


Dimanche 5 octobre à 14h
Rencontre et dédicace
REGARD D’ARTISTE :
BENJAMIN LACOMBE,
AUTEUR ET ILLUSTRATEUR ET STAN MANOUKIAN,
ARTISTE ET DESSINATEUR
Médiathèque
Dimanche 5 octobre à 18h
Concert dessiné
LE PORTRAIT DE DORIAN
GRAY PAR BENJAMIN
LACOMBE
La Scène
Jeudi 23 octobre de 10h à 18h
DON DE SANG
Par l’Établissement Français du Sang
Pavillon de verre
Jeudi 23 octobre à 19h
Théâtre d’objets
DRACULA - LUCY’S DREAM
De Yngvild Aspeli – Compagnie Plexus
Polaire
La Scène
Samedi 8 novembre à 18h
Danse
PILLOWGRAPHIES
De la compagnie La BaZooKa
La Scène
Mercredi 10 décembre à 18h
Ciné-rencontre
REGARD D’ARTISTE : MATHIAS MALZIEU
Suivi de Jack et la mécanique du cœur
De Mathias Malzieu et Stéphane Berla
La Scène
Samedi 17 janvier à 19h
Musique actuelle
CONCERTS GOTHIQUES
La Scène
La programmation complète d’activités, spectacles, conférences et grands rendez-vous est à retrouver sur louvrelens.fr
– 08
Pumpkimania, Bruxelles scènes de crime, Central perk, Swiss Cheese Mono, Daddy cool
– 10
JEAN-RENÉ TABOURET
Mort de rire
LE PARADIS DES ANIMAUX Cimetière au poil
– 20
SOPHIE PAWLAK
Au pays des merveilles
– 28
Henri Salvador est un Voyou, Parcels, Goldlink, Billie Marten, Tourcoing Jazz Festival, Kae Tempest, Newdad, Les 150 ans de Maurice Ravel, Tuerie, Lloyle Carner, The Brand New Heavies, Johnny Marr, Wet Leg, Panda Bear, Crossroads festival
– 52
Soulwax, Say She She, Nation of Language, John Maus, Cate Le Bon
– 54
Mathieu Bablet, Megan Whalen Turner, Alcide Dessine, Thomas VDB, Joseph Incardona
– 56
One To One : John & Yoko, L’Invasion, Panopticon, Soundtrack to a Coup d’État, La Petite dernière, La Mort n’existe pas, Lumière pâle sur les collines
– 62
David Hockney, Eugène Leroy, Institut Grand Festif, Pilar Albarracín, Charles Fréger, Panorama 27, Odette Pauvert, Rachel Seidu, Agenda
– 82
Édouard III, Face à la mère, La vie en vrai (avec Anne Sylvestre), Sandrine Bonnaire lit Verlaine, Dumont, Detournay, Bervoets..., Madame Bovary (roman-performance), Rave Lucid, Pan !, Le Prato à St So, Fast, Agenda
98
JÉRÔME
de culture
Direction de la publication
Rédaction en chef
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Rédaction
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59110 La Madeleine - Ftél : +33 (0)3 62 64 80 09
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Impression
Tanghe Printing (Comines)
Diffusion C*RED (France / Belgique) ; BHS.media (Bruxelles / Hainaut)
Ont collaboré à ce numéro : Selina Aït Karroum, Thibaut Allemand, Pascal Cebulski, Raphaël Nieuwjaer, Nicolas Pattou, Sophie Pawlak, Lou-Anne Sedda et plus si affinités.
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La bande son de la rédaction
LM magazine France & Belgique est édité par la Sarl L’astrolab* - info@lastrolab.com L’astrolab* Sarl au capital de 5 000 euros - RCS Lille 538 422 973 Dépôt légal à parution - ISSN : en cours
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Ne pas jeter sur la voie publique.
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Pour + d’infos : www.arrasfilmfestival.com
Compétition Européenne
9 longs métrages en première française en présence des réalisatrices et réalisateurs
75 inédits et avant-premières
Films en présence des équipes, Visions de l’Est (nouveautés et classiques), Découvertes européennes, Cinémas du monde, Focus cinéma belge
Avant-première de Dossier137, rencontres, carte blanche, sélection de films
Empire, amours et tragédies
L’histoire de l’Autriche-Hongrie (1848-1918) à travers une sélection de grands films de Ophuls, Litvak, Visconti, Fellini, Loteanu, Schlöndorff…
Festival des enfants et des familles
Des avant-premières et des activités ludiques et pédagogiques pour tous les âges
Festival off du 17 novembre au 19 décembre dans 40 salles des Hauts-de-France
Oubliez Halloween et ses citrouilles en plastique ! Place à la vraie foire aux cucurbitacées, made in Belgique. Cette nouvelle édition de Pumpkimania a pour thème "Les Romains". Dans le parc du château de Grand-Bigard, près de Bruxelles, vous croiserez ainsi des potirons taillés en forme de gladiateurs ou des bustes impériaux façon Jules César. Et pour prolonger l’expérience, faites une halte à la Pumpkimania Kitchen, où la courge se déguste sous toutes ses formes : soupes, frites, falafels… Miam ! Dilbeek, Château de Grand Bigard, jusqu’au 02.11 jeu > dim : 10h-18h, 15/8€ (gratuit -6 ans), pumpkimania.be
Envie de jouer les détectives entre deux gaufres ? Cette visite guidée théâtralisée transporte le public dans les ruelles du centre historique de Bruxelles, où ressurgissent les grandes affaires criminelles des xix e et xx e siècles. Sortez votre loupe car derrière les façades sages l’ombre des frères Peltzer plane encore, tandis que François Besse, dit l’Anguille, prépare son évasion. En foulant les pavés, on découvre aussi les méthodes de la police et l’impact de ces crimes sur la société de l’époque. Bruxelles, Rue de l’Amigo, 03.10 > 28.12 19€/15,50€, brusselsbyfoot.be
Breaking news ! Times Square replonge dans les années 90 : Central Perk, café culte de Friends, devient réalité. Canapé orange, répliques murmurées, cappuccinos fumants, l’illusion est parfaite. Un temple du selfie plus qu’un barista pointu, certes, mais l’essentiel est là. On peut commander un latte comme si Gunther veillait derrière le comptoir. Et se prendre pour Rachel, Monica ou Joey… à condition de traverser l’Atlantique. centralperk.com
À Bruxelles, des papas en baskets synchronisent leurs foulées et leurs poussettes. Bienvenue au Daddy Club, le running où l’on conjugue sport et parentalité. Fondé par Loïc Van Lang, ce rendez-vous mensuel mêle course, échanges et complicité entre darons. Inspiré par ce qu’il avait vu aux ÉtatsUnis, il a initié ici une activité physique partagée. Pas de chrono, pas de jugement, juste des pères investis, loin des clichés virils. Un terrain de jeu inédit… poussette à l’avant, éclats de rire à l’arrière. c @daddycours
Voici une police de caractères à croquer. Inspirée de l’emmental suisse, la bien nommée Swiss Cheese Mono arbore un lettrage à trous des plus gourmands. Massive, sans empattement et à espacement fixe, l’ensemble imaginé par Rob Meyerson se limite aux capitales pour un impact visuel immédiat. Le principe a déjà été décliné pour un clavier d’ordinateur. L’outil idéal pour envoyer des messages gratinés. heirloomagency.com
"Ta mère buvait d’la Kro". "Tu fais moins le malin maintenant...". "C’est pas le trou que je préfère" ou encore : "Ça pique un peu au début". Bon, question épitaphe, on a déjà vu plus solennel, mais jamais aussi drôle ! Depuis une douzaine d’années, un certain Jean-René Tabouret façonne dans son atelier de Pont-Aven, dans le Finistère, des plaques funéraires du genre disruptif. De quoi égayer nos cimetières, à l’approche de la Toussaint !
Texte : Julien Damien / Photo © JR Tabouret
D’aussi loin qu’il s’en souvienne, Jean-René Tabouret a toujours eu un rapport décomplexé avec la Grande Faucheuse. « Ma maman vendait des monuments funéraires, explique le Breton. Le samedi après-midi, je jouais dans le magasin, entre les tombes, j’ai toujours côtoyé la mort de près ».
« J’AI TOUJOURS CÔTOYÉ
»
Ce n’est donc pas tout à fait par hasard s’il est devenu graveur funéraire. Artiste à ces heures perdues, « proche des milieux
alternatifs, en l’occurrence punk », notre homme est frappé par la grâce un soir de 2013, dans un supermarché. « C’était l’heure de la fermeture et du petit message nous invitant à regagner les caisses. Et là, ça a fait tilt ». Il grave sur une plaque cette épitaphe : "La vie et toute son équipe vous remercient de votre passage...".
Punchlines mortelles. Ce qui avait commencé comme une blague potache va prendre un tout autre tour, par la magie du bouche-à-oreille et des réseaux sociaux. « Au fur et à mesure, j’ai vendu de plus en plus de pièces,
et voilà maintenant quatre ans que c’est mon activité principale. Je suis devenu graveur presque funéraire ! », s’amuse-t-il, enchaînant depuis les punchlines qui tuent.
« JE FAÇONNE MES PLAQUES
DE A À Z »
Citons le plutôt tendre "Bien arrivé. Bisou" (son « best-seller »), le très philosophique "Foutu pour foutu" ou le plus énervé : "Tu servais à rien" (« oui, je ne me lève pas toujours de bonne humeur »).
Doux Jésus. Vendues entre 100 et 200 euros, ses œuvres amusent les uns, choquent les autres, mais sont toujours exécutées dans le respect du travail bien fait. « Je façonne mes plaques de A à Z, j’utilise de l’or 22 carats pour les lettres, du marbre, du granit et je soigne la typo ». Si la plupart de ses créations servent « d’objets de déco décalés »,
Jean-René Tabouret (un pseudo, évidemment) estime toutefois que près de 20 % de sa production orne réellement des tombes. Comment expliquer cette audace ? « D’abord, ça change des plaques impersonnelles, observe l’artiste. Je pense aussi que les mentalités évoluent. On a envie de prendre ça avec un peu plus de recul. La culture occidentale est quand même obtuse sur la mort alors que sur beaucoup d’autres continents, c’est quasiment un jour de fête ». Soit, mais une question
nous taraude : le principal intéressé aurait-il pensé à sa propre épitaphe ?
« ÇA CHANGE DES PLAQUES IMPERSONNELLES »
« Eh non, c’est toujours le cordonnier le plus mal chaussé ! Et puis je n’ai pas prévu de mourir, il faut que je reste pour m’occuper de vous tous ». Le plus tard possible !
À visiter / c @j.r.tabouret
À lire / La version longue de cet article sur lm-magazine.com
Des allées vertes et fleuries, de jolies pierres tombales, des monuments dressés en mémoire de l’être cher et une quiétude propre à cet endroit dédié au plus long des repos. A priori, c’est un cimetière comme les autres... Enfin, avec une petite différence, visible en s’approchant des sépultures, dont les noms intriguent : Youki, Chanelle, Sultan... Bienvenue au Paradis des animaux, un cimetière pour nos amis à quatre pattes, à poils ou à plumes.
Texte : Julien Damien / Photo © Le Paradis des animaux / DR
Cet endroit insolite a vu le jour il y a plus de 30 ans, à Liège, sous l’impulsion de Robert Brose. « Il avait perdu son petit chat, et il n’y avait rien pour lui dire au-revoir, juste la SPA et le clos d’équarrissage, explique Marie-France Geys, qui fut la compagne de cet amoureux des bêtes, disparu en 2022. Il s’est alors dit qu’il fallait faire quelque chose ».
D’ENTERRER SON ANIMAL
CHEZ SOI »
En l’occurrence, créer un lieu digne de l’affection que les animaux domestiques ont pu offrir aux humains. Sur ce terrain privé sont ainsi inhumés près de 3 000
petits (ou très grands) compagnons. Il y a des chiens et des chats, bien sûr, mais aussi des lapins, une petite chèvre, un perroquet, des poules, des hamsters, des furets et même des chevaux ! Ils viennent de toute la Belgique, parfois de France ou du Luxembourg. « Bien souvent, leurs maîtres vivent en appartement et n’ont pas de jardin, ou alors louent une maison, précise notre hôte. Et s’ils sont propriétaires, ils n’ont pas toujours envie d’enterrer ces animaux chez eux, là où leurs enfants jouent... Ils préfèrent un lieu où se recueillir tranquillement ».
Dignité. Concrètement, comment procède-t-on ? « Il suffit de nous appeler, nous amener l’animal et on réalise l’enterrement dès « ON N’A PAS TOUJOURS ENVIE
le lendemain du dépôt, en présence des personnes, qui viennent faire leurs adieux lors d’une petite cérémonie. On peut passer une petite chanson, dire quelques mots… », détaille Marie-France.
« POUR ACCOMPAGNER SON
ANIMAL JUSQU’AU BOUT »
Côté tarif, comptez 250 euros pour un enterrement avec une house biodégradable, 550 avec un petit cercueil en bois et 45 autres pour la concession annuelle. « Nous fournissons aussi les monuments, car nous travaillons avec un tailleur de pierre », ajoute Marie-France.
Les prix s’échelonnent cette fois de 250 à 1 000 euros. « Mais il n’y a pas d’obligations. Certains choisissent de ne rien mettre, juste une petite plante, c’est beau aussi. Le principal est d’avoir accompagné son animal jusqu’au bout ». D’ailleurs, au détour d’une allée, on remarque aussi la présence de columbariums... dédiés aux cendres humaines. Eh oui, au Paradis des animaux, on peut réserver une place non loin de son petit compagnon, histoire de ne jamais vraiment se quitter…
Le Paradis des animaux Liège (Sainte-Walburge), rue des Neuf-Journaux, mer, sam & dim (ou sur rdv) : 9h-16h30 + 32 (0)4 227 27 23, cimetiere-animalier.be
C’est drôle comme la vie, parfois, vous fait des petits clins d’œil. Longtemps cadre administratif « dans le secteur du tourisme », Sophie Pawlak a décidé de changer d’air et de renouer avec ses rêves d’antan. « Après le bac, j’hésitais entre deux voies : devenir photographe ou décoratrice d’intérieur », confie-t-elle. Pourquoi choisir ? Aujourd’hui, la Bordelaise concilie les deux activités... et nous invite toujours à voyager. Colorées et oniriques, ses images mettent en scène des enfants arrosant des fleurs géantes ou coupant des ballots de paille avec d’énormes paires de ciseaux. Elle donne aussi à voir une foule personnages ou d’objets en lévitation. « C’est vrai, il y a beaucoup de choses qui volent dans mes créations, mais je ne saurais l’expliquer », admet cette admiratrice de Maia Flore ou Brooke DiDonato (deux autres grandes rêveuses qui firent aussi notre couverture !).
« CE SONT SOUVENT
LES LIEUX OÙ JE ME PROMÈNE
QUI DÉCLENCHENT LES IDÉES »
Peut-être s’agit-il de s’extraire de la pesanteur terrestre pour mieux réinventer la réalité ? Quoi qu’il en soit, ses compostions sont exécutées sans trucages numériques. Autodidacte, elle façonne elle-même ses décors et accessoires, « de façon artisanale, avec des matériaux très simples comme du papier, du carton, du fil de fer... ». Pris dans une forêt un brin mystérieuse, à la campagne ou au bord de l’eau, ses clichés révèlent également un profond attachement à la nature. « D’ailleurs, ce sont souvent les lieux où je me promène qui déclenchent les idées ». Car l’inspiration peut surgir de n’importe où, et la vie, pour peu qu’on sache la regarder, est toujours prête à nous offrir des petits cadeaux. Julien Damien À visiter / sophie-pawlak.fr, c @sophie_pawlak
jeu. 02 oct. | Colisée- Roubaix
Hector Obalk
jeu. 02 oct. | Théâtre Sébastopol - Lille
Infinit’ + Okis
ven. 03 oct. | L e Splendid - Lille
ven. 03 oct. | La Bulle Café - Lille
Basile Palace
mer. 08 oct. | La Bulle Café - Lille
Nena
mer. 08 oct. | Théâtre Sébastopol - Lille
Ashen
jeu. 09 oct. | La Bulle Café - Lille
ven. 10 oct. | Scénéo - Longuenesse
ven. 10 oct. | Nouvelle Scène - Ne sle
jeu. 30 oct. | Le Splendid - Lille
Flenn
sam. 11 oct. | Slalom - Lille
Julien Doré
dim. 12 oct. | Gayant Expo - Douai
Sonny Rave
mar. 14 oct. | La Bulle Café - Lille
Marie S’infiltre
mer. 15 oct. | L’embarcadère - Boulogne-sur-mer
Marie-Flore
jeu. 16 oct. | Le Splendid - Lille
dim. 18 oct. | Le Splendid - Lille
mer. 22 oct. | La Condition Publique - Roubaix
agauchedelalune.tickandyou.com et dans les points de vente officiels habituels graphisme : hypothese-studio.com
jeu. 23 oct. | La Condition Publique - Roubaix
jeu. 23 oct. | Le Splendid - Lille
sam. 25 oct. | L’embarcadère - Boulogne-sur-mer
dim. 26 oct. | Théâtre Sébastopol- Lille
sam. 25 oct. | Zénith - Lille
lun. 27 oct. | Théâtre Sébastopol- Lille
lun. 27 oct. | Le Splendid - Lille
mar. 28 oct. | Eglise St Pierre St Paul - Lille
Gazo
mer. 29 oct. | Zénith - Lile
mer. 29 oct. | La Condition Publique - Roubaix
mer. 29 oct. | La Bulle Café - Lille
Ziak
jeu. 30 oct. | La Condition Publique - Roubaix
ven. 31 oct. | Zénith Club - Amiens
ven. 31 oct. | Le Splendid - Lille
D’Henri Salvador, on n’aurait peut-être retenu que quelques flashes (des débuts avec Boris Vian, un rire tonitruant, Zorro est arrivé, le retour en grâce vers 2001) si Guido Minisky (Acid Arab) n’avait compilé, pour la maison Born Bad, un florilège de titres seventies du chanteur né à Cayenne. Homme Studio - 1970/1975 (2021) donnait ainsi à entendre un artiste farouchement libre qui, avec l’aide de son épouse Jacqueline, s’était lancé dans l’autoproduction depuis son home studio (situé place Vendôme, ça va). De son côté, Voyou prolonge cette initiative. Le chanteur et multi-instrumentiste nantais remarqué dès 2019 avec Les Bruits de la ville (et son hit mineur Lille) rend un hommage intelligent au signataire de Syracuse – qu’il reprend joliment. On le note, car c’est là le titre le plus célèbre de sa sélection. Sans snobisme, mais avec une démarche de passeur, Thibaud Vanhooland pioche parmi les chansons les plus obscures de la discographie du Guyanais. Soutenu par un groupe solide et soudé, il s’approprie des morceaux qui surprennent par leur modernité surannée ( Beta Gamma l’ordinateur ) et, mieux, par leur actualité – Pauvre Jésus Christ, critique douce-amère de l’industrie du divertissement. De quoi donner envie de (re)découvrir Salvador. Mission accomplie, donc Thibaut Allemand Lille, 05.10, Casino Barrière, 18h, 27/20€, aeronef.fr
Des enfants gâtés. Voilà ce qu’on pensa en voyant débarquer, vers 2017, cinq gandins aux prénoms étranges (il y a même un Anatole !) et produits par - excusez du peu - Daft Punk (Overnight). Leurs chansons ? Un truc complètement hors-sol, dénué de la moindre marque de l’époque. Leurs disques ? Des fantasmes d’une période qu’ils n’ont pas connue (les seventies et le début des eighties) le tout passé au crible du versant pop de la French touch (Air, Phoenix). Sans doute gâtés, ces Australiens, mais surtout très doués à l’heure de composer des tubes mariant harmonies vocales pop, guitares funk, rythmes disco et souffle soul. Un style remis au goût du jour par Random Access Memories (2013) de Daft Punk (on y revient) et décliné à l’envi le long de trois albums où planent les fantômes de Steely Dan et Hall & Oates. Enfin, on s’étonne toujours de leurs prestations scéniques. Bien qu’éparpillé autour du globe (Paris, Berlin, USA), le quintette fait montre d’une osmose totale sur scène. En témoignent ses deux albums live, à la fois souvenirs et préludes à de renversants concerts. Thibaut Allemand
Bruxelles, 07.10, Forest National, 20h, 55€, forest-national.be
jeu. 2
sam. 4 20H 20H
ILIONA + ARONE
FEMI KUTI + LIA MOON + CAROLL MAMA QUEEN
dim. 5 18H Henri Salvador est un Voyou
jeu. 9
ven. 10 20H 20H
VOYOU
REFUSED + GUEST
SYNAPSON + BOMEL
sam. 11 20H PROJECTOR + TREAKS
lun. 13 20H
mar. 14 20H
mer. 15
sam. 18 20H 20H30
KADAVAR + SLOMOSA + ORB
PANIQUE !!
Ciné-concert, Temps Calme
NEWDAD + GUEST
BILL LAURANCE & MICHAEL LEAGUE
dim. 19 16H TYRANT FEST
mar. 21 20H JOHNNY MARR + THE CLOCKWORKS
ven. 24 20H HERMAN DUNE + FLORA HIBBERD
dim. 26
mar. 28 20H
GROUNDATION + GUEST
THE YOUNG MOTHERS + CENTRE AÉRÉ
mer. 29 20H THE YOUNG GODS + DAS KINN
jeu. 30
ven. 31 20H 20H
KEG + MOREISH IDOLS + SEARCH RESULTS «Keeping Company» 18H30
KNOWER + GUEST
Six ans après un premier album remarqué (Diaspora et ses couleurs caribéennes), le natif de Washington DC se met à nu, au propre et au figuré, sur son troisième essai, ENOCH. Surtout, il a choisi de ne pas choisir entre le rap, la house, le R&B, le dancehall et les musiques électroniques. En cela, on pourrait facilement rapprocher la démarche de GoldLink de celle d’un Channel Tres. À ceci près qu’Anthony Carlos, de son vrai nom, n’a pas oublié ses racines hip-hop, en témoignent de fréquentes démonstrations d’un flow rapide et précis. L’air de rien, l’Américain opère un retour aux sources du rap, à l’époque où celui-ci s’appelait electro… T.A.
Lille, 08.10, Le Flow, 20h, 29€, agauchedelalune.com // Bruxelles, 27.10, AB, 19h, 31/30€
Certains l’ont connue ado, guitare en bandoulière dans la lucarne Youtube. La voici dix ans plus tard, cinq albums en poche, le dernier-né étant le plus abouti. Partie enregistrer à New York, la frêle Britannique signe des chansons sur ses fragilités diverses et la nostalgie de l’enfance. De cette banalité surgissent de jolies choses, comme Swing qui, selon l’intéressée, voulait présenter The Breeders aux Meat Puppets. Pas une mauvaise idée ! T.A.
Tourcoing, 09.10, Le Grand Mix, 20h, 19 > 11€ legrandmix.com Bruxelles, 10.10, Botanique, 19h30, 25,50 > 19,50€ botanique.be
Le jazz dans tous ses états. À Tourcoing, cette musique par essence métissée est célébrée dans ses innombrables formes. La 39e édition de ce vénérable festival ne fait pas exception à la règle, conviant des pointures de tous âges et venues des quatre coins du globe pour redonner des couleurs à l’automne - et enrichir nos playlists !
Le Tourcoing Jazz Festival, c’est d’abord une ambiance, chaleureuse et feutrée, à l’image du Magic Mirrors, « lieu emblématique du rendez-vous », selon Yann Subts, son directeur. Posé au cœur de la ville, ce grand chapiteau tout de bois et velours est devenu un spot incontournable de la pause déjeuner. On y découvre des artistes régionaux (le saxophoniste Marc Ducarne, Gadianm et son "kreol groove") et, le soir venu, d’autres noms bien connus. Citons Sandra Nkaké, rendant hommage aux femmes qui l’ont inspirée (de Nina Simone à Björk) ou cette rencontre entre la kora de Ballaké Sissoko et le folk de Piers Faccini, auteurs avec Our Calling, d’un des grands disques acoustiques de l’année.
Légendes d’automne. Outre quelques retrouvailles avec des artistes fidèles (Avishai Cohen), cette programmation regorge de révélations. D’ailleurs, on ne saurait trop vous conseiller la nouvelle sensation new-yorkaise du jazz vocal, Tyreek McDole, « qui marche dans les pas de Gregory Porter ». Enfin, il sera aussi question de patrimoine vivant, à commencer par l’immense Biréli Lagrène, digne héritier de Django Reinhardt (dont il revisite ici le répertoire) sans oublier Dee Dee Bridgewater. Et puis, comment ne pas évoquer Keziah Jones ? Après dix ans de silence, le Nigérian réinvente ses classiques blufunk dans une formule acoustique et intimiste, lors d’un concert évidemment immanquable. Julien Damien
Tourcoing, 11 > 18.10, divers lieux et tarifs, tourcoing-jazz-festival.com
Sélection / 11.10 : Keziah Jones... // 12.10 : Avishai Cohen // 13.10 : Yazz Ahmed 14.10 : Dee Dee Bridgewater, Dafné Kritharas... // 15.10 : Sanseverino, Tyreek McDole, Renaud Garcia-Fons // 16.10 : Butcher Brown, Ballaké Sissoko & Piers Faccini // 17.10 : Biréli Lagrène Quartet, Sandra Nkaké // 18.10 : Simon Fache, Ben l’Oncle Soul...
La quarantaine approche pour Kae Tempest. L’heure du bilan ? En une dizaine d’années et une grosse poignée d’albums, un changement de prénom, de genre, une œuvre littéraire mêlant poésie, essais, romans ou théâtre, le natif de Brockley s’impose comme une valeur sûre. Tout à la fois pur produit de son époque, et fruit d’une véritable tradition anglaise.
LKJ, John Cooper Clarke, Mark E. Smith… Quelles qu’en soient les couleurs musicales, l’Angleterre est féconde de ses poètes urbains et autres fleurs de pavé qui réenchantent (enfin, façon de parler) la grisaille industrielle. Kae Tempest s’inscrit dans cette lignée : venue du hip-hop et du spoken word, la Tempête a débuté avec le collectif Sound of Rum avant de se lancer en solitaire, en 2014, pour conter la solitude, justement, de personnages (pas si) fictionnels dans le grand Londres. C’est une constante chez l’artiste : chroniquer des vies tristement ordinaires, un pied sur le bitume, l’autre dans la fiction, conjuguant colère (son flow et ses instrus en témoignent) et sensibilité (tout le reste). Paresseux, on pourrait rapprocher cet art de celui des Sleaford Mods. Mais là où nos lads répètent une formule, aussi magique soit-elle, Kae relève de la réinvention permanente. Ceci posé, certains thèmes demeurent : la question de l’identité, la précarité, la fragilité des relations… En cela, Kae Tempest signe la bande originale idéale de notre époque troublée. Thibaut Allemand
Bruxelles, 12.10, Bozar, 20h, Complet !, bozar.be
« Un cocktail entêtant de rythmes électriques puisant dans la tradition nabo, peulh, et waama autant que dans l’énergie du rock garage et d'un groove chaloupé » FIP, août 2025
LEGRAND SUD LEGRANDSUD LE GRANDSUD LE GRANDSUDLEGRANDSUD LE GRANDSUD LE GRANDSUD
LE GRAND SUD
50 rue de l’Europe, Lille 03 20 78 20 23
BILLETTERIE 5 > 3 €
15 octobre 2025
Galway : située aux portes du Connemara, cette cité portuaire fut chantée par The Pogues et le leader des Chieftains y possédait un pub. Ceci posé, pas une once de tradition gaélique chez NewDad, excepté une mélancolie toute irlandaise. Ces vagues à l’âme sont ici sublimés par des déluges de guitares et des avalanches de réverb’. Ces quatre-là ont la vingtaine, mais leurs références se situent bien avant leur naissance. Car outre un cousinage évident avec leurs contemporains (Daughter, Just Mustard) c’est bien du côté des eighties (Disintegration, de The Cure) et plus encore des nineties que se situent leurs références. On pense tout à trac, face à ces guitares nuageuses et orageuses, à ce chant vaporeux, à leurs compatriotes de My Bloody Valentine, à une bonne partie du catalogue 4AD mais aussi à toute cette scène américaine qui, Nirvana en tête, conjuguait spleen et boucan. Fort heureusement, ces Britanniques ne se contentent pas de simples pastiches, et leurs chansons tiennent debout toutes seules. À leur tour d’inspirer de nouvelles générations. Thibaut Allemand 13.10, Bruxelles, Botanique, 19h30, 25,50 > 19,50€, botanique.be 15.10, Lille, L’Aéronef, 20h, 8/5€, aeronef.fr
DE DÉCOUVERTES MUSICALES 4.5.6 NOVEMBRE 2025
ROUBAIX LA CONDITION PUBLIQUE
ANAÏS COTTE ANAYSA
ARKANGE AZIZ KONKRITE
BASIC PARTNER BLEU BERLINE
BOOGIE DAMON DOUBLE VITRAGE
EXOTICA LUNATICA FUTURE EXES HAMADA
JULIE RAINS JUNGLE SAUCE — JUSTE SHANI
LA FLEMME LE TALU LOU K M.A.O. CORMONTREUIL
NORD//NOIR PIERRE ET LA ROSE
Trop souvent réduit au seul Boléro, standard faussement simple, Maurice Ravel (1875-1937) a déployé, le long d’une quarantaine d’années, une œuvre modeste par la quantité, mais gigantesque dans la palette de couleurs et d’influences. L’Orchestre national de Lille, sous la direction de Joshua Weilerstein, célèbre les 150 ans d’un maître souvent sous-estimé.
Le parti pris est bien choisi : trois œuvres emblématiques de l’évolution d’un compositeur, du classicisme à la modernité. Citons d’abord sa Pavane pour une infante défunte. On la connaît dans sa version orchestrée de 1910, si souvent entendue au cinéma. La voici en version originale, datée de 1899, pour piano seul. À l’autre bout du spectre, le Concerto pour piano et orchestre en sol majeur déploie toute l’expérience et le génie du Basque, ouvert au jazz de son cadet George Gershwin et, toujours, aux influences hispaniques. Quant au Boléro, joyeusement inévitable, ce sont 18 minutes suspendues, une ritournelle atomique, un coup de maître, un « chef-d’œuvre sans musique » – selon ses propres mots. L’intérêt de ces concerts réside également dans la contextualisation du rival de Debussy. D’un côté, la réorchestration par Ravel d’Antar (1868), du Russe Rimski-Korsakov, influence revendiquée. De l’autre, une Petite suite pour orchestre signée Germaine Tailleferre, membre avec Francis Poulenc du Groupe des Six, et ravélienne assumée. En somme, de quoi mieux saisir l’impact d’un musicien aussi célèbre que méconnu. Thibaut Allemand
Lille, 14.10, Théâtre Sébastopol, 20h, 49 > 6€, theatre-sebastopol.fr Valenciennes, 17.10, Le Phénix, 20h, 36 > 5€, lephenix.fr Amiens, 18.10, Maison de la Culture, 18h30, 45 > 8€, maisondelaculture-amiens.com
4 OCTOBRE
NAÏVE NEW BEATERS ET GROUMPF
Gérard-Philipe - 20h30 - POP
17 OCTOBRE
DON SANCHÉ
OU LE CHÂTEAU D’AMOUR
Grand Théâtre - 20h00 - OPERA
18 OCTOBRE
CHINA MOSES ET L&B
Gérard-Philipe - 20h30 - JAZZ / SOUL
14 NOVEMBRE
DĒPORTIVO ET ROY KINKE & THE AMAZING BBQ
Gérard-Philipe - 20h30 - ROCK
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Gérard-philipe - ccgp grand théatre de calais - officiel
infos billetterie : www.billetterie.calais.fr
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Ne pas trop se fier au blase : Tuerie est un rappeur au cœur tendre. Révélé en 2023 avec l’EP Papillon monarque, récompensé par le prix Joséphine (en gros, l’anti-Victoires de la musique), le dénommé Paul Nnazé joue sur la corde sensible. Dans Les Amants terribles, premier album sorti au printemps dernier, le Franco-Camerounais évoque des sujets comme la paternité, l’amour, la solitude ou la masculinité contrariée, au fil de morceaux nimbés de soul, de gospel et de R&B. À rebours d’un rap game saturé de testostérone, notre homme privilégie un chant tantôt suave ou mélancolique, sans jamais sombrer dans le pathos. Sur scène, il alterne moments de douceur et bangers (parfois dans le même titre, à l’image de G/Bounce), régalant l’auditoire avec sa science de la punchline. Du genre : « J’aimerais que ça change, mais mes anges et mes démons sont toujours en coloc » ou encore : « J’ai tellement broyé du noir que je recevais des invitations du Ku Klux Klan ». Celle-là, elle nous a tués ! Julien Damien Bruxelles, 17.10, Botanique, 19h30, 28 > 22€, botanique.be Tourcoing, 01.11, Le Grand Mix, 20h, 23 > 15€, legrandmix.com
Un peu de douceur ? Expert ès-hip-hop mâtiné de jazz et de soul, Loyle Carner poursuit son travail introspectif initié dès 2017 avec Yesterday’s Gone. Le flow du Britannique court sur des instrus veloutées, pas éloignées des ambiances jadis créées par un Terry Callier, pour évoquer le deuil de son beau-père, son nouveau rôle de père et quelques fragilités (la dyslexie, le TDAH…). Cette voie toute personnelle a séduit le regretté MF Doom et l’a vu collaborer avec, entre autres, Madlib, Jorja Smith ou Sampha. Le tout sans rien perdre de cette simplicité, de cette honnêteté sans fard qui font, aussi, sa puissance. Une force tranquille, en somme. T.A.
Bruxelles, 25.10, Forest National, 20h, 58 > 45€, forest-national.be
Au début était l’acid jazz. Un drôle de mouvement né en Angleterre au milieu des 80’s, mêlant jazz, funk, hip-hop, et puisant ses racines dans le mouvement mod et des DJ emblématiques (Gilles Peterson, patron du label… Acid Jazz). The Brand New Heavies en fut sans conteste le plus fier représentant. De l’inusable Heavy Rhyme Experience Vol.1 (1992) au récent TBNH (2019), le groupe s’est sans cesse réinventé et a, toujours, conservé la flamme. T.A. Anvers, 31.10, de Roma, 20h, 35/33€ deroma.be
JUNGLE SAUCE
Urban Posting, Display Racks, Visitor Information, Cultural Spots, Hotels, Bars and Restaurants, Universities, Libraries, Bicycle parkings, Bus Stops, Indoor Posting (bars & restaurants), Banners on Street Lamps, Amusement Parks, ...
Le Joe Pesci de la pop ? Le Jean Carmet du rock ? Au cinéma, certains comédiens se sont spécialisés dans les seconds rôles, mettant leur talent au service des stars, des grands noms. Mais sans eux, les dites vedettes n’auraient personne sur qui s’appuyer. Eh bien Johnny Marr, c’est un peu ça.
Les arpèges cristallins et trouvailles mélodiques de ce guitariste discret ont façonné l’identité des Smiths. Ne restait à Morrissey qu’à hululer ses textes rudement bien écrits. Depuis, ce dernier a mené une carrière louable jusqu’aux années 2000, tandis que Marr a joué les mercenaires de luxe pour, entre autres, Bryan Ferry, The Pretenders, Kirsty MacColl, Jane Birkin, Talking Heads, Black Grape, Billy Bragg, Pet Shop Boys, Oasis ou encore John Frusciante – des coups d’un soir, le plus souvent. En revanche, il s’est investi plus longuement avec The The, Modest Mouse, The Cribs et, surtout, a fondé le tandem Electronic avec Bernard Sumner, de New Order.
En toute conscience. Voici un peu plus de dix ans, le Mancunien s’est affirmé en solo, sous son nom. Des albums évidemment loin du prime génie des Smiths, mais extrêmement dignes, et ne souhaitant justement pas rejouer cette jeunesse idéalisée par la distance des années. Si Morrissey hésite parfois à reformer The Smiths, le guitariste s’y est toujours refusé, pour des raisons tant personnelles que politiques : Moz a vrillé droite dure, Marr est resté fidèle à sa conscience de classe. Sur scène, la réappropriation de quelques classiques (How Soon Is Now ?, There Is a Light That Never Goes Out ) prouve que le sexagénaire est souvent plus convaincant que son ex-complice. Second rôle, certes, mais second couteau, jamais ! Thibaut Allemand Lille, 21.10, L’Aéronef, 20h, 30/25€, aeronef.fr Seraing, 24.10, OM, 19h, 42€, omconcerts.be
De l’ennui insulaire au succès planétaire. À l’origine, deux copines qui s’ennuient sur l’île de Wight. Une poignée de chansons plus loin, voilà Rhian Teasdale et Hester Chambers un contrat en poche, avec des tournées sans fin et quatre nouveaux copains qui ont, eux aussi, mis la main à la pâte de ce Moisturizer. Hymnes pop punk dans l’axe Pavement-Pixies, désinvolture revendiquée, humour narquois et, toujours, le refus de l’esprit de sérieux, quels que soient les sujets abordés. Moins facile que ça en a l’air : on sait Hester sujette aux crises d’anxiété. Raison de plus pour tout prendre à la légère, sauf les chansons – la seule chose qui vaille. T.A.
Bruxelles, 02.11, Ancienne Belgique, 19h, complet !, abconcerts.be
Au printemps dernier, Sinister Grift renouait avec le génie de Person Pitch (2007). Mais loin de la folie des débuts, ce disque est celui d’un homme de 46 ans, fraîchement divorcé, chantant parfois avec sa fille. Comment vieillir lorsqu’on a passé sa vie à prolonger sa jeunesse ? Vaste question, à laquelle Noah Lennox ne peut répondre. Ou alors dans la pénombre d’une salle de concert, où ses chansons liquides et vaporeuses prennent toute leur ampleur. T.A.
Bruxelles, 02.11, Botanique, 13h, 44/39€
Lille, 03.11, L’Aéronef, 20h, 27/20€, aeronef.fr
Toujours avide de son frais, le festival Crossroads inaugure à Roubaix sa 10 e édition. Au programme de ces trois soirées ? Une flopée d’artistes à découvrir d’urgence, dans à peu près tous les styles, et 21 concerts au format showcase pour le prix d’un. Qui dit mieux ?
Promouvoir des musiciens émergents et les aider à prendre leur envol. Depuis sa création en 2016 par la Brigade d’intervention culturelle, ce festival poursuit le même (noble) objectif. Et a déjà vu passer du beau monde, de Bekar à Weekend Affair, en passant par Kimberose, Structures... Dénichés dans les Hauts-de-France, en Belgique et un peu partout à travers l’Hexagone grâce à des complices à l’oreille affûtée (telle l’asbl Court-Circuit, outre-Quiévrain), les artistes de cette promo 2025 s’annoncent aussi prometteurs. S’ils présentent leur tout premier projet, certains ont déjà quelques faits d’armes. En témoignent les Alsaciens d’Exotica Lunatica (soit la rencontre entre chants lyriques et percussions tribales), prix du jury aux derniers iNOUïS du Printemps de Bourges. Tandis que Jungle Sauce apporte ce qu’il faut de piquant à la scène lilloise avec son cocktail psyché de rock et d’electro, le duo calaisien de Nord//Noir devrait réchauffer l’assistance avec un "cold gabber" sans concession, mais pas dénué de poésie. On aurait aussi pu évoquer le projet electro-jazz de la Bruxelloise Julie Rains ou les noces entre dancefloor et chaâbi du DJ Aziz Konkrite, mais le mieux c’est encore de les découvrir sur scène, non ? Julien Damien Roubaix, 04 > 06.11, La Condition Publique, 19h, 1 jour : 12 > 6€ • 3 jours : 25 > 11€ crossroadsfestival.org
Sélection / 04.11 : Pierre et la Rose, Anaïs Cotte, Hamada, Juste Shani, Aziz Konkrite, Basic Partner, Nord//Noir // 05.11 : La Flemme, Future EXES, Le Talu, Julie Rains, Jungle Sauce... 06.11 : Exotica Lunatica, Arkhane, Damon, Bleu Berline, Lou K...
02/10 ZENTONE (HIGH TONE & ZENZILE) + NUMÉROBÉ
08/10 POGO CAR CRASH CONTROL + GRANDMA'S ASHES
09/10 BILLIE MARTEN + LE REN
10/10 NOVA TWINS + HOTWAX
11/10 JEHNNY BETH + CHEST.
15/10 LE GOÛTER CONCERT DE TOTORRO À 16H
15/10 ZOMBIE ZOMBIE + TOTORRO
16/10 TOURCOING JAZZ FESTIVAL BUTCHER BROWN
18/10 SYML + SARAH JULIA
21/10 VLURE 23/10 MONOPHONICS
24/10 AFTERWORK EROTIC SECRETS OF POMPEII
28/10 THE BOO RADLEYS + GALAPAGOS REX
29/10 LE GOÛTER CONCERT DE LA LUZ À 16H
29/10 LA LUZ + MAMALARKY
31/10 TOO MANY ZOOZ
(Deewee / Because Music)
On ne présente plus Soulwax, évidemment. Mais on chantera toujours ses louanges avec, au fond de nous, un petit regret : aussi respectée soit-elle, la formation menée par les frères Dewaele n’a pas vraiment eu la reconnaissance attendue. Excepté un bref moment, entre 2002 et 2005, où les bacchanales entre rock et electro furent mises à l’honneur, les frangins de Gand ont trop souvent œuvré dans l’ombre. Celle de leur studio puis de leur label (Deewee, hébergeant entre autres Charlotte Adigéry ou Bolis Pupul). Le comble : 2manydjs, à l’origine simple side-project, a éclipsé Soulwax ! Vingt ans après cette trop brève mise en lumière, comment se porte le duo ? Très bien, merci. La preuve avec cet album aux faux airs de mix non-stop, contenant son lot de tubes certifiés et conçu comme un disque de rock sans guitares. Ici, la paire fait joujou avec ses batteries, synthés modulaires, machines à bandes et autres voix traitées. Entre pop perturbée (Polaris, Idiots In Love), simplicité impeccable ( Run Free) et boucles tortueuses (le morceau-titre) Soulwax poursuit sa route, s’imposant plus que jamais comme le correspondant belge de LCD Soundsystem. Et méritant un succès au moins aussi ample. Sortie le 17.10. Thibaut Allemand
(drink sum wtr / Modulor)
Troisième album pour le trio vocal de Brooklyn, et aucune lassitude à l’horizon ! Comment pourrait-il en être autrement ? Nya Gazelle Brown, Sabrina Cunningham et Piya Malik, docteures ès-harmonies vocales et groove insensé, naviguent entre punk funk (Cut & Rewind, Take It All ), Philly Sound (Under The Sun, Bandit), electrofunk très Prince (Shop Boy ) ou cocottes de guitares façon Chic (Do All Things With Love). Pour ne rien gâcher, à la finesse des arrangements se mêlent paroles très en verve. Ainsi, Disco Life évoque la Disco Demolition Night de 1979, qui vit des milliers d’abrutis réunis dans un stade pour brûler des disques de disco et, plus généralement, de musiciens noirs. Une époque pas si lointaine, voire très contemporaine… à l’image de ces chansons. Sortie le 03.10. Thibaut Allemand
On évoquait jadis New Order ou Depeche Mode pour situer le trio de Brooklyn. À l’aune de ce quatrième album nimbé de new-wave, de post-punk et de romantisme noir, ces références demeurent d’actualité. Toutefois, il faudrait ajouter une autre figure tutélaire à l’ensemble : celle de Brian Eno. Nation of Language a en effet le chic pour insuffler des émotions aux machines (ce qui n’est pas anodin, à l’heure de l’IA). Marquées par la perte et le souvenir, ces dix chansons n’ont pourtant rien de spectrales. Portées par la voix de baryton de Ian Devaney, elles sont plutôt traversées d’élans de vie (In Another Life) et traduisent une mélancolie bizarrement chaleureuse (Silhouette, Can’t Face Another One) dans laquelle il fait bon se lover. Julien Damien
(Young / XL Recordings)
Voilà près de vingt ans que John Maus nous délivre ses comptines caverneuses. Mélodiste enragé ne jurant que par le baroque, notre bricoleur de synthés préféré enfonce le clou avec des litanies aussi cartésiennes que cathartiques. L’ambiance est à la fugue, au bug total autant qu’au mysticisme décomplexé. Entre mantras darkwave et propos hallucinés, ce sixième opus arbore le même vernis semi-religieux cryptique que ses prédécesseurs. Il regorge d’hymnes potentiels, pétris de basses vengeresses, d’envolées arpèges (Came & Got, Because We Built It ) ou de nappes salvatrices ( Reconstruct Your Life). Réputé pour ses shows instinctifs où le cri primal prend tout son sens, cet Américain sera de retour dans nos contrées à l’automne. La messe est (re)dite. Selina Aït Karroum
(Mexican Summer)
Croulant sous le travail pour d’autres artistes (Kurt Vile, Wilco, St. Vincent, Horsegirl…), Cate Le Bon a aussi connu une rupture amoureuse. De quoi inspirer une collection de chansons pas franchement gaies. Pour la consoler, s’invite sur un titre un certain… John Cale. Logique, la Galloise ayant parfois sonné comme une sorte de Velvet du xxie siècle. Pour le reste, on s’interroge : les effets sur les voix, les synthés ou les claviers rappellent un peu le traitement réservé par Eno à Bowie, fin seventies. Mais nulle trace de l’étrangeté du Thin White Duke, ni de la faconde tubesque de Cate Le Bon. Moins immédiat certes, ce disque se révèle après plusieurs écoutes. Pas son meilleur, mais bien au-dessus du tout-venant pop. Thibaut Allemand
Silent Jenny (Rue de Sèvres / Label 619)
C'est l'un des nouveaux chefs de file de la bande dessinée de SF. Après Shangri-La puis Carbone et Silicium, Mathieu Bablet continue de creuser une veine dystopique, imaginant cette fois une Terre où les abeilles ont disparu, suite au dérèglement climatique. Sans ces irremplaçables pollinisatrices, notre planète est devenue totalement stérile et les humains traînent leur peine dans des paysages désolés, pour les uns au sein de villes puantes et métalliques, pour les autres dans des "monades", soit des vaisseaux-villages mobiles et autonomes. C'est à bord de l'un d'eux qu'on retrouve Jenny. Employée par une société nébuleuse, vestige d'un capitalisme autoritaire, notre héroïne s'échine à trouver de l'ADN d'abeille en plongeant dans "l'inframonde", grâce à une technologie lui permettant de rétrécir... Bablet vise juste avec cette fable eschatologique, qui interroge avec pertinence le devenir de notre espèce à l'aune de la catastrophe écologique en cours. Il y a du Alain Damasio dans cette réflexion. Surtout, c'est un régal pour les yeux de retrouver ses grandes planches vibrantes de couleurs, de détails et se jouant avec maestria des perspectives - dont on commence sérieusement à manquer... 320 p., 31,90€. Sortie le 15.10. Julien Damien
T1 : Le Voleur, T2 : La Reine d’Attolie (Monsieur Toussaint Louverture)
Trois ans après le succès de la série Blackwater, les éditions Monsieur Toussaint Louverture nous refont le coup d’une saga en six épisodes. Signé Megan Whalen Turner, Le Voleur de la reine est culte aux États-Unis, et on parie qu’il le sera aussi en France. En termes d'histoire, rien de nouveau depuis Le Trône de fer : des intrigues de cour entre trois royaumes, avec leur lot de machinations et de coups bas créant du rebondissement permanent. Voilà du très bon roman feuilleton, qui prend une épaisseur supplémentaire à chaque tome, adopte un point de vue différent... et complète ou corrige les précédents ! À qui accorderez-vous votre confiance ? Commencez par Gen, voleur insolent mais attachant, sorti de prison sur ordre royal… Vous ne serez pas déçus ! 256 p., 16,50€. Pascal Cebulski
Succès du premier recueil oblige, voici le deuxième volet. Le Pas-de-Calaisien aligne les calques et glisse, l’air de rien, une légende en décalage (pas toujours) total avec le sujet. Jeux de mots parfois vaseux, absurdités loufoques, élucubrations brindezingues… C’est tout ? Non ! C’est aussi et surtout une critique acide de notre monde contemporain : l’état de l’éducation nationale (instituteur dans le civil, Alcide connaît la maison), la charge mentale et cette capacité toute masculine à fuir les tâches ménagères, le développement personnel, les vices de la petite bourgeoisie centriste, le bon goût… Il y a quelque chose de l’esprit de Jean-Pierre Bacri dans cette joyeuse mauvaise humeur, dans cette fantaisie râleuse, et ça fait du bien. 176 p.18€. T. Allemand
Voici un livre drôle. Et un drôle de livre. Dont l’auteur s’excuse dès la préface, puis au gré de nombreuses notes de bas de page. Pas du tout au niveau de l’excellent Comedian Rhapsodie (2021), autobiographie amusée d’un passionné de musique devenu journaliste musical un peu par hasard, Fiascorama relate, de façon très orale (on entend sa voix !) ses expériences théâtrales, radiophoniques, télévisuelles, cinématographiques… le tout sous le prisme de la lose. De fiasco, il n’est pourtant pas vraiment question. Plutôt de petits ratés, de quiproquos rigolos, mais guère plus. Ceci est moins un livre qu’une suite d’anecdotes foireuses racontées par un vieux copain porté sur l’autodérision et dénué d’ambition. À ce titre, c’est très réussi. 272 p., 22€. Thibaut Allemand
À la suite d’un accident qui lui a coûté les jambes, Nathalie change de vie et devient Ève, sirène professionnelle. Avec sa queue en silicone, elle nage dans les aquariums du monde entier, de Tokyo à Dubaï. Elle est aussi sollicitée par des milliardaires souhaitant exaucer les rêves de leurs enfants. Ève exerce son métier sans passion, avec un seul but en tête : se venger de la personne qui a provoqué son malheur… Deux ans après Stella et l’Amérique (l’histoire d’une prostituée faiseuse de miracles traquée par le Vatican, tout aussi "tarantinesque"), Joseph Incardona confirme sa capacité à inventer des histoires délirantes, tout en dénonçant les folies et injustices de notre monde. Ève osera les affronter à sa manière, dans un ultime numéro... 224 p., 21€. Pascal Cebulski
The Beatles : Get Back, Beatles ‘64 ou encore TWST – Things We Said Today. On peine à tenir le compte des documentaires récents consacrés aux quatre de Liverpool. Centré sur la vie new-yorkaise du couple Lennon-Ono, One To One nous plonge dans une grande période d’effervescence créatrice et politique.
Être au centre de tous les regards, et pourtant coupé du monde commun : tel est le fardeau de la célébrité. Les Beatles le subirent au point de renoncer à se produire en concert, faute de s’entendre jouer. Après la dissolution du groupe, John Lennon aurait pu aspirer à la tranquillité. Or, il n’aura eu de cesse de se préoccuper de l’actualité sociale et politique des États-Unis. Des protestations contre la guerre du Vietnam à l’insurrection dans la prison d’Attica, le couple qu’il forme avec Yoko Ono entend se faire le porte-voix de toutes les causes. Le deux-pièces qu’ils habitent dans le Village apparaît alors comme une plateforme multimédia, à la fois studio d’enregistrement, galerie d’art contemporain, centre d’appels téléphoniques et chambre à coucher, où les amoureux baignent dans le flux télévisuel.
Métamorphose. Le documentaire de Kevin Macdonald et Sam Rice-Edwards en tire un principe de montage casse-gueule : le zapping, manié en l’occurrence avec sagacité. Au centre des archives, un concert flamboyant durant lequel le duo déroule ses hymnes utopistes ( Imagine) et ses introspections douloureuses ( Mother ). À travers Lennon s’esquisse un glissement plus général, de l’artiste engagé au chanteur charitable, des années 1970 aux années 1980. Quant à Ono, elle assume crânement d’être passée dans l’opinion publique de la « bitch » à la « witch ». Cela s’entend peut-être mieux encore aujourd’hui. Raphaël Nieuwjaer
Documentaire de Kevin Macdonald et Sam Rice-Edwards. Sortie le 11.10
Du mouvement populaire appelant en 2013-2014 à l’émancipation de l’Ukraine vis-à-vis de la tutelle russe jusqu’à la résistance héroïque contre l’armée de Vladimir Poutine, la continuité historique est évidente. Avec Maïdan et maintenant L’Invasion, Sergueï Loznitsa s’avère l’un des chroniqueurs les plus précieux de cette période complexe.
Loznitsa, cinéaste patriote ? Dans la conjoncture qui est celle de l’Ukraine (indépendante depuis 1991, attaquée par la Russie depuis plus d’une décennie), raconter la "naissance d’une nation" relève peutêtre d’une nécessité vitale. Traversé par une colère froide et une tristesse infinie devant tant de vies gâchées, L’Invasion ne craint pas de verser dans l’allégorie. Couvert du drapeau ukrainien, un soldat et une jeune femme s’étreignent longuement au milieu d’une artère piétonne de Kyiv. Tandis qu’à l’horizon éclatent les bombes, une vieille dame empile patiemment les briques de sa maison détruite, figure exemplaire de la résistance populaire. Si juste soit la cause, le documentaire pourrait alors verser dans la propagande. Mais Loznitsa sait aussi prendre ses distances. Ainsi du ravitaillement, qui prend à l’occasion des allures de partie de campagne, avec ses vélos filant vers l’horizon et ses baigneurs au pied d’un pont détruit. La politique du cinéaste se loge dans de tels écarts entre les choses et les symboles, les corps et la cause qui les requiert. Il est permis de voir là les raisons même de la lutte – des ouvertures démocratiques. Raphaël Nieuwjaer
En Géorgie, de nos jours. Adolescent introverti, Sandro s’interroge d’autant plus sur sa sexualité lorsque son père décide de devenir moine orthodoxe. Comment s’affirmer dans un foyer éclaté et dans un climat national délétère ?
En confrontant éveil des sens et religion, George Sikharulidze filme le désir dans toute sa dimension culpabilisante. Le corps anguleux de Sandro est de tous les plans, imposant sa présence discrète mais près d’imploser à tout moment. Entre érotisme, pudibonderie, football et militantisme radical, cette quête du plaisir passe aussi par l’appartenance au groupe et une certaine violence. Panopticon s’offre comme une allégorie du masculin et, à l’heure d’un préoccupant recul démocratique, sublime une jeunesse vibrante qui ne veut pas fermer les yeux.
Selina Aït Karroum
De George Sikharulidze, avec Data Chachua, Malkhaz Abuladze, Ia Sukhitashvili… En salle
C’est un tournant historique, l’un de ces moments où le xxe siècle aurait pu échapper à sa pente catastrophique. Dans l’effervescence des premières décolonisations, le Congo s’affranchit de la tutelle belge. Nommé premier ministre, le brillant Patrice Lumumba soulève l’espoir d’un changement social durable. Mais c’est sans compter la prédation occidentale, qui entend conserver les innombrables ressources du pays. Brillamment racontée grâce aux images d’archives et à de multiples sources textuelles, cette histoire acquiert une dimension supplémentaire par sa mise en relation avec le jazz. Plus qu’un accompagnement, la musique apparaît grâce à un subtil montage comme un moyen de libération, une source de puissance politique. Raphaël Nieuwjaer Documentaire de Johan Grimonprez. Sortie le 01.10
« À un moment, faut vivre, non ? ». Cette phrase, lancée au détour d’une conversation, résonne comme un cri discret mais déterminé. Fatima, 17 ans, est musulmane, banlieusarde, sportive… et lesbienne. Elle entre en fac de philosophie à Paris, quitte sa cité pour la capitale, sa famille pour une liberté encore floue et tente de concilier sa foi avec ses désirs. Un film d’émancipation lumineux.
Dix-sept ans, c’est l’âge des premières fois. Premières rencontres, premières amours, premières blessures... À travers le personnage interprété par Nadia Melliti, ce film adapté de l’autofiction de Fatima Daas refuse toutefois les oppositions binaires. Sa force tient dans son refus des caricatures. Les parents de notre héroïne ne sont ni despotes ni arriérés, les militantes LGBT pas radicales... Hafsia Herzi montre simplement, sans juger. La mise en scène capte la simplicité des lieux : la cuisine modeste de l’appartement familial, les bancs d’un amphi, un couloir d’internat, une boîte de nuit gay. Chaque décor devient le théâtre d’un basculement, sans jamais forcer le trait. Pas de pathos ni de mélodrame, seulement une justesse poignante. Dans un contexte où les droits des personnes LGBT sont encore questionnés et où les identités plurielles peinent à se frayer un chemin dans les représentations, La Petite dernière arrive à point nommé. Non pas comme un manifeste, mais comme un geste de cinéma débordant d’humanité, affirmant qu’on peut croire, aimer, désirer, douter, tout à la fois. Et qu’il est temps, enfin, de vivre. Lou-Anne Sedda
De Hafsia Herzi, avec Nadia Melliti, Mouna Soualem, Ji-Min
Cinq jeunes gens fomentent une attaque contre de riches propriétaires. Mais pendant l’attentat, Hélène abandonne ses complices et se réfugie dans la forêt. Tuée lors de l’attaque, son amie Manon revient alors la hanter, agitant le spectre d’une seconde chance… Entre choix moral, éthique de la violence et propos écologique sousjacent, Félix Dufour-Laperrière planque ses personnages dans le décor, camouflant (à peine) leurs doutes, peurs ou colères. Le fantastique côtoie le fait divers pour une réflexion brute et métaphysique sur la notion d’engagement. Un jeu de piste où l’innocence bouscule le jusqu’au-boutisme, où l’espoir tente d’avoir le dernier mot. Entièrement dessiné à la main, ce film faussement minimaliste est une œuvre symbolique, onirique, et bel et bien tragique.
Selina Aït Karroum
Film d’animation de Félix Dufour-Laperrière. Sortie le 01.10
Kei Ishikawa adapte le roman de Kazuo Ishiguro, prix Nobel de littérature. Ce récit est un portrait du Nagasaki d’aprèsguerre, marqué par la bombe atomique et les non-dits. Le film suit Etsuko, une femme dont les souvenirs parfois douloureux refont surface lorsque sa fille, journaliste, souhaite écrire à son sujet. L’histoire alterne ainsi entre les années 1950, au Japon, et 1980 en Angleterre, montrant Etsuko jeune et plus âgée. Ces deux temporalités se répondent et mettent en lumière le poids des traumatismes de la guerre et des silences. Le film interroge moins l’Histoire que la mémoire intime et les difficultés à faire la paix avec un passé traumatisant. Ce regard "pâle", porté sur deux cultures et deux époques, confère à l’œuvre toute sa singularité. Lou-Anne Sedda
Peut-on encore porter un regard neuf sur l'œuvre de David Hockney ?
Of course ! Tout juste auréolé d'une vaste rétrospective à la Fondation Louis Vuitton, le travail du Britannique se dévoile sous un tout autre angle au Musée des beaux-arts de Mons, qui explore son lien, puissant, avec la nature. Ce n'est pas tout : aux créations de cette star de l'art contemporain se mêlent aussi musique, poésie ou toiles d'autres grands maîtres de la peinture, tel Vincent van Gogh. Oui, rien que ça.
À bien y regarder, il y a plusieurs David Hockney. Celui de la coolitude californienne des sixties et son mode de vie hédoniste, avec notamment la série des Pool
Paintings et l'iconique A Bigger
Splash, confinant à l'abstraction. Et puis il y a l'arpenteur de paysages, qu'il saisit à la façon des impressionnistes, de l'immensité du Grand Canyon à l'intimité de son jardin et de la campagne normande, où il s'est établi en 2019. « Il est tombé dans la nature comme Obélix dans la potion magique », image Xavier Roland. Mieux, l'artiste anglais nous entraîne avec lui dans ses flâneries, en multipliant les points de fuite.
« Il n'y a jamais une seule perspective dans ses œuvres, rendant impossible pour le regardeur d'embrasser un panorama d'un point de vue unique. Nous sommes donc à chaque fois obligés de nous déplacer, d'impliquer notre corps, analyse le responsable du Pôle muséal de la ville de Mons. Cette construction de l'espace très particulière nous immerge constamment dans la peinture et le monde réel, en l'occurrence la nature ».
Symphonie visuelle. Plus qu'une "simple" exposition, Le Chant de la Terre offre ainsi une expérience sensible de notre environnement. Et même « polyphonique », ajoute Xavier Roland.
Intitulé en référence à l'une des plus émouvantes symphonies de Mahler, hommage à la fragilité de la nature et de l'existence, ce parcours initie un dialogue entre peinture, musique et poésie. Présentant des créations d'hier et
« IL N'Y A JAMAIS
UNE SEULE PERSPECTIVE
d'aujourd'hui, de ses huiles sur toile à celles exécutées à l'iPad, de ses aquarelles à ses murs d'écrans vidéo, l'accrochage reflète le passage du temps. On perçoit ici le cycle des saisons, la vibration des couleurs et la renaissance de la nature au printemps.
Par endroits, d'autres peintres viennent ponctuer par petites touches (ou notes) cette sonate visuelle. Il y a là des tableaux de Constantin Meunier, d'Edvard Munch, ou encore ceux d'un autre grand promeneur : Vincent van Gogh, dont les natures mortes florales sont mises en regard de celles d'Hockney. Voilà un joli symbole. En 2015, le Néerlandais fut la grande figure de Mons, lorsqu'elle fut désignée capitale européenne de la culture. Dix ans plus tard, cette exposition prouve que la cité wallonne n'a rien perdu de son ambition. Julien Damien
« UNE EXPÉRIENCE SENSIBLE ET POLYPHONIQUE DE NOTRE ENVIRONNEMENT»
David Hockney. Le Chant de la Terre Mons, 04.10 > 25.01.2026, CAP/Musée des beaux-arts, mar > dim : 10h-18h, 16/12€ (gratuit -12 ans), musees-expos.mons.be
C'est l'homme qui a inscrit Tourcoing sur la carte mondiale de la peinture. Comme tous les trois ans, le MUba consacre à Eugène Leroy une grande exposition. Après avoir exploré son héritage et ses liens dans le paysage artistique du xxe siècle, ce nouveau parcours focalise sur les toiles et dessins qu'il a produits entre 1980 et 2000. Une période faste, à bien des égards...
Evoquer Eugène Leroy renvoie irrémédiablement à des images de toiles sculpturales, cette accumulation unique de matières et de couleurs. « Certes, c'est un peu ce qu'on retient de lui, mais cette épaisseur n'a jamais été une fin, plutôt un moyen », explique la directrice du MUba, Mélanie Lerat. Dans son atelier de Wasquehal , « loin des courants et des modes », disait-il, l'homme revenait sans cesse sur ses compositions, « à la faveur d'une lumière nouvelle, d'une saison », ajoutant de nouvelles touches au pinceau ou directement depuis le tube.
Monde magique. Surtout, Eugène Leroy poursuivait à travers cette technique un but bien précis : figer « la trace du vécu », selon ses propres mots. « Ici, on reconnaît à peine le sujet. C'est avant tout une forme d'apparition, une synthèse de ses sensations ». Cette exposition s'intéresse ainsi aux années 1980 à 2000 de la production de Leroy, une période témoignant « d’un épanouissement technique et théorique certain ». Sous la lumière zénithale de la grande salle du musée, ses peintures nous transportent dans ce « monde magique qui donne vie à une surface plane par la couleur et la lumière », pour citer l'intéressé. Dans un espace plus intimiste se dévoilent ses dessins, marqués par cette liberté du geste dont ne se départira jamais l'artiste, et qui demeure toujours inspirante. Julien Damien
À lire / La version longue de cet article sur lm-magazine.com
Eugène Leroy. Peintures & dessins, 1980 - 2000 Tourcoing, 03.10 > 05.04.2026, MUba Eugène Leroy, tous les jours sauf mardi : 13h-18h 6/4€ (gratuit -18 ans & Tourquennois), muba-tourcoing.fr
Les jours raccourcissent, le soleil devient plus radin, les oiseaux chantent un peu moins... La fiesta est-elle finie ? Que nenni, le grand rendez-vous artistique de lille3000 s'étire jusqu'à la fin de l'automne ! Après les agapes psychédéliques de Fabrice Bousteau, la Gare Saint Sauveur accueille ainsi une autre bande de fous furieux, en l'occurrence celle de la Briche foraine, collectif parisien d'artistes et artisans pour qui la bamboche n'est pas un vain mot. Au programme ? Des parades carnavalesques, des spectacles, des manèges, des entresorts extravagants... et surtout de l'imagination à revendre. Depuis 2012, ces musiciens, circassiens ou ferrailleurs bricolent et animent leurs propres machines et attractions. On a vu sortir de leur ZAD festive de Saint-Denis, pêle-mêle, des vélos volants, un "choux them'all", un observatoire à confettis ou encore le fameux Super Crazy Bumperz - soit des "montagnes russes ultra boostées". À quoi s'attendre cette fois ? À tout, mais pas n'importe quoi. Pensé par le "Ministère de la Fête et de l’Accès au Divertissement" de la Briche foraine comme un « laboratoire d'expérimentations », cet Institut Grand Festif n'a d'autre objectif que de susciter une appétence démesurée pour la bringue. Pas de doute, il est au bon endroit ! Julien Damien Lille, jusqu'au 08.11, Gare Saint Sauveur, mer > dim : 12h-19h, gratuit, fiestalille3000.com
Qui dit fête, dit renversement des normes, mais aussi hypnose, démesure, embrasement... Il y a justement un peu de tout ça dans l'œuvre de Pilar Albarracín. Mondialement reconnue pour ses performances filmées, cette artiste sévillane détourne avec un humour corrosif (voire un soupçon de tragédie) les stéréotypes de la culture andalouse et plus largement de la tradition, interrogeant en filigrane la place de la femme dans une société patriarcale. Intitulée Fuego y Veneno (soit "feu et poison", dans la langue de Pablo Picasso), cette exposition la voit poursuivie dans la rue par des musiciens, ivre sur le sol ou se poignarder jusqu'au sang sur un air de flamenco... Transgressive, son œuvre porte une revendication féministe et invite à une prise de conscience. J.D.
Lille, jusqu'au 09.11, maison Folie Moulins mar > dim : 15h-19h, gratuit fiestalille3000.com
Bas les masques ! Depuis le début de ce millénaire, le photographe Charles Fréger sillonne le monde pour saisir cette tendance qu'à l'Homme depuis des temps immémoriaux à se vêtir de costumes ou d'uniformes, lors de célébrations remontant parfois au Néolithique. Ce sont des régiments ancestraux, des lutteurs traditionnels, des mascarades pratiquées par des descendants d’esclaves africains ou, comme ici, la représentation de divinités indiennes. Intitulée Aam Aastha, cette série immortalise des rituels sacrés effectués depuis des siècles dans des temples, des théâtres ou dans la rue. Quelque part entre l'art et le documentaire, ces images spectaculaires, débordantes de couleurs, dessinent en creux un portrait inédit de notre espèce. J.D. Lomme, jusqu'au 09.11, Médiathèque l’Odyssée, mar, jeu & ven : 14h-18h mer & sam : 10h-18h • dim : 10h-13h, gratuit fiestalille3000.com 7/5€, mhc.lille.fr
Viva España , 2004, Courtesy of Pilar Albarrac í n and Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois // Aam Aastha ©
Peut-on être à la fois ici et ailleurs ? Dans le passé et le présent ? Le monde organique et celui créé par la machine ? Autant de questions soulevées par la 27e édition de Panorama. L'exposition annuelle des artistes du Fresnoy de Tourcoing s'intéresse au thème de la simultanéité.
Un éléphant racontant l'histoire de son espèce, un "jardin des mutations" reliant les mondes physique et numérique, une Terre où l'océan a disparu... Au Fresnoy, la frontière entre réel et imaginaire est souvent ténue, et nos perceptions rarement épargnées. Tenez, cette installation de Chloé Wasp, qui filme grâce au son le corps d'un apnéiste en lévitation dans la mer. En détournant l'utilisation d'un sonar, la Lilloise révèle l'invisible, et propose une vision inédite du monde... À l'ère de l'intelligence artificielle, cette cinquantaine d'œuvres signées par de jeunes artistes explore ainsi les possibilités infinies offertes par les nouvelles technologies, mais aussi les enjeux qui en découlent. Danielle Kaganov nous plonge par exemple dans la "conscience" du robot médical Da Vinci. Développée par l’armée américaine dans les années 1980, cette machine permettait de soigner les soldats à distance, sur le champ de bataille, avant d'être utilisée au profit de la santé publique. Tourné au sein de l'Orsi Academy de Gand, qui forment les chirurgiens à cet outil, son film met en scène un robot devenu autonome et qui s'interroge : est-il une arme ou un instrument de soin ? Vaste (et inquiétante) question... J. Damien Tourcoing, jusqu'au 04.01.2026, Le Fresnoy, mer > dim : 14h-19h, 4/3€ (grat -18 ans), lefresnoy.net
Peintre oubliée, Odette Pauvert (1903-1966) fut pourtant la première femme récompensée du prestigieux prix de Rome, en 1925, à seulement 21 ans ! Cette exposition célèbre ce centenaire, comme celui de l'Art déco, en exhumant une œuvre marquée par la recherche de symétrie, le symbolisme, des décors foisonnants mais aussi l'influence de la Renaissance italienne. Illustrant des scènes de vie (Paris, 1932), mythologiques ou religieuses (La Légende de saint Ronan), ses toiles dessinent aussi, en creux, une figure féminine à la fois forte et douce. En témoigne son fameux Autoportrait au foulard rouge, qui n'a rien perdu de son pouvoir hypnotique. J.D.
Roubaix, 11.10 > 11.01.2026, La Piscine, mar > jeu : 11h-18h • ven :11h-20h • sam & dim : 13h-18h 11/9€ (gratuit -18 ans), roubaix-lapiscine.com
Photographe de l'intime, Rachel Seidu s'est révélée en sublimant la communauté queer du Nigéria, où l'homosexualité et la transidentité sont durement réprimées. Suite à une résidence proposée par l’Institut pour la photographie, la native de Lagos livre le portrait de personnes LGBTQIA+ rencontrées à Lille, en 2025. En associant ces deux séries d'images, cette exposition scrute le droit à l'autodétermination, qui revêt ici un caractère universel. J.D.
Arewahotsauce, Nigéria, 2024
Lille, jusqu'au 20.12, Théâtre du Nord, mar > ven : 12h30-19h • sam : 14h-19h, gratuit, institut-photo.com Kim
© Rachel Seidu
Peintures & dessins, 1980-2000
3 oct. 2025 - 5 avril 2026
Les jeunes filles ont longtemps été les muses silencieuses des artistes. Le MoMu leur reconnaît aujourd'hui un autre rôle. Rassemblant photographes, peintres ou créateurs de mode, cette exposition bouscule les clichés. De La Petite danseuse de quatorze ans de Degas aux costumes originaux de Virgin Suicides, de Sofia Coppola, Girls aborde nombre de thèmes, entre l'ennui, la rébellion et le passage à l'âge adulte. Ce dialogue entre les œuvres reconsidère ce que signifie être "une fille" aujourd’hui.
Anvers, jusqu'au 01.02.26, MoMu, mar > dim : 10h-18h, 12/8€ (gratuit -18 ans), momu.be
Qui a dit qu'on ne pouvait pas renaître ? Sûrement pas Charlotte Abramow. Dans cette exposition, la photographe belge sublime les sept années durant lesquelles elle a accompagné son père Maurice, touché par un cancer. À travers des portraits drôles, tendres et poétiques, elle renvoie une image lumineuse de la vieillesse, de la maladie et du lien filial. Déjà saluée pour son œuvre féministe, la Bruxelloise dévoile ici une nouvelle facette de son talent, en transformant la douleur en beauté.
Bruxelles, jusqu'au 21.12 , Hangar mer > sam : 12h-18h, 9 > 5€ (gratuit -16 ans) hangar.art
Des matières rigides et vaporeuses, souples et organiques. Des robes sculpturales et évanescentes, où les drapés dessinent des volumes en métamorphose constante... Le style de Yiqing Yin est reconnaissable au premier coup d’œil, tissant un dialogue poétique entre l’être humain et la nature. À Calais, cette exposition dévoile les secrets de fabrication d’une artiste touche-à-tout, entre haute couture, dessins, photos, vidéos... et même sons et odeurs ! Une bonne définition du rêve éveillé.
Calais, jusqu’au 04.01.2026, Cité de la dentelle et de la mode , lun > dim (sf mardi) : 10h-18h, 4/3€ (grat. -5 ans), cite-dentelle.fr
Le Musée des beaux-arts de Calais poursuit sa métamorphose. Après avoir renouvelé son exposition permanente, le bâtiment cubique et moderniste inauguré il y a pile 60 ans dévoile une nouvelle galerie dédiée à Auguste Rodin. Ce parcours chronologique met en valeur l’œuvre du sculpteur, de ses débuts comme praticien dans l’atelier de Carrier-Belleuse à l’héritage laissé à la postérité. Entre autres pièces majeures, il offre à redécouvrir La Porte de l’Enfer et, bien sûr, Les Bourgeois de Calais. Calais, Musée des beaux-arts, mar > dim : 13h-17h, gratuit, mba.calais.fr
Studio national
exposition 19 SEP. 2025 –4 JAN. 2026
FIESTARAMA lille3000 9 oct. – 19h30>23h
performances inédites, visites guidées et concert de Puce Moment
EXPO-BRUNCH JAZZ SESSION 12 oct. - 10h>12h45
10h-12h - petit déjeuner et visites guidées
12h-12h45 - concert en partenariat avec Tourcoing Jazz Festival
EXPO-KIDS 16 nov. - 14h>18h
après-midi festif dédié aux enfants
Tous les dimanches exposition en accès libre et visites guidées gratuites : exposition à 16h, circuit de production à 17h
Réunie à la Fondation A de Bruxelles, la collection de la baronne belge Astrid Ullens de Schooten Whettnall compte quelque 6 000 photographies. Ce fonds présente des images signées Diane Arbus, Mitch Epstein, Walker Evans, Nicholas Nixon... parmi une centaine de noms plus ou moins célèbres, mais pareillement pertinents. Cette exposition en dévoile 39. Entre les récits de vie, le documentaire social ou l’architecture, ces "histoires en séries" offrent une éblouissante vision du monde.
Charleroi, 04.10 > 25.01.2026, Musée de la photographie, mar > ven : 9h-17h sam & dim : 10h-18h, 8 > 4€ (gratuit -12 ans), museephoto.be
La richesse du patrimoine textile belge n'est plus à démontrer. Mais cette histoire s'écrit aussi au présent, et sans nul doute au futur. En témoigne cette exposition présentée à la prestigieuse Design Week de Milan, en avril, et rassemblant 18 créateurs du royaume. Des lampes gonflables fabriquées à partir d’intestins de porc de Xavier Servas aux tapisseries en racines végétales de Mathilde Wittock, ces designers usent d'une diversité d'approches, de matériaux, et promettent bien des surprises...
Hornu, 28.09 > 14.12, Centre d’innovation et de design, mar > dim : 10h-18h, 10 > 2€ (gratuit -6 ans), collections.cid-grand-hornu.be
Après un onzième déménagement, Barbara Iweins s’est lancé un sacré défi : photographier un par un les 12 795 objets peuplant sa maison, de la chaussette trouée de sa fille aux pièces de Lego de son fils ! Ce projet constitue bien plus qu’un inventaire. La Bruxelloise a en effet scrupuleusement analysé ce grand bazar. Elle a même établi des statistiques (37 % de ses Playmobil sont chauves !), livrant en creux un drôle d’autoportrait, dans lequel on se retrouve tous un peu...
Liège, jusqu’au 09.11, Musée de la vie wallonne, mar > dim : 9h30-18h, 7/5€ provincedeliege.be
Une exposition réunissant l’estampe et la bande dessinée, ce n’est pas si fréquent. "Hors des cases", pourrait-on dire, à l’image du principal protagoniste de l’affaire : Brecht Evens ! Star du neuvième art, le Flamand arbore un style détonant. Soit un trait fougueux, oscillant entre figuration et abstraction, délivrant des histoires sans bulles, mais pas moins pétillantes. À la Louvière, le Centre de la gravure et de l’image imprimée focalise donc sur un aspect méconnu de son travail. La Louvière, jusqu’au 23.11, Centre de la gravure et de l’image imprimée, mar > dim : 10h-18h 8 > 3€ (gratuit -12 ans), centredelagravure.be
S’il est venu avec le temps des cathédrales, pour citer un grand auteur, l’art gothique n’a cessé de se réinventer pour nous inspirer aujourd’hui encore. Née au Moyen Âge, cette esthétique fut d’abord synonyme de lumière et de couleur avant de se tourner vers les ténèbres. Entre architecture et peinture, sculpture, cinéma ou littérature, le Louvre-Lens réunit plus de 250 pièces, du xiie siècle à nos jours. Et nous convie à un voyage à travers les époques qui ne manque pas de piquant.
Lens, jusqu'au 26.01.2026, Louvre-Lens, mer > lun : 12 > 6€ , (gratuit -18 ans), louvrelens.fr
Si son nom s’écrit en minuscules, c’est bien une créatrice majeure qu’accueille la Piscine de Roubaix pour une étonnante carte blanche. Et ce n’est pas pour célébrer les 50 ans de sa griffe (elle déteste les anniversaires !) qu’Agnès Troublé, dit agnès b., expose ses vêtements dans l’ancienne capitale mondiale du textile. Plutôt pour affirmer son amour du graffiti, un art auquel elle s’est intéressée très tôt et qui, dit-elle, « embellit la vie et la ville ». Difficile de ne pas acquiescer. Roubaix, jusqu’au 11.01.2026, La Piscine, mar > jeu : 11h-18h • ven : 11h-20h • sam & dim : 13h-18h 11/9€ (gratuit -18 ans) roubaix-lapiscine.com
Fini les longs jupons et les corsets serrés. Place aux robes raccourcies, à des tissus fluides et chatoyants. La mode des années 1920 est à la liberté. Célébrant le centenaire de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes, la Piscine sort de ses collections un assortiment de vêtements typiques de ces folles années. Où l’on découvre un florilège d’étoffes jacquard savamment tissés, de plumes, de fourrures, de perles et bien sûr de scintillantes robes de soirée !
Roubaix, 11.10 > 15.02.2026, La Piscine mar > jeu : 11h-18h • ven : 11h-20h sam & dim : 13h-18h, 11/9€ (gratuit -18 ans)
Derrière ce titre, on trouve un thème ô combien d’actualité : celui de la catastrophe. Fruit d’une collaboration entre l’Université de Lille et le LaM, cette exposition observe les transformations de la matière en mariant science et art. Elle s’appuie notamment sur l’œuvre de la Dunkerquoise Christine Deknuydt (1967-2000). Ses dessins, conçus comme des manipulations chimiques, dialoguent ici avec les collections de la faculté et deux installations de Dennis Oppenheim et Fabrizio Plessi. Villeneuve d’Ascq, jusqu’au 12.12, Espace Culture de l’Université de Lille-Cité scientifique lun > jeu : 10h-17h • ven : 10h-12h, gratuit, musee-lam.fr
Non, ce n'est pas tous les jours qu'on découvre une nouvelle pièce de Shakespeare. Publiée anonymement à la fin du xvi e siècle, définitivement attribuée au "barde immortel " en 2010, Édouard III n’avait encore jamais été jouée dans l’Hexagone. La grande première a lieu dans les Hauts-de-France, grâce une mise en scène de Cédric Gourmelon, le directeur de la Comédie de Béthune.
C’est un des monarques iconiques de la perfide Albion. Roi d’Angleterre durant un demi-siècle, de 1327 à 1377, Édouard III connut un règne des plus mouvementés, notamment marqué par la guerre de Cent Ans. Pour rappel, à la mort de Charles le Bel, le Britannique revendiquait ni plus ni moins que la couronne de France (en qualité de petit-fils de Philippe le Bel, donc héritier direct). Durant ces batailles épiques, il mit d’ailleurs quelques raclées aux "frenchies", par exemple dans le Pas-de-Calais.
Voilà pour le contexte historique dont s’est inspiré Shakespeare... tout en jouant un peu avec la réalité, à l’image de cette passion du roi pour la comtesse de Salisbury, largement remise en cause aujourd’hui - « Honni soit qui mal y pense ! », pour le citer.
Game of Thrones. Mais peu importe la vérité historique, « car c’est vraiment ce qui en fait une œuvre atypique, explique Cédric Gourmelon. Ça démarre comme une histoire d’amour avant de basculer dans la guerre. On passe par tous les registres : le tragique, le romantique, la comédie, le mystère, le fantastique
même ». Le directeur de la Comédie de Béthune, qui avait mis en scène en 2008 Édouard II (le père d’Édouard III donc) d’après Christopher Marlowe (grand rival de Shakespeare !) est enthousiaste à l’idée de faire entendre pour la première fois en France cette langue « à la fois simple et universelle ». Pour autant, « il ne s’agit pas d'un travail archéologique »,
précise-t-il. Si elle reprend les codes intimistes du théâtre élisabéthain, cette pièce éminemment moderne joue aussi la carte du spectacle. Au programme ? Une bande-son oscillant entre chant lyrique et techno, de la vidéo, d’impressionnantes machines de guerre (comme un trébuchet) sur le plateau... et surtout la sensation d’avoir vécu un grand moment d’histoire théâtrale.
Julien Damien
Béthune, 02 > 09.10, La Comédie (Salle Maria Casarès), jeu, ven, lun & mer : 20h sam : 16h • mar & jeu 09.10 : 18h30, 10 > 6€ comediedebethune.org
Lille, 14 > 18.10, Théâtre du Nord, 19h30 (sauf sam : 18h), 20 > 10€, theatredunord.fr
En 2006, Jean-René Lemoine présentait un monologue coup-depoing adressé à sa mère disparue. Près de 20 ans plus tard, le revoici sur les planches avec le même texte, "mots pour maux", mais cette fois mis en scène avec maestria par Guy Cassiers.
Comme un funeste symbole, Jean-René Lemoine répétait Richard III lorsqu'il a appris le décès de sa mère. Après une vie passée en Afrique puis en Europe pour élever ses enfants, celle-ci avait choisi de retourner sur sa terre natale, à Haïti, dont elle avait fui la violence. Elle y sera sauvagement assassinée, à l'âge de 75 ans... Comment exorciser sa peine, ailleurs que sur la scène d'un théâtre ? L'acteur et auteur décidait de s'adresser à elle par-delà la mort, dans ce qui s'apparente à une lettre d'adieu comme un long poème d'amour. Il lui confie en la vouvoyant « des choses qui n'ont pu être dites de son vivant ». Il évoque, aussi, le chaos dans lequel a sombré cette ancienne colonie française, toujours plus engagée, assène-t-il d'un ton feutré, « sur le chemin ultime de la barbarie »... Vingt ans plus tard, la douleur est intacte, « parce que l'amour ne finit pas ». Mais cette fois, Jean-René Lemoine est accompagné par l'impressionnante mise en scène de Guy Cassiers, tout en jeux de miroirs et faisceaux lumineux découpant les zones d'ombre de la mémoire. Grâce à un usage minutieux, au plus près de l'interprète, de la vidéo et du son, le Flamand transforme le plateau « en chambre mentale », dans laquelle ce drame intime résonne comme un récit universel du deuil. Julien Damien
Douai, 08 & 09.10, Hippodrome, mer : 19h30 • jeu : 20h30, 25 > 5€, tandem-arrasdouai.eu
20 septembre > 30 novembre
En Grande salle Au Grand foyer Évènements
L’Écume des jours
Edison Denisov opéra 5 > 15 novembre
S 62° 58’, W 60° 39’
Peeping Tom / Franck Chartier danse 21 > 23 novembre
Chants d’amour et de mort
Messiaen, Ravel, Wagner / Liszt concert 28 septembre
Concerts Sieste de 13h à 13h45 7 octobre et 25 novembre
Concert Insomniaque de 21h à 1h30 11 octobre
Open Week 14 > 18 octobre
Concerts Heure bleue de 18h à 19h 23 octobre et 13 novembre
Parade
Ouverture de saison 20 > 24 septembre
Nothing Lasts Forever Kapitolina Tsvetkova performance en ville 4 > 9 novembre
Big Bang
Happy Days des enfants
Zonzo Compagnie 29 et 30 novembre
Disparue en novembre 2020 à l'âge de 86 ans, Anne Sylvestre laisse à la postérité plus de 300 chansons. Des Fabulettes qui ont bercé toute une génération d'enfants aux grands classiques, ses morceaux drôles, poétiques et engagés n'ont cessé d'inspirer les artistes. La preuve avec ce spectacle musical.
Plus méconnu que ceux de Brassens ou Barbara (des complices), le répertoire d'Anne Sylvestre trouve aisément sa place à leurs côtés. C'est d'ailleurs sur le tard, un peu après sa mort, que Marie Fortuit a redécouvert ses textes et mélodies. Ses indignations aussi. Que ce soit contre la guerre d’Algérie (Mon mari est parti ) ou, bien sûr, pour la condition féminine, de l'hymne à la sororité Frangines à la dénonciation des violences sexuelles (Douce maison, cinglante métaphore du viol).
De là est née l'envie de « reprendre le flambeau ». Accompagnée par la musicienne Lucie Sansen, à la guitare et au piano, la metteuse en scène nous replonge ainsi dans les mots de "Madame Anne". Entre cette douzaine de chansons, le duo insiste sur la place de cet héritage poétique et politique dans son parcours. Il glisse aussi des archives sonores, textes féministes ou témoignages. Plus qu'un simple hommage, ce concert théâtral dessine alors le portrait d'une artiste humaniste, dont les combats et colères résonnent avec la vie des femmes d'hier, d'aujourd'hui et sans doute de demain... Julien Damien Dunkerque, 07 & 08.10, Le Bateau Feu, mar : 20h • mer : 19h, 10€, lebateaufeu.com Armentières, 14.10, Le Vivat, 20h, 21 > 2€, levivat.net En itinérance avec la Comédie de Béthune : Ruitz, 11.11, Salle des fêtes, 19h30 Lillers, 12.11, Le Palace, 19h30 // Communauté de communes d'Osartis Marquion, 13.11, 20h Verquin, 14.11, Médiathèque Olympe de Gouges, 19h, 5€, comediedebethune.org
En écho à l’exposition L’Esprit carcéral, Sandrine Bonnaire prête sa voix à celles d’illustres figures enfermées dans la prison de Mons. La comédienne fait ainsi revivre les mots de Paul Verlaine, écrits ici après avoir tiré sur Rimbaud. Avec ce timbre empli à la fois de douceur et de gravité, elle ressuscite aussi ceux des résistants Cécile Detournay, Fernand Dumont (la première strophe du poème La Liberté ) ou Marguerite Bervoets. De cette dernière, professeure et membre de Légion belge, il reste une lettre d’adieu. Rédigée avant sa mise à mort, elle résonne toujours comme un cri de révolte contre la barbarie. À nous de l'entendre. J.D. Mons, 16.10, Théâtre le Manège, 20h, 18 > 5€, surmars.be (+ L’Esprit carcéral : Mons, jusqu’au 10.05.2026, Mons Memorial Museum, musees-expos.mons.be)
Plus qu’une (énième) adaptation, Hugo Mallon fait du chef-d’œuvre de Flaubert le personnage central de sa nouvelle pièce. Entremêlant lectures, scènes dialoguées, vidéo et musique en direct, ce "roman-performance" pour cinq interprètes donne à entendre, voir et vivre l’entièreté du livre, du premier au dernier mot. Après Éducation sentimentale et Les Saisons, ce passeur de textes offre une nouvelle plongée en apnée au cœur de la littérature. J.D.
Valenciennes, 07 > 15.10, Le Phénix, 19h, 32 > 5€, lephenix.fr // Amiens, 13 > 16.01.2026, Maison de la Culture, 19h, 20 > 5€, maisondelaculture-amiens.com
Lebrun/Voyez-Vous
Vinciane
Directeur : David Michels
Mustii
Margaux Frichet, Bruno Georis, Manuela Servais
Robin Van Dyck, Arnaud Van Parys
Mise en scène : Fabrice Gardin
Scénographie : Lionel Lesire - Vidéos : Allan Beurms
Costumes : Sophie Malacord - Lumières : Félicien Van Kriekinge
Du 29 OCTOBRE au 23 NOVEMBRE 2025
Vous les avez sans doute admirés lors de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris. Ils chorégraphiaient alors le tableau "obscurité", sur une berge transformée en dancefloor lumineux flottant sur la Seine (et sous la pluie !). Les interprètes de la compagnie MazelFreten débarquent en salle près de chez vous, pour un moment de lâcher-prise hautement contagieux.
MazelFreten, c'est d'abord une histoire de rencontre. Plus précisément entre Brandon Masele, champion du monde de danse electro, et Laura Defretin, figure internationale du hip-hop. Après des collaborations chacun de leur côté avec des grands noms de la pop (Stromae, Angèle...), ils décidaient en 2016 de conjuguer leurs talents pour fonder leur compagnie. S'ensuivit la création de sept pièces jouées un peu partout sur le globe, dont ce survolté Rave Lucid. De quoi parle-t-on ? D'une transe collective... Inspirée des codes des battles de rue, cette chorégraphie pour dix interprètes rend hommage à la danse electro, née en France dans les années 2000, et plus largement à la culture clubbing. Porté par les compositions techno-house de NikiT, ce ballet hypnotique combine jeux de bras et ondulations du corps parfaitement synchronisés. Durant ces cinquante minutes de performance, les danseurs n'hésitent pas non plus à ralentir le rythme, afin de mieux décomposer leurs mouvements. Ici, le dépassement de soi se nourrit de la puissance du groupe et, soyons lucides, cette rave (bien) éveillée laisse difficilement le public statique sur son siège... Julien Damien Roubaix, 10 & 11.10, La Condition Publique, 19h, 22 > 6€, larose.fr (spectacle de La Rose des Vents) Dunkerque, 02.12, Le Bateau Feu, 20h, 10€, lebateaufeu.com
Attention, derrière cette onomatopée se cache un spectacle qui va faire du bruit. Oh, pas d'effets spéciaux démesurés ici, c'est même tout le contraire. Dans Pan !, le cirque est réduit à sa plus simple expression, pour un résultat pas moins impressionnant. Sur scène, deux hommes explorent leur relation à travers le main à main. Sont-ils des frères ennemis ? Jumeaux ? Qui prend l'ascendant sur l'autre ? Comment s'entendre malgré nos différences ? Entre portés, colonnes et saltos, Julius Bitterling et César Mispelon se livrent à un corps-à-corps qui ne manque pas de virtuosité, ni de dérision. Accompagné par la bande-son sensible et minimaliste de Jean-François Lejeune, le duo franco-allemand déploie un jeu de force physique où chacun tente de s'affirmer, sans pour autant écraser son comparse, lors de prouesses emplies d'humour et de poésie. Considérant leur travail comme celui de deux « athlètes affectifs », les fondateurs de la compagnie lilloise Gaïus livrent, in fine, une allégorie vivante de notre besoin de comprendre et d'accepter l'autre - « ce continent à lui tout seul », pour citer le regretté Gilles Defacque. Julien Damien
Lille, 09 & 10.10, Le Prato, jeu : 14h30 • ven : 20h, 15 > 5€, leprato.fr Liévin, 14.10, Centre Arc-en-ciel, 20h, 12 > 3€, culturecommune.fr
C'est une tradition bien ancrée. En automne, le Prato pose ses valises bourrées de surprises à la Gare Saint Sauveur, et nous emmène d'abord au restaurant. Pas n'importe lequel : celui de la compagnie Max & Maurice. Au menu de cette "fantaisie lyrique et culinaire" ? Des circonvolutions avec des verres à vin, de la musique, pas mal d'humour... et même un (vrai) repas végétarien. Histoire de bien digérer, on se met au hula-hoop comme Julot Cousin. Enfin, pas forcément comme lui, perché sur un mât chinois à 15 mètres du sol... Avant de terminer en roue libre avec Vincent Warin qui conjugue poésie et voltige sur BMX. J.D.
Lille, 17 > 19.10, Gare Saint Sauveur, ven : 20h • sam : 16h • dim : 13h gratuit (Les Grands fourneaux : 25 /15€ ), leprato.fr
Sélection / 17.10 : Cie Max & Maurice - Les Grands fourneaux // 18 & 19.10 : Julot Cousin - Hula Hoopla !!!, Vincent Warin - Au crépuscule, Cie Max & Maurice - Les Grands fourneaux
Toujours plus pour moins cher... mais à quel prix ? Si la fast fashion renouvelle ultra-rapidement ses collections, à des tarifs défiant toute concurrence, c’est au mépris des conditions de vie des travailleurs du textile et de notre environnement. Nourri de témoignages, ce spectacle documentaire signé Inti
Théâtre décortique les rouages de la "mode express". Ou comment revoir notre manière de consommer, sans solder la morale ni la planète... J.D.
Mons, 13 > 15.10, Complet !, surmars.be
Bruxelles 16.10, Maison de la création, 20h, 5€
Manage, 19.11, Foyer culturel de manage, 20h, 8€
Inti théâtre / DR
théâtre . arts visuels
Jean-René Lemoine - Guy Cassiers
théâtre
Marie Dilasser - Hélène Soulié
© David Leclercq
Quand la Guerre froide se mue en terrain de jeu burlesque. On suit ici les pérégrinations d’Emma, bien décidée à fuir Berlin-Est avec son compagnon. Pour parvenir à ses fins, elle infiltre l'appartement d’un agent de la Stasi, en se faisant engager comme aide-soignante. L’idée ? Exploiter un passage secret menant à l’Ouest. Problème, le lieu est un nid d’espions, avec ce que cela suggère de quiproquos… Un moment de théâtre éclairant, où l’humour désamorce la gravité de l’Histoire, sans la trahir.
Bruxelles, jusqu'au 12.10, Théâtre royal des galeries mer > ven : 20h15 • sam & dim : 20h15 & 15h, 30 > 12€, trg.be
(Irène Tassembédo)
Voilà 15 ans que le Sahel est en proie au terrorisme et aux catastrophes climatiques. La jeunesse refuse toutefois cette fatalité. Figure de la danse contemporaine aricaine, Irène Tassembédo transcende cette énergie du désespoir.
La chorégraphe burkinabè met en scène sept danseurs et danseuses originaires de cette région meurtrie. Oscillant entre colère et désarroi, mais aussi entre joie et solidarité, ce ballet est une ode à la puissance créatrice.
Douai, 04.10, Hippodrome, 18h, 25 > 5€ Aulnoye-Aymeries, 16.10, Théâtre Léo Ferré 20h, 10/5€, lemanege.com
(Collectif XY)
Il nous avait éblouis avec Möbius et ses figures inspirées par les nuées d’oiseaux. Dans ce sixième spectacle, le collectif XY traduit les métamorphoses de la nature. Sur scène, 22 circassiens se muent en "corps-paysages". Accompagnés de deux chanteuses, ils construisent des pyramides humaines dessinant des forêts, des rivières ou des montagnes. De voltiges en portés acrobatiques, ils rendent sensible le vivant et le passage du temps, les yeux tournés vers le ciel.
Dunkerque, 10 & 11.10, Le Bateau Feu, 20h, 10€ // Compiègne, 14 & 15.10, Espace Jean Legendre, 20h30, 23 > 17€
Dilasser & H.Soulié)
Le conte de Perrault fait peau neuve. Dans la version originale, la princesse fuit son père, le roi, qui veut l'épouser. L’autrice Marie Dilasser et la metteuse en scène Hélène Soulié se réapproprient l’intrigue pour évoquer l'inceste. Sans détours, mais sans non plus choquer. Ici, c'est une fillette qui affronte son papa et ses "jeux de sieste". Dans une ambiance de fête foraine queer et déjantée, elle peut compter sur l'aide de sa peluche âne-tirelire, de fées et enfin se faire entendre ! Arras, 10.10, Théâtre, ven : 20h30 • sam : 18h, 10 > 5€, tandem-arrasdouai.eu
D'AMOUR (Franz Liszt / Cie Les Anonymes TP)
C'est l'unique opéra achevé de Franz Liszt. Composée en français pour l’Opéra de Paris, alors qu'il avait treize ans, l'œuvre fut perdue durant 30 ans et n'a pas été rejouée dans sa version intégrale depuis sa création. C'est ici chose faite. Où l'on découvre le pauvre
Don Sache, épris de la belle Elzire. Hélas, la princesse se refuse à lui. Mais les voici tous les deux devant les portes du château du magicien Alidor, érigé comme un monument à l'amour. Vont-ils se rapprocher ?
Mystère...
Calais, 17.10, Grand Théâtre, 20h, 18 > 9€, spectacle-gtgp.calais.fr
Durant près de deux ans, la compagnie Brumes s’est immergée au cœur des vignes du domaine de la Paonnerie, en Loire-Atlantique. Ces femmes ont observé comment Marie Carroget, vigneronne en biodynamie (une agriculture sans produit de synthèse) travaillait avec "le vivant". En résulte ce spectacle documentaire donné en pleine nature. Entre balade casquée, concert et dégustation, cette performance poétique soulève de vastes questions, sur notre rapport à l’environnement, au temps et aux autres.
Loos-en-Gohelle, 17 & 18.10, Culture commune (lieu tenu secret), ven : 19h • sam : 18h30, 12 >3€, culturecommune.fr
OH YEAH ! OH YEAH ! (Black Bones)
Black Bones a toujours conçu ses concerts comme des shows. On a souvent vu sa tête pensante, Anthonin Ternant, grimé de peinture fluo et jouant du "rock’n’groove" dans le noir. On n’est donc pas étonnés de le voir dans ce spectacle musical jeune public. Où l’on suivra les tribulations d’un roi esseulé dans son château (hanté), mais qui découvre une mystérieuse salle… Entre musique et vidéo 3D, fantasy et train fantôme, Oh Yeah ! Oh Yeah ! transforme la scène en fête foraine !
Loos, 30.10, La Fileuse, 19h, 4/3€ lafileuse.fr
(Groud, Pétrovitch & Plumet)
Dans ce spectacle, les dessins sont plus qu’animés : ils prennent littéralement vie ! Logique, ce spectacle est signé par le chorégraphe Sylvain Giroud et la plasticienne Françoise Pétrovitch. Sur un grand écran défilent des images de chimères tracées à l’encre et à l’aquarelle. Soudain, les voilà complétées par des membres bien humains : ici une jambe, là un bras, une main… jusqu’au moment où les créatures se retrouvent sur scène pour un ballet hallucinant.
Roubaix, 15 & 16.10, Le Colisée, mer : 10h30 & 18h • jeu : 19h, 15 > 5€, balletdunord.fr
Jérôme Considérant, cultive l’art du détournement littéraire avec brio. Sous la blancheur sobre des couvertures façon Gallimard, il invente des œuvres impossibles : Hamlet au pays des merveilles de William Carroll, J’irai cracher sur vos misérables de Boris Hugo... Ses mash-up jouent avec notre mémoire collective. Chaque titre hybride sonne juste et faux à la fois, comme une évidence paradoxale. À l’approche de la saison des prix littéraires, cet artiste belge rappelle que la littérature, si vénérable soit-elle, demeure un terrain de jeu, un espace de collision joyeuse où l’inventivité l’emporte sur le respect figé du canon. c @lord_of_terrils