Des parasols polissons, des tongs qui en ont sous la semelle, un barbecue malin... pour un été en pente douce !
SOCIÉTÉ
SAND IN YOUR EYE Force de la nature
GUILLAUME POP
Le roi de la glisse
– 08
RENCONTRE
YIQING YIN – 64
Les métamorphoses
JEAN-PIERRE DIONNET – 76 L’âge de Métal
BRECHT EVENS – 82
Haut en couleur !
PORTFOLIO – 18
LAUNORMA
Fraîcheur acidulée
DOSSIER FESTIVALS
– 28
Festival au Carré, Rock Werchter, Main Square, Gent Jazz, Mécaniques d’été, Fêtes de Gayant, Les Nuits d’été, Fêtons l’été !, Les Nuits secrètes, Cactus Festival, Dour Festival, Esperanzah !, Rock en Stock, OLT Rivierenhof, Lokerse Feesten, Cabaret Vert, Pukkelpop, Festival international des arts de la rue Chassepierre, Touquet Music Beach, Bivouac, Rencontres inattendues, Tourcoing Jazz Festival, Lys Festival, Raismes Fest, Dream Nation
EXPOSITION
Yiqing Yin, agnès b., Ruud van Empel, Métal Hurlant, Pom Pom Pidou, The Distorted Party, Brecht Evens est pressé, Auguste Rodin, Brueghel & Van Balen, artistes & complices, Que veux-tu, Brique ?, L’Esprit carcéral, Au charbon !, Agenda...
LE MOT DE LA FIN –
98
DANS LE PANNEAU À l’ombre du déni, l’été sera de plus en plus chaud…
Ont collaboré à ce numéro : Thibaut Allemand, Laura Normand, Arnaud Stoerkler et plus si affinités.
INSCRIVEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER SUR LM-MAGAZINE.COM
SUIVEZ-NOUS
PLAYLIST LM
La bande son de la rédaction
LM magazine France & Belgique est édité par la Sarl L’astrolab* - info@lastrolab.com L’astrolab* Sarl au capital de 5 000 euros - RCS Lille 538 422 973 Dépôt légal à parution - ISSN : en cours
L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales.
LM magazine est imprimé sur du papier certifié PEFC. Cette certification assure la chaîne de traçabilité de l’origine du papier et garantit qu'il provient de forêts gérées durablement.
Ne pas jeter sur la voie publique.
Papier issu de forêts gérées durablement
place du théâtre, 59000 lille
opéra de lille
opéra, danse, concert, performance et installation
opera-lille.fr
rendez-vous sur opera-lille.fr
Seins-Tropez
"Couvrez ce sein que je ne saurais voir...". En parlant de tartufferie, celle qui agite la ville de Saint-Tropez vaut son pesant de tétons, depuis que des parasols en forme de généreuses poitrines (1,8 m de diamètre) ont fleuri sur la plage chère à "BB". Si les créateurs de l’objet reversent 10 % de son prix de vente (259 € tout de même) à la lutte contre le cancer mammaire, la municipalité divers droite ne goutte guère à la malice. Celle-ci juge qu’elle « touche à l’honneur » de la commune, carrément ! On ne sait plus à quel sein se vouer... matthieuvergote.com, ekhibusquet.com
ÈRE GLACIÈRE
C’est vrai qu’elle est un peu trop calme cette plage... Mais ça, c’était avant que vous ne débarquiez avec votre glacière boombox ! Dotée d’enceintes connectées et d’une capacité de 14 litres, cette Igloo KoolTunes affiche de plus un délicieux look rétro. Les voisins sont ravis, quittant leur interminable sieste pour frétiller sur votre playlist... Pump up the Volume ! igloocoolers.com
Les châteaux de sable, franchement, c’est has been. À Cabourg, dans le Calvados, on l’a bien compris. Ici, on ne jure que par le bateau de sable. Cette nouvelle tendance a d’ailleurs droit à son concours, l’"Insubmersible", où il s’agit de construire le navire qui resistera le plus longtemps à la marée. Les Anglais du collectif Sand in Your Eye seraient bien inspirés d’y participer, comme on peut le voir sur cette photo. Cabourg, 18.07, Plage, 14h, gratuit cabourg.fr
CHAUD COMME
LA BRAISE
SAUVÉ PAR LA TONG
Pour celles et ceux qui ne tranchent pas entre style et commodité, voici donc LA paire de tongs de l’été. Vendue par la marque française
Soreez pour la modique somme de 25 €, cette claquette est équipée d’un décapsuleur, planqué sous la semelle, histoire de ne jamais être pris au dépourvu par la moindre canette de bière bien fraîche (ou de soda, hein...). Attention aux faux pas tout de même.
soreez.com
Pour les accros du gril, quelles que soient les circonstances, la marque britannique
Gentlemen’s Hardware (qui « cultive l’élégance masculine ») a mis au point un barbecue qui se transporte comme une petite mallette. Longue de 40 cm, cette valise en acier inoxydable comprend une grille et un plateau à charbon. Comptez tout de même près de 74 € pour être le roi de la merguez cet été... mais on n’a rien sans rien. gentlemenshardware.com
Quel point commun entre la boue, le sable et la glace ? Franchement, aucun... sauf pour Sand in Your Eye. Installé dans le West Yorkshire, mais intervenant dans tout le Royaume-Uni voire au-delà, ce collectif britannique réalise des œuvres monumentales, éphémères et écologiques, à partir de matériaux naturels. Alors, quand il transforme la plage en vaste toile, ça déménage ! Le sculpteur sur sable Jamie Wardley, à l’origine de cette aventure peu commune, nous explique d’où vient ce grain de folie.
C’est sûr, tout le monde ne fonde pas un collectif de huit artisans passés maîtres dans l’art de remodeler le paysage, simplement après avoir rencontré un sculpteur sur sable durant ses vacances. C’est pourtant cet événement anecdotique, vécu par Jamie Wardley en 1998 au hasard d’un séjour en Norvège, qui a forgé sa carrière. Devenu à son tour artiste en 2003, il a lancé Sand in Your Eye la même année. Depuis, celui-ci a créé des centaines d’œuvres, souvent gigantesques, en utilisant des éléments naturels pour « toucher l’âme et les consciences ».
Éphémère durable. Parmi ses faits d’armes, citons ces 9 000
silhouettes humaines tracées sur le sable d’Arromanches (Normandie) en 2013, pour rendre hommage aux soldats tombés à cet endroit le jour du Débarquement.
« TOUCHER L’ÂME
ET LES CONSCIENCES »
Ou encore des statues d’enfants sculptées dans la glace et disséminées dans plusieurs villes anglaises en 2015, pour évoquer le sort des mineurs sans-abris grelottant dans la rue. Et puis ces sept portraits de dirigeants occidentaux couchés en pleine pandémie sur 107 mètres d’une plage des Cornouailles, à deux pas d’une réunion du G7, avec
ce message clair : « Partagez le vaccin, renoncez au brevet ». Le collectif frappe ainsi les esprits avec l’art et la manière, un geste grandiose et pourtant éphémère. « Les matériaux qu’on utilise n’ont aucune permanence. La vraie beauté du projet, c’est d’être impliqué ensemble dans le processus créatif. Pour le reste, nous avons des photographies », s’amuse Jamie Wardley.
Vous avez un message
Frénétique, Sand in Your Eye s’est récemment illustré en faisant surgir un grand chien d’un tas de boue ou un dragon d’un assemblage de légumes. Mais la plage demeure son espace de prédilection. Jamie et ses amis multiplient les anamorphoses, soit des dessins déformés créés sur le sable au râteau, qui prennent tout leur sens vus du ciel. En été, le collec-
tif investit tous les fronts de mer, entre l’Écosse et l’Angleterre. Il jongle entre les campagnes de pub (une peinture géante de basket recouvrant un terrain de sport pour Foot Locker) et les projets contestataires pour Greenpeace
« CRÉER
SANS AFFECTER
L’ENVIRONNEMENT NI LE CLIMAT »
(un appel à la résistance face à la politique anti-écolo de Trump, sur la plage à côté de son terrain de golf écossais). Le mantra, lui, reste le même : « créer des œuvres chocs sans affecter l’environnement ni le climat, et donc l’avenir de nos enfants ». En somme, ne jamais baisser les bras, quitte à (se) prendre un râteau. Arnaud Stoerkler
À visiter / sandinyoureye.co.uk c @sandinyoureye
À lire / L’interview de Jamie Wardley sur lm-magazine.com
De l’exposition permanente du musée à l’occasion du 109e anniversaire de la Bataille de Fromelles.
2,5 € en supplément du droit d’entrée au musée - Tout public - Dès 8 ans.
18 h
Cérémonie officielle au Cimetière militaire de Pheasant Wood. Accès libre*.
Dimanche 3 août
15 h
Visite guidée
« La guerre, une histoire de famille » du Cimetière militaire de Pheasant Wood.
2,5 € - Tout public - Dès 8 ans.
Retrouvez notre programmation et nos tarifs sur musee-bataille-fromelles.fr
Onglet « Agenda » et sur nos réseaux sociaux Information et réservation 03 59 61 15 14 ou contactmbf@lillemetropole.fr
Programme été 2025 à Fromelles
Les Vacances au Musée
Mercredi 6 août
14 h
Visite-enquête
« Sur les Traces d’Oliver ».
2,5 € en supplément du droit d’entrée au musée - Tout public - Dès 8 ans.
Mercredis 13 et 20 août
14 h
Initiation au street art avec l’artiste Freak The Fab, en lien avec l’exposition « Graff et Guerre » présentée au musée.
2,5€ - Tout public - Dès 10 ans.
Mercredi 27 août
11 h - 15 h - 16 h 30
Escape Game
Sauver la dernière œuvre de Banksy et préserver son anonymat en 45 min.
2,5 € - Tout public - Dès 8 ans.
*Réservation conseillée.
Guillaume Pop
LE ROI DE LA GLISSE
Il a sans doute le job le plus cool de la planète. Guillaume Pop est testeur de toboggans aquatiques ! Ce qui était au départ une supercherie sur les réseaux sociaux s’est transformée en véritable métier. Depuis quatre ans, ce professionnel de la glisse parcourt l’Europe en quête de sensations et d’innovations, et compte aujourd’hui plus de 1 000 essais à son actif. Entretien en maillot de bain.
Tout est parti d’une blague pendant le confinement. À l’époque, j’étais maître-nageur dans une petite piscine municipale. Un jour, j’ai publié une vidéo sur TikTok dans laquelle je jouais le rôle d’un testeur de toboggans, habillé en Bob le bricoleur. C’était une mise en scène mais, contre toute attente, le concept a séduit, des médias s’y sont intéressés… et j’ai fini par en faire un vrai métier !
Comment sélectionnez-vous les toboggans ?
Au départ, j’ai beaucoup démarché. Aujourd’hui, ce sont principalement les parcs qui me sollicitent lorsqu’ils installent des structures.
J’ai constitué une base de clients, et la marque de bouées avec laquelle je travaille me permet d’élargir mes collaborations à l’international. En France, on a vite fait le tour, donc je voyage de plus en plus en Europe.
« J’ALERTE LORSQU’UN TOBOGGAN N’EST PAS AGRÉABLE
OU POTENTIELLEMENT
DANGEREUX »
En quoi consiste un test ?
Avec l’expérience, je suis devenu une sorte de spécialiste. Je réalise des vidéos mais je fournis aussi des retours détaillés aux gestionnaires des parcs : sur les sensations, la vitesse, le confort,
D’où l’importance d’être bien perché !
les éventuels risques... Mon objectif est de prévenir quand un toboggan n’est pas agréable ou potentiellement dangereux.
Utilisez-vous une grille d’évaluation précise ?
Oui, j’ai mis au point mes propres fiches sur Excel avec une série de critères notés sur 10 : originalité, matériaux, confort, esthétique, sécurité... Cela me permet d’offrir des pistes d’amélioration. Dans certains campings par exemple, les contrôles sont parfois moins rigoureux que dans les grands parcs, et il m’est arrivé de signaler des anomalies qui ont été rapidement corrigées.
Quels sont, selon vous, les meilleurs parcs aquatiques en France ?
Mon top 3 actuel : le Wave Island de Monteux en Provence, le Frenzy Waterpark à Torreilles, près de Perpignan, et le Futuroscope. Ce sont les meilleurs parcs en termes d’esthétisme, de plaisir...
« UNE FOIS, LA PRESSION DE L’EAU M’A PROJETÉ SUR UNE AUTRE PISTE... »
À Monteux, on trouve d’ailleurs le plus haut toboggan d’Europe, soit 33 mètres de descente en chute libre, c’est impressionnant ! Sinon
Aqualibi, en Belgique, est aussi très sympa.
Avez-vous déjà connu des mésaventures ou des accidents lors de vos tests ?
Il y en a eu, oui. En Croatie, par exemple, j’ai testé un toboggan à bouées avec un ami, mais notre poids dépassait la limite autorisée. Résultat : la bouée s’est retournée et je me suis brûlé le dos sur la paroi. Une autre fois, la pression de l’eau m’a carrément projeté sur une autre piste ! Mais jusqu’à présent, rien de grave.
Pour vous, qu’est-ce qui fait un bon toboggan ?
Mon avis a beaucoup évolué. Avant j’adorais la vitesse et les sensations fortes. Maintenant, je préfère les innovations, avec du matériel, des couleurs... c’est très important. Par exemple, j’aime bien les effets lumineux à l’intérieur du toboggan.
Combien en avez-vous testés à ce jour ?
J’ai arrêté de compter depuis longtemps, mais je pense avoir dépassé le cap des 1 000 ! Certains parcs en comptent 25, et j’en visite une vingtaine par an… donc ça va très vite !
Voyagez-vous beaucoup grâce à cette activité ?
Il y a quelques jours j’étais à Chypre. J’ai également testé des parcs en Croatie, au Portugal, en
Allemagne, en Suisse… Pour l’instant, je reste en Europe mais cet été, je pars au Maroc et en Angleterre. Les parcs aquatiques, ce n’est pas ce qui manque !
Dans vos vidéos, vous donnez aussi des conseils. Alors, comment bien profiter d’un toboggan ?
L’essentiel, c’est de coller ses épaules et ses talons à la paroi, tout en gardant le dos légèrement relevé, pour aller vite. Mais surtout, je fais de la prévention car je suis suivi par des enfants, donc il faut s’amuser sans se blesser. La position dans les toboggans à sensation est importante, on ne glisse pas sur le ventre mais sur le dos, et pour les descentes en bouée, il faut respecter les règles...
À visiter / Instagram et TikTok : @guillaumepop, YouTube : Guillaume Pop À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com
Plaisir d’offrir
Launorma
FRAÎCHEUR ACIDULÉE
« Du bonbon pour les yeux ». Ainsi Laura Normand, aka Launorma, qualifie-t-elle son travail. Et franchement, on n’aurait pas trouvé meilleure formule. Débordantes de couleurs pop et acidulées, de textures brillantes et de courbes harmonieuses, ses images donnent indéniablement la pêche ! « J’aime l’idée que mes créations soient presque thérapeutiques, qu’elles égayent nos espaces physiques ou digitaux en véhiculant des messages légers comme la paix, la liberté, la joie et surtout nous invitent au rêve », revendique l’artiste. Originaire d’un « petit village de la Manche », désormais installée à Paris, elle se dit inspirée par le mouvement Memphis et ses teintes éclatantes, le design des années 1970 et, bien sûr, par notre environnement, en particulier les fleurs et leur « infinité de formes ». Parfois, c’est l’être humain qui prend place au cœur de ses compositions sucrées, via des photographies où les modèles sont enveloppés par des motifs abstraits et bariolés. « C’est une manière de compléter le corps, d’augmenter l’image. Ces formes accentuent une posture, un mouvement ou une émotion. C’est aussi une façon de créer une relation entre réel et virtuel », précise l’intéressée... dont les œuvres s’invitent de plus en plus dans le "vrai" monde. Par le biais de sculptures en résine par exemple, son nouveau dada. Et pourquoi pas, à l’avenir, concevoir des fresques et des décors ? En tout cas, Launorma imagine déjà une exposition immersive peuplée de ces structures un brin cartoonesques, « afin que les gens puissent plonger dans cette nature fantasmée ». Ce serait bonbon pour le moral, assurément !
Julien Damien
À visiter / launorma.com, c @launorma
À lire / L’interview de Launorma sur lm-magazine.com
« CRÉER UNE RELATION ENTRE RÉEL ET VIRTUEL »
Sexy Bouquet
Paper Vase - Daisy & Violet
Tiakola
+Arma Jackson
+Asfar Shamsi ven. 11 juil. | Fest. de la Côte d’Opale - Boulogne-/s-Mer
Bivouac Festival
Festival dans la forêt
Odezenne, Malik Djoudi, Camille Yembé, Blasé, Marta, Frànçois and The Atlas Moutains, Chilla, Lossapardo, High Fade... du 29 au 30 août |Parc départemental d'Olhain (62)
agauchedelalune.tickandyou.com et dans les points de vente officiels habituels graphisme : hypothese-studio.com
Vérino
jeu. 02 oct. | Le Colisée - Roubaix ven. 03 oct. | Le Splendid - Saint-Quentin jeu. 11 déc. | L’Embarcadère - Boulogne-/s-Mer → 24 & 25 avril | Théâtre Sébastopol - Lille
Infinit’
ven. 03 oct. | Le Splendid - Lille
Ridsa sam. 04 oct. | Le Splendid - Lille
Nena mer. 08 oct. | Théâtre Sébastopol - Lille
Trois Cafés Gourmands
ven. 10 oct. | Nouvelle Scène - Nesle jeu. 30 oct. | Le Splendid - Lille
Flenn
sam. 11 oct. | Slalom - Lille
Julien Doré
dim. 12 oct. |
DER.PLACES
Gayant Expo - Douai
jeu. 06 nov. | Zénith - Lille COMPLET ven. 07 nov. |
Marie-Flore
Zénith - Lille
jeu. 16 oct. | Le Splendid - Lille
Fredz
dim. 19 oct. | Le Splendid - Lille
Neko Light Orchestra
Échos D’hyrule mer. 22 oct. | Théâtre Sébastopol - Lille
Jazzy Bazz
mer. 22 oct. | La Condition Publique - Roubaix
Jolagreen23
jeu. 23 oct. | La Condition Publique - Roubaix
Tagada Jones jeu. 23 oct. |
Xavier Rudd
Le Splendid - Lille
lun. 27 oct. | Le Splendid - Lille
dossier festivals
PART 2 JUILLETAOÛT 2025
La culture dans toute sa diversité, pour tous les âges et les goûts ! De Calais à Mons, d'Anvers à AulnoyeAymeries, on a encore une fois sélectionné rien que pour vous les festivals à ne pas manquer dans les Hauts-de-France et en Belgique. Où il sera question de musique bien sûr, mais aussi de théâtre, de philosophie, d'arts de la rue... et même de balades à dos de dragon ! En somme, le guide ultime pour ne pas rater ses vacances.
Oostende
Middelkerke
Dunkerque
Grande-Synthe
Calais
Boulogne/mer
Le Touquet
Bailleul
Béthune
Maisnil-lès-Ruitz
Lens
◆ OLT Rivierenhof (Musique)
Jusqu'au 12.09, Deurne, p.46
◆ Festival au Carré (Pluridisciplinaire)
Jusqu'au 12.07, Mons, p.30
◆ Rock Werchter (Musique)
03 > 06.07, Werchter, p.32
◆ Main Square Festival (Musique)
04 > 06.07, Arras, p.32
◆ Gent Jazz (Musique)
04 > 19.07, Gand, p.34
◆ Mécaniques d'été (Pluridisciplinaire)
05.07 > 31.08, Calais, p.36
◆ Fêtes de Gayant (Pluridisciplinaire)
05 > 08.07, Douai, p.36
◆ Les Nuits d'été (Musique)
08 & 09.07, Lille, p.37
Rotterdam
Brugge
Lokeren
Gent
Comines
Roubaix
Lille
Tournai
Mons
Villeneuve d’Ascq
Arras Douai
Amiens
Compiègne
Antwerpen
Amsterdam
Hasselt - Kiewit
Werchter
Bruxelles
Tirlemont
Liege
La Louvière
Dour Namur
Raismes
Aulnoye-Aymeries
Floreffe
CharlevilleMézières
Chassepierre
Luxembourg
Villepinte
Paris
◆ Fêtons l'été ! (Pluridisciplinaire)
08 > 12.07, Villeneuve d'Ascq, p.37
◆ Les Nuits secrètes (Musique)
11 > 13.07, Aulnoye-Aymeries, p.38
◆ Cactus Festival (Musique)
11 > 13.07, Bruges, p.40
◆ Dour Festival (Musique)
16 > 20.07, Dour, p.42
◆ Esperanzah ! (Musique)
25 > 27.07, Floreffe, p.44
◆ Rock en stock (Musique)
25 > 27.07, Étaples-sur-Mer, Le Touquet, p.46
◆ Lokerse Feesten (Musique)
01 > 10.08, Lokeren, p.48
◆ Cabaret vert (Musique)
14 > 17.08, Charleville-Mézières, p.50
◆ Pukkelpop (Musique)
14 > 17.08, Kiewit, p.52
◆ Festival international des arts de la rue Chassepierre (Arts de la rue) 16 & 17.08, Chassepierre, p.54
◆ Touquet Musci Beach (Musique)
22 & 23.08, Le Touquet, p.56
◆ Bivouac (Musique)
29 > 31.08, Maisnil-lès-Ruitz, p.58
◆ Rencontres inattendues (Pluridisciplinaire)
29 > 31.08, Tournai, p.60
◆ Lys Festival (Musique)
12 & 13.09, Comines, p.63
◆ Raismes Fest (Musique)
13 & 14.09, Raismes, p.63
◆ Dream Nation (Musique)
26 & 27.09, Villepinte, p.63
◆ Tourcoing Jazz Festival (Musique)
11 > 18.10, Tourcoing, p.62
M musique • P pluridisciplinaire
T théâtre & danse
LÉGENDE
FESTIVAL AU CARRÉ LIFE ON MARS
Quitte à démentir les plus grands astronomes, on peut vous l’affirmer sans se tromper : oui, il y a de la vie sur Mars. Durant toute la saison, l’équipe de Mons arts de la scène (Mars, donc) peaufine un programme haut en couleur dont le point d’orgue, festif et bariolé, rythme le début de l’été dans toute la ville. C’est la Grand-Place qui devient un terrain de jeu pour les majorettes barbues et sacrément rock’n’roll du Green Line Marching Band. C’est le Jardin du Mayeur transformé en guinguette artistique, avec son Opéra punk et ses pépites belges à découvrir avant tout le monde (ne ratez pas le stand-upper Sacha Ferra !). C’est aussi l’occasion de vérifier que l’aventure est bien au coin de la rue, où l’on se laisse par exemple happer par la tragédie grecque de l’impayable Clinic Orgasm Society (pour qui la bêtise serait la solution à tous nos maux !). Pour autant, les salles de spectacle de la cité du Doudou ne restent pas closes. Bien au contraire, elles vibrent comme rarement. Pour preuve, le Théâtre le Manège accueille Mathias Malzieu pour une lecture musicale de son dernier livre, ou encore Faada Freddy avec un concert entre gospel, R’n’B et… sans aucun instrument. Pour cause, dans son dernier projet, le Sénégalais utilise uniquement sa voix et quelques percussions corporelles, lors d’un moment débordant d’humanité - et de vie ! Julien Damien
Mons, jusqu’au 12.07, Théâtre le Manège, Grand-Place, Arsonic, Le Jardin du Mayeur, La P’tite Maison Folie et divers lieux, 1 spectacle : 20€ > gratuit, surmars.be
Sélection / 01.07 : Le G.Bistaki ◆ 01 & 02.07 : Julien Fournet ◆ 02 & 05.07 : Mons Street Party ◆ 03.07 : Sacha Ferra ◆ 04 & 05.07 : Clinic Orgasm Society, Marie Bourgeois, Yoann Bourgeois et Pomme ◆ 06.07 : Collectif Brut Movement ◆ 08.07 : Faada Freddy ◆ 09.07 : Mathias Malzieu ◆ 10 > 12.07 : Cie Lez’Arts Vers ◆ 12.07 : Green Line Marching Band...
Du ballet classique à Pina Bausch, en passant par la “danse des canards et des cygnes”, tout le monde y trouve son compte. (Télérama)
Un style sans filtre qui fait florès. (Libération)
Rock Werchter a 50 ans, mais n'a jamais été aussi fringant. Fêtant comme il se doit ces cinq décades, les organisateurs programment « une petite heure de festival supplémentaire » avec 2manydjs. Les frères Dewaele, qui se sont produits ici 13 fois (!) préparent, paraît-il, un « set exceptionnel »... Entre-temps, on aura vu défiler plusieurs monuments d'hier et d'aujourd'hui, d' Iggy Pop à Fontaines D.C., de Simple Minds à Lola Young, d' Underworld à Nia Archives... Enfin, comme d'habitude quoi ! J.D.
Werchter, 03 > 06.07, Festivalpark, 12h 1 j. : 137€ (jeu, ven & dim : complet ! ) 4 j. : complet ! , rockwerchter.be
Sélection / 03.07 : Fontaines D.C., De La Soul, Amyl and The Sniffers, Iggy Pop, Nia Archives, Ezra Collective, Lambrini Girls... 04.07 : Simple Minds, Wet Leg, Underworld, Lola Young, Caribou, Thee Sacred Souls, Fat Dog... ◆ 05.07 : Maribou State, Elbow, Beth Gibbons... ◆ 06.07 : 2manydjs, Overmono, Bolis Pupul, Durand Jones & The Indications...
MAIN SQUARE FESTIVAL
Jamais assiégée, la citadelle d'Arras n'a pas fini de vibrer. Pour cette 19e édition, le Main Square met les petits plats dans les immenses. L'affiche est toujours aussi éclectique, et fait cette année la part belle aux Français. On y attend L'Impératrice, Hervé, Clara Luciani, -M- et son projet Lamomali ou, bien sûr, DJ Snake !
Le roi des platines vient enflammer Arras avec un show pyrotechnique dont il a le secret. De quoi tester la fougue locale avec son traditionnel "mur de la mort"... J.D.
Arras, 04 > 06.07, La Citadelle, ven : 14h45 sam : 14h30 • dim : 14h, 1 j. : 69€ • 2 j. : 120€ 3 j. : 169€, mainsquarefestival.fr
Sélection / 04.07 : Hervé, Deftones, Rüfüs Du Sol, Bigflo & Oli, Clara Luciani, Luidji... ◆ 05.07 : Ben Plg, Folamour, Martin Garrix, Julien Doré, Pierre Garnier... ◆ 06.07 : L’Impératrice, Marcel et son orchestre, Sam Sauvage, DJ Snake, Mika, Lamomali...
GENT JAZZ NOUVEAU SOUFFLE
Si l'édition 2023 procédait d'un certain recentrage sur le jazz "canal historique", l'an passé vit ce festival s'ouvrir à nouveau aux quatre vents : d'André 3000 à Nile Rodgers en passant par Air, il renouait avec un esprit qui convie jazzophiles en loden fumant la pipe (enfin, on les imagine ainsi) et mélomanes modernistes et exigeants (vous et nous, en toute modestie). Sous l'ombre tutélaire d' Herbie Hancock , vétéran encore vert, s'alignent un virtuose cosmique (Kamasi Washington), du post-minimalisme pointu et séduisant (Max Richter), un jeune prince de la soul moderne (Leon Bridges) ou le collectif The Roots, qui hybride jazz et hip-hop avec la même maestria depuis près de quarante ans. Et l'on n'a pas encore évoqué Norah Jones, dont l'œuvre ne saurait être réduite à un premier LP fabuleux. Ailleurs, on ne ratera pas la performance d’une St. Vincent qui ne cesse de se pointer là où on ne l’attend pas, ou le set des tauliers de Massive Attack qui, s’ils n'ont jamais renoué avec le génie de Mezzanine, assurent toujours sur scène la dose de basse et de dub enfumé, mâtinée de soul atemporelle. Un morceau d'Histoire, tout simplement. À propos d'Histoire, rappelons que ces bacchanales se déroulent à De Bijloke, lieu originellement voué à la prière, puisqu'il s'agit d'une abbaye (brothers and) cistercienne, évidemment. T.A.
DEE DEE BRIDGEWATER • BEN L’ONCLE SOUL • AVISHAÏ COHEN • RHODA SCOTT
KEZIAH JONES • DHAFER YOUSSEF • RENAUD GARCIA-FONS • BIRÉLI LAGRÈNE • LAURENT DE WILDE
MACHA GHARIBIAN • SANSEVERINO • BILL LAURANCE & MICHAEL LEAGUE • DAFNÉ KRITHARAS BALLAKÉ SISSOKO & PIERS FACCINI • BUTCHER BROWN • SANDRA NKAKÉ • TYREEK MCDOLE
SHAÏ MAESTRO • CHARLOTTE PLANCHOU & DIDIER ITHURSSARY • MARCO MEZQUIDA
YAZZ AHMED • SIMON FACHE & LE DÉPARTEMENT JAZZ DU CRD • MARC DUCARNE 4TET
FLORIAN VERDIER • GADIANM • MARS AVRIL • CAROLL MAMAQUEEN
MÉCANIQUES D'ÉTÉ
C'est une mécanique bien huilée : sitôt l'été arrivé, le Dragon de Calais se réveille... et nous invite à faire la fête ! Concerts, DJ sets, barbecues face à la mer (il s'y connaît en gril)... Durant deux mois, l'animal de bois et de métal (12 m de haut !) créé par François Delarozière transforme la plage nordiste en vaste terrain de jeu. Sympa, il nous convie dans son antre pour quelques happy hours enflammées et nous embarque même sur son dos pour des balades (forcément) monstrueuses. J.D.
Calais, 05.07 > 31.08, Plage et alentours, ven & sam, 18h30 : happy hours, concerts, DJ sets • sam & dim, 11h30 : BBQ du dragon (gratuit) • 1 voyage en dragon : 9,50€ (11 > 4 ans : 7,50€, grat. -3 ans), compagniedudragon.com
Sélection / 05.07 : Silent Party ◆ 09 & 30.07 : Journée soigneurs de dragon ◆ 12.07 : DJ set Carma ◆ 14.07 : Feu d'artifice ◆ 19.07 : DJ set Lynx ◆ Roy Kinke ◆ 02.08 : DJ set The North Project ◆ 16.08 : DJ set KX & Lass
FÊTES DE GAYANT
C’est la plus grande parade des Hauts-de-France, avec son colossal cortège, son rigodon, son lancer de bonbons... mais pas seulement. Eh oui, ce sont des fêtes de Gayant pas comme les autres qui nous attendent cette année. Après avoir laissé Binbin, le petit dernier, organiser son festival un peu partout en ville (avec ses spectacles pour toute la famille), nos géants préférés accueillent un événement à la mesure de leur renommée : le Tour de France ! Histoire d’ajouter un peu de "selle" au chambard. J.D.
Douai, 05 > 08.07, Divers lieux en ville gratuit, fetesdegayant.fr
+ Festival des Binbins : 02 > 04.07, gratuit festivaldesbinbins.fr
+ Fête foraine : 04 > 15.07
+ Passage du Tour de France : 06.07
LES NUITS D'ÉTÉ
FÊTONS L’ÉTÉ !
Délocalisée au Casino Barrière, cette édition des Nuits d'été prend les atours d'un vaste cabaret. Pas n'importe lequel : celui de l'immense Kurt Weill. Sous la baguette de Joshua Weilerstein, l'Orchestre national de Lille nous transporte (entre autres) dans l'Amérique des années 1930 avec Les Sept péchés capitaux. Coécrit avec Bertolt Brecht, ce ballet chanté satirique met en scène l'éternel conflit entre l'argent et la morale - non, toute ressemblance avec notre époque n'est pas totalement fortuite... J.D.
Sélection / Kander - Life is Cabaret & Mein Herr, extraits de Cabaret // Kurt Weill - Youkali, Weill Mack the Knife, extrait de l’Opéra de quat’sous, Les Sept Péchés capitaux // Milhaud - Le Bœuf sur le toit
Troisième édition déjà pour ce festival en plein air conçu par la Rose des vents. Au menu ? Du cirque, du théâtre, des ateliers... Au Forum vert de Villeneuve d’Ascq, Julien Fournet transforme l'espace public en terrain de jeu, imaginant une société idéale grâce à l'énergie de l'enfance. Tandis que Flouk donne vie aux souvenirs des habitants du quartier, la compagnie des Plumés présente un spectacle où des canes sont guidées par un chien de troupeau - et c'est poilant. J.D.
Villeneuve d’Ascq, 08 > 12.07 Forum Vert - quartier Hôtel de Ville gratuit, larose.fr
Sélection / 09.07 : Flouk, Tréteaux de France - Le Royaume de Kensuké
Des parcours secrets avec leur lot de concerts mystérieux, une programmation pointue et fédératrice, une ambiance bon enfant mais hautement inflammable... Faut-il encore présenter les Nuits secrètes ? On aurait tort de se priver, car le festival aulnésien a encore pas mal de surprises en réserve...
Outre une déco repensée, cette 23 e édition inaugure une nouvelle scène. Ou, plus précisément, un club, "la Noche", dont la programmation (tenue secrète, évidemment) oscillera entre « le Berghain et le Macumba », nous glisse-t-on. « On va aussi célébrer des mariages cette année... avec un sosie d'Elvis Presley !, ajoute sans rire Olivier Connan, le directeur. Eh oui, Aulnoye, c'est un peu Las Vegas l'été ». Le boniment en moins, et la chaleur humaine en plus.
◆ Une affiche qui a du chien ◆ Côté line-up ? La recette est la même, mais toujours aussi alléchante. À savoir : des têtes d'affiche du genre "maousse costaud" (Damso, pour son unique date cet été dans les Hauts-de-France), des habitués qu'on prend plaisir à retrouver (Rebeka Warrior et Vitalic, en tandem au sein de l’über-tonitruant Kompromat) et une palanquée d'artistes plus confidentiels à découvrir d'urgence. À commencer par Fat Dog , nouveau chantre de la scène post-punk britannique, et sauvage à souhait. Dans un autre style, on attend aussi beaucoup de Miki, dont le parlé-chanté envoûtant augure du meilleur pour la pop hexagonale - « peut-être une future Angèle », observe Olivier Connan... Enfin, on ne manquera pas la synesthésie electro de DeLaurentis, qui démultiplie sa voix grâce à l'intelligence artificielle, pour repousser avec maestria le chant des possibles... Julien Damien
Aulnoye-Aymeries, 11 > 13.07, Divers lieux en ville, 16h, 1 j. : 55>40€ • 2 j. : 100 > 80€ 3 j. : 130 > 100€ (gratuit-10 ans) • parcours secrets : 10€, lesnuitssecretes.com
« Forêt silencieuse, aimable solitude, que j’aime à parcourir votre ombrage ignoré ! », déclame généralement François-René (de Chateaubriand), un chouïa exalté en revenant du Cactus Festival, sis dans le magnifique Minnewater Park. Car c'est ici, dans la plus grande quiétude, qu'on peut assister aux concerts de quelques songwriters légendaires, tels Johnny Marr (The Smiths, Electronic) ou Richard Hawley, jadis compagnon de route de Pulp et auteur d'une discographie aussi intemporelle qu'inusable. C'est ici, aussi, que les géniaux marginaux anglais de Warmduscher percutent, à peu de choses près, le jazz mâtiné d'afrobeat de leurs compatriotes de Nubiyan Twist , ou la poésie échevelée de Kae Tempest. À raison de quelques concerts par soir, chacun peut se remettre de ses émotions, tranquille, tandis que notre ami Chateaubriand croit « voir s’exhaler des arbres, des gazons une douce tristesse ». Un torturé, pour sûr ! Nostalgique, il se plongera dans le shoegaze de Slowdive, ça lui rappellera ses années anglaises. Enfin, un set forcément abracadabrantesque de 2manydjs finira de mettre tout le monde d'accord : on ne voudrait jamais quitter ces lieux. « Oh ! que ne puis-je, heureux, passer ma vie entière ici, loin des humains ! ». Non, François-René, vraiment, va falloir y aller. L'an prochain, promis, on reviendra. Thibaut Allemand Bruges, 11 > 13.07, Minnewater Park, ven : 16h • sam & dim : 12h 1 j. : 81/79€ (sam : complet ! ), pass 2 & 3 j.: complet !, cactusfestival.be
Sélection / 11.07 : 2manydjs, Johnny Marr, Glints, Bolis Pupul, Warmduscher ◆ 12.07 : The Black Keys, Slowdive, Kae Tempest… ◆ 13.07 : dEUS, Richard Hawley, King Hannah, Nubiyan Twist, The Mystery Lights, Porcelain ID…
Dour Festival
Le dénombrable : plus de 200 artistes en cinq journées ! L'innombrable : le kilométrage parcouru pour passer avec enthousiasme d'une scène à l'autre. L'incommensurable : la déception engendrée par ce groupe que l'on voulait tant voir mais qu'on a quand même loupé. Infinie : la joie ressentie lors de la découverte de nouveaux noms ou les retrouvailles avec des gloires éternelles – ces quatrelà, par exemple.
NILÜFER YANYA
Pur produit d’une Angleterre post-coloniale (père turc, mère irlandobarbadienne), Nilüfer Yanya s’est longtemps cherchée avant de se trouver, enfin. Son troisième LP porte en lui les toquades de la jeune artiste (folk, hip-hop, drum&bass), le tout mâtiné de guitares saturées chopées du côté du Seattle des 90’s. L’ensemble condense plusieurs décennies de soul, de rock et de pop avec une candeur qui émeut, évidemment. D’autant que ces compositions, cosignées avec Wilma Archer (MF Doom, Celeste) prennent une ampleur inédite sur scène, où la jeune Britannique n’est pas sans évoquer une certaine… Joni Mitchell. Rien que ça ? Rien que ça.
L'Anglaise a le chic pour conjuguer musique, danse et arts visuels, en abordant des sujets dans l'air du temps. En témoigne Eusexua, son dernier album en date, où elle développe les thèmes du désir, de la transformation et du lâcher-prise à travers, donc, ce drôle de néologisme. En dépit de ce conceptualisme un brin fumeux, l’œuvre de FKA Twigs mêle R&B du futur, electro maline et visions de l'avenir avec une science de l'accroche qui fait mouche. Si Björk devait avoir une héritière, ce serait elle.
THE STREETS
MIKI
Confessions intimes et haine de soi, questionnement sur le genre, le tout rappé-chanté d'une voix fatiguée sur une electropop minimaliste... Cette Niçoise grandie au Luxembourg saisit notre zeitgeist et conte ses déboires et ses défaites. Sorte de cousine de Billie Eilish ou d'Eloi, Miki semble surgie de nulle part. En fait, elle connut une première carrière météorique et, avant son premier EP officiel (Graou) avait signé 4X dans un registre différent, introuvable depuis. Sauf si l'on cherche bien…
Has It Come to This, Fit but You Know It, When You Wasn't Famous… The Streets reste à jamais attaché aux années 2000 et à l'explosion du rap anglais – avec Dizzee Rascal, Roots Manuva, etc. En 2011, il mettait un point (pas si) final à sa carrière, désirant se consacrer au septième art. Rêve depuis réalisé avec The Darker the Shadow, the Brighter the Light, mêlant musique et cinéma. Et s’il lui prend l’idée de remonter sur scène et d’entonner (aussi) quelques standards, ça ne se refuse pas !
Dour, 16 > 20.07, Parc éolien, 12h, 1 j. : 80€ • 5 j. : 215€, dourfestival.eu
Sélection / 16.07 : Kalash, Kompromat... ◆ 17.07 : Blonde Redhead, Freeze Corleone, Gringe, Lacrim, Nilüfer Yanya, Stormzy, Theodora... ◆ 18.07 : Carpenter Brut, FKA Twigs, La Femme, Lambrini Girls, Marc Rebillet, Miki, SDM, KI/KI... ◆ 19.07 : Ascendant Vierge, Bigflo & Oli, Folamour, Kelly Lee Owens, Parcels, The Streets... ◆ 20.07 : Boris Brejcha, Charlotte de Witte, Dry Cleaning, Hamza, John Maus, Jok'Air, Polo & Pan, The Horrors...
À l’heure où le monde n’en finit plus de se déchirer, Esperanzah ! fait figure d’oasis. Militant pour le climat et contre la violation des droits humains (il a rejoint la campagne "Apartheid Free Zone", en solidarité avec les peuples luttant pour la justice et l’égalité), ce festival mise sur une programmation à contre-courant, métissée et engagée. Idéaliste ?
Sans doute... et tant mieux ! Au sein d’un site antédiluvien (l’abbaye de Floreffe, fondée au XII e siècle) et sur sept scènes se succèdent ainsi des artistes portés par une énergie contagieuse. En témoignent les Ukrainiens de DakhaBrakha et leurs hymnes néo-folk à la résistance, ou encore Candeur Cyclone, duo franco-belge concassant punk-rock, rap et techno avec une intensité rare. Outre le hip-hop tribal de Rilès (en Survival Mode), les ritournelles corrosives de Zoufris Maracas ou l’homme-orchestre Mezerg , on ne manquera pas Bomba Estéreo. Ce tandem de Bogota fusionne musiques traditionnelles colombiennes et cumbia electro, passé et présent pour annoncer, peut-être, des lendemains qui chantent... Julien Damien Floreffe, 25 > 27.07, Abbaye de Floreffe, ven : 14h • sam & dim : 13h
1 j. : 58€ (15 > 12 ans : 38€, 11 > 6 ans : 10€, -5 ans : gratuit) 3 j. : 120€ (15 > 12 ans : 90€, 11 > 6 ans : 25€, -5 ans : gratuit), esperanzah.be
Sélection / 25.07 : Rilès, Dub Inc, Makoto San, Candeur Cyclone... ◆ 26.07 : Barbara Pravi, DakhaBrakha, Zoufris Maracas,Uzi Freyja, Ultramoule... ◆ 27.07 : Bomba Estéreo, Mezerg, Balkan Paradise Orchestra, Def Mama Def, Mitsune, Sam Quealy, Ngwaka Son Systéme...
Démarré en juin, le festival sis au domaine de Rivierenhof (132 hectares de bois, d'étangs et autres joyeusetés champêtres) convie tout l'été une foule d'artistes dans à peu près tous les genres. Citons The Kills, tandem armé de sacrés bons morceaux, les essais groove pop de Dope Lemon ou l'increvable maître du reggae ivoirien Tiken Jah Fakoly. Et si The Libertines ne renoueront jamais avec leur génie d'antan, ces reformations pécuniaires permettent à Peter Doherty de publier d'excellents albums solo. T.A.
Sélection / 01.07 : Future Islands ◆ 07.07 : The Kills ◆ 08 & 09.07 : Ben Harper & The Innocent Criminals ◆ 15.07 : Tiken Jah Fakoly ◆ 04.08 : The Libertines... ◆ 02 & 03.09 : Compact Disk Dummies ◆ 09.09 : Dope Lemon...
Ce n’est pas rien, 25 éditions. Pour marquer le coup, Rock en stock déroule une programmation XXL (et toujours gratuite !) en conviant des pointures de tous styles. Où l’on retrouve les frères Pétard du rap belge, Caballero & JeanJass , le touche-à-tout pop Jan Verstraeten ou le baladin rock
Peter Doherty. Ouvert aux quatre vents, le festival conforte aussi les talents locaux avec, entre autres, le duo electro lillois de The North Project ou le voisin Sam Sauvage - qu’on ne présente déjà plus ! J.D.
Étaples-sur-Mer / Le Touquet, 25 > 27.07, Port départemental, 16h, gratuit, rockenstock.fr
Sélection / 25.07 : Caballero & JeanJass, Jan Verstraeten, Damon, The North Project… ◆ 26.07 : Babylon Circus, Cachemire, Terrain vague, Storm, Durhiel ◆ 27.07 : Peter Doherty, Christophe Mali, Sam Sauvage, Bleu pétrole...
LOKERSE FEESTEN
DEVOIR DE MÉMOIRE
Longtemps, Lokerse nous épata par sa propension à convier à peu près tout ce que le vaste monde compte de légendes. On a longtemps essayé de percer son secret. En vain. Alors on est passé à autre chose – maîtriser l'art du floating walk, par exemple. Cette année, les nostalgiques se réjouissent de cette soirée punk-rock convoquant le vieil apache Iggy Pop et sa descendance ( The Undertones, The Damned et Sex Pistols). Les vétérans de la techno hardcore ne manquent surtout pas une soirée consacrée au label Bonzai. Devoir de mémoire toujours, Air joue Moon Safari quand dEUS revisite Worst Case Scenario. Et une soirée Deewee Records (Soulwax, Charlotte Adigéry, Bolis Pupul…) recèle toujours son lot de surprises. Or, la pépite bien cachée, l'événement qui justifie à lui seul le déplacement, c'est bien sûr le concert de Redd Kross. Les frères McDonald n'ont pas 60 ans mais déjà 45 ans de "carrière", et demeurent les pourvoyeurs d'une power-pop inspirée, qui n'aura jamais connu le succès qu'elle méritait. L'heure de réparer l'injustice a enfin sonné. Thibaut Allemand Lokeren, 01> 10.08, Grote Kaai, 1 jour : 69 >25€ • 10 jours : 275€, lokersefeesten.be
Sélection / 02.08 : Pet Shop Boys, Soulwax, Charlotte Adigéry, Bolis Pupul ◆ 04.08 : Iggy Pop, Sex Pistols ft. Frank Carter, The Damned, The Undertones ◆ 05.08 : Redd Kross, Gojira 06.08 : Bicep, Warhaus ◆ 07.08 : Air, dEUS play 'Worst Case Scenario' ◆ 08.08 : DIIV, The Smashing Pumpkins, Hinds ◆ 09.08 : Sean Paul, Bonzai All Stars...
Bien sûr, Charleville-Mézières. Évidemment, Rimbaud. Ça tombe sous le sens, ce nom – mais rappelons tout de même que dans le poème, ce cabaret vert était situé à Charleroi. Ici, on mange bien et bio, mais l'essentiel est ailleurs : dans cette affiche soigneusement pensée, variée, certes, mais rien à voir avec certaines auberges espagnoles sans direction artistique.
Au Cabaret Vert, outre quelques pointures croisées ailleurs dans ces pages (Jamie xx, Idles, Vampire Weekend) une large place est faite aux femmes, et pas n'importe lesquelles : les hymnes amusés de Wet Leg (qui tiennent décidément la distance) ou les brûlots féministes de Lambrini Girls rappellent que l'Angleterre n'a pas dit son dernier mot, question efficacité pop punk en trois minutes. Plus "arty", leurs compatriotes de The Last Dinner Party font virevolter ABBA, Queen, Bowie et Kate Bush dans un bal glam, camp et queer.
◆ Mélange des genres ◆ Toutefois, deux noms ont retenu plus que d'autres notre attention. Tout d'abord Ciara Mary-Alice Thompson, alias CMAT. Tout en gouaille irlandaise, la Dublinoise accorde une pop dans l'air du temps à des influences country et des textes sacrément bien écrits, mêlant légèreté et humour noir. Soit, peut-être, la véritable descendante de Dolly Parton... Citons ensuite une valeur prometteuse du R&B francophone avec Theodora : Kongolese sous BBL, mélange audacieux de bouyon dominicain et de house sud-africaine, donne le "la" d'une œuvre marquée par le mélange des influences. Infatigable voyageuse, cette Franco-Congolaise relève de ces femmes aux semelles de vent. Tiens, Arthur R. pointe encore le bout du nez… Thibaut Allemand
Charleville-Mézières, 14 > 17.08, Square Bayard, jeu > sam : 16h • dim : 15h 1 j. : 78 > 65€ 2 j. : 135 > 119€ • 3 j. : 186 > 169€ • 4 j. : 238 > 219€, gratuit -12 ans, cabaretvert.com
Sélection / 14.08 : DJ Snake, Jamie xx, Eloi, Adèle Castillon, CMAT, Lambrini Girls... 15.08 : Booba, Sean Paul, SDM, Zaho De Sagazan, Theodora, Lucky Love, Fat Dog...
16.08 : Queens of the Stone Age, Mc Solaar... ◆ 17.08 : Will Smith, Julien Doré, Vampire Weekend, Idles, The Last Dinner Party, Wet Leg, Kneecap, Oxmo Puccino, Myd, Candeur Cyclone...
PUKKELPOP
RÉUNION AU SOMMET
Sorte de cousin sage et flamand du festival de Dour, Pukkelpop assure, depuis 1985, une ligne de conduite aussi sobre qu'exemplaire : proposer tout ce que ces dernières années auront vu de nouvelles têtes (Chappell Roan), sans oublier les valeurs sûres (Michael Kiwanuka) et quelques revenants ( Vampire Weekend). On ne prend aucun risque en prédisant un set dantesque de la part de Jamie xx. Le trentenaire connaît l'histoire de la dance music sur le bout des doigts. Son dernier LP, In Waves, est un condensé de cinquante ans de musiques électroniques aussi érudit que jouissif. Les ours câlins d' Idles viendront panser les plaies à l'âme de leurs fans, fragiles sous les tatouages. Au rayon hip-hop, deux incontournables, à commencer par A$AP Rocky, qui prépare un nouvel album avec, parmi les invités, Rihanna (sa madame), Busta Rhymes ou… Morrissey ! Forcément, à côté, Kneecap a l'air pâlot, et pas seulement parce qu'il nous vient d’Irlande du Nord. Mais le trio de Belfast, actuellement poursuivi en Angleterre pour ses prises de positions (notamment pour la défense de la Palestine), n'a pas à rougir face aux cadors US. Scandés en anglais comme en gaélique, ses morceaux possèdent toute la hargne des pionniers du genre, sur des instrus bien rustres. L'avenir du rap ? Sans doute pas. Mais un petit monument à ne pas rater, c'est certain. Thibaut Allemand Hasselt, 14 > 17.08, Kiewit, 12h, 1 j. : 129€ (ven & sam : complet ! ) • 4 j. : complet !, pukkelpop.be
Sélection / 15.08 : Chappell Roan, Michael Kiwanuka, Pommelien Thijs, Jamie xx, Vampire Weekend, Amelie Lens, The Dare... ◆ 16.08 : A$AP Rocky, Idles, The Last Dinner Party, Khruangbin, Paul Kalkbrenner, Yard Act, Being Dead, Obongjayar, Kneecap... ◆ 17.08 : Queens of the Stone Age, Justice, Aurora, Viagra Boys, Meute, Doechii, The Murder Capital...
FESTIVAL INTER. DES ARTS DE LA RUE DE CHASSEPIERRE
En rue libre
Bordé par la Sémois et la verdure ardennaise, Chassepierre est assurément l'un des plus beaux villages de Wallonie. Depuis plus d'un demi-siècle, il devient aussi, le temps d'un week-end, la scène à ciel ouvert la plus intrigante de Belgique. Clowns, marionnettes ou acrobates investissent ses allées pittoresques pour livrer des spectacles propices au rire, à la rêverie comme à la réflexion, à l’instar de Newroz de la compagnie La Meute. Dans ce concert-circassien aux sonorités persanes, l’artiste franco-kurde Bahoz Temaux épluche toutes les strates de son identité. Perché en haut d’un grand mât, il atteint alors des sommets de poésie... Durant deux jours, le festival tisse ainsi un fil rouge : celui de l'émancipation des corps et des esprits, par-delà les préjugés. À travers Échappée vieille, le Tof Théâtre poursuit cette réflexion avec des marionnettes à taille humaine et pas mal de tendresse. Où l’on suivra les péripéties d’un vieil homme s'échappant de sa maison de retraite pour reconquérir sa liberté. Tout aussi révolté, #VNR (pour "vénère"), opéra punk du Quartet Buccal, célèbre la voix des femmes à travers les âges de la vie, rapprochant différentes générations de féministes. A cappella, elles chantent l'adolescence, les injonctions sociales... et la ville se transforme alors en agora poétique. Lou-Anne Sedda Chassepierre, 16 & 17.08, Divers lieux en ville, 10h, 1 j. : 30/24€ (enfants 12 > 8 ans : 10/8€) 2 j. : 40/36€ (enfants 12 > 8 ans : 15/12€), gratuit -8 ans, chassepierre.be
Sélection / La Meute - Newroz, Quartet Buccal - #VNR, Tof Théâtre - Échappée vieille, Cie 3.6/3.4 - Au crépuscule, L’Ail des ours - Chronique des épices, Cie Écart - Ernest, Les Vélocimanes associés - Liberté, mon cul !, Circumstances - Beyond, Collectif La Voûte nomadeLe Tour du monde en ballon, La Dérive - Borderless, La Corneille bleue - Boîte crânienne, Marcel et ses drôles de femmes - Masacrade...
Ah, la bais de Canche ! Ses dunes majestueuses, ses sentiers de randonnée... et une fois par an, son festival revigorant. Pour sa huitième édition, le Touquet Music Beach électrise la fin des vacances avec une affiche du genre colossal. Jugez plutôt...
L’éternelle coolitude de Rockafeller Skank, l’entêtant refrain de Ya Mama ("push the tempo"), l’imparable crescendo de Right Here, Right Now... Faut-il encore présenter Fatboy Slim ? À 60 ans passé, le Britannique revisite au Touquet ses hymnes "big beat" dans des versions bodybuildées. Dans ce décor de rave, on peut aussi compter sur Eric Prydz pour assurer le show. Tenancier d’une house über-efficace (souvenez-vous : Call on Me), le Suédois est surtout connu pour ses performances holographiques fusionnant le son et l’image... En parlant d’immersion, le TMB inaugure une scène inédite en France : l’Orbit Stage. Soit un dancefloor circulaire façon boiler room, avec placés au cœur du public des artificiers éclectiques et électriques, de l’Eurodance de Panteros666 aux samples azimutés de Camille Doe.
◆ Panorama electro ◆ Bref, vous l’aurez compris, le Touquet Music Beach fait une nouvelle fois honneur à sa réputation de rendez-vous electro incontournable de l’été, et son œcuménisme en la matière n’est plus à démontrer. L’inventivité de Kaytranada, au confluent de la house et du funk, en offre la parfaite illustration. Enfin, dans ce Coachella à taille humaine, on voyagera aussi entre Détroit et Chicago, techno sous créatine et house ardente en compagnie d’Agoria . Mieux : il est ici associé à Notre Dame (Yumi ) pour un b2b qui s’annonce déjà d’anthologie... Julien Damien
Le Touquet, 22 & 23.08, Orangerie de la Baie, ven : 14h, sam : 15h 1 jour : 70€ • 2 jours : 110€, touquetmusicbeach.com
Sélection / 22.08 : Fatboy Slim, Charlotte de Witte, Kavinsky, Adriatique, KI/KI, Boston Bun, Odymel, Panteros666... ◆ 23.08 : Agoria b2b Notre Dame, Eric Prydz, Ofenbach, Kaytranada, Nina Kraviz , Mosimann, Vladimir Cauchemar, Camille Doe...
BIVOUAC
NATURE ET DÉCOUVERTES
C'est la fin de l'été, ou presque. Septembre pointe le bout du nez, la tente est pliée (aérée et séchée, on verra plus tard) les valises sont rangées et le moral, au plus bas. Alors, forcément, on se laisse tenter par un dernier camping, in extremis. Après tout, trois jours en plein air, c'est toujours ça que le cafard n'aura pas ! D'autant que, à rebours des "grands-raouts-de-l'été" et autres proverbiaux mastodontes, Bivouac se présente comme un festival à taille humaine, familial... Bref, modeste dans la taille, pas dans les ambitions – car c'est bien une certaine crème de la production contemporaine qui est conviée ici. Citons entre autres, Frànçois and the Atlas Mountains, dont la pop se nourrit de rêveries jamais rassasiées, ou Malik Djoudi qui, en digne héritier de Daho, livre de petites légèretés pop bien plus profondes qu'elles ne s'en donnent l'air –paru l'an passé, Vivant est un album dont on n'a toujours pas fait le tour. On ne manquera pas non plus Sammy Decoster & Digitale Sauvage, ou l'alliance de la variété française des 70's et de l'Americana éternelle. Sans oublier Blasé , qui mêle dans un même mouvement gracieux, pop, funk et electro. Le résultat est éminemment cool, à l'image de ce festival. Avec tout cela, c'est certain, on n'aura pas envie de reprendre le chemin de… tiens, oui, le chemin de quoi, au fait ? Thibaut Allemand
Maisnil-lès-Ruitz, 29 > 31.08, Parc départemental d'Olhain, ven : 16h • sam & dim : 12h 1 jour : 27€ • 2 jours : 52€ (-14 ans : 27€), bivouacfestival.com
Sélection / 29.08 : Odezenne, Chilla, Frànçois and The Atlas Mountains, Camille Yembe, Lossapardo, Marta, Le Groove des familles... ◆ 30.08 : Malik Djoudi, High Fade, Whisper, Nous étions une armée, Sammy Decoster & Digitale Sauvage, Blasé, Canapé Mix...
À l'heure où la réflexion marque le pas dans le débat public, au profit de l'instantanéité et des plus viles émotions (on ne vise personne, Donald), c'est peu dire qu'on les attendait, ces Rencontres inattendues. La 15e édition de ce festival mariant musique et philosophie pose une question ô combien actuelle : quels sont nos liens ? Et on aura, non pas quatre heures, mais trois jours pour y répondre ! Où l'on interrogera nos relations amicales, amoureuses, au pouvoir, aux dieux ou simplement aux autres, par exemple à travers État du Monde, de Valérie Cordy. Dans ce spectacle pensé comme une "mosaïque numérique", la voici devant un grand écran, surfant sur le web. Accompagnée de musiciens et de choristes, l'artiste scrute un monde saturé de désinformation, de polémiques et d'IA, en quête de contacts humains... Histoire de se requinquer sur le dancefloor, on ne ratera pas Love Band, d' Ingrid von Wantoch Rekowski, soit le mariage entre le disco (musique par essence politique) et la philo, entre tubes seventies et fulgurances signées Pascale Seys. Outre des moments de grâce en compagnie d'invités prestigieux (Tobie Nathan, Luc Dardenne), on se posera aussi des questions existentielles avec l'inénarrable Bruno Coppens. Du genre : peut-on rire face à la mort et une actualité funeste ? Ou comment avoir un peu de vannes à l'âme... J.D. Tournai, 29 > 31.08, Maison de la Culture, Jardin de l'Évêché, Halle aux draps Musée des beaux-arts, Atrium du Carré Janson & divers lieux, ven : 15h • sam & dim : 9h 1 spectacle : 22€ > gratuit, lesinattendues.be
Sélection / 29.08 : Valérie Cordy, Ingrid von Wantoch Rekowski & Pascale Sey 30.08 : Bruno Coppens, Greg Houben & Lorenzo di Maio, Tobie Nathan, Sarah Halfin, Arien Lanyi & Coline Dutilleul ◆ 31.08 : Sophie Galabru, Luc Dardenne & Martin Legros...
Comédie de Béthune
Centre Dramatique National Hauts-de-France
OCT NOV
DÉC JAN FÉV
MARS
AVR
MAI
JUIN
DIRECTION CÉDRIC GOURMELON
SAISON
CÉDRIC GOURMELON / SHAKESPEARE
FÉLIX ENSSLIN / GALIA DE BACKER / NINON PEREZ
MARIE FORTUIT YUVAL ROZMAN
FLORENCE JANAS / GUILLAUME VINCENT
ODILE GROSSET-GRANGE / BAPTISTE AMANN
SIMON-ÉLIE GALIBERT / RENÉ CREVEL / GUILLAUME DUSTAN
CHLOÉ DABERT / FRIEDRICH VON SCHILLER
LORRAINE DE SAGAZAN / GUILLAUME POIX CÉDRIC ORAIN
JOËL POMMERAT
NATHALIE GARRAUD / OLIVIER SACCOMANO
CLÉMENT POIRÉE / MOLIÈRE
BÉRANGÈRE VANTUSSO / NICOLAS DOUTEY
AUDREY BERTRAND / LAURENT CAZANAVE
LISA GUEZ / ALEXANDRE TRAN ARNAUD VRECH / SIMON DIARD
LENA PAUGAM / FERNANDO PESSOA
Les Festivals À SUIVRE EN AUTOMNE...
Et voilà, la saison des festivals s’achève avec les grandes vacances... Sûr ? Pas tout à fait. De Tourcoing à Paris, de Raismes à Comines, entre jazz, electro et metal, l’automne s’annonce tout aussi turbulent. La preuve par quatre ! J.D.
Tourcoing, 11 > 18.10, Divers lieux, 1 concert : 40€ > gratuit, tourcoing-jazz-festival.com TOURCOING JAZZ FESTIVAL
Le jazz dans tous ses états ! Musique par essence métissée, la voici célébrée dans ses multiples formes et couleurs. Où il sera d'abord question de patrimoine (bien vivant), avec la venue à Tourcoing de l'immense Biréli Lagrène, le plus digne héritier de Django Reinhardt (n'en déplaise à Sanseverino... lui aussi de la partie !) ou encore de voix légendaires telles Rhoda Scott ou Dee Dee Bridgewater, qu'on ne présente plus... Évidemment le festival, comme son registre de prédilection, a toujours eu les idées larges. En témoigne Keziah Jones, qui réinvente ici son répertoire blufunk dans une formule acoustique et intimiste. Immanquable !
C'est désormais l'un des temps forts de la rentrée musicale dans les Hauts-de-France. Pour sa quatrième édition, le Lys Festival transforme la Grand-Place en dancefloor avec une affiche électrisante. Jugez plutôt : Mosimann, Breakbot & Irfane, Petit Biscuit, Kavinsky... Le dimanche, et c'est la grande nouveauté, l'After Lys joue la carte de la nostalgie avec des concerts tribute à ABBA ou Depeche Mode... Vivement septembre !
Comines, 12 & 13.09, Grand-Place, ven : 17h30 sam : 15h, 1 j.: 36€ • 2 j. : 61€, lelysfestival.fr (+ After Lys : 14.09 à 12h, 21€)
DREAM NATION
Vingt-cinq éditions, ça se fête non ? L'occasion pour le Raismes Fest de retrouver de vieilles connaissances, comme les Allemands de Vanden Plas (tête d'affiche du festival, en 1998 !), et puis d'accueillir des artistes rares. Citons Daran ou les légendaires Wishbone Ash. Formé en 1969, ce groupe fut l'un des premiers à jouer avec deux guitaristes solistes. Une influence majeure pour, entre autres, Iron Maiden... Rien que ça !
Raismes, 13 & 14.09, Parc du château de la princesse d'Arenberg, 11h30, 1 j. : 48€ • 2 j. : 86€ (gratuit -12 ans), raismesfest.fr
Rendez-vous phare de la scène electro européenne, Dream Nation propose une nouvelle affiche de rave en restant fidèle à son ADN : célébrer toute la diversité du genre. Du gabber opératique d'Ascendant Vierge à la techno médiévale de Perceval (oui oui !), de la trance psychédélique de la légende Astrix aux effusions speedbass de la pionnière Mandidextrous, cette 12e édition s'annonce déjà comme un très grand cru.
Villepinte, 26 & 27.09, Parc des expositions Paris-Nord, 20h30, 1 j. : 50,90€ • 2 j. : 86,90€, dreamnation.fr
Wishbone
Breakbot…
Robe Shalimar, collection FW 2013, 2014, Les rives de Lunacy, Yiqing Yin,
Des matières rigides et vaporeuses, minérales et organiques. Des robes à la fois sculpturales et évanescentes, où les drapés et plis dessinent des volumes en transformation constante… Le style de Yiqing Yin est reconnaissable au premier coup d’œil. À Calais, la Cité de la dentelle et de la mode offre à cette artiste trop méconnue sa première exposition monographique. Intitulée D’air et de songes, celle-ci prend la forme d’un parcours sensoriel dont on ne revient pas tout à fait indemne...
Entrer dans le monde de Yiqing Yin, c’est arpenter un espace en perpétuelle métamorphose. Un paysage un peu magique dans lequel les plissés (caractéristiques de son style) suggèrent des visages de dieux en colère.
« J’AI TOUJOURS ÉTÉ FASCINÉE
PAR LES ÉLÉMENTS
EN MUTATION »
Ici, la dentelle devient une armure minérale, la soie se fait carapace et l’organza épouse les mouvements de l’air, soit une tentative de sculpter l’invisible. À travers
ces vêtements, la douceur s'avère protectrice, la légèreté se mue en pesanteur dans les courbes d’un drapé. De fait, les matières prennent un malin plaisir à déjouer notre perception...
Chimère nature. Née en Chine, élevée en Australie et en France où elle vit désormais, cette artiste touche-à-tout s’est très tôt révélée avec un style unique, puisant dans les expériences aérodynamiques du scientifique Étienne-Jules Marey comme dans le minéral, le végétal ou le règne animal. S’agit-il de tisser une harmonie entre l’être humain et son environnement ?
Yiqing
« Sans doute inconsciemment, confie l’intéressée. J’ai toujours été fascinée par les corps et les éléments en mutation, cet entredeux où une forme devient autre chose... Quelque part, cette exposition est un hommage à la magie du mouvement de la nature ».
Jeux sans frontières. La Cité de la dentelle et de la mode dévoile près de 70 de ses créations, de 2009 à aujourd’hui. Soit une œuvre chimérique, guidée par « une part d’aléatoire » et surtout un jeu jouissif avec les matières. Une simple gaze d’hôpital rembourrée avec de la ouate peut ainsi voisiner avec des broderies ou une onéreuse fourrure. « J’adore les paradoxes, bousculer les hiérarchies et les frontières », confirme celle qui se voyait d’abord sculp-
trice, avant de s’illustrer dans la haute couture.
«J’ADORE LES PARADOXES »
Toutefois, il n’est pas seulement question de textile ici. Plongé dans une pénombre enveloppante, qui traduit à merveille l’onirisme propre à ce travail, le parcours est ponctué d’objets personnels mais aussi de poèmes, de parfums, de photographies, de voix... offrant in fine une bonne définition du rêve éveillé. Julien Damien
D’air et de songes Calais, jusqu’au 04.01.2026, Cité de la dentelle et de la mode, lun > dim (sauf mardi) : 10h-18h, 4/3€ (gratuit -5 ans), cite-dentelle.fr
À lire / L’interview de Yiqing Yin sur lm-magazine.com
Si son nom s’écrit en minuscules, c’est bien une créatrice majeure qu’accueille la Piscine de Roubaix pour une étonnante carte blanche. Et ce n’est pas pour célébrer les 50 ans de sa griffe (elle déteste les anniversaires !) qu’agnès b. expose ses vêtements dans l’ancienne capitale mondiale du textile. Plutôt pour affirmer son amour du graffiti, un art auquel elle s’est intéressée très tôt et qui, dit-elle, « embellit la vie et la ville ». Difficile de ne pas acquiescer.
Styliste, collectionneuse, mécène... et infatigable arpenteuse, aussi. Agnès Troublé, dit agnès b., a toujours aimé se balader en ville, fascinée par les traces et mots laissés sur les arbres ou les murs.
« ON RETROUVE DANS
LE GRAFF
CETTE SPONTANÉITÉ PROPRE
AUX VÊTEMENTS D’AGNÈS B. »
Son goût pour le graffiti ne doit donc rien au hasard. Et ne date pas d’hier. Dès l’ouverture de sa galerie du Jour à Paris, en 1984, elle exposa ceux qu’on n’appelait pas encore "street-artistes", à commencer par les Frères Ripoulin. En suivront bien d’autres, dont cette admiratrice de Brassaï (un pionnier de la photographie de rue)
collectionnera les œuvres et avec qui elle mènera de nombreuses collaborations, les invitant à ses défilés et imprimant leurs créations sur ses vêtements.
agnès b., JayOne Hiver 2016, T-shirt, jersey sérigraphié
Photo : Alain Leprince
Archives agnès b.,
Des murs aux podiums. C’est par exemple cette robe parée d’une œuvre bombée sur une porte de la piscine Molitor par le New-Yorkais Futura 2000. Là, les symboles abstraits du Japonais Hiraku Suzuki courant sur un t-shirt noir ou, bien sûr, l’explosion de couleurs et de formes de JonOne, habillant un ensemble pantalon, chemise et veste dans une indéniable harmonie. « On retrouve dans le graff cette spontanéité et cette esthétique populaire propre aux vêtements d’agnès.b., simples et accessibles », souligne Karine Lacquemant, commissaire de cette exposition. Initiée dans le cadre du festival URBX, célébrant les cultures urbaines à
Collection printemps –été 2018, Roubaix, La Piscine-Musée d’art et d’industrie
Photo : Joëlle Rousseau
André Diligent. Don de l’artiste JonOne en 2023.
Roubaix et dans la métropole lilloise, celle-ci adopte une scénographie de circonstance. Pour cause, les silhouettes sur mannequins de la créatrice se dévoilent le long d’un podium central, auquel font face les œuvres originales des graffeurs. Il s’agit de traduire ce « dialogue entre l’art et la mode ». Les surprises continuent à l’extérieur, dans les jardins du musée, où agnès b. a garé sa Smart "tunée" par JonOne et A-One, et avec laquelle elle n’a pas fini d’emprunter les routes de la création. Julien Damien agnès b. On aime le graff !!
Roubaix, jusqu’au 11.01.2026, La Piscine mar > jeu : 11h-18h • ven : 11h-20h sam & dim : 13h-18h, 11/9€ (gratuit-18 ans) roubaix-lapiscine.com
OUT OF HOME COMMUNICATION
Urban Posting, Display Racks, Visitor Information, Cultural Spots, Hotels, Bars and Restaurants, Universities, Libraries, Bicycle parkings, Bus Stops, Indoor Posting (bars & restaurants), Banners on Street Lamps, Amusement Parks, ...
C’est une œuvre aussi magistrale qu’intrigante. Baptisée A Perfect World, cette exposition dévoile à Charleroi les montages photographiques de Ruud van Empel. À travers une minutieuse technique de collage numérique, cet artiste néerlandais assemble des milliers d’images qu’il a lui-même prises pour recomposer une autre réalité. Soit un monde où tout est vrai... mais où rien n’existe.
Éclatants de couleurs et vibrants de lumière, les clichés de Ruud van Empel ont trouvé un écrin à la hauteur de leur beauté, sous les chapelles du Musée de la photographie de Charleroi. Toutefois, à y regarder de plus près, quelque chose cloche dans ces images trop parfaites, jusqu’à provoquer un certain trouble.
« UN CONSTRUCTEUR D’IMAGES
PHOTOGRAPHIQUES »
C’est ici un reflet anormalement sombre dans le regard d’une adolescente allongée dans l’herbe. Là, les yeux un peu trop grands d’une petite fille noire posant dans une luxuriante forêt... Il faut dire que ces personnages et décors n’existent pas vraiment. « C’est réel et en même temps ça ne l’est pas, nuance le Néerlandais. On pourrait croire que j’ai utilisé l’intelligence artificielle,
mais ce n’est absolument pas le cas », précise l’intéressé, qui se présente comme « un constructeur d’images photographiques ».
« C’EST AVANT TOUT UN COLLAGISTE »
Ce natif de Breda s’est en effet révélé il y a plus de trente ans avec un procédé singulier. Pour cause : ses images sont des assemblages de centaines, voire de milliers
de fragments de ses propres photographies...
Conte défait. « C’est avant tout un collagiste, confirme Xavier Canonne, le directeur de l’institution belge. La technologie a certes évolué, mais il a conservé l’essence de son travail. Au début de sa pratique, il utilisait des scans, des photocopies... Aujourd’hui, il collecte toujours des détails avec son appareil photo,
comme une feuille ou une goutte de rosée, qu’il réarticule cette fois avec un ordinateur ». Émane alors de ces mosaïques une beauté mystérieuse, cette inquiétante étrangeté chère aux surréalistes, à mi-chemin entre le cauchemar et le conte de fées, à l’instar de cette biche surgissant d’un bois ténébreux. « Oui, j’aime ce qui est un peu flippant ! », s’amuse Ruud van Empel, dont l’œuvre interroge également, en filigrane, notre rapport sans cesse contrarié aux images... « Il faudra toujours
plus les soupçonner et tenter de les comprendre, surtout à l’ère de l’IA, observe Xavier Canonne. Voilà ce qui rend le travail de Ruud d’autant plus intéressant. Lui assume parfaitement cette construction, en la montrant. Il n’essaie pas de nous faire croire qu’il s’agit du réel ». Comme un magicien dévoilant ses tours... pour mieux nous troubler. Julien Damien
Charleroi, jusqu’au 21.09, Musée de la photographie, mar > ven : 9h-17h • sam & dim : 10h-18h, 8 > 4€ (gratuit -12 ans), museephoto.be
C’est l’un des grands artisans de la pop culture en France. Animateur phare des Enfants du rock, de Cinéma de quartier, scénariste, éditeur et cofondateur avec Moebius, Philippe Druillet et Bernard Farkas de Métal H urlant, en janvier 1975, Jean-Pierre Dionnet a passé sa vie à titiller notre imaginaire et défendre le "mauvais genre"mais toujours avec bon goût. Tandis que la maison Folie Hospice d’Havré de Tourcoing consacre une formidable exposition au légendaire magazine de SF ressuscité en 2021 (fêtant au passage ses 50 ans !), ce drôle d’humanoïde revient sur une histoire « cyber et robotique avant l’heure ». Propos recueillis par Julien Damien
Pensiez-vous un jour fêter les 50 ans de Métal Hurlant ?
Pas du tout ! Au départ, l’idée n’était même pas de publier ce magazine pour les lecteurs, mais pour nous. À l’époque, le futur était pour moi quelque chose de lointain...
« RIDLEY SCOTT A BEAUCOUP
EMPRUNTÉ À BILAL ET MOEBIUS »
Devenir un classique n’était donc pas ma préoccupation, c’est un malentendu. Disons qu’on a profité du lancement de Heavy Metal,
sa version américaine, et de l’enthousiasme de metteurs en scène américains ou anglo-saxons...
D’où vous vient cet intérêt pour la contre-culture ?
J’étais dans un collège assez strict où l’on n’avait pas le droit de regarder la télé, à part les actualités avec le Général de Gaulle, ce qui nous limitait un peu... Donc quand je revenais chez moi, tous les 15 jours, je lisais un maximum de BD, achetant des vieux trucs au marché !
Et pourquoi la SF en particulier ?
Dans la littérature classique, j’ai toujours préféré les œuvres symbolistes, comme Le Rêve de Zola. Je me suis donc naturellement tourné vers la science-fiction, l’horreur, le fantastique... Le monde dans lequel je vivais alors, pas meilleur ou pire que celui d’aujourd’hui, ne me plaisait pas. Je m’évadais donc sur d’autres planètes, en Atlantide... et je suis toujours comme ça.
d’argent ! C’est une des grandes erreurs de ma vie et j’en payerai toujours le prix.
Comment cette exposition a-telle vu le jour à Tourcoing ?
C’est Bruno Girveau qui a organisé ce traquenard. Il y a deux ans, il montait une expo sur la BD avec François Boucq au Palais des beaux-arts de Lille, dont il était alors le directeur. J’y allais pour ça, j’avais préparé mon petit hommage et une fois sur place ils m’ont dit : "en fait, on t’a fait venir pour te poser des questions, à toi" !
Ce magazine a aussi séduit quelques grands artistes outre-Atlantique, comme Ridley Scott, n’est-ce pas ?
Exactement. On retrouve des plans d’Exterminateur 17, que j’ai signé avec Enki Bilal, dans Blade Runner, sans parler de tout ce qu’il a pris à Moebius pour Alien. Mais ça va encore plus loin, car on a aussi envahi le Japon, réputé imprenable ! Katsuhiro Ōtomo s’est lui aussi inspiré d’Exterminator 17 et de Moebius pour Akira...
Quel serait votre plus grand regret ?
D’avoir refusé à George Miller, le réalisateur de Mad Max, d’autoriser le titre Métal Hurlant pour son film contre 10% de ses recettes, alors qu’on manquait toujours
Comment jugez-vous cet accrochage ?
C’est LA grande exposition Métal Hurlant. Bruno a fait un boulot extraordinaire. Il a fallu choisir, mais on explore ici toutes les facettes de notre revue. Depuis les grands anciens de la SF comme Moebius ou Druillet, jusqu’à la nouvelle version du magazine, en passant par le côté rock avec le Lucien de Margerin ou Serge Clerc, les filles de l’éphémère revue Ah ! Nana, la chapelle Druillet... Ça dépasse largement les originaux qu’on était un peu habitués à voir, et ça c’est génial !
Métal Hurlant - 50 ans et déjà immortel ! Tourcoing, jusqu’au 27.09, maison Folie Hospice d’Havré, lun > dim (sauf mar) : 13h30-18h, gratuit, fiestalille3000.com
À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com
2
ÉVÉNEMENTS
POM POM PIDOU
C’est l’une des expositions phares de Fiesta. "Vaisseau amiral" du festival de lille3000, le Tripostal accueille près de 250 chefs-d’œuvre du Centre Pompidou, fermé au public jusqu’en 2030, mais dont les collections n’ont pas fini de rayonner. Ce "récit renversant de l’art moderne" célèbre sur trois étages des artistes qui n’ont cessé d’expérimenter, de décloisonner, de bousculer l’histoire de la création. Du vortex de couleurs de Kupka aux installations lumineuses de François Morellet, des "ready-made" de Marcel Duchamp aux NFT, en passant par les extravagances du pop art, Pom Pom Pidou offre une balade tourneboulante, et modifie au passage notre vision du monde. Oui, rien que ça ! J.D.
Lille, jusqu’au 09.11, Tripostal, mer > dim : 11h-18h, 12/8€ (gratuit -18 ans), lille3000.com
THE DISTORTED PARTY
Comment lâcher prise dans un monde qui vacille ? Cette exposition s’intéresse à l’ambivalence de la fête, ce moment « à la fois exaltant et paradoxal, où l’euphorie flirte avec l’inquiétude, la beauté côtoie le chaos », explique l’une de ses commissaires, Siegrid Demyttenaere. Ce parcours d’œuvres contemporaines dessine ainsi une "party" « décalée », à l’image des sculptures pleines d’humour et d’étrangeté de l’artiste Nadia Naveau, télescopant les références culturelles, de la BD au Far West en passant par le folklore ou l’Antiquité. Pareillement intrigantes, les peintures de l’Allemand Willehad Eilers pointent dans un déluge de couleurs, au gré de scènes grotesques, les travers de notre société... En un mot ?
Renversant ! J.D.
Lille, jusqu’au 09.11, Musée de l’Hospice
Comtesse, lun : 14h-18h • mer > dim : 10h-18h 7/5€, mhc.lille.fr
Sélection / Fêtes et célébrations flamandes (Palais des beaux-arts de Lille)
Baile Funk : un cri de liberté (maison Folie Wazemmes de Lille)
La Fête Intérieure (Gare Saint Sauveur) // L’Anavrac papoulire (Colysée de Lambersart)...
Une exposition réunissant l’estampe et la bande dessinée, ce n’est pas si fréquent. "Hors des cases", pourrait-on dire, à l’image du principal protagoniste de l’affaire : Brecht Evens ! Véritable star du neuvième art, le Flamand s’est révélé en 2010 dès la sortie de son premier ouvrage (Les Noceurs, prix de l’Audace à Angoulême) avec un style détonant. Soit un trait fougueux, oscillant entre figuration et abstraction, des pages comme des tableaux réalisées à l’aquarelle et à la gouache servant des histoires sans bulles, mais pas moins pétillantes. À la Louvière, le Centre de la gravure et de l’image imprimée focalise sur un aspect plus méconnu de son travail...
Son dernier ouvrage, Le Roi Méduse, réflexions psychédéliques sur le complotisme prévues en trois tomes, trône au centre de la vaste salle d’exposition louviéroise, « comme un objet sacré, ditil. Parce que la finalité de toutes les choses accrochées aux murs c’est bien le livre ». Les "choses" en question, ce sont des gravures.
« LA GRAVURE OFFRE DES
APLATS DE COULEUR, DES TEXTURES ORGANIQUES »
Eh oui, si la plupart de ses dessins sont « de petites peintures sur papier, exécutées directement sur la feuille au pinceau », Brecht Evens
utilise aussi cette technique ancestrale, dont il s’est épris il y a 10 ans, un peu par hasard. « Je devais réaliser des tirages de luxe pour la collection Travel Book de Louis Vuitton ».
Pour concrétiser la commande, il a rencontré l’imprimeur et éditeur américain Michael Woolworth, installé à Paris. « Et ce fut un coup de foudre artistique ! J’ai adoré sa façon de travailler, à tel point que je me suis inventé des trucs à faire dans son atelier, juste pour le plaisir de bosser avec lui ». Son œuvre s’en est d’autant plus renforcée.
En équilibre. Pour les béotiens, l’estampe consiste en une sorte de tamponnage sur papier réalisé grâce à une matrice (en bois, métal ou pierre). « En gros, je prépare une image sur un calque, à l’encre de chine, que Michael utilise pour produire une plaque et effectuer l’impression. Il réalise ensuite plusieurs passages pour superposer les couleurs, explique l’intéressé. C’est un tout autre rythme, mais c’est magique ».
Au fil de ce parcours chapitré par thèmes (le jeu, le monde aquatique, la nuit...) se déploient ainsi de sublimes dégradés, des forêts luxuriantes, des cartes fourmillant de détails, des lumières vibrantes...
« C’EST UN TOUT AUTRE RYTHME, MAIS C’EST MAGIQUE »
« La gravure offre de vrais aplats de couleur, avec des textures organiques, se réjouit Brecht Evens. Quelque part, cette perfection me libère, car la lisibilité offerte dans une partie de l’image me permet plus de bordel ailleurs ! ». Chassez le naturel... Julien Damien La Louvière, jusqu’au 23.11 Centre de la gravure et de l’image imprimée mar > dim : 10h-18h, 8 > 3€ (gratuit -12 ans) centredelagravure.be
Briques DUBIO de Roel Vandebeek pour Briqueteries Nelissen
Galerie Rodin
LA REDÉCOUVERTE
Le Musée des beaux-arts de Calais poursuit sa métamorphose. Après avoir renouvelé son exposition permanente, en 2023, le bâtiment cubique et moderniste inauguré il y a 60 ans dévoile sa nouvelle galerie dédiée à Auguste Rodin. Soit un espace de 265 m2 retraçant le parcours du père de la sculpture moderne.
C’est une salle baignée de lumière, grâce aux grandes baies vitrées ouvertes sur le parc qui borde le musée. Traversant le feuillage des arbres, les rayons du soleil viennent caresser les sculptures disposées au centre de cette pièce aux murs bleu clair, et autour desquelles les visiteurs peuvent tourner à leur guise. « C’est vraiment ainsi que Rodin aimait qu’on présente ses œuvres. On s’est donc inspirés de ses écrits pour dessiner cette nouvelle scénographie », explique Anne-Claire Laronde, directrice du Pôle muséal de Calais, qui souhaitait proposer un parcours « facile d’accès ». Scindée en six chapitres, cette épatante galerie accueille 26 œuvres du maître. Elle retrace l'histoire du sculpteur, de ses débuts comme praticien dans l’atelier de Carrier-Belleuse jusqu’à l’héritage laissé aux générations suivantes, comptant Antoine Bourdelle ou Germaine Richier. Entre les deux sont révélées les étapes de l’élaboration de la Porte de l’Enfer et, bien sûr, des Bourgeois de Calais, avec notamment deux maquettes en plâtre de projets retoqués. Installé depuis 1895 sur la place de l’hôtel de ville, le monument pourrait d’ailleurs (qui sait ?) se rapprocher un jour de son créateur... Julien Damien
Calais, Musée des beaux-arts, mar > dim : 13h-17h, gratuit, mba.calais.fr
Un musée extraordinaire à deux pas de la célèbre fontaine
GardeRobe MannekenPis
À découvrir
Musée de la Ville de Bruxelles
La statue originale de Manneken-Pis vous accueille
brusselscitymuseum.brussels
Brueghel & Van Balen, artistes & complicess
PARTENAIRES PARTICULIERS
2025 marque le 400 e anniversaire de la disparition de Jan Brueghel l’Ancien (qu’on ne confondra pas avec son père, Pieter Brueghel l’Ancien), grand spécialiste de natures mortes et de paysages luxuriants. Célébrant cet événement, le Musée de Flandre rend hommage à l’Anversois, dévoilant notamment quatre huiles sur cuivre inédites. En parallèle, il confronte son œuvre à celle d’un de ses grands complices. Rubens ? Non, Hendrick van Balen... Maître des figures mythologiques, à l’instar de L’Adoration des mages, ce Flamand fut pendant 25 ans le partenaire artistique de Brueghel. Bien que son talent était apprécié de son vivant (ses œuvres s’exportaient jusqu’aux Canaries et au Mexique !) il fut progressivement relégué dans l’ombre de ses contemporains plus célèbres (tel Rubens, donc... avec qui il collabora aussi). L’exposition met ainsi en lumière cette complicité exceptionnelle à travers 70 œuvres majeures. On y découvre des tableaux peints à quatre mains fusionnant leurs esthétiques respectives dans de fameuses allégories religieuses, tel ce Banquet des Dieux. D’autres trésors sont également présentés, comme le Baptême du Christ, restauré pour l’occasion. Une sacrée révélation ! Lou-Anne Sedda Cassel, jusqu’au 28.09, Musée de Flandre, mar > ven : 10h-12h30 & 14h-18h sam & dim : 10h-18h, 8>4€ (gratuit -18ans), museedeflandre.fr
Pleine ou creuse, plate, rectangulaire et bien souvent rouge, elle fait partie de notre décor, de la Belgique aux Hauts-de-France. Mais que savons-nous vraiment de la brique ? Quelque part entre l’architecture, le design et l’art, cette exposition ausculte sous toutes les coutures un matériau aux richesses insoupçonnées...
Les Belges ont, paraît-il, une brique dans le ventre. À bien y regarder, on pourrait dire la même chose de toute l’humanité, l’utilisation de ce matériau remontant, au moins, à la Mésopotamie. « Rappelons qu’il est né de la terre que l’on a sous nos pieds », resitue Caroline Naphegyi, la commissaire de cette exposition. Laquelle emprunte son titre à une citation de l’architecte américain Louis Kahn, interrogeant les possibilités constructives et ornementales du fameux parallélépipède. Et il n’en manque pas...
The Wall. De la double colonne torsadée de Raphaël Zarka, évoquant la vis sans fin d’Archimède, aux meubles défiant les lois de l’appareillement de Floris Wubben, la brique se dévoile ici sous des formes improbables. Dans des matières inattendues, aussi : la voici en mycélium, terre de termitière ou même... en bouse d’éléphant ! Il faut dire que sa fabrication n’est pas avare d’enjeux écologiques, tant cet "or rouge" demeure « difficilement requalifiable ». Par ailleurs, l’exposition ne manque pas non plus d’interroger cette vieille manie qu’a l’Homme de cloisonner le monde, notamment à travers l’œuvre du Mexicain Jorge Méndez Blake. Intitulée El Castillo, celle-ci montre un mur de briques dont la structure est fragilisée par un simple livre ( Amerika, de Franz Kafka) glissé sous sa base. Ou comment les mots peuvent détruire les frontières... pour peut-être les recycler en pont ? Julien Damien Hornu, jusqu’au 28.09, Centre d’innovation et de design mar > dim : 10h-18h, 10 > 2€ (gratuit -6 ans), collections.cid-grand-hornu.be
L’Esprit carcéral
Paul Verlaine, bien sûr, y fut incarcéré, après avoir tiré sur Rimbaud. Il y eut ensuite l’infirmière et résistante Cécile Detournay, ou encore Marguerite Bervoets et Fernand Dumont, poètes et résistants, eux aussi... Cette exposition raconte leur passage et leur vie derrière les hauts murs de la prison de Mons. À travers leurs lettres, manuscrits, mais aussi des objets, photos ou fragments d’archives, L’Esprit carcéral explore comment la création et la parole survivent à l’enfermement et l’isolement, parfois à l’injustice. Une immersion sensible au milieu des silences et des voix, qui résonnent encore depuis ces cachots à travers le temps. L-A.S.
Mons, 12.07 > 10.05.2026, Mons Memorial Museum, mar > dim : 10h-18h, 9 > 2€ (gratuit -12 ans) musees-expos.mons.be
Cette exposition explore le passé et le futur de ce qui fut un "or noir", avant de devenir le poison que l’on sait. Designers et artistes examinent ainsi l’héritage industriel du charbon, son impact climatique et les raisons d’espérer. En témoigne le film sur la mine de Hambach, en Allemagne, réalisé par Joanie Lemercier, documentant le combat de citoyens contre la plus grande source d’émission de CO2 en Europe. Soit une autre façon d’aller au charbon... Lou-Anne Sedda
Prenez des artistes de tous horizons, glissez-les dans des tenues de jeunes créateurs belges et mélangez très fort devant l’objectif de la photographe Laetitia Bica. Vous obtiendrez une série de portraits colorés célébrant la diversité et la liberté d’être soi. De la pétulante Drag Couenne, surgie d’un costume sur-gonflé de Marie Scerri, au regard pénétrant de Naomi Waku, orné d’iridescents pétales de fleurs par Sander Bos, ces identités plurielles sont brandies avec une joie contagieuse. Bruxelles, jusqu’au 06.09, MAD Brussels mer > sam : 11h-18h, gratuit, mad.brussels
ISABELLE WENZEL
Contorsionné, figé dans des positions absurdes... Avec Isabelle Wenzel, le corps repousse les limites de la souplesse comme les lois de la gravité ! Depuis près de deux décennies, cette ancienne acrobate devenue photographe se met en scène dans des performances souvent burlesques, et hautement allégoriques. L’artiste allemande use de son enveloppe charnelle comme d’une sculpture vivante pour critiquer les figures imposées et suspendre la brutalité d’un monde en chute libre.
Douchy-les-Mines, jusqu’au 05.10, Centre régional de la photographie, mar > ven : 13h-17h • sam & dim : 14h-18h, grat, crp.photo
COMMON GROUNDS
GODIN ET LA PUBLICITÉ
Le Familistère de Guise vaut le coup d’œil à lui seul. Élevé au XIXe siècle, le "Palais social" témoigne d’une utopie unique au monde, mettant le travail et le capital au service des hommes, et pensé par un industriel visionnaire : Jean-Baptiste André Godin. Mais derrière ce nom, on trouve aussi une fameuse marque et, forcément, une histoire de la publicité. Réunissant des affiches antédiluviennes et des produits dérivés, cette exposition focalise sur sa stratégie marketing, entre 1848 et 1968.
Guise, jusqu’au 02.11, Le Familistère de Guise, tous les jours : 10h-19h 11/8€ (gratuit -6 ans), familistere.com
Peut-être vous êtes-vous déjà posé sur l’une de ses œuvres sans le savoir ? Pour cause, Lucile Soufflet a signé de fameux bancs publics. À l’instar de son célèbre Circular Bench, qui s’étire pour offrir diverses assises et s’adapter à l’environnement. Parmi les "hits" de la Carolo, citons aussi les chaises My Place, variant les hauteurs pour accueillir toutes les tailles. Cette exposition inédite dévoile les nombreuses facettes d’une créatrice qui sait joindre l’utile à l’agréable. Hornu, jusqu’au 24.08, Centre d’innovation et de design mar > dim : 10h-18h, 10 > 2€ (gratuit -6 ans), cid-grand-hornu.be
Laetitia
S’HABILLER EN ARTISTE
L’habit fait-il l’artiste ? Drôle de question… qui n’avait jamais vraiment été posée. Le sujet est pourtant des plus vastes, et tire un nombre infini de fils. Des turbans de Rembrandt aux autoportraits en drag queen de Warhol, cette exposition tisse ainsi en 200 œuvres, de l’Antiquité à nos jours, l’histoire de l’art et celle de la mode. Ces peintures, sculptures, photographies ou créations de haute couture scrutent en filigrane l’apparence de grands maîtres d’hier et d’aujourd’hui.
Après un onzième déménagement, Barbara Iweins s’est lancé un sacré défi : photographier un par un les 12 795 objets peuplant sa maison, de la chaussette trouée de sa fille aux pièces de Lego de son fils ! Ce projet constitue bien plus qu’un inventaire. La Bruxelloise a en effet scrupuleusement analysé ce grand bazar. Elle a même établi des statistiques (37 % de ses Playmobil sont chauves !), livrant en creux un drôle d’autoportrait, dans lequel on se retrouve tous un peu...
Liège, jusqu’au 09.11, Musée de la vie wallonne, mar > dim : 9h30-18h, 7/5€ provincedeliege.be
ENTRELACER
Fondé en 1860, le MUba de Tourcoing abrite aujourd’hui un trésor de près de 3 000 pièces. Cette exposition offre un regard inédit sur une collection se déployant du XVII e siècle à nos jours. De La Chasse de Didon de Guillaume Guillon Lethière au Wall Drawing de Sol LeWitt, en passant bien sûr par les toiles d’Eugène Leroy, ce parcours entrelace 150 œuvres. Parfois très éloignées dans le temps, cellesci ne demandent qu’à engager de nouveaux dialogues.
La cité du titre renvoie bien sûr à Mons, mais pas seulement. Cette exposition chorale entend plus largement donner un visage à toutes les villes du monde à travers leurs "pulsations". Ses habitants avant toute chose, comme ceux immortalisés par le Belge Norbert Ghisoland, avec des portraits réalisés dans le Borinage au début du XXe siècle. Il y a aussi la question du rapport à la nature ou encore à la mémoire. Soit l’occasion idéale d’admirer Les Registres du Grand-Hornu de Christian Boltanski... Mons, jusqu’au 17.08, CAP/Musée des beaux-arts mar > dim : 10h-18h, 16 > 6€ (gratuit -12 ans), musees-expos.mons.be
DANS LE PANNEAU
Simple, efficace, cette image résume à merveille pas mal de maux de l’époque, secouée par les mouvements sociaux et, plus grave encore, aveugle à la catastrophe écologique en cours. À l’heure où la limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C est désormais jugée impossible par de nombreux scientifiques, l’humanité cherche chaque été un peu plus d’ombre, tombant dans le panneau du déni. Sur ce... bonnes vacances !