Jeulibre
Le jeu permet une « digestion » des moments forts de la vie (naissance d’un petit frère, grosse tempête, maladie infantile, séparation des parents, déménagement, décès d’un grandparent, etc) ainsi que l’imitation des gestes des adultes. D’où l’intérêt de réfléchir à ce que l’on donne à imiter. Par exemple jardiner, bricoler, cuisiner, coudre, peindre, brosser le chien, aller au marché, nourrir les oiseaux, entretenir sa maison, lire un livre, jouer de la musique, chanter, danser, passer des moments chaleureux avec des amis, marcher ou se baigner en nature, etc.
Si, en présence de l’enfant, on passe son temps les yeux rivés sur l’écran de son téléphone, ce sera pour le moins extrêmement pauvre pour son développement voire pire. Le mode d’apprentissage du petit enfant étant l’imitation, je vous laisse imaginer où cela le mène…
L’un des buts fondamentaux du jeu libre est la mise en mouvement spontané de l’enfant afin qu’il développe sa volonté, l’un des 3 pôles constitutifs de l’être humain (avec la pensée et le sentiment – se référer à l’enseignement de Rudolf Steiner et à la pédagogie SteinerWaldorf). L’éducateur n’annonce pas « c’est le moment du jeu libre ! » ni « maintenant, jouez à la marchande ! ». Non. Il s’agit tout simplement de laisser faire, de laisser les enfants se mettre à jouer. Mais attention, ce n’est pas un moment de « n’importe quoi » et l’espace dédié au jeu ainsi que les ressources ou le matériel mis à disposition doivent être pensés et prévus par l’encadrant.
Quels sont les critères qui permettent des séances de jeu libre épanouissantes ?
- La qualité de présence de l’encadrant
Celui-ci ne joue pas avec les enfants. Il peut par exemple accepter une invitation à manger la soupe au restaurant ou monter quelques instants dans le bus qui emmène tout le monde à la plage mais le rôle de l’adulte est avant tout d’être présent, attentif, à l’écoute de ce qui se passe. Il peut simultanément s’adonner à une activité de la vie quotidienne telle que préparer le goûter ou ranger ou alors à une activité artisanale ou créative. Dans ce cas, des enfants pourront se joindre à l’adulte afin de participer.
Jeulibre
L’espace de jeu
Si les enfants sont accueillis dans un endroit fixe, il conviendra de bien penser cet espace Tout d’abord, il faut le sécuriser, par exemple couper les arbres dangereux, enlever les ronces trop abondantes, installer une barrière s’il y a une mare ou autre danger Ensuite, il conviendra de l’aménager selon vos souhaits avec des « meubles » à la taille de l’enfant : cuisinette, tables, chaises, rondins, etc Vous pouvez également y creuser des trous, y monter des buttes, installer un bac à sable, un potager (dans ce cas, il sera « expérimental » et ne vous attendez pas forcément à manger les récoltes !), des jeux de cordes, etc. Les possibilités sont nombreuses. Et les aménagements ne cesseront de s’améliorer quant à leur pertinence et leur richesse. Le maître mot doit rester : simplicité. Pas de chichis ! Encore une précision : on veillera à placer le feu de camp hors de l’espace de jeu libre.
Si le jeu libre est pratiqué en pleine nature dans un espace éphémère, rendez-vous sur les lieux avant la séance afin de préparer celle-ci au mieux : identifier les éventuels dangers ainsi que les possibilités de jeu.
La Nature est bien entendu idéale pour le jeu libre : elle regorge de possibilités et offre de l’espace et un environnement sonore apaisant.
Le matériel, les ressources ou objets mis à disposition
Si l’adulte n’oriente pas le jeu libre, il reste tout-de-même celui qui met à disposition les « éléments physiques » du jeu : l’espace et les objets Il faut donc considérer la quantité et la qualité des éléments fournis La quantité : il faut savoir doser ! Trop d’objets vont mettre un véritable bazar et peuvent facilement « perdre » les enfants La qualité : choisir des objets en matériaux naturels et qui laissent la possibilité aux enfants de leur donner tout un tas de fonctions différentes. Cela peut être des assiettes en bois, des marrons, de la mousse, des pelles, des râteaux, des tissus, des morceaux de bois, …
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Le jeu est la plus haute forme de recherche. »
Albert Einstein
- L’univers imaginaire
Les contes et histoires lus aux enfants seront complètement repris dans les moments de jeu Les enfants les revivront encore et encore en se donnant des rôles, en les interchangeant et en transformant des éléments des récits. Ainsi, les temps pour (ra)conter et lire sont précieux et ils devraient faire partie intégrante de l’ensemble des activités proposées aux enfants. En référence, vous trouverez un ouvrage très bien fait pour trouver des récits de qualité.
Références :
Le jeu libre au jardin d’enfants. Odile Moullé-Monteaux. Mise en pratique de la pédagogie Steiner-Waldorf.
https://pedagogie-waldorf.fr/produit/le-jeu-libre-collectionmise-en-pratique/
Des livres à leur mesure, pour les 3-6 ans. Sélection n°46.
ARPLE Association de Recherche et de Pratique sur le Livre pour Enfants
https://arple.net/suggestions-lecture/livres-a-leur-mesure-36-ans-selection-n46/
