Le GUIDO N° 35 - Eté 2012

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Le GUIDO numéro 35 - été

2012

le magazine d’Essaouira

éditions média business - Essaouira

Photo : Zaïna Belem



edito U sommaire

histoire : l’atelier monétaire d’Essaouira arts : Abdelaziz BAKI artisanat : artisans du roseau tourisme : Safi, la médina et les marabouts tourisme : zapping en ville nature : l’arbre du voyageur mémoire des lieux : place Khabazine

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Directeur de publication : André EUGENE. Imprimerie : Somadi / Pipo - Casablanca Rédaction : Sylvie BRIGNON Traduction : Danièle LEGALL Photos : S. BRIGNON, A. EUGENE Réalisation : André EUGENE Assistante : Maryam ELKOURCHI Dépôt légal / ISSN : 2008PE0021 / En cours Contacts : Tél: +212 (0)661 138 324 - Fax: +212 (0)524 474 685 email:infos@leguido.com - Web: www.leguido.com Tous droits réservés. Toute forme de reproduction, des textes et photos, intégrale ou partielle, est interdite sans autorisation de l’éditeur.

n nouveau magazine aux couleurs de l’été avec son lot d’activités joyeuses et colorées ! La musique est dans l’air, le festival fête cette année ses 15 ans, un bel âge qui sera dignement célébré avec une belle programmation de musiques du monde, électro, jazz et gnaoua. Une saison à passer de guinguettes de bord de mer en resto à profiter du soleil, ou des plaisirs des plages à la piscine, de la lumière de la ville en balades, se laisser tenter par les expositions, des explorations et visites. S’amuser de détails dans la ville ou s’émerveiller devant le savoir faire des artisans, chiner au milieu des tissus colorés, trouver le temps de profiter des habitants et se réjouir de la diversité. Un art de vivre à partager ! Pour certains l’arrivée de l’été ouvre les horizons, du vent dans les voiles, pour d’autres une saison de travail avec le flot de visiteurs. Notre magazine au fil des années, neuf ans déjà, tente de répondre à vos demandes, propose la découverte de petits coins cachés de la ville et de ses alentours, vous informe sur ce qui s’y passe. Nous essayons à chacune des saisons de vous satisfaire et de répondre à vos interrogations et attentes. Bonne lecture, bel été à tous !

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agenda ALLIANCE FRANCO-MAROCAINE D’ESSAOUIRA Derb Lâalouj, 9, rue Mohamed Diouri - 44000 Essaouira Tél: 024 47 62 14/61 97 - Fax: 024 47 25 93 mail: afme@menara.ma

Vendredi 22 juin 2012 - 19h EMPTY PICTURE en coproduction avec les Instituts français de Marrakech et Rabat Danseurs : Mohamed Raji, Hakim, Mouasim, Omar, Medhi. Lumière et dispositif : Séverine Rième. Musique : Arandel, Pantha du prince, Robert Hood. Direction artistique : Alexandre Roccoli. Avec la participation d’Ali Benmakhlouf Samedi 28 juillet 2012 - 19h ARBF-HMADCHA : L’Anti Rubber Brain Factory (A.r.b.f.) est un collectif musical à forme variable basé à Paris, qui développe ses expériences aux frontières du free jazz et de la musique improvisée. Depuis deux ans, A.r.b.f. explore les différentes facettes de la musique traditionnelle marocaine en incorporant celles-ci à leur matière originelle.

L

Festival Gnaoua et Musiques du Monde 15ème édition du 21 au 24 juin 2012

es fans du festival Gnaoua Musiques du Monde seront servis cette année. Cette édition 2012 aura en effet un goût particulier.

Cela fait quinze ans que cet évènement existe et la célébration sera de mise. Plusieurs surprises seront au rendez vous. L’idée est de fêter cet anniversaire comme il se doit. Une façon aussi de rendre hommage une fois de plus à tous ceux qui ont de tout coeur et depuis toujours soutenu ce festival. Le patrimoine de la musique Gnaoua sera valorisé comme d’habitude et de nouvelles expériences sonores viendront habiter la ville les quatre jours durant. Du jazz, de l’électro rock, des rythmes africains, de la musique soufie, du latin jazz. Aucune âme musicale ne sera délaissée.

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La « 2ème MUSICALE DE MOGADOR » Musiques du Monde

A

près le succès de la première édition de la «Musicale de Mogador» et à l’occasion du Festival des Gnaouas, le Sofitel Essaouira Mogador Golf & Spa propose de renouveler sa « 2ème Musicale » en invitant des artistes du monde entier.. Du 25 juin au 01 juillet Chango Quartet : Musique latine Sébastien Trognon, Frédéric Calmeil, Per Andreasen et Jean-Philippe Chabosy, quatre musiciens jouant aussi bien en soliste qu’avec de petites formations ou encore de grands ensembles comme des big-bang ou des fanfares. Arrangeurs ou compositeurs pour la télévision et la radio française, ils participent à de grands festivals internationaux et jouent aux côtés de divers artistes tels que Hugues Aufray, Desireless... Du 02 au 08 juillet Gustavo Beytelmann et Ricardo De Aliaga : TributoTango Un exceptionnel duo piano-voix « 100% Buenos Aires ». Gustavo Beytelmann, grand pianiste et de Ricardo de Aliaga, ténor lyrique léger, dans le répertoire de leur terre natale, entre tango et compositeurs classiques du XXe siècle. Gustavo Beytelmann étudie le piano, l’harmonie et la composition à l’Institut de Musique de l’Université de Rosario. Il compose des musiques pour le cinéma français, italien ou encore allemand, travaille pour l’industrie du disque comme pianiste et arrangeur, et fait partie de divers groupes de jazz. Ricardo de Aliagaest un ténor lyrique léger, natif de Córdoba, en Argentine, entame une carrière internationale à l’Opéra et alterne un répertoire classique et de nombreuses créations. renseignements : +212 524 47 94 00

Expos à suivre…

• Evelyne Dauvergne à l’hôtel « les Matins bleus » dans la médina d’Essaouira. L’artiste fait de fréquents séjours à Essaouira et y organise des stages de peinture. • Abdellaziz Lkhattaf au Taros jusqu’au début du mois de juillet puis lui succédera une artiste présentant des collages. Mêlant les bleus de Tanger, les blancs éblouissants, les tons sourds des terres brûlées, les couleurs oxydées de Marrakech sans oublier l’univers éclatant des teinturiers, Lkhattaf nous plonge dans les racines de la terre, de la culture marocaine dont il est issu. Depuis ses débuts dans les années 90, l’artiste n’a cessé de participer à des expositions au Maroc mais aussi en Europe, au Moyen-Orient et aux Etats-Unis.


L

es îles de Mogador et plus largement le site, occupées depuis le néolithique, sont connues depuis l’Antiquité. En 1760 le sultan alaouite Sidi Mohammed ben Abdallah (1757-1790) décide de créer un port et une ville moderne à Mogador et de fermer le port d’Agadir, débouché du Souss. Le nouvel établissement, plus facile à contrôler qu’Agadir, aura le monopole du commerce extérieur du royaume. Il aura comme mission de drainer tout le commerce du sud marocain, dont le le Sahara. Un atelier monétaire produisant des monnaies d’argent et de bronze est ouvert en 1767. L’atelier sera en activité sous le règne des sultans et princes : - Sidi Mohamed III ben Abdallah (1757-1790) - Moulay Icham ben Mohamed (1790-1797) prétendant au Trône - Moulay Soulayman ben Mohamed (1792-1822)

Pendant 54 ans, de 1760 à 1818 (1180 H à 1234 H) environ on fabriquera des dirhams d’argent et leurs divisionnaires, muzunas ou ¼ de dirhams, ainsi que des fels de bronze coulés. A partir de 1820 (1236 H) l’atelier cessera pratiquement de fonctionner avec le développement de la production monétaire à Fès et Marrakech. Les conflits avec la France, la guerre avec l’Espagne, le traité de 1856 mettant fin aux monopoles du makhzen provoqueront le déclin de l’activité portuaire au profit des villes comme Larache, Mazagan (El Jadida), Safi et Tanger. La fin du XIXe siècle et le début du XXe seront marqués par la dégradation continue de l’environnement général, Essaouira Mogador ne représentant plus guère qu’une activité régionale avec moins de 15 % du commerce extérieur du pays.

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histoire

L’ATELIER MONETAIRE D’ESSAOUIRA - MOGADOR


histoire Dynastie Alaouite 1075 H à ce jour (1664 J.-C. à ce jour) Atelier d’Essawira (ph1) Sr - Al-Suwair : Sh - Al-Suwairah : EM - Essaouira Mogador : En plus de ces 3 calligraphies, on peut voir ci-contre deux types d’écritures pour les « ss » : Sin (‫ )س‬ou Sad (‫)ص‬. Dirham 1191 H - Série Ahadun ! Ahad ! (ph2) Cette série particulière rappelle l’unicité de Dieu, « Il n’y a qu’un Dieu, il est unique » D’après D.Eustache il s’agirait de frappes exécutées sur la cassette personnelle du sultan Sidi Mohamed III ben Abd Allah suite à une période de disette et de thésaurisation du numéraire d’argent. Dirham 1202 H A partir de cette date on voit apparaître sur les dirhams : - Le nom de l’atelier avec la lettre Sin (‫) س‬ - La date en chiffres arabes orientaux (appelés hindis au Maroc) Dirhams 1203 H (ph3) Cette pièce montre une date en chiffres arabes orientaux, mais le zéro ne l’est pas. Placé en milieu de ligne, grand ou petit, c’est un zéro gubari. Dirham 1206 H (ph4) On voit un retour aux chiffres européens et Essaouira désormais écrit avec sin. Il s’agit d’une frappe du prétendant Hisam ibn Mohammed, Sous Sidi Mohammed III - 1171-1204 H (1757-1790) - jusqu’en 1193 H frappe en chiffres européens et Sad ‫ص‬ - de 1202 à 1203 H chiffres hindis avec grand ou petit 0 gubari et Sin ‫س‬ - à partir de 1204 H retour aux chiffres européens, maintien du Sin

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1- Dirham 1180 – E 223

2 - Dirham 1191 – AA – 2,95 g. - E 234

3 - Dirham 1203 – Hindis - 2,70 g. - E 241

5 - Muzuna 1189 0,55 g. E 232 b17

6 - 2 Fels 1229 6.3 g. E 577

4 - Dirham 1206 Rouge - 2,40 g. E 730


7 - Fels 1230 – 3,55 g. - E 579 var. Thau

8 - Dirham 1206 – Hisam - 2,50 g. - E 742 var

9 - Dirham 1207 – Rose - E 745

L’atelier pourrait être Essaouira si l’on tient compte de la présence de la « Rose de Mogador » sur certaines de ces pièces. On peut noter le passage à Essaouira en 1219 H du sultan Moulay Soulayman, sans savoir si ceci peut être mis en relation avec l’arrêt de la production entre 1220 H (Année d’ailleurs non répertoriée) et 1228 H. La production des fels et 2 fels reprend donc en 1228 H et semble s’arrêter définitivement en 1234 ou 1235 H. En 1238 H il faut encore signaler l’attaque et le pillage des revenus du port avec la complicité de l’escorte chargée de sa protection. D’autres monnaies ne sont pas présentées dans cette courte présentation de l’atelier d’Essaouira-Mogador et notamment un ½ dinar 1207 H de poids bunduqi. Ce type à la rose à 6 pétales, appelée « Rose de Mogador » est bien connu pour appartenir à la tradition des orfèvres juifs locaux et indique probablement l’atelier d’es-Suwayra. On trouve par exemple cette rose comme décoration sur le fronton de très nombreuses maisons du mellah de la médina. D’après Eustache il y aurait deux types de gravure, donc différents coins, ce qui implique une production d’une certaine importance. Le riad de l’atelier monétaire « Dar es Sikka » existe toujours et est en bon état. On peut le voir au centre de la médina, au fond de la rue « Dar Dheb » (Maison de l’or) qui se termine en impasse, perpendiculaire à la rue Mohamed ben Abdellah. Yvon Mereaux

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histoire

6 - 3 Fels 1215 – 11,4 g. – E 573

Sous Moulay Hisam – 1205-1212 AH (1790-1797) - en 1206 H chiffres européens, maintien du Sin ‫س‬ - en 1207 H type hybride avec chiffres européens - en 1207 H chiffres européens, retour à la lettre Sad ‫ص‬ Muzuna 1189 H (ph5) Il n’y a pas de référence pour cette monnaie, classée avec le dirham E 232. Tout en connaissant l’existence de cette muzuna, D.Eustache n’avait pu en relever les caractéristiques exactes. 3 Fels 1215 H (ph6) Les monnaies de bronze de un et deux fels sont assez courantes pour l’atelier d’Essaouira, par contre les pièces de trois fels sont rares. Cinq seulement ont été retrouvées, dont trois dans une seule collection. Fels 1230 H (ph7) Ici le « 29 » qui semble être une date n’est qu’un simple motif décoratif. Dirham 1206 H (ph8) Annelet à gauche de la date. Ce dirham sans atelier (probablement Essaouira), a été frappé par My Hisam, prétendant, tout comme son frère My-el Husayn Dirham 1207 H (ph9) D. Eustache indique que ces dirhams sans atelier, ont été frappés de 1206 H à 1209 H par le gouverneur Abd er-Rahman ibn Nasir qui reconnu comme sultan Moulay Hisam ibn Muhammad, prétendant à Asfi et Marrakesh.


Abdelaziz BAKI

arts

une singularité, un art, souirisme pur!!

B

aki est bon ; sa prodigieuse humanité transpire dans tous ses mots, comme dans son art intemporel surgi des profondeurs du cœur. « L’homme a été un jeune de bien » dit-il, qui croit en l’amour des individus, des animaux, des êtres vivants, quels qu’ils soient. Un art modeste, singulier, insolite, hors norme, empreint de motifs tribaux ou africains et colorés. Un monde de magie dans lequel s’enchevêtrent formes, teintes, personnages, animaux extravagants, doubles ou multiples poissons, oiseaux, serpents… Un univers d’équilibre fantasmagorique, où l’amour régit la vie. Ce peintre et sculpteur autodidacte travaille de façon ininterrompue depuis plus de vingt ans. A 28 ans, le service militaire obligatoire lui fait perdre son emploi d’électricien en entreprise. Comment faire vivre sa famille ? Son

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frère fabrique des étagères, il décide de les peindre. Être artiste, quoi de plus naturel ? La créativité galope : motifs aux couleurs vives, animaux insolites et invraisemblables, un imaginaire en perpétuel mouvement, à l’image des lieux dans lesquels il évolue, véritable fatras d’objets et de déchets, univers de bric et de broc. A peine à l’abri de la pluie, il œuvre ici dans une petite bicoque, mosaïque de bois, à l’incroyable toit, assemblage de planches recouvertes d’une bâche de plastique. Un atelier coincé entre la poussière et les violentes attaques du vent, sur fond du bruit de la vie, des radios, des échanges ou des goélands. A l’entrée de son antre : des portes de récupération sur lesquelles sont peintes des lettres qui disent : « atelier de Baki ».

Ses voisins affichent un « art primitif moderne ». Baki, lui, ne se classe pas. Dans l’atelier, des nattes, une étagère présentant quelques œuvres, une moto à trois roues sous une bâche, quelques pots de peinture et des verres à thé se partagent une table bancale, près d’un sac plastique et ses documents précieux : articles, photos, livres ou catalogues.



arts Parfois, la lumière du soleil filtre à peine. En semaine, Baki travaille dans un second atelier, sur la route de Marrakech, à la sortie d’Essaouira. Encore moins de passage ici, l’esprit et la main sont libres de vagabonder. Peu de pièces sur place, mais toujours une œuvre en cours de finition, des commandes. Chez Baki, il s’agit à peine de savoir si ce qui est élaboré « tient », au plan esthétique. L’artiste est dans une production permanente et c’est là l’essentiel. Pour lui et pour celui qui vient et regarde. Osciller entre deux ateliers, être présent et produire, et toujours avoir le désir et le courage de continuer, l’art comme « consolation naturelle du travail des hommes » . Voilà. Baki observe et reproduit des motifs anciens dont il va s’inspirer, puis les adapte jusqu’à développer sa propre manière. Commence ainsi une vie d’artiste et de création. A l’origine de son art, il y a des meubles recyclés, des outils détournés de leur fonction mais toujours utilitaires. A ses débuts, donc, l’artiste redonne vie aux objets du quotidien. Des œuvres éclectiques sont refaites avec soin, puis peintes. Leur succèdent bientôt des tableaux et des sculptures. Au fil des années, le trait s’affine et se libère, la palette se colore, vive et joyeuse, les personnages se détourent d’un trait noir. Baki dit chercher sans fin du nouveau dans les formes. Il avance, recouvrant le bois de peau pour le solidifier, puis il peint, utilise les mouvements du bois, ses aspérités pour en faire un œil, une bouche, un animal, un univers peuplé de monstres marins souvent, mais surtout de serpents. Les sculptures présentent généralement une figure ou un motif central, autour duquel s’articule un bestiaire : les corps se dédoublent, les membres s’entrelacent. L’inspiration provient

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de la campagne avoisinante et de sa faune. De l’effroi que celle-ci peut inspirer. Baki exorcise ses peurs en couleurs et les transcende en créatures zoomorphes dans une figuration imaginaire ; il surcharge ce bestiaire grouillant. Il joue de couleurs qui « réveillent » les choses et illuminent les pièces. Totems de plus en plus grands, géants, presque, et moins aisés à vendre bien sûr, quand ses pièces sont généralement de petit format et peu encombrantes, et « partent » vite. Dans des cabanes au fond d’une cour, le peintre-sculpteur collectionne des branches, des troncs tortueux, y voit déjà les formes d’animaux et de personnages fabuleux. Bientôt, sur ses troncs-totems, creux et bosses cacheront ou révéleront mille êtres étranges, un monde fantasmé.


L’artiste intègre ces formes dans des combinaisons singulières et inattendues, il imagine des procédures figuratives déconcertantes. L’esprit de l’enfance se prolonge dans la naïveté du trait, avec maîtrise. Près du port de Mogador, ville carrefour, l’héritage collectif de l’imaginaire produit cet art singulier, des vestiges culturels déviés et sans cesse ré-imaginés. Entre forces surnaturelles et rites religieux, transe et magie venues d’Afrique noire. De l’apprentissage des siècles, l’artiste naît dans l’atelier du monde. Entre ses mains naissent des associations poétiques, métaphores oniriques et métamorphoses des êtres. Baki mêle les figures ; chacune occupe sa place, loin du hasard. Bois aux formes complexes, qui rappellent les mouvements et les sinuosités des reptiles, serpents, lézards, scorpions ou caméléons, des poissons aussi, créatures bizarres, tel le serpaon, association improbable où le paon chasse et tue le serpent. L’artiste a une peur profonde à exorciser : son père est mort tué par un serpent. « Quand tu vois un serpent, tu t’arrêtes de prier » dit-il, en citant le Coran. Alors les serpents se glissent partout dans son œuvre. L’œil s’attarde sur les regards, les bouches à grandes dents mais rarement menaçantes, sourire à la vie plutôt. Les yeux vides détiennent un pouvoir magique, hypnotisent le spectateur, à l’instar du serpent. Faire de la vie un monde enchanté et ensorceleur ! Conter des scènes où l’amour, la fraternité, la famille et la nature cohabitent, des peintures et des sculptures aux couleurs et aux créatures chimériques. Un art sans étiquette, totalement libre. Ici, le vent « chasse les mauvais esprits », dit-on. Mais un vent de génie souffle sur les œuvres de Baki, un art anticonformiste et affranchi.


arts Gerard Loucel

P

hotographe reporter free lance, né à San Salvador (Amerique Centrale) est devenu photographe professionnel à 22 ans. Son travail l’ a conduit en des lieux aussi divers que Caracas ou la Guadeloupe, Atlanta, Tokyo, les Seychelles, ou les Monts d’Arrée, ou encore à naviguer en canoë sur les traces des trappeurs groenlandais (Edition du livre-journal.de voyage litteraire « Apsùma »).

Cependant, il a toujours conservé la sensation qu’au coin de la rue ou il demeure, l’attention au monde que vient souvent favoriser le hasard, permet quelquefois de redecouvrir les merveilles qui nous entourent quotidiennement. Bien que depuis toujours fasciné par la puissance emotionnelle de la photographie en noir et blanc, il lui a été impossible de resister à l’euphorie visuelle que savent si bien provoquer les couleurs marocaines. Il exposera ses oeuvres au Caravane Café (2 bis rue Cadi Ayad) à partir du 31 juillet prochain. Cette exposition sera principalement un hommage à Essaouira.

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artisanat

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Artisans du roseau

u Maroc l’on rencontre occasionnellement des artisans qui travaillent et transforment, souvent en coopérative, le raphia, le rotin, l’osier, la vannerie demeurant une activité artisanale importante, mais plus rarement le roseau, noble matériau qui tombe dans l’oubli. Le roseau est une plante aquatique caractérisée par une longue tige droite. Au Maroc, elle existe dans les régions de Marrakech, de Fès et de Meknès et de manière plus isolée dans le reste du pays. La longueur d’une tige peut atteindre 3 à 4 mètres. Il y a une vingtaine d’année, le roseau était largement employé. Il servait surtout de matériau

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d’emballage d’agrumes, de poissons et même de tortues destinées à l’exportation. Avec le développement des industries du plastique et du carton, l’emploi du roseau s’est considérablement limité. Aujourd’hui, il ne sert quasiment qu’à la production de sous-plats, de petits paniers et de rouleaux de clôture et de grillage pour les villas, les cabanons ou les entreprises, mais de temps à autre l’on peut voir les artisans fabriquer des cabanons ou de véritables petites maisons de roseau. Les artisans font preuve de beaucoup d’habileté pour transformer le bouquet de tiges de roseau : ils les nettoient, les grattent et retirent toutes les feuilles et autres aspérités puis les alignent et les tressent


artisanat

Reed craftsmen

In

Morocco, where basketwork is still an important craft, one occasionally meets craftsmen, often grouped in a cooperative, who work and transform raffia, rattan, wicker, but more rarely reed, a noble material which is rapidly falling into oblivion. The reed is a water plant whose characteristic feature is a long straight stem. In Morocco, it can be found in the areas of Marrakech, Fes and Meknes and in various isolated places in the rest of the country. The length of a stalk can reach 3 to 4 metres. About twenty years ago, reeds were extensively used, mainly as a packaging material for citrus fruit, fish and even tortoises intended for export. With the development of plastic and cardboard industry, its use diminished considerably. Today, it is hardly ever used but for the making of table mats, small baskets and rolls of fencing and wire fencing for villas, sheds or companies. Nevertheless, one can sometimes see craftsmen make huts or real little reed houses. They show a lot of skill in converting the bunch of reed stalks: the craftsmen clean and scrape them, and then they remove every leaf and rough edge, line them up and weave them together before making roofing. Joined with other insulating material, reeds make the temperature drop a few degrees under these shelters.

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entre elles avant d’en faire des toitures et des murs. Associés à d’autres matériaux isolants, la température perd quelques degrés sous ces abris.

artisanat

Le roseau est vendu à l’unité mais également au bouquet, dans les entrepôts ou plus généralement sur les souks de campagne. Le prix d’une tige varie selon sa qualité, de 0,20 DH à 0,80 DH. Les objets de l’artisanat du roseau restent des produits accessoires qui n’attirent pas le consommateur moyen. Les sondages montrent que plus de 80% des consommateurs ignorent le marché du roseau, on achète donc un sous-plat ou un petit meuble non pas par nécessité mais par plaisir. La logique commerciale du marché des roseaux repose sur des bases aléatoires, le choix du consommateur est beaucoup plus subjectif qu’objectif. Le client roulant à bord de sa voiture remarque le marché des roseaux à Casablanca ou à Marrakech et le visite par curiosité mais l’activité porte plus sur le rotin. L’achat vient éventuellement en second lieu. Il y a quelques années, la clientèle intéressée par les meubles en roseau était essentiellement étrangère. Depuis 1985, l’artisanat du roseau est complètement relégué au second plan au profit de l’industrie du meuble en rotin ce qui est fort dommage car les possibilités d’aménagement extérieur sont variées et relativement résistantes. Le roseau fascine depuis toujours l’imaginaire des poètes et des écrivains : le fabuliste Jean de La Fontaine lui consacra une de ses fables les plus célèbre, Le Chêne et le roseau et Blaise Pascal écrivait dans une célèbre citation que « l’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature, mais c’est un roseau pensant ».

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Reeds are sold by the unit or by the bunch in warehouses or more generally in country souks; the price of a stalk varies according to its quality from 0.20DH to 0.40DH. The objects of this craft remain non essential products which do not attract the average consumer. Polls show that over 80% of consumers ignore the reed market; one therefore buys a table mat or a small piece of furniture for pleasure and not out of necessity. The reed market practice rests on a random basis; the consumer’s choice is much more subjective than objective. The client driving along notices the reed market – where rattan work is the main activity - in Casablanca or Marrakech, stops to visit out of curiosity and buying eventually occurs as a second thought.


artisanat

A few years ago, customers with an interest for reed furniture were mostly foreigners. Since 1985, reed craftwork has been totally relegated to a position of secondary importance to the benefit of the cane furniture industry which is a real pity as reeds provide a varied and a somewhat hardwearing material for outside facilities. The reed has always been an object of fascination for the imagination of poets and writers: the writer of fables, Jean de La Fontaine, dedicated one of his most famous fables The Oak and the Reed to this plant and Blaise Pascal wrote in a famous quotation : “ Man is but a reed, the weakest in Nature, but he is a thinking reed ”.

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tourisme

Safi : la médina

& les marabouts de bords de mer

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moins de deux heures d’Essaouira la ville de Safi offre de nombreuses ressources touristiques. Sa médina en particulier procure une sensation de calme, une atmosphère rassurante au travers de ses ruelles pimpantes, aux murs colorés et multiples passages voutés. La vieille ville n’est pas grande. Une rue principale démarre face au Château de mer et débouche à l’Est sur la colline des potiers. Sur la gauche en montant, un minuscule passage mène à la cathédrale portugaise qui jouxte la mosquée sans minaret, quatrième sœur des mosquées almohades édifiées au 12e siècle : la Koutoubia de Marrakech, la tour Hassan de Rabat et la Giralda de Séville. Celle de Safi n’apparait que rarement dans les livres d’histoire. La cathédrale présente de beaux vestiges, un gardien vous fera la visite et en connait bien l’histoire. Coïncidant avec l’apogée de l’extension lusitanienne sur les côtes marocaines, la cathédrale

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de Safi a vu le jour en 1519. Elle fut construite par un maître d’œuvre appelé Joao Louis. En 1541, le roi Emmanuel, après avoir décidé de quitter cette place, ordonna sa destruction pour qu’elle ne tombe pas aux mains des Musulmans. Heureusement, son chœur ainsi qu’une chapelle furent épargnés.


tourisme

Safi : the Medina and the marabout along the coast

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ess than two hours from Essaouira, the town of Safi offers numerous touristic possibilities: its medina, in particular, gives one a feeling of calm. Its cheerful little alleys with their painted walls and its many arched passages, provide an appeasing and reassuring atmosphere. The old part of town is not large: a main street starts from The Sea Castle and ends East on the potters’ hill. Going up, on the left, a tiny passage leads to the Portuguese cathedral which adjoins the mosk without a minaret, the fourth sister of the Almohad Mosks erected in the 12th Century: the Marrakech Koutoubia, the Rabat Hassan Tower, and the Seville Giralda. The Safi Mosk is rarely mentioned in History books. The cathedral’s beautiful remains can be visited with the help of a very knowledgeable guard. At the same time as the peak of the Lusitanian extension on Moroccan coasts, the Safi cathedral was erected in 1519. She was built by a project manager named Joao Louis. In 1541, King Emmanuel following his decision to leave the area ordered the destruction of the cathedral so it would not fall into Muslim hands. Fortunately, the choir as well as one chapel were spared. Later, what remained of the cathedral was converted into a public Hammam, the Al Bwiba hammam, which was still in use at the beginning of the century when the Beaux Arts Department of the time intervened to have this building listed.

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tourisme

Plus tard, ce qui subsistait de la cathédrale fut transformé en Hammam public (Hammam al Bwiba). Il fonctionnait encore jusqu’au début de ce siècle. Au début du vingtième siècle, le Service des Beaux Arts à l’époque, est intervenu pour remédier à cette situation en classant la cathédrale comme monument historique. Dans la médina de nombreuses petites places se laissent envahir par les poteries locales multicolores et multiformes. Ici peu de visiteurs étrangers et aucune agression commerçante dans les ruelles. Ici et là des peintres en herbe ou confirmés ont laissé leur talent exploser sur les murs, bateaux, chameaux, vie locale, s’affichent en couleurs au gré des ruelles. D’Essaouira à Safi de nombreux marabouts sont plantés sur les bords de mer, petits édifices blancs, lumineux dans la lumière. De Safi à Oualidia et bien au-delà encore ces marabouts se multiplient et la journée peut être également l’occasion de s’y arrêter, les petites bâtisses sont plus que photogéniques. Un en particulier est à signaler environ 1 km après le phare du village de Beddouza, posé sur un rocher sur l’immense plage. Pour les plus courageux la journée peut se terminer à Oualidia entre océan et lagune à déguster des fruits de mer face à un coucher de soleil à couper le souffle.

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tourisme

In the medina numerous little squares are overrun by multiform and multicoloured local potteries; there are few foreign visitors here and no aggressive selling in the alleys. Here and there budding or established painters have left their talent go wild on the walls and boats, camels, scenes of local life are colourfully displayed all along the alleys. From Essaouira to Safi, numerous marabouts stand on the sea front: small white buildings shining in the light. From Safi to Oualidia and even further more and more marabout appear and one day can provide many opportunities to stop as these small buildings are more than photogenic. One, in particular, has to be pointed at about 1km after the lighthouse in the village of Beddouza: it stands on a rock on the huge beach. For the bravest, the day can end in Oualidia between ocean and lagoon by savouring sea food in front of a breathtaking sunset.

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tourisme

Zapping en ville L’horloge

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oilà des années que nous attendions que l’horloge de la ville refasse entendre le son de ses cloches. C’est chose faite ! Rénovée en 2012, elle affiche l’heure depuis plusieurs semaines et sonne chaque quart d’heure. Composée de cinq cloches, l’horloge d’Essaouira a toujours rythmé le quotidien des habitants de la ville mais en 1997, le mécanisme s’est arrêté et

jusqu’à aujourd’hui, aucun travail de restauration en profondeur n’avait été entrepris. Symbole d’Essaouira, l’horloge, inaugurée par le maréchal Lyautey, qui se trouve dans la médina, à côté de la place Bab El Menzeh, indiquait depuis 1918 l’heure aux habitants de la ville. Des tentatives ont bien été engagées pour retaper l’horloge, mais qui n’ont jamais tenu longtemps. D’importants travaux de rénovation ont été entrepris voici quelques mois et l’horloge fait à nouveau entendre le son de ses cloches pour le plus grand bonheur des habitants de la ville qui évoquent avec nostalgie l’époque où les coups sonnaient le départ à l’école, l’heure de déjeuner etc.… Les sourires reviennent à chaque évocation la concernant. Le montant de l’investissement est estimé à 1,2 million de DH. Concrètement, deux chantiers ont été menés de front: la réparation de tout le mécanisme de l’horloge et la restauration du bâtiment qui l’abrite. La réparation du mécanisme, très ancien et complexe, de l’horloge a été prise en main par une société de Casablanca. La convention prévoyait de retrouver le même mécanisme qu’avant et cette exigence était primordiale. La restauration du bâtiment permettra d’en faire un nouveau site touristique, l’accès se fera par la pose d’un escalier sur l’arrière du bâtiment. Peut être pouvons nous regretter la couleur choisie pour les barrières du haut de la tour…

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tourisme

Town zapping The clock

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e had waiting for years for the town clock to make us hear the sound of its bells again: it is done! Restored in 2012, it has shown the time for a few weeks now and it rings every quarter of an hour. Made up of five bells, the Essaouira clock had always timed the daily rhythm of the town inhabitants but in 1997, the mechanism stopped and until today no serious restoration work had been undertaken. A symbol of Essaouira, the clock, inaugurated by Marshal Lyautey, and which is situated in the Medina, beside the Bab El Menzeh Square, used to give the time ever since 1918 to the inhabitants of the town. Some attempts had been made to fix up the clock but they did not last long. Important restoration work started a few months ago and the clock once again makes hear the sound of its bells to every inhabitant’s heart content who nostalgically recall the times when the bell strikes used to sound the time to go to school, the time to go for lunch etc…Smiles come on people’s faces when they evoke this time. The investment comes to an estimation of 1.2MillionDH. In practical terms, two sites were involved at one time: the repair of the clock complete mechanism and the restoration of the building sheltering it. The repair of the very old and complex mechanism was undertaken by a company from Casablanca: the agreement implied to find the same mechanism as before and this requirement was paramount. The restoration of the building will allow for a new tourist site whose access will be via the laying of a staircase at the back of the building. We may perhaps consider the colour chosen for the railings at the top of the tower as a bit unfortunate…

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L’horloge n’est pas le seul bâtiment mythique de la ville en Essaouira en chantier... cours de rénovation. Des travaux sont également menés par la municipalité et le ministère de la Culture dans le bastion de Bab Marrakech. La première grande opération de restauration s’était achevée en 2006. Une première tranche des travaux a été achevée avant le Festival des gnaouas. L’étage et la terrasse ont été aménagés pour en faire un nouveau lieu de concert. Une deuxième tranche des travaux aura lieu pendant l’été. Cette bâtisse était l’un des points de défense majeur de la ville. Des expositions y sont d’ores et déjà programmées.

tourisme

Attention travaux !

On ne peut qu’admirer les multiples changements et améliorations de la voierie dans la ville nouvelle, pavage des trottoirs, routes goudronnées, plantations sur les ronds points et espaces verts, aménagement de nombreux ronds points, de la ceinture verte etc. … mais on ne peut que déplorer l’état de la médina dont les travaux ne cessent de se faire et de se défaire occasionnant dans de nombreux derb des coupures d’eau incessantes, des débordements d’égouts, des trous dangereux pour les piétons et toutes les gênes possibles et imaginables. Les habitants de la médina font savoir leur colère et les touristes fuient la vieille ville.

Odin a regagné les flots dans le

port de la ville après plusieurs mois de restauration. Ce bateau dont je parlais dans le numéro 34 du Guido a fière allure ! Ses deux mats de 12 m et de 8,80m, refaits dans les règles de l’art ont repris leur place. Le bateau doit rejoindre le port de Brest en Bretagne pour l’édition 2012

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Photos de janvier à mars 2012


tourisme

The clock is not the only mythical building in the town to be in the course of restoration. Building work is underway as well in Bab Marrakech Bastion: led by the town Council and the Ministry for Culture, the first big restoring operation ended in 2006, the first phase of the work being completed before the Gnaoua Festival. The first floor and the terrace have been laid out to accommodate a new place for concerts. A second phase of the works will take place during the summer. This building was one of the major defence points in the town. Exhibitions have already been planned.

Careful! Roadwork!

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ne can only admire the amount of changes and improvements of the roadwork in the new town: the paving of sidewalks, the tarred roads, the flower beds on the roundabouts, the laying out of numerous roundabouts and of the green belt… but one can only deplore the state of the medina where the work starts and stops endlessly provoking in many derb non ending water cuts, sewage flooding, dangerous holes for people on foot and all kinds of possible imaginable inconveniences. The medina inhabitants are letting out their anger and tourists are fleeing the old town.

Odin is afloat again in the town harbour after several months of restoration. This boat that I spoke about in issue 34 of The Guido looks magnificent! Her two masts of respectively 12 and 8.80metres redone according to the book regained their place. The boat should reach the harbour of Brest in Brittany for the 2012 edition of the Tonnerres de Brest which will take place from July 13th to July 19th. This event taking place every four years will host this year as guests of honour Morocco as well as Indonesia, Mexico, Norway and Russia. For the occasion, a 1500m² stall will be set up on the docks in order to promote tourism and sea life in Morocco. From Essaouira to Brest it’s only a minute away!

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tourisme des Tonnerres de Brest qui se tiendra du 13 au 19 juillet prochain. La manifestation qui a lieu tous les 4 ans recevra cette année en invités d’honneur le Maroc ainsi que l’Indonésie, le Mexique, la Norvège et la Russie. A cette occasion un stand de 1500 m2 sera installé sur les docks afin de promouvoir le tourisme et la mer au Maroc. D’Essaouira à Brest il n’y a qu’un pas !

Dans la médina - Etranges bas reliefs

A qui sait regarder, fouiner, la médina regorge d’échoppes singulières. Celle d’Abdelmalek Ahouirine en est une. Par ses sculptures ses mains racontent le monde, la vie, le quotidien de la campagne, la ville d’Essaouira et même la guerre. Il chine sur le port et en ramène des morceaux de barques, lourds bouts de bois, de taille variée, parfois lazurés de vert, rouge, orange vif ou bleu. Depuis quarante ans il exprime ses visions dans des bas reliefs aux personnages naïfs, animaux, maisons…

Pas de représentations réalistes, simplement sa vision de l’histoire, motifs en creux, perspectives simulées. Ici c’est la guerre en Palestine ou à Gaza, des chars, des missiles, des soldats. Ailleurs c’est la douceur de la campagne et ses animaux ou la construction des pyramides. Là encore le mellah, ses remparts et les bateaux qui les frôlent. Il a toujours réalisé des bas reliefs, les premières années parallèlement à son métier de menuisier. Aujourd’hui il travaille dans sa petite échoppe en haut de la place Taraa, dans la ruelle de droite qui redescend vers les souks alimentaires. Inlassablement ses mains s’activent. Son jeune fils l’accompagne quand il n’est pas en classe et lui aussi commence à manier les ciseaux à bois et entretient les réalisations de son père. Abdelmalek exécute ce qu’il veut et vend aux gens de passage ou aux connaisseurs de son art. Nulle autre boutique semblable dans la ville, à découvrir absolument. Notre sculpteur a présenté deux de ses panneaux lors de la dernière exposition Etrange V à l’AFME en février dernier.

On aime les panneaux d’information sur la faune et la flore locales, installés à l’extérieur de la ville, au Sud sur le bord de la route d’Agadir, ainsi que les parkings aménagés et les sentiers pour une découverte de l’oued Ksob ou de la forêt d’arganiers ! Une belle initiative !

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tourisme

In the medina- Strange bas relief

To people who know how to look, how to hunt around, the medina is packed with remarkable stalls: Abdelmalek Ahouirine’s is one of them. Through his sculptures, his hands tell the tale of the world, of life, of daily life in the country, of the town of Essaouira and even of the war. He hunts around in the harbour for pieces of boats, heavy lumps of wood of various sizes, sometimes streaked with green, red, vibrant orange or blue. For the past forty years, he has expressed his visions in bas relief with naïve figures, animals or houses. They are not figurative representations as such but merely expressions of his vision of History in hollowed designs or in simulated perspective. Here one finds the war in Palestine or in Gaza with tanks, missiles and soldiers. There one sees the sweetness of the countryside and its animals or the construction of the pyramids. There again is the Mellah, its ramparts and the boats brushing against them. He has always sculpted bas relief and in the first years he did this in parallel with his job of carpenter. Today, he works in his little stall at the top of the Taraa Square, in the right hand side alley going down towards the food souks. His hands move constantly. His young son, when not at school, accompanies his father and maintains his productions; he is also starting to handle wood chisels. Abdelmalek makes what he wants and sells to passers by or to connoisseurs of his art. There’s no other shop like his in the town and it’s a must. Our sculptor presented two of his panels last February at the latest exhibition Etrange V at the AFME

We like the information notice boards on local flora and fauna set up outside the town on the South along the Agadir road as well as well planned car parks and the paths leading to the discovery of the Ksob wadi and to the argan tree wood! A great initiative!

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nature

L’arbre du voyageur ou Ravenala madagascariensis

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u Maroc il n’est pas rare de le trouver dans les jardins, majestueux. Originaire de Madagascar, l’arbre du voyageur fait partie de la famille des Strelitziacées. Ce n’est pas un arbre mais une plante herbacée au stipe lacunaire, ce qui le fait parfois ressembler à un palmier voire à un bananier.

espèces très originales (batraciens, coléoptères et moustiques). Un simple coup de machette sur la base du tronc fait couler une sève particulièrement liquide dont le gout est proche de l’eau. Il est possible de récupérer un litre par coup de machette après la saison des pluies, quand l’arbre est gorgé d’eau.

De par sa forme et sa taille, il se repère de loin. Adulte, le stipe mesure environ dix mètres de hauteur, ce qui porte sa hauteur totale à environ 20 m. Cet arbre est remarquable pour ses feuilles disposées en éventail sur le même plan. Leur base en forme de coupe retient l’eau de pluie cette caractéristique permettait donc au voyager de se désaltérer. A Madagascar, ces réservoirs d’eau hébergent des

L’arbre du voyageur est difficile de culture en dehors des régions au climat doux car il ne supporte pas le gel, à moins de posséder une grande véranda. Sa période de floraison dure quasiment toute l’année, l’arbre produit de grosses fleurs blanches du style de celles des oiseaux du paradis mais plus grandes et remarquables. Sa pollinisation est assurée par les chauves-souris et les lémuriens. Les fruits sont des capsules à 6 loges, ressemblant à des bananes ligneuses, contenant de nombreuses graines entourées de fibres d’un bleu intense qui attirent les oiseaux. L’arbre du voyageur se retrouve également très présent dans l’Île de la Réunion, à l’Île Maurice, sur l’archipel des Comores (sur l’île de Mayotte notamment), en Guyane, en Guadeloupe, à la Martinique, et dans les jardins de diverses régions


nature

The traveller’s tree or Ravenala Madagascariensis

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n Morocco, it is not rare to find this tree in some gardens, very majestic. Originated in Madagascar, the traveller’s tree belongs to the family of the Strelitziacea. It is not really a tree but a herbaceous plant with a lacunaria trunk which makes it look like a palm tree or indeed to a banana tree. With its size and shape, it is noticed from afar. When mature, the lower trunk measures about ten metres in height which brings the total height of the tree to some 20m. This tree is remarkable for its leaves aligned in a single plane with a distinctive fan shape. Their base shaped like a cup hold rainwater and so, this characteristic allowed the traveller to quench his thirst. In Madagascar, these small reservoirs house some very original species like batrachians, coleopteran and mosquitoes. A simple machete strike at the base of the trunk releases a particularly liquid sap whose taste is very close to water. It is possible to harvest a litre of liquid for every machete strike after the rainy season when the tree is full of water. It is difficult to grow the traveller’s tree apart from regions with a soft climate as it cannot bear frost, unless you own a big veranda. Its flower season lasts practically all year: the tree produces big white flowers not unlike the ones from the bird of paradise tree but much bigger and truly splendid. Its pollination is assumed by bats and ruffed lemurs. Its fruit are capsules with six loculi

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tropicales (Thaïlande, Cameroun etc.) mais également dans les pays tels que le Maroc où le climat est doux où il a été importé en tant que plante d’ornement.

Sur la côte Est de Madagascar, ses différentes parties sont utilisées comme matériaux pour la construction des cases végétales traditionnelles, fraîches et fonctionnelles. Les pétioles fendus, appelés falafa, servent à confectionner des panneaux muraux. Les feuilles une fois séchées, appelées raty, sont utilisées pour la réalisation des couvertures et enfin du tronc, on tire des planches souples, appelées rapaka, avec lesquelles on fabrique le plancher. Les fibres de ses feuilles sont utilisées pour faire la pâte à papier. Arbre multi usage il fournit une matière grasse comestible, un peu comme l’arbre à beurre des pays tropicaux, et emblème de Madagascar il est stylisé sur les avions de la compagnie aérienne nationale, symbole de voyage et d’exotisme.

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nature

resembling ligneous bananas and containing numerous seeds wrapped in striking blue fibres which attract birds. The traveller’s tree is very common too in the Reunion Island, in Mauritius, on the Comoros archipelago, (on Mayotte island in particular), in Guyana, in Guadeloupe, in Martinique and in the gardens of tropical areas like Thailand, Cameroon etc but also in such countries as Morocco where the climate is soft and where it was imported to be used as an ornamental plant. On the East coast of Madagascar, its different parts are used as building material for the traditional huts making them fresh and practical. The sliced petioles, called falafa, are used to the confection of wall panels. The leaves, once dried, called raty, are used for the making of blankets and finally, from the trunk are cut flexible planks, called rapaka, that are used for the making of floors. The fibres from the leaves are used to make paper paste. A multiuse tree, it also provides an edible fat, a bit like the butter tree in tropical countries and as an emblem for Madagascar, it is stylized on the planes of the national airplane company symbolising travel and exoticism.


nature

Mémoire des lieux

Place Khabazine ou Ghoubszine

(ceux qui vendent le pain)

O

u plus communément appelée la « place des restos berbères ». A qui ne quitte pas les artères principales de la médina, l’endroit peut échapper, petite place bleue et blanche, nichée derrière les souks aux bijoux. Comme chaque rue ou quartier de la vieille ville elle tient son nom du domaine qui lui était réservé, le pain. A l’origine la placette portait le nom de khabaza, ou « boulangers » ou plus familièrement en darija Ghoubsbaza. On pouvait y voir plusieurs fours à pain, deux grandes boulangeries en particulier, et tous les jours les femmes s’installaient à l’extérieur pour vendre le pain ainsi que des vendeurs de menthe. Deux petits cafés s’y trouvaient également, endroits où boire le thé à la menthe et manger du pain chaud. Actuellement, depuis une vingtaine d’années, des petits restaurants berbères y sont établis jusqu’au fond de la place dans une ruelle très étroite qui rejoint la rue Mohamed El Qorry (celle qui rejoint Bab Marrakech), et toute la journée les petits tajines mijotent et dans certains restos on joue aux cartes : le vendredi tous proposent le couscous. On y mange très peu cher (quelques dirhams) et de ce fait il est quelque peu péjoratif de dire « tu fais ghoubsbaza » ce qui signifie « tu ne manges pas cher ».Khabazine a la signification actuelle de « ceux qui nourrissent ».

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loisirs

GOLD PASS LE GUIDO ET SES PARTENAIRES : CENTRE AKI 0661 411 686 - Rue H El Fatouaki COOPERATIVE TAMOUNTE 0524 785 611 - 6 rue Souss DAR BAOUSSALA 0524.792.345 - Douar El Ghazoua DAR KENAVO 0661.207.069 - Rte d’Ounagha-Ghazoua DAR LIOUBA 0524.476.297 - 28 imp. Moulay Ismail DAR LOULEMA 0524.475.346 - 2, rue Souss - Médina DAR L’OUSSIA 0524.783.756 - 4, Rue M. Ben Messaoud DAR MARIS 0650.926.134 - Km 16, Rte d’Agadir DAR NAFOURA 0524.472.855 - 30, rue Ibn Khaldoun DAR NESS 0524.476.804 - 1, rue Khalid ben Walid GIPSY SURFUR 0524.783. 268 - 14 rue Tetouan HAMMAM MOUNIA 0526 334 983 - Medina Essaouira HISTOIRE DE FILLES 0524 785 193 - 28, rue Laâlouj HOTEL EMERAUDE 0524.473.494 - 228 rue Chbanate HOTEL JIMI HENDRIX 0540.011.577 - Diabat HOTEL OCEAN VAGABOND 0524.479.222 - 4 bd Lalla Aïcha JARDIN DES DOUARS 0524.792.492 - Rte d’Ounagha-Ghazoua ISFAOUN RENT A CAR 0661.207.156 - 62 Bd Mohamed V L’ATELIER MADADA 0524 475 512 - 7 bis, rue Y. El Fassi

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LABO PHOTO AMSGUINE 0524.475.324 - 6 Place My Hassan LA MAISON DU VENT 0524.473.819 - 25, rue Mourabitine LE BASTION 0524.476.791 - 2, rue du Yamen LE COIN DES ARTISTES 0524.474.847 - 21,Rue Sidi Abdesmih LES TERRASSES D’ESSAOUIRA 0524.475.114 - 2, rue Med Diouri LUXPA 0524 476 044 - 12 rue Draa MADADA MOGADOR 0524.475.512 - 5, Rue Y. El Fassi MASSAGES BERBERES 0524 473 130 - 135 avenue M. El Kory MICHEL ROUSSEAU IMMOBILIER 0524.475.462 - Lotissement Azelf PALAZZO DESDEMONA 0524.472.227 - 12 & 14, rue Y. El Fassi POUPALITZA 0524.476.928 - 135 bis rue M. El Kpry RANCH DE DIABAT 0662 297 203 - Diabat RESTAURANT 3 PALMIERS 0524 474 240 - Place du 11 Janvier RESTAURANT BEACH & FRIENDS 0524.474.558 - Plage d’Essaouira RESTAURANT CARAVANE CAFE 0524.783.111 - 2 bis, rue Cadi Ayad RESTAURANT LA DECOUVERTE 0524.473.158 - 8 rue El Fatouaki RESTAURANT LA TABLE 0524.473.349 - 7, Rue Y. El Fassi RESTAURANT LE MAMOUCHE 0524 784 900 - 6 Av. Moukawama RESTAURANT LE SIROCCO 0524 472 396 - 15 rue Ibn Rochd

RESTAURANT LE TAROS 0524 476 407 - Place My Hassan RESTAURANT OCEAN VAGABOND 0666 378 551 - Plage d’Essaouira RIAD ALKHANSA 0524.476.617 - 60,62 rue Touahen RIAD AL ZAHIA 0524.473.581 - 4, rue Med Diouri RIAD ASMITOU 0524.473.726 - 32 rue Bagdad RIAD LE GRAND LARGE 0524 472 866 - 2 Oum-Rabia RIAD LYON-MOGADOR 0524 785 109 - 39 rue Ceuta Riad Sidi Magdoul 0524 474 847 - 21,Rue Sidi Abdesmih

RIAD TAMAYOURT 0619.567.769 - Km 7, route d’Agadir RIAD WATIER 0524.476.204 - 16 rue Ceuta RIAD ZAHARA 0524.474.822 - 90, Quartier des Dunes STYLE VALMER 0524.472.109 - 14, rue Sidi Ben Abdellah VENT DES DUNES 0524 475 391 - Quartier des Dunes VILLA DE L’Ô 0672.847.791 - 3, rue M. Ben Messaoud VILLA QUIETA 0524.785.004 - 86 Bd Mohamed V

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Le Médina Essaouira hôtel Thalassa sea & spa - MGallery Collection (du groupe Accor) - est situé en bord de mer, proche de la médina et à deux pas du port, cet hôtel 5 étoiles est idéal pour explorer à pieds les quartiers typiques et l’atmosphère apaisante d’Essaouira. L’hôtel compte 117 chambres dont 15 suites. Toutes les chambres ainsi que la décoration de l’établissement sont conçu dans le respect de la tradition et de l’élégance marocaine. A titre d’exemple, les meubles sont marquetés en bois de citronnier, d’ébène et de thuya, minutieusement travaillé par des artisans Souiris, ce qui contribue à l’atmosphère unique de l’hôtel. Toutes les chambres disposent d’un balcon, avec vue sur la plage privée, la Medina ou la piscine extérieure. L’hôtel compte 3 restaurants, avec 3 ambiances différentes : • Situé au bord de la piscine, à l’ombre des palmiers, le restaurant « Arganier », propose une cuisine méditerranéenne. • Le restaurant « Côté Plage » où l’on déguste une cuisine internationale et de poissons. • Le « Dar Dada » élabore une carte à base de mets locaux.

Côté bar, « La Scala » offre la possibilité de déguster un thé à la menthe avec des pâtisseries marocaines, alors que le « Mogador’s club » propose une ambiance lounge avec son salon VIP. Pour les séjours d’affaires, l’hôtel peut accueillir jusqu’à 160 personnes dans ses deux salles de réunion modulables. Toutes les deux sont équipées du Wi-Fi, de matériel audio-visuel de pointe et de projecteurs vidéo et diapositive.

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ASSOCIATIONS

0.524.784.066 0.524.430.409

AFME 0.524.476 214 Essaouira Mogador 0.524.475.268 Ass. de lutte Sida 0.524.476.063 Au coeur de l'amitié 0.662.495.691 PHARMACIES 0.667.184.526 Bab Marrakech 0.524.472.307 Espace Afoulki Chifaa 0.524.783.895 Rotary Club d’Essaouira 0.655.091.844 De la gare 0.524.472.750 DIVERS El Bohaira 0.524.472.568 OFFICE DU TOURISME 0.524.783.522 0.524.475.895 El Borj 0.524.783.438 EGLISE 0.524.476.083 El Haddada 0.524.473.714 ECOLE FRANCAISE El Massira 0.524.475.996 NOTAIRES Hamad 0.524.475.163 Maître Ali Aït-LAHCEN 0.524.475.100 La Kasba 0.524.475.151 Maître N. EL MAGOURI 0.524.474.540 La plage 0.524.785.848 HEBERGEMENTS Les Dunes 0.524.473.003 AUBERGE DE LA PLAGE 0.524.476.600 Najib 0.524.474.226 AUBERGE TANGARO 0.524.784.784 Populaire 0.524.474.474 AZZOUZ 7 0.524.472.850 Mellah Kdim/Homéopathie 0.524.476.022 CAMPING DES OLIVIERS 0.613.954.382 Sidi Mogdoul 0.524.472.935 CAMPING ESPRIT NATURE 0.653 051 755 Tagharte 0.524.473.443 CASA NAIMA 0.678.961.880 CAVERNE D’ALI BABA 0.524.475.354 BANQUES DAR ACHAY 0.524.783.543 Attijariwafa Bank 0.524.474.805 0.524.473.910 Banque Populaire 0.524.475.216 DAR ADUL 0.524.476.831 BMCE 0.524.475.905 DAR AL BAHAR 0.524.792.345 CIH 0.524.475.224 DAR BAOUSSALA DAR BOUSSLAM 0.661.238.895 Crédit agricole 0.524.472.703 DAR DADA 0.524.479.000 Crédit du Maroc 0.524.475.819 0.678.961.977 SGBM 0.524.475.201 DAR DAYANA 0.524.473.724 Wafabank 0.524.475.664 DAR EL PACHA DAR EL PACO 0.524. 785.324 TRANSPORTS ROUTIERS DAR HALIMA 0.524.476.017 CTM 0.524.784.764 DAR KENAVO 0.661.207.069 SUPRATOUR 0.524.475.317 DAR LALLA 0.524.476.744 DAR LATIGEO 0.618.267 607 TRANSPORTS AERIENS 0.524.474.119 Aéroport Essaouira 0.524.476.705 DAR LAULIVIER Aéroport Marrakech 0.524.447.910 DAR LIOUBA 0.524.476.297 0.524.475.346 Air France 0.522.294.040 DAR LOULEMA Alitalia 0.522.314.181 DAR MIMOSAS 0.524.475.934 0.524.472.855 British Airways 0.522.229.464 DAR NAFOURA 0.524.476.804 Iberia 0.522.279.600 DAR NESS 0.524.474.323 Klm 0.522.203.222 DAR SALSA Lufthansa 0.522.312.402 HEURE BLEUE PALAIS 0.524.783.434 Royal Air Maroc 0.890.000.800 HOTEL AGADIR 0.524.475.126 RAM Essaouira 0.524.785.385 HOTEL AL ANDALOUS 0.524.472.951 0.524.475.956 Safar Tours (Casa) 0.802.003.020 HOTEL AL JASIRA

le guido [34]

HOTEL ARGANA 0.524.475.975 HOTEL ATLAS & SPA 0.524.479.999 HOTEL BAHJA MOGADOR 0.524.473.078 HOTEL BEAU RIVAGE 0.524.475.925 HOTEL CAP SIM 0.524.785.834 HOTEL CENTRAL 0.524.475.291 HOTEL CHAKIB 0.524.475.291 HOTEL CHÂTEAU MOGADOR 0.524.476.900 HOTEL DAR LOUSSIA 0.524.783.756 HOTEL DES ILES 0.524.783.636 HOTEL DEUX MARS 0.524.475.122 HOTEL EL QDIMA 0.524.473.858 HOTEL EMERAUDE 0.524.473.494 HOTEL GNAOUA 0.524.475.234 HOTEL IBIS 0.524.479.280 HOTEL HENDRIX 0.540.011.577 HOTEL LALLA MIRA 0.524.475.046 HOTEL LE DAUPHIN 0.524.476.732 HOTEL LE MECHOUAR 0.524.475.828 HOTEL LE MEDINA 0.524.479.000 HOTEL LES AMIS 0.524.476.188 HOTEL LES MATINS BLEUS 0.524.785.363 HOTEL MAISON DU SUD 0.524.474.141 HOTEL MAJESTIC 0.524.474.909 HOTEL MELILIA 0.524.473.264 HOTEL ORSON WELLS 0524.474.574 HOTEL RIAD AL MADINA 0.524.475.907 HOTEL RIAD NAKHLA 0.524.475.230 HOTEL RIAD ZAHRA 0.524.474.822 HOTEL RIAD MIMOUNA 0.524.785.753 HOTEL RYAD MOGADOR 0.524.783.555 HOTEL SAHARA 0.524.475.292 HOTEL SHAHRAZADE 0.524.476.436 HOTEL SMARA 0.524.475.655 HOTEL SOFITEL GOLF 0.524.479.400 HOTEL SOUIRI 0.524.475.339 HOTEL TAFOUKT 0.524.784.504 HOTEL VILLA MAROC 0.524.476.147 HOTEL VILLA SOLEIL 0.524.472.092 JARDIN DES DOUARS 0.524.792.492 LA CASA DEL MAR 0.524.475.091 LE BASTION 0.524 476.791 LE CALME 0.524.476.196 LE DOUAR DES ARGANIERS 0.613.206.042 LUNETOILE 0.524.474.689 MADADA MOGADOR 0.524.475.512 MAISON DES ARTISTES 0.662.605.438 MAISONS D’ESSAOUIRA 0.661.895 311 MAISON DU VENT 0.524.473.819

OCEAN VAGABOND 0.524.479.222 PALAZZO DESDEMONA 0.524.472.227 PERLE D’EAU 0.524.785.400 RESIDENCE DAR CARLO 0.524.783.685 RESIDENCE EL MEHDI 0.524.475.943 RCE ESSAOUIRA MOGADOR 0.524.473.667 RESIDENCE LE KAOUKI 0.524.783.206 RIAD AL ARBOUSSAS 0.524.472.610 RIAD AL KARAM 0.667.059.684 RIAD AL KHANSA 0.524.476.617 RIAD AL ZAHIA 0.524.473.581 RIAD ALECH 0.524.474.903 RIAD ASMITOU 0.524.473.726 RIAD BALADIN 0.661.604.504 RIAD BLEU MOGADOR 0.524.784.128 RIAD CHAKIR 0.524.473.309 RIAD CASA LILA 0.524.475.545 RIAD L’AYEL 0.661.838 798 RIAD LE GRAND LARGE 0.524.472.866 RIAD LES TERRASSES 0.524.475.114 RIAD LOTUS 0.524.476.665 RIAD LYON MOGADOR 0.650 952 426 RIAD MALAIKA 0.524.473.861 RIAD MAROSKO 0.524.475.409 RIAD SIDI MAGDOUL 0.524.474.847 RIAD WATIER 0.524.476.204 RIAD ZELAKA 0.524.784.794 TAMAYOURT 0.619.567.769 VAGUE OCEAN BLEU 0.524.472.324 VILLA ALLUN 0.677.324.594 VILLA DAMONTE 0.524.474.732 VILLA DE LÔ 0.524.476.375 VILLA FLORA 0.524.473.946 VILLA GARANCE 0.524.473.995 VILLA QUIETA 0.524.785.004 VILLA SAADA 0.678.012.050 VILLA SARAH 0.524.472.494 WINDY KAOUKI 0.661.256.383

RESTAURANTS

AL FARACHAH AL FERDAOUSS AMIRAL BAB LAACHOUR BEACH AND FRIENDS BEAU RIVAGE BELDY BONHEUR DES DAMES CARAVANE CAFE CHALET DE LA PLAGE

0.524.784.520 0.524.473.655 0.524.785.460 0.524.476.670 0.524.474.558 0.524.475.925 0.524.476.712 0.524.475.968 0.524.783.111 0.524.475.972

CHEZ FRANCOISE CHEZ MERMOUZ COTE PLAGE CREPERIE MOGADOR DAR AL HOUMA DAR BABA DAR LOUBANE DAR SALTANE EL KHAIMA EL MENZAH EL YAKOUT ELIZIR HEURE BLEUE IL MARE LA DECOUVERTE LA LICORNE LA MOUETTE D’ESSAOUIRA LA PETITE PERLE LA RENCONTRE LA TABLE LA TOLERANCE LA TABLE DES DOUARS LAAYOUNE LE CHRYSALIS LE COQUILLAGE LE DAUPHIN LE MAMOUCHE LE PATIO LE SIROCCO LE TAROS LES 3 PALMIERS LES ALIZES MOGADOR LES CHANDELIERS OCEAN VAGABOND PASTA BALADIN RIAD AL BARAKA VILLAGE HOTEL MEZIANE

0.668.164.087 0.524.476.485 0.524.479.000 0.524.783.096 0.524.783.387 0.524.476.809 0.524.476.296 0.524.475.973 0.524.476.052 0.524.475.308 0.524.476.249 0.524.472.103 0.524 783.434 0.524.476.417 0.524.473.158 0.524.473.626 0.524.474.705 0.524.475.050 0.524.476.617 0.524.473.349 0.524 474 326 0.524.474.003 0.524.474.643 0.524.472.663 0.524.476.655 0.524.476.732 0.524.784.900 0.524.474.166 0.524.472.396 0.524.476.407 0.524.474.240 0.524.476.819 0.524.475.827 0.524.783.934 0.661.604.504 0.524.473.561 0.661.096.591

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0 661 138 324

Avertissement : Les établissements cités dans ce numéro, le sont à titre d’information. L’éditeur ne peut en aucun cas être tenu pour responsable ni de la qualité, ni d’une quelconque homologation ou certification de ceux-ci. Seule la délégation du tourisme (0524.783.522) ou l’administration concernée peut vous informer plus précisément.


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