Pharmacien de France 1242 complet

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L’INTERVIEW

« Sortons du tout médicament » Catherine Lemorton

Le cancer au Kärcher

Trop de pilules Les lecteurs tue la pilule de glycémie

DÉCRYPTAGE P. 28

ENQUÊTE P. 34

N o 1 2 4 2 J U I L L E T- A O Û T 2 0 1 2

BANC D’ESSAI P. 58

LA FOURNITURE DE MÉDICAMENTS AUX MAISONS DE RETRAITE DIVISE LES PHARMACIENS : ENTRE « GROS FAISEURS » ET PHARMACIES DE PROXIMITÉ, LA SITUATION SUR LE TERRAIN EST DE PLUS EN PLUS TENDUE.

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L’Éditorial

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Maintenant ou jamais

Philippe Besset

© Miguel Medina

Président de la commission Économie à la FSPF, titulaire à Limoux (Aude)

No 1242 I 55e année I 20/07/12 ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0217 T 81323 www.lepharmacien.fr LE PHARMACIEN DE FRANCE 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09 Tél. : 01 42 81 15 96 Télécopie : 01 42 81 96 61 DIRECTEUR de la publication : Éric Garnier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Jocelyne Wittevrongel RÉDACTEUR EN CHEF : Laurent Simon (lsimon@lepharmacien.fr) RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Anne-Laure Mercier (almercier@lepharmacien.fr) RÉDACTRICE : Pauline Michel (pmichel@lepharmacien.fr) secrétaire de rédaction : Joséphine Volat (jvolat@lepharmacien.fr) Ont collaboré à ce numéro : Anaïs Bellan I Claire Grevot I Marie Léon créatioN et réalisation : Rampazzo & Associés www.rampazzo.com - blog.rampazzo.com correction : Francys Gramet IMPRESSION : Lescure Théol - 27120 Douains ILLUSTRATIONS : Photos : Miguel Medina, Raphaël Dautigny, Sebastian Scheffel Dessins : Martin Vidberg DIRECTEUR commercial ET RESPONSABLE DE LA PUBLICITÉ : Christophe Bentz (cbentz@lepharmacien.fr). Tél. : 01 42 81 56 85 Fax. : 01 42 81 96 61

O

n n’aura jamais preuve, une mission de l’Inspection des affaires autant parlé sociales est chargée de formuler des proposide médica- tions au gouvernement d’ici la rentrée. Appel ments géné- d’offres, TFR généralisé… Tout est possible, les riques qu’en inspecteurs de l’Igas ont déjà prouvé qu’ils ne 2012. Pas en manquaient pas d’imagination. Ensuite, la situabien, convenons-en. Le rapport de l’Académie tion économique de la Sécurité sociale : avec de médecine, en dépit de sa légèreté méthodo- près de 15 milliards d’euros de déficit en 2011, logique, aura fait des dégâts considérables dans nos gouvernants n’hésiteront plus à froisser l’opinion. Et le mea culpa tardif des sages n’y quelques sensibilités pour faire des économies. fera rien : la méfiance est née chez les patients, Pas besoin d’être médium : 2013 sera doulounourrie d’excipients à effets notoires souvent reuse pour tous. Pourtant, à l’heure où j’écris imaginaires, de galéniques suspectes et d’effi- ces lignes – et pour quelques semaines encore –, cacité supposément amoindrie… Je l’ai ressen- les pharmaciens ont encore leur destin entre tie au comptoir, tout les mains, grâce à la mesure « tiers-payant comme vous. On pourrait se dire que les pharmaciens Nous réussirons contre générique ». devraient la jouer « profil à atteindre 85 % L’objectif sur lequel nous bas », laisser passer le grain nous sommes engagés est médiatique en attendant le de substitution ambitieux : 85 % de taux retour de la confiance des générique, j’en de substitution, c’est 13 % patients… et constater de plus qu’actuellement, et l’érosion continuelle des suis persuadé. le temps nous est compté taux de substitution au puisque nous n’avons que niveau national. Cela, la jusqu’à la rentrée législaprofession ne peut se le permettre. Si vous en tive pour faire nos preuves. Mais si nous réuscomprenez les raisons, vous en serez convain- sissons – ce dont je suis persuadé –, en plus de cus comme moi. maintenir votre marge, vous aurez définitivePremière d’entre elles, la prochaine loi de finan- ment prouvé votre implication aux yeux des cement de la Sécurité sociale va faire mal. Les gouvernants et de l’Assurance maladie. Génépolitiques ne s’en cachent pas : une grande riques, nouvelles missions, premier recours, les remise à plat de la rémunération des pharma- pharmaciens ne se contenteront plus de se ciens sur le générique est à l’ordre du jour. Pour croire indispensables. Ils le seront.

ABONNEMENTS : Tél. : 01 42 81 15 96 L’abonnement d’un an France-Corse : 90 € TTC I Guyane : 89,08 € TTC Guadeloupe, Martinique, Réunion : 89,08 € Étranger : 154 € I Achat au numéro : 12 € TTC I Certificat d’inscription à la Commission paritaire de la presse : no 0212 T 81323 ORGANE D’INFORMATIONS SCIENTIFIQUES ET PROFESSIONNELLES PHARMACEUTIQUES Le Pharmacien de France est édité par la SARL « Le Pharmacien de France ». Siège : 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09. Durée 99 ans à compter de 1977 Capital : 93 000 euros I Cogérants : Éric Garnier I Jocelyne Wittevrongel I Date du contrôle OJD : 28/11/2011.

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Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Actualité

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juillet-août 2012 Sommaire Santé

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L’INTERVIEW

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8 13 16

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Catherine Lemorton : « Sortons du tout médicament »

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ENQUÊTE Trop de pilules tue la pilule

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INVESTISSEMENT Les atouts des MDD

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PANORAMA

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NOUVELLES TECHNOS

L’ACTU EN BREF LE KIOSQUE ANALYSE Petit manuel du tierspayant contre générique

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CONSEIL Le ver est dans la plaie FICHE CONSEIL Les antiseptiques INTERNATIONAL Dessous de table

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ENJEUX PDA, le grand n’importe quoi

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LES DOSSIERS DE LA FÉDÉ SPÉCIAL NORD Minières, la fin est proche

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Officine

DÉCRYPTAGE

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60

Le mail pour les pros EN BREF PRODUITS SUBSTITUONS ! BANC D’ESSAI Les lecteurs de glycémie APERÇU

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CULTURE HUMOUR

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Le cancer au Kärcher Depuis 2004, la France a lancé un programme de dépistage organisé du cancer du sein. Mais l’efficacité du dispositif, voire sa dangerosité, fait l’objet de plus en plus d’interrogations. Ainsi, un dépistage régulier sur dix ans

28 ne sauverait qu’une femme sur 2 000 du cancer du sein. Pire, dix femmes en bonne santé seront dans le même temps traitées inutilement. Les pouvoirs publics estiment pourtant qu’encore « trop peu » de femmes se font dépister…

ABONNEZ-VOUS maintenant au Pharmacien de France. Rendez-vous sur www.lepharmacien.fr Ce numéro comporte un encart jeté de 8 pages « Congrès des pharmaciens » et un encart jeté de 80 pages « Répertoire des organismes ». Juillet - Août 2012 I No 1242 I 3

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L’interview

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Catherine Lemorton, pharmacien à Toulouse, est la nouvelle présidente de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. Redoutée des industriels pour son franc-parler, elle défend pour sa profession l’évolution vers les nouvelles missions. Propos recueillis par Laurent Simon

Catherine Lemorton

« Sortons du tout médicament » Vous êtes l’auteur d’un rapport (voir Nota bene p.6) qui avait été remarqué au moment de sa sortie en 2009. Votre nouvelle position à la tête de la commission des Affaires sociales vous permettra-t-elle d’appliquer certaines de ses propositions, par exemple les essais cliniques contre comparateurs ?

valorisant des actes qui aujourd’hui ne le sont pas. En changeant de modèle économique, il ne s’agit pas de mettre tout le maillage territorial par terre. Y aura-t-il une action particulière sur les génériques dans le prochain PLFSS ?

Le scandale du Mediator a permis que certaines C’est également en réflexion avec Jérôme Cahuzac des mesures que je proposais soient intégrées dans [ministre délégué chargé du Budget, NDLR]. Mais, paralla loi Médicament. Mais si l’on prend l’exemple des lèlement, il va falloir les promouvoir : on a installé une essais cliniques contre compaaversion pour les génériques en rateurs [le fait de devoir comparer France, qui ne se retrouve dans une molécule en développement Le refus de soins, aucun autre pays. Il y a une telle à la molécule de référence dans cela n’existe pas prégnance des industries de prinla même indication, NDLR], en ceps, de si nombreuses tactiques regardant le texte de la loi, on se en pharmacie. de contournement… Il faut faire rend compte que la deuxième des émissions grand public, faire phrase de l’article annule la preappel à l’Inpes [Institut national mière, puisque l’industrie est dispensée de ces pour la prévention l’éducation à la santé, NDLR]. Pouressais cliniques à condition de fournir une explica- quoi une Allemande supporterait très bien un générique tion. Ce n’est pas suffisant. Jean-Luc Harousseau d’antiostéoporotique et pas une Française ? Leurs [président de la Haute Autorité de santé, NDLR] s’est constitutions sont-elles différentes ? exprimé dans ce sens : service médical rendu, stratégie thérapeutique, prix du médicament, tout est à revoir en fonction de ces essais cliniques contre François Hollande, dans son discours de campagne comparateurs. sur la santé, avait évoqué des baisses de prix et une

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2013 est en pleine préparation. Quelles mesures concerneront les médicaments ?

Nous sommes en train d’y réfléchir. Nous allons certainement vers une baisse de prix sur les médicaments et les génériques mais, passée cette constatation, il faudra mettre ces baisses de prix face à la Convention des pharmaciens, faite pour que la profession prenne un rôle de santé publique. Les prochaines années nous mettront devant la difficulté d’accorder ces baisses de revenus liées aux baisses de prix tout en

diminution des volumes remboursés… Vous êtes donc dans la droite ligne de ces propos.

Oui à ceci près qu’on avait oublié de lui signaler qu’une convention entre les pharmaciens et l’Assurance maladie allait amener une autre forme de rémunération. Cela a donc pu faire peur à certains, qui sont dans une mauvaise situation économique. Il manquait cet élément rassurant envers la profession. Une étude récente, provenant des Laboratoires internationaux de recherche (Lir), tend à prouver que les Français ne sont plus à la première place de

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L’interview

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la consommation médicamenteuse en Europe, cela marque-t-il un tournant ?

Oui mais la rupture se serait faite quel que soit le gouvernement. Cette baisse de consommation de médicament en France devait avoir lieu. Nous avons des taux de mortalité équivalents à d’autres pays européens et une prise médicamenteuse bien plus élevée… Notre addiction au médicament fait que toute réponse thérapeutique passe par lui : ce ne doit plus être le cas. Tant qu’on est à neuf consultations sur dix qui aboutissent à une ordonnance de médicaments, même si les volumes ont diminué, on ne peut pas dire que nous sommes tirés d’affaire. On est donc en train de sortir du tout médicament ? En ce cas, comment les pharmacies vont-elles s’en sortir ?

Le tout médicament arrangeait tout le monde. Les médecins, payés à l’acte, qui avaient une réponse toute trouvée pour leurs patients, comme les industriels payés au volume. Il faut accélérer le processus pour sortir de cette situation. Les pharmaciens l’avaient quelque part déjà anticipé avec la marge dégressive lissée qui modulait leur rémunération pour les produits chers. Continuons dans cette voie en respectant les pharmacies en difficulté. Attention, je ne dis pas que toutes les pharmacies sont en difficulté : les revenus fiscaux déclarés sont dans la moyenne haute. Mais cela cache des disparités : certaines personnes gagnent très bien leur vie, tandis que d’autres non. Ce sont ces professionnels qu’il faudra accompagner, surtout dans les territoires qui manquent de médecins. Les pharmaciens observent toujours avec intérêt les discussions sur la répartition des médecins et la fin de la liberté totale d’installation. Vous disiez en 2009 que la dernière chance des médecins était arrivée ; est-ce réellement le cas ?

© RAPHAëL DAUTIGNY

Je creuse le même sillon que François Hollande et Marisol Touraine. Au départ, j’étais plutôt partisane de la solution suivante : pourquoi ne pas faire chez les médecins comme chez les pharmaciens ? Il ne faut pas oublier que la santé est un service public et que nous sommes tous des pseudo professions libérales, solvabilisées par la solidarité nationale. Cela donne des droits mais impose aussi des devoirs. On m’a répondu qu’il fallait continuer dans la voie incitative pour les médecins. Dont acte. Il faut donc une meilleure lisibilité des aides proposées, une modulation du cursus universitaire pour amener les étudiants à faire des stages en rural ou dans des zones désertifiées…

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D’autres gouvernements l’ont dit… Le PLFSS 2013 n’est-il pas le moment de prendre des mesures, comme la restriction à l’installation en secteur 2 ?

Non, ce n’est pas le moment et ce n’est pas III Juillet - Août 2012 I No 1242 I 5

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L’INTERVIEW

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Il reste “plus facile de

© RAPHAËL DAUTIGNY

pousser la porte d’une pharmacie que d’un cabinet médical.

III

prévu. Nous avons été élus sur une promesse d’incitation, ce serait une rupture de contrat moral. En revanche, si au bout d’un an et demi ou deux on voit que la situation ne s’arrange pas, nous prendrons nos responsabilités politiques. À propos de la loi HPST, qui a mis en place les Agences régionales de santé, Marisol Touraine a déclaré que ce texte devait connaître des « révisions importantes ». De quelle nature ?

NOTABENE Vous pouvez consulter le rapport de Catherine Lemorton « La prescription, la consommation et la fiscalité des médicaments », à l’adresse suivante : http://tinyurl.com/48xatt

On ne va pas le mettre complètement à plat mais nous voulons éviter que l’hôpital public devienne une entreprise. Sur l’offre de soins, nous en avons parlé à l’instant. Sur la santé publique, la loi HPST était réduite à peau de chagrin, en s’attaquant uniquement à l’alcoolisme des jeunes. Nous allons mettre en place une grande loi quinquennale. Enfin, les ARS doivent avoir de l’autonomie et des moyens pour se rapprocher de la population, sans tomber dans les objectifs régionaux d’Assurance maladie [chaque ARS serait alors responsable des budgets de remboursement des soins, NDLR]. L’Objectif national de dépenses d’Assurance maladie (Ondam) a été respecté l’année dernière. Est-ce que vous vous en félicitez ?

L’Ondam a été respecté, certes, mais 25 % à 30 % de nos concitoyens se refusent des soins ou s’en voient refuser. On ne peut donc pas s’en satisfaire. Je rappelle au passage que le refus de soins, cela n’existe pas en pharmacie : je ne connais aucun confrère qui refuse de délivrer un médicament aux bénéficiaires de l’Aide médicale de l’État (AME) ou de la Couverture maladie universelle (CMU). Les médecins ont beau crier « C’est à la marge », je n’en suis personnellement pas si sûre ; il suffit de constater les chiffres à Paris. De nombreuses personnes aujourd’hui en France ne sont pas soignées parce qu’un médecin refuse de les recevoir. Si une hausse de 2,5 % de l’Ondam en 2011 ne sont pas suffisants, les 2,7 % d’augmentation prévus pour 2012 le seront-ils ?

La précédente majorité n’a pas réorganisé l’offre de soins. La coopération sanitaire, inscrite dans la loi de Mme Bachelot, n’a pas été mise en œuvre. Les autres professions de santé n’ont pas vocation à voler le travail des médecins : les pharmaciens, les auxiliaires médicaux n’ont pas vocation à faire du diagnostic mais certaines tâches peuvent néanmoins être transférées. Il y a un corporatisme terrible dans les élites mais sur le terrain les expérimentations en cours marchent très bien. Les pharmaciens sont déjà des régulateurs dans l’accès aux soins : un premier recours, en d’autres termes. N’en déplaise aux médecins, il reste toujours plus facile de pousser la porte d’une pharmacie que d’aller dans un cabinet médical. Le secteur ambulatoire, la « ville », a fait économiser 340 millions d’euros l’année dernière par rapport aux prévisions, selon la Cour des comptes. Sa bonne conduite sera-t-elle récompensée dans le prochain PLFSS ?

Marisol Touraine s’est déjà positionnée : il faut que l’hôpital refonctionne normalement. Une fois la situation stabilisée, reste le constat suivant : la ville prend de plus en plus le relais de l’hôpital à moindre coût, il faut donc rééquilibrer les enveloppes pour que les soins ambulatoires ne se retrouvent pas lésés. Les médicaments de la réserve hospitalière [SRH, NDLR] en sont un bon exemple. Ils coûtent cher, font chuter la marge des pharmaciens – c’est le cas dans la mienne – et ils gonflent les budgets ville. La délivrance de SRH pourra-t-elle alors être rémunérée sur la base d’un forfait, comme celle de la buprénorphine ?

Ce n’est pas encore prévu mais pourquoi pas ? Il y a de nombreuses missions que les pharmaciens remplissent sans être payés, en premier lieu dans l’accompagnement de patients toxicomanes où les pharmaciens gagnent très peu leur vie, comparativement au temps investi. L’Assurance maladie en aura-t-elle les moyens ?

C’est bien pour cela que le gouvernement cherche de nouvelles recettes, comme l’augmentation du forfait social, qui passe de 8 à 20 %. Vous êtes vous-même pharmacien : comment allezvous concilier votre double casquette de titulaire et de présidente de la commission des Affaires sociales ?

Comme je le fais depuis maintenant cinq ans : j’ai une remplaçante et une associée et je continue à suivre l’activité de la pharmacie. Même si mes déplacements m’empêchent de faire du comptoir, je ne veux pas perdre le contact. C’est toujours intéressant d’avoir fait vingt-deux ans de terrain pour se rendre compte des choses. ❙

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Actualité En bref

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Marisol Touraine, ministre de la Santé, invitée du 12/13 de France 3.

INTERPRO ❙❙Après les médecins, la Fédération nationale des infirmiers (FNI) a été reçue le 27 juin dernier par Marisol Touraine. Parmi les sujets évoqués avec la ministre de la Santé : le premier recours, l’accessibilité aux soins ou la coordination entre professionnels. ❙❙Les jeunes médecins s’inquiètent d’éventuelles mesures sur la répartition de leur profession. Plusieurs organisations syndicales se sont émues de l’idée d’une régulation à l’installation en secteur 2 dans les zones surdotées. Le débat n’est pas clos. ❙❙MG Femmes, la branche féminine du syndicat de médecins MG-France, a été reçue au ministère des Droits de la femme. Le syndicat a fait des propositions pour favoriser l’égalité homme-femme, notamment par un avantage maternité versé pendant le congé maternité. ❙❙La réforme des études des masseurs-kinésithérapeutes (MK) sera effective à la rentrée 2013. Outre la mise en place de la nouvelle première année commune (Paces), les MK pourront suivre un master 1 pour les pratiques de base et un master 2 pour les pratiques avancées. ❙❙La FFMKR, syndicat représentant les masseurskinésithérapeutes, organise son congrès les 29 et 30 septembre prochain à Lyon. Avec un thème que ne renieraient pas les pharmaciens : « La kiné demain, généraliste ou spécialiste ? ». Comme quoi les problématiques sont transversales.

« [Ils sont] si lointains, si déconnectés des véritables préoccupations nationales. » Roselyne Bachelot, ancienne ministre de la Santé, à propos de Marisol Touraine et François Hollande dans son livre À feu et à sang (Éd. Flammarion).

© Miguel Medina

© Ministère des affaires sociales

« Nous dépensons trop d’argent pour les médicaments. […] Ça ne veut pas dire dérembourser mais prescrire des médicaments utiles. »

© Ministère des Solidarités

ils l’ont dit « L’argument d’autorité que représente la caution de l’Académie de médecine justifiet-il l’écho médiatique d’un rapport d’aussi mauvaise qualité ? » Philippe Foucras, président du Formindep, dans Que choisir Santé à propos du rapport de l’Académie de médecine sur les génériques.

réforme

Ayrault sans annonces La santé reste sur sa faim après le discours de politique générale du nouveau gouvernement.

T

rès attendu, le discours de politique générale de Jean-Marc Ayrault a déçu les acteurs de la santé. Et il faut bien admettre que, si le nouveau Premier ministre socialiste y a accordé autant de place que son prédécesseur François Fillon, il s’est montré moins offensif pour remettre à

flot le système de santé ou améliorer la couverture du plus grand nombre de Français. Suivant la ligne de concertation à laquelle tient tant le président de la République François Hollande, Jean-Marc Ayrault ne pouvait en fait se prononcer avant la « grande conférence sociale » organisée les 9 et 10 juillet avec syndicats et patronat afin de dessiner de premières pistes de réformes. Il a plutôt dénoncé les augmentations de restes à charge, les

déserts médicaux et les dépassements d’honoraires quand François Fillon, en son temps, annonçait les franchises et remettait en cause l’assurance maladie obligatoire. Seul engagement, le Premier ministre a promis « une réforme juste et solidaire de la prise en charge des personnes âgées privées d’autonomie », en rappelant que « c’était une promesse de l’ancien gouvernement qui n’a pas été tenue ». À la guerre comme à la guerre ! ❙

génériques (1)

génériques (2)

Après le Leem, qui estimait que le prix public des génériques était plus élevé en France parce que les pharmaciens « bénéficient de remises commerciales plus importantes », c’est au tour de l’Assurance maladie, dans son rapport sur les charges et produits pour 2013 de mettre l’accent sur les pistes d’économies liées aux génériques, notamment en termes de baisse de prix. La Cnam souligne que l’alignement des prix hexagonaux sur ceux du marché anglais permettrait d’économiser un milliard d’euros et évoque deux pistes pour dégager des économies : la mise en concurrence des génériqueurs par les assureurs… ou par les pharmaciens eux-mêmes. ❙

Les syndicats de pharmaciens belges ont eu beau protester, rien n’y a fait : le gouvernement vient d’imposer à la profession, via une loi-programme parue le 28 juin, une contribution de 17,787 millions d’euros pour 2012 dont 15 millions « estimés par le gouvernement comme la somme que les pharmaciens vont recevoir des firmes génériques » cette année, au titre des « ristournes sur achat » ! Sur chaque boîte de médicament remboursable délivrée depuis le 1 er juillet et jusqu’au 31 décembre, la cotisation est ainsi fixée à 0,32 euro (variable de 0,20 à 0,38 euros selon la situation financière des officines). Le total sera prélevé individuellement en 2013. ❙

Tour de vis en prévision

La Belgique saisit les remises labos !

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En bref Actualité

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

REPÈRES

37 euros 65 000 41 C’est désormais la différence de salaire qui existe entre celui d’une femme de ménage (coeff. 100) et celui d’une préparatrice débutante (coeff 150), suite à l’augmentation du Smic le 1er juillet dernier.

boîtes

de médicaments contrefaits ont été saisies en 2011 par les Douanes, selon le quotidien Le Figaro.

millions d’euros C’est le montant du marché des biosimilaires en 2011, selon le Memento médicament de La Mutualité française. Annoncé depuis des années comme le relais de croissance des génériques, le marché peine à décoller.

? Après négociation, le rabais accordé par les industriels à l’Assurance maladie allemande sur les médicaments innovants ne sera finalement pas rendu public. Les industriels redoutaient des conséquences négatives sur leur chiffre d’affaires.

L’IMAGE DUMOIS

Just did it

© PETE SOUZA

Il l’a portée à bout de bras. La réforme de santé du président américain Barack Obama a reçu la bénédiction de la Cour suprême des États-Unis qui l’a estimée parfaitement constitutionnelle. Une victoire partagée au téléphone avec l’avocat général Donald Verrilli le 28 juin dernier, dans le Bureau ovale mais une mauvaise nouvelle pour le républicain Mitt Romney à quelques mois de la présidentielle.

LAQUESTIONDUMOIS

« L’installation des médecins devrait-elle être régulée ? » 9%

11 % Afin de lutter contre les déserts médicaux, la ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine a évoqué la possibilité de réguler l’installation des médecins spécialistes de secteur 2 dans les zones surdotées. 18 % des pharmaciens sont favorables à l’application de cette mesure mais 62 % considèrent que l’ installation des

médecins doit être régulée sur l’ensemble du territoire, au même titre que les autres professionnels de santé (kinésithérapeutes, infirmiers...). La Confédération des syndicats médicaux françaisJeunes médecins ne partage pas cet avis et souligne qu’« un choix limité du praticien pour le patient serait socialement un non-sens ».

Ne se prononce pas/ N’a pas d’opinion

Non, les médecins doivent pouvoir continuer à s’installer là où ils le souhaitent

18 %

Non, sauf en zones surdotées où l’installation des médecins doit être régulée

62 %

Source : Étude réalisée par le département Gestion de Call Center de CELTIPHARM, sur un échantillon représentatif stratifié de 400 officines françaises sélectionnées dans sa base de données (étude administrée entre le 29/06/2012 et le 05/07/2012).

Oui, l’installation des médecins doit être régulée, à la manière des autres professionnels de santé (infirmières, kinés, pharmaciens…)

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Actualité En bref

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

ce qu’ils ils l’ont dit ont dit

Un Pass’ en Pays de la Loire C’est au tour des Pays de la Loire d’offrir à leurs lycéens et apprentis un Pass’ contraception. Dès la rentrée de septembre, filles et garçons scolarisés dans la région pourront demander au sein de leur établissement ce chéquier de huit coupons, permettant notamment la délivrance de contraceptifs en pharmacie pour une durée d’un an. Tous les détails, à partir du 4 septembre, sur www.pack15-30.fr. ❙

allemagne

Officines en difficulté Le syndicat régional des pharmaciens du Bade-Würtemberg lance une campagne de communication auprès des patients pour les sensibiliser aux difficultés économiques des pharmaciens. « Chaque semaine, quatre pharmacies ferment en Allemagne », dénonce les officinaux qui s’inquiètent de voir leurs honoraires bloqués à 8,10 euros par boîte, alors que le nombre de missions à l’officine et le coût de la vie augmentent. Les pouvoirs publics refusent pour l’instant d’augmenter la rémunération des pharmaciens, bien que l’Assurance maladie soit en excédent de 27 milliards d’euros. Mais des négociations sont en cours et un compromis à 8,60 euros par boîte pourrait être trouvé. ❙

« Xavier Bertrand a conçu son ministère comme un lieu de politique politicienne et a détricoté la loi HPST pour en faire une loi Chassang [le président de la CSMF]. »

Gilles Johanet, président du CEPS.

Yves Bur, dans Espace social européen.

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« Le médicament est devenu déflateur [pour les comptes de l’Assurance maladie] On ne peut pas ne pas faire les mêmes baisses de prix en 2013 qu’en 2012. »

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Feu vert pour les médecins ! L’Ordre des médecins a accepté l’inscription au tableau d’une SPF-PL. Une première chez les professionnels de santé.

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andis que le décret permettant la création de sociétés de participations financières de professions libérales (SPF-PL) se fait toujours attendre, une décision du Conseil d’État rendue le 28 mars ouvre une brèche dans laquelle l’Ordre des médecins s’est s’engouffré. Le Conseil d’État a en effet estimé que l’appli-

cation de l’article de loi relatif aux SPF-PL « n’était manifestement pas impossible en l’absence [des décrets] » et que ses dispositions « sont, dès lors, immédiatement entrées en vigueur pour l’ensemble des professions libérales concernées ». Donc depuis… 2001 ! Si le Conseil d’État enjoint cependant le gouvernement à se prononcer d’ici au 28 septembre sur l’éventuelle nécessité de « règles particulières permettant d’assurer le respect de l’indépendance » des professionnels de santé, l’Ordre des médecins n’a pas attendu pour procéder en juin à l’inscription d’une SPF-PL. L’Ordre des pharmaciens resterait, lui, plus prudent en l’absence de décret. ❙

alsace

Tiers-payant contre le cancer Le 1er juin, les comités alsaciens de la Ligue contre le cancer ont reconduit un accord de 2010 avec les différents syndicats de pharmaciens du Bas-Rhin et du Haut-Rhin pour le paiement du reste à charge des vaccins anti-HPV aux patientes qui ne pourraient le payer. La convention est applicable aux patientes dès l’âge de 14 ans ne disposant pas de « couverture complémentaire ou de CMU », précise le texte et porte sur la quinzaine d’euros que le régime local d’Assurance mala-

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contraception

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© Fondapol2

Chantal Jouanno, coprésidente de la mission d’information sur les dispositifs médicaux.

© MIGUEL MEDINA

« Malgré un impact comparable à celui des médicaments, les dispositifs médicaux ne sont guère plus encadrés que les jouets. »

die ne prend pas en charge. « Le pharmacien adresse un relevé mensuel à la Ligue contre le Cancer et est remboursé des sommes avancées », explique Jean-François Kuentz, président du syndicat FSPF des pharma-

ciens du Haut-Rhin. « Chaque pharmacien remplira une facture sur formulaire-type qu’il transmettra au Comité de son départe m e n t , le cac h et d e la pharmacie ainsi que la signature du pharmacien concerné devant être apposés sur le document », peut-on lire dans la convention. En place depuis 2010, le système n’avait pour l’instant connu qu’un succès plus que mitigé mais les acteurs espèrent que cette nouvelle signature impliquant tous les représentants des pharmaciens permettra de relancer l’initiative.

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En bref Actualité

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

REPÈRES

209

+ 0,8 %

Sur les 231 molécules étudiées en 2011, c’est le nombre de dossiers d’inscription ou de demandes d’extension d’indication pour lesquels la Haute Autorité de santé a conclu qu’il n’y avait aucun progrès thérapeutique.

C’est l’augmentation du taux de marge brute des officines entre 2008 et 2011, alors qu’il était en baisse depuis 2004, selon une étude du groupe Xerfi-precepta.

15,5

– 15 %

milliards d’euros C’est le montant que devrait atteindre le déficit de la Sécurité sociale en 2012, selon la Commission des comptes. Un déficit qui est plus élevé que les 13,8 milliards d’euros prévus lors de la loi de financement de 2012.

C’est le recul que connaît la consommation d’antibiotiques en France depuis le début des années 2000. Néanmoins, les Français restent parmi les plus gros consommateurs d’antibiotiques en Europe.

dispositifs

évaluation

Un décret publié au Journal officiel définit les nouvelles modalités de prescription et de délivrance des dispositifs médicaux remboursables. La première délivrance ne pourra être effectuée que si l’ordonnance date de moins de six mois, elle ne sera renouvelable que si cela est précisé sur l’ordonnance et dans un délai inférieur à douze mois. Le pharmacien devra alors délivrer au patient « le conditionnement le plus économique » et pour un mois de traitement, sauf si le produit existe sous un conditionnement adapté pour une durée supérieure. Les produits d’optique et les appareils médicaux ne sont pas concernés. ❙

La Haute Autorité de santé a enfin achevé sa réflexion sur le remplacement du SMR/ASMR (service médical rendu/amélioration du SMR) et abouti à un « index thérapeutique relatif » qu’elle présentera cet été aux pouvoirs publics et à la rentrée aux industriels. Ce nouvel indicateur comparera le médicament aux produits déjà sur le marché pour déterminer s’il est inférieur (pas de remboursement), égal (taux identique mais prix inférieur), légèrement supérieur (taux identique et prix égal), moyennement ou très supérieur (taux identique ou plus élevé et prix supérieur). ❙

Délivrer à l’économie

Bye-bye SMR/ASMR !

MACRO / ÉCO

Les Cerp grignotent des parts de marché 40

« Il ne faut pas croire qu’il n’y a pas de concurrence entre grossistes », indique Benoît Thomé, gérant du cabinet Median Conseil, dans l’édition 2012 du Panorama des acteurs de la vente directe. La part de marché cumulée des trois Cerp (Rouen, Rhin Rhône Méditerranée et Bretagne Nord) a ainsi augmenté de 27,2 à 30,4 % entre 2009 et fin 2011. « Et cela au détriment des deux premiers grossistes-répartiteurs qui perdent respectivement 2 et 1,5 points sur la même période. » Phoenix et RTB Pharma (ex-Cerp Lorraine) n’ont quant à eux pas encore « profité de leur réunion ».

en %

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2008 2009 décembre 2009 décembre 2010 décembre 2011

Source : Panorama des acteurs de la vente directe (5e édition), www.median-conseil.com

3,1

2,6

OCP

Alliance Healthcare

Cerp Rouen

Cerp RRM

Cerp BN

4,1

4,1

Phoenix

4,2

3,8

RTB Pharma

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Actualité En bref

laboratoires ❙❙Sanofi envisagerait de se désengager de son site de recherche de Toulouse ainsi que des activités de recherche de celui de Montpellier, entraînant la suppression de quelque 800 emplois. Des réorganisations devraient également concerner les activités de production de Sanofi Pasteur et les fonctions support. Au total, plus de 2 000 postes pourraient être menacés en France. ❙❙Sanofi a par ailleurs annoncé la cession de sa participation dans le groupe Yves Rocher à la famille Rocher. Le laboratoire était présent dans le capital du groupe de cosmétologie depuis 1973 et avait déjà entamé son désengagement en 2002.

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

nominations x Hubert Olivier, président du directoire de l’OCP, a été élu président de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique.

vice-président du comité exécutif de l’EFPIA, la Fédération européenne des industries et associations pharmaceutiques.

x Jean-Pierre Lacroix, actuel secrétaire général adjoint du Collectif interassociatif sur la santé (CISS), devient le nouveau président de la Fédération nationale d’aide aux insuffisants rénaux.

x Marie-Josée Keller a été réélue présidente du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes.

x Philippe Lamoureux, directeur général du Leem (Les Entreprises du médicament), a été nommé

x Philippe Besnard, jusqu’alors directeur des opérations officines et génériques chez Sanofi, s’est vu confier le mandat de directeur général du groupement Plus Pharmacie (enseignes Pharmavie et Familyprix).

x Phililppe Denry, en charge des relations sociales et de la formation professionnelle à la FSPF, a été nommé vice-président de la toute nouvelle commission scientifique indépendante au sein du DPC. Gilles Aulagner, du SNPHPU, en a été élu président. x Jan Van Ruymbeke deviendra en octobre le nouveau présidentdirecteur général de Daiichi Sankyo Europe, succédant ainsi à Reinhard Bauer.

À votre santé ! par Martin Vidberg

L’illusion de l’automédication C’est l’anthropologue Sylvie Fainzang qui le dit, dans son dernier ouvrage intitulé L’Automédication ou les mirages de l’autonomie. À méditer…

❙❙Merck Serono, une filiale de Merck, et le groupe indien Dr. Reddy’s Laboratories ont annoncé un partenariat pour le codéveloppement d’un portefeuille de biosimilaires appartenant à la classe thérapeutique des anticorps monoclonaux, dans le domaine de l’oncologie. ❙❙GlaxoSmithKline a passé un accord définitif avec le département de la justice des États-Unis en vue de régler plusieurs litiges relatifs à d’anciennes pratiques de promotion, de prix et de pharmacovigilance, moyennant le versement de 3 milliards de dollars. Une amende record. ❙❙Bristol Myers Squibb a annoncé qu’il comptait acquérir le spécialiste du diabète Amylin pour 5,3 milliards de dollars. ❙❙UCB Pharma a décidé de confier au laboratoire Zambon la promotion et la distribution en France du produit OTC Zyrtecset, à base de cétirizine. ❙❙Dans le cadre de la réorganisation mondiale de ses activités de recherche et développement précoce, Roche cherche un repreneur pour son Institut de pharmacologie clinique implanté à Strasbourg et qui mène des essais cliniques de phase I et II. Le groupe suisse va plutôt recentrer sa R&D précoce en Suisse et en Allemagne.

Retrouvez toute l’information sur www.lepharmacien.fr 12 I No 1242 I Juillet - Août 2012

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Le Kiosque

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Les médias parlent de vous, on vous en parle... par Laurent Simon LE FIGARO (14 juin)

Une pharmacie au musée Fin en demi-teinte pour la pharmacie Lhopitallier de la rue Soufflot, à Paris 5e. Son titulaire, 76 ans au compteur, a quitté les lieux et laisse la place à un magasin de vêtements, « Maje ou Sandro », précise Le Figaro. Trois générations de pharmaciens s’y étaient succédé depuis l’installation d’Octave Lhopitallier en 1892. L’Ordre des pharmaciens est sur les rangs pour récupérer les vieux ordonnanciers d’époque et le musée Carnavalet a acquis le « décor intérieur, les sphères colorées, les vieux alambics et bassines en cuivre ». Un bout du patrimoine officinal désormais à l’abri. ❙ L’EST RÉPUBLICAIN (18 JUIN)

Guerre des prix Une pharmacie Lafayette et rien ne va plus ! Le quotidien régional rapporte que l’adhésion de Nicolas Muller, titulaire à Nancy, à l’enseigne discount fait « tousser les confrères ». « Nous passons pour des voleurs », grogne un anonyme confrère. « C’est scier la branche sur laquelle nous sommes assis », craint un autre. La suite au prochain épisode. ❙

ÇA M’INTÉRESSE (JUILLET)

Les ruptures de stock « à craindre cet été » Ça m’intéresse en compte douze. « Douze ruptures de stocks à craindre pour cet été ». De quoi inquiéter les patients sous Altim, Pegasis ou Isoptine. De quoi inquiéter les professionnels, aussi. Dans une enquête de six pages, le magazine explique les multiples raisons des difficultés d’approvisionnement « récurrentes en France ». Il annonce la préparation d’un décret censé « réorganiser le système » et sur lequel l’Autorité de la concurrence doit rendre un avis cet été ; « elle jugera notamment si le circuit d’approvisionnement direct entre laboratoires et pharmacies relève ou non de la concurrence déloyale » à l’égard des grossistes. Mais « régler ce problème ne suffira pas à nous mettre à l’abri du manque de médicaments dans les décennies à venir », menace le mensuel, brandissant la panne de l’innovation. Un dossier à ne pas mettre entre toutes les mains, donc...

ENJEUX LES ÉCHOS (JUIN)

LE TÉLÉGRAMME (17 JUIN)

Le potard Boots aux avant-postes

Les médecins sont-ils inquiets ?

La vaccination en pharmacie, c’est presque fait… au Royaume-Uni. Les sujets de Sa Majesté sont toujours en avance d’une mission. Le mensuel Enjeux Les Échos rapporte que la Sécu anglaise « privatise une partie de ses missions en s’associant avec la principale chaîne de pharmacies ». À Nottingham, siège de Boots, a été installée une miniclinique au premier étage de l’officine où des infirmières pratiquent des vaccinations « de dépannage pour ceux qui ne veulent ou peuvent attendre les semaines de délais habituels ». Un exemple à suivre ? ❙

Nouvelles missions, paiement à la performance, les médecins seraient-ils tendus ? C’est la question que pose Le Télégramme : « Certains voient dans ces attributions une façon de répondre partiellement aux déserts médicaux, note le journaliste. L’Assurance maladie a organisé une rencontre entre les représentants des deux professions qui a permis de clarifier le rôle de chacun. » Un communiqué commun FSPF-CSMF a fini de rassurer les troupes en précisant qu’à aucun moment « la Convention pharmaceutique n’a envisagé la modification de traitement de la propre initiative

du pharmacien ». Ça va apparemment mieux en le disant… ❙ LYON PLUS (19 JUIN)

Overdose d’officines La démographie officinale a fait les gros titres. Dans le Rhône, le quotidien Lyon Plus constate que les pharmacies sont en surdensité au centre-ville de Lyon, particulièrement dans la presqu’île. « Il y a surdensité, notamment de petites officines, dans […] les grosses agglomérations […] nous encourageons au regroupement », note le président du syndicat départemental des pharmaciens Bernard Montreuil. ❙ OUEST-FRANCE (12 JUIN)

Un robot au comptoir Une première à Brest : un comptoir robotisé dans une pharmacie du centre-ville. « Les systèmes traditionnels sont plus volumineux et plus lents […]. C’est ludique, les clients voient leurs médicaments arriver », commente la titulaire dans OuestFrance. Pour la pharmacie, ce robot Sellen installé par la société Intecum a eu un coût compris entre 70 000 et 100 000 euros, et a au moins le mérite d’avoir attiré les journalistes. ❙

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Actualité Analyse

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Petit manuel du tiers-payant contre générique La généralisation de la mesure tiers-payant contre générique entre en vigueur sur tout le territoire français et soulève pas mal de questions dans la pratique au comptoir.

L

a Commission paritaire nationale, qui rassemble les syndicats et l’Assurance maladie, a confirmé le renforcement, sur l’ensemble du territoire métropolitain et dans les Dom (départements et collectivités d’Outre-mer), du dispositif « tierspayant contre générique ». Cette disposition, prévue depuis 2006, sera mise en application dès que possible par les Caisses primaires d’Assurance Acté en 2006, maladie (CPAM). il sera généralisé Dans les départements où le dispositif pendant l’été dans est déjà en place, les toute la France. résultats sont au rendez-vous, comme en Loire-Atlantique, où la substitution a dépassé les 90 %. Mais les premiers retours des commissions paritaires locales (CPL) montrent une hétérogénéité des actions menées par les CPAM, qui font toujours preuve d’autonomie par rapport aux directives nationales : certaines caisses vont en effet plus loin que le dispositif prévu en obligeant le patient à payer toute l’ordonnance et non pas la ligne concernée ou en appliquant des rejets de lots de feuilles de soin électroniques (FSE).

Quand le dispositif doit-il entrer en vigueur ? Le dispositif doit être effectif sur tout le territoire avant le 15 juillet 2012. À quels patients s’applique-t-il ? Chaque fois qu’un pharmacien délivre un princeps alors que la substitution est possible mais que le patient la refuse, il doit appliquer la mesure « tiers-payant contre générique » et ne pas accorder au patient le bénéfice de la dispense d’avance des frais pharmaceutiques. Dois-je pratiquer le tiers-payant en cas de mention « NS » ? Le dispositif « tiers-payant contre générique » est exclu lorsqu’une mention « Non substituable » est apposée de façon manuscrite devant une ou plusieurs lignes de médicaments : le tiers-payant peut alors être consenti pour les seuls médicaments faisant l’objet de cette mention et refusé pour les autres. On rappellera que, même sur les ordonnances typographiées, le médecin doit impérativement écrire en toutes lettres et à la main la mention « Non substituable ». Qui est exclu du dispositif ? Le dispositif « tiers-payant contre

générique » est exclu pour les médicaments prescrits à certains assurés sociaux bénéficiant du tiers-payant légal (victimes d’accidents du travail ou de maladies professionnelles, bénéficiaires de l’Aide médicale de l’État notamment) ; en revanche, le dispositif est applicable aux assurés bénéficiant de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), qui ne bénéficient pas du tiers-payant légal. Comment procéder ? Pour tout princeps appartenant au Répertoire délivré, le pharmacien établit une feuille de soins papier, sur laquelle il appose la ou les vignette(s) correspondante(s), le tiers-payant s’appliquant, après envoi d’une FSE, aux autres médicaments de l’ordonnance ; le patient adresse à la CPAM dont il relève la feuille de soins papier que lui remet le pharmacien et sera remboursé sans pénalités des montants des spécialités princeps qui lui ont été délivrées et pour

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Actualité

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

© miguel medina

En cas de non-respect

lesquels il aura consenti l’avance de frais. Refuser le générique n’a pas de conséquences financières pour le patient. Qui surveillera l’application ? Les CPAM sont chargées de suivre le renforcement du dispositif « tiers-payant contre générique » et d’intervenir auprès des pharmaciens qui présenteraient un taux de facturation en tiers-payant élevé assorti d’un taux de substitution faible (voir l’encadré à droite « En cas de non-respect... » et Nota bene ci-contre). Toutes les DCI sont-elles concernées ? Ne sont concernées que les spécialités de l’objectif national de susbtitution négocié avec la Cnam (voir Le Pharmacien n°1240 « La convention par A+B »). Sont exclues du dispositif des molécules délicates à substituer, comme la buprénorphine ou la

L-Thyroxine, ainsi que les spécialités dont le princeps et les génériques sont soumis au tarif forfaitaire de responsabilité (TFR). Les antiépileptiques sont en revanche inclus dans le dispositif. Il n’est toutefois pas exclu que certaines CPAM décident d’écarter du dispositif tierspayant contre génériques des molécules comme le valproate de sodium.

notabene L’objectif de substitution fixé par les partenaires au niveau national est de 85 %. Chaque pharmacien est tenu à un taux de substitution d’au moins 60 % pour ne pas craindre de sanctions.

Et si mes confrères ne respectent pas le dispositif ? Les représentants syndicaux surveilleront de près avec les CPAM l’application de la mesure pour veiller que tous appliquent le dispositif « tiers-payant contre générique », afin de détourner la clientèle des concurrents. L’avenant n°6 prévoit des « sanctions » à l’encontre des pharmaciens qui ne respecteraient pas l’accord « tiers-payant », sans toutefois en préciser la nature. x

Le suivi s’inscrit dans un processus graduel : ❙❙du ressort de la CPAM : envoi à chaque pharmacie d’un courrier l’informant de son taux de substitution et du renforcement du dispositif « tiers-payant contre générique » et visite des délégués de l’Assurance maladie ; ❙❙information des assurés par l’envoi d’affiches à apposer dans les pharmacies, d’une documentation que les pharmaciens pourront remettre aux patients, de courriers aux assurés sociaux ; ❙❙information des prescripteurs sur la base d’un accord tripartite Assurance maladie , syndicats de médecins et de pharmaciens, en cours de négociation, visant à favoriser l’augmentation du taux de pénétration des médicaments génériques ; ❙❙si nécessaire, contact avec les pharmaciens pour demande d’explications et rappel de la loi ; ❙❙ciblage en CPL des pharmacies présentant à la fois un taux de substitution faible et de facturation en tiers-payant élevé ; ❙❙notification aux pharmaciens de leur taux de facturation en tierspayant, de leur taux de substitution ainsi que de la suspicion de nonapplication du dispositif légal « tiers-payant contre générique » ; ❙❙convocation en CPL des pharmaciens n’ayant pas rectifié leur pratique et mise en place de mesures d’accompagnement destinées à leur permettre d’améliorer leur taux de substitution ; ❙❙à défaut d’amélioration, rejet du paiement des facturations relatives aux médicaments délivrés en méconnaissance du dispositif  ; ❙❙ intervention potentielle des CPAM auprès des prescripteurs. Source : service juridique de la FSPF

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Actualité Enjeux

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

L’INTERVIEW

« Sortons du tout médicament » Catherine Lemorton

Le cancer au Kärcher

Trop de pilules Les lecteurs tue la pilule de glycémie

DÉCRYPTAGE P. 28

ENQUÊTE P. 34

N o 1 2 4 2 J U I L L E T- A O Û T 2 0 1 2

BANC D’ESSAI P. 58

LA FOURNITURE DE MÉDICAMENTS AUX MAISONS DE RETRAITE DIVISE LES PHARMACIENS : ENTRE « GROS FAISEURS » ET PHARMACIES DE PROXIMITÉ, LA SITUATION SUR LE TERRAIN EST DE PLUS EN PLUS TENDUE.

AVEC CE NUMÉ VOTR E RÉPER RO DES RÉGIM TOIRE ES OBLIG ATOIR ES

OFFERT

La fourniture de médicaments aux maisons de retraite divise les pharmaciens : entre « gros faiseurs » et pharmacies de proximité, la situation sur le terrain est de plus en plus tendue. Analyse et prospective. par Laurent Simon

LE GRAND N’IMPORTE QUOI Vendée, Meuse, Haute-Savoie, Tarn, Var… de partout les témoignages affluent. Tous

décrivent plus ou moins la même situation : des officines qui se déchirent pour une ressource, la fourniture en médicaments des maisons de retraite. Plaintes croisées, procès en cours, jurisprudence contradictoire… comment en est-on arrivé là ? Petit retour en arrière. La préparation des doses à administrer n’est pas une nouveauté. Exclusivement dévolue aux infirmières jusqu’à une période assez récente, la PDA est entrée dans une nouvelle ère il y a quelques années quand, poussés par des motifs économiques, les directeurs de maisons de retraite ont décidé d’externaliser une partie de leur circuit du médicament. Direction : les officines, toutes désignées pour remplir ce rôle, d’autant que le Code de la santé publique prévoit cette activité dans les missions de base des pharmaciens, aux côtés du conseil et de l’analyse de l’ordonnance. « La PDA existe et est légale : la question du pour ou contre ne se pose pas. La vraie question est : comment « Nous soupçonnons on fait ? », assène Alain Delgutte, tout nouveau présiune pharmacie de payer dent du conseil central A de une maison de retraite pour l’Ordre national des pharmala fournir en médicaments ; ciens. Une chose est sûre, la PDA a de beaux jours devant 1 000 euros par mois ! » elle : « Les maisons de Michel Siffre, président du Syndicat retraite ont de plus en plus des pharmaciens du Var recours à la PDA, en particulier depuis trois ou quatre ans quand des prestataires comme Medissimo se sont installés sur le marché. Il y avait un besoin énorme de la part des établissements hébergeant des

personnes âgées dépendantes (Ehpad) où le temps du personnel est compté. Pour eux, il n’y a en réalité que des avantages à recourir à la PDA en termes de temps et de sécurité », confirme Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa, syndicat représentant les maisons de retraite privées. Ça a le mérite d’être clair. Tout pourrait être pour le mieux dans le meilleur des mondes concurrentiels… si les règles du jeu étaient posées. Sans cadre clair, un peu comme dans le cas du marché lui aussi très disputé du maintien à domicile (voir « La guerre du MAD », Le Pharmacien de France, no 1237), les situations exotiques se multiplient : « Nous soupçonnons une pharmacie d’avoir payé une maison de retraite pour la fournir en médicaments, à raison de 1 000 euros par mois pendant 54 mois, soit 54 000 euros », déplore Michel Siffre, président du Syndicat des pharmaciens du Var. Course à l’échalote Poussés par des maisons de retraite très demandeuses de cette prestation, le risque pour les pharmaciens est de s’équiper à la va-vite, pour éviter de se faire chiper le marché. « Rien de pire qu’une pharmacie qui s’équipe de manière défensive et possédera une machine qui ne tourne pas. La tentation est de vouloir signer des contrats de la durée la plus longue possible : trois, quatre ou cinq ans. Mais il ne faut jamais oublier qu’un contrat peut être rompu ! », prévient Jean-Baptiste Guillot, directeur commercial de la société Euraf, qui commercialise des robots. « Les machines de PDA automatisée que l’on voit vendues à Pharmagora nécessitent beaucoup de chiffre pour être rentables. Un Ehpad compte en moyenne 70 lits, il en faut au moins deux ou trois », analyse Claude

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Enjeux Actualité

Le PHaRMaCIeN

© MIGUEL MEDINA

DEFRANCE

Plusieurs systèmes de PDA cohabitent, depuis le « tout manuel » en piluliers, jusqu’à des robots sophistiqués proposant des sachets-doses.

Robotisation en marche Ces pharmaciens, groupés et suréquipés en robots à PDA, captent les marchés des Ehpad, parfois à des dizaines de kilomètres à la ronde. Exemple : cette pharmacie de Carpentras, 4,2 millions d’euros de chiffre d’affaires, appartenant au réseau Galien, a acheté un robot HD Medi d’une valeur de 250 000 euros et consacre trois employés à la PDA. Le même robot équipe d’ailleurs trois autres officines du même réseau (Aix-en-Provence, Peymenade, Roquebrune) qui, à elles quatre, délivrent des PDA à vingt-deux Ehpad, soit la bagatelle de 1 800 lits par jour. Le système prévoit également de la « prestation de service » pour d’autres officines selon l’expression de Guillaume Jaquet, directeur Méthodes III

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Baroukh, secrétaire général de la FSPF, en charge du dossier. Traduction : une fois l’équipement acheté, il faut le rentabiliser à tout prix, faute de quoi l’opération sera déficitaire. Corollaire de cette course à l’armement, côté matériel, le marché des PDA, qui génère un chiffre d’affaires important et stable, est en train de se concentrer entre les mains de ceux que tous les acteurs du secteur appellent les « gros faiseurs ».

Claude Baroukh

Secrétaire général de la FSPF, en charge du dossier Ehpad

Où se situent les blocages dans le dossier PDA ? La FSPF est en attente de plusieurs textes législatifs, actuellement en négociation, en particulier l’arrêté de bonnes pratiques [censé détailler la méthode et le matériel pour faire de la PDA, NDLR] et la convention-type Ehpad/officine destinée à réguler dans le détail les relations entre maisons de retraite et officines. Pourquoi la situation est-elle si tendue sur le terrain ? Les maisons de retraite imposent une pression folle aux officines en leur demandant la PDA pour des raisons d’économie de temps infirmier. Le titulaire se sent alors obligé de s’équiper pour satisfaire la demande et ne pas

perdre le marché, souvent très important pour lui. Que manque-t-il pour débloquer la situation ? Prévoir une rémunération spécifique pour le pharmacien : à la FSPF, nous l’estimons à un euro par patient et par jour, une somme équivalente à celle versée dans d’autres pays, comme en Finlande. Il faut aussi prévoir un texte pour la mise en commun de moyens techniques. Si plusieurs pharmaciens veulent pratiquer la PDA ensemble, ils doivent en avoir la possibilité.

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Actualité Enjeux [Le grand n’importe quoi]

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

et projets chez Galien. Le choix des mots encadré « Et la loi dans tout ça ? »). Et si, malgré est important : ni rétrocession, ni sous-traitance, tout, la machine pouvait s’enrayer ? L’exemple deux options illégales, le système mis en place de Gaël Rousseau, titulaire à Mouilleron-le-Cappermet tout de même à une officine de réaliser tif, en Vendée, incite à un peu d’optimisme : les PDA d’une autre. Côté déli« Quand la maison d’accueil spécialisée (MAS) à qui nous vrance, les plans de posologie « À service sont rentrés directement par les équivalent, les fournissons les médicaments a lancé un appel d’offres, nous maisons de retraite et les PDA fabriquées sous forme de Ehpad choisissent nous sommes retrouvés en sachets-doses, comportant sur le fournisseur le concurrence avec une officine de La-Roche-sur-Yon, équipée d’un l’emballage un Datamatrix, les système Robotik dose à 150 000 coordonnées de la maison de plus proche. » retraite, celles du patient, la Jean-Baptiste Guillot, euros. Nous avons fait le choix d’un équipement beaucoup plus posologie, la forme et la couleur société Euraf léger, de la société Oreus. Nous des comprimés… Avec ce système, Benoît Bouche, PDG de Galien, espère avons fini par garder le marché sur deux argunotabene réduire le « taux d’erreur de dispensation à 2 %, ments : notre proximité avec la MAS – nous L’expérimentation Ehpad/officine, alors qu’il est actuellement de 8 % en maisons de sommes à moins d’un kilomètre – et le fait que portant sur la fourniture de retraite » et assure que « Galien est devenu le nous leur fournissions des blisters compartimentés médicaments aux maisons de retraite, sera encore prolongée en sept alvéoles, qui leur convenaient mieux que premier opérateur de PDA en France ». au-delà du 1er juin 2013. Pharmaciens les sachets du concurrent. » Le système, mis en et Assurance maladie doivent Changer d’échelle place depuis trois mois au moment où nous statuer d’ici la rentrée. On est à des années-lumière de la PDA manuelle, écrivons ces lignes, fonctionne sans encombres. pratiquée sur un bout de préparatoire… moyennant quelques interprétations « avant-gardistes » PDA pour tous ! de la législation, du propre aveu d’un pharmacien Comme quoi, la proximité n’est pas toujours un Galien, puisque le fameux arrêté de bonnes pra- vain mot. « Les gros faiseurs se heurtent forcétiques n’est pas encore sorti. Le texte, actuelle- ment à des coûts logistiques. À service équivalent, ment arrivé à la version 16, n’a encore aucune les maisons de retraite choisiront le fournisseur date de sortie officielle. Tout comme la conven- le plus proche. Évidemment, personne ne peut tion-type Ehpad/officine. Une avancée néan- empêcher les comportements style « un chariot moins : la convention type Ehpad/médecins a offert », qui font basculer dans la mentalité de la été rendue obligatoire depuis avril 2011 (voir grande distribution », prédit Jean-Baptiste Guillot, de la société Euraf. Le marché de la PDA, déjà dynamique dans les maisons de retraite, va aussi se développer en ambulatoire, pour améliorer l’observance de patients amoindris, aux traitements souvent très complexes. Les pharmaciens se retrouveront alors en concurrence directe avec les infirmières qui pratiquent et facturent déjà la PDA, selon Claude Baroukh : « Les infirmiers cotent « aide à l’administration » dans leur nomenclature lorsqu’elles réalisent des La PDA est-elle légale ? Oui, selon cières (versement d’un loyer à la maison l’article R.4235-48 du Code de la san- de retraite) ou techniques (obligation PDA. Or la PDA est un acte pharmaceutique, ce té publique mais elle ne peut être de s’équiper d’une machine en particuqui les met hors-la-loi », déplore le secrétaire général de la FSPF. qu’« éventuelle » et donc à établir au lier). Est expressément interdite par la La clef du marché réside certainement dans le cas par cas, en fonction de l’état du justice ordinale la sollicitation de clienpatient. C’est là que le bât blesse : la tèle, soit un pharmacien qui démarchedéveloppement de systèmes manuels ou de machines à plus petite échelle, capables de liberté de choix du patient est souvent rait une maison de retraite. En revanche, produire les PDA pour l’équivalent de 40 à fictive lorsqu’il est institutionnalisé et la situation juridique du déconditionnela robotisation du processus n’incite pas ment/reconditionnement des spécia50 lits. En limitant les frais d’installation et de personnel – et les risques financiers –, les tituà décider patient par patient si la PDA lités est floue : écartée dès 2006 par la laires pourraient alors tout de même proposer lui est adaptée. Dans tous les cas, le Direction générale de la santé, l’opérapharmacien ne doit pas renoncer à son tion sera encadrée et donc reconnue ce service de plus en plus répandu à leurs patients… Si et seulement si une rémunération indépendance pour des raisons finan- dans l’arrêté de bonnes pratiques. est négociée entre-temps. x III

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Et la loi dans tout ça ?

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Le saviez-vous ? Teva Laboratoires fournit près de

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Les dossiers de la Fédé

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Six mille pharmaciens au « Tour de France » CONVENTION. La FSPF a tenu des réunions dans toute la France pour

Dastri : mode d’emploi C’est en septembre prochain que le nouvel éco-organisme de gestion des déchets d’activité de soins à risque infectieux verra officiellement le jour. « Dès sa naissance officielle, Dastri passera un appel d’offres pour la fabrication des minicollecteurs », prévoit Christophe Koperski, en charge du dossier des Dasri à la FSPF. On en sait aujourd’hui beaucoup plus sur le futur système de collecte : les minicollecteurs seront livrés en cartons de 100 collecteurs d’un litre et de 50 collecteurs de deux litres aux officines. De quoi tenir une année entière en moyenne : en cas de besoin ou de réassort, un numéro Vert sera disponible et visible sur tous les collecteurs. « Ce sera un grand progrès par rapport à la situation actuelle. J’ai moi-même récemment commandé des collecteurs à un laboratoire qui ne pourra m’en livrer qu’une dizaine et les délais de livraison sont longs », se félicite Christophe Koperski. Quid du ramassage des collecteurs pleins de Dasri ? Les pharmaciens, chargés de la promotion du système et de la distribution des collecteurs vides, ne seront a priori pas concernés : la collecte sera organisée dans à peu près 3 000 points répartis sur le territoire, hors officines, en se basant sur la cartographie des cantons. ❙

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Questionnements La Convention est globalement bien acceptée par la profession mais soulève tout de même quelques questions. Parmi les sujets évoqués : la rémunération à l’honoraire et ses conséquences sur l’exercice, tout comme le paiement à la performance sur les génériques. Rappelons qu’il contient des objectifs individualisés par

officine. Reste que les principales interrogations portaient sur l’actualité, comme la généralisation du tiers-payant contre générique. Cette mesure, qui sera effective la première quinzaine de juillet (voir p. 16) demandera de la pédagogie envers les patients et de l’implication du côté des pharmaciens. Autre sujet phare de ces réunions : le déroulement des entretiens pharmaceutiques. Et les réactions que cette nouveauté – 40 euros par patient et par an pour le suivi des

patients sous AVK – a pu susciter chez les médecins. Quel périmètre pour chaque profession ? Quelles frontières à l’intervention des pharmaciens sur l’ordonnance pour ne pas creuser le fossé sur le terrain ? La réussite de ces mesures se jouera dans les mois à venir. ❙

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Recyclage

a fréquentation des vingtsix réunions organisées par la FSPF en régions a été à la hauteur des interrogations soulevées par la nouvelle Convention pharmaceutique, signée entre les syndicats de titulaires et l’Assurance maladie le 29 mars dernier. Aux premiers rangs, les métropoles évidemment. On a compté pas moins de 550 participants à Marseille (Bouches-du-Rhône), 400 à Toulouse (Midi-Pyrénées), près de 350 à Lille (NordPas-de-Calais) et Nantes (Pays de la Loire) ou encore 320 à Bordeaux (Aquitaine). Parmi le public, des pharmaciens titulaires mais aussi des étudiants – la majorité des réunions s’étant déroulées dans les facultés – ou des officiels issus des rangs des Agences régionales de santé et des Caisses primaires d’Assurance maladie. Outre la métropole, des réunions ont également été organisées dans les départements d’Outre-mer, en Guyane (30 participants) et à La Réunion (45 participants).

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MIGUEL MEDINA

expliquer le contenu de la Convention pharmaceutique au plus grand nombre.

notabene Pour les retardataires, quelques réunions sont encore prévues au calendrier : Strasbourg (date non encore fixée), Tours (à l’automne) et Aurillac (date non encore fixée).

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dans le monde est dédié à la qualité.

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Les dossiers de la Fédé

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Le DPC pharmacien avance à grands pas FORMATION. Les organes du développement professionnel continu (DPC) se montent les uns après les autres. Point d’étape.

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près la mise en place de l’OGDPC, l’organisme de gestion du DPC, et la nomination de sa présidente, Monique Weber, au tour des Commissions scientifiques indépendantes (CSI) de faire de même. Constituées des représentants de la profession, des syndicats de salariés ou de titulaires et de membres de sociétés savantes, leur rôle est « d’évaluer les organismes qui vont faire du DPC », précise Philippe Denry, président de la commission Relations sociales à la FSPF et nouveau vice-président de la CSI officine. La première réunion s’est déroulée le 10 juillet, la CSI ne

commencera réellement à agir qu’à la rentrée, quand la Haute Autorité de santé aura édicté les méthodes et modalités pour valider les formations acceptées comme actions de DPC. « En ce qui concerne les pharmaciens, nous pourrions par exemple valider en tant qu’action de DPC des réunions d’équipe, des réunions entre pairs organisées en soirée ou même un processus de certification engagé dans l’officine », se réjouit Philippe Denry. Malgré les retards constatés du côté des médecins, le DPC est bel et bien lancé mais devrait coexister encore en 2013 avec le système de formation actuel. ❙

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Grands conditionnements : délivrer mois par mois dans certains cas MARGEs. Quelles spécialités sont concernées

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arrêté de marge sur les grands conditionnements est paru le 10 mai et est effectif depuis le 1er juillet. À la clé : une revalorisation pour les officinaux sur ces spécialités trimestrielles qui généraient auparavant un manque à gagner pour l’officine. Tout est pour le mieux ? Non. Des divergences existent entre la FSPF et le Comité économique des produits de santé (CEPS), chargé de négocier les prix des

médicaments au nom de l’État, en particulier sur les spécialités concernées par la revalorisation de la marge qui, rappelons-le, se monte maintenant pour un conditionnement trimestriel à 90 % de la marge perçue sur trois boîtes mensuelles. La FSPF explique que, « pour le CEPS, sont exclues du périmètre des conditionnements trimestriels, et donc ne sont pas concernées par le nouveau mode de calcul de la

Les contraceptifs ne sont pas concernés par le mot d’ordre.

marge, les spécialités suivantes : celles contenant de la metformine, que ce principe actif soit seul ou associé ; les contraceptifs oraux et les spécialités à base de progestérone naturelle ; les collyres antiglaucomateux ou toutes autres spécialités ayant un conditionnement trimestriel mais qui n’appartiennent pas aux classes précitées [ostéoporotiques, calcium seul ou associé, hypocholestérolémiants... NDLR] ».

Tollé évidemment du côté de Philippe Besset, président de la commission Économie à la FSPF, qui a fait part de son opposition à ce système par courrier au CEPS et engage un bras de fer : « Nous vous appelons, pour toute prescription d’une durée de trois mois, à délivrer mois par mois (à l’exception des contraceptifs oraux) les spécialités exclues de ce périmètre par le Comité. » Le mot d’ordre est lancé. ❙

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par la réforme sur les grands conditionnements ? Entre la FSPF et l’État, les avis divergent.

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Un laboratoire nouveau pour une nouvelle santé

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e rapport des patients avec leur santé a changé. Ce qui est nouveau ce n’est pas seulement leur attente d’une santé bien meilleure dans une vie désormais beaucoup plus longue. C’est aussi et surtout une exigence forte de transparence. Elle impose de rassurer sur la qualité et la pérennité d’un système de santé que le monde entier nous envie. Ce challenge, Teva Laboratoires s’est structuré pour le relever. Avec une légitimité évidente : un des laboratoires pionniers des médicaments génériques, Teva est le leader mondial de ce secteur d’activité. En France, ses génériques sous marque Teva et ratiopharm couvrent 95 %* du Répertoire, soit la quasi-totalité des besoins en génériques d’une ofcine. Son offre est donc, par nature, exactement adaptée aux exigences de la nouvelle économie de la santé. De plus, en regroupant les médicaments de Teva, Theramex et Cephalon, Teva Laboratoires propose désormais une gamme incluant des spécialités génériques et des spécialités plus innovantes. Pour la nouvelle santé, il fallait un laboratoire nouveau. Plus clair, plus simple, plus responsable. www.teva-laboratoires.com

* Source : GERS janvier 2012.

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Actualité Spécial Nord

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Minières, la fin est proche Longtemps concurrentes des pharmacies libérales, les « minières » vieillissent en même temps que leurs assurés. Au 31 décembre 2013, c’en sera fini du régime minier. Quid des pharmacies ?

En attendant 2013 La polémique quant aux pharmacies minières survivra-t-elle à leur régime ? Si une date butoir existe, la pérennité de ces mastodontes – le chiffre d’affaires de la minière de Liévin dépasserait les 6 mil-

lions d’euros – n’est encore tranchée. Que vont donc devenir les 160 pharmaciens et les 60 pharmacies des Carmi (Caisses régionales de Sécurité sociale minières) ? Leur devenir oppose depuis des années syndicalistes officinaux et gestionnaires des mines. Leur réintégration à part entière dans le réseau officinal déstabiliserait les officines environnantes ; leur fermeture pure et simple rendrait le reclassement de leurs salariés complexe. Comment faire ? Un premier pas a été effectué en autorisant les assurés du régime minier à se fournir en médicaments dans les officines libérales, avec les mêmes garanties « Les pharmacies que les assurés « nor- minières maux » (carte Vitale, tiers-payant…) : « Ils n’embaucheront ont alors pu se rendre plus à compter compte que nous faisions aussi bien notre de cette année. » travail, voire mieux, que dans les pharmacies minières où les assurés doivent prendre un ticket et parfois patienter jusqu’à une heure et demie pour la délivrance de leur médicament », témoigne Sophie Sergent, bonne connaisseuse du dossier. Le prix à payer pour appartenir à un régime « super spécial », si favorable aux assurés qu’il propose une graDR

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es chiffres parlent d’euxmêmes : le régime minier représentait en 2010 moins de 200 000 assurés pour le volet maladie et accident du travail, selon le rapport Bur, et leur moyenne d’âge avoisinait… les 75 ans. Après plus de cent vingt ans d’existence, le régime minier touche à sa fin puisque ses activités sont petit à petit fusionnées avec celles du régime général. Le processus avait commencé dès 2005, avec le transfert du risque vieillesse, s’est prolongé le 1er septembre 2010 avec la fermeture du régime aux nouveaux assurés et se clôturera au 31 décembre 2013, avec sa fusion définitive au régime général. « On estime que le dernier bénéficiaire s’éteindra vers 2050. Actuellement le régime compte déjà un cotisant pour 34 ou 37 retraités : il est donc très largement déficitaire, sous perfusion du régime général », estime Sophie Sergent, une titulaire installée à Liévin (Nord-Pas-de-Calais) à proximité d’une des plus grandes pharmacies minières restantes en France.

tuité totale pour tous les actes et une offre de soins globale (laboratoires d’analyse médicale, hôpitaux, opticiens, ambulanciers, prothésistes dentaires ou maisons de retraite…). À l’approche du 31 décembre 2013, la situation de ces pharmacies se complique encore puisque, les assurés s’approvisionnant de plus en plus en médicaments en officine libérale, leur chiffre d’affaires baisse de plus en plus rapidement : « Les pharmacies minières ne prennent plus de contrats d’apprentissage et donc n’embaucheront plus à compter de cette année », confirme Sophie Sergent. Partenaires particuliers Par ailleurs, selon des remontées de terrain, les commandes directes aux laboratoires ont été bloquées. Le paradoxe est que ces pharmacies minières sont la seule branche du régime minier qui soit excédentaire : en 2008, selon le rapport d’activité de la Caisse

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Spécial Nord Actualité

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Le Congrès 2012 à Lille

autonome nationale de Sécurité sociale dans les mines (CANSSM), les centres de santé accusent 30 millions d’euros de déficit, les établissements sanitaires 8 millions… contre plus de 15 millions d’excédent pour les pharmacies. Une exception dans un régime pointé pour ses choix « hasardeux » de gestion et la sous-estimation certaine de son déficit réel. Dans cette optique, on comprend mal l’intérêt pour une grande mutuelle d’assurance comme Malakoff-Médéric de contracter un partenariat avec le régime minier en 2009. « Le régime minier permet au groupe Malakoff Médéric de faciliter l’accès de ses adhérents à son réseau de soins » et, parallèlement, « le groupe Malakoff Médéric permet au régime minier d’élargir sa clientèle et lui apporte son soutien dans le montage de projets de services de santé innovants », peut-on lire dans le communiqué de l’époque. Déjà en 2005 le régime minier avait com-

Les 13 et 14 octobre prochains, le Congrès des pharmaciens pose ses valises dans la capitale nordiste pour sa 65e édition. Au menu de ces deux jours : trois plénières en plein dans l’actualité (Nouvelle Convention et impacts sur l’exercice officinal / SEL, SPF-PL, pôles de santé et maisons médicales : quelles conséquences pour le réseau officinal ? / Nouvelle convention, nouvelle rémunération), des ateliers syndicaux pour les sujets de fond (Les honoraires en pratique / DPC, mode d’emploi / La loi HPST en 2012) et une après-midi de formation organisée par l’Utip consacrée à l’accompagnement des patients sous AVK, une mission entérinée dans la toute nouvelle Convention pharmaceutique. La nouvelle ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, qui a également en charge la santé dans le gouvernement Ayrault, a accordé son patronage à l’événement. Côté festivité, le dîner-spectacle du samedi soir aura lieu au Palais de la Bourse et celui du dimanche soir au carré du Hélin. Pour plus d’informations et pour les inscriptions, voir le supplément Congrès des pharmaciens joint à ce magazine.

notabene Pour aller plus loin , vous pouvez consulter le rapport Bur sur le régime minier, à l’adresse suivante : http:// tinyurl.com/cm76clh.

mencé sa mue lors de la création de Filieris, une « offre de santé accessible à tous », destinée à dépoussiérer le régime en créant une marque plus visible. Ce partenariat pose la question, très ancienne et discutée, du statut juridique de ces « minières » qu’une analyse du droit pousse à comparer aux pharmacies à usage intérieur, comme celle des « hôpitaux ou des cliniques », précisait Patrick Fortuit, de l’Ordre des pharmaciens, dans un article paru en 2006. Ce qui a d’ailleurs amené à les retirer du numerus clausus à l’installation, qui régit toutes les officines libérales. Au Congrès des pharmaciens d’Albi, en 2006, le ministre de la Santé de l’époque, Xavier Bertrand, avait écarté la transformation des pharmacies

minières en pharmacies mutualistes. Six ans après, l’échéance du 31 décembre 2013 approche et Xavier Bertrand a quitté ses fonctions de ministre… Alors où en est-on exactement ? On voit mal l’État opter pour leur intégration dans le réseau libéral : « « c’est un non sens de vouloir ouvrir des officines minières à la population générale [...] alors que la tendance est de privilégier le regroupement des officines dans les territoires », analyse Sophie Sergent. L’hypothèse à ce jour la plus probable reste donc leur suppression pure et simple, à condition toutefois que les salariés de ce régime décidément très spécial l’entendent de la même oreille. ❙ Laurent Simon Juillet - Août 2012 I No 1242 I 27

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Depuis 2004, la France a fait du cancer du sein l’objet d’un programme de dépistage organisé. Mais l’efficacité du dispositif, voire sa dangerosité, font l’objet de plus en plus d’interrogations. Anne-Laure Mercier

Cellules cancéreuses résistantes à la doxorubicine.

Le cancer au Kärcher

«

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10 femmes sur 2 000 dépistées sont traitées inutilement.

e dépistage de masse, à quoi ça sert ? Soumettre la population féminine à des mammographies répétées tous les deux ans, est-ce que cela sauve des vies ? Il est satisfaisant de penser que oui – plus simple, aussi – mais est-ce bien vrai  ? Est-ce que la pratique régulière du dépistage augmente les chances de guérir si un cancer du sein est détecté ? Intuitivement, la réponse semble évidente. Pourtant, aussi étrange que cela paraisse, c’est très difficile à démontrer scientifiquement. » Cette réflexion du Dr Dominique Gros, sénologue pour le service de radiologie de l’Hôpital civil de Strasbourg, résume parfaitement la controverse qui entoure le dépistage organisé du cancer du sein. Livrée dans un article paru en 2008 dans Oncomagazine et relayée par le livre No mammo ? (voir « Pour aller plus loin » p. 32), elle est loin d’être isolée : depuis le lancement de la mammographie aux États-Unis dans les années 1970, des voix de médecins – généralistes, cancérologues ou épidémiologistes – s’élèvent partout dans le monde et de plus en plus souvent pour dénon-

« L’efficacité du dépistage est très difficile à démontrer scientifiquement. » Dr Dominique Gros, sénologue à l’Hôpital civil de Strasbourg

cer les méfaits d’un dépistage que de nombreux pays ont pourtant institutionnalisé. C’est le cas en France depuis 2004 pour les femmes âgées de 50 à 74 ans : qui n’a pas entendu parler d’Octobre rose, cette manifestation symbolisant la lutte contre le cancer du sein... Justement, se faire dépister permet-il réellement de lutter contre la maladie ? Sur quelles preuves s’est fondée cette volonté politique ? Autant de questions qui, étonnamment, ne bénéficient pas toujours de réponses claires. Une femme sauvée sur 2 000… Le Nordic Cochrane Centre, un institut de recherche indépendant reconnu pour ses recherches sur la mammographie de dépistage, explique que les bienfaits de ces programmes ont notamment été démontrés dans les années 1990 par des essais suédois indiquant une réduction de la mortalité par cancer du sein de 29 %. « Bien que cela paraisse être un excellent résultat, […] l’analyse [de ces essais] a montré que, après dix ans de dépistage, cette réduction de la mortalité par cancer du sein correspondait à éviter à une femme sur 1 000 une mort par cancer du sein. » En effet, sur une durée de dix ans, seules trois femmes sur 1 000 développent un cancer du sein et en meurent. D’autres études ont suivi – plus ou moins fiables – et plus l’observa-

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Culture de cellule de cancer du poumon.

tion est minutieuse moins les chiffres font rêver : deux analyses systématiques réalisées en 2002 et 2009 ont trouvé un effet sur la mortalité des cancers du sein de seulement la moitié du résultat des essais suédois. In fine, « le dépistage régulier de 2 000 femmes pendant dix ans est nécessaire pour sauver une seule d’entre elles de mort par cancer du sein. La réduction absolue de la mortalité par cancer du sein n’est que de 0,05 % », relaie le Nordic Cochrane Centre. Il a aussi été prouvé que le dépistage ne réduit ni le risque global de décès, ni le risque global de décès par cancer, y compris le cancer du sein. En revanche, « il y a eu des avancées importantes en matière de diagnostic et de traitement, souligne le centre de recherche. Des études rigoureuses plus récentes [l’une en 2011, NDLR] suggèrent que le dépistage n’est plus aussi efficace. » Où l’on voit ainsi une baisse de la mortalité par cancer du sein entamée en Europe bien avant l’introduction du dépistage organisé, voire plus importante dans des régions n’ayant pas mis en place ce type de programme ! Une revue systématique des études de sept pays parue dans les Annals of Oncology en 2011 montre même que le taux de cancers du sein avancés – définis comme les tumeurs malignes de plus de 20 mm – n’a pas été touché par le dépistage… Même si l’efficacité du dépistage organisé est contestée,

les traitements s’améliorent sans cesse. L’un dans l’autre, patients et professionnels de santé pourraient se demander où est le problème. Le problème est que, si une femme sur 2 000 évitera la mort par cancer du sein grâce à un dépistage plus précoce, dans le même temps « dix femmes en bonne santé seront III

À qui profite le dépistage ? « L’augmentation des cancers est perçue positivement par de nombreux professionnels, rapporte le Dr Bernard Junod, médecin en santé publique. Une conversation récente avec un épidémiologiste m’a par exemple appris l’importance de cette augmentation pour le budget de fonctionnement d’un registre de tumeurs. […] Je n’en croyais pas mes oreilles. La logique économique est actuellement un levier puissant, favorisant l’extension du dépistage. La situation actuelle de la France est exploitée comme un exemple pour introduire cette forme de lutte contre le cancer dans des pays économiquement émergents et très peuplés. » Et

tout le monde en profite : épidémiologistes, laboratoires, chirurgiens, oncologues et radiologues. Même les médecins généralistes sont financièrement incités à travers les contrats d’amélioration des pratiques individuelles à promouvoir le dépistage du cancer du sein chez les femmes de 50 à 74 ans. Amalgame intéressant : cet objectif figure à la rubrique « prévention ». Or le dépistage du cancer du sein ne prévient absolument pas la maladie. Un contresens soutenu par les autorités sanitaires et retrouvé dans la perception de la population générale qui pense, à tort, que se faire dépister permet d’éviter le cancer.

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© Anne Weston, LRI, CRUK

© K. Hodivala-Dilke & M. Stone

DEFRANCE

Noyau d’une cellule de carcinome épidermoïde, un cancer de la peau.

considérées comme des patientes cancéreuses et traitées inutilement. Ces femmes perdront une partie ou la totalité de leur sein et recevront souvent une radiothérapie, parfois une chimiothérapie. Le traitement de ces femmes en bonne santé augmente leur risque de mourir, par exemple d’une maladie cardiaque et d’un cancer », résume amèrement le Nordic Cochrane Centre III

Le cancer de la prostate aussi Le 5 avril, une étude menée par l’Assurance maladie montrait qu’en France la pratique d’un dépistage de masse du cancer de la prostate existe dans les faits, même si elle n’est pas recommandée. En effet, la Haute Autorité de santé, dans un rapport remis au même moment, a conclu que le dépistage systématique par dosage de PSA (prostate-specific antigen) n’est pas justifié, y compris dans des populations à risque. Mais rien n’y fait : les médecins ont fait réaliser au moins un dosage entre 2008 et 2010 à plus de trois quarts des hommes de plus de 75 ans. Un taux plus élevé que la moyenne des pays européens. Un sondage du Généraliste

en février indiquait ainsi que 64 % des omnipraticiens proposent systématiquement un dosage de PSA à leurs patients de plus de 50 ans ! Résultat : dans l’année suivant le dosage de PSA, 91 500 hommes tous âges confondus, dont 16 000 de plus de 75 ans, ont subi une biopsie de la prostate et 62 500, dont 20 900 de plus de 75 ans, ont été traités pour un cancer de la prostate alors qu’il s’agit d’un cancer d’évolution lente qui n’atteint pas le plus souvent un stade de développement provoquant des signes cliniques et, a fortiori, le décès. Les autotests, même vendus en pharmacie, sont donc à proscrire.

Un vaisseau sanguin qui s’est développé dans un

sur la base de nombreux essais randomisés triés sur le volet. En outre, certaines des modifications cellulaires précoces découvertes au cours du dépistage organisé, les carcinomes in situ, étant souvent retrouvées en plusieurs endroits du sein, « le sein entier est alors enlevé une fois sur quatre dans ces situations, alors que seule une minorité de ces modifications cellulaires s’est transformée en cancer ». Car le corps médical est incapable à l’heure actuelle de distinguer les petites tumeurs qui évolueront et donneront des métastases de celles qui ne nécessiteraient ni d’être traitées ni d’être retirées. Et ce n’est pas fini. Si 2 000 femmes sont examinées régulièrement pendant dix ans, « environ 200 femmes en bonne santé seront victimes d’une fausse alerte. Le stress psychologique de l’attente du résultat pour savoir si elles ont vraiment un cancer peut être sévère. Beaucoup de femmes éprouveront de l’anxiété, des soucis, du découragement, des troubles du sommeil, des problèmes relationnels avec leur famille, leurs amis et leurs connaissances, et des changements dans leur libido. Cela peut durer des mois et, à long terme, certaines femmes se sentiront plus vulnérables devant la maladie et consulteront plus souvent un médecin ». Si l’on ajoute à cette longue liste de dommages le fait que le dépistage par mammographie ne peut pas détecter tous les cancers, se pose la question de l’intérêt d’un programme dont le

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ans un

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© ANNE WESTON, LRI, CRUK

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Le cancer au Kärcher

mélanome qu’il nourrit.

taux de surdiagnostic s’élève de 30 % à plus de 50 % lors du dépistage. Car qui dit surdiagnostic, dit surtraitement : au moins la moitié des cancers détectés auraient disparu spontanément si on les avait laissés évoluer tranquillement au lieu de se précipiter pour les traiter. « Plus on cherche, plus on trouve » Les National Institutes of Health américains définissent le surdiagnostic comme la détection de « cancers » qui n’auraient jamais mis la vie de la personne en danger mais qui entraînent un traitement. « Cancers » entre guillemets parce que « la notion de surdiagnostic est conceptuellement identique à celle de pseudo-cancer ou de faux positif », explique le Dr Bernard Junod, médecin de santé publique et épidémiologiste du groupe d’étude en statistique et en épidémiologie de l’université de Rennes. Selon lui, le responsable est la définition du cancer en fonction d’un résultat histologique obtenu par l’interprétation d’une image ponctuelle examinée au microscope et non pas de son évolutivité. Soit l’image coïncide alors avec la réalité biologique, soit elle produit un résultat erroné… « La fréquence des surdiagnostics dépend de l’intensité du dépistage. Plus on cherche de cancers, plus on en trouve, assène-t-il. Lorsque j’ai perçu l’énormité des conséquences de la définition dogmatique du cancer fondée sur un examen

Cellules de cancer pancréatique.

ponctuel, sans preuve de l’évolutivité de la maladie, mon identité de médecin m’a brusquement gêné. » Depuis, il intervient auprès des autorités sanitaires et des institutions pour affiner la définition du cancer, connaissance nécessaire à la fois à la qualité des soins et à la recherche. « Actuellement, le dépistage devient une forme d’acharnement contre le cancer. » Les autorités françaises commencent seulement à admettre qu’il y a débat. En novembre 2011, la Haute Autorité de santé (HAS) écrit noir III

Taux annuel pour 100 000

Plus de cancers, autant de décès

300

269,1 215,7

250

242,9

193,1 200

153,6

171,1

Taux d’incidence du cancer du sein

150 100

Taux de mortalité par cancer du sein

60,4

64,9

66,8

66,6

63,2

60,8

1980

1985

1990

1995

2000

2005

50

Années

BMC Cancer 2011, 11 : 401, B. Junod et al.

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DÉCRYPTAGE

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Pour aller plus loin

❙❙No Mammo ? Enquête sur le dépistage du cancer du sein, de Rachel Campergue, éd. Max Milo. Un livre bien fouillé et documenté, préfacé par le Dr Bernard Junod, médecin de santé publique. ❙❙Dépistage du cancer du sein par la mammographie, du Nordic Cochrane Centre. Une brochure à l’intention du grand public et réactualisée en 2012. www.formindep.org/IMG/ pdf/mammografi-fr.pdf. © Annie Cavanagh

❙❙Mammographie et dépistage des cancers du sein, dossier publié dans la revue Prescrire, 2006, no 26, vol. 72, p. 348-374. Culture de cellules de cancer du côlon.

sur blanc dans ses recommandations que « l’existence d’un certain nombre de surdiagnostics et d’effets anxiogènes associés au dépistage, en cas de résultats faussement positifs, est unanimement reconnue ». Mais elle ajoute qu’« elle est inhérente à toute procédure de dépistage ». La décision de dépister ou non « a été prise, à l’échelle collective, sur la base de la baisse attendue des taux de mortalité « Se poser la question par cancer du sein. Or l’actualité des méta-analyses et les données en popude traiter ou non lation ont montré que l’impact des proces tumeurs est grammes sur la mortalité était plus faible qu’attendu dans plusieurs pays ayant un faux débat. » Dr Jérôme Viguier, responsable mis en place précocement un programme du département dépistage de dépistage. Par ailleurs, la balance à l’Institut national du cancer bénéfice/risque est d’autant plus défavorable que le dépistage concerne des femmes jeunes et/ou sans facteur de risque élevé ». Donc ? « L'objectif des présentes recommandations n'est pas de prendre position sur la controverse, ni de remettre en cause l'intérêt du dépistage chez les femmes de 50 à 74 ans »... La HAS ne tranchant pas, l’Institut national du cancer (Inca) a été interpellé à l’issue d’une conférence de presse durant laquelle était souligné le « succès considérable » du dépistage organisé du cancer du sein dans l’Hexagone. Le Pharmacien de France souhaitait connaître sa position et les réflexions, voire les actions III

que le débat pouvait lui inspirer. Le Pr Agnès Buzyn, sa présidente, a objecté que, « pour l’instant, la balance bénéfice/risque dans la tranche d’âge concernée continue à faire gagner des vies. On ne peut pas nier l’existence d’un risque de surdiagnostic, soit un cancer sur dix. Mais, à l'arrivée, cette femme subira un petit geste, entraînant peu de séquelles. » Sic. Pour l’Inca, donc, « le dépistage reste tout à fait favorable dans la population générale ». Le Dr Jérôme Viguier, son responsable du département dépistage, avait déjà déclaré dans un entretien avec Le Figaro en septembre 2011 : « Se poser la question de traiter ou non ces tumeurs est un faux débat. [...] Seulement 52 % des femmes participent au dépistage organisé et ce chiffre est en stagnation depuis 2009. En comptant celles qui font une mammographie sur prescription individuelle, on arrive à deux tiers des femmes dépistées ces deux dernières années. C’est trop peu. Plus une tumeur est repérée tôt, moins le traitement sera lourd et gênant et la mortalité élevée. » Toutefois, pour la première fois l’année dernière, la brochure accompagnant la lettre d’invitation au dépistage mentionnait le risque de surtraitement… sans avoir l’air d’y toucher. Il faudra donc encore de longues années pour qu’une certaine surdité cesse d’empêcher le dialogue entre chercheurs, praticiens et institutions. Au détriment de nombreuses femmes. ❙

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Santé Enquête Plus d’une centaine de pilules contraceptives sont commercialisées en France alors que, selon l’Association française pour la contraception, les professionnels de santé pourraient se contenter d’une dizaine de spécialités.

Trop de pilules tue la pilule Une femme sur deux qui subit une interruption volontaire de grossesse était pourtant sous contraception. La complexité de l’offre et le manque de recommandations officielles de bonnes pratiques en sont les raisons principales.

E NOTABENE AMATRICES DE PLAQUETTES En France, 57 % des femmes de 15 à 54 ans ont opté pour une contraception orale, alors qu’elles ne sont que 25 % aux États-Unis, 33 % au RoyaumeUni et 24 % en Espagne. À l’échelle mondiale, la méthode contraceptive la plus choisie est le stérilet.

ntre les pilules monophasiques, les pilules biphasiques, les triphasiques, celles qui comptent 21 comprimés actifs et celles qui en totalisent 24, il est parfois bien difficile de s’y retrouver. Avec plus d’une centaine de pilules et de génériques présents sur le marché français, l’offre de contraceptifs oraux est riche. Or un choix trop large ne complexifie-t-il pas la prescription et la délivrance de la pilule ? Selon Françoise Tourmen, endocrinologue et gynécologue, membre de l’Association française pour la contraception, cette offre démesurée favorise les échecs contraceptifs et contribue au taux élevé d’interruptions volontaires de grossesse (IVG). En effet, 42 % des femmes qui ont recours à l’IVG utilisaient une méthode contraceptive en théorie fiable, de type

pilule ou stérilet. Et comment expliquer que l’échec contraceptif soit vingt-deux fois plus élevé avec une pilule qu’avec un stérilet ou un implant, alors qu’en théorie il s’agit de la méthode la plus sûre ? « Les oublis de pilules sont certes fréquents mais ce n’est pas la seule explication, répond Françoise Tourmen. Il y a tellement de pilules et de génériques différents que les femmes s’y perdent, surtout quand leur gynécologue change de marque. » Par exemple, quelle différence y a-t-il entre Convuline et Jasmine ? Aucune. Jasmine est le princeps et Convuline son autogénérique. Les comprimés sont de la même couleur jaune orangé, le nombre de comprimés actifs est identique, seule la couleur de la boîte diffère. Toutefois « les femmes connaissent rarement le nom exact de leur pilule mais savent qu’elles prennent un géné-

À elle seule, la pilule Diane (DCI : cyprotérone / éthynilestradiol) compte treize génériques, dont son autogénérique Minerva.

rique, par exemple un générique de Diane », raconte la gynécologue. Des recos trop anciennes Pour limiter au maximum ces problèmes d’observance, Françoise Tourmen suggère que, lors de la première délivrance, le pharmacien identifie les placebos avec la patiente, définisse la fenêtre d’oubli et s’assure que la notion de période d’arrêt entre chaque plaquette est bien assimilée. Car plus la plaquette suivante sera entamée tardivement, moins la contraception orale sera efficace.

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Enquête Santé

Le PHaRMaCIeN

© SEBASTIAN SCHEFFEL

DEFRANCE DEFR DE FRAN FR ANCE AN CE

Mais face à la diversité des contraceptifs oraux sur le marché, difficile pour le pharmacien d’avoir le bon discours. Oublier de prendre un comprimé pendant la première, la deuxième ou la troisième semaine n’aura pourtant pas les mêmes conséquences. La conduite à tenir ne sera pas non plus la même si le comprimé oublié est actif ou placebo. Pour conseiller au mieux, le pharmacien d’officine doit se référer aux recommandations de la Haute Autorité de santé. « Ce sont les seules recommandations officielles de bonnes pratiques, rappelle la gynécologue Françoise Tourmen. Seul problème, elles sont très simplifiées, la composition hormonale des pilules n’est pas prise en compte et les recommandations n’ont pas été mises à jour depuis 2004. Alors que chaque année de nouvelles pilules débarquent à l’officine. » Les pharmaciens peuvent aussi se référer aux fiches Vidal et aux notices des produits. « Mais ces notices sont traduites de l’étranger

et ne correspondent pas toujours aux recommandations de la Haute Autorité de santé, ce qui est encore générateur de confusions pour le pharmacien et le patient », s’insurge Françoise Tourmen. Par ailleurs, dans certains pays comme le Canada, où les dernières recommandations datent de 2008, les autorités de santé préconisent une contraception d’urgence en cas d’oubli supérieur à 24 heures. Alors qu’en France un oubli de cette même pilule supérieur à 12 heures entraîne une contraception d’urgence systématique quelle que soit la semaine du cycle. L’Association française pour la contraception, dont Françoise Tourmen fait partie, réclame donc une harmonisation européenne, et même internationale, pour réduire le nombre d’IVG en France. La Haute Autorité de santé prévoit de se pencher dessus très prochainement : de nouvelles recommandations sur le sujet devraient être publiées en 2013. Enfin. ❙

Amarance, Daily et Evanica ne sont pas des princeps mais des génériques de Trinordiol. Les industriels choisissent souvent un nom de marque plutôt que la DCI du médicament, ce qui peut être plus compliqué pour faire le lien.

Quid des autres contraceptifs ? Même si la pilule est la méthode contraceptive préférée des Françaises, il ne faut pas oublier qu’il existe d’autres méthodes comme le patch transdermique ou l’anneau vaginal. Là encore, une mauvaise utilisation peut être à l’origine d’une grossesse non désirée. Un patch transdermique qui se décolle ou qui est posé avec un retard de 24 heures n’a plus la même efficacité. Que faire alors ? Difficile de savoir. « Si les recommandations de la Haute Autorité de santé sur les oublis de pilule ne sont pas à jour, celles pour un patch décollé ou un anneau hors du vagin sont carrément inexistantes », regrette Françoise Tourmen, endocrinologue et gynécologue. Seul le site de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) indique qu’un décollement de patch entraîne les mêmes précautions que pour un oubli de pilule combinée supérieur à 12 heures. Alors comment réduire le nombre de grossesses non désirées sous ce type de contraceptif avec si peu d’informations ? La Haute Autorité de santé n’a pas souhaité répondre à nos questions. La seule solution pour les pharmaciens d’officine reste de se référer aux Résumés des caractéristiques du produit.

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Santé Panorama

❙❙Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire a livré son cru 2012 des recommandations sanitaires pour les voyageurs (no 20-21, téléchargeable sur www.invs.sante.fr). Si le nombre de cas de paludisme importés en métropole a baissé de 25 % en un an, le parasite responsable reconquiert de nouveaux territoires comme la Grèce et le moustique vecteur s’est adapté aux moustiquaires imprégnées d’insecticides en… piquant avant l’heure du coucher. D’où l’importance d’imprégner les vêtements et d’utiliser des répulsifs sur les zones découvertes. ❙❙L’Agence nationale de sécurité du médicament avait déjà alerté en décembre les utilisateurs professionnels du défibrillateur French Fireman (Schiller Medical) d’un défaut de connexion des électrodes (voir Le Pharmacien de France, nos 1236 et 1237). Mais un « incident » récent a montré que le modèle destiné aux lieux publics, French PAD, présentait aussi des défaillances. En attendant la mise à jour logicielle et le remplacement des électrodes, qui devraient prendre trois mois, l’ANSM considère que les appareils peuvent continuer à être utilisés. ❙❙Encore un mauvais point pour les traitements symptomatiques de la maladie d’Alzheimer. Présentée en avril au 8e Congrès de physiologie, pharmacologie et thérapeutique, à Dijon, une analyse de la base nationale de pharmacovigilance a mis en évidence des effets indésirables cardiovasculaires fréquents et sévères. Parmi les comédications administrées pouvant avoir joué un rôle, 38,5 % avaient des indications cardiovasculaires et 35 % neurologiques. ❙❙Lantus n’augmente pas le risque de cancer, contrairement à ce que de précédentes études avaient évoqué. Ces résultats présentés au 72e Congrès scientifique de l’American Diabetes Association, en juin, montrent en revanche que le traitement, utilisé au stade précoce du diabète de type 2, n’a aucune influence sur le risque cardiovasculaire. Sanofi a annoncé la prolongation de deux ans de cette étude, baptisée Origin.

DEFRANCE

INFO ou INtox

Des yaourts avec les antibios ? Les yaourts avec les antibiotiques, c’est automatique ? Une étude égratigne la tradition.

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élules de levure ou yaourts, classiques ou aux probiotiques, ont toujours été conseillés en même temps qu’une prescription d’antibiotiques afin de reconstituer la flore intestinale déséquilibrée par effet iatrogène. Mais une étude parue dans la revue Science Translational Medicine en octobre 2011 remet en cause cette habitude. Les auteurs y ont étudié l’effet de la consommation répétée de préparations lactées fermentées contenant les bactéries Bifidobacterium animalis subsp. lactis, Lactococcus lactis subsp. cremoris, Streptococcus thermophilus et deux souches de Lactobacillus delbrueck ii subsp. bulgaricus. Après examen des selles, aucun changement

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àsavoir

Le PHaRMaCIeN

significatif n’a pu être noté dans la composition de la microflore. Faut-il en déduire que la croyance est infondée ? Un expert de la Société française de microbiologie rappelle que la question de l’influence de l’alimentation sur l’intestin est posée depuis des années : « On ne peut pas imaginer que ce que l’on avale remplace stricto sensu ce que l’on avait. Ensuite, tout dépend des doses

ingérées, d’autant qu’elles varient selon les espèces bactériennes. Un autre élément est apparu il y a une quinzaine d’années : ce n’est peut-être pas la peine de remplacer les bactéries détruites… En effet, des phénomènes de communication entre flores bactériennes ont été observés. Pour schématiser, la bactérie peut partir mais le message rester. » Effet placebo Pour autant, ce même expert souligne l’importance de l’élément psychologique : « Si vous avalez une bouteille d’Actimel en étant persuadé que cela vous fera du bien, je ne suis pas certain que cela n’agira pas. » Une chose est certaine : le Lactobacillus bulgaricus a fait la preuve de son innocuité ! En attendant, si le yaourt n’est « sûrement pas le remède du siècle », il reste un « conseil de bon sens ». ❙ intox !

obésité

prostate

Dans son édition de mai, Prescrire s’inquiète des demandes d’Autorisation de mise sur le marché en cours auprès de l’Agence européenne du médicament et de la Food and Drug Administration (FDA) pour Qnexa, une association à doses fixes de topiramate et de phentermine indiquée dans l’obésité. Certains effets indésirables de l’anti-épileptique sont ici exploités en vue de maigrir, indique la revue. L’anorexigène, lui, n’est plus commercialisé en France où il a été inscrit sur la liste des stupéfiants. Il est en revanche largement utilisé dans le monde malgré ses nombreux effets indésirables. La FDA a même déjà rendu un avis favorable… ❙

Zytiga (acétate d’abiratérone) fait parler de lui. Ce traitement indiqué en association avec la prednisone ou la prednisolone dans le cancer métastatique de la prostate résistant à la castration et qui a progressé pendant ou après une chimiothérapie à base de docétaxel a démontré, dans une étude de phase III, une amélioration significative de la survie des patients qui n’avaient jamais suivi de chimiothérapie. Tant et si bien qu’il a été recommandé d’en faire aussi profiter les patients du groupe de contrôle. Le laboratoire Janssen prévoit donc de soumettre des demandes d’extension d’utilisation de Zytiga au cours du second semestre. ❙

La phentermine est de retour

Zytiga améliore la survie sans chimio

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Panorama Santé

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L’IMAGE DUMOIS

Révisions sous perfusion

DR

Pour maintenir en forme les vingt élèves de sa classe préparatoire, un directeur de lycée chinois a eu l’idée de les mettre sous acides aminés. Objectif : décrocher l’examen d’entrée à l’université, l’éprouvant Gaokao.

lentilles

Les solutions d’entretien… douchées ! L’intérêt des produits d’entretien multifonctions pour lentilles, c’est qu’ils ne nécessitent pas de rinçage. Mais l’ANSM a découvert le contraire.

L

es solutions d’entretien multifonctions pour lentilles de contact se revendiquent sans rinçage… à tort ! Une étude présentée au Congrès de la Société française d’ophtalmologie, qui s’est tenu du 27 au 30 avril à Paris, a en effet conclu à une « cytotoxicité significative sans rinçage ». Son auteur, le Pr Patrice Rat, du laboratoire de toxicologie cellulaire du Centre hospitalier national d’ophtalmologie des Quinze-Vingts, à Paris, a mené ce travail avec l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps),

devenue l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Il a d’abord été établi un protocole standardisé pour évaluer la cytotoxicité de ces produits, après avoir constaté que chaque fabricant utilisait le sien. Différentes solutions d’entretien, dont Menicare Plus (Menicon), Optifree (Alcon), Regard (Horus Pharma) ou Boston et Renu (Bausch & Lomb), ont ainsi été passées au crible sur deux types de lentilles de contact, Acuvue Advance (J&J) et Proclear (Cooper Vision). Risque de nécrose Le Pr Rat a détaillé les résultats pour Regard et Optifree qui diminuent la viabilité cellulaire, indiquant que le produit passe de la lentille à la surface oculaire. Le phénomène est même amplifié pour les lentilles

Acuvue Advance. Mais si les lentilles sont rincées par une solution marine ou de sérum physiologique (voir « Nota bene »), la viabilité cellulaire est améliorée et le risque de toxicité limité. « Quand il est pratiqué, le rinçage est clairement efficace », a commenté le Pr Patrice Rat. En outre, tous les produits testés induisaient une apoptose, donc un risque de nécrose. « Le rinçage est nécessaire », a-t-il conclu. L’ANSM réfléchit donc pour l’imposer. Et elle a déjà notifié aux laboratoires que les informations sur leurs emballages ne correspondaient pas aux résultats du laboratoire de contrôle… ❙

notabene Les solutions marines paraissent plus intéressantes que les solutions de sérum physiologique pour limiter le risque de toxicité oculaire.

Une école dans un hôpital ? Loupé : c’est l’inverse. Des étudiants chinois à l’approche des examens se sont retrouvés sous perf’ d’acides aminés avec la bénédiction du corps enseignant. Ce dernier voulait ainsi éviter la bousculade à l’infirmerie et ne pas retarder les élèves dans leurs révisions. Le tout a provoqué un tollé sur la toile après avoir été diffusé au début du mois de mai sur le blog chinois weibo.com. Les photos proviendraient d’un établissement de la ville de Xiaogan, dans le centre du pays.

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Cancéropôle d’Île-de-France : « Cancer et nutrition : le rôle des lipides » / Hôpital Saint-Louis,

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Santé Conseil

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Le ver est dans la plaie © BioMonde

Avec l’arrivée des antibiotiques, l’utilisation de larves comme antiinfectieux était devenue archaïque. Elles font pourtant leur grand retour dans les pharmacies hospitalières et pourraient faire leur entrée en officine début 2013.

Les larves sont enveloppées dans un pansement, ce qui facilite l’acceptation de la thérapie par les patients et le personnel soignant.

Histoire de larves Ancestrale, la larvothérapie est décrite dans les premiers textes médicaux européens au xve siècle. Puis, au xvie siècle, Ambroise Paré constate les effets bénéfiques des larves sur les plaies des blessés lors de la bataille de Saint-Quentin. Mais le premier médecin a avoir étudié et utilisé la larvothérapie est William Baer, chirurgien orthopédique, au début du xixe siècle. Lors de la Première Guerre mondiale, il avait pu constater l’action antiseptique des larves sur deux soldats avec des plaies abdominales et fémorales. Ils avaient survécu et cicatrisé malgré un taux de mortalité de 75 % pour ce type de plaie. L’utilisation des larves se développe alors massivement dans les années 1930 avant de laisser la place aux antibiotiques dix ans après.

sécrétions. Cette présentation facilite l’acceptation du traitement par les patients et le personnel soignant. Le pansement s’applique directement sur la plaie pendant quatre jours et doit être humidifié deux fois par jour avec du sérum physiologique pour favoriser le développement des larves. Malgré une odeur désagréable, une étude clinique menée au CHU de Caen en 2005 montre que 95 % des thérapeutes tiliser des pansements remplis et 90 % des patients sont satisfaits. de larves de mouche pour soi- En France, les pansements à base de larves gner une plaie chronique peut doivent être prescrits, délivrés et mis en sembler être une idée étrange. place au sein d’un établissement de santé. Pourtant, certains médecins hospitaliers La larvothérapie n’est possible qu’après ont de plus en plus recours à cette méthode délivrance d’une Autorisation temporaire pour soigner des plaies infectées. Plus d’utilisation (ATU) nominative par l’Agence efficaces que les hydrogels, les larves de nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Dans mouche sont utilisées pour nettoyer les ulcères veiles pays anglo-saxons, ce type de pansements peut neux ou artériels mais « Les larves aussi les plaies du pied du ont moins se réaliser en ambulatoire diabétique et certaines ou à domicile. En effet, sa p l a i e s c a n c é re u s e s . d’effets mise en œuvre est relativement simple et peut être Comme l’explique le doc- secondaires. » teur Dompmartin, dermaréalisée par le personnel tologue au CHU de Caen, Dr Dompmartin, paramédical. Le seul problème est l’élimination des les larves de mouche pré- dermatologue à Caen. sentent de nombreux larves usagées qui sont avantages. Elles perpotentiellement contamimettent de réduire voire d’éviter de longs nées par des micro-organismes et traitements antibiotiques agressifs mais deviennent des déchets cliniques à risques aussi de limiter le taux d’infection posto- infectieux. Les laboratoires BioMonde, qui pératoire, de soulager l’inflammation et commercialisent les larves de mouche, ont d’accélérer la cicatrisation de la plaie. Le développé un packaging qui sert également Dr Dompmartin précise que « seules les de récipient pour les larves usagées. larves Lucilia sericata et Phormis regina se Le statut particulier d’ATU en France rend nourrissent exclusivement de tissus nécrosés impossible sa délivrance en pharmacie et restent superficielles. D’autres espèces se d’officine. Mais cela pourrait bien changer. nourrissent de tissus sains profonds et cela Un dossier d’Autorisation de mise sur le peut entraîner de graves effets secondaires. » marché (AMM) est actuellement en cours d’instruction à l’agence du médicament Bientôt à l’officine ? allemande. L’AMM devrait être accordée Contrairement à ce que l’on pourrait pen- début juillet et étendue à la France et à ser, les larves ne se baladent pas dans la l’Angleterre par reconnaissance réciproque plaie à l’air libre. Elles sont enveloppées début 2013. À quand des pansements lardans un petit sac dont la paroi permet vés au comptoir ? ❙ l’excrétion et la réabsorption de leurs Pauline Michel

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fiche conseil

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Les antiseptiques sont nombreux sur le marché des produits de premier secours. Quelques conseils pour délivrer le produit le plus adapté en fonction de l’âge du patient et de la localisation de la plaie.

Les antiseptiques

Les antiseptiques à large spectre

Solution en flacon spray, solution à appliquer ou solution moussante.

La povidone iodée

x Ne pas appliquer sur les seins

(Bétadine dermique, Bétadine alcoolique, Bétadine scrub…)

Antiseptique pour plaies et brûlures superficielles et peu étendues. Existe sous forme de compresses imprégnées, gel, solution aqueuse, solution moussante. Contre-indications : x Chez le nourrisson de moins de

30 mois en cas d’application sur la peau. En cas de nécessité absolue, l’application doit être suivie d’un rinçage à l’eau stérile. x Chez l’enfant de moins de 5 ans en cas d’application sur les muqueuses. x Chez la femme enceinte au cours des 2e et 3e trimestres de grossesse et chez la femme allaitante en raison d’un risque de passage transplacentaire. Les conseils du pharmacien : x P eut être appliquée sur les

muqueuses, la peau lésée ou saine. x Peut s’utiliser pure ou diluée. x Peut être à l’origine d’eczéma de contact ou de manifestations d’hypersensibilité. x En cas d’application prolongée sur une surface étendue, un passage systémique d’iode peut induire un dysfonctionnement thyroïdien et des troubles de la fonction rénale, en particulier chez les nourrissons et les grands brûlés. x Ne pas utiliser en même temps que des produits aux dérivés mercuriels (ex : solution aqueuse de mercurescéine des laboratoires Gifrer).

La chlorhexidine (Septivon, Septeal, Diaseptine… ou chlorhexidine + chlorure de benzalkonium : Biseptine, Mercryl…)

Contre-indications :

pendant l’allaitement. x Ne pas appliquer sur les yeux, les

oreilles ou les muqueuses (produit neurotoxique).

tiques pour désinfecter le doigt avant un test de glycémie. (risque de faux résultats). Les conseils du pharmacien : x Ne pas appliquer sur une plaie

ouverte ni sur les muqueuses. Sensations de brûlure.

Les conseils du pharmacien : x À conseiller en première intention

Les antiseptiques intermédiaires

chez tous les patients (peu de contre-indications). x Inactivée par les savons (effet neutralisant). Donc bien rincer et bien sécher la peau avant application de l’antiseptique. x Risque d’eczéma de contact. x Bien rincer la solution moussante après application.

(bactéricide sur les Gram + et

Les dérivés chlorés ou l’hypochlorite de sodium (Dakin, Amukine…)

Bactéricide, fongicide et virucide. Pas de contre-indications. Les conseils du pharmacien : x A ppliquer sans dilution en

lavages, bains locaux ou compresses imbibées. x Peut s’appliquer sur les muqueuses. x Risque de sensations de brûlure sur peau lésée. x Mauvaise odeur. x Partiellement inactivés par les savons. Donc bien rincer et sécher la peau avant application de l’antiseptique.

Les alcools (Éthanol à 70 %, éthanol à 90 %…)

L’alcool à 70 % est à appliquer sur la peau saine avant injection. L’alcool à 90 % s’utilise uniquement pour désinfecter le matériel médical. Contre-indications : x Ne pas utiliser chez les petits de

moins de 30 mois. Risque d’intoxication alcoolique. x Ne pas utiliser chez les diabé-

bactériostatique sur les Gram -)

Antiseptiques cutanés pour les plaies superficielles.

Les ammoniums quaternaires (Stérilène, Sterlane…)

Les conseils du pharmacien : x Ne pas utiliser sur les muqueuses

(effet systémique). x Produit inhibé, donc inefficace,

en présence de produits biologiques (pus, sang…). Bien nettoyer la plaie à l’eau et au savon et arrêter les saignements avant application de l’antiseptique. x Inactivés par les savons (effet neutralisant). Donc bien rincer et bien sécher la peau avant application de l’antiseptique. x Peut être utilisé pur ou dilué.

Les antiseptiques à spectre étroit Triclocarban (Solubacter 1 %) Solution moussante pour application locale. Les conseils du pharmacien : x Éviter le contact avec les yeux. x À appliquer pur sur les petites

plaies, puis rincer après utilisation. x À appliquer dilué pour les utilisa-

tions répétées, puis rincer après utilisation. x Ne pas diluer dans l’eau chaude et conserver à l’abri de la chaleur (qui dégrade le produit et entraîne un risque de méthémoglobinémie).

par Pauline Michel L’hexamidine (Hexomédine, Hexomédine transcutanée, hexamidine…)

Existe sous forme de gel, de solution à appliquer et de solution à pulvériser. Contre-indications : x À ne pas utiliser comme antisep-

tique avant prélèvement (ponction, injection…) ou pour désinfecter du matériel médicochirurgical. Les conseils du pharmacien : x Plutôt bien toléré mais peut pro-

voquer des picotements, des démangeaisons ou des sensations de brûlure. x Conserver Hexomédine transcutanée 15 jours après ouverture et 5 jours si la partie à traiter est plongée dans le flacon. x N e p a s a p p l i q u e r s u r l e s muqueuses (effet systémique). x Ne pas utiliser Hexomédine transcutanée sur les plaies ouvertes.

Les Antiseptiques à éviter x Ne pas utiliser de produits colorés

comme l’Éosine ou le soluté de Milian aqueux. Ce ne sont pas des antiseptiques et leurs propriétés tannantes peuvent masquer d’éventuels résidus de débris dans la plaie. x Les antiseptiques organo-mercuriels, comme la solution aqueuse de mercurescéine des laboratoires Gifrer, ne sont plus recommandés du fait de leurs importantes contre-indications (néphrotoxicité, hypertension artérielle ou accident neurologique en cas de passage systémique). x L’eau oxygénée n’est pas non plus un antiseptique. Cependant ses propriétés hémostatiques peuvent contribuer à nettoyer la plaie.

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Fiche Conseil

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE DEFRANCE

Genou écorché, doigt coupé..., les patients se rendent souvent à la pharmacie la plus proche pour recevoir les premiers soins, qui varient selon que la plaie est profonde ou superficielle.

« Je me suis blessé(e) » LA PLAIE EST OUVERTE : COUPURE, LACÉRATION, ÉCORCHURE…

Est-ce douloureux à la pression ou le patient a-t-il de la fièvre ?

NON

OUI

La plaie est-elle superficielle ?

OUI

NON PLAIE PROFONDE

Reste-t-il des corps étrangers qui ne partent pas au lavage à l’eau et au savon ?

Plaie au niveau du thorax ou de l’abdomen ?

OUI OUI

NON

❙ Plaie au niveau du thorax : installer le patient en position demi-assise. ❙ Plaie au niveau de l’abdomen : installer le patient en position allongée jambe fléchie.

NON La personne blessée est-elle âgée, un nourrisson, diabétique ou hémophile ?

OUI

NON

Le visage, les yeux, les mains ou les articulations sont-ils atteints ?

OUI Faire un pansement compressif si l’hémorragie est importante. Retirer le maximum de corps étrangers. Laver au sérum physiologique ou à l’eau. Appliquer un antiseptique non coloré (voir au recto). Protéger avec une compresse et un pansement. Consulter un médecin dès que possible.

NON

❙ Laver à l’eau et au savon. ❙ Bien rincer. ❙ Appliquer un antiseptique (voir au recto). ❙ Protéger avec un pansement. ❙ Vérifier la vaccination antitétanique.

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THÈMES 2012 pris en charge par le Fif-PL selon les critères déterminés par les représentants de votre profession

PHARMACIENS (4773 Z - Commerce de détail de produits pharmaceutiques en magasin spécialisé)

• Prise en charge annuelle et par professionnel plafonnée à 400 € maximum • Prise en charge par professionnel limitée à 150 € par jour de formation et plafonnée à 400 € par an et par •

professionnel pour les formations prioritaires, (prise en charge au coût réel plafonnée à 150 € mais correspondant à une journée de formation sur le quota annuel pour les formations EPU citées ci-dessous). Prise en charge au coût réel plafonnée à un jour à 100 € par an et par professionnel pour les formations non prioritaires, en déduction du forfait de prise en charge des formations prioritaires dans la limite du budget de la profession.

Seules les formations soumises à la Commission professionnelle des pharmaciens peuvent faire l’objet d’une prise en charge.

FORMATIONS PRIORITAIRES

Toute formation liée à la pratique professionnelle DIPLÔMES UNIVERSITAIRES

• Diététique et nutrithérapie • Gérontologie • Homéopathie • Médication, conseil à l’officine • Maintien à domicile • Mycologie • Orthopédie • Pathologie • Audio-prothèse • Optique • Pharmacie clinique, • Thérapeutique • Vétérinaire EPU

SÉMIOLOGIE / PATHOLOGIE

• Pathologies • Maladies cancéreuses • Pédiatrie • Dermatologie

QUALITÉ DE L’ACTE PHARMACEUTIQUE

• Officiqual • Ordoqual • Endoqual • Qualité acte pharmaceutique • Évaluation de la qualité des soins et de la pratique professionnelle dans le cadre de la Haute Autorité de santé

LÉGISLATION PHARMACEUTIQUE LIÉE À L’ACTE FORMATIONS NON PRIORITAIRES

THÉRAPEUTIQUE À L’OFFICINE

• Thérapeutique • Diététique • Phytothérapie • Homéopathie • Médication officinale • Médication familiale • Médicaments à prescriptions restreintes • Prothèses capillaires • Cosmétiques • Dermocosmétique • Gynécologie • Pharmacologie ORTHOPÉDIE

• EPU • APEPPU • Formation continue des pharmaciens

MYCOLOGIE

• Véhicules pour handicapés physiques • Orthèses • Thermoformables VÉTÉRINAIRE

Toute formation relative à l’exercice professionnel Attention, la liste ci-dessous est non exhaustive

APPROCHE GLOBALE DE L’EXERCICE OFFICINAL

• Communication • Gestion • Gestion des ressources humaines • Juridique • Langues • Management • Informatique bureautique

et Internet (hormis les formations sur site et pro-logiciels) • Le pharmacien face aux risques ATTENTION ! Sont éligibles les formations d’une durée minimale de 6 h sur une journée ou cycle de 6 h par module successif de 2 h minimum. Sont également éligibles les formations d’une durée minimale de 4 h correspondant à une prise en charge d’une demi-journée.

• •

PRISE EN CHARGE DU PATIENT

• Maintien à domicile • Intégration du pharmacien dans un réseau • Dossier pharmaceutique (demi-journée) • Éducation thérapeutique du patient

Rappel : Aucun organisme de formation ne peut être agréé ou sélectionné par le Fif-PL ; seuls des thèmes de formations peuvent être présentés.

POUR TOUTE DEMANDE DE PRISE EN CHARGE : TÉL. : 01 55 80 50 00 – FAX : 01 55 80 50 29 41-FICHE CONSEIL 43 60-APERCU [P].indd [P].indd 61

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Santé International

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Dessous de table L’été, ses pique-niques, ses barbecues conviviaux… Tout serait idyllique si derrière le hot-dog ne se cachait pas certaines maladies. Prudence !

CANADA Cher plaisir

Anne-Laure Mercier

L’International Journal of Obesity a publié une étude démontrant que l’obésité causée par un régime alimentaire riche en gras et en sucre rend dépressif. La faute à une modification de la dopamine, exactement comme pour les toxicomanes. Ce régime entraîne en outre une hausse du niveau de corticostérone, l’hormone du stress, qui implique une faible résistance aux situations anxiogènes. C’est le second effet de la nourriture-doudou.

La théorie du Nespresso Envie d’une virée au fast-food ? D’accord, mais oubliez le café. Une étude de l’université de Guelph publiée dans le Journal of Nutrition montre en effet que si le menu hamburgerfrites-soda n’est déjà pas terrible, conclure le tout d’un café serait bien pire : deux tasses prises dans les cinq heures suivant le repas doubleraient le taux de sucre dans le sang, atteignant un niveau comparable à celui des personnes à risque de diabète. Explication : le cocktail affectant la communication entre le pancréas et l’intestin, pensez plutôt decaffeinato.

ÉTATS-UNIS Pizza dolorosa

© UGOD

Que pourrait-il arriver de pire après avoir englouti une part de pizza au pepperoni ? De légères brûlures d’estomac, pour la plupart d’entre nous. Mais le million de femmes américaines qui souffrent de cystite chronique paient leur goût pour ce type de pizza d’une intensification de leur douleur. Rien d’étonnant pensez-vous, puisqu’il s’agit d’alimentation épicée mais des chercheurs de l’université Northwestern pensent que les symptômes sont provoqués par un coupable-surprise : le côlon. Selon leur article, paru dans Nature Clinical Practice Urology, les nerfs de la région pelvienne convergent vers la même région de la moelle épinière, près du coccyx. Et lorsque le côlon est irrité par le pepperoni, ses terminaisons nerveuses envoient à la moelle épinière un signal douloureux constant. Aïe !

La dépression (voir Canada) ou l’agressivité ? Il va falloir choisir. Des chercheurs de l’université de Californie prouvent que, chez l’homme comme chez la femme, à tout âge et quel que soit le rang social ou ethnique, la consommation d’acides gras trans est associée à l’irritabilité et l’agressivité. Ce travail, publié dans PLoS ONE, va ainsi jusqu’à suggérer d’éviter margarine, plats préparés et autres matières grasses dans les écoles et les prisons !

© PETERSPIC924

La palme de la discorde

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International Santé

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

C’est quoi cette bouteille de lait ? Du lait demi-écrémé ? Mais jetez-le ! Les enfants qui boivent du lait entier tous les jours affichent un indice de masse corporelle plus faible que ceux qui n’en consomment que rarement, selon une étude présentée à l’université de Göteborg et menée auprès de 120 sujets âgés de 8 ans. Ils pèsent en moyenne 4 kilos de moins que leurs petits copains. L’auteur n’explique pas pourquoi mais un verre de lait entier qui remplacerait un verre de soda au goûter, en voilà une bonne idée !

© MIGUEL MEDINA

SUÈDE

ISRAËL Qui de l’œuf ou la poule… ?

Maman, forever Il fallait que des scientifiques de l’université de Grenade se penchent dessus pour enfin mettre un terme au duel mère vs grand-mère. Leur travail, publié dans la revue Nutrición hospitalaria, révèle que les enfants sont mieux nourris et moins obèses si c’est leur mère qui prépare leurs menus, elle et personne d’autre. Tout autre cuisinier ferait même « considérablement » empirer leur état nutritionnel. Les clichés matriarcaux ont la vie dure !

© MIGUEL MEDINA

ESPAGNE

Les œufs sont-ils bons pour la santé ou un piège à cholestérol ? La controverse est toujours d’actualité mais, d’après une chercheuse de l’université de Tel-Aviv, la réponse dépend de ce que la poule a mangé. Son travail, paru dans le Journal of Agricultural and Food Chemistry, indique qu’un régime pauvre en omega-6 dès le plus jeune âge de la volaille – beaucoup de farine, d’orge et peu de soja, de maïs et d’huile de tournesol – lui fait produire des œufs qui provoqueraient moins de dommages oxydatifs chez le consommateur. Ce qui détermine principalement l’augmentation ou non du taux de cholestérol LDL. On ne fait pas de bonne omelette sans casser sa tirelire.

ROYAUME-UNI The Lancet a rapporté un cas étonnant que décrit une équipe de cardiologues de l’hôpital universitaire de Birmingham. Une femme de 25 ans s’est présentée pour des étourdissements courts – moins de dix secondes – mais fréquents : parfois plusieurs fois par semaine et souvent jusqu’à l’évanouissement, le tout sans mouvements épileptiques. Un phénomène qu’elle subissait depuis ses 15 ans et qui lui avait déjà valu plusieurs admissions hospitalières inexpliquées. Une batterie de tests a été lancée, en vain. La patiente ne fume pas, ne boit pas et ne se drogue pas. Petit à petit, les médecins remarquèrent que son cœur s’arrêtait lorsqu’elle… mangeait un sandwich ! Le diagnostic : la syncope de la déglutition. Un pacemaker résolut le problème. Mais les sandwiches courent toujours.

© JABB

Un jambon-syncope ?

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Officine Investissement

Le PHaRMaCIeN

© SHEREEN M

DEFRANCE

Les atouts des MDD Le marché des marques de distributeurs est en plein essor. Un bon moyen pour les pharmaciens de booster leurs marges tout en vendant des produits moins chers que ceux des marques installées.

N

ep, Évolupharm, B.B., Univers, Marque verte ou Pharmactiv..., les marques de distributeurs connaissent un véritable essor ces dernières années et, que ce soient les grossistes-répartiteurs ou les groupements de pharmacies qui les commercialisent, elles ne comptent pas en rester là. L’explosion de ce marché s’inscrit dans une évolution globale de l’officine : le développement des enseignes et l’élargissement des missions des grossistesrépartiteurs. Le groupe Népenthès caracole

ainsi en tête avec plus de mille produits commercialisés : phytothérapie, diététique, santé, hygiène, bébé, cosmétique, orthopédie, compression… Le choix est vaste et permet au pharmacien de toucher une large clientèle. « Commercialiser une marque propre à l’officine permet de fidéliser les clients. Ce sont des produits que le patient ne retrouve pas forcément dans la pharmacie voisine », explique Élodie Bervily-Itasse, directrice adjointe des études chez Eurostaf, avant d’ajouter : « Les marques de distributeurs permettent aussi de renforcer la notoriété

du groupement et de vendre des produits 20 à 30 % moins cher que les marques nationales, tout en dégageant 20 % de marge supplémentaire. » Les pharmaciens qui se sont lancés ne le regrettent pas. « Je vends des produits de marques de distributeurs depuis trois ans et cela me permet à la fois de me démarquer de mes confrères avec des prix plus bas et d’essayer de récupérer les clients de la grande distribution », raconte Dominique Gaudet, pharmacien à Lille, dans le Nord. Un effet positif que Claude Baroukh, titulaire dans l’Orne, secrétaire général de la

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Investissement Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

FSPF et vice-président de Népenthès, souligne : « Ne bénéficiant pas de publicité, les produits sont moins onéreux à l’achat et coûtent donc moins cher à l’approvisionnement et en immobilisation de stocks. » Dominique Gaudet tient cependant à préciser que les prix des produits étant bas, il faut faire du « volume » pour que les marques de distributeurs soient intéressantes financièrement.

V.

ments et Alvita pour la parapharmacie. investissent dans le médicament pour Toutes les pharmacies peuvent les vendre, médicaliser leur image mais aussi afin mais celles appartenant au groupement d’anticiper une éventuelle arrivée des Alphega bénéficient de meilleures condi- médicaments OTC dans les supermarchés : tions commerciales. « En commercialisant une marque forte avec Bien implantés sur le marché de la para- des prix compétitifs, le pharmacien pourra pharmacie, les groupements et les gros- concurrencer les supermarchés et garder sa sistes-répartiteurs se sont lancés à la clientèle. Contrairement aux marques natioconquête du marché des génériques et de nales, les marques de distributeurs ne pourl’automédication. Plus Pharmacie fait ront pas, par définition, être vendues en ainsi figure de pionnier en la matière, dehors du circuit officinal », précise-t-elle. OTC et génériques aussi suivi de très près par Évolupharm, PHR et Un investissement nul au départ si l’on La commercialisation de marques de dis- le groupe Népenthès. « Plus Pharmacie choisit celles des grossistes, une marge tributeurs n’est pas réservée aux officines couvre déjà 55 % du Répertoire des géné- plus importante et une fidélisation des qui appartiennent à un groupement. Les riques, avec pour objectif de proposer 100 % clients, les marques de distributeurs ont grossistes-répartiteurs (OCP, Cerp ont eux des molécules existantes à court terme », vraiment tout pour plaire. x aussi développé leur propre marque. La rapporte une étude Eurostaf publiée en Pauline Michel Cerp propose aujourd’hui plus de sept juin. La Cerp référence également des des produits d’automédicacents références qui parapharmacies peuvent être commer- génériques Le circuit des face à et l’offensive des pharmacies notabene cialisées par tous les officinaux. Si Alliance tion sous sa marque. Selon une étude Eurostaf, le marché des marques propose également des produits sous sa Selon Élodie Bervily-Itasse, auteur de de distributeur serait passé de 55 à 100 millions  propre marque, Almus pour les médica- l’étude, les groupements et les grossistes d’euros entre 2006 et 2010.

L’offre MDD des groupements de pharmaciens fin 2011, tous segments de produits confondus   

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Le circuit français des parapharmacies en 2012 ─ mars 2012 ─ © Eurostaf

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Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

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SAUVEGARDER SES MESSAGES Quel est l’intérêt de sauvegarder tout ou partie de sa messagerie en l’archivant sur un disque externe ou une clé USB ? Il est évident, avec un logiciel client type Outlook, en cas de plantage de l’ordinateur. Avec un webmail, cette sauvegarde peut se révéler très pratique quand sa boîte de réception dispose d’un petit espace de stockage ou lors d’un changement de d’adresse mail. Le faire soi-même Avec un webmail : créez un dossier, ouvrez-le puis connectez-vous sur votre messagerie. Cliquez sur l’e-mail, allez dans « Fichier », « Enregistrez sous » puis copiez-le dans le dossier. Avec Outlook, vous pouvez enregistrer plusieurs messages à la fois : redimensionnez la fenêtre du dossier afin qu’elle occupe la moitié de l’écran et celle d’Outlook pour qu’elle occupe l’autre moitié. Dans la messagerie, sélectionner tous les e-mails à sauvegarder et déplacez-les vers le dossier. Utiliser un logiciel Des logiciels gratuits d’archivage des e-mails permettent de les importer et de les stocker localement, sur disque dur ou externe, ou dans une base de données : MailStore Home pour les e-mails issus d’Outlook ou des webmails, Thunderbird

Voici quelques conseils et astuces pour vous permettre d’optimiser l’utilisation de votre mail.

pour les webmails, Gmail Backup pour Gmail, etc.

ENVOYER UN QUESTIONNAIRE Vous souhaitez faire un sondage parmi vos confrères, envoyer un formulaire ou un questionnaire à vos relations de travail ou amis ? Un conseil : ne passez pas par le modèle proposé par Outlook qui n’est pas pratique d’utilisation pour l’expéditeur (aucune prévisualisation possible avant l’envoi), ni très intuitif pour le destinataire. Pour un sondage élaboré Vous pouvez utiliser Google Docs* mais vous devez commencer par créer un compte Google (gratuit) avec votre adresse mail habituelle. Sélectionnez « formulaire » dans « créer ». Saisissez le titre, le texte de présentation et l’intitulé de la question que vous souhaitez poser. Choisissez le type de questions/réponses à envoyer : texte, choix multiple, cases à cocher, etc. Pour faire parvenir le questionnaire aux destinataires, il suffit de leur envoyer le lien affiché sur fond noir en bas de la page. Pour un usage pointu Certains outils proposent des fonctionnalités plus avancées avec accès à des modèles,

importation des adresses, exportation des résultats, etc. Exemples : E-mail Questionnaire, gratuit et en anglais, compatible avec Outlook, Gmail, Hotmail, Yahoo ; SphinxOnline (français), SurveyMonkey et Polldaddy (anglais), payants.

la liste « Regarder dans », sélectionnez « Modèles dans le fichier système ». Choisissez et ouvrez le modèle que vous avez créé. Il ne vous reste plus qu’à l’envoyer. Un conseil : ajoutez une touche personnelle à votre e-mail pour éviter les messages trop formatés !

CRÉER UN MODÈLE D’E-MAIL

Avec un webmail Seul Gmail propose cette fonctionnalité. Une fois sur votre boîte de réception, cliquez sur « Labos » dans les paramètres. Une fois activé « Réponses standardisées », créez un nouveau message, écrivez votre texte qui deviendra un e-mail standard à envoyer. Cliquez sur « Réponses standardisées » puis sur « Nouvelle réponse standardisée » et enregistrez-la. En utilisant les « Filtres » dans les paramètres, vous pouvez choisir à partir de quels critères une réponse standardisée doit être automatiquement envoyée. ❙

Lors de vos échanges commerciaux, vous pouvez gagner du temps en constituant par avance des modèles d’e-mail (commandes, remerciements, etc.) pour toute relation avec vos fournisseurs. Avec Outlook Créez un nouveau message qui servira de modèle, avec l’objet et le texte. Cliquez sur « Enregistrer sous » et sélectionnez le Modèle Outlook comme type de fichier, puis donnez-lui un nom. Pour le rechercher : cliquez sur « Outils », « Formulaires », « Choisir un formulaire ». Dans

Claire Grevot * https://docs.google.com

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Officine En bref

❙ Soucieux d’appliquer le développement durable au sein de votre officine ? Le Mouvement des entreprises de France (Medef) vient de publier un guide de bonnes pratiques intitulé Cap vers la RSE. Faire de la responsabilité sociétale de l’entreprise un levier de performance, téléchargeable sur http://bit.ly/Ockkcg. ❙ Para’Kito sort le grand jeu. Jusqu’au 8 septembre, ce bracelet censé protéger contre les moustiques investit 1 500 officines avec de nombreux outils de promotion mais aussi des jeux pour gagner un voyage à l’île Maurice ou des week-ends, pour les clients comme pour les titulaires… TV, presse grand public et campings ne seront pas oubliés durant l’été. ❙ La marque Lafont propose, dès le mois de juillet, de nouveaux vêtements de travail conçus pour répondre aux besoins spécifiques des métiers de services, santé, soins et nettoyage. La gamme Care comprend cinq modèles consultables en ligne : www.adolphe-lafont.com. ❙ Après 360°Express (voir Le Pharmacien de France, no 1240), Alliance Healthcare a lancé en juin 360°Shortlist, une sélection de 500 spécialités à forte rotation « à des prix négociés au plus bas », dès la première unité. Actualisé quatre fois par an, le catalogue est accessible à l’adresse http://360shortlist. alliance-healthcare.fr. ❙ Cerp Rouen propose aux titulaires d’auditer leur backoffice avec un nouveau service : le Baromètre Qualité Organisation permettra de cibler des sources de productivité et d’estimer différentes marges de progression. Le répartiteur entend ainsi « dégager du temps aux pharmaciens pour se consacrer pleinement à ses patients ».

DEFRANCE

promotion

Encadrée si temporaire Un de vos salariés peut-il remplacer provisoirement un de ses collègues à un poste hiérarchiquement supérieur ? Oui, mais sous certaines conditions.

L’

un de vos salariés doit s’absenter pour une période donnée, par exemple en raison d’un congé parental ou d’un arrêt maladie, et vous envisagez de le faire remplacer par l’un de ses collègues bien que celui-ci n’occupe pas le même poste. C’est possible mais en prenant des précautions, comme l’a rappelé la Cour de cassation dans un arrêt du 31 mai dernier. Le salarié qui acceptera une charge supplémentaire assortie d’une rémunération ad hoc peut oublier que sa promotion n’est que temporaire et tenter, à la fin de cette période, un recours aux Prud’hommes. Le motif ? Il peut estimer notamment que le retour aux conditions antérieures est une modification de son contrat de travail. Pour éviter ce type d’aléa, il est donc impératif d’établir un avenant au contrat de travail précisant les fonctions occupées, le motif de la promotion provisoire et la rémunération perçue. Attention, la prudence et la précision doivent

© Biscarotte

Àsavoir

Le PHaRMaCIeN

être de mise dans la rédaction de cet avenant. Ce dernier doit mentionner expressément que le remplacement est temporaire en en précisant les dates de début et de fin et, qu’au retour de la personne remplacée, son collègue réintégrera immédiatement son poste initial. Enfin, il est indispensable de rappeler que le salarié remplaçant perdra le complément de rémunération lorsque l’avenant prendra fin. ❙ Marie Léon

formation (1)

formation (2)

Une première formation destinée aux salariés non diplômés de l’officine voit le jour en France : un certificat de qualification professionnelle intitulé « Vente conseil de produits cosmétiques et d’hygiène en officine ». Quatre centres le dispensent : le Centre de formation professionnelle de la pharmacie à Paris, le Centre de formation d’apprentis (CFA) de la pharmacie Marseille-Provence, le CFA de la Société d’enseignement professionnel du Rhône, à Lyon, et celui d’Hygie Formations Pharmacie d’Aquitaine, à Lormont (Gironde). Tous possèdent l’agrément Opca-PL, permettant à la formation d’être prise en charge. À raison d’une journée par semaine, outre le conseil, les salariés apprendront à animer le rayon et à gérer les stocks. ❙

La faculté de pharmacie de Reims ouvre deux nouveaux diplômes universitaires. Le DU de thérapeutique homéopathique, en partenariat avec le Centre d’enseignement et de développement de l’homéopathie, débutera en octobre. Il occupera une journée et demie par mois (jeudi et vendredi matin) jusqu’en juin, date de l’examen. Les pharmaciens intéressés ont jusqu’au 15 septembre pour s’inscrire, sachant que les droits s’élèvent à 860 euros. Le DU de mycologie pratique et officinale court, lui, sur huit semaines, les lundis de septembre et d’octobre. Pharmaciens (250 euros) et préparateurs (130 euros) peuvent s’inscrire d’ici au 3 septembre. ❙

Un CQP pour les non-diplômés

Deux nouveaux DU à Reims

Renseignements sur le DU Homéo : http://bit.ly/NZtnd5. Renseignements sur le DU Mycologie : http://bit.ly/MSNBHk.

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En bref Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Éco&Vous

REMBOURSABLE CA TOTAL EN CUMUL MOBILE ANNUEL

+ 1,5 %

– 0,9 % ❙ En cumul mobile annuel, le CA moyen par pharmacie s’élève à 1,49 million d’euros. ❙ Pour le seul mois de mai, le CA moyen par pharmacie atteint 120 497 euros.

VENTILATION PRODUITS (pharmacie moyenne)

❙ ❙ ❙ ❙

Remboursable : 78,4 %. OTC : 7,1 %. Dispositifs médicaux : 6,5 %.

– 1,5 % OTC

❙ Entre juin 2011 et mai 2012, le CA total du réseau officinal (remboursable, OTC, dispositifs médicaux et cosmétiques) s’élève à 33,8 milliards d’euros, en baisse de 0,9 % par rapport au cumul mobile annuel juin 2010-mai 2011.

– 2,5 % + 0,2 % DISPOSITIFS MÉDICAUX

+ 2,9 %

ÉVOLUTION DU CA MOIS PAR MOIS

+ 1,7 %

+ 1,6 %

PARAPHARMACIE

❙ En mai dernier, le CA total des pharmacies atteignait 2,7 milliards d’euros, soit une hausse de 1,6 % par rapport au mois précédent.

+ 5,3 % + 2,2 % évolution mensuelle

Parapharmacie : 8 %.

représentativité

évolution annuelle

(Source : FSPF-Pharmastat, sur la base de 22 706 officines en France et dans les départements et collectivités outre-mer)

religion

Jours fériés en débat

Élections dans les TPE Une première : les salariés des très petites entreprises pourront voter au mois de novembre pour le syndicat de leur choix.

© ALAN CLEAVER

J

usqu’à présent, seuls les salariés des entreprises comptant au moins onze salariés votaient pour l’un des cinq syndicats de salariés : CGT, CGTFO, CFTC, CFDT ou CGC. Mais la loi du 20 août 2008 portant rénovation de la démocratie sociale a fixé de nouvelles règles de représentativité des organisations syndicales nationales. Et, pour la première fois cette année, permet aux salariés des très petites entreprises (TPE), celle de dix salariés ou moins, de voter eux aussi pour l’organisation qui représentera l’ensemble des salariés, quelle que soit la taille de leur entreprise. Autre nouveauté : outre les cinq centrales syndicales habituelles, d’autres pourront déposer leur candidature, « comme l’Unsa ou Sud par exemple » indique Philippe Denry, chargé des relations sociales à la FSPF. Un site consacré aux

Mai 2012

PHARMACIE MOYENNE

Le baromètre du médicament

En fin d’année, les salariés des officines pourront voter pour leur représentant national.

élections dans les TPE ouvrira cet été, avant une campagne d’information à partir du mois d’octobre. Le vote se fera ensuite par correspondance ou sur Internet du 28 novembre au 12 décembre. D’ores et déjà, « la FSPF s’engage à informer et sensibiliser ses adhérents à l’importance de ces élections pour leurs salariés », souligne Philippe Denry. ❙

Lors de ses assises annuelles, l’Association nationale des directeurs des ressources humaines a proposé d’ouvrir un débat national pour « neutraliser trois des six jours fériés d’origine chrétienne (Pentecôte, Ascension et Assomption), afin que les salariés puissent les prendre comme ils le souhaitent ». Par exemple ceux de confession musulmane ou juive qui pourraient ainsi célébrer leurs fêtes religieuses. Reste à Michel Sapin, nouveau ministre du Travail, de trancher sur l’ouverture d’un débat. ❙

crédit

Un 3e accord bancaire Après le réseau des Banques populaires et LCL, le Conseil supérieur de l’Ordre des experts-comptables a signé en avril une convention de partenariat avec le Crédit du Nord pour faciliter l’accès des très petites entreprises aux crédits de moins de 25 000 euros. Un formulaire de demande de crédit est mis en ligne sur les sites de chacune des banques du groupe. Le Crédit du Nord s’engage alors à répondre sous quinze jours. Si un titulaire souhaite des informations, son expertcomptable pourra l’orienter vers un interlocuteur. ❙ Juillet - Août 2012 I No 1242 I 51

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Officine Produits

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Quoi de neuf en prescription ? AUTRESPRODUITS ENBREF ❙ Laboratoires La Roche-Posay ❙ HYDRAPHASE INTENSE SÉRUM, gel concentré réhydratant. Flacon pompe en verre de 30 ml / ACL : 2110514 / Prix conseillé : 25,20 € ❙ HYDRAPHASE INTENSE MASQUE, masque réhydratant apaisant. Tube de 50 ml / ACL : 2110508 / Prix conseillé : 15,80 €. ❙ Laboratoire Klorane ❙ GEL DOUCHE DÉLICE FRUITÉ, nourrissant, sans savon, pour peaux sèches et sensibles. Tube de 200 ml / ACL : 998 1146 / Prix conseillé : 6 €. ❙ Laboratoire Galénic ❙ OPHYCÉE ÉLIXIR JEUNESSE SUPRÊME, repulpe et lisse. Flacon de 30 ml / ACL : 3401321104199 / Prix conseillé : 39 €. ❙ OPHYCÉE CRÈME LIFT JEUNESSE, peaux normales à mixtes. Pot de 50 ml / ACL : 3401321103949 / Prix conseillé : 34,50 €. ❙ OPHYCÉE CRÈME LIFT JEUNESSE, peaux sèches à très sèches. Pot de 50 ml / ACL : 3401321104021 / Prix conseillé : 34,50 €. ❙ OPHYCÉE SOIN NUIT RÉGÉNÉRANT JEUNESSE, tous types de peaux. Pot de 50 ml / ACL : 3401321103888 / Prix conseillé : 36 €. ❙ OPHYCÉE SOIN JEUNESSE DES YEUX, pour cernes et poches. Pot de 15 ml / ACL : 3401321104250 / Prix conseillé : 30 €. ❙ Laboratoire Gallia ❙ LAIT DE CROISSANCE, enrichi en fibres alimentaires, adapté aux enfants de plus de 12 mois. Pot de 800 g / ACL : 9975105 / Prix conseillé : 12,05 €.

SMR LE SERVICE MÉDICAL RENDU

PAR UN MÉDICAMENT (SMR) correspond à son intérêt en fonction notamment de ses performances cliniques et de la gravité de la maladie traitée. La commission de la Transparence de la HAS évalue le SMR, qui peut être important, modéré, faible ou insuffisant, pour que le médicament soit pris en charge par la solidarité nationale. Source : HAS

S! Liste II

Liste I

Délivrance Stupéfiant

SAFLUTAN (DCI : TAFLUPROST) NR SMR insuffisant ASMR inconnue SAFLUTAN 15 µg/ml, boîte de 30 récipients unidoses /AMM : 4152994 / PPTTC : 21,78 € Laboratoire MSD France

Le laboratoire MSD France commercialise un nouveau collyre dans le traitement du glaucome à angle ouvert et de l’hypertonie oculaire chez le patient de plus de 18 ans. Le Saflutan est un analogue des prostaglandines antiglaucomateux présenté sous forme de récipients unidoses. Dépourvu de conservateur, il peut être utilisé en monothérapie si le patient est insuffisamment

contrôlé par un traitement de première intention ou en association à un bêta-bloquant. LE CONSEIL DU PHARMACIEN ❙ Le soir, mettre une goutte dans le cul-de-sac conjonctival de l’œil ou des yeux atteints. ❙ En cas d’utilisation d’autres produits ophtalmiques à usage local, un intervalle d’au moins 5 minutes doit être respecté entre chaque utilisation.

❙ Un récipient unidose suffit pour traiter les deux yeux. ❙ Essuyer l’excès de solution sur la peau pour diminuer le risque de coloration foncée de la paupière. ❙ Jeter l’unidose après chaque utilisation, même si elle n’est pas vide. ❙ Risque d’allongement des cils, de coloration de la paupière et d’augmentation de la pigmentation de l’iris.

EUPHYPERTUIS (DCI : MILLEPERTUIS) 2

NR

ans

SMR inconnu ASMR inconnue Euphypertuis 500 mg, boîte de 10 comprimés / CIP : 3400921961317 / PPTTC : inconnu. Euphypertuis 500 mg, boîte de 30 comprimés / CIP : 3400921961485 / PPTTC : inconnu. Laboratoire Bayer Santé familiale

Le laboratoire Bayer santé familiale lancera en septembre une nouvelle spécialité à base de millepertuis (Hypericum perforatum L.), plante indiquée dans le traitement à court terme des symptômes dépressifs légers, en particulier chez la femme ménopausée. La posologie est de 1 comprimé par jour, à prendre le matin ou le soir, pendant ou après le repas. Le traitement est réservé aux adultes et ne doit pas dépasser

E! Médicament d’exception

H Prescription hospitalière

six semaines. Le médecin doit être consulté en cas de persistance des symptômes. LE CONSEIL DU PHARMACIEN

❙ Avaler les comprimés entiers avec un verre d’eau. ❙ Contre-indiqué avec les antivitamines K, les anticonvulsivants (lamotrigine, phénobarbital…), les pilules contraceptives œstroprogestatives et progestatives, la digoxine, les immunosuppres-

Spé Prescription initiale hospitalière

Prescription spécialiste

NR Surveillance particulière

Non remboursable

seurs, les antirétroviraux, la théophyline et le vérapamil. ❙ Le traitement nécessite un avis médical si un autre traitement est déjà en cours. ❙ L’exposition aux UV doit être évitée pendant le traitement. Risque de réactions cutanées ressemblant à des coups de soleil. ❙ Effets indésirables : troubles gastro-intestinaux, réactions allergiques cutanées, asthénie et agitation. %

35

Remboursement

Patch

Pommade

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Produits Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Quoi de neuf en prescription ?

PRODINAN

ENBREF

(DCI : SERENOA REPENS) %

0 35

Erratum

18

mois

SMR modéré ASMR V (pas d’amélioration) Prodinan 160 mg, boîte de 60 gélules / AMM : 3400937531542 / PPTTC : 21,69 € Prodinan 160 mg, boîte de 180 gélules / AMM : 3400937531832 / PPTTC : 57,26 € Laboratoires Therabel Lucien Pharma

Les laboratoires Therabel Lucien Pharma proposent une spécialité indiquée dans le traitement des troubles de la miction liés à l’hypertrophie bénigne de la prostate. Comme la spécialité Permixon des laboratoires Pierre Fabre, les gélules de Prodinan sont à base d’extrait de Serenoa repens ou palmier de Floride. La posologie est de deux gélules par jour (matin et soir) à prendre au moment du repas. Les deux spécialités n’étant pas inscrites au

Répertoire des génériques, elles ne sont pas interchangeables. LE CONSEIL DU PHARMACIEN

Le traitement ne doit pas excéder six mois. Ne pas prendre le médicament à jeun. Risque de nausées et de troubles gastro-intestinaux. ❙ La prise du médicament ne dispense pas d’une surveillance de la prostate chez un médecin. ❙ Le médicament ne peut pas se substituer à l’acte chirurgical. ❙ ❙

DERNIÈREMINUTE

MYCOSÉDERMYL OMÉDIPROL (DCI : ÉCONAZOLE)

(DCI : OMÉPRAZOLE)

Mycosédermyl, tube de 30 g / AMM : 2215101 / PPTTC : 3,50 € Laboratoire Cooper

NR

3

Omédiprol 20 mg, boîte de 7 gélules / CIP : 3400941509438 / PPTTC : 4,50 €. Laboratoires Actavis

La Cooper commercialise une nouvelle crème contre les mycoses cutanées, dosée à 1 % de nitrate d’éconazole. Indiquée dans le traitement des candidoses et dermatophyties, elle est à appliquer deux fois par jour sur la zone à traiter pendant deux à quatre semaines selon le type de mycose.

Nexen

❙ Restriction d’indication. Le nimésulide (Nexen et génériques) ne doit désormais plus être prescrit dans le traitement de la douleur liée à l’arthrose en raison des troubles hépatiques graves que peut engendrer le médicament lors de traitements prolongés (supérieurs à 15 jours). La molécule est donc réservée au traitement des douleurs aiguës et des dysménorrhées primaires, en seconde intention.

Rotarix

ans

SMR inconnu ASMR inconnue

NR

❙ Nimenrix. Contrairement à ce qui a été annoncé dans Le Pharmacien de France no 1241, GlaxoSmithKline est le deuxième laboratoire à obtenir une autorisation de mise sur le marché européenne pour un vaccin quadrivalent dirigé contre les méningocoques A, C, Y et W135, baptisé Nimenrix. Le premier à l’avoir fait est Novartis en mettant sur le marché européen son vaccin Menveo en 2010.

Les laboratoires Actavis aussi veulent leur part du marché avec cette spécialité OTC à base d’oméprazole : l’Omédiprol. Indiqué dans le traitement des symptômes du reflux gastro-œsophagien chez l’adulte, la posologie est de 1 gélule par jour. Le traitement est à prendre le matin avant le repas en cas de douleurs gastriques la journée ou le soir en cas de symptômes la nuit. Le traitement ne doit pas dépasser quatorze jours.

LE CONSEIL DU PHARMACIEN ❙ Le contenu des gélules peut être dissous dans de l’eau non gazeuse, un jus de fruit ou une compote et doit être avalé immédiatement après l’avoir mélangé. ❙ Ne pas dissoudre le contenu des gélules dans de l’eau gazeuse ou du lait. ❙ Effets indésirables les plus fréquents : maux de tête, douleurs abdominales, constipation, diarrhée, nausées et vomissements.

IM

❙ Nouvelle présentation. Le vaccin Rotarix, commercialisé par le laboratoire GlaxoSmithKline, est désormais disponible sous une nouvelle présentation prête à l’emploi. Le vaccin se présente dans un applicateur prérempli pour une administration orale plus facile, sans reconstitution préalable. Le schéma vaccinal reste inchangé : 2 doses à 4 semaines d’intervalle à l’âge de 6 semaines.

ASMR L’AMÉLIORATION DU

SERVICE MÉDICAL RENDU (ASMR) correspond au progrès thérapeutique apporté par un médicament par rapport aux traitements existants. L’ASMR, cotée de I, majeure, à IV, mineure. Une ASMR de niveau V signifie « absence de progrès thérapeutique ». Source : HAS

3

EEN

ans

Sirop

Pilule/gélule

Injection

Précautions sur la route

Précautions durant la grossesse

Précautions durant l’allaitement

À conserver au réfrigérateur

À conserver à l’abri de la lumière

Durée de conservation

Médicament orphelin

Médicament pédiatrique

Présence d’EEN

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Officine Produits

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Quoi de neuf en prescription ? AUTRESPRODUITS ENBREF

DISPOSITIF INTRA-UTÉRIN TT 380 SHORT %

❙ Laboratoires Galderma ❙ CETAPHYL DERMACONTROL CRÈME, hydratante pour peau acnéique, avec un indice solaire 30. Tube de 118 ml / ACL : 3401351183447 / Prix conseillé : 18 €. ❙ CETAPHYL DERMACONTROL MOUSSE, nettoie et élimine l’excès de sébum, pour les peaux à tendance acnéique. Flacon de 250 ml / ACL : 34013511383386 / Prix conseillé : 13 €. ❙ Laboratoire Delarom ❙ MASQUE AQUACONFORT, hydrate, pour tous types de peaux. Tube de 50 ml / ACL : 3401397539659 / Prix conseillé : 25 €. ❙ CRÈME AQUACONFORT, fluide hydratant léger à l’Aloe vera. Flacon de 50 ml / ACL : 3401342192731 / Prix conseillé : 27 €. ❙ Labortaoire GlaxoSmithKline ❙ PARODONTAX, bain de bouche à usage quotidien. Flacon de 500 ml / ACL : 4242148 / Prix conseillé : 6,25 €. ❙ Laboratoire Melvita ❙ LAIT FRAÎCHEUR HYDRATANT CORPS. Tube de 200 ml / ACL : 9955594 / Prix conseillé : 14,50 €. ❙ CRÈME DE BEAUTÉ MAINS ET ONGLES. Tube de 75 ml / ACL : 9955611 / Prix conseillé : 9,90 €. ❙ Laboratoire Castera-Les-Bains ❙ SPRAY VISAGE, eau thermale anti-irritante et hydratante. Flacon pressurisé de 50 ml / ACL : 5189172 / Prix conseillé : 2,49 €. ❙ SPRAY VISAGE, eau thermale anti-irritante et hydratante. Flacon pressurisé de 300 ml / ACL : 5105809 / Prix conseillé : 4,95 €. ❙ Laboratoire Vitry ❙ DISSOLVANT MAGIC’TOUCH, dont l’intérieur est tapissé d’une mousse imbibée de dissolvant. Flacon de 75 ml / ACL : inconnu / Prix conseillé : 8,50 €.

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SMR inconnu ASMR inconnue TT 380 short, boîte d’un dispositif utérin / ACL : 5100539 / Prix LPPR : 30,50 € Laboratoires CDD

Les laboratoires CDD commercialisent un nouveau dispositif intra-utérin pour les jeunes filles et les nullipares : TT 380 short. Sa particularité est d’avoir une taille adaptée aux petites cavités utérines (hauteur < 7 cm). L’action spermicide du stérilet, fabriqué en cuivre, est due aux atomes de cuivre qui, après oxydation, diffusent localement au niveau de la glaire cervicale et de l’endomètre. Le

stérilet doit être posé par un médecin, après examen clinique, lors des derniers jours des règles ou juste après. LE CONSEIL DU PHARMACIEN ❙ Des douleurs abdominales et des saignements sont possibles au moment de la pose du stérilet. Consulter si les symptômes persistent. ❙ Rappeler à la patiente de vérifier régulièrement la pré-

SORBACT %

65 0

SMR majeur ASMR niveau II

(amélioration importante)

sence des fils du stérilet au fond du vagin. La patiente doit consulter si elle ne les sent pas. ❙ Les règles sont plus abondantes chez les femmes qui portent un stérilet. ❙ Utilisation possible de tampons périodiques. Toujours contrôler la présence des fils au fond du vagin après les règles. ❙ Les AINS peuvent être conseillés mais uniquement en traitement court.

NOVASIAL SMR inconnu ASMR inconnue Novasial, boîte de 30 doses à usage unique / ACL : inconnu / PPTTC : 7,90 € Laboratoires Unither

Sorbact pansement absorbant, boîte de 10 pansements 10x20 cm / ACL : 9710051 / PPTTC : inconnu Laboratoires Inresa

Les laboratoires Inresa distribuent un nouveau pansement stérile antimicrobien sans principe actif. Indiqué dans le traitement des plaies exsudatives, il capte les bactéries et les champignons des plaies colonisées et infectées, par un mécanisme d’absorption. Les pansements Sorbact peuvent être utilisés pour des plaies postopératoires, traumatiques, les escarres, les ulcères des patients diabétiques ou encore les ulcères veineux. LE CONSEIL DU PHARMACIEN

❙ Nettoyer la plaie et rincer au sérum physiologique avant utilisation du pansement. ❙ Mettre le pansement en contact direct avec la plaie. Indispensable pour avoir une efficacité optimale.

Les laboratoires Unither commercialisent un équivalent salivaire Novasial. Il est indiqué chez les patients atteints de sécheresse buccale, que la cause soit médicamenteuse (anticancéreux ou psychotropes par exemple) ou non. La sécheresse buccale est aussi fréquente chez les personnes âgées de plus de 65 ans. LE CONSEIL DU PHARMACIEN

Verser directement la solution dans la bouche. Un film protecteur et hydratant se forme immédiatement sur les muqueuses. ❙ Ne pas utiliser en cas d’allergie à l’albumine. ❙ Il est possible de prendre plusieurs doses par jour en fonction des besoins (avant le repas, le coucher ou une prise de parole). ❙

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Optimisez votre stratégie d’achat : mettez sous surveillance les produits phares de vos fournisseurs. Un simple indicateur vous pemettra de savoir si vous devez passer une commande, ou non. Intégrez facilement la gestion de vos différents stocks et profitez des outils fournis pour améliorer vos marges en fixant vos prix. Gérez en temps réel les commandes groupées entre officines.

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Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Substituons! DIFFICULTÉ LIÉE À L’OFFRE TRÈS FAIBLE. Tous les génériqueurs proposent les formes à libération prolongée et la plupart la forme à libération « normale ».

La venlafaxine est une molécule substituée à plus de 80 %, selon les données de mars 2012. Cet antidépresseur nouvelle génération est commercialisé depuis 1999. La molécule fait partie du tableau de suivi négocié entre les syndicats de pharmaciens et l’Assurance maladie pour les primes à la substitution. Pour les retardataires, le taux minimal à atteindre pour ouvrir le droit à la prime est de 60 % et, pour les plus avancés, le seuil intermédiaire permettant le versement de la seconde moitié de la rémunération est fixé à 85 %. Regardez donc bien quelles sont vos performances sur cette molécule.

REPORT DE PRESCRIPTION FAIBLE. Seule une molécule de la classe thérapeutique concernée n’est pas encore génériquée, l’escitalopram.

DIFFICULTÉ À SUBSTITUER FAIBLE. Malgré quelques freins dus à son indication psychiatrique ou à la chronicité du traitement, la venlafaxine est une molécule plutôt aisée à substituer.

RISQUE DE « NS » MOYEN. L’indication psychiatrique du produit peut entraîner quelques réticences à la substitution chez patients et médecins.

Venlafaxine

PDM 24,9 %

PDM 25,0 %

PDM 9,5 % PDM 10,8 % PDM 7,6 %

SANDOZ

ARROW

EG

RATIOPHARM

ZYDUS

(non représenté)

(non représenté)

(non représenté)

(non représenté)

(non représenté)

PDM 6,0 %

PDM 3,4 %

PDM 3,4 %

PDM 2,2 %

PDM 1,9 %

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L’ANALYSE DU

Un générique aux rayons X

PDM : part de marché (génériques)

LA MOLÉCULE

LE MARCHÉ

DCI : venlafaxine

ASSOCIATION : NON

PRINCEPS : Effexor

CONDITIONNEMENT TRIMESTRIEL : NON

CLASSE THÉRAPEUTIQUE : antidépresseur

INSCRIPTION RÉPERTOIRE : OUI

MÊME CLASSE (génériqué/non génériqué) : Escitalopram (Seroplex) Fluoxétine (Prozac) Paroxétine (Deroxat) Citalopram (Seropram) Fluvoxamine (Floxyfral)

MARCHÉ TOTAL : 88,8 millions d’euros (princeps + génériques)

INDICATIONS : ❙ Épisodes dépressifs majeurs. ❙ Prévention des récidives dépressives chez les patients présentant un trouble unipolaire.

Données FSPF/Pharmastat

LA SORTIE DU MOIS

MARGE TOTALE : 35,4 millions d’euros (princeps + génériques) ROTATION GLOBALE : 26 boîtes par mois (princeps + génériques) MARGE PAR OFFICINE : 125 euros par mois (princeps + génériques)

DCI : zolmitriptan PRINCEPS : Zomigoro CLASSE THÉRAPEUTIQUE : Antimigraineux de la classe des triptans. Cette molécule déjà génériquée sort sous sa forme orodispersible.

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Chaque fois que votre patient se teste, OneTouch® Verio®IQ recherche ses tendances à l’hypoglycémie ou à l’hyperglycémie et l’en avertit instantanément sur l’écran. Pourquoi ? Pour lui donner plus d’informations, encore plus simplement, là juste dans sa main. Votre patient est sous insuline et se teste plusieurs fois par jour ? OneTouch® Verio®IQ répond certainement à ses besoins. Pour toute information complémentaire, vous pouvez consulter notre site internet www.lifescan.fr

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Officine Banc d’essai

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Les lecteurs de glycémie Alliés au quotidien des diabétiques, les lecteurs de glycémie sont souvent la hantise des équipes officinales. Apprendre à les manipuler et les sortir de l’arrière-boutique permettrait pourtant de relancer le marché. Anaïs Bellan BREEZE 2 (Bayer Santé) ACL : 4609324 Compatible avec : disques de 10 électrodes Ascensia Glucodisc 2 (5 disques par boîte). À savoir : sans codage, résultat en 5 secondes, 1,0 µL de sang. ON AIME : Le côté « nomade » grâce aux 10 bandelettes stockées dans le lecteur, le capot qui masque les boutons et évite les fausses manipulations, les autocollants décoratifs qui peuvent être commandés gratuitement en ligne (www.bayerdiabetes.be/fr).

IAN SCHEF FEL

ON REGRETTE : Le volume de l’échantillon de sang qui peut être un souci pour les patients se contrôlant de nombreuses fois dans la journée, l’absence de qualification des glycémies pré- ou postprandiales, le coût du câble USB (26,64 euros, frais de port inclus) pour connecter le lecteur à un ordinateur.

© SEBAST

L

e marché des lecteurs de glycémie peut sembler difficile à dynamiser car dépendant de la prescription des médecins. Il existe pourtant un levier pour stimuler les ventes : le patient. Informé sur les différents avantages des appareils disponibles, ce dernier peut devenir demandeur auprès de son prescripteur. En découlera alors la vente d’un lecteur, le plus souvent dans la pharmacie où le conseil aura été préalablement délivré. L’exposition des appareils d’autosurveillance glycémique, au même titre que les tensiomètres, est indispensable pour créer une demande spontanée d’information de la part des patients. Le pharmacien et son équipe sont alors en mesure de rappeler qu’il n’est pas nécessaire d’attendre que son lecteur ait rendu l’âme pour en changer. En effet, la Sécurité sociale assure pour les adultes diabétiques le remboursement d’un appareil tous les quatre ans. Il est également intéressant de disposer, pour chaque référence, d’un modèle d’exposition. Les patients peuvent ainsi comparer les produits par rapport à leur ancien modèle et opter pour celui qui répond le mieux à leurs attentes. Les personnes âgées recherchent en général une bonne prise en main et un grand écran, tandis que les plus jeunes préfèrent la discrétion et l’interactivité de l’appareil. Veillez donc au juste référencement des produits en fonction de votre patientèle et profitez de leur mise en avant pour communiquer sur les stylos autopiqueurs. Ces derniers devraient être changés tous les ans car, à mesure que le ressort s’abîme, la piqûre devient plus douloureuse. ❙

ACCU-CHEK PERFORMA (Roche Diagnostics) ACL : 6225527* / 9985747** Compatible avec : bandelettes Accu-Chek Performa. À savoir : résultat en 5 secondes, 0,6 µL de sang, vendu avec un autopiqueur Accu-Chek Multiclix* ou Fastclix** (2e génération, usage simplifié) muni d’un barillet de 6 lancettes. ON AIME : Le grand écran, la détection automatique des bandelettes périmées, l’absorption rapide de la goutte de sang, la bonne prise en main, les formes arrondies. ON REGRETTE : La puce à insérer à chaque nouvelle boîte de bandelettes, l’absence de qualification des glycémies pré ou postprandiales, le coût du boîtier Accu-Chek Smart Pix (29,90 euros) pour transférer et analyser les données sur ordinateur.

ONETOUCH VITA (Lifescan) ACL : 9515125 Compatible avec : bandelettes OneTouch Vita. À savoir : sans codage des bandelettes, résultat en 5 secondes, vendu avec un stylo autopiqueur OneTouch Comfort dont le système anti-rebonds et anti-vibrations garantit une piqûre plus douce, volume de l’échantillon de sang non précisé.

ON AIME : Les grosses touches, le grand écran et le menu explicite qui facilite les réglages et l’accès aux glycémies enregistrées. ON REGRETTE : Le look trop carré et trop sombre. L’achat du câble de connexion OneTouch USB et du logiciel OneTouch (30 euros l’ensemble) pour transférer et analyser les données.

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Banc d’essai Officine

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

FREESTYLE PAPILLON INSULINX (Abbott) ACL : 9901213

Les leaders du marché SANOFI

3,74 %

ON REGRETTE : Nécessite d’y consacrer un peu de temps pour maîtriser les nombreuses fonctions.

2,52 %

AUTRES

LIFESCAN

4,82 % 38,68 % – 16,11 %

+ 13,33 %

Compatible avec : bandelettes FreeStyle PAPILLON Easy. À savoir : sans codage, résultat en 4 secondes, 0,3 µL de sang, dépôt possible de la goutte de sang sur les deux tranches de la bandelette. ON AIME : L’écran tactile, le carnet d’autosurveillance automatisé et complet (glycémies pré et postprandiales, bolus d’insuline) et son calculateur d’insuline rapide, le logiciel FreeStyle Auto-Assist intégré au lecteur et le câble USB fourni dans le kit.

YPSOMED

BAYER SANTÉ

3,74 % – 18,50 %

ABBOTT

ROCHE DIAGNOSTICS

– 10,08 %

– 14,54 %

13,73 %

33,40 %

xx % Parts de marché en chiffre d’affaires (cumul mobile annuel) en 2011 – xx % +xx % Évolution des ventes en CA sur 2010-2011 Source FSPF-Pharmastat.

IBGSTAR (Sanofi) ACL : 9759324

© SEBAST

IAN SCHEF FEL

Compatible avec : bandelettes BGStar. À savoir : sans codage, résultat en 6 secondes, 0,5 µL de sang.

MYLIFE PURA (Ypsomed) ACL : 9538497 Compatible avec : bandelettes Mylife Pura À savoir : sans codage, résultat en 5 secondes, 1,0 µL de sang. ON AIME : Le très grand écran, la bonne prise en main qui peut être améliorée par l’étui de protection (sept couleurs), la rigidité des bandelettes et leur zone de dépôt clairement identifiable :

manipulation facilitée pour les patients qui tremblent ou malvoyants. ON REGRETTE : L’absence de qualification des glycémies pré ou postprandiales et le volume de l’échantillon de sang qui peut être un souci pour les patients se contrôlant de nombreuses fois dans la journée. Câble USB et logiciel non fournis.

ON AIME : Sa discrétion (5,6 x 2,4 x 1 cm pour un poids de 9 grammes) et son élégance, l’affichage coloré des glycémies en fonction des limites (jaune pour l’hyperglycémie, rose pour l’hypoglycémie), le carnet d’autosurveillance automatisé et complet grâce à l’application iBGStar Diabetes Manager, téléchargeable gratuitement sur l’App Store. ON REGRETTE : Il faut posséder un iPhone ou un iPod touch.

NOTABENE Les ACL correspondent aux kits d’initiation (avec autopiqueur). Tarif LPPR valable pour tous les produits présentés : 73,22 euros.

Le marché de l’autosurveillance glycémique a accusé une baisse de 12,7 % de son chiffre d’affaires (CA) entre 2009 et 2011. Ce résultat s’explique par la diminution du prix public TTC des lecteurs (– 6 euros), couplée à une chute des ventes (– 5,3 %) sur la même période. Les laboratoires Lifescan et Roche Diagnostics, qui cumulaient en 2011 plus de 72 % des parts de marché (PDM) en CA, ont également enregistré une baisse. L’écart entre ces deux leaders s’est néanmoins resserré, Roche Diagnostics enregistrant un recul six fois inférieur à celui de Lifescan. Par ailleurs, il est permis de croire en la progression de Roche Diagnostics car la sortie prochaine de l’Accu-Chek Mobile, lecteur innovant muni « d’une cassette permettant de réaliser 50 glycémies », devrait dynamiser les ventes. Le laboratoire Abbott conserve sa troisième place avec près de 14 % des PDM en CA, enregistrant même une progression entre 2009 et 2011. La spécificité de son lecteur Optium Xceed – il est le seul à mesurer les cétones –, qui s’adresse aux porteurs de pompe à insuline, ainsi que le plus faible volume de sang réclamé par les bandelettes FreeStyle Papillon Easy représentent un avantage certain. Le laboratoire Bayer Santé, dont l’innovation est en panne, se maintient lui à la quatrième place avec 3,7 % des PDM en CA. Il est talonné par deux nouveaux arrivants : Sanofi et Ypsomed qui affichent respectivement 3,1 et 2,5 i% de PDM en CA. Juillet - Août 2012 I No 1242 I 59

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Officine Aperçu

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

Des livres, des sites internet... par Joséphine Volat

Tout sur l’IVG

L’enfance à l’officine Très pratique, cet ouvrage aborde les principales pathologies du nourrisson et de l’enfant auxquelles se trouvent confrontées les équipes officinales au quotidien. Alimentation et croissance, suivi des vaccinations, dermatoses, vomissements, fièvre ou douleurs… ce guide vous donne les repères cliniques vous permettant de conseiller efficacement les parents qui viennent vous consulter ou bien encore d’évaluer rapidement les situations nécessitant un avis médical ou une hospitalisation. À noter : chaque thème s’accompagne d’un paragraphe sur le rôle du pharmacien. ❙ Le Conseil pédiatrique à l’officine, Fabiole Moreddu, Le Moniteur des pharmacies, coll. « Pro-Officina », 227 p., 20,50 €

Alerte sur la santé des jeunes

F

ondé sur la 3e enquête nationale sur la santé des étudiants de la Mutuelle des étudiants, cet ouvrage dresse un panorama complet de l’état de santé et de la situation économique et sociale des étudiants en France. En effet, si la majorité des jeunes s’estime en bonne santé, un étudiant sur cinq juge que son état de santé s’est dégradé par rapport à l’année précédente. Un tiers déclare même avoir renoncé à des soins médicaux au cours des douze derniers mois principalement pour des raisons financières. Par ailleurs, 19 %

d’entre eux ne sont pas couverts par une complémentaire santé, ce qui rend plus difficile l’accès aux soins. Enfin, en matière de contraception, les jeunes manquent encore d’informations sur les alternatives à la pilule ce qui ne leur permet pas toujours de faire le choix le plus adapté. Ce guide constitue un outil de référence sur les problématiques sanitaires et sociales rencontrées par les jeunes. ❙ DR

DR

Nordic Pharma lance ivginfo.com, site consacré à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Outre les différents moyens de contraception, les étapes de la grossesse ou ses symptômes, la rubrique « L’IVG de A à Z » explique le déroulement de l’intervention, les méthodes – chirurgicale ou médicamenteuse –, les professionnels de santé à qui s’adresser, le suivi dont peuvent bénéficier les femmes… Enfin, le site permet de contacter le centre de planification ou l’hôpital pratiquant des IVG le plus proche. ❙

Se préparer à l’allaitement « Quelles positions choisir et pourquoi varier ? », « Comment être sûre que bébé est rassasié ? », « Comment utiliser un tire-lait ? »… Autant de questions que se posent les mamans désireuses d’allaiter. Car si l’allaitement maternel a d’importantes vertus, il n’en reste pas moins une source d’angoisse pour certaines. Charlène Janiaux aborde ici la féminité et la sexualité des mères allaitantes. De plus, en s’appuyant sur son expérience de conseil à l’officine, elle propose de nombreux remèdes naturels et homéopathiques pour surmonter les désagréments rencontrés lors de l’allaitement. ❙ Le Guide de l’allaitement maternel, Charlène Janiaux, Ideo, 240 p., 15 €.

Santé et conditions de vie des étudiants, LMDE et Mutualité française, Éditions Rue des Écoles, 320 p., 19,50 €.

Le Nouvel Observateur lance pourquoi-docteur.nouvelobs.com sur lequel vos patients trouveront une mine d’informations santé. Les maladies se présentent sous forme de fiches descriptives très complètes (définition, symptômes, complications, cause, prévention, traitement, etc.). Une rubrique particulière est consacrée à la grossesse. Des articles d’actualité, des vidéos et un annuaire des congrès viennent compléter l’information. ❙

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Allô, docteur

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Un lecteur de glycémie qui va au delà des chiffres. C’est cela le progrès. Contribuez aux progrès de vos patients sous insuline en leur conseillant une innovation x÷ x÷ Ecran tactile, navigation intuitive Carnet d’autosurveillance automatisé Logiciel FreeStyle Auto-Assist Intégré Plug & Play(1)

+x÷

FreeStyle PAPILLON Easy ZipWik TM Design(2) Calculateur à insuline rapide Utilisé en option et sur conseil médical(3)

Système de surveillance de la glycémie 1. Pour utiliser le logiciel FreeStyle, il suffit de connecter le lecteur via un câble USB à un ordinateur PC ou MAC. Les rapports d’analyse émis sont individuels à chaque patient. 2. ZipWik TM Design, Abbott Diabetes Care. 3. Un code d’accès est demandé pour initier ou changer les paramètres du calculateur d’insuline rapide du lecteur FreeStyle PAPILLON InsuLinx. Le code d’accès est seulement fourni aux médecins et infirmières spécialisées afin que le paramétrage du calculateur d’insuline rapide réponde aux besoins spécifiques de chaque patient.

Pour plus d’information flashez ce code.

Pour les conditions de prise en charge se reporter au JO du 12/01/2010 Arrêté du 30/12/2009 ou au JO du 24/03/2011- Arrêté du 21/03/2011.

www.freestylediabete.fr Abbott Diabetes Care 12 rue de la Couture - BP 20235 - 94528 Rungis Cedex www.abbott.fr

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Conformément à la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification et de suppression des données personnelles vous concernant auprès d’Abbott Diabetes Care France.

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culture

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

AGENDA

en partenariat avec

des livres

musique

www.zone-litteraire.com

À toutes les fins du monde

en déclin, avec à sa tête Ray Bradbury ou J.G. Ballard, a réussi à normaliser le genre en lui ajoutant une vraie plus-value littéraire. On aurait donc pu se dire que la tâche était accomplie et que le passage de flamme se ferait naturellement avec les « jeunes ». La réalité est plus compliquée. Succédant à la SF pure et dure à la mode jusqu’alors, le genre très en vogue de l’anticipation sociale se heurte à une bar-

Apocalypse douce

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Les Mayas ont prédit la fin du monde pour le 21 décembre 2012… Chez Stéphanie Hochet, c’est le gouvernement britannique qui a délivré une mystérieuse Annonce, n’augurant rien de bon, pour le 21 mars d’une année non déterminée mais suffisamment proche pour susciter angoisse et projection de la population. Beaucoup d’interrogations, de talent et peu de tumulte dans ce roman de fin du monde loin de ressasser marronniers et poncifs du genre. Avant d’être un roman de la catastrophe, Les Éphémérides est avant tout un hymne inattendu à la vie. ❙ Les Éphémérides, Stéphanie Hochet, Rivages, 212 p., 17 euros.

rière inédite : les papys ont eu raison très tôt. Aldous Huxley et son Meilleur des mondes, George Orwell avec 1984 et, dans une moindre mesure, Antony Burgess avec Orange mécanique ou même le plus récent William Gibson avec Neuromancien ont encore des années d’avance. Le contrôle des esprits, la sur-

veillance permanente, la pharmacologie comme modèle de société sont des pro­ cessus encore en développement. À leur décharge, le futur n’a jamais été aussi indécis : dissolution dans le totalitarisme doux des réseaux sociaux ou bien encore guerre des civilisations sur fond de bioterreur, tout est encore possible. ❙

Biofutur

spectacles

❙❙ Demain il fera jour. Du 19 juillet au 1er août à Figeac. ❙❙ Le Départ de Christophe Colomb. Les 27 et 28 juillet à Saint-Étiennele-Molard. ❙❙ Tartuffe. Le 11 août à Sisteron. ❙❙ Foresty Party Bercy. En tournée : du 13 au 15 septembre à Lyon, du 19 au 23 septembre à Paris. ❙❙ Le Duo des non. Le 21 septembre, à Mourenx. ❙❙ La Folle de Chaillot. Jusqu’au 30 septembre au Théâtre du Nord-Ouest (Paris). ❙❙ Les Bodin’s, Retour au pays. En tournée : le 24 octobre à Châteaudun, le 16 novembre à Tours, le 12 décembre à Saint Jean-de-la-Ruelle. ❙❙ Laurent Gerra. En tournée : le 10 novembre à Lyon, le 22 à SaintÉtienne, le 5 décembre à Chambéry.

expos

Bangkok, dans un futur proche. La raréfaction des matières premières, le réchauffement climatique et la terreur des « pestes génétiquement modifiées » dessinent un futur bien sombre où se rencontrent Emiko, une créature artificielle, Anderson, un marchand de légumes rares, ou Kock Seng, un réfugié chinois sur la sellette. Ce premier roman à l’imagination débridée de l’Américain Bacigalupi ressemble fort à un coup de maître malgré une grande complexité de la narration et la manipulation de notions pas toujours évidentes. À tenter ! ❙

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es genres de la science-fiction ou de l’anticipation ont souvent été cantonnés à une littérature de « trucs », faite de rayons laser et de monstres d’un côté, et de prospective à b a s e d e v o i t u re s volantes et de soucoupes de l’autre. Pourtant, depuis Le Cycle de mars d’Edgar Rice Burroughs et La Vie électrique d’Albert Robida, du temps a passé. La génération suivante actuellement

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La mort de Ray Bradbury, à 91 ans, laisse la place à une jeune génération d’auteurs « futuristes » qui tente à grand mal de se démarquer de ses grands-parents littéraires.

❙❙ Manu Chao La Ventura. Les 27 et 28 juillet à Dax. ❙❙ 13e Festival du bout du monde. Du 3 au 5 août sur la presqu’île de Crozon. ❙❙ Festival Cabaret vert. Du 23 au 26 août à Charleville-Mézières. ❙❙ Coldplay. Le 2 septembre au Stade de France (Saint-Denis). ❙❙ Charlie Winston. Le 15 septembre au Zénith de Nantes. ❙❙ Radiohead. En tournée : le 11 octobreà Paris Bercy le 16 au Zénith de Strasbourg… ❙❙ Guitar Masters with Andy McKee. Le 20 octobre 2010 au Splendid de Lille. ❙❙ Scorpions. Le 28 novembre au Zénith de Nantes. ❙❙ Le Lac des cygnes. En tournée : le 7 décembre à Laval, le 16 décembre à Mulhouse, du 2 au 3 février 2013 à Angers.

La Fille automate, Paolo Bacigalupi, Au Diable vauvert, 595 p., 23 euros.

❙❙ 32e festival de la Vézère. Jusqu’au 24 août à Brive-la-Gaillarde. ❙❙ Sarkis Katchadourian. Œuvres graphiques. Au Centre du patrimoine arménien, à Valence (Drôme), jusqu’au 26 août. ❙❙ Toutankhamon, son tombeau et ses trésors. Au Parc des expositions de Paris, jusqu’au 1er septembre. ❙❙ Jeff Koons. À la Fondation Beyeler, à Riehen (Suisse), jusqu’au 2 septembre. ❙❙ Gerhard Richter. Au musée du Louvre jusqu’au 17 septembre. ❙❙ Max Savy, une donation. Au musée des Beaux-Arts de Carcassonne jusqu’au 22 septembre. ❙❙ Étrange visage. Au musée Magnin, à Dijon, jusqu’au 7 octobre. ❙❙ Phares. Au Musée national de la marine à Paris jusqu’au 4 novembre.

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culture

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

superflu ! contre culture

Multifocus Le principe n’est pas très intuitif : l’appareil plénoptique, en l’occurrence le Lytro, prend une multitude de photos de la même image. À l’utilisateur de choisir ensuite parmi tous les clichés pris dans ce qui n’est plus appelé une image mais un « champ

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e plénoptique, quèsaco ? Très simplement, la capacité à faire le point dans une photographie après la prise de vue. Tous les photographes amateurs ou professionnels qui ont un jour raté une image unique en loupant le focus lèvent une paupière. C’est américain, of course, issu des recherches menées à l’université de Stanford, en Californie. En d’autres termes, il s’agit de la fin du flou en photographie, ou plutôt de la fin du flou subi.

lumineux », comme on peut le lire sur le site de Lytro. Ça n’a l’air de rien mais c’est révolutionnaire. « Le champ lumineux est un concept clé dans la science de l’image, explique Lytro.com. Il permet de décrire une scène exactement comme elle apparaît en représentant la quantité de lumière voyageant à n’importe quel moment dans n’importe quel point de l’espace. » C’est d’ailleurs la différence fondamentale avec un appareil photo classique qui « choisit », à

l’initiative de l’utilisateur ou des automatismes de l’appareil, ce qui sera représenté dans l’image, en occultant certaines parties dans le fameux flou, ou bokeh, propice à l’art et au rêve. Le rêve a pour l’instant un prix : 399 dollars sans les taxes (comptez 500 ou 600 euros en tout) pour ce rectangle magique. Si vous êtes encore sceptique, ne vous précipitez donc pas : le principe de la plénoptique risque de toute façon de s’étendre dans les années à venir. Les rumeurs vont bon train : on a même annoncé un appareil photo plénoptique dans le prochain iPhone 5. ❙ Laurent Simon

notabene Pour les curieux et les anglophones, voir le site de Lytro : www.lytro.com.

Gonflable ! Si vous avez un jardin et des enfants à occuper, ils seront certainement ravis de se loger dans ce Child Tumbler et de se lancer sur les pentes pour aller tester de plus près les lois de la gravité. Composé de trente chambres gonflables hexagonales et d’un espace central pour y caser le môme. Prévoir tout de même de clôturer le jardin pour éviter les cavalcades sur la nationale. 79,95 dollars sur hammacher.com.

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Lytro vient de sortir. Ce petit appareil va-t-il révolutionner un siècle et demi de traditions en matière de prises de vue photographiques ?

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Le futur de la photo

Gonflé ! Si vous avez un très grand jardin et de très grands enfants, ils seront ravis de franchir tous les obstacles de ce parcours gonflable de près de 30 mètres de long. Trous de souris, obstacles hérisson…, de quoi entraîner un vrai commando de marine l’espace d’un été. Reste la question du prix, lui aussi très offensif, puisqu’il se monte à 12 500 dollars, toujours sur hammacher.com.

notre sélection DVD Avengers

Moonrise Kingdom

De Joss Whedon. Avec Robert Downey Jr., Chris Evans, Mark Ruffalo.

De Wes Anderson. Avec Bruce Willis, Edward Norton, Bill Murray.

Lorsque Nick Fury, le directeur de l’organisation qui préserve la paix au plan mondial, cherche à former une équipe pour empêcher la destruction du monde, Iron Man, Hulk, Thor, Captain America, Hawkeye et Black Widow répondent présents. Mais les Avengers ont beau constituer la plus fantastique des équipes, il leur reste encore à apprendre à travailler ensemble…

Sur une île au large de la Nouvelle-Angleterre, au cœur de l’été 1965, Suzy et Sam, 12 ans, tombent amoureux, concluent un pacte secret et s’enfuient ensemble. Alors que chacun se mobilise pour les retrouver, une violente tempête s’approche des côtes et va bouleverser davantage encore la vie de la communauté. À la fois délicat et rocambolesque.

et aussi… L’Oncle Charles

D’Étienne Chatiliez. Avec Eddy Mitchell, Alexandra Lamy, Valérie Bonneton.

Mince alors !

De Charlotte de Turckheim. Avec Victoria Abril, Lola Dewaere, Catherine Hosmalin.

Lock Out

De James Mather et Stephen St. Leger. Avec Guy Pearce, Maggie Grace, Julia Ormond.

La Colère des Titans

De Jonathan Liebesman. Avec Sam Worthington, Liam Neeson, Ralph Fiennes.

La Vie d’une autre De Sylvie Testud. Avec Juliette Binoche, Mathieu Kassovitz, Aure Atika.

Marie, 40 ans, se réveille en pensant qu’elle en a 25. Elle ne se souvient plus des quinze dernières années de sa vie. Elle se retrouve au début d’une histoire d’amour, qui en fait se termine, et se rend alors compte qu’il ne lui reste plus que quatre jours pour reconquérir l’amour de sa vie. C’est le premier long-métrage réalisé par l’actrice Sylvie Testud.

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HUMOUR

Le PHaRMaCIeN DEFRANCE

MADAME EST PHARMACIENNE, MONSIEUR MÉDECIN...

Toute ressemblance avec des personnes existantes serait, évidemment, purement fortuite.

Croisière en folie

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CONGR CONGRèS NATIONAL DES PH A RM ACIENS 13 - 14 octobre

2012

Grand Palais

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www.congresdespharmaciens.org

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