LM magazine 189 - juillet aout 2023

Page 1

A RT & C
E Hauts-de-France / Belgique
ULTUR
N°189 / JUILLET-AOÛT 2023 / GRATUIT

NEWS - 08

Jaume Plensa

Bouée épatante

Langue vivante

Effet transpi

Un amour de Coccinelle

SOCIÉTÉ - 10

Rades

Bistrot, c’est trop !

PORTFOLIO - 20

Henry Flores

Réalité augmentée

RENCONTRE

Olivier Connan - 52

Voyage au bout des Nuits

Mous Lamrabat - 78

Bouillon de culture(s)

JonOne - 84

La forme et le fond

Jean Jullien - 90

À vous le studio !

ÉVÉNEMENT - 72

Yves Saint Laurent

En toute transparence

LE MOT DE LA FIN - 114

Domenico Pellegrino

Mal embarqué

3 magazine SOMMAIRE LM magazine 189 - juillet-août 2023
Rades © Guillaume Blot © Henry Flores JonOne © Julien Damien

DOSSIER FESTIVALS - 28

OLT Rivierenhof, Festival au Carré, Rock Werchter, Main Square, Fêtons l’été !, Les Nuits d’été, Clef de soleil, Gent Jazz, Les Ardentes, En Nord Beat, Cactus Festival, Festival interculturel du conte de Chiny, Dour Festival, Rock Herk, Francofolies de Spa, Les Nuits secrètes, Tomorrowland, Dekmantel, Esperanzah!, Ronquières Festival, Lokerse Feesten, Rock en stock, Wecandance, XRDS, Cabaret vert, Pukkelpop,

Touquet Music Beach Festival, W-Festival, Festival international des arts de la rue de Chassepierre, Rencontres inattendues, Raismes Fest, Dream Nation, Bivouac

EXPOSITION - 72

Yves Saint Laurent, Mous Lamrabat, JonOne, Jean Jullien, Chaleur humaine, Musée des beaux-arts de Calais, Gaël Turine, ARTour, Agenda…

4 SOMMAIRE LM magazine 189 - juillet-août 2023 selection
© DR
Gent Jazz
A(r)mour © Mous Lamrabat

Cet été

vous rendez-

Lille Métropole

Musée d’art moderne d’art contemporain et d’art brut

au LaM

Cet été au LaM vous rendez-

parcours de la collection permanente
Vue de la nouvelle présentation de la collection permanente avec, à gauche, Femme au bouquet (1924) de Fernand Léger et à droite, César (1948) d’Aloïse Corbaz (détail). ©  ADAGP Paris, 2023 – © Fondation Aloïse, 2023. Photo : F. Iovino. Conception : baldinger•vu-huu. 
Nouveau
musee-lam.fr

Direction de la publication

Rédaction en chef

Nicolas Pattou nicolas.pattou@lastrolab.com

Rédaction

Julien Damien redaction@lm-magazine.com

Simon Prouvost info@lm-magazine.com

Publicité pub@lm-magazine.com

LM magazine – France & Belgique

28 rue François de Badts

59110 LA MADELEINE - F -

tél : +33 (0)3 62 64 80 09

Direction artistique & graphisme

Cécile Fauré cecile.faure@lastrolab.com

Couverture

Let me Fly

Henry Flores

www.behance.net/HenryFlores @henry_digitalwork

Administration

Laurent Desplat laurent.desplat@lastrolab.com

Réseaux sociaux

Sophie Desplat

Impression

Tanghe Printing (Comines)

Diffusion C*RED (France / Belgique) ; BHS.MEDIA (Bruxelles / Hainaut)

Ont collaboré à ce n° : Thibaut Allemand, Marine Durand, Henry Flores, Christophe Gentillon et plus si affinités.

www.lm-magazine.com

LM magazine France & Belgique est édité par la Sarl L’astrolab* - info@lastrolab.com

L’astrolab* Sarl au capital de 5 000 euros - RCS Lille 538 422 973 Dépôt légal à parution - ISSN : en cours

L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales.

LM magazine est imprimé sur du papier certifié PEFC. Cette certification assure la chaîne de traçabilité de l’origine du papier et garantit qu'il provient de forêts gérées durablement. Ne pas jeter sur la voie publique.

6
PAPIER ISSU DE FORÊTS GÉRÉES DURABLEMENT
MAGAZINE
Scannez-moi

Au son dutamb o u r

(Notre Garde civique 1830-1914)

EXPO

Du 9/6/23 au 30/9/24

Au Musée d’Histoire Militaire de Tournai

Au Café des Récollets, à Largentière, en 2022. Gérard la joue incognito dans son marcel.

GUILLAUME BLOT

Open bar

Le parlement du peuple, comme l'appelait Balzac, serait-il un espace en voie de disparition ? Il faut croire. En 1960, l'Hexagone comptait 200 000 cafés, contre à peine 36 000 aujourd'hui. C'est justement pour documenter ces lieux ô combien iconiques que Guillaume Blot s'est lancé, à partir de 2019, dans un tour de France des bistrots. En quatre ans, ce photographe en a ainsi visités (et immortalisés) précisément 231, du Nord au Sud en passant par la Bretagne ou Paris. En résulte un ouvrage, Rades, et des images emplies d'humour, de tendresse, d'histoires insolites... En somme, d'humanité. Il nous explique pourquoi il vaut mieux voir le verre à moitié plein. Propos recueillis par Julien Damien / Photos

Comment cette série est-elle née ?

Je m'intéresse à ce que j'appelle les "univers populaires". En 2015, j'ai démarré avec une série intitulée Buvettes, sur les friteries de stade. J’ai adoré ça et eu envie de réitérer l’expérience en m'intéressant aux bistrots. J'y ai toujours traîné, écoutant les histoires dingues qui s’y racontaient.

selon l'Insee, puis j'ai élargi le champ aux Balto, Longchamp et compagnie... Bref, aux rades, ces établissements dans leur jus, pas trop marketés, authentiques.

Quel était votre objectif ?

Le projet s’est d’abord nommé

Café des sports, car c'est le nom de bar le plus répandu en France

Au fil des recherches je me suis rendu compte qu'il y avait de moins en moins de licences IV en France. Je voulais donc montrer les résistants. En somme documenter et valoriser ces lieux où l'humanité est reine, devant et derrière le comptoir, avant qu'ils ne disparaissent – on l'espère le plus tard possible !

11
socié t é interview >>>
« Je m'intéresse aux "univers populaires" »

Concrètement, comment avez-vous travaillé ?

Je débarque toujours à l'improviste, au hasard de mes pérégrinations. Je ne me présente jamais en tant que photographe.

forme de transe, photographie des objets, des scènes de vie ou des personnes, à qui j'envoie systématiquement les clichés ensuite, par mail ou par voie postale dans les petits villages.

Comment les gens réagissent-ils ?

Je m'installe d'abord au comptoir, commande une menthe à l'eau ou un demi puis papote avec le patron, la patronne et les habitués pour installer une forme de connivence. Ensuite j'explique mon projet, demande l'autorisation et sors mon appareil. Là, j'entre dans une

Ils sont souvent interloqués, se demandent pourquoi je prends en photo le bol de cacahuètes, le ticket Goal perdu sur le rebord d'une table ou le journal du coin avec le nom du café écrit dessus pour ne pas qu'on l'embarque... En somme, pourquoi je m'intéresse à leur quotidien. C'est justement le merveilleux du banal qui me fascine.

12
« Des établissements dans leur jus, authentiques »
Le Bon coin, à Bordeaux, en 2021. Bruno gratte son petit Cash sur une table assortie aux murs.

Vous ne focalisez donc pas uniquement sur les habitués mais aussi sur les détails, les objets qui peuplent ces cafés, n'est-ce-pas ?

Oui, ça va de la devanture défraîchie au carrelage mosaïque où il manque des morceaux, en passant par les toilettes avec ces affiches qui nous encouragent à viser juste, les sandwiches de la taille de mon bras ou les comptoirs marqués par l'usure des tasses... Cette sémiologie visuelle des cafés m'interpelle.

Quelle distance observez-vous avec votre sujet ? J'imagine qu'il y a un délicat équilibre à trouver...

Oui, j'essaie vraiment de ne pas tomber dans la moquerie. Je m'immerge dans des univers populaires

tout en restant bienveillant, pour les saisir avec un humour tendre.

Y a-t-il des personnages qui vous ont particulièrement touché ? Les sœurs Pierrette et Isabelle, qui ont 71 ans et tiennent le TueMouches, à Plurien dans les Côtes d'Armor. Elles ont inventé une boisson incroyable, le Tue-Mouches justement. C'est un cocktail noir et dense, comme mazouté.

Elles le préparent dans des bouteilles de Volvic, remplies au ras du goulot ! C'est assez amer et, disons, intense... Ça participe du charme de l'endroit, à son côté fantasque et mythique.

13 >>>
« C'est le merveilleux du banal qui me fascine »
Le Relais, Annonay, 2021. Un carrelage dans son jus depuis 1987 !
14
Au Pan coupé, à Paris, 2022. Le midi, Marie-Jeanne prépare son plat fétiche : omelette aux pommes de terre !
15
Le Sully, à Paris, 2019. Marc y boit son demi tous les jours. Café des sports de Saint-Étienne, 2019. Georgette, Thérèse, Odette et Anne s'y retrouvent chaque jour de marché - en "after".

Qui est cet homme aux lunettes "gainsbarriennes" sur la couverture de votre livre ?

Il s'appelle Gérard, il a été immortalisé un dimanche matin au Bar des Récollets, à Largentière en Ardèche.

ses lunettes noires et devant son petit verre, au naturel. Il m'a regardé et je l'ai photographié dans la foulée. Tout y est ! Je retourne le voir cet été pour le prendre en photo avec le livre en main, comme une mise en abyme.

De façon générale, que vous inspirent ces rades ?

Ce sont des résidences secondaires à bas prix, sans la mer. On s'y retrouve avec des proches ou des inconnus, quand on sort du travail ou avant de rentrer à la maison. C'est un deuxième petit chezsoi. On s'y sent bien, on connaît le patron, on boit des coups dans une forme de détente généralisée. Ce sont espaces de sociabilité indispensables. On s'en est particulièrement rendu compte durant le confinement : leur absence a manqué.

La disparation de ce lieu, que Balzac nommait "le parlement du peuple", ne serait en tout cas pas anodine...

Je l'ai repéré avec ses acolytes autour d'un bol de cacahuètes. Il était assis là, dans son marcel, derrière

C'est vrai, car c'est un endroit où la parole se libère, comme un ancêtre des réseaux sociaux. C'est important de discuter les yeux dans les yeux, d'échanger, de débattre et de se rencontrer. Et ce n'est effectivement pas un bon signe que les cafés périclitent.

À lire / Rades, de Guillaume Blot (Gallimard - collection Hoëbeke), 168 p., 28€, gallimard.fr

À lire en sirotant un panaché / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

16
« Des résidences secondaires à bas prix, sans la mer »
Le Café du coin, au Mans, 2022. Bar des sports, Ansouis, 2019. Marius y savoure son rosé-limonade depuis 60 ans.

Le Splendid - Lille

Louis Attaque ven. 06 sept. |

Le Zénith - Lille COMPLET Odezenne lun. 11 sept. |

Le Grand Mix - Tourcoing mar. 12 sept. |

Le Grand Mix - Tourcoing COMPLET Drag

saison 2 mar. 19 sept. | Théâtre Sébastopol - Lille

Niska 20 & 21 sept. |

Le Splendid - Lille COMPLET ven. 22 sept. | Le Zénith Club - Amiens

Piano Cinéma ven. 29 sept. | Thé. Louis Pasteur - Lille

Paloma au PluriElles sam. 30 sept. | Thé. Louis Pasteur - Lille DER. PLACES mar. 27 fév. | Le Splendid - Lille Flavien

Le Splendid - Lille

S.U.P
Soulfly +
mer. 05 juil. |
Race France
dim. 01 oct. |
Berger
L’Aéronef - Lille GiedRé dim. 01 oct. |
Thé. Louis Pasteur - Lille Caroline Estremo jeu. 05 oct. |
Théâtre Sébastopol - Lille
Poulpe mar. 10 oct. |
mer. 11 oct. | Le Kursaal - Dunkerque mar. 31 oct. | Palais des Congrès - Le Touquet Lord of the Lost mer. 11 oct. | The Black Lab - Wasquehal
Ponk jeu. 12 oct. |
DER. PLACES 14 & 15 oct. | Le Zénith - Lille COMPLET
Imany mar. 10 oct. |
Monsieur
Le Splendid - Lille
Shaka
Le Zénith - Amiens

Aymeric Lompret

ven. 13 oct. | Le Kursaal - Dunkerque

Luidji ven. 13 oct. | La Condition Publique - Roubaix COMPLET

MPL sam. 14 oct. | Le Splendid - Lille

Kaamelott Premier volet, ciné concert dim. 15 oct. | Le Zénith - Lille DER. PLACES

Jonathan Lambert dim. 15 oct. | Thé. Louis Pasteur - Lille

Skip The Use jeu. 19 oct. | Le Zénith - Lille

Rise of the Northstar ven. 20 oct. | Le Splendid - Lille

Leto sam. 21 oct. | Le Zénith Club - Amiens dim. 22 oct. | L‘Aéronef- Lille

Werenoi sam. 21 oct. | Le Splendid - Lille COMPLET

La Zarra dim. 22 oct. | Mégacité - Amiens

Nneka jeu. 26 oct. | The Black Lab - Wasquehal

Tif ven. 27 oct. | Slalom - Lille

Gazo ven. 27 oct. | Le Zénith - Lille COMPLET

Ko Ko Mo jeu. 02 nov. | Le Splendid - Lille

RÉSA:

agauchedelalune.tickandyou.com et dans les points de vente officiels habituels graphisme : marceau truffaut - hypothèse.studio

HENRY FLORES

Réalité augmentée

Il y a quelque chose de singulier dans les portraits d’Henry Flores. Une esthétique proche de celle des magazines féminins, certes. Des compositions rappelant la publicité et ses mannequins au visage plus que parfait, sans doute. Mais approchez-vous, regardez bien… Banco ! Aucune de ces personnes n’est réelle. À l’heure où certains se déchaînent contre l’intelligence artificielle, y voyant la mort prochaine des métiers créatifs, le graphiste équatorien en a fait son principal outil de travail. « Cela me permet de créer exactement le type de visage auquel je pense, avant de concevoir mon collage », détaille-t-il. Même démarche, d’ailleurs, pour les plantes exotiques, oiseaux colorés et fleurs bigarrées qui abondent dans ses œuvres. Tous ces éléments ont été composés à la pointe de la souris, élaborés avec le générateur d’images Midjourney (notamment) puis retravaillés sur Photoshop. Le trentenaire est pourtant bien ancré dans le réel. À Portoviejo, petite ville de la côte équatorienne où il réside, Henry Flores n’est jamais bien loin de la nature et de la mer. Côté artistique, c’est avec les défilés Gucci, le mouvement Bauhaus ou les illustrations de l’Américaine Jessica Walsh qu’il nourrit son imaginaire. Finalement, rien ne laisse deviner son adolescence de musicien punk, baignant dans les fanzines et les stickers. Comme un caméléon, le jeune artiste a fait évoluer son style avant de se trouver, sans jamais se départir d’une certaine sincérité. « Il m’importe de montrer le regard des gens, c’est une partie du corps humain qui transmet beaucoup d’émotion », dit-il, cette fois sans artifices. Marine Durand

À visiter / www.behance.net/HenryFlores ; c @henry_digitalwork

À lire / L'interview d’Henry Florès sur lm-magazine.com

21
portf o l i o
L'intelligence artificielle comme un outil de travail
I am the Highway

Nuits

Dossier FESTIVALS

Juillet / août 2023 • Part 2

Les Ardentes © Alexis Vassiviere
Les
Secrètes © Rémi Debreu

Badaboum ! Après une tournée des bars ô combien rafraîchissante (voir page 10), on poursuit notre tour des festivals entre les Hauts-deFrance et la Belgique. De Charleville-Mézières à Anvers, en passant par Aulnoye-Aymeries, Bruges ou Chiny, on découvre des paysages et des événements remarquables. Musique, spectacle vivant ou même philosophie : il y en a pour tous les goûts ! Suivez le guide.

OLT Rivierenhof

Jusqu’au 09.09, Deurne, p.30

Festival au Carré

Jusqu’au 08.07, Mons, p.32

Rock Werchter

Jusqu’au 02.07, Werchter, p.34

Main Square

Jusqu’au 02.07, Arras, p.34

Fêtons l’été !

05 > 07.07, Villeneuve d’Ascq

p.36

Gent Jazz

05 > 15.07, Gand, p.38

Les Nuits d’été 06 & 07.07, Lille, p.37

Les Ardentes

06 > 09.07, Liège, p.40

Clef de soleil

06.07 > 20.08, Lille, p.37

En Nord Beat

07 > 09.07, Bailleul, p.42

Cactus Festival 07 > 09.07, Bruges, p.44

Festival du conte de Chiny

07 > 09.07, Chiny, p.46

Dour Festival

12 > 16.07, Dour, p.48

Rock Herk 14 & 15.07, Herk-de-Stad, p.50

Francofolies de Spa 20 > 23.07, Spa, p.50

Les Nuits secrètes

21 > 23.07, Aulnoye-Aymeries

p.52

Tomorrowland

21 > 30.07, Boom, p.54

Esperanzah !

27 > 30.07, Floreffe, p.56

Dekmantel

02 > 06.08, Amsterdam, p.54

Ronquières Festival 04 > 06.08, Ronquières, p.58

Lokerse Feesten 04 > 13.08, Lokeren, p.59

Rock en stock 05 & 06.08, Étaples-sur-Mer

p.59

Wecandance

05 > 13.08, Bruges, p.60

Cabaret vert

16 > 20.08, Charleville-Mézières p.62

Pukkelpop

17 > 20.08, Hasselt, p.64

XRDS

19 & 20.08, Bruxelles, p.60

Festival international des arts de la rue de Chassepierre

19 & 20.08, Chassepierre, p.66

Touquet Music Beach

25 & 26.08, Le Touquet, p.65

W-Festival

25 > 27.08, Ostende, p.65

Rencontres inattendues

25 > 27.08, Tournai, p.68

Bivouac

25 > 27.08, Maisnil-lès-Ruitz, p.70

Raismes Fest

09 & 10.09, Raismes, p.69

Dream Nation

15 & 16.09, Villepinte, p.69

29
➜ Sommaire
/
Nile Rodgers © Jill Furmanovsky
Melody Gardot © Laurence Laborie / Roy Ayers © DR

OLT RIVIERENHOF

Climat déréglé, inondations en pagaille, incendies de forêt, dômes de chaleur et autres joyeusetés émaillent, comme chaque été, les bulletins météo. Heureusement, on trouve à quelques pas d’Anvers un havre de paix : le domaine de Rivierenhof. Soit 132 hectares de verdure avec étangs, bois, petites fleurs… et un joli bouquet de concerts.

Débuté en juin, cet événement s’achève en septembre et propose des concerts tout l’été, à intervalles réguliers. Un peu comme une "vraie" salle, donc, mais à ciel ouvert, dans un cadre divin. On y a récemment admiré The Mars Volta, blackwave. ou Calexico. La programmation poursuit son cours, tranquille et sûre de son fait. Citons d’emblée le légendaire Nile Rodgers. Le guitariste new-yorkais, qui a révolutionné la pop et le funk avec Chic, a également laissé son empreinte sur le travail de David Bowie, Diana Ross, Madonna, The B-52’s, Daft Punk ou encore Étienne Daho.

Mythes et légendes - On se réjouit également de retrouver la voix haut perchée d’ Horace Andy et le timbre du crooner Ken Boothe , le Marvin Gaye jamaïcain, au sein d’ Inna de Yard . Au menu ? Des classiques reggae solaires à déguster au fil de l’eau et caressés, sans doute, par une douce brise. Autres revenants, dans des registres diamétralement opposés : l’éternel androïde Gary Numan, toujours dans le circuit (imprimé) et le légendaire jazzman et multi-instrumentiste Roy Ayers –on ne serait pas étonné de croiser une certaine Melody Gardot dans le public, quelques semaines après son propre concert… Bref, cette affiche rêvée, loin de la foule déchaînée, impose OLT Rivierenhof comme le meilleur anti-festival du monde. Thibaut Allemand

➜ Deurne, jusqu’au 09.09, Domaine provincial de Rivierenhof, 1 concert : 45,50 > gratuit openluchttheater.be

➜ Sélection / 04.07 : John Butler // 08.07 : Inna de Yard // 13.07 : Coely

16.07 : Sofiane Pamart // 23.07 : Melody Gardot // 25 & 26.07 : Fat Freddy's Drop

27.07 : Avishai Cohen // 05.08 : Gary Numan // 07 & 08.08 : Nile Rodgers & Chic

16.08 : Roy Ayers // 08 & 09.09 : Warhaus...

31
Musique

Pluridisciplinaire

FESTIVAL AU CARRÉ

Fin juin, officiellement, les gamins sont encore à l’école et les adultes toujours entre deux réunions. Mais dehors, déjà, on sent ce petit parfum de vacances… Allez zou, on quitte le bureau plus tôt, direction Mons ! De déambulations théâtrales en DJ sets endiablés, le Festival au Carré ne laisse personne sur le carreau. D’ailleurs, difficile de ne pas s’émouvoir à l’écoute du blues du désert de Tamikrest et son mélange de funk et de musiques traditionnelles. Restez debout, puisque voici le Wheels Orchestra. Ces musiciens pas tout à fait comme les autres mixent hip-hop, dub ou rock sans instruments… mais avec une trentaine de magnétophones ! En famille, on met volontiers une option sur Drache nationale, le spectacle déjanté des trois circassiens de la compagnie Scratch, qui revêtent leurs plus beaux K-ways pour poser une grande question : « comment positiver quand c’est la merde ? ». Besoin d’air ? Alors cap sur Macadam Circus, la performance cathartique de l’acteurboxeur Axel Cornil, portée par la musique de Nick Cave et donnée dans la cour du Mundaneum. Enfin, comme si la programmation n’était pas assez alléchante, ajoutons que Warhaus est aussi de la partie. Échappé (momentanément) de Balthazar, Maarten Devoldere nous envoûte avec son sens de la mélodie rock et sa voix profonde – pas sans rappeler Leonard Cohen. Oui, c’est carré. Marine Durand

➜ Mons, jusqu’au 08.07, Théâtre Le Manège & divers lieux, 1 spectacle : 30€ > gratuit surmars.be

➜ Sélection / 01.07 : Voetvolk - Into the Open... // 02.07 : Cie Scratch - Drache nationale, Tamikrest

04 & 06.07 : Thomas Depryck, Axel Cornil, Antoine Laubin - Macadam Circus // 05.07 : Warhaus...

06.07 : Dario Mars - L’Étrange couleur de Dario Mars // 07.07 : The Wheels Orchestra...

08.07 : Clinic Orgasm Society - Sport : Finale de Wimbledon...

32 Cie ScratchDrache nationale © DR

Grand’ Place & Cœur historique MONS

EXPO 01.07 > 08.10.2023

infos : bam.mons.be réservations & tickets : visitmons.be

JAUME PLENSA
DU
LA PART
SACRÉ
Jaume Plensa - LAURA WITH BUN, 2014 - Collection Tampa Museum of Art, Florida, USA - Photo© Dean Dixon

ROCK WERCHTER

Sacré six fois meilleur festival du monde, Rock Werchter fait une nouvelle fois honneur à sa réputation en rassemblant la crème de la musique d'aujourd'hui (Rosalía, Lil Nas X), parfois d'hier (Red Hot Chili Peppers) voire d'avant-hier (Iggy Pop, si tu nous lis). Au-delà des noms spectaculaires, le bébé de Live Nation ménage une belle place à une emballante scène indé. Elle est représentée par (au hasard) Fever Ray ou Dope Lemon, et des fauteurs de trouble de premier ordre : les Viagra Boys ! J.D.

➜ Werchter, 29.06 > 02.07, Festivalpark Werchter, 12h, 1 jour : 127€ (30.06, 01 & 02.07 complet !), rockwerchter.be

➜ Sélection / 29.06 : Iggy Pop, Weyes Blood...

30.06 : Red Hot Chili Peppers, Liam Gallagher... // 01.07 : Muse, Interpol...

02.07 : Arctic Monkeys, Lil Nas X, Rosalía...

MAIN SQUARE FESTIVAL

Complet depuis belle lurette, le petit frère de Rock Werchter met une nouvelle fois les petits plats dans les immenses. Comme à son habitude, le Main Square Festival rassemble à la Citadelle d'Arras tous les goûts, toutes les générations. De Macklemore à David Guetta, de Maroon 5 à Aya Nakamura, de Vitalic à Orelsan, l'affiche est du genre über éclectique... réservant même une place au K-rock en invitant les Sud-Coréens de The Rose. Complet, quoi. J.D.

➜ Arras, 30.06 > 02.07, La Citadelle, ven : 15h30 • sam : 14h • dim : 13h, complet ! mainsquarefestival.fr

➜ Sélection / 30.06 : Maroon 5, Damso, Izïa, Kungs, Tiakola, Anna Calvi... // 01.07 : Orelsan, Aya Nakamura, Vitalic, Hamza, The Rose... 02.07 : David Guetta, Macklemore, John Butler, Suzane...

Musique
34
© Jokko Orelsan © Alice Moiti é Musique

Pluridisciplinaire

FÊTONS L’ÉTÉ !

Ce nouveau festival annonce la couleur. Fêtons l’été ! collectionne les rendez-vous artistiques réjouissants entre théâtre, cinéma, cirque, marionnettes, théâtre d’objets et street art. Le tout disséminé dans six quartiers de Villeneuve-d’Ascq et des lieux propices aux rencontres de tous âges (d’une cour d’école au toit d’un musée). Avec Dans les bois, la comédienne Charlotte Bouriez propose une balade poétique et sensorielle aux plus petits. Elle les invite à ressentir les émotions engendrées par la musique, grâce à une violoncelliste et quelques marionnettes. Skyline, traversée funambule dans le parc du LaM signée par la compagnie des chaussons rouges, suscitera sans nul doute les cris d’admiration. Pour cause : deux équilibristes dansent au bord du vide, accompagnés par les notes d'un saxophone. Dans le même esprit, La Bande à Tyrex impressionne son monde avec une performance de vélo acrobatique, suivie d’un bal pop à son image : totalement débridé !

En plus d’avoir déjà tout bon, précisons que ce festival, porté par la Rose des vents, est gratuit. Qui dit mieux ? Marine Durand

➜ Villeneuve-d’Ascq, 05 > 13.07, divers lieux, gratuit, larose.fr

Dans les bois © E. Plumer / Bal pop © Fr é d é ric Iovino La Bande à Tyrex © Maxime Steckle 36
➜ Sélection / 05.07 : Cie La Ruse // 07.07 : Ciné plein air : Film d’animation Coco 08.07 : Charlotte Bouriez // 08 & 09.07 : Weekend au cinéma le Méliès 11. 07 : La Bande à Tyrex // 12 & 13.07 : Cie des chaussons rouges + Soirée bal pop

LES NUITS D'ÉTÉ

Entre l’humoriste Alex Vizorek et le chef d’orchestre Alexandre Bloch, c’est une longue histoire. La paire s’est rencontrée à Radio France, le premier faisant le récitant de Pierre et le Loup aux côtés de l’Orchestre national de France. Cette fois-ci, le tandem se retrouve autour du septième art. Avec sa verve habituelle, Vizorek traverse les siècles et brosse le portrait de compositeurs qui ont sublimé de grandes œuvres cinématographiques. La scénographie, surprenante, nous plonge littéralement dans ces films ! T.A.

➜ Lille, 06 & 07.07, Nouveau Siècle, 20h 55 > 6€, onlille.com

CLEF DE SOLEIL

Chaque été depuis 22 éditions, ce festival célèbre la grande musique en conviant des artistes internationaux. On y savoure des compositions atemporelles mais réunies, cette année, sous une thématique ô combien actuelle : l'exode. C'est par exemple celui de la famille d' Omar Yagoubi , virtuose né à Lens d’un père algérien et d’une mère polonaise, ou encore celui de Chopin, qui dut fuir sa Pologne natale envahie par l'Empire russe. Sa fameuse Ballade n° 1, interprétée par la pianiste japonaise Etsuko Hirosé , trouvera ici un écho des plus émouvants. J.D.

➜ Lille, 06.07 > 20.08, Auditorium du conservatoire • Marcq-en-Barœul, Église du Sacré Cœur, 1 concert : 15€ 4 concerts : 50€ • tous les concerts : 95€ (gratuit -12 ans), clefdesoleil.com

Sélection / 06.07 : Marie-Catherine Girod

09.07 : Jean-Marc Luisada // 20.07 : Etsuko

Hirosé // 03.08 : Elsa Grether et David Lively

10.08 : Omar Yagoubi // 17.08 : Alexander Paley...

Musique Musique Alexandre Bloch / Alex Vizorek © Ugo Ponte, ONL Elsa Grether © DR

GENT JAZZ FESTIVAL

Peter Doherty, Einstürzende Neubauten, David Byrne, Joan Baez, Sting, Kae Tempest… Ces dernières années, le Gent Jazz Festival étonnait par son ouverture. On pourrait d’ailleurs disserter longtemps sur une éventuelle pureté du jazz, lui-même né du blues, de la marche, du ragtime et du negro spiritual… Qu’importe, cette édition se concentre davantage sur les artistes traditionnellement classés au rayon jazz des bacs. Ainsi se succèdent dans un cadre idyllique (à l’ombre des jardins d’une ancienne abbaye du xiiie siècle) quelques prestigieux habitués des lieux, dont Norah Jones et son timbre soyeux ou le pape de l’éthiojazz Mulatu Astatke. On se réjouit de belles retrouvailles, aussi, avec le bassiste Marcus Miller, qui n’était pas revenu à Gand depuis 20 ans et qui a accompagné, attention, Miles Davis ou encore Herbie Hancock, présent lui pour la… quatrième fois – une fidélité qui en dit long. On succombera également aux compositions pianistiques mâtinées d’électronique de Nils Frahm, aux BO imaginaires de la violoniste bruxelloise

Catherine Graindorge, au panaché de jazz, de funk et d’electro du Britannique Kamaal Williams. Enfin, n'oublions pas la voix envoûtante de la Sino-Islandaise Laufey. Plus qu’un recentrage, donc, il s’agit pour le Gent Jazz Festival d'un retour aux racines. Et l’air de rien, de souligner les multiples ramifications du genre. Thibaut Allemand

➜ Gand, 05 > 15.07, Site de la Bijloke, 1 jour : 95 > 44€, gentjazz.com

➜ Sélection / 05.07 : Gregory Porter... // 06.07 : Mulatu Astatke, Kamaal Williams... // 07.07 : Marcus Miller, Joe Bonamassa... // 08.07 : Laufey, Mavis Staples, Norah Jones... // 10.07 : Catherine Graindorge... // 13.07 : Nils Frahm... // 14.07 : Branford Marsalis... // 15.07 : Bilal, Herbie Hancock...

Norah Jones © Shervin Lainez / Herbie Hancock
38
© Nick Letellier © Gent Jazz / DR Musique
Illustration : Louh-Ann AlexandrenneProd. ACT : Lic 3 : PLATESV-R-2022-004880

LES ARDENTES

Ce festival concentre tout ce que le pays de l’oncle Sam, mais aussi la France ou la Belgique, produisent de mieux en matière de rap. Relocalisées l’an passé sur un plus vaste terrain de jeu, à Rocourt, les Ardentes attendent désormais plus de 200 000 festivaliers. Voici déjà quatre bonnes raisons d’en être. Simon

Musique

KENDRICK LAMAR

Philippe de Belgique devra partager sa couronne le temps d’un week-end : le roi du rap US débarque à Liège ! Récipiendaire de 14 Grammy Awards et d’un prix Pulitzer, le natif de Compton n’a pour autant pas pris la grosse tête. En témoigne Mr. Morale & The Big Steppers, dernier chef-d’œuvre en date, qui brosse l’autoportrait d’un artiste rongé par le doute et s’interroge sur sa masculinité. Des thèmes éminemment contemporains, certes, mais explorés par peu de confrères avant lui. Moins revendicatif qu’à ses débuts, K.Dot reste ce showman capable de prouesses invraisemblables. On l’a récemment vu se téléporter en plein concert !

➜ Liège, 06 > 09.07, site de Rocourt, 12h30, 1 jour : 95€ • pass 4 jours : 247€, lesardentes.be

➜ Selection / 06.07 : Alonzo, Aya Nakamura, Disiz, Green Montana, Hamza, Kendrick Lamar, Luidji, Soolking, Varnish La Piscine, Vladimir Cauchemar... // 07.07 : Alkpote, Caballero & JeanJass, Kaaris, Josman, Maes, Makala, Rae Sremmurd, SCH, Travis Scott...

08.07 : Benjamin Epps, Dinos, Gazo, Ice Spice, Lous and the Yakuza, J Balvin, Playboy Carti...

09.07 : Booba, BB Jacques, Ben PLG, Metro Boomin, Bekar, DJ Snake, Freeze Corleone, Kekra, Lorenzo, NES, Niska...

© Renell Medrano

TRAVIS SCOTT

Apparu en 2015 avec l’album Rodeo, Travis Scott a véritablement explosé un an plus tard avec le morceau Goosebumps, en featuring avec un certain Kendrick Lamar. Depuis, le Texan n’en finit plus de surprendre avec son style oscillant entre cloudrap, trap et left-field hip-hop – ce son rêche saupoudré d’electro. Véritable bête de scène, notre homme a vu sa dernière tournée qualifiée de « greatest show on Earth » par le magazine Rolling Stone. Pas de doute : La Flame s’apprête à transformer la cité Ardente en un immense brasier.

BOOBA

Kendrick Lamar sera le roi de ces Ardentes, mais il faudra aussi compter sur le Duc. Doit-on encore le présenter ? Imprégné de culture hip-hop américaine, B2O se place depuis ses débuts comme porteétendard du gangsta rap hexagonal. Certes, la tendance n’y est plus (sans parler de ce sexisme hors d’âge, limite gênant), mais Booba a su se réinventer en révélant quelques cadors de la scène actuelle (Shay, Damso, Niska, Green Montana…). Le voilà pour la troisième fois à Liège, toujours prêt à pirater le festival.

VARNISH LA PISCINE

Rounhaa, Slimka, Makala… Qui l’eût cru ? La Suisse est désormais une place forte du rap. Et ne comptez pas sur Varnish La Piscine pour calmer le jeu. Validé par Pharrell Williams et Tyler, The Creator (excusez du peu !), signé sur le label Ed Banger Records, le Genevois fut bercé par des parents mélomanes et de bon goût. Son dernier EP, This Lake is Successful, en est le meilleur témoin, délicieusement nimbé de sonorités rétros, funk et caribéennes (l’excellent Shopping, Amaury Lefèvre).

© DR
41 © DR
© Mélanie Lehmann

EN NORD BEAT

Créé en 2015 sur un coup de tête par une bande d’amis installés au zinc (un peu comme à Dour, tiens) En Nord Beat s’étale depuis l’an passé sur trois jours. Comme de nombreux autres festivals, c’est vrai. Cependant, l’événement sis au Parc Legrand-Grubbe, à Bailleul, n’a rien renié de sa convivialité et, surtout, de son esprit fureteur. Cette affiche 2023 compte énormément de jeunes pointures encore trop peu connues et ce, dans tous les domaines ou presque. Citons la cold wave indus du tandem messin Oi Boys ou l’electro céleste de Romane Santarelli… Familial et pointu, telle semble être la devise d’En Nord Beat. Mais, pas fous, les organisateurs assurent leurs arrières en conviant quelques célébrités – toutes proportions gardées. En cela, on ne ratera pas la pop lunaire de Miel de Montagne , les éclairs electropunk de Rebeka Warrior , le hip-hop malin de Caballero & JeanJass ou notre chouchou Eloi , dont l’hyperpop à la française marquera l’année. Parés au décollage ? Thibaut Allemand

➜ Bailleul, 07 > 09.07, Parc Legrand-Grubbe, ven : 17h

• sam & dim : 13 h 30 1 jour : 35 > 25€

• 2 jours : 65 > 50€ (gratuit -12 ans)

• 3 jours : 90/75€, ennordbeat.fr

➜ Sélection / 07.07 : The Inspector Cluzo, Ben PLG, Rebeka Warrior, Bagarre, Eloi, Ada Oda, Oi Boys... // 08.07 : Caballero & JeanJass, Salut c’est cool présente Dimension Bonus, Rakoon, Lulu Van Trapp, Romane Santarelli, Not Scientists... // 09.07 : Hilight Tribe, Miel de Montagne, Ukuleleboboys, Groundation...

Rebeka Warrior
42
© Marie Rouge
© DR
Musique

CACTUS FESTIVAL

Le Cactus Festival a 40 ans. On peut donc parler d’une institution. Cependant, il demeure toujours ce festival à taille humaine, qui n’a jamais essayé de rivaliser avec les grands voisins du coin (Rock Werchter, Pukkelpop) et s’est volontiers épargné la démesure de ce qu’on peut attendre (voire redouter) d’un festival d’été. Bien au contraire. Niché dans les limites du verdoyant Minnewaterpark, Cactus en a tiré sa force. Ainsi, avec une jauge raisonnable, on peut profiter, au pied d’arbres centenaires, de quelques artistes qui ailleurs seraient entr’aperçus. On songe par exemple aux Libertines, dont la tournée célébrant les 20 ans de leur premier album permet de rajeunir (un peu) les quadras et de faire découvrir quelques hymnes du début de siècle aux plus jeunes. Vingt ans, c’est aussi le triste anniversaire de la séparation de Moloko. Heureusement, la chanteuse Róisín Murphy a signé, entourée de producteurs inspirés (Maurice Fulton, DJ Parrot, Koze…) des merveilles de disco mélancoliques à déguster sur scène. Enfin, il serait criminel de passer sous silence le spleen de Madrugada, l’indie-rock patrimonial de Kurt Vile & The Violators ou encore Charlotte Adigéry et Bolis Pupul, tandem electro le plus remuant du moment. Pour toutes ces raisons, le Cactus fait définitivement partie des grands. Thibaut Allemand

➜ Bruges, 07 > 09.07, Minnewaterpark, 09.07 : 68€, (07 & 08.07 : complet !), cactusfestival.be

➜ Sélection / 07.07 : Arsenal, Charlotte Adigéry et Bolis Pupul... // 08.07 : The Libertines, Madrugada, The Vaccines, The Haunted Youth... // 09.07 : Tamino, Róisín Murphy, Kurt Vile & The Violators, Kim Gordon, The Comet is Coming, Tsar B...

44
Róisín Murphy © Nik Pate Musique

FESTIVAL INTERCULTUREL DU CONTE DE CHINY

À l’évocation du mot "conte", vous pensez à Andersen, aux frères Grimm ou à Charles Perrault ? Personne ne vous en tiendra rigueur. Mais à Chiny, on sait depuis longtemps que les histoires captivantes, celles qu'on se murmure au creux de l’oreille ou traduit en gestes et en musique, dépassent les grands méchants loups et bonnes fées. Le temps d'un week-end, des virtuoses de la parole enchantent cette petite ville médiévale, entre chemins boisés et places verdoyantes – ou même en barque. Ouverte à toutes les esgourdes, cette 34e édition fait la part belle aux femmes. Les adolescents et adultes écouteront par exemple la Suisse Catherine Gaillard, qui retrace le destin de l’écrivaine-voyageuse Isabelle Eberhardt, contrainte de se grimer en homme au fil d’un périple au Maghreb. Ils se bidonneront aussi avec les confidences épicées de la Québécoise Céline Jantet sur la maternité, tandis que les plus petites oreilles se tendront davantage vers les récits féministes de Christine Métrailler, où les filles ne sont pas que des princesses à marier – non mais !

Marine Durand

➜ Chiny, 07 > 09.07, en ville, ven : 17h • sam & dim : 9h30, entrée du site 10/6€ + 1 spectacle : 7,50 > 2€ (gratuit -5 ans), conte.be

➜ Sélection / Christine Métrailler, Ludwine Deblon et Roxane Ca’Zorzi, Hélène Bardot, Catherine Gaillard, Céline Jantet, Marie Thys, Nefissa Benouniche et Malik Kaufmann, Roxane Ca’Zorzi et Elise Argouarc’h, Luc Bondu, Evelyne Heimst, Patrick le Chapeauté, Khaled El Nana…

46
Conte © Julie Roland

50 compagnies professionnelles 200 artistes internationaux 2 jours de théâtre, cirque, danse, musique… en famille ou entre amis !

19-20

AO Û T 2023

49e FESTIVAL INTERNATIONAL DES ARTS DE LA RUE FRANCE

PRÉVENTE

DU 3 JUILLET AU 18 AOÛT : www.chassepierre.be

LIBRAMONT BASTOGNE

E411

BOUILLON

BERTRIX

CHASSEPIERRE

FLORENVILLE

MONTMEDY

NEUFCHATEAU

ARLON

VIRTON

G-D DE LUXEMBOURG

DOUR FESTIVAL

Musique

Le mois dernier, nous vous présentions ce festival comme un pays de Cocagne où se pressent plus de 200 artistes sur cinq jours. Nous évoquions Phoenix, Aphex Twin, les vingt ans d’Ed Banger ou Acid Arab, tout en reconnaissant qu’il était humainement impossible de tout voir. Alors, il fallut établir une nouvelle sélection. Aussi drastique qu’injuste, sans doute, mais qui réserve pas mal de promesses.

SOFIE ROYER

Jusqu’ici, la maison Stones Throw, c’était Peanut Butter Wolf, Madlib, les regrettés MF Doom et J. Dilla. Un lieu saint du hip-hop, où Sofie Royer, Californienne grandie en Autriche, effectuait un stage. Un matin, elle prit son courage d’une main, quelques démos dans l’autre, et les fit écouter au label… qui la signait sans barguigner. À l’arrivée, deux albums, dont le récent et mirifique Harlequin (2022) rempli de chansons immédiates et pourtant sophistiquées. Mine de rien, cette musicienne accomplie s’inscrit dans les pas de Cate Le Bon, Todd Rundgren ou, plus prestigieux encore, d'Abba –que seuls les sourds et malentendants s’obstinent à snober.

➜ Dour, 12 > 16.07, Parc éolien, mer : 19h • jeu : 14h • ven : 15h • sam & dim : 14h 1 jour : 110/70€ • 5 jours : 240/195€, dourfestival.eu

➜ Sélection / 12.07 : Zola, L’Impératrice, Acid Arab... // 13.07 : Ada Oda, Pongo, The Blaze, Isha, Tiakola, Meute, Romy, Eliza Rose... // 14.07 : Biig Piig, PLK, Lomepal, Paul Kalkbrenner, Flavien Berger, Lous and The Yakuza, Prince Waly, ENNY... // 15.07 : dEUS, Phoenix, Orelsan, Pedro Winter, Peggy Gou, Lorenzo, Johan Papaconstantino, Cymande, Caribou, Overmono... 16.07 : Damso, Aphex Twin, Tale of Us, Agar Agar, La Femme, Hudson Mohawke, Sofie Royer…

48
© Kyle Keese

ROMY

En 2009, The xx publiait un chefd’œuvre pâle et dépouillé de mélancolie ado. Un disque inusable. Insurpassable. Près de 15 ans plus tard, les deux tiers masculins du trio (la partie XY, disons) volent de leurs propres ailes, mais Romy Madley Croft restait discrète. Or, en septembre arrivera… Mid Air, premier essai de la Britannique. Co-produit par Fred Again et Stuart Price, cet album de house pop solaire, coloré et entêtant, met enfin l’attachante Romy, cette Tracey Thorn 2.0, en pleine lumière.

CYMANDE

OVERMONO

On les a connus séparément, sous les alias de Truss et Tessela, et dans des styles assez différents – techno pour le premier, breakbeat au sens large pour le second. Réuni, le tandem signe des titres sur lesquels planent les ombres de 30 ans de musiques électroniques britanniques, du UK garage au dubstep en passant par la jungle. Voix féminines surpitchées, beats saccadés et lignes de basses torturées, ces morceaux dépassant rarement les trois minutes adoptent un format "pop" qui se fait, sur scène, violemment éclater.

Ce nom ne vous dit rien ? Vous connaissez pourtant les premières mesures de The Message – il fut samplé par Jimmy Jay pour composer l’ossature de Bouge de là, de MC Solaar. Fondé en 1971 à Londres par une poignée d’étudiants afro-caribéens, Cymande mélange rock, funk, jazz et musiques africaines, servant des textes politiques, pas loin de Gil Scott-Heron ou The Last Poets. Séparée en 1981, la bande s’est retrouvée en 2015 et, cette année, fait le tour des festivals. L’occasion de voir sur scène un morceau d’Histoire.

49
© Vic Lentaigne © Rollo Jackson
© DR

ROCK HERK

Né en 1982, ce festival sis dans la riante cité de Herk-de-Stad suit son petit bonhomme de chemin. Connu des habitués, fréquenté par des fidèles, il ne se repose pas sur ses lauriers. Rock Herk convie quelques tauliers electro (Tiga, Charlotte Adigery et Bolis Pupul), des vétérans de tous horizons ( Echo & The Bunnymen , Front 242 ) et s'autorise de charmants pas de côté (l’electropop de Mura Musa). Le tout dans une ambiance chaleureuse et un site à taille humaine – et si c’était ça, la véritable audace ? T.A.

➜ Herk-de-Stad, 14 & 15.07, Terrain de sport Harlaz-Olmenhof, complet !, rockherk.be

➜ Sélection / 14.07 : Warhaus, Mura Masa, Front 242, Warmduscher… // 15.07 : Echo & The Bunnymen, Charlotte Adigery et Boris Pupul, The Haunted Youth, Tiga...

FRANCOFOLIES DE SPA

On ne présente plus le concept, qui met à l’honneur la langue d’Aya Nakamura sous toutes ses déclinaisons. Durant trois jours se succèdent de belles têtes d'affiche ( Mika , Roméo Elvis , Pomme , Voyou …) et une chanteuse à découvrir : Marie-Flore

La trentenaire, qui s’était jadis essayée à l’anglais, s’est réinventée en français. Ses deux albums s’inscrivent dans la lignée de Clio (pour les états d’âmes mélancoliques) ou d’Angèle (le phrasé vaguement rap, la pop ouverte à tous les vents). À suivre… T.A.

➜ Spa, 20 > 23.07, Parc de 7 heures & Place Royale, 1 jour : 63 > 19€ (-10 ans) • 4 jours : 135 > 49€ (-10 ans), francofolies.be

➜ Sélection / 20.07 : Juliette Armanet, Mika, Marie-Flore, Suzane... // 21.07 : Roméo Elvis, Ada Oda... // 22.07 : Pomme, Deluxe...

23.07 : Marc Lavoine, Voyou...

Musique
50
Marie-Flore © Sam Hellman
© FL
Musique

Les Belles Sorties Été 2023

Un programme culturel festif, familial, en plein air et gratuit

��������������er a���� ��5 j����illet 2023

LES NUITS SECRÈTES OLIVIER CONNAN

C'est bien connu : à Aulnoye-Aymeries, fin juillet, nos nuits sont toujours plus belles que nos jours. Après avoir fêté ses 20 ans en grande pompe, pris ses aises sur un plus vaste terrain de jeu et battu un record de fréquentation (55 000 personnes !), ce festival ne perd pas le Nord pour autant. Sa ligne directrice ? Une programmation populaire et défricheuse, à déguster à la bonne franquette.

Olivier Connan, inamovible capitaine de soirée, lève le voile sur une nouvelle édition pleine de surprises.

Propos recueillis par Julien Damien

➜ À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

festivals – 52
interview
Musique
/ Angèle © DR
Sofiane Pamart © Romain Garcin
/
Ambiance © Sarah Bastin Olivier Connan © Remi Debreu

Les Nuits secrètes ont bien évolué depuis l'an passé, n'est-ce pas ?

Oui, le festival avait besoin d'espace. Surtout pour accueillir le public plus confortablement. Ce nouveau format reflète aussi les deux identités de l'Avesnois : son côté industriel avec la scène de l'Eden, qui est une ancienne usine, et puis la nature, le bocage avec la grande prairie sur laquelle est désormais installée la Grande scène.

Comment avez-vous conçu

cette édition ?

Comme une grande fête. On est ravis de recevoir à nouveau Angèle, programmée en 2018 à l'Eden et cette fois sur la Grande scène. Lomepal aussi, qu'on avait aussi reçu il y a cinq ans. C'est un artiste exceptionnel, entre le rap et la chanson et, au-delà de son succès, il est très exigeant, à l'image des Nuits secrètes.

Ménagez-vous toujours un équilibre entre têtes d'affiche et découvertes ?

Oui, c'est une programmation à la fois populaire et pointue. Parallèlement aux grands noms, on découvre des artistes comme les Russes de Little Big, Johan Papaconstantino, les punk-rockeuses de Lambrini Girls ou les papys d' Orchestra Baobab, le Buena Vista Social Club du Sénégal !

Quels seraient les moments forts ?

Je suis impatient de voir Sofiane Pamart derrière son piano sur la Grande scène. Et puis, parmi tous ces noms, on compte une star internationale : Romy, la chanteuse de The xx ! Ses titres sont à la croisée de la dance et de l'intime, emplis de couleurs, à l'opposé de la noirceur de The xx.

Cette année on note aussi la présence d'Aymeric Lompret. Pourquoi ?

En fait, il était déjà là l'an passé... mais dans le public ! On s'est croisés par hasard et je l'ai invité à participer à cette édition. Ce type d'invité nous correspond. Et puis ça me plaît d'avoir Aymeric Lompret et Angèle dans le même festival.... avec 150 kilos de croque-maroilles !

➜ Aulnoye-Aymeries, 21 > 23.07, En ville 15h30, 1 jour : 55 > 45€ • 3 jours : 130€, 1 parcours secret : 15€ (gratuit -10 ans) lesnuitssecretes.com

➜ Sélection / 21.07 : Angèle, Gazo, La Femme, Acid Arab, Little Big, Johan Papaconstantino, Orchestra Baobab...

22.07 : Jain, The Blaze, Ben Böhmer, Vladimir Cauchemar, Fishbach, Hania Rani, Tukan, Lambrini Girls... // 23.07 : Lomepal, Sofiane Pamart, Romy, Lorenzo, Pomme, Aymeric Lompret...

53
« On a conçu cette édition comme une grande fête ! »

TOMORROWLAND

Attention les yeux ! Tomorrowland, c’est une affiche illisible (15 000 noms par seconde) et totalement moto-cross (de la crème de la crème à la lie imbuvable), le tout décoré par un ex-designer de Desigual. Ces réserves posées, force est de reconnaître que ce machin convie aussi quelques pointures invraisemblables. Citons le parrain new-yorkais Todd Terry , les délicats Tale Of Us ou l’énervée Amélie Lens, tandis que la downtempo de Groove Armada ou la deep house de Camelphat apaiseront les esprits. T.A.

➜ Boom, 21 > 30.07, Domaine provincial de Score, complet !, tomorrowland.com

➜ Sélection / 21.07 : Paula Temple, The

Magician, Amelie Lens, Claptone... // 22.07 : Groove Armada, Camelphat, Tale Of Us, Todd Terry... // 23.07 : Mandy, Cellini, Chet

Faker... // 28.07 : HAAi, Mind Against, Nina

Kraviz,... // 29.07 : Adam Beyer & Maceo

Plex, Honey Dijon... // 30.07 : Âme, DJ Tennis...

DEKMANTEL

Ce festival fut initié voici 10 ans par le collectif homonyme. Il investit cinq lieux amstellodamois pour des sets sis dans une immense forêt en lisière de la capitale. Outre quelques légendes américaines ( Omar S, Jeff Mills ) allemandes ( Freddy K, Moritz Von Oswald, Helena Hauff …), belges (les inoxydables Front 242 ) ou britanniques ( Gary Numan ) on ne rate pas Ikonika , figure discrète mais majeure du label Hyperdub. Et ce n’est là qu’une brève sélection parmi une centaine d’artistes triés sur le volet… T.A.

➜ Amsterdam, 02 > 06.08, Amsterdamse Bos, 1 jour : 75/59€ • 4 jours : 225€, (02 & 05.08 : complet !), dekmantelfestival.com

➜ Sélection / 02.08 : Interstellar Funk, Jeff Mills ... // 03.08 : Hudson Mohawke… 04.08 : Front 242, Helena Hauff, Moritz

Von Oswald, Gary Numan, John Talabot, Omar S, Ikonika... // 05.08 : Shanti Celeste, Shygirl... // 06.08 : Cymande…

©
Delio Nijmeijer Musique Helena Hauff
54
© Daniel Feistenauer Musique

(SPECIAL GUEST)

#2

ESPERANZAH!

Jules Verne évoquait jadis un pari fou : celui de faire le tour du monde en 80 jours. Depuis 21 ans, Esperanzah! le propose en seulement quatre. De la Jamaïque à l’Ukraine, en passant par le Canada, le Congo ou Porto Rico, on retracerait presque le parcours de Phileas Fogg tout en restant au plat pays – mais toujours la tête dans les nuages. Fin juillet, Floreffe se mue en capitale de la "world music" (comme dirait Michel Drucker) lors d’un festival engagé et engageant, entre moments de réflexion (sur le développement durable ou l’égalité des chances) et concerts aux p’tits oignons. Citons Charlotte Adigéry et Bolis Pupul, qui redonnent du sens à la fête en mixant electropop et sujets sociétaux brûlants (de la xénophobie à la toxicité des réseaux sociaux). Dans l’écrin de cette abbaye fondée au xiie siècle, on attend aussi Chilly Gonzales. Pianiste virtuose et pince-sansrire, le Canadien n’a pas son pareil pour marier pop et musiques savantes.

Tandis que la Jamaïcaine Lila Iké démontre que la musique de Jah se conjugue aussi au féminin, le collectif Kokoko! nous donne une sacrée leçon de recyclage. Établi à Kinshasa, ce quatuor concilie débrouille et musique, afrobeat et techno… avec des instruments conçus à partir de matériaux de récupération. Une performance hypnotique, lors d’un voyage immobile dont on ne revient jamais tout à fait… Simon Prouvost

➜ Floreffe, 27 > 30.07, Abbaye de Floreffe, jeu : 18h • ven : 14h30 • sam & dim : 13h 1 jour : 59 > 30€ • 3 jrs : 115/100€ • 4 jrs : 130/115€ (gratuit -11 ans), esperanzah.be

➜ Sélection / 27.07 : Bagarre, Eloi, Mandragora, Rokia Bamba... // 28.07 : Charlotte Adigéry & Bolis Pupul, Jok'Air, Lila Iké... // 29.07 : Pomme, Tiken Jah Fakoly, Kokoko!, Blu Samu...

30.07 : Chilly Gonzales, La Femme, Biga*Ranx, B.B. Jacques, Alina Pash, Ada Oda...

Charlotte Adig é ry & Bolis Pupul © Camille Vivier
56
Pomme © Lian Benoit Musique

RONQUIÈRES FESTIVAL

À l’heure où l’on écrit ces lignes, le plus long plan incliné d’Europe a subi une belle avarie – heureusement, le festival qui se tient au pied du fameux ascenseur à bateaux ne devrait pas en pâtir. Et l’on revient, comme chaque été, se délecter d’une affiche variée à un prix totalement correct. Surtout au vu des forces en présence : du rock indé (Franz Ferdinand, Jeanne Added ) à la chanson française reformée ( Louise Attaque ) novatrice (Marie-Flore) ou franchement fatiguée (Indochine, Benjamin Biolay), l’événement a vu les choses en grand. Mais c’est aussi du côté des jeunes talents que l’on se… penchera. Ainsi de Rori, chanteuse belge et possible héritière d’Angèle. À saluer également, la présence du vénérable Globul, figure de la scène electro underground belge – Monsieur possède son rond de serviette au Rockerill de Charleroi (les fameuses soirées Flashforward). De quoi se préparer à la venue de vétérans big beat, comme on disait à l’époque. On espère d’ailleurs que le pont, à peine réparé, résistera aux coups de boutoir de The Prodigy… Thibaut Allemand

➜ Ronquières, 04 > 06.08, Plan incliné, ven : 14h30 • sam & dim : 12h, 1 jour : 59€ (-12 ans : 7€)

2 jours : 99€ (-12 ans : 13€) • 3 jours : complet !, ronquieresfestival.be

➜ Sélection / 04.08 : Adé, Indochine, Louise Attaque, Silly Boy Blue... // 05.08 : Disiz, Globul, Jain, Juliette Armanet, Pierre de Maere, Placebo, Whispering Sons, Zaho de Sagazan...

06.08 : Benjamin Biolay, Fabrice Lig, Franz Ferdinand, Jeanne Added, Marie-Flore, Rori, Shaka Ponk, The Haunted Youth, The Prodigy...

58
Jeanne Added © Camille Vivier Musique Rori © DR / The Haunted Youth © Charlie De Keersmaecker

LOKERSE FEESTEN

On s’étonnera toujours de l’effet magnétique du Lokerse, capable d’attirer les pointures les plus diverses. Jugez plutôt : la country moderniste de Wilco , les revenants Blur , dont le nouvel album débarque cet été, mais aussi Cypress Hill (dont la subversion pro-fumette a un poil vieilli), les frappadingues de Warmduscher ou un DJ set de Joe Goddard en marge d’un concert de Hot Chip ! Le tout dans une atmos phère qui tient moins de la grosse machine que de la fête de village – et croyez-nous, c’est un compliment. T.A.

➜ Lokeren, 04 > 13.08, Grote Kaai 1 jour : 69 > 20€ • Pass 10 jours : 230€ lokersefeesten.be

➜ Sélection / 07.08 : The Haunted Youth, Placebo, Siouxsie... // 08.08 : Baxter Dury, Hot Chip, Blur, Ada Oda, Warmduscher, Joe Goddard... // 09.08 : Cypress Hill...

10.08 : Wilco, Balthazar... // 12.08 : K’s Choice, Skunk Anansie...

ROCK EN STOCK

Changement de cap pour Rock en Stock. Après une édition marquée par une flopée de grands noms, le festival mise sur la proximité et le sens du partage. Ainsi, il quitte le site de Valigot pour jeter l’ancre dans le port d’Étaples et devient… gratuit ! Côté programmation, l’accent est mis sur le local. Entre deux activités poilantes (tir à la corde, course en sac) on découvre le rock des Lillois de Space Alligators, l’indie punk des Boulonnais de Ravage Club et on retrouve de vieilles connaissances comme Danakil – et ça fait plaisir ! S.P.

➜ Étaples-sur-Mer, 05 & 06.08 port départemental, sam & dim : 12h gratuit, rockenstock.fr

➜ Sélection / 05.08 : Space Alligators, Ravage Club, Danakil... // 06.08 : Wigo, Orange Dream, Sir Reg, HK...

Warmduscher © DR
Danakil © Alex Sorin Musique Musique

WECANDANCE XRDS

Voilà un étrange festival. Depuis 2013, Wecandance se démarque moins par son affiche (toujours clean) que par ses lubies, de la gastronomie au thème vestimentaire suggéré, mais pas imposé. Heureusement : cette année, c’est sirène – bon courage ! Qu’importe, les sets précis et précieux de John Talabot , l’electro lumineuse de Maceo Plex , les samples malins de Romare, la techno mélodique de Mind Against ou les mashups atomiques de 2Manydjs ne devraient pas, eux, se finir en queue de poisson. T.A.

➜ Bruges, 05 & 06.08, 12 & 13.08

Zeebrugge Beach, 10h, 1 jour : 70€

1 we : 115€ • 2 we : 205€, wecandance.be

➜ Sélection / 05.08 : Dixon, Romare...

06.08 : 2Manydjs, Maceo Plex... // 12.08 : John Talabot, Alex Boman, Man Outta

Space... // 13.08 : Mind Against, Diplo...

Pour les esprits étriqués, le clubbing, c’est des enceintes, quatre murs, un plafond. Bref, on danse enfermés. Le Fuse, du haut de ses 30 ans, fait le pari inverse : XRDS (prononcez crossroads ) ouvre la house pour filer au jardin. Ainsi, au Parc des étangs, sous un pont autoroutier, se croisent (forcément) le maestro minimal Robert Hood, l’expert ès-house rétro Palms Trax ou l’immense Marcel Dettmann , plus habitué aux murs du Berghain qu’à la verdure bruxelloise. Et si c’était lui le plus dépaysé ? T.A.

➜ Bruxelles, 19 & 20.08, Parc des étangs 12h, 1 jour : 41€ • 2 jours : 71€, xrds.be

➜ Sélection / 19.08 : Bjarki, Ellen Allien, Marcel Dettmann B2B Cem, Rødhåd, Sara Dziri B2B Dc Salas... // 20.08 : Asa Moto, Floorplan (Robert Hood & Lyric), Palms Trax...

©DR
Maceo Plex
60
Musique © Simon Leloup Musique

OUT OF HOME COMMUNICATION

Urban Posting

Display Racks

Visitor Information

Cultural Spots

Hotels, Bars & Restaurants

Universities

Libraries

Bicycle parkings

Bus Stops

Indoor Posting

Banners on Street Lamps

Amusement Parks

PLK © DR / Cypress Hill © Eitan Miskevich / Damso © Ojoz The Chemical Brothers © Hamish Brown, Ruffmercy

CABARET VERT

Né en 2005 sous l'impulsion d'une bande de potes décidés à réveiller leur ville, le Cabaret vert a bien grandi. Au point de devenir l’un des festivals majeurs au nord de Paris. Entre légendes d’hier et d’aujourd’hui (voire de demain), cette nouvelle édition promet une fois encore son lot d’illuminations, pour citer une gloire locale.

De son nom tiré d'un poème de vous-savez-qui, on retiendra d’abord le vert. À rebours du greenwashing ambiant, ce festival ne rigole pas lorsqu’il s’agit d’écologie : circuits courts, stratégie bas carbone, gestion des déchets exemplaires – et ses champignons "cendriers" pour recycler les mégots ! Le vert, c’est aussi une couleur associée au calme et au repos… mais cette fois, vous êtes au mauvais endroit ! Entre les sets abrasifs de Calvin Harris (pour son unique date en France), les légendaires Chemical Brothers et Cypress Hill, les fous furieux de Viagra Boys ou encore Damso, Lomepal, Paula Temple (on en passe !) Météo France prévoit un sacré tumulte sur les bords de Meuse.

Coincer la bulle - Outre l’inauguration d’une scène dub (le Zion Club), citons aussi des noms moins connus, mais qu’on vous enjoint de découvrir, comme l’electro salsa verde (forcément) du Mexicain Mandragora, le rap caliente de Vacra ou la pépite soul venue de New York, Foushée, qui relève encore la température. Histoire de trouver un peu de quiétude, on peut également se poser à l’ombre d’un groseillier en lisant une BD. Eh oui, avec 70 auteurs invités (Émile Bravo, Midam…) et cinq expositions, Charleville-Mézières prend aussi des allures d’Angoulême. Au pays de Rimbaud, un peu de lecture ne fait jamais de mal. Simon

➜ Charleville-Mézières, 16 > 20.08, Square Bayard, mer : 17h30 • jeu : 16h30 • ven : 15h30 sam : 15h30 • dim : 14h, 1 jour : 63 > 25€ • 3 jours : 115€ • 4 jours : 165€ • 5 jours : 225€ (gratuit -15 ans), cabaretvert.com

➜ Sélection / 16.08 : Calvin Harris, Damso, Hamza, Mandragora, H JeuneCrack...

17.08 : Lomepal, Yungblud, Paula Temple, Sleaford Mods, Overmono... // 18.08 : The Chemical Brothers, Christine and the Queens, PLK, Zola, The Blessed Madonna, Foushée, Viagra Boys, Aloïse Sauvage, The Selecter, Fishbach, Bekar... // 19.08 : Cypress Hill, Dinos, Skip the Use, Jazzy Bazz, Vacra... // 20.08 : Juliette Armanet, Selah Sue, Soolking, Caballero & JeanJass, Pierre de Maere...

63 Musique

PUKKELPOP

C’est l’un des festivals les plus attachants de Belgique, curieux de tout et éclectique, souhaitant contenter chacun sans jamais verser dans le racolage. Et puis, d’une année à l’autre, on ne sait jamais comment va se dérouler le Pukkelpop. Depuis 1985, cette manifestation a connu son lot de difficultés et d’annulations (le Covid, comme tout le monde). L’an passé, l’ultime soir d’une édition sans faute, après un tour de grande roue, on vit la pauvre Charlotte de Witte lutter avec des problèmes techniques. Espérons que ce rendez-vous sera épargné, surtout au regard d’une affiche alignant les grands noms qui ont fait la saison : la pop anatolienne d’Altin Gün, les pop songs mutines d’Angèle, la soul futuriste de Jessie Ware ou le génie inclassable Steve Lacy. On ne ratera évidemment pas le set de Billie Eilish, pop star paradoxale, dont l’intimisme mélancolique se plie volontiers aux lois du marché – son partenariat avec Nike, tout de même… Mais surtout, Pukkelpop a toujours le nez creux. La preuve avec Dave Okumu and the 7 Generations . Homme de l’ombre de l’indie rock depuis le mitan des années 1990, il s’est enfin décidé à signer des albums sous son nom et, franchement, ce précipité de soul et de rock tendu vaut le détour. Ensorcelées et ensorcelantes, ces chansons devraient, à coup sûr, protéger ce festival des coups du sort ! T. Allemand

➜ Hasselt, 17 > 20.08, Plaine de Kiewit, 11h (sauf jeu : 18h), 1 jour : 119€ • 3 jours : 265€ pukkelpop.be

➜ Sélection / 17.08 : Black Box Revelation, blackwave... // 18.08 : Billie Eilish, Yungblud, Amelie Lens, M83, Moderat, Altin Gün, Ascendant Vierge, Ezra Collective, Aitch...

19.08 : Angèle, Limp Bizkit, 2Manydjs, Bicep, Jessie Ware, Steve Lacy, Dave Okumu and the 7 Generations, Compact Disk Dummies... // 20.08 : The Killers, Florence + The Machine, Macklemore, Bonobo, Foals, King Gizzard & The Lizard Wizard, Loyle Carner, Obongjayar...

Billie Eilish, Steve Lacy © DR
64
Musique

TOUQUET MUSIC BEACH FESTIVAL

Chaque année, on se gausse gentiment de ce festival pour CSP+, pull sur les épaules et chaussures bateau. On aurait bien voulu changer, ne pas entretenir le cliché sur le style preppy et autres BCBG, faire preuve de bon esprit mais… tant pis ! Apolline et Enguerrand peuvent s’enjailler en compagnie de Paul (Kalkbrenner), Charlotte (de Witte) et Irène (Drésel) . Bon, reste Yuksek ... C’est quoi ce prénom ?! Ah, non, il se nomme PierreAlexandre : l’honneur est sauf. T.A.

➜ Le Touquet, 25 & 26.08, Orangerie de la baie, ven : 16h • sam : 15h, 1 jour : 60€ 2 j. : complet !, touquetmusicbeach.com

➜ Sélection / 25.08 : Paul Kalkbrenner, Charlotte de Witte, Bellaire B2B Yuksek, Joris Delacroix, Zimmer... // 26.08 : Martin Garrix, Petit Biscuit, Ofenbach, Irène Drésel...

W-FESTIVAL

Depuis 2016, ce festival réussit l’exploit de rameuter les corbeaux à la plage ! Pour ce faire sont conviées des idoles gothiques et cold wave pas toujours déchues et souvent surprenantes. On retrouve quelques réguliers de l’endroit : The Human League , Blancmange … La couleur est également de mise, avec Nena et ses 99 Luftballons, Natalie Imbruglia (Torn, évidemment) et la pop léchée des Cardigans , souvent pris de haut mais fins mélodistes. Sous les longs manteaux noirs se cachent de petits cœurs sensibles… T.A.

➜ Ostende, 25 > 27.08, Klein Strand ven : 14h • sam & dim : 13h

1 jour : 69€ • 3 jours : 199€, w-festival.com

➜ Sélection / 25.08 : China Crisis, Midge Ure, Village People... // 26.08 : Earth, Wind & Fire

Experience By Al Mckay, Nena, Nik Kershaw, The Human League, Time Bandits, Wet Wet Wet

27.08 : Blancmange, Bow Wow Wow, Natalie Imbruglia, OMD, The Cardigans...

65
Musique
Musique Yuksek © Julien Mignot

FESTIVAL INTERNATIONAL DES ARTS DE LA RUE DE CHASSEPIERRE

À l’image des acrobates, funambules et autres voltigeurs qui investissent chaque été les places et prairies de Chassepierre, cette 49e édition se jouera… en équilibre. En effet, la soixantaine de performances programmées durant ce week-end oscille entre « délires et idées claires ». Au menu ? De la poésie, de l'humour et pas mal de réflexion sur notre façon de faire société. Prenons la compagnie Bancale (Le Membre fantôme).

Avec pour agrès des béquilles, prothèses ou chaises roulantes, ces artistes composent des tableaux que l’on a peu l’occasion d’applaudir sous un chapiteau. Ils racontent les blessures des circassiens, s’enroulant autour de tissus aériens, bondissant entre des mâts chinois. Venus de Suisse, les quatre danseurs du collectif Joshua Monten se lancent eux dans une chorégraphie joueuse, tel un rituel d’accouplement, qui libère tout son potentiel romantique lorsqu’il est donné sous les étoiles. Enfin, les familiers du petit village gaumais le savent : à Chassepierre, les fanfares ne sont jamais loin. Mais après un demi-siècle d’existence (et près de 800 000 spectateurs), le festival surprend encore. La preuve avec la Ganzenfanfare, un impayable défilé d’oies au son des tambours et des sifflets, rappelant que les arts de la rue n’ont d'autres frontières que celles de l’imagination. Marine Durand

➜ Chassepierre, 19 & 20.08, divers lieux en ville, 11h, divers horaires 1 jour : 28/20€ (8 - 12 ans : 10/8€) • 2 jours : 38/30€ (8 - 12 ans : 15/12€, gratuit -8 ans) chassepierre.be

➜ Sélection / Collectif Primavez - Playground, La Meute - 78 tours, Ganzenfanfare - La Fanfare des oies, Joshua Monten - Roméo, Roméo, Roméo, La compagnie du Clair obscur - Le Manège des p’tits bouchons, La Migration - Solitude.s + Women Weave the Land, Scratch - Drache nationale, Théâtre Magnetic - Et les 7 nains, Cie Bancale - Membre fantôme, Collectif Jamais trop d’art - Zaï Zaï Zaï Zaï…

66
-
Zaï Zaï © DR
Collectif Jamais trop d’art
Zaï Zaï
Arts de rue

BellesSortiesd’été

juillet2023

ENEXTÉRIEURGRATUIT

CLANCABANE

LaContrebande

Verlinghem mar4à19h30

Gruson mer5à20h30

OMBRED’ELLES

CieMauvaisCoton

Wattignies sam8à18h

Santes dim9à16h

SOLITUDE·S CieMigration

Neuville-en-Ferrain mar11à20h

Frelinghien mer12à19h

LATÊTEENCONFIOTE Tite

Lezennes jeu13à20h

Wambrechies ven14à15h

UndispositifcultureldelaMétropoleEuropéennedeLille Plusd’infossurwww.lillemetropole.fr

Musiques et philosophies

Tournai 2023

Après

25—27.08

lesinattendues .be

©ThéoLavanant
demain

RENCONTRES INATTENDUES

C'est un festival à part dans le paysage culturel. Pour cause, il célèbre les noces de la musique... et de la philosophie ! Et ça marche, car ce rendez-vous s’est imposé comme un immanquable de la fin de l’été. Sans doute est-ce dû aux multiples formats proposés durant trois jours, entre théâtre, conférences, ateliers participatifs, ciné-débat ou lectures musicales. Le succès des Rencontres inattendues tient aussi à la qualité des penseurs invités, donnant lieu chaque année à un incroyable bouillonnement d’idées. D’ailleurs, cette treizième édition prend à rebours l’air du temps en imaginant un "après-demain" qui ne serait pas le cataclysme annoncé, en regardant du côté « des avenirs qui font envie ». Concrètement ? Cela donne un spectacle de la philosophe Barbara Stiegler et de l’historien Christophe Pébarthe qui redonne de la vigueur au concept de démocratie avec une poignée d’ados. Citons aussi cette chorégraphie immersive de la compagnie Dyptik célébrant la danse, le corps, la fête, avec pour point de départ la situation dans le camp de réfugiés de Ballata, à Naplouse. Enfin, on ne manquera par la masterclass de Tristan Garcia autour de son dernier ouvrage, Laisser être et rendre puissant. L’écrivain y pose une question essentielle : comment sortir par le haut des désaccords qui nous opposent ? Vous avez 72 heures. Marine Durand

➜ Tournai, 25 > 27.08, divers lieux, 1 spectacle : 22€ > gratuit, lesinattendues.be

➜ Sélection / 25.08 : La Féline, Barbara Stiegler & Christophe Pébarthe... // 26.08 : Tristan

Garcia, Fanfariapertura, fanfare éphémère, Cie Dyptik, Dance Floor géant avec DJ Marcelle...

27.08 : Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ?, Le bookclub de Chantelivre avec Blandine Rinkel, Les cartographies de l’avenir, Dick Annergarn...

68
B. Stiegler et C. P é barthe © Xavier Voirol Tristan Garcia © Hannah Assouline Musique & philosophie

RAISMES FEST

Monté il y a pile 25 ans par des passionnés de hard rock, metal et autres musiques qui s'écoutent fort, ce Hellfest à taille humaine a vu passer quelques grands noms du genre : Chris Slade, Saxon... et ce n'est pas fini. Outres les Suédois énervés de H.E.A.T, on attend cette année l'un des meilleurs batteurs de tous les temps : Ian Paice ! Membre fonda teur de Deep Purple, l'Anglais débarque à Raismes avec son groupe de reprises pour jouer quelques classiques de son immense répertoire, de Highway Star à Smoke on the Water. Immanquable ! S.P.

➜ Raismes, 09 & 10.09, Château de la princesse d’Arenberg, sam & dim : 11h30 1 jour : 45€ • 2 jours : 79€ (gratuit -12 ans) raismesfest.fr

➜ Sélection / 09.09 : H.E.A.T, Dizzy Mizz Lizzy, Eclipse, Ganafoul, Ray Wilson, Cleytone, The Electric Alley... // 10.09 : Ian Paice Purpendicular, Mike Tramp, Electric Mary, Robert Jon and the Wreck, Treshold, The Mercury Riots, Black Hazard...

DREAM NATION

Techno, acid, dubstep, trance, deephouse… Dream Nation, c’est LE rendez-vous pour tout amateur de musiques électroniques qui se respecte. Célébrant ses dix ans, le festival quitte le Bourget pour s’installer au prestigieux Parc des expositions de Paris-Nord et accueillir la crème du genre. Parmi les invités, on compte l’incontournable Nina

Kraviz, les acousticiens de Hilight Tribe ou les ambianceurs brindezingues de Salut c’est cool, devenus

Dimension Bonus, soit le chaînon manquant entre rave et dadaïsme !

J.D.

➜ Villepinte, 15 & 16.09, Parc des expositions de Paris Nord, 20h30 > 6h30

1 j. : 42,90€ • 2 j. : 71,90€, dreamnation.fr

➜ Sélection / 15.09 : Ellen Allien, Nina Kraviz, Salut c'est cool présente Dimension Bonus, Bagarre… // 16.09 : Hilight Tribe, Bliss, Freedom Sajanka, Zeds Dead, Virtual Riot, Koven, Spor…

©
Michel Wieczorek Musique Musique Nina Kraviz © Fred Gasi

Robin Todde / Agar Agar © DR

The Haunted YoutH

Muriel Scherre

Jan
©
©
Verstraeten

BIVOUAC

Un festival de plus ? Non, un festival différent. À rebours des grosses machines estivales, cet événement mis sur pied par À Gauche de la Lune, entre Lens et Béthune, revendique la sobriété et même la lenteur, sans rien sacrifier à la qualité artistique. La preuve.

On connaissait l'agriculture raisonnée, pas encore la culture raisonnée. « On apprend à déproduire », sourit Florent Decroix, le patron d’AGDL, à l'origine de ce festival d'un nouveau genre : plus humble. Pour cause, la planète est en surchauffe, ses richesses se tarissent... La société lilloise de production a choisi d'investir le parc d'Olhain, et plus précisément l'espace clos du camping. Le matériel est fourni par l'association Droit de Cité, soit tout ce qu'il faut pour monter deux scènes et un DJ set en soirée, près de la piscine, le tout au cœur de la forêt. « Les ressources disponibles sur place nous dictent la mesure de l’événement ». C'est-àdire à taille humaine (2 000 personnes, pas plus), éco-responsable, familial et même... "slow" ? « Oui, on réduit le rythme à quelques artistes par jour, afin que les festivaliers profitent tranquillement de chacun ». Et se détendent entre deux concerts (tyrolienne, yoga...) avant de se coucher dans une cabane en bois ou sous une tente.

Le sens de la fête

Côté son ? Des noms bien choisis entre la France et la Belgique, pour un bilan carbone respectable mais une affiche qui fait des étincelles.

Citons les laborantins electro Agar Agar , le cocktail oriental de Johan Papaconstantino , la pop orchestrale de Jan Verstraeten , l'indie-rock de The Haunted Youth … En somme, « une programmation qui a du sens », s'enthousiasme Florent – en toute modestie, évidemment.

➜ Maisnil-lès-Ruitz, 25 > 27.08, Parc départemental d'Ohlain, ven : 16h • sam : 12h 1 jour : 35€ (dim accessible seulement avec le pass week-end)

Pass week-end : 65/ 39€ (-14 ans), bivouacfestival.com

➜ Sélection / 25.08 : Agar Agar, The Doug, The Haunted Youth, Kids Return, Glauque, Ussar… 26.08 : Blumi, Prince Waly, Johan Papaconstantino, Sabrina Bellaouel, Disiz, Jan Verstraeten, JeanneTo… // 27.08 : Th4Crying, HSRS, Canapé Mix...

71
Musique Robe portée par Karen Mulder. Collection haute couture printempsété 1996. Photo © Yves Saint Laurent © Claus Ohm / DR

YVES SAINT LAURENT

En toute transparence

Comme celle de Picasso, l'œuvre d'Yves Saint Laurent est si vaste, si riche qu'on peut l'approcher à travers une infinité d'angles. Jusqu'en mai dernier, le Musée Yves Saint Laurent, à Paris, se plongeait dans ses "ors", tandis que le Centre Pompidou auscultait l'an passé ses inspirations africaines et surréalistes. À Calais, la Cité de la dentelle et de la mode se penche sur une notion prégnante dans le travail du couturier, mais jusqu'ici jamais observée : la transparence. >>>

73 exposi t i o n
Croquis original d’une robe du soir. Collection haute couture automne-hiver 1971 / Croquis d’illustration d’un smoking de la collection haute couture printemps-été 1968 réalisé par Yves Saint Laurent en 1983 / Croquis original d’une robe du soir. Collection haute couture automne-hiver 1968 © Yves Saint Laurent

À l'évocation d'Yves Saint Laurent surgit d'abord une image : celle d'une femme puissante et sensuelle, à son aise dans un vestiaire jusqu'alors masculin. YSL fut en effet le premier styliste à habiller le sexe dit "faible" en tailleur-pantalon, smoking ou saharienne. Le premier, aussi, à dévoiler le corps féminin, « à une époque où on le cachait, surtout dans la haute couture », observe Shazia Boucher, conservatrice et directrice-adjointe des musées de la ville de Calais. Dès l'été 1966, peu après la fondation de sa propre maison, le jeune créateur s'émancipe de toutes contraintes pour explorer la transparence du vêtement, notamment grâce à un tissu synthétique nommé Cigaline. Deux ans plus tard, la Nude Dress provoque un beau scandale : elle est entièrement conçue en mousseline translucide, avec des plumes d’autruche ceinturant les hanches !

Fenêtres sur corps

À Calais, cette exposition réunit une soixantaine de modèles originaux. Thématique, le parcours montre comment "le petit prince de la haute couture" joue avec les matières et leur fluidité (organza, tulle, dentelle bien sûr), détourne l'usage de la lingerie (mettant

les dessous dessus) ou souligne les découpes, à l'image de cette robe présentée en 1996 par Karen Mulder lors d'un défilé parisien. La robe paraît très sobre vue de face, avec sa coupe stricte et son décolleté carré. Mais en se retournant, le mannequin dévoile deux "fenêtres" des plus audacieuses : au niveau du dos... et des fesses !

Qu'on ne s'y trompe pas sur les intentions : « le fait de dévêtir son modèle ne le transforme pas du tout en femme-objet, commente Shazia Boucher. Toute sa vie, Yves Saint Laurent a voulu créer pour une femme décomplexée, lui donner la même aisance et ce sentiment de puissance que les hommes savourent dans leur costume, tout en célébrant sa sensualité et sa beauté ».

Le créateur mis à nu

À bien y regarder, cette notion de transparence ne s'applique pas seulement aux œuvres d'Yves Saint Laurent, mais aussi à lui-même et à son processus créatif. La Cité de la dentelle et de la mode expose

74
« Dévoiler le corps féminin à une époque où on le cachait »
>>>
Robe du soir. Collection haute couture automnehiver 1996. Photographie de Patricia Canino © Yves Saint Laurent © Patricia Canino

ainsi, en vis-à-vis des prototypes, une multitude de documents : ses croquis orignaux ou des écrits plus techniques mais ô combien précieux, comme les feuilles de bible.

« Cette fiche sert de base de travail à l’ensemble des intervenants, tout au long de l’élaboration du vêtement », explique Domitille Éblé, curatrice et chargée de collection d'arts graphiques au Musée Yves

Saint Laurent Paris. Entre chaque

vitrine, des citations du couturier jalonnent le parcours, comme une voix discrète accompagnant les pas du visiteur. D'ailleurs, laissonslui le mot de la fin : « L’important avec les transparences, c’est de garder le mystère… Je pense avoir fait le maximum pour l’émancipation des femmes. J’ai créé des vêtements qui entrent tout à fait à leur aise dans le xxie siècle ».

Julien Damien

Yves Saint Laurent : Transparences

Calais, jusqu'au 12.11, Cité de la dentelle et de la mode, tous les jours sauf mar : 10h-18h

7 > 3€ (gratuit -5 ans), cite-dentelle.fr

À Lire / L<a version longue de cet article sur lm-magazine.com

76
« Toute sa vie il a voulu créer pour une femme décomplexée  »
À gauche, la fameuse Nude dress © J. D.

UNE EXPÉRIENCE UNIQUE À VIVRE CET ÉTÉ

Venez découvrir la diversité de Mariemont !

Son Domaine, son Musée, ses activités estivales, son espace de restauration et bien d'autres surprises !

Du mardi au dimanche, de 10h à 18h. Entrée gratuite.

WWW.MUSEE-MARIEMONT.BE

MOUS LAMRABAT

Bouillon de culture(s)

Photographe belge d'origine marocaine, Mous Lamrabat organise la rencontre entre deux mondes que tout semble opposer. Nimbés de couleurs chaudes, d'une pointe de surréalisme et d'une bonne dose d'humour, ses clichés fusionnent traditions nord-africaines et pop culture, symboles religieux et codes du luxe. À Bruxelles, ville par essence cosmopolite, il présente l'exposition A(r)mour, dressant un pont jubilatoire entre Orient et Occident.

Connaissiez-vous le Mousganistan ? C'est un pays imaginaire où se marient les cultures et les traditions, le monde arabe et la pop. Ici, les modèles arborent des voiles McDonald's ou ornementés de smileys, portent des caftans Disney et des chéchias marqués du logo Nike, de préférence avec des boucles d'oreilles La Vache qui rit ou à la gloire du Wu Tang Clan !

l'art, dit-il. Mon but n’est pas de choquer ou de montrer les contradictions de ces mondes, mais de les fusionner ». Il jongle avec des références issues des deux côtés de la Méditerranée et de l'Atlantique, mais également avec les mots. Pour l'artiste, « l’apparence est une armure, une protection », qu'il prend un malin plaisir à fendre, et le titre de l'exposition, A(r)mour, illustre à merveille cet objectif.

Question de regard

Oui, il y a beaucoup d'humour dans l'œuvre de Mous Lamrabat, un brin d'ironie aussi, mais jamais de provocation gratuite. Plutôt une volonté de « rassembler les gens à travers

Né au Maroc en 1983, dans un petit village du Rif, Mustafa (de son vrai prénom) a grandi en Belgique, plus précisément à SaintNicolas, en région flamande.

79
exposi t i o n
>>>
« Rassembler les gens à travers l'art »

Après des études en architecture d'intérieur à Gand, il décida de se consacrer à la photographie, en autodidacte.

L'homme a collaboré avec de prestigieuses marques (Louis Vuitton, Chanel) ou magazines de mode ( Vogue, Vanity Fair ), portraituré quelques icônes de notre temps (Pharrell Williams, Stromae, Joey Badass ou... Bernard Arnault) et

a toujours su exploiter sa double culture. Pour véhiculer un message de paix donc, mais aussi initier une réflexion sur ces frontières invisibles qui nous séparent. En témoigne ce cliché d'une femme habillée d'un niqab noir. Coiffée de deux roses rouges (sans épines), elle nous fixe du regard à travers des lunettes formant le mot "Love".

Est-elle enfermée ou protégée ?

Cachée derrière une armure ou une parure ? À vous de voir, et surtout de regarder. Julien Damien

Bruxelles, jusqu'au 02.09, MAD Brussels mar > sam : 11h-18h, gratuit, mad.brussels.be

82
Photos © Mous Lamrabat
« Fusionner des mondes différents »
JONONE Force d'abstraction interview >>> exposi t i o n
© Julien Damien

C’est un pionnier du graffiti, un morceau d’histoire de l’art à lui seul. Né en 1963 de parents dominicains, JonOne, de son vrai nom John Andrew Perello, a grandi à New York dans le quartier de Harlem. Il a 17 ans lorsqu’il fait ses classes en taguant son blase la nuit un peu partout sur les murs, les rames du métro... Installé en France depuis la fin des années 1980, ce peintre aujourd’hui reconnu dans le monde entier s’est imposé avec un style unique, fusionnant street art et expressionnisme abstrait. À la Piscine de Roubaix, à quelques pas de son atelier, il dévoile La Tentation du décor, réunissant ses toiles, dessins ou tags, tandis que le Musée du Touquet-Paris-Plage lui consacre une exposition intitulée The World of Tomorrow. Entretien avec un artiste en mouvement perpétuel.

Propos recueillis par Julien Damien

À quoi ressemblent vos débuts ?

J'ai grandi dans le quartier de Harlem à New York, pile à l'endroit où le tag et le graffiti sont nés. Ça m'a tout de suite attiré, parce qu’ils évoquaient mon quotidien. J’étais fasciné par ce côté "rebelle", le fait de marquer son territoire et une certaine imagerie : l'illégalité, les gangs... Ma mère me disait : "ne fais pas comme ces voyous". Bien sûr, je ne l'ai pas écoutée !

devenu une école de peinture. Vu de l’extérieur, c'était du vandalisme mais c’était notre langage. On causait couleurs, formes, techniques… comme dans une galerie d’art.

Vous savez, je viens d'un quartier très pauvre. On n'avait pas d'argent, pas de futur, c'était l'angoisse. Tout était gris, sans espoir… Il fallait que je colore ma vie. C'est comme ça que j'ai effectué mes premiers pas dans le monde de l'art, sans le savoir. Mon quartier est alors

Il paraît que vous avez aussi commencé par amour… C'est vrai ! La vie d'artiste, c'est souvent ça : des hasards et du chagrin. On ne choisit pas de mener une carrière de peintre. Donc oui, il y avait une fille dans mon quartier qui s'appelait Rosanna. C'était la plus belle, avec de jolis yeux verts. Pour capter son attention j'écrivais sur les murs "John loves Rosanna" avec un petit cœur au milieu. Je l'ai séduite comme ça ! Elle était d'origine dominicaine, comme moi. J’imaginais ma vie avec elle, me marier, avoir un boulot normal. Mais quelques mois plus tard elle m'a trompé avec mon meilleur ami…

86
« Il fallait que je colore ma vie »

On me voyait comme une racaille à cette époque. Je ne correspondais sans doute pas à son idéal. Elle est devenue policière plus tard. Bref, je n’avais plus de copine, j'étais seul.

Que s’est-il passé ensuite ?

Il me fallait laver mon honneur, flatter mon orgueil ! J'ai donc changé ma signature, commencé à écrire "JonOne" pour me prouver que j’étais le numéro 1. C'était un peu comme si j'avais deux personnalités : le jour j’étais John Perello, le loser qui s'était fait larguer. Mais la nuit j’étais JonOne, un superhéros qui n’avait peur de rien, rentrait dans les tunnels et peignait son nom partout. Tout le monde connaissait mon style !

Pourquoi êtes-vous passé du mur à la toile ?

Par crainte de voir mes créations disparaître. Dans la rue, on peignait sur mes œuvres !

D’accord, ça fait partie du jeu, mais ça m’a toujours dérangé : si mon travail est bon, pourquoi l’effacer ?

Il fallait que je laisse une trace, ne serait-ce que pour le montrer à la génération suivante, exactement comme pour la peinture classique.

87
>>>
« Le tag comme de la calligraphie, une vraie signature »
Purple Haze, 2003, Acrylique sur toile, 139 x 97 cm, Collection particulière, Photo : Alain Leprince © ADAGP, Paris, 2023

De toute façon, je n’avais pas le choix, je ne savais rien faire d’autre. C'était la seule manière de survivre… marche ou crève !

Pourquoi vous êtes-vous installé en France ? Pour vivre de votre passion dans un pays qui aime l’art ?

Non, je suis encore tombé amoureux ! J'ai suivi une fille et puis je suis resté. Il y avait aussi une importante scène street art à Paris à cette époque. Je me suis retrouvé dans un milieu foisonnant, avec des musiciens, des acteurs... Un vrai partage entre artistes, qui correspondait exactement à ma vision du monde. J’ai donc monté mes premières expositions ici. Il est vrai aussi que les Français comprennent l'art, parce qu'ils ont une grande histoire dans ce domaine.

À la Piscine, vous dévoilez des toiles, des dessins… Sur quelles œuvres voudriez-vous attirer

l’attention ?

Je suis très heureux d’exposer mes tags dans un musée. Car ce mode d'expression est généralement dénigré, considéré comme du vandalisme. Pourtant, c’est la base du street art ! Dehors, ils sont illégaux. Ici, ils deviennent des œuvres. Pour moi c’est de la calligraphie, une vraie signature.

JonOne : La Tentation du décor

Roubaix, jusqu’au 03.09, La Piscine

mar > jeu : 11h-18h • ven : 11h-20h

sam & dim : 13h18h, 11/9€ (gratuit -18 ans)

roubaix-lapiscine.com (festival URBX)

The World of Tomorrow

Le Touquet, jusqu’au 05.11

Musée du Touquet-Paris-Plage, tlj sauf mar : 10h-12h30 & 14h-18h30, 4/2,50€ (grat. -26 ans),

letouquet-musee.com

À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

88
© Julien Damien
Château d’Hardelot
Jean Jullien, Untitled, 2023 Acrylic on Canvas, 195 x 114 cm Courtesy of Jean Jullien, Photo : Philippe de Gobert

JEAN JULLIEN

À vous le studio !

C'est l'un des illustrateurs les plus courus de la planète. Jean Jullien n'avait, pourtant, jamais bénéficié d'une exposition personnelle dans un musée européen. C'est désormais chose faite. À Bruxelles, le Millennium Iconoclast Museum of Art (MIMA) célèbre une œuvre délicate, faussement naïve et vraiment diversifiée, entre dessins, sculptures et peintures. Baptisé Studiolo , ce parcours met en lumière les toiles intimistes du Nantais.

91
exposi t i o n >>>
Jean Jullien, Going in, 2023 Acrylic on Canvas, 162 x 114 cm Courtesy of Jean Jullien, Photo : Philippe de Gobert

Depuis une quinzaine d'années, Jean Jullien pose sur l'humanité un regard drôle, poétique, parfois espiègle mais toujours bienveillant – un peu dans les pas de Sempé. La presse s'arrache son trait rond, simple, souvent qualifié de "naïf".

Et nombreux ! Originaire de Nantes, notre homme a vite compris la portée des réseaux sociaux, qu'il gratifie de compositions malicieuses. Pas moins d'1,2 million d’abonnés suivent aujourd'hui son compte Instagram. Mais il n'est pas seulement dessinateur. Il crée aussi des sculptures, des vidéos avec son frère Nicolas et s'affirme depuis plusieurs années comme peintre. Au MIMA, dans un espace de près de 1 000 m2, c'est donc un artiste protéiforme qui se révèle. Le terme n'est pas trop fort, car Jean Jullien nous invite ici dans son " studiolo " .

Fortes impressions

« Je dirais peu encombré, souligne l'intéressé. Ce manque de sophistication et cette sincérité me permettent d'être accessible, de compter un public plus varié ».

Ce terme emprunté à la Renaissance italienne désigne un cabinet de méditation et de travail, décoré avec une multitude d'œuvres ou d'objets par le maître des lieux. « Je voulais partager mon quotidien et mes réflexions en entourant le spectateur d'images qui me sont chères, dit-il. Je tiens beaucoup de carnets de bord dans lesquels je raconte ma vie ou note mes observations. Studiolo est le pendant muséal de cette pratique ». Ce parcours n'est donc pas une rétrospective.

92
« Partager mon quotidien et mes réflexions »
En bas à droite : Jean Jullien, La Nage, 2023 Acrylic on Canvas, 38 x 46 cm Courtesy of Jean Jullien, Photo : Philippe de Gobert En haut à droite : Jean Jullien, La Grière, 2023
>>>
Acrylic on Canvas, 195 x 130 cm Courtesy of Jean Jullien, Photo : Philippe de Gobert

Plutôt « une instrospective » célébrant l'instant présent et les plaisirs simples de la vie, par petites touches impressionnistes.

Ici des touristes se baignant dans la mer en fin de journée, là des promeneurs dans les dunes, ou encore des portraits de proches en bermudas, mais sans visage –« pour que chacun puisse se projeter dans la toile ». Au fil de ce journal intime et visuel se déploient

ainsi les thèmes fétiches de Jean Jullien : les relations humaines et leurs aléas, la technologie ou, bien sûr, l'environnement, à l'instar de ce surfeur dessinant une vague blanche sur la surface d'eaux azurées. « Cette activité est un bon exemple de notre rapport à la nature : on essaie de vivre en harmonie avec elle en la chevauchant, sans avoir le contrôle ». Jolie métaphore, n'est-ce pas ?

Julien Damien

Bruxelles, 30.06 > 31.12, MIMA mer > ven : 10h-18h • sam & dim : 11h-19h

13,50 > 3€ (gratuit -6 ans), mimamuseum.eu

94
Jean Jullien, Chingu, 2023 Acrylic on Canvas, 35 x 27 cm Courtesy of Jean Jullien, Photo : Philippe de Gobert
« Pour que chacun se projette dans la toile »

TRIENNALE ART & INDUSTRIE.

CHALEUR HUMAINE

C'est entendu, Dunkerque est plus que jamais une terre d'industrie, hier comme aujourd'hui - et sans doute moins que demain. Mais c'est aussi une ville d'art. En témoigne cette triennale, dont la deuxième édition s'intéresse à une indémodable énergie renouvelable : la chaleur humaine.

En 2019, le Frac Grand Large et le Laac osaient un sacré pari : articuler art et industrie lors d'une nouvelle triennale investissant espace public et musées dunkerquois – et au-delà. Après s'être penché sur la notion de "gigantisme", l'événement s'intéresse cette fois à l'énergie (thème ô combien d'actualité), qu’elle soit source de progrès ou de désastre environnemental, créative ou collective. Réunissant quelque 250 œuvres réalisées par près de 130 artistes, cette exposition raconte ainsi en huit chapitres une brûlante histoire de l'humanité, depuis les années 1970 et la première crise pétrolière jusqu’à nos jours sombres, marqués par la crise écologique. Où l'on s'interrogera sur la finitude des ressources fossiles et à la transformation de nos paysages, à l'obsolescence de nos objets (les ordinateurs entassés saisis par Valérie Belin) ou la trace que laisse le travail sur l'Homme et son environnement (la série photographique de LaToya Ruby Frazier, Et des terrils un arbre s’élèvera). Et puis, en s'aventurant sur la digue, on découvrira aussi... un immense poulpe en bronze ! Signée Laure Prouvost, cette sculpture tentaculaire figure notre éternel besoin de connexion les uns aux autres – en somme, de chaleur humaine.

Dunkerque & Hauts-de-France, jusqu'au 14.01.2024, Frac Grand Large, Laac Halle AP2 & divers lieux dans l'espace public, mer > dim : 14h-18h (Frac) • mar > ven : 9h-18h sam & dim : 11h - 18h (Laac), 6/4€ (gratuit Halle AP2), fracgrandlarge-hdf.fr

96
Yemi Awosile © Martin Argyroglo
La Louvière Bois-du-Luc Ecaussinnes Soignies Braine-le-Comte 25.06 > 10.09.23 ENTREARTour ARTOUR.BE
Nouveau parcours, Musée des beaux-arts, Calais, vue des salles © Photo Charles Delcourt

MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE CALAIS La Métamorphose

Le Musée des beaux-arts de Calais s'est refait une petite beauté. L'architecture cubique et moderniste de ce bâtiment inauguré dans les années 1960 n'a pas changé, non. C'est plutôt à l'intérieur que ça se passe : après six mois de travaux, un nouveau parcours permanent se dévoile. Visite guidée.

Le ton est donné dès le hall d'entrée. Une vaste cimaise peinte dans un orange "sixties" rapproche une anamorphose de Georges Rousse, une toile des falaises du cap Blanc-Nez signée Henry Lhotellier ou la fameuse chaise en lévitation de Philippe Ramette. Disparates, ces œuvres témoignent de l'éclectisme des collections calaisiennes... mais encore faut-il l'expliquer ! C'est tout l'enjeu de ce nouveau parcours : « rendre le musée plus compréhensible », selon Anne-Claire Laronde, la directrice, qui a opté pour une progression chronologique, rythmée par des couleurs pop et forte de 250 pièces - sélectionnées parmi 4 000.

Dans l'atelier

La première partie focalise sur des peintures datant du xixe siècle, quand le premier fonds fut constitué. Disposées selon un « accrochage tapissant » sur un mur monumental, ces natures mortes ou marines restituent les goûts de l'époque – et cette propension à vouloir épater la galerie. Changement d'ambiance dans la salle suivante : nous voici au xxe siècle, où cohabitent Rodin, Marcel Broodthaers, Annette Messager... entre autres !

Le confort feutré des salons bourgeois s'efface devant les teintes lumineuses (vert d'eau, blanc) de l'atelier d'artiste. On entre d'ailleurs dans celui d'un sculpteur : Henri Delcambre. Né à Marquise en 1911, il fut redécouvert il y a peu grâce à son neveu, qui a fait don de quelque 110 œuvres à Calais. Entre figuration et abstraction, ce corpus écrit une nouvelle histoire du musée – à moins qu'il ne la résume ? Julien Damien

Calais, 25 Rue Richelieu, mar > dim : 10h-18h, gratuit, mba.calais.fr

99
exposi t i o n

1. Dans la vallée de la Vesdre, la ville de Pepinster a fortement été touchée par les inondations. Des quartiers entiers ont été submergés et des dizaines d’habitations anciennes n’ont pas résisté à la force du courant et aux impacts avec des voitures, troncs d’arbres, machines à laver… emportés par le courant.

Date de la prise de vue : septembre 2021

© Gaël Turine

2. La bretelle désaffectée de l’autoroute A601 était l’un des trois sites de stockage des 150 000 tonnes de déchets récoltés dans les communes touchées par les inondations de juillet 2021. Sur plusieurs kilomètres, des déchets en tous genres doivent être évacués et traités.

Date de prise de vue :

août 2021

© Gaël Turine

3. À quelques kilomètres de la ville de Houyet dans la vallée de la Lesse, des dizaines d’arbres sont tombés suite aux inondations de juillet 2021. Le coude formé par la rivière accentue la puissance destructrice du torrent d’eau, ne laissant aucune chance aux arbres les plus jeunes.

Date de la prise de vue :

janvier 2022

© Gaël Turine

100
1. 2. 3.

GAËL TURINE. MÉMOIRE DE RIVIÈRES

À contre-courant

C'était il y a tout juste deux ans. Le 14 juillet 2021, le sud de la Belgique était frappé par des inondations d'une ampleur inédite. À Charleroi, le photographe Gaël Turine rend compte des conséquences de la catastrophe et du lent processus de reconstruction dans les zones sinistrées. Un travail mémoriel comme un appel à une prise de conscience face au dérèglement climatique.

Trente-neuf morts, près de 50 000 maisons détruites, 155 000 tonnes de déchets collectés... Les chiffres donnent le vertige. Les images sont tout aussi surréalistes.

tion, le photographe belge a finalement préféré le temps long du documentaire, de l'approche mémorielle. « Car ce que nous avons vécu est historique, ces inondations sont considérées comme la première catastrophe environnementale touchant la Belgique ».

Paysages d'apocalypse

Gaël Turine était dans le sud de la France quand la Belgique sombrait sous les eaux. « J'assistais sidéré aux retransmissions du désastre, en direct, raconte-t-il. J'ai d'abord voulu rentrer pour couvrir l'événement, parce que c'est mon pays ». Mais à l'immédiateté de l'informa-

Quelques semaines après les décrues, en août 2021, Gaël Turine a ainsi parcouru six vallées meurtries en Wallonie, de la Vesdre à celle de l’Ourthe. Il a remonté trois fois chacune, en 20 mois, le cours des rivières qui avaient débordé. Habitations éventrées, voitures >>>

101 expositi o n
« La première catastrophe environnementale en Belgique »

empilées dans la rue comme des jouets, forêts dévastées... Présentés dans un format panoramique (« afin d'embrasser l'étendue des dégâts ») et en noir et blanc (« pour accentuer l'aspect atemporel ») ses clichés attestent de la brutalité avec laquelle les eaux déchaînées ont défiguré les paysages et bouleversé des milliers d'existences. Elles montrent aussi le lent processus de réparation, toujours à l'œuvre. Chacun aspire à retrouver une vie normale, malgré « la peur qui resurgit à chaque pluie ».

Le destin des arbres Au-delà du témoignage, il s'agit aussi de prendre conscience de l'urgence de la lutte face au dérèglement climatique. Deux photo -

graphies résument l'immensité de cet enjeu. La première montre deux arbres aux branches cassées, mais toujours debout. La seconde, prise un an plus tard au même endroit, représente cette fois deux petits troncs : ces silhouettes robustes ont finalement été coupées, car menaçant de s'effondrer. « Et si c'était nous ces arbres ? s'interroge l'écrivain Laurent Gaudé, qui signe les textes de cette exposition. Nous avons survécu au grand flot. Mais qui peut dire avec certitude que si nous vivons aujourd'hui, ce n'est pas simplement parce que nous allons mettre un peu plus de temps à tomber ? ». Julien Damien

Charleroi, jusqu'au 24.09, mar > dim : 10h -18h

8 > 4€ (gratuit -12 ans), museephoto.be

102
Gaël Turine, exposition Mémoire de rivières © Julien Damien
www.beffroi.mons.be
24.06
29.10.23 LA BEAUTÉ PAR THIERRY SUZ AN GRATUIT EXPOSITION PHOTOGRAPHIQUE Site du Beffroi polemuseal.mons
Photo © Thierry Suzan

En pleine lumière

C'est une balade éminemment poétique. On vous l'accorde, l'expression est galvaudée mais, que voulez-vous, c'est vrai ! Entre randonnée artistique et touristique, cette biennale créée en 1997 se fait la vitrine de la création contemporaine dans la jolie région du Centre, de La Louvière à Braine-le-Comte, en passant par Écaussinnes ou Soignies. Intitulée Entre-Mondes, cette 14e édition brouille la frontière (parfois ténue) entre rêve et réalité, et même les sens. Dans la "cité des loups", le sound designer français Tommy Lawson a par exemple balisé l'espace urbain de récits sonores, aiguisant l'ouïe comme l'imagination. Au Château Gilson, qui vaut déjà le coup d'œil à lui seul, on profite de la vue sur un parc verdoyant et on découvre la tribu (fictive) des "mangeurs de têtes" croquée avec un délicieux sens de l'humour par Clémence Godier. Au fil de ce parcours sans itinéraire préétabli, seule la curiosité fait office de boussole. Elle nous amènera immanquablement à Bois-du Luc. Au Musée de la mine et du développement, on se laisse alors envahir par la nature vibrante dépeinte par Manon Bouvry, avant de plonger dans la vidéo Slyder de Régis Cotentin, soit un monde mariant numérique et organique, quelque part entre le songe éveillé et l'inconscient. Vous avez dit dépaysant ? J.D.

La Louvière, Bois-du-Luc, Écaussinnes, Soignies, Braine-le-Comte, jusqu'au 10.09 divers lieux et tarifs, artour.be

104
Espace Philomène , Les Géants de la Nation © Cathy Weynders / DR
ARTOUR
TRIENNALE INDUSTRIE ART & HAUTS – DE – FRANCE DUNKERQUE 10 JUIN 2023 –14 JANV. 2024

BRUSSELS QUEER GRAPHICS

C’est une histoire de reconnaissance, d’affirmation et de revendication. De créativité, aussi. Après Punk Graphics, en 2019, le Design Museum Brussels ausculte le langage visuel queer. Cette exposition retrace l'activisme des communautés LGBTQI+, à Bruxelles, des années 1950 à nos jours, à travers le prisme de l’illustration et du graphisme. Ces affiches, flyers, fanzines, badges ou t-shirts offrent une immersion inédite au sein d’une culture aussi riche que diversifiée.

Bruxelles, jusqu’au 05.11, Design Museum Brussels, tous les jours : 11h - 19h, 10 > 4€ (gratuit -12 ans), designmuseum.brussels

THE HARLEM FANTASY ‘82

Voici une plongée inédite dans la culture ballroom. Cet accrochage qui retrace un moment fondateur du voguing, dans la communauté noire transgenre des années 1980, à New York. Signées par le photographe américain Nick Kuskin, encore jamais montrées dans un musée, ces images documentent l’émergence d’un mouvement artistique assumant une salutaire exubérance. Entre ghetto et glamour, beauté et dignité, ces photographies restituent l’essence même de la culture queer.

Bruxelles, jusqu’au 21.07, Bozar, mar > dim : 10h - 18h 6/3€ (gratuit -12 ans), bozar.be

DIANE VON FURSTENBERG

Le saviez-vous ? Derrière l’une des robes les plus vendues au monde (la Wrap Dress) se cache une Belge. Mais la carrière de Diane Von Furstenberg dépasse largement cette tenue iconique. Installée depuis cinquante ans à New York, elle a toujours été animée par une soif de liberté et cela se voit dans son vestiaire. Tout cela est à découvrir dans Woman Before Fashion. Soit une exposition regroupant 230 pièces : robes, jupes, chemises, mais aussi patrons, échantillons de tissu ou photographies.

Bruxelles, jusqu'au 07.01.2024, Musée Mode et Dentelle mar > dim : 10h-17h, 10 > 4€ (gratuit -18 ans)

fashionandlacemuseum.brussels.fr

106
© Ara Gallant © Collection Fonds Suzan Daniel (Amsab-ISG) © Nick Kuskin
tél. 03 27 95 82 82 www.chm-lewarde.com conception graphique Atelier Au fond à gauche (Lanneau/Charzat) 2022 • Qualit’imprim 03 20 50 66 72
LA MINE FAIT SON CINÉMA

HANS OP DE BEECK

C'est sans doute l'un des plus grands artistes belges contemporains. Hans Op de Beeck déploie à Cassel son œuvre fascinante, entre mélancolie et mise en scène tragicomique de la condition humaine. Ses fameuses sculptures grises ultraréalistes, mais aussi ses aquarelles, photographies ou vidéos dialoguent avec les peintures des maîtres flamands (de Bruegel à Rubens) si chères au musée de Flandre. La promesse d'une visite pleine de silence et de résonances.

Cassel, jusqu'au 03.09, Musée de Flandre mar > ven : 10h-12h30 & 14h-18h • sam & dim : 10h-18h 6/4€ (grat. -26 ans), museedeflandre.fr

FUTURO GENTILE

Véritable maestro de l’architecture et du design italien, et plus largement mondial, Michele De Lucchi investit le CID, au Grand-Hornu. Porteuse d’un discours résolument humaniste et écologique, cette exposition se place à contrecourant de la déprime actuelle – justifiée, il faut dire. En premier lieu parce qu’elle ose imaginer un "futur aimable", à travers des architectures situées quelque part entre l’utopie et la science-fiction. Soit pile à l’endroit du rêve.

Hornu, jusqu'au 27.08, Centre d'innovation et de design, mar > dim : 10h-18h 10 > 2€ (gratuit -6 ans), cid-grand-hornu.be

BENJAMIN LACOMBE ET LE VICTORIEN

Peuplée de monstres et de personnages aux grands yeux, mariant le macabre au merveilleux, son œuvre onirique est désormais connue à travers le monde. Figure de l’illustration contemporaine, Benjamin Lacombe investit le château d’Hardelot, à Condette dans le Pas-de-Calais.

D'Alice à Dorian Gray, en passant par les contes d’Edgar Allan Poe, le Parisien ausculte la littérature victorienne à travers ses peintures, dessins ou sculptures, et nous invite à passer de l’autre côté du miroir.

Condette, jusqu’au 05.11, Château d’Hardelot, mar > dim : 10h-12h30 & 13h30-18h, 3€ (gratuit -18 ans), chateau-hardelot.fr

108
© Benjamin Lacombe © Hans Op de Beeck © Michele De Lucchi Filippo Bolognese

DEPUIS LE 13 MAI 2023

ANGEL VERGARA

Né en 1958, Angel Vergara a fui avec sa famille la répression franquiste pour s'installer en Belgique, en 1964. Il s’est révélé dès les années 1980 avec ses "films peints" réalisés en super 8, puis sous le nom de Straatman : caché sous un drap blanc, il dessinait ce qui se passait autour de lui, dans la ville. Sa pratique n’a depuis cessé d’évoluer, entre performance, vidéo, installation... Intitulée Dans l’instant, cette rétrospective dessine le parcours d’un homme capturant le flux de la vie.

Hornu, jusqu'au 08.10, MACS mar > ven : 10h-18h, 10 > 2€ (gratuit -6 ans), mac-s.be

PAYSAGE. FENÊTRE SUR LA NATURE

Après nous avoir invités sur les traces des pharaons, le LouvreLens s'intéresse au paysage. Nombreux sont les artistes à l'avoir copié, magnifié ou réinventé. Des noms ? Hokusai, Millet, Kandinsky, Monet, Corot... Cette exposition réunit quelques maîtres du genre pour mieux appréhender leurs créations. On admire ici des bords de mer, des forêts, des champs, des montagnes... Le parcours est conçu comme une promenade et fait la part belle au son et à la lumière, pour mieux révéler les œuvres.

Lens, jusqu'au 24.07, Louvre-Lens, mer > lun : 10h-18h, 11 > 6€ (gratuit -18 ans), louvrelens.fr

ORDURES. L'EXPO QUI FAIT LE TRI

Ils sont partout autour de nous, et détruisent peu à peu la planète. Les envahisseurs ? Pire : les détritus ! De la rue aux océans, des forêts aux campagnes, pas un recoin de notre environnement n'est épargné par cette propension de l'Homme à jeter ses saletés un peu partout. À Liège, on fait le tri dans nos ordures, histoire de mieux se débarrasser de nos vilaines habitudes. Rien de plus logique : la patrie de Magritte demeure championne européenne du recyclage des déchets ménagers !

Liège, jusqu'au 31.12, Musée de la Vie wallonne mar > dim : 9h30-18h, 7/5€ (gratuit -3 ans), viewallonne.be

110
© Province de Liège
© Jan Li é
©
Musée de la Vie wallonne
geois
RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Richard Lambert
Isabelle Detournay MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE TOURNAI RUE DE L’ENCLOS SAINT-MARTIN 3 7 500 TOURNAI Le Travail et la Maison 10.6—6.11.23 Musée des Beaux-Arts EN DIALOGUE AVEC L’ŒUVRE DE LOUIS PION DANS LE CADRE DU CYCLE D’EXPOSITION « PORTRAIT D’AMIS »

Thierry Suzan

Photographe et journaliste, collaborateur pour National Geographic ou GEO , Thierry Suzan a parcouru plusieurs fois la planète pour en révéler les trésors, toujours avec un regard humaniste. Intitulée La beauté sauvera le monde, cette exposition réunit une soixantaine de clichés immortalisant des sites exceptionnels, des icebergs de la baie de Disko au désert du Namib. Ce membre de la Société française des explorateurs dévoile aussi une série d'images prises à Mons, révélant la cité du Doudou sous un angle inédit.

Mons, jusqu'au 29.10, Beffroi mar > dim : 10h-18h • 9/6€, beffroi.mons.be

Range ta chambre !

Passé maître dans l'art de la démesure, Jean-François Fourtou décale notre regard sur le quotidien. Après avoir envahi l'Hospice Comtesse avec des personnages à têtes de fruits et légumes, il pose cette fois ses valises de doux rêveur à la Gare Saint Sauveur et nous dévoile sa chambre d’enfant... six fois plus grande que l’originale ! On flâne ici entre un ours en peluche à taille humaine avant de se planquer sous un lit de douze mètres sur cinq, entre autres fantaisies.

Lille, jusqu'au 08.10, Gare Saint Sauveur mer > dim : 12h-19h, gratuit lille3000.com

Valérie Belin

Cette artiste discrète compte parmi les photographes les plus inspirantes de notre époque, dont elle ne cesse de déconstruire les codes de représentation. Foisonnante, l'exposition réunit plus d'une centaine d'images, créées du milieu des années 1990 à nos jours. Entre mannequins statufiées, objets humanisés ou masques, ces grands formats plongent le visiteur en plein doute, et dessinent une "incertaine beauté du monde".

Tourcoing, jusqu'au 27.08, MUba Eugène Leroy, tous les jours sauf mar : 13h-18h

5,50 > 3€ (gratuit -18 ans), muba-tourcoing.fr

Portrait d'amis #1 : Isabelle Detournay

Originaire de Tournai, Isabelle Detournay fut d’abord assistante sociale avant de devenir photographe, mais son travail focalise toujours sur l'humain. Intitulée Le Travail et la maison, son exposition s’immisce dans les interstices du quotidien, capturant avec délicatesse des existences ordinaires. Au Musée des beaux-arts, ses clichés dialoguent avec les créations du peintre et photographe Louis Pion (1851-1934), tout aussi ancrées dans le réel, pour mieux sublimer notre commune condition.

Tournai, jusqu’au 06.11, Musée des beaux-arts, tous les jours (sf mardi) : 9h30-12h30 & 13h30-17h30, 4/3€ (gratuit -6 ans), mba.tournai.be

112
Construction © Jean-Francois Fourtou - Galerie RX.Paris

Quand de Gaulle rejoint le réseau

������ La C’ART accueille la Maison Natale

Charles de Gaulle et vous donne accès en illimité à 15 musées et centres d'art

lacart.fr

Rodin

Marcus Miller

Imagination

DIMANCHE 08 OCTOBRE 2023 À 18H00

CONCERT À PARTIR DE 33€

SAMEDI 11 FÉVRIER / 20H30

Isabelle Boulay

DANSE à partir de 31€

La belle au bois dormant

MARDI 11 NOVEMBRE 2023 À 20H30

CONCERT À PARTIR DE 49€

VENDREDI 17 FÉVRIER / 20H30

The Musical Box

CONCERT à partir de 37€

Camille & Julie Berthollet

JEUDI 2 MARS / 20H30

DANSE à partir de 37€

DIMANCHE 17 MARS 2024 À 18H00

CONCERT À PARTIR DE 37€

DIMANCHE 5 MARS / 18H00

CONCERT à partir de 31€

DIMANCHE 07 AVRIL 2024 À 18H00

Réservez vos billets sur casinolille.fr ou à l’accueil de votre casino.

CONCERT À PARTIR DE 37€

Réservez vos billets sur casinolille.fr ou à l’accueil de votre casino

EN SCANNANT CE QR CODE

EN SCANNANT

CE QR CODE

Retrouvez l’ensemble de notre programmation

Retrouvez l’ensemble de notre programmation

Cali
de licence spectacle PLATESV-R-2019-001135/001137/001138
N° de licence spectacle PLATESV-R-2019-001135/001137/001138
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.