LM magazine 208_juin 2025

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N°208 / JUIN 2025 / GRATUIT

DOUAI 2025

6 JUILLET

PASSAGE DU TOUR DE FRANCE CORTÈGE DE GAYANT

2-3-4 JUILLET FESTIVAL DES BINBINS

DU 4 AU 15 JUILLET FÊTE FORAINE

NEWS

– 08

Musiques pour Gaza, Solid’Art, Unisound Festival, Refugee Food Festival

SOCIÉTÉ

COME AS YOU ARE

Hymne à la joie

ELECTRORAMA

Voyage au centre de la Tech

– 12

RENCONTRE

CÉDRIC DEBAERE – 54

Un ch’ti truc en plus

PENSEUR ÉTOILE – 68

Farce attaque

ROSE LAMY – 74

L’effet beauf

BARBARA IWEINS – 84

Les choses de la vie

DOSSIER FESTIVALS

– 26

Festival international de jardins – Hortillonnages

Amiens, Latitudes contemporaines, Francofolies Esch/Alzette, Minuit avant la nuit, Lille Piano(s) Festival, URBX, OLT Rivierenhof, Les Métaphonies, La Bonne aventure, Tournai Jazz Festival, Graspop Metal Meeting, Couleur café, En Nord Beat, Paradise City, Bruxelles fait son cinéma, Retro C Trop, Championnat du monde de carbonade flamande, Rock Werchter, Les Ardentes, Main Square, Dour Festival, Les Nuits secrètes, Cabaret vert

EXPOSITION

–78

La Fête intérieure, Pom Pom Pidou, The Distorted Party, Katalog, Godin et la publicité, Yiqing Yin, Auguste Rodin, Agenda...

LE MOT DE LA FIN

– 98

KYLAB

Des mots sur les maux

MAGAZINE

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Rédaction en chef

Nicolas Pattou nicolas.pattou@lastrolab.com

Rédaction

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Lou-Anne Sedda info@lm-magazine.com

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LM magazine – France & Belgique

28 rue François de Badts

59110 La Madeleine - Ftél : +33 (0)3 62 64 80 09

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Graphisme

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Couverture

Ben Iwara c @1hundredimages 1hundredimages.com Unsplash

Administration Laurent Desplat laurent.desplat@lastrolab.com

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Cécile Fauré

Sophie Desplat

Lou-Anne Sedda

Impression

Tanghe Printing (Comines)

Diffusion C*RED (France / Belgique) ; BHS.media (Bruxelles / Hainaut)

Ont collaboré à ce numéro : Thibaut Allemand, Kylab, Arnaud Stoerkler et plus si affinités.

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PLAYLIST LM

La bande son de la rédaction

LM magazine France & Belgique est édité par la Sarl L’astrolab* - info@lastrolab.com L’astrolab* Sarl au capital de 5 000 euros - RCS Lille 538 422 973 Dépôt légal à parution - ISSN : en cours

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Ne pas jeter sur la voie publique.

Papier issu de forêts gérées durablement

Musiques pour Gaza

Tandis que personne ne semble pouvoir (ou vouloir ?) stopper la folie meurtrière de Nétanyahou dans la bande de Gaza, Central organise une journée caritative et festive dont les bénéfices seront reversés à l’ONG Ma’an, située à Ramallah, en Cisjordanie. Pour l’occasion, le centre culturel louviérois rassemble des artistes engagés et faisant fi de toutes les frontières, aussi bien culturelles que musicales. Entre l’élégance de Françoiz Breut et le folk mâtiné de chaâbi de Jawhar, le lyrisme d’An Pierlé et la pop sophistiquée de Nicolas Michaux, on ne voit pas comment manquer ce moment. Notons aussi la présence de Rue de la Victoire, chorale de l’Union des progressistes juifs de Belgique, dont le répertoire de chansons de lutte et de résistance trouve ici une résonance plus que symbolique...

La Louvière, 08.06, Le Grain de Sel & Théâtre, repas : 13h • concert : 16h repas : 35/20€ (-12 ans) • concert : 30/15€ (-12 ans) • repas & concert : 65/35€ (-12 ans) tarif solidaire : 17€, cestcentral.be

Sélection / An Pierlé, Daan, Dan San, Françoiz Breut, Jawhar, Orlane, Nicolas Michaux, Noé Preszow, Saule, Stef Kamil Carlens...

An Pierl é
©DR

SOLID’ART

Certaines équations sont faciles à résoudre. Tenez, celle que propose depuis 2015 le Secours populaire : une œuvre achetée, c’est un enfant qui part en vacances. Simple, n’est-ce pas ? L’an passé, 245 000 euros avaient ainsi pu être récoltés, pour offrir 4 900 journées de bonheur aux oubliés de l’été. Cette 11 e édition, parrainée par le plasticien anglais Luke Newton, réunit une nouvelle fois 120 artistes à l’Hôtel de ville de Lille, entre peintures, sculptures ou photographies. Une des rares expositions où l’on peut repartir avec ce qui est accroché aux murs !

Lille, 13 > 15.06, Hôtel de ville, ven : 14h sam & dim : 10h, gratuit, solidart.fr

UNISOUND FESTIVAL

L’inclusion demeure le maître-mot de cet événement. Pour cause, il s’agit du plus grand festival francophone en Europe consacré aux personnes en situation de handicap. Voilà donc onze ans qu’il ouvre ses portes à vraiment tous les publics. Ces trois jours se déroulent au sein d’un vaste hangar adapté aux personnes à mobilité réduite, sourdes, malentendantes, aveugles... Au programme ? Des concerts (audiodécrits ou interprétés en langue des signes), des food trucks, des animations... et surtout de l’humanité à revendre.

Court-Saint-Étienne, 29.06 > 01.07

PAMExpo, 10h, 1 j. : 12€ • 3 j. : 25€ (grat. -10 ans) lun & mar : c omplet ! ), unisound.be

REFUGEE FOOD FESTIVAL

D’un côté, des cuisiniers réfugiés. De l’autre, des restaurateurs locaux qui leur ouvrent leurs portes. Au centre ? La table comme lieu de partage et de plaisir... La recette de ce festival est désormais bien connue, mais toujours aussi indispensable à l’heure où le monde n’en finit plus de se fracturer. Parrainée par la cheffe Georgiana Viou et le dramaturge Alexis Michalik, cette dixième édition régale les papilles dans 12 villes françaises, dont Lille bien sûr, où l’accueil n’est pas un vain mot.

Lille, 17 > 22.06, divers lieux (Hopen Source, Chaud Bouillon, Café Citoyen, Café Augustin, Crous de Villeneuve d’Ascq, L’Atelier du Cerisier à Lens...), festival.refugee-food.org

© Benjamin Swarts
© Michael Mendes

Les Belles Sorties Été 2025

20 specta cles en plein air, tout public et gratuits à découvrir près de chez vous

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Modèle : Naomi Waku / Vêtements : Sander Bos © Laetitia Bica

Come as You Are

HYMNE À LA JOIE

Prenez des artistes de tous horizons, glissez-les dans des tenues de jeunes créateurs belges et mélangez très fort devant l’objectif malicieux de la photographe Laetitia Bica. Vous obtiendrez la nouvelle exposition du MAD Brussels (Mode and Design), une série de portraits colorés célébrant la joie, la diversité et la liberté d’être soi.

Vingt-cinq stylistes belges, quinze personnalités, une photographe et son équipe. Voilà l’équation à moult variables sur laquelle reposent les 41 clichés de mode présentés par la Liégeoise Laetitia Bica, à Bruxelles.

« CHAQUE SÉANCE

ÉTAIT UN DIALOGUE »

Le projet s’appelle Come as You Are et s’avance comme une ode à « la joie et à la force d’exister », résume celle qui est invitée à immortaliser «  sa vision de la création belge  » par le centre de la mode et du design bruxellois. Le titre de l’exposition, clin d’œil espiègle au tube fougueux de Nirvana comme à sa récupération mercantile par une célèbre enseigne de restauration rapide, explique tout du processus suivi par Laetitia Bica.

Durant un mois, l’artiste a accueilli "comme ils sont" des drags, DJ et autres danseuses au quatrième étage du MAD, pour s’approprier les fringues et accessoires de designers belges, majoritairement émergents.

Modèle : Dra Couenne / Vêtements : Sander Bos © Laetitia Bica
Modèles : Nançy Naser Al Deen & Mbunga Kongi
Vêtements : Julien Houdremont, accessoires : Kais Masood © Laetitia Bica
Modèle : Daphne Agten / Vêtements : Tom Van Der Borght © Laetitia Bica

Le reste appartient à l’histoire fantasque, libre et colorée captée par la photographe.

Beauté canon. Derrière les maquillages extravagants, la palette éclatante et la densité des vêtements, un seul désir : trouver l’alchimie parfaite entre les êtres, les objets et l’instant à saisir.

« DES IDENTITÉS ÉCLABOUSSÉES

DE COULEURS JOYEUSES »

« Chaque séance était un dialogue, une conversation où tout se mélangeait sans obligation. Les photographies illustrent ce temps passé ensemble, un moment où l’on se sent bien  », confie Laetitia Bica. Cette joie simple d’exister imprègne chaque portrait. On y croise « le sourire moqueur, triste,

plein d’espoir » de la drag queen belge Drag Couenne, qui surgit d’un costume flashy et sur-gonflé de la Française Marie Scerri. Ou encore le regard pénétrant de l’artiste d’origine congolaise Naomi Waku, encadré d’iridescents pétales de fleur et d’une cascade de tulle par le créateur Sander Bos. Ces identités «  éclaboussées de couleurs joyeuses » sont brandies «  avec fierté  ». En filigrane, elles symbolisent aussi un acte de résistance face à une «  époque qui a tendance à discréditer nos corps lorsqu’ils ne répondent pas aux codes et à une certaine normalité  ». Pas mieux !

Arnaud Stoerkler

Bruxelles, jusqu’au 06.09, MAD Brussels, mer > sam : 11h-18h, gratuit, mad.brussels À visiter / laetitiabica.be ; c @laetitiabica

Modèle : Daphne Agten / Accessoires : Eunji oh © Laetitia Bica

Electrorama

VOYAGE AU CENTRE DE LA TECH

Comment se porte la culture electro dans le Nord de la France et en Belgique ? Plutôt pas mal, à en croire les images de Nikita Teryoshin. Invité en résidence par l’Espace le Carré et le Centre régional de la photographie, cet artiste germano-russe s’est immergé dans des festivals belges et nordistes durant six mois. Il en a tiré un panorama trépidant, qu’il présente à Lille dans le cadre de Fiesta - forcément.

: Julien

/

De son propre aveu, Nikita Teryoshin n’y connaissait pas grand-chose aux musiques électroniques. « En fait, j’écoute plutôt du reggae ! », lance-t-il dans un grand sourire. C’est dire la surprise qui l’a étreint lorsqu’il s’est retrouvé au beau milieu d’agapes psytrance, hard techno, acidcore ou deep house.

« CE PROJET EST UNE ODE

Né en 1986 à Leningrad, aujourd’hui installé à Berlin, ce grand fan d’Elliott Erwitt a sillonné avec le regard neuf du profane six festivals electro situés de part et d’autre de la frontière franco-belge.

Entre août et décembre 2024, du crépuscule à l’aube, ce périple l’a emmené sous les ponts du viaduc autoroutier du XRDS d’Anderlecht, dans les forêts ardennaises du Space Safari, en passant par le cadre "indus" du NAME de Roubaix. Le photographe en est revenu un peu plus au fait du genre cher à Jeff Mills, et surtout avec des images hautes en couleur. Saisis au flash, avec un brin de décalage et beaucoup d’humanité, ces portraits (pour l’essentiel) présentent des teufeurs de tout âge habillés en Jésus Christ, au look hippie ou cyber goth. On y voit des hommes et femmes vêtus de sacs poubelle, de cuir ou de costard léopard.

Texte
Damien
Photo © Nikita Teryoshin

On croise aussi des festivaliers encagoulés, les pieds dans la boue, le torse tatoué de rapaces ou la tête collée aux enceintes... Oui, les carnavaleux peuvent bien aller se rhabiller !

« DES ENDROITS À PART

DANS LA SOCIÉTÉ »

Esprit libre. Pourtant, « il ne s’agit pas seulement d’un défilé excentrique, tempère Audrey Hoareau, la directrice du CRP de Douchy-les-Mines. Ce qui m’a d’abord frappée dans ces photos, c’est la diversité, ce panel incroyable de personnes. Elles montrent des vieux, des jeunes ou même une femme en fauteuil roulant portée par deux copains... Ce projet est une ode à l’inclusion, à la liberté et on en a bien besoin aujourd’hui ». Sans occulter les excès d’un milieu propice à toutes les transgressions, Nikita Teryoshin confirme ses intentions : «  J’ai essayé de révéler la diversité de cette scène. Ce sont des endroits à part dans la société, où les gens peuvent être comme ils le veulent, dit-il. Ils viennent de toute l’Europe sans préjugés. Ils dansent seuls mais, à travers la musique, s’unissent pour ne former qu’un ». Une vie de rave, en somme !

Lille, jusqu’au 06.07, Espace le Carré mer > sam : 14h-19h • dim : 10h-13h & 15h-18h gratuit, lille3000.com À visiter / nikitateryoshin.com, c @teryoshi

Indochine

→ 3 au 7 juin |

Dau

mer. 04 juin |

Gayant Expo - Douai COMPLET

Carbonne

jeu. 05 juin |

La Bulle Café - Lille

Le Splendid - Lille

Aymeric Lompret

ven. 06 juin |

Thê. Sébastopol - Lille COMPLET

sam. 07 juin |

Thê. Sébastopol - Lille DER. PLACES

David (McFly)

mar. 10 juin |

Sara'h

dim. 15 juin |

La Bulle Café - Lille COMPLET

Hatebreed

lun. 16 juin |

Bliss Show

Le Splendid - Lille

Le Splendid - Lille

mar. 17 juin | Théâtre Sébastopol - Lille COMPLET

Poppy

ven. 20 juin |

Santa

dim. 22 juin |

ven. 31 oct. |

mar. 10 mars |

Le Splendid - Lille

Le Zénith - Lille DER. PLACES

Le Zénith - Lille DER. PLACES

Le Zénith - Lille

Halestorm

+Kelsy Karter

lun. 23 juin |

URBX Festival

Alonzo

ven. 27 juin |

Tiakola

L'Aéronef - Lille

La Condition Publique - Roubaix

+Arma Jackson

+Asfar Shamsi

ven. 11 juil. | Festival de la Côte d’Opale - Boulogne-/s-Mer

RÉSA:

agauchedelalune.tickandyou.com et dans les points de vente officiels habituels graphisme : marceau truffaut - IG @hypothese.studio

Bivouac Festival

Festival dans la forêt

Odezenne, Malik Djoudi, Camille Yembé, Blasé, Marta, Frànçois and The Atlas Moutains, Chilla, Lossapardo, High Fade... → 29 au 31 août |Parc départemental d'Olhain (62)

DIIV

lun. 08 sept. | Le Splendid - Lille

Marie S'Infiltre

mer. 10 sept. | Mégacité - Amiens mer. 15 oct. | L'Embarcadère - Boulogne-sur-Mer mar. 25 nov. | Zénith - Lille

Drag Race France Live

All Stars

jeu. 18 sept. | Le Zénith - Lille

Winnterzuko

sam. 20 sept. | Condition Publique - Lille

Urne

sam. 20 sept. | Le Grand Mix - Tourcoing

Medine

mar. 30 sept. | L'Aéronef - Lille

Toute L'Histoire de la Peinture

mer. 01 oct. | Casino - Arras jeu. 02 oct. | Théâtre Sébastopol - Lille

Verino

jeu. 02 oct. | Le Colisée - Roubaix ven. 03 oct. | Le Splendid - Saint-Quentin

Infinit'

ven. 03 oct. | Le Splendid - Lille

Nena

mer. 08 oct. | Théâtre Sébastopol - Lille

dossier festivals

PART 1 JUIN 2025

C’est reparti pour un tour des festivals ! De Dunkerque à Anvers, d’Amiens à Tournai, voici une sélection de dates immanquables dans les Hauts-de-France et en Belgique. Au programme ? Pas mal de concerts, au bord de la mer ou au pied d’un château, des spectacles, mais aussi des toiles sous les étoiles, des balades artistiques en pleine nature à pied ou en barque et même… un championnat du monde de carbonade flamande !

Suivez-nous, c’est par ici…

Oostende

Dunkerque

Grande-Synthe

Calais

Boulogne/mer

Le Touquet

◆ Festival international de jardinsHortillonnages Amiens (exposition)

Jusqu’au 12.10, Hortillonnages d’Amiens, p.28

◆ Latitudes contemporaines (théâtre & danse)

05 > 27.06, Métropole lilloise, p.30

◆ Francofolies Esch/Alzette (musique)

06 > 08.06, Esch-sur-Alzette, p.32

◆ OLT Rivierenhof (musique)

11.06 > 09.09, Deurne, p.40

◆ Minuit avant la nuit (musique)

12 > 15.06, Amiens, p.34

◆ Lille Piano(s) Festival (musique)

13 > 15.06, Lille, p.36

◆ Les Métaphonies (musique)

14.06, Oignies, p.40

Brugge

Wattrelos

Steenokerzeel

Middelkerke Werchter

Bailleul Amsterdam

Bethune

Lille

Arras

Amiens

Compiegne Tilloloy Rotterdam

Dessel

Bruxelles

Tirlemont

Liege

Aulnoye-Aymeries

Luxembourg

CharlevilleMezieres

◆ Graspop Metal Meeting (musique)

19 > 22.06, Dessel, p.44

◆ URBX (pluridisciplinaire)

19 > 29.06, Roubaix-Métropole lilloise, p.38

◆ La Bonne aventure (musique)

20 > 22.06, Dunkerque, p.42

◆ Tournai Jazz Festival (musique)

25 > 29.06, Tournai, p.44

◆ Couleur café (musique)

27 > 29.06, Bruxelles, p.46

◆ En Nord Beat (musique)

27 > 29.06, Bailleul, p.48

◆ Paradise City (musique)

27 > 29.06, Steenokkerzeel, p.50

◆ Retro C Trop (musique)

27 > 29.06, Tilloloy, p.52

◆ Bruxelles fait son cinéma (cinéma)

27.06 > 15.07, Bruxelles, p.50

◆ Championnat du monde de carbonade flamande (gastronomie)

28 & 29.06, Wattrelos, p.54

◆ Rock Werchter (musique)

03 > 06.07, Werchter, p.58

◆ Les Ardentes (musique)

03 > 06.07, Liège, p.60

◆ Main Square (musique)

04 > 06.07, Arras, p.62

◆ Les Nuits secrètes (musique)

11 > 13.07, Aulnoye-Aymeries, p.64

◆ Dour Festival (musique)

16 > 20.07, Dour, p.64

◆ Cabaret vert (musique)

14 > 17.08, Charleville-Mézières, p.64

E exposition • T théâtre & danse

M musique • P pluridisciplinaire

C cinéma • G gastronomie

LÉGENDE

DE JARDINS

HORTILLONNAGES AMIENS

BALADE SAUVAGE

Dédale enchanteur de canaux et d’îlots façonnés depuis le Moyen Âge, les hortillonnages d’Amiens accueillent, pour la 16 e fois, le Festival international de jardins. Un événement qui mêle écologie et création contemporaine, où l’art dialogue avec la nature. Porté par le comité Art et Jardins, il explore les enjeux environnementaux actuels à travers une cinquantaine d’œuvres, dont 13 inédites, à découvrir à pied ou en barque. Citons Ab Acquis : des eaux de Camille Benbournane, soit un escalier en céramique surgissant comme le vestige englouti d’une civilisation disparue, évoquant la montée des eaux et notre vulnérabilité face au climat. Plus contemplatif, Moonrise du duo Lamarche-Ovize propose un banc sculpté, propice au repos comme à la méditation. Quant au Jardin amphibien, il permettrait, selon ses créateurs Chloé Mariey et Luc Léotoing , le retour de certaines espèces grâce à des plantations verticales… À la croisée du land art et du manifeste écologique, voila une œuvre vivante en constante métamorphose, à l’image de ce festival. Lou-Anne Sedda

Amiens, jusqu’au 12.10, Hortillonnages, artetjardins-hdf.com

À pied / Accès à l’Île aux Fagots, mer > dim : 12h30 -19h (en juillet-août : mar > dim : 12h30-19h), gratuit

En barque (parcours de 2h30) / Accueil au Port à fumier : mer > ven : 13h-19h sam & dim : 10h-19h (en juillet-août : mar > ven : 13h-19h • sam & dim : 10h-19h), 25€ (1/2 pers.), 36€ (3/4 pers.), 47€ (5/6 pers.), gratuit -3 ans, renseignements : +33 (0)6 78 53 55 92

Photo
©
Yann Monel

LATITUDES CONTEMPORAINES MOUVEMENTS COLLECTIFS

Vous croyez avoir tout vu sur scène ? Franchissez donc le seuil des Latitudes contemporaines pour en avoir le cœur net. Ce festival programme chaque été dans la métropole lilloise ce qui se fait de plus original, éclectique et radical en matière de spectacle vivant. Sacrément libres dans leurs formes, les 30 spectacles de cette 23e édition favorisent le croisement des genres et des idées. On y rencontre, au hasard, une artiste brésilienne nue soutenant le regard du public (Monga, Jéssica Teixeira). On admire aussi douze musiciens et danseurs congolais revisitant des classiques de Bach et de Haendel dans une euphorie contagieuse (Coup fatal, Fabrizio Cassol, Alain Platel et Rodriguez Vangama). Sans oublier une troupe espagnole fracassante qui règle ses comptes avec le fascisme passé ou rampant (Patatas Fritas Falsas, Agnés Mateus et Quim Tarrida). Le dénominateur commun de toutes ces créations ? Une envie de partager (une séance de roller disco, des récits de vie, un repas à la fin d’un spectacle) pour recoller les miettes de nos humanités éparpillées. Arnaud Stoerkler

Métropole lilloise, 05 > 27.06, divers lieux à Lille, Roubaix, Tourcoing & Loos 1 spectacle : 37€ > gratuit • pass : 60€, latitudescontemporaines.com

Sélection / 05.06 : Agnés Mateus et Quim Tarrida - Patatas Fritas Falsas ◆ 06 &.07.06 : Jéssica Teixeira - Monga ◆ 10.06 : Robyn Orlin - In a Corner the Sky Surrenders ◆ 11.06 : Fabrizio Cassol, Alain Platel et Rodriguez Vangama - Coup fatal ◆ 14 & 15.06 : Marcos Morau - Roméo + Juliette 17 & 18.06 : Tiziano Cruz - Wayqeycuna ◆ 22.06 : Comme sur des roulettes & PÖ : Roller disco + PÖ DJ set ◆ 26.06 : Kubra Khademi et Nicole Lapierre - La Fille et le dragon…

Roméo + Juliette , Marcos Morau © Tim Coppens

FRANCOFOLIES ESCH/ALZETTE LANGUE VIVANTE

La Rochelle, Montréal, Spa… et donc Esch-sur-Alzette. En quelques décennies, les Francofolies ont voyagé, semant ici et là les graines de la francophonie… mais pas que. En témoigne la riche programmation de cette cinquième édition luxembourgeoise. Place est faite à l’extravagance, avec Marc Rebillet , dont les sets mémorables mêlent rap, electro, funk ou soul. Qu’il sample Madlib, Nina Simone ou Miles Davis, les performances inclassables du Franco-Américain joyeusement hystérique valent franchement le détour. On note également la présence de metalleux clownesques adoubés par l’Élysée (Ultra Vomit) et d’un songwriter pop ayant un rapport difficile avec son pays, mais particulièrement doué question mélodies (Michel Polnareff ). Plus discrets, les frangins stéphanois de Terrenoire délivrent leurs chansons électroniques introspectives, en écho intimiste au rap sensible et sincère du Bruxellois Hamza . Enfin, le clou de cette édition, c’est évidemment la performance de Stephan Eicher. Seul sur scène, entouré d’un piano, d’un ordinateur et d’une guitare, l’Helvète raconte sa carrière, sa vie, son parcours, le tout jalonné à dessein de quelques mensonges et pas mal d’humour. Entre musique et théâtre, on redécouvre ce monument secret de la chanson francophone, le tout nimbé d’une douce folie… mission accomplie ! Thibaut Allemand

Esch-sur-Alzette, 06 > 08.06, Parc Gaalgebierg, ven : 17h • sam : 15h • dim : 14h 1 j. : 69/ 59€ • 3 j. : 140/130€, francofolies.lu

Sélection / 06.06 : Biga*Ranx, Bigflo & Oli, Marc Rebillet… ◆ 07.06 : B.B. Jacques, BBNO$, Hamza, Lovelace, Ronisia, Soprano, Stephan Eicher, Vald… ◆ 08.06 : Ben Mazué, Julien Doré, Ko Ko Mo, Michel Polnareff, Puggy, Terrenoire, Ultra Vomit, Yodelice…

Marc
Rebillet © Phil Chester
Terrenoire
DR
Kompromat©MaximeBallesteros PhilippeKaterine©P.Jarrigeon
Hoshi©EmmaBirski
Hinds©DarioVazquez

MINUIT AVANT LA NUIT

À ı’ABORDAGE !

On ne saluera jamais assez le travail abattu, tout au long de l’année, par La Lune des Pirates. Avec une soixantaine de concerts par an et même une émission de radio (Bruits de Lune, enregistrée en public), la salle amiénoise aiguillonne une ville somme toute paisible le reste du temps. À l’approche de l’été, et pour la sixième fois, nos flibustiers préférés partent à l’abordage tous azimuts.

Le Parc Saint-Pierre, le Parc urbain au pied de la cathédrale, et les hortillonnages constituent le théâtre de jolies opérations. De là, les boucaniers composent un festival à leur manière : c’est-à-dire le bandeau sur l’œil, mais sans œillères. Et dans cette programmation ouverte à tous les vents, il y en a, comme le reste de la saison, pour à peu près tout le monde. On tangue ainsi de l’electro teutonne fantasmée de Kompromat aux insaisissables fantaisies de Philippe Katerine, de la pop maline de Hoshi aux élucubrations hip-hop d’Odezenne. On en oublierait presque la pop pétaradante des Espagnoles de Hinds ou le post-punk spectaculaire des Anglais de Heartworms.

◆ En forme olympique ◆ Entre deux pirateries, Minuit avant la nuit ménage des parenthèses enchantées, notamment des balades musicales en barque dans les hortillonnages pour des instants de pure majesté… Ainsi requinqués, on ne manquera alors pas le set de Kavinsky. Lui qui, dès 2007, se présentait en zombie rétrofuturiste, a failli disparaître avant un come-back bien nommé (Reborn, 2022) et une redécouverte à la cérémonie de clôture des JO l’an passé. Des pirates, un mort-vivant… ne manque plus que le Hollandais volant ! Thibaut Allemand Amiens, 12 > 15.06, Parc Saint-Pierre, Parc Urbain & Hortillonnages, jeu : 18h • ven : 16h45 sam : 16h • dim : 12h, 1 j. : 36 > 12€ (-12 ans) • 2 j. : 57 > 24€ (-12 ans) • jeu & dim : gratuit ! Balade en barque sam & dim : 12/8€, minuitavantlanuit.fr

Sélection / 12.06 : Pamela, The Name ◆ 13.06 : Hoshi, Odezenne, Jolagreen23, Yoa, Perceval, Heartworms, Zinée, Edgär, Soro & Somsouk ◆ 14.06 : Philippe Katerine, Kavinsky, Kompromat, Fcukers, Hinds, Miki, Ojos, Double T, Lynx IRL ◆ 15.06 : Chaton, Lubiana, Verb…

LILLE PIANO(S) FESTIVAL TOUCHES DE FOLIE

C’est un moment « très spécial » dans la saison de l’ONL. Peut-être un peu plus cette année, avec la fermeture pour travaux du Nouveau Siècle, habituel centre névralgique du rendez-vous. Alors, faut-il s’attendre à une affiche moins foisonnante ? Que nenni ! Ainsi dispersé dans toute la ville, « le festival s’annonce comme une ruche bouillonnante », prévient Fabio Sinacori, directeur d’une programmation célébrant pas moins de trois anniversaires. En l’occurrence les 100 ans de Pierre Boulez, les 180 ans de Gabriel Fauré et les 150 ans de Maurice Ravel, dont l’intégrale des œuvres pour piano est ici jouée par l’incontournable Bertrand Chamayou. Mais ce qui fait avant tout le charme de Lille Piano(s) Festival, c’est son éclectisme. Entre récitals ou concerts symphoniques, l’affiche honore toutes les musiques, faisant fi des frontières culturelles. En témoigne l'Amin Al Aiedy Quartet , qui marie oud et piano, jazz et sonorités arabes. Outre ces Variations Goldberg interprétées par deux marimbistes, cette 22e édition élargit encore nos horizons, ouvrant ses portes au boogie-woogie de la pétulante Hongroise Cili Marsall ainsi qu’au disco de La Boule ! Soit un duo qui reprend au synthé des tubes tels que Maniac de Michael Sembello ou I Feel Love de Donna Summer. Ou comment mener la danse à la baguette… et sur des patins à roulettes ! J.D.

Lille, 13 > 15.06, Casino Barrière, Conservatoire, Gare Saint Sauveur, Salle Descamps de la CCI, Cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille & Centre d’art sacré, Maison natale Charles de Gaulle, ven : 14h30 • sam & dim : 11h, 1 concert 36€ > gratuit • pass : 10€, lillepianosfestival.fr

Sélection / 13.06 : Concert d’ouverture (dir. J.C. Casadesus), Amin Al Aiedy Quartet, Mark Priore Trio, La Boule ◆ 14.06 : Fanny Azzuro, Le Requiem de Fauré, Hélène Avril, Marimba Synergy, Piano Forte, La Boule ◆ 15.06 : Bertrand Chamayou, Cili Marsall Boogie Woogie Trio, Photons, Concert de clôture (dir. Karl-Heinz Steffens)…

Du Charbon dans les veines

Junior Ballet Opéra de Paris

Ennio Morricone Concert

Roman Doduik

Alain Souchon

Sophia Aram Jenifer

Aymeric Lompret

Sofiane Pamart

Thomas Dutronc

Symphonic

Queen

Booder

STOMP

Waly Dia

Nawell Madani

Clément Viktorovitch

Hoshi

Les French Twins

Laurent Voulzy

Luz Casal

Haroun

Yann Marguet

Suzanne Vega

Stephan Eicher

Goran Bregović

Alex Vizorek

Mourad Merzouki

Peter Cincotti

Diana Krall

Edouard Baer en Cyrano

Symphony on Titan

Avishai Cohen Trio

Star Wars Symphony

Martha Graham 100 Years

The Beatles Factory...

Scannez-moi pour découvrir la totalité de la programmation !

coliseeroubaix.com

©Esmod
Hinds©DarioVazquez

URBX FESTIVAL MADE IN rOUBAIX

Voilà un bail que Roubaix n’a plus à prouver sa "street cred". Musique, danse, sport, mode, graff… l’ancienne capitale textile s’est imposée comme une place forte des cultures urbaines en France. Il fallait bien un festival pour marquer le coup, non ?

Trop souvent dénigrée, Roubaix ne manque pourtant pas de trésors. « Cette ville est riche de sa diversité et regorge d’art. La musique, la sape, les couleurs sont partout », assure Jean-Samuel Seka, aka Heaven Sam . Parrain de cette quatrième édition d’URBX, ce producteur et compositeur couru (il a signé des sons pour Booba, Youssoupha ou Kery James) souhaitait rendre à sa cité d’adoption ce qu’elle lui a donné. Il profite de sa carte blanche pour organiser à la Condition Publique une soirée pleine de surprises, entre soundsystem, barbecue géant, roller party ou masterclass. Bien sûr, on le retrouvera aussi sur la Grand’Place pour le traditionnel concert gratuit, aux côtés de Soso Maness et Naza .

◆ La friche, c’est chic ◆ Outre des rappeurs à découvrir d’urgence (le Britannique Ocean Wisdom, l’étoile montante de Saint-Denis Nayra), le festival fait aussi la part belle à la danse. Notamment à travers une figure roubaisienne bien connue, Brahim Bouchelaghem, qui célèbre au Colisée les 20 ans de la compagnie Zahrbat via une rétrospective de son immense répertoire. Parmi les temps forts, on note aussi le défilé 100% féminin d’Anti Fashion, le tournoi e-sport de Super Smash Bros. Ultimate, avant d’aller du côté de l’ancien bowling. Abandonné depuis 2018, ce vaste site a été investi par des graffeurs locaux (le Plateau 112), qui font honneur au "Made in Roubaix". Julien Damien

Roubaix & métropole lilloise, 19 > 29.06, divers lieux, gratuit (sauf 20 ans de la compagnie Zahrbat : 39/15€, Ocean Wisdom : 23 /19€, Alonzo : 20€), urbxfestival.com

Sélection / 19.06 : Ouverture : carte blanche à Heaven Sam ◆ 20.06 : La compagnie Zahrbat… 21.06 : Concert sur la Grand’place avec Heaven Sam, Naza & Soso Maness ◆ 22.06 : Tournoi Super Smash Bros. Ultimate ◆ 25.06 : Ocean Wisdom, Carte blanche au Plateau 112… 26.06 : Parcours street art et danse… ◆ 27.06 : Alonzo, Défilé Anti Fashion… ◆ 28.06 : Nayra…

VaudouGame©ArnoldAnani ©AgbonzeeJr

OLT RIVIERENHOF

Un petit bois enchanté, à un jet de pierre d’Anvers. Ici, l’été vibre au gré des propositions éclectiques de l’OLT. On passe ainsi de la techno minimale de Kiasmos (tandem où l’on retrouve le fameux Ólafur Arnalds) à la country défricheuse de Wilco. Niveau retour attendu, on salue la présence de The The, comme celui du monument hiphop new-yorkais Public Enemy. Enfin, on peut compter sur Samuel T. Herring, leader habité de Future Islands , pour danser sur le fil entre sublime et ridicule ! T.A.

Anvers, 11.06 > 09.09, Deurne - Domaine provincial de Riviernhof, 1 concert : 57 > 24€ oltrivierenhof.be

Sélection / 11.06 : Kiasmos ◆ 12 & 13.06 : Daniel Norgren ◆ 15.06 : Mayra Andrade 16 & 17.06 : Wilco ◆ 18.06 : The The 25.06 : Public Enemy ◆ 01.07 : Future Islands 07.07 : The Kills…

LES MÉTAPHONIES

Rassurez-vous : rien de l’affreux monde virtuel de Zuckerberg (Meta) ici, mais un moment festif bien réel… quoiqu’un peu magique. Pour cause, l’ancien site minier du 9-9 bis accueille la transe afro-funk de Vaudou Game, pourvoyeur de tubes tel Pas contente, pour n’en citer qu’un. Outre le rap tout en nuances de la Toulousaine Zinée , on découvre aussi une scène locale emballante, de l’electropop solaire de Mini Mono aux déflagrations rock 90’s de Future EXES – qui ont de l’avenir. J.D.

Oignies, 14.06, 9-9bis, 14h, gratuit 9-9bis.com

Sélection / Vaudou Game, Zinée, Rozsalie, Mimi Mono, Hamada, Future EXES…

OUT OF HOME COMMUNICATION

Urban Posting

Display Racks

Visitor Information

Cultural Spots

Hotels, Bars & Restaurants

Universities

Libraries

Bicycle parkings

Bus Stops

Indoor Posting

Banners on Street Lamps

Amusement Parks

LA BONNE AVENTURE L’APPEL DU LARGE

À Dunkerque, terre de carnaval s’il en est, on a toujours su faire la fête. C’est encore plus vrai en juin, où La Bonne aventure inaugure officiellement l’été avec trois jours de musique sur la plus belle plage du littoral. Qui dit mieux ?

Voilà huit ans que l’été s’impose dans le nord de la France au rythme d’une bande-son couchée sur le sable de Malo-les-Bains. L’association Les Nuits secrètes y déploie un festival 100% gratuit (!), langoureusement étiré sur trois jours depuis l’an dernier. Son mantra ? Encourager la curiosité et la découverte. Alors forcément, la programmation fait fi de toutes les frontières. Dans le sillage des têtes d’affiche MC Solaar et Vald (soit l’alpha et l’oméga du rap français) rayonnent l’afropunk techno de Tshegue, la pop céleste de la Belge Sylvie Kreusch ou encore les boucles hypnotiques d’Acid Arab, pionnier français de l’electro orientale.

◆ Grains de folie ◆ Généreuse, la Bonne aventure diffuse des bonnes ondes au-delà de la scène. Elle truffe ainsi le paysage dunaire d’œuvres d’art interactives (installation en bambou et à grimper, château de sable géant, oasis peuplée d’animations…). Elle transforme aussi la digue en terrain de jeu géant. Son village éco-conçu et hors du temps abrite le jour des danseurs en rollers ou des rockeurs en tracteur, puis se grime en dancefloor à la nuit tombée… Pas de doute, vous êtes au bon endroit pour décompresser et vous émerveiller ! Arnaud Stoerkler Dunkerque, 20 > 22.06, Plage de Malo-les-Bains, Front de mer, Place du Centenaire, Kursaal & divers lieux, ven : 18h • sam & dim : 12h, gratuit, labonneaventurefestival.com

Sélection / 20.06 : Lynx IRL, Poto Rico ◆ 21.06 : Vald, Caballero & Jeanjass, Adèle Castillon, Acid Arab DJ set, Nooriyah, Atili, Divino, Jungle Sauce, Kaba & Hyas… ◆ 22.06 : MC Solaar, The Avener, Sylvie Kreusch, Tshegue, La Sueur, Mia Koden… + arts de la plage, DJ sets et parcours secrets

Skynd©Dorien Goetschalckx

SandraNkaké©BenjaminColombel

GRASPOP METAL MEETING TOURNAI JAZZ FESTIVAL

Alors oui, de loin, l’affiche semble être toujours un peu la même. On y retrouve quelques légendes du british heavy metal ( Iron Maiden, Judas Priest) ou des vétérans du nu-metal (les ploucs en bermuda de Korn ou les white trash Slipknot , toujours pas calmés après toutes ces années). On taquine, mais on salue la longévité de ces musiciens, et plus encore la fidélité des fans arborant chaque année leurs plus beaux atours afin d’effrayer leurs grands-mères – qui se trouvent sans doute dans la foule. T.A.

Dessel, 19 > 22.06, Festivalpark Stenehei, 12h, 1 j. : 129€ (jeu > sam : complet ! ) 4 j. : 309€, graspop.be

Sélection / 19.06 : Iron Maiden ◆ 20.06 : Slipknot, Blood Incantation, Eagles of Death Metal ◆ 21.06 : Korn ◆ 22.06 : Judas Priest…

"Petit cousin" du Gent Jazz, ce festival affiche une programmation métissée, ouverte et sans fausses notes. À l’image de cette conférence musicale des Mercier père et fils – Jacques, figure de la RTBF, et Stéphane, saxophoniste. Bonne mise en jambe avant de savourer le set très attendu du Brad Mehldau Trio, la blue-eyed soul des Anglais de Matt Bianco, la voix rugueuse de Sandra Nkaké ou encore le carré magique formé par Sissoko, Segal, Parisien et Peirani… T.A.

Tournai, 25 > 29.06, Esplanade de l’Europe, Maison de la Culture, Conservatoire, 1 concert : 40 > 10€, pass : 180€, tournaijazz.be

Sélection / 13.06 : Concert littéraire par Jacques & Stéphane Mercier… ◆ 26.06 : Pearl – Tribute Janis Joplin, Ben l’Oncle Soul… 27.06 : Youn Sun Nah… ◆ 28.06 : Brad Mehldau Trio, Nneka, Sissoko Segal Parisien Peirani, Sandra Nkaké… ◆ 29.06 : Matt Bianco…

COULEUR CAFÉ

MÉLANGE CORSÉ

Bruxelles, ville-monde. Plus de 180 nationalités cohabitent joyeusement dans la capitale belge… et européenne, aussi. Depuis plus de trente ans, Couleur Café célèbre ce cosmopolitisme et ce métissage avec un grand sens du partage, de la bonne cuisine et des concerts. Au pied de l’Atomium, en sus de légendes du reggae ( Burning Spear, Groundation), on ne manque sous aucun prétexte la soul poignante et habitée de Jalen Ngonda , dont les chansons semblent jaillir d’un acétate estampillé Stax. Plus modernistes, citons la soul contemporaine du Néo-Zélandais Jordan Rakei, hébergé chez Ninja Tune, et bien sûr la Britannique Little Simz , qui étrenne un mirifique sixième album (Lotus). Enfin, on attend de pied ferme le set de Denzel Curry. Ce petit prodige floridien du rap reprend à sa manière le flambeau de OutKast. Doté d’un flow insensé et naviguant entre Dirty South, soul et jazz, le gaillard se réclame de Public Enemy comme de Pantera, de Nirvana comme de Dr. Dre. Bref, un rap aux oreilles grandes ouvertes, à l’image de ce festival. Thibaut Allemand Bruxelles, 27 > 29.06, parc d’Osseghem (au pied de l’Atomium), ven : 16h • sam & dim : 15h 1 jour : 59€ • 3 jours : complet ! , atomium.be

Sélection / 27.06 : Little Simz, Jordan Rakei, Pa Salieu… ◆ 28.06 : Nathy Peluso, Shenseea, Jalen Ngonda, Burning Spear… ◆ 29.06 : Denzel Curry, Groundation, Kokoroko, Saïan Supa Celebration, Chaton, Heaven Sam, Tshegue…

Little

03

JULY

LINKIN PARK � DEFTONES

FONTAINES D.C. � DE LA SOUL � AMYL AND THE SNIFFERS � WHILE SHE SLEEPS � GLINTSAL

IGGY POP � LONDON GRAMMAR � JACOB COLLIER � SIGRID � MOTHER MOTHER � CHARLES

NIA ARCHIVES � HEILUNG � EZRA COLLECTIVE � ALESSI ROSE � YSEULT � GRADE 2

COHEED AND CAMBRIA � SEXTILE � ENGLISH TEACHER � LAMBRINI GIRLS � CORELLA � JULIA WOLF

04

JULY GREEN DAY � SIMPLE MINDS

GIRL IN RED � WEEZER � WET LEG � SYLVIE KREUSCH � PVRIS

UNDERWORLD � LOLA YOUNG � WARHAUS � MARK AMBOR � BERRE � DIKKE

PURPLE DISCO MACHINE � CARIBOU � ARSENAL � CELESTE � THE BACKSEAT LOVERS � THEE SACRED SOULS

FAT DOG � JOEY VALENCE & BRAE � BOSTON MANOR � BAD NERVES � JASMINE.4.T � THE SCRATCH

05 JULY

06 JULY

SAM FENDER � KINGS OF LEON

RAYE � DAMIANO DAVID � GOLDBAND � JAZZ BRAK

MARIBOU STATE � ELBOW � BETH GIBBONS � AMENRA �

BRIGHT EYES � JACOTÉNE

BARRY CAN’T SWIM � CYMANDE � HERMANOS GUTIÉRREZ �

FAYE WEBSTER � BLANCO WHITE � MATT HANSEN

WISP � NOFUN! � GURRIERS � PETER CAT RECORDING CO. � MRCY �

ALMOST MONDAY

OLIVIA RODRIGO � NOAH KAHAN

GRACIE ABRAMS � DEAN LEWIS � POMMELIEN THIJS �

DAVID KUSHNER � DASHA

RUFUS DU SOL � SOULWAX � GOOSE � FINNEAS �

SHABOOZEY � JOKKE

USED : LIVE � OVERMONO � BOLIS PUPUL �

FOSTER THE PEOPLE � WUNDERHORSE � REMY BOND

DURAND JONES & THE INDICATIONS � SAWYER HILL �

SOMEBODY’S CHILD � ALLIE X � CLIFFORDS � EMMY D’ARC

EN NORD BEAT

PLUS PRÈS DES ÉTOILES

Ce n’est pas le plus médiatisé des festivals de la région. Tant mieux, En Nord Beat conserve ainsi le charme du secret bien gardé. À l’origine, une idée lancée sur un bord de zinc par Sébastien Terrier, patron du Barabao à Bailleul, et Louis Fagoo, ingénieur et organisateur de concerts dans la grange familiale. Les deux copains ont simplement décidé d’en inviter d’autres, un peu plus connus parfois. 850 curieux en 2015, des milliers dix ans plus tard. Sur trois scènes (et une quatrième bien cachée, à vous de la trouver…), se succèdent reggae, dub et affiliés (les légendaires Wailers, un DJ-set des tauliers Stand High Patrol, la valeur sûre et montante Joe Yorke…), du hip-hop lettré (Oxmo Puccino) et hâbleur ( Youssoupha) ou un maître de l’electro (Étienne de Crécy). Voilà pour les grands noms. Mais ce qui fait la force de ce festival, c’est sa capacité à propulser les talents de demain… en orbite, évidemment. On vous invite donc à découvrir la pop ensoleillée de la Rennaise Luiza, le disco funk de High Fade, et surtout, surtout, la pop brindezingue d’Alek et les Japonaises, dont on n’encensera jamais assez le morceau Je mange du pain. Soit un tube souterrain à l’image de ce festival : unique et bénéficiant d’un bouche à oreille avertie. Qui en vaut deux, forcément. Thibaut Allemand

Bailleul, 27 > 29.06, Parc Legrand Grubbe, ven : 17h • sam & dim : 14h 1 j. : 40/35€ • 2 j. : 75/65€ • 3 j. : 100€, ennordbeat.fr

Sélection / 27.06 : The Wailers, Beat Torrent, Danyl, Joe Yorke, Ditter, Michel Hubert… 28.06 : Étienne de Crécy, Youssoupha, Papooz, Hamada, Alek et Les Japonaises…

29.06 : Oxmo Puccino, Stand High Patrol DJ set, High Fade, Luiza, L’Entourloop, Papy la Teuf…

©PierreWachholder ©SimonLeloup

PARADISE CITY

Dix ans déjà que l’on se rend fin juin dans le parc du château de Ribaucourt, flânant au bord des étangs, profitant de l’ombre d’un bois… Mais cette année, entre un mix de Laurent Garnier (l’un des derniers ?) et de quelques légendes de Detroit (Jeff Mills, Theo Parrish) ou de Chicago (Ron Trent), peu de chances qu’on ait l’occasion de taquiner la muse. Surtout, on ne manquera pas le set d’Avalon Emerson, dont l’approche avant-gardiste a fait les belles heures du Berghain. Mais ici, en plein air ! T.A.

Steenokkerzeel, 27 > 29.06, Parc du château de Ribaucourt, 12h, dim : 89€ (ven & sam : complet ! ) • 3 j. : complet !, paradisecity.be

Sélection / 27.06 : Theo Parrish ◆ 28.06 : Altin Gün, Âme & Henrik Schwarz, Orbital 29.06 : Avalon Emerson, Ben Böhmer, Jeff Mills, Laurent Garnier, Ron Trent, The Blessed Madonna & HAAi…

BRUXELLES FAIT SON CINÉMA

Depuis 2001, ce festival défend une noble cause : redonner vie, le temps d’un été, à la tradition des cinémas de quartier. Ces projections en plein air offrent aussi l’occasion de redécouvrir Bruxelles la tête dans les (é)toiles, devant des films sortis il y a peu. Dans ce vaste programme, on a déjà repéré Vingt Dieux , présenté dans le Parc Meudon de Neder-Over-Heembeek. On retient aussi l’abbaye de la Cambre, à Ixelles, pour voir Le Comte de Monte Cristo – dans un décor de circonstance ! J.D.

Bruxelles, 27.06 > 15.07, divers lieux, 21h gratuit, bruxellesfaitsoncinema.be

Sélection / 27.06 : Le Comte de Monte Cristo (Abbaye de la Cambre, Ixelles) ◆ 29.06 : Vingt Dieux (Parc Meudon de Neder-OverHeembeek) ◆ 02.07 : Diamant brut (Place de Jamblinne de Meux, Schaerbeek) ◆ 04.07 : Animale (Maison des cultures, Molenbeek)…

Iggy Pop © Jimmy Fontaine

RETRO C TROP

HIER NE MEURT

JAMAIS

Les tenants d’une ligne pseudo-moderniste se gaussent ou se révoltent, s’accrochant à la sacro-sainte nouveauté, au défrichage, voire à l’avant-garde. Certes, la mélomanie est affaire de curiosité. Mais doit-on pour autant oublier nos amours de jeunesse au prétexte que celle-ci serait révolue ?

Bien sûr, certains parcours, humains et musicaux, ressemblent à des naufrages – citons Renaud ou Morrissey. Mais ailleurs, de vieilles badernes tiennent dignement la lanterne. On s’incline ainsi devant l’honnêteté d’un Manu Chao, qui a toujours tenu une ligne de conduite intègre. Le choix des festivals où il se produit en dit long sur eux : des événements jamais énormes, à taille humaine, respectant certaines valeurs… Rien que pour cela, on salue Retro C Trop. Ailleurs on applaudira, évidemment, pour la énième fois, le crooner proto-punk Iggy Pop comme les tauliers de The Skatalites, institution jamaïcaine depuis 1964 et ne comptant plus qu’une seule membre fondatrice en la personne de Doreen Shaffer.

◆ God Save the Punk ◆ Enfin, les débats sont animés quant à l’énième reformation des Sex Pistols . Les auteurs de la grande escroquerie du rock’n’roll, jadis honnêtes pub rockers devenus parangons du punk grâce à un chanteur asocial et un manager malin, remontent sur scène avec Frank Carter (des Rattlesnakes) en lieu et place de Johnny Rotten. Verdict ? Un numéro de cirque selon ce dernier, aigri depuis 1956. Or, Rotten a souvent clamé s’être inspiré du Richard III de William Shakespeare. Où est le problème, alors, si un autre comédien reprend le rôle brillamment ? Après tout, les Sex Pistols ont écrit des standards et leur (unique) album constitue une pièce du répertoire.

Thibaut Allemand Tilloloy, 27 > 29.06, Château de Tilloloy, ven : 18h • sam & dim : 14h 1 j. : 89 >15€ (-12 ans) • 2 j. : 159 > 28€ (-12 ans) • 3 j. : 199 > 42€ (-12 ans), retroctrop.fr

Sélection / 27.06 : Manu Chao, The Skatalites ◆ 28.06 : Sex Pistols feat. Frank Carter, From the Jam, Sweet, Stiff Little Fingers, The Stranglers ◆ 29.06 : Iggy Pop, The Toy Dolls, Rival Sons, The Nomads, Silmarils

CHAMPIONNAT DU MONDE DE

CARBONADE

C’est le plus grand festival de food trucks au nord de Paris. Pour sa troisième édition, Festi’F attend à Wattrelos quelque 35 000 gourmands… avec une grande nouveauté dans sa marmite : le tout premier championnat du monde de carbonade flamande ! Ouverte aux cuisiniers amateurs et professionnels, cette très alléchante compétition célèbre un plat chéri des deux côtés de la frontière franco-belge. Mais pourquoi ? L’organisateur, Cédric Debaere, enfile son tablier. Propos recueillis par Lou-Anne Sedda / Photo © Ville de Wattrelos

Pourquoi organiser un championnat du monde de carbonade flamande ?

Pour apporter une dimension culinaire à notre événement. À Arras, il existe déjà un championnat du monde de la frite. Ça nous a incités à créer notre propre compétition. Wattrelos se situant au cœur des Flandres, françaises comme belges, cette spécialité nous a semblé le choix idéal. Ici, tout bon estaminet sert de la carbonade flamande. C’est une véritable institution, tant dans le Nord de la France qu’en Belgique.

D'où vient-elle ?

Du cœur des mines. Au départ c’était un plat simple préparé par les mineurs. Ils faisaient griller de la viande directement sur les braises de charbon, d’où le nom : "carbonade". Avec le temps, la recette s’est affinée. On a découvert qu’on pouvait la mijoter comme un bœuf bourguignon, sauf que le vin a été remplacé par la bière.

Quel est le profil des candidats ?

Le championnat se déroule en deux temps : une épreuve pour les ama-

teurs le samedi, et une professionnelle le dimanche. Pour des raisons d’organisation, chaque catégorie est limitée à six participants.

Quels sont les critères des juges ?

On les révèle le jour-même, pour une question d’équité. Nous cherchons un goût authentique, celui qui réveille instantanément des souvenirs d’enfance, la recette de grand-mère parfaitement maîtrisée. Des versions revisitées pourraient être envisagées lors de futures éditions, mais pour cette première, on privilégie la tradition.

« UNE INSTITUTION

DANS LE NORD DE LA FRANCE ET EN BELGIQUE »

Le public pourra-t-il en déguster aussi ?

Oui, mais en mini-portions, afin que les gens profitent de tous les food trucks présents durant le festival.

À titre personnel, pourquoi appréciez-vous la carbonade flamande ?

C’est vraiment un plat réconfortant

qui me rappelle ma jeunesse. On en mange souvent dans le Nord, autant en été qu’en hiver, c’est un repas propice à toutes les saisons, toutes les situations… Pour moi, il représente aussi la tradition des friteries qui sont en quelque sorte les ancêtres des food trucks.

Selon-vous, quel est le secret d’une carbonade réussie ?

Pour susciter l’effet madeleine de Proust, il faut respecter la recette traditionnelle, c’est-à-dire du pain d’épices, de la bière brune (absolument), de la bonne viande. Il y a plutôt des ingrédients à éviter. Par exemple certaines personnes mettent des carottes dans la préparation. Pourtant, dans la recette originale, il n’y en a pas.

Une carbonade flamande doitelle automatiquement être servie avec des frites ?

Traditionnellement oui, et ce sera

le cas lors du championnat. Mais il est possible de la servir avec de la purée ou des pâtes. Tant que la carbonade est bonne, le plat sera bon, peu importe l’accompagnement.

« UN PLAT QUI RÉVEILLE

DES SOUVENIRS D’ENFANCE

»

Qui prépare les meilleures carbonades ? Les Nordistes ou les Belges ?

Ce sera l’occasion de le vérifier lors du championnat ! Mais en principe, la recette reste la même de part et d’autre de la frontière. Comme on le dit souvent : ici, on n’est ni tout à fait belges, ni tout à fait français, on est des Flandres.

À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

Festi’F

Wattrelos, 28 & 29.06, Parc du Lion, 11h gratuit, wattrelos-tourisme.com + Inscription au championnat :  championnatdumondecarbonade@gmail.com

Hooverphonic - Les Négresses Vertes

Ben l’Oncle Soul - Faada Freddy - Stéréo (Philippe Decouflé) - Tutu (Chicos Mambo) - Sol Invictus (Hervé Koubi)

Louis Cattelat - Sebastian Marx - Coline

Rio - Maria Mazzotta - Les nouvelles hallucinations de Lucas Cranach l’Ancien (Mossoux-Bonté) - Etc.

Rock Werchter

On l’a déjà dit, certes, mais lorsqu’un festival est élu plusieurs fois "meilleur événement du monde", eh bien… ça mérite d’être répété, non ? C’est vrai qu’elle demeure accueillante, cette plaine, et qu’on l’apprécie, ce rendez-vous né en… 1975. Comme chaque année, au milieu de la centaine de propositions toutes plus alléchantes les unes que les autres, on en a repéré une poignée. Sélection difficile, mais nécessaire.

© Theo Cottle

FONTAINES D.C.

À l’origine, une soudaine effervescence post-punk et noise-rock secoua Dublin. Girl Band, Just Mustard, The Murder Capital, Fontaines D.C.… Ces derniers charriaient, en sus, des références littéraires (Kerouac, Ginsberg, Yeats) qui les plaçaient dans une tradition très irlandaise, tout en mélodies entêtantes et lose magnifiée. Depuis, le groupe a fait du chemin, réapparut avec des looks à défier la Convention de Genève et un quatrième LP résolument tourné vers les 90’s (ces guitares saturées). Cordes héroïques, envolées lyriques, ces D.C. pourraient bien finir en U2 – au vu du nombre grandissant de leurs fans, cela ne serait guère étonnant.

WET LEG

On l’avoue, on s’est trémoussés plus que de raison à l’écoute de Chaise Longue et du premier album de Wet Leg. Mais au fond de nous, on supposait que cette histoire ne durerait pas plus d’une saison – oui, un peu comme les Ting Tings, vous vous souvenez ? Or, Wet Leg publie, le 11 juillet prochain, un deuxième LP dont les singles avant-coureurs, sans révolutionner la formule, conservent la même fraîcheur juvénile, la même efficacité tombée du ciel.

Finalement, elle s’annonce bien cette saison 2 !

CARIBOU

Sous divers alias (Daphni, Manitoba, Caribou), l’auteur de l’un des plus beaux albums électroniques des années 2000 (Up In Flames) a toujours su marier douceur et extase, joie et mélancolie avec maestria. Après une tournée à guichets fermés, Dan Snaith offre de redécouvrir son dernier LP, arrangé par Four Tet et aidé de voix générées par l’IA. Loin de la désincarnation redoutée, ces morceaux mêlent puissance du dancefloor, mélodies rêveuses, hommages à M/A/R/R/S. Un cocktail idéal sous ces latitudes.

DURAND JONES & THE INDICATIONS

Ce groupe, c’est avant tout une histoire de mariages. L’union de la voix grave du leader, Durand Jones, et le falsetto du batteur Aaron Frazer. Le compagnonnage de la précieuse structure Colemine Records (Black Pumas, Say She She…) et du label d’obédience plus pop Dead Oceans pour publier leurs disques. L’alliance, enfin, entre des influences variées (R&B, disco, funk…) avec pour boussole la soul vintage, à laquelle ces Américains rendent plus qu’hommage. Ils renouvellent une tradition, tout simplement.

Sélection / 03.07 : Linkin Park, Deftones, Fontaines D.C., De La Soul, Iggy Pop, Nia Archives, Ezra Collective, Lambrini Girls… ◆ 04.07 : Green Day, Simple Minds, Wet Leg, Underworld, Lola Young, Caribou, Thee Sacred Souls, Fat Dog… ◆ 05.07 : Sam Fender, Kings of Leon, Maribou State, Beth Gibbons… ◆ 06.07 : Soulwax, Finneas, Overmono, Bolis Pupul, Durand Jones & the Indications… © DR

Werchter, 03 > 06.07, Festivalpark, 12h, complet sauf samedi : 137€ • 4 j. : 312€ rockwerchter.be

© Hollie Fernando
© Richard Kenworthy

LES ARDENTES LE FEU SACRÉ

Né en 2006, ce festival de très bonne tenue mêlait electro, rock, pop, etc. Or, en 2018, on a assisté à un recentrage drastique sur le hip-hop. Et les amateurs de rap d’emporter leur shampoing pour sneakers, afin de résister à trois jours dans l’herbe et sur le bitume du site de Rocourt. Après tout, il n’y a pas de raison que seuls les rastas et metalleux en goguette aient droit de se vautrer dans des tentes Quechua. Cette nouvelle orientation fut couronnée de succès, d’un point de vue quantitatif, puisque le festival a plus que doublé sa fréquentation en six ans, passant de 100 000 à 220 000 festivaliers l’an passé. Et question artistique ? Idem, après avoir convié, ces dernières années, Kendrick Lamar, Benjamin Epps, Doja Cat ou Nicky Minaj, pour n’en citer qu’une poignée, les Ardentes maintiennent le cap d’une affiche (large) qui décline les multiples facettes du genre. On retrouve un habitué des lieux, Tiakola, né à Bondy et acclamé à NY, le Belge Damso, qu’on ne présente plus, et quelques poids lourds US : Gucci Mane, Young Thug … N’empêche, se pose aussi parfois la question de la morale : veut-on vraiment acclamer 6ix9ine, empêtré dans pas mal d’affaires d’agressions sexuelles ? Le hip-hop se situerait-il par-delà le bien et le mal ? Pas sûr. À vous de choisir qui vous souhaitez applaudir. Thibaut Allemand Liège, 03 > 06.07, Rocourt, 12h30, 1 j. : 105€ • 2 j. : 185€ • 4 j. : 292€, lesardentes.be

Sélection / 03.07 : Bu$hi, Damso, David Guetta, Kaaris, Vald… ◆ 04.07 : 6ix9ine, Franglish, Gazo, Gucci Mane, I Hate Models, La Fouine, Theodort… ◆ 05.07 : Gims, Ninho & Niska, SCH, Young Thug, ZKR… ◆ 06.07 : Adèle Castillon, Alonzo, DA Uzi, Hamza, Hatik, Heuss L’Enfoiré, Caballero & JeanJass, J Balvin, Kay The Prodigy, Rim’k, Shlomo, Tayc, Tiakola…

SDM
©
Fred de Pontcharra
DJ Snake © Arno Partissimo

MAIN SQUARE FESTIVAL LA PISTE AUX ÉTOILES

Des têtes d’affiche en veux-tu en voilà, des artistes méconnus à découvrir avant tout le monde… Pas de doute, le Main Square rempile pour une 19e édition ! Jamais assiégée au cours de son histoire, la citadelle d’Arras n’a pas fini de tanguer… et de nous faire chavirer !

La recette est bien connue, mais toujours aussi savoureuse. D’ailleurs, ce petit goût de "reviens-y" séduit aussi les artistes… À commencer par DJ Snake, incontournable machine à hits, qui enfièvre la cité de Robespierre pour la… troisième fois depuis 2019 ! Parmi les "revenants", citons aussi Matthieu Chedid. Après avoir retourné Arras en 2022, -M- est de retour avec le collectif Lamomali, en compagnie (entre autres) de sa grande complice : Fatoumata Diawara. Pour Clara Luciani par contre, ce sera une grande première. Gageons que cette héritière de Françoise Hardy (dans une veine plus rock) saura marquer les esprits…

◆ Sam épate ◆ Outre le prodige house Folamour ou les rétromaniaques disco-pop de L’Impératrice, on ne ratera pas non plus les Américains de Deftones. Pionniers du nu-metal, les désormais quinquagénaires en ont encore sous la pedal steel… Mais le Main Square ne braque pas seulement ses projecteurs sur les grands noms. C’est aussi une rampe de lancement pour de jeunes artistes. Cette année, le Bastion, scène dédiée aux talents émergents de la région, réserve de belles surprises, dont fait partie Sam Sauvage. Une voix suave, des textes affûtés, une electropop diablement efficace… Le Boulonnais n’a pas fini de nous faire danser… avant d’enflammer d’ici quelques éditions la grande scène, qui sait ? Lou-Anne Sedda

Arras, 04 > 06.07, La Citadelle, ven : 14h45 • sam : 14h30 • dim : 14h, 1 jour : 69€ • 2 jours : 120€ • 3 jours : 169€, mainsquarefestival.fr

Sélection / 04.07 : Hervé, Deftones, Rüfüs Du Sol, Bigflo & Oli, Clara Luciani, Luidji, Last Train

◆ 05.07 : Ben Plg, Folamour, Martin Garrix, Gracie Abrams, Julien Doré, Pierre Garnier, David Kushner

◆ 06.07 : Franglish, L’Impératrice, Marcel et son orchestre, Peter Cat Recording Co., Sam Sauvage, DJ Snake, Mika, Lamomali…

À SUIVRE…

JUILLET-AOÛT PART 2

DOUR FESTIVAL

Cinq jours de festival et plus de 200 artistes attendus sur huit scènes ! Toujours dans le vent, le parc éolien de Dour accueille encore une fois l’un des programmes les plus éclectiques et pointus de l’été, à l’instar de l’entêtant cocktail de FKA Twigs, entre techno, pop et trap. Outre les circonvolutions disco funk de Parcels ou les envolées lyriques et gabber d’Ascendant Vierge, on attend de pied ferme… The Streets, artisan d’un rap mâtiné de house, jungle et UK garage. Immanquable ! Dour, 16 > 20.07, Parc éolien, 12h, 1 j. : 80€ • 5 j. : 215€, dourfestival.eu

LES NUITS SECRÈTES

C’est le secret le moins bien gardé de l’Avesnois, mais l’un des festivals les plus attrayants au nord de Paris. Damso ne s’y est pas trompé. Le Belge a choisi "Aulnwa" pour son seul concert dans les Hauts-deFrance cet été. Parmi les fidèles, citons aussi Rebeka Warrior, en tandem avec Vitalic au sein de l’über-tonitruant Kompromat , ou l’immense Paul Kalkbrenner. Ajoutez à cela Meute, Rilès ou les fous furieux de Fat Dog , et vous aurez une idée de la fête qui s’annonce…

Aulnoye-Aymeries, 11 > 13.07, Divers lieux en ville, 16h, 1 j. : 55 > 35€ • 2 j. : 100 > 70€ 3 j. : 130 > 80€ (gratuit -10 ans) • parcours secrets : 10€, lesnuitssecretes.com

CABARET VERT

Quand le prince de Bel-Air débarque dans la cité de Rimbaud ! Jamais avare d’affiches stratosphériques, le Cabaret vert accueille Will Smith, de retour après 20 ans de silence discographique. Cette 19e édition voit aussi défiler un artificier du dancefloor (Jamie xx), le roi du dancehall (Sean Paul), celui des platines (DJ Snake) et des légendes du rap français (Booba, MC Solaar, Oxmo Puccino), entre autres illuminations…

Charleville-Mézières, 14 > 17.08, Square Bayard, jeu > sam : 16h • dim : 15h 1 j. : 78 > 65€ • 2 j. : 135 > 119€ • 3 j. : 186 > 169€ • 4 j. : 238 > 219€, cabaretvert.com

MCHSOLAAR • VALD

THE AVENER • ADÈLE CASTILLON

CABALLERO & JEANJASS • TSHEGUE

ACID ARAB DJ SET • SYLVIE KREUSCH • ATILI

NOORIYAH • POTO RICO • KABA & HYAS

ROMANE SANTARELLI • LA SUEUR • DIVINO • MIA KODEN

JUNGLE SAUCE • LYNX IRL • GREEN LINE MARCHING BAND

BANKRA BIKE SOUNDSYSTEM • ROOKIE ROLLER DANCING

parcours secrets • arts de la plage • projets associatifs

Fanfare loufoque sur la Grand-Place, acrobates voltigeur·ses dans les parcs, promenade musicale dans les rues, grands noms de la musique, du théâtre ou de la danse dans les salles et – c’est nouveau – une guingue e familiale, artistique et 100% gratuite…

Faada Freddy

Pomme + Yoann et Marie Bourgeois

Mathias Malzieu (Dyonisos)

Sacha Ferra

Julien Fournet / L’Amicale Clinic Orgasm Society

Musiques Nouvelles

Orchestre Royal de Chambre de Wallonie

Collectif ouinch ouinch

Compagnie Anoraks

Scopitone

Lez’Arts Verts

Un Loup pour l’homme et bien d’autres…

www.surmars.be

Photo © David Bormans – llustration © Alice Monvaillier

Penseur étoile

FARCE ATTAQUE

Texte : Julien Damien

Le jour, il travaille dans l’administration de la recherche scientifique, en Belgique. Mais une fois ses très sérieuses obligations remplies, ce « joyeux quarantenaire », né à Charleroi et aujourd’hui installé à Liège, devient Penseur étoile, régalant des dizaines de milliers d’internautes et de lecteurs avec ses calembours. "Flipper le défunt", "Ehpad’Patrouille", "Bach Friday"... Mais où va-t-il chercher tout ça ? Réponses.

On n’écrira pas qu’il est tombé dans la marmite du jeu de mots quand il était petit, mais c’est un peu l’idée. « Mon père en a toujours fait, mon frère aussi... c’est une affaire de famille », confie Penseur étoile. Par contre, l’autoproclamé "Grand Maître de l’ordre du calembour" s’avère « incapable de dessiner, dit-il. Je rate même les bonshommes-bâtons ! ». C’est donc en farfouillant sur le web qu’il déniche les images aux teintes sépia accompagnant ses fulgurances. En l’occurrence, « essentiellement

des gravures, peintures et photos datant au moins du xix e siècle, soit tout ce qui relève du domaine public ». En résulte un savoureux télescopage entre les époques, les cultures et surtout le fond et la forme. « J’adore ce décalage entre une image très désuète et un sujet contemporain », explique celui qui se qualifie volontiers de « mèmeur ».

Riez en pets. C’est par exemple ce "Moby Dick pic", représentant le brave capitaine Achab en

prise avec un cachalot taquin ("ce monstre me montre encore son horrible queue !"). Citons aussi ce "Porc d’Amsterdam" fumant une beuh qui "tape dur", ce Jésus fêtant son retour en multipliant les binouzes ("Pâques de six") ou encore cet "Aerofuji", où l’une des 36 vues du Mont Fuji d’Hokusai lâche un petit "prout". Simple, efficace. «  Oui, j’essaie d’ajouter le moins de texte possible sur l’image, car une blague expliquée, c’est une blague qui meurt », insiste ce grand fan de Geluck ou

des allumés suisses de Plonk et Replonk - mais pas franchement convaincu par l’IA, avec laquelle « tout finit par se ressembler ».

Une bonne droite. Dans cette orgie visuelle de contrepèteries, turlupinades, paronymes et autres détournements, on remarque également des compositions un poil plus cinglantes à l’endroit de la chose politique. C’est "Le Pen d’inéligibilité" ou ce coiffeur de "Fachosp’Hair" louant les "bonnes racines françaises"... >>>

« On ne va pas se le cacher, mes vannes sont toujours très à gauche, avoue Penseur étoile. Sans être moralisateur, c’est une manière de lancer de petites piques bien senties, dans une société qui se droitise, en Belgique comme en France ». C’est d’ailleurs le thème du troisième tome de ses aventures "litter’hair". Après l’Abécéd’hair approxima’tif et le Dictionn’hair alterna’tif, voici donc le Gloss’hair revendica’tif. Soit une collection de quelque 120

planches un peu plus engagées donc, mais aussi peuplées d’animaux germanophiles ("Lémur de Berlin"), d’influenceurs chevaleresques ("Lancelot du Like"), de soldats du feu urophiles ("Soupeur-pompier")... Bref, pourvu que ça dure !

À visiter / c @penseuretoile

À lire / Gloss’hair revendica’tif de Penseur étoile (Bandes détournées) 128p., 17€, bandesdetournees.fr

À lire / L’interview de Penseur étoile sur lm-magazine.com

Visuel : Brecht Evens

Rose Lamy LE GOÛT DES AUTRES

C’est un mépris de classe invisible. Dans Ascendant beauf, son troisième (et stimulant) essai, Rose Lamy réhabilite la figure chère au regretté Cabu, et une culture populaire trop souvent dénigrée par une élite qui impose ses valeurs. Mêlant habilement analyse sociologique et anecdotes personnelles, cette militante féministe (à qui l’on doit Préparez-vous pour la bagarre ou En bons pères de famille) assume ses "mauvais" goûts et raconte une histoire de domination aussi violente qu’insidieuse. Propos recueillis par Julien Damien

Quand avez-vous réalisé qu’on vous considérait comme une " beaufe" ?

En 2001, à l’université. Lors d’une soirée je me suis mise à danser sur Les Yeux d’Émilie de Joe Dassin que j’aime sincèrement... alors que les autres l’appréciaient au second degré, comme un "plaisir coupable". Ça m’a marquée : on pouvait donc être coupable de ses goûts…

Lui en voulez-vous ?

Non, je ne le tiens pas pour responsable de cette invention. Il a capté quelque chose de plus grand que lui à un moment où la société française était en train de bouger, culturellement et politiquement.

Dans quel sens ?

Plus largement, d’où vient le terme " beauf " ?

C’est la contraction de "beaufrère". Ce personnage a été fixé par Cabu au début des années 1970, après Mai-68.

À cette époque, la gauche est sûre de parvenir à une révolution, rassemblant les intellectuels et les prolétaires. Mais lors de la dissolution de l’Assemblée nationale par De Gaulle, une autre partie de la France vote «  pour l’ordre et la sécurité  », signant donc la fin des idéaux de Mai-68. Une scission s’opère alors entre les intellectuels et une partie de la classe populaire. Apparaît cette idée qu’il y aurait un bon pauvre, fidèle à la

gauche, et un autre qui en serait l’ennemi, le "beauf".

Quel en serait le portrait-robot ?

D’abord, pour reprendre Cabu, on est tous le beauf de quelqu’un.

C’est donc une figure très relative, insaisissable. Pour certains ce seront les fans de tuning, d’autres citeront Trump et le bling-bling... Après, si l’on prend le personnage de Cabu, il est bedonnant, avec une moustache, une bouteille de vin rouge sous le bras, aime la chasse, est raciste, misogyne, contre l’écologie...

Et selon vous ?

J’ai simplifié les choses ainsi : selon moi, un pauvre manque d’argent, un beauf manque de culture. On peut donc être riche et manquer de culture, et inversement.

Pourtant vous écrivez que cette figure, d’un point de vue sociologique, n’existe pas...

Oui, c’est une figure symbolique qui a une fonction. Il existe sans doute des gens rassemblant tous les traits du personnage de Cabu, mais ça reste exceptionnel.

Cette figure serait même un agrégat de stéréotypes, dites-vous...

Oui, tout le monde peut y projeter ce qu’il veut, ses affects négatifs, et tout cela dépend d’où l’on se situe. Une féministe pourra qualifier un misogyne de beauf, par exemple. Quelque

part, utiliser ce terme nous définit aussi.

Vous voyez donc cette figure comme un bouc émissaire...

Oui, car c’est facile de considérer qu’un groupe de personnes est responsable de tous nos problèmes, comme ça on ne se livre à aucune introspection. C’est par exemple le "tonton raciste", un avatar contemporain du beauf. Dans la famille, il est bien pratique, permet de dire que personne d’autre n’est raciste autour de la table. On se donne bonne conscience grâce à lui, sans interroger ses propres comportements.

Plus qu’une lutte des classes, ce serait donc une lutte culturelle qui se joue, entre le beauf et le Grand Duduche ?

Oui, ce personnage est l’antagoniste du beauf, selon Cabu. Il est jeune, élancé, éduqué, féministe, écologiste... Il y a ici une résonance folle avec le woke et le tonton raciste. On rejoue encore et toujours le même affrontement, la même binarité !

À lire / Ascendant beauf, de Rose Lamy (Éditions du Seuil)

176 p., 18,50€ seuil.com

À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

Fiesta

© Maxime Dufour
:mentalKLINIK, Whiff, 2010 © HV Studio, Courtesy of Galerie La Patinoire Royale Bach

La Fête intérieure

PARTY INTIME

En 2022, Fabrice Bousteau présentait au musée de l’Hospice Comtesse de Lille Le Serpent cosmique, manifestation la plus courue de la précédente triennale de lille3000 (souvenez-vous : Utopia). Pour cette nouvelle édition (Fiesta), ce commissaire d’exposition « anti-white cube » signe une expérience participative tout aussi psychédélique, et nous convie à une étonnante "fête intérieure". Entrons dans la danse...

La fête, c’est du sérieux. « C’est même une part essentielle de l’histoire de l’humanité, et ça fait 30 000 ans que ça dure ! », assure Fabrice Bousteau, qui nous rappelle que la grotte de Lascaux, par exemple, n’a jamais été un lieu d’habitation, mais de célébration. « Ses plus belles fresques se trouvent d’ailleurs à des endroits où l’acoustique est parfaite, là où la musique résonne le mieux... ».

« MONTRER LES EFFETS DE LA FÊTE SUR NOTRE CORPS »

Ceci posé, l’homme au chapeau s’est lancé un défi : montrer les effets de la fête sur notre corps, « c’est-à-dire sur le ventre, le cerveau, le souffle, les jambes...

bref, sur notre petit monde intérieur ». Pour cela, l’écrivain, journaliste et critique d’art a imaginé une exposition dont il a le secret : hallucinée et hallucinante. Au sein d’une Gare Saint Sauveur transformée en « labyrinthe chamboulant » se côtoient ainsi des œuvres contemporaines dont la moitié sont « activables ».

Danse comme un robot. Après s’être préparés devant les miroirs déformants de Julien Vidame, «  les seuls au monde présentant une surface plane », nous voici suffisamment distordus pour prendre part à une expérience aussi réflexive que jouissive. Où l’on jouera les derviches-tourneurs vêtus de jupes multicolores, avant

d’assister au fascinant ballet de robots aspirateurs, qui dessinent des mandalas sur un sol couvert de paillettes.

« DANSER TOUTE UNE NUIT

DEMANDE UN EFFORT

COLOSSAL »

On expérimentera ensuite "l’objet chorégraphique" de William Forsythe, pour traverser une forêt de lianes en s’accrochant pieds et mains à des anneaux de gymnastique suspendus. Un exercice un poil éprouvant... « Mais de la même manière, danser toute une nuit demande un effort physique colossal », sourit notre hôte, qui s’y connaît un peu...

Atomes crochus. Au-delà de la sueur, la nouba est aussi affaire de bonnes ondes. En témoigne Thermal Drift de Rafael LozanoHemmer. Grâce à une caméra thermique, cette installation interactive renvoie notre chaleur corporelle sous forme de particules sur un écran. Nous voici donc en train de dessiner notre silhouette grâce à nos mouvements, dont les atomes se dispersent dans l’environnement pour se mêler à ceux des voisins. Le numérique a remplacé les parois des grottes, mais l’envie de faire la fête ensemble demeure intacte. Julien Damien

Lille, jusqu’au 27.07, Gare Saint Sauveur mer > dim : 10h-19h, gratuit, fiestalille3000.com

Au gré des existences, 2023 © Courtesy Jean-Baptiste Caron

LA CONDITION PUBLIQUE | ROUBAIX 20 25

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ÉVÉNEMENTS

POM POM PIDOU

C’est l’une des expositions phares de Fiesta. "Vaisseau amiral" du festival de lille3000, le Tripostal accueille près de 250 chefs-d’œuvre du Centre Pompidou, fermé au public jusqu’en 2030, mais dont les collections n’ont pas fini de rayonner. Ce "récit renversant de l’art moderne" célèbre sur trois étages des artistes qui n’ont cessé d’expérimenter, de décloisonner, de bousculer l’histoire de la création. Du vortex de couleurs de Kupka aux installations lumineuses de François Morellet, des "ready-made" de Marcel Duchamp aux NFT, en passant par les extravagances du pop art, Pom Pom Pidou offre une balade tourneboulante, et modifie au passage notre vision du monde. Oui, rien que ça ! J.D.

Lille, jusqu’au 09.11, Tripostal, mer > dim : 11h-18h, 12/8€ (gratuit -18 ans), lille3000.com

THE DISTORTED PARTY

Comment lâcher prise dans un monde qui vacille ? Cette exposition s’intéresse à l’ambivalence de la fête, ce moment « à la fois exaltant et paradoxal, où l’euphorie flirte avec l’inquiétude, la beauté côtoie le chaos  », explique l’une de ses commissaires, Siegrid Demyttenaere. Ce parcours d’œuvres contemporaines dessine ainsi une "party" «  décalée  », à l’image des sculptures pleines d’humour et d’étrangeté de l’artiste Nadia Naveau, télescopant les références culturelles, de la BD au Far West en passant par le folklore ou l’Antiquité. Pareillement intrigantes, les peintures de l’Allemand Willehad Eilers pointent dans un déluge de couleurs, au gré de scènes grotesques, les travers de notre société... En un mot ?

Renversant ! J.D.

Lille, jusqu’au 09.11, Musée de l’Hospice Comtesse, lun : 14h-18h • mer > dim : 10h-18h 7/5€, mhc.lille.fr

Sélection / Fêtes et célébration flamandes (Palais des beaux-arts de Lille) Métal hurlant : 50 ans et déjà immortel (maison Folie hospice d’Havré de Tourcoing) Electrorama (Espace le Carré de Lille) // L’Anavrac papoulire (Colysée de Lambersart)...

© J. Damien
Dufour

VEUX-TU, BRIQUE ?

Briques DUBIO de Roel Vandebeek pour Briqueteries Nelissen

Barbara Iweins

LES CHOSES DE LA VIE

« J’ai la faiblesse de croire que je suis la seule personne au monde à savoir que la couleur dominante de sa maison est le bleu, à très exactement 16% », annonce Barbara Iweins, qu’on peut difficilement contredire. Pour cause, cette artiste belge a photographié, un par un, tous les objets peuplant son petit chez-soi ! De cette performance hors norme est né un livre, Katalog, puis une exposition, aujourd’hui présentée au Musée de la vie wallonne, à Liège. Mais qu’on ne s’y trompe pas, ce projet constitue bien plus qu’un simple inventaire. La Bruxelloise a en effet scrupuleusement analysé ce grand bazar, et établi des statistiques dessinant en creux un drôle d’autoportrait, dans lequel on se retrouve tous un peu...

Propos recueillis par Julien Damien / Photo © Barbara Iweins

Comment ce projet est-il né ?

Suite à un divorce soudain, en 2015, j’ai dû quitter Amsterdam pour revenir vivre à Bruxelles, avec mes trois enfants sous le bras. J’étais alors épuisée nerveusement... et puis c’était mon onzième déménagement, je n’en pouvais plus ! J’ai alors commencé un long travail d’introspection et celui-ci a pris la forme d’un catalogue photographique des 12 975 objets de ma maison, tel un aplat réel de tout ce que je possède.

Comme si vous cherchiez à remettre de l’ordre dans le chaos de votre vie ?

Oui, c’est exactement ça ! Quelque part, ce projet est une autobiographie. Mais ce ne sont pas les objets en eux-mêmes qui m’intéressent, ils sont plutôt l’incarnation d’un souvenir, d’un moment... Cela peut aussi évoquer la surconsommation, tout ce bazar qu’on trimbale inlassablement.

Concrètement, comment avezvous procédé ?

Pendant quatre ans j’ai photographié pièce par pièce, tiroir par tiroir, absolument tous les objets de ma maison, de la spatule de la cuisine au jean troué de ma fille en passant par les Lego de mon

fils, mes anxiolytiques... Pour cela, j’ai établi un protocole strict. J’ai par exemple exclu la nourriture, toutes les choses fixes comme la baignoire ou l’évier, celles n’ayant pas de volume propre : les lettres, les papiers... J’ai photographié ensemble les objets identiques en plus de 50 exemplaires, comme les pailles... Par contre les Lego isolés, je les ai pris brique par brique !

«

J’AI PHOTOGRAPHIÉ TOUS

LES OBJETS DE MA MAISON »

Vous n’avez pas seulement photographié ces objets, vous les avez aussi classés, ordonnés pour les analyser... comment ?

J’ai dressé un immense tableau Excel, avec des dizaines de classifications. À partir de cette base de données, j’ai établi des statistiques. Et qu’avez-vous obtenu ?

Eh bien j’ai par exemple constaté que 37 % des Playmobyl de la maison étaient chauves ! Que sur 539 romans et essais, 19 % n’ont jamais été lus, que 39 % de tous ces objets sont en plastique... mais aussi que plus les choses sont inutiles et plus elles me sont indispensables. Ainsi, 1 % des objets de la maison ont une valeur sentimentale pour moi et mes enfants.

Quels seraient les plus incongrus ?

Il y a par exemple une bouillotte, la seule représentation de mon divorce. Mon ex-mari avait toujours mal au dos et l’utilisait dans notre lit. J’ai toujours détesté cet objet. Par vengeance je l’ai découpé en mille morceaux !

« 39% DE TOUS CES OBJETS

SONT EN PLASTIQUE »

À quoi ressemble votre exposition ?

Le parcours restitue les pièces d’une maison, avec la chambre, la cuisine... Chacune accueille des photographies, des petits cubes

en plexiglas renfermant des objets que j’ai prêtés. Les salles présentent aussi des histoires propres à ces choses, des statistiques...

S’agit-il

aussi de reproduire l’intérieur de votre maison ?

Dans l’idée oui... mais c’est beaucoup mieux rangé ici !

Katalog Liège, jusqu’au 09.11, Musée de la vie wallonne mar > dim : 9h30-18h, 7/5€, provincedeliege.be

À visiter / barbaraiweins.be c @barbaraiweins

À lire / Katalog, de Barbara Iweins (delpire & co), 368p., 42€, delpireandco.com

À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

© Musée de la vie wallonne - Province de Liège

Godin et la publicité

EN HAUT DE L’AFFICHE

Le Familistère de Guise vaut le coup d’œil à lui seul. Élevé au xixe siècle, le "Palais social" témoigne d’une utopie unique au monde, un modèle mettant le travail et le capital au service des hommes, pensé par un industriel visionnaire : Jean-Baptiste André Godin. Mais derrière ce nom, on trouve aussi une fameuse marque et, forcément, une histoire de la publicité.

"La Radiolette brûle tout l’hiver". Dessin de Marcellin Auzolle, Imprimerie J. E. Goossens, vers 1925. Lithographie. Collection Familistère de Guise

"Les poêles Godin sont les meilleurs et les moins chers". Vrai que, question slogan, on a trouvé plus original... Si ce message à caractère purement informatif prête aujourd’hui à sourire, il témoigne néanmoins d’une fameuse aventure industrielle – toujours en cours d’ailleurs. Cette exposition focalise ainsi sur la communication publicitaire de la marque Godin lorsqu’elle fut sous l’égide de la Société du Familistère de Guise ("l’Association coopérative du capital et du travail"), de sa naissance en 1848 jusqu’à sa dissolution en 1968. Ces affiches placardées dans l’espace public ou produits dérivés (tel cet encrier en forme de "Radiolette") montrent les différentes étapes d’une stratégie oscillant entre austérité et formules plus audacieuses. Parmi ces pièces antédiluviennes, citons cette image présentant un diable surgit des flammes et annonçant : "Godin a domestiqué le feu". Sur le marché alors hautement concurrentiel des appareils de chauffage et de cuisine, cette réclame un brin plus agressive fait des étincelles. Elle raconte aussi, en filigrane, le basculement vers la société de consommation. Mais ça, c’est une autre histoire. Julien Damien

Guise, 06.06 > 02.11, Le Familistère de Guise, tlj : 10h-19h, 11/8€ (grat. -6 ans), familistere.com

Yiqing Yin

Des matières rigides et vaporeuses, souples et organiques. Des robes à la fois sculpturales et évanescentes, où les drapés et arabesques dessinent des volumes en métamorphose constante... Le style de Yiqing Yin est reconnaissable au premier coup d’œil, tissant un dialogue poétique entre l’être humain et la nature. Cette créatrice française d’origine chinoise s’inspire du monde minéral, végétal ou animal pour façonner des paysages-vêtements oniriques. À Calais, cette exposition dévoile les secrets de fabrication d’une artiste touche-à-tout, entre haute couture, dessins, photos, vidéos... et même sons et odeurs ! Une bonne définition du rêve éveillé. J.D.

Calais, 14.06 > 04.01.2026, Cité de la dentelle et de la mode, lun > dim : 10h-18h 4/3€ (gratuit -5 ans), cite-dentelle.fr

Le Musée des beaux-arts de Calais poursuit sa métamorphose. Après avoir renouvelé son exposition permanente, le bâtiment cubique et moderniste inauguré il y a pile 60 ans dévoile deux nouveaux espaces dédiés à Auguste Rodin. Ce parcours chronologique met en valeur l’œuvre du sculpteur, de ses débuts à l’héritage laissé à la postérité. Entre autres pièces majeures, il offre à redécouvrir La Porte de l’Enfer et, bien sûr, Les Bourgeois de Calais. J.D.

Calais, Musée des beaux-arts, mar > dim : 13h-17h gratuit, mba.calais.fr

Auguste Rodin, Pierre de Wissant (étude) , 1886, bonze

© Musée des beaux-arts de Calais, C. Thériez

Robe Minima Naturalia, Exposition universelle 2020 Dubai Yiqing Yin, photo © Laurence Laborie

VISUAL SYSTEM

« Voir la musique et entendre la lumière ». Depuis sa création en 2007, Visual System demeure guidé par cette citation du compositeur John Cage. Au fil d’installations épousant l’architecture des bâtiments qu’il investit, ce collectif parisien marie les pulsations multicolores des LEDs aux sons électroniques. À Béthune, Labanque lui consacre sa première rétrospective. Intitulée Chroniques , cette exposition offre une expérience sensorielle et une bonne définition de la synesthésie.

Béthune, jusqu’au 05.10, Labanque, mer > dim : 14h-18h30 6/3€ (gratuit -18 ans), lab-labanque.fr

RUUD VAN EMPEL

Cet artiste néerlandais s’est révélé il y a plus de trente ans avec un processus singulier. Pour cause, ses images sont des collages numériques de centaines, voire de milliers de fragments de ses propres photographies. Il émane alors de ces assemblages une beauté mystérieuse, proprement surréelle. Intitulée A Perfect World, cette exposition réunit des séries emblématiques de son œuvre, entre paysages fantasmatiques ou portraits d’enfants nimbés d’une inquiétante étrangeté...

Charleroi, jusqu’au 21.09, Musée de la photographie, mar > ven : 9h-17h • sam & dim : 10h-18h, 8 > 4€ (grat. -12 ans), museephoto.be

COMMON GROUNDS

Peut-être vous êtes-vous déjà posé sur l’une de ses œuvres sans le savoir ? Pour cause, Lucile Soufflet a signé de fameux bancs publics. À l’instar de son célèbre

Circular Bench, qui s’étire pour offrir diverses assises et s’adapter à l’environnement. Parmi les "hits" de la Carolo, citons aussi les chaises My Place, variant les hauteurs pour accueillir toutes les tailles. Cette exposition inédite dévoile les nombreuses facettes d’une créatrice qui sait joindre l’utile à l’agréable.

Hornu, jusqu’au 24.08, Centre d’innovation et de design, mar > dim : 10h-18h, 10 > 2€ (gratuit -6 ans) cid-grand-hornu.be

BRUEGHEL & VAN BALEN, ARTISTES & COMPLICES

2025 marque le 400 e anniversaire de la disparition de Jan Brueghel l’Ancien. Pour l’occasion, le Musée de Flandre rend hommage à l’Anversois, dévoilant notamment quatre huiles sur cuivre inédites. En parallèle, il confronte son œuvre à celle d’un de ses complices. Rubens ? Non, Hendrick van Balen. Aujourd’hui oublié, ce peintre flamand fut un éminent spécialiste des figures et reconnu pour ses scènes mythologiques et religieuses, à l’instar du Baptême du Christ. Une révélation ! Cassel, jusqu’au 28.09, Musée de Flandre, mar > ven : 10h-12h30 & 14h-18h sam & dim : 10h-18h, 8/6€ (gratuit -18ans), museedeflandre.fr

Andy Warhol, Self-Portrait in drag, 1980-1982 © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts Inc, ADAGP Paris 2025

JUST MY LUCK

S’HABILLER EN ARTISTE

L’habit fait-il l’artiste ? Drôle de question… qui n’avait jamais vraiment été posée. Le sujet est pourtant des plus vastes, et tire un nombre infini de fils. Des turbans de Rembrandt aux autoportraits en drag queen de Warhol, cette exposition tisse ainsi en 200 œuvres, de l’Antiquité à nos jours, l’histoire de l’art et celle de la mode. Ces peintures, sculptures, photographies ou créations de haute-couture scrutent en filigrane l’apparence de grands maîtres d’hier et d’aujourd’hui.

Lens, jusqu’au 21.07, Louvre-Lens, mer > lun : 10h-18h, 11/6€ (gratuit -18 ans), louvrelens.fr

Qui n’a jamais rêvé de toucher le jackpot ? De remporter une somme astronomique à un jeu de hasard et changer de vie ? Pour autant, la chance et l’argent fontils toujours le bonheur ? C’est justement le propos de Just My Luck , exposition hybride et un brin décalée. Entre vidéos, photographies ou coupures de presse, Cécile Hupin et Katherine Longly rassemblent des témoignages de perdants ou "d’heureux élus", pour qui le gain ne fut pas toujours synonyme de bonne fortune... Lille, jusqu’au 05.07, Théâtre du Nord mar > ven : 12h30-19h • sam : 14h-19h, gratuit institut-photo.com

RÉVÉLER L’IMPACT

Quelles sont les conséquences de l’extraction du charbon sur le paysage ? Cette exposition réunit 13 artistes révélant l’impact de 270 ans d’exploitation minière, et plus largement l’empreinte de l’Homme sur son environnement. Tandis que Dillon Marsh témoigne des effets de l’activité minière en Afrique du Sud, Caroline Le Méhauté tente de réparer la terre à travers un "phyto-happening", à l’heure où 75 % des sols de notre planète sont pollués...

Oignies, jusqu’au 07.12, 9-9bis (salle des douches), mer > dim : 14h-18h, gratuit 9-9bis.com

PULSATIONS. VISAGES D’UNE CITÉ

La cité du titre renvoie bien sûr à Mons, mais pas seulement. Cette exposition chorale entend plus largement donner un visage à toutes les villes du monde à travers leurs "pulsations". Ses habitants avant toute chose, comme ceux immortalisés par le Belge Norbert Ghisoland, avec des portraits réalisés dans le Borinage au début du xxe siècle. Il y a aussi la question du rapport à la nature ou encore à la mémoire. Soit l’occasion rêvée d’admirer Les Registres du Grand-Hornu de Christian Boltanski... Mons, jusqu’au 17.08, CAP/Musée des beaux-arts, mar > dim : 10h-18h, 16 > 6€ (gratuit -12 ans) musees-expos.mons.be

La C’ART traverse les frontières

Votre offre culturelle s’élargit ! 1 pass, 20 musées français + 8 musées belges 1 an d’art dès 20 €

LES ÉTOILES REFROIDISSENT AUSSI

+ OISEAUX DE NUIT

Fermé pour travaux, le LaM ne pouvait pas rater Fiesta ! Mieux, il célèbre les 20 ans de la Condition Publique avec deux expositions nourries de ses œuvres phares. Les étoiles refroidissent aussi dévoile ainsi la fameuse installation de Petrit Halilaj, avec ses pupitres et sculptures métalliques reproduisant des dessins d’enfants. À travers Oiseaux de nuit, c’est la transformation des corps qui est à l’honneur. Le visiteur plonge alors dans un entre-deux où tout devient possible, surtout l’inattendu... Roubaix, jusqu’au 12.07, La Condition Publique, mer > sam : 14h-19h • ven : 14h-21h (1 er dim du mois : 14h-19h), 5/3€, laconditionpublique.com

À CORPS

Rassemblant les œuvres de 25 verriers et plasticiens internationaux, cette exposition dévoile le corps dans tous ses états : en mouvement, dénudé, fragmenté... et toujours poétique. C’est par exemple la silhouette féminine fracturée, signée par la Hongroise Mari Meszaros, vibrante allégorie de la fragilité (ou de la transformation). Ou encore ces trois cœurs suspendus et connectés de l’Allemande Simone Fezer, spectaculaire évocation de la force du collectif.

Sars-Poteries, jusqu’au 04.01.2026

MusVerre, mar > ven : 10h-12h & 13h30-18h sam & dim : 10h-18h, 8 > 6€ (grat. -18 ans)

ENTRELACER

Fondé en 1860, le MUba de Tourcoing abrite aujourd’hui un trésor de près de 3 000 pièces. Cette exposition offre un regard inédit sur une collection se déployant du xvii e siècle à nos jours. De La Chasse de Didon de Guillaume Guillon Lethière au Wall Drawing de Sol LeWitt, en passant bien sûr par les toiles d’Eugène Leroy, ce parcours entrelace 150 œuvres. Parfois très éloignées dans le temps, cellesci ne demandent qu’à engager de nouveaux dialogues.

Tourcoing, jusqu’au 01.09, MUba Eugène Leroy, mer > lun : 13h-18h, 6/4€ (gratuit -18 ans), muba-tourcoing.fr

FAIS-MOI SIGNE

Fermé pour travaux jusqu’en 2026, le LaM vagabonde dans les Hauts-de-France et se pose par exemple à la Ferme d’en Haut, à Villeneuve d’Ascq. Rassemblant les œuvres de noms prestigieux (Annette Messager, Jean Dubuffet, Jacques Villeglé...) cette exposition conçue pour les familles dévoile le "langage secret des artistes" de façon amusante. Pour cause : ici, les visiteurs peuvent manipuler les matériaux et les outils avec lesquels de grands créateurs ont inventé leur propre vocabulaire.

Villeneuve d’Ascq, jusqu’au 06.07, La Ferme d’en Haut, mer, sam & dim : 15h-19h (vacances : mar > dim : 15h-19h), gratuit, musee-lam.fr

KYLAB

Jusqu’à quand le monde regardera-t-il le peuple de Gaza mourir sous les bombes du régime de Nétanyahou sans rien faire ? Cette inertie dure depuis bien trop longtemps. C’est justement ce que nous rappelle cette affiche du graphiste lillois Kylab, mêlant ses racines nordistes et kabyles, cultures populaires et underground. Certes, les mots ne peuvent pas grand-chose face aux armes mais, d’un autre côté, « l’art détruit le silence », pour citer Chostakovitch. Il est donc grand temps de se montrer bruyant. c @kylab.pdf

Exposition / La Recolte, Lille, jusqu’au 14.06, La Pouponnière, mer > sam : 14h-18h, gratuit, lille.fr

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