas, Les Ailes du désir...), Perfect Days observe sereinement le temps qui passe. Il offre une vision modeste et heureuse de la vie. Hugo Guyon

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De Wim Wenders, avec Kōji Yakusho, Tokio Emoto, Arisa Nakano… En salle

Liyah Mitchell © Magnolia Pictures

KOKOMO CITY

Confessions nocturnes Elles sont afro-américaines, transgenres et prostituées. Avec une lucidité exemplaire, Daniella, Dominique, Koko et Liyah évoquent face caméra leur parcours. Difficiles, forcément, dans une société marquée par le racisme et la transphobie. Mais leurs paroles brillent d'un humour et d'une vitalité inaliénables.

Allongée sur son lit, Liyah Mitchell raconte avec un grand sourire et d'innombrables « bitch » comment elle s'est emparée de l'arme d'un client.

Alors que, se sentant menacée, elle appuie sur la détente, rien ne se passe. L'homme fuit, puis la rappelle. Rappeur connu d'Atlanta, il dit se promener avec un revolver uniquement pour se protéger. Ils se revoient, avec plaisir. Inaugurant Kokomo City, l'anecdote laisse entendre à la fois la vulnérabilité et la force des quatre figures dont D. Smith tresse les témoignages, tous remarquables. Les expériences individuelles soutiennent des analyses d'une grande subtilité, croisant les dimensions du genre, de la classe et des origines. Le film n'oublie pas les corps, les magnifiant par un noir et blanc contrasté, chaleureux. Ceux-ci se révèlent sans fausse pudeur, avec autant de délicatesse que de crudité. Sans doute la cinéaste (elle-même transgenre noire) aurait-elle pu se passer des reconstitutions, flashs trop illustratifs et maladroits. Mais les contrechamps masculins apportent une vraie compréhension à l'ambivalence que suscite la transidentité. Kokomo City traduit une affirmation partagée du désir, et c'est toute sa force. Raphaël Nieuwjaer

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Documentaire de D. Smith. Sortie le 06.12

Élise Coquille

© 2023 - Srab Films - Lyly Films - France 2 Cinema - Panache Productions- La Compagnie Cinematographique

De Ladj Ly, avec Anta Diaw, Alexis Manenti, Jeanne Balibar… Sortie le 06.12

5 hectares Parisien aisé et un peu snob, Franck se met au vert en achetant avec sa femme une maison au milieu des champs, avec en prime un terrain de cinq hectares. Mais la parcelle est aussi convoitée par un voisin, qui veut y faire paître ses vaches.

Franck ne compte pas se laisser marcher sur les pieds, décidant d'entretenir lui-même sa propriété.

La solution est toute trouvée : il lui faut un tracteur. Cette quête l’amènera à rencontrer une myriade de personnages partageant tous une même fascination pour les engins agricoles… Le pitch très simple de cette comédie est inspiré de l’histoire d’un ami de la réalisatrice, Émilie Deleuze. Lambert Wilson incarne à la perfection cet homme emporté par son obsession, quitte à mettre en péril sa carrière et son couple… Hugo Guyon D’Émilie Deleuze, avec Lambert Wilson, Marina Hands, Laurent Poitrenaux…

Sortie le 27.12

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Après le succès retentissant des Misérables, Ladj Ly a-t-il évité l’écueil du proverbial "difficilesecond-film" ? Hélas non. Dans Bâtiment 5, le réalisateur multirécompensé raconte la lutte opposant les résidents d’un immeuble vétuste à une municipalité bien décidée à les expulser… Si Ladj Ly avait fait mouche en 2019 en proposant une lecture juste des rapports entre forces de l’ordre et jeunesse des banlieues, c'est moins le cas ici.

Le film flirte avec la caricature en mettant en scène d'irréprochables habitants, victimes d’un homme de pouvoir, forcément véreux aux allures de dictateur. Privant ses personnages de complexité, le cinéaste dessert son propos. Malgré un plan séquence inaugural plutôt réussi, la réalisation elle-même manque d'imagination. Dommage.

© Paname Distribution

Bâtiment 5

© Scrapper Films Ltd

SCRAPPER

En roue libre Dans la banlieue de Londres, de nos jours. Georgie, 12 ans, vit seule dans la maison familiale depuis la mort de sa mère. De ruses en menus larcins, elle est prête à tout pour conserver son indépendance. Mais voilà que surgit son père, parfait inconnu à ses yeux… Récompensée à Sundance, Charlotte Regan livre ici un premier film remarquable.

Avec un polo en guise de seconde peau, Georgie (épatante Lola Campbell) est une latchkey child (ou enfant livrée à elle-même) obstinée. Avec son ami Ali, cette bagarreuse dérobe des bicyclettes et en négocie le prix.

Son aplomb lui sauve la mise face aux services sociaux à qui elle déclare vivre avec son oncle ("Winston Churchill") pour mieux les éloigner… Si la situation paraît aussi invraisemblable que sa longue tresse, on se laisse prendre au jeu de cette gamine, cousine de Punky Brewster ou d’Oliver Twist. Mais Georgie s’enferme parfois à double tour dans son monde...

Et si, à l’instar de ce renardeau entraperçu dans les jardins communs, elle attendait d’être apprivoisée ? Charlotte Regan a débuté en réalisant des clips. D’où ce sens du rythme, sans aucune forme de pathos. Outre la tradition du cinéma social britannique dans laquelle ce premier film s’inscrit (Ken Loach en tête), le montage inventif et les punchlines évoquent le tandem Jason Reitman / Diablo Cody (Juno). Au fil de ses aventures, Georgie se (re)construira par étapes. À l’image de ces amas de deux-roues à démonter, pièce par pièce, puis à remonter après avoir gratté le numéro de série – « to scrap », en VO. Selina Aït Karroum

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De Charlotte Regan, avec Harris Dickinson, Lola Campbell, Alin Uzun… Sortie le 10.01.2024

© Atsushi Nishijima, courtesy of Searchlight Pict.

De Yórgos Lánthimos, avec Emma Stone, Mark Ruffalo, Willem Dafoe…

Sortie le 17.01.2024

Bonnard, Pierre et Marthe Si tout le monde ou presque connaît le peintre Pierre Bonnard, que sait-on de son épouse et modèle ? Pourtant Marthe de Méligny a peint, elle aussi, mais sur le tard – sous le pseudo Marthe Solange.

Cécile de France réhabilite à merveille cette illustre inconnue. Solitaire et possessive, elle dut composer avec un mari avide de liberté, ici incarné par Vincent Macaigne, qui donne de l’épaisseur au lunatique Bonnard. Ce film retrace avec précision leur vie de couple et leur art.

Martin Provost (à qui l'on doit Séraphine) saisit au plus près l’œuvre qui se réalise sous nos yeux, de l’idée au croquis, de la matière à la lumière...

Les jeux de miroir offrent de troublants regards caméra, tandis que les plans traduisent toute l’oppression de ce huis clos conjugal.

Selina Aït Karroum De Martin Provost, avec Cécile de France, Vincent Macaigne, Stacy Martin…

Sortie le 10.01.2024 67

Yórgos Lánthimos signe une fable génialement outrancière, adaptée du livre d’Alasdair Gray et librement inspirée de Frankenstein. Dr Godwin Baxter repêche une parturiente suicidaire et la ramène à la vie grâce au cerveau du fœtus qu’elle porte…

Ainsi "naît" Bella Baxter. Emportée par sa curiosité, notre créature part à la découverte du monde. Voici un véritable plaidoyer féministe à la sauce steampunk et rythmé de sauts incongrus dans le temps.

Entre époque victorienne et fresque mythologique, le cinéaste grec use (et abuse parfois) de l’effet fish-eye, naviguant du noir et blanc gothique aux toiles baroques hautes en couleur. Emma Stone est parfaite en poupée mutante. Sa crinière de jais et ses manches bouffantes produisent un effet papillon… qui emportera certainement les salles de cinéma. Selina Aït Karroum

© Memento Distribution

Pauvres créatures

UNE SAISON FANTASTIQUE !

Samedi 9 décembre Événement

LES CRÉATURES FANTASTIQUES AU MUSÉE

Pister les créatures fabuleuses © Simon Gosselin

Une programmation culturelle autour de l’exposition proposée par les étudiants.

En partenariat avec le Master Muséographie-Expographie d’Arras et l’Art de Muser

Lectures

DÉAMBULATION LITTÉRAIRE

En partenariat avec Lire et faire lire, l’UDAF 62 et la Ligue de l’enseignement du Pas-de-Calais

Théâtre à 18h

PISTER LES CRÉATURES FABULEUSES Par Pauline Ringeade – Compagnie l’Imaginarium D’après Baptiste Morizot En partenariat avec Culture Commune – Scène nationale du bassin minier du Pas-de-Calais

Samedi 13 janvier à 18h Danse – Création 2023

DES CHIMÈRES DANS LA TÊTE

© Hervé Plumet

De Sylvain Groud, Françoise Pétrovitch et Hervé Plumet

Réservation et programmation complète de spectacles, conférences, visites et ateliers sur louvrelens.fr

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Vue de Calmly Unendingly Moves (für J.J.), 2023 © Anselm Kiefer. Photo Julien Damien

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expos

Der gestirnte Himmel über uns und das moralische Gesetz in uns (Le Ciel étoilé au-dessus de nous et la loi morale en nous), 1969-2009) © Anselm Kiefer. Photo : Atelier Anselm Kiefer

ANSELM KIEFER

La photographie au premier plan Considéré comme l’un des plus grands artistes de notre époque, Anselm Kiefer est connu pour ses peintures, installations et sculptures souvent monumentales. Son œuvre est traversée par une fascination pour le mythe et l’Histoire, en particulier le souvenir de la Seconde Guerre mondiale. Par ailleurs, le plasticien allemand a toujours placé la photographie au cœur de son travail. C’est justement sur cette pratique jusqu’ici méconnue que focalise le LaM de Villeneuve d'Ascq, lors d'une incursion inédite dans la chambre noire d'un alchimiste de la mémoire.

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Il a littéralement vu le jour sous les bombes. Né le 8 mars 1945 dans le sous-sol d’un hôpital allemand, tandis que la maison de ses parents était pilonnée par les alliés, Anselm Kiefer a fait de la Seconde Guerre mondiale la matière première de son œuvre. Ses sculptures et tableaux, généralement imposants, questionnent la transmission de l'Histoire, la lutte entre le bien et le mal, la Shoah... Installé en France, l'artiste est depuis a

© Photo Julien Damien

exposé dans le monde entier, et a même fait l'objet d'un documentaire en 3D de Wim Wenders : Anselm. Le bruit du temps, sorti en octobre. Pourtant, jamais l'importance de la photographie dans sa pratique n’avait été étudiée. Étonnant, car ce médium est au cœur de son processus créatif. « Je ne réalise rien sans photos », confirme l'intéressé, qui s'est d'ailleurs révélé par ce biais...

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La libération par le salut En 1969, Anselm Kiefer est encore étudiant à l'Académie des beaux-arts de Karlsruhe lorsqu'il provoque le scandale. Pour cause, il se photographie en France, en Italie et en Suisse en effectuant le salut hitlérien, habillé de l’uniforme d'officier de la Wehrmacht de son père. Baptisée Occupations, cette série lui « Je ne réalise rien valut d'abord l'étiquette de "provocateur". sans photos » Lui se voit plutôt comme un « révélateur », s'interrogeant sur le rôle qu'il aurait tenu s'il avait grandi durant le Troisième Reich. À travers ces clichés, « il montre aussi à l'Allemagne ce qu'elle se cache à elle-même », ajoute Jean de Loisy, le commissaire de cet accrochage, qui débobine la pellicule pour percer les secrets de fabrication du plasticien. Utilisée à chaque étape de son travail, la photographie (cet « auxiliaire essentiel ») s'affirme

Vue de Bergkristall, détail de l'installation Family Pictures, 2013-2017 © Anselm Kiefer. Photo Julien Damien

Paysages stériles, 1969 © Anselm Kiefer. Photo Charles Duprat

comme une œuvre en tant que telle.

En témoignent ces Paysages stériles, soit des images de champs défigurés, rendus infertiles par la guerre. Présentées dans des cadres en acier, celles-ci sont surmontées d'instruments obstétriques... Au centre de l'exposition trône également une grande installation exhibant un vélo noyé sous un déluge de pellicules de plomb. « Il faut y voir un autoportrait de l'artiste, suggère Jean de Loisy. Elle figure une pluie de photographies sous laquelle Kiefer a l'impression de créer ». Lequel n'a pas fini de nous bousculer avec une œuvre chargée de symboles et souvent incandescente. Julien Damien

Anselm Kiefer. La photographie au commencement Villeneuve d’Ascq, jusqu'au 03.03.24, LaM, mar > dim : 10h-18h, 11/8€ (grat. -18 ans), musee-lam.fr

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À lire / La version longue de cet article sur lm-magazine.com

© Photo Julien Damien

LIONEL ESTÈVE

Matière à rêver Plus qu'une exposition, une balade emplie de malice et de poésie. Celleci est guidée par Lionel Estève. Au MACS, ce plasticien français à la créativité débordante réunit anciennes et nouvelles œuvres au fil d'une vaste installation immersive. Baptisée Les Saisons, cette déambulation révèle une multiplicité de techniques, de matériaux, et joue avec l'espace comme nos perceptions.

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Il se définit comme sculpteur. Mais Lionel Estève est avant tout un alchimiste. Ce Français installé à Bruxelles tire une indéniable beauté de la banalité du quotidien. Au cours de ses promenades, dans la nature ou en ville, il glane une foule d’objets apparemment insignifiants puis les assemble pour former des

œuvres astucieuses. Entre ses mains, un collier de perles animé par une poulie automatique se transforme en cascade. Quelques fils de cuivre posés sur un tapis de prière dessinent une comète... « Je compose avec des choses qui sont là, devant nous », confie Lionel Estève qui, avec trois fois rien, parvient à

Lionel Estève, Untitled, 2018 © Lionel Estève

La légèreté Le visiteur est ainsi accueilli par une plume de perdrix voletant dans les airs face à un paysage d'hiver, soit une multitude de points piqués sur une vitre. Ceux-ci forment un relief, un volume, lorsqu'on observe leur ombre projetée sur une feuille blanche. « Plus on s'approche de mon travail et plus sa perception change » , explique l'artiste, dont les expérimentations relèvent souvent du jeu. En témoignent ces cailloux, trouvés au bord de la mer ou dans le lit des rivières. Subtilement imbriqués, ils forment ici un visage, là une main... Tout autour brillent des soleils couchants ou levants, découpés dans des grandes toiles de

tulle superposées, créant un effet de lumière vibrante – presqu'une sensation de chaleur. Le clou du spectacle survient dans la dernière salle, immense, du MACS. Sur ses parois sont accrochées des milliers de gouttes en fil de fer coloré, qui tombent jusqu'à une ligne symbolisant une inondation. Celle-ci est tracée à 60 centimètres au-dessus du sol, comme si une eau "arc en ciel" venait de se retirer de la pièce. « Ou peut-être pataugeons-nous dans une rivière imaginaire ? », sourit Lionel Estève, avec qui tous les rêves sont décidément permis. Julien Damien Hornu, jusqu'au 17.03.24, MACS, mar > dim : 10h-18h, 10 > 2€ (gratuit -6 ans), mac-s.be À lire / La version longue de cet article sur lm-magazine.com 75

bâtir un monde empli de couleurs et de douceur.

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Martial Marquet – Bureau idéal – 2020 © Mario Simon Lafleur

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expos

HOME MADE

Rock the Casbah !

Mais qu'est-ce qu'on fabrique chez nous ? Telle est la question posée par cette exposition. En cette ère post-Covid de télétravail, Home Made ausculte les relations entre espace domestique, labeur et création.

Ingénieuses et poétiques, les œuvres des designers et artistes présentées au CID retissent les liens entre l'intime et le collectif.

Ouvrant l'exposition, ce Bureau idéal résume à lui seul les interrogations soulevées ici. Créé en 2020 par Martial Marquet, cet étrange meuble fusionne un bureau et un lit, sur deux étages reliés par une échelle. Nous voici quelque part entre le repos et l’activité économique, l'échange et l'isolement... soit pile à l'endroit du télétravail. Oh, cette "révolution" ne date pas d'hier. Dès le xviiie siècle et l'avènement de la sous-traitance, nombre d'ouvriers transformèrent leur maison en atelier. En témoigne cet imposant métier Jacquard qui occupait le petit foyer des canuts lyonnais, ces tisserands œuvrant alors pour de riches négociants.

Beauté en intérieur Durant la seconde moitié du xxe siècle, la maison est exclusivement dédiée à la vie privée... puis les premiers ordinateurs personnels ramèneront le travail à domicile. Ce sont le Commodore 64 et l'Atari ST... qui permirent aussi à des DJ afro-américains (tel Larry Heard) de créer la "house music" - qui nous donnera une furieuse envie de sortir. Car tout n'est pas qu'affaire de labeur ! Durant la pandémie, nombre de "confinés" révélèrent leur créativité. Moult objets faits-maison jalonnent ainsi le parcours, comme cet abat-jour conçu avec un sac de papier de maraîcher, signé Erwan Bouroullec... et qui pose une autre question : ne peut-on pas produire de façon plus responsable, avec ce qu'on a sous la main ? Mais ça, c'est une autre histoire... Julien Damien

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Hornu, jusqu'au 11.02.24, Centre d’innovation et de design, mar > dim : 10h-18h 10 > 2€ (gratuit -6 ans), cid-grand-hornu.be

Autoportrait pendant la formation de James Barnor au laboratoire Agfa-Gevaert, Mortsel (Belgique), 1969

JAMES BARNOR

Retour sur images

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Quel artiste peut s’enorgueillir d’avoir marqué son époque, tant par sa créativité que ses innovations techniques ? À 94 ans, le photographe ghanéen James Barnor continue d'inspirer la jeune génération. Une bonne raison de se plonger dans son œuvre, à travers une rétrospective au Foto Museum d’Anvers.

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expos

L'assistante de la boutique Sick-Hagemeyer, Accra, 1970

est pour moi l’un des plus forts de l’exposition. La composition est superbe ! », s’exclame Pamela Peters, conservatrice au musée de la photographie (FoMu) d’Anvers. C’est en découvrant un accrochage aux Rencontres d’Arles 2022, consacré au travail de l'Africain, que la commissaire a eu l’idée de ce focus. a 79

Une jeune femme noire, robe courte turquoise et coupe sixties, plante son regard vers l’objectif. Dans les mains, à ses pieds, des bidons rouges, roses, vert tilleul, répondent chromatiquement au mur devant lequel elle pose, et à des stores siglés Agfa. « Ce cliché de James Barnor, pris au Ghana vers 1970,

Invitée d'un mariage derrière la Cathédrale de la Sainte-Trinité, Accra, 1971

Il faut dire que l'homme, né en 1929 à Accra, la capitale ghanéenne, où il ouvre à 20 ans son premier studio photo, n’a eu de cesse de parcourir le monde pour nourrir son art.

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Around the World L'artiste crapahute à Londres, où il immortalise la diaspora noire à partir de 1959. Puis à Mortsel, près d’Anvers, où il séjourne quelques mois une décennie plus tard. C'est là qu'il découvre le procédé unique

de développement d’Agfa-Gevaert.

De retour à Accra en 1970, il ouvre le premier laboratoire de photos couleur pour capter l’esprit de l’époque… Cette exposition retrace donc la trajectoire d’un pionnier de l’argentique, attentif aux évolutions techniques de sa discipline.

Le révélateur Les clichés, en noir et blanc ou en couleur, démontrent au fil de la visite l’influence artistique et jour-

L'assistante de la boutique Sick-Hagemeyer pose en icône seventies devant le siège de l'United Trading Company, Accra, 1971

Highlife, devenues des pochettes de disques iconiques, complètent le profil d’un touche-à-tout, et surtout d'une légende de la photo.

Marine Durand Photos © James Barnor Courtesy of Galerie Clémentine de la Féronnière

James Barnor – Studio of Life Anvers, jusqu’au 10.03.2024 FoMu, mar > dim : 10h-18h 12 > 5€ (gratuit -18 ans), fomu.be 81

nalistique de James Barnor. Il fut le premier photoreporter ghanéen reconnu dans son pays. Il saisit ainsi la beauté des femmes noires, dans des scènes de rue emplies de joie au Ghana, ou des portraits glamour destinés aux couvertures de magazines. Dans une scénographie à la fois épurée et colorée rappelant l’esthétique d’un studio, c’est enfin la fibre musicale de Barnor qui se révèle. En effet, ses images des figures du courant

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A Cycle of Joy © Thandiwe Muriu

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expos

THANDIWE MURIU La fée d’optique

Peut-on camoufler son sujet tout en le magnifiant ? C’est en tout cas le tour de force accompli par Thandiwe Muriu. Révélée en 2015 avec le projet Camo, cette photographe kényane fond littéralement ses modèles dans le décor, pour mieux les sublimer. Ces mannequins noires sont saisies à la façon du magazine Vogue via des portraits saturés de couleurs et de formes vibrantes, évoquant l'art optique de Vasarely. Pour obtenir cet effet psychédélique, la trentenaire cherche durant des heures les fameux tissus wax dans les magasins de Nairobi, le même imprimé servant à la fois de vêtement et d’arrière-plan. À travers ces compositions pop, l’artiste exalte la beauté de la femme africaine, souvent invisibilisée dans la mode occidentale ou sur son propre continent. « Je veux encourager les jeunes filles à célébrer leur peau foncée », déclare l’intéressée, pour qui les racines sont importantes. En « Une façon de rendre témoignent les coiffures. Tressées ou crépues, sculpturales et résolument hommage à ma culture » afro, ces « couronnes de beauté » ressuscitent une tradition ancestrale parfois oubliée des jeunes générations, plus enclines à se lisser les cheveux. On remarque également les lunettes et autres accessoires jalonnant ces tableaux photographiques, tous conçus à partir de matériaux de récupération : épingles, salières, rouleaux de papier toilette… « C'est une façon de rendre hommage à ma culture, confie Thandiwe Muriu. Je suis issue d'un pays du tiers-monde où nous recyclons les choses du quotidien avec créativité ». C’est aussi une invitation à appréhender autrement l’ordinaire. « De la même manière, chaque femme est incroyable si elle se regarde sous un nouveau jour ».

Oui, il est temps de changer d'optique. Julien Damien À visiter / c @thandiwe_muriu

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You Thought You Could Throw Me Away Paris, jusqu’au 30.12, 193 Gallery, mar > sam : 10h-19h, gratuit, 193gallery.com

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Circles of Love © Thandiwe Muriu

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A Love Letter to Myself © Thandiwe Muriu

L'AUTOMNE À L'INSTITUT PORTRAITS CROISÉS

Huit expositions en une ! L'Institut pour la photographie inaugure sa programmation automnale. Un événement immanquable à plus d'un titre. D'abord parce que c'est le dernier accrochage in situ avant de longs travaux et l'élévation d'un « nouveau quartier » exclusivement dédié à ce médium, en 2026. Par ailleurs, il focalise sur une sélection d'artistes aux projets bien distincts, mais pareillement fascinants.

La preuve par quatre. Julien Damien

Claire Fasulo, Attirance-Répulsion, Lille 2021- 2022 © Claire Fasulo, 2023

Lille, jusqu'au 24.12, Institut pour la photographie (+ Espace Le Carré) jeu & ven : 14h-19h • sam & dim : 11h-19h, gratuit, institut-photo.com

Claire Fasulo Claire Fasulo souffre depuis l'enfance d'une curieuse phobie liée aux manèges. C'est justement pour comprendre cette angoisse qu'elle s'est confrontée à ce sujet, dans « une forme de catharsis ». Après le premier confinement, la photographe s'est baladée dans les allées désertées de la fête foraine de l'esplanade du Champ de Mars, à Lille. Souvent saisies à la tombée de la nuit, éclairées par la lumière artificielle des néons, ses images sont accompagnées par la bande-son d'une foule invisible et ses propres battements de cœur. Figeant des moments suspendus, elles véhiculent à merveille cette inquiétante étrangeté si chère aux surréalistes.

Photomaton © Olivier Despicht, 2023

Bettina Rheims, Kim en femme fatale II, janvier 1991, Paris © Bettina Rheims, courtesy Fonds de dotation de l'Institut pour la photographie, 2023

Olivier Despicht Voilà plus de trente ans que ce Lillois place l'autoportrait au centre de son travail, selon des variations plutôt originales. En témoigne cette série réalisée dans... une cabine photomaton – parfois avec la complicité d'un technicien. Ludiques, ces 140 images jouent avec les poses des modèles, le cadrage, la lumière et racontent aussi sa propre vie. Les clichés le montrent d'abord seul, puis avec sa compagne avant que ne surgissent des « éléments perturbateurs » de petite taille...

Justine Pluvinage

Tandem, 2016 © Justine Pluvinage, 2023

Bettina Rheims Bien avant la révolution culturelle que l'on connaît aujourd'hui, Bettina Rheims effaçait dès le début des années 1990 la frontière entre masculin et féminin. C'est durant la réalisation de la série Modern Lovers qu'elle rencontre et portraiture Kim Harlow (née Alexandre Giraud), danseuse et chanteuse transgenre. La photographe lui demandera l'année suivante de redevenir le garçon qu'elle n'était plus, saisissant une émouvante transformation, ce moment de bascule où l'identité devient floue.

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Justine Pluvinage aime les histoires d'amour, parce qu'elles ont valeur de « mythe ». Les personnages au centre de son film (un couple de voisins), souffrent tous deux d'un handicap physique. Ce travelling arrière de six minutes nous montre Mourad avançant dans son fauteuil roulant, dans une rue de Lille. Coralie est assise sur ses genoux, vêtue de sa robe de mariée. En voix off, ils disent leurs chagrins, leurs espoirs et surtout l'indéfectible lien qui les unit.

Mineurs de Vouhledar. Bassin minier du Donbass, 2012 © Youry Bilak

Mineurs d’Ukraine Le travail à la mine est affaire de courage, d'engagement et de fraternité.

Ces valeurs s'incarnent dans les images de Youry Bilak. Né dans l’Ain de parents réfugiés ukrainiens, ce danseur, chanteur et comédien a sillonné entre 2005 et 2012 les mines de l’ouest et de l’est de son pays d'origine pour photographier le quotidien des "gueules noires". Il présente à Lewarde 26 de ses œuvres. Entre portraits et scènes de travail, ces clichés empreints d'humanité rendent hommage à la bravoure d'un peuple marqué par une longue tradition charbonnière, et aujourd'hui meurtri par la guerre J.D.

© Virginie Nguyen Hoang

Lewarde, jusqu'au 10.03.2024, Centre historique minier lun > sam : 13h-17h • dim : 10h-17h, 6,70 / 7,70€ (gratuit -5 ans), chm-lewarde.com

Ukraine, la vie en guerre Connue pour ses documentaires à Gaza puis en Syrie, Virginie Nguyen Hoang poursuit son travail en zone de guerre. La photographe belge a cette fois passé un an en Ukraine, entre juin 2022 et mai 2023. Ses clichés témoignent de la souffrance de ces hommes, femmes et enfants soumis aux bombardements russes. Elles révèlent aussi le quotidien des soldats, sur les fronts est et sud du pays, en immersion dans l’horreur, mais au plus près de l’humain. J.D.

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Charleroi, jusqu’au 28.01.2024, Musée de la photographie, mar > dim : 10h-18h, 8 > 4€ (gratuit -12 ans), museephoto.be

Jochen Lempert Honeyguides and Milk Teeth 12.11.23 > 17.03.24 Musée des Arts Contemporains au Grand-Hornu

© MuFIm

Culture frite La frite à toutes les sauces ! Ce fleuron du patrimoine culinaire mondial est ici décliné sous forme d'objets publicitaires, jouets, BD, œuvres d’art… Au fil de cette exposition montée avec Home Frit’ Home, on en trouve même un exemplaire momifié (placé sous résine il y a 40 ans !). Et parce qu’on ne fait pas de cornet sans patates, le musée a sorti les vieux coupe-frites du placard ! Il faut dire que le MuFIm connaît son sujet, lui qui possède la plus vieille baraque à frites du plat pays – celle du Tournaisien Louis Spinette, datant de plus d’un siècle. Alors, ce délice est-il une invention belge ou française ? Là, c’est une autre mayonnaise… É.C. Tournai, jusqu’au 18.12, Musée de Folklore et des Imaginaires lun > sam : 9h30-12h / 14h-17h • dim : 14h-17h, 4 > 3€ (gratuit -6 ans), mufim.tournai.be

Fashion Victims

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Jacopo Zucchi (attribué à), Portrait de Bianca Capello, 16e-17e siècle, huile sur toile, Valenciennes, Musée des Beaux-Arts © Ville de Valenciennes, Thomas Douvry

Fermé pour cause de travaux, le Musée des beaux-arts de Valenciennes prend l'air. Cette nouvelle exposition extérieure conjugue peinture, sculpture et mode. Sélectionnées après un vote du public, dix œuvres témoignent du bon goût des "fashionistas" des collections du Hainaut. De la robe sertie de pierres précieuses d'Elisabeth de France au drapé à l'antique d'Abel de Pujol, on admire maintes prouesses artistiques... et un sacré défilé ! J.D. Valenciennes, 01.12 > 11.03.2024, Espaces verts autour du Musée des beaux-arts, gratuit, musee.valenciennes.fr

Alexandra Exter, Three Female Figures © National Art Museum of Ukraine

In the Eye of the Storm : Modernism in Ukraine, 1900 - 1930s

Présentée à Madrid et Cologne, cette exposition rassemble des œuvres mises à l'abri depuis le début des bombardements de Kiev par l'armée russe, en 2022. La plupart d’entre elles n’avaient d’ailleurs jamais quitté le pays. À Bruxelles, ce corpus exceptionnel d'une soixantaine de toiles (d'El Lissitzky, Kasimir Malevitch ou Alexandra Exter, entre autres) révèle ainsi un mouvement né en Europe de l'Est au début du xxe siècle largement sous-estimé sous nos latitudes : le modernisme ukrainien.

Bruxelles, jusqu'au 28.01.2024, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique mar > ven : 10h-17h • sam & dim : 10h-18h, 10 > 3€ (gratuit -18 ans), fine-arts-museum.be

Erwin Blumenfeld.

Photography 1930 - 1950

Bertrand Meunier. Erased

Son nom n’est pas nécessairement arrivé jusqu’au grand public européen.

Pourtant, l’Allemand naturalisé américain Erwin Blumenfeld (1897-1969) était incontestablement une star de la photo de mode à la fin de sa carrière, aux États-Unis, avec ses portraits pour Vogue ou Harper’s Bazaar. Entre couvertures de magazines et photomontages politiques (le fameux Hitler, Grauenfresse, soit "Hitler, gueule de l’horreur"), cette exposition retrace une œuvre plurielle, et un destin tourmenté.

Bertrand Meunier a parcouru le monde pour témoigner des transformations des territoires où il s’est immergé, toujours en noir et blanc. Il y a eu la France, l’Afghanistan ou la Chine. Baptisée Erased, cette série-ci reflète la violence des bouleversements politico-économiques imposés par les dirigeants communistes. C'est la disparition du monde paysan, la paupérisation de millions d’ouvriers pour créer l' "atelier du monde"... Le Français a saisi comme peu d’autres ces mutations de "l’empire du Milieu".

Bruxelles, jusqu'au 04.02.2024, Musée juif de Belgique, mar > ven : 10h-17h • sam & dim : 10h-18h, 12 > 7€ (gratuit -12 ans), mjb-jmb.org

Charleroi, jusqu'au 28.01.2024 Musée de la photographie mar > dim : 10h-18h 8 > 4€ (gratuit -12 ans), museephoto.be

Jacques Henri Lartigue. Moments suspendus On l'appelait "le photographe du bonheur". Durant toute sa carrière, Jacques Henri Lartigue (1894 - 1986) focalisa sur les bons côtés de l'existence, immortalisant les fêtes, les amis, les moments de joie... « Je suis empailleur des choses que la vie m’offre en passant », aimait à dire ce maître de l'instantané. À travers plus de 120 images principalement en noir et blanc, prises durant la Belle époque ou les Années folles (et bien après), ce parcours célèbre un grand jouisseur du xxe siècle.

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La Hulpe, jusqu'au 14.01.2024, Fondation Folon mar > ven : 9h > 17h • sam & dim : 10h-18h, 15 > 5€ (gratuit -6 ans), fondationfolon.be

Julie Decubber

Collier Héloïse © Julie Decubber

Julie Decubber nourrit une approche singulière de la céramique. Pour cause, elle explore cette pratique ancestrale par le prisme du bijou. Révélée en 2021 au Musée des arts décoratifs de Paris, cette exposition baptisée Tessons exquis est constituée de pièces réalisées à partir de rebuts, en l'occurrence des fragments de terre cuite ébréchés de 15 céramistes. En résulte une série "d'œuvresrécits" à appréhender comme un cadavre exquis, telle une mise en abyme de la création.

La Louvière, jusqu'au 21.01.2024, Kéramis, mar : 9h-17h mer > dim : 10h-18h, 8 > 4€ (gratuit -18 ans), keramis.be

Animaux fantastiques

Upcycling

C’est à un voyage extraordinaire auquel nous convie le Louvre-Lens. Une excursion à travers le temps et les cultures, à la rencontre des animaux fantastiques : dragons, griffons, licornes…

Quelle est l'origine de ces créatures hybrides aux pouvoirs surnaturels ?

Quels rôles jouent-elles ? Que disentelles de nous ? Réunissant près de 250 œuvres, de l’Antiquité à nos jours, le musée nous plonge au cœur des mythes d’hier et d’aujourd’hui grâce à des peintures, sculptures ou extraits de films.

Installé à Kinshasa, le collectif "Ndaku ya, la vie est belle" transforme la laideur en beauté. Ces artistes utilisent les déchets submergeant les bidonvilles congolais pour créer des costumes. Leurs performances furent immortalisées par le photographe Stephan Gladieu, dans la série Homo détritus (cf LM 181). Ces images dialoguent ici avec une collection de silhouettes issues du Défil'éco, un défilé éco-responsable à Liège, initiant une magistrale réflexion sur le gaspillage.

Lens, jusqu’au 15.01.2024, Louvre-Lens, mer > lun : 10h-18h, 11/6€ (gratuit -18 ans), louvrelens.fr

Liège, jusqu’au 07.01.2024 Musée de la vie wallonne, mar > dim : 9h30-18h 7/5€ (gratuit -3 ans), viewallonne.be

Jef Aérosol Stories Ses pochoirs ont fait le tour du monde, l'imposant comme une figure internationale du genre. Pionnier en France de ce qu'on n'appelait pas encore le "street art", Jef Aérosol, sert une belle rétrospective au musée de l'Hospice Comtesse, à Lille, sa ville d'adoption. Jef Aérosol Stories réunit ici des icônes de la pop culture mais aussi une foule d'anonymes avec un réalisme mâtiné de poésie. L'occasion de (re)découvrir sa première œuvre réalisée il y a plus de 40 ans et ses dernières créations.

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Lille, jusqu'au 21.01.2024, Musée de l'Hospice Comtesse lun : 14h-18h • mer > dim : 10h-18h, 6/4€ (gratuit -12 ans), mhc.lille.fr

Au bout de mes rêves C'est un incontournable de la vie culturelle bruxelloise, et l'un des plus grands fonds privés dédiés à l'art contemporain. À Lille, la Vanhaerents Art Collection investit les trois étages du Tripostal. Intitulée Au bout de mes rêves, cette exposition (initiée par lille3000) réunit quelque 75 œuvres jamais vues dans la capitale des Flandres, entre installations, vidéos ou peintures des quatre coins du monde, des années 1970 à nos jours. Des pièces spectaculaires monumentales mais pas dénuées de sens, bien au contraire.

Lille, jusqu’au 14.01.2024, Le Tripostal, mer > dim : 11h-19h, 9 > 7€ (gratuit -18 ans), lille3000.com

Moloch, Belzébuth, à moi !

Mari en Syrie

C'est le chef-d'œuvre de Paul Cuvelier (1923 -1978). Parues pour la première fois dans l'édition inaugurale du Journal de Tintin, le 26 septembre 1946, les aventures de Corentin Feldoë ont captivé des générations de lecteurs, de part l'exigence du trait, la finesse d'écriture. Son héros est un orphelin breton, naviguant jusqu'en Inde accompagné par le tigre Moloch et le gorille Belzébuth. Pour le centenaire de la naissance de l'auteur, voici réunis planches originales et travaux préparatoires d'un géant de la BD belge.

Après la Chine ou l'Égypte, le Musée royal de Mariemont nous projette 3 000 ans avant notre ère, au ProcheOrient, à Mari. Située au bord de l'Euphrate, dans l'actuelle Syrie, cette cité antique fut durant plus d'un millénaire une majestueuse capitale mésopotamienne. Elle fut mise au jour en 1934 lors d'une vingtaine de fouilles archéologiques. Cette exposition dévoile des objets essentiellement tirés des temples et du grand palais royal, comme des céramiques ou des statuettes, entre autres trésors.

Mons, jusqu'au 18.02.2024 Salle Saint-Georges, mar > dim : 12h-18h 2/1€, sallesaintgeorges.mons.be

Morlanwelz, jusqu’au 07.01.2024 Musée royal de Mariemont, mar > dim : 10h-17h 8 > 3€ (gratuit -18 ans), musee-mariemont.be

Marc Chagall, Au-dessus de Vitebsk, 1922 © Adagp Paris 2023

Le cri de liberté. Chagall politique Chagall comme vous ne l’avez jamais vu, ou si peu. Pour la première fois, la Piscine de Roubaix présente l’œuvre du maître dans sa dimension politique. Mais pouvait-il rester aveugle aux soubresauts de l’Histoire ? La vie du peintre fut en effet traversée par deux guerres mondiales, une révolution, les persécutions antisémites...

Nourri de prêts d’exception et de documents inédits issus des archives de l’artiste francorusse, ce parcours dessine le portrait d’un grand témoin de son siècle.

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Roubaix, jusqu'au 07.01.24, La Piscine mar > jeu : 11h-18h • ven : 11h-20h • dim : 13h-18h 11/9€ (gratuit -18 ans), roubaix-lapiscine.com

EXPOSITION DU 1er DECEMBRE AU 11 MARS ESPACES VERTS AUTOUR DU MUSEE

me : s o n uto nique A n i a a Humiles Méc Foss on ositi exp

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Interceptor III , Alexandra Bircken © Achim Kukulies

Fanny Bouyagui : IA-Terra L’avènement de l’intelligence artificielle intrigue, voire effraie. Fanny Bouyagui en a fait une alliée. La Roubaisienne a toujours croisé les pratiques. Pour ce projet, elle fusionne création ancestrale et nouvelles technologies, en l’occurrence céramique et IA. Les formes en porcelaine, façonnées à partir de la terre, accueillent des personnages issus d’un logiciel de génération d’images. Ces divinités contemporaines nous racontent leur histoire en vidéo, via des QR codes, et connectent les âges.

Roubaix, jusqu'au 07.01.24, La Piscine, mar > jeu : 11h-18h • ven : 11h-20h • dim : 13h-18h, 11/9€

Humain autonome : fossiles mécaniques

Marc Ronet.

La Main et le geste

La voiture n'a plus le vent en poupe.

Autrefois symbole de liberté, de puissance et de domination sur la nature, l'automobile est désormais synonyme de destruction de nos écosystèmes.

Résonnant avec la triennale "art et industrie" initiée à Dunkerque, cette exposition réunit les œuvres d'une trentaine d'artistes contemporains – citons Laura Henno, Mohamed Bourouissa. Entre installations ou photographies, Humain autonome interroge avec malice la "civilisation du moteur".

Élève d’Eugène Dodeigne, proche d'Eugène Leroy, Marc Ronet est le benjamin du groupe de Roubaix. Installé dans le nord de la France, ce peintre (et graveur) discret s'est affirmé comme un maître de la lumière. Représentant des thèmes classiques (paysages, natures mortes...), ses toiles témoignent d'un travail obstiné de la matière. À Tourcoing, le MUba révèle les dernières productions de l'artiste, tandis que la Piscine de Roubaix dévoile une donation d'une vingtaine de tableaux.

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Mohamed Bourouissa, Sans titre, 2022 © Adagp Paris 2023 / Courtesy de l’artiste et Mennour, Paris

Roubaix, jusqu'au 17.12 La Condition Publique mer & sam : 13h30-19h jeu, ven & dim : 13h30-18h, prix libre laconditionpublique.com

Tourcoing, jusqu'au 11.02.2024, MUba tlj sauf mar : 13h-18h, 6/4€ (gratuit -18 ans) + Marc Ronet. La peinture obstinée : une donation : Roubaix, jusqu'au 07.01.2024 La Piscine, roubaix-lapiscine.com

Mohamed Bourouissa C’est un artiste parmi les plus doués de sa génération. À la fois plasticien, vidéaste et photographe, Mohamed Bourouissa s'est révélé en posant un regard singulier sur la société, en particulier sur ses marges. Le contrôle, l'enfermement et l'autorité sont autant de thèmes traversant son œuvre. Intitulée Attracteur étrange, en référence à une formule mathématique modélisant la théorie du chaos, cette exposition décrypte le processus créatif du Parisien, et met l'accent sur sa pratique du dessin.

Villeneuve d’Ascq, jusqu'au 21.01.2024, LaM mar > dim : 10h-18h, 11/8€ (gratuit -18 ans), musee-lam.fr

LaM

La photographie au commencement Exposition 06.10.23 – 03.03.24

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musee-lam.fr

Anselm Kiefer, Ohne Titel (Sans titre), 1969–2009. © Anselm Kiefer, 2023. Photo : Atelier Anselm Kiefer. Conception : baldinger•vu-huu.

Anselm Kiefer

Rencontre avec les arts du cirque 8 décembre � 14 janvier

Photo : Les Fauves - © Christophe Raynaud Delage

LES MULTIPISTES

agenda décembre � janvier 15ème édition

MOUTON NOIR

FORAINE

6-8 décembre • Rendez-vous chez vous 9 décembre • Arras Théâtre

8-13 décembre • Douai Hippodrome

Wilmer Marquez

Jeanne Mordoj . Cie BAL

LES FAUVES

BLIZZARD

14-16 décembre • Douai Place du Barlet + Atelier cirque en duo parents-enfants

21 & 22 décembre • Douai Hippodrome

Compagnie Ea Eo

FAIRE UN TOUR SUR SOI-MÊME Cie Volte cirque

ANATOMIE DU DÉSIR Boris Gibé

8 & 9 janvier • Arras Théâtre

De 5€ à 25€

FLIP Fabrique

10-14 janvier • Douai Hippodrome + Conférence « Théâtres anatomiques »

Pensez à réserver votre navette gratuite

09 71 00 5678 | tandem-arrasdouai.eu

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Blizzard © Emmanuel Burriel

théâtre & danse

LES MULTIPISTES Show devant !

Le cirque dans tous ses états ! Initié par le Tandem entre Arras et Douai, ce festival révèle les multiples visages d'un art en mouvement perpétuel, et qui n'en finit plus de jongler avec les disciplines. En témoigne Mouton noir de Wilmer Marquez, où l'on célèbrera le foot freestyle pour mieux dribbler les idées reçues. Si la réinvention et l'innovation sont les maîtres-mots des acrobates d'aujourd'hui, il ne s'agit pas pour autant de se couper de ses racines, bien au contraire. C'est par exemple Jeanne Mordoj, qui agrège théâtre, cabaret, clowneries et contorsions tous azimuts, dans la grande tradition du spectacle forain. Pendant ce temps-là, la compagnie belge Ea Eo dresse un chapiteau aux allures de vaisseau spatial à Douai… Et l'émotion, dans tout ça ? Elle déborde. De l'ode poétique à l'hiver signée Flip Fabrique avec son mirifique Blizzard jusqu'à la dernière folie de Boris Gibé qui dissèque littéralement le désir, entre autres détours de piste... J.D.

Arras, Douai & alentours, 06.12 > 14.01.2024, Théâtre, Hippodrome et divers lieux 1 spectacle : 25 > 6€, tandem-arrasdouai.eu

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Sélection / 06 > 09.12 : Wilmer Marquez - Mouton noir // 08 > 13.12 : Jeanne Mordoj & Cie BAL Foraine // 14 > 16.12 : Compagnie Ea Eo - Les Fauves // 21 & 22.12 : Flip Fabrique - Blizzard 08 & 09.01.2024 : Matthieu Gary & Volte-cirque - Faire un tour sur soi-même 10 > 14.01.2024 : Boris Gibé - Anatomie du désir

© Marie Frécon

FORAINE

Le beau bizarre À la croisée du cabaret, du théâtre et des arts du cirque. C’est là que se situe le travail de Jeanne Mordoj. Cette circassienne, ventriloque et plasticienne trace depuis vingt ans une route singulière dans le paysage du spectacle vivant – le Tandem l’a d’ailleurs accueillie plusieurs fois, notamment dans le cadre d’une immersion dans des établissements psychiatriques. En s’imprégnant de l’esthétique et de l’atmosphère des montreurs ambulants d’autrefois, Foraine embarque une fois encore le spectateur dans un monde à part. Sur un plateau comme une piste, l’artiste et ses deux complices (le clown Harry Holtzman et l'acrobate Aimé Rauzier), évoluent au plus près du public. S’y déploie alors toute une série d’entre-sorts forains révélant successivement leurs surprises. Une diseuse de bonne aventure qui s’exprime avec un fusain. Une collection de poupées de chiffon prêtes à s’animer. Un accrochage photo figurant une femme à plumes, des jongleurs avec des œufs… « Ma question de départ, c’était : "ce serait quoi, aujourd’hui, les monstres ?" », décrit Jeanne Mordoj, qui interroge aussi l'évolution de notre regard. Une expérience aux confins du bizarre et de la poésie pour l’assemblée, et une déclaration d’amour aux saltimbanques qui, pendant quelques minutes, vont la faire rêver. Marine Durand

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Douai, 08 > 13.12, Hippodrome, lun & mer : 19h30 • mar & ven : 20h30 • sam : 15h & 19h 25 >14€, tandem-arrasdouai.eu

Mouton noir Du football au théâtre ? Et pourquoi pas. En l'occurrence, c'est de foot freestyle dont il s'agit ici, une discipline spectaculaire consistant à réaliser des figures acrobatiques avec le cuir. L'histoire ? C'est celle de Paul Molina, un gamin de Châteauroux fan de ballon rond mais qui abandonne sa passion sur l'autel de la raison (comme tant d'autres) pour travailler dans le marketing. Puis survient le Covid. Le monde s'arrête et le jeune homme décide de renouer avec ses rêves, s'entraînant sans relâche... jusqu'à briller aux championnats du monde. C'est ce parcours qu'il nous raconte dans ce solo chorégraphié par le Colombien Wilmer Marquez. Quelque part entre le cirque et la danse, le récit d'un athlète virtuose qui dribble son destin. J.D. Auby, 06 & 08.12, Salle des sports Joliot Curie, mer : 17h30 • ven : 18h Arras, 09.12, Théâtre, 16h 6€, tandem-arrasdouai.eu

© Christophe Raynaud de Lage

Les Multipistes

Les Fauves Ne vous fiez pas au titre : point de félins aux dents acérées ici, mais de véritables bêtes de scène. Sous un chapiteau-bulle aux allures de vaisseau spatial, la compagnie Ea Eo réinvente l'art délicat du jonglage et détourne les codes du cirque traditionnel. Porté par cinq performeurs et une musicienne, le spectacle nous plonge d'abord dans une ambiance de foire. Eclairé par des néons, le public déambule d'une cage en plexiglas à l'autre pour y admirer différentes prouesses : là un artiste jongle dans les airs, un autre avec les pieds ou... en apnée, sous l'eau. Durant la seconde partie du show, tout ce beau monde se retrouve sur une grande piste triangulaire pour conjuguer ses talents.

Douai, 14 > 16.12, Place du Barlet (sous chapiteau), jeu : 19h30 • ven : 20h30 • sam : 18h, 25/14€, tandem-arrasdouai.eu

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© Wilmer Marquez

J.D.

© Sébastien Durocher

BLIZZARD

Des circassiens dans le vent Il fallait bien être Québécois pour livrer une telle déclaration d’amour à… une tempête de neige ! Avec leur dernier spectacle, Blizzard, présenté dans une vingtaine de pays, les artistes de la Flip Fabrique emmènent le public dans un voyage acrobatique ébouriffant. Dans une ambiance (faussement) polaire, avec brume et flocons, les performeurs enchaînent les numéros et procurent des frissons - forcément. Tandis qu’un chanteur-musicien alterne les instruments pour accompagner les tableaux, toutes les disciplines du cirque défilent : jonglage virtuose, corps à corps aériens, sauts périlleux, mains à mains ou vrilles sur trampoline... En point d’orgue de la représentation, il y a aussi ce monolithe transparent, soit un gigantesque parallélépipède à l'intérieur duquel sont exécutées ces prouesses.

Dignes successeurs du Cirque du Soleil, cousins du Cirque Éloize dont beaucoup sont issus, ces sept énergumènes (certains en anoraks et bonnets, d’autres en simples sous-vêtements) savent aussi jouer aux clowns.

Par exemple lorsqu’ils racontent que la pièce a été placée sous l’égide du « ministère canadien du froid, de la froidure et du brrrr ». Du grand spectacle familial, qui adoucit l’hiver et réchauffe les cœurs. Marine Durand Douai, 21 > 22.12, Hippodrome, jeu 19h30 • ven : 20h30, 25/14€, tandem-arrasdouai.eu

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Et aussi / Compiègne, 19.12, Espace Jean Legendre, 20h30, 22 > 13€, espacejeanlegendre.com

Faire un tour sur soi-même

Anatomie du désir Boris Gibé n'aime rien tant que combiner cirque et métaphysique.

Après L'Absolu, ballet virtuose avec les éléments, il jongle cette fois avec nos sens et dissèque le désir.

Le silo cylindrique laisse ici place à un Panopticum anatomique, ce petit amphithéâtre circulaire propre aux écoles de médecine d'antan.

Les spectateurs y sont d'abord plongés dans le noir, le temps d'un dîner à l'aveugle. Soudain, une lumière surgit au centre de la scène, dévoilant les contours d'une Vénus anatomique, soit une femme en cire grandeur nature, de celles utilisées à la fin du xviiie siècle à des fins pédagogiques. La magie opère alors, au sens le plus littéral, lorsque ses organes prennent leur envol... Un moment suspendu, où l'étrangeté le dispute au sublime. J.D. Douai, 10 > 14.01.2024, Hippodrome mer : 19h30 • jeu & ven : 20h30 • sam : 18h • dim : 11h30, 25 > 14€, tandem-arrasdouai.eu 105

© Étienne Charles

Arras, 08 & 09.01.2024, Théâtre lun : 19h30 • mar : 20h30, 6€ tandem-arrasdouai.eu

© Martynas Plepys

Matthieu Gary est un acrobate... philosophe. Dans ce solo, le cofondateur de la Volte-cirque livre une conférence-spectacle sur le saut périlleux (qu'il effectuera d'ailleurs à 34 reprises !). Comment nomme-t-on ce temps suspendu dans le vide ? Qu'est-ce qu'un "full à l'arrêt" ? Surtout, cette figure estelle vraiment périlleuse ? Illustrant chaque définition par l'exemple, et avec une bonne dose d'humour, cet artiste inclassable décortique la nomenclature, l'histoire, la sociologie et même la portée anthropologique de ce grand classique des gestes circassiens. Entre deux confessions, il nous parlera aussi de biomécanique, de lutte des classes, de Michel Foucault... Ou comment donner corps aux idées, sans jamais lasser – ni se ramasser. J.D.

Les Multipistes

LA COUR DES CONTES

Des spectacles à déguster en famille

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Des Chimères dans la tête © Frédéric Iovino

théâtre & danse

Festival Ocytô Connaissiez-vous l’ocytocine ? C’est l’hormone du bonheur, essentielle pour créer du lien. Ça tombe bien, ce festival destiné au jeune public la stimule à foison ! Au fil d’une balade dans les bois par exemple, avec la compagnie Artra. Derrière un arbre ou une feuille, une comédienne, une violoncelliste et dix marionnettes donnent vie à un renard ou une coccinelle avec une infinie douceur. Tout aussi tendre, Le Petit B met en scène deux interprètes jouant avec des coussins en forme de sein, sur une musique inspirée du Boléro de Ravel. Lors de ce spectacle-installation mitonné par Marion Muzac, les enfants interagissent avec ces modules, explorant la matière et le son. Pendant ce temps-là, Alice Laloy réunit les bambins autour de trois roadies. Tandis qu’ils déballent leur matériel pour le concert du soir, des poils leur poussent sur la peau… jusqu’à envahir tout l’espace – et c’est poilant. Enfin, on ne manquera pas la nouvelle pièce de Sylvain Groud et Françoise Pétrovitch. Sur un grand écran défilent des dessins de chimères (comme un lapin avec une tête d’oiseau) soudain complétés par le corps des danseurs (ici un bras, là une paire de jambes) histoire de prolonger ce ballet fantasmagorique sur scène. J.D. Valenciennes, 07 > 16.12, Le Phénix, 1 spectacle : 15 > 5€, lephenix.fr Sélection / 07 > 09.12 : Charlotte Bouriez & Cie Artra – Dans les bois 12 & 13.12 : Marion Muzac – Le Petit B (+ Villeneuve d’Ascq, 13.01.24, Salle Masqueliez, 15h & 18h, 12 > 6€) 13. 12 : Alice Laloy – À poils (+ Lille, 31.01 > 03.02.2024, Le Grand Bleu, legrandbleu.com + Loos-en Gohelle, 22 > 25.02.2024, Fabrique théâtrale) 16.12 : Sylvain Groud, Françoise Pétrovitch & Hervé Plumet – Des Chimères dans la tête (+ Lille, 29.11 > 01.12, Le Grand Bleu + Lens, 12 & 13.01.2024, La Scène du Louvre-Lens)

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© Mirza Duraković

© Sarah Torrisi

Le Petit chaperon rouge

La Belle aux cheveux d’or

Oubliez l’histoire des frères Grimm !

Revus et corrigés par la compagnie Dérivation, le loup et le petit chaperon rouge ont un poil changé. Ici, le monstre assoiffé de sang est plutôt du genre pantouflard, et pas franchement emballé par l’idée de manger un enfant. De son côté, la fillette fragile s’est carrément muée en super-héros ! Au fil de leurs aventures, chacun tentera de devenir enfin lui-même. Dans ce conte défait, on croisera aussi une mère-grand dure de la feuille, un chasseur complètement dingue… et on aura pas mal de fous rires.

Tombée dans l’oubli, Marie-Catherine d'Aulnoy fut sans doute la plus brillante conteuse du xviie siècle.

Parmi ses "hits", on trouve La Belle aux cheveux d’or, remis au goût du jour par la compagnie la Subversive. C’est l’histoire d’une princesse qui refuse de se marier avec un roi.

Pour s’en débarrasser, elle envoie le messager dudit prétendant affronter mille dangers… Empruntant à Tim Burton comme à Vivienne Westwood, trois fées-comédiennes conjuguent humour et musique pour ressusciter un bijou de poésie.

Mons, 03 & 04.12, Théâtre le Manège, dim : 16h • lun : 10h & 13h30, 18 > 3€, surmars.be

Armentières, 09.12, Le Vivat, 16h, 12 > 6€ levivat.net

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© Cyril Houplain

Le Soldat rose Le Soldat rose a 15 ans et n’en finit plus de grandir. Le spectacle musical imaginé par Louis Chedid et PierreDominique Burgaud trouve ici un second souffle, et un casting renouvelé. La magie, elle, demeure intacte.

Et l’on se reprend à rêver les yeux ouverts en suivant les aventures de Joseph, ce petit garçon lassé des adultes qui s’est réfugié dans un magasin où les jouets prennent vie. Parmi eux, le soldat rose au cœur brisé.

Le garçonnet l’aidera à chercher sa fiancée disparue...

Roubaix, 15.12, Le Colisée, 20h, complet !, coliseeroubaix.com Béthune, 17.12, Théâtre municipal, 17h, 34 > 17€, theatre-bethune.fr

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des chimères dans la tête S. GROUD | F. PÉTROVITCH | H. PLUMET

VE 01.12 Le Grand Bleu FESTIVAL FOREVER YOUNG SA 16.12 Le Phénix SA 13.01 Le Louvre Lens

photo © Hervé Plumet | Licences PLATESV-R-2021-003066 & PLATESV-R-2021-003067

DANSE & ARTS VISUELS

LA COUR DES CONTES

© Baptiste Le Quiniou

© C. Raynaud de Lage

Des spectacles à déguster en famille

Dans la peau d’un magicien

Neige

Thierry Collet n’est pas un magicien ordinaire. Depuis un quart de siècle, ce comédien et prestidigitateur n’a de cesse de questionner son art, de détricoter les mécanismes de la manipulation, de l’illusion... Dans ce spectacle, il s'interroge sur luimême, revient sur son parcours. De la découverte de la magie à l’âge de sept ans à ses premiers congrès, il relate ici ses années d’apprentissage – et nous gratifie au passage de quelques tours spectaculaires !

Après Dormir cent ans ou Pour autrui, Pauline Bureau s’inspire librement de Blanche-Neige pour signer un conte bien d’aujourd’hui. Son héroïne se prénomme Neige, une ado pressée de grandir, en conflit avec une mère qui la surprotège.

Un jour, la jeune fille s’enfuit dans la forêt, et disparaît… Servie par une mise en scène très cinématographique, cette fable contemporaine propose une touchante réflexion sur le passage à l’âge adulte, pour les enfants comme leurs parents.

Lille, 09 & 10.01.2024, maison Folie Wazemmes, 20h, 21 > 6€, larose.fr

Dunkerque, 11 & 12.01.2024, Le Bateau Feu jeu : 19h • ven : 20h, 10€, lebateaufeu.com

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© Julie Cherki

On ne parle pas avec des moufles Comment s’entendre lorsqu’on ne se comprend pas ?

Cette question universelle et ô combien d’actualité est au centre du spectacle de Denis Plassard. L’histoire ? Deux hommes sont coincés dans un ascenseur en panne. Une petite discussion ferait bien passer le temps, mais voilà, l’un est sourd et l’autre ne sait rien de la langue des signes. Deux discours se superposent alors, sans jamais dire la même chose ! Un dialogue absurde s’engage, propice à tous les quiproquos. Une pièce qui fera parler d’elle…

Lille, 25 & 26.01.2024, Le Prato, 20h, 15 > 5€, leprato.fr

jeune

public

© Henrike Stahl

du 7 au 16 déc. 2023

lephenix.fr 03 27 32 32 32

© Laura Gilli

théâtre

& danse

PAUL TAYLOR

God save the rire

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Anglais de naissance et français d’adoption, Paul Taylor adore comparer ses deux pays de cœur ... et surtout tailler l'Hexagone en pièces ! Révélé avec l'émission What the Fuck France, sur Canal +, le stand-upper repart en tournée avec Bisoubye. Dans cet ultime spectacle bilingue, dit-il au-revoir à la langue de Coluche ? En tout cas, il a d'innombrables "funny stories" à raconter, parce que c'est bien connu : My Taylor is rich !

Quelles sont les principales différences entre l'humour anglais et français ?

Les Anglais font beaucoup plus preuve d'autodérision. En règle générale, vous n’aimez pas trop vous moquer de vous-mêmes...

« Râler, c'est une qualité que j’adore chez vous » C'est sans doute pour cette raison que le stand-up a rapidement fonctionné chez nous.

Qu’est-ce qui fait rire les Français mais vous laisse de marbre ?

Les spectacles de personnages.

J’ai beaucoup de mal à comprendre comment les Bodin’s remplissent des Zénith. Ce type de show est un peu ringard en Angleterre. Le stand-up permet de rire d’une façon moins dénigrante. Et puis on se met à nu, si les gens ne rigolent pas,

ça vient de nous, on ne se cache pas derrière une caricature...

Inversement, qu’est-ce qui fait rire les Anglais et ne touche pas les Français ?

Le plus compliqué, ce sont les jeux de mots. D'ailleurs j’ai envie de me concentrer sur l’anglais après Bisoubye.

Pourquoi ?

Pour sortir de ma zone de confort.

Je veux me prouver que je vaux quelque chose dans les pays anglophones. Ma carrière repose sur le fait que je suis un Anglais qui vit en France et monte des spectacles bilingues. En Angleterre, je n’ai pas de valeur ajoutée. Je souhaite aussi retrouver le plaisir d'écrire des blagues dans ma langue maternelle.

Pourquoi votre nouveau spectacle s’appelle-t-il Bisoubye ?

Parce que je dis au revoir à plein de choses, comme la langue française. Je raconte aussi comme la mort de la reine m’a affecté, comment j’ai arrêté de boire...

Faut-il avoir un petit niveau en anglais pour vous comprendre ?

Oui, quelques bases, même si mon anglais sur scène n’est pas compliqué. Souvent les gens me disent, à la fin du show : "Je pensais être une merde en anglais mais j’ai tout a 113

Vous êtes né en Angleterre, n’est-ce pas ?

Effectivement, ma mère est irlandaise et mon père anglais. Quand j’ai eu deux ans, on a habité du côté de Genève pendant quelques années, avant de passer la frontière.

C’est pour ça que je n’ai pas trop d’accent quand je parle français.

Mais je suis 100% britannique !

compris, merci de m’avoir redonné confiance" !

Qu’y a-t-il de plus anglais en vous ?

La gêne sociale. Si un truc me révolte en public, par exemple une personne qui me double dans une file, je vais bouillonner sans rien dire. Contrairement aux Français qui vont râler. C’est une qualité que j’adore chez vous. Quand ça ne va pas, vous sortez dans la rue et brûlez des trucs ! Nous, on ne fait jamais ça, on bougonne au pub avec des amis et c’est tout. C’est un peu le flegme du Britannique qui ne montre jamais ses émotions.

Ne serions-nous finalement pas plus proches qu’on le dit ?

Je compare souvent notre relation à une fratrie. La France et l’Angleterre sont deux frères qui passent leur temps à se battre tout en s'aimant. Je ne sais pas d’où vient cette rivalité. On a dirigé les deux plus gros empires, c’est probablement la cause de ces tensions...

Propos recueillis par Élise Coquille Liège, 14.12, Trocadéro, 20h, 39 > 28€ Bruxelles, 15.12, La Madeleine 20h (complet !) & 22h 36 > 23€, la-madeleine.be Lille, 16.12, Théâtre Sébastopol, 20h 39 > 27€, theatre-sebastopol.fr À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

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© Laura Gilli

Et de plus français ?

Râler contre la mauvaise bouffe. Je suis revenu du Canada il y a trois jours, après une tournée. J’étais avec mon régisseur français et mon

manager écossais et à chaque fois qu’on allait dans un restaurant, j’étais le plus Français des trois !

BETHUNE

THEATRE Artwork © L’astrolab* - Photo © Maksym Vlasenko, Unsplash - Licences 1-001911 / 2-001912 / 3-001913

23I24 TROIS CAFÉS GOURMANDS • LE SOLDAT ROSE UN CULOT MONSTRE • EN APPARENCE / TONY MELVIL & MARIE LEVAVASSEUR

TRAQUEURS DE NAZIS / OLDELAF & ARNAUD JOYET LES GOGUETTES • MAX BOUBLIL • UNE IDÉE GÉNIALE MAXIME LE FORESTIER • LOUANE THE AMY WINEHOUSE BAND • AVE CÉSAR !

ISLANDS / CAROLYN CARLSON • BENJAMIN TRANIÉ ZAZIE • AHMED SYLLA • BELLES DE NUIT • ARTIMINI… THÉÂTRE MUNICIPAL DE BÉTHUNE Boulevard Victor Hugo F - 62400 Béthune

Renseignements et réservations 03 21 54 97 40 - theatre-bethune.fr Billetterie : application B-Tick

théâtre

& danse

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Intellos low cost C’est le genre de mecs qu’on imagine incapables de communiquer au premier degré. Sacha Béhar et Augustin Shackelpopoulos n’aiment rien tant que nous balancer à la figure ces phrases vides de sens qu’on entend et lit tous les jours. Trempées dans la soude caustique, elles révèlent leur ineptie et, surtout, forment un discours surréaliste hilarant.

© DR

Leur dernière superproduction (signée Juppé 2017 Productions) s’intitulait Talis Qualis et consistait grosso modo en une heure et demie de réflexions croisées sur le lifestyle, la politique et la religion. « Le voile intégral n’est pas compatible avec le réchauffement climatique », clamait par exemple le duo.

Sur YouTube comme sur scène, Augustin Shackelpopoulos et Sacha Béhar n’éludent absolument aucun sujet et ont même un petit penchant pour les plus épineux : le nazisme, les attentats, la mort…

Une métaphysique de l’ombre abordée comme n’importe quelle tendance à la mode, avec un sourire de trader et un goût affirmé de la transgression. En 2023, on dirait "cringe" – soit "gênant", dans la langue de Trump. Sans doute trop intellos pour les scènes de stand-up sur lesquelles ils se sont rencontrés, c’est en vidéo que nos loustics ont commencé à toucher un public extra-parisien. L’émission Fiche de lecture les a même consacrés, à partir de 2014, meilleurs chroniqueurs littéraires de SaintGermain-des-Presque. Dava (pour Divertissement Ad Vitam Aeternam) est l’extension scénique du Béhar-Schackelpopoulos Universe, la seule véritable keynote indispensable sous la start-up nation. Mathieu Dauchy

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Lille, 11.01.2024, Théâtre Louis Pasteur, 20h, 23,80€, agauchedelalune.com

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© César Vayssié

LIBERTÉ CATHÉDRALE En communion

Boris Charmatz aime se poser là où ne l'attend pas. Le Savoyard présente à l'Opéra de Lille sa toute première création française avec le prestigieux Tanztheater Wuppertal, compagnie fondée par Pina Bausch, qu'il dirige depuis août 2022. À travers Liberté Cathédrale, il tente de bâtir... « une église humaine ».

L'Opéra de Lille célèbre son centenaire. Un anniversaire hors norme marqué par un spectacle qui l'est tout autant. La vingtaine d’interprètes de Liberté Cathédrale (conçue pour être jouée dans les églises) prend en effet place sur un dancefloor majestueux : un parquet dressé de la salle à la scène, abolissant la frontière entre les deux. Les spectateurs entourent les artistes (parfois les touchent) durant cette pièce débordant d'humanité. La nuée de danseurs chante d'abord a cappella le complexe Opus 111 de Beethoven – écrit pour le piano. Puis, au son des cloches, le collectif implose sur le plateau. La révolte s’intensifie durant la partition sur orgue de Phill Niblock. À l'arrivée de cette musique suggérant la fin du monde, les corps semblent pétrifiés. Les visages deviennent grimaçants, la bouche ouverte. Le son est entravé. Des instants silencieux étouffent les cris.

Boris Charmatz dénonce ici les abus sexuels perpétrés au sein de l'Église catholique... Après l'effondrement, une ronde réunit à nouveau les danseurs. Les corps se rapprochent dans une communion mêlant carillon et orgue. L'ensemble, telle une fête techno, souligne le vrai sujet de la pièce : « l‘amour comme ouverture absolue ». Fatma Alilate

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Lille, 14 > 19.12, Opéra, 20h (sauf sam : 18h), 37 > 5€, opera-lille.fr

DU JEU. 18 AU SAM. 27 JANVIER 2024

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Art Pourquoi dépenser 200 000 euros pour un tableau blanc ? C’est la question que se posent Serge et Yvan lorsque leur ami Marc dévoile sa dernière acquisition. Est-ce de l’art ? Une vaste fumisterie ? Et qui en décide ? À travers une mise en scène épurée, où seuls demeurent un immense miroir et un chevalet, ce classique de Yasmina Reza (créé en 1994) interroge notre rapport à la (juste) valeur et à la vérité. É.C. La Louvière, 13.12, Le Théâtre, 20h, 25 > 8€ // Nivelles, 14.12, Centre culturel, 20h, 27 > 15€ Tubize, 15.12, Centre culturel, 20h, 27€

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Le Crime de l’Orient-Express Mais qui a tué Samuel Ratchett ? Vaste question, qu’on se pose depuis pile 80 ans. La Compagnie des Galeries, elle, en a 70. Pour l’occasion, elle ressuscite Hercule Poirot pour résoudre cette fameuse affaire. Adapté au théâtre par l’Américain Ken Ludwig, ce whodunit (récit où il s’agit de découvrir l’identité d’un meurtrier) signé Agatha Christie est mis en scène par Fabrice Gardin, qui nous emmène à bord de l’Orient-Express. Bloqué par une avalanche en Yougoslavie, le train est à l’arrêt. Tous les passagers sont suspects.

Qui découvrira la vérité en premier ? Le public ou Arnaud Van Parys, qui incarne l’excentrique détective ? À vous de jouer… É.C. Bruxelles, 06.12 > 21.01.2024, Théâtre royal des Galeries mar > dim : 20h15 (matinées : 15h), 29 > 10€, trg.be

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FRANCE INFO Coup de Cette pièce nous fait rire, nous émeut et invite à la réflexion

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JEAN-PAUL BEZZINA

LA TERRASSE Une belle leçon d’humanité !

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Mise en scène

RCS paris 839 125 093

SALOMÉ LELOUCH & MIKAËL CHIRINIAN AVEC LES VOIX DE CÉLINE MONSARRAT ET THIBAULT DE MONTALEMBERT SCÉNOGRAPHIE ET COSTUMES : DELPHINE BROUARD - CRÉATION LUMIÈRE : FRANÇOIS LENEVEU MUSIQUE ET CRÉATION SONORE : PIERRE-ANTOINE DURAND - VIDÉO : MATHIAS DELFAU ASSISTANTE MISE EN SCÈNE : JESSICA BERTHE-GODART

Changer l’eau des fleurs est publié aux Editions Albin Michel et au Livre de Poche COPROD UCT IONS T héâ tre Lep ic, Les Films 13, A telier T héâ tre A ctuel, Ma trioshka Prod uctions et B ea ver Films

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INTERPRÉTATION, ADAPTATION & MISE EN SCÈNE

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DUSSOLLIER

Une comédie

d’ANDRÉ ROUSSIN Mise en scène

TEXTES DE

ROLAND DUBILLARD, VICTOR HUGO, SACHA GUITRY, RAYMOND DEVOS, CHARLES BAUDELAIRE…

D’APRÈS

MICHEL FAU

“OUBLIE-MOI” IS PRESENTED BY ARRANGEMENT WITH CONCORD THEATRICALS LTD. ON BEHALF OF SAMUEL FRENCH LTD. WWW.CONCORDTHEATRICALS.CO.UK

IN OTHER WORDS DE MATTHEW SEAGER

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© Photo : Jean-François ROBERT / Agence MODDS Licences 2 : PLATESV-R-2022-004294 et 3 : PLATESV-R-2022-004293

Licences 2 : PLATESV-R-2022-004294 et 3 : PLATESV-R-2022-004293

SCÉNOGRAPHIE

Assistant mise en scène Quentin AMIOT Décor Citronelle DUFAY Costumes David BELUGOU Lumières Antoine LE COINTE

Siret n° : 398 295 675 000 35 - Licences n°1 : L-R-20-2119, n°2 : L-R-20-1927, n°3 : L-R-20-1928

COLLABORATION ARTISTIQUE

PAULINE TRICOT avec Agathe Quentin Hélène Sanda et Maxime BONITZER DOLMAIRE BABU CODREANU LOMBARD Anne-Guersande Laure-Lucile Baptiste en alternance avec LEDOUX SIMON GOTHIER

CONÇU ET RÉALISÉ PAR ANDRÉ DUSSOLLIER

COLLABORATION ARTISTIQUE CATHERINE D’AT SCÉNOGRAPHIE / VIDÉO SÉBASTIEN MIZERMONT – VLB LUMIÈRES LAURENT CASTAINGT ILLUSTRATION SONORE CYRIL GIROUX ACCESSOIRES PAULINE STERN

LOCATION : POINTS DE VENTE HABITUELS

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EN TOURNÉE MISE EN SCÈNE

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Toute la programmation

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© DR

théâtre & danse

HISTOIRES EN SÉRIE Festival à la page

Arnaud Cathrine, Brigitte Giraud ou Agnès Desarthe l’ont précédée.

Carole Fives est la nouvelle tête d’affiche d’Histoires en série – saison 6 !

La romancière livre à Dunkerque, au Bateau Feu, quatre textes inédits joués par épisodes dans différents lieux. On vous pitche l'événement.

Une histoire, commandée à un auteur d'aujourd'hui et racontée sur scène par ses personnages aux quatre coins de l'agglomération. Voilà le concept imaginé il y a six saisons par Ludovic Rogeau, à la tête de la scène nationale de Dunkerque. Cette année, son choix s'est porté sur l'autrice Carole Fives, née dans le Pas-de-Calais et passée par les Beaux-arts de Tourcoing. « Dans Le Jour et l'heure (JC Lattès, août 2023), elle retrace le trajet d'une famille vers la Suisse où la mère, malade et condamnée, va mettre fin à ses jours, résume le directeur du Bateau Feu. Le sujet est grave, à la fois intime et politique, mais il y a beaucoup de rires dans son écriture, et les quatre monologues des enfants racontent surtout la place de chacun dans cette famille. » De la suite dans les idées Outre ces lectures théâtralisées et itinérantes éparpillées façon puzzle, Histoires en série s'accompagne pour la première fois d'une vraie soirée d'ouverture au Bateau Feu, avec le roman Une Femme au téléphone, mis en voix par Carole Fives, soutenue par un pianiste. Ajoutez à cela un concert de Barbara Carlotti dédié à la chanson française, et la pièce Les Gratitudes, adaptée d'un livre de Delphine de Vigan. « De plus en plus d'auteurs aiment être sur le plateau, et cela m'intéresse d’inviter la littérature sur scène par ce biais », ajoute Ludovic Rogeau, qui revendique ainsi le tournant vers un « vrai festival littéraire ». À suivre, donc… Marine Durand Dunkerque + agglomération et dans les Flandres, 18 > 27.01.2024, Le Bateau Feu et divers lieux, 10/6€/gratuit, lebateaufeu.com

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Sélection / 19.01 : Carole Fives & Céline Dupuis – Une Femme au téléphone (soirée d’ouverture) 20.01 : Barbara Carlotti – Voyage voyage // 27.01 : Delphine de Vigan & Fabien Gorgeart – Les Gratitudes

© Hervé Deroo

UMWELT

Une danse pour le monde Il y a 20 ans, Umwelt retentissait comme une déflagration dans le paysage de la danse contemporaine. Maguy Marin y dénonçait les désastres que l'humanité fait subir à la planète. Repris en 2013 puis en 2021, ce ballet est devenu un classique. Il est à (re)découvrir à l'Opéra de Lille et demeure plus que jamais actuel.

En allemand, Umwelt peut se traduire par "entourage", "environnement" ou "le monde dans lequel on vit". Dans ce spectacle, ce sont tous les bouleversements de notre planète qui se déploient. Le plateau est quasi nu, mais le vacarme assourdissant d'une soufflerie emplit tout l'espace.

Pour seul décor, on trouve des miroirs alignés en fond de scène, d'où apparaissent et disparaissent les neuf interprètes vêtus de bleus de travail, de robes de bal, de voiles religieux. Durant quelques secondes, ils esquissent des gestes banals, des instantanés de la vie quotidienne.

Ils tentent de garder le cap dans ce prélude à l'apocalypse, parfois cachés sous un bonnet ou des casques militaires. Prémonitoire ? Bientôt, les détritus vont joncher l'avant-scène, et l'espace alloué à la danse se transformera en décharge, dans l'indifférence générale... « On propose un paysage, une sensation subjective du monde dans lequel on vit. On donne ainsi forme à ses joies, rages et incompréhensions », explique la chorégraphe qui, dès 2004, alertait sur le saccage en cours de la Terre.

Depuis, rien n'a changé. Ce spectacle choc, qui n'a pas cessé de tourner depuis sa création, démontre à Lille sa terrible acuité. Marine Durand

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Lille, 24 & 25.01.2024, L'Opéra, 20h, 24 > 5€, opera-lille.fr

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23 fragments de ces derniers jours

© André Oliveira

(Maroussia Diaz Verbèke / Instrumento de Ver) La "circographe" Maroussia Diaz Verbèke partage à nouveau son terrain de jeu. Elle s’associe cette fois au collectif brésilien Instrumento de Ver. Au fil d'une succession de tableaux, fragment par fragment, six artistes (un trapéziste, un contorsionniste, un danseur... et même un fakir) s’emparent d’objets du quotidien (des bouteilles de verre, des bougies) pour raconter le Brésil actuel. Ils ramassent ainsi les débris du présent, recollent les morceaux pour mieux rêver l'avenir.

Dunkerque, 07 & 08.12, Le Bateau Feu, jeu : 19h • ven : 20h 10€, lebateaufeu.com

La Dernière représentation théâtrale

(DJ Show Set / Traffix Music)

Mais à quoi sert le théâtre ? Vaste question. Cette pièce nous projette en 2083 : l'art si cher à Molière a totalement disparu. Deux conférencières nous expliquent en quoi il consistait.

Comment ça marchait exactement ?

Qu'est-ce qu'un spectateur ? Quel était l'objectif ? Sans vraiment s'en rendre compte, nos deux historiennes vont se mettre à jouer... et faire du théâtre. Un duo pas si loufoque, qui nous démontre avec malice la nécessité du spectacle vivant.

Nous sommes en 2025. L’humanité a épuisé les ressources de la Terre et envoyé une capsule dans l’espace, à la recherche d’autres formes de vie. À l’intérieur se trouve tout le savoir de notre espèce, mais aussi deux DJs cyborgs. Cela fait 30 annéeslumière qu’ils parcourent l’univers en quête d’un public extra-terrestre à faire danser. Et les voici qui débarquent chez nous, prêts à réjouir les kids avec leurs samples de folie ! Un concert cosmique, pour les petits et grands bonshommes verts.

Armentières, 08.12, EPSM Lille-Métropole, 14h30 & 20h, 5€ // Armentières, 09.12, C.S. les 4 saisons, 15h, 5€ // Dunkerque, 12 & 13.12, Le Bateau Feu, mar : 20h • mer : 19h, 10€

Oignies, 13.12, Le Métaphone, 15h, 5€ Maubeuge, 13.02, Théâtre le Manège, 19h, 10/5€ // Mouvaux, 28.02.2024, L’Étoile, 18h, 8 > 4€

(Aude Denis / Cie Par dessus bord)

Héritage

J’ai une épée (Léa Drouet / Vaisseau)

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Comment la société des adultes et ses institutions représentent-elles les enfants ? Censées les protéger, les éduquer et les "former", celles-ci ne finiraient-elles pas par les traiter en objets ? Mêlant faits divers, et récit fantastique, Léa Drouet nous place à hauteur de gamin. Évoluant sur un plateau jonché de cubes pailletés, elle livre un documentaire féérique, redonnant une juste place à l’enfance.

Liège, 13 > 15.12, Théâtre de Liège, mer : 19h • jeu & ven : 20h, 26 > 7€, theatredeliege.be Mons, 23 > 25.01.2024, Théâtre le Manège, mar & mer : 20h • jeu : 10h, 18 > 3€, surmars.be

Petroleo (Cie LPM)

© Gaby Merz

Le plastique serait-il fantastique ? Dans Petroleo, deux jongleurs s'attaquent à une collection dantesque de 900 anneaux colorés. Détricotant une tradition séculaire (le premier cerceau remonterait au IIIe siècle avant J.-C.), notre duo pousse l'utilisation de cet objet vers des limites insoupçonnées... jusqu'à en dresser une tour monumentale. Mais à force de chercher l'innovation, nos héros ne vont-ils pas se laisser engloutir par ce dérivé du pétrole, comme l'ensemble de l'humanité ? Telle est la question...

Lille, 15 & 16.12, Le Prato, ven : 20h • sam : 16h, 15 > 5€, leprato.fr

Fantastik

A4 (comme la feuille)

(Viktor Vincent)

(P. Lafeuille / Chicos Mambo)

Après nous avoir démontré que le hasard n’existe pas ou téléporté dans les années 1930, Viktor Vincent nous convie à un voyage en train. Une nuit, il se réveille seul et aperçoit son reflet dans la vitre, mais ce n’est pas le sien... Et nous voilà embarqués dans un périple au-delà des apparences, où le quotidien n’est pas si ordinaire qu’on le croit... Dans une ambiance feutrée, le Valenciennois livre un show dont il a le secret, oscillant entre mentalisme et illusion. En un mot ? Fantastique !

Philippe Lafeuille s’est une nouvelle fois plié en quatre pour créer un spectacle déjanté. Après Car / Men et Tutu, le fondateur de la compagnie Chicos Mambo met en scène un drôle de quatuor. Où l’on trouvera un danseur contemporain, un autre de hip-hop, un acrobate et un comédien pour une infinité de combinaisons (et de dérapages) autour de son chiffre préféré. Quelque part entre la danse, le théâtre, le cirque et l’humour, un spectacle puissance quatre !

Valenciennes, 19 > 20.12, Le Phénix, 20h complet ! // Le Touquet, 13.01.2024, Palais des congrès, 20h30, 42 > 32€

Calais, 12.01.2024, Grand Théâtre, 20h30 18 > 9€, spectacle-gtgp.calais.fr // Caudry, 03.02.2024, Théâtre mun. 20h30, 24 > 8€

Extra Life (Gisèle Vienne)

Douai, 18 & 19.01.2024, Hippodrome, jeu : 19h30 • ven : 20h30, 25/14€, tandem-arrasdouai.eu

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Un frère et une sœur se retrouvent au terme d’une nuit de fête, après 20 ans de séparation suite à un drame familial. Voici l’histoire de la nouvelle pièce de Gisèle Vienne. Au fil d’une scénographie sculptée par la lumière et la musique s’entremêlent passé et futur, souvenir et imagination. Incarnée par des comédiens (dont Adèle Haenel) et une poupée à taille humaine, la pièce ausculte avec une extrême sensibilité les différentes strates d’une relation fusionnelle.

Sans tambour (Samuel Achache) Connu pour son sens certain du burlesque, Samuel Achache s'attaque à un sujet vieux comme le monde : la séparation. En l'occurrence celle d'un couple, dont la scène de ménage inaugurale s'accompagne littéralement de l'effondrement de sa maison. Sur scène, des pans entiers du décor s'écroulent, tandis que les répliques des comédiens se fondent avec le chant d'une soprano. À leurs côtés, impassibles, des musiciens jouent les lieder de Schumann au fil d'une pièce qui s'applaudit... à tout rompre.

Arras, 25 & 26.01.2024, Théâtre, jeu : 19h30 • ven : 20h30, complet !

Bruxelles, 30.01 > 02.02.2024, Théâtre national, mar, jeu & ven : 20h15 • mer : 19h15, 30 > 7€

Fast (Inti Théâtre)

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Tout va vite, trop vite ! En particulier dans l’industrie de la mode, qui renouvelle ultra-rapidement ses collections. Au prix de conditions de travail proches de l’esclavage à l’autre bout du monde, et d’un désastre écologique… Destiné aux adolescents (cible privilégiée de ce fléau) ce spectacle documentaire signé Inti Théâtre décortique les rouages de la "fast fashion", et plus largement nos modes de consommation guidés par le plaisir immédiat. En somme, une pièce d’utilité publique.

(A. Carré & M. Eskenazi / Cie Nova)

La Louvière, 26.01.24, Le Palace, 20h, 16 > 8€, cestcentral.be // Bruxelles, 22.02.2024, La Montagne Magique, 19h30, complet !

1983 marqua dans l'Hexagone un tournant : celui de la rigueur, décidée par François Mitterrand, qui provoqua une rupture avec les quartiers populaires. Sur un plateau constitué de plusieurs modules (ici un bistrot, là un studio de radio), huit interprètes incarnent des visages de cette France meurtrie par la crise économique, les violences policières, la montée du racisme. En toile de fond, la marche pour l'égalité se prépare... Une pièce documentaire qui résonne plus que jamais avec notre actualité.

Armentières, 27.01.2024, Le Vivat, 20h 21 > 2€, levivat.net

Génération Mitterrand (L. Cohen-Paperman / Cie des Animaux en paradis)

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© Pauline Le Goff

Après Jacques Chirac, la compagnie Des Animaux en paradis poursuit sa série de portraits des huit présidents de la Cinquième république. Ici, elle se penche sur François Mitterrand. L'énigmatique "sphinx" est raconté par trois de ses électeurs : un ouvrier, une journaliste et un enseignant, âgés de 30 ans le 10 mai 1981. Mais en 2022, leur choix politique a radicalement changé... Chacun dépeint "son" Mitterrand, ses espoirs et ses désillusions, résumant deux quinquennats en une heure !

Roubaix, 30.01 > 01 .02.2024, La Condition Publique mar & mer : 20h • jeu : 19h, 21 > 5€, laconditionpublique.com

Théâtre Royal des Galeries Directeur : David Michels

Le Crime de l’Orient-Express AGATHA CHRISTIE Adapté au théâtre par Ken Ludwig Version française Gérald Sibleyras

Catherine Conet Laura Fautré Margaux Frichet Bruno Georis David Leclercq Mathilde Bourguet Jef Rossion Robin Van Dyck Arnaud Van Parys Cécile Van Snick Mise en scène : Fabrice Gardin Scénographie : Ronald Beurms Costumes : Françoise Van Thienen et Sophie Malacord Lumières : Félicien Van Kriekinge Vidéos : Allan Beurms Musique : Laurent Beumier

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Du 6 décembre 2023 au 21 janvier 2024 En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge

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Photographie © Virginie Nguyen Hoang / Collectif HUMA

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